AUTOMNE 2011, vol. 7 no 2
ENTREVUE avec
Stéphanie
Myre RÉSEAU environnement au cœur de l’action
Convention de la poste-publications no 41122591
La station de raffinement du XXIe siècle : la prochaine (r)évolution du traitement des eaux usées Choisir des compteurs conformes aux normes ISO ou AWWA ? Les flocs magnétiques à la rescousse
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Automne 2011, vol. 7 no 2
sommaire
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Stéphanie
Myre
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« La présence de RÉSEAU en région, grâce aux vice-présidences régionales, est très active et dynamique. Et nous avons un réseau de bénévoles extrêmement fort. Quand je constate l’énergie et le nombre d’heures consacrées pour faire avancer la cause de l’environnement au Québec, je sens tout le poids des responsabilités que l’on m’a confiées et je me dis : « Il faut vraiment faire avancer les dossiers. » Un des buts de RÉSEAU, c’est d’agir comme catalyseur, de stimuler les choses autant dans les régions que dans les grands centres. » — Stéphanie Myre
LE JURIDIQUE LES AMIS DE SOURCE
28 ONSS LES B T 29 A T N C CO
L’ E N V E R S D U D É C O R
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EAUX USÉES LES FLO CS MAG NÉTI Q U ES À L A RESCO USSE SUR LE RADAR L A STATI O N D E R AFFI N EM ENT D U X XI E SIÈCLE : L A PRO CHAI N E (R)ÉVO LUTI O N D U TR AITEM ENT D ES EAUX USÉES INSTRUMENTATION LE FLU O RU RE ET SES MÉTH O D ES D’ANALYSE ASSAINISSEMENT DÉCENTRALISÉ LES U LTR ASO NS : CU RE CO NTRE LES ALG U ES ET LES CYAN O BACTÉRI ES TARIFICATION CH O ISI R D ES CO M PTEU RS CO N FO RM ES AUX N O RM ES ISO O U AWWA ?
Éditeur et rédacteur en chef : André Dumouchel adumouchel@maya.cc Chroniqueurs : John Cigana Marc-André Desjardins Amélie Gabelier France Gauvreau Jean-Claude Lauret Christian Vézina
Direction artistique : MAYA communication et marketing Designer graphique : S’AMI graphie (Syma) Photos de la page couverture et de l’Entrevue : Sébastien Arbour www.arbourphoto.com Révision linguistique : Annie Talbot
Coordination des ventes : Grégory Pratte Tél. : 450 508-6959 gpratte@maya.cc Abonnement et administration : MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère (QC) J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 info@maya.cc www.maya.cc
Impression : Carpe diem
Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé.
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Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 7 NO 2 AUTOMNE 2011
© Tous droits réservés. Droits d’auteur et droits de reproduction : t o u t e d e m a n d e d e re p ro d u c t i o n d o i t ê t re a c h e m i n é e à M AYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine S O U R C E re c o m m a n d e c e s p ro d u i t s e t s e r v i c e s . C o n v e n t i o n d e l a p o s t e - p u b l i c a t i o n s n o 4 1 1 2 2 5 9 1 . Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1e trimestre 2005. ISSN 1712-9125. Le magazine SOURCE est publié 3 fois l’an.
ÉDITORIAL adumouchel@maya.cc
André Dumouchel
La bombe orange
Lundi matin, 22 août, date butoir afin de pondre cet éditorial. Syndrome de la page blanche annoncé depuis quelques jours déjà ; j’ignore encore sur quoi portera mon texte. Manque d’inspiration, blues de fin d’été, va savoir... Il y a bien l’excellent texte de John Cigana qui m’inspire quelques lignes, mais pour être honnête, les mots ne se bousculent pas. J’ai plutôt davantage envie d’écrire avec mon cœur, avec mes tripes, et c’est bien pourquoi la page est toujours blanche en ce lundi ; rien n’a particulièrement attiré mon attention dernièrement. Et puis la bombe : Jack Layton est mort.
Comme mes amis le savent, je suis passionné par la politique. Je ne milite pour aucun parti, pas plus que j’essaie de convertir qui que ce soit. Bon d’accord, parfois, à l’occasion, je me laisse emporter, mais jamais en public, seulement en privé, avec mes amis. Mais ici, il ne s’agit pas de savoir si je suis orange, bleu, vert, rouge ou tout autre couleur de l’arc-en-ciel, mais plutôt de partager avec vous un coup de cœur qui va bien au-delà des allégeances à un parti politique ou une idéologie. Je veux vous parler de sa lettre d’adieux et plus particulièrement du dernier passage : « … gardez en tête qu’en travaillant ensemble, nous pouvons avoir un meilleur pays, un pays plus juste et équitable. Ne laissez personne vous dire que ce n’est pas possible. Mes amis, l’amour est cent fois meilleur que la haine. L’espoir est meilleur que la peur. L’optimisme est meilleur que le désespoir. Alors aimons, gardons espoir et restons optimistes. Et nous changerons le monde. » Dans cette lettre empreinte de sagesse, on sent sa sérénité, son désir de voir les gens se respecter et de travailler ensemble à quelque chose de plus grand que soi. En cette ère de cynisme à l’égard de tout ce qui touche la politique, avouons que cela fait du bien à lire. Était-il un saint ? Bien sûr que non. Mais à n’en pas douter, le bon Jack a redonné espoir aux Québécois et aux Canadiens, ne serait-ce que l’instant d’un soir de mai en réalisant ce que personne ne croyait possible. Et à ceux qui me diront qu’un homme seul ne peut faire ce qu’une équipe solide et aguerrie peut réaliser, je vous inviterai simplement à penser à messieurs Harper, Ignatieff et Duceppe qui
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disposaient tous trois d’une machine électorale bien rodée. Des machines qui, rappelons-le, ont toutes rencontré plusieurs poteaux sur leur route. Mais là n’est pas le but de mon propos. Ce que je veux souligner, c’est son désir de mettre l’espoir et l’optimisme à l’avant-plan. Il écrit que « l’amour est cent fois meilleur que la haine », que nous devons travailler ensemble à un pays meilleur. Ce sont des mots qui m’interpellent, qui me plaisent énormément, et qui selon moi devraient être utilisés et conjugués à tous les temps, dans nos vies professionnelles comme personnelles, et pourquoi pas par tous les partis politiques... Ce sont aussi des mots qu’a utilisés notre interviewée lors de notre entretien. La nouvelle PDG de RÉSEAU environnement a ce désir de rassembler les gens de l’industrie autour d’une même table. Elle ne souhaite pas tirer la couverte de son côté; elle souhaite plutôt réunir les différents acteurs du milieu pour qu’ils puissent travailler ensemble à ce que cette industrie prenne la place qu’elle mérite dans notre société. Bien sûr, elle n’y arrivera pas seule. Elle aura besoin d’aide. Mais si, de notre côté, tous ensemble, nous lui donnions un coup de main ? Pour paraphraser Jack, en travaillant ensemble, nous aurons une meilleure industrie… Repose en paix, Jack.
Du nouveau Un petit mot sur les nouveautés qui s’en viennent de notre côté. Tout d’abord, vous constaterez que le mystère s’est emparé de la page 13 de votre magazine favori. Je vous invite à la consulter et à participer en grand nombre. Aussi, le magazine SOURCE se modernisera sous peu en offrant l’envoi électronique de sa publication à ses abonnés. Surveillez votre boîte de courrier électronique ou visitez notre site Web pour en faire la demande. En terminant, nous aurons un automne rempli de surprises avec l’annonce de nouveaux projets des plus intéressants. Suivez-nous sur Facebook et Twitter pour être les premiers informés ! I
tête-à-tête
Stéphanie
Myre
RÉSEAU environnement au cœur de l’action
Entrevue réalisée par André Dumouchel
AVOCATE DE FORMATION, STÉPHANIE MYRE EST DEPUIS PEU LA NOUVELLE PRÉSIDENTE-DIRECTRICE GÉNÉRALE DE L’ORGANISME RÉSEAU ENVIRONNEMENT. SOUS SON AIR ANGÉLIQUE SE CACHE UNE FEMME SOLIDE ET CONFIANTE PRÊTE À RELEVER LES NOMBREUX DÉFIS QUE PRÉSENTE LA DIRECTION DE CETTE IMPORTANTE ASSOCIATION ENVIRONNEMENTALE. FERMEMENT CONVAINCUE DE LA VALEUR DE LA NÉGOCIATION PRAGMATIQUE, CETTE GESTIONNAIRE CHEVRONNÉE PRIVILÉGIE LE TRAVAIL D’ÉQUIPE ET ACCORDE UNE PLACE PRÉPONDÉRANTE AUX IDÉES COMME À L’OPINION DE SES COLLÈGUES. Q UEL A ÉTÉ SON CHEMINEMENT ? COMMENT ENTEND-ELLE POSITIONNER RÉSEAU ENVIRONNEMENT ? Q UELS MANDATS LUI A-T-ON CONFIÉS ? LE MAGAZINE SOURCE L’A RENCONTRÉE POUR VOUS.
Mme Myre, où êtes-vous née ? À Montréal. Par la suite, nous avons déménagé. Comme mes parents ne voulaient pas me déraciner, ils ont attendu que je termine ma 6e année avant d’emménager à Laval, dans le quartier Duvernay. Ils y habitent toujours d’ailleurs. Combien de frères et sœurs avez-vous ? J’ai une grande sœur de cinq ans mon aînée. Quelles étaient les professions de vos parents ? Mon père était ingénieur en cryogénie ; il travaillait pour Gaz Métro. Il était chef de 8
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l’exploitation de l’usine de liquéfaction dans l’est de Montréal. Ma mère a travaillé pour le Mouvement Desjardins. Et comme ce sont des personnes très actives, ils ont trouvé très difficile de prendre leur retraite ; particulièrement mon père qui l’a prise trois fois ! Que fait votre sœur ? Elle est répartitrice au service d’urgence, au bureau de Québec de Gaz Métro. Nous sommes tous issus de la grande famille Gaz Métro. Quel a été votre parcours scolaire ? J’ai fréquenté le Collège Regina Assumpta,
chez les bonnes sœurs, car mes parents accordaient énormément d’importance à la qualité de l’éducation. Par principe, comme toute bonne adolescente, j’ai voulu m’opposer à ce choix, mais je dois avouer que j’ai adoré mon expérience. J’ai beaucoup aimé fréquenter une école de filles au secondaire sans pour autant être contre l’enseignement mixte, bien au contraire. Mon fils va d’ailleurs dans une école mixte. Par la suite, j’ai fait mes études collégiales en sciences de la santé au Collège de Bois-de-Boulogne. C’est arrivé à l’université que je me suis rendu compte de la qualité de l’enseignement que j’avais reçu au secondaire. Pour les religieuses,
tête-à-tête la place qu’allaient occuper les femmes dans la société de demain était très importante. Je suis donc sortie de Regina Assumpta très inspirée, des projets plein la tête, avec une grande volonté de dépassement. Qu’est-ce qui vous a amenée au droit ? Au cégep, j’ai suivi un cours en droit des affaires et j’ai eu un véritable coup de cœur pour le droit. J’avais un prof extraordinaire, et là j’ai su que c’était ce que je voulais recevoir comme formation. Lorsque vous étiez petite, que vouliez-vous faire plus tard ? Je voulais être médecin. Cela dit, j’ai constaté qu’il arrive que des gens choisissent de faire leur médecine sur le tard et je dois avouer que c’est encore présent dans mes pensées… À quelle université avez-vous étudié ? À l’Université de Sherbrooke. J’ai adoré mes années à Sherbrooke. Des classes à l’échelle humaine qui permettent de développer un lien très fort entre les professeurs et les étudiants. J’ai eu le bonheur d’avoir des professeurs qui ne calculaient pas leur temps et qui étaient disponibles. De plus, la vie sociale et les comités étaient nombreux à Sherbrooke. Et comme j’ai toujours aimé organiser des choses, j’ai vraiment vécu de beaux moments là-bas. Où avez-vous fait votre stage ? Chez Bélanger Sauvé. J’ai davantage travaillé du côté public, en droit municipal, en droit de l’environnement et en droit du travail. À la fin de mon stage, c’était très clair pour moi que je ne voulais pas travailler dans un grand bureau, car l’organisation du travail y est extrêmement compartimentée. Je ne voulais pas passer mon temps à faire des requêtes et espérer un jour devenir associée. Je voyais plus grand que ça, à l’époque. Alors, j’ai ouvert mon propre bureau ; nous étions quatre avocats associés. Par la suite, je suis tombée enceinte de mon premier enfant. Mon conjoint étant lui aussi en affaires, j’ai décidé de chercher un emploi avec un horaire plus régulier. J’ai donc vendu mes parts du cabinet et je suis devenue conseillère chez Gaz Métro. Rapidement, j’ai manifesté mon désir de faire de la gestion de ressources humaines. J’ai été chanceuse, car mon désir a été entendu. Sur place, j’ai eu un mentor extraordinaire, Jean-Pierre Noël. Il m’a offert un poste de chef de service en environnement. J’ai eu ma première équipe multidisciplinaire. Une formidable expérience ! J’ai appris qu’à plusieurs, surtout dans une équipe multidisciplinaire, on atteint toujours un résultat bonifié. Aujourd’hui encore, j’applique ce principe. Je suis quelqu’un de très ouvert sur les autres, sur les idées des autres. Par la suite, j’ai eu le mandat de chef de service aux affaires réglementaires et à l’environnement ; j’avais à ma charge une équipe d’une douzaine de personnes. Nous avions entre autres à gérer les dossiers d’audits devant la Régie de l’énergie. Nous procédions par processus d’entente négociée. Autour de la table étaient assis des intervenants de tous les horizons : de grands consommateurs industriels de gaz, des groupes environnementaux, des groupes de consommateurs, des transporteurs de gaz et Hydro-Québec. Il fallait dès lors s’assurer de trouver un consensus. Très souvent, nous arrivions à des résultats très positifs. Pourquoi avoir quitté Gaz Métro ? Beaucoup de gens m’ont trouvée folle de démissionner. Je faisais partie de l’équipe de relève, c’est-à-dire l’équipe de personnes pressenties comme futurs dirigeants. J’étais sur une belle lancée. Mais j’ai eu de sérieux ennuis de santé en 2006. À l’époque, je travaillais beaucoup, je ne voyais plus mes enfants grandir. Cette nouvelle concernant ma santé m’a profondément bouleversée. Par contre, je ne voulais pas laisser tomber mon équipe chez Gaz Métro. Je ne voulais pas prendre un congé de maladie, je ne voulais pas que l’on m’attende. J’avais besoin de toute mon énergie pour me guérir. J’ai donc pris la décision de donner ma démission et j’en ai profité pour réviser mon échelle de valeurs. Je me trouve chanceuse, car ça m’est arrivé tôt dans la vie ; j’ai donc pu rectifier certaines choses. J’ai cessé de travailler pendant presque un an. J’ai ensuite été approchée par un grand promoteur réalisant des projets LEED, Neighborhood. De quoi s’agissait-il ? Au départ, j’agissais comme avocate-conseil, puis j’ai été appelée à faire de la gestion au sens beaucoup plus large, notamment dans le projet du Faubourg Boisbriand. Quand tu fais de la gestion immobilière, tu t’impliques dans tous les aspects du projet. J’ai appris à la vitesse grand V. J’ai travaillé sur ce projet pendant presque Le magazine de l’eau au québec SOURCE VOL. 7 NO 2 AUTOMNE 2011
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quatre ans et demi. Mais ce que j’aime – l’aspect négociation où le principe gagnantgagnant est la pierre d’assise – ne se retrouvait pas dans ce type d’environnement. La construction, c’est un peu la loi de la jungle. J’ai ensuite reçu une proposition de RÉSEAU environnement. Comment vous a-t-on approchée ? J’ai reçu un appel de Mustapha Ouyed, président du conseil d’administration, avec qui j’avais eu des liens professionnels antérieurement. Il m’a demandé si j’étais intéressée et m’a invitée à me soumettre au processus de sélection. Aviez-vous déjà entendu parler de RÉSEAU environnement auparavant ? Oui. Gaz Métro est membre de RÉSEAU depuis de nombreuses années. L’idée de travailler chez RÉSEAU vous avait-elle déjà effleuré l’esprit ? Y travailler, non, mais j’ai toujours considéré RÉSEAU comme un organisme extrêmement dynamique. Avez-vous reçu un mandat particulier à l’occasion de votre nomination ? Je me sens privilégiée d’arriver à l’aube du 50 e anniversaire de RÉSEAU. L’organisme a toujours porté un soin jaloux à l’intégrité et à la qualité des propos lorsqu’elle dépose un mémoire, par exemple. J’ai évidemment eu le mandat de continuer dans cette voie-là. D’abord, on m’a confié l’équipe de RÉSEAU à titre de gestionnaire de ressources humaines. Avec une équipe géniale et bourrée de talents, on m’a demandé d’optimiser les produits et services offerts de RÉSEAU afin de mieux répondre aux différents besoins des membres. Pour Réseau, le contexte a beaucoup changé. Nous devons nous pencher cet automne sur des alliances stratégiques avec d’autres joueurs, toujours dans l’optique de mieux desservir nos membres. Parlant de l’offre de RÉSEAU environnement, quelles sont ses principales activités ? Nous agissons principalement dans quatre sphères d’intérêt : eau, air et changements climatiques, sol et eaux souterraines et matières résiduelles. Étant une fervente défenderesse de l’approche holistique, de l’approche intégrée, j’ai été charmée par les différents champs d’expertise de RÉSEAU. L’environnement, c’est un grand tout : ce que l’on fait dans un champ de pratique a nécessairement des impacts dans un autre et vice versa. Nous suivons les différents projets de lois et de règlements. Nous organisons également des colloques scientifiques et techniques en plus de nos deux événements plus connus et présentés en alternance : Le Salon des TEQ et AMERICANA. Le Salon des TEQ se tiendra à Québec en mars 2012. Ces événements visent notamment à faire connaître les avancées technologiques et scientifiques et à faciliter le réseautage pour faire évoluer la pensée et les idées. Ils comportent également un volet jumelage d’entreprises, des rencontres d’affaires ainsi qu’un volet conférences. Le magazine de l’eau au québec SOURCE VOL. 7 NO 2 AUTOMNE 2011
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tête-à-tête RÉSEAU devrait-il jouer un rôle de rassembleur au sein de l’industrie ? Je pense que l’on joue déjà un rôle de rassembleur. Les membres de RÉSEAU proviennent de divers horizons : municipalités, industrie, ingénieurs, etc. Un des beaux mandats que j’ai reçus, c’est de voir comment bonifier tout ça. La présence de RÉSEAU en région, grâce aux vice-présidences régionales, est très active et dynamique. Et nous avons un réseau de bénévoles extrêmement fort. Quand je constate l’énergie et le nombre d’heures consacrées pour faire avancer la cause de l’environnement au Québec, je sens tout le poids des responsabilités que l’on m’a confiées et je me dis : « Il faut vraiment faire avancer les dossiers. » Un des buts de RÉSEAU, c’est d’agir comme catalyseur, de stimuler les choses autant dans les régions que dans les grands centres. Comment fonctionne RÉSEAU en ce qui concerne son financement ? Une des beautés de RÉSEAU, c’est que l’on ne dépend pas exclusivement de l’adhésion des membres. C’est un organisme sans but lucratif, donc des activités bénéficiaires viennent financer des activités qui ne le sont pas. Combien de membres compte RÉSEAU Environnement ? Environ 2000 membres, tant individuels que corporatifs. Quelle est la composition du membership ? Près de 200 municipalités, 400 entreprises, plusieurs ministères, en plus des membres individuels. Quelle est l’approche de RÉSEAU dans les dossiers de la gestion de l’eau ? Tout d’abord, il faut savoir que nous sommes la section québécoise de
l’American Water Works Association (AWWA), en plus d’être membre de la Water Environment Federation (WEF) et d’être en lien avec nos alter ego canadiens. Cela nous permet d’être bien au fait de ce qui se passe. Nous sommes aussi très près des préoccupations des municipalités en matière de gestion de l’eau. Cela dit, nous tentons d’avoir une approche intégrée qui évite le cloisonnement des dossiers secteur par secteur. Quels sont les programmes de l’organisme destinés aux municipalités ? Nos plus importants programmes en matière de gestion de l’eau sont le Programme d’excellence en eau potable ainsi que le Programme d’économie d’eau potable (PEEP). Nous avons également plusieurs comités techniques qui suivent la réglementation québécoise, rédigent des mémoires et préparent la prise de position de RÉSEAU sur les différentes problématiques de l’industrie. Les sujets chauds comme la redevance exigible pour l’utilisation de l’eau, la Stratégie québécoise d’économie d’eau potable, l’approche pancanadienne sur la gestion des biosolides issus des boues d’épuration et l’assainissement décentralisé en sont de bons exemples. En quoi consiste le PEEP ? Il s’agit d’un partenariat avec les municipalités membres du programme afin de sensibiliser le grand public à l’économie de l’eau potable. Cette année, le PEEP en était à sa 35e édition. Pour l’occasion, nous avons introduit le concept de l’empreinte de l’eau, qui s’est révélé un franc succès tout comme l’est la Journée compte-gouttes qui en est à sa troisième édition. La nouvelle Stratégie québécoise d’économie d’eau potable aura-t-elle un impact sur le PEEP ? Assurément, et c’est pourquoi nous voulons nous positionner de façon à pouvoir accompagner efficacement les municipalités et leurs ressources déjà en place. Quelles sont les grandes lignes du Programme d’excellence en eau potable ? Il s’agit d’un programme initié par l’AWWA et adapté par RÉSEAU environnement visant à accompagner les municipalités dans leurs pratiques de gestion de l’eau potable. C’est un programme résolument technique qui consiste en quelque sorte à mettre en place les meilleures pratiques dans les usines de filtration. Quels sont les projets de RÉSEAU pour les prochains mois ? Nous travaillerons notamment à un guide portant sur la gestion des surverses en collaboration avec le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire et sur la traduction du manuel M-37 de l’AWWA présentant les meilleures pratiques de coagulation et de filtration utilisées dans le traitement de l’eau. Nous tiendrons aussi notre rendez-vous automnal annuel les 26 et 27 septembre. Cette année, l’atelier sur l’eau potable et le symposium sur les eaux usées sera jumelé à la conférence canadienne sur les biosolides et les résidus. Nous aurons donc un automne complet et très chargé ! Si on pouvait prédire l’avenir, de quoi aurait l’air RÉSEAU environnement dans 20 ans ? J’espère que RÉSEAU sera à la fine pointe des connaissances technologiques et scientifiques afin d’être toujours aussi rassembleur. Il y a en ce moment des domaines peu exploités, notamment la biodiversité, où il serait fort pertinent que RÉSEAU garde un œil très attentif sur ce qui se passe. J’ose espérer que dans 20 ans, RÉSEAU sera encore plus loin, avec encore plus de spécialistes autour de la table, qu’il sera encore un incontournable de l’environnement au Québec. Est-ce que Stéphanie Myre en sera encore la PDG ? Je l’ignore. Je crois qu’il est très sain pour un organisme comme RÉSEAU environnement de connaître des changements de direction tous les cinq ou sept ans. Pour évoluer, il faut travailler différents aspects d’un organisme. Il ne faut pas se caler dans ses zones de confort, mais aller plus loin. Ce dont RÉSEAU a besoin en ce moment ne sera pas nécessairement ce
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dont il aura besoin dans cinq ou sept ans. Mais évidemment, cette décision ne m’appartient pas, elle appartient au conseil de direction, au comité exécutif. C’est sûr que si j’ai encore quelque chose à apporter à RÉSEAU à ce moment-là et que je sens que je me renouvelle et que je suis capable de faire avancer les choses, je le ferai avec plaisir. Quels sont les avantages d’être membre de RÉSEAU environnement ? Nous avons accès à beaucoup d’informations privilégiées et stratégiques sur l’environnement. Des informations qui pourraient prendre des semaines d’analyse à nos participants sont synthétisées de façon efficace et digestible en une journée ou même en une demi-journée. Lorsque nos membres sortent d’un symposium, d’une journée technique ou d’un colloque, ils ont acquis de nouvelles connaissances. Mais on peut assister à ces journées ou colloques sans être membre… Effectivement, c’est ouvert à tous, mais nous offrons des tarifs réduits à nos membres. En plus, ces derniers reçoivent toutes les deux semaines un bulletin
d’information appelé Les Environs, qui couvre l’actualité environnementale au Québec et ailleurs. Les membres peuvent également recevoir VECTEUR environnement, le magazine de RÉSEAU. Et évidemment, ils ont un accès privilégié aux comités techniques. Nous jouissons d’une excellente crédibilité, nous avons fait preuve de beaucoup d’objectivité et d’intégrité au cours de l’histoire de RÉSEAU. Nous avons une voix qui se fait très bien entendre des différentes autorités décisionnelles du Québec. Comment comptez-vous souligner les 50 ans de RÉSEAU environnement ? Beaucoup de surprises sont prévues pour le 50e anniversaire. Nous voulons notamment rendre hommage aux pionniers et au grand nombre de bénévoles qui n’ont pas compté le temps consacré pour l’avancement de RÉSEAU environnement. Des événements spéciaux seront organisés, notamment pour dire merci à nos membres. Nous voulons adopter un positionnement stratégique afin de faire connaître davantage RÉSEAU environnement. Allez-vous publier un calendrier des activités ? Oui, il y a un comité pour souligner le 50e anniversaire qui a été formé. Nous avons commencé à travailler là-dessus et ça commence en 2012 ! Mme Myre, merci beaucoup. I
On LA cuisine pour vous! souvent, mais parfois parce que c’est moins compliqué avec les enfants, je prends ma voiture. Votre film favori ? Forrest Gump. Votre acteur ou actrice préféré ? Claude Legault. Chanteur, chanteuse ou groupe préféré ? J’aime bien Alanis Morissette, Jack Johnson également. J’écoute Sarah Vaughan, j’ai des goûts éclectiques. J’aime beaucoup les vieilles chansons. J’ai aussi un faible pour Jacques Brel, le chanteur préféré de ma mère. Vos actions quotidiennes sont-elles conséquentes sur le plan environnemental ? Oui, mais ce n’est pas toujours facile. Au niveau des transports, notamment. J’aurais avantage à prendre les transports en commun plus 14
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Buvez-vous l’eau du robinet à la maison et au travail ? Oui. Nommez-moi une action peu commune que vous posez ? Je minute mes douches. Et j’essaie de limiter les douches de mon fils. Est-ce qu’être une femme dans un monde d’homme est un handicap ? Ça peut être à la fois un handicap et une plusvalue. Ça dépend comment on l’utilise, mais il faut être conscient que ça ne coule pas de source. Je trouve ce sujet-là très délicat. Pourquoi ? Dans un milieu progressiste comme l’environnement, ça peut encore aller. Mais dans un monde plus traditionnel, comme la
construction, il faut que tu te battes davantage. À la fin de la journée, le résultat sera là, mais l’effort consenti pour surmonter les préjugés aura été plus important. Est-ce qu’avoir l’air jeune constitue aussi un handicap dans votre domaine ? Oui, j’ai l’air plus jeune que mon âge et je me le fais dire constamment. Je suis un peu partagée. En tant que femme, j’aime bien avoir l’air plus jeune, mais sur le plan professionnel, il faut travailler fort pour faire tomber les préjugés. Il ne faut pas faire fi des préjugés ; il y en a. Je dois rappeler aux nouveaux intervenants que je rencontre que je suis la somme de mes expériences professionnelles passées. Que pensez-vous des « blagues de blondes » ? Il y a une époque où je les détestais. Maintenant, je pare les coups et j’ai personnellement un excellent répertoire.
tête-à-tête
On LA cuisine pour vous! Si vous pouviez faire un choix de carrière différent, quel serait-il ? Je ne changerais pas grand-chose, j’ai un parcours très atypique. J’ai vraiment l’impression d’être là où je dois être. Je ne dis pas que, par plaisir, je n’irais pas un jour combler mon rêve de faire ma médecine. Quel est le dernier livre que vous avez lu ? L’énigme du retour, de Dany Laferrière. Un livre plein de poésie, c’est d’une beauté incroyable ! En général, je lis plusieurs livres à la fois. Quel est le seul livre que vous apporteriez sur une île déserte ? Je ne suivrais pas la consigne, j’en apporterais plus qu’un. Mais si je devais choisir, ce serait Le Prophète, de Khalil Gibran. Pourriez-vous me nommer un endroit où vous ne voudriez pas vivre ? Au pied d’un volcan. Cultivez-vous un intérêt pour la politique ? Oui. Au point d’en faire ? Peut-être un jour. Parce que pour moi la proximité des gens est extrêmement importante, probablement que j’en ferais au niveau municipal. Quoique j’aime bien l’aspect en Chambre ou à l’Assemblée nationale. La politique, c’est un bel exercice démocratique et on aurait intérêt à s’y intéresser davantage afin de pouvoir exercer une influence. Je trouve dommage qu’en général les Québécois ne soient pas très politisés. Quelle a été votre plus grande épreuve professionnelle ? La première fois où j’ai eu à congédier quelqu’un. Ça s’est tout de même bien passé. J’avais lu sur le sujet. Quand on veut la paix, on se prépare pour la guerre. C’est un autre livre que j’apporterais sur une île : L’Art de la guerre, de Sun Tzu. Vous considérez-vous encore comme une femme de carrière ? Mes objectifs ne sont plus les mêmes. J’ai toujours et encore un grand besoin de m’épanouir, d’aller plus loin et de me développer, mais aujourd’hui de façon plus holistique, c’est-à-dire autant dans ma vie professionnelle que dans ma vie en général. Avant, je misais beaucoup plus sur ma carrière pour cela. Quelle est votre plus grande réussite professionnelle ? Les processus d’ententes négociées auxquels j’ai participé. Je suis fière également des liens que j’ai réussi à tisser avec les gens des différentes équipes avec qui j’ai travaillé. Je crois qu’en tant que gestionnaire, on a un grand impact sur le quotidien des autres êtres humains avec qui on travaille. Et je me fais un point d’honneur de toujours rester consciente de ça afin de prendre des décisions cohérentes, conséquentes et extrêmement respectueuses de l’autre. Selon moi, la plupart des gens, et surtout dans le milieu professionnel, ne sont pas conscients de tout le potentiel qu’ils ont. Et c’est pourquoi j’aime beaucoup accompagner les gens dans cet essor professionnel, dans le fait de repousser les limites, comme on l’a fait pour moi. J’aime beaucoup coacher des gens et voir dans leurs yeux l’étincelle quand ils ont enfin réussi quelque chose qu’ils croyaient impossible six mois auparavant. Vous aimeriez donc aussi jouer le rôle de mentor ? Oui, je le fais indirectement. Prochainement, j’aimerais m’inscrire dans un programme offert par le Barreau où on est appelé à jouer un rôle de mentorat. I Le magazine de l’eau au québec SOURCE VOL. 7 NO 2 AUTOMNE 2011
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EAUX USÉES
LES FLOCS MAGNÉTIQUES À LA RESCOUSSE Marc-André Desjardins ing., Ph.D. vice-président, division Environnement AXOR Experts-Conseils inc. mdesjardins@axor.com
n matière de traitement des eaux usées par boues activées, il est bien connu que la qualité des flocs biologiques exerce une influence majeure sur le rendement épuratoire du procédé. Plus les flocs bactériens sont denses et bien constitués, mieux ils décanteront dans les décanteurs secondaires, assurant ainsi un effluent clarifié d’une qualité optimale. Inversement, si les flocs bactériens sont légers et mal définis, la séparation solide/liquide dans les décanteurs secondaires sera moins rapide et l’effluent de moins bonne qualité.
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La mise en place des conditions optimales favorisant la formation de flocs biologiques qui décantent de façon adéquate dans un procédé de boues activées n’est pas toujours facile et demande une bonne maîtrise du procédé de la part de l’opérateur qui doit composer avec les particularités des ouvrages existants. Si une augmentation de la capacité des ouvrages est envisagée, il faut vérifier que ces conditions optimales pourront être maintenues tout en s’assurant que le volume des bassins d’aération sera adéquat pour les différentes conditions de débits et charges des eaux usées. La capacité des décanteurs secondaires et des pompes de recirculation des boues doit également être vérifiée et augmentée
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au besoin. Selon l’importance des nouveaux débits et charges à traiter, le coût des modifications requises peut rapidement devenir important. En outre, si les exigences de rejet à la sortie de la station d’épuration sont resserrées, ceci peut également avoir un impact notable sur le coût des travaux à faire.
Dans certains cas, l’espace pour agrandir la station d’épuration est très limité, ce qui restreint de façon importante les solutions pouvant être considérées. Agrandir « par en dedans » L’espace disponible pour accroître la capacité des ouvrages constitue également une contrainte majeure. Dans certains cas, l’espace pour agrandir la station d’épuration est très limité, ce qui restreint de façon importante les solutions pouvant être considérées. Heureusement, il existe maintenant des technologies applicables aux boues activées et qui permettent effectivement d’agrandir la station « par en dedans ». Parmi ces technologies, il y a lieu de mentionner le procédé BioMag développé par Cambridge Water Technology (CWT).
La solution : lester les flocs La technologie BioMag consiste à ajouter des particules de magnétite de l’ordre de 10 µm dans la liqueur mixte d’un procédé
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LES FLOCS MAG NÉTIQU ES À LA RESCOUSSE
PROBLÈMES D’ODEUR
DANS VOS REGARDS SANITAIRES, STATIONS DE POMPAGE, STATIONS D’ÉPURATION DRAGAGE DES ÉTANGS AÉRÉS ? Plusieurs choix sʼoffrent à vous : G le système de brumisation pour
conduites de ventilation G unités autonomes de neutralisation des odeurs offertes en location
à boues activées, dans le but de lester les flocs biologiques et d’augmenter ainsi la capacité de traitement des décanteurs secondaires. La magnétite (Fe3O4) est un minerai inerte et insoluble ayant des propriétés magnétiques et une densité spécifique de 5,2, ce qui est nettement supérieur à la densité des flocs biologiques (autour de 1,0) et du microsable utilisé dans certains procédés (autour de 2,65). La magnétite est incorporée à l’intérieur des flocs biologiques dans un bassin de mélange (contenant soit de la liqueur mixte directement prélevée dans les bassins aérés, soit des boues recirculées). Le rapport massique typique entre les matières en suspension et la magnétite est de l’ordre de 1 pour 1. Ce rapport peut varier en fonction des caractéristiques de sédimentation des boues. Les boues lestées sont envoyées aux décanteurs secondaires où la plus grande densité des flocs biologiques imprégnés de magnétite assure des vitesses de sédimentation nettement plus élevées. Du polymère (dosage typique de 1 à 2 ppm) peut parfois être ajouté à l’affluent des décanteurs secondaires afin d’enlever les particules fines et de clarifier au maximum l’eau traitée. Pour récupérer la magnétite, les boues extraites des décanteurs secondaires sont cisaillées de façon à libérer la magnétite des flocs biologiques. Les boues sont ensuite acheminées vers un aimant rotatif permettant de récupérer la magnétite. Selon CWT, le taux de récupération de la magnétite varie entre 95 % et 97 %.
Impacts sur la conception Étant donné le rapport typique « magnétite/matières en suspension » de 1 pour 1, l’ajout de magnétite double la concentration en solides en suspension dans les bassins aérés (concentration qui peut atteindre 20 000 mg/L, soit 10 000 mg/L pour les matières en suspension et 10 000 mg/L pour la magnétite). Afin d’assurer que la liqueur mixte soit adéquatement mélangée et que la magnétite ne sédimente pas au fond des bassins, CWT recommande de respecter un critère de mélange de 60 HP par million de gallons. Le système d’aération préconisé est de type « grosses bulles », étant donné qu’il permet d’aérer tout en fournissant une bonne énergie de mélange. Selon CWT, tous les systèmes d’aération peuvent néanmoins être utilisés. Il pourrait toutefois être nécessaire d’ajouter des mélangeurs d’appoint afin de satisfaire le critère de mélange recommandé. En ce qui a trait aux décanteurs secondaires, étant donné que l’ajout de magnétite permet d’atteindre des charges hydraulique et massique beaucoup plus élevées que pour un procédé classique, il est recommandé d’installer des chicanes contre les courants de densité sur le pourtour des décanteurs afin d’éviter les courants préférentiels et de densité.
Applications potentielles Déjà utilisée aux États-Unis, la technologie BioMag peut être appliquée dans les situations suivantes : • mise à niveau et/ou augmentation de la capacité d’une station d’épuration par boues activées où la décantation secondaire représente un goulot d’étranglement ; • amélioration de la nitrification (par augmentation de l’âge des boues) ; • amélioration de la performance lors d’événements de pluie ; • possibilité d’utilisation en traitement tertiaire.
courriel : info@preautech.com 514 826-7767 www.preautech.com 2070, chemin des Patriotes Richelieu (Québec) J3L 6M1 18
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En raison de ses avantages distinctifs, la technologie BioMag avec ses flocs magnétiques commence à susciter de l’intérêt au Québec, et tout indique que cet intérêt pourrait aller en grandissant au cours des prochaines années, au fur et à mesure que les stations d’épuration par boues activées atteindront leur pleine capacité. I
SUR LE RADAR
LA STATION DE RAFFINEMENT DU XXI E SIÈCLE : LA PROCHAINE (R)ÉVOLUTION DU
traitement des eaux usées John Cigana ing., M.Sc. A. vice-président, Développement des affaires et marketing John Meunier inc. filiale de Veolia Water Solutions & Technologies jcigana@johnmeunier.com
Les eaux usées et le développement durable e développement durable est au cœur du débat public, et la façon dont nous gérons nos eaux usées n’est pas à exclure de ce débat. La première édition de la bible du traitement des eaux usées, Wastewater Engineering de Metcalf & Eddy, a été publiée en 1922. La prémisse fondamentale n’a pas changé depuis : les stations d’épuration gèrent des « rejets » et des « détritus ». La technologie de traitement des eaux usées a certes connu des améliorations notables, mais la station d’épuration continue d’être gérée et perçue comme une installation qui consomme énergie et ressources.
L
À la lumière des préceptes du développement durable, que réserve l’avenir à la station d’épuration ?
À quand la « station de raffinement des eaux usées » ? Plus les municipalités embrasseront le concept de développement durable, plus les stations de traitement des eaux usées seront
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transformées en « stations de raffinement des eaux usées ». Pourquoi ? Parce que les eaux usées sont riches en ressources (eaux traitées, énergie, fertilisants, etc.) dont les citoyens, les municipalités et les industries ne pourront plus se passer. Aujourd’hui, les stations d’épuration extraient les polluants des eaux usées par des procédés unitaires successifs afin d’en arriver à un effluent traité. Plus on veut retirer d’éléments, plus on ajoute de procédés au traitement. La « station de raffinement » de demain sera entièrement différente. Elle isolera les ressources à valeur ajoutée des effluents : eau, énergie, fertilisants, bioplastiques, etc. Ce changement de paradigme est déjà bien amorcé en plusieurs endroits de la planète ; ce n’est qu’une question de temps avant que cette prochaine évolution (ou révolution, selon le cas) ne soit ressentie au Québec et au Canada. Voyons certains exemples des stratégies de raffinement et des avancées technologiques qui se dessinent à l’horizon…
Réutilisation/recyclage de l’eau Le Québec et le Canada sont des territoires riches en ressources hydriques. Ce ne sont toutefois pas tous les États qui ont cette chance. La Californie, en raison de son climat aride, est souvent à la fine pointe des développements en termes de réutilisation de
L A S TAT I O N D E R A F F I N E M E N T D U X X I E S I È C L E : L A P R O C H A I N E ( R ) É V O L U T I O N D U T R A I T E M E N T D E S E A U X U S É E S
l’eau. Le Delta Diablo Sanitation District (un genre de régie intermunicipale), en Californie, réutilise les eaux usées traitées de trois municipalités pour l’irrigation de 20 acres de parcs, en plus de fournir de l’eau de procédé à deux centrales thermiques. Ce type d’application ne risque pas d’arriver de sitôt au Québec, mais… ne sait-on jamais !
Engrais à base de phosphore La demande mondiale pour les engrais à base de phosphates est en forte hausse pour soutenir l’agriculture. Par contre, les sources naturelles de phosphates minéraux sont déjà en exploitation partout dans le monde et les joueurs de ce marché se consolident. Souvenezvous de la tentative de rachat de Potash Corp il y a environ un an… À votre avis, quelle serait l’une des sources les plus durables et constantes d’approvisionnement en phosphore ? Oui. Les eaux usées domestiques. Les technologies existent aujourd’hui pour extraire le phosphore des eaux usées et le transformer en une source d’engrais de qualité et de pureté suffisantes pour l’agriculture.
Énergie Le traitement des eaux usées requiert beaucoup d’énergie. Dans une démarche de développement durable, cette tendance peut-elle être limitée, voire renversée ? L’optimisation énergétique des usines conventionnelles est déjà bien entamée. On a par exemple intégré une boucle de contrôle et l’automatisation pour limiter le fonctionnement d’équipements énergivores. Il est cependant possible d’aller plus loin. En Europe, certaines usines de traitement des eaux usées atteignent 75 % d’autosuffisance énergétique. Le bilan énergétique neutre est maintenant envisageable si on tire avantage de l’énergie stockée dans les eaux usées et dans les boues d’épuration.
Bioplastiques Aujourd’hui, les seuls sous-produits issus de l’épuration des eaux usées sont les boues, biologiques ou physico-chimiques, selon le
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procédé employé. Et si à l’avenir on arrivait à produire du bioplastique à partir des eaux usées ? Certaines bactéries ont la capacité de dégrader la pollution carbonée et de la stocker sous forme de biopolymères. Les cellules de ces bactéries spécifiques sont ensuite déshydratées puis lysées afin d’en libérer le polymère, lequel est extrait avec un solvant vert. Différents niveaux de pureté sont possibles, selon le type d’application industrielle requis. Il est estimé qu’une future « station de raffinage » d’une ville de 100 000 habitants devrait pouvoir fabriquer environ 500 tonnes de biopolymère par an. C’est certes un volume modeste de bioplastique, mais néanmoins non négligeable !
Il est estimé qu’une future « station de raffinage » d’une ville de 100 000 habitants devrait pouvoir fabriquer environ 500 tonnes de biopolymère par an. Conclusion Science-fiction ou science-réalité ? Sous l’impulsion des principes du développement durable, les stations d’épuration conventionnelles risquent-elles de subir une (r)évolution au cours des prochaines décennies ? Un bénéfice additionnel, sous-jacent à toutes ces approches : elles permettent toutes de réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES). Détail anodin : le Québec, qui souhaite réduire de 20 % ses émissions de GES d’ici 2020, a publié en juillet 2011 son projet de règlement concernant le système de plafonnement et d’échange de droits d’émission de GES dans le cadre de la future Western Climate Initiative (WCI). Que des coïncidences ? L’avenir nous le dira ! I
I N STR U M E NTATI O N
LE FLUORURE ET SES MÉTHODES D’ANALYSE
France Gauvreau B.Sc., directrice générale Hanna Instruments Canada inc. franceg@hannacan.com
vant d’entrer dans le vif du sujet, j’aimerais préciser que l’objectif de cet article n’est pas de faire le procès de la fluoration de l’eau potable au Québec. Cet article touche plutôt les méthodes disponibles/recommandées d’analyse du fluorure retrouvé dans l’eau, et plus précisément dans l’eau potable.
A
Depuis quelques années, je note qu’une certaine confusion persiste quant à la terminologie utilisée (fluor, fluorure, fluorures, etc.). Voici donc quelques informations permettant de désembrouiller le tout. Le fluor (F) est le premier élément de la famille des halogènes et le plus réactif des tous les éléments chimiques. Le terme « fluorure » (ou « ion fluorure ») désigne sa forme ionique (F-) et « fluorures » qualifie les composés organiques ou inorganiques contenant du fluor. Le fluor (F) ne se présente pas à l’état élémentaire dans la nature, mais plutôt sous forme de fluorures que l’on retrouve partout : dans le sol, l’air et l’eau, de même que dans les plantes et les animaux. Le fluorure (F-) peut être ajouté à l’eau du robinet, pratique plus courante en Amérique du Nord qu’ailleurs sur le globe, et peut également être utilisé dans les produits dentaires afin de prévenir les caries. Les fluorures peuvent être présents, dans des concentrations variables, de façon naturelle dans l’eau souterraine et de surface, résultats de la dissolution des dépôts minéraux contenant du fluor (ex. : la cryolithe, la fluorine et le fluorapatite). Les fluorures sont également utilisés dans la fabrication de produits
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chimiques (engrais phosphatés et acide phosphorique) ainsi que dans la fusion de l’aluminium.
Concentrations dans l’eau de consommation Dans les réseaux qui ne pratiquent pas la fluoruration, les teneurs sont généralement inférieures à 0,5 mg/L et excèdent rarement la norme québécoise (concentration maximale) de 1,5 mg/L. Dans les eaux de source embouteillées vendues au Québec, les concentrations sont habituellement inférieures à 0,5 mg/L 1. Cependant, certaines de ces eaux peuvent avoir des teneurs naturelles en fluorures plus élevées sans toutefois dépasser la concentration maximale de 1,5 mg/L. Les eaux minérales embouteillées ont, pour leur part, des concentrations en fluorures nettement supérieures avec un maximum de près de 6 mg/L. Pour l’ensemble des eaux embouteillées, la teneur totale en ions fluorures, exprimée en partie par million (ppm), doit figurer sur l’étiquette depuis 1981.
Méthodes d’analyse L’Agence de protection environnementale américaine (U.S. EPA) a émis quelques recommandations quant aux méthodes d’analyse approuvées pour l’analyse du fluorure dans l’eau potable. Les quatre méthodes généralement reconnues sont les méthodes chromatographique, potentiométrique, colorimétrique et complexométrique. Utilisée principalement en Europe, la méthode chromatographique par échange d’ions, aussi appelée chromatographie ionique, présente une limite de détection (LDM) s’établissant à 0,03 mg/L de fluorures. La chromatographie par échange d’ions requiert que l’échantillon prélevé soit injecté et entraîné par une solution de carbonates et de bicarbonates dans une colonne chromatographique (échange d’anions). Les anions présents dans l’échantillon sont séparés en fonction de
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L E F L U O R U R E E T S E S M É T H O D E S D ’ A N A LY S E
leur affinité relative pour le matériel de la colonne. Ils sont identifiés à partir de leur temps de rétention et dosés à l’aide d’un détecteur conductivimétrique. La conductivité mesurée est proportionnelle à la concentration de chaque anion dans l’échantillon. Bien qu’efficace, cette méthode comporte les limites suivantes : difficulté à quantifier les échantillons présentant de faibles concentrations de fluorure et interférences possibles provenant des acides organiques simples (formique, carbonique, etc.). La méthode potentiométrique permet de déterminer la concentration de fluorure en utilisant une électrode à ion spécifique de type « demi-cellule » devant être utilisée de concert avec une électrode de référence ou de type « combiné » qui réunit l’électrode de mesure ainsi que Chromatographe ionique l’électrode de référence. L’électrode sélectionnée n’a qu’à être raccordée à un pH-mètre possédant une entrée pour électrode à ion spécifique qui permettra d’afficher les valeurs de fluorure détectées après étalonnage avec des standards connus. Cette méthode gagne en popularité en Amérique du Nord, notamment au Québec dans les municipalités ayant recours à la fluoration de leur eau potable, telles que Bécancour. Celle-ci privilégie la méthode potentiométrique qui lui offre des analyses relativement simples et procure des résultats précis. Il est certain que l’utilisation des électrodes à ion spécifique présuppose des manipulations rigoureuses et soignées (assemblage des électrodes, ajout d’électrolyte, contrôle des solutions d’étalonnage et d’analyse, etc.), mais les lectures obtenues sont par la suite fiables et respectent les spécifications recherchées. La méthode colorimétrique au SPADNS est fondée sur la réaction entre le fluorure et un réactif approprié (mélange de SPADNS, de chlorure de zirconyle octahydrate et de HCl) selon la gamme de
pH-mètre avec électrode à ion spécifique
mesure sélectionnée. On mesure la concentration de fluorure présente dans l’échantillon ayant réagi au moyen d’un photomètre dont le réglage varie entre 550 nm et 580 nm, ou d’un spectrophotomètre réglé à 570 nm. Cette méthode a une plage analytique linéaire de 0 à 1,4 mg/L et requiert une distillation préliminaire afin de préparer l’échantillon lorsqu’il contient des ions interférents, de la couleur ou de la turbidité.
La méthode dite complexométrique automatisée est quant à elle une forme dérivée de mesure colorimétrique où l’on doit également distiller l’échantillon et où subséquemment le distillat réagit avec le réactif (mélange d’alizarine et de lanthane) pour former un complexe bleu dont l’absorbance à 620 nm est proportionnelle à la concentration de Photomètre fluorure. La méthode convient pour des concentrations de fluorure variant entre 0,1 mg/l et 2 mg/l. En conclusion, bien que la méthode colorimétrique s’avère la méthode d’analyse la plus simple et la plus abordable, les interférences nombreuses dont il faut tenir compte de même que la distillation préalable de l’échantillon lui confèrent la deuxième place au sein des préférences des utilisateurs au détriment de la méthode potentiométrique qui, bien qu’en apparence plus onéreuse, offre des résultats plus précis. I 1 Corporation professionnelle des diététistes du Québec, 1991.
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ASSAINISSEMENT DÉCENTRALISÉ
LES ULTRASONS : CURE CONTRE LES ALGUES ET LES CYANOBACTÉRIES
Christian Vézina ingénieur Roy Vézina associés christian.vezina@roy vezina.com Article rédigé en collaboration avec André Proulx de l’entreprise Les traitements Bio-Bac.
e fléau des cyanobactéries et des algues représente un enjeu des plus contemporains. Présentes depuis toujours, elles sont toutefois plus visibles depuis la dernière décennie et contraignent de façon sérieuse plusieurs de nos activités liées à la qualité de l’eau potable, des effluents d’usines d’épuration ou des plans d’eau récréatifs. Eau trop riche en nutriments, trop de phosphore, réchauffement climatique, temps d’ensoleillement; toutes ces théories se confrontent sans toutefois apporter de solutions concrètes à court terme. Loin de moi l’idée de lancer un débat sur les causes. Mais qu’en est-il des solutions proposées ? Bien entendu, tout l’aspect du travail effectué en amont tel que les réductions à la source, une meilleure gestion de la fertilisation et le contrôle de l’érosion vont de soi. Or, qu’est-ce que la science nous propose comme moyen curatif à l’éclosion des cyanobactéries et des algues ? Eh bien, j’ai été surpris de lire plusieurs articles et essais sur les ultrasons, assez pour piquer ma curiosité.
L
refroidissements des immeubles de bureaux, mais surtout dans les décanteurs d’eaux usées (circulaire ou troisième étang) où les matières en suspension d’origine végétale sont réduites à néant. Ce segment représente à lui seul 60 % des ventes aux États-Unis. En fait, au Québec, la première installation publique dans ce segment se trouve à Matane, avec d’excellents résultats d’ailleurs. Contrairement aux États-Unis, où on retrouve plusieurs installations dans les lacs d’envergure (approuvées par l’EPA), le Canada ne le permet pas d’emblée. La dernière innovation dans ce domaine est sans contredit le contrôle du biofilm dans les réservoirs d’eau potable. On retrouve parmi les bénéfices importants la réduction des coûts d’entretien, la réduction de l’utilisation du chlore, la réduction de la concentration des trihalométhanes et la réduction de la fréquence de nettoyage et du temps requis pour le faire. Bref, il faut comprendre que les ultrasons utilisés aux fins de contrôle des algues et des cyanobactéries ne traitent pas la pollution à la source, mais seulement une de ses conséquences. Ce n’est pas une panacée, mais à défaut d’autres solutions, cette technologie permet à tout le moins de préserver certaines activités humaines tout en octroyant plus de temps pour s’attaquer aux sources du problème de contamination. Cette approche n’est pas sans intérêt et mérite sûrement qu’on s’y attarde. Quant au domaine des eaux usées et de l’eau potable, voilà un outil simple et abordable qui pourrait s’avérer très utile. C’est toujours ça de pris ! I
D’abord, un peu d’histoire. C’est dans les années 1920 que Paul Langevin, pendant les expérimentations qui conduisirent à l’invention du SONAR, découvrit que les algues étaient affectées par certaines fréquences. En 1970, on remarqua que les variations soudaines de pression perturbaient dramatiquement la pression osmotique des cyanobactéries, faisant éclater les vésicules d’air. Ce n’est qu’au début des années 1990 qu’on découvrit enfin que l’utilisation des ultrasons à faible intensité pouvait interrompre le bon fonctionnement métabolique des algues planctoniques, des diatomes et des cyanobactéries. C’est le phénomène de la résonnance : l’utilisation de fréquences connues pour une utilisation précise. Un peu comme il se fait maintenant pour le traitement des calculs au rein et au foie. Chaque corps a sa fréquence de résonnance. Ça demande peu d’énergie (contrairement à la cavitation), et l’amplitude des ondes est grande. Dit simplement, le courant AC est transformé par un petit circuit électronique en courant DC qui lui-même est transformé en sons émis sous l’eau par un transducteur. D’après la littérature, les fréquences utilisées ont pour effet de détacher chez les algues et les diatomes la membrane cytoplasmique de la membrane externe, modifiant ainsi la pression osmotique interne et le flux des fluides. Par ailleurs, chez les cyanobactéries, ces mêmes fréquences brisent les multiples vacuoles d’air, les maintenant en suspension dans la colonne d’eau, perturbant de façon fatale leur capacité de photosynthèse. Puisque chaque corps a sa propre fréquence de résonnance, plus il y a de fréquences émises dans la bande utilisée, plus efficace sera l’impact. Les applications sont très intéressantes. En Amérique du Nord, cette technologie est utilisée principalement pour le contrôle des algues et cyanobactéries dans les petits lacs et étangs (terrain de golf, lac privé), les bassins décoratifs, dans les tours de
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CHOISIR DES COMPTEURS CONFORMES AUX NORMES ISO OU AWWA ?
TA R I F I CATI O N
Le cycle de vie d’un compteur d’eau à la norme AWWA est établi et garanti entre 20 et 25 ans (minimum 15 ans) de par ses critères de fabrication et la qualité des matériaux exigés. Pour la norme ISO, les compteurs doivent être remplacés ou testés sur banc d’essai approuvé par les instances métrologiques locales beaucoup plus fréquemment (dans certains pays ou régions, tous les six ans), ce qui engendre des coûts d’entretien et d’opération extrêmement importants, en plus d’entraîner une baisse de la qualité des produits. Au Canada, l’approbation des types de compteurs devrait un jour incomber à Mesure Canada.
Jean-Claude Lauret Directeur général Master Meter Canada jclauret@mastermeter.com
ux États-Unis, l’utilisation moyenne de l’eau est de l’ordre de deux fois et demie celle des pays industrialisés d’Europe de l’Ouest (Angleterre et Allemagne); au Canada, cette utilisation est de 20 % supérieure à celle des États-Unis. Une étude conduite par l’AWWARF (American Water Works Research Foundation) auprès de 12 villes nord-américaines, dont 2 villes canadiennes, démontre que la consommation moyenne par an par résidence est de 450,5 m³, alors qu’en Europe, la consommation n’est que de 189,2 m³ (Italie, Pays-Bas).
A
Aussi les systèmes de distribution d’eau diffèrent-ils très nettement entre les deux continents. En Amérique du Nord, la majorité des systèmes de distribution sont approvisionnés par des tours d’eau et des réseaux d’aqueducs fonctionnant à une certaine pression de distribution alors qu’en Europe, les systèmes de distribution sont pour la plupart de type individuel, c’est-à-dire avec réservoir-citerne de toit ou de grenier et un flotteur qui déclenche une valve lorsqu’il est nécessaire de remplir la citerne. Conséquemment, beaucoup des utilisations d’eau sont à très bas débit. Il est commun d’enregistrer des débits de 20 à 50 litres/heure en Europe alors qu’en Amérique du Nord, la consommation typique se situe entre 227 et 2270 litres/heure !
Que choisir ? Bien que les produits conformes aux normes ISO puissent être utilisés en Amérique du Nord dans les applications où le comptage des très faibles consommations est important (par exemple le comptage divisionnaire dans des immeubles à logements), les normes de l’AWWA offrent une meilleure garantie de longévité et de précision par rapport aux habitudes de consommation et de distribution nord-américaines. Et comme il n’y a aucun fabricant de compteurs d’eau certifié ISO en Amérique du Nord, la concurrence y est plus équilibrée. De plus, la standardisation des longueurs, des filetages, des brides et des matériaux de fabrication assure la tranquillité d’esprit des gestionnaires à court et long terme. Article écrit en collaboration avec M. Ron Koch, ING, MBA, récipiendaire du prestigieux prix Georges Anderson de l’AWWA pour sa contribution exceptionnelle depuis des décennies à l’élaboration de standards relatifs aux compteurs d’eau. I
Le vocable « International » contenu dans la dénomination ISO (International Standard Organisation – Organisation internationale de normalisation) crée une certaine confusion dans l’esprit du public. Le standard ISO 4064, relatif aux compteurs d’eau (ainsi que son très proche cousin OIML R49 – Organisation internationale de métrologie légale) est promulgué par des comités dominés par les pays européens selon le principe « un pays, un vote » (sur les 18 pays votants, 14 sont européens). C’est ainsi que le Luxembourg, pays comptant quelque 437 000 habitants, a le même poids qu’un pays comme les États-Unis de 310 millions d’habitants. En réalité, le standard ISO 4064 devrait être renommé ESO 4064 pour « European Standard Organisation ». Les standards de l’American Water Works Association (AWWA) sont plus précis et beaucoup moins tolérants que les standards ISO et OIML, ce qui engendre un gain important de revenus pour les villes, surtout à l’égard des plus gros utilisateurs, qu’ils soient résidentiels ou industriels :
Tolérance à bas débit Tolérance à débit continu Perte de charge acceptée à débit maximal
ISO/OIML
AWWA
±2% ±5%
± 1,5 % ±2%
14,7 psi (1,2 bar)
10 psi (0,7 bar)
La fabrication des compteurs est totalement différente selon les normes afin de refléter les réalités des « deux continents ». Par exemple, un compteur de 20 mm conforme à la norme ISO acceptera un débit maximum de 3 m³/h alors qu’un compteur à la norme AWWA aura un débit maximum admissible de 5 m³/h. Les longueurs et filetages standardisés diffèrent également d’une norme à l’autre, ce qui peut engendrer des problèmes sérieux lors du remplacement des compteurs.
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PLU S I E U R S C HA N G E M E NTS I M PO RTANTS P O U R LA R E NTRÉE…
LE JURIDIQUE
Me Amélie Gabelier Avocate en droit de l’environnement, des ressources et du territoire Daigneault, avocats inc. amelie.gabelier@daigneaultinc.com.
e 18 juin 2009, la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et visant à renforcer leur protection (L.R.Q., c. C-6.2 – LCCRE) entrait en vigueur, du moins en partie. Il a cependant fallu attendre un peu plus de deux ans pour que certaines des modifications que cette loi apporte à la Loi sur la qualité de l’environnement (L.R.Q., c. Q-2 – LQE) soient appliquées. Nous vous proposons un bref survol de ces changements.
L
contenants de 20 litres ou moins destinée à la consommation humaine ou de l’eau prélevée pour des motifs d’urgence humanitaire, mais ces projets demeureront toutefois assujettis à l’autorisation du ministre en vertu notamment de la LQE et du Règlement sur le captage des eaux souterraines. Un fait intéressant à noter est le rôle prédominant joué par le Conseil régional des ressources en eaux des Grands Lacs et du fleuve St-Laurent, dont la fonction sera d’examiner toute demande de prélèvement de plus de 19 millions de litres par jour. Le Conseil sera avisé de toutes les décisions du gouvernement à la suite de cet examen et pourra les contester devant la Cour supérieure. La nouvelle procédure prévoit que le ministre sera également tenu de réaliser une évaluation des impacts cumulatifs des prélèvements ou consommations d’eau dans le bassin du fleuve St-Laurent. Le mécanisme sera déclenché tous les cinq ans ainsi que lors d’une perte moyenne de 190 millions de litres d’eau par jour.
La LCCRE Rappelons d’abord brièvement le contenu du préambule des premiers articles de la LCCRE, qui confirment notamment le statut juridique de l’eau de surface et de l’eau souterraine comme faisant partie du patrimoine collectif de la nation québécoise. L’article 8 accorde aussi au procureur général, au nom de l’État gardien des intérêts de la nation, le pouvoir d’intenter un recours civil pour obtenir la réparation pécuniaire de tout préjudice écologique subi par les ressources en eau, d’obtenir la remise en état du milieu, d’obtenir la réparation par des mesures compensatoires et d’obtenir la réparation par le versement d’une indemnité compensatoire. Avec l’adoption du décret D.684-2011, le gouvernement du Québec vient instaurer un nouveau régime de gestion des prélèvements d’eau hors du bassin du fleuve St-Laurent et des transferts d’eau hors Québec. Toutefois, il est primordial de souligner que la partie visant le régime d’autorisation de base des prélèvements d’eau, c’està-dire les articles 31.75 à 31.87 de la LQE, n’est pas visée par le décret et n’entre donc pas en vigueur le 1er septembre 2011.
La notion de « prélèvement d’eau » s’entendra désormais « de toute action de prendre de l’eau de surface ou de l’eau souterraine par quelque moyen que ce soit » […] Certaines dispositions importantes seront cependant appliquées. La notion de « prélèvement d’eau » s’entendra désormais « de toute action de prendre de l’eau de surface ou de l’eau souterraine par quelque moyen que ce soit », sous réserves de certaines exceptions prévues. Prendront aussi effet les dispositions permettant la mise en œuvre de l’Entente sur les ressources en eaux durables du bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent (« Entente »), à laquelle sont assujettis le Québec, l’Ontario ainsi que les États de l’Illinois, de l’Indiana, du Michigan, du Minnesota, de New York, de l’Ohio, de la Pennsylvanie ainsi que du Wisconsin. L’Entente vise entre autres à renforcer la protection des eaux des Grands Lacs et du fleuve St-Laurent dans une perspective de développement durable. Également, un régime d’interdiction y est prévu et vise le transfert hors du bassin du fleuve st-Laurent des eaux qui y sont prélevées et le transfert de l’eau hors Québec, sous réserve de certaines exceptions formulées à la LQE. Par exemple, cette interdiction ne s’appliquera pas à l’eau commercialisée et emballée dans des 28
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Règlement modifiant le Règlement sur la déclaration des prélèvements d’eau Le 1er septembre 2011 marquera également l’entrée en vigueur du Règlement modifiant le Règlement sur la déclaration des prélèvements d’eau. Le règlement actuel impose déjà un régime de déclaration annuelle des prélèvements de plus de 75 000 litres par jour. Le règlement modificateur ajoutera à cette exigence la déclaration annuelle des prélèvements, hors du bassin du fleuve Saint-Laurent, des prélèvements des installations ayant une capacité de prélèvement égale ou supérieure à 379 000 litres par jour (ce chiffre est l’équivalent de 100 000 gallons américains). La déclaration devra être produite au plus tard le 31 mars suivant l’année sur laquelle elle porte. Le règlement prévoit une déclaration initiale à soumettre le 31 mars 2012.
Règlement concernant le cadre d’autorisation de certains projets de transfert d’eau hors du bassin du fleuve Saint-Laurent Ce règlement entre également en vigueur le 1er septembre 2011. Son application est limitée. Il ne vise que les préleveurs qui projettent de prélever de l’eau dans le bassin du Saint-Laurent pour la transférer hors du bassin (ou d’augmenter ce transfert) aux fins d’approvisionner un aqueduc desservant une municipalité dont le territoire est : a) soit situé en partie dans le bassin du fleuve Saint-Laurent et en partie à l’extérieur de ce bassin ; b) soit situé à la fois entièrement à l’extérieur du bassin du fleuve Saint-Laurent et entièrement dans une municipalité régionale de comté dont le territoire se trouve en partie à l’intérieur de ce bassin et en partie à l’extérieur de ce même bassin. Ce règlement vise le contenu des demandes d’autorisation des nouveaux prélèvements ou de ceux ayant subi une augmentation, des projets impliquant une quantité d’eau supérieure à 379 000 litres destinés à alimenter un système d’aqueduc, ainsi que le calcul de détermination des quantités d’eau transférées ou consommées en vertu de la LQE. Comme l’article 31.75 n’entre pas en vigueur le 1er septembre 2011, les dispositions transitoires du règlement prévoient qu’il s’applique aux régimes d’autorisations qui sont déjà prévus par d’autres dispositions de la LQE ainsi que par le Règlement sur le captage des eaux souterraines. I
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Jusqu’en 2008, la tour Taipei 101 située à Taïwan était la plus haute au monde. Depuis, deux autres tours l’ont devancée en termes de hauteur, mais aucune d’elles ne peuvent se targuer d’être certifiée LEED et encore moins d’avoir obtenu la certification LEED platine comme c’est le cas pour la Taipei 101. Selon le père de l’écoconstruction et du label LEED, Rob Watson, il s’agit d’une réussite écologique, mais surtout économique, puisque les investisseurs y trouvent également leur compte. En effet, les importants investissements effectués en 2007 visant la première étape de la certification ont été rentabilisés dès 2010. Qui plus est, les gestionnaires du gratte-ciel estiment être en mesure de rentabiliser les plus récents investissements visant à obtenir la plus haute certification LEED d’ici deux ans. L’édifice de 357 721 m2 compte 90 sociétés locataires et peut accueillir jusqu’à 10 000 occupants. Cette Le 7 juin dernier, le projet #mardiDD était grande réussite lancé sur Twitter avec l’objectif de rassembler devrait donner un 140 entreprises québécoises autour d’une signal fort aux autres conversation sur le développement durable. promoteurs immoCe qui devait prendre deux mois n’aura biliers. À quand le finalement nécessité, que deux semaines. pre-mier gratte-ciel Selon les organisateurs. jamais encore montréalais certifié n’avait-on vu autant d’organisations échanger LEED ? de l’information et commenter leurs Le gouvernement du Manitoba a récemment annoncé une importante réalisations sur Twitter au Québec – voire mesure touchant l’achat de bouteilles d’eau à remplissage unique pour les ailleurs dans le monde. Deux heures quinze employés de la fonction publique afin de les encourager à boire l’eau du minutes après l’annonce du projet, le robinet. Cette nouvelle politique bannit l’utilisation des fonds publics pour développement durable a été identifié l’achat de bouteilles d’eau en plastique de moins d'un litre dans les endroits comme l’un des sujets de conversation les où il y a des fontaines d’eau à proximité. plus chauds sur Twitter. En outre, le rendezLa mesure contient cependant des exemptions pour les situations où l’eau vous #mardiDD semble vouloir s’ancrer dans potable ne serait pas disponible. Plusieurs municipalités ainsi que trois les mœurs ! Félicitations pour cette belle universités manitobaines ont adopté des politiques qui vont dans le même initiative qui, souhaitons-le, sera durable. sens. Voilà une belle mesure pour le développement durable !
UN PEU D’HUMOUR…
l’été est
fini…
D’EXCELLENTS
GAZOUILLIS
LE MANITOBA FAIT SA PART
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LEED atteint
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?
Il est encore temps de vous procurer votre place pour assister au 3e souper-bénéfice du C.I.Eau qui se tiendra au Château Royal de Laval le jeudi 13 octobre prochain. Il s’agit d’une excellente occasion pour vous de rencontrer vos collègues de l’industrie et par le fait même d’encourager ce centre qui a pour but de sensibiliser les jeunes d’âge scolaire à l’importante ressource qu’est l’eau. Par ses activités, le C.I.Eau démystifie également les métiers et professions à caractère scientifique et technique de notre domaine. Qui sait, peut-être que votre présence à l’événement contribuera à faire en sorte que l’un de ces enfants sera un futur expert de l’industrie d’ici quelques années ! Pour visiter le Centre ou assister à la soirée-bénéfice, visitez le www.cieau.qc.ca.
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