AUTOMNE 2010, vol. 6 no 2
ENTREVUE avec
Riccardo
Petrella APÔTRE DE LA SOLIDARITÉ ET DU BIEN COMMUN
Convention de la poste-publications no 41122591
Retour en force de la digestion anaérobie Façonner l’avenir de l’eau... à partir de Montréal À quand un véritable partenariat avec le milieu agricole ?
www.maya.cc
Automne 2010, vol. 6 no 2
tête-à-tête
sommaire CHRONIQUES
8
La gestion responsable de l’eau progresse au québec
18
10
20
« Le pétrole est économiquement essentiel dans la période de l’histoire dans laquelle nous vivons, mais elle demeure une ressource substituable. Nos ancêtres vivaient sans pétrole il y a 100 ans et nos descendants vivront aussi sans cette ressource dans 100 a n s . E n r e v a n ch e , l ’ e a u e s t u n e ressource essentielle pour la vie de tous les êtres vivants. Et contrairement au pétrole, elle n’a malheureusement aucun substitut. »
En lien avec le ministre
22 24
EAUX USÉES RETO U R EN FO RCE D E L A D I G ESTI O N ANAÉRO BI E LE MUNICIPAL À Q UAN D U N VR AI PARTENARIAT AVEC LE M I LI EU AG RI CO LE ? INSTRUMENTATION L A BO N N E SO LUTI O N… PO U R D ES M ESU RES D E Q UALITÉ SUR LE RADAR FAÇO N N ER L’AVEN I R D E L’EAU… À PARTI R D E M O NTRÉAL
— Riccardo Petrella
G E STI O N H U M A I N E D E S R E S S O U R C E S
26
LE JURIDIQUE
28
LE S B O N S C O NTA CTS
29
L’ E N V E R S D U D É C O R
30
Ce magazine est imprimé sur papier à contenu recyclé.
4
Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
Éditeur et rédacteur en chef : André Dumouchel adumouchel@maya.cc Chroniqueurs : Pierre Arcand John Cigana Dominique Dodier Marc-André Desjardins France Gauvreau Hervé Pageot Christian Sauvageau
© Tous droits réservés.
Direction artistique : MAYA communication et marketing Designer graphique : S’AMI graphie (Syma) Photos de la page couverture et de l’entrevue : Aurélie Sarrazin www.auréliesarrazin.com Révision linguistique : Annie Talbot Impression : Carpe diem
Coordination des ventes : Grégory Pratte Tél. : 450 508-6959 gpratte@maya.cc Abonnement et administration : MAYA communication et marketing 457, montée Lesage Rosemère (QC) J7A 4S2 Téléphone : 450 508-1515 Télécopieur : 450 508-1514 info@maya.cc www.maya.cc
Droits d’auteur et droits de reproduction : toute demande de reproduction doit être acheminée à MAYA communication et marketing aux coordonnées figurant ci-dessus. Les opinions et les idées contenues dans les articles n’engagent la responsabilité que de leurs auteurs. La publication d’annonces et de publicités ne signifie pas que le magazine S O U R C E re c o m m a n d e c e s p ro d u i t s e t s e r v i c e s . C o n v e n t i o n d e l a p o s t e - p u b l i c a t i o n s n o 4 1 1 2 2 5 9 1 . Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada aux coordonnées figurant ci-dessus. Dépôt légal : 1e trimestre 2005. ISSN 1712-9125. Le magazine SOURCE est publié 3 fois l’an.
ÉDITORIAL adumouchel@maya.cc
André Dumouchel
L’EAU SOURCE DE VIE…
ou de conflits ?
Qui n’a pas entendu l’expression « or bleu » pour désigner cette ressource essentielle à la vie qu’est l’eau ? On nous la répète ad nauseam, si bien que l’effet créé par cette expression la première fois que nous l’avons entendue a vite laissé place à un sentiment d’indifférence. On connaît bien sûr l’or vert que sont les végétaux, l’or blanc qu’est la neige, l’or rouge qu’est le safran, mais c’est à l’or noir que notre invité Riccardo Petrella associe l’eau, et ce, en raison de sa très grande valeur économique projetée. Riccardo Petrella, comme bien des experts de la question de l’eau, prétend que l’eau sera fort probablement source de conflits dans un avenir pas si lointain, comme l’est aujourd’hui le pétrole. Si la tendance se maintient, comme dirait Bernard Derome, l’eau pourrait avoir autant de valeur, sinon plus, que le pétrole. Lors de notre captivant tête-à-tête que je vous invite à lire, M. Petrella y va d’une réponse fort intéressante quant à la différence qu’il y a entre le pétrole et l’eau. En résumé, il nous fait remarquer que le pétrole est un bien substituable alors que l’eau ne l’est pas. Nous aurons toujours besoin d’eau pour vivre, alors que l’hydroélectricité, la biométhanisation ou toute autre source d’énergie pourront remplacer le pétrole. C’est indiscutable et c’est ce qui rend son argumentaire plus que plausible si l’on tient compte que, déjà, plusieurs régions de notre planète sont aux prises avec des pénuries d’eau. La portée de son argument prend encore plus de valeur à la lumière de l’article de fond « Offre et demande d’eau douce au Canada », publié dans l’édition 2010 de L’activité humaine et l’environnement. La baisse
6
Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
du volume d’eau renouvelable au Canada serait abyssale depuis trois décennies. Si c’est le cas ici au Canada, avec autant de cours d’eau à proximité, imaginez à quelle vitesse ce phénomène s’amplifie dans les régions arides ou semi-désertiques. Bien sûr, certaines technologies comme le dessalement de l’eau de mer pourront pallier la pénurie d’eau douce. Toutefois, ce type de traitement extrêmement coûteux ne pourra faire autrement que de créer un clivage, déjà très grand, entre les régions et les populations du monde. Croyezvous qu’un pays comme le Burkina Faso, par exemple, pourra vraiment se payer ce luxe ? Entre-temps, les multinationales se préparent patiemment en plaçant leurs pions. L’échiquier mondial prend forme et la partie a déjà débuté. Lorsque les crises se déclareront, les grandes entreprises seront évidemment bien placées pour empocher le gros lot. Or, dans une logique économique, on ne peut que lever notre chapeau devant le flair et le génie commercial de ces entreprises. Pourtant, c’est au plan humain que la guerre de l’eau risque de laisser un goût amer. C’est donc ici que la caractérisation de l’eau prend toute son importance. L’humanité a le choix de donner à l’eau un caractère économique et commercial et de l’utiliser à de telles fins, ou encore de déclarer l’eau bien commun universel. C’est le point de départ. Le débat peut paraître très théorique et bien loin de nos réalités; pourtant, il est à la base de bien des débats politiques dans nos municipalités et au Québec. Riccardo Petrella a fait son choix quant à sa position à l’égard de la ressource. Avez-vous fait le vôtre ? I
En lien avec le ministre La gestion responsable de l’eau progresse au québec M. Pierre Arcand Ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs L’eau a un prix et l’État québécois pose des gestes concrets pour la gérer de manière responsable. Ainsi, il implantera un système de redevances qui concrétise le principe de l’utilisateur-payeur. À cet effet, un projet de règlement sur la redevance exigible pour l’utilisation de l’eau par les secteurs industriels et commerciaux du Québec a fait l’objet d’une consultation publique qui s’est terminée en juillet 2010. L’instauration d’une telle redevance, une mesure environnementale qui permettra de préserver l’eau, constituera une étape majeure dans l'histoire de la gouvernance de l’eau au Québec.
Deux taux de redevance pour l’eau prélevée La redevance comportera deux taux, établis en fonction de l’utilisation de la ressource, selon que l’eau prélevée retourne ou non dans son milieu naturel. Le taux le plus bas, soit 2,50 $ le million de litres d’eau prélevée, sera imposé aux industries qui utilisent l’eau dans leurs processus de production, mais qui la retournent dans son milieu naturel; c’est le cas, par exemple, du secteur de la métallurgie. Une redevance plus élevée sera exigée, soit 70 $ le million de litres d’eau prélevée, lorsque l’eau est incorporée à un produit, sans retour possible au milieu naturel. C’est le cas par exemple des embouteilleurs d’eau, des fabricants de boissons ainsi que des secteurs des marinades et des conserves. Le principe de l’utilisateur-payeur s’appliquera à toutes les industries et à tous les commerces qui prélèvent ou utilisent 75 m3 (75 000 litres) d’eau ou plus par jour, qu’ils s’approvisionnent à la source ou à partir d’un système de distribution d’eau. Pour mettre en place une telle redevance, il faut connaître les quantités d’eau de surface et d’eau souterraine qui sont prélevées au Québec. Le Règlement sur la déclaration
8
Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
L’eau est au cœur des préoccupations du XXIe siècle pour de nombreux États. Le Québec est privilégié. Il possède lacs et rivières en abondance, en plus du majestueux fleuve Saint Laurent. Il a sur son territoire près de 3 % des réserves mondiales d’eau douce renouvelables, dont beaucoup se déversent dans les grands bassins hydrographiques du Nord. L’eau coule à flots. Mais être riche en eau ne signifie pas pour autant qu’il faille la gaspiller, au contraire.
obligatoire des prélèvements d'eau, adopté en août 2009, oblige donc les grands préleveurs d’eau à informer le gouvernement de leurs activités de prélèvement. Il leur est même possible de faire leur déclaration en ligne.
réaliste et concret des eaux souterraines, ressource en eau potable la plus sollicitée. Au terme de ce programme en 2013, nous aurons une image des ressources en eaux souterraines sur plus de la moitié du territoire municipalisé.
D’autres gestes responsables
Dans la foulée de notre démarche de connaissance, de protection et de gouvernance de l'eau, nous avons procédé, en 2009, au redécoupage du Québec habité en délimitant 40 zones de gestion intégrée de l’eau. Dorénavant, il n’y a plus une seule rivière, plus un seul lac orphelin dans le Québec méridional. En effet, ils sont tous sous la responsabilité d’un organisme de bassin versant qui a le mandat d’élaborer un plan directeur de l’eau.
Outre la redevance sur l’eau, l’État québécois a su poser d’autres gestes décisifs, parfois historiques, pour protéger notre or bleu. J’aimerais vous en rappeler quelques-uns. Il y a eu, bien sûr, des avancées importantes en matière de protection de l’environnement et de l’eau avec l’adoption de la Loi sur la qualité de l’environnement en 1972 et avec la mise en œuvre du Programme d’assainissement des eaux en 1978. Par la suite, les différents ordres de gouvernement ont investi environ neuf milliards de dollars, de 1980 à 2010, dans les infrastructures de traitement de l’eau potable et des eaux usées au Québec, en fonction d’exigences de plus en plus sévères. En 2002, l’adoption de la Politique nationale de l’eau a rallié bien des acteurs en affirmant que l’État devait assurer une saine gestion de l’eau et des écosystèmes aquatiques en collaboration avec les citoyens et les citoyennes. Afin de préserver le fragile équilibre de nos plans d’eau, nous avons également mis en œuvre, en 2007, un plan d’intervention sur les algues bleu-vert qui mobilise les forces vives du milieu. La population devient alors de plus en plus consciente de l’importance de protéger ses ressources en eau, et les comportements changent progressivement. Par le Programme d’acquisition de connaissances sur les eaux souterraines du Québec mis en place en 2008, nous nous affairons aussi à dresser un tableau
Enfin, l’adoption de la Loi affirmant le caractère collectif des ressources en eau et visant à renforcer leur protection, en juin 2009, constitue aussi un geste déterminant que nous avons posé en matière de gestion durable de l’eau. Par cette loi avant-gardiste, nous confirmons le statut juridique des ressources en eau qui font désormais partie de notre patrimoine commun. Cette loi permet notamment la mise en œuvre de l’Entente sur les ressources en eaux durables du bassin des Grands Lacs et du fleuve Saint-Laurent signée par les premiers ministres du Québec et de l’Ontario et par les gouverneurs des huit États américains limitrophes des Grands Lacs. Cette entente a pour but la gestion durable des prélèvements et l’interdiction des dérivations d’eau hors de ce bassin. En relevant les défis environnementaux actuels de manière responsable et innovatrice, dont celui de la gestion de l’eau, le Québec se distingue à l’échelle mondiale et devient un modèle inspirant. Avec votre collaboration, je poursuivrai sur cette lancée. I
tête-à-tête
ENTREVUE avec
Riccardo
Petrella APÔTRE DE LA SOLIDARITÉ ET DU BIEN COMMUN
Entrevue réalisée par André Dumouchel
Q UI N’A PAS ENTENDU L’EXPRESSION « OR BLEU » POUR DÉSIGNER CETTE RESSOURCE ESSENTIELLE À LA VIE QU’EST L’EAU ? DÉJÀ, DEPUIS QUELQUES DÉCENNIES, DES MULTINATIONALES SE SONT POSITIONNÉES POUR EN PROFITER ET EN FAIRE COMMERCE. O R, RICCARDO PETRELLA S’OPPOSE À LA NATURE MÊME DE LA RELATION ENTRE L’EAU ET L’ÉCONOMIE. POUR LUI, L’EAU EST UN BIEN COMMUN ET NE DEVRAIT PAS ÊTRE UTILISÉE COMME AGENT SPÉCULATIF. RENCONTRÉ À L’OCCASION DE LA Q UINZAINE DES SCIENCES ORGANISÉE PAR LE CÉGEP M ONTMORENCY À LAVAL, NOTRE INVITÉ EST L’UNE DES PLUS GRANDES SOMMITÉS MONDIALES DU DOMAINE DE L’EAU. PARFAITEMENT À L’AISE DE NAGER À CONTRE-COURANT, IL TIENT À TÉMOIGNER DE SES RÉFLEXIONS SUR TOUTES LES TRIBUNES QUI LUI SONT OFFERTES AFIN DE STIMULER L’ACTION CITOYENNE. Q UELLES SONT LES RÉFLEXIONS DE L’AUTEUR DU CÉLÈBRE MANIFESTE DE L’EAU ? Q UELLES SOLUTIONS PROPOSE-T-IL AFIN DE RÉTABLIR L’EAU COMME BIEN COMMUN DE L’HUMANITÉ ? LE MAGAZINE SOURCE L’A RENCONTRÉ POUR VOUS. Parlez-moi de votre enfance... J’ai eu une enfance très heureuse. Je suis né dans un petit village de 6 000 habitants, situé dans la région de Calabre, dans le sud de l’Italie. Mon père était le directeur musical de la fanfare municipale. À cette époque, la fanfare municipale avait une fonction économique et sociale importante dans le village, ce qui fait que notre famille avait un niveau de vie modeste, mais tout de même décent pour l’époque. Quel métier rêviez-vous de pratiquer quand vous étiez enfant ? Enfant, je rêvais de devenir prêtre. Il faut dire que la religion prenait énormément de place dans nos vies. Avec l’école, les activités paroissiales étaient les seules occasions de nous socialiser. En réalité, mon intérêt pour la prêtrise relevait de l’engagement social. Aujourd’hui, je peux dire que je fais un peu la même chose qu’un prêtre puisque je prêche 10
Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
contre la mondialisation, contre les systèmes économiques actuels, etc. J’ai réalisé mon objectif d’être prêtre dans la mesure où je défends, comme eux, des causes sociales. Quel a été votre champ d’études ? Faute d’universités dans le sud de l’Italie, j’ai dû quitter ma famille et mon village pour m’établir au nord de l’Italie, plus particulièrement dans la ville de Florence. Cette situation m’a inspiré le sujet de ma première thèse. Elle portait sur la théorie économique des régions. Je voulais comprendre pourquoi il y avait tant d’inégalités entre les régions. Pourquoi une région ne possédait-elle pas d’universités ? Depuis lors, tous mes travaux se sont articulés autour du thème des inégalités structurelles entre les régions et entre les groupes sociaux. La thématique de l’eau n’y fait pas exception. Pourquoi certaines personnes sur la planète ont-elles un accès facile à l’eau potable alors que ce n’est pas le cas pour d’autres ? S’agit-
il simplement de chance ? Et si c’est le cas, qui distribue cette chance ? S’il ne s’agit que d’une question territoriale, pourquoi les pays d’Afrique et d’Amérique du Sud, qui ont pourtant beaucoup de ressources naturelles, sont-ils si pauvres alors que les pays industrialisés, qui en ont peu, sont-ils si riches ? Ce sont là des questions qui m’ont toujours passionné. Aviez-vous un plan de carrière ? Je n’ai jamais été carriériste. Cela dit, j’ai eu des postes d’importance, mais on me les a donnés, je ne les ai jamais convoités. Par exemple, je n’ai jamais cherché à être le président du plus grand réseau d’aqueducs d’Europe. Tout ce que je voulais était de me battre pour que l’eau soit publique. À quel moment votre intérêt pour l’eau s’est-il manifesté ? J’ai toujours eu un intérêt pour l’eau. Mais, il y a une dizaine d’années, en travaillant avec
tête-à-tête un groupe de réflexion, j’ai écrit un livre consacré aux biens communs. Je voulais répondre à la question : « Qu’est-ce qu’un bien commun ? » En creusant les différentes pistes possibles, l’eau m’est apparue comme étant le meilleur exemple. L’eau, c’est la vie, et tous les êtres vivants en ont besoin. C’est indéniable. J’ai par la suite écrit un autre livre, Le manifeste de l’eau, qui ne traite que de cette question. Sa rédaction m’a fait réaliser qu’actuellement, nous vivons une période de notre histoire où la vie n’est plus sacrée. Peut-on changer la situation ? Bien sûr, mais pour ce faire, nous devons utiliser les deux armes dont le pouvoir établi a peur, c’est-à-dire : les idées et les citoyens. Les idées nouvelles sont la plus grande menace pour toute forme de pouvoir. Pour changer les choses, il faut trouver de nouvelles idées ou se lier avec ceux qui en ont. Le pouvoir a également peur des citoyens. Quand vous êtes consommateur, le pouvoir vous adore. Cependant, quand vous êtes citoyen et que vous revendiquez vos droits, alors vous êtes dangereux pour le pouvoir. Les gens ont-ils le temps de se préoccuper et de s’engager pour faire changer les choses ? C’est un devoir. Aller voter tous les quatre ou cinq ans n’est pas suffisant. La démocratie représentative est une bonne chose, mais elle ne représente souvent que les groupes les plus forts et les mieux organisés. Je pense que si les gens n’ont pas le temps, c’est parce que le pouvoir les a conduits sciemment dans cette direction, dans son propre intérêt. Pour ma part, je pense que nous devons revaloriser le concept du « vivre ensemble ». Et je ne parle pas de vivre ensemble devant Internet dans un monde virtuel.
montre que ce n’est pas tant le fait de gagner ses batailles qui est le plus important, mais plutôt le fait de s’être battu. Sentez-vous qu’on vous met des bâtons dans les roues pour vous empêcher d’entreprendre vos actions ? Oui, et si ce n’était que des bâtons ! [Rires.] Comme je vous le mentionnais, quand on soumet de nouvelles idées, on devient très dérangeant. Cependant, l’expérience m’a démontré que le pouvoir ne peut pas toujours contrer l’action citoyenne, d’où la grande importance de s’engager en tant que citoyen. Quelle est la tendance mondiale en matière de gestion de l’eau ? Actuellement, la tendance est de qualifier l’eau de bien économique. On utilise l’eau comme faisant partie intégrante de l’économie, ce qui est à l’opposé de la notion d’un bien collectif, appartenant à l’humanité. Elle est plutôt assimilée à l’économie capitaliste des marchés. L’eau est désormais un produit industriel comportant une valeur pécuniaire et une valeur commerciale. Le meilleur exemple est sans doute l’eau embouteillée. Je n’ai jamais compris pourquoi, que l’on soit à New York ou à Mexico, les restaurants offrent les bouteilles d’eau San Pellegrino plutôt que d’offrir l’eau minérale du pays. C’est un exemple flagrant de la commercialisation.
Vous êtes de gauche. La tendance mondiale est plutôt de droite. Est-ce décourageant ? Non, au contraire, car c’est cette tendance qui m’incite à m’exprimer haut et fort… du moins encore pour les cinq prochaines années ! [Rires.] Vous sentez-vous comme le Don Quichotte de l’eau ? Non, pas du tout. Je suis loin d’être seul. Nous sommes des millions. Toutefois, c’est important de témoigner, d’être engagé. D’ailleurs, l’histoire
Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
11
tête-à-tête
l’eau potable. Différents endroits sur la planète, par exemple à Sydney en Australie, ont choisi de traiter ces eaux pour éviter la pénurie. La seconde avenue en vogue est le dessalement de l’eau de mer. Laquelle de ces solutions est la plus appropriée ? Selon moi, l'avenir ne passe pas par l’une de ces deux solutions. Plus on utilisera ces solutions, plus on créera des inégalités à l’échelle mondiale. L’eau deviendra une source de discrimination économique, une ressource convoitée et dispendieuse comme l’est actuellement le pétrole. L’eau est-elle une ressource renouvelable ? Oui, l’eau est une ressource renouvelable. Cependant, nous utilisons plus d’eau que ce que la nature peut nous en donner. C’est comme de dépenser plus que ce que l’on gagne chaque mois. Il arrive alors un moment où ce n’est plus possible, car le compte de banque est vide. Il en va de même pour l’eau. L’eau de la planète bénéficie d’un certain taux de renouvellement, mais ce renouvellement n’est pas infini. Cependant, malgré ce fait, on ne diminue pas les prélèvements pour des raisons purement économiques. Le résultat est que l’eau douce naturelle et potable a tellement diminué qu’elle s’est raréfiée. Quelles sont les solutions mises de l’avant pour résoudre ce problème ? Aujourd’hui et pour au moins les 50 prochaines années, la première tendance mondiale est de traiter les eaux usées pour avoir accès à de
Selon vous, faut-il faire un parallèle entre l’eau et le pétrole ? Absolument. Le jour n’est pas loin où l’économie mondiale sera basée sur la spéculation du prix de l’eau tout comme ce que nous vivons actuellement avec le pétrole. Demandez-vous si la spéculation du prix du blé sur les marchés internationaux a déjà permis l’accès de cette denrée à ceux qui ont faim... La réponse est non, bien sûr. Et ce qui est regrettable, c’est que nous allons dans cette même direction avec l’eau puisque c’est la tendance dominante.
Plus on utilisera ces solutions, plus on créera des inégalités à l’échelle mondiale. L’eau deviendra une source de discrimination économique, une ressource convoitée et dispendieuse comme l’est actuellement le pétrole. Quelles sont les différences fondamentales entre l’eau et le pétrole ? Le pétrole est économiquement essentiel dans la période de l’histoire dans laquelle nous vivons, mais elle demeure une ressource substituable. Nos ancêtres vivaient sans pétrole il y a 100 ans et nos descendants vivront aussi sans cette ressource dans 100 ans. En revanche, l’eau est une ressource essentielle pour la vie de tous les êtres vivants. Et contrairement au pétrole, elle n’a malheureusement aucun substitut. La mise sur pied d’un système de crédit carbone est-elle une bonne idée ? Non, car cela suppose une logique capitaliste. Or, vous ne devriez pas avoir une carte de crédit liée à un droit sur la vie. La lutte pour mitiger les conséquences des changements climatiques ne doit pas être liée aux mécanismes marchands et aux intérêts financiers. Nous avons davantage besoin de changer notre relation avec la nature. En va-t-il autrement pour l’eau ? Le crédit eau, c’est une folie ! Que pensez-vous de l’orientation hydroélectrique du Québec ? J’en pense du bien lorsque c’est fait de manière modérée et mesurée. L’hydroélectricité est une bonne forme de production d’énergie à la base. Toutefois, je m’y oppose lorsqu’elle devient une industrie qui vise à faire des produits d’exportation. Produire de l’énergie pour en faire un bien commercial duquel il faut tirer un maximum de profit, je suis contre. Mon engagement envers la rivière Batiscan à titre de parrain va justement en ce sens. Nous avons lutté contre les visées du gouvernement qui voulait construire de petites centrales hydroélectriques sur la rivière Batiscan afin de multiplier les occasions de production hydroélectrique. Jusqu’à présent, nous avons réussi à empêcher la mise en place des centrales de 1000 watts sur la Batiscan. C’est aussi pourquoi je n’ai jamais aimé le projet Grande-Baleine. Pourquoi êtes-vous contre ? Je ne crois pas qu’il faille utiliser la nature pour l’exportation. Il s’agit d’un
12
Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
tête-à-tête
Un parcours éloquent
problème de visée et de finalité économique. De plus, je suis en désaccord avec le fait que le pouvoir politique ou ceux qui peuvent apporter des capitaux puissent unilatéralement s’approprier les ressources d’une communauté ou d’un espace territorial et décider de sa finalité. C’est foncièrement une problématique liée à la gestion des ressources naturelles.
1965 : Assistant du secrétaire général du Comité pour le développement des sciences sociales (Rome, Italie).
Que pensez-vous de la tarification de l’eau via les compteurs ? Je ne suis pas contre si la tarification est un instrument complémentaire à la prise en charge des coûts de l’accès à l’eau à travers la fiscalité générale. Si, par exemple, nous établissons que chacun a droit à 50 litres par jour, et que l’individu a surconsommé, je trouve ça tout à fait correct, même souhaitable, de tarifer sa surconsommation. Le compteur individuel a toutefois des effets pervers puisqu’il signifie que tant que je peux payer, je peux consommer. Malheureusement, cela ne responsabilise pas les gens. En revanche, une tarification de l’eau comme source principale de recoupement des coûts nécessaires, ça, j’y suis farouchement opposé.
1976-1978 : Chercheur au Conseil international des sciences sociales (Paris, France).
Que dire à un Québécois insouciant de sa consommation d’eau du fait de l’abondance de la ressource sur le territoire ? Je lui dirais de ne pas se considérer comme un consommateur, de se voir comme un gardien de l’eau, de la protéger.
1982 à aujourd’hui : Il enseigne dans différentes universités, dont l’Université catholique de Louvain (Belgique) et l’Accademia di Architettura de Mendrisio (Suisse), en plus d’être professeur invité dans des universités au Canada, aux États-Unis, au Brésil, en Argentine, en Corée du Sud et dans de nombreux pays d’Europe occidentale.
Dans quelle mesure est-ce important pour vous de transmettre vos connaissances aux générations futures ? D’abord, je ne connais strictement rien. Je dis simplement ce que je pense. Je ne fais que témoigner. Selon moi, la responsabilité et le devoir d’un adulte sont de témoigner et non pas de croire qu’il a la connaissance et l’expérience et qu’elles doivent être transférées. Vous êtes maintenant grand-père de quatre petits-enfants. Qu’aimeriez-vous leur léguer ? Tout d’abord, ne me félicitez pas, ce n’est pas moi qui les ai faits ! [Rires.] Plus sérieusement, j’ai dédicacé mon dernier bouquin, Pour une nouvelle narration du monde, à mes quatre petits-enfants. Si je me souviens bien de la dédicace, elle allait comme suit : « Pour qu’ils deviennent des témoins du droit à la vie pour tout le monde. » Monsieur Petrella, merci beaucoup. I
1967-1975 : Secrétaire scientifique puis directeur du Centre européen de coordination de recherche en sciences sociales (Vienne, Autriche).
1978-1994 : Il dirige le programme FAST (Forecasting and Assessment in Science and Technology) à la Commission européenne de la Communauté européenne (Bruxelles, Belgique). 1978 à aujourd’hui : Auteur de plusieurs livres sur l’économie, la mondialisation, l’eau, etc.
1991 : Fondateur du Groupe de Lisbonne qui soutient le principe selon lequel l’eau est un bien commun. 1992 : Fondateur de l’European Interuniversity Association for Education on Society – Science and Technology, regroupant 15 universités européennes. 1992-2000 : Président de l’Association pour l’Université européenne de l’environnement (Paris, France). 1996 : Il est nommé docteur honoris causa de l’Université de Montréal, titre honorifique qui s’ajoute à cinq autres décernés par des universités européennes. 1997 : Fondateur du Comité international pour le contrat mondial de l’eau.
On le cuisine pour vous! Quel est votre film préféré ? Le bon, la brute et le truand, le premier film de Sergio Leone. Êtes-vous à l’aise avec les nouvelles technologies ? Non, pas du tout ! Ce matin, j’ai fait une mauvaise manœuvre et j’ai fait disparaître mes courriels reçus entre le 9 janvier 2009 et aujourd’hui. Quelle est la personnalité politique encore active pour qui vous avez le plus de respect ? Luiz Inácio Lula da Silva, président sortant du Brésil. Combien de langues parlez-vous ? J’en détruis quatre. [Rires.] L’italien est ma langue maternelle. Je parle aussi le français, l’anglais et l’espagnol (de type castillan). Si vous ne deviez habiter qu'un seul endroit, où serait-ce ? J’habiterais une petite ville d’Italie d’environ 50 000 habitants. Mais seulement sans le président Berlusconi. [Rires.] Si vous ne pouviez conserver qu’un seul livre, lequel serait-ce ? Le phénomène humain de Pierre Teilhard de Chardin. Quelle est votre chanson favorite ? Popcorn Song, mais j’ignore de qui elle est. 14
Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
Et la personnalité politique historique ? Je dirais Gandhi. Quel est le changement survenu au cours de votre vie qui vous a le plus impressionné ? La sécurité sociale. La fiscalité redistributive a permis de financer la sécurité sociale. Très peu de pays l’ont fait. Les pays scandinaves ont travaillé dans ce sens. Le principe du communisme aurait-il pu fonctionner ? Tout comme le capitalisme ou le socialisme, ce sont des idées globales qui trouvent concrétisation partielle dans l’histoire de certains pays et qui jamais ne reflètent les grandes forces idéales sous-jacentes de ces conceptions. Cela dit, je crois tout de même que oui, le communisme pourrait être réinventé et réalisé.
Êtes-vous conséquent dans vos actions quotidiennes en matière d’environnement ? Je dois dire que j’essaie, mais que je ne le suis pas toujours. Par exemple, je suis venu ici en avion et je me déplace en voiture pour aller d’une ville à l’autre durant mon séjour. Par contre, à ma défense, je dois dire qu’il est difficile d’être écolo et de se déplacer en train au Québec. Mais pour être honnête, même en Italie ou en Belgique, je ne suis pas tout à fait cohérent avec ces principes. Les transports publics commencent à peine à être efficaces et on commence à les utiliser. Buvez-vous l’eau du robinet à la maison ? Oui, absolument ! Avez-vous eu un mentor ? J’ai été influencé par tous les gens que j’ai côtoyés dans ma vie, mais professionnellement, je n’ai pas eu de mentor. Quelle a été votre plus grande réussite personnelle ? Avoir marié mon épouse. Si vous le pouviez, feriez-vous un choix de carrière différent ? Non. Si vous aviez le pouvoir absolu sur l’humanité, quelle serait votre première action ? Je déclarerais que l’eau est un droit fondamental pour tous et surtout qu’il s’agit d’un bien commun mondial.
Le jeudi 2 septembre dernier se tenait au Club de golf Glendale de Mirabel la 6e édition du tournoi annuel de votre magazine SOURCE. Les prévisions météorologiques annonçaient une journée chaude, humide et pluvieuse. C’est heureusement sans la pluie que les gens de l’industrie de l’eau ont foulé le magnifique parcours Élite du Glendale. Les traditionnels chapelets sur la corde à linge ont assurément fait le travail ! C’est donc avec un soupir de soulagement que les organisateurs ont accueilli les nombreux participants pour cette classique qui comportait une multitude de concours, dont celui du plus long coup de départ, proposé par Tinki Winki ! Par la suite, bières importées et trio jazz attendaient les golfeurs. Ils ont toutefois eu droit à une autre forme de rafraîchissement puisque la pluie a fait son apparition. Qu’à cela ne tienne, la soirée s’est poursuivie avec un succulent repas arrosé de vin et de nombreux prix de valeur importante. Les participants ont de plus eu droit à un spectacle exceptionnel de Dawn Tyler Watson et de son comparse Paul Deslauriers. MAYA communication et marketing
www.maya.cc
16
Il est à noter qu’encore une fois, le tournoi s’est déroulé à guichet fermé. La prochaine édition de votre tournoi se tiendra le jeudi 1er septembre 2011. Serez-vous des nôtres ?
Les sourires étaient au rendez-vous pour accueillir les invités.
Les participants ont eu droit à de très beaux cadeaux à leur arrivée. De magnifiques polos et casquettes étaient offerts.
Simon Daoust aurait bien aimé compter André Dumouchel dans son quatuor.
Tinki Winki s’est assuré qu’il n’y ait pas de pluie durant la journée. Pour communiquer avec dame Nature, il a toutefois dû ajuster son antenne !
Il a par la suite défié les joueurs pour le plus long coup de départ. Très peu ont réussi à le vaincre. Assez humiliant de perdre contre une grosse mascotte !
Eh non, il n’avait pas oublié sa sacoche.
Impressionnés, certains ont voulu connaître les trucs de Tinki.
D’autres ont préféré se venger et le battre au sens propre.
Il a par contre été consolé par Nathalie Zielinski de l’Association de la sclérose en plaques.
Cette dernière a su traiter aux petits oignons les invités en leur offrant porto, cigares et chocolat au nom de MAYA communication et marketing.
Les participants du tournoi ont eu droit, encore cette année, au succulent sandwich souvlaki de Marc Angelo. Un délice !
Le colosse Pelosse attendait les golfeurs pour les mettre au défi à son tour. Rien de mieux pour la digestion.
Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
Cette bénévole aurait bien aimé partir avec le vélo offert par Durabac.
Les bénévoles ont contribué de manière très importante au succès de la journée, notamment à l’aide de si beaux sourires.
Le terrain du Glendale était en magnifique condition et les participants du tournoi ont fait preuve de classe en le maintenant en bon état.
Roger Lajoie en a profité pour prendre un dernier bain de foule avant sa retraite prochaine.
Nicolas Minel s’est entraîné tout l’été, comme en fait foi l’élégance de son élan.
Pendant ce temps, Gaétan Chatel avait d’autres priorités…
La pluie a forcé les gens à se mettre à l’abri pendant le cocktail. Cela n’a pas affecté la bonne humeur des participants.
Une fois dans la salle, certaines personnes ont pris le temps de feuilleter le magazine SOURCE pour se tenir au courant.
Une belle brochette de bénévoles a vendu des ballons pour tirage au profit de la SP; 12 000 $ ont été amassés. Un record !
Grégory Pratte, représentant commercial du magazine SOURCE, n’a pas été épargné. Lui aussi a endossé la thématique de la journée.
Une prestation endiablée de Dawn Tyler Watson et de Paul Deslauriers a agrémenté la soirée, au plaisir des participants.
Joël Prud’homme a gagné l’ensemble de cinéma maison 3D. Espérons qu’il trouvera du temps pour en profiter malgré son horaire chargé.
Un grand merci à nos précieux commanditaires
Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
17
EAUX USÉES
R ETO U R E N F O R C E D E LA D I G E STI O N A N AÉR O B I E Marc-Andre Desjardins ing., Ph.D. vice-président, division Environnement AXOR Experts-Conseils inc. mdesjardins@axor.com
Avec l’arrivée sur le marché québécois de plusieurs nouveaux fournisseurs et la poussée insufflée par l’aide financière offerte grâce au Programme de traitement des matières organiques par biométhanisation et compostage du gouvernement du Québec, la digestion anaérobie fait présentement un retour en force au Québec. Longtemps considéré comme trop complexe et trop coûteux, ce procédé suscite maintenant énormément d’intérêt chez les gestionnaires de stations d’épuration qui cherchent des solutions afin de contrer l’augmentation incessante des coûts reliés à l’élimination des boues produites par leurs installations.
Un procédé qui transforme les boues en énergie La digestion anaérobie, ou biométhanisation, est un procédé qui permet de dégrader la matière organique en l’absence d’oxygène sous l’action de microorganismes anaérobies. Le procédé suppose la mise en place d’un digesteur qui est mélangé et maintenu à une température d’environ 35 oC (digestion mésophile). Le biogaz produit est une source d’énergie qui peut être utilisée en partie pour chauffer le digesteur, l’excédent pouvant servir à d’autres fins.
Gare aux recettes toutes faites ! Il n’existe pas de méthode unique pour la réalisation d’un projet de biométhanisation. Chaque projet est différent. C’est pourquoi il est très risqué pour une ville (ou autre entité municipale telle qu’une régie) de tenter d’appliquer une « recette » qui a déjà été utilisée par une autre ville. Voici quelques règles qui devraient guider la démarche des gestionnaires municipaux qui souhaitent explorer la biométhanisation et, ultérieurement, réaliser un projet dans ce domaine.
La proximité d’utilisateurs potentiels de l’énergie produite ou d’un réseau de distribution est un facteur qui influencera fortement la rentabilité des projets. Règle no 1 : examinez vos options Avant d’opter pour une technologie et un mode de gestion des boues, il convient d’examiner les options de valorisation des boues en tenant compte du contexte régional. En matière de valorisation, l’accent est actuellement mis sur la récupération d’énergie, que ce soit par biométhanisation, gazéification ou oxydation humide assistée par plasma, pour ne nommer que ces technologies. La proximité d’utilisateurs potentiels de l’énergie produite ou d’un réseau de distribution (ex. : Gaz Métro) est un facteur qui influencera fortement la rentabilité des projets. À moyen terme, on peut s’attendre à ce que la valorisation agricole prenne de l’ampleur, considérant la volonté gouvernementale de bannir l’enfouissement des matières organiques. Il importe de bien anticiper les tendances et de favoriser les technologies permettant la récupération et la valorisation des nutriments contenus dans les boues. 18
Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
Règle no 2 : mettez les fournisseurs en concurrence Au terme de l’évaluation des options, si le mode de gestion des boues retenu suppose la mise en place d’une digestion anaérobie, il est nécessaire de consulter les différents fournisseurs de technologies de digesteurs anaérobies afin d’établir un concept préliminaire et possiblement de procéder dès cette étape à une présélection technologique par le biais d’un appel d’offres public. À moins de circonstances exceptionnelles, les villes devraient éviter de conclure directement des contrats de gré à gré avec les fournisseurs de digesteurs anaérobies (et autres équipements connexes), car, ce faisant, elles ne bénéficient pas de la concurrence potentielle entre les fournisseurs de technologies. De toute façon, si une ville décidait de court-circuiter le processus et tentait effectivement de conclure des ententes gré à gré avec des fournisseurs, il y a de bonnes chances qu’elle se bute à une forte résistance des autorités gouvernementales, à commencer par le ministère des Affaires municipales, des Régions et de l’Occupation du territoire (MAMROT). En effet, sauf en de rares exceptions, le MAMROT ne tolérera pas qu’une entité municipale octroie d’importants contrats de fourniture d’équipements dans le cadre d’un projet de biométhanisation sans appel d’offres public auprès des fournisseurs potentiels, et ce, compte tenu des contraintes fixées par la loi, et à plus forte raison si les ouvrages font l’objet d’une aide financière gouvernementale. Un peu comme c’est le cas depuis quelques années pour les projets de mise à niveau d’usines d’eau potable, et en réponse notamment aux pressions exercées par les différents fournisseurs d’équipements, le MAMROT incite maintenant fortement les entités municipales à considérer plus d’une technologie pour leurs projets, de façon à favoriser la concurrence entre les fournisseurs. Les projets de biométhanisation ne feront pas exception, et ce, d’autant plus qu’il existe un grand nombre de fournisseurs dans ce domaine. À l’échelle mondiale, on dénombre actuellement au moins une quinzaine de fournisseurs d’importance qui proposent différents types de digesteurs anaérobies. Au Québec et dans le reste du Canada, au moins six fournisseurs sont présents, directement ou par le biais de représentants. En termes plus clairs : si un fournisseur de digesteurs anaérobies vous dit qu’il est seul sur le marché, il vous ment ! Règle no 3 : sélectionnez un consultant compétent Il est très rare qu’une entité municipale possède au sein de son organisation les ressources humaines et matérielles nécessaires pour développer et réaliser un projet de biométhanisation. Même si l’expertise en biométhanisation est encore assez peu répandue dans les firmes de génie-conseil du Québec, cette expertise existe. Le consultant en biométhanisation détient un important avantage sur les fournisseurs de technologies de digestion anaérobie : il ne vend pas qu’une technologie, il les vend toutes et est en mesure de conseiller à son client le système le plus approprié en fonction de l’application, de façon à réaliser le meilleur projet au meilleur prix. Le consultant en biométhanisation verra également à l’intégration des composantes du projet et vérifiera les impacts sur les ouvrages existants. Il préparera les documents d’appel d’offres, analysera les propositions reçues et veillera au bon déroulement du projet en réalisant le suivi des budgets et des échéanciers. En sélectionnant un consultant compétent, les villes s’assurent qu’elles tireront profit d’un appui technique solide tout au long de leurs projets, permettant d’optimiser ceux-ci et d’éviter les erreurs coûteuses. Et à l’heure des compressions budgétaires municipales, chaque dollar compte ! I
Ce texte vous fait réagir ? Pour nous faire part de vos commentaires, rendez-vous au www.maya.cc, sous l'onglet Source, ou envoyez-nous un courriel à info@maya.cc
À Q U A N D U N V R A I PA R T E N A R I AT AVE C LE M I LI E U AG RICOLE ?
LE MUNICIPAL
Christian Sauvageau directeur, Service de l’hygiène du milieu Ville de L’Assomption u s i n e f i l t ra t i o n @ v i l l e . lassomption.qc.ca
Il y a présentement au Québec plus de 250 installations de production d’eau potable qui utilisent l’eau de surface pour desservir leur population. Certaines d’entre elles sont considérablement affectées par la qualité de leur eau brute puisque cette dernière provient d’un bassin versant où l’activité agricole est très importante. La Politique nationale de l’eau aura déjà bientôt 10 ans. Celle-ci comporte un axe d’orientation sur ce sujet et préconise les actions suivantes : • Soutenir financièrement, au cours des cinq prochaines années, la mise aux normes des installations d’approvisionnement et de traitement de l’eau potable. • Préparer, d’ici 2004, une stratégie de protection des sources de captage d’eau de surface. • Augmenter et améliorer la capacité d’intervention, d’enquête, d’évaluation des risques ou des impacts des directions régionales de santé publique lors d’éventuels dépassements de normes touchant la qualité de l’eau ou lors de l’éclosion de maladies d’origine hydrique.
• Atteindre, d’ici 2010, un état d’équilibre quant à la capacité de support en phosphore des sols. • Poursuivre et mettre en œuvre les décisions prises lors du Forum sur l’agriculture et l’agroalimentaire « Un environnement à valoriser ». • Soutenir, en territoire agricole, l’établissement de corridors riverains boisés en lien avec les milieux naturels. • Introduire l’écoconditionnalité dans un ensemble de programmes de soutien financier du secteur agricole. • Réduire, d’ici 2010, la pression sur l’environnement relevant de l'usage des pesticides en milieu agricole. • Soutenir techniquement et financièrement les entreprises piscicoles existantes. Où en est-on 10 ans plus tard ? Les agriculteurs affirment avoir investi des sommes – plusieurs centaines de millions de dollars ces 20 dernières années – et des efforts considérables pour diminuer la pollution sur leurs terres. La pollution d’origine agricole est un phénomène complexe, d’où la nécessité d’éviter les solutions simplistes. Les experts privilégient d’ailleurs la combinaison d’un ensemble de mesures pour parvenir à diminuer sensiblement la pollution générée par l’activité agricole. Il faut entre autres « appliquer une gestion rigoureuse des fertilisants, contrer les problèmes d’érosion, adopter des pratiques de conservation des sols et stabiliser les rivesii ». De plus, la mobilisation des producteurs autour de projets de réduction de la pollution à l’échelle de petits bassins versants est à préconiser. Ce volet a d’ailleurs été analysé après l’adoption de la Politique nationale de l’eau, mais les résultats semblent peu probants étant donné la prolifération récente des problématiques de cyanobactéries. Devant ce constat, les écologistes recommandent plutôt de travailler directement avec les agriculteurs sur les plans de la coopération et de la prévention en favorisant la communication entre les usagers du bassin versant et en faisant mieux connaître les actions qui visent à protéger l’eau.
L’exemple de la France En 2009, en France, était signée une « charte de coopération » pour agir directement sur le terrain, c’est-à-dire rapprocher deux types d’acteurs qui se connaissaient peu – les entreprises de l’eau et les chambres d’agriculture – pour étudier ensemble les conditions de mise en place de bonnes pratiques partenariales sur les captages d’eau potableiii. « Objectif : assurer la sécurité sanitaire de l’eau en la protégeant de l’aire d’alimentation des 507 points de captages les plus menacés par les pollutions diffuses d’ici 2012. Les captages prioritaires sont pris en compte dans des programmes d’actions spécifiques, financés notamment par les agences de l’eau ainsi que le ministère de l’Agriculture et de la Pêche. Également, des crédits européens sont progressivement mis en place sur le territoireiv. » Il s’agit, pour chaque captage, de définir la zone de protection de l’aire d’alimentation du captage sur la base d’un diagnostic territorial des pressions agricoles. Le programme d’action doit être mis en place au plus tard à l’automne 2011, ce qui conduira à des mises aux normes d’équipements : réhabilitation de têtes de forage, réalisation de travaux garantissant la rétention d’engrais liquide ou d’huile, ou encore neutralisation de cuves d’hydrocarbures. L’objectif du partenariat vise également à lutter contre les pollutions accidentelles. La voie du partenariat industrie-agriculture-environnement semble donc concluante… À quand un tel partenariat au Québec ? I i www.mddep.gouv.qc.ca/eau/politique (page consultée le 11 octobre 2010). ii Joncas, Hugo. « Agriculture : le Québec se tire bien d'affaire pour gérer l’eau, selon Christian Lacasse », Les Affaires.com, 29 septembre 2010. iii Fontaine, Célia. « Une protection partenariale des captages d’eau potable », Journal de l’environnement, 28 septembre 2010. iv www.developpement-durable.gouv.fr/La-preservation-de-la-ressource-en.html (page consultée le 11 octobre 2010).
20
Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
Ce texte vous fait réagir ? Pour nous faire part de vos commentaires, rendez-vous au www.maya.cc, sous l'onglet Source, ou envoyez-nous un courriel à info@maya.cc
I N STR U M E NTATI O N
LA BONNE SOLUTION… POUR DES MESURES DE QUALITÉ
France Gauvreau B.Sc., directrice générale Hanna Instruments Canada inc. franceg@hannacan.com
Dans le cadre d’un de mes premiers articles qui traitait des mesures de pH, j’avais effleuré l’importance du choix approprié d’électrodes et de l’emploi de solutions adéquates afin d’assurer des mesures précises et exactes sans égard au type de pH-mètre utilisé. Répondant quotidiennement à une abondance de questions relativement aux solutions devant être employées pour étalonner ou entretenir adéquatement les électrodes de pH, j’ai jugé utile d’aborder le sujet dans le présent article. Une mesure de pH exacte et précise suppose un étalonnage et un entretien réguliers de l’électrode. Faute d’entretien, les électrodes même les plus sophistiquées ne pourront fournir des résultats à la hauteur de leur capacité. L’utilisateur soucieux d’obtenir des résultats fiables doit donc opter pour des solutions d’étalonnage et d’entretien optimales.
Solutions « tampons » Les « solutions tampons », aussi appelées plus simplement des « tampons », sont les solutions à utiliser pour effectuer l’étalonnage de l’électrode de pH. Les lignes suivantes fournissent quelques informations relatives au phénomène d’effet tampon. Si on dissout 0,1 mole de HCl (acide chlorhydrique) dans un litre d’eau, le pH passe de 7 à 1, soit une variation de 6 unités. Si on fait de même
22
Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
dans un litre de solution qui contient déjà un mélange d’acide acétique (1 mol/L) et d’acétate de sodium (1 mol/L), le pH passe de 4,75 à 4,66, soit une variation de 0,09 unité. On note que le pH varie beaucoup moins dans ce dernier cas. La solution d’acide acétique et d’acétate de sodium constitue le « tampon ». D’une manière générale, toutes les solutions composées d’un acide faible et d’un des sels qu’il forme avec une base forte constituent des tampons. De même, les mélanges d’une base faible et d’un des sels qu’elle forme avec un acide fort sont aussi appelés tampons. Leur pH est dans tous les cas donné par la relation : pH = pKa + log [base] [acide] Outre que leur pH varie peu lorsqu’on y additionne un acide ou une base, les tampons possèdent une autre propriété intéressante : leur pH varie très peu lorsqu'ils sont dilués (par ajout d’eau pure). Cela ressort clairement de la relation ci-dessus : le pH des tampons dépend du rapport [base] / [acide], et non pas seulement de la valeur de leur concentration propre. En pratique, on n’attribue la qualité de « tampons » qu’à des solutions dont le pouvoir tampon est suffisamment grand (variation de pH inférieure à 0,1 unité).
Solutions prêtes à l’emploi La qualité d’une solution d’étalonnage ou solution tampon est fonction de la qualité et de la précision du dosage du ou des constituant(s) chimique(s) employé(s) ainsi que de la qualité de l’eau distillée utilisée dans le cadre du processus de leur fabrication. La température ainsi que la qualité des instruments utilisés pour la
LA BON N E SOLUTION… P OU R DES M ESU RES DE QUALITÉ
Pour réduire au minimum tout risque de contamination et assurer un temps de réponse rapide de l’électrode, le bulbe de verre ainsi que la jonction de celle-ci doivent demeurer humides même lorsque l’électrode n’est pas utilisée. préparation des solutions jouent également un rôle primordial dans la qualité finale de la solution. Lorsque toutes ces conditions sont réunies, l’utilisateur est assuré d’employer des solutions d’étalonnage stables et d’une parfaite homogénéité d’un lot à l’autre. En comparaison avec des solutions dites « à préparer » à l’aide de poudres ou de pastilles, les solutions « prêtes à l’emploi » présentent l’avantage d’être préparées dans des laboratoires de haute technologie, dans un environnement aseptique, avec des composants chimiques scrupuleusement sélectionnés, vérifiés avec des instruments de référence étalonnés et certifiés, offrant conséquemment un produit de qualité irréprochable. Chaque emballage de solution porte une étiquette sur laquelle sont indiqués le numéro de lot et la date de péremption, garantissant une sécurité d’utilisation et une traçabilité optimales. Un tableau indiquant la relation entre les valeurs de pH et la température se retrouve également sur l’emballage (bouteille ou sachet) en guise de référence. Des solutions certifiées (fournies avec un certificat de conformité aux normes NIST) sont également offertes aux utilisateurs les requérant. Ces certificats indiquent la date de production, le numéro de lot, le degré de précision ainsi que la date d’expiration.
Solutions d’entreposage Pour réduire au minimum tout risque de contamination et assurer un temps de réponse rapide de l’électrode, le bulbe de verre ainsi
que la jonction de celle-ci doivent demeurer humides même lorsque l’électrode n’est pas utilisée. À cette fin, des solutions dites « d’entreposage » chimiquement équilibrées sont recommandées. Dépendamment de la configuration de l’électrode utilisée, ces solutions peuvent être incorporées dans les capuchons de protection fournis avec la plupart des électrodes ou être transvidées dans des béchers dans lesquels pourront reposer les électrodes lorsque non utilisées. Il est à noter que l’emploi d’eau pure (distillée, déminéralisée ou désionisée) comme solution d’entreposage est à proscrire, car cela entraînerait la dégradation de la couche d’hydratation externe du bulbe de verre des électrodes remplissables en plus d’écourter la durée de vie des électrodes non remplissables.
Solutions de nettoyage Pour préserver la justesse (exactitude et précision) de mesure et la longévité des électrodes, il est recommandé de les rincer après chaque usage et de les nettoyer régulièrement en les plongeant dans une solution de nettoyage appropriée. Un grand choix de solutions est offert en volumes variés, qu’elles soient pour usage général ou spécifique, afin de s’adapter à l’application donnée. Ces solutions permettent d’éliminer toutes les impuretés et les résidus demeurés sur la surface des électrodes après leur immersion dans des eaux contenant certains contaminants. En conclusion, bien que les tampons et les solutions d’entretien (entreposage et nettoyage) des électrodes de pH peuvent sembler des consommables banals, il ne faut jamais sous-estimer leur importance et garder en tête que ceux-ci doivent être frais, donc renouvelés fréquemment afin d’assurer leur efficacité, car l’utilisation d’une solution contaminée compromet systématiquement les mesures obtenues. I
Êtes-vous sérieux lorsqu’il est question d’étanchéité? Lorsqu’il est question de réservoirs pour l’entreposage des eaux usées, une conception étanche gagne de l’importance. Installer un réservoir étanche comporte de nombreux avantages, particulièrement depuis les changements de la réglementation, car l’étanchéité est de plus en plus souvent obligatoire. Donc, si vous recherchez vraiment un réservoir étanche et facile à installer, songez aux réservoirs en fibre de verre ZCL Composites inc. pour vos projets futurs.
Les avantages des réservoirs étanches : • Construit dʼune seule pièce - ne requiert aucune installation en chantier de composantes nécessitant joints ou scellements pour compléter leur mise au point. • Fabriqué en usine - élimine le besoin d’assembler ou de mouler le réservoir sur place ainsi que tous les imprévus causés par les intempéries, les équipes de chantier ou les délais de livraison. • Rendement éprouvé - les réservoirs ZCL entreposent des produits pétroliers depuis presque trois décennies où seule une conception étanche est acceptable. • Conception robuste - les réservoirs de base sont conçus pour être enfouis jusqu’à 7 pieds de profondeur, même en présence d’une nappe d’eau élevée et ils sont évalués pour soutenir une charge nominale H-20.
www.zcl.com • (780) 466-6648 Téléphone • (780) 466-6126 Télécopieur Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
23
SUR LE RADAR
FAÇONNER L’AVENIR DE L’EAU… À PARTIR DE MONTRÉAL
John Cigana ing., M.Sc. A. vice-président, Développement des affaires et marketing John Meunier inc. filiale de Veolia Water Solutions & Technologies jcigana@johnmeunier.com
Le Congrès mondial et exposition de l’eau de l’IWA est un événement attirant des professionnels de l’eau et des organisations du monde entier. Ce sont plus de 3000 participants qui se sont donné rendez-vous au Québec pour discuter des tendances qui influencent le domaine de l’eau et des services d’eau urbains. Une des conférencières à l’honneur de l’IWA était Dre Rita Colwell, lauréate du prix 2010 de l’eau de Stockholm. Les travaux de recherche novateurs de Dre Colwell qui portent sur la prévention des maladies infectieuses d’origine hydrique ont contribué à protéger la santé et la vie de millions de personnes.
Façonner l’avenir de l’eau La planète Eau à Montréal Un événement d’envergure internationale a eu lieu en septembre 2010 à Montréal : le Congrès mondial de l’IWA (International Water Association). Cette conférence biennale ne reviendra sûrement pas à Montréal (ou peut-être même au Canada !) de notre vivant tant nombreuses sont les villes désireuses d’accueillir l’événement. Montréal ajoute son nom à une prestigieuse liste de villes ayant été hôtes de cette conférence, dont Vienne (2008), Beijing (2006), Marrakech (2004), Melbourne (2002), Berlin (2001) et Paris (2000).
Cette conférence biennale ne reviendra sûrement pas à Montréal (ou peut-être même au Canada !) de notre vivant tant nombreuses sont les villes désireuses d’accueillir l’événement.
Le thème de la conférence de Montréal était « Façonner l’avenir de l’eau ». Beau défi ! Plus de 1700 articles techniques ont été soumis à l’IWA de partout sur la planète. Les différents comités de lecture en ont retenu près de 1000 afin de composer les sessions techniques, les ateliers et les forums industriels sur l’innovation technologique dans les domaines de l’eau, de l’optimisation des infrastructures d’eau, de la protection des bassins versants et du renforcement des capacités. L’eau, sous toutes ses formes et dans toute sa complexité, a été à l’honneur toute la semaine !
Les expertises du Québec et du Canada en vedette Le congrès avait une forte teneur internationale, mais la situation canadienne n’a pas été écartée pour autant. En effet, un forum nordaméricain sur les Grands Lacs et le fleuve Saint-Laurent, mettant en évidence les meilleures pratiques en matière de gestion intégrée des ressources hydriques des lacs et des réservoirs, a aussi eu lieu dans le cadre du congrès. Le Canada est en fait le premier hôte nord-américain de cette conférence internationale. Les Canadiens ont démontré un fort leadership en réussissant à obtenir la tenue de l’événement à Montréal et en se montrant prolifique dans le programme technique avec plus de 30 présentations techniques et 66 affiches scientifiques, couvrant l’ensemble des thèmes de la conférence. J. Peter Jones, professeur à l’Université de Sherbrooke, bien connu dans le domaine du traitement des eaux au Québec et au Canada, était le président du Congrès de l’IWA. Celui-ci a déclaré, lors de l’un de ses nombreux discours : « Le Congrès mondial de l’eau de l’IWA offre une excellente occasion à tous les Canadiens qui s’intéressent aux questions de l’eau pour interagir avec les plus grands experts internationaux du domaine. Nous nous réjouissons de la perspective de pouvoir échanger et discuter pendant cinq jours sur les défis et les possibilités du domaine de l’eau qui façonneront nos communautés au cours des 20 à 30 prochaines années. C’est une occasion unique d’évaluer la position du Canada à l’échelle mondiale et d’établir des cibles visant à relever les défis mondiaux de l’eau. »
La vision 2030-2050 dans le domaine de l’eau Certains thèmes prospectifs à moyen et long termes (2030-2050) ont fait l’objet de présentations lors de ce congrès de l’IWA à Montréal, dont : • les nouvelles sources d’eau et l’utilisation optimale des ressources existantes, telles que le recyclage de l’eau; • les liens entre l’eau et l’énergie, dont l’adaptation au changement climatique et les stratégies d’atténuation des impacts; • les villes du futur, mettant en lumière la complexité du cycle urbain de l’eau et le besoin besoin d'une approche holistique de gestion de l’eau.
Et le prochain rendez-vous ? Intéressé à contribuer par vos idées, découvertes, inventions et résultats de recherche dans le domaine de l’eau à la prochaine rencontre biennale de l’IWA ? Elle aura lieu en 2012 en Corée du Sud. Préparez votre valise ! I 24
Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
G E STI O N H U M A I N E D E S R E S S O U R C E S
C O N N A I S S EZ-V O U S LE MA R KETI N G R H ?
Dominique Dodier directrice générale EnviroCompétence d o m i n i q u e . d o d i e r @ e n v i ro c o m p e t e n c e s . o rg
Le marketing dans sa définition puriste est une discipline du management qui cherche à déterminer les offres de biens, de services ou d’idées en fonction des attitudes et de la motivation des consommateurs, du public ou de la société en général. Mais une tendance se dessine depuis quelques années : le marketing RH. Ce type de marketing est orienté sur les façons de se positionner comme employeur de choix auprès des employés et futurs employés. Mettre en place une stratégie marketing RH devient une façon incontournable de séduire les candidats et de fidéliser ses ressources. La relation entreprise-employé connaît une profonde mutation. Plusieurs secteurs connaissent une pénurie de main-d’œuvre qui, avec les années, s’accentuera : avec 33 % de Canadiens qui ne seront plus actifs sur le marché de l’emploi à court terme et un taux de natalité oscillant autour de 1,3 %, les chiffres démontrent que le marché de l’emploi deviendra pro-employés. Ces derniers auront le choix. Tenez-vous-le pour dit ! Alors, comment faire pour attirer cette ressource si rare ? Comment les garder chez vous ? Le marketing RH apporte en cela de
26
Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
nombreuses solutions. Pour séduire les meilleurs candidats, l’entreprise doit se vendre. Et apprendre à optimiser les techniques provenant du marketing classique comme on le ferait pour attirer les clients vers sa marque ou ses produits. Changer sa façon de communiquer nos valeurs, notre culture organisationnelle et mettre de l’avant toutes les pratiques ou initiatives liées au capital humain résument bien la notion.
PAR QUOI COMMENCER ? QUELLE EST LA RECETTE ? Il n’existe pas de recette miracle ni de mode d’emploi prêts à appliquer. Mais voici quelques pistes qui vous aideront à vous faire une tête sur le sujet.
Une stratégie de marketing RH repose sur un certain nombre de facteurs. Tout d’abord, il s’agit d’améliorer son attractivité auprès des candidats. Cela signifie qu’il faut repositionner son image d’employeur ou tout simplement en créer une, si cela n’est pas déjà fait. Un ensemble d’outils peuvent être déployés comme la réalisation d’une vidéo institutionnelle sur l’entreprise, la mise sur pied de contacts avec les écoles (stages, visites d’entreprises, participation aux forums d’étudiants…), la mise en place d’un programme d’accueil, d’intégration et d’accompagnement, l’établissement de plans de carrière individualisés dans la mesure du possible, le développement des avantages sociaux et le
CON NAISSEZ-V OUS LE MARKETI NG RH ?
maintien du bien-être du capital humain tout en respectant l’équilibre charge de travail/vie privée, la mise en place d’outils de fidélisation et de développement de l’appartenance… Bref, il faut créer un environnement auquel les gens veulent appartenir et dans lequel ils veulent rester ! En fait, il s’agit d’être une entreprise « sexy » capable d’attirer les offres de services externes et de fidéliser son capital humain interne en peaufinant sa relation avec ses employés et ses candidats potentiels. Mais il faut faire attention. Le marketing RH doit demeurer une stratégie honnête et authentique. Mettre de l’avant ou prétendre des pratiques sans qu’elles soient réellement implantées ne fera que ternir votre image d’employeur. Cela pourrait même affecter votre image tout court. Bien que différente, l’image d’employeur est indissociable de l’image de marque. Être leader ou pas dans son secteur d’activité ne se reflète pas forcément sur sa notoriété comme employeur. Des salariés peuvent même choisir de travailler pour certaines entreprises ayant une bonne renommée d’employeur, et ce, à un salaire inférieur aux autres offres. Pourquoi ? Parce que cet employeur a su inclure dans son offre des avantages et des pratiques qui sont intéressants pour les employés, de sorte que le climat de travail semble plus serein. Cascades est un exemple d’entreprise qui a su tirer son épingle du jeu. Avec plusieurs places d’affaires au Québec et dans le monde, l’entreprise a réservé une importante section de son site Internet aux ressources humaines. A contrario, la majorité des entreprises, peu importe leur taille, parlent peu ou sinon pas du tout de la dimension humaine de leur organisation.
Vous n’avez pas besoin d’être une grande entreprise pour vous pencher sur le marketing RH. Pas besoin non plus d’un vaste éventail d’expertises. Il s’agit d’appliquer aux ressources humaines les règles générales du marketing. • Qu’ai-je à offrir ? • Qu’offrent les autres (concurrents) ? • Quelles sont mes forces (avantages) comme employeur ? • Quelles sont mes faiblesses (ce que je n’offre pas) comme employeur ? • Que suis-je prêt à offrir pour acquérir de nouvelles ressources qualifiées et conserver celles que j’ai ?
Ensuite, on passe à l’action ! Au risque de me répéter, la filière de l’environnement aura bientôt à relever un triple défi comparativement à certains autres secteurs d’activités économiques; en plus de tous les départs à la retraite, le secteur est en bonne croissance, les demandes de services environnementaux sont en hausse et l’environnement est au cœur des préoccupations de bien des acteurs, politiciens et citoyens… Le train est en marche… Il est encore temps d’y monter. Et comme vous le savez, les défis sont souvent sources d’opportunités et de dépassement. I
EnviroCompétences, conscient de tous ces enjeux, peut vous venir en aide dans plusieurs dossiers relatifs aux ressources humaines. Communiquez avec nous !
Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
27
LE JURIDIQUE
LA PORTÉE DU RETE U RI Me Hervé Pageot avocat en droit de l’environnement, des ressources et du territoire Daigneault, avocats inc. herve.pageot@daigneaultinc.com
De par son universalité, l’eau est omniprésente dans nos vies. Tour à tour soutien à la vie, composante de l’environnement, milieu de vie animale et végétale, force hydraulique, matière première, marchandise, vecteur de chaleur ou encore moyen de transport, l’eau est régie au Canada par tous les paliers de gouvernement. À ce titre, les municipalités disposent de vastes pouvoirs pour protéger l’eau sur leur territoire. Un exemple récent de l’ampleur de ces pouvoirs nous est donné par l’élaboration par la Communauté métropolitaine de Québec (CMQ) d’un projet de règlement de contrôle intérimaire visant à limiter les interventions humaines dans les bassins versants des prises d’eau de la Ville de Québec installées dans la rivière Saint-Charles et la rivière Montmorency. Persuadée que les normes du Règlement sur l’évacuation et le traitement des eaux usées des résidences isoléesi (RETEURI) ne permettaient pas d’assurer la qualité de l’eau des bassins versants des cours d’eau où est située la prise d’eau de la
Ville de Québec, la CMQ a décidé d’élaborer sa propre réglementation afin d’imposer des normes plus sévères pour la construction des nouveaux dispositifs d’épuration des eaux usées des résidences autonomes. Le RETEURI prescrit les technologies et systèmes pour traiter les eaux usées des résidences isolées. Or, bien que ce règlement soit un règlement provincial adopté en vertu de la Loi sur la qualité de l’environnementii, son application relève des municipalités. Le RETEURI n’est d’ailleurs pas un cas unique puisque la Loi sur la qualité de l’environnement impose aux municipalités le devoir de respecter ou de faire respecter d’autres règlements, leur permettant ainsi de mieux contrôler la pollution et de protéger la qualité de l’eau sur leur territoire. Il s’agit du Règlement sur la protection des eaux contre les rejets des embarcations de plaisanceiii et du Règlement sur le captage des eaux souterraines (pouvoir d’autorisation pour les ouvrages de captage d’eaux souterraines de faible envergureiv). Il revient donc aux municipalités de délivrer les permis de construction en application du RETEURI et de prendre les moyens nécessaires pour faire cesser la pollution et obliger le contrevenant à se conformer à ses dispositions. Cependant, une municipalité peut ne pas appliquer le RETEURI lorsque son propre règlement, portant sur le même sujet, ne prescrit pas des exigences inférieures et a été approuvé par le ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs en application de l’article 124 de la Loi sur la qualité de l’environnement. L’intervention de la CMQ s’inscrit dans ce contexte. Pour bien comprendre l’importance de cette initiative, il faut rappeler que l’article 45 de la Loi sur la qualité de l’environnement oblige une municipalité exploitant un système d’aqueduc alimenté en eau par une source d’approvisionnement indépendante de fournir une eau potable de qualité. Le Règlement sur la qualité de l’eau potable fixe d’ailleurs des normes de qualité de l’eau auxquelles tout exploitant doit se conformer. L’exploitant municipal pourrait être poursuivi pour les dommages subis par des usagers du service en raison de la mauvaise qualité de l’eau. Une municipalité cherchera donc à protéger la qualité de sa prise d’eau. Pour ce faire, elle dispose de plusieurs outils qui peuvent concourir indirectement à atteindre cet objectif. Ainsi, une municipalité protège les rives et le littoral d’un lac ou d’un cours d’eau en régissant ou prohibant certaines activités, constructions ou certains ouvrages dans ces milieux par le biais de ses règlements de zonage, de construction ou de lotissement adoptés en vertu de la Loi sur l’aménagement et l’urbanismev (LAU). En fait, les municipalités n’ont pas le choix de le faire, puisque le ministre du Développement durable, de l’Environnement et des Parcs exerce un contrôle en vertu de la LAU sur le contenu de ces règlements d’urbanisme municipaux, et peut demander à une municipalité de le modifier s’il est d’avis qu’il ne respecte pas la Politique de protection des rives, du littoral et des plaines inondables (2005), ou n’offre pas, compte tenu des particularités du milieu, une protection adéquate des rives, du littoral et des plaines inondables. Citons également la Loi sur les compétences municipalesvi, entrée en vigueur en 2006, qui confère aux municipalités des compétences générales en matière d’environnement, leur permettant notamment de réglementer la protection des prises d’eau d’alimentation (art. 19, 23, 26), et aux municipalités régionales de comté des pouvoirs importants en matière de nettoyage des cours d’eau situés sur leur territoire. I i Q-2, r.8 ii Q-2. iii D. 566-2008, 3 juin 2008, G.O.Q. 2008.II.3429 iv D. 696-2002, 12 juin 2002, G.O.Q. 2002.II.3359 v A-19.1 vi C-47.1
28
Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
Ce texte vous fait réagir ? Pour nous faire part de vos commentaires, rendez-vous au www.maya.cc, sous l'onglet Source, ou envoyez-nous un courriel à info@maya.cc
LE S B O N S C O NTA CTS
ISO 9001 (2008)
Chef de file en caractérisation et mesure de débit
Caractérisation des eaux usées Échantillonnage: eau potable-baignade-usée Correction de pH Évaluation environnementale phase 1,2 et 3
www.esa.ca Courriel: info@esa.ca Tél : 450 681-3601 Téléc. 450 681-5196
Spécialiste du traitement des eaux municipales et industrielles Services offerts : gestion, exploitation et optimisation. Distributeur des compteurs d'eau Neptune. 20 275, Clark Graham, bureau 200 Baie d'Urfé, Québec, H9X 3T5 Télé. : 514-457-9991 • Téléc. : 514-457-9922 • Courriel : info@tekno.ca
organisation d’évènement identité d'entreprise publicité dépliant affiche site Web développement stratégie
Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
29
L’ E N V E R S D U D É C O R
s, uvelle ts o n s je de des su avez Vous ecdotes ou aire part ? des anêt à nous f tout à d’intér parvenir le c Faites maya.c info@
VOYER
NOUS FAIT
Sources : Radio Canada, Canoë, Umour.com et l’équipe de SOURCE.
DES CHIFFRES
ALARMANTS ? Les ressources en eau renouvelable ont baissé en moyenne de 3,5 km3 par année depuis les 30 dernières années dans le sud du Canada. C’est l’équivalent de la disparition de l’eau contenue dans 1,4 million de piscines olympiques. La baisse du volume d’eau renouvelable enregistrée depuis trois décennies correspond à celui utilisé par l’ensemble de la population canadienne pendant l’année 2005. Ces chiffres abyssaux sont extraits de l’article de fond nommé « Offre et demande d’eau douce au Canada », publié dans l’édition 2010 de L’activité humaine et l’environnement. Avouons que ces chiffres donnent une tout autre portée aux commentaires de Riccardo Petrella, interviewé dans ce numéro de votre magazine.
VOYAGER C’est jeudi le 7 octobre dernier qu’avait lieu la 2e édition du souper-bénéfice du C.I.EAU. Pour l’occasion, les organisateurs avaient invité l’aventurier Bernard Voyer à venir partager ses récits de voyage. Suspendus aux lèvres de M. Voyer comme il l’a été lui-même à l’Everest, les participants ont semblé boire chacune de ses paroles durant plus d’une heure. Sous la présidence d’honneur du maire de Laval, M. Gilles Vaillancourt, l’événement a permis d’amasser tout près de 40 000 $. Les jeunes d’âge scolaire pourront ainsi continuer de visiter le C.I.EAU et faire les expériences pratiques au LAB’EAU du professeur HYDRAULIX.
EXPOSONS À LYO N ! Cette année, l’important salon international Pollutec se tiendra du 30 novembre au 3 décembre 2010 à Lyon. L’événement attend plus de 75 000 visiteurs et 2 400 exposants. Le pays à l’honneur sera le Chili. Nous vous encourageons à participer à l’événement à titre d’exposant ou même de simple visiteur. Vous pouvez obtenir de l’information en sylvain.stcyr@export-environnement.com.
30
Le magazine de l’eau au Québec SOURCE VOL. 6 NO 2 AUTOMNE 2010
Un peu d’humour…
L’hiver
est à nos portes
150 MILLIONS $ POUR RÉDUIRE LES DÉVERSEMENTS D’EAU USÉES Montréal, Québec et Ottawa investiront 150 M $ d’ici 2015 dans la construction de quatre immenses bassins de rétention pour réduire les rejets d’eau souillée dans le fleuve Saint-Laurent et la rivière des Prairies. Les nouvelles infrastructures permettront de réduire les dommages lors des pluies diluviennes. Les quatre bassins s’ajouteront à la cinquantaine de bassins de plus petite taille déjà existants sur l’île de Montréal, mais dont la capacité n’a jamais suffi à la tâche.
SOUS-VÊTEMENTS MASCULINS EN FIBRES DE BANANE La société australienne aussieBum tente une percée dans le monde écologique et technologique en commercialisant des sous-vêtements nouveau genre. Les fibres servant à leur fabrication proviennent de l’écorce du bananier et sont, semblet-il, très faciles à tisser. Impossible de savoir pour l’instant s’il y aura une version « mangeable »…
Déshydratation et séchage des boues Saint-Hyacinthe économise plus de 1 200 000 $ par année en séchant ses boues au biogaz ! Savez-vous qu’à peine 20 % des séchoirs à boues fonctionnent bien ? Évitez l’abrasion, la poussière, les risques d’incendie ou d’explosion. Et sauvegardez votre réputation… Le séchoir de boues municipales et industrielles Fenton Fe enton est le plus populaire en Amérique du u Nord Nord, car iil est le plus fiable L’ultime centrifuge pour la déshydratation des boues. L’ul Gat Gatineau : La plus grande usine à boues activées au Québec am améliore ses rendements ! Capture : 98,5 % Matières sèches : 29 % et plus Polymères : dosage réduit de 50 %
Les 2 tables d’égouttage et filtres à bandes combiné de 2m à l’l’usine d’épuration de Saint-Eustache donnent satisfaction depuis plus de 15 ans.
Traitement des eaux et des boues Water and Sludge Treatment Tratamiento de aguas y lodos
2021, rue Halpern St-Laurent (Québec) H4S 1S3 Canada Tél. 514 334-6721 ● Fax : 514 332-1775 E-mail : mabarex@mabarex.com Web : www.mabarex.com