1 minute read
PFAS, ÉPANDAGE ET ÉCONOMIE CIRCULAIRE…
from SOURCE HIVER 2023
by MAYA.cc
Les propriétés chimiques des PFAS font que ceux-ci sont très difficiles à éliminer non seulement de l’eau potable, mais aussi des eaux usées. De surcroît, les boues municipales (ou biosolides), lesquelles sont des déchets issus du processus d’épuration des eaux usées, peuvent contenir des concentrations élevées de PFAS.
En décembre dernier, des reportages diffusés à Radio-Canada dans le cadre des émissions La semaine verte et Enquête ont révélé que des boues municipales et industrielles contaminées aux PFAS étaient utilisées pour amender des sols en agriculture. On apprenait également que le Québec achetait même des biosolides de l’État du Maine, lequel a d’ailleurs légiféré pour interdire toute forme de valorisation des boues d’épuration des eaux usées sur son territoire à cause de leur concentration élevée en PFAS.
Advertisement
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Du fumier humain contenant des PFAS ? Il y avait de quoi alarmer tout citoyen ordinaire… Dans le grand public, c’est donc avec une certaine inquiétude, allant jusqu’à une forme de dégoût, que l’on apprit que ces biosolides étaient épandus sur des terres agricoles et que ces déjections humaines étaient même importées.
Les réactions ont été vives, à un point tel que le ministre de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP), Benoit Charette, a rapidement déclaré que le Québec resserrera la réglementation concernant l’épandage de biosolides dans les champs et interdira l’importation de déjections en provenance des États-Unis4
Arrêter les épandages de biosolides ?
Face à cette situation, les milieux agricole et industriel se sont publiquement questionnés sur « l’incidence négative » que ces reportages ont pu avoir, provoquant même une prise de position plutôt rapide du ministre Charette à ce sujet. En effet, on peut s’interroger sur ce qu’il adviendrait des boues municipales si le gouvernement en interdisait l’épandage.
« Ce serait un problème, explique l’ingénieur et biochimiste Jean Paquin. Bien sûr, ces biosolides pourraient aller dans un site d’enfouissement ou à l’incinération, mais ces deux façons de faire émettraient beaucoup de gaz à effet de serre. »
Charles Leclerc, un diplômé en environnement de l’Université de Sherbrooke qui occupe actuellement les fonctions de directeur de l’équipe technique chez Réseau Environnement, ne voit pas d’un bon œil l’arrêt total des épandages de biosolides sur des terres du Québec.
« Chez Réseau, nous travaillons en faveur d’une économie verte. Cesser l’épandage des biosolides serait contraire aux principes importants de