HIVER 2018, vol. 14 no 1
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Le magazine de l’eau au Québec
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Convention de la poste-publications no 41122591
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Financer les services d’eau :
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une question d’équité
Pourquoi tendre vers le recouvrement 16 progressif du coût des services d’eau ? L’eau stagnante, un danger encore méconnu
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La révolution numérique : briser les inégalités dans les services d’eau www.magazinesource.cc
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dossier 8
SOMMAIRE
« On s’entend pour dire que la gestion de l’eau n’a pas pour objectif d’enrichir les municipalités ni de combler leurs déficits liés à d’autres aspects. La mission des municipalités est de fournir ce service public essentiel. Le but, ce n’est pas d’aller faire de l’argent sur le dos de l’eau. » — Justin Leroux
chroniques 16
ÉCONOMIE D'EAU POTABLE POURQUOI TENDRE VERS LE RECOUVREMENT PROGRESSIF DU COÛT DES SERVICES D’EAU ?
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EAU POTABLE L’EAU STAGNANTE, UN DANGER ENCORE MÉCONNU
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INSTRUMENTATION CONTRÔLER LA QUALITÉ DE L’EAU POTABLE À L’AIDE DE LA SPECTROPHOTOMÉTRIE
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EAUX USÉES LES APPLICATIONS DU DÉGRILLAGE
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COMMUNAUTÉ NUMÉRIQUE LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE : BRISER LES INÉGALITÉS DANS LES SERVICES D’EAU
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ASSAINISSEMENT DÉCENTRALISÉ COMMENT PROTÉGER VOTRE INSTALLATION SEPTIQUE DU GEL ?
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LES AMIS DE SOURCE
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Éditeur et rédacteur en chef André Dumouchel adumouchel@maya.cc Coordonnatrice à la direction de l'édition Noémie Vallet Téléphone : 450 508-1515 nvallet@maya.cc Direction artistique MAYA.cc
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4 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 14 N O 1 HIVER 2018
Collaboration spéciale Guy Des Rochers Chroniqueurs Sylvain Boudrias Cle ́ment Cartier Hubert Colas France Gauvreau Mathieu Laneuville Christian Vézina Photos de la page couverture et de l’entrevue Shutterstock.com Révision linguistique Émilie Pelletier
Espace publicitaire André Dumouchel Téléphone : 450 508-1515 adumouchel@maya.cc Abonnement et administration MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère (Québec) J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 info@magazinesource.cc www.magazinesource.cc Impression Carpe diem
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HIVER 2018, vol. 14 no 1
Le magazine de l’eau au Québec
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ÉDITORIAL
PAYER L’ÉPICERIE À CRÉDIT
« Équité intergénérationnelle », « taxes foncières », « économie d’eau », « taxation volumétrique », « fonds dédié » : voilà autant de concepts avec lesquels les gestionnaires de l’eau, qu’ils administrent de petites ou de grandes municipalités, devront inévitablement jongler, afin d’élaborer des stratégies valables de recouvrement des coûts de l’eau.
A
u Québec, les robinets fournissent une eau potable d’excellente qualité, à la pression adéquate. Après usage, on l’assainit, puis on la rejette ainsi traitée dans l’environnement, afin de protéger nos écosystèmes. Combien ça coûte, tout ça? Pas grand-chose, selon l’homme de la rue à qui vous posez la question. Après tout, le Québec n’estil pas l’un des endroits dans le monde où l’eau douce abonde ? Cette fausse croyance est fortement ancrée dans l’esprit d’une majorité de Québécois. Or, contrairement à la croyance populaire et malgré l’omniprésence de l’eau sur notre territoire, nous savons pour notre part que l’eau que nous buvons et utilisons a un coût beaucoup plus élevé qu’il n’y paraît. Le coût total de cette opération est de l’ordre de trois dollars du mètre cube, mais les revenus ne
André Dumouchel adumouchel@maya.cc
sont pas à la hauteur… Si l’eau est un bien collectif, les services d’eau, eux, ne sont pas gratuits. Au Québec, on a estimé à près de cinq milliards de dollars par année le coût d’assurer la pérennité des infrastructures d’eau, selon le Rapport sur le coût et les sources de revenus des services d’eau du MAMOT (2015). En entrevue pour la réalisation de notre dossier spécial sur le financement des services d’eau, Justin Leroux, spécialiste en la matière, évoque la frilosité du milieu face à l’utilisation des compteurs d’eau comme outil de recouvrement. À mon avis, la forte médiatisation du scandale des compteurs d’eau de Montréal n’y est pas étrangère, mais le désir des élus de ne pas faire de vagues en est la plus forte raison. Pourtant, une centaine de municipalités ont déjà entrepris cette transition. À Adstock, par exemple, les compteurs sont implantés partout. Selon la directrice générale de cette municipalité, Renée Vachon, les citoyens ont maintenant bien intégré cette nécessaire mesure. Cela se répercute sur les économies d’eau enregistrées et, par conséquent, sur le financement de leurs services d’eau. PLANIFIER POUR ÉCONOMISER L’objectif du recouvrement des coûts de l’eau n’est pas de faire du profit, mais de pouvoir assurer la pérennité de nos infrastructures. Et c’est là que le bât blesse : on ne met pas assez d’argent dans le réseau qui se dégrade. Un exemple ? La durée de vie d’une conduite est bien connue. Il faudrait simplement déterminer le pourcentage de conduites à remplacer chaque année dans le réseau pour en assurer la pérennité. Cela devrait être aussi prévisible qu’une dépense d’épicerie et n’être une surprise pour personne; une
dépense à inclure dans le coût des services d’eau. D’autant plus que quand on répare une fuite en urgence, cela coûte dix fois plus cher que lorsque l’on est en mode prévention. Constatons cependant que les mentalités changent. À Montréal, par exemple, la nouvelle administration municipale a choisi d’investir davantage dans son réseau en augmentant l’impôt des citoyens. Éloignons-nous quelque peu de la frustration citoyenne et des récriminations de l’opposition politique partisane pour comprendre que les protestations qu’a soulevées cette décision auraient pu être amoindries par une meilleure stratégie de communication. En effet, mieux informer la population, voire participer à son éducation sur les enjeux du coût de l’eau, aurait contribué à éliminer de stériles débats. Et c’est ce que préconise en tout premier lieu Sophie Duchesne, professeure et chercheure à l’INRS. Par exemple, on pourrait annoncer que la ville effectuera davantage de paiements comptants sur ses infrastructures au lieu d’emprunter de l’argent, de le financer sur vingt ans et de ne rembourser d’importantes sommes en intérêt de la dette. On pourrait expliquer qu’à long terme, cette façon de faire sera plus payante pour tous les citoyens et favorisera la cote de crédit de la municipalité. On pourrait également ajouter que plusieurs villes canadiennes ont mis en œuvre cette démarche depuis longtemps. Les montants nécessaires pour assurer la sécurité et la pérennité de nos infrastructures sont connus et bien établis. Les moyens pour les recouvrer également. En coulisse, un bras de fer se joue actuellement pour le partage des coûts. Souhaitons ardemment que les partis en présence sauront mettre de côté leurs intérêts particuliers pour le bien collectif en établissant un plan de recouvrement juste et efficace. Car pour l’instant, on paie l’épicerie avec la carte de crédit… ■
Constatons cependant que les mentalités changent. À Montréal, par exemple, la nouvelle administration municipale a choisi d’investir davantage dans son réseau en augmentant l’impôt des citoyens. 6 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 14 N O 1 HIVER 2018
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DOSSIER
Financer les services d’eau: une question d’équité
Un dossier de Guy Des Rochers Collaboration spéciale
L’eau n’a pas de prix... mais elle a un coût Plus de huit millions de Québécois se partagent un bien collectif d’une grande richesse. Cette ressource est vitale, abondante et gratuite : l’eau. En effet, personne ne recevra de facture s’il remplit un verre à même une rivière. « C’est gratuit, mais ça risque d’être pénible, nuance Justin Leroux. La qualité de l’eau ne sera pas garantie, de surcroît. Quand vous acquittez votre taxe d’eau, vous payez pour l’équivalent de deux camions-citernes vous livrant à la maison, chaque année, de l’eau potable de qualité. L’accès à cette eau se fait dans le confort de son foyer, en ouvrant un robinet. Vous imaginez combien de fois il faudrait remplir son verre à la rivière pour obtenir l’équivalent de ce service ! » Sa longue feuille de route fait de Justin Leroux un spécialiste de la question de l’eau. Professeur agrégé au département d’économie appliquée de HEC Montréal, il est aussi membre de la Commission de l’écofiscalité du Canada. À ce titre, ses priorités de recherche concernent, entre autres, les questions d’équité intergénérationnelle et de partage des coûts, ainsi que leurs applications dans l’élaboration de règles de tarification des services publics. Et il affiche des idées bien définies en ce qui a trait aux services d’eau.
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« Ce qui me paraît le plus important, c’est d’avoir une démarche proactive par rapport aux infrastructures de l’eau. Ce qu’on déplore le plus souvent, c’est que certaines municipalités ont des infrastructures vieillissantes et que le travail accompli en est surtout un de réparation, ce qui est coûteux et, à long terme, plus onéreux que si l’on faisait un travail de préparation. »
Cinq milliards par année Des données pour l’année 2012 établissent le coût unitaire des services d’eau, en fonction de la quantité d’eau distribuée, à 2,26 $/m3. En extrapolant ces mêmes données, on estime à 5 milliards de dollars le coût total annuel des services d’eau pour l’ensemble du Québec1. Dans la gestion de l’eau, les gouvernements fédéral et provincial n’ont pas manqué, depuis le tournant des années 2000, d’outiller les municipalités dans leurs démarches visant à établir, pour chacune d’elles, leur coût des services d’eau, avec l’objectif de mettre fin à
des pratiques quelquefois approximatives et, souvent, sans vision à long terme. L’obligation de bien connaître le coût des services d’eau relève d’une équation comptable fondamentale : établir les coûts de revient de son entreprise permettra à un gestionnaire de connaître ses frais d’exploitation et ses besoins en investissement.
La nécessité d’un fonds dédié Beaucoup des idées mises de l’avant par Justin Leroux prennent racine dans le rapport inégal entre les coûts de l’acheminement de l’eau potable à la population et le financement nécessaire des services d’eau. Ainsi, M. Leroux évoque les concepts de fonds dédié, d’autofinancement, d’équité intergénérationnelle et d’économie d’eau, entre autres, pour concevoir une stratégie de recouvrement des coûts, une pratique consistant à établir et à percevoir des frais d’utilisation pour des services.
Ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire [MAMOT]. (2015). Rapport sur le coût et les sources de revenu des services d’eau. (Document de la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable). Consulté en ligne : https://www.mamot.gouv.qc.ca/fileadmin/publications/grands_dossiers/strategie_eau/rapport_cout_et%20_sources_revenus_services_eau.pdf
DOSSIER « Il faut que l’on s’assure de compter sur un fonds dédié pour les services d’eau, avance-t-il, et que les municipalités s’interdisent d’aller puiser dans cette enveloppe-là pour réaliser d’autres projets qui ne sont pas liés à l’eau. On s’entend pour dire que la gestion de l’eau n’a pas pour objectif d’enrichir les municipalités ni de combler leurs déficits liés à d’autres aspects. La mission des municipalités est de fournir ce service public essentiel. Le but, ce n’est pas d’aller faire de l’argent sur le dos de l’eau. Ensuite, la manière dont on choisit d’alimenter ce fonds dédié reste à déterminer, et peut prendre plusieurs formes. Toutefois, prenons l’exemple des redevances d’utilisation, lesquelles sont une autre manière de décrire la tarification volumétrique. On parle nécessairement ici de compteurs d’eau, lesquels constituent l’outil idéal pour être mieux informé sur l’utilisation de l’eau. Cependant, au Québec, lorsque l’on parle de compteurs d’eau, beaucoup ont des réactions épidermiques. « Mes collègues commissaires à l’Écofiscalité rapportent que, dans les autres provinces canadiennes, la réaction des populations est majoritairement favorable aux compteurs d’eau. Sauf que moi, je dis : “Un instant. Au Québec, ça risque de brasser un petit peu plus…” »
Pouvoir compter sur les compteurs d’eau M. Leroux croit que le scandale politicofinancier des compteurs d’eau qui a touché l’administration municipale montréalaise de Gérald Tremblay, de 2007 à 2009, a non seulement scandalisé la population québécoise, mais l’a aussi échaudée. « À titre de membre récent de cette Commission, j’ai signalé aux autres commissaires que s’il y a une population à convaincre du bien-fondé de l’utilisation des compteurs d’eau, c’est bien celle du Québec. Outre le scandale en question, il y a sans doute d’autres facteurs qui causent cette “allergie” chez les Québécois. Entre autres, on a parfois tendance à confondre “tarification” et “marchandisation”. Ce n’est pas parce que l’on met un tarif sur quelque chose que ça devient une marchandise. J’entends d’ici certaines personnes dire : “Attention, l’eau est un bien commun, on ne peut pas commercialiser ça.” Mais là n’est pas la question. On parle plutôt de faire payer pour un service. Tout le service d’eau comporte des coûts, ça ne tombe pas du ciel. Si on veut être bien informé sur les services utilisés, insiste M. Leroux, les compteurs sont l’outil idéal pour ça. »
Par rapport à la moyenne canadienne, les Québécois demeurent de grands consommateurs d’eau potable, même si beaucoup d’actions positives ont été prises par les municipalités pour économiser l’eau et, surtout, éviter son gaspillage. Par ailleurs, on n’en finit plus de réparer des fuites dans les réseaux, à cause de la désuétude des infrastructures, ce qui contribue à augmenter le gaspillage de l’eau. Ainsi, selon un rapport québécois 2, en 2012, les pertes d’eau potentielles étaient de 26 % par rapport à la quantité d’eau distribuée et de 26 m³/d/km. Ces chiffres demeurent élevés. « Les compteurs d’eau permettraient sans doute de modérer l’utilisation de l’eau en facturant son utilisation, tout en donnant une sorte de radiographie du réseau qui permettrait de mieux détecter les fuites. Il faut toujours se rappeler que toute l’eau qui circule dans le réseau, c’est de l’eau potable, même celle qu’on utilise pour nettoyer son entrée de garage. Et il faut aussi chercher à freiner son utilisation abusive. »
« Il faut que l’on s’assure de compter sur un fonds dédié pour les services d’eau et que les municipalités s’interdisent d’aller puiser dans cette enveloppe-là pour réaliser d’autres projets qui ne sont pas liés à l’eau. » Justin Leroux Professeur agrégé au département d’économie appliquée de HEC Montréal et membre de la Commission de l’écofiscalité du Canada
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MAMOT. (2017). Rapport annuel de l’usage de l’eau potable - 2015. (Document de la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable). Consulté en ligne : https://www.mamot.gouv.qc.ca/fileadmin/publications/grands_dossiers/strategie_eau/rapport_usage_eau_potable_2015.pdf
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DOSSIER
Une question d’équité Pour que le concept de tarification volumétrique devienne socialement acceptable, comment convaincre l’opinion publique et les décideurs politiques du bien-fondé de cette démarche ? « L’opinion publique, au Québec, est très sensible au problème d’équité, croit Justin Leroux. Mais dès que l’on parle de l’eau comme d’un bien essentiel qui doit rester accessible, certains spectres sociaux apparaissent, comme celui de l’indigence. “Si on fait payer l’eau, des gens n’y auront plus droit à cause de leur pauvreté”, objecte la bonne conscience sociale.
investissement néfaste pour la pérennité des infrastructures. À long terme, c’est très dommageable. Il ne faut pas hésiter à investir aux bons endroits, aux bons moments. Quand des bris surviennent, on n’a pas le choix de les réparer, mais en investissant davantage dans l’entretien et le renouvellement des infrastructures, il y aura, à terme, moins de réparations à effectuer. »
« Ma réflexion sur la tarification des services d’eau vise le principe d’équité, lequel comporte trois volets : l’équité verticale pour défendre les plus indigents contre les tarifications excessives et leur permettre d’avoir accès à l’eau potable, peu importe leurs revenus; l’équité horizontale, pour protéger les consommateurs responsables, puisqu’ils n’auront pas à subventionner l’attitude des consommateurs irresponsables; et finalement, dans le cadre de l’équité intergénérationnelle, on veillera à la pérennité des infrastructures.
D’où l’importance de pouvoir compter sur des revenus.
« Malheureusement, le financement des services d’eau par l’impôt foncier “sauvage”, c’est-à-dire sans fonds dédié, a ses limites. Force est d’admettre que sur le plan de l’équité, cela comporte des lacunes. À la rigueur, seule l’équité verticale peut bénéficier de ce mode de financement. Sans conteste, l’atteinte d’une équité maximale passe par une gestion autofinancée à long terme, nécessaire à l’équité intergénérationnelle, et par une tarification volumétrique, nécessaire à l’équité horizontale. »
Une vision et une gestion à long terme La gestion des services d’eau est au cœur des préoccupations de Justin Leroux. « C’est l’essentiel de mon message. Dans les faits, je constate qu’il existe une forme de gaspillage dans l’utilisation de l’eau, par certains utilisateurs, bien sûr, mais aussi à cause de son type de gestion. On parle de stopper les fuites d’eau, de réparer des infrastructures vieillissantes et d’effectuer des investissements massifs, de façon cyclique, quand tout est vraiment brisé et quand il y a urgence d’agir… Je persiste à croire que des investissements plus constants permettraient d’atténuer les besoins financiers, tout en encourageant une équité intergénérationnelle. Il faut éviter qu’une génération bénéficie d’infrastructures toutes neuves au détriment de générations futures, aux prises avec des infrastructures inadéquates qui exigeront en priorité des investissements massifs, ou en payant chèrement leur remplacement. » Dans la forme de gestion actuelle, n’essaie-t-on pas de faire des économies en étirant la sauce, en ne traitant pas les problèmes réels ? « En effet, et c’est à ça que mène parfois le manque d’argent ou, en d’autres termes, l’insuffisance des revenus. Ce comportement devient vite du sous-
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« En effet, il faut que ces revenus soient générés de manière constante, que ce soit par la taxation, par la tarification, ou les deux à la fois. Mais l’important, c’est que chaque municipalité puisse compter sur un fonds dédié, lequel sera le coussin nécessaire à une gestion efficace des services d’eau. Il faut aussi que les municipalités s’engagent à ce que cet argent ne soit utilisé que pour ces besoins précis, même si, sur le plan politique, il peut parfois être tentant d’investir dans de grands travaux peut-être plus tape-à-l’œil, surtout en période électorale. »
Modifier l’approche Faut-il favoriser plus d’investissements ou une meilleure approche sur le terrain ? « Sur le terrain, il faut opter pour une approche différente, axée davantage sur le long terme. Des études le prouvent : favoriser le long terme, cela signifie dépenser moins d’argent en fin de compte. Dans un contexte de long terme, on accomplit des actions en se souciant de la durée de vie des infrastructures et en les entretenant adéquatement, au lieu de construire des infrastructures toutes neuves et de les oublier jusqu’à ce que les problèmes surviennent. Cette manière d’agir n’est pas nouvelle, et elle est tout à fait humaine — on va au plus urgent sans intervenir sur l’essentiel, par manque de fonds. Et on sait que dans le monde municipal, certaines préoccupations, des priorités budgétaires, parfois politiques, font que l’eau, ça peut souvent attendre jusqu’au mandat suivant. « Par ailleurs, même si je ne crois pas que la formation des travailleurs de l’eau est déficiente, on pourrait investir davantage dans la formation, surtout dans les petites et moyennes municipalités qui ne comptent pas toujours sur des ressources optimales, à cause de leurs revenus moins importants que ceux des municipalités de forte densité et, conséquemment, des budgets parfois limités qu’ils peuvent octroyer à l’eau. A-t-on besoin de plus d’argent ? Moi, je crois que nous aurions déjà économisé plus d’argent si nous avions été plus proactifs par le passé. »
DOSSIER
Sur le terrain, des stratégies qui diffèrent Face aux coûts des services d’eau, les petites municipalités peinent souvent à combler leurs besoins en revenus ; les taxes et les différentes mesures d’économie d’eau contribuent à ces revenus, mais des populations restreintes étalées sur de grands territoires les atténuent souvent. Des initiatives valables
À Adstock, des économies payantes
Pourtant, les initiatives ne manquent pas à Crabtree. Depuis 2011, l’ensemble des industries, des commerces et des institutions ont des compteurs d’eau. « Dans le résidentiel, nous avons actuellement un échantillonnage de compteurs, ajoute M. Blouin, ce qui nous permet de faire une bonne estimation du volume de fuites dans notre réseau. Et même si le projet d’installer des compteurs d’eau dans toutes les résidences est quand même assez coûteux, il est toujours à l’étude. Une firme d’ingénieurs a déjà été sollicitée, j’ai même fait du porte-à-porte pour vérifier les entrées d’eau afin d’évaluer les coûts », soutient-il.
Après la mise aux normes de son usine d’eau potable, la petite municipalité d’Adstock (en Chaudière-Appalaches) s’est attardée à détecter les fuites de son réseau et à installer des compteurs d’eau partout. « Nous en sommes arrivés à une économie d’eau très intéressante, raconte Renée Vachon, directrice générale de cette municipalité. Tellement que les économies d’eau engrangées par les compteurs et la détection des fuites dans le réseau auront permis de relier 110 résidences du secteur Saint-Méthode au réseau d’aqueduc sans devoir faire bâtir une nouvelle usine, tout en évitant de creuser un puits capable d’alimenter 325 propriétés. Nous avons épargné beaucoup d’argent. Combien un tel puits aurait-il coûté ? Un million ? »
Le directeur général de la municipalité, Pierre Rondeau, a récemment demandé au conseil municipal de créer une réserve financière pour l’entretien de l’aqueduc et des égouts. « Il n’y a pas encore d’argent dans cette réserve, mais ça va venir, affirme Martin Blouin. Ce fonds dédié devrait nous permettre de prendre les devants, de mieux entretenir notre réseau au lieu de seulement répondre aux problèmes. Et de ne pas toujours attendre l’aide des subventions, car c’est souvent le cas dans les petites municipalités. »
« Ce fonds dédié devrait nous permettre de prendre les devants, de mieux entretenir notre réseau au lieu de seulement répondre aux problèmes. Et de ne pas toujours attendre l’aide des subventions, car c’est souvent le cas dans les petites municipalités. » Martin Blouin, responsable du traitement des eaux à la municipalité de Crabtree
À Crabtree, dans Lanaudière, par exemple, le responsable du traitement des eaux, Martin Blouin, travaille à mettre en place, avec les autorités municipales, une stratégie de recouvrement des coûts. « Dans une petite municipalité comme la nôtre, l’argent n’est pas toujours disponible rapidement, expliquet-il. Il faut parfois remettre à plus tard l’échéance de certains travaux. » M. Blouin évoque par exemple la toiture de la station de traitement d’eau qui coulait. « On n’avait pas l’argent pour effectuer la réparation et cela a duré quelques années. J’aurais souhaité compter sur plus de revenus afin de réparer rapidement le toit, pour éviter d’abîmer davantage nos infrastructures. En 2017, il a été réparé, mais j’admets qu’il serait plus simple de faire une planification à long terme. »
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Mme Vachon ajoute que maintenant que les compteurs d’eau sont bien acceptés par la population, après une résistance compréhensible au début, la stratégie de recouvrement de la municipalité pour ses services d’eau ne s’en porte que mieux.
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Informer la population Professeure et chercheure à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS), Sophie Duchesne a développé une réflexion bien personnelle quant au recouvrement des coûts de l’eau. Faut-il s’étonner qu’elle accorde la plus grande importance à l’information, voire à une forme d’éducation populaire pour contrer le gaspillage et favoriser non seulement des économies d’eau, mais aussi d’argent ? « C’est ma priorité : apprendre à la population les coûts des services d’eau, expliquet-elle. En l’occurrence, une campagne d’information gouvernementale permettrait à la population d’être renseignée sur les coûts réels de l’eau à partir d’exemples concrets. Par exemple, chaque fois qu’un lave-vaisselle est utilisé, ça coûte tel montant d’argent à la collectivité. » Sophie Duchesne souhaite également une gestion comptable plus responsable. « On prélève déjà des revenus pour l’eau dans les taxes foncières, mais il faudrait aller plus loin en s’assurant que cet argent va dans un fonds dédié à l’eau. Actuellement, l’argent prélevé pour l’eau se perd dans une sorte de cagnotte commune au service de toutes les dépenses municipales. Quand la mairesse de Montréal, Valérie Plante, a annoncé, dans son budget de janvier 2018, une taxe supplémentaire dédiée à l’eau, cela aurait été le bon moment pour renseigner la population sur les coûts réels de l’eau et les besoins d’entretien de son réseau. Il faudrait que toutes les municipalités aillent dans ce sens, en créant un fonds dont l’argent ne sert qu’à l’eau, tout en s’obligeant à bien informer la population sur les coûts réels des services d’eau. »
Un point de vue différent « Mon expertise n’est pas celle d’une économiste, nuance-t-elle. Avec mon équipe, je travaille à l’élaboration d’outils en vue d’améliorer la gestion des ressources en eau et des infrastructures d’eau dans les municipalités. Chose certaine, je ne crois pas, du moins à court terme, que mettre des compteurs dans toutes les résidences soit la solution idéale pour financer les coûts de l’eau. » Bien qu’elle se montre d’accord avec l’utilisation de compteurs d’eau dans les commerces, les industries et les institutions, « parce qu’ils sont de gros utilisateurs de cette ressource », précise-t-elle, Mme Duchesne hésite à encourager cette pratique dans les résidences privées. « En premier lieu, installer des compteurs d’eau et devoir en faire les relevés méthodiquement et régulièrement, c’est une opération qui coûte de l’argent. Et ces coûts ne feront que s’ajouter au coût total des services d’eau. « Les municipalités qui ont installé des compteurs d’eau dans les résidences facturent un tarif peu élevé au mètre cube, de l’ordre de vingt ou cinquante sous dans le meilleur des cas, alors qu’il en coûte quelques dollars le mètre cube pour acheminer l’eau potable partout. L’entretien, le renouvellement des milliers de kilomètres de conduites qui sont sous terre, toute l’infrastructure que représentent les services d’eau, c’est cela qui coûte cher. « Par ailleurs, l’impression d’envoyer une double facture aux citoyens pour le coût de l’eau perdure dans ces municipalités. Actuellement, quand elles ont des travaux d’infrastructure à réaliser, les municipalités reçoivent du financement par des subventions provenant des gouvernements fédéral et provincial. Ces aides représentent environ les deux tiers des coûts totaux. Avec l’installation de compteurs d’eau, il ne faudrait pas que les citoyens aient l’impression de payer deux fois le coût de l’eau puisqu’une partie de leurs impôts sert déjà à cela. » Même si elle juge l’opération déficitaire pour les résidences privées, Sophie Duchesne admet que les compteurs d’eau ont leur utilité : « Il en faut dans le réseau, par secteurs, pour découvrir les fuites et les pertes, mais dans toutes les maisons, non. » ■
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ÉCONOMIE D'EAU POTABLE
POURQUOI TENDRE VERS LE RECOUVREMENT PROGRESSIF DU COÛT DES SERVICES D’EAU ?
Mathieu Laneuville Ingénieur Ministère des Affaires municipales et de l’Occupation du territoire mathieu.laneuville@mamot.gouv.qc.ca
L
a Stratégie québécoise d’économie d’eau potable a mis en évidence le fait que les pertes d’eau liées aux fuites sont un élément important auquel les municipalités doivent faire face pour atteindre leurs objectifs. La gestion des actifs figure parmi les quatre méthodes d’intervention que recommandent l’International Water Association et l’American Water Works Association pour réduire les pertes d’eau. La planification de la gestion des actifs en infrastructures d’eau est le processus permettant de prendre les meilleures décisions possible concernant la construction, l’exploitation, l’entretien, la modernisation et le remplacement. L’objectif de ce processus est de maximiser les avantages, de gérer les risques et d’offrir aux citoyens un niveau de service satisfaisant d’une manière durable. La gestion des risques exige une compréhension approfondie de l’état des actifs. Elle implique également l’établissement des priorités stratégiques afin d’optimiser la prise de décision quant au moment et à la manière de procéder aux investissements.
Être sensibilisé au coût des services d’eau pourra modifier notre perception et nous encourager davantage à valoriser l’eau et à participer aux efforts d’utilisation efficace de nos ressources. L’ÉVALUATION DU COÛT DES SERVICES D’EAU Connaître et comprendre l’état de nos infrastructures d’eau, en majorité cachées dans le sol, est une étape essentielle pour dresser un plan financier à moyen et à long terme. Ce plan permet d’établir le coût réel des services d’eau offerts, notamment pour que les élus et les citoyens en prennent conscience. Être sensibilisé au coût des services d’eau pourra modifier notre perception et nous encourager davantage à valoriser l’eau et à participer aux efforts d’utilisation efficace de nos ressources. En ce sens, un plus grand nombre de municipalités pourraient miser davantage sur l’utilisation efficace de l’eau, ce qui leur permettrait de reporter, voire d’éviter, l’agrandissement des infrastructures en eau. Par exemple, les mesures d’économie d’eau mises en place à la municipalité d’Adstock ont épargné la construction d’un nouveau puits et de nouvelles installations, ce qui représente des économies de l’ordre de 1 million de dollars pour environ 300 logements.
Les revenus annuels affectés au financement des services d’eau devraient être suffisants dans toutes les municipalités possédant des infrastructures d’eau. Cela représente un important défi. À défaut d’évaluer correctement les besoins en investissements et de prendre les moyens pour y répondre, les collectivités pourraient se retrouver avec un réseau d’infrastructures d’eau désuet et devant des obligations financières cumulées qui dépasseraient leurs moyens. RECOUVREMENT PROGRESSIF DU COÛT DES SERVICES D’EAU Dans ce contexte, il apparaît important de mettre en place des initiatives pour tendre vers un recouvrement progressif du coût des services d’eau. Cela permettrait de réaliser les travaux qui assurent le maintien des services d’eau, le contrôle des pertes d’eau et l’équité intergénérationnelle. Le plan de recouvrement vise une réduction progressive de l’écart entre le coût total de ces services d’eau et les revenus qui y sont affectés. Pour réduire cet écart, plusieurs moyens s’offrent aux municipalités, par exemple une démarche collaborative pour la production de meilleurs outils d’évaluation du coût total des services d’eau. À ce sujet, je vous invite à consulter la démarche présentée dans l’InfraGuide — Tarification des services d’eau et d’égout : recouvrement intégral des coûts (Fédération canadienne des municipalités, 2006). Ainsi, on peut envisager de : ! rendre universelle une bonne planification de la gestion des actifs sur dix ans ; ! faire le meilleur usage possible de toutes les gammes d’outils de financement des infrastructures ; ! trouver des solutions aux défis auxquels sont confrontées les petites municipalités. Un financement adéquat et continu assure la durabilité des infrastructures d’eau à court, à moyen et à long terme. De plus, il contribue à une meilleure planification des travaux, ce qui entraîne des coûts moins élevés et des ouvrages de meilleure qualité. Selon la stratégie fiscale déterminée par la municipalité et la consommation des usagers, une forme de tarification volumétrique dans les immeubles non résidentiels pourrait favoriser la réduction de la consommation. De plus, en rendant visibles les tarifs et les taxes des services d’eau, les citoyens seraient plus sensibilisés à la valeur de ces services. Le recouvrement progressif du coût des services d’eau permet une meilleure planification financière et constitue une condition gagnante pour assurer la pérennité des infrastructures. ■
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Le coût des services d’eau inclut tous les coûts de fonctionnement et tous les investissements nécessaires au maintien des actifs et au rattrapage du déficit d’entretien pour la production et la distribution de l’eau potable ainsi que pour la collecte et le traitement des eaux usées et pluviales.
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L
es gestionnaires de bâtiments ou de réseaux de distribution d’eau potable sont tenus d’offrir aux usagers et aux citoyens une eau potable de qualité. Or, la présence d’eau stagnante dans une portion d’un réseau d’eau potable peut représenter un risque important pour la santé.
les municipalités doivent poursuivre leurs efforts en ce sens. Toutefois, certains de ces systèmes contribuent à réduire la circulation de l’eau dans les conduites, ce qui peut causer la stagnation. Les concepteurs doivent de plus en plus tenir compte de cet aspect lors de l’élaboration d’un réseau de façon à promouvoir la circulation de l’eau dans des conduites de dimensions appropriées, sans toutefois la gaspiller. LES SOLUTIONS Diverses solutions visant à éliminer l’eau stagnante peuvent être mises en place. Voici quelques pistes : ! posséder un plan précis de l’ensemble des conduites d’un réseau de
distribution et le tenir à jour lors de travaux de réfection ; On retrouve de l’eau stagnante dans tous les réseaux de distribution d’eau potable, dans les bâtiments comme dans les aqueducs. Selon le degré de stagnation, l’eau peut avoir une texture visqueuse, être malodorante ou encore agir comme incubateur dans le développement de bactéries, dont la legionella. Pour ces raisons, il est impératif d’identifier les conduites mortes de façon à éliminer toute présence d’eau stagnante.
! concevoir des réseaux de distribution en boucle fonctionnant grâce à
une pompe de circulation ; ! créer des boucles de circulation pour tous les types d’eau : froide,
chaude, procédée, etc. ; ! installer des sondes de mesure de la qualité de l’eau mesurant la quantité
de chlore ou de toute autre particule indésirable ; ! vidanger les conduites d’eau stagnante à intervalles réguliers afin de
Un audit du réseau d’eau potable permet d’identifier les sources de danger dues à la présence d’eau stagnante. Il est ensuite possible de concevoir des solutions visant à corriger une installation déficiente et potentiellement dangereuse. DES EXEMPLES CONCRETS Tout bâtiment évolue au fil du temps. Ces changements peuvent affecter directement ou indirectement le réseau de plomberie et ainsi contribuer à la présence d’eau stagnante. En voici quelques exemples : ! une conduite condamnée à la suite de travaux de rénovation ; ! une application qui n’est plus utilisée, mais demeure raccordée au réseau
de distribution, comme une conciergerie, un lavabo ou une fontaine ; ! une conduite de contournement en cas d’urgence ; ! une conduite entre deux bâtiments contigus ; ! un réseau d’eau mitigée en circuit fermé peu sollicité, notamment des
douches d’urgence ; ! un étage fermé ou en rénovation majeure pour une longue période
ou encore un hôtel dont le taux d’occupation est faible lors de la saison morte ; ! un changement de vocation du bâtiment, tel que la conversion d’un immeuble commercial qui consommait une grande quantité d’eau en édifice à condos. Les aqueducs municipaux sont également vulnérables à la présence d’eau stagnante, principalement en raison d’un faible débit. Une accumulation peut aussi se créer dans les situations suivantes : ! une conduite d’une dimension supérieure aux besoins actuels en vue
d’alimenter de futurs ensembles résidentiels ; ! une conduite de contournement partagée entre deux municipalités et
utilisée en cas d’urgence ; ! un réseau surdimensionné pour suffire à la demande en cas d’incendie ; ! une portion du réseau inutilisée en raison de la fermeture d’une usine sur
le territoire. En outre, depuis quelques années, plusieurs initiatives ont vu le jour afin de diminuer la consommation d’eau, notamment la mise en œuvre de divers programmes d’économie de l’eau potable et l’installation de composantes de plomberie à faible consommation. Ces programmes ont leur raison d’être et
faire circuler l’eau ; ! éliminer les conduites désuètes à la suite de travaux de rénovation.
Des modifications à un réseau d’eau peuvent s’avérer coûteuses et difficilement réalisables dans un environnement existant. Les correctifs doivent alors être mis en œuvre projet par projet, selon le niveau de risque évalué durant l’analyse du bâtiment. La vidange des conduites constitue un moyen de prévention facile et accessible. Cela permet d’éviter que de l’eau stagne dans des portions sousutilisées du réseau et ne nécessite aucun travail invasif. LA RÉGLEMENTATION De plus en plus conscients et préoccupés par les risques associés à la prolifération de bactéries dans les réseaux de distribution d’eau potable, plusieurs organismes nord-américains se sont penchés sur le sujet. Le groupe NSF, qui élabore des normes de qualité et de sécurité, travaille actuellement — en collaboration avec un comité auquel siège Santé Canada — à élaborer la norme 444 : Prevention of Injury and Disease Associated with Building Water Systems Standard. Cette norme, attendue en 2018, aura pour but de prévenir les contagions développées et véhiculées dans les réseaux d’eau des bâtiments. Ce document fera office de référence afin de concevoir des réseaux de distribution d’eau plus sécuritaires pour les usagers.
D’autres problèmes font surface, lesquels ne peuvent être ignorés puisqu’ils nuisent à la santé publique. L’eau stagnante dans les conduites présente ainsi un risque non négligeable. L’eau potable fait de plus en plus partie des enjeux prioritaires pour l’ensemble des paliers gouvernementaux, dont les administrations municipales. De nombreux programmes visant à économiser cette ressource ont vu le jour dans les dernières années. Toutefois, d’autres problèmes font surface, lesquels ne peuvent être ignorés puisqu’ils nuisent à la santé publique. L’eau stagnante dans les conduites présente ainsi un risque non négligeable. Tôt ou tard, les ingénieurs en plomberie et aqueducs devront repenser la conception des réseaux de distribution d’eau potable pour tenir compte de cet aspect afin de fournir une eau de qualité à l’ensemble des usagers. ■
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L
ors de ma dernière chronique, j’ai abordé les concepts d’absorbance et de transmittance, qui sont au cœur de la technologie utilisée dans les instruments de type spectrophotométriques. En effet, la spectrophotométrie est une méthode analytique quantitative et qualitative qui consiste à mesurer l’absorbance ou la densité optique d’une substance chimique donnée, généralement en solution. Plus l’échantillon est concentré, plus il absorbe la lumière dans les limites de proportionnalité énoncées par la loi de BeerLambert. L’absorbance diffère selon la nature de la substance étudiée, la longueur d’onde sous laquelle elle est analysée, et la concentration de cette substance dans le milieu traversé. Ce milieu peut être solide, liquide ou gazeux, pour autant qu’il soit le plus transparent possible.
On retrouve sur le marché trois types de spectrophotomètres : à rayonnement ultraviolet (UV), à spectre lumineux visible (VIS) et à rayonnement infrarouge (IR). Les longueurs d’onde respectives de ces spectrophotomètres sont (en nanomètres [nm]) : 10 à 400 nm (UV), 400 à 800 nm (VIS) et 800 à 106 nm (IR). Les spectrophotomètres IR commercialisés permettent cependant pour la plupart des mesures dans la gamme que l’on nomme « proche infrarouge », c’est-à-dire dans la gamme de 800 à 2 500 nm. Les analyses que procure ce genre de spectrophotomètre sont dites « qualitatives ». Aux fins d’analyses « quantitatives » telles que les analyses physico-chimiques d’échantillons liquides, le spectrophotomètre à spectre lumineux visible est tout désigné. Le spectre lumineux visible dans la gamme de 400 à 800 nm est composé de couleurs allant typiquement du violet au rouge ; ces couleurs sont observées et analysées à la suite de l’addition d’un réactif spécifique à un ion présent dans l’échantillon. Voici une représentation du spectre lumineux démontrant la correspondance entre les longueurs d’onde en nm et les couleurs visibles :
Source : archives du SITADA (Site des A.D.A.- Adeptes du Discus Alodurobiné)
Le principe du spectrophotomètre VIS est simple : un monochromateur fixe la longueur d’onde à utiliser et un photodétecteur enregistre l’absorbance correspondante. Il suffit de faire varier la longueur d’onde sur une plage adéquate pour obtenir un spectre lumineux. Une source lumineuse est rendue monochromatique à travers un système dispersant (prisme) ou un système diffractant (réseau). Le faisceau émis traverse une cuvette contenant l’échantillon, ce qui permet de mesurer l’intensité de la lumière transmise. La valeur affichée par le spectrophotomètre est l’absorbance à la longueur d’onde étudiée. Le spectrophotomètre peut être utilisé pour mesurer de manière instantanée une absorbance à une longueur d’onde donnée ou pour produire un spectre d’absorbance (spectrophotomètre « à balayage »). Dans ce dernier cas, le dispositif monochromateur décrit l’ensemble des longueurs d’onde comprises entre deux valeurs choisies par l’opérateur.
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Trois types de configuration de faisceaux sont offerts dans la plupart des modèles de spectrophotomètres VIS qu’on trouve sur le marché, soit à simple faisceau, à faisceau dédoublé ou à double faisceau. Dans la configuration à simple faisceau, un seul faisceau émis par la source lumineuse, en général une lampe au tungstène, traverse le monochromateur puis l’échantillon avant d’atteindre le photodétecteur. Dans la configuration à faisceau dédoublé, qui est la plus populaire, le faisceau émis par la source lumineuse frappe un séparateur optique, aussi appelé dédoubleur (beam splitter), lequel génère deux faisceaux d’énergie à chemins optiques définis. Le premier faisceau traverse la cuvette d’analyse contenant l’échantillon brut (zéro) ou l’échantillon coloré (ayant réagi au réactif préalablement incorporé) alors que le second faisceau est acheminé à un photodétecteur de référence. Le schéma ci-dessous illustre bien cette configuration. Échantillon É chantillon
Ré seau Réseau
Roue p porte-filtres orte-filtres
P Photodétecteur hotodétecteur d dee ll’échantillon ’échantillon
Séparateur Séparateur de de ffaisceau aisceau Lentille L entille Lentille Lentille Lentille Lentille
Fente de sortie
Lampe Lampe
Fente Fente d d’entrée ’entrée
Photodétecteur Photodétecteur d éférence dee rréférence
Source : Hanna Instruments inc.
Dans la configuration à double faisceau, le faisceau émis par la source lumineuse frappe un dédoubleur, mais celui-ci génère deux faisceaux d’énergie à chemins optiques égaux : le premier faisceau traverse la cuvette d’analyse contenant l’échantillon brut (zéro) alors que le deuxième faisceau traverse l’échantillon coloré. La concentration de l’échantillon brut et celle de l’échantillon coloré sont ainsi mesurées simultanément. Cette dernière configuration peut sembler plus avantageuse en raison des mesures simultanées qui minimisent le temps de chaque analyse. Toutefois, l’imprécision découlant de l’utilisation de deux cuvettes d’analyse différentes pour effectuer le « zéro » (échantillon brut) et la détermination de la concentration de l’échantillon ayant réagi peut contribuer à des mesures erronées ou faussées. Dans la mesure où l’exactitude des concentrations obtenues par le spectrophotomètre est un critère essentiel, il importe de prêter attention à tous les détails tels que l’intégrité des cuvettes d’analyse et l’indexation de ces dernières afin de les insérer dans le système optique au même emplacement. Ainsi, l’utilisation de la même cuvette insérée dans le système optique au même emplacement, aussi bien pour le zéro que pour l’échantillon ayant réagi, éliminera une source d’interférence importante lors des mesures effectuées. Dans le domaine du traitement de l’eau, la dernière mise à jour du Règlement sur la qualité de l’eau potable (RQEP) touche la mise à niveau de 77 normes de qualité de l’eau potable. Entre autres, 21 substances inorganiques et 49 substances organiques doivent être contrôlées. C’est ce type de contrôle que l’on nomme « contrôle physico-chimique ». La plupart des substances inorganiques faisant l’objet du règlement peuvent être mesurées à l’aide d’un spectrophotomètre de type visible (VIS), le tout conformément aux méthodes approuvées par l’agence de protection environnementale américaine (US EPA) ainsi qu’aux procédures énoncées dans le guide Standard Methods for the Examination of Water and Wastewater publié par l’American Water Works Association (AWWA). Chaque méthode étant spécifique au paramètre (ion) à analyser, il est important de s’assurer de la longueur d’onde adéquate ainsi que de la nature et de la gamme d’analyse du réactif à utiliser afin d’obtenir des mesures exactes et précises. ■ Ce texte vous fait réagir ? Faites-nous part de vos commentaires en écrivant à info@maya.cc
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LES APPLICATIONS DU DÉGRILLAGE
EAUX USÉES
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C
omme le dégrillage se fait au tout début de la filière de traitement des eaux, c’est une étape particulièrement importante. Il est donc essentiel que les concepteurs et les gestionnaires aient une bonne compréhension des applications qui lui sont propres et des différentes technologies disponibles. Il existe plusieurs types de dégrilleurs mécanisés et statiques (manuels ou tangentiels autonettoyants). Tellement, qu’il est parfois difficile de s’y retrouver. Puisque les dégrilleurs statiques n’ont pas évolué de manière notable depuis une vingtaine d’années, nous nous concentrerons dans cette chronique sur les applications de dégrillage mécanisé. Le dégrillage sert à retirer la matière inorganique grossière ou la matière organique non dégradable de l’eau. Il y a deux raisons à cela : 1. retirer la matière non traitable permet d’optimiser les traitements en aval ; 2. retirer les filasses et la matière grossière permet d’éviter qu’elles nuisent au fonctionnement des équipements en aval (exemple : pompe bloquée). L’ouverture du dégrilleur doit être choisie en fonction de la filière de traitement en aval : l’objectif n’est pas nécessairement d’avoir le dégrilleur le plus fin possible. En effet, un dégrilleur retirant une quantité trop importante de matière organique solide pourrait entraîner un surdimensionnement du traitement biologique en aval. De plus, cette matière organique serait alors envoyée, avec les autres matières dégrillées, au site d’enfouissement sanitaire au lieu d’être traitée par le procédé biologique. Idéalement, l’étape de dégrillage devrait toujours être effectuée avant le dessablage, afin d’éviter la présence de filasses et d’autres matières non désirées dans le dessableur, lesquelles risqueraient de bloquer le système de pompage des sables.
Dégrillage grossier : on entend par là toutes les applications de dégrillage ayant des ouvertures de 12 mm ou plus. Le dégrillage grossier permet d’enlever des éléments de bonnes dimensions comme des branches, des briques, des débris ou des pneus : tout ce qui peut se trouver dans un réseau d’égout de grande envergure. Dans une station d’épuration moderne, il est essentiel de mettre en place une seconde étape de dégrillage à la suite du dégrillage grossier. Dégrillage fin : il concerne toutes les applications de dégrillage entre 3 et 10 mm (habituellement entre 3 et 6 mm). Un dégrillage fin sera nécessaire lorsque le procédé d’épuration fait appel à de fines bulles ou à des lamelles de décantation plus sensibles au colmatage par des filasses. Pour les petites installations (débit pompé, conduite de 600 mm ou moins), ces dégrilleurs sont utilisés sans dégrillage grossier préalable. En fonction du procédé en aval, ils peuvent être suivis d’une étape de dessablage. Dégrillage très fin (ouvertures entre 0,5 et 2 mm) : il est principalement utilisé pour des applications industrielles ou pour protéger des équipements sensibles en aval — surtout les réacteurs biologiques à membranes (MBR) et les flottateurs à air dissous (DAF). Il est alors important que le dégrilleur ait un enlèvement constant : il ne s’agit pas seulement d’avoir un enlèvement acceptable, mais aussi de faire en sorte que celui-ci permette de protéger les équipements en aval en tout temps, car les matières dégrillées risquent de s’accumuler dans les bassins et de diminuer l’efficacité des procédés. De manière générale, en fonction du type de dégrillage, on doit prévoir une vitesse d’approche de 0,5 à 1,0 m/s, pour une vitesse dans les ouvertures du dégrilleur ne dépassant pas 1,5 m/s à 2,0 m/s. En fonction du type de dégrillage, différents paramètres de conception peuvent prendre plus d’importance : le type d’affluent (eau usée sanitaire, pluviale, industrielle, etc.), les variations du niveau de liquide en aval du dégrilleur, la position d’un déversoir de débordement en amont, le débit minimum, moyen et maximum, et le type d’écoulement (gravitaire ou pompé).
L’ouverture du dégrilleur doit être choisie en fonction de la filière de traitement en aval : l’objectif n’est pas nécessairement d’avoir le dégrilleur le plus fin possible.
Pour traiter la matière dégrillée, différentes options sont possibles en fonction du type d’affluent. Pour un affluent sanitaire, on recommande d’utiliser un compacteur-laveur à vis avec tube de compaction. Cette technologie permet de retirer la matière organique, d’augmenter la siccité des déchets et de compacter ceux-ci, ce qui diminue le volume final des déchets. Ce tube peut également être équipé d’un ensacheur, ce qui permet un traitement beaucoup plus hygiénique des déchets.
Au Québec, on a de plus en plus recours aux dégrilleurs mécanisés pour le traitement des boues de fosses septiques. En effet, les traitements décentralisés étant de plus en plus utilisés, il apparaît logique de simplifier le traitement des boues en automatisant l’opération de dégrillage. Les technologies de dégrillage qui sont maintenant proposées, comme le dégrilleur escalier, sont également beaucoup mieux adaptées. Pour les boues de fosses septiques, il est fortement conseillé d’utiliser une trappe à roches en amont du dégrilleur pour récupérer les solides lourds (bouteilles, roches, etc.). Idéalement, cette trappe à roches devrait être automatisée.
Dans le cas d’une usine éprouvant des problèmes de fonctionnement ou de capacité, on recommande de vérifier le système de dégrillage en premier. L’utilisation d’un dégrilleur adapté aura un effet positif sur l’entièreté de la filière en aval, soulageant l’ensemble des équipements des problèmes d’accumulation de solides et de filasses. Dans la plupart des cas, l’installation d’un dégrilleur mécanisé de dernière génération est un investissement particulièrement rentable quant au temps dédié à l’exploitation générale d’une usine de traitement des eaux usées. Dans notre prochaine chronique, nous nous attarderons aux différents types de dégrilleurs et à leurs principales caractéristiques. ■
En fonction de l’application examinée, on divise les dégrilleurs automatiques en trois principaux types : grossiers, fins et très fins.
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COMMUNAUTÉ NUMÉRIQUE
LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE : BRISER LES INÉGALITÉS DANS LES SERVICES D’EAU
Hubert Colas Ing., Ph. D. Président FluksAqua Amérique du Nord hcolas@fluksaqua.com
D
es inégalités, il en existe partout. C’est le cas aussi dans les services d’eau.
Chaque communauté a accès à ses propres ressources en eau, qui sont de quantité et de qualité distinctes. Elle apporte aussi ses propres solutions, à la hauteur de ses capacités tant humaines que financières, selon ses connaissances et en fonction de ses accès aux informations et aux innovations. Ainsi, une communauté en région éloignée sera toujours pénalisée par rapport à une grande ville comme Montréal ou Québec. Dans les régions éloignées, les équipes sont plus réduites et plus dispersées. Le partage des connaissances y est donc plus difficile. Il existe bien sûr des organisations professionnelles qui favorisent le partage de connaissances. Ces organismes, incontournables dans le secteur, visent notamment l’échange d’informations scientifiques, techniques ou juridiques. Toutefois, ils n’offrent pas de soutien quotidien aux équipes de terrain, en « temps réel », soit lorsque les problèmes se présentent. Ils concernent pour l’essentiel les experts du domaine et leurs propres membres. De ce fait, des pans importants de la connaissance échappent à ces canaux de partage :
LA RÉVOLUTION NUMÉRIQUE DES SERVICES D’EAU Depuis quelques années, nous vivons le début d’une révolution Internet qui n’épargne aucune industrie. Les consommateurs ont adopté la technologie à coups de grands bouleversements dans plusieurs secteurs (Amazon, Uber, Google, Facebook, Netflix). À l’inverse, les gouvernements tardent à l’adopter. La dichotomie est maintenant que les consommateurs — donc les électeurs et les usagers de l’eau — demandent une plus grande transparence de la part de nos services publics, une meilleure efficacité et de meilleurs services 1, tandis que les services de l’eau demeurent discrets, voire opaques. L’association nationale de l’industrie de l’assainissement aux États-Unis (NACWA) a réuni quelques praticiens afin de préparer un guide sur la vision du service de l’eau numérique du futur 2. Quant à eux, les chefs de file de l’industrie ont vite adopté une stratégie numérique, comme DC Water (Washington, D.C.), une organisation gourmande de données, mais qui reconnaît être pauvre en information. Son plus grand défi, pour se transformer en un service d’eau du futur, est de former ses équipes afin qu’elles intègrent les données dans leur travail de tous les jours. LA COMMUNAUTÉ NUMÉRIQUE DE L’EAU La révolution du partage de connaissances dans les services d’eau est en marche. Notre hypothèse est qu’elle reposera sur trois piliers : ! une entraide quotidienne entre les exploitants locaux, régionaux et
internationaux, par les forums, suivant le modèle de la plateforme de collaboration Stack Overflow. Ces forums doivent intégrer non seulement les experts, mais aussi les profils opérationnels comme les exploitants ;
La dichotomie est maintenant que les consommateurs demandent une plus grande transparence de la part de nos services publics, une meilleure efficacité et de meilleurs services, tandis que les services d’eau demeurent discrets, voire opaques. ! Les savoir-faire pratiques, peu ou mal pris en compte dans la
connaissance technique. Les profils opérateurs sont en effet souvent exclus des outils de partage de connaissances ; ! Les données. Beaucoup peuvent être collectées sur chaque
système d’eau et d’assainissement. Lorsqu’elles sont disponibles, ce qui n’est pas encore généralisé, peu de ces données sont exploitées localement, et encore moins sont partagées dans l’industrie, sauf sous l’impulsion des gouvernements.
! un partage fluide et global des données, grâce à une approche
basée sur les contributions des usagers à la création du contenu pour permettre à chaque service de quantifier ses marges de progrès et de détecter les meilleures pratiques, en se comparant avec ses pairs ; ! un développement collaboratif et agile des plateformes SaaS
d’analyse des mégadonnées de pilotage des réseaux, s’appuyant sur les objets connectés, pour mettre en commun les meilleurs processus. L’émergence d’une telle communauté numérique suscite bien sûr des résistances : elle implique en effet une perte de contrôle des organisations sur les professionnels. L’innovation ordinaire, comme le souligne Norbert Alter, suppose une forme de transgression des normes. Les experts de l’eau peuvent y voir une menace pour leur autorité ou, au contraire, une formidable occasion de se positionner à l’avant-garde de l’innovation technologique, pour le plus grand bénéfice de nos services d’eau, de la santé publique et de l’environnement. ■ 1
! Les processus utilisés pour piloter les services d’eau et
d’assainissement. En général, s’ils existent, les outils utilisés pour piloter et maîtriser les systèmes d’eau et d’assainissement sont réalisés à l’unité, indépendamment pour chacune des collectivités. La connaissance en ce domaine reste largement interne à chaque service et peu partagée avec les pairs.
2
Mary Meeker. (2015). Internet Trends 2015 — Code Conference. KPCB. Consulté en ligne : http://www.kpcb.com/blog/2015-internet-trends NACWA. (2017). Envisioning the Digital Utility of the Future. Consulté en ligne : https://www.nacwa.org/docs/default-source/news-publications/WhitePapers/2017-08-01digitalutilityfuture.pdf. Voir aussi FluksAqua. (24 août 2017). Envisioning the Digital Utility of the Future. Consulté en ligne : https://www.fluksaqua.com/en/envisioning-the-digital-utility-ofthe-future/
24 LE MAGAZINE DE L’EAU AU QUÉBEC SOURCE VOL. 14 N O 1 HIVER 2018
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COMMENT PROTÉGER VOTRE INSTALLATION SEPTIQUE DU GEL ?
Christian Vézina Ingénieur Directeur régional Capital-Nationale et Est-du-Québec Ventes et développement stratégique Avizo christian.vezina@avizo.ca
en profondeur. Il en est de même pour la neige déplacée ou soufflée. Dans les cas où des conduites doivent inévitablement passer sous un sentier ou un stationnement, il faut les calorifuger adéquatement.
L
es froids extrêmes que le Québec vit ont sûrement occasionné des maux de tête à certains propriétaires. Des froids intenses sur une longue période et un faible couvert de neige sont propices à occasionner le gel du dispositif d’épuration des eaux usées ou de l’une de ses composantes. Être en mesure d’identifier et de corriger les situations pouvant favoriser le gel est nettement plus facile que de faire face à un système complètement gelé. POURQUOI UNE INSTALLATION SEPTIQUE GÈLE-T-ELLE ? Plusieurs facteurs peuvent être à l’origine du gel d’un dispositif d’épuration des eaux usées. Les causes les plus communes sont décrites ci-dessous. Couvert de neige insuffisant La neige est un excellent isolant, principalement lorsqu’elle est fraîchement tombée. Une couche de 30 cm de neige « folle » contient environ 7 % d’eau et procure un facteur isolant équivalent à 15 cm de laine minérale, soit une résistance thermique d’un facteur R-18. La neige contribue à conserver la chaleur des eaux usées et l’énergie géothermique du sol sous-jacent au dispositif d’infiltration. Un couvert de neige insuffisant permettra donc au froid de descendre en profondeur et de geler certaines composantes du système. Couvert de neige compacté Même si le couvert de neige est important, sa densité doit être prise en considération : un couvert compacté n’aura pas la même capacité isolante que son pendant non compacté. La circulation de véhicules récréatifs, la présence d’un sentier ou le passage d’animaux domestiques au-dessus de l’installation septique compactera la neige et permettra au gel de progresser
Utilisation irrégulière du système Lorsque la propriété est inoccupée pendant une longue période en hiver, l’absence d’eaux usées alimentant l’installation septique provoquera un refroidissement de la masse d’eau dans la fosse septique, ce qui peut aller jusqu’au gel. La même problématique peut surgir lorsqu’un faible volume d’eaux usées est produit lors de courts séjours. Cette utilisation occasionnelle ou partielle de la propriété ne générera pas suffisamment d’énergie thermique pour maintenir une température au-dessus du point de congélation. Fuite d’un accessoire de plomberie Une robinetterie ou une toilette qui fuit produira un filet d’eau qui s’écoulera lentement vers la fosse septique. Si la conduite d’amenée est mal protégée contre le gel, le film d’eau refroidira rapidement et sera propice au gel. Cette formation de lames de glace successives pourra aboutir à une obstruction complète. Drainage inadéquat d’une conduite C’est le problème de gel le plus fréquemment rencontré. Conduite d’amenée, conduite de refoulement ou conduite de distribution : si leur drainage est défaillant, l’eau s’accumulera et créera un risque de gel. Le mauvais drainage découle habituellement d’une pente insuffisante ou inversée, ou encore d’une dépression due à une mauvaise préparation de l’assise, de débris de construction ou d’un poste de pompage non purgé, entre autres. Introduction d’air froid dans le système Toute installation septique doit être raccordée à un évent (l’évent principal de la plomberie de la résidence ou un évent autonome). Si par mégarde un couvercle, une bouche d’accès ou un regard est ouvert à l’atmosphère, de l’air glacial entrera et refroidira systématiquement toutes les composantes raccordées à l’évent. QUOI FAIRE ET NE PAS FAIRE EN CAS DE GEL ? Dès que vous constatez un problème de gel, appelez un professionnel de l’industrie (consultant, installateur ou pompeur). Il pourra vous guider dans la recherche d’une solution ou intervenir avec des équipements appropriés.
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Il est possible de déglacer une conduite à l’aide d’une génératrice de vapeur ou d’une unité à haute pression alimentée en eau chaude. Une inspection avec caméra sera nécessaire pour localiser la zone gelée. Ensuite, un câble chauffant pourrait être ajouté. Si toutefois le problème est au niveau du dispositif d’infiltration, il faudra attendre au printemps pour intervenir. Dans ce cas extrême, la fosse septique sera utilisée comme une fosse de rétention et devra être vidangée au besoin. Évidemment, une consommation en eau réduite à son minimum pourra diminuer les frais de pompage et de disposition. Ce que vous ne devez surtout pas faire : ! NE PAS ajouter d’antigel, de déglaçant (sel ou saumure) ou tout autre additif pour fosse septique ; ! NE PAS pomper les eaux usées directement dans l’environnement ; ! NE PAS allumer un feu au-dessus des composantes pour essayer de les dégeler ; ! NE PAS faire couler continuellement l’eau chaude pour tenter de déglacer l’installation. COMMENT PRÉVENIR CE GEL ? Plusieurs interventions toutes simples peuvent être mises en place pour prévenir le gel. Voici en vrac quelques recommandations :
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" Aussi étrange que cela puisse paraître, il ne faut pas lésiner sur l’usage d’eau – la plus chaude possible, de surcroît. L’augmentation de la consommation d’eau chaude permettra de maintenir une température suffisamment élevée dans la fosse septique pour éviter que son contenu gèle. Favorisez des bains chauds plutôt qu’une douche rapide, répartissez les brassées de lessive sur plusieurs jours, utilisez le lave-vaisselle régulièrement. Évidemment, ces pratiques sont valides uniquement pour les périodes de froid intense. Cependant, il NE faut PAS laisser couler un filet d’eau constant, car vous risqueriez de surcharger hydrauliquement l’installation septique. " Si vous prévoyez vous absenter pour une longue période, demandez à un ami ou à un voisin d’occuper votre résidence pour générer des eaux usées. Si c’est impossible, faites vidanger la fosse septique pour éviter que son contenu gèle.
« Autour du monde en famille sur un voilier » Conférence par Claire Roberge & Guy Lavoie du projet Balthazar
Hommage aux
" Déposez 20 à 30 cm de paillis au-dessus des conduites, de la fosse septique et de l’élément épurateur afin de procurer une couche isolante supplémentaire. Ce paillis peut être composé de paille, de branches et de feuilles ou de copeaux qui ne se compacteront pas et resteront en place.
" Faites réparer tout accessoire de plomberie qui fuit dans la maison pour éviter la formation de glace dans la tuyauterie extérieure. " Évitez toute circulation au-dessus des composantes de l’installation pour ne pas compacter la neige. Ajoutez des clôtures à neige afin de l’accumuler aux endroits appropriés.
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" Assurez-vous que tous les couvercles, la bouche de nettoyage et les regards sont fermés pour éviter l’introduction d’air froid. " Lors de la construction d’une nouvelle installation septique, ajoutez de l’isolant rigide sur les conduites d’amenée, dans les cheminées d’accès, ainsi que sur le dessus et les côtés de la fosse septique et des accessoires en béton. Une installation septique qui gèle peut être un vrai cauchemar à gérer et onéreux à résoudre. Avec quelques interventions nécessitant peu d’investissement et d’effort, vous pourrez vous éviter bien des soucis. ■
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