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LE QUÉBEC EN ACTION VERS UNE SOCIÉTÉ SANS GASPILLAGE 14

Leader de la valorisation des matières résiduelles au Québec

Kevin Morin Directeur général Conseil des entreprises en technologies environnementales du Québec (CETEQ) kmorin@ceteq.quebec

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epuis quelques mois, des municipalités de partout au Québec ont de la difficulté à obtenir des soumissions lors de leurs appels d’offres publics pour la gestion de leurs matières résiduelles (GMR), en ce qui concerne tant la collecte que le traitement. Et lorsque des entreprises répondent aux appels d’offres, les prix présentés peuvent être plus élevés que ce qu’avaient estimé les municipalités.

Au lieu de chercher à comprendre les raisons de cette rareté des soumissionnaires et des prix plus élevés, les municipalités ont développé le réflexe de gérer elles-mêmes leurs matières résiduelles en croyant le faire à un coût moindre. J’ai déjà eu l’occasion, dans une précédente chronique, de présenter les risques d’une telle approche, sans toutefois expliquer le contexte dans lequel émerge ce réflexe de municipalisation.

POURQUOI EN SOMMES-NOUS ARRIVÉS LÀ ?

En fait, derrière chaque enjeu se cache souvent un manque de communication entre deux parties prenantes. Le cas qui nous occupe ne fait pas exception. Si les municipalités avaient eu l’occasion de discuter avec les entreprises du domaine de la GMR, ces dernières leur auraient expliqué que les critères des appels d’offres publics ne sont pas toujours optimaux d’un point de vue opérationnel et que cela les décourage de soumissionner.

À une époque où la main-d’œuvre était abondante, les entreprises en GMR pouvaient se permettre de soumissionner sur plusieurs appels d’offres publics, même si ceux-ci n’offraient pas les conditions gagnantes, puisque cela permettait de garder leurs employés au travail.

Maintenant que la main-d’œuvre se fait rare, les entreprises en GMR n’ont d’autre choix que de se limiter à répondre aux appels d’offres qui offrent les meilleures conditions d’exécution, privant ainsi plusieurs municipalités de leur expertise.

MAIS AU FAIT, QUE SONT DE BONNES CONDITIONS D’EXÉCUTION ?

De bonnes conditions d’exécution sont en fait des paramètres financiers et opérationnels présentés dans les appels d’offres qui vont encourager les entreprises à y participer. Lorsque les conditions d’exécution sont bonnes, les entreprises en GMR peuvent faire plus de collectes avec les mêmes ressources et donc desservir plus de municipalités.

La liste n’est pas exhaustive, mais en voici quelques-unes :

= Simplifier les devis techniques pour les projets de valorisation des matières organiques ;

= Favoriser les contrats de collecte de longue durée pour offrir de la prévisibilité aux entreprises et rentabiliser l’achat de camions pour ce contrat ;

= Équilibrer les besoins de collecte de la municipalité (ex. : au lieu d’exiger cinq camions pour la collecte sur une seule journée, il est préférable de faire la collecte sur cinq jours avec un seul camion) ;

= Allonger les heures de collecte permises par la réglementation municipale pour pallier la congestion routière dans les secteurs urbains et la pénurie de main-d’œuvre, qui ralentissent les activités.

BON, QU’EST-CE QU’ON FAIT MAINTENANT ?

Conscients que le statu quo n’est pas souhaitable, le CETEQ, Réseau Environnement et d’autres associations souhaitent rapprocher les municipalités et les entreprises en GMR afin que s’ouvre un véritable dialogue entre les deux parties.

Il m’apparaît donc pertinent de mettre sur pied un comité, composé de municipalités et d’entreprises, dont l’objectif sera de définir et de faire la promotion des meilleures pratiques en GMR afin que les municipalités reçoivent davantage de soumissions dans leurs prochains appels d’offres publics. Ce comité permettra également aux entreprises en GMR de mieux connaître les besoins des municipalités afin d’offrir un service adapté à leurs besoins et, à terme, de participer à plus d’appels d’offres publics.

L’approche se veut gagnant-gagnant.

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SE

FAIT AILLEURS – POURQUOI PAS CHEZ NOUS?

Ailleurs dans le monde, mais surtout dans le reste du Canada, les municipalités et les entreprises collaborent afin de faire avancer les enjeux communs en matière de GMR. Cette collaboration n’est pas encore dans l’ADN de la société québécoise, mais elle doit le devenir, puisque, au bout du compte, l’objectif n’est-il pas d’offrir le meilleur service au meilleur coût ? n

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