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PORTRAIT
à l’instinct et l’instinct, ça m’a toujours réussi. », affirme le rappeur.
Dans le clip, il y figure entouré de ses amis, rassemblés sur des chaises dans la rue. Ils dansent sur un son véritablement ensoleillé et festif. Un montage et une manière de filmer dynamique, nouvelle et jeune, qui font penser aux esthétiques drill nées dans les quartiers de Chicago il y a quelques années.
L’histoire de cette chanson est d’ailleurs mémorable pour l’artiste. « Texto est parti d’un délire avec les potes, on n’était même pas au studio, se rappelle-t-il. On fumait la chicha tranquillement dans ma chambre et c’est là que mon manager balance un instrumental drill mélodique, la tendance actuelle. » Pourtant très sélectif des mélodies, l’artiste nous raconte avoir « commencé à fredonner des mélodies tout en écrivant le refrain. On a fini le son en une soirée » C’est maintenant son plus gros hit.
Le chanteur a produit d’autres titres qui ont connu un grand succès. Dans « N’Tsetseye » , un son afrobeat avec une forte influence de rumba, le chanteur nous dépeint comment se passent les fêtes chez lui, les voulés ou encore les sessions chichas avec ses amis. Le clip représente vraiment cette ambiance de soirée, on y voit de la viande cuire au barbecue, l’artiste en train de cuisiner, des hommes qui se font couper les cheveux, et tout le monde danser. Un cadre vraiment convivial, presque familial, entoure le rappeur dans la plupart de ses vidéos, qui allient rythme ardent et harmonies qui donnent le sourire.
Enfin, son grand succès, le remix de « Calm Down » de REMA, intitulé « Godra » , consiste en un rythme très enjoué et une mélodie qui a fait le tour du monde. Malgré cela, l’artiste a réussi à le remixer parfaitement et en chantant en shimaoré, ce qui lui procure toute son originalité. Le clip, encore une fois, est gorgé de bonne ambiance, et N Pro Game y est comme toujours accompagné de ses amis. « Le son final est juste magnifique, se félicite le chanteur. C’est très joyeux. Cette joie-là, tu la ressens rien qu’en visionnant le clip. C’est toujours des moments avec les amis, à la plage ou dans une villa. »
«
JE SUIS FIER DE MON PETIT BÉBÉ, JUSQU’À MAINTENANT LES GENS CONTINUENT DE L’ÉCOUTER »
Un Parcours Inspirant
N Pro Game a commencé la musique en 2011 avec ses amis, mais aussi son grand-frère. Très jeune, il rejoint le collectif DIX-15 qui sert de plateforme aux artistes mahorais. Sa priorité est de propulser les jeunes talents de l’île du lagon le plus loin possible. Le rappeur commence alors à toucher la notoriété du bout des doigts. Les concerts s’amplifient aux quatre coins du territoire, et ses fans se multiplient.
Poussé dans la musique par les « grands » de son quartier, notamment Secteur B, il explique que c’est ce qui lui a permis de prendre confiance et de se lancer dans la musique. Il confiera aussi que Gagala, un autre artiste mahorais, l’a beaucoup inspiré. Une inscription à la SACEM en 2021 lui a permis d’être mieux rémunéré pour sa musique, même s’il passait déjà dans les boîtes de nuit de l’île, ou encore à la radio.
Au fil des sons, clips et autres projets, le jeune rappeur mahorais a fait des rythmes énergiques son cachet. Sa musique respire, elle est jeune, dynamique, et empreinte de la joie de vivre mahoraise, tout cela sans jamais s’enfermer dans une influence ou une sonorité d’une musique à l’autre. Son public, fidèle, remplit de plus en plus les fosses de ses concerts, et peuvent permettre à N Pro Game de rêver à un bel avenir. n
CHANTER EN SHIMAORÉ, UN MOYEN DE PRÉSERVER LA CULTURE
Le rappeur ne chante pratiquement qu’en shimaoré. C’est un moyen de transmettre la langue mahoraise, même à ceux qui ne la parlent pas à la base. Malgré les influences musicales drill et RnB qui viennent généralement des Etats-Unis, cela reste sa langue et sa culture de prédilection, dont il est fier. C’est ce qu’il essaie de transmettre dans ses chansons, notamment dans « N’Tsetseye » , où il évoque les festivités culturelles locales.
DOSSIER
Wuambushu