3Rve automne 2011

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AUTOMNE 2011, vol. 7 no 2

Pierre

Sylvestre EBI explore, innove Convention de la poste-publications no 41122591

et triomphe Révision des PGMR : moins d’efforts et de meilleurs résultats Quand l’innovation passe de cause à solution La petite histoire de la révolution des déchets au Québec www.maya.cc


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sommaire

Pierre

Sylvestre

tête-à-tête

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« Nous voulions faire une tentative à l’international. Après une étude de marché, le Costa Rica s’est révélé propice à la réussite. Le Costa Rica présentait un contexte similaire à celui du Québec des années 1970. Il y avait un besoin et une cert aine réglementation, mais il n’y avait pas vraiment d’infrastructures de disposition des déchets en place. » — Pierre Sylvestre

CHRONIQUES

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DÉCHETS DANGEREUX Q U A N D L’I N N O VATI O N PA S S E D E CAUSE À SOLUTION

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ACCEPTATION SOCIALE RÉV I S I O N D E S P G M R : M O I N S D’E F F O RTS ET D E M E I L L E U R S RÉS U LTATS

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INFRASTRUCTURES URBAINES L A P ETITE H I STO I R E D E L A RÉV O L UTI O N D E S DÉC H ETS A U Q UÉB E C

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LE JURIDIQUE

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LES AMIS DE 3RVE

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L’ E N V E R S D U D É C O R

ONSS LES B T A NT C CO

Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé grâce à la participation financière de Tricentris.

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Le magazine des matières résiduelles au québec 3RVE VOL. 7 NO 2 AUTOMNE 2011

Éditeur et rédacteur en chef : André Dumouchel adumouchel@maya.cc Chroniqueurs : Guy Adam Cédric Bourgeois Jean-Louis Chamard Christine Duchaine

Direction artistique : MAYA communication et marketing Photos de la page couverture et de l’Entrevue : Sébastien Arbour www.arbourphoto.com Designer graphique : SʼAMI graphie (Syma) Révision linguistique : Annie Talbot

Coordination des ventes : Grégory Pratte Tél. : 450 508-6959 gpratte@maya.cc Abonnement et administration : MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère (QC) J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 info@maya.cc www.maya.cc

Impression : Carpe diem © Tous droits réservés. Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine 3Rve recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1 er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine 3Rve est publié 3 fois l’an.


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ÉDITORIAL

André Dumouchel

Bienvenidos a Berthier !

adumouchel@maya.cc

Il y a quelques années, au détour d’une conversation avec un membre de la famille Sylvestre, j’ai appris que l’entreprise EBI tentait de percer le marché du Costa Rica. Pour moi qui ai vécu quelque temps au sud de la frontière américaine, cette information m’avait surpris et fait sourire. Surpris parce que, de mon point de vue, les pays d’Amérique latine étaient à des années-lumière du Québec en matière de gestion des déchets (et ici, le mot n’a pas été choisi de façon aléatoire puisque la notion de recyclage ne faisait pas partie de leurs façons de faire). Pour ce qui est du sourire, il tenait de ma fierté de voir une autre entreprise de chez nous tenter quelque chose en Amérique latine. Ma fibre nationaliste vibrait. En toute honnêteté, je ne crois pas que j’aurais misé beaucoup, à l’époque, sur les chances de succès de cette entreprise familiale. Voyez-vous, il est déjà difficile pour une entreprise de cette taille de résister à la pression des géants mondiaux pour préserver son marché dans sa propre cour, alors imaginez un instant engager une bataille avec eux à plus de 4 000 km, dans un pays aux mœurs et coutumes différentes des nôtres. C’est sans doute pourquoi je souris davantage lorsque je songe à l’idée de tomber sur le logo d’EBI lors d’une future visite au Costa Rica. Le développement d’un tel projet n’est pas une sinécure puisque ce que nous tenons pour acquis ici n’a pas la même valeur là-bas. Les aspects lois et règlements, conditions de travail des employés, stabilité politique, situation géographique, différences culturelles et linguistiques en sont quelques exemples. Rien ne peut être tenu pour acquis. Chacun des aspects ci-haut mentionnés doit faire l’objet d’une analyse et d’une attention particulière. De plus, comme dans tout projet, quelquefois on procède par essais et erreurs pour ensuite corriger le tir. EBI n’a pas échappé à cette règle, notamment en ce qui concerne sa flotte de camions. En effet, au départ, ils croyaient pouvoir prolonger la durée de vie de leurs camions usagés utilisés au Québec en les envoyant là-bas. Une telle pratique allait assurément représenter une belle économie en raison du faible taux horaire des mécaniciens costaricains. Mais très vite, ils se sont aperçus

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du contraire ; un camion en fin de vie utile demeure un camion en fin de vie utile, peu importe l’endroit où il se retrouve, et ce, au grand plaisir des fabricants québécois comme Labrie ! Mais en définitive, ils ont appris de leurs erreurs, à un point tel qu’ils sont maintenant le numéro 1 de la gestion des déchets dans ce magnifique pays. Quelle belle réussite ! J’espère que cette histoire à succès saura inspirer d’autres entrepreneurs qui, comme EBI, sauront créer de la richesse et des emplois. À l’ère de la mondialisation, le terrain de jeu des entreprises s’est élargi et n’a plus de frontières. Ceux qui font preuve d’imagination et d’ambition peuvent tirer leur épingle du jeu. La participation à différentes missions et foires commerciales organisées par les gouvernements provinciaux et fédéraux ou par des associations et organismes comme le C.E.S.E., RÉSEAU environnement et EXPORT environnement ne fera qu’accroître leurs chances de réussite. Les ressources sont là, l’expérience et l’accompagnement aussi. Pourquoi donc voir petit quand on peut voir grand ? En terminant, je ne peux pas parler de succès à l’international sans souligner celui d’une autre entreprise de chez nous. Le mégacentre de tri réalisé par Machinex au Royaume-Uni est depuis peu en activité. Traitant 270 000 tonnes de matières recyclables par année, le projet a nécessité une somme de travail colossale par l’équipe de Pierre Paré. Toutes nos félicitations pour cette réalisation inspirante !

Du nouveau Un petit mot sur les nouveautés qui s’en viennent de notre côté. Tout d’abord, vous constaterez que le mystère s’est emparé de la page 13 de votre magazine favori. Je vous invite à la consulter et à participer en grand nombre. Aussi, le magazine 3RVE se modernisera sous peu en offrant l’envoi électronique de sa publication à ses abonnés. Surveillez votre boîte de courrier électronique ou visitez notre site Web pour en faire la demande. En terminant, nous aurons un automne rempli de surprises avec l’annonce de nouveaux projets des plus intéressants. Suivez-nous sur Facebook et Twitter pour être les premiers informés ! I


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tête-à-tête

Pierre

Sylvestre EBI Environnement Président d’EBI environnement, Pierre Sylvestre est à la tête d’une entreprise familiale qui ne peut plus être qualifiée de « petite ». Œuvrant au sein d’une industrie dominée par les multinationales, l’entreprise de Berthier a su résister à la tentation de vendre à ces dernières. Elle a plutôt développé de nouveaux marchés pour assurer sa pérennité. Forts de cette vision, Pierre Sylvestre et son équipe ont investi le Costa Rica et sa capitale San José pour y implanter trois sites d’enfouissement. De plus, après s’être intéressée au captage des biogaz et à la production d’énergie verte, EBI s’est récemment dotée d’un camion de collecte roulant exclusivement au gaz naturel. Quelles ont été les étapes de développement de l’entreprise ? Pourquoi avoir choisi le Costa Rica comme fer de lance de son développement international ? Quels sont les projets de l’entreprise ? Le magazine 3Rve a rencontré pour vous le président d’EBI environnement.

Entrevue réalisée par André Dumouchel

Que signifie l’acronyme EBI ? Les Entreprises Berthier inc. Comment l’entreprise a-t-elle fait ses débuts ? Mon père s’est lancé en affaires en 1960. Il a commencé avec un camion de six roues pour transporter de la pierre concassée. Il a ensuite fait l’acquisition de béliers mécaniques et de pépines. Il faisait du terrassement et de l’excavation, et il a par la suite ajouté les rues et les aqueducs. À cette époque, il n’y avait pas de collecte de déchets. Assez tôt, nous avons offert des services de déneigement. Votre mère était-elle impliquée dans EBI ? Oui, depuis le début. Elle s’occupait de la comptabilité et de l’administration. Mon père, lui, opérait la machinerie. Pendant les premières années, les bureaux étaient situés dans la maison familiale, dans la municipalité de paroisse de Ste-Geneviève-de-Berthier, dans Lanaudière. C’est d’ailleurs la Ville qui nous a donné notre premier contrat de collecte des déchets. À quel âge avez-vous commencé à travailler pour l’entreprise ? J’ai commencé derrière le camion à vidanges, comme employé d’été, 8

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à l’âge de 17 ans. Par la suite, je suis devenu chauffeur de camion. J’ai passé plusieurs étés au site, à l’enfouissement des déchets. C’est en 1979, après mes études, que je suis devenu employé à temps plein. Je m’occupais alors des opérations. Je préparais les soumissions pour les appels d’offres publics. En 1982, nous avons développé un plan de traitement d’égouts et de fausses sceptiques. Nous avons été parmi les premiers à obtenir les permis nécessaires. Lorsque vous étiez éboueur, saviez-vous déjà que vous vouliez devenir ingénieur ? Ma grand-mère me disait de me faire instruire parce que j’avais du talent. J’ai poursuivi des études comme ingénieur civil à l’École Polytechnique. Aviez-vous l’intention, après vos études, de travailler pour l’entreprise familiale ? Oui, et j’étais encouragé et soutenu par mes parents. Pour mes frères aussi, ça semblait naturel. Combien de frères et sœurs avez-vous ? J’ai trois frères et une sœur. Les garçons de la famille travaillent tous pour l’entreprise. Ma sœur a fait partie de l’équipe pendant un


tête-à-tête moment, mais comme elle a une formation en biologie, elle travaille dans ce domaine. Vous êtes le président de l’entreprise. Quels sont les postes des autres membres de la famille ? Comment avez-vous déterminé vos rôles respectifs ? Comme j’étais l’aîné et que j’avais une formation d’ingénieur, ça allait un peu de soi que je prenne la tête de l’entreprise. Bernard a été longtemps opérateur de machinerie lourde. Lorsqu’on a fait l’acquisition de plus d’unités, c’était évident que ça deviendrait sa responsabilité. René, c’est un leader, ce qui explique son rôle sur le plan des opérations; il est le viceprésident. Michel étant le plus jeune, il s’est porté volontaire pour développer le marché du Costa Rica, et il y réussit très bien. Le plus grand défi pour la pérennité d’une entreprise familiale est le passage à la troisième génération. Y a-t-il une relève dans la famille ? Je pense que oui, même si les enfants sont encore jeunes. L’important, c’est que les meilleurs dirigeants occupent les postes de direction. La famille peut rester actionnaire-propriétaire sans occuper de fonction au sein de l’entreprise. Pour moi, la famille et l’entreprise, ce sont deux choses différentes. Est-ce une préoccupation pour vos frères et vous ? Oui, tout à fait ! Nous encourageons nos enfants à s’intéresser à l’entreprise. La première étape passe par l’instruction. On incite la relève à étudier dans certains champs de compétences particuliers.

LES OPINIONS DE PIERRE SYLVESTRE SUR LES 3RVE On voit apparaître différents partenariats, par exemple Gaudreau qui a un partenariat avec Victoriaville et la MRC, Tricentris qui travaille avec les municipalités… Quelle est votre position sur le débat public-privé en ce qui concerne les matières résiduelles et recyclables ? Si les municipalités avaient pris en charge le site d’enfouissement dans les années 1970, il serait aujourd’hui un site régional qui dessert un petit bassin de population. Pour EBI, la gestion et le développement de ce site ont permis d’acquérir une solide expertise que nous avons ensuite exportée de façon responsable. Je suis d’avis que le secteur public doit faire les lois et règlements tandis que le travail doit être fait à 100 % par le privé. Ça favorise la créativité, l’innovation et une saine concurrence. Quand c’est le public qui fait les lois et le travail, c’est comme s’il agissait comme juge et partie. Est-ce que ça coûte suffisamment cher pour enfouir au Québec ? Facturez-vous le coût réel ? Si on ne facturait pas le coût réel, on ferait faillite.

Est-ce difficile pour une entreprise familiale de tirer son épingle du jeu face aux multinationales ? Il faut se battre. Le monde de l’entreprise privée, c’est une jungle. Lorsque l’on a commencé, nous étions entourés des numéros 1 et 2 mondiaux de la gestion des déchets. Waste Management était implantée à Trois-Rivières et BFI sur la rive-nord de Montréal. C’était donc tout un défi pour nous qui étions entre les deux. Dans les années 1980 et 1990, les grands joueurs de l’industrie ont procédé à une vague d’acquisitions. A-t-il été difficile de résister à cette vague ? C’est une question existentielle. Si tu vends, c’est bien beau. Mais après, tu fais quoi ? Nous sommes des entrepreneurs, nous avons voulu poursuivre. La valeur d’EBI dans les années 1980, c’est une chose. Ce qu’EBI vaut aujourd’hui, c’est une tout autre chose. Le plus bel investissement, c’était de continuer à développer notre affaire. En quelle année EBI a-t-elle commencé la collecte des déchets ? En 1969 ou 1970, nous avons fait l’acquisition d’un camion. Il faut savoir qu’à cette époque, n’importe qui faisait n’importe quoi, n’importe comment. Un vidangeur passait dans les paroisses et demandait trente sous aux gens pour ramasser les ordures et les jeter dans la première coulée qu’il voyait à l’extérieur du village. Dans les rangs, il y avait un « bas de côte », un petit ravin, et c’est là que les gens se débarrassaient de leurs vidanges. En 1970, nous avons commencé la collecte des déchets dans les municipalités environnantes.

Le coût relativement peu élevé de l’enfouissement n’est-il pas un frein à la récupération et au recyclage ? Je pense que non. Ce qui est un frein, c’est que l’on demande à des milliers de personnes de faire un tri parfait. C’est la contamination de la matière qui est un frein à la récupération. La solution serait-elle de tout mettre ensemble, déchets et recyclage, et de ne plus demander aux citoyens d’en faire le tri ? Il y a eu des expériences malheureuses à cet effet. Quand il y a seulement 10 % de contaminants dans 90 % de matières récupérables, on ne peut rien en tirer. Que pensez-vous de la troisième voie ? Encore une fois, aussitôt qu’il y a un contaminant, ça ne fonctionne pas. Par contre, quand tu ramasses du gazon et des feuilles, c’est rarement contaminé. Il y a d’ailleurs d’excellents systèmes de sacs qui sont offerts sur le marché. Que faudrait-il faire des déchets de table ? Pour le moment, il n’y a pas de solution miracle. Tout est une question de volume et de qualité de la matière, et ni l’un ni l’autre ne sont au rendez-vous à l’heure actuelle. Les expériences vécues et les résultats ne sont pas concluants, du moins, en ce qui nous concerne. Qu’est-ce qui ne fonctionne pas en ce qui concerne la gestion des matières résiduelles au Québec ? Actuellement, je vois un risque en ce qui concerne les boues municipales. Le système de traitement d’eaux usées est très efficace, on

nettoie l’eau… Mais où vont les contaminants ? Ils ne disparaissent pas. Tous les contaminants des eaux se retrouvent dans les boues. Est-ce qu’on doit les épandre sur les terres agricoles ? À ce moment-là, les métaux lourds, les pathogènes et une multitude de produits chimiques se retrouvent dans les terres agricoles. Moi, j’appelle ça de la petite contamination à grande échelle. C’est un risque pour la santé publique. Cet hiver, en Allemagne, il y a eu des dizaines de morts et l’industrie agricole européenne a subi des pertes de centaines de millions d’euros. Des produits alimentaires ont été contaminés par la bactérie E-Coli. Dans les boues municipales, il y a tous les pathogènes imaginables, dont E-Coli. Je crois qu’on joue avec le feu, et ce n’est qu’une question de temps avant qu’on connaisse à notre tour une contamination alimentaire. Doit-on permettre l’épandage des boues usées dans les zones agricoles ? Je crois que poser la question, c’est y répondre. Quelle serait selon vous la meilleure façon de disposer de ces boues ? On peut les sécher, les brûler ou les enfouir, mais pas les épandre dans les champs. Je ne veux pas défendre une option au détriment d’une autre. Je dis seulement que la santé publique et la protection de l’environnement doivent primer. Dans les boues municipales, il n’y a pas juste des fertilisants, mais aussi des contaminants. La situation me semble très dangereuse.

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tête-à-tête Dès ses débuts, votre père proposait une nouvelle façon de faire les choses… Effectivement, il faisait la collecte avec un camion sanitaire du même type que ceux qu’on connaît aujourd’hui. Les déchets étaient déposés dans une sablière. D’ailleurs, lorsque le Règlement sur la gestion des déchets solides est entré en vigueur en décembre 1978, nous avons fait réaliser des études qui ont démontré que cet endroit était conforme au règlement. Cette sablière vous appartenait-elle ? Oui, et elle nous appartient toujours. En 1978, c’est officiellement devenu un lieu d’enfouissement sanitaire. Pourquoi avoir bifurqué vers la collecte de déchets ? C’était pour assurer une continuité de revenus, car le terrassement et l’excavation sont des activités saisonnières. La collecte des déchets, c’est 52 semaines par année; ça assure la stabilité des revenus. C’est un médecin que mon père connaissait bien qui lui a dit que la collecte des déchets allait être implantée partout. Il lui a conseillé de s’intéresser à ça. Mon père, c’est un entrepreneur, une fonçeux, comme on dit. Il a saisi l’occasion. Mes parents ont toujours su saisir les opportunités qui se présentaient à eux. EBI offre une vaste gamme de services. Quelles sont vos principales activités ? Le site d’enfouissement technique est une activité très importante pour nous. Elle a été consolidée par le décret de 2006, qui nous permettait de poursuivre nos activités pendant encore 28 ans. Comment avez-vous réussi à obtenir un décret de 28 ans ? Ça me semble plus long que ce qui est habituellement accordé… Je pense que c’est une question de dossier et d’emplacement. Ça dépend également des bassins de population. On n’a qu’à penser à la carrière

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Miron; quand un site est situé en ville, c’est plus difficile de faire ce genre d’activité. Quels sont les impacts d’un tel décret pour EBI ? Ça nous permet de planifier à long terme l’ensemble de nos activités. Par exemple, nous avions des travaux d’aménagement importants à réaliser en matière de traitement des eaux et des biogaz pour les rendre conformes aux normes des gazoducs de TQM [Gazoduc Trans Québec et Maritimes inc.]. Si nous n’avions pas obtenu un décret de 28 ans, le risque financier aurait alors été beaucoup plus grand. Il s’agit d’un investissement d’une dizaine de millions de dollars. Avec un décret de cinq ans, nous ne pourrions pas amortir un tel investissement. Un décret, c’est comme une épée de Damoclès. Quelle est la quantité annuelle de matières traitées ? Dépôt Rive-Nord inc. peut accueillir environ 650 000 tonnes. C’est une moyenne sur 5 ans, telle qu’autorisée par le décret. Ces matières proviennent-elles seulement des collectes d’EBI ? EBI dessert une soixantaine de municipalités, réparties dans huit ou neuf MRC. Certaines municipalités qui possèdent leurs propres camions ainsi que d’autres transporteurs sont nos clients. Beaucoup de matières proviennent du poste de transbordement de la rue Marien à Montréal, mais une certaine quantité est aussi apportée par Véolia depuis Québec. Quelles sont les autres activités d’EBI ? La collecte est l’une de nos principales activités, c’est-à-dire le transport des matières résiduelles et des matières recyclables, tant pour le secteur résidentiel que le secteur des ICI. Nous possédons aussi un centre de tri, Nor-Ben inc., situé à Joliette. On y traite entre 25 000 et 30 000 tonnes chaque année. Et nous avons commencé le captage et le traitement des biogaz.



tête-à-tête Justement, comment vous est venue l’idée de vous lancer dans l’aventure des biogaz ? À partir des années 1990, à mesure qu’augmentaient la quantité de déchets et les inconvénients reliés aux émanations, nous avons fait des études et des recherches pour trouver des solutions. En 1999, nous avons rencontré des gens de Gazoduc TQM et nous avons découvert qu’il existait des systèmes pour traiter les biogaz.

La quantité de gaz naturel disponible en Amérique du Nord est suffisante pour répondre aux besoins des 100 prochaines années. Les gaz de schistes qui sont exploités aux États-Unis nous fournissent un approvisionnement important. Dans le domaine du transport, je crois que le gaz naturel est l’énergie de l’avenir. Dans 20 ans, nous allons regarder un camion au diesel comme on regarde aujourd’hui une voiture tirée par des chevaux.

S’agissait-il de traiter ou de capter les biogaz ? Nous avons commencé à capter les biogaz vers l’an 2000. Le système de captage est complètement indépendant du système de traitement. À cette époque, nous brûlions les biogaz au moyen d’une torchère. En ayant un système de captage, nous avons pu mesurer la quantité et la qualité du méthane contenu dans nos biogaz. Nous avons donc décidé de les valoriser. Des options se présentaient à nous : nous pouvions soit en faire de l’électricité, soit les acheminer vers une cimenterie de Joliette par pipeline. Finalement, nous avons choisi la première option, c’est-à-dire traiter et raffiner notre biogaz pour pouvoir le vendre. Actuellement, nous alimentons le réseau de pipelines de Gazoduc TQM.

EBI est aussi implantée à l’international. Pourquoi avoir choisi le Costa Rica ? Nous voulions faire une tentative à l’international. Après une étude de marché, le Costa Rica s’est révélé propice à la réussite. Le Costa Rica présentait un contexte similaire à celui du Québec des années 1970. Il y avait un besoin et une certaine réglementation, mais il n’y avait pas vraiment d’infrastructures de disposition des déchets en place.

Est-ce rentable ou est-ce seulement une initiative environnementale ? C’est un marché fluctuant, au même titre que celui du pétrole. L’idée à la base du projet était bien sûr de faire de l’argent, mais la valeur écologique est indéniable. Cela dit, quand on investit des sommes importantes, il faut bien récupérer son capital ! EBI possède un camion qui fonctionne au gaz naturel. Est-il en service ? Oui, depuis le mois d’avril 2011. Et l’expérience est concluante. Le chauffeur nous a confirmé qu’il ne voit pas de différence en ce qui concerne l’opération et que la puissance du moteur est identique. Sur le plan environnemental, les émissions sont moindres. C’est un camion Labrie avec un moteur Cummings à chargement latéral qui est attitré à la collecte sélective. D’ailleurs, aux États-Unis, ces camions font leurs preuves depuis des années. Ce camion est-il plus cher ? Oui, environ 20 000 $ de plus à l’achat, mais c’est plus économique qu’avec un diesel. Nous allons rentabiliser notre investissement en deux ans. Avez-vous l’intention d’acheter d’autres camions fonctionnant au gaz naturel ? Oui, nous n’avons pas l’intention d’acheter d’autres camions au diesel.

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Comment les activités ont-elles débuté ? Un député local, Gilles Baril, a participé à une mission commerciale du gouvernement du Québec et a tissé des liens avec des décideurs costaricains. Il nous a par la suite présentés aux bonnes personnes. Nous avons été très bien accueillis sur place. Il y avait déjà de la concurrence puisque des firmes italiennes et américaines de même que des entreprises locales s’occupaient de la collecte. Le site de disposition, géré par le palier municipal, était en fait un dépotoir à ciel ouvert. Dans quelle région du Costa Rica EBI est-elle implantée ? À San José, la capitale. Nous avons ciblé des terrains potentiels qui respecteraient la réglementation. Nous avons pris une option sur un terrain en particulier, avons fait les études nécessaires et obtenu les permis afin d’opérer un lieu de disposition. Vos infrastructures sont-elles comparables à celles du Québec ? Les normes sont moins sévères qu’ici. Disons que les normes du Costa Rica ressemblaient plus aux normes du Québec de 1978. Mais dès le début, en 1997, nous avons fait des aménagements au Costa Rica semblables à ceux du Québec. Y a-t-iI eu des changements législatifs sur le plan environnemental entre 1997 et 2011 ? Oui, la réglementation est plus sévère. Il y a avant EBI et après EBI. Les autorités ont constaté ce que nous avons fait et ont ajusté la réglementation en conséquence.


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tête-à-tête Le plan pour le Costa Rica était-il alors de vous concentrer seulement sur le site d’enfouissement ? Visiez-vous aussi la collecte ? Au Costa Rica, nous faisons la collecte des secteurs commercial et industriel. Pour le résidentiel, des appels d’offres publics sont lancés. C’est donc très concurrentiel. Les municipalités et certains petits entrepreneurs font de la collecte. Nous avons fait une tentative qui n’a pas été concluante. Quel est le tonnage au Costa Rica ? Nous avons trois sites en activité au Costa Rica. Nous desservons une population de près de 2 millions de personnes sur un territoire très étendu pour un tonnage équivalent à ce que l’on a au Québec. Quels sont les principaux défis des affaires internationales ? Disons que c’est long et coûteux. Il faut comprendre la mentalité et le mode de fonctionnement du pays où on s’implante. Je dirais aussi que le phénomène du « pas dans ma cour », c’est également présent au Costa Rica; il faut expliquer, rassurer et convaincre. La réglementation a beau être mise en place, il faut faire de l’éducation populaire. Existe-t-il encore de la concurrence de la part des États-Unis ou de l’Italie ? Nous avons en ce moment 90 % du marché. Vous approvisionnez-vous sur place pour la machinerie ? Il y a des dépositaires Caterpillar sur place, mais les roll-off viennent du Québec. Il y a beaucoup de retombées pour le Québec. Le matériel est acheminé par la route vers Miami et ensuite par bateau. Combien d’employés compte la division costaricaine ? Environ 250, dont une dizaine de Québécois qui occupent des postes-clés.

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Nous avons aussi engagé plusieurs ingénieurs costaricains. Il faut dire qu’en ce qui concerne l’éducation et la santé, le Costa Rica et le Québec sont comparables. Lors de la révolution de 1948, les Costaricains ont aboli l’armée. L’argent ainsi économisé a été injecté dans l’éducation et la santé. Avez-vous l’intention de développer d’autres marchés ailleurs en Amérique latine ? Ça fait 14 ans que nous sommes au Costa Rica et c’est un succès. Nous avons développé une bonne expérience des affaires internationales. Nous avons effectivement l’intention de nous implanter dans d’autres marchés, mais nous n’avons pas de projets précis en ce moment. Quels sont vos autres projets ? Nous continuons de nous développer. Après l’obtention de notre décret en 2006, nous avons effectué d’importants travaux au site. Nous avons déménagé notre poste de transbordement sur l’île de Montréal. Nous venons d’obtenir un contrat de production d’électricité d’une durée de 25 ans de la part d’Hydro-Québec, et ça commence en 2012. Pour nous, il s’agit d’un investissement important. Nous avons commencé la construction des installations. Qu’est-ce qui motive la direction d’EBI ? Qu’est-ce qui s’en vient ? Les services environnementaux et de l’énergie sont appelés à s’intensifier. Nous sommes le seul producteur de gaz naturel vert au Québec, et à ma connaissance encore le seul au Canada. Notre expansion dépendra de notre capacité à nous organiser et à nous entourer de gens compétents. Avec le Costa Rica, nous avons fait nos classes. Si nous n’avions pas été efficaces, nous serions disparus. Monsieur Sylvestre, merci beaucoup. I


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DÉCHETS DANGEREUX

Q UAN D L’I N N OVATI O N PASS E D E CAUSE À SOLUTION

Guy Adam B. Sc. Génie chimique directeur principal, développement des affaires, Québec Newalta inc. gadam@newalta.com

i la révolution industrielle et l’exploitation des ressources naturelles par l’homme sont deux des sources de la dégradation progressive de l’environnement, il se peut bien que la technique et l’innovation fassent aussi partie de la solution. En fait, le secteur industriel présente des expertises et des besoins différents. Ainsi, l’intervention dans ce secteur pose tout un défi pour favoriser l’implantation d’une véritable gestion des matières résiduelles.

S

Au Québec, la route est encore longue pour parvenir à une logistique intégrée des matières résiduelles. Nous en sommes encore à tisser des liens avec des entreprises, des regroupements d’entreprises, des associations sectorielles et régionales, et à développer une expertise dans ce domaine. Pourtant, l’avenir est porteur d’espoir.

Contexte québécois Selon un bilan réalisé en 2006 par RECYC-QUÉBEC sur la gestion des matières résiduelles au Québec, le secteur industriel, commercial et institutionnel (ICI) est responsable de 43 % des matières résiduelles générées dans la province, comparativement à 23 % pour le secteur municipal et à 34 % pour le secteur de la

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construction, de la rénovation et de la démolition. Or, le secteur ICI ne récupère pour l’essentiel que les métaux ferreux et non ferreux ainsi que les papiers et les cartons. Quant aux PME, elles font face à une difficulté relativement aux services actuels de collecte. En effet, elles produisent trop de matières pour être incluses dans une collecte municipale et pas suffisamment pour motiver un récupérateur à se déplacer pour un coût raisonnable. Ainsi, les PME choisissent souvent la solution la plus facile : l’élimination. Et pour cause. Le tarif d’élimination, peu élevé au Québec, ne constitue pas un incitatif à l’implantation de mesures de récupération des matières recyclables. Les méthodes traditionnelles d’élimination des matières résiduelles – l’enfouissement et l’incinération – présentent de graves inconvénients. Avec l’incinération, par exemple, le besoin en énergie requis pour éliminer les matières résiduelles est énorme. Elle génère aussi des émissions atmosphériques. Quant à l’enfouissement, généralement réservé aux matières solides ou semi-solides, il y a un rapport évident d’actif et de passif avec l’environnement de même qu’un risque potentiel de contamination des nappes phréatiques, en dépit des techniques modernes. Or, le plus grand inconvénient de l’enfouissement demeure la nonvalorisation des matières résiduelles.

Enjeux et problématiques L’implantation de meilleures pratiques de gestion des matières résiduelles dans les établissements industriels doit se faire en parallèle avec des actions visant à développer des filières (valorisation des matières, création de produits à valeur ajoutée) et une plus grande accessibilité des services de collecte des matières résiduelles. De surcroît, la diversité du secteur industriel représente un grand défi sur le plan de l’intervention. En effet, le


Q U A N D L’ I N N O V A T I O N P A S S E D E C A U S E À S O L U T I O N

degré d’avancement dans la gestion des matières résiduelles dépend de nombreux facteurs : type, taille, localisation géographique, composition et quantité des matières résiduelles générées, coûts de gestion des matières résiduelles, espace, ressources, temps disponible, accessibilité des services, existence ou non d’une réglementation, etc. D’ailleurs, sur ce point, le gouvernement accuse un retard. La réglementation québécoise est encore très faible à certains égards, notamment en ce qui touche aux procédés de signalisation, de traçage et de transport des matières résiduelles. On doit se doter d’un système de suivi efficace pour s’assurer que les produits sont traités par des entreprises ayant les moyens techniques, les compétences, les installations et l’équipement nécessaires. On doit aussi tout mettre en œuvre pour s’assurer que les matières résiduelles industrielles sont dirigées vers les bonnes ressources, aux bons endroits. Et on a encore du chemin à faire pour y arriver. Dans le même ordre d’idées, il est primordial d’accorder de l’importance à l’innovation et de soutenir les méthodes modernes de recyclage et de valorisation des matières résiduelles. Tous les paliers de gouvernements doivent s’entendre sur des principes et des processus normalisés afin de favoriser toutes les options de recyclage et signifier leur appui aux options novatrices et aux nouvelles technologies environnementales, en commençant par offrir des avantages substantiels aux entreprises qui se démarquent à ce chapitre.

Solutions et innovations Au lieu d’être éliminées par incinération ou par enfouissement, les matières résiduelles dangereuses d’origine industrielle doivent donc être considérées comme des ressources pouvant être valorisées, d’où l’importance d’exiger un taux minimal de recyclage pour assurer leur gestion.

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[…] de nouvelles technologies innovatrices permettent aujourd’hui de transformer ces résidus en biocarburants et en produits chimiques de synthèse en remplacement du pétrole. L’une de ces innovations est la valorisation de la biomasse résiduelle (résidus de bois, de procédés de l’industrie des pâtes et papiers, résidus agricoles, etc.). En effet, de nouvelles technologies innovatrices permettent aujourd’hui de transformer ces résidus en biocarburants et en produits chimiques de synthèse en remplacement du pétrole. Ainsi, on recycle le CO2 en boucle fermée au lieu d’en ajouter dans le bilan global de la planète. En outre, grâce à des méthodes de valorisation innovantes, on s’attaque aussi au recyclage du plomb, surtout celui contenu dans les batteries automobiles, pour le redistribuer aux fabricants. De cette façon, le recycleur ferme la boucle de l’utilisation du plomb, qui est réutilisé par celui même qui en fait usage à la base. Pareillement avec le plastique, également contenu dans les piles, qui est lui aussi revendu au fabricant. Enfin, certaines techniques surpassent les procédés traditionnels en effectuant le même travail, sans répercussions, et en créant des produits et des énergies renouvelées. C’est le cas de l’oxydation chimique, qui agit comme l’incinération, mais qui ne produit aucune émission atmosphérique, est très peu énergivore, permet de capter la chaleur et l’énergie en vue de les réutiliser, et revalorise la matière dans le but d’en tirer une valeur ajoutée. Comme quoi l’industrie peut être à la fois la cause et la solution à certains problèmes environnementaux… I

courriel : info@preautech.com 514 826-7767 www.preautech.com 2070, chemin des Patriotes, Richelieu (Québec) J3L 6M1 Le magazine des matières résiduelles au québec 3RVE VOL. 7 NO 2 AUTOMNE 2011

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A C C E PTATI O N S O C I A LE

RÉVISION DES PGMR : MOINS D’EFFORTS ET DE MEILLEURS RÉSULTATS

Cédric Bourgeois M. Env. président Transfert Environnement c b o u rg e o i s @ t ra n s e n v i ro n n e m e n t . q c . c a

D

’ici la fin 2011, le gouvernement publiera des lignes directrices permettant d’établir un cadre de conformité pour les PGMR. Présentement, la majorité des MRC attendent ces indications pour entamer la révision de cet outil de planification et d’aide à la décision.

Un processus de consultation, avant la consultation Avant d’amorcer cette vague de révision, un constat plutôt inquiétant et vraisemblablement annonciateur s’impose : un peu partout à l’échelle du Québec, les citoyens questionnent et critiquent les orientations et les actions conduites par les MRC. Pourtant, n’est-ce pas pour satisfaire les attentes citoyennes qu’elles ont été inscrites aux PGMR puis validées lors de consultations publiques ? Cette situation met en lumière une déficience dans les modalités d’élaboration et de consultation des PGMR, comme c’est le cas dans le cadre de la procédure d’évaluation et d’examen des impacts : on ne tient pas de consultation publique en amont de la réalisation des études. À cet égard, l’article

53.12 de la LQE parle de lui-même : c’est en adoptant le projet de PGMR, donc une fois le travail complété, que la MRC doit déterminer les délais dans lesquels il sera soumis à la consultation… Est-ce à dire qu’une MRC ne peut pas consulter en amont de son projet de PGMR ? Non, bien au contraire ! Respecter les articles de la LQE est le minimum légal. Toutefois, « minimum » ne rime que rarement avec « efficacité » et « résultats probants ». Pense-t-on réellement que c’est en diffusant un avis public à la dernière page d’un quotidien que l’on suscite la participation citoyenne à l’élaboration d’un PGMR ?

Prévoir du temps… L’article 53.9 indique qu’une proposition de mise en œuvre favorisant la participation des publics doit être incluse au PGMR. Dans cette optique, avant d’envisager la mise en œuvre, il faudrait susciter la participation à son élaboration. En fin de piste, cela permettrait naturellement d’augmenter son acceptabilité et de susciter l’adhésion des parties prenantes. Dans les faits, les MRC ont 12 mois pour élaborer leur PGMR. C’est durant cette période qu’elles peuvent susciter l’adhésion du milieu et interpeller les acteurs clés du secteur en déployant un plan de communication visant l’interaction avec le milieu, le dialogue et le partage d’information. Ledit plan ainsi que les étapes clés du processus de révision doivent être définis et acceptés par les citoyens dès le premier jour de sa mise en œuvre. Les premières activités de communication doivent permettre aux intéressés de bien s’approprier le dossier. Pour ce faire, la MRC pourrait présenter, par exemple :

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R É V I S I O N D E S P G M R : M O I N S D ’ E F F O R T S E T D E M E I L L E U R S R É S U LT A T S

1. Un bilan du dernier PGMR en soulignant les actions réalisées, leurs résultats, les actions non réalisées et la justification de ces dernières 2. La nouvelle politique et le plan d’action 2011-2015

Dans une optique de transparence et de saine gouvernance, les élus, gestionnaires et officiers municipaux ne devraient pas pouvoir être membres de la commission publique.

3. Le mandat de la firme d’expert-conseil responsable de la révision du PGMR

La commission devrait être indépendante

4. La contribution attendue et les modalités de participation des parties prenantes

La commission devrait pouvoir déposer son rapport de façon indépendante des pouvoirs publics, donc sans droit de regard préalable de la part des autorités municipales.

5. Des pistes de réflexion pour le nouveau PGMR Globalement, cette approche de définition conjointe permettra de légitimer, aux yeux des citoyens, les orientations, les actions et les activités inscrites au futur PGMR.

Pour une commission publique légitime… L’article 53.13 stipule que la commission publique responsable de la consultation doit être composée au minimum de 10 membres, incluant minimalement un représentant du milieu des affaires, syndical, sociocommunautaire et environnemental, et tenir au moins deux réunions. On n’élabore toutefois pas davantage sur les modalités de création et de fonctionnent de la commission ainsi que sur les modalités de fonctionnement de la consultation publique. De façon à donner de la crédibilité à cet exercice de participation publique et en s’inspirant des lacunes et des meilleures pratiques observées, certaines pistes sont ici esquissées quant à la composition et aux statuts de fonctionnement de la commission : La commission devrait être représentative du milieu La composition de la commission devrait être le reflet des parties prenantes intéressées du milieu. À titre d’exemple, dans un contexte de mise en valeur des matières organiques, un représentant du syndicat de base local de l’UPA devrait y siéger.

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La commission devrait être apolitique

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La commission devrait posséder un pouvoir « d’enquête » La commission devrait avoir le pouvoir de questionner la MRC et la firme d’expert-conseil ayant réalisé le PGMR afin d’apporter un éclairage satisfaisant aux questions et préoccupations soulevées. Les réunions devraient être scindées en deux étapes Comme pour le BAPE, les participants devraient pouvoir s’exprimer et s’informer lors d’une première rencontre et déposer leur mémoire à l’oral ou à l’écrit lors de la seconde. Le suivi du processus devrait être documenté et accessible publiquement La MRC devrait s’assurer de la production de comptes rendus détaillés des travaux de la commission et les diffuser rapidement afin d’alimenter la réflexion des participants. Les mémoires déposés devraient aussi être rendus publics. En guise de conclusion, la tenue d’une consultation publique en amont de l’adoption du PGMR permettrait d’éviter les écueils liés à l’élaboration en vase clos, d’augmenter l’efficacité du processus et de favoriser sa légitimité publique. Et, pourquoi pas, de réaliser en 2015 que les pertes de temps et d’énergie ainsi que les débats stériles ont été évités et qu’on a finalement investi moins d’efforts… pour de meilleurs résultats ! I

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INFRASTRUCTURES URBAINES

LA PETITE HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION DES DÉCHETS

Jean-Louis Chamard M.Sc. Env. président Chamard et Associés inc. j l . c h a m a rd @ c h a m a rd e t a s s o c i e s . c o m

l n’y a pas si longtemps, la gestion des déchets se limitait à la collecte privée et le dépotoir au bout du rang ou le tas de déchets dans le ravin ou, pire, à la rivière. En 1978, la Loi sur la qualité de l’Environnement a été promulguée, redéfinissant l’élimination des déchets. On a alors procédé à la fermeture de près de 1500 dépotoirs où l’on brûlait les déchets à ciel ouvert, et on a implanté environ une centaine de lieux d’enfouissement sanitaire. Dans la foulée, le ministère de l’Environnement publiait 10 plans directeurs de gestion des déchets solides, un pour chaque région administrative, avec les zones favorables à l’implantation de ces nouveaux lieux, privilégiant le pouvoir épurateur des sols pour les eaux de lixiviation. C’est étrange, mais plusieurs lieux d’enfouissement technique sont implantés sur d’anciens dépotoirs… Il faut dire qu’à cette époque, on générait moins de déchets et que ceux-ci n’avaient pas la même composition. C’est l’époque du Règlement sur la gestion des déchets solides.

I

Au début des années 1980, on a assisté à l’implantation de la récupération avec, comme figure de proue, Normand Maurice. Son centre de tri, Récupération Bois-Francs, à Victoriaville, a bénéficié de plusieurs aides financières du programme PARFAIR administré par la Direction de la récupération et du recyclage du

au Québec ministère de l’Environnement. D’ailleurs, ce programme a permis d’implanter les premiers centres de tri et les premières expériences de collecte sélective. En 1982, l’Ontario adhérait au Blue Box Program, financé par Alcan et d’autres entreprises privées. Au Québec, le ministère de l’Environnement a privilégié une tout autre approche avec le système public de consignation, au grand dam du ministère de l’Industrie et des entreprises privées qui rêvaient d’implanter ici des usines de canettes d’aluminium. Cette approche visait notamment la réduction des déchets sauvages qui polluaient les abords des autoroutes.

En 1987, les intervenants se sont rencontrés, ce qui a débouché sur la première politique de gestion intégrée des déchets solides. On visait, rien de moins, que de réduire de 50 % les quantités éliminées et de sécuriser l’enfouissement des déchets.

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LA PETIT HISTOIRE DE LA RÉVOLUTION DES DÉCHETS AU QUÉBEC

pour les cartons. Par la suite, on a vu apparaître les camions à chargement avant en deux compartiments ainsi que les camions à bennes tasseuses, eux aussi à deux compartiments. Les centres de tri commençaient l’implantation de chaînes de tri mécanisées, mais avec un tri manuel pour la plupart des catégories de matières recyclables. En 1996, on assistait aux audiences génériques sur la gestion des déchets. Le rapport Déchets d’hier, ressources de demain était le prélude au plan d’action et à la Politique québécoise de gestion des matières résiduelles 1998-2008. À la même époque, les premiers centres de compostage d’herbe et de feuilles voyaient le jour. On a bien tenté d’ajouter d’autres matières organiques, quelques fois avec succès, parfois avec des problèmes d’odeur persistants.

D’ailleurs, cette consigne remplaçait une taxe de 0,02 $ par contenant à remplissage unique. En 1983, l’année de l’implantation du système public de consignation, il n’y avait que peu de contenants à remplissage unique sur le marché québécois. D’ailleurs, le Québec demeure une des seules provinces à garder son système privé de consignation des contenants de remplissage multiple pour la bière. En 1985, après évaluation des projets pilotes de L’AncienneLorette et de Victoriaville, la collecte sélective s’établissait à LaSalle, dans la région montréalaise. C’était la première fois qu’une municipalité octroyait un contrat de collecte sélective. Montréal a suivi avec l’implantation de projets pilotes dans divers quartiers. En 1987, les intervenants se sont rencontrés, ce qui a débouché sur la première politique de gestion intégrée des déchets solides. On visait, rien de moins, que de réduire de 50 % les quantités éliminées et de sécuriser l’enfouissement des déchets. Une série de programmes et d’actions avait été prévue pour atteindre ces objectifs d’ici l’an 2000. C’est en 1989 qu’a été constituée Collecte sélective Québec et, une année plus tard, la Société québécoise de récupération et de recyclage en remplacement du Fonds québécois de récupération pour la gestion du système public de consignation des contenants à remplissage unique. Durant les années 1990, on a assisté à l’implantation de la collecte sélective des matières recyclables à grande échelle avec les programmes d’aide financière de Collecte sélective Québec. Les petits bacs de récupération ont pris la place des dépôts de récupération et de l’apport volontaire. Les centres de tri exploités par les entreprises privées ont pris le dessus sur ceux des organismes à but non lucratif. La collecte sélective s’est raffinée : on est passé du camion à benne séparée en cinq ou six compartiments à ceux à deux compartiments pour les fibres et

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Avec l’adoption de cette nouvelle politique, la Loi sur la qualité de l’environnement a subi certains changements. Les MRC et les communautés métropolitaines devaient préparer et adopter leur premier plan de gestion des matières résiduelles, ce qui a été fait avec quelques années de retard par rapport à l’échéancier prévu à la politique. Durant les années 2000, les centres de tri se sont modernisés; ils ont automatisé les lignes de tri des contenants et puis celles des fibres. Par la suite, ce sont les camions de collecte qui sont passés de la collecte manuelle à l’automatisation et à la collecte pêle-mêle avec des bacs roulants de 360 litres. Dans certains cas, celle-ci a permis de réduire la fréquence de collecte à une fois toutes les deux semaines. Pour la collecte des ordures ménagères, on est aussi passé à l’automatisation avec les bacs roulants, mais la fréquence est restée la même, sauf en de rares endroits. Les centres de compostage se sont presque tous mis à l’expérimentation du compostage des matières organiques triées à la source, avec celles de Toronto. Le résultat a été désastreux autant en termes financier qu’environnemental. Les odeurs dégagées étaient pestilentielles et les finances de ces développeurs, déjà précaires, ne pouvaient pas couvrir les frais supplémentaires des modifications nécessaires pour réduire ces dégagements. Résultats : dans presque tous les cas, la faillite et la fermeture ont été inévitables. Aujourd’hui, avec la troisième politique de gestion des matières résiduelles et son plan d’action 2011-2015, le Québec s’apprête à franchir une nouvelle étape vers une gestion plus efficiente des matières résiduelles. Cependant, il ne s’agit pas encore, à l’instar des Européens, de miser sur la maximisation de la valeur ajoutée des matières résiduelles. Beaucoup de choses ont changé depuis les 30 dernières années. Le terme « déchet » a lui aussi évolué; il est devenu « matière résiduelle ». Le changement ne s’est pas opéré assez vite pour certains; trop pour d’autres. Mais la gestion des déchets a grandement changé. Notre perception aussi : les déchets sont vus comme des matières recyclables ou valorisables. Et, à coup sûr, d’autres changements bouleverseront l’univers des déchets. I

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LES RÉCENTS AMENDEMENTS AU REIMR : CLARIFICATION ET SIMPLIFICATION OU

LE JURIDIQUE

Me Christine Duchaine Avocate en droit de associée chez Sodavex, cabinet juridique spécialisé en environnement cduchaine@sodavex.com

refonte importante ?

Écrit en collaboration avec Vanessa Deschênes

e gouvernement en a surpris plusieurs en publiant le 18 mai dernier le Règlement modifiant le Règlement sur l’enfouissement et l’incinération de matières résiduelles (le « REIMR ») et le Règlement sur les redevances exigibles pour l’élimination de matières résiduelles, lequel est entré en vigueur le 2 juin.

L

Ainsi, pratiquement deux ans jour pour jour après la publication d’un projet de règlement qui n’annonçait que des modifications visant à améliorer la clarté du texte et à simplifier des exigences administratives, le gouvernement adopte un règlement qui impose de nouvelles obligations à plusieurs exploitants de lieux d’enfouissement technique (LET) et de centres de transfert. Le nouveau règlement amende le REIMR, lequel est entré en vigueur progressivement à compter de janvier 2006. Certaines modalités du REIMR s’étaient alors avérées onéreuses ou ambiguës pour les exploitants. D’où les amendements. Or, la lecture de la version définitive des modifications adoptées nous indique que le législateur a décidé d’aller plus loin en imposant de nouvelles obligations aux exploitants, sans aucun préavis pour la plupart, puisque ces amendements ne figuraient pas au projet qui a été publié.

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L’une des modifications les plus importantes à notre sens est l’ajout d’un article au REIMR qui rend applicable aux LET les dispositions de la Loi sur la qualité de l’environnement (la « LQE ») relatives à la publication et à la fixation des tarifs par l’exploitant d’une installation d’élimination de matières résiduelles. Depuis les amendements apportés à la LQE en 2000, lesquels faisaient suite à d’âpres débats à ce sujet, les tarifs d’enfouissement des divers lieux d’élimination n’étaient plus assujettis à la procédure de publication et au pouvoir de révision de la commission municipale comme auparavant. Depuis le 2 juin dernier, le

Parmi les autres modifications importantes, soulignons l’abrogation de l’obligation de maintenir une distance minimale de 1,5 mètre entre la base du système d’imperméabilisation d’un LET et le roc.


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L E S RÉC E NTS A M E N D E M E NTS A U R E I M R : C L A R I F I C ATI O N E T S I M P L I F I C ATI O N O U R E F O NTE I M P O RTA NTE ?

processus détaillé à la LQE s’applique à nouveau à toute augmentation des tarifs des LET et la commission municipale a juridiction pour réviser toute augmentation contestée. Cet amendement en apparence anodin risque d’avoir un impact important sur la libre concurrence dans un marché déjà féroce. Parmi les autres modifications importantes, soulignons l’abrogation de l’obligation de maintenir une distance minimale de 1,5 mètre entre la base du système d’imperméabilisation d’un LET et le roc. Cet amendement pourrait entraîner des demandes d’agrandissement de sites existants, lesquelles demeureraient par ailleurs assujetties à la procédure d’évaluation et d’examen des impacts sur l’environnement.

Notons aussi l’imposition d’un contrôle qualitatif par l’exploitant du lieu de tous les sols contaminés reçus avant leur élimination ou leur utilisation comme matériau de recouvrement. L’exploitant ne pourra donc plus se fier aux résultats des analyses effectuées par ceux qui acheminent lesdits sols et devra analyser lui-même les sols reçus, selon une fréquence déterminée par le règlement (une analyse pour les premières 200 tonnes d’un lot et une autre pour toutes les 4 00 tonnes supplémentaires). Les résultats de ces analyses devront être consignés au registre d’exploitation. Le REIMR est également modifié pour prohiber l’utilisation de sols contaminés ne respectant pas les critères de granulométrie et de conductivité hydraulique pour le recouvrement journalier des matières résiduelles. Les sols non contaminés peuvent continuer à être utilisés temporairement, à condition qu’ils soient enlevés par la suite. Les modifications au REIMR imposent en outre un contrôle qualitatif supplémentaire, selon une fréquence déterminée, lorsque les eaux de lixiviation sont dirigées vers une installation de t r a i t e m e n t s i t u é e à l ’ ex t é r i e u r d u l i e u d’élimination. Aussi, la norme concernant les coliformes a été substantiellement modifiée. Pour ce qui est des dispositions de concordance et de simplification, mentionnons entre autres que plusieurs modifications mineures ont été apportées à la définition de matières résiduelles acceptables tant dans les LET que dans les centres de transfert. De plus, des amendements ont été apportés concernant les registres d’exploitation et les rapports annuels. Par exemple, les exploitants de lieux d’élimination et de centres de transfert doivent compiler, tant dans leurs registres que dans leurs rapports annuels, les données sur la provenance et la destination des matières résiduelles. La transmission du rapport annuel des lieux d’élimination doit maintenant se faire sur support informatique. Finalement, des m o d i fi c a t i o n s d e c o n c o r d a n c e a v e c l e Règlement sur les redevances exigibles pour l’élimination de matières résiduelles ont été apportées. Il va sans dire que certaines de ces nouvelles dispositions auront comme conséquence de limiter la marge de manœuvre dont disposaient les exploitants de lieux d’élimination pour rentabiliser leurs opérations, tout en leur faisant assumer des coûts additionnels qui pourraient s’avérer substantiels. Il aurait été souhaitable selon nous que ces modifications fassent l’objet d’une prépublication, comme il est coutume de le faire, ce qui aurait permis d’avoir un débat éclairé sur l’opportunité de les imposer et sur les impacts prévisibles de ces nouvelles obligations sur les exploitants et leurs clients. Cela aurait surtout permis à l’ensemble des intervenants de bénéficier d’un délai suffisant afin de poser les gestes nécessaires pour s’assurer de leur respect au moment de leur entrée en vigueur. I

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L’ E N V E R S D U D É C O R

Sources : Agence France-Presse et l’équipe de 3Rve

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LA STM MONTE DANS LE TRAIN

UNE AUTRE PELLETÉE DE TERRE

CHEZ TRICENTRIS Après l’expérience positive vécue avec son centre de tri situé à Terrebonne, Tricentris se lance dans la construction d’une nouvelle usine à Gatineau, qui sera certifiée LEED. Le projet est l’aboutissement d’un long partenariat entre Tricentris, la Ville de Gatineau et la MRC des Collines. Il sera réalisé en collaboration avec la SAQ, Cascades et Industries Machinex et comportera un tout nouveau système de tri, unique au Canada, implanté afin de soustraire le verre dès les premières étapes du processus. Comme Tricentris investit beaucoup d’efforts en recherche et développement afin de transformer le verre en ajout cimentaire, il y a fort à parier que ce nouveau système sera très efficace !

La Société de transport de Montréal (STM) a commencé le remplacement de ses 1600 poubelles murales et de ses 245 bacs de récupération des quais du métro par de nouveaux îlots à deux voies. Les nouveaux outils sont dotés de deux compartiments : l’un pour les déchets et l’autre pour la récupération des matières recyclables. Facilitant au passage la gestion et le travail de ses employés d’entretien, les îlots feront passer la quantité annuelle de déchets jetés à la poubelle de 2000 à 600 tonnes métriques alors que celle de la récupération devrait passer de 8 00 à 2200 tonnes métriques par année, selon les estimations de la STM. Le déploiement des nouveaux bacs se déroulera en plusieurs phases qui se termineront au début de l’année 2012.

UN PEU D’HUMOUR…

l’été est

fini…

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Gatineau, le lundi 15 août 2011

SOURIEZ, VOUS ÊTES AUX INSOLENCES…

D’UNE POUBELLE ! Qui a dit que Facebook était inutile ? Sûrement pas les dirigeants d’une université britannique, qui ont réalisé une expérience fort originale. Afin de sensibiliser leurs étudiants à la nécessité de faire davantage attention à ce qu’ils jettent aux ordures, ils ont placé une caméra dans la poubelle de 5 étudiants désirant participer à l’expérience. Chaque fois que le couvercle de leurs poubelles se refermait, une photo était prise et était ensuite envoyée sur une page dédiée sur Facebook où les autres participants pouvaient la voir. Un porte-parole de l’établissement a déclaré : « Les étudiants avaient l’impression que leur poubelle les regardait et que cela les incitait à réfléchir à deux fois avant d’y jeter quelque chose. On en a même vu certains revenir sur leurs pas pour reprendre dans la poubelle ce qu’ils n’auraient pas dû y jeter. » Peut-être qu’une téléréalité s’inspirera de ce concept et qu’elle sera diffusée sur V !



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