Convention de la poste-publications no 41122591
PRINTEMPS/ÉTÉ 2011, vol. 7 no 1
Des changements seront apportés chez Recyc-Québec Quelles sont les modifications souhaitées par les experts du milieu ? Comment voient-ils l’avenir de Recyc-Québec ?
Que nous réserve la nouvelle Politique québécoise de gestion des matières résiduelles ? Branle-bas de combat autour des centres de tri
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PRINTEMPS/ÉTÉ 2011, vol. 7 no 1
sommaire CHRONIQUES
vox pop
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CENTRES DE TRI B R A N L E-B A S D E C O M B AT A UTO U R D E S C E NTR E S D E TR I
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HORIZON 2015 I M P L A NTE R U N E TR O I S IÈM E V O I E ? E N C O R E B I E N D E S Q U E STI O N S E N S U S P E N D
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vox pop
INFRASTRUCTURES URBAINES G E STI O N D E S M ATIÈR E S RÉS I D U E L L E S E N A L L E M A G N E : L’I M P L I C ATI O N F I N A N C IÈR E D E L’ÉTAT FA IT TO UTE L A D I F FÉR E N C E
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ACCEPTATION SOCIALE A UTO P S I E D’U N P R OJ ET A U X C H A N C E S D E RÉU S S ITE TRÈS M I N C E S
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DÉCHETS DANGEREUX L A G E STI O N D E S RÉS I D U S D O M E STI Q U E S D A N G E R E U X : UN DOMAINE EN PLEIN ESSOR
9 Le gouvernement québécois a fait marche arrière en ce qui a trait à l’intégration de Recyc-Québec au sein du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs. C’est donc dans ce contexte que le magazine 3Rve a demandé à une douzaine d’intervenants jouissant d’une très grande crédibilité dans l’industrie de partager leurs réflexions sur les changements qu’ils souhaitent voir apporter à cette société d’État.
Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé.
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LE JURIDIQUE
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GESTION HUMAINE DES RESSOURCES
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LES AMIS DE 3RVE
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L’ E N V E R S D U D É C O R
Éditeur et rédacteur en chef : André Dumouchel adumouchel@maya.cc Chroniqueurs : Guy Adam Cédric Bourgeois Jean-Louis Chamard Dominique Dodier Christine Duchaine Léo Fradette Frédéric Potvin
ONSS LES B T NTAC CO
Direction artistique : MAYA communication et marketing Designer graphique : SʼAMI graphie (Syma) Révision linguistique : Annie Talbot Impression : Carpe diem
Coordination des ventes : Grégory Pratte Tél. : 450 508-6959 gpratte@maya.cc Abonnement et administration : MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère (QC) J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 info@maya.cc www.maya.cc
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Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011
Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine 3Rve recommande ces produits et services. Convention de la poste-publications no 41122591. Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1 er trimestre 2005. ISSN 1712-9117. Le magazine 3Rve est publié 3 fois l’an.
ÉDITORIAL adumouchel@maya.cc
André Dumouchel
Coup de théâtre !
Vendredi 6 mai 2011, petite journée tranquille à l’horizon... Je m’installe confortablement devant mon poste informatique, un café fumant à portée de main. J’ouvre La Presse, j’y parcours les nouvelles sans que rien de bien précis attire mon attention. Je navigue sur mes sites d’information favoris sur Internet; encore là, rien de bien spécial. Soudain, un coup d’œil à mon téléphone portable m’apprend que j’ai huit nouveaux messages. Huit nouveaux messages à cette heure-ci ? Ce n’est pas normal ! Je m’empresse donc d’écouter chacun d’eux. C’est un scoop : le gouvernement québécois fait marche arrière dans le dossier de l’abolition de Recyc-Québec en le retirant du lot des organismes publics à être rayés de la carte par le projet de loi 130. Wow, quelle nouvelle ! Je tente de chercher des informations confirmant cette nouvelle sur Internet, mais en vain. C’est sur Twitter que mon équipe et moi trouvons la confirmation de cette information. Vive les médias sociaux ! Quelqu’un doute-t-il encore que l’avenir de l’information s’y trouve ? Après avoir passé la matinée au téléphone avec de nombreux intervenants, j’en viens à la conclusion qu’il s’agit d’un véritable coup de théâtre dans ce roman-savon dont personne n’avait prévu la chute. Le tout avait drôlement débuté avec l’annonce de l’abolition de la société d’État à l’occasion même de son propre colloque sur la gestion des matières résiduelles. Il fallait voir la mine déconfite de ses employés présents. Le malaise était palpable. Les gens avaient beau avoir à l’occasion des récriminations à l’égard de Recyc-Québec, le moment était beaucoup plus lié au drame humain que vivaient ses employés sous nos yeux. Me vient donc l’idée de sonder des gens influents de l’industrie pour en faire un vox pop dans la prochaine édition du magazine. J’apprends par la suite que le ministre Arcand a eu, en quelque sorte, la même idée en s’entourant d’un comité consultatif, comité qui rassemble d’ailleurs un grand nombre d’intervenants sondés dans le vox pop que nous vous présentons. Mais qu’à cela ne tienne, je décide d’aller de l’avant.
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Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011
Au fur et à mesure que je fais des démarches pour inviter les gens à s’exprimer sur le sujet, je ressens l’hésitation flagrante de chacun d’eux, lorsqu’ils ne déclinent pas purement et simplement l’invitation. Les gens marchent sur des œufs, ils ont peur de se mettre le ministre ou l’organisme à dos en y allant pourtant de simples critiques constructives. Pourquoi donc cette omerta ? Simplement parce que le MDDEP et Recyc-Québec en mènent très large dans l’industrie. Ils contrôlent les permis, les autorisations et les subventions accordés en plus d’être au cœur de bien des projets. Je salue donc haut et fort le courage des intervenants qui ont osé saisir le micro pour donner leur opinion. Certains ont été plus volubiles à micro fermé, mais qu’à cela ne tienne, ils ont fait une démarche honnête et louable. Merci à chacun d’eux. Si jamais vous voulez entendre des extraits audio de ces entrevues, elles sont disponibles sur notre site Internet dans la section Entrevue. Je vous invite d’ailleurs à écouter plus particulièrement l’intervention de Daniel Gingras. Aucune phrase à cinq piastres, mais une franchise et une opinion des plus intéressantes. Du bonbon. Qu’est-ce que je répondrais si vous me posiez les mêmes questions que nous avons posées à nos spécialistes ? Si les réponses vous intéressent, vous pouvez les consulter sur notre nouvelle page Facebook. Je sais, c’est branché. Mais lorsque vient le temps de lancer un nouvel outil, tous les moyens sont bons ! En prime, vous pourrez même commenter vous aussi en y allant de vos propres réponses. En attendant, je regarde la page couverture de notre précédent numéro et je ne peux m’empêcher de sourire. J’aimais bien le petit jeu de mots que nous avions trouvé pour accompagner l’illustration : « RecycQuébec passe au bac ». Pas très intello, mais plutôt rigolo. Le gouvernement a finalement décidé de « recycler » l’organisme, comme notre illustration le suggérait. Est-ce que notre page couverture l’a influencé ? Allez savoir. Mais heureusement, nous n’avions pas jeté le logo de Recyc-Québec à la poubelle… Bonne lecture ! ■
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Le vox pop
Des changements seront apportés chez Recyc-Québec
Quelles sont les modifications souhaitées par les experts du milieu ? Comment voient-ils l’avenir de Recyc-Québec ?
L
e 6 mai dernier, le gouvernement québécois a annoncé qu’il faisait marche arrière en ce qui a trait à l’intégration de Recyc-Québec au sein du ministère du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs. En retirant l’organisme du projet de loi 130 qui prévoit l’abolition de certains organismes publics, le gouvernement a toutefois spécifié que Recyc-Québec allait subir certaines modifications. C’est donc dans ce contexte que le magazine 3Rve a demandé à une douzaine d’intervenants jouissant d’une très grande crédibilité dans l’industrie de partager leurs réflexions sur les changements qu’ils souhaitent voir apporter à cette société d’État.
André Boisclair Steven Guilbault
Cofondateur et coordonnateur général adjoint d’Équiterre
Ministre de l’environnement du Québec de 2002 à 2003, Consultant, développement stratégique et affaires publiques. Chroniqueur à la SRC. Président du R.E.M.I. Enseignant à Concordia.
Le vox pop : L’exercice est fort simple. Nous avons demandé à ces experts de répondre à ces deux questions : 1. Le mandat attribué à Recyc-Québec est-il adéquat ? 2. Quelles modifications le gouvernement devrait-il apporter à l’organisme afin de le rendre plus performant ou plus étroitement lié à son mandat ? Voici donc ce qu’ils ont répondu. Bonne lecture !
Pour entendre des extraits audio du vox pop, rendez-vous sur www.maya.cc à la section Entrevue de 3Rve. Vous pouvez également nous faire part de vos propres réponses à ce vox pop.
Le mandat est très certainement adéquat dans l’ensemble. Toutefois, je crois que l’on peut envisager d’y apporter des accommodements ou des aménagements. Personnellement, j’ai toujours été favorable à une plus grande indépendance de la société d’État par rapport au gouvernement. C’est pourquoi je souhaite voir son indépendance croître avec le temps. Cette société devrait être imputable des objectifs atteints et l’on devrait mesurer sa performance par rapport à ces objectifs. Je crois aussi que l’on devrait lui confier la mise en œuvre de la politique de gestion des matières résiduelles.
Prenons l’exemple de la responsabilité élargie des producteurs. Lorsque la société d’État souhaite apporter de nouvelles modifications ou imposer des droits afin de consacrer ce principe, bien sûr ses règlements doivent être, par la suite, déposés et approuvés par le gouvernement du Québec puisqu’il est le seul à avoir le droit de taxer. Je pense cependant que les initiatives mises de l’avant par la société d’État doivent être mieux communiquées dans la sphère publique selon le principe de la transparence. Ainsi, nous pourrions déceler plus facilement qui a tendance à se traîner les pieds. De mon côté, ce que j’ai vu à plusieurs reprises, c’est que c’est souvent le gouvernement qui hésite à bouger, alors que la société d’État, elle, a déjà plusieurs projets en marche.
Recyc- Québec a clairement fait ses preuves au cours des dernières années. Or, comme dans toute organisation, il y a place à l’amélioration. Ce que j’aimerais – et ça ne dépend pas seulement de Recyc-Québec –, c’est de voir la consigne s’élargir. En Ontario, par exemple, la LBCO, équivalent de la SAQ, a une consigne sur les bouteilles de vin et de spiritueux. Je ne vois pas pourquoi au Québec on ne pourrait pas faire la même chose. Je verrais pour Recyc-Québec un rôle élargi. Je crois qu’elle gagnerait à mieux informer les gens sur ses activités et à communiquer davantage afin de faire connaître ses programmes. La société d’État offre des services, des fonds et des
possibilités de partenariat, mais trop peu d’organismes et de PME le savent. De plus, je crois que nous sommes mûrs pour une réflexion concernant la collecte sélective puisqu’il y a un besoin d’uniformisation à l’échelle de la province. Concernant les matières récupérées, notre modèle d’affaires est encore basé sur l’exportation. Avec la crise économique, on a vu comment ce modèle nous rend très vulnérables. Il faut aussi agir de façon réaliste et responsable. Par exemple, je me demande qui a eu la brillante idée, à la Ville de Montréal, de donner un contrat à une entreprise qui disait que tout ce qui touchait à la récupération ne coûterait rien… C’est rêver en couleur !
Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011
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Daniel Gingras
Réjean Pion
Présidente du Conseil patronal de l’environnement du Québec (CPEQ)
Hélène Lauzon
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Président de l'Association des organismes municipaux de gestion des matières résiduelles (AOMGMR) et directeur général le la Régie intermunicipale d’Acton et des Maskoutains
Président des Équipements Omnibac
Le vox pop Le mandat de Recyc-Québec n’est pas mauvais tel qu’il est, mais il devrait être élargi. Tout le monde connaît Recyc-Québec dans la province et, à mon avis, l’organisation a la crédibilité nécessaire pour aider les gens à faire du développement. L’organisation a une influence considérable auprès des administrations municipales et elle devrait s’en servir pour aider les villes à apporter certains changements. Un exemple de changement à faire serait de guider les municipalités pour leurs appels d’offres. Ils sont régulièrement mal faits et coûtent trop chers, souvent plus chers que les contrats eux-mêmes. Ils entraînent des frais juridiques exagérés. La consigne, par exemple, a remporté un succès monstre. Mais, aujourd’hui, il faut arrêter de tourner en rond. On arrête ou on continue; il faut qu’une décision claire soit prise. Par rapport aux pneus, Recyc-Québec a fait un bon travail.
En ce moment, le système de redistribution des sommes perçues par la redevance pour la valorisation des matières résiduelles m’inquiète. Je vis en milieu rural. Et je trouve déplorable que le maire de mon village doive se mettre à genoux pour obtenir une petite subvention. J’ai bien peur que les subventions soient allouées principalement aux gros projets. De plus, le mandat donné à Recyc-Québec n’est pas juste de donner de l’argent, mais aussi de voir à son utilisation appropriée comme le ferait un bon père de famille. Par exemple, si je donne de l’argent à mes enfants, je regarde comment ils le dépensent, je les guide. Recyc-Québec devrait donc superviser et accompagner les municipalités de cette façon. En somme, la gestion des déchets au Québec, ce n’est pas un problème environnemental; c’est un problème politique.
Le mandat m’apparaît adéquat dans la mesure où c’est un mandat assez large. Au fil des ans, peut-être que certains aspects ont été moins priorisés. Le contexte social et environnemental a beaucoup évolué depuis la création de Recyc-Québec il y a 20 ans. Au début, on parlait de l’implantation de collectes à la porte des foyers; aujourd’hui, le recyclage est en vigueur dans toute la province. Nous sommes rendus à un autre niveau avec les éco-centres et la gestion des matières organiques. Peut-être faut-il revoir les priorités du mandat ? Mais une chose demeure, il faut moduler la structure afin de répondre aux nouveaux besoins. Je crois qu’il faut mettre un peu plus l’accent sur les communications avec la population et les organisations. Dans ma région [région couverte par la Régie intermunicipale d’Acton et des Maskoutains], on fonctionne déjà avec la collecte à
trois voies; nous avons atteint et même dépassé l’objectif de 60 % du Ministère dès la première année de l’application de notre plan de gestion des matières résiduelles. Il faudrait peut-être favoriser l’accès à des outils de référence pour les municipalités, par exemple en ce qui concerne le compostage et la biométhanisation. Je crois qu’il y a possibilité de bonifier le portail sur les matières résiduelles mis en place par Recyc-Québec de façon à ce que les municipalités puissent avoir un portrait provincial de ce qui se fait dans les autres municipalités, comme c’est le cas pour les matières recyclables. Il faudrait retrouver la même chose pour les matières organiques. Je pense entre autres à Sophie Taillefer qui s’occupe de la gestion des matières organiques à Recyc-Québec; elle pourrait s’adjoindre des intervenants pour des projets particuliers, et en assurer le leadership. J’ai bien confiance dans l’équipe de Recyc-Québec.
Il est nécessaire que Recyc-Québec se rapproche de sa clientèle et de la réalité sur le terrain. Elle devrait maintenir une communication ouverte et transparente avec ses partenaires corporatifs, lesquels sont au cœur de sa mission. Il faudrait favoriser les échanges et la concertation entre les parties prenantes de la gestion des matières résiduelles. Il y a souvent eu des critiques quant à la transparence de Recyc-Québec et je crois que le moment serait bien choisi pour intégrer cette notion dans son mandat. Recyc-Québec se trouve dans une position privilégiée pour informer le Ministère sur l’évolution de la réalité sur le terrain – non seulement sur les habitudes de consommations des citoyens, mais également sur les habitudes de production des entreprises – et influencer les politiques et les programmes. Je ne suis pas certaine que la structure actuelle favorise cet échange. Il faudrait aussi améliorer la communication et la cohérence entre les actions de Recyc-
Québec et les orientations du Ministère. La structure décisionnelle doit être clarifiée afin de permettre aux parties prenantes d’intervenir de façon plus efficace. Cela étant dit, dans sa mission, il est question de « développer, mettre au point ou implanter des technologies ». À mon avis, ça ne devrait pas faire partie de son mandat puisque c’est celui du CRIQ. Pour ce qui est de l’administration des programmes gouvernementaux, je suis d’avis qu’il serait important que le gouvernement ait un droit de regard sur les ententes signées par l’organisme. De plus, Recyc-Québec devrait se doter de ressources à l’interne, spécialisées en négociation et en médiation, afin de cerner les enjeux et développer des liens de confiance avec les partenaires, puisque j’entends souvent des critiques à cet égard de la part de mes membres. Finalement, d’ici deux ans, Recyc- Québec n’administrera plus le programme de pneus; elle doit dès maintenant trouver de nouvelles sources de revenus afin de ne pas être déficitaire.
Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011
Maryse Vermette
Présidente-directrice générale de Éco Entreprises Québec (ÉEQ)
René Sylvestre
Vice-président du Groupe EBI
Le vox pop Quand on annonce un projet de loi prévoyant l’abolition d’une société d’État et que le projet de loi est par la suite retiré, ça nécessite un questionnement de la part de l’organisation. Je crois que Recyc-Québec a ici l’occasion de redéfinir ses mandats et de prioriser des enjeux importants en lien avec la nouvelle Politique de gestion des matières résiduelles. En ce moment, sa mission est très large; elle doit davantage se pencher (entre autres) sur la responsabilité élargie des producteurs et tout ce qui touche la desserte des ICI. Elle doit également repenser sa planification stratégique en tenant compte du fait que son existence a été remise en question par le gouvernement lui-même. Elle doit donc assurer sa pérennité.
Recyc-Québec doit revoir ses communications externes puisqu’il s’agit d’un élément névralgique de son rôle; beaucoup l’ont critiquée sur cet aspect. Je crois qu’elle devrait remanier ses modes de gestion, envisager l’impartition ou des ententes de partenariat, par exemple. À l’automne passé, Éco Entreprises Québec a fait le constat qu'il lui fallait réévaluer sa relation d’affaires avec Recyc-Québec. Qui fait quoi ? Quelle ressource affecter ? Comment communiquer les résultats des projets ? Nous voulions officialiser la relation et la rendre plus saine. Et je suis d’avis que Recyc-Québec devrait faire de même avec ses autres partenaires. Je crois qu’il faut donner la chance à Recyc-Québec de se redéfinir tout en tirant des leçons de son expérience passée. … et être davantage ouverte et à l’écoute de ses partenaires.
Le mandat donné à Recyc-Québec est adéquat dans la mesure où l’organisation est impliquée auprès des centres de tri, des récupérateurs et des recycleurs. En ce qui concerne l’enfouissement, la réglementation est très précise et il y a déjà un bon suivi de la part du Ministère. Je ne crois donc pas que ce soit nécéssaire que l’organisme s’y implique. Là où je suis d’avis qu’il y a une grande amélioration à apporter, c’est relativement aux communications avec les entreprises sur le
terrain. Recyc-Québec devrait mieux informer les centres de tri sur les débouchés pour la vente des matières. Le contenu du site Internet de Recyc-Québec n’est pas toujours actualisé, ce qui empêche les centres de tri de connaître certaines avenues pour leur matière. Les centres de tri ajustent donc leur production en fonction des demandes du marché et des besoins spécifiques de leurs acheteurs de matières sans savoir s’il existe d’autres débouchés. En terminant, je ne crois pas qu’il soit nécessaire de standardiser ou d’aller vers une certification des centres de tri
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Johnny Izzi Perry Niro
Président-directeur général du Conseil des entreprises de services environnementaux (CESE)
Hubert Bolduc
vice-président, communications et affaires publiques de Cascades
Directeur général de Gaudreau Environnement
Le vox pop
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La portée de son mandat est assez large, mais je crois qu’il devrait être revu et réanalysé au conseil d’administration. Recyc-Québec est en quelque sorte l’intermédiaire entre le Ministère et l’industrie; c’est pourquoi je suis d’avis que l’industrie devrait être davantage consultée afin de déterminer les réalignements nécessaires. Cela dit, dans les deux dernières années, la société d’État a été plus présente sur le terrain pour faire en sorte que son mandat soit un peu mieux connu. Malgré les efforts, je crois qu’il y a encore du chemin à faire en ce sens. Une profonde analyse du personnel en place et des tâches et responsabilités de chacun devrait être faite afin de s’assurer de répondre aux impératifs de la mission et du nouveau mandat conféré à Recyc-Québec. La transparence et la gouvernance de l’organisme me laissent perplexe à l’occasion. Concernant certains critères et exigences qui proviennent du Ministère, je crois que
Recyc-Québec doit faciliter l’accès des entreprises aux différents programmes en les accompagnant. Malgré tout, il y a eu de grandes améliorations et je crois que la présidente actuelle, Mme Ginette Bureau, y est pour quelque chose. À mon sens, le conseil d’administration ne doit pas être une extension du MDDEP. Il faut revoir la composition et le mandat du C.A. en y intégrant des membres de notre industrie afin qu’il soit plus proche des besoins du terrain. Ainsi, on pourrait s’assurer que les programmes mis en place correspondent aux besoins de l’industrie. Recyc-Québec gère des programmes pour lesquels elle reçoit des redevances. Mais il faut se rappeler que cet argent provient en grande partie des entreprises, des producteurs et des citoyens à qui appartiennent les deniers publics. Elle est donc redevable au gouvernement, mais également aux entreprises qui sont des payeurs de redevances.
Le mandat se doit d’être actualisé puisqu’il a 20 ans et que le contexte a changé. Je propose avant toute chose de dresser le portrait de ce qui est fait, par qui et comment. Est-ce qu’il y a un manque de ressources ? Ya-t-il un manque d’arrimage ? Quel rôle peut jouer chacun des intervenants ? Je crois que la planification stratégique fait défaut en ce moment, et cette planification doit émaner du milieu. En matière de compostage ou de biométhanisation, RecycQuébec n’a pas été ciblée comme étant un joueur dans ces domaines, ce qui m’apparaît une erreur. Ce sont le MDDEP et le MAMROT qui aident les municipalités à faire les bons choix technologiques; les élus et les gestionnaires de municipalités n’ont pas l’expertise nécessaire pour ce faire et s’en remettent souvent aux firmes de génie-conseil. Je crois que Recyc-Québec devrait avoir un mandat d’accompagnement dans ce domaine. Il faut avouer que les défis sont multiples. Il conviendrait d’actualiser le dossier des matières dangereuses; il faudrait trouver
des débouchés pour ces matières résiduelles afin d’en réduire l’impact sur l’environnement. Recyc-Québec doit revoir les normes de certification des recycleurs afin de respecter un certain standard de qualité et ainsi s’assurer que les entreprises se disant recycleurs le soient vraiment. D’autre part, je pense qu’il y a un peu d’incohérence sur le plan de l’aide à l’industrie, car elle soutient les entreprises d’économie sociale qui viennent concurrencer les entreprises traditionnelles qui n’ont pas accès au même type d’aide de la part de Recyc-Québec. Je crois plutôt que le rôle de l’organisme devrait être de soutenir la recherche et d’aider à développer des modèles d’affaires qui sont économiquement viables pour ensuite passer le flambeau au secteur privé qui exercera une saine concurrence. En terminant, on a vu plusieurs présidences se succéder, et ce, sur de courtes périodes, ce qui a miné quelque peu le leadership de Recyc-Québec. Le secteur privé doit pouvoir s’appuyer sur des lignes directrices claires, avec des personnes bien en selle. On ne veut pas tout recommencer chaque année…
Selon nous, le mandat n’est pas adéquat. À preuve, le gouvernement du Québec voulait abolir Recyc-Québec et l’intégrer au MDDEP. Le r ô l e d e R e c y c - Q u é b e c e s t d o n c questionnable, d’autant plus que la donne a changé. Par exemple, la société d’État devrait intégrer la collecte organique, car les Québécois seront appelés dans un avenir rapproché à utiliser trois bacs. Dans cette perspective, il faudra revoir le rôle de Recyc-Québec, peut-être même son nom. Aujourd’hui, on ne parle plus seulement de recyclage; on parle de réduction, de valorisation… Les 3Rve, ce n’est pas juste le recyclage ! Le nom est devenu trop limitatif pour les fonctions que la société d’État est appelée à remplir. Son rôle doit être élargi. Dans son mandat d’éducation, Recyc-Québec devra embrasser
beaucoup plus large. Cette volte-face du gouvernement concernant l’intégration de Recyc-Québec au MDDEP devrait être accompagnée d’un robuste examen stratégique. Une critique souvent entendue porte sur le fait que, si une décision de Recyc-Québec nous déplaisait, on pouvait toujours aller frapper à la porte du Ministère pour la faire changer. Il y a lieu que Recyc-Québec soit le seul point de chute – ou presque – sur le plan décisionnel. La société d’État devrait être la seule porte d’entrée gouvernementale, un véritable guichet unique pour relever les défis auxquels fait face l’industrie. L’exemple de Loto-Québec est éloquent : si quelqu’un a des projets ou des questions dans cette industrie, personne ne contourne cet organisme pour frapper à la porte du ministère auquel Loto-Québec se rattache. Il devrait en être de même pour Recyc-Québec.
Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011
Philippe Bourke
Directeur général du Regroupement national des conseils régionaux de l'environnement du Québec (RNCREQ)
Sébastien Richer
Président du Regroupement des récupérateurs et des recycleurs de matériaux de construction et de démolition du Québec (3R MCDQ)
Le vox pop Le mandat ratisse large. De fait, il ressemble beaucoup à celui du MDDEP. Il existe une belle complémentarité entre le volet législatif du MDDEP et le volet opérationnel de Recyc-Québec. Néanmoins, il est important que chacun exerce sa mission de manière indépendante, ce qui constitue un défi en soi. Les intervenants de chacune des organisations doivent établir et maintenir la communication entre eux. En ce qui concerne le contenu du mandat, il y a un exercice de priorisation à faire puisqu’il est très vaste. Par exemple, la question de la réduction à la source doit être prioritaire. En ce moment, l’effort n’est pas suffisant en ce sens. Il faut absolument réussir à infléchir la croissance de la consommation, notamment par une plus grande sensibilisation des consommateurs.
Du côté des producteurs, Le Règlement sur la responsabilité élargie des producteurs représente un bon point de départ pour inciter les producteurs à réduire les emballages par exemple, puisqu’il y a une économie à faire pour eux. Toutefois, il faudra un jour transférer ce fardeau aux consommateurs pour qu’ils fassent les bons choix et qu’ils deviennent des vecteurs de changements en matière de réduction à la source. Finalement, il est dommage que l’on doive exporter les matières résiduelles alors que l’on pourrait faire fonctionner des entreprises d’ici… Je suis d’ailleurs convaincu que les consommateurs seraient encouragés à recycler davantage s’ils voyaient la matière demeurer ici. Recyc-Québec devrait donc jouer un rôle dans la recherche de débouchés et de marchés régionaux.
Compte tenu des défis à relever, la vision et la mission me semblaient tout à fait appropriées. On devait avoir un organisme capable d’appuyer ces objectifs. De mon point de vue, c’était relativement bien couvert. Recyc-Québec a été extrêmement proactive afin de promouvoir des projets qui permettront de relever les défis de la prochaine politique. Nous sommes très à l’aise, au 3R MCDQ (Regroupement des récupérateurs et des recycleurs de matériaux de construction et de démolition du Québec), avec le mandat actuel; les efforts doivent selon nous être orientés vers l’application et non dans le libellé du mandat. Cela dit, depuis le début de ma présidence, tous les projets que nous avons proposés ont été soutenus par RecycQuébec. Il y a même des projets qui ont été mis en œuvre à
l’initiative de Recyc-Québec. Nous avons donc bien peu de choses à reprocher à la société d’État en ce qui nous concerne. Toutefois, nous souhaiterions qu’il y ait une meilleure intégration, une plus grande responsabilisation et une meilleure coordination des différents intervenants. Le projet d’intégration de Recyc-Québec au MDDEP a mis ces enjeux sur la table et il ne faut pas les écarter. Je suis quand même préoccupé par le gain d’efficience que l’on pourrait obtenir en maillant mieux les intervenants. Je déplore que parfois nous devions travailler en parallèle avec Recyc-Québec et le Ministère. On comprend mal où l’on doit s’adresser et à quel moment le faire. C’est la même chose pour les redevances; un guichet unique, pour savoir à qui s’adresser, serait utile. On devrait privilégier une gestion par projet avec un intervenant unique en s’assurant que l’ensemble des fonctions est couvert.
Ces textes vous font réagir ? Commentez ou répondez à ces deux questions, soyez un acteur de changements ! Pour nous faire part de vos commentaires, rendez-vous au www.maya.cc, sous l’onglet 3Rve, ou envoyez-nous un courriel à info@maya.cc Des extraits audio sont disponibles au www.maya.cc dans onglet Entrevue de 3Rve.
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Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011
CENTRES DE TRI
BRANLE-BAS DE COMBAT AUTOUR
Frédéric Potvin ing. directeur général Tricentris fpotvin@tricentris.com
Q
ue l’on fasse référence à la fameuse proposition de certification des centres de tri ou bien à la remise sur la sellette de la consigne des contenants à remplissage unique, voilà deux sujets qui suscitent bien des questions et alimentent la controverse.
Sur la certification Le dernier article publié dans le 3Rve portant sur la possible certification des centres de tri a soulevé bien des réactions et des débats. La situation étant, la présidente-directrice générale de Recyc-Québec, Mme Ginette Bureau, a invité les représentants des centres de tri à une rencontre d’information sur ladite certification. Pour une première fois en 13 ans, ceux-ci étaient tous présents et se sont prononcés de façon unanime en défaveur de la certification. Recyc-Québec a alors démontré une grande ouverture d’esprit et, fort heureusement, envisage maintenant de faire marche arrière dans ce projet. Dans une lettre envoyée aux centres de tri, Mme Bureau affirme que l’État ne doit pas intervenir, et ce, d’aucune façon, dans le libre marché, position qu’évidemment je soutiens. Un comité, composé de recycleurs et de récupérateurs, a récemment été mis sur pied. Je ne crois pas que nous pouvons maintenant dire que tout est réglé, mais cette nouvelle association démontre un progrès notable. Par cette même occasion, les recycleurs et les récupérateurs pourront échanger sur leurs différents défis et points de vue, dans l’espoir qu’une fois les divergences exposées, des solutions se mettent en place d’ellesmêmes. Avec l’annonce du ministre du Développement durable, de l'Environnement et des Parcs, Pierre Arcand, concernant les deniers additionnels destinés à l’optimisation des centres de tri, nous pouvons déjà constater des changements. Répondant aux désirs des centres de tri, ces sommes pourront maintenant aider à produire une matière se rapprochant des besoins des recycleurs. Aussi, avec certains projets de recherche et de développement récemment initiés, il sera possible de soustraire les particules fines au début du processus de tri, lesquelles particules, aux dires des papetières, contaminent le papier.
Sur la consigne
des centres de tri
l’économie nationale et ainsi, par la consigne, protéger les emplois liés aux activités d’embouteillage des boissons gazeuses en région en plus d’empêcher l’industrie de la bière américaine d’envahir le marché québécois. L’environnement n’était donc nullement en cause à l’époque. Il en est toujours de même pour les pro-consignes puisque leur argumentaire s’éloigne malheureusement encore aujourd’hui des préceptes du développement durable. Notons que, pour ramasser les contenants soumis à la consigne, on utiliserait la collecte sélective, système déjà bien rodé, qui ne disparaîtra jamais, qui passe à la porte de chaque foyer québécois pour moins cher qu’une tablette de chocolat par semaine. Il est facile de comprendre que certaines municipalités souhaitent l’élargissement du système de consigne à d’autres objets, objets qui seront dès lors soustraits du bac de la collecte sélective. Les municipalités espèrent ainsi voir les coûts de leur collecte et de transport diminuer. Or, d’un point de vue global, ne serait-il pas plus cohérent avec les fondements mêmes du développement durable de recueillir cette matière de la façon la moins chère possible et, par la même occasion, de réduire les gaz à effet de serre générés par la consigne ? Toujours selon l’un des fondements du développement durable, l’économie sociale doit être soutenue par des travailleurs locaux. Si la consigne avait été abolie plus tôt, quelques centres de tri au Québec n’auraient pas eu à fermer leurs portes. En abolissant la consigne sur les cannettes d’aluminium et sur les plastiques PET, ce sont 20 M$ de plus pour les centres de tri, soit 32 $ la tonne. Une fois la consigne éliminée, les villes et les municipalités seront payées pour la matière recyclable. La collecte est donc avantageuse pour celles-ci, et c’est pourquoi j’aimerais obtenir leur appui dans ce débat. En terminant, bien que les débats soient nécessaires dans une société, ce serait mentir que d’affirmer ne pas désirer une période plus sereine. Les centres de tri ont hâte d’avoir une idée plus précise de leur avenir pour ainsi pouvoir prendre les bonnes décisions et les bonnes directions. Espérons seulement que dans ce cas-ci, l’adage « une entreprise qui stagne est une entreprise qui se meurt » ne s’appliquera pas à l’ensemble de l’industrie. ■
Le recours au système de consignation entraîne également son lot de discussions. Récemment, les pro-consignes se sont manifestés en formant leur association. Dans ce genre de situation, où deux clans s’affrontent, il est pratiquement impossible de faire changer l’un d’eux de position et les deux camps se battent pour gagner la faveur de l’opinion publique. Allons donc dans ce sens et tentons d’en convaincre quelquesuns d’abandonner la consigne. Il faut se souvenir qu’au départ, la consigne n’a pas été instaurée pour des raisons environnementales, mais bien par protectionnisme. À la base, le Québec cherchait à favoriser 16
Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011
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HORIZON 2015
I M PLANTE R U N E TROISIÈM E VOI E ? E NCORE BI E N DES QU ESTIONS E N SUSPE N D
Léo Fradette M. A. conseiller, gestion des matières résiduelles Écoservice leo.fradette@ecoservice.ca
on, ce n’est pas un nouveau parti politique ni la troisième voie routière entre Montréal et Québec. Il s’agit plutôt d’une collecte à ajouter pour ramasser des matières résiduelles. Mais lesquelles ? Si la récupération et le traitement des matières organiques sont les prochains grands défis à relever pour bon nombre de municipalités québécoises, ils ont aussi pour effet de ramener sur les planches à dessin l’organisation des collectes et des coûts qui y seront associés. Plusieurs devront sans doute revoir l’ensemble de leur plan de gestion.
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Le nouveau plan d’action adopté en mars dernier invite les Québécois à fouiller encore davantage leurs poubelles pour y trier notamment les matières putrescibles. Et, pour obtenir de l’aide financière, le gouvernement du Québec incite fortement les municipalités à opter pour deux types de traitement : le compostage et la biométhanisation. Québec nous informe aussi que les contributions financières1 destinées aux municipalités seront dorénavant attribuées à partir de critères de performances territoriales. Pour le moment, le Ministère ne précise pas comment ils seront appliqués ni si le calcul de ces performances territoriales tiendra compte des établissements des secteurs industriel, commercial et institutionnel (ICI), et/ou si les établissements du secteur de la construction, de la rénovation et de la démolition (CRD) établis sur le territoire de planification seront considérés. La façon de faire et les moyens pour y parvenir sont laissés aux organisations municipales. Cependant, il n’y a qu’un pas à franchir afin qu’elles évaluent, sur leur territoire respectif, tout le potentiel des matières organiques générées par des établissements des secteurs commercial, institutionnel et, dans certains cas, celles des secteurs industriel et agroalimentaire. L’apport en matières organiques de ces établissements peut faire toute la différence en termes socioéconomique et environnemental dans un projet étalé sur une vingtaine d’années. Le questionnement à savoir comment s’organisera la récupération des matières organiques est multiple. Dans quel type de contenant ? Un bac ou un sac ? Pourquoi pas les deux ? Une collecte mécanisée ou non ? À quelle fréquence ? Comment seront desservis les multilogements et, potentiellement, les établissements commerciaux et institutionnels ? Au début des années 1990, l’implantation de la collecte sélective s’est fait progressivement, en douceur, sur une longue période et, surtout, selon les capacités financières des municipalités. C’étaient des programmes volontaires. Ils étaient mis en place en prenant modèle sur des villes où les collectes étaient implantées, puis on passait à l’action. C’était complexe au début, rappelez-vous ! Il fallait trier les matières recyclables des déchets, puis séparer les fibres des PVM (plastique, verre, métaux) dans le bac. Les plus irréductibles rinçaient et parfois même, lavaient les contenants. Les broches étaient enlevées, les enveloppes-fenêtre allaient directement dans les déchets, etc. Quelle misère ! 18
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En rétrospective, les embûches d’hier ont généré des améliorations technologiques importantes qui nous facilitent la tâche à la maison aujourd’hui. Depuis la fin des années 1990, les équipements de tri ont considérablement été améliorés. En l’espace de quelques années, les prescriptions des collectes ont été allégées. Les ménages sont toujours invités à trier à la maison, mais il n’est plus nécessaire de séparer les matières recyclables dans le bac. C’est l’ère des collectes pêle-mêle et de l’arrivée des bacs roulants de 240 et de 360 litres. De la même manière, dans l’industrie des emballages, les entreprises de recyclage ont amélioré leurs équipements tout en maintenant des critères de qualité pour l’approvisionnement. En théorie, une fois la collecte des matières recyclables (35 %) et celle des matières organiques complétées (44 %), il ne reste plus que 21 % de matières résiduelles. Ces 21 % sont composés d’encombrants et de résidus de CRD2 (15 %), de textile (3 %), de RDD3 (1 %) et de matières autres (2 %). Si les résidus de CRD, de textile et de RDD peuvent être rapportés dans des écocentres, le reste est considéré comme déchets ultimes (inertes et, en principe, sans matière organique, donc sans odeur). Est-il nécessaire d’ajouter un troisième bac ? Est-il possible de combiner des collectes ? Sans doute que la fréquence des collectes pourra être réduite au fur et à mesure que les citoyens s’adapteront aux nouveaux programmes de gestion. L’utilisation d’un troisième bac suppose des frais puisqu’il implique une troisième collecte. Elle complexifie le travail des ménages. Et souvent la question se pose : « Je le mets où, le bac ? » À l’époque de l’implantation de la collecte sélective, la question s’est posée : doit-on investir dans les équipements de tri à la maison ou dans ceux des spécialistes du tri ? Force est de constater que l’industrie s’est adaptée et a réagi avec éloquence. À terme, le nombre et les différents types de matières résiduelles à récupérer sont appelés à augmenter, et les équipements destinés à la collecte et au tri continueront leur évolution. Ces derniers devront être mieux adaptés et plus performants, capables de traiter de grandes et de multiples quantités de matières. Aujourd’hui, une bonne partie de la flotte des véhicules de collecte est maintenant équipée de bacs verseurs et de bras articulés; des camions peuvent être suivis par GPS4 et le poids des bacs peut être déterminé par une puce électronique. Le tri optique s’est ajouté aux options de mécanisation tout en permettant d’accroître la qualité des matières triées et la capacité de traitement de celles-ci. Dans les démarches de planification des programmes de gestion à mettre en place, il importe de tenir compte des matières visées par le plan d’action, celles considérées comme étant les « autres matières résiduelles ». En aval des procédés, il importe de déterminer l’usage des produits traités et ceux qui en seront les bénéficiaires. En évaluant la destination de chacune des matières que l’on veut collecter et en déterminant ce qui en sera fait par la suite, une fois conditionnée ou traitée, il est tout à fait possible, en remontant, étape par étape, de bien évaluer les besoins en amont. La devise à retenir et qui est de mise est la même dans les circonstances. Pour le citoyen, plus c’est facile à la maison, meilleures sont les chances qu’il adhère au programme mis en place. ■ 1 En référence aux programmes de redevances à l’élimination et du régime de compensation. 2 CRD : Résidus de construction, de rénovation et de démolition 3 RDD : Résidus domestiques dangereux 4 GPS : Gestion par satellite
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INFRASTRUCTURES URBAINES
Jean-Louis Chamard M.Sc. Env. président Chamard et Associés inc. j l . c h a m a rd @ c h a m a rd e t a s s o c i e s . c o m
GESTION DES MATIÈRES RÉSIDUELLES EN ALLEMAGNE : L’IMPLICATION FINANCIÈRE DE L’ÉTAT FAIT
toute la différence
n mai dernier, la Chambre de commerce allemande, Chamard et Associés et Réseau Environnement réalisaient une mission sur la valorisation des matières organiques, mission à laquelle participaient plus d’une vingtaine de personnes des régions de la Mauricie et de la couronne nord de Montréal, en plus d’entreprises privées. Au cours des cinq jours de la mission, nous avons pu visiter plusieurs installations de traitement et de valorisation des matières résiduelles.
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Dès le départ, nous avons visité une installation de transport compacté des matières résiduelles de Max Aicher à Wörth an der Isar et son aire de réception à l’incinérateur de Burgkirchen. Ce système repose sur la compaction en cylindre des matières résiduelles. Par la suite, ces cylindres sont déposés sur des wagons et transportés par chemin de fer jusqu’à destination. Ces cylindres permettent une meilleure compaction. On peut également déposer des cylindres sur des remorques pour des trajets routiers. À l’arrivée, les matières résiduelles sont extraites des cylindres pour être déposées dans la fosse de réception de l’incinérateur.
L’an dernier, celle-ci a réalisé des profits de 24 millions d’euros qui ont été réinjectés dans des projets régionaux et non remis aux organismes régionaux. Par la suite, nous avons eu une présentation du groupe RheinMain Deponie Gmbh, qui exploite plusieurs installations de traitement et de valorisation des matières résiduelles dans la région de Francfort. Cette entreprise est constituée du regroupement de trois conseils régionaux, auxquels se joignent des entreprises privées dans un partenariat varié selon les besoins de l’entreprise mère. L’an dernier, celle-ci a réalisé des profits de 24 millions d’euros qui ont été réinjectés dans des projets régionaux et non remis aux organismes régionaux. Nous avons visité leur installation de biométhanisation à Flörsheim, qui a été conçue par Kompogas (Suisse). Il s’agit d’un procédé humide qui reçoit annuellement environ 45 000 tonnes de matières organiques provenant des ménages de la région et des résidus commerciaux. Il s’agit de la deuxième plus importante installation de biométhanisation d’Europe, la première étant en Espagne. Après la biométhanisation, la fraction liquide est extraite et donnée aux agriculteurs de la région au coût de 8 € (coût du transport assumé par l’entreprise). La partie solide est transportée dans un autre site pour être compostée. Le biogaz sert essentiellement à la production électrique. L’État fédéral garantit une aide financière de 13,5 centimes/kWh de plus que le tarif normal pour 20 ans. L’installation comporte une partie de prétraitement conçue par Komptech (Autriche).
domaine des matières résiduelles. Nous avons visité les installations de Herhof (compostage), de Loock (digestion anaérobie) et de Stabilat (système de séchage biologique). Nous avons visité une installation de traitement mécanobiologique (mechanical biological treatment MTB) de 100 000 tonnes par année à Rennerod. Cette installation reçoit les ordures ménagères en vrac. Après un prébroyage, les matières résiduelles sont mises en silos fermés pour être stabilisées et séchées. Par la suite, elles sont triées mécaniquement pour, d’une part, être mises en granules à haute valeur énergétique et, d’autre part, en « fluff » vendu comme combustible à faible valeur énergétique. Les métaux et le verre sont récupérés au cours du procédé. Nous avons par ailleurs visité les installations de compostage de Ladezone à Lohfelden. Il s’agit d’une installation de compostage en silos fermés manufacturée par Herhof. Le compost est réalisé avec les matières organiques séparées à la source. Compte tenu des aides financières de l’État pour la production énergétique, l’installation se dote d’un système de biométhanisation à haute teneur en solide de Loock. La matière biométhanisée servira de matière première pour le système de compostage. Finalement, nous avons visité une installation de biométhanisation (MT-Energie : Biogas Technology) avec une production de maïs (100 000 tonnes/an). Cette installation est la propriété de cinq agriculteurs de la région. Le procédé est une digestion anaérobique liquide en deux phases. Le système de purification des biogaz de Haase Energietechnik était la raison de cette visite. Ce système épure les gaz pour les acheminer dans le réseau local Enercity. L’installation produit 350 m3 à l’heure. Ce dernier est vendu à l’état brut à Stadtwerke de Hanovre au prix de 80 centimes du m3. C’est cette dernière entreprise qui purifie le biogaz pour l’injecter dans le réseau. La rentabilité de toutes ces installations et de tous les projets en cours pour la biométhanisation des matières résiduelles et des productions agricoles est basée sur l’aide financière de l’État fédéral allemand qui paie, sur une base de 20 ans, 13,5 centimes du kWh produit. Sans cette aide, il n’y aurait pas de projets de valorisation énergétique des matières résiduelles. Pour la production électrique basée sur l’énergie solaire, l’État paie jusqu’à 22 centimes du kWh. Plusieurs bâtiments, des lieux d’enfouissement et une multitude d’installations sont couverts de panneaux solaires. Le gouvernement allemand, tout comme l’État suédois, a une politique de réduction de la dépendance aux produits pétroliers, politique qui favorise les énergies renouvelables et la production locale à partir de la biomasse ou de la matière organique. Quant au Québec, on est encore loin d’une politique aussi claire et d’une ouverture d’Hydro-Québec pour des solutions originales ou locales… ■
Nous avons également assisté à la présentation du groupe Helector à Solms. Il s’agit d’un groupement de filiales dans le
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A C C E PTATI O N S O C I A LE
AUTOPSIE D’UN PROJET AUX CHANCES DE RÉUSSITE TRÈS MINCES
Cédric Bourgeois M. Env. président Transfert Environnement c b o u rg e o i s @ t ra n s e n v i ro n n e m e n t . q c . c a
ieu d’enfouissement technique, incinérateur avec récupération d’énergie ou usine de biométhanisation : ces trois infrastructures sont-elles socialement acceptables ? Est-il possible de le déterminer à l’avance, avant l’annonce d’un projet ? Il semblerait que oui. Du moins, différents travaux et recherches identifient des facteurs bien précis influençant l’acceptabilité sociale des projets au Québec.
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Un projet de LET : une caricature qui en dit long Amusons-nous un instant. Prenons un projet fictif d’aménagement de lieu d’enfouissement technique (LET) où les composantes de réalisation s’articulent autour de certaines caractéristiques spécifiques : • un promoteur privé albertain; • l’étude d’impact dite finale a été envoyée directement au Ministère; • aucun processus réel de communication et d’interaction avec le milieu n’a été amorcé; • un investissement de plusieurs dizaines de millions de dollars a été fait afin de combler une demande inter et extrarégionale; • la localisation prévue est à 200 mètres d’un nouveau quartier résidentiel huppé et à 500 mètres d’une rivière importante du bassin versant en présence. Quelles sont vos premières impressions ? Mal foutu, hein ? Mais pourquoi exactement, puisque les experts confirment non seulement le potentiel du site, mais aussi que le projet est techniquement optimal ? Un rapport réalisé pour le compte de la Communauté métropolitaine de Montréal tente de répondre à cette dernière question. Dans la réalisation du mandat, l’équipe s’est penchée, dans le contexte récent de l’intérêt marqué pour la biométhanisation et le compostage, sur les facteurs susceptibles d’influencer l’acceptabilité sociale des équipements de traitement de matières résiduelles en milieu urbain. Ces facteurs sont d’origines diverses : environnementaux, sociaux, de gouvernance, de localisation, économiques et finalement techniques. D’autres études se penchent sur des questions similaires. C’est le cas notamment des travaux de l’Unité de recherche sur le développement territorial et la filière éolienne qui identifient des facteurs constitutifs de l’acceptabilité sociale : 1- l’appartenance d’un projet à une filière; 2- le projet lui-même, c’est-à-dire les impacts prévus et perçus, les retombées prévues et perçues ainsi que l’origine du projet et du promoteur; 3- le processus décisionnel; 4- les caractéristiques du milieu social. Les facteurs influençant l’acceptabilité sociale et les facteurs constitutifs de l’acceptabilité sociale se recoupent et expliquent pourquoi notre projet de lieu d’enfouissement aurait une grande sensibilité sociale. ➢ Facteurs environnementaux Le contrôle des impacts, le respect de l’environnement, l’absence de nuisances, l’engagement du promoteur envers 20
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une politique environnementale, la gestion diligente des préoccupations environnementales et l’offre d’une plus-value environnementale sont tous des « sous-facteurs » qui interviennent dans la définition des conditions minimales à obtenir pour qu’un projet s’intègre harmonieusement dans son milieu naturel et humain. Si les promoteurs du projet de LET ne misent pas sur les facteurs qu’ils sont le plus susceptibles de contrôler (engagement et gestion diligente des préoccupations), ils ne pourront établir un lien de confiance suffisant et gagner assez de crédibilité pour répondre foncièrement aux craintes soulevées par les citoyens sur leur qualité de vie. Facteurs sociaux Les lieux d’enfouissement, bien qu’ils jouissent aujourd’hui d’un encadrement institutionnel et législatif strict, ont plutôt mauvaise presse en raison d’expériences et de problèmes passés, et particulièrement en raison du déphasage apparent entre le discours public, le cadre gouvernemental ainsi que les valeurs citoyennes « vertes » et un projet d’élimination. De fait, avec les orientations actuelles tournées vers de nouvelles technologies comme la biométhanisation et leurs objectifs subjacents, l’enfouissement n’a pas la cote et devient complexe à justifier devant une salle bondée… Le projet pourrait même être perçu comme obstacle à un équipement de mise en valeur. De plus, sans réelle stratégie de communication visant à susciter l’adhésion du milieu, le promoteur s’expose à un risque accru. Facteurs de gouvernance Une participation limitée du secteur privé de même que l’appartenance au milieu sont généralement perçues comme des facteurs positifs. La possibilité de suivre le projet en continu, dans les phases de conception, d’évaluation et de mise en œuvre, intervient aussi au niveau de la gouvernance pour favoriser une meilleure acceptabilité. Ici, rien ne va en ce sens pour le moment. Facteurs de localisation L’éloignement des citoyens riverains et la compatibilité des activités actuelles ou potentielles dans le secteur d’implantation interviennent sur l’acceptabilité sociale. Avec des voisins à 200 mètres et des activités nautiques, un camping et quelques commerces à proximité, notre LET est désavantagé… L’équité régionale en ce qui a trait à la réception des matières risque aussi d’être au nombre des arguments invoqués par les riverains. Facteurs économiques Un impact économique satisfaisant et des coûts modérés, voilà qui résume le volet économique socialement acceptable. Un LET peut répondre à cela, mais des explications sont requises pour en faire la démonstration. Facteurs techniques Lieu d’enfouissement technique. Le nom le dit. Par contre, bien qu’elle soit éprouvée, la technologie n’en est pas nécessairement plus reconnue par les parties prenantes, principalement vu l’empressement des promoteurs à défendre la technologie avant même de se présenter et d’exposer les besoins justifiant l’action.
La faisabilité sociale Dans notre cas fictif, en aurait-il été autrement si le promoteur avait annoncé un projet d’usine de biométhanisation ? Peut-être, mais pas nécessairement. De là la nécessité de produire une étude de faisabilité sociale au même titre que les études technique et économique. Aujourd’hui, les promoteurs intégrant cette pratique jouissent d’un avantage concurrentiel certes, mais surtout d’une compétence-clé garantissant de réduire au minimum le risque social d’un projet. ■ 1 www.cmm.qc.ca/fileadmin/user_upload/.../gmr_accesSocial_synthese.pdf
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DÉCHETS DANGEREUX
LA G ESTION DES RÉSI DUS DOM ESTIQU ES DANG E RE UX : U N D O MAI N E E N PLE I N E SS O R
Guy Adam B. Sc. Génie chimique directeur principal, développement des affaires, Québec Newalta inc. gadam@newalta.com
es environnementalistes et les entreprises œuvrant dans les domaines écologique ou industriel connaissent bien ce que sont les résidus domestiques dangereux. Or, la gestion des RDD reste un sujet obscur, voire largement méconnu. Cette première chronique se veut donc une introduction en la matière de même qu’un bref survol de la situation des RDD au Québec.
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Que sont les RDD ? Les résidus domestiques dangereux, ou RDD, englobent tous les produits à usage domestique que nous utilisons au quotidien. Les plus répandus, et les plus récupérés, sont les huiles, les peintures, les batteries d’automobile et les solvants. Pourtant, les RDD sont partout autour de nous : dans la cuisine (ammoniaque, nettoyants à four, à vitre et pour canalisation d’eau, poudre à récurer, etc.), dans la salle de bain (alcool à friction, peroxyde, médicaments, fixatifs, parfums, nettoyant pour toilette), dans la salle de lavage (détergent, adoucissant, eau de javel, cire), dans le sous-sol ou dans les placards (piles sèches, colles, décapants, munitions, peintures, préservatifs pour le bois, naphtaline, etc.) et dans le garage ou la remise (engrais, pesticides de jardin, aérosol, antigel, bonbonne de propane, etc.).
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Autrement dit, ces produits sont en partie indispensables et irremplaçables dans nos vies. Bien que nous soyons de plus en plus en mesure de réduire au minimum leur utilisation ou leur dangerosité, ils sont tout de même susceptibles de causer des dommages à la santé et à l’environnement. En effet, même si l’on considère le recyclage ou la valorisation énergétique de nombreux RDD, l’élimination sécuritaire et définitive constitue actuellement la seule option pour une grande variété de ceux-ci. Les produits sont dits dangereux lorsqu’ils présentent une des caractéristiques suivantes : • Toxique o Peut entraîner des malaises ou la mort lorsque le produit est avalé, léché et même touché ou inhalé. • Inflammable o Doit être tenu à l’écart de toute source de chaleur, flammes ou étincelles. Tout objet imbibé de ce produit pourrait s’enflammer involontairement. • Explosif o Lorsque chauffé ou percé, peut exploser et causer de graves blessures. • Corrosif o Entraînera des brûlures sur la peau et dans les yeux, en cas de contact direct, ou dans la gorge et l’estomac, en cas d’ingestion.
Causes et effets Les RDD présentent de réels dangers pour la santé publique et l’environnement. Par exemple, une élimination inadéquate de certains de ces produits dangereux peut avoir des répercussions
LA GESTION DES RÉSIDUS DOMESTIQUES DANGEREUX : UN DOMAINE EN PLEIN ESSOR
sur les sols et les sources d’eau souterraine qui, dans plusieurs cas, approvisionnent les communautés environnantes. En effet, selon le Centre antipoison du Québec, ce sont l’entreposage et l’utilisation des produits dangereux qui constituent les causes principales des dommages occasionnés par ceux-ci. En ce qui touche à l’entreposage en particulier, les RDD présentent des risques d’incendie, de déversement potentiel et de contamination de l’air ambiant. Aussi, leurs impacts environnementaux sont particulièrement importants lorsqu’ils sont rejetés dans la nature ou dans les égouts, où ils nuisent entre autres au bon fonctionnement des usines d’épuration des eaux usées.
Tandis que certaines municipalités exigent un minimum de 85 % de recyclage dans leurs appels d’offres aux entreprises, d’autres n’ont pas encore songé à intégrer une telle mesure dans leur mode de fonctionnement. De plus, les procédés, les techniques et les formats de recyclage ne sont pas uniformes, et nous sommes encore loin de bénéficier d’un système standardisé, continu et efficace de gestion des RDD. Enfin, il y a un manque criant de dépôts permanents. Il faudrait aussi s’attaquer à la réutilisation ou à la récupération de produits qui ne sont pas encore traités, mais pour lesquels une demande existe. Au lieu d’être éliminés par incinération ou par enfouissement, les RDD doivent donc être considérés comme des ressources pouvant être valorisées, d’où l’importance d’exiger un taux minimal de recyclage pour leur gestion. ■
Solutions Malheureusement, les RDD ne peuvent être traités dans la filière « habituelle » du recyclage, comme les papiers, les plastiques et certains métaux. Bien sûr, les meilleurs moyens de se prémunir des effets nocifs des RDD sont d’en réduire l’utilisation à la source, d’en faire un usage raisonné et respectueux de l’environnement et d’adopter des mesures d’entreposage préventives. Toutefois, étant donné leurs caractéristiques particulières et leurs propriétés, ce sont des spécialistes qui doivent prendre les RDD en charge afin de les recycler, de les valoriser ou de les traiter adéquatement. D’une part, l’enfouissement de résidus dangereux composée d’hydrocarbures (solvants, peintures, huiles, etc.) peut contaminer le sol et la nappe phréatique. Quant à l’incinération contrôlée de ces produits, elle n’occasionnerait pas d’impact significatif sur l’environnement. Par contre, les matières halogénées (comme les pesticides et les solvants chlorés) et les matières contenant des métaux lourds (comme les piles, les thermomètres, les tubes fluorescents et les lampes fluocompactes) sont une source de pollution autant à l’enfouissement qu’à l’incinération. Par ailleurs, il existe des technologies modernes permettant d’extraire les résidus dangereux, notamment ceux qui sont issus des usines ou recueillis par les municipalités. De fait, des entreprises spécialisées dans la récupération et le recyclage des résidus industriels explorent, évaluent et appliquent de nouveaux procédés permettant de séparer le « contenu » du « contenant » et grâce auxquels il est possible de revaloriser des produits comme le pétrole brut, les carburants et les boues de forage, le plomb, les lubrifiants, les graisses et les fluides hydrauliques, les piles, les solvants et les eaux usées industrielles.
Les RDD au Québec Au Québec, la plupart des municipalités ont mis sur pied différents modes de récupération de RDD. De nombreux efforts ont été faits au cours des dernières années pour moderniser cette industrie. Or, ce n’est pas suffisant. Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011
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QUE NOUS RÉSERVE LA NOUVELLE POLITIQUE QUÉBÉCOISE DE G ESTION DES MATIÈRES RÉSI DU E LLES ?
LE JURIDIQUE
Me Christine Duchaine Avocate en droit de associée chez Sodavex, cabinet juridique spécialisé en environnement cduchaine@sodavex.com
Co-rédigé par Marie-Élaine Guilbault
e ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs, M. Pierre Arcand, annonçait la publication, le 16 mars 2011, de la nouvelle Politique québécoise de gestion des matières résiduelles et de son plan d’action 20112015. Rappelons que le projet de cette politique pérenne avait suscité moult débats tant dans les médias qu’en commission parlementaire. Quelle est la position finalement retenue sur les enjeux les plus contestés ?
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L’objectif de cette nouvelle Politique est de n’éliminer que le résidu ultime. Les objectifs visant à ramener la quantité de matières résiduelles éliminées de 810 kg à 700 kg par personne, à recycler 70 % du papier, du carton, du plastique, du verre et du métal résiduels et à traiter 60 % de la matière organique putrescible résiduelle d’ici 2020 sont demeurés intacts. Les stratégies préconisées en 2009 sont également maintenues : le respect de la hiérarchie des 3RV-E, le découragement et le contrôle de l’élimination, le bannissement des lieux d’élimination de la matière organique, dont le papier et le carton dès 2013 et le bois dès 2014, la responsabilisation des producteurs et la stimulation de la performance des ICI et des CRD. Les choix fort décriés de privilégier certaines technologies, notamment la biométhanisation
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et le compostage, au détriment des autres et de ne permettre la valorisation pour des fins énergétiques qu’en dernier ressort demeurent intouchés. Certains aspects de la mise en application de la Politique ont toutefois été précisés ou bonifiés. Ainsi, le Programme de traitement des matières organiques par biométhanisation et compostage (PTMOBC) prévoit une aide financière pour l’installation d’infrastructures permettant de traiter la matière organique au moyen de ces deux procédés. Notons qu’un projet de règlement exigeant des garanties financières de la part des exploitants d’une installation de traitement de matières organiques a été adopté le 25 novembre 2010, mais que le règlement n’a toujours pas été édicté. Soulignons aussi que l’implantation et l’exploitation de ces technologies feront l’objet d’un encadrement normatif. Toutefois, nous pensons que le refus d’intégrer ces futures normes dans un règlement sera source d’iniquité et de nombreux litiges.
En sus des 650 M$ d’investissements déjà prévus, le gouvernement a annoncé la mise en place de 4 nouveaux programmes de financement totalisant près de 70 M$ d’investissements additionnels. En sus des 650 M$ d’investissements déjà prévus, le gouvernement a annoncé la mise en place de 4 nouveaux programmes de financement totalisant près de 70 M$ d’investissements additionnels : - Le programme Performance des centres de tri des matières
Q U E N O U S RÉS E R V E L A N O U V E L L E P O L ITI Q U E Q UÉBÉC O I S E D E G E STI O N D E S M ATIÈR E S RÉS I D U E L L E S ?
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recyclables de la collecte sélective financera l’analyse du centre de tri par une firme externe et la mise en œuvre des mesures découlant de cette analyse. Le programme Implantation de technologies et de procédés et développement des marchés prévoit l’investissement de 20 M$ dans le soutien aux CR D afin d’accroître la récupération de certaines matières offrant un bon potentiel de mise en valeur. Ce programme veut aussi favoriser l’implantation, la modernisation et l’expansion des installations de traitement des matières résiduelles provenant des résidences, des ICI et des CRD, ainsi que le démarrage de nouvelles entreprises dans le domaine de la gestion des matières résiduelles. Le Programme Économie sociale et mobilisation des collectivités réserve 11 M$ pour la période 2011-2015 aux entreprises d’économie sociale qui œuvrent en gestion des matières résiduelles. De plus, un montant de 1 M$ est offert en soutien aux groupes d’action communautaire qui réaliseront des projets d’information, de sensibilisation et d’éducation en faveur de la réduction, du réemploi et du recyclage. Le programme Performance des ICI en GMR cible des investissements de 10 M$ pour l’amélioration de leurs pratiques exigeant la participation des employés et la mise en place de nouveaux équipements de récupération.
À ce titre, la modification annoncée au projet de loi 130 au début de mai qui annule l’abolition prévue de RECYC-QUÉBEC rassure puisqu’elle permettra à cet organisme de continuer à jouer son rôle d’accompagnateur des intervenants en matière de gestion des matières résiduelles, ce qui sera d’autant plus essentiel dans le contexte des nouvelles mesures annoncées.
L’adoption de cette Politique est en soi une bonne nouvelle, car elle met fin aux empêchements des MRC de réviser leurs PGMR, ce qui paralysait les projets dans ce domaine d’activité. Il sera maintenant possible de planifier les projets en fonction d’objectifs de réduction qui tiennent compte de la réalité en termes de quantité de matières résiduelles générées, valorisées et éliminées, plutôt qu’en fonction de l’objectif de réduction irréaliste de la Politique 1998-2008. D’ailleurs, alors qu’on prévoyait mettre en valeur 65 % des 7,4 millions de tonnes de matières résiduelles, ce ne sont que 57 % des matières récupérables qui l’ont été entre 1998 et 2008. De plus, l’augmentation des quantités générées durant cette période a annulé en partie les gains résultant des efforts de réduction. Les bilans compilés par R ECYC - QUÉB EC témoignent d’une augmentation de près du double du volume des matières résiduelles générées en 14 ans, celles-ci passant de 7 à 13 millions de tonnes de 1994 à 2006. Or, en 2008, seulement 12 % des restes de table et des résidus verts générés par le secteur municipal ont été récupérés et valorisés. Toutefois, le choix des moyens pour y parvenir demeure contestable. En effet, pourquoi privilégier certaines technologies au détriment des autres, freinant ainsi une saine diversification de l’économie et tout effort d’innovation ? De plus, l’absence de normes réglementaires applicables à ces technologies nous semble donner libre cours à beaucoup d’improvisation et à une application inégale d’une région à l’autre, tant au niveau de la planification que de l’exploitation de ces projets, dont les voisins risquent de faire les frais. Un tel choix du gouvernement est étonnant lorsqu’on tient compte de l’historique québécois et sachant à quel point les citoyens sont sensibles dans ce domaine. Cette décision contraste avec la boulimie réglementaire visant à encadrer les lieux d’élimination de matières résiduelles. D’aucuns se seraient attendus à ce que le gouvernement apprenne de ses erreurs. ■
Le monde s’offre à vous Export Environnement peut vous aider à percer les marchés internationaux en vous offrant une multitude de services stratégiques : • • • • • •
Réseautage d’affaires Programme de maillage personnalisé Soutien technique et logistique Espaces d’exposition Conférences internationales Validation et prospection commerciales
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CALENDRIER des missions commerciales
7 AU 11 MAI 2012 MUNICH ALLEMAGNE 22 AU 25 NOVEMBRE 2011 POZNAN POLOGNE
20 AU 22 MARS 2012 LONDRES ANGLETERRE
29 NOVEMBRE AU 2 DÉCEMBRE 2011 PARIS FRANCE
Les missions commerciales sont organisées en collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et du Commerce international (MAECI) et le ministère du Développement économique, de l'Innovation et de l’Exportation (MDEIE).
G E STI O N H U M A I N E D E S R E S S O U R C E S
U N E RESSOU RCE DÉDIÉE À LA G ESTION DES RESSOU RCES H U MAI N ES : LUXE OU NÉCESSITÉ ?
Dominique Dodier directrice générale EnviroCompétence dominique.dodier@envirocompetences.org
otre bureau est jonché de documents à lire, à signer. Vous concentrez l’essentiel de votre temps et de vos énergies à favoriser votre croissance et votre rentabilité. Évidemment, votre gestion du personnel s’en ressent, mais vous savez que, tôt ou tard, vous ferez face à des enjeux liés aux ressources humaines.
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Les gestionnaires et propriétaires d’entreprises attendent souvent trop longtemps avant d’embaucher un spécialiste des ressources humaines, car ils ne voient que les coûts directs qui y sont associés et non pas les bénéfices à court, moyen et long terme. Pourtant, les avantages sont nombreux. Le conseiller en ressources humaines pourra vous permettre de développer de bonnes pratiques de gestion du capital humain ainsi que des outils efficaces. Voici quelques projets qu’un expert en ressources humaines peut réaliser avec vous : • • • • • • • • • • • •
description de postes structure organisationnelle politique et système de gestion du rendement planification, recrutement et sélection du personnel détermination des besoins de formation et évaluation des retombées gestion intégrale du dossier de santé et sécurité au travail gestion des relations de travail (congédiement, contrat de travail, licenciement, assurance-emploi, gestion disciplinaire) politique de rémunération planification de la relève gestion des avantages sociaux et de l’assurance collective évaluation de la performance etc.
En plus de pouvoir compter sur quelqu’un en ce qui concerne la gestion au quotidien des ressources humaines, votre conseiller peut alléger votre charge de travail et vous permettre d’investir votre temps là ou vous excellez, là où c’est rentable. Saviez-vous qu’Emploi-Québec peut vous offrir toute une gamme de services spécialisés en ressources humaines ainsi qu’une aide financière qui vous permettra d’embaucher un spécialiste ? Sous certaines conditions, Emploi-Québec peut financer jusqu’à 50 % du salaire annuel de la personne embauchée pour mettre sur pied votre service des ressources humaines. Si vous croyez n’avoir pas la masse critique d’employés pour justifier l’embauche d’un conseiller à temps plein, une autre solution s’offre à vous : une subvention peut aussi vous être octroyée pour vous permettre d’embaucher un consultant qui vous aidera à instaurer les pratiques stratégiques utiles à une bonne gestion des ressources humaines. Qu’on se le dise, les enjeux d’aujourd’hui et de demain pour les entreprises sont à peu près tous rattachés aux ressources humaines : pénurie de main-d’œuvre, compétitivité, qualifications et compétences, planification de la relève, organisation du travail, rétention, formation, etc. Alors, pourquoi ne pas donner à votre entreprise les moyens, les outils, les pratiques et la structure adéquats pour poursuivre sa croissance ? Pour de plus amples informations sur les mesures offertes par Emploi-Québec, visitez le site www.emploiquebec.net/entreprises/ gestion/services-ress-hum.asp ou communiquez avec moi chez EnviroCompétences. ■
Nombreux sont les postes budgétaires ou vous pourrez réaliser des économies substantielles et ainsi avoir un retour sur investissement du salaire de votre spécialiste. Le dossier de santé et sécurité au travail peut générer à lui seul des économies fort appréciables dans la mesure où un mode de gestion rigoureux est instauré. Le dossier du recrutement vaut aussi son pesant d’or car, comme vous le savez, le remplacement d’un employé peut engendrer des coûts équivalant à trois fois le salaire de l’employé démissionnaire. Ces deux dossiers peuvent représenter entre 30 et 60 % du salaire versé à un généraliste en ressources humaines.
Saviez-vous qu’Emploi-Québec peut vous offrir toute une gamme de services spécialisés en ressources humaines ainsi qu’une aide financière qui vous permettra d’embaucher un spécialiste ? Considérez seulement ces quelques faits. Combien de temps pouvez-vous investir pour recruter la bonne personne ? Avez-vous à votre disposition des outils, des tests de sélection ? Avez-vous le temps de vérifier les références des candidats ? Combien de temps le poste à combler reste-t-il ouvert ? Calculez le nombre de fois ou j’ai utilisé le mot « temps », et vous constaterez qu’il est précieux. Le magazine des matières résiduelles au Québec 3RVE VOL. 7 NO 1 PRINTEMPS/ÉTÉ 2011
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LES AMIS DE 3RVE
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LES AMIS DE 3RVE
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STÉPHEN DAVIDSON, ing. Directeur de projets Environnement 1205, rue Ampère, bureau 310 Boucherville (Québec) J4B 7M6 Tél. : 450 655-9640, poste 237 Téléc. : 450 655-7121 stephen.davidson@bpr.ca www.bpr.ca
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L’ E N V E R S D U D É C O R
Envers 3Rve Sources : CNW et l’équipe de 3Rve.
s, uvelle ts o n s je de des su avez Vous ecdotes ou aire part ? des anêt à nous f tout à d’intér parvenir le c Faites maya.c info@
À NE PAS MANQUER Ne ratez pas la chance de participer au traditionnel tournoi de golf de votre magazine 3Rve . Véritable happening, ce tournoi se tiendra le jeudi 1er septembre prochain au prestigieux Club de golf Glendale sur le parcours Élite. Faites plaisir à vos clients, invitez-les !
BRAVO !
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L’INDUSTRIE QUÉBÉCOISE DES MATIÈRES RÉSIDUELLES VA SE FAIRE VOIR…
À DALLAS ! Une importante délégation québécoise a participé au Waste Expo tenu à Dallas du 9 au 12 mai dernier. Accompagnées par le CESE, plus de 20 entreprises québécoises et une cinquantaine de personnes étaient sur place pour dénicher de nouvelles occasions d’affaires aux États-Unis. Cet événement a permis à plusieurs de nos manufacturiers et fournisseurs de services de conclure de nouvelles ententes commerciales. Il s’agissait également d’une excellente occasion de connaître les nouvelles technologies offertes sur le marché et les nouveaux modèles de gestion des matières résiduelles.
Le Waste Expo, qui regroupe plus de 500 entreprises exposantes et accueille 11 400 participants provenant de 66 pays, est considéré comme la plus importante foire commerciale dans le domaine des matières résiduelles en Amérique du Nord. La prochaine édition aura lieu à Las Vegas en mai 2012. Le 13 mai dernier, le directeur général de Groupe Gaudreau a été nommé « Personnalité du monde des affaires » lors du 28e Panthéon de la performance de la Chambre de commerce et d’industrie des Bois-Francs et de l’Érable. Par cet honneur, la communauté de cette région a reconnu l’implication et le dévouement de Johnny Izzi à faire grandir son entreprise et son milieu. Toutes nos félicitations !
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PROJET PILOTE DE RECYCLAGE DU POLYSTYRÈNE À MONTRÉAL : LE NUMÉRO 6 DANS LE VISEUR ! À l’initiative d’ÉEQ, de RECYCQUÉBEC et du CPEQ, un projet pilote de recyclage du polystyrène se tiendra au cours des trois prochains mois à l’écocentre Eadie, situé dans l’arrondissement du Sud-Ouest de la ville de Montréal. Un comité formé de 39 organisations reliées à la fabrication, à la transformation, à l’utilisation et à la récupération du polystyrène a reçu le mandat de proposer des solutions et des actions concrètes liées à la collecte, au tri et au recyclage du polystyrène afin de détourner cette matière de l’enfouissement. Plusieurs intervenants de l’industrie sont impatients de connaître les résultats.
Toi, tu y crois aux changements climatiques ?
UN PEU D’HUMOUR… Non, j‛attends des preuves !
Gestion de matériel technologique usagé ou en fin de vie utile
La véritable alternative écoresponsable
GEEP Ecosys inc. offre des services de gestion de remplacement technologique tels que : reprise de matériel électronique, audit, effacement de données, clonage, réparation, entreposage, redéploiement, revente, recyclage... et plus encore.
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