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TOURISME LES OPÉRATEURS NAUTIQUES S’ADAPTENT À WUAMBUSHU
Les professionnels du tourisme de Mayotte se préparent aussi aux impacts que peut avoir l’opération Wuambushu sur leurs activités. Les opérateurs nautiques redoutent une baisse de leur chiffre d’affaires à cause de la peur qui s’installe sur l’île. Ils anticipent donc cela en mettant en place des alternatives.
L’opération Wuambushu est au cœur des préoccupations des habitants de Mayotte, y compris des opérateurs nautiques. Ces derniers font leur plus gros chiffre d’affaires pendant les vacances scolaires, mais pour le moment, les réservations sont en baisse, un fait inhabituel durant cette période. Nicolas Chabot, gérant de Lagon aventure, fait un premier constat amer. « Pour l’instant nous avons des anciennes réservations, mais pour les prochains jours je n’ai pas grand monde, ce qui n’est pas normal en période de vacances. Les gens sont encore frileux et ils ont peur, je pense. » D’autres, comme Pascale Jardin et son mari, les propriétaires de Maitai Croisières, font les frais des premières annulations. « On a des désistements. Ce sont surtout des gens qui avaient réservé depuis la métropole car les touristes viennent ici pendant les vacances. Et certains nous ont appelés car ils ont annulé ou décalé leurs billets d’avion » , explique la gérante. Pour maintenir leur activité et atténuer les pertes, ces professionnels ont décidé de s’adapter à la situation actuelle du territoire.
S’adapter au contexte
Maitai Croisières propose à ses futurs clients de payer un acompte de 25 euros au lieu de l’intégralité de la prestation. « Chez nous, une sortie en bateau coûte 95 euros et on fait toujours payer en avance. Mais on s’est dit qu’avec ce qu’il se passe en ce moment, pour certaines personnes, ça serait compliqué de venir jusqu’à Mamoudzou. Alors on a coupé la poire en deux. On n’exige plus de payer 95€ au risque de les perdre, mais on demande un acompte de 25€ pour réserver les plats » , explique Pascale Jardin. Cette somme permet de payer les frais du traiteur.
Du côté de Lagon aventure, une tout autre stratégie qui a été mise en place. « Pour éviter de perdre trop de monde, nous proposons aux personnes qui réservent de les récupérer à Iloni et Trévani. Je fais cela pour permettre aux gens de passer une bonne journée sans devoir affronter des barrages et des gaz lacrymogènes ou se mettre en danger » , explique Nicolas Chabot, même s’il reconnait que la plage d’Iloni n’est pas non plus sécurisée.
Un coût financier Toutes ces mesures ne sont pas sans conséquences. Selon le propriétaire de Lagon aventure, cela se répercute forcément sur ses finances. « Evidemment, ça me coûte un peu plus. Je fais un aller-retour donc ça va coûter de l’essence, un peu de temps. Il va falloir que les pilotes y aillent un peu plus tôt pour que les clients aient une journée complète d’amusement. Je vais commencer plus tôt, finir plus tard et gagner moins » , précise-t-il. Cependant, malgré tout cela, il arrive à relativiser. « Je n’aurais rien gagné si je ne travaillais pas du tout alors on s’adapte. La situation ne va pas durer, je l’espère, donc on va tenir. » Quant à Pascale Jardin, elle affirme appréhender les prochains jours mais elle tient à continuer de travailler. « Dans des périodes compliquées comme cellelà, c’est bien de se changer les idées. Les gens ont besoin de se détendre. Et puis le lagon est une pépite et il faut en profiter. Il faut maintenir ses activités et montrer le beau visage de Mayotte. » Nul doute que l’île aux parfums en a besoin, plus que jamais.