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ILS ONT DIT QU’ILS ALLAIENT NOUS TUER »
Après le traumatisme, la colère
Depuis l’annonce de l’opération Wuambushu, chacun y va de son avis et les spéculations vont bon train. Une situation que Zahara ne supporte plus. « Je ne peux plus entendre le mépris et la condescendance des gens en métropole qui ne savent rien de ce qu’on vit ici. J’avais en face de mois des meurtriers qui voulaient nous tuer, c’est clair et net », poursuit-elle. Elle ne dit pas être en faveur ou contre l’opération, mais elle ne souhaite qu’une chose, c’est d’éradiquer la violence sur l’île. « Les forces de l’ordre doivent se concentrer sur ces délinquants et les mettre en prison. Il faut arrêter de donner des peines à la légère comme des travaux d’intérêt général » indiquet-elle, faisant référence au jeune qui a proféré des menaces de mort sur les réseaux sociaux et a obtenu 280 heures de travaux d’intérêt général. « On dit que ce sont des mineurs, mais pour moi ce sont des criminels, ils n’ont aucune empathie. Ils sont en dehors de la réalité. Ils sont conscients de nuire, conscients de ce qu’ils font. Et ils doivent avoir des peines à la hauteur de leurs actes ! » insiste-t-elle.
Aujourd’hui, Zahara se dit fatiguée de tout. « Je suis épuisée psychologiquement. Pas seulement à cause de ce qu’on a vécu, ça a été la goutte de trop, mais c’est aussi à cause des cambriolages qu’on subit tous les jours à Kwalé. Je suis aussi fatiguée d’être tout le temps sur mes gardes quand je sors et quand je suis chez moi. Ce qui m’est arrivé peut arriver à n’importe qui. Jusqu’à quand va-t-on vivre cette vie ? » Elle avoue ne se sentir en sécurité nulle part, et espère que toutes les forces de l’ordre mobilisées dans le cadre de l’opération Wuambushu pourront arrêter les bandes qui terrorisent l’île. Cependant, elle s’interroge déjà sur le futur. « Je me demande ce qu’on va devenir quand tous ces policiers et gendarmes partiront… » Une question déjà soulevée par de nombreux Mahorais.
* Le prénom a été modifié