CliFi, l'urgence climatique

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CliFi

L’urgence éco-design

Un document de références à partager, par les élèves de Terminales Sciences & Techniques Design & Arts Appliqués du lycée public Eugène Livet de Nantes

janvier 2016 Etudes documentaires URGENCE ECO-DESIGN /

1 / TSTD2A lycée public Eugène Livet / Nantes / janvier 2016


Ce dossier documentaire réalisé par les élèves de Terminale STD2A du lycée public Eugène Livet de Nantes est le fruit d’une réflexion globale mise en œuvre tout au long de l’année scolaire 2015-2016. Une grande thématique a traversé l’année, intitulée CliFi. CliFi, c’est le nom d’une nouvelle nomenclature dans le domaine de l’édition : Cli comme climat et Fi comme fiction. Nous avons exploré — au cours d’activités variées — la tension entre la réalité des dérèglements climatiques, de l’anthropocène et de la prédation de l’humain sur le fossile et le vivant et la fiction d’un monde fini qui implose ou se régénère. Ainsi, après un voyage d’une semaine à Amsterdam, les élèves ont réalisé une étude du webdoc « la glace et le ciel », ont déconstruit le « système McDonald », ont illustré le livre de Huxley «Le meilleur des mondes » et se sont questionnés sur la notion de ruine avec l’apport du photographe Ferrante Ferranti. Chaque élève de TSTD2A a donc réalisé une étude documentaire autour d’un thème fondamental lié à l’écologie et à l’eco-design. Chacun(e) a essayé de bien citer ses sources, d’écrire un texte le plus personnel possible et de s’appuyer sur des exemples de solutions dans les quatre domaines des AA : textile/stylisme, espace privé/public, produit manufacturé/objet artisanat d’art, graphisme imprimé/multimedia. L’ambition de ce dossier collectif est de faire référence pour notre niveau d’étude. Il sert également de point d’appui pour le « projet 75 heures » de Terminales STD2A dont le sujet cette année est : « Moins, c’est plus » ou comment la réflexion design pourrait aider à résoudre une situation [micro//macro] écologique dégradée. Tous ces travaux, vous pouvez les retrouver sur le blog ARSAlive. Marc Vayer (enseignant arts appliqués)

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sommaire

p.4

le design de service, 0% de produits par souraya habchi

p.57

numérique et écologie par baptiste renault

p.8

l’agroforesterie et la biomasse par clarisse giraudet

p.60

la réhabilitation en architecture par pauline boivin

p.12

la gestion des ressources en eau potable par margot auger

p.64

le slow design par maëlle rouxel

p.14

les circuits courts, des associations aux industries par amandine luzeau

p.68

vernaculaire, les matériaux et les compétences du territoire par léa diagne

p.18

extinction des espèces animales et appauvrissement des réserves hallieutiques par juliette thuault

p.71

l’obsolescence programmée par cathy claris

p.21

l’écopublicite par mathilde jouitteau

p.74

les énergies fossiles et renouvelables par elodie kang

p.78

l’anthropocène par sean mc loughlin

p.82

le réemploi par emilie vannier

p.86

le tri et le traitement des déchets par dorine meillerais

p.90

la déforestation par salomé legrand

p.94

le paysage dénaturé et le tiers paysage par yuna-may biyikli

p.98

les éco-matériaux par maëlle baudry

p.102

engrais et pesticides : appauvrissement des sols - le design en permaculture par mzrlin vergeau

p.105

plantes et espèces par Cassandre benon

p.24

développement soutenable par typhanie bicheux

p.28

volume diminué / réduction des dimensions par carole marchand

p.32

le design systémique par malo sahores

p.36

la montée irrémédiable des eaux par marie le priol

p.40

nanotechnologies et nouveaux matériaux par margaux jeanmaire

p.43

les technologies à faible impact environnemental par emilie bona

p.47

le design de désassemblage par marianne rioual

p.50

le design de composants par dorian douaud

p.53

le recyclage des matériaux par coline hallant

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Le Design de Service 0% de produits par Souraya Habchi

Une des particularités du design, c’est qu’il n’obéit pas à une définition unique et définitive. Il se réinvente à chaque époque, en suivant les évolutions, les cultures et les apports des designers du monde entier. Le design est un processus créatif, pluridisciplinaire et humaniste. Son but est de traiter et d’apporter des solutions aux problématiques de tous les jours, petites et grandes, liées aux enjeux environnementaux, économiques et sociaux. Comme le dirait Louis Kahn « une bonne question à plus d’importance que la réponse la plus brillante ». Le designer praticien du design est en perpétuel questionnement. Il observe. Questionne les cultures, les gestes et les techniques. Potentiellement présent partout, en adéquation avec les modes de vie, les valeurs et les besoins des êtres humains, le design contribue à la création d’espaces, à la communication de messages visuels et sonores, d’interfaces, à la production de produits et de services. En donnant un sens, une émotion et une identité, ou en améliorant l’accessibilité, le design répond à une ou plusieurs problématiques assimilés à un cahier des charges définit par le client et permettant d’atteindre le but du projet.

leur environnement. Le design de service est basé sur la compréhension du comportement des usagers. Il va donc s’attacher aux attentes et aux comportements de l’utilisateur final, afin d’adapter l’interface c’est à dire adapter les modalités d’interactions et les échanges entre les différents acteurs. Il va s’intéresser à la fonctionnalité et à la forme des services du point de vue des clients. Le design de services a pour objectif de s’assurer que l’interface du service est utile, utilisable, désirable et efficace du point de vue du client, ainsi que performante et innovant du point de vue du fournisseur. « Cette approche étudie les systèmes alternatifs à l’utilisation individuelle des objets. Car la réponse à ce type de services est généralement très positive, puisque l’utilisation d’un bien naît avant tout du besoin de faciliter l’action, et non du désir de posséder l’objet en soi. Le rapport à l’objet est pragmatique et le designer de services développe non seulement de nouveaux concepts liés aux besoins sociaux et aux changements économiques, mais modifie aussi l’objet lui-même, le domestique. C’est un domaine alliant des Sciences Cognitives (Les sciences cognitives regroupent un ensemble de disciplines scientifiques dédiées à la description, l’explication), et qui repose sur la scénarisation créative d’une succession d’événements, d’actions et de résultats. » [1].

Qu’est ce qu’un service ? Un service est une prestation qui se caractérise essentiellement par la mise à disposition d’une capacité technique ou intellectuelle. Ou en « la fourniture d’un travail directement utile pour l’usager, sans transformation de matière ». Compris dans leur sens le plus large, les services recouvrent un vaste champ d’activités qui va du commerce à l’administration, en passant par les transports, les activités financières et immobilières, les activités dites scientifiques et techniques, les services de soutien, d’éducation, de santé et d’action social. Ce vaste ensemble est dénommé « activités tertiaires ». Il peut être parfois associé à un produit physique, être payant et aussi gratuit. C’est ainsi que le secteur tertiaire, dit secteur « des services » connaît un essor considérable à la faveur d’un recours, croissant, aux technologies numériques. En 1960, les services ne représentaient qu’à peine 40 % des biens consommés. Mais aujourd’hui, cette proportion est passé à 60 %. C’est pourquoi les entreprises s’efforcent de transformer les objets de consommation en « supports », en objets sensibles qui entrent en interaction avec

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Les exemples et les succès dans ce domaine sont de plus en plus nombreux. Nous pouvons parler, par exemple, des guichets automatiques dans les banques, les bornes SNCF, les Pass Navigo de la RATP. Ou encore du principe « du CityCruiser, du Bikedispenser, des Crocs, du Cookie Cup, du Roma fountains Map et enfin du How much does it weigh ? » (campagne pour le développement durable) (*ecodesign de Silvia Barbero et Brunella Cozzo. ) Parmi d’autres exemples du design de service, les plus célèbre, L’Iphone et l’Ipod d’Apple, font figure d’icônes. La question essentielle à laquelle Steve Jobs a répondu, avec les différents produits de la gamme Apple, est « Qu’est ce qui sert à l’utilisateur ». Il s’agit encore une fois de construire une logique basée sur l’usager : on simplifie les messages, on améliore l’expérience, jusqu’à permettre à l’utilisateur de se passer de manuels d’utilisation. L’usage devient alors intuitif. Le design de service repose sur une scénarisation créative d’une succession d’événements, d’actions et de résultats. Il s’agit d’une activité de concep-

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tion qui organise des informations et des situations afin d’en augmenter littéralement l’efficacité, la perception et la qualité. Le rapport à la possession des objets évolue, on remarque que le fait de posséder certains objets n’apparaît plus forcément prioritaire. Le design de service et ses valeurs d’usage ont tendance à supplanter les « valeurs de possession ». Ces changements dans les usages conduisent à repenser la notion de services. C’est ainsi que l’économiste Jérémy Rifkin défend dans son ouvrage intitulé « l’âge à l’accès », la thèse selon laquelle le capitalisme n’est plus fondé sur la propriété, mais sur l’accès à des expériences. (Le consommateur ne va donc plus acheter d’objets mais plutôt « des instants d’émotions ».)

Nous pouvons mettre en relation le Bikedispenser avec le Vélib’, se sont la question de design de service dans le domaine des transports, plus précisément le domaine dit tertiaire marchand.

les Vélib

Bikedispenser

Toute cette évolution amène vers de nouveau comportements de consommation. Traduisons cette phrase concrète par l’exemple de la mise en place du système Vélib’ à Paris, et bien sûr dans d’autre métropoles, avec le même système mais pas le même nom. Ce système permet de ne pas acheter, ni de louer. On paye pour l’usage, limité dans le temps, pour un moyen de transport disponible à toute heure là où on en a besoin. Vélib’ communique, sur la valeur de son service ainsi que sur la contrepartie de l’achat service. C’est en plus un service rapide, écologique et économique. Vélib’ est bien une « illustration réussie » d’un service urbain construit autour des usages. C’est l’une des raisons de sa forte appropriation par les usagers. C’est un objet pratique offrant un service, un service scénarisé.

Bikedispenser est un dispositif permettant la distribution de vélos en libre-service. Les usagers louent leurs vélos et ne l’achètent pas. C’est une façon de répondre aux formes de nomadisme urbain et aux problématiques environnementales qui leurs sont bien évidemment liées. Souvent comparé à un distributeur de bonbons le système automatisé est maintenant en cours d’élaboration en Hollande. Il se situe près d’une gare ce qui contribue à faciliter l’utilisation de la bicyclette comme une extension d’un voyage en train; il est donc destiné en général aux utilisateurs de trains fréquents. Le Bikedispenser répond à un besoin : stocker un nombre important de vélos dans un environnement compact et sûr - 50-100 vélos par distributeur. Springtime and Post&Dekker for Bikedispenser.com BV

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Les Crocs : (USA)

Roma Fountains Map

Généralement ce n’est pas le matériau d’un produit qui le rend renouvelable, mais plutôt son utilisation et surtout sa réutilisation. C’est en effet le cas de ces chaussures Crocs. La marque Crocs est une entreprise américaine de fabrication de chaussures créée en 2002, et, par extension, un type de chaussures particulier. Les Crocs sont fabriquées en Croslite (c’est une résine cellulaire brevetée, et la matière première de la plupart de leur production). Il faut comprendre que ce type de chaussure est fabriqué en un seul matériau, ce que minimise les coûts et les pertes, mais nous pouvons remarquer que sa structure flexible permet aussi d’en faire des chaussures d’hiver rien qu’en y ajoutant une doublure prévue à cet effet. Elles sont donc portables, réutilisables durant n’importe quelle saison. Les Crocs sont légères, résistantes, et anti-odeurs, ainsi elles répondent aux besoins de confort et d’hygiène du pied. Elles gardent une esthétique particulière, grâce aux couleurs par exemple, mais elles sont aussi adaptable à toute tranche d’âge.

Designer italien Emanuele Pizzolorusso présente un nouveau projet informatif, éducatif mais en plus de cela utile et réutilisable. En effet Rome est une ville pleine de sentiers de randonnée et de plein de touristes, et il y fait chaud en été. Son projet propose une carte à double-emploi. La carte est imprimée sur un emballage souple et résistant ce qui permet de l’utiliser comme gourde. Ainsi, sur la carte, le designer Emanuele Pizzolorusso a indiqué toutes les fontaines publiques présentes dans le centre-vile et qui distribuent de l’eau potable. Ces fontaines sont généralement disposées sur des places, près de musées, d’églises, de patrimoines intéressants à découvrir pour un touriste. La double utilisation de cette carte permet sa réutilisation et donc évite la consommation extrême de bouteilles en plastiques et donc limite l’impact environnemental. Cookie Cup

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La marque Lavazza, sort un nouveau produit : Cookie cup qui est considéré comme une synthèse des habitudes culinaires italiennes. En effet un café s’accompagne toujours d’un bon petit biscuit, trempé dans le breuvage noir. C’est ainsi que les codes fooding vont être bouleversés et ce sera au café de baigner dans le gâteau. Enrique Luis Sardi , créé une tasse comestible qui prendra la place de l’indétrônable petit gâteau. Ce produit est aussi écologique. C’est un produit qui se mange entièrement, et donc qui ne pollue en rien l’environnement, il n’a pas besoin d’être lavé, ou jeté. Fait à base d’une pâte feuilleté recouverte d’un glaçage spécial au sucre qui agit comme isolant thermique, le Cookie cup est capable de résister à de fortes températures. En conclusion Lavazza a fabriqué un produit qui est un exemple du design durable, et répondant de manière originale aux habitudes quotidiennes ainsi qu’aux besoins que génèrent ses habitudes qui ne paraissent pas écologique : laver la tasse à café par exemple. Grâce à ce produit, nous avons bien une double action possible. Enrique Luis Sardi for Lavazza

Bibli/sitographie :

[1] Site internet « Le lieu du Design » (pour la définition du design de service)

Livre ecodesign de Silvia Barbero et Brunella Cozzo (définition du design de service ) Site internet AFD, « alliance française des designers » définition du design Livre ecodesign de Silvia Barbero et Brunella Cozzo (exemple pour le design de service) Vélib’ site internet officiel de Vélib’ Crocs aidée de Wikipédi→Donnait le lien pour aller sur le site officiel de Crocs information trouvées sur le site officiel Roma Fountains Map sur Domus Cookie cup informations trouvées sur le site officielle de Lavazza et Tinker style google image (pour les images trouvées)

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L’AGROFORESTERIE ET LA BIOMASSE

diversité exceptionnels tant par le nombre total d’espèces qu’on y trouve, que par le nombre par Clarisse Giraudet d’espèces en danger qu’elle abrite. Et oui! Certaines de ces espèces ne sont pas représentées Dans un monde qui ne cesse d’évoluer, où la pol- aujourd’hui dans les autres régions du monde. lution ne cesse d’accroître, et où le gaspillage dû à Autrement dit, ces grandes forêts sont d’une rinotre consommation nuit à notre chère et tendre chesse inestimable! planète, des génies ont inventé quelques alternatives comme la biomasse ou encore l’agroforeste- Alors ! L’agroforesterie qu’est-ce que c’est ? rie. Mais vous allez me dire, qu’est ce que l’agroforesterie? Et la biomasse? On parle partout et L’agroforesterie désigne l’association d’arbres tout le temps mais qu’est ce que c’est vraiment? et de cultures ou d’animaux sur une même parPour vous expliquer, faisons un BREF retour sur celle agricole, en bordure ou en plein champ. Cela consiste à préserver la nature et à favoriser la rel’histoire de la forêt en France... plantation des arbres. Il existe une grande diverAu tout commencement, la forêt française a long- sité d’aménagements agroforestiers : alignements temps été considérée comme un «bien commun», intra-parcellaires, haies, arbres élagués, arbres qui n’avait pas de maîtres mais des usagers. Par conséquent cette jeune forêt a été façonnée par l’homme et ses activités au fil des siècles : activités forestières bien sûr, mais aussi activités agricoles, pastorales ou industrielles. La notion de propriété s’y est affirmée lentement jusqu’au milieu du XIXe siècle. Dès 1346, des lois édictées ont visé à protéger une ressource économique considérable pour les rois et les seigneurs propriétaire forestiers. Il était par exemple interdit de couper les arbres avant qu’ils n’aient atteint un certain âge, afin de ne pas épuiser les sols. Puis, la forêt fut très exploitée durant l’ère industrielle, car le bois était très uti- isolés, bords de cours d’eau (ripisylves)… lisé comme matériau et source d’énergie pour le Tous les types de production sont compatibles avec chauffage, la métallurgie, etc... Depuis 1922, avec un système agroforestier, en agriculture convenla création du statut de «forêt de protection». La tionnelle comme en agriculture biologique : grandes forêt est considérée comme un «patrimoine na- cultures, viticulture, maraichage, élevage… turel» : protection de la faune et de la flore, pro- Accrochez-vous! Les termes qui vont suivre sont tection des paysages, protection de la ressource très complexes, mais il faut en avoir pris connaisen eau... Les forêts primaires représentent encore sance (âme sensible s’abstenir!): Ces pratiques plus du tiers des forêts du monde, mais chaque comprennent les systèmes agrosylvicoles (enannée, six millions d’ha disparaissent, soit par dé- tretient, exploitation et reboisement des forêts), forestation, soit par modification. mais aussi sylvopastoraux (agriculture et élevage en montagne), agrosylvopastoraux (élevage, agriculture, sylviculture) ou pré-vergers (animaux pâturant sous des vergers de fruitiers). On peut se demander, mais, est ce une pratique innovante ?

Depuis ces dernières années, des actions spécifiques sont menées dans les départements d’Outre-Mer où des grandes forêts gissent. En effet, l’Outre-Mer présente des niveaux de bio-

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Et bien la réponse est non! Les systèmes agroforestiers sont ancestraux et répandus dans le monde entier! En Europe, les arbres étaient traditionnellement présents au cœur et aux abords des parcelles. Certains systèmes ont perduré comme des pré-vergers, des cultures intercalaires en peupleraies, noyeraies ou ver-

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Des enjeux ? Evidement... Visant l’équilibre entre couverture du sol et espace de production alimentaire, l’agroforesterie permet de recapitaliser un potentiel de production au cœur des parcelles, sans recourir à l’exploitation de nouvelles surfaces. L’agroforesterie apporte des éléments de réponse aux grands enjeux environnementaux et sociétaux actuels concernant le coût de potabilisation de l’eau, les dégâts sanitaires des produits chimiques, la cherté des intrants fossiles, la demande d’énergie renouvelable...

gers fruitiers, truffiers et lavande ou vignes. Après la seconde guerre mondiale et le développement d’une industrie pétrolière, la démocratisation du machinisme agricole et des produits phytosanitaires a engendré une expansion des cultures pures et malheureusement, l’arrachage Je résume... systématique des arbres. En fait, le fait d’implanter des arbres à proximiVous devez vous dire que si cette pratique té de plantations agricoles favorise le rendement est tant répandue, c’est qu’elle doit avoir des ainsi que la qualité des sols. Adopter une gestion de la forêt permet de conserver une biodiversité avantages ! Exact... riche, entre autres, de maintenir la vie et la fertiliPremièrement, cette pratique permet la créa- té des sols. En bref! C’est une pratique écologique tion d’un micro-climat sur la parcelle, pro- quoi! tège les cultures et les animaux des stress Malheureusement, cette technique est peu connue thermiques et hydriques. L’arbre pourrait no- du grand public... tamment permettre d’amortir les accidents En revanche, une autre pratique existe, elle, plus climatiques, en partie responsables de la sta- connue des habitants de cette planète Terre, c’est gnation des rendements des céréales en Europe. la biomasse! Ensuite, elle permet de restituer de la matière organique via les feuilles qui tombent sur le sol et Pour faire simple, la biomasse c’est... la décomposition des racines. Ces apports améliorent donc la fertilité du système ( 40 % de la bio- La biomasse représente l’ensemble de la mamasse d’un arbre retourne au sol chaque année). tière organique, qu’elle soit d’origine végétale De plus, l’agroforesterie a la capacité de dépol- ou animale. Elle peut être issue de forêts, milution des arbres. Véritables filtres, ils réduisent lieux marins et aquatiques, haies, parcs et jarla pollution des nappes phréatiques. Mais en- dins, industries générant des co-produits, des core, les systèmes racinaires des arbres aug- déchets organiques ou des effluents d’élevage. mentent la réserve utile en eau des sols, amé- Cette matière organique est la matière qui comliorent l’infiltration du ruissellement, limitent pose les êtres vivants et leurs résidus ayant l’évaporation du sol… et tant d’autres pe- pour particularité d’être toujours composée de tites interactions plus complexes avec le sol. carbone (du bois aux feuilles en passant par la Et puis, 99% de la matière solide de l’arbre pro- paille, les déchets alimentaires, le fumier…). vient du CO2 atmosphérique : les arbres sont donc Bref, une source d’énergie tirée de ce qui pousse d’excellents puits de carbone. Les arbres per- et de ce qui vit ! mettent ainsi non seulement d’atténuer les effets du changement climatique mais participent aussi Attendez je vous vois venir... Comment la à la recapitalisation des sols en carbone, source biomasse peut produire de l’énergie? de fertilité. Les matières organiques génèrent de la vapeur Pour finir, cela permet de fournir des habitats et lors de la combustion ce qui fait fonctionner une de la nourriture pour un cortège floristique et fau- centrale biomasse. Elle met en route une turbine reliée à un alternateur qui permet la production nistique important! N’est ce pas merveilleux ?

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d’électricité. La cogénération permet de produire à la fois de l’électricité et du chauffage, en récupérant une partie de la vapeur. Plus de 45 % de l’électricité provenant de la biomasse est issue de la combustion de déchets urbains renouvelables. Enjeux de la biomasse :

est ensuite brûlé. Cela peut être aussi bien des déchets ménagers, du fumier et du lisier d’animaux, de la boue de stations d’épuration, du papiers et cartons… Bien sûr l’idéal de cette pratique serait de l’intégrer dans notre quotidien. Les Faltazi l’ont fait!

Grâce à la photosynthèse, lorsque l’on brûle de la biomasse et tant que l’on ne dépasse pas son ac- Ces designers ont conçu plusieurs produits visant à croissement naturel, la ressource est préservée. exploiter la biomasse de notre quotidien. «Souvent présentés comme des atyEn effet, la combustion restitue la même quantité piques, ils proposent de dioxyde de carbone qui a été absorbée durant avant tout une vision la croissance de la plante. Emission et absorption concrète du monde de CO2 sont donc très proches dans le temps ce et de leur métier, et qui permet un bilan équilibré et un impact sur Laurent Lebot inciste l’environnement presque nul. Ce qui n’est pas : «Nous sommes des le cas pour les énergies fossiles car le carbone pragmatiques», de est relâché plusieurs centaines de millions d’anjoyeux pragmatiques. nées après son absorption… Précision importante, car leur engagement écologique et citoyen, leur aspiY a t-il différentes façons d’extraire ration réelle au développement d’un monde soutel’énergie de la biomasse? nable, combinés à leur expérience de la pratique Oui ! Il existe 2 types : la biomasse par combus- industrielle, font tout l’intérêt et la singularité de leur démarche. Sans s’extraire du champ de la tion ainsi que la biomasse par méthanisation. La biomasse par combustion consiste à brûler production, ils imaginent des scénarios alternatifs, directement les déchets ce qui produit de la cha- collectifs, qui questionnent et modifient structurelleur, de l’électricité ou les deux (cogénération). En lement les paradigmes depuis longtemps installés France, 10% de la production d’électricité d’ori- du design comme partenaire privilégié de la toute gine biomasse provient de la combustion du bio- puissance industrielle et économique.»» [1] Prenons comme exemple leur cuisine Ekokook. gaz. La biomasse par méthanisation consiste par C’est une cuisine avec une trappe intégrée dans transformer les déchets en un biogaz, par fermen- le plan de travail pour y déposer les dechets ortation grâce à des micro-organismes. Le biogaz ganiques. Cette trappe donne sur un composteur

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Bibli/sitographie :

intégré. Dans le bas de ce composteur, un tiroir contient ainsi de l’humus avec des vers de terre qui [1] Maëlle Campagnoli sur www.faltazi.com travaillent constament. Un micro système est donc • http://www.agroforesterie.fr/definition-agroforesterie.php recréé au sein même de notre cuisine ! • http://www.fao.org/docrep/014/i1861f/i1861f08.pdf • http://www.18h39.fr/articles/l-algue-nouvelle-source-d-

Dès que nous mettons nos déchets alimentaires energie.html dans ce bac, nous contribuons quotidiennement • http://www.18h39.fr/articles/l-algue-nouvelle-source-dau tri des déchets à notre échelle en les recyclant. energie.html Plus besoin d’emmener nos déchets • http://www.mtaterre.fr/dossier-mois/chap/845/Comdans le fond du jadin ! Design, écoloment-exploiter-l-energie-de-la-biomasse gique et fonctionnelle, cette cuisine • http://images.google.fr/imgres?imgurl=httEkokook est peut-être l’avenir de p%3A%2F%2Fwww.enerzine.com%2FUsernos cuisine dans l’espoir d’un avenir Files%2FImage%2Fbreve15758c.jpg&imgreplus vert pour conserver notre chère et furl=http%3A%2F%2Fwww.enerzine. tendre planète ! com%2F6%2F15758%2Bprovence-4---la-plus-puissance-centrale-electrique-biomasse-de-france%2B.

C’est déjà fini ?

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Et oui ! Maintenent, cela dépend de chacun car z7UKmBrOAD&tbm=isch&iact=rc&uact=3&dur=321&l’écologie est l’affaire de tous. Il existe tellement page=2&start=34&ndsp=44&ved=0ahUKEwi5pYWSde solutions écologiques et durables comme 6JfKAhXMPRQKHakACzwQrQMIiQEwIg l’agroforesterie ou la biomasse, auquel vous pou- • http://images.google.fr/imgres?imgurl=httvez contribuer à votre échelle pour réduire la polp%3A%2F%2Fpreviews.123rf.com%2Fimages%2Fyayayo lution dans le monde. Alors à vous de jouer ! y%2Fyayayoy1211%2Fyayayoy121100033%2F16470136Emoticon-montrant-pouce-vers-le-haut-Banqued%2527images.jpg&imgrefurl=http%3A%2F%2Ffr.123rf. com%2Fimages-libres-de-droits%2Fsmiley_pouce.html&h=1275&w=1300&tbnid=vbSHdhBbZExP1M%3A&docid=PVI6-FETweKWWM&ei=l4COVtKdCMaBUYHBjbAE&tbm=isch&iact=rc&uact=3&dur=880&page=1&start=0&ndsp=53&ved=0ahUKEwiSxYjN_ pfKAhXGQBQKHYFgA0YQrQMIJzAD • http://www.developpement-durable.gouv.fr/Avec-l-application-mobile-cles-de.html • http://www.agroforesterie.fr/definition-agroforesterie.php

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La gestion des ressources en eau potable par Margot AUGER

« Sais-tu que 72 % de la plante est recouvert d’eau ? Je pense que oui, on l’a tellement bouffé en cours de SVT que tu dois l’avoir retenu. Cela fait environ 1385 millions de km3. Quand on voit ça on se dit « Ils nous parlent tous de la pénurie mais on est large ! ». C’est vrai que si tout cet eau était potable on aurait pas de problème, mais dans tout cet eau il n’y a que 3 % d’eau douce dont 2,1 % gelée aux pôles. Ils nous restent donc moins de 1 % de tout cette eau. Commence pas à paniquer, ça peut paraître pas beaucoup comme ça mais ça va. Enfin ça pourrait aller plutôt bien, si elle n’était pas mal repartie sur la terre (la faute à mère nature) et pollué (la faute à nous). La tu te dis « Mais ça va on a plein d’eau ici, en plus je fais attention a fermer le robinet d’eau quand je me lave les dents. » Tu n’as pas tord Monsieur Toutlemonde mais tu dois bien savoir que ce n’est pas pareil partout et qu’on a quand même beaucoup de chance de vivre ici. 10 % de la population n’ont pas accès à l’eau potable et 39 % de possèdent pas de bonnes installations sanitaire. La grande majorité de ces gens vivent dans des pays en voie de développement. Le problème est que cela engendre beaucoup de maladie hydrique comme le choléra et la typhoïde, qui provoquent le décès de 3,6 millions de personnes par ans. Tu t’y attendais pas hein, ça fait un gros paquet de personnes. C’est surtout du au fait que 60 % des réserves d’eau douce mondiale sont concentré dans 9 pays : le Brésil, le Canada, la Chine, la Colombie, les États-Unis, l’Inde, l’Indonésie, le Pérou et la Russie. Le climat est aussi un gros problème bau niveau de l’accès à l’eau. Dans certain pays chaud, il est compliqué de trouver de l’eau. Quelque uns sont en stresse hydrique, c’est le moment où l’eau disponible et accessible ne suffit plus à couvrir les besoins des utilisateurs, d’autres sont même en pénurie d’eau. »

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La Pollution de l’eau La pollution de l’eau un problème très important. L’eau douce est présente dans une quantité qui pourrait être suffisante pour satisfaire la population mondial, mais en plus d’être mal repartie géographiquement, une partie est polluée. On sait que le milieu naturel a la capacité de lutter contre une pollution qui reste dans de faibles proportions. C’est l’auto-épuration, processus biologique qui permet aux cours d’eau et aux lacs d’éliminer ces pollutions grâce aux bactéries et aux algues. Mais, les capacités d’auto-épuration de la nature sont désormais insuffisantes pour faire face à l’ensemble des pollutions. On peut relever deux grands types de pollution de l’eau : les pollutions chimiques et les pollutions organiques. La pollution chimique peut être diviser en trois parties. D’abord la pollution lié à l’agriculture. Les engrais et les pesticides utilisé pour traiter les champs sont très problématiques, ils pénètrent dans le sol, puis dans l’eau souterraine et le polluent. Il y a ensuite le problème des eaux usées gérées par les villes. Les produits chimiques utilisés comme les produits de nettoyage, les pesticides ou encore la peinture sont le plus souvent rejeté dans les canalisations. Selon l’organisation des égouts dans la ville, ils sont alors soit directement rejetés dans le milieu naturel, soit envoyés en station de traitement des eaux usées. Les résidus de médicament peuvent également constituer une source de pollution, des recherches sont encore en cours pour mieux savoir les impacts sur le milieu naturel. La dernière source de pollution est l’activité industrielle. Elle rejette des métaux, des hydrocarbures, des acides et peuvent provoquer le réchauffement des eaux. Nous allons plus précisément nous intéresser à la seconde : la pollution organique. C’est toutes les matières organiques rejetées par les agriculteur, les particuliers et les industriels. Les excréments, les déchets animales ou végétales, les déjections animales sont des formes de cette pollutions. Le problème est ces déchets, en particulier les excrément, contiennes des bactéries, des virus ou des microbes qui peuvent engendrer des maladies. Elle engendre une diminution de la teneur en oxygène dissous, due à la décomposition de la ma-

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tière organique par les bactéries, les organismes aquatiques vont donc en souffrir. La qualitée de l’eau Depuis longtemps, il y a un grand débat en l’eau en bouteille et l’eau du robinet. D’un coté, celle du robinet est potable mais ne donne pas beaucoup confiance aux utilisateur. De l’autre coté l’eau en bouteille qui est sois disant meilleur parce que c’est de l’eau minéral ou que ça vient de telle ou telle source. Le gros problème de l’eau en bouteille est toute la pollution qu’elle engendre à coté. Tout d’abord tout la main d’œuvre, les usines nécessaire à la mettre en bouteille, puis les bouteille en elle même qui sont faite en plastique donc pas très écologique et long a recycler, et enfin le transport nécessaire pour les emmener de l’usine jusqu’aux magasins. De plus tout ça demande beaucoup d’argent et rend l’eau en bouteille 100 à 200 fois plus cher que l’eau du robinet. Pourtant beaucoup de personnes continuent à utiliser de l’eau en bouteille parce qu’il y a de la méfiance envers l’eau du robinet. Il ne devrait pas avoir cette méfiance parce c’est l’un des biens alimentaire les plus contrôlés. A part dans de très rare cas, l’eau du robiet est toujours potable. Le gout et la composition peut varier en fonction des régions. Cristaline a lancé les slogans en 2006 « Qui prétend que l’eau du robinet a toujours bon goût ne doit pas en boire souvent ! » ou « Je ne bois pas l’eau que j’utilise ». Ces pubs on fait polèmique parce qu’elles accusée de vouloir effrayer le consommateur quand à la qualité de l’eau du robinet.

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Bibli/sitographie : (1) condition première, quoiqu’insuffisante, (2)condition prxf emière, quoiqu’insuffisante, (3)condition première, quoiqu’insuffisante, (4)condition premiwcv ère, quoiqu’insuffisante, (5)condition première, quoiqu’inscv uffisante, (6)condition première, quoiqu’insuffisante, (7)condition première, wwcv v quoiqu’insuffisante, (8)condition prwv emière, quoiqu’insuffisante, (9)condition première, quoiquqdf’insuffisante, (10)condition première, quoiqu’i nwdsuffisante, (11)condition première, quoiqu’insqdfbuffisante, (12)condition première, quoiqu’insuqdfqdbdffisante,

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Les circuits courts, des associations aux industries

risent, pour répondre à la demande des consommateurs, un retour de certaines variétés de fruits par Amandine Luzeau et légumes dits « oubliés » avec un calibre ou un aspect mois exigeant que la production standard Un circuit court est un circuit de distribution dans et, par ce fait diminuent l’utilisation des pesticides lequel intervient au maximum un intermédiaire et engrais de synthèse au profit de méthodes maentre le producteur et le consommateur. nuelles favorisant la main d’œuvre. Les circuits courts sont éco-responsables, ils liCes circuits servent principalement pour la distri- mitent l’emballage et le conditionnement. bution des produits agricoles. En 2010, la vente en circuits courts représentaient 6 à 7% des achats Les circuits courts ont aussi un impact énergéalimentaires des français. En moyenne, plus d’un tique. Des études d’Elmar Schlich (de l’université producteur bio sur deux vend directement au Justus Liebig à Giessen) montrent que certaines consommateur au moins une partie de sa produc- filières internationales peuvent consommer moins tion. La vente en circuit court concerne également d’énergie finale (transport par cargo) que des disla fabrication et la distribution des matériaux, tel tributeurs en circuits courts et ce, malgré les lonque la terre, l’ardoise ou la chaux. Les ventes en gues distance parcourues. L’agriculture biologique circuits courts se sont principalement développées est plus pratiquée par le agriculteurs en circuits au XXème siècle grâce au développement des courts que par ceux en circuits longs (10% contre transports, l’étalement urbain, l’internationalisa- 2% en 2010). Mais les circuits longs ont beaucoup tion des marchés et des structures industrielles. à apporter en matière d’organisation logistique de distribution. Mais ils ont aussi un impact énergétique. Selon le CGDD (Commissariat Général au Les différents moyens de vente Développement Durable) et l’ADEME (Agence De Les circuits courts peuvent fonctionner par vente l’Environnement et de la Maîtrise de l’Énergie), directe. Par exemple à la ferme, en cueillette libre, les circuits courts ne sont pas toujours les plus en vente collective, dans des AMAP (Association intéressants pour la préservation de la planète pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne), vis-à-vis du bilan carbone (surtout pour les prodans les marchés, en tournées à domicile (le pro- duits qui ne sont pas de saison). En France, 57 % ducteur fait le tour des communes en voiture pour des émissions de gaz à effet de serre de la chaîne distribuer les produits directement aux consom- alimentaire sont induits par la phase de producmateurs), dans les foires ou les salons, à distance tion alors que le transport ne serait responsable par correspondance ou même en distributeur au- que de 17 % de ces émissions. Le caractère lotomatique. Mais ils peuvent également fonction- cal d’un produit et des distances réduites entre le ner par vente indirecte. Notamment dans la res- producteur et le consommateur ne suffisent pas à tauration, à un commerçant ou à des artisans du affirmer leur qualité environnementale. Mais ces bâtiment. produits ont des avantages socio-économiques en favorisant la petite agriculture de proximité, plus Les produits les plus vendus créatrice d’emplois. Les fruits et les légumes, les productions horticoles, les produits laitiers, les viandes, les salaisons (conservation de la viande avec du sel) et la charcuterie, les matériaux de construction, les volailles, le vin, le miel, les œufs, le pai, ; la farine et les palmipèdes gras (oies et canards) sont les produits avec les vente les plus régulièrement effectuées par circuit court. Les avantages et les inconvénients des circuits courts D’un point de vue écologique, les circuits courts sont souvent perçus comme une promotion à des pratiques favorables à l’environnement. Ils favo-

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(ADEME = Établissement public à caractère industriel et commercial, placé sous la tutelle des Ministères chargés de l’Environnement, de l’Industrie et de la Recherche. L’ADEME participe à la mise en œuvre des politiques publiques dans les domaines de l’environnement, de l’énergie et du développement durable. Elle met ses capacités d’expertise et de conseil à disposition des entreprises, des collectivités locales, des pouvoirs publiques et du grand public et les aide à financer des projets dans les 5 domaines (la gestion des déchets, la préservation des sols, l’efficacité énergétique et les énergies renouvelables, la qualité de l’air et la lutte contre le bruit) et à progresser dans leurs démarches de développement durable.

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Les circuits courts amènent des nombreux enjeux environnementaux. La relocalisation de l’économie répond aux préoccupations écologiques visant à diminuer les dépenses énergétiques. Les circuits courts signifient qu’il y a peu de distance entre producteur et consommateurs, moins d’emballages et de conditionnement. Développer les circuits courts correspond à réduire l’impact écologique du secteur agroalimentaire (responsable de 30 % des émissions de gaz à effet de serre). Les activités liées à l’agriculture intensive sont responsables d’une grande partie de la pollution. Les productions vendues en circuits courts semblent plus souvent issues de pratiques alternatives, qu’il s’agisse de l’agriculture raisonnée ou biologique (gestion économe et équilibrée des ressources en eau, contribution de l’exploitation à la production des paysages et de la diversité biologique, maîtrise des intrants agricoles ainsi que des effluents et des déchets produits par l’exploitation…). «21% des exploitations agricoles (ruches, fruits, légumes, vignes, produits animaux) vendaient en circuits courts en 2010, rappelle le CGDD, soit 107 000 exploitants» [1]. Selon une enquête annuelle du cabinet Ethicity datant du 2 avril 2013 à l’occasion de la semaine du développement durable : 56 % des français déclarent «qu’un produit permettant de consommer responsable doit être produit localement»[2]. «L’engouement pour les produits agroalimentaires locaux est en partie lé à l’attente de moindres impacts environnementaux de ces formes de commercialisation, et en particulier d’un bilan carbone plus favorable du fait d’une distance parcourue par les produits moins importante»[2]. Or, c’est la phase de production « qui pèse le plus « sur ces impacts, souligne le CGDD en s’appuyant notamment sur un avis de l’ADEME daté d’avril 2012. Les atouts environnementaux des circuits courts dépendraient donc du choix des modes de production et de l’organisation logistique en matière de consommation d’énergie et de gaz à effet de serre, estime le commissariat à l’instar de l’ADEME. Fonctionnement d’une AMAP Les AMAP consistent à servir de point relais entre le producteur et les consommateurs. Les AMAP permettent à un consommateur de rencontrer directement un producteur. Le premier s’engage, plusieurs mois à l’avance, à acheter un panier hebdomadaire au second. Vivien Lamouret travaille avec deux AMAP, dans lesquelles les consommateurs paient vingt paniers d’avance.

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Carte de France avec la répartition géographique des AMAP les plus importantes uniquement.

Sébastien le Provost est maraîcher en agriculture biologique dans la périphérie de Nantes en Loire Atlantique. Avec ses associés de sa ferme, ils distribuent 90% de leur production en vente directe via 4 AMAP. Sébastien nous explique les grands principes des AMAP et nous emmène dans l’une d’elle (la Bugallière) située à 6km de sa ferme pour une livraison où l’on assiste à la confection des «paniers» par les AMAPiens. Pour qu’une AMAP fonctionne, c’est un groupe de consommateurs à prendre un panier toutes les semaines (ici un panier de légumes) sur une durée de 6 mois à un an. Les consommateurs prépaient la récolte. Ils acceptent que les producteurs puissent avoir des problèmes de ravageurs ou de sécheresse, puisque le principe d’une AMAP c’est de vendre des fruits et légumes uniquement de saison. Les consommateurs cherchent avant tout à avoir des produits qui ont du goût. Les AMAPiens ne choisissent pas les légumes qu’ils vont avoir, c’est différent toutes les semaines. Si la production est mauvaise, ils acceptent que leur panier soit un peu moins rempli, et en échange, leur panier est mieux fourni lorsque la production est meilleure. Les consommateurs peuvent aller donner de l’aide aux producteurs et venir visiter les exploitations lors des renouvellements de contrats, pour savoir d’où ça vient, mais également comment c’est produit. Lorsqu’une AMAP arrive aux alentours de 60 clients, de nouvelles AMAP sont créées, car les AMAP veulent avant tout favoriser le côté convivial de ce type de commerce. Les AMAPiens se servent eux-mêmes pour créer leur panier, on leur dit quand ils arrivent ce qu’ils ont le droit de prendre.

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Le producteur a confiance en ses consommateurs. Au final, le label des produits n’importent plus aux consommateurs, puisqu’un label cherche à indiquer aux consommateurs d’où viennent leurs achats en grande surface. Une consommatrice nous témoigne le fait qu’elle apprécie beaucoup les AMAP pour la convivialité, que c’est agréable d’être en relation directe avec le producteur et de pouvoir manger des produits frais et goûteux.

Affiche d’une campagne de communication pour les circuits courts dans le Pays Coeur d’hérault, en Languedoc Rouzillon.

Communication des circuits courts « Cette affiche insiste les consommateurs a mangé des produits locaux et de saison. 500 affiches et 6000 dépliants à destinations des habitants et des professionnels du Cœur d’Hérault ont été créés.»[3] Une communication simple, compréhensible par tous pour sensibiliser un maximum de personnes. L’affiche cherche à provoquer un questionnement au près des consommateurs sur la provenance de ce qu’ils peuvent manger. Cette campagne a été crée dans le but que les consommateurs se rendent compte qu’il existe d’autres moyens (aller directement chez le producteur, en AMAP ou sur des marchés) pour se nourrir que les grandes surfaces, qui comprennent de nombreux intermédiaires entre producteurs et consommateurs. Des couleurs vives qui attirent l’œil et des logos simples pour sensibiliser le consommateur presque sans lire les textes explicatifs. La tomate au cente est bien rouge et heureuse, elle représente l’agriculture biologique et locale comme étant bénéfique pour les consommateurs qui mangent des produits sains. Les arches satellites

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avec les astres en fond nous expliquent que toutes les instances présentées tournent autour d’une agriculture bio et locale. Le titre incite non seulement à consommer locale et bio, mais surtout à le faire quotidiennement, puisqu’il est aujourd’hui bien plus faciles d’avoir accès à des produits frais et surtout, de saison.

L’association à l’origine de la brochure, dont ce document représente la page de présentation, s’appelle l’association ATABLE. «ATABLE, c’est l’Association Tourangelle pour une Alimentation Biologique Locale Équitable.»[4] C’est une association à but non lucratif. Leur objectif est de promouvoir une consommation inscrite dans leur territoire, respectueuse des hommes et de leur environnement et accessible à tous. Avec cette brochure datant de 2013-2014, l’association souhaite informer les consommateurs qu’il y a de nombreux moyeux pour se nourrir de produits biologiques et locaux. Ils interpellent les consommateurs en leur montrant en première page les informations les plus importantes à savoir : Il y a 230 manières différentes de se nourrir de produits biologiques et locaux à proximité, en l’occurrence des fruits (la pomme) et des légumes (la partie supérieure du 3 pouvant faire penser à des petits pois) et même de la viande (la partie inférieure du 3 pourrait faire penser à un saucisson avec sa forme allongée, souple et les 2 bouts comme des saucissons).

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Les couleurs vives attirent facilement le regard et avec un simple coup d’œil, on comprend très vite de quoi parlera la brochure avec le gros titre et la phrase en haut à droit, et par qui elle a été faite, précisé en bas à droite.

Bibli/sitographie : [1]http://www.actu-environnement.com/ae/ news/CGDD-bilan-carbone-circuits-courts-ademe-avis-socioeconomiques-18216.php4 [2]Rapport d’enquête du cabinet Ethicity [3]http://www.moncoeurdherault.fr/mangeons-local/campagne-de-communication-circuits-courts-alimentaire [4]http://assoatable.unblog.fr/carnet-dadresses/

Première page de courverture d’une brochure visant à pousser les consommateurs à consommer biologique et local.

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EXTINCTION DES ESPÈCES ANIMALES ET APPAUVRISSEMENT DES RÉSERVES HALLIEUTIQUES par Juliette Thuault

Aujourd’hui, l’Homme est arrivé à un niveau de développement qui met en péril toute la faune et la flore de notre planète. Les technologies utilisées ne sont pas adaptées à nos ressources et à nos besoins. La gestion des ressources devient un vrai dilemme. Les reserves hallieutiques et d’autres espèces animales sont les premières victimes de ce système de démesure. Près d’un quart des espèces animales et végétales pourraient disparaître d’ici le milieu du siècle en raison des activités humaines. D’ordinaire, toute espèce a une durée de vie limitée de l’ordre de 5 à 10 millions d’années. À partir de l’espérance de vie des espèces et de leur nombre, il est possible de calculer un taux d’extinction global. Seulement, la situation de la faune de notre planête est critique : la disparition des espèces a atteint une vitesse unique dans l’histoire. Au cours des 65 derniers millions d’années, le taux d’extinction moyen a tourné autour d’une extinction par an pour un million d’espèces. Mais aujourd’hui le taux de disparitions d’espèces serait 100 fois supérieur ! Beaucoup d’études scientifiques s’avèrent très alarmistes à ce sujet. Par exemple de récents travaux affirment l’extinction possible de 15% à 37% des espèces de la planète d’ici 2050 sous l’effet du réchauffement climatique. Malgré les nombreux débats suscités par ces chiffres, il est évident que nous nous trouvons dans une période d’extinction massive.

Effectivement, si tout ce commerce est originellement indispensable à notre survie, il est devenu bien trop lourd pour nos ressources. Prenons l’exemple de la pêche : les produits marins représentent une grande partie de nos ressources de nourriture. Le poisson et les fruits de mer font donc partie de nos régimes alimentaires depuis des années et sont devenus les rois de la carte de nombreux restaurants. Impossible pour l’Homme de changer ces habitudes de consommation et donc de réduire la demande. De leur côté, les producteurs s’enrichissent en élevant ou en pêchant en quantité des produits de façon plus ou moins honnête. Une des pratiques les plus destructrices des reserves hallieutiques est le chalutage de fond. Le chalut de fond est un filet de forme conique remorqué par un navire. Il est relié au bateau par des câbles en acier. Lorsque le filet est laché dans les profondeurs, un bourrelet fixé sur la partie avant de la nappe inférieure maintient le chalut en contact avec le fond. Quels problèmes ? (développés par green peace) Cette pratique est extrêmement destructrice car aucun tri n’est fait, l’équivalence de la surface de Paris est ainsi détruite en un jour et demi. Ils ramassent beaucoup plus que nécessaire. C’est ce que l’on appelle les «prises accessoires». Elles représentent en moyenne 30 à 40% du contenu

Cette accélération est due principalement à la pollution et la destruction des habitats naturels ; le réchauffement climatique, l’introduction d’espèces exogènes, la surpêche et la surchasse.

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des filets, parfois beaucoup plus ! Ces «déchets» sont rejetés dans la mer aussitôt pêchés ! On épuise ainsi les stocks de certaines espèces de poissons qui ne sont pas celles qu’on est venu pêcher. En plus de ramasser trop, ces filets détruisent les fonds sous-marins. Tirés sur le sol, ils rasent tout. Ils anéantissent les habitats marins, les récifs d’éponges, les colonies coralliennes qui ont mis des siècles à se développer… Ils aplanissent le sol et ne laissent plus après leur passage que du sable mis à nu, des débris de rocaille et de coraux. Comme après le passage d’un bulldozer dans une forêt, il ne reste rien, alors que les fonds sous-marins sont des écosystèmes riches et remarquables.

parce qu’elles forment un maillon essentiel de la chaîne alimentaire, qu’elles aident à la stabilité ou à la régénération de leur habitat ou qu’elles indiquent un besoin plus large de conservation. Parce qu’elles sont très importantes pour la santé et la subsistance des communautés locales, de par leur exploitation commerciale ou leur rôle culturel. Ou encore parce que les efforts stratégiques centrés sur ces espèces peuvent également aider à conserver de nombreuses autres espèces qui partagent par exemple le même habitat et/ou sont vulnérables aux mêmes menaces. Prenons l’exemple du déclin du plancton lui même menacé qui menace l’espèce humaine. C’est le premier maillon de la chaîne alimentaire. Sans lui, la diversité des espèces marine ne serait pas ce qu’elle est, et nous non plus, puisqu’il produit la moitié de l’oxygène que nous respirons ! Cela prouve que chaque espèce animale, aussi insignifiante qu’elle peut nous parraitre, est un élêment important de notre biodiversité.

Certaines zones océaniques ou marines sont protégées, cette pratique ou toute pêche y sont donc interdites. De même, des réserves naturelles sont crées pour conserver des lieux dans lesquels l’Homme n’est plus un prédateur. Cela permet de lutter contre la déforstation, principale source de l’extinction des espèces animales. Des aménagements sont mis en place, ce sont des structures Les espèces invasives, qui ont un impact sur de protection, sensibilisation et prolifération des la composition et le fonctionnement des écosystèmes, peuvent menacer la survie d’autres esespèces menacées. pèces, avec des conséquences sociales et éconoCertaines espèces sont essentielles à préserver, miques parfois importantes. certaines espèces sont même jugées prioritaires

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Souvent réalisées pour satisfaire des activités de loisir (chasse, pêche), l’arrivée de ces espèces exotiques envahissantes est majoritairement accidentelle. Le commerce a dépassé les besoins et devient un monde d’excès qui ne se met aucune limite. Des produits illicites à base de plantes rares ou de peaux sont également responsables de l’extinction des espèces. Des associations comme greenpeace, wwf ou d’autres plus méconnues mettent en place des actions ou des aménagements. Lieux de refuge pour animaux, mise en garde des braconniers et autres acteurs de ce massacre encore caché au grand public. Le design se sent aussi concerné par ces évênements planêtaires : Les artistes et designers ne pouvant comme nous que très difficilement agir directement pour sauver cette faune, ils témoignent par leur travail d’un interrêt pour ces menaces ou même ces disparitions. Que leur outil soit le graphisme, l’architecture ou toute autre pratique artistique, ils sensibilisent ainsi la communauté à travers leurs œuvres ou leurs actions. Prenons l’exemple des designer Stefania Giraldo Garcia et Laurine Munsch qui tentent à travers la lampe éco-switch de sensibiliser les enfants en les rendant ludiquement responssables de la préservation des espèces menacées. Le but est de faire comprendre aux enfants qu’il faut agir au quotidien pour l’environnement, de façon individuelle et collective, afin d’éviter le réchauffement climatique et donc la disparition de certaines espèces animales. Le studio de design MAXWEN a créé Le Mémorial de la Faune. C’est un jeu de société qui propose, avec la simplicité du jeu de mémoire, d’engager chez les joueurs le souvenir récent ou historique de la disparition de certaines espèces animales. C’est créateurs font prendre conscience aux joueurs des pertes animales annuelles afin de limiter celles des années à venir. Afin d’attirer l’attention sur les espèces menacées, Bryan James un jeune designer de 28 ans, a mis ses compétences digitales en action pour réaliser une exposition en ligne présentant 30 espèces animales en voie de disparition.

males. Il faut donc agir, chacun comme il peut. Nous en avons la preuve, même des domaines artistiques peuvent contribuer à lutter contre cette ruée vers l’extinction des espèces. Il nous faut aussi adapter nos régimes alimentaire afin de réduire la demande et donc la production démesurée. La loi du plus fort n’est plus à appliquer, ne tuons pas tout ce que nous sommes en capacité de tuer.

Bibli/sitographie :

(1)http://www.wwf.fr/, (2)http://www.penelope-jolicoeur.com/page/6/,

(3)http://wwz.ifremer.fr/peche/Le-monde-de-la-peche/ La-peche/comment/Les-engins/Chalut-de-fond,

(4)http://www.slate.fr/lien/25523/declin-plancton-me-

nace-espece-humaine,

(5)http://www.uicn.fr/la-liste-rouge-des-especes.html, (6)condition première, quoiqu’insuffisante, (7)condition première, wwcv v quoiqu’insuffisante, Pour conclure, les activités aujourd’hui pratiquées (8)http://www.huffingtonpost.fr/news/esavec excès (pêche, élevage, chasse, consommation) mettent en péril énormément d’espèces ani-

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peces-en-voie-de-disparition/,

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(9)magazine étapes,


L’ECOPUBLICITE

tives puisqu’elle manipule, désinforme et abîme. Elle garde des valeurs totalitarisme puisqu’elle agit presque comme une propagande en supprimant une certaine liberté.

par Mathilde Jouitteau

Introduction : Avant de parler de l’écopublicité, il faut d’abord définir la publicité. Les différents enjeux avec les problèmes rencontré et les qualités de cette outil. Puis les supports de la publicité et les impacts sur l’environnement. La définition de la publicité : C’est vers 1830 que le terme publicité apparaît pour la première fois. La publicité est une communication le plus souvent de masse, dont le but est d’informer, faire passer un message et séduire. A l’attention d’une cible visée (consommateur, utilisateur, usager, électeur, etc.). Afin de l’inciter un certain comportement face à un produit... La publicité à des enjeux économiques puis elle permet la diffusion d’ensemble et définit l’image de la marque ou de l’objet désigné. Elle s’inscrit aussi dans la psychologie et sociologie. Les deux types de publicité : -la publicité commerciale qui cherche à faire connaître un produit, à convaincre qu’il est meilleur que ses concurrents, à inciter le consommateur à l’acheter. Elle vise parfois à créer un nouveau besoin. -la publicité de marque qui est un travail sur l’image de la société et sa notoriété. Les différents médias : texte, image, dessin, vidéo, audio Sur les différents supports : la presse papier, la télévision, la radio, au cinéma, l’affichage, le web, les prospectus dans les boîtes aux lettres, spots publicitaires, sponsoring, publicité sur le lieu de vente, courriers électroniques (spam), les SMS etc...

Des illustrateurs et des graphismes comme Steve Cutts critique le systhème capitalisme qui est moteur de la publicité. On voit bien que la planète est la première victime de notre société de consommation au profit de l’argent.

La publicité et son rapport avec l’environnement : La publicité est omniprésente et elle pose des problèmes de pollution à cause du gaspillage. Aussi elle insite le public à la surconsommation qui est complètement anti-écologique puisque cela invite à toujours consommer puis jeter pour surconsommer et donc à polluer. Il y a plusieurs groupes anti-publicité comme le RAP (résistance à l’agression publicitaire) ou le magazine Casseur de pub. Ils revendiquent que la publicité dégrade l’environnement, et réduit l’homme à un consommateur. La publicité pour eux n’a que des valeurs néga-

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Comme nous montre le diagramme ce sont les transports, les bâtiments, l’industrie et l’agriculture... qui polluent le plus. Vu que la publicité fait l’apologie de certains produits dans plusieurs de ces secteurs. Il peut alors indirectement être un vecteur de pollution.

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L’écologie prenant de l’ampleur, toutes les entreprises doivent le plus souvent aujourd’hui améliorer leur image en faisant du marketing vert, pour se montrer concerné par l’environnement. Maintenant, on ne peut plus ignorer la pollution. Aussi bien pour les marques que pour les agences de publicité. Les support de la publicité par rapport a l’environnement : PUBLICITE PAPIER Pour réduire les déchets liés à la publicité on peut éviter la publicité papier qui est sois mise dans les boîtes aux lettres ou distribuée dans la rue etc... Il y a en moyenne chaque année 31 kg de papier par foyer qui finit le plus souvent à la poubelle. On peut pour cela mettre un autocollant ou une étiquette, mentionnant le refus de recevoir ces imprimés sur la boîtes au lettre. Ou que les publicitaires peuvent miser moins sur les supports tournant vers leurs proches. Les marques doivent imprimé papier. nous faciliter la conversation en nous donnant une raison de parler de leurs produits. On parle généralement des marques parce qu’on les apprécie, PUBLICITE DIGITAL où on a confiance en leurs produits. Pour espéLa publicité sur internet : Internet a permis de réduire les déplacements et rer un quelconque retour, elle se doit de satisfaire les appels téléphoniques et aussi à favoriser la ré- ses clients et de les rendre heureux. Parfois, la duction de l’utilisation du papier. La publicité di- marque doit créer un attachement émotionnel gitale a une grande place dans la publicité parce très fort avec son consommateur en générant que le média internet est le 2ème média investi de la passion et de l’enthousiasme. C’est pourderrière la TV. Les dépenses sur le média digital quoi les marques doivent d’aller à la rencontre de représentent désormais 25% des investissements leurs clients. Les médias sociaux sont une solution média. Elle a permis de nouveaux métiers comme pour communiquer avec des clients. Les marques vidéaste sur des plates-formes comme Youtube peuvent créer des événements liés aux réseaux et bien d’autres métiers. Mais le média n’est pas sociaux pour créer le buzz. Par exemple pour les 100% écologique il favorise de 2 à 3% des émis- produits alimentaires Mikado qui ont trompé les sions de dioxyde de carbone dans le monde. Pour internautes avec des fausses publicités, grâce à réduire la consommation il faudrait : alimenter les Facebook et Twitter, afin de créer du buzz sur un produit qui semblait inadapté à la consommation. serveurs avec des énergies renouvelables. Grâce à cela, il y a une forte discussion sur le faux Sur le diagramme on voit bien qu’il y a de multiples produit. Au final, la marque a dévoilé une nouplates formes sur internet. Pour discuter, partager, veauté beaucoup plus valorisée. Ce buzz à fait publier, utiliser les réseaux... Ceci donne plusieurs parlé de la marque positivement. avantages à la publicité puisque ces plateformes peuvent être un lieu d’affichage pour les publici- On peut voir sur le schéma l’importance qu’a le taires. Une autre grande qualité que possède in- web sur l’image de la marque. L’influence que ternet, c’est de faciliter les interactions et donc le peuvent donner les internautes sur celle-ci. bouche-à-oreille. Ce qui peut aider les marques à Par contre à l’inverse d’une campagne classique, faire parler d’elle. le bouche-à-oreille, implique une certaine perte de contrôle avec des conséquences parfois imLe bouche-à-oreille : prévues. On estime que 53 % des entreprises Le bouche-à-oreille est important dans la consom- touchées par un bad buzz continuent à en soufmation. Puisqu’il est estimé que les deux tiers des frir un an après le déclenchement de la crise. Par personnes prennent leur décision d’achat, en se exemple comme l’entreprise Findus ou Barilla.

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Les dérapages sont rapides et malheureusement peuvent gravement nuire à l’image de la marque, froissant la confiance des consommateurs si le message est incontrôlé.

La publicité sur mobile : Les dépenses publicitaires sur Mobile s’accélèrent en France en 2014. Ces publicités sont vraiment ciblées pour une approche personnelle du client. La publicité sur Mobile pose les mêmes problèmes que la publicité sur internet. Puisque les téléphones ont besoin d’énergie. Le mobile deviens écologique que si l’énergie utilisée pour celui-ci est verte. Elle reste néanmoins assez désagréable pour les clients qui peuvent ressentir une agression. Le sponsoring :

Conclusion :

Le sponsoring est aussi une manière de véhiculer des messages d’écologie. Par exemple, l’écovélo qui en matière de design de produit est une bonne idée. Puisque c’est un service qui encourage les usagers à utiliser leur vélo. Tout en équipant celui-ci d’une publicité. Les participants doivent équiper leurs vélos puis ils sont payés par les km qu’ils font en vélo et combien de temps ils sont stationnés sur un parking ou un autre lieu public, ce qui sollicite plus les transports verts tout en véhiculant de la publicité. Les entreprises peuvent aussi sponsoriser des salons ou des innovations écologiques pour avoir une image positive de l’entreprise.

La publicité même si elle est très polluante, a des enjeux économiques et est donc difficile à supprimer. Pour une publicité plus propre il faut favoriser le bouche à oreille. Être plus porté sur le digital puisquequ’il est plus écologique que le papier. Utiliser le buzz peut être aussi un moyen pratique. Les agences de publicité peuvent aussi utiliser des supports propres pour l’environnement comme les vélos par exemple. Pour une campagne de publicité réussie les agences pourront toujours se fier à des comparateurs écologiques pour réduire des impacts sur l’environnement. Donc, il est possible d’avoir de la publicité un peu plus propre sans pour autant avoir moins d’impact économique. Mais la publicité s’opposera toujours à l’écologie et donc il reste quand même très dur de trouver des solutions pour lier vraiment publicité et écologie.

Les aides aux entreprises : Pour aider les annonceurs et les agents de communication à faire moins d’impact sur l’environnement, il existe Écopublicité qui est un comparateur écologique comme éco-comparateur ADEME. Le logiciel calcul l’impact environnemental des campagnes de publicité par rapport au média utilisé et la quantité. EcoPublicité donne des résultats en matière de pollution de l’air, de l’eau, mais également de déchets et de consommation d’énergie. Il s’agit d’un outil de management environnemental qui permet une prise de conscience des impacts de fonctionnement d’une campagne, des moyens mis en œuvre et du message qui sera véhiculé.

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Bibli/sitographie :

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web (1)Toupie (2)Wiképédia (3)Sircone (4)Siècle Digital (5)PWC (6)Le Point magassine (7)Casseur De Pub


Développement Soutenable par Typhanie Bicheux

À l’heure d’aujourd’hui, notre système économique semble bien réglé et géré : on fabrique toujours plus d’objet alors que l’on passe de moins en moins de temps à les créer, ils ont donc un coût moins important. Il y a toujours plus de consommateurs prêts à acheter ces produits qui ont une durée de vie limitée : l’obsolescence programmée, la mode qui change ainsi que la réparation souvent plus onéreuse que le prix d’achat encourage les consommateurs à remplacer leurs produits plutôt qu’à les faire réparer. Les industriels gagnent alors toujours plus d’argent en vendant toujours plus de produits. On «extrait-produit-consommejette» [1].Ce système semble fonctionner depuis quelques années. Néanmoins, d’autres paramètres pourraient remettre en cause cette économie comme la hausse du prix des matières premières (car les moins chers à extraire ont déjà été exploitées) ce qui entraîne une hausse des prix pour la fabrication et donc pour le consommateur (prix d’achat plus important). Autre paramètre, l’environnement. Nous produisons beaucoup plus que ce que la Terre est capable de supporter. Elle n’a pas le temps de se

régénérer ce qui compromet gravement notre survie en tant qu’espèce. De plus, tous ces productions ne sont pas forcément pleinement exploitées (voir le gaspillage toujours plus important de nourriture) et les objets créés et jetés sont la plupart du temps encore en état de fonctionnement (car changé pas forcément pour des raisons de fonctionnement mais pour des raisons esthétiques ou pour suivre les dictâts de la mode) ce qui représente un gâchis important des énergies fossiles et des ressources non renouvelables de notre planète, mais également une production toujours plus importante des émissions de CO2 pour créer de nouveaux produits afin de continuer cette chaîne de consommation.... Notre système économique pollue énormément la Terre. Il devient donc nécessaire de trouver des solutions alternatives avant qu’il ne soit trop tard (catastrophes naturelles de plus en plus violentes et souvent, effet de serre...) et que l’Homme ne puisse plus vivre dans son propre environnement. C’est ce que vise le développement soutenable : trouver des solutions pour produire mieux et plus durablement afin que l’Homme réduise son impact écologique. Présentation d’un système économique alternatif pour préserver notre planète : L’Economie Circulaire.

Schéma expliquant le principe de l’Économie Circulaire (http://www.institut-economie-circulaire.fr/)

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L’Economie Circulaire consiste à changer le schéma (linéaire) habituel de consommation : au lieu d’ « extraire-produire-consommer-jeter » [1], les objets (ainsi que ce qu’ils produisent lors de leur fabrication) seraient réutilisés à l’infini, supprimant l’idée de déchets. On obtiendrait alors un cercle de consommation (d’où le nom économie « circulaire ») sans début ni fin. L’idée du « Cradle to Cradle » (« du berceau au berceau » ou « de la terre à la terre ») est née. Mais pour pouvoir arriver à cette idée, il faut repenser les produits pas seulement lors de leur utilisation mais aussi lors de leur production et de leur « fin de vie ». L’économie circulaire s’appuie sur différents principes déjà connus : l’éco-conception, le recyclage, le réemploi mais aussi d’autres idées pas forcément bien connues comme la chimie verte, l’écologie industrielle, ou encore l’économie de fonctionnalité. Petit tour d’horizon des ces notions :

L’éco-conception Elle permet de créer en utilisant des matériaux plus écologiques (bio-matériaux, matériaux écologiques, matériaux recyclés...) mais aussi plus durables (l’idée de l’obsolescence programmée n’existerait plus). Ils seraient fabriqués à partir de produits plus naturels comme des plantes aux propriétés proches voir similaires d’un matériaux utilisé couramment aujourd’hui mais polluant. Les produits seraient également pensés différemment : l’idée ne serait plus de produire pour jeter mais de pouvoir réparer et réutiliser un produit. Les composants doivent donc être plus facilement identifiables pour pouvoir être changés plus facilement, dissociables, mais aussi universels pour pouvoir être plus facilement ré exploités par la suite (voir l’écologie industrielle ou la réutilisation) et réparés même si un produit n’est plus forcément commercialisé. Le produit deviendrait alors « immortel ». Les biomatériaux sont nés grâce à la chimie verte (voir les douze principes de la chimie verte). Cette dernière est toujours à la recherche de techniques et de solutions les moins polluantes possibles. Elle s’intéresse à différents axes de travail : la biomasse, la végétalo-chimie, les biocatalyseurs et les solvants alternatifs. L’étude de la biomasse est nécessaire afin de trouver de nouvelles sources d’énergie. La végétalo-chimie a pour but final de remplacer la pétro-chimie (très polluante). Sa première trouvaille est les biocarburants. Il en existe d’ailleurs plusieurs catégories de la première à la troisième généra-

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tion. Les 2 premières nécessitant l’utilisation de champs agricoles (et créant une concurrence avec l’alimentation) ont été abandonnées. Une nouvelle génération est donc en train d’être testée, basée sur des microalgues qui mangeraient du CO2, notre principal problème actuel. Les catalyseurs sont des espèces qui accélèrent une réaction chimique et qui sont en constante régénération (pas besoin donc, d’en mettre beaucoup dans un produit donné). Les biocatalyseurs sont donc des catalyseurs plus écologiques comme les enzymes par exemple qui permettent d’avoir une même transformation pour un produit donné mais avec une quantité inférieur de produit. Ce système est donc plus écologique car il utilise à la fois moins de matière et d’énergie. Pour finir, les solvants sont utilisés pour faciliter des transformations chimiques. Mais ces derniers sont le plus souvent très polluants, on les retrouve dans les colles ou les peintures. Le but des solvants alternatifs est donc de les rendre plus écologiques en utilisant par exemple, l’eau.

Les Douze principes de la Chimie Verte (Découverte, n°377, Novembre 2014, pages 28-37)

L’Écologie Industrielle Elle servirait dans un premier temps à réduire ses déchets, en les proposant à une autre entreprise qui les utiliserait pour sa propre production. Ainsi les déchets d’une entreprise deviendrait la matière première d’une autre. C’est le cas pour l’entreprise de tissus d’entreprises U-CLIFE, qui utilise les vêtements inutilisés (et qui sont finalement entassés dans un hangar en attente d’être détruit) en tant que matière première d’une autre entreprise pour créer ses propres tissus.

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Non seulement il y a un gain de place pour la deuxième entreprise mais aussi un gain d’argent important pour la première entreprise, puisque ces habits sont gratuits. Mieux encore, ce système est un véritable acte écologique et d’upcycling : il n’y a plus de gaspillage d’eau et d’utilisation de produis chimiques car il n’y a pas de production de matière première vierge. En effet les fripes sont directement réutilisées et assemblées, utilisant le Application des tissus U-CLIFE principe du patchwork. avec la marque MarieCorner’s (http://www.joliplace.com) U-CLIFE propose en tout 10 motifs, avec personnalisation sur demande. Différentes matières peuvent être récupérées et assemblées (denim, cuir, tweed, soie…). Elles ont juste besoin d’être triées et lavées pour pouvoir être réutilisées. Ces tissus sont donc une nouvelle matière première pour les entreprises qui les achètent qui peuvent alors créer des meubles, des canapés, des panneaux muraux ou encore des accessoires. Il y a donc un véritable système de recyclage à l’infini qui s’est mis en place où l’idée même de déchets disparaît. Les entreprises qui utiliseraient l’écologie industrielle réduiraient aussi leurs productions : plus besoin de produire autant puisqu’il y a déjà tout ce qui est nécessaire. On produit moins, mais on produit mieux.

Le fonctionnement de U-CLIFE (http://www.u-clife.fr/ fran%C3%A7ais/accueil/)

L’Économie de Fonctionnalité C’est une économie qui se base sur les usages d’un produit et non sur sa matérialité. On achète un service au lieu d’un équipement. Le principe de garantie et de service après vente est donc d’autant plus fort qu’il est dans l’intérêt des différentes entreprises de produire des produits plus fiables et plus performants pour que le coût

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total d’un produit ne soit pas plus important (au niveau des réparations par exemple) que le prix de fabrication dudit produit. D’où l’intérêt des biomatériaux. D’un point de vue économique, une entreprise ne perd pas d’argent puisqu’au lieu de vendre plus de produits à différents clients (qui ne sont pas forcément fidèles à l’entreprise) elle vend des services à des clients (qui sont donc « liés » au magasin par un service après vente). Certaines entreprises ont déjà pu expérimenter ce nouveau système de consommation comme la firme Xerox par exemple qui au lieu de vendre des photocopieuses, signe un contrat de services avec d’autres entreprises pour que ces dernières puissent avoir à disposition des photocopieurs ou des imprimantes. Ce contrat impose à Xeros une récupération des produits lorsque ceci ne fonctionnent plus correctement, permettant ainsi le recyclage directement à la source des objets. Néanmoins l’entreprise (ici Xeros) reste le propriétaire des imprimantes et photocopieurs. L’économie de fonctionnalité se rapproche donc beaucoup de notre système de location actuelle : louer pour une durée déterminée le temps de l’usage, puis le rendre afin que d’autres en profitent. C’est le même principes qu’utilise les systèmes « Autolib’ » ou vélib’ en ville. Cela permet également de produire moins mais les productions sont utilisées et optimisées au maximum de leurs capacités.

L’Economie collaborative C’est la réutilisation de biens qui ne nous sont plus utiles ou qui ne fonctionnent plus correctement. L’économie collaborative est proche en ce sens du recyclage. Mais par ce terme, on peut aussi voir l’idée de dons ou de revente, car certains objets fonctionnent encore correctement pour connaître une « deuxième vie ». C’est pour cette raison que des sites comme « Leboncoin » ont vu le jour. Ils permettent d’échanger, de donner ou bien de vendre, de particulier à particulier des biens d’occasions (ou des services). Bien que ce système soit encore imparfait et présente quelques inconvénients principalement écologiques (transport pour venir chercher le produit peut être polluant, ralentissement de la diffusion des progrès techniques liés par exemple à la réduction de l’empreinte écologique...) son principe s’inscrit dans une démarche d’économie soutenable : la réutilisation et la durée d’usage est optimisée au maximum ou du moins augmentée. Les usagers bénéficient généralement

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d’un gain économique par rapport à l’achat d’un produit neuf et bénéficie du même service pour le même produit. L’économie collaborative a la volonté de développer une solidarité et une aide entre chacun, afin de faciliter la vie de tous.

Conclusion Malheureusement, cette économie circulaire n’est pas encore très répandue. Malgré tout, quelques points que nous avons abordés commencent à se développer de plus en plus parmi les particuliers mais aussi parmi les entreprises. L’économie circulaire impose à chacun de changer ses habitudes de consommation mais aussi aux entreprises de produire différemment. Nous avons pu voir qu’elle ne se base pas forcément sur des principes très compliqués à mettre en place. Elle s’inscrit pleinement dans une démarche de développement durable, pensant à la fois à l’économie, au bien-être des personnes mais également à l’environnement. A nous donc, de promouvoir ce système et de le faire évoluer afin que les générations futures puissent à leur tour, profiter de la planète bleue.

Sources : - Alternatives Economiques, Hors-Série, n°93, 2012, pages 56-57 [1] - www.lesmetiersdelachimie.com/tendances/ chimie-verte [2] - www.alloprof.qc.a/BV/Pages/S1073.aspx [3] - http://www.ecofolio.fr/economie-circulaire - Courrier International, n°1258, Décembre 2014, pages 28-33 - http://www.institut-economie-circulaire.fr/ Videos-de-presentation-des-laureats-destrophees-de-l-economie-circulaire-2015_a936. html - Terraeco, n°57, Mai 2014, pages 20-21 - Alternatives Economiques, Hors-Série, n°97, 2013, pages 72-73 - Découverte, n°377, Novembre 2014, pages 2837 - www.u-clife.fr

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Volume diminué / Réduction des dimensions par Carole Marchand

D’un côté des matières premières, carton, plastiques, métal, dont les prix s’envolent, et une réglementation sur la protection de l’environnement de plus en plus contraignante ; de l’autre, des distributeurs intraitables sur les prix. L’emballage est pris entre deux feux. Pour préserver leurs marges, les fabricants doivent réduire leurs coûts. Les moyens dont ils disposent sont multiples: allégement, substitution de matériaux, reconception de l’emballage, amélioration de la productivité des procédés et de la logistique... Dans ce contexte, l’innovation doit se repositionner. L’emballage doit être perçu comme partie intégrante de la mise en marché pour protéger l’intégrité du produit ainsi que l’investissement. Plutôt que d’être perçu comme une dépense, l’emballage doit être considéré comme une source de valeur ajoutée. L’heure n’est plus au gadget, mais à l’innovation, qui apporte un «plus» au consommateur et permet au produit emballé de se distinguer de la concurrence. La recherche engagée est donc de projeter le produit et l’emballage simultanément ainsi que de prévoir l’assemblage après achat. Il me semble ici important de, tout d’abord, définir ce qu’est un emballage pour ensuite établir une typologie des systèmes de réduction, chacun illustré par des innovations de designers. Ces solutions peuvent intervenir que ce soit lors de la fabrication de l’emballage lui-même ou bien lors du conditionnement pendant le transport.

Enjeux et définition d’un emballage Les enjeux de cette démarche sont nombreux : ils peuvent être envirronementaux ( réduction de l’empreinte envirronementale, réduction des déchets,..), économiques ( identifier les risques et les coûts, cycle complet du produit,...) ou stratégiques ( image positive de l’entreprise, en faire une source de différenciation, être en rupture,...).

Système complet d’un emballage

L’emballage est destiné à contenir et protéger les marchandises, à permettre leur manutention et leur acheminement du producteur au consommateur ou à l’utilisateur, et à assurer leur présentation. Il est composé de : - l’emballage de vente (primaire) : qui constitue, au point de vente, un article destiné à l’utilisateur final ou au consommateur ; - l’emballage groupé (secondaire) : qui constitue, au point de vente, un groupe d’un certain nombre d’articles, qu’il soit vendu à l’utilisateur final ou au consommateur, ou qu’il serve seulement à garnir les présentoirs aux points de vente. Il peut être séparé des marchandises qu’il contient ou protège sans en modifier les caractéristiques ; - l’emballage de transport (tertiaire) : facilite la manutention et le transport d’un certain nombre d’articles ou d’emballages groupés en vue d’éviter leur manipulation physique et les dommages liés au transport. Dans certains cas, l’emballage primaire peut remplir les fonctions de l’emballage tertiaire et de celui du transport. Les emballages ménagers correspondent à l’ensemble des emballages qui après déballage et consommation du produit, sont abandonnés par les ménages. Les emballages industriels et commerciaux concernent tous les emballages qui ne sont pas ménagers : les emballages liés aux activités in-

Démarche d’éco-conception par rapport au enjeux de l’entreprise Heineken

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dustrielles (emballage de regroupement et de n’a pas changé de forme en soi, mais, en adaptant transport), les emballages utilisés en hors foyer. la pente du profil, il est possible de diminuer la quantité de plastique de 15 à 20%.

Typologie des systèmes de réductions

Re-penser

Trop souvent, la méthode dite « traditionnelle », est utilisée pour concevoir l’emballage de fin de ligne. Ce processus amène son lot de risque et affecte la rentabilité et l’image que projette l’entreprise auprès de ses clients. Il est étonnant de voir que cette étape essentielle du processus de développement, n’est que peu ou pas du tout prise en compte lors de la mise en marché du produit. Ne pas intégrer l’emballage au processus logistique dans sa globalité, amène généralement les entreprises vers des situations de sur ou sous-emballage qui, elles, se traduisent inévitablement par des coûts supplémentaires qui auraient pu être évités. Évaluer les emballages et définir le point d’optimisation permet de réduire considérablement les coûts de production et de transport et d’adopter des pratiques éco-responsables, qui est un élément essentiel à prendre en compte dans la société d’aujourd’hui.

Il semble important de repenser la fabrication des emballages, si leur impact envirronemental peutêtre diminué tout en gardant l’intégrité du produit. Choisir le matériau le plus adapté, explorer les formes qui s’adapte à la forme du produit luimême. Ces deux innovations qui sont présentées ci-desous ont adopté un processus et une réelle démarche en matière d’emballage, une recherche poussée a été engagée quand à l’impact envirronemental du produit et de sa forme. Premièrement, trois designers, Yang Guo, Qiaoge Yang et Wu Wenju ont eu l’idée de réinventer le paquet de lessive. Un sachet de papier Kraft assez solide et surtout une forme de découpe qui permet de créer une cuillère pour doser la poudre… Cette dernière est prédécoupée et se détache en ouvrant le paquet.

MyLamp, MadebyWho, 2012

Par ailleurs, cette lampe en carton conçue par le studio de design danois MadeByWho insère l’utilisateur dans le processus de fabrication. Prédécoupée dans une plaque de carton recyclée de L’emballage du produit lui-même 1mm, elle prend forme après un jeu de pliage La conception d’un emballage est souvent moti- et d’assemblage que l’utilisateur final va réaliser vée par les règles d’environnement, elle permet lui-même. Pour MadeByWho, intégrer l’utilisateur la plupart du temps de diminuer fortement le coût dans la conception doit être un facteur de plaisir. global. Ces fortes réductions ont été possibles grâce à une meilleure adaptation des formes, Retirer qui préserve la rigidité de l’emballage, à l’utilisation d’emballages complexes plus résistants et à Dans certains cas, il est possible de retirer l’emune amélioration des procédés. Ceux ci sont lis- ballage secondaire sans compromettre l’intégrité tés ci-dessous : Pour réduire le poids de matière de l’emballage primaire. (exemple de l’emballage tout en conservant la rigidité, il est possible de d’un dentifrice, ou l’emballage carton peut-être res’aider de la conception assistée par ordinateur tiré). Mais le problème soulevé dans cette exemple (CAO). Ainsi, par exemple, un flacon de lessive est que les fabricants de dentifrice répondront que

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le tube exposé est susceptible d’être endommagé et que le carton contient plus d’informations que le tube seul. Ce problème a été contourné par les certains producteurs de yaourts. En effet, le carton est souvent nécessaire pour «suremballer» et constituer des packs de plusieurs yaourts. La marque Danone a commencé à supprimer ces suremballages de carton, lorsqu’ils n’avaient pas de fonction véritable de regroupement et de protection. Ce changement a permis à l’entreprise de réduire ses émissions de Co2 de près de 375 tonnes, soit ce que produisent annuellement environ 113 voitures. Il a aussi permis d’éliminer près de 1000 tonnes de carton, une réduction de 24% du poids de l’emballage. Autre exemple, Bee Bright est un pot de miel créé à l’initiative d’étudiants en design qui se transforme en bougie une fois le miel englouti. Pour cela, il suffit simplement de retourner le pot pour que la mèche apparaisse et qu’il se transforme en véritable bougie. Beebright améliore l’expérience de l’usager et valorise la démarche responsable. Elle ouvre aussi un grand champ de possible quand à la supression totale des emballages.

Évolution du poids des bouteilles et canettes en 15 ans RÉUTILISER / RECYCLER / RENOUVELER Il est aussi en effet possible dans cette démarche d’éco-conception, d’utiliser des matériaux recyclables, de réutiliser les emballages après usage : cette action intervient ultérieurement. Pour dévelloper le propos précedent, le travail du designer Alain Berteau peut être cité pour la création d’un siège dont l’emballage en carton, utilisé pour l’expédition du meuble, sert ensuite de structure que l’on habille d’une housse en polyester. Le siège, qui a la forme d’un polyèdre, reste solide et peut servir de table. Il est rare que l’emballage lui même puisse être aussi l’objet, c’est ce qu’a fati le designer ici.

Réduire Si l’emballage ne peut pas être éliminé, son impact sur environnement peut être diminué en réduisant le nombre et le poids des composants. Par exemple, le développement des récipients légers permet de transporter d’avantage de produits par camion qu’auparavant, ce qui réduit les besoins énergétiques pendant le transport. La réduction du poids des emballages a été un axe de recherche fort afin d’épargner les ressources naturelles mais aussi pour des raisons économiques. Ainsi, en 20 ans, le poids moyen des emballages en plastique a été réduit de 30 % à 70 % selon les produits ; les étuis en carton ont perdu 25 % de leur poids, la canette nécessite en moyenne 80 % de métal en moins pour sa fabrication et la bouteille de vin en verre pèse 395 g contre 570 g. Le compromis entre allégement et conservation des propriétés mécaniques est quasiment atteint. En effet, dépassé un certain seuil l’emballage perd en résistance et ne remplit plus ses fonctions.

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Alain Berteau, Cover stool, 2006

Le conditionnement et le transport Cette stratégie s’opère à l’étape suivante, elle vise à réduire la masse des matières transportées de même que l’espace inutilisé dans les moyens de transport lors des différentes étapes d’approvisionnement et de distribution.

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Être stratégique

Conclusion

Il est aujourd’hui important de revoir les stratégies d’approvisionnement en matières et emballages en vue de réduire les impacts de cette étape. Par exemple, envisager l’usage d’emballages ou de contenants partiellement mis en forme (ex : préformes de bouteilles plutôt que bouteilles entièrement soufflées) ou l’usage d’emballages distribués en rouleaux ou en feuilles. Ici c’est un travail de logistique et de mobilité des transports qui amène les entreprise à se questionner sur le possible gain par rapport à la part de l’investissement.

De la création d’un produit, à son acheminement vers sa destination, la route est longue. Il est donc important de prendre en considération tous ces critères qui permettent de gagner de l’espace, faire des bénéfices pour les entreprises mais surtout réduire notre impact envirronemental. Celui ci peut-être résolu par une pensée design, principalement pour l’étape de recherches et d’innovation packaging.

Optimiser Optimiser la palettisation (augmenter l’efficacité au cube) en vue d’augmenter le nombre de produits transportés : cette action peut nécessiter de revoir la forme et le volume des emballages primaires. En créant des palettes homogènes, le gain d’espace est énorme, les vides sont optimisés au maximum et il est alors possible de transporter plus en un seul trajet. Une palettisation optimale et un empilement sûr des produits sur la palette forment la base, au sens littéral, d’une optimisation des marges car des palettes qui ne s’effondrent pas entraînent moins de dégâts de transport. Et renforcent la satisfaction des clients.

Sources principales Livres : Le design packaging de Bill Stewart Sites internet : Usine nouvelle.com Optimeco.ca Pack4ecodesign.org

La pensée design n’est pas inscrite dans ce processus de recherche d’optimisation de l’espace dans les transprts mais quelques artistes ayant travaillé sur l’empilement et l’emboitement des objets ou produits pourraient être une future source d’inspiration, ceci n’est qu’une supposition...

Documents PDF : Conseil-emballage.org/Emballages-et-Logistique_Fr.pdf Ecr-all.org/optimisation_logisitique.pdf Dossier de presse du CNAM / emballages alimentaires Guide pratique CSEMP Emballages plastiques Innovations book 2014 all4pack

Utilisation d’intercalaires pour protéger les produits et comblement des vides

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Contexte écologique actuel

LE DESIGN SYSTEMIQUE par Malo Sahores

Le design, avec les actuels enjeux écologiques, est inévitablement décliné en plusieurs branches qui s’axent sur différentes démarches au services de ces derniers. L’ écodesign et le design de composants par exemple. Le design systémique ne peut pas être qualifié comme une branche à part car c’est une notion qui englobe un cycle entier. En soit, le terme signifie le système dans lequel le design est intégré. « Système » se définit par un ensemble d’éléments interagissant entre eux selon certains principes ou règles. C’est à dire ne pas se restreindre au design lui même, mais élargir le champ de vision et ainsi englober les différents acteurs qui rentrent dans le cycle incluant le design. Identifier les liens entre eux qui permettent les flux et relations multidisciplinaires aux services des enjeux. Ce terme qualifie alors un design dépendant. Concrètement, un designer a besoin de matériaux pour réaliser des objets (par exemple). Un système entre en jeu : le lien entre le designer et, comme on pourrait l’imaginer, un fournisseur de matériaux. Le flux entre les deux acteurs les rend dépendants, ils entrent donc dans un cycle interconnecté. Des enjeux majeurs

Depuis l’époque contemporaine, les hommes se rendent compte de plus en plus des dégâts écologiques qu’ils infligent à la planète à cause de leurs systèmes souvent nuisibles. Les problèmes majeurs connus sont la gestion des déchets, la pollution, ayant de nombreuses conséquences comme la dégradation des sols ou le réchauffement climatique par exemple, mais aussi l’atteinte à la biodiversité, la gestion de l’eau, les énergies, etc. Cela se veut par la toute puissance industrielle au service d’une population qui ne cesse d’augmenter. Et cette dernière commence à se poser des questions quand à l’avenir si elle abuse des énergies fossiles, si la spirale infernale qu’est la société de consommation épuise et pompe tout ce qu’a notre planète dans le ventre... Personne n’a envie de se réveiller en 2025 et devoir porter un masque de protection pour pouvoir franchir le seuil de son habitat, et les ours polaires ameraient bien en avoir un d’habitat, justmement... A partir de ce constat, les acteurs systémiques axent leur travail dans une optique visant à limiter les dégâts écologiques, voire les faire disparaître en trouvant des solutions pour y remédier. Cela peut également conduire à engager de nouveaux acteurs dans les systèmes qui auront une fonction axée sur l’aspect écologique. Par exemple, les centres de recyclage. Cet état d’esprit est en train de s’instaurer de plus en plus dans la mondialisation et répondre aux enjeux écologiques est également vu de plus en plus comme un progrès à part entière et une exigence réelle plutôt qu’un mouvement. Nous verrons les solutions visant à réduire l’empreinte écologique que les systèmes incluant le design mettent en place.

Le design est une pratique en essor considérable et l’inclure dans les systèmes d’aujourd’hui permet de faire reconnaître son utilité. Une touche créative innovante permet d’arriver à des solutions plus satisfaisantes. De plus, l’enjeu mondial veut que le design systémique s’incrive au coeur des Quelques exemples de solutions répondant flux de la mondialsation. Cependant, l’écologie est aux enjeux du design systémique probablement l’enjeu le plus émergent et celui qui deviendra peut être une priorité dans les années « Objetctif CO2 » qui viennent si il ne l’est pas déjà pour certains. En 2009 en Champagne-Ardenne, treize entreprises du secteur du transport routier de marLes centres de recyclage, des acteurs de plus impor- chandises se sont engagées dans une opération nommée «Objectif CO2» qui vise à réduire la tants dans les système dans le contexte écologique. consommation de carburant de leurs véhicules et ainsi leurs émissions de CO2. Ces solutions sont technologiques (autour du véhicule et du carburant) organisationnelles (optimisation des chargements et des flux) et aussi comportementales (autour du conducteur). Cependant, aucune n’est susceptible d’offrir seule un potentiel suffisant. Chaque action doit être envisagée de manière complémentaire: des ingénieurs devront travailler sur les solutions technologiques que les entreprises concernant le transport ne pourraient pas traiter. Le designer est lui chargé de la communication visuelle du projet : un logo. Ce dernier doit alors s’imprégner au système et de toutes parts pour que son logo réponde aux attentes de la vision que donnerait l’opération, qui est au coeur des perspectives d’assainissement du climat. Etudes documentaires URGENCE ECO-DESIGN /

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«Clever Little Bag», un packaging gagnant pour Yves Behar et Puma.

Initiatives autour du recyclage

Designers impliqués de toutes parts Yves Behar, designer suisse, a travaillé pour la marque de sport Puma en concevant un packaging de chaussures dans le but de réduire l’empreinte écologique des boites de chaussures classiques en carton. Pour cela, il a conçu un petit sac en tissu réutilisable dans lequel une armature en carton légère enveloppe les chaussures directement insérées. Cela s’appelle le «Clever Little Bag». Une première dans le domaine. Et le processus prend alors un tournant bien plus écologique: Puma a annoncé que son utilisation du carton serait alors réduite de 65%, ce qui équivaut à 8500 tonnes de papier économisées, un million de litres d’eau, 20 millions de mégajoules d’électricité, et aussi 10000 tonnes de CO2 de moins rejetées dans l’atmosphère. L’ enjeu écologique est très important, et l’apport du designer Yves Baher a porté ses fruits. Se voulant bel objet de design, la poubelle «Ovetto» de Gianluca Soldi est conçue pour le tri séléctif. Elle est faite de plastique recyclé, mais son prix est à la vente est assez élevé. En comparant cela au packaging d’Yves Behar, on voit bien que le design est présent aussi bien dans les grands systèmes de la société de consommation que dans ceux plus ciblés, moins étendus et se voulant plus artistiques: les échelles sont très variées. Etudes documentaires URGENCE ECO-DESIGN /

Le problème d’ampleur auquel le design systémi que est le plus confronté ces dernières décennies est sûrement la geston des déchets dont la conséquence est bien entendue le recyclage. En effet, l’augmentation de la population et de la société de consommation inclut inévitablement une hausse considérable des déchets. Le tri des déchets à été mis en place, et les possibilités de renouvellement des matériaux n’ont cessé de s’améliorer. Notamment les matières plastiques: la bouteille plastique qui peut être recyclée et servir à fabriquer de nombreuses choses qui peuvent aller de la bouteille plastique (à nouveau) au boardshort (maillot de bain descandant jusqu’au niveau des genoux pour le surf) ayant des propriétés élastiques (marque de surfwear Lastage par exemple) en passant par les semelles. L’acteur essentiel dans ce type de système est le centre de recyclage qui s’occupe d’assainir le matériau et par un cycle de traitements chimiques (dissolution par exemple) le renouvèle sous forme de granulés destinés au réemploi. Le design s’incluant dans la démarche est impliqué dans un système industriel. Terracycle, un multi-acteur Terracycle est une entreprise basée aux États Unis qui est entièrement axée vers un statut “eco-friendly”. Elle cherche à inciter les gens aux recyclage et ramassage des déchets. Sa particularité est d’inclure la majeure partie du système au

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sein de la même entreprise. Après avoir commencé avec la production d’engrais, la société s’est approprié le design pour l’inclure dans son cycle de recyclage et proposer eux mêmes une gamme de produits éco responsables soit par le renouvellement des matériaux constituant les déchets envoyés par les adhérents aux projet qui peuvent être réemployés avec différentes techniques de fabrication industrielle de plastique comme le moule à injection qui peut donner par exemple une poubelle en plastique, soit en recyclant les objets tels quels comme une horloge constituée de circuits imprimés (pour l’aspect décoratif ). La transition énergétique influe le domaine des transports Le problème concernant la gestion des énergies a pour conséquence la transition énergétique. Le domaine de l’automobile peut aider à illustrer cela: c’est un bien que la plupart des gens utilisent régulièrement mais qui a toujours été confronté au rejet de gaz à effet de serre. Les designers industriels sont sollicités de plus en plus à concevoir des voitures avec de nouveaux types de moteurs, hybrides ou électrique, thermiques, etc. Ces facteurs influent sur le design du véhicule, fonctionnel, formel. La Renault Zoe est une voiture mise au point (par Renault donc) 100% électrique. Jean Semeriva s’est chargé du design extérieur, et il témoigne que la voiture devait avoir un aspect «doux», qui évoque la circulation écologique et silencieuse de ce véhicule. Le designer est un acteur de la transition démographique grâce à son implication dans les sytèmes. Un acteur parmi tant d’autres.

Les campagnes menées par Patagonia pour vanter les valeurs écologiques de leurs produits sont sobres et humouristiques, elles incitent alors le client à opter pour.

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Stylos en vente dans le commerce fabriqués à partir de bouteilles recyclées

Un développement technologique axé sur le respect de l’environnement Patagonia, marque destinée à vous protéger du froid aussi bien en plein air que dans la neige ou dans l’eau (combinaisons de surf) tout en étant respectueuse de la nature, ne cesse d’innover et de nombreux brevets sont déposés sur des technologies découvertes utilisant des matériaux recyclés, ou des composants naturels biologiques durables. A partir de là, les systèmes sont en compétitivité dans à course à l’innovation, dans un but écologique bien sûr mais aussi marketing. Patagonia grâce à ses brevets peut également se montrer innovatrive. Mais prendre le parti pris d’innover et être eco-friendly est plus coûteux, donc les produits en magasin le sont également, mais ils demeurent références de qualité, respect de la nature et nouvelles technologies.

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A l’occasion de ses initiatives océanes, Surfrider Foundation s’approprie les moyens graphiques nécessaires pour convaincre un maximum de gens d’y participer.

La population de plus en plus consciente, un autout marketing De plus en plus, l’écologie devient un atout marketing dont les systèmes doivent tenir compte s’ils veulent percer. La façon la plus simple de le vérifier est d’aller dans un supermarché par exemple, et nous pouvons constater que les aspects mis en avant sur les produits concernés ( de plus en plus ) sont le respect de la nature sous ses différentes formes: agriculture biologique, stylos faits à partir de bouteilles recyclés,etc. En plus d’être informés des enjeux écologiques, une tendance vers cet état d’esprit se développe. Cela permet aussi de contre balancer le prix de ces produits qui sont souvent plus élevés qu’un équivalent qui ne s’inscrit pas dans une démarche écologique.

Toyota. Des associations influent les différents acteurs à s’axer vers l’écologie. Surfrider Foundation grâce à des graphistes est un bon exemple.

Le design systémique est donc de plus en plus présent dans la mondialisation en se tournant progrogressivement vers les enjeux écologiques dont l’homme se questionne de plus en plus. La pluralité des acteurs éco-responsables qui constituent le système dans lequel le design systémique est compris est également au service de ces enjeux. Quand on parle de cette notion, c’est alors tout ce qui existe sur notre planète qui entre en jeu: le terme prend en compte la globalité d’un processus comprenant le design qui lui repousse incessamDe nouveaux objectifs dans la communication ment ses limites d’application. La où le design joue un rôle essentiel dans un système écologique, c’est donc également autour de la communication, pour instruire, faire passer un message aux gens en fonction de l’entreprise source. Toyota a travaillé sur une affiche publicitaire par rapport à leur “objectif zéro émission” avec un Land - artiste qui les a aidé à avoir l’atmosphère et le message qu’ils voulaient. Cet artiste entre dans la démarche systémique au service d’une publicité qui elle même est au service du système de conception, fabrication et vente Etudes documentaires URGENCE ECO-DESIGN /

Bibli/sitographie :

Internet

Livres

Terracycle Paprec

Ecodesign Le design

ENGIE Patagonia Veolia Lastage Arsa Live Region Champagne Ardenne voiture-electrique-populaire

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Magazine Surf Session Connaissances personneles


Actuellement les grands glaciers comme Pine Island en Arctique ou Thwaites en Antarctique, fondent inexorablement, de même que les capar Marie Le Priol lottes glaciaires, appelés inlandsis (le Groenland et l’Antarctique). Ceux-ci représentent 90% des Le niveau des eaux augmente partout sur Terre glaces et 75% de l’eau douce sur Terre. Leurset l’impact est mondial. Nous sommes respon- fonte s’accélère ce qui est dangereux et décisif sable des changements climatiques, notamment pour le climat et pour notre survie. le réchauffement climatique, et nous en subissons les conséquences puisque que ces modifications Cependant la montée des eaux est disparate. modifient nos lieux et nos modes de vies. Nous Alors que l’Arctique diminue, l’Antarctique gagne devons nous adapter pour prévenir des dangers des millions de kilomètres. Ce phénomène n’est pas naturel, ou plutôt, le système naturel a chanprésents mais surtout futurs. gé. En effet, le vent est plus violent et plus froid Tout d’abord, il faut savoir que les océans re- ce qui crée une glace plus étendue mais supercouvrent 71%, constituent 97,4% de l’eau sur ficielle, plus fragile donc temporaire. Les banTerre et ont un rôle crucial dans l’équilibre clima- quises quant à elles sont plus frêlent et se brisent tique et dans la chaîne alimentaire. En effet, l’eau trop rapidement, accélérant le rythme de la fonte est le poumon principal de la planète. Il absorbe des icebergs. D’autre part, la météo est plus in25% des émissions de dioxyde de carbone et re- tense, les intempéries mais aussi les tempêtes. jette de l’oxygène grâce à la photosynthèse, qui Les vastes étendues d’eaux comme l’offrent les fait partie de l’écosystème des océans. Le CO2 est océans, jouent un rôle dans l’intensité des ouraabsorbé par le plancton, socle de la chaîne ali- gans et cyclones : ils sont plus violents car ils dismentaire. Ce gaz lui permet de se développer et posent d’une surface plus grande pour se créer et de prospérer. Le carbone est aussi stocké dans les disposent donc de plus d’énergie dévastatrice. Les eaux profondes et froides. De plus, l’océan est en catastrophes seront de plus en plus fréquentes mouvement perpétuel. Cela permet le recyclage et destructrices. Les dégâts matériels sont déjà de l’eau mais aussi la densité et le bien-être des considérables et coûtent beaucoup d’argent, on parle de milliards d’euros. Tout le système climaespèces marines. tique s’accélère et nous n’y sommes pas préparés. Ces mouvements sont en parti dus aux fontes des glaces. Normalement, la banquise fond petit à Des scientifiques du GIEC, LEGOS, CNRS ou enpetit. Sa superficie atteint son minimum au mois core la NASA, affirment que sans changements, de septembre avant de refroidir et de regagner le niveau de l’eau augmenterait de 26 à 82 cendu terrain. Les glaciers et calottes glaciaires ne timètres. Pour indication, une augmentation de fondent que très peu car ce sont des territoires en- seulement 40 centimètres obligerait 200 millions tiers de glaces. Contrairement aux banquises, qui de personnes à déménager, ferait disparaître les recouvrent l’océan. Le froid se disperse sur Terre Maldives, le Bangladesh, d’autres îles, Les Paysà travers l’eau grâce au vortex polaire qui faiblit Bas ou entameraient sérieusement les terres, des en hiver. Ce froid contenu dans les pôles s’étale. grandes villes comme Venise, New-York, Miami et D’autre part, la Terre et les arbres absorbent et la Floride en générale, Londres, Tokyo, et même stockent de l’eau dans les aquifères (réservoirs Paris car elle est traversée par la Seine et les nisouterrains) et l’atmosphère fait circuler l’eau veaux des fleuves étant en continuité du niveau grâce aux intempéries. Le système climatique est de la mer. une succession répétitive d’événements. Ainsi, sans changements, la température aussi Or, les Hommes ont interféré à partir des révolu- augmentera et terminera la fonte des glaces. D’ici tions industrielles. Le développement de machines 20 à 50 ans, l’Arctique pourrait passer sont preà dégagé énormément de gaz nocifs pour l’effet mier été sans glace, ce qui aurait des répercusde serre et leur utilisation a aussi été néfaste sions chaotique sur la vie terrestre. pour les terres comme nous le verrons plus tard. L’impact est visible, de différentes façons, depuis Pourquoi le niveau de l’eau augmente ? 1985. Pour l’eau par exemple, on constate désormais que la masse des glaces a considérablement Il existe différents responsables de la montée des baissé et une hausse de 17 centimères du niveau eaux. La plus connue est la fonte des glaces mais il de la mer en 100 ans. en existe d’autres, toutes dues à la mondialisation.

LA MONTÉE IRRÉMÉDIABLE DES EAUX

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La fonte, par exemple, la conséquence la plus visible du réchauffement climatique, est initialement due au développement de l’industrie qui a émit une quantité considérable de CO2, gaz à effet de serre. Cette émission a provoqué un changement dans la construction de la glace et un léger réchauffement de la planète. A partir de là, un cercle vicieux s’est installé : la surface de glace à diminuée, limitant la réflexion des rayons lumineux du Soleil. Or, le blanc des glaces permet de conserver le froid et de garder la température de la Terre a un niveau constant : la glace renvoie 90% du rayonnement solaire. La Terre se réchauffe faisant fondre les glaces, la surface de glaces est réduit ce qui réchauffe la planète et ainsi de suite. De plus, la surface de l’eau étant sombre, elle absorbe la chaleur : les eaux se réchauffent. Or, l’eau chaude est plus volumineuse que l’eau froide. Les surfaces glaciaires diminuent tandis que l’eau gagne du terrain. Ce processus peut être limité voire stabilisé comme le sont les glaciers l’Himalaya actuellement, mais le GIEC affirme que les eaux continueraient à monter même si on réduisait les émissions de CO2.

vers les océans. En outre, le béton absorbe la rayonnement lumineux et contribue au réchauffement planétaire. Or, tout ceci réduit la proportion d’eau potable sur Terre car une importante quantité d’eau douce atteint régulièrement les eaux salées, contaminant celles-ci. Pour palier à ce phénomène, les populations puisent de l’eau de plus en plus profondément dans le sol grâce à des puits de forages, jusqu’à atteindre les eaux souterraines. De l’eau normalement stockée dans les profondeurs est donc ramenée à la surface. Mais, une fois l’eau évacuée du sol, elle n’est plus absorbée à cause des obstacles expliqués plus tôt, et finit dans les océans par un moyen ou un autre. À l’inverse, lors d’inondations, l’eau salée s’insinue dans les aquifères qui deviennent salines, poussant les Hommes à creuser encore plus profond. Ceci est responsable d’une augmentation d’un millimètre du niveau des mers.

Pour finir, la déforestation, pratiquée partout dans le monde, réduit l’absorption des eaux et du dioxyde de carbone. Les eaux se concentrent vers les océans, ce qui réduit petit à petit les surfaces terrestres. La En parallèle ces émissions ont continuées à aug- température augmente et les terres s’assèchent, ce menter. Les océans ont absorbé ce gaz ce qui a qui entraîne des incendies avec les arbres restants, acidifié l’eau suite à une réaction chimique com- et augmente le taux de CO2 dans l’air. plexe. Elle est 30% plus acide qu’il y a 30 ans. De plus, les glaces fondent et libèrent du CO2 enfouit On constate que les Hommes sont donc les predepuis plusieurs siècles, ce qui alimente l’acidi- miers responsables de la montée des eaux, désorfication des océans et le réchauffement donc, la mais irrémédiable car de nouveaux processus se montée des eaux. sont installés. Or nous ne sommes pas préparés. Cependant, les océans ont de plus en plus de mal Les principaux problèmes que pose la montée des à absorber le CO2 à cause d’une autre activité hu- eaux sur nos vies sont les inondations répétitives maine : la surpêche. La capacité à conserver le et la submersion d’espaces terrestres : les surdioxyde de carbone est altéré et donc contribue à faces d’habitations se réduisent alors que la popul’effet de serre, au réchauffement et nuit à la vie lation mondiale augmente. marine. Afin de limiter les dégâts, la première chose à D’autre part, l’agriculture joue en grand rôle dans faire est de prévenir les populations pour réduire la montée des eaux. L’utilisation répétitive des ou changer nos habitudes polluantes. De nommachines tasse la terre au fur et à mesure par breuses affiches sont réalisées pour différents les nombreux trajets successifs sur les terres. Or, événements : COP 21, expositions, préventions, le sol est un réservoir naturel : un mètre cube de conférences, etc. Le consensus est d’utiliser des terre peut absorber 200 à 500 litres d’eau. 0,6 % images réelles pour choquer et interpeller les podes eaux mondiales sont normalement contenues pulations. Généralement l’eau occupe la majorité dans les sols. A cause de la compression, la terre des affiches, parfois ce sont des mises en scène (en surface) n’absorbe plus l’eau des intempéries. qui ne font que révéler l’état actuel du climat. Ceci crée donc de légères inondations, les agri- Yann-Arthus Bertrand a pris du temps pour voyaculteurs redirigent l’eau vers les ruisseaux qui se ger et photographier des espaces révélateurs de dirige ensuite vers les fleuves puis les océans. la montée des eaux. Il en est de même à cause de la bétonisation. De plus en plus de parcelles de territoires sont de- Ses photos sont frappantes et nous informent venus imperméables et l’eau finit inévitablement sur la situation actuelle déjà périlleuse. D’autres

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tentent de montrer ou exagérer la montée de eaux à travers des dessins ou images catastrophes comme la marque de glaces Ben&Jerry’s, afin de nous faire réagir et éviter ce type de situations.

Aujourd’hui, nous répertorions déjà des réfugiés climatiques dus à la hausse du niveau de la mer ainsi que des arrêts d’expulsion pour les habitations propices aux inondations partout dans le monde. France compris, en effet 1 français sur 4 habite dans une zone à risque. La solution actuelle est la migration. Toutefois la montée étant irrémédiable nous ne pouvons nous contenter de réduire et changer nos habitudes. Les solutions les plus utilisées sont les barrages ou les digues. Il en existe différents types, ces ouvrages de protection contre la mer sont les plus utilisés pour lutter contre les inondations. Elles se multiplient, et constituent une partie du littoral des Pays-Bas par exemple. Il existe beaucoup de façons et de matériaux différents pour créer un digue : béton, sable, terre, etc. La longueur et hauteur varie en fonction du lieu pour le protéger au maximum. Les digues sont fabriquées sur le lieu-même. En fonction dela richesse du pays, les digues sont plus ou moins performantes.

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Cette digue par exemple, est un amas de sac de sable. Ils permettent de préserver le territoire de l’érosion et d’empêcher les inondations. Cependant on constate, quelque soit la qualité du barrage ou de la digue, que partout dans le monde ces solutions ne sont ni infaillibles ni durables. Les Pays-Bas sont les plus assidues et avancés dans la recherche de solutions viables. En effet, c’est l’un des pays les plus menacés par la montée des eaux. Une augmentation de 0,6 à 1 mètre ferait disparaître entièrement ce pays. Les hollandais ont crées leur pays et il ne prospère que grâce à des digues, écluses, pompes et polders. C’est grâce à ces systèmes qu’ils se maintiennent au sec. Mais ces solutions ne pourrons pas empêcher la submersion des Pays-Bas. Ainsi l’Etat a décidé de fournir un budget de un milliard d’euros par an afin de trouver des solutions sans avoir à renoncer à leur confort et habitudes. Certains ont mis au point des barrages mobiles capables de se fermer rapidement ou encore des moteurs de sables. Ce sont des plages artificielles pour lutter contre la dégradation des côtes. En élargissant la surface sableuse initiale, ils ralentissent et empêchent la réduction du territoire. D’autre types de digues et

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barrages de plus en plus performants sont mis au point, cependant, si une digue casse lors d’une tempête par exemple, la puissance de la vague et les dégâts occasionnés seront beaucoup plus forts qu’initialement. Les digues ne sont donc pas une solution a long terme pour Koen Olthuis. Cet architecte hollandais a décidé d’essayer de cohabiter avec l’eau au lieu de la repousser car l’eau est un élément indispensable que ce soit pour la vie ou le commerce. Il offre pour l’instant la seule solution pour coexister et s’adapter avec la montée des eaux : l’architecture climatique. Les habitations flottantes sont considérées comme pauvres car le confort est restreint comme sur les bateaux. Cependant les bateaux de croisières sont confortables et répondent à de nombreux besoins alors pourquoi pas créer des maisons flottantes ? C’est de cette façon que Koen Olthuis s’est mis à penser et créer une architecture flottante, qu’il est parvenu a réaliser dans le quartier d’Ijburg par exemple, aux Pays-Bas. Le projet pilote a permis d’améliorer le concept. Les maisons du quartier d’Ijburg s’élèvent sur 2 étages et sont immergées d’1 m 50 sur des flotteurs. Elles sont munies de tout ce dont nous avons dans des maisons terrestres : électricité, eau potable, etc. C’est en mêlant design et technologie qu’ils parviennent à conserver le confort dans ce nouveau type d’habitations. Toutefois ce mode de vie empêche quelques libertés de personnisation de l’habitat car l’aménagement est déterminé par l’emplacement des boués. Ainsi il peaufine et diversifie les techniques et matériaux afin de créer un lieu stable et durable. Il est avéré que plus la surface flottante est large, plus l’ensemble est stable. L’architecte pense donc déjà à créer une ville flottante où l’on pourrait venir amarrer sur l’eau un bâtiment aux structures déjà présentes, sans manquer de place ni devoir détruire d’autres édifices. Les bâtiments flottants ont en plus la capacité d’absorber un peu de l’énergie des vagues grâce a leur légère mobilité, réduisant les risques et dégâts lors de tempêtes. Aujourd’hui il construit un nouveau quartier : The New Water, une citadelle aux Maldives et à la Haye. Ce genre de construction pourrait s’adapter à tout type d’édifice et même sauver Venise en insérant des flotteurs sous les bâtiments existants.

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En conclusion, on peut dire qu’un ensemble d’activités humaines est responsable de la montée des eaux. Malgré un consensus pour faire des efforts afin de réduire nos habitudes néfastes et atténuer la montée des eaux, elle est irrémédiable. Quelques solutions apparaissent (barrages, digues) que la technologie nous permet d’améliorer. Cependant, aucune ne nous permet de nous projeter dans un avenir rassurant. La seule solution semble pouvoir nous permettre de nous adapter au nouveau niveau des eaux est l’architecture climatique. Ce système nous permet de cohabiter

Bibli/sitographie :

magazines le Monde sur la cop 21 humanité-biodiversité.fr architecture climatiques youtube draining of soils climate change stefan Val’o http://sboisse.free.fr/planete/simulateur-de-monteedes-oceans.php http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/09/03/lafonte-des-calottes-polaires-s-accelere_4480944_3244. html http://www.sciencesetavenir.fr/nature-environnement/20130517.OBS9557/quel-est-l-impact-de-lafonte-des-glaciers-sur-l-ocean.html http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/08/17/9700120150817FILWWW00255-asie-la-fonte-des-glaces-saccelere.php http://www.ocean-climate.org/?page_id=13 http://www.waterstudio.nl/

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NANOTECHNOLOGIES ET NOUVEAUX MATERIAUX

de verre. Il y a également les nanocristaux, qui sont des semi-conducteurs fluorescents : ils émettent une lu-

par Margaux Jeanmaire

mière fluorescente (dont la couleur dépend de la taille) lorsqu’ils sont exposés au UV. Ils jouent un rôle dans

LES NANOTECHNOLOGIES :

l’éclairage avec les diodes électroluminescentes, avec des lumières de couleurs spécifiques dans les systèmes

Définition :

d’éclairages.

Nouvelles dimensions, nouvelles propriétés, nouvelles

Applications :

applications... Les nanotechnologies font rêver les grands chercheurs. Vraiment développées depuis 10 « Nanoaliments dont le goût change à volonté, matéans, elles sont présentes dans les objets qui nous en- riaux de construction qui s’autoréparent, objets qui se tourent : pneus de voitures, textiles, peluches, den- constituent à partir de l’air ambiant, microprocesseurs tifrice, crème solaire, raquette de tennis, etc.

à l’échelle d’un millième de millimètre, membres du

Mais que sont vraiment les nanoparticules ?

corps qui repoussent…. »[5] les applications sont nom-

D’après la Commission Européenne, les nanomatériaux breuses. sont «des matériaux naturels, formés accidentellement Dans le domaine du bâtiment et de l’architecture, les ou manufacturés, contenant des particules libres, sous exemples sont multiples, mais quels sont donc les forme d’agrégat ou d’agglomération dont au moins avantages des nanomatériaux ? 50 % des particules présentent des dimensions ex- Tout d’abord le dioxyde de titane, pigment le plus utilisé ternes entre 1 nanomètre et 100 nanomètres». [1]

dans les peintures parce qu’il se trouve blanc à l’échelle

Infiniment petites, leur utilité résidant dans leur taille micrométrique. Mille fois plus petites, les nanoparticules et non dans leur masse, elles améliorent les propriétés de dioxyde de titane deviennent transparentes et jouent physiques, chimiques, mécaniques des matériaux. Ses un rôle de semi conducteur dans les réactions de photoapplications sont multiples : la médecine, le sport, le calyse (La photocalyse est «la technologie d’oxydation avancée, qui repose sur l’activation d’un semi-conduc-

bâtiment.

L’homme compte créer des matériaux inouïs, et même, teur par la lumière»). Aujourd’hui, les nanoparticules à partir de protéines, d’ADN et d’atomes, des nanoro- de dioxyde de titane entrent dans la composition de différents produits autonettoyants.

bots imitant le vivant !

Cependant, les avis divergent : d’un côté les « nano- Autre exemple, celui du nano-argent, utilisé pour ses crates », qui prônent ce nanomonde, et de l’autre les propriétés anti-bactériennes. Le nano-argent est déjà plus sceptiques. L’innocuité des nanoparticules sur la présent dans plus de 500 produits de consommation santé humaine et l’environnement n’est pas démontrée (souris d’ordinateur, sparadraps, chaussettes, peluches, et de nombreuses interrogations autour de leurs effets parois de réfrigérateur...). Dans le secteur du bâtiment, sont soulevées : alors prudence !

on le retrouve dans les revêtements de surface et les

Les nanotechnologies bouleversent nos vies, mais à interrupteurs en milieu hospitalier. Le béton est un des matériaux utilisant le plus de nano-

quelle prix ?

technologies. L’intégration de matière à échelle nanoLes nanomatériaux sont divisés en deux grandes caté- métrique lui confère de nouvelles propriétés et le transgories :

forme. Cela permet effectivement de manipuler le béton

Tout d’abord les nanoparticules, qui sont des particules à très petite échelle, d’améliorer ses qualités macroscomanufacturées solides ou sphériques d’un diamètre in- piques et d’organiser sa structure à un très petit niveau. férieur à 100 nm. Il y a par exemple le dioxyde de titane Par exemple, le béton utilise des fumées de silice, qui (TiO2), utilisé pour ses propriétés autonettoyantes et permettent d’obstruer les pores (les pores étant les dépolluantes, les ions argent, utilisés pour leurs pro- principaux défauts du béton, puisque ils sont à l’origine priétés antifongicides et bactéricides, ou l’oxyde d’alu- des fissures). Les fumées de silice permettent donc au minium (Al2O3), utilisé pour sa résistance à l’abrasion béton d’être plus résistant et plus durable. et à la lumière.

Ces découvertes ont poussé les chercheurs à se pen-

Ensuite les nanostructures, qui possèdent une struc- cher sur la création d’un béton à longue durée de vie, ture atomique entre 1 et 100 nm. Les nanostructures plus stable, plus léger et moins émetteur de carbone constituent une avancée importante notamment dans dans l’air (les bétons à ultrahaute performance). L’arla rénovation de bâtiments. Par exemple les aérogels chitecte du MuCEM (Musée des Civilisations de l’Europe de silice, extrêmement légers (car composés de 95 % et de la Méditerranée à Marseille), Rudy Ricciotti l’a bien d’air) et totalement recyclables. L’air s’insinue dans les compris. Le Musée est « un cube minéral de 15 000 porosités et le rend trois fois plus isolants que la laine m² où le béton est roi et donne toute sa force et sa

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légèreté au bâtiment. Une création où Rudy Ricciotti a Un point nous pose problème : la présence d’un grand poussé le béton dans ses retranchements : «Il n’y a décalage entre la mise sur le marché des produits, et la rien de purement décoratif dans l’ouvrage. Tout y est prise de conscience des risques qu’ils représentent, structurel, à la manière du squelette d’un poisson. On qui vient souvent longtemps après. Alors il-y-a t-il avance vers une dématérialisation de la structure bé- un danger ? ton qui devient fragile, filiforme, nerveuse comme une Effectivement, des nanotubes de carbone, issues de la section de roche corallienne». [10] Le MuCEM révèle les pollution industrielle ont été, selon la revue médicale qualités architecturales des bétons à ultrahautes per- en ligne Ebiomédicine, retrouvés dans les poumons formances, tout comme le fera dans deux ans la gare d’enfants vivant dans les villes à forte pollution telles de Nantes, imaginée par le même architecte : «on ne que les capitales. Nous serions donc continuellement sait pas jusqu’où ce matériau va nous mener. On peut exposés à ces nanoparticules provenant des objets du quotidiens. Propos souligné par le Centre International

réinventer le monde.» [10]

de Recherche sur le Cancer, qui annonce que le dioxyde L’automobile en profite aussi. Le designer en chef de chez de titane serait un cancérogène possible pour l’homme. McLaren « vise grand, avec du tout petit» [6]. Il veut sup- En effet, plus la taille du matériaux est petite, plus il y primer les ssuie-glace, qui ajoutent du poids en plus à la a de contact avec les tissus biologiques. voiture, à cause du liquide lave-glace et du réservoir, qui Tout récemment, en octobre 2015, il a été prouvé que les s’ajoutent aux essuie-glace eux-même. Il compte utiliser nanotubes de carbone, réputés pour leurs effets compades nanomatériaux hydrophobes : «les avions de chasse rables à ceux de l’amiante, envahissent nos poumons. n’ont pas d’essuie-glace. Pourtant, ils se fichent de voler Mais les nanocrates ne sont pas d’accord. Le département de recherche sur l’état condensé, les atomes, et

la nuit en pleine tempête.» affirme-t-il. [6]

les molécules a publié un article intitulé « NanotechDes solutions dans d’autres domaines voient le jour nologies : nouvel âge d’or ou apocalypse ? » : « Les également :

nanoparticules sont générées par la nature en centaine

Par exemple dans l’alimentation, avec les nanoali- de millions de tonnes par an (embruns, volcanisme, ments : des huiles qui absorbent l’entrée du choles- poussières désertiques) mais aussi par l’industrie, par térol, du chocolat qui a le goût de l’original mais sans exemple le noir de carbone ou le dioxyde de titane et excès de sucre, ou des substituts alimentaires que le la combustion. D’une certaine façon, tout processus de corps reconnaît comme nourriture et qui brûlent les combustion est de la nanotechnologie ! On ne peut donc graisses existent déjà.

diaboliser un produit sous prétexte qu’il est associé au

Autre exemple, celui du textile, qui souhaite utiliser les préfixe nano ». [2] nanotechnologies dans le but de fabriquer des fibres Certains textes ont cependant été rédigés, comme le capables de capter les mouvements (comme la pression décret de février 2012, qui oblige les industries à déclarer les substances à l’état nanoparticulaires à partir

sanguine).

«Ces nouveaux textiles permettraient d’avoir un T-shirt d’une certaine masse, afin de collecter le plus d’inforqui surveille la respiration du bébé pendant qu’il dort mations possibles sur les propriétés toxicologiques et et qui pourrait émettre une alarme s’il ne respire plus. environnementales des nanoparticules. Ce n’est pas si futuriste que cela. Des techniques de ce Enfin, l’approche Safe by design est apparue. Des phygenre sont déjà développées avec d’autres matériaux, sico-chimistes, des toxicologues et des écotoxicologues mais elles n’ont pas les performances et la stabilité travaillent ensemble. Leur objectif : limiter les risques chimique des nanotubes de carbone. En clair, elles ne des nanotechnologies, et ce, dès la conception du produit, en modifiant la taille ou la structure des nano-

résistent pas à la machine à laver. » [7]

matériaux, afin de réduire leur réactivité. Et pourquoi

Précautions :

pas développer des nanoparticules inoffensives pour la santé et l’environnement.

Malgré le fait que les nanotechnologies représentent une grande avancée pour les chercheurs et les appli-

LES NOUVEAUX MATÉRIAUX :

cations industrielles, des réserves ont été émises par des experts à propos des nanomatériaux. Ses effets, Depuis quelques temps, le design est parti à la révélés au compte-goutte, sont désastreux. Nombres recherche de matériaux écologiques et durables. Alors d’expériences ont été réalisées sur des rats qui ont pré- retour aux sources : le design se penche sur la matière sentés des lésions atypiques, des inflammations et des elle-même, car sans matière, pas d’objet. Les designers fibroses pulmonaires suite à leur exposition aux nano- réutilisent des matières telles que le café, la farine, la cire d’abeille, les déchets alimentaires, ou inventent

particules.

carrément de nouvelles matières.

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Simone Farresin (du duo Formafantasma, implanté Autre sorte de nouveaux matériaux : les composites. Les au Pays-Bas) affirme que «nous devons trouver des composites sont partout, (transports, éoliens, mobiliers) alternatives au plastique» [3]. C’est chose faite pour mais leur dépendance aux ressources fossiles et leur ce duo : pour leur série Autarcie, série de bols, vases, forte pollution ont un important impact environnemental. bouteilles et autres objets domestiques, ils utilisent de Mais pour y remédier, le projet Combios est né il y a la farine, des déchets agricoles et du calcaire naturel, deux ans. Lancé par Emmanuel Poisson-Quinton, pour des «ingrédients disponibles partout dans le monde (…) Explore, un fond créé par le navigateur Roland Jourdain et assez facilement travaillés par tous» [3] et dont la en 2013, le projet a commencé des recherches en texture change de celle du plastique. D’après le duo, partenariat avec différents laboratoires, afin d’atteindre l’installation montre les différentes étapes de recherche les objectifs suivants : « accroître les connaissances et la diffusion des composites biosourcés pour répondre

et les matériaux ainsi que le processus de production.

aux problématiques environnementales et économiques de demain» [9]. Combios a également mis en place des projets pédagogiques pour participer à la recherche. Ainsi, huit groupes d’étudiants de l’université de Dublin ont monté le projet flat pack, un projet design et bio-ingénierie. Ils ont du, à partir d’une simple feuille de biocomposites et en optimisant la découpe, les formes et les usages, créer un objet fonctionnel. Au bout de huit semaines, ils ont réalisé un amplificateur sonore, un nichoir, un porte-tablette à tiroir et un porte-bouteille en forme de Installation Autarcie, Formafantasma

taureau. Du côté des matières renouvelables (matières premières végétales remplaçant le pétrole), les chercheurs leur font subir une transformation industrielle

Elisa Strozyk, designer allemande, voudrait quand à elle afin de créer de nouveaux produits: les biomatériaux «changer notre façon de penser le cycle de vie» [3]. (voir synthèse sur les éco-matériaux). Ces produits, isPour cela, elle a créée Wooden carpet : le produit est sus du végétal, sont renouvelables et s’inscrivent dans réalisé à partir de chutes de bois de placage très fines, la lutte contre le réchauffement climatique. retravaillées au laser et ensuite collées sur une base textile. La designer a expérimenté et joué avec les plis, les bosses et les enchevêtrements de la matière.

Bibli/sitographie: [1]Les cahier techniques du bâtiment, 2013 [2]Pièces et main d’œuvre, 2015 [3]Beaux-Arts, 2012 [4]Le Canard enchaîné, mars 2005

Wooden Carpet, Elisa Strozyk

[5]Futura-science, 2010 [6]Sport auto.com, l’avenir de McLaren, 2013

Ces designers ont des objectifs simples : interroger le

[7]Environnement&technique, 2013

rapport au lieu et au temps, donner une seconde vie

[8]ADEME

au matières et matériaux afin qu’ils deviennent renou-

[9]Explore-jourdain.com

velables et biodégradables, et leur donner un aspect

[10]Ductal

émotionnel.

[11]Etsy

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LES TECHNOLOGIES À FAIBLE IMPACT ENVIRONNEMENTAL par Emilie Bona

Les technologies à faible impact environnemental, aussi appelées technologies vertes, sont des technologies soucieuses de l’environnement, dont l’utilisation est moins néfaste que les recours aux technologies habituelles, répondant à des besoins similaires. Il s’agit de repenser les processus industriels pour les rendre moins polluants et moins coûteux en énergie. Le but est d’optimiser l’exploitation des énergies, et de trouver des solutions à long terme pour prévenir la dégradation des écosystèmes dont la vie humaine est dépendante mais qu’elle affaiblit également. Ces technologies ne permettent pas d’éradiquer tous les méfaits causés à l’environnement, et n’ont pas un impact nul, mais elles préviennent et tentent de réduire au mieux ces dégâts. Elles représentent un enjeu de développement durable, c’est à dire qu’elles « répondent aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs. » [1]

diant l’énergie et les matériaux consommés, ainsi que les émissions qui polluent l’air, l’eau et le sol. Cela permet de déterminer l’impact environnemental d’un produit. Ce travail de réduction des impacts environnementaux d’un produit doit être précédé d’une réflexion sur l’utilité et l’usage de celui-ci afin de l’adapter au mieux à l’utilisateur et à ses besoins. Cela permet tout d’abord d’économiser les ressources naturelles de notre planète, ainsi que de minimiser les émissions et les déchets. Il permet également de réduire la consommation d’énergie et l’utilisation de substances dangereuses. De plus, au niveau des entreprises, cela permet de susciter l’innovation, d’anticiper la réglementation sur le plan environnemental, mais aussi de

L’éco-technologie pourrait se fonder sur trois secteurs complémentaires : la mise au points de nouveaux procédés et de produits moins polluants, l’amélioration de produits existants, et enfin le développement de technologies permettant de traiter les pollutions résultant d’erreurs du passé. Elle se caractérise par : • l’utilisation des ressources naturelles, de l’énergie, de l’eau et des matières premières dans une perspective de développement durable • la création systématique de moins de déchets ou de toxicités • la garantie d’assurer une performance identique ou supérieure par rapport aux technologies traditionnelles, et une amélioration du profit économique des utilisateurs. Pour produire ce genre de technologies, on peut adopter une approche sur le cycle de vie, qui est celle utilisée dans le cadre de l’écoconception. Il s’agit d’intégrer systématiquement les aspects environnementaux dès la conception du produit avec pour objectif la réduction des impacts environnementaux tout au long du cycle de vie du produit. Ainsi, on analyse toutes les phases de ce cycle, de l’extraction des matières premières jusqu’à la fin de vie, en étu-

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se différencier de la concurrence. Enfin, le coût global est moins cher étant donné la réduction de la consommation d’énergie et de matières premières. Pour réaliser un produit intéressant il faut de l’innovation, un faible impact des matériaux, une fabrication optimisée, une distribution efficace, un faible impact de l’utilisation, une durée de vie et une fin de vie optimisée (c’est à dire permettant d’obtenir un meilleur résultat et une meilleure rentabilité, donc ici il s’agit d’avoir moins d’impact sur l’environnement, un coût moindre…). Les actions d’amélioration dont on peut faire usage sont : • pour les matériaux : Favoriser les matériaux renouvelables, les matériaux à faible contenu énergétique, les matériaux recyclés, les ma-

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tériaux facilement recyclables, ainsi que la réduction du volume ou de la masse. lors de la fabrication : choisir des technologies plus propres, réduire le nombre de pièces et matériaux, réduire les opérations d’assemblage, réduire les déchets et les émissions de production. Lors de la distribution : éco-concevoir les emballages, réduire le ratio poids/volume, optimiser la logistique, utiliser des moyens de transport alternatifs. Lors de l’utilisation : augmenter la durabilité (fiabilité, réparations, modularité), favoriser la mise à jour (recharges...), utilisation partagée du produit. Pour la fin de vie : séparabilité des matériaux (pour un désassemblage rapide et facile), valorisation des matières, des composants ou du produit (réutilisation).

• Les panneaux composés de cellules silicium amorphe en couche mince, provenant du gaz de silicium. Ce matériau est souple, il est donc utilisable sur de nombreux supports. Ce type de panneau fonctionne avec un faible éclairage et est bon marché mais les rendements sont assez faibles : 5 à 9 %. Ceux-ci sont de moins en moins utilisés. • - Capteurs solaires thermiques, qui récupèrent l’énergie envoyée par le soleil sous forme de chaleur. L’énergie éolienne permet de produire de l’électricité grâce à des aérogénérateurs ayant des tailles plus ou moins imposantes.

L’énergie hydraulique permet de fabriquer de l’électricité, dans les centrales hydroélectriques, Les énergies renouvelables peuvent être uti- contenant un barrage, une centrale et des lignes lisées dans le cadre de technologies à faible électriques. impact environnemental. Ainsi, il est possible d’utiliser les énergies solaires, hydrau- L’énergie marine est l’exploitation des flux de liques, marines, la biomasse et la géothermie. mers et océans (houle, énergie des vagues, courants, marées, énergie thermique des mers…) Grâce à l’énergie solaire, il est possible de pro- grâce à des barrages marémoteurs, des houlogéduire de l’énergie par le moyen de : nérateurs, des hydroéoliennes... - Panneaux solaires photovoltaïques, qui sont divi- La biomasse, d’origine biologique, permet de produire des combustible pour la production de sés en plusieurs catégories : chaleur, électricité ou carburant : • Les panneaux solaires composés de cellules • Le biogaz, créé par la décomposition de maen silicium monocristallin tières organiques qui libèrent des gaz. Très bon rendement : 12 à 20 % (ce sont les • Le biocarburant issu de la biomasse (éthanol : betteraves ou céréales ; biodiesel : graines plus performants) mais leur coût est élevé. oléagineuses) peut être utilisé pur, ou comme • Les panneaux solaires composés de cellules additif aux carburants classiques. en silicium polycristallin (qui sont les plus répandus) La géothermie est l’exploitation de la chaleur stockée dans le sous-sol pour la production de Bon rendement : 11 à 15 %; leur coût est chaleur ou d’électricité. moins élevé que les panneaux monocristallins. Pour réduire les impacts sur l’environnement par le produit en lui-même, on peut se concentrer sur • Les panneaux sans silicium en couche mince avec des cellules CIS (cuivre-indium-sélésa fabrication, son transport ou sa fin de vie, plutôt que son utilisation. Ainsi, le design de componium) dont les matières premières sont plus sants a pour but de déterminer et d’optimiser la faciles à se procurer que le silicium. forme globale de l’objet à partir de la dimension Efficacité la plus élevé pour des cellules phoet de la disposition des parties qui le composent, tovoltaïque en couche mince, mais toujours peu par rapport au panneaux en silicium : 9 à les composants. Chacun d’entre eux est considé11 %. ré comme un produit finit, dont le cycle de vie, Il faut une surface beaucoup plus importante autonome est lié aux autres. Cela permet de dépour obtenir le même rendement que les terminer les éventuels points de rupture pour facipanneaux en silicium. liter le démontage, d’éviter les systèmes causant

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un désassemblage long et compliqué, et de minimiser la production de déchets. On peut également intégrer des composants de même matériau (objet monomatériau) et éviter de recourir à des matériaux différents : cela permet de simplifier le processus de production et le recyclage en fin de vie. Un autre procédé est la réduction de matière, c’est à dire réaliser un produit en optimisant les quantités de matériau et d’énergie. Celui-ci a pour but d’éviter la multiplication des matériaux qui compliquerait le processus de recyclage et de démontage. Ainsi, les produits réalisés dans cette optique satisfont également le design pour le désassemblage. Ce dernier prévoit qu’avant leur construction, les objets soient pensés pour être démontés facilement et recyclés. Réduire les dimensions de l’objet peut aussi être une solution pour limiter les impacts : compacter, réduire ou limiter la consommation engendrée par le transport, qui génère des émissions de CO2. Ainsi, plus on peut stocker de produits en un voyage, moins ces émissions aggravent la situation écologique, ce qui implique aussi une économie de carburant. La réduction des dimensions peut projeter un produit et emballage simultanément ou bien prévoir l’assemblage après achat. La forme du produit permettra ainsi une véritable exploitation de l’espace durant le transport. La question du moyen de transport est également importante : les moyens alternatifs, que ce soient carburants naturels ou énergies renouvelables permettraient une réduction encore plus importante des émissions.

Exemples de technologies à faible impact environnemental dans le secteur du design, appliquant les moyens cités auparavant EKOKOOK Créé par Faltazi, Ekokook est une cuisine, habituellement un lieu de pollution et de déchets, respectueuse de l’environnement. Elle repose sur 4 piliers : la gestion des déchets, la cuisine saine, la réduction de la consommation énergétique et le stockage intelligent. Cette cuisine comporte des aménagements pour trier, traiter et stocker les déchets organiques, les déchets solides et les déchets liquides. Elle comprend également des dispositifs alternatifs de conservation et cuisson et des appareils électroménagers à basse consommation (réfrigérateur et lave-vaisselle à compartiments, four à vapeur). Les matériaux et processus de fabrication ayant un faible impact sur l’environnement et une longue durabilité ont été privilégiés. MOTEUR À GAZ JENBACHER Le moteur à gaz Jenbacher de General Electric (GE) convertit les déchets en énergie. Ainsi les déchets organiques sont “digérés” en anaérobie et décom-

Organisation et fontion des micro-usines du système Ekokook par Faltazi

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posés par des micro-organismes, ce qui produit du biogaz composé de méthane et de dioxyde de carbone. Le biogaz obtenu peut être brûlé comme le gaz naturel, pour générer de l’énergie. En utilisant les “ressources” de déchets locales, les pays peuvent produire de l’énergie mais aussi se débarrasser des déchets indésirables et parfois réduire les émissions de dioxyde de carbone et de méthane. Les moteurs à gaz Jenbacher sont particulièrement adaptés à assurer l’approvisionnement en énergie des zones reculées. ENERGY BUCKET Energy Bucket est un seau lumineux, doté d’un couvercle équipé de panneaux solaire. Il peut être utilisé partout où la lumière manque, à l’extérieur comme à l’intérieur. Ces panneaux solaires rechargent des ampoules DEL présentent à l’intérieur du seau en plastique. Celui-ci peut être déplacé très facilement et son fonctionnement ne requiert pas de prise électrique. DYSON AIRBLADE Ce chauffe-mains au design innovant n’est pas comme les autres : il émet un puissant jet d’air non chauffé à plus de 640km/h par une ouverture de seulement 0,3mm. Il permet ainsi d’atteindre en seulement 10 secondes le même résultat que les appareils conventionnels, qui mettent plus de temps pour une qualité moindre. L’air passe également par un filtre spécial éliminant les bactéries. De plus, son coût de fonctionnement est inférieur de 69 % à ceux des sèches mains standard à air chaud, dont la consommation énergétique est 80 % plus élevés, et de 97 % inférieurs à ceux des essuie-mains papier. REMADE Ce prototype de téléphone portable produit par Nokia, a été conçu dans une optique de respect de l’environnement. L’aluminium et le plastique de la coque proviennent de cannettes et de bouteilles, le clavier a été produit à partir de vieux pneus. La partie électronique, dont l’impact environnemental est le plus élevé, est composée de matériaux recyclés. Une technologie permettant des économies d’énergies a été pensée pour l’écran. Ce produit permet donc de réduire les impacts sur l’environnement par rapport aux téléphones portables classiques.

Bibli/sitographie :

(1) Les 8 concepts ecodesign

[Silvia Barbero - Brunella Cozzo - éditions Ullmann],

(2) www.futura-sciences.com, (3) www.faltazi.com,

(4) www.developpement-durable.gouv.fr, (5) www.eco-conception.fr, (6)www.ademe.fr

[1] www.ademe.fr

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LE DESIGN DE DÉSASSEMBLAGE par Marianne Rioual

Face aux nombreux problèmes écologiques croissants, le design se doit d’évoluer afin de trouver des solutions et des alternatives. En effet, un de ses problèmes majeurs est la pollution due aux matériaux. Une grande partie des produits ne sont pas recyclables ou alors ne sont pas triés complètement. La fin de vie d’un produit n’est pas souvent réfléchie lors de sa conception. De plus les objets composés de nombreuses pièces, comme par exemple un ordinateur, ne vont pas être triés dans leur totalité à cause de la complexité de tri et seront donc jetés, et pollueront. C’est à partir de ces problèmes que l’éco-design est né. Son but premier serait d’éviter au maximum l’impact écologique du produit. Chercher de nouvelles méthodes de dépollution, de réutilisation, de recyclage et de conception est donc la mission de ce design écologique. Le design de désassemblage est une des réponses possibles à cette mission. La rapidité et la facilité du tri des pièces et la réduction des matériaux du produit va donc être la base de ce concept.

design de désassemblage se base sur le principe de créer un produit en parties aisément séparables qui facilitera le recyclage, le réemploi ou la réparation des matériaux. Le concept de désassemblage entraîne de nombreuses notions à prendre en compte. La réduction des matières premières en fait parti. Les produits courants sont la plupart du temps concernés par la sur-utilisation des matériaux. Réduire les matières premières faciliteraient le processus de démontage et donc le recyclage du produit. Il est donc important de choisir des matériaux légers et non polluants. En effet, plus il y a de matériaux dans un produit, plus le tri est long et compliqué. D’ailleurs, dans la plupart de ces cas, le produit ne vas pas être trié et va être jeté. Quelles opérations sont appliquées lors de la conception d’un produit démontable ?

La minimisation du nombre de parties est l’une des opérations appliquées. Plus il y a de parties Le design de désassemblage est une alternative à séparer, plus le démontage est compliqué et à la fin de vie d’un objet. Cette fin de vie va être prend du temps. Il est donc important de réduire pensée en amont de la conception du produit. Le le nombre d’opérations.

Différents scénarii de fin de vie d’un produit

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Accessibles, visibles et réduites, les fixations ont un rôle dans la conception de l’objet. Le choix d’attaches communes et similaires permet de réduire le nombre d’outils et le temps nécessaire pour démonter. Il serait encore mieux de choisir des emboîtements, où aucun outil n’est nécessaire. De plus, l’utilisation de la colle est à éviter. L’identification des composants permet de faciliter le tri et de l’accélérer. Cette opération permet une lecture rapide d’informations sur le matériau. Par exemple marquer les pièces en les gravant ou en les moulant. Éviter l’étiquetage qui contamine la matière et qui risque de se dégrader. Le composant doit être identifiable tout le long du cycle de sa vie. La création d’une structure modulable permet d’obtenir un produit qui s’assemble et se démonte aisément et rapidement.

aident à trouver des points de collecte capables de récupérer notre produit. Applications concrètes de ce design de désassemblage. Dans le domaine technologique, Mirobot est un petit robot destiné aux enfants dans le but de leur apprendre la technologie de façon ludique. Il a été conçu pour être facilement désassemblé afin d’être réparable et donc de rallonger sa durée de vie. Pour continuer, dans le domaine du luminaire, Bendant Lamp est un lustre créé par Jaime Salm. L’utilisateur peut plier les pétales du lustres de manière à donner l’aspect voulu du lustre. Le lustre est fait en acier, une matière recyclable. De plus les pièces sont facilement démontables afin de le recycler.

Les avantages du design de désassemblage. Concevoir un produit en suivant ces notions précédentes pourra permettre à l’entreprise d’effectuer des économies grâce à la réduction de matières. Le concept de réduction des matières permet de protéger les ressources et de réduire les émissions nocives. Le design de désassemblage encourage des attitudes écologiques : le réemploi, la remise à niveau (réparation du produit plus facile) et le recyclage (lorsque le produit ne peut être réutilisé). Dans le cas contraire, lorsqu’un produit n’a pas été conçu pour être désassemblé, le tri est donc très compliqué et l’objet est jeté à la déchetterie. Par conséquent, le design de désassemblage tend vers le « 0 déchet » grâce à des choix de matériaux recyclables. Il entraîne également la réparation du produit qui va prolonger la durée de sa vie. Les parties du produit vont être plus accessibles et va encourager la remise à niveau de celui-ci. Que faire de notre produit recyclable lorsque nous n’en voulons plus? Nous avons de nombreuses possibilités de s’en débarrasser. Nous pouvons le donner à une association (Emmaüs) qui le réparera et le nettoiera pour le revendre, l’association va lui offrir une seconde vie. Sinon, si le produit n’est plus fonctionnel, alors il sera recyclé. Par exemple dans certaines déchetteries, sont présentes des bennes éco-mobilier qui garantissent un recyclage de celui-ci. Si le produit est un appareil électronique, nous pouvons le déposer dans un point de collecte qui le triera et le recyclera. Les sites comme eco-systemes.fr ou encore ecologic-france.com nous

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Dans le domaine de l’architecture, des espaces modulables et préfabriqués répondent aux attentes du design de désassemblage. Comme par exemple, Jean Prouvé qui a créé sa première maison préfabriquée démontable en 1939. À l’époque, la notion d’éco-design n’était pas d’actualité. Jean Prouvé s’est basé sur une logique de fabrication en appliquant les mêmes principes que la conception de mobiliers. La maison peut donc

Maison F 8x8 BCC. Pierre Jeanneret et Jean (2) Prouvé. 1942

être fabriquée en plusieurs exemplaires et être montée et démontée facilement. Plus récemment, Loftcube créé par le studio Aisslinger, est une structure préfabriquée modulable. Souvent située sur les toits pour utiliser des espaces non utilisés. Le concept d’une architecture rapidement démontable entraîne donc la mobilité de l’habitat. Dans le domaine du design produit, la chaise Bluebelle applique la réduction de matière et la simplicité des formes qui facilite le démontage. Ross

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Lovegrove a créé cette chaise à partir de polypropylène et de métal, deux matières recyclables. Ghost table, conçue par Malcolm Baker, est composée de plastique recyclé et de bois. À sa fin de vie, la table est séparable en composants grâce à sa forme simple. Les parties seront réemployées ou recyclées. Laurence Humier, à travers sa table Tavolo infinito, simplifie la modularité de celle-ci en supprimant des connections entre les pieds et le plateau. De plus, la structure est en aluminium qui est un matériau recyclable. C’est donc une table démon-

laver qui comporte une multitude de composants. De plus, l’idée de concevoir une structure démontable, recyclable est beaucoup moins répandue par exemple. Nous rencontrons plus de réponses dans le domaine du design produit car c’est dans ce domaine que se situent les problèmes majeurs. Que faire de notre vieux meuble ? Comment va-til être recyclé ? Est-ce possible de pouvoir le recycler ? Nous ne réparons plus, nous jetons. C’est pour cela que le design de désassemblage est une des réponses possibles répondant à ces problèmes, mettant en valeur les notions de recyclage, de réduction des matières et des déchets, de remise à niveau, de réemploi et de tri.

Bibli/sitographie : Tavolo infinito Laurence Humier. 2006 (3)

table, qui allonge sa durée de vie en rendant possible le remplacement d’une pièce abîmée. Olivier Leblois approfondit le concept d’assemblage. En 1998, il a créé la famille carton, des meubles en kit et en carton. L’acheteur assemble les pièces en carton grâce au principe de l’emboîtement. Le produit sera donc aisément démontable et recyclable. Nous pouvons remarquer que l’application du design de désassemblage est plus accessible dans le design de produit. L’ameublement offre beaucoup plus de libertés par rapport à l’architecture et aux appareils électroniques qui possèdent d’avantages de contraintes, comme par exemple la machine à

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(1) Influence des choix de conception sur le

désassemblage pour l’environnement. http://pagesperso.g-scop.grenoble-inp.fr/~zwolinsp/ article/haoue1.pdf

(2) http://www.patrickseguin.com/fr/designers/jeanprouve-architecte/inventaire-maison-jean-prouve/

(3) http://www.designophy.com/interview/design-article-1000000017-laurence-humier.htm http://www.eco-conception.fr/ http://eco3e.eu/introduction/ http://www.designboom.com/ Eco Design, de Silvia Barbero et Brunella Cozzo. The Eco-Design Handbook, de Alastair Fuad-Luke. Carton, de Olivier Leblois.

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LE DESIGN DE COMPOSANTS par Dorian Douaud

Le Design de composant est un des constituants fondamental de l’eco-design, il a pour but d’optimiser la conception des composants d’un objet ainsi que la disposition et la durabilité de ces composants. Mais avant de définir plus précisément le design de composant, il semble d’abord important de définir ce qu’est l’éco design. Le concept d’éco-design ou eco-conception est introduit et développé pour la première fois à l’occasion du sommet de Rio par le World Business Council for Sustainable Development (WBCSD), cette nouvelle approche consiste à concevoir un objet ou un service dans le but de minimiser au maximum les impacts environnementaux pendant tout son développement, de l’extraction de la matière première jusqu’à la fin de vie du produit. Selon le pôle de l’éco conception, les 7 étapes de ce procédé sont : Sélectionner des matériaux à moindre impact, réduire la quantité de matière, optimiser les techniques de production, optimiser la logistique, réduire l’impact environnemental de la phase d’utilisation, optimiser la durée de vie du produit et optimiser la fin de vie du système. le design de composants est un processus qui à pour but de considérer les parties qui composent un produit comme étant des objets finis et autonomes à part entière. «Le design de composants a pour but de déterminer et d’optimiser la forme globale de l’objet à partir de la dimension et de la disposition des parties qui le composent, c’està-dire les composant»(1). Pour déterminer la meilleure disposition possible de ces composants, on analyse d’abord leurs relations, leur fonctionnement et leurs caractéristiques, ainsi que leurs techniques de production. Suite à cette analyse, la conception du produit peut débuter tout en prenant en compte certains principes issus de l’éco-design. Le designer doit intégrer des composants de matériaux similaires et éviter d’utiliser d’autres matériaux. Le matériau doit être préalablement choisi afin de correspondre à l’esthétique, à la fonction et aux besoins du produit, dans le but de le rendre le plus ergonomique possible. Le designer se voit alors forcé d’utiliser des ressources telles que les matériauthèques, des bases de données spécialisées, des logiciels ou encore en utilisant des connaissances préalables. Concevoir en pensant réduire la matière permet de créer un produit en

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améliorant et en optimisant les quantités de matériau et d’énergie. Cette réduction de matière permet alors de participer à la protection des ressources et de réduire les rejets nocifs dans l’environnement. L’avantage d’un objet mono-matériau est qu’il est très facilement recyclable et identifiable. Les produits réalisés dans cette optique satisfont ainsi également le design pour le désassemblage. Les emballages sont des composants pouvant être facilement imaginés et réalisés avec seulement un matériau. Par conséquent, la firme ÉCO - EMBALLAGES a lancé un projet en 2013 visant à remplacer les emballages composés de PVC et de différentes couches de plastiques complexes trop polluantes, par essentiellement du PET, rendant le produit plus facilement recyclable. Le designer doit également marquer les matériaux de manière indélébile. Il est donc important de réfléchir à une méthode sûre, qui prenne en compte deux paramètres essentiels et a priori contradictoires : l’opération de marquage ou d’étiquetage ne doit pas endommager l’objet mais le numéro doit être fixé solidement ou marqué durablement afin d’éviter qu’il ne disparaisse accidentellement ou qu’il puisse être enlevé ou effacé trop facilement. Il existe alors plusieurs systèmes de marquage pouvant convenir à n’importe quels produits, comme la sérigraphie, la gravure laser, l’embossage, l’impression numérique ou encore la dorure à chaud. Des règlementations mis en place prévoient donc un marquage des objets et des composants permettant une identification rapide. Il doit aussi minimiser la production de déchets au maximum et privilégier l’utilisation de matériaux recyclés et recyclables dans la fabrication des composants. Prédéterminer les éventuels points de rupture afin de faciliter le démontage rapide des parties est également un point essentiel dans l’agencement des différents composants. Une analyse des composants et de l’objet final est donc obligatoire afin de déceler les points faibles susceptibles de fragiliser l’objet. Les enjeux de concevoir en vue d’un démantellement sont de : - Préserver les ressources en matières premières, - Réduire la quantité de déchets non valorisables qui partent en enfouissement, - Faciliter l’atteinte des objectifs réglementaires de recyclage.

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nulle. Ne pesant que 6,5 kg, ce bureau en carton est également très solide, assez pour supporter le poids d’un adulte. Facilement démontable, il peut être rangé dans un coin lorsqu’il n’est pas utilisé et peut être facilement transporté. Le bureau est composé de quatre pièces en carton s’emboîtant et se pliant facilement en deux minutes pour pouvoir concevoir le bureau. La forme du bureau se Ainsi le design de composants a pour ambition de décline en trois positions : une position debout, concevoir un objet en prenant en compte les ca- une position assise ainsi qu’en pochette pour pouractéristiques des composants et des matériaux, voir facilement déplacer l’objet. leurs liens et leur disposition dans le produit, en privilégiant l’intégration de matériaux similaires, Clavier en bois – Orée recyclables ou recyclés dans le composant, en minimisant et en anticipant la production de déchets, Julien Slavane a conçu ce clavier en bois sans fil, et enfin en prédéterminant les éventuels points à la pointe de la technologie, comme un objet dude ruptures afin de faciliter le démantèlement de rable, élégant,et chaleureux. Tout en respectant l’objet, dans la finalité de créer un objet le plus er- les principes de l’eco-design, ce clavier reste un gonomique possible. Seulement les limites du de- des produits les plus performants du marché, sign de composant se trouve dans les prix souvent s’opposant complètement aux standards des aptrés onéreux des produits découlant de ce type de pareils multimédia que l’on peut retrouver dans le design. En effet priviliégier des mono matériaux commerce. En érable ou en noyer, ce clavier est requiert d’utiliser des matériaux nobles, tel que le composé de deux parties en bois et d’une plaque bois, et de qualité durable qui sont souvent plus en aluminium incluant les composants électrocoûteux que des matériaux composites. l’analyse niques. Pour réaliser ce clavier, une pièce unique avancée pemettant d’optimiser les composants de bois d’érable ou de noyer est travaillée par des et donc l’objet, rend également le coût de l’objet ébénistes français. Ce produit est donc optimisé et plus cher pour les consommateurs, et le rend donc perfectionné par la relation entre ses composants moins abordable au grand public. Il faut alors bien évidemment éviter les formes et systèmes pouvant mener à des procédures de désassemblage trop longues. Concevoir un objet en suivant la ligne directrice du design de composants doit aussi prendre en compte l’accessibilité du produit en utilisation et lors des transports manutentionnaires.

Exemples de concepts s’appuyant sur le design de composants : Bureau en carton portatif - Redolf Conçu par 3 designers néo - zélandais du studio Redolf, Ce bureau innovant est souple, pliable, abordable et 100% recyclable. Uniquement composé de carton, ce bureau reprend le principe d’ objet mono-matériau permettant un recyclage plus facile et une production de déchet minime, voire

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similaires. Ce clavier s’inscrit alors dans le design de composant par sa conception en un unique matériau, puisque ce clavier est réalisé dans une seule pièce de bois pour préserver le suivi des veines entre la coque et les touches. Phoneblocks, Project Ara -Dave Hakkens Dave Hakkens, un jeune designer néerlandais lance en 2013 un projet visant à réaliser un smartphone pour lutter efficacement contre l’obsolescence programmée. Encore à l’état de concept pur, Phoneblocks se compose de différents composants entièrement modulables et détachables en fonction des besoins et des pannes. Ainsi un voyageur pourra moduler son smartphone et lui ajouter une batterie plus adaptée, un photographe dans l’âme pourra lui ajouter un appareil photo plus performant. Ce projet reprend alors tout les principes du design de composants, ici l’objet est entièrement déterminé par ces composants. Les composants sont alors complètement autonomes et indépendants les uns des autres, leur dispo-

sition dans le smartphone est libre, permettant ainsi un démontage rapide, tout en ne pénalisant pas leurs relations et le fonctionnement de l’objet. Aussi, quelque soit leurs fonctions et leur rôle dans le produit, tout les composants sont conceptualisé comme des blocs rectangulaires similaires mais de taille différentes. Le projet Phonebloks s’appuie donc sur la modularité pour réduire ses impacts environnementaux et minimiser la production de déchets. Ainsi à partir de cette idée prometteuse, Google lance le Projet Ara. Se basant sur les mêmes principes que le projet Phonebloks, c’est à dire la modularité, la prise en compte de l’empreinte écologique et la durabilité, Le projet Ara introduit également la notion d’esthétique, d’abord négligée par Phoneblocks. Google propose alors une personallisation complète des différents composants du téléphone, avec la possibilité d’imprimer des photos personnelles ou d’ajouter des textures, des couleurs et motifs sur l’intégralité des modules. Les modules sont fixés et liés entre eux sur un squelette disponible en plusieurs tailles selon les besoins et le budget de l’utlisateur.

Bibli/sitographie : (1) Les 8 concepts ecodesign [Silvia Barbero - Brunella Cozzo - éditions Ullmann 2009] • • • • • • • • • • • •

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The Eco-Design Handbook [Thames & Hudson] www.toolitoo.com ww.greenit.com www.eco-conception.com www.unep.fr/shared/publications/otherTIx0531xPA/ecoconception.pdf https://tel.archives-ouvertes.fr/tel-00770953/ file/2009_these_G_Guilloux.pdf www.ecodesign.at http://eco3e.eu/boite-a-outils/demantelement/ http://www.conservationpreventive.be/site/marquage_et_tiquetage-317-999-418.html http://www.frandroid.com/marques/google/project-ara-android www.phonebloks.com www.my-ecod-esign.com

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LE RECYCLAGE DES MATÉRIAUX par Coline Hallant

« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. » - Antoine De Lavoisier Constats Un rapide coup d’œil autour de nous suffit à comprendre : nous consommons trop de tout, en particulier des matériaux. Chacun de nous, aussi anonyme soit-il, contribue à cette destruction : plus de 630 000 tonnes de déchets sont produites en France par an. L’artiste Chris Jordan illustre notre tendance à la surconsommation avec sa série de photos intitulée « Intolerable Beauty ». Réalisée en 2004 à Seattle, cette série illustre, à travers des couches de détrituts l’apocalypse en slow-motion. Véritable prise de conscience, à la fois macabre et ironique, on se rend alors compte qu’il est temps de faire quelque chose. On peut transformer beaucoup de matériaux aujourd’hui ; le verre se recycle à l’infini, le papier donne du papier recyclé...

dit « post-consommation » consiste quant à lui à récupérer les matériaux lors du tri sélectif, puis à l’aide de transformations chimiques leur donner une seconde vie : refonte du verre, recyclage du papier... Le pré-recyclage quant à lui œuvre avant la mise en marché du produit : c’est à dire bloquer complètement la production d’un certain produit pour éviter le plus tôt possible une perte de ressources. Pour recycler un matériau, on doit d’abord le collecter. Ensuite, il subit des transformations chimiques : le verre est fondu à haute température pour être remodelé, Les plastiques sont traités, broyés, lavés, puis reconditionnés sous forme de granulés.

Schéma du cycle de recyclage, exemple du gobelet

Aujourd’hui, les grands enjeux du recyclage s’inscrivent dans une optique de préservation de notre planète.En effet, nos océans agonisent sous les plastiques, nous puisons sans cesse dans nos forêts alors que nous produisons 6051 milliers de Mixed Recycling, Chris Jordan, Seattle 2004. tonnes de déchets de bois. Le recyclage a pour but de réduire nos consommations d’énergie car, en effet, recycler, c’est éviter de reproduire. Recycler, Définitions d’abord, conduit à une énorme économie de ressources. En réutilisant des matériaux, on évite le Saviez-vous que le plastique abandonné met gaspillage massif, et la pollution de nos océans. En entre 100 et 1000 ans à se dégrader ? Alors qu’il somme, recycler, c’est préserver l’environnement. est recyclable en majorité. Le verre, quant à lui met plus de 4000 ans à se dégrader, alors qu’il est Être designer aujourd’hui refondable et manipulable à l’infini. Être designer aujourd’hui, c’est alors prendre en Le recyclage consiste à transformer et réutiliser compte l’écologie : du design du produit jusqu’à les matériaux mêmes de l’objet, contrairement au sa fin de vie, le designer doit minimiser l’impact réemploi qui détourne les objets de leur fonction environnemental de son travail. Dans une optique initiale. Les matériaux durent alors dans le temps, de recyclage, l’idéal du designer serait d’utiliser et dépassent la durée de vie initiale du produit. de préférence des matériaux de récupération, miOn pourrait séparer le recyclage en plusieurs nimiser les chutes lors de la production, et enfin, types, le plus répandu étant le recyclage en cas- concevoir l’objet comme entièrement démontable cade : on réutilise les matériaux de l’objet pour et recyclable. Les designers possèdent aujourd’hui des usages de plus en plus simplifiés. Le recyclage quasiment l’obligation de prendre en compte ces

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L’Upcycling questions écologiques, afin de répondre à une inquiétude croissante du consommateur. Le designer doit penser son objet dans tout son cycle de vie : c’est le principe de l’économie circulaire. Par exemple un designer packaging se doit de concevoir son emballage comme facilement recyclable, c’est à dire minimiser ses utilisations de matériaux, et créer une sensibilisation à l’utilisateur.

Dans une optique de recyclage, on parle aujourd’hui du terme d’« upcycling » , c’est à dire le recyclage par le haut ; on réutilise des matériaux, mais cette fois-ci dans le but de créer des objets de meilleure qualité que le produit de base. En somme, on valorise des déchets. Le terme est apparu au milieu des années 1990. Le concept se développe de plus en plus partout autour de nous. Sur Nantes même, il existe une boutique nommée « Pirouette » qui travaille en collaboration avec des artistes de la région qui récupèrent chacun dans leurs zones, de préférence des déchetteries, qui soient les réutilisent tels quels (on parle alors de réemploi des objets) soit les transforment pour récréer des produits très différents ; des bâches publicitaires deviennent des sacs à main, des ceintures de sécurité deviennent des vrais accessoires de mode tandis que les chutes textiles donnent naissance à diverses créations... De plus elle travaille avec des artistes locaux, toujours dans une optique de minimiser l’impact écologique du produit.

Schéma de l’économie circulaire

Cependant même si des campagnes de sensibilisation ont tendance à faire réagir le consommateur, la plupart du temps, il ne comprend pas l’intérêt de son geste, et il manque cruellement d’informations. C’est ici qu’intervient l’art. Nombreux aujourd’hui sont les artistes qui pratiquent la valorisation des déchets, des matériaux usés et autres. Les artistes donnent une nouvelle finalité à ces matériaux dits « bons pour la poubelle » en piochant dans les détritus sans prestige. Ils prônent également le fait-main, et des méthodes dites artisanales. L’idée, en réutilisant des matériaux déjà usés au lieu de simplement utiliser du neuf, est de choquer, d’amuser, ou d’inciter le regardeur à la réflexion, à percevoir le monde de manière différente. Malheureusement, le recyclage étant un thème de plus en plus présent dans le design, certains artistes jouent le jeu en fabriquant des pièces uniques et artisanales, alors que d’autres se contentent juste de surfer sur la tendance pour produire en masse des objets « recyclés » qui deviennent contraires à tous les principes du recyclage en augmentant leur impact écologique.

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RD Legs - Richard Liddle // KOMPLOT Design

D’autres artistes engagés écologiquement vont jusqu’à un processus de transformation plus complet. Par exemple, le collectif KOMPLOT design crée des fauteuils qui sont constituées en feutre PET recyclé, produit principalement avec des bouteilles usagées d’eau ou de soda. Ces chaises sont fabriquées en thermomoulage, c’est à dire qu’elles ne nécéssitent aucune colle, résine ou vis. Le carton fait également de plus en plus son apparition dans le recyclage des matériaux.

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Richard Liddle utilise également des déchets ménagers pour produire des chaises design. Il récupère les bouteilles, bidons de lait, barquettes alimentaires en plastique pour faire les chaises RD Legs. La fabrication de ces chaises ne nécéssite ni fixation ni colle, juste un peu de chaleur. L’art du recyclage Bien avant cela, on pourrait parler du mouvement Arte Povera (plutôt désigné comme attitude que mouvement), apparu dans les années 60 en Italie. Bien que le mouvement ne se décrit pas tel quel dans une optique de recyclage, les artistes utilisaient des matériaux de rebut qu’ils magnifiaient par le geste (d’ailleurs le geste avait plus d’importance que le résultat final, d’où cette optique d’utiliser des matériaux de rebut.) Vêtements usés, toile de jute, cordes, vieux chiffons, mais aussi bien matériaux naturels sont la palette de l’artiste d’Arte Povera ; à travers ses créations, il exprime un refus de la société de consommation. Le regardeur qui se trouve alors face à ce qu’il a abandonné et possède un nouveau regard sur le monde.

Pistoletto, La vénus aux chiffons, 1967

On peut premièrement parler de tous ces sculpteurs qui réalisent des incroyables créations à l’aide de déchets ménagers, électroniques... Pour citer des noms, on peut prendre appui sur les sculptures en sacs plastiques de Khalil Chishtee. Véritables éloge du mouvement et de la fluidité, elles étonnent, ressemblant à de longues traînées. Et pourtant on observe ce matériau tous les jours, et sous la main de l’artiste, le voilà magnifié, sublimé. Les sacs plastiques sont des objets du quotidien qui pourtant ont un impact écologique énorme. Ces sculptures contribuent à la sensibilisation du public.

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On peut également citer les sculptures du plasticien Dadave, qui dissèque les ordinateurs et autres objets pour créer des compositions, accumulations colorées. Dadave recherche, grâce à ses recompositions, la proposition d’une nouvelle appréhension d’objets du quotidien, totalement détachés d’une quelconque originalité utilitaire. Dans le domaine de la scénographie, l’artiste Amandine Senàn a réalisé, dans le cadre d’une exposition, des luminaires entièrement faits en bouteilles recyclés. Conçu pour relever le défi du zéro déchet, les bouteilles sont découpées, assemblées, de manière à former des grappes lumineuses mais également une forme de signalétique.

Khalil Chistee, Collector, 2007

Les grands enjeux développés par les artistes qui utilisent le recyclage concernent premièrement la sensibilisation de la population. En réutilisant des matériaux que l’Homme a abandonné, les artistes choquent, dérangent, font réfléchir. Ainsi l’on est pas forcément obligés de jeter ; on peut, par des moyens plastiques, chercher à donner une seconde vie à ces objets. De plus, ces objets différents qui sortent des conventions sont originaux et uniques ; pas de risques de tomber sur une fabrication en masse. L’enjeu principal reste pour les designers d’aujourd’hui de prendre en compte un éventuel futur recyclage lors de la création

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d’un objet, et ainsi de minimiser son impact environnemental. Être designer demain

Conclusion

Aujourd’hui, le recyclage des matériaux, initiative aussi brillante soit-elle, ne suffit malheureusement plus. De plus un énorme travail est à fournir pour des campagnes de sensibilisation au recyclage. Le tri n’est pas encore un concept acquis par tous les Français. Les designers doivent prendre en compte l’idée même de recyclage avant la création de l’objet ; penser le packaging comme étant l’objet en lui même, penser au désassemblage, à la récupération, ou encore penser des techniques innovantes pour créer des bio-matériaux, pourraient être des solutions à penser. S’inscrire dans une économie circulaire pour l’objet deviendra une nécessité absolue si certains matériaux venaient à nous manquer dans le futur. La partie la plus dure étant de donner une esthétique à quelque chose de déjà usé, l’upcycling se présente un peu comme une blague : des objets faits à partir des vieux journaux peuvent paraître dérisoires,mais les designers créent une véritable « esthétique de l’usure ». La vérité, c’est que je n’ai pas forcément besoin d’une lampe, et je trouve les extincteurs dépourvus de style : c’est le travail du designer : associer ces deux objets antithétiques qui vont créer un tel bouleversement qu’un désir va naître en moi et je vais ressentir une nouvelle proximité avec l’objet recyclé.

En conclusion, aujourd’hui, l’art et le recyclage sont étroitement liés. L’art est utilisé comme médium de communication et de sensibilisation en suscitant le choc,la surprise, le questionnement, puis la remise en question. En nous mettant sous les yeux ce que nous jetons, nous prenons conscience de la nécessité d’agir rapidement afin de préserver les ressources de notre planète. À petite échelle, chacun peut contribuer au recyclage à travers le tri des déchets. Pour les designers, de nouveaux défis se posent à eux : répondre à la demande croissante d’une population qui, sensibilisée par l’art, s’inquiète de l’avenir de ses objets, et penser l’avenir de leurs créations. Imaginer des solutions avec des matériaux recyclés, minimiser les impacts, concevoir un recyclage futur : c’est l’éco-conception. Aujourd’hui nous sommes amenés à voir à quel point nous perturbons et déséquilibrons la nature. Si l’éco-conception constitue aujourd’hui un axe majeur de réduction des impacts environnementaux, cette tendance est surtout une immense source de créativité de d’innovation qui dynamise la réflexion autour des produits et ouvre un grand terrain de jeu aux designers, ainsi qu’une démarche nouvelle de différenciation. L’objectif en 2020 est de recycler près de 70 % de nos déchets rejetés. Au boulot !

Si certains artistes font le choix d’utiliser des matériaux à l’abandon, d’autres n’ont simplement pas le choix : avec les moyens et les besoins en Afrique par exemple, la conception design va de pair avec une éco-conscience « forcée ». De plus, les designers africains prennent leurs distances avec tous le standards mondiaux. Les artistes ont pour but de réaliser des objets design avec uniquement ce qu’ils trouveront à leur disposition, ils détournent alors les archétypes de leur culture et ouvrent un nouveau champ des possibles. Ils cherchent à s’éloigner du design occidental, massif et surfait. L’artiste sénégalais Baay Xaaly Sene, par exemple, réalise des chaises, des bibliothèques à partir de vieux barils de pétrole. Leur initiative est un exemple à suivre pour tous les designers d’aujourd’hui. « J’aime quand les objets racontent leur propre histoire et à travers elle celles de ceux qui les ont fabriqués » - Balthazar Faye

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Bibli/sitographie : Le design en Afrique, s’asseoir, se coucher et rêver (Musée Dapper) Carton - Olivier Leblois 2008 Boutique Pirouette 44000 Nantes (entrevue) Matériaux + Art = Oeuvre Tristan Manco Ouest France, hors série spécial climat 2015 www.chrisjordan.com www.lafeecrochette.net www.recupart.tumblr.com www.franceinter.fr/dadave www.artgens.net www.interieurites.com www.ecolodesign.fr recherches antérieures Arte Povera, Upcycling Recherches d’images diverses www.khalilchistee.com

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NUMÉRIQUE ET ÉCOLOGIE par Baptiste Renault

Introduction

L’impact énergétique des gestes quotidiens sur Internet

Les Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) ont bouleversé nos façons d’échanger et de partager de l’information. On pourrait penser qu’elles sont entièrement dématérialisées : moins de déplacements, plus d’efficacité dans la gestion des flux, et donc diminution de notre empreinte écologique. Mais est-ce aussi simple que ça ? Le développement croissant de l’utilisation des TIC dans la vie quotidienne, phénomène aussi appelé « big data », font en réalité d’Internet un moyen de communication très énergivore. Virtuel seulement en apparence, il s’appuie sur une infrastructure pourtant réelle et polluante. Un univers pas si virtuel que ça De votre boîte mail à celle de votre destinataire ou encore de votre recherche Google aux sites Web, le chemin est bien réel. En effet, votre mail emprunte les dédales de câbles de cuivre pour rejoindre dans un premier temps, les serveurs de votre quartier. De là, il sera traité une première fois dans un data center de votre région pour ensuite traverser l’Atlantique en direction du data center de votre hébergeur de Après analyse à plusieurs milliers de kilomètres de son origine, votre très cher mail effectuera tout le chemin inverse pour se retrouver quelques serveurs relais plus tard dans la boîte de réception de votre collègue de bureau. On parle donc de face cachée en termes de pollution, parce que votre mail aura ainsi engendré une demande en énergie électrique réelle et importante. C’est au coeur de ces usines à traitement d’information (les data centers) que toute la demande en énergie se concentre. À l’intérieur, des centaines de serveurs organisés en baies (armoires qui accueillent les serveurs) fonctionnent en continu. Ces serveurs utilisent l’énergie électrique pour traiter les données mais aussi le système de climatisation en continu pour refroidir les serveurs ainsi que la multiplication de tous les serveurs nécessaires en cas de panne. De plus, ces infrastructures ont des exigences équivalentes à celles des hôpitaux en termes de fiabilité. Aucune panne ne peut y être tolérée, d’où les systèmes électriques à profusion pour éviter tous types de défaillances.

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Au-delà de ces trajets impressionnants, c’est surtout le stockage des données dans les datas centers qui consomme le plus. Pour bien comprendre la réalité de cette forme de pollution, voici des données chiffrées : Un mail simple avec une pièce-jointe envoyé représente l’éclairage d’une ampoule basse consommation de forte puissance pendant 1 heure soit 24 Watt/heure. En 1 heure, dans le monde, pas moins de 10 milliards de mails sont envoyés. Ceci équivaut à 50 Giga Watt/heure ou encore la production électrique de 15 centrales nucléaires pendant 1 heure ou encore 4000 Aller/Retour Paris New York en avion et en plus, 68,8% d’entre eux sont des spams. Chaque minute, 4 millions de recherches Google sont effectuées, 2,46 millions de contenus sont partagés sur Facebook, 277 000 tweets sont envoyés, 216 000 photos sont partagées sur Instagram, 3 472 images sont épinglées sur Pinterest et 72 heures de vidéo sont téléchargées sur YouTube. Le Cloud, un nuage de pollution Facteur d’une forte demande en électricité, le stockage à distance des données particulières et des entreprises. Appelé très joliment le « cloud » (nuage en anglais), ceci apporte un espace de stockage en apparence infini, sans frontière réelle, accessible et disponible sur n’importe quel terminal possédant une connexion internet. Idéalement, cela permet de centraliser le stockage des données, et donc de le gérer plus efficacement d’un point de vue énergétique. Mais cette nouvelle révolution n’est pas un nuage de molécules d’eau, vous l’aurez bien compris. En effet, l’infini du cloud se matérialise dans les datas centers du monde entier en consommation électrique croissante. Car la consommation de votre consultation ponctuelle (Google l’estime à un très maigre 0.0003 kWh pour une seule recherche) n’est pas représentative de l’énergie que nécessite le stockage en permanence des données sur des serveurs distants. Vous ne les consultez que ponctuellement, mais les serveurs tournent 24 heures sur 24, sans compter l’énergie requise pour la fabrication des composants des serveurs,

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et la construction des data centers ! Et comme Des déchets par milliers toutes les infrastructures, les autoroutes de l’information demandent à être entretenues. Les déchets issus des TIC sont des Déchets d’Equipements Electriques et Electroniques, ou « Derrière le nuage, le wifi DEEE ». Chaque année, 20 à 50 millions de tonnes de DEEE sont produits dans le monde, avec une Les technologies sans fil, qui accompagnent le dé- croissance en volume de 3 à 5% par an, quasiveloppement du « cloud », sont elles aussi gé- ment le triple des déchets classiques. nératrices de consommation massive d’électricité. Ce n’est pas la création du « cloud » qui génère le plus de consommation d’électricité, c’est l’accès à tous les points individuels. Pensez-y à cette borne wifi qui reste souvent voire toujours allumée chez vous, ces antennes relais, ces smartphones, tablettes, ordinateurs, qu’il faut sans cesse recharger. Au total, l’Industrie des TIC serait responsable de plus de 2 % des émissions de CO2 mondiales. Tout comme le big data explose en termes de poids, ce chiffre risque d’augmenter dans les années à venir. Les TIC, 10 % de la consommation mondiale En moyenne, 500 millions de PC contiennent d’électricité environ 2 872 000 tonnes de plastiques, 718 Ce que l’on sait par contre, c’est que les centaines 000 tonnes de plomb, 1 363 tonnes de cadde serveurs nécessaires au processus de traite- mium, 863 tonnes de chrome, 287 tonnes de ment des données numériques d’un data center mercure. Un téléphone portable contient à ont besoin de sources d’électricité et de refroidis- lui seul 500 à 1000 composants. Les produits sement pour être opérationnels. C’est cette com- toxiques sont nombreux et variés. binaison qui est extrêmement énergivore. Et l’on Les TIC se retrouvent partout : dans les maisait donc que, dans le monde aujourd’hui, les TIC sons, dans les vêtements, dans la rue, dans consomment quelque 10 % de l’électricité, selon les usines, dans les voitures, dans les bateaux, le Digital Power Group, et c’est loin d’être du 100 dans les avions, etc. Comment les récupérer ? Comment les traiter ? % renouvelable. C’est aux États-Unis que la part la plus importante Selon l’EPA, 4,6 millions de tonnes de DEEE des datas centers est concentrée. C’est logique, ont été enfouis, avec de nombreux risques de c’est le pays d’origine des principaux acteurs du fuites de métaux lourds. 50 à 80% des déchets Web. Or, beaucoup sont alimentés par des cen- des Etats-Unis sont exportés vers des destinatrales à charbon, représentant encore environ la tions telle que la Chine, où ils sont traités dans moitié de la production électrique du pays. Et, on des conditions de recyclage dramatiques. Un le sait, la combustion du charbon est responsable échantillon d’eau de la rivière Lianjiang, proche de plus de 50 % des émissions de gaz à effet de d’un village de recyclage chinois a révélé des taux de plomb 2400 fois plus élevés que la liserre parmi les énergies fossiles. La France n’est pas à l’écart de cette explosion de mite tolérée par l’Organisation Mondiale de la la demande énergétique des data centers. Avec Santé. Le problème du recyclage n’est pas seuplus de 140 data centers, elle se place en qua- lement celui des pays en développement. Les TIC qui deviennent de plus en plus nomades trième position dans le monde. Un data-center consomme en moyenne en une contiennent un grand nombre de batteries au journée autant que 30 000 habitants de foyers lithium. types européens. La climatisation nécessaire et La fabrication des TIC requiert aussi d’imporcontinue des serveurs représente 40 % de la de- tantes quantitées de ressources. Produire un PC de 24 kg exige 240 kg de carburants fosmande en électricité d’un data center.

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siles, 22 kg de produits chimiques et 1500 litres d’eau. Un PC contient 1500 à 2000 composants venu du monde entier. Sur sa durée de vie, un téléphone mobile consomme l’équivalent de 4 à 8 litres d’essence, tandis qu’un abonnement consomme 19 à 21 litres d’essence en terme d’émissions de CO2. L’impact est réalisé à 60% par la fabrication du téléphone, tandis que la phase d’usage ne constitue que 30% du total. Moins d’impacts, c’est possible ! Lors de votre utilisation, visez la sobriété, la rapidité et l’efficacité : • en réduisant son temps de lecture. • en envoyant des mails moins lourds. • en optimisant la taille des documents en piècejointe (favoriser les fichiers compressés ou les liens hypertexte à la place d’un document). • en supprimant les pièce-jointe qui peuvent être attachées au message quand on réponds à un mail. • en stockant ma boîte mail au maximum (ne conserver que les mails nécessaires, faire un tri régulier de sa boîte de réception. • en installant un anti-spam. • en optimisant ma recherche en utilisant des mots clés précis. • en privilégiant l’ajout en favoris de vos sites fréquemment utilisés.

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La Réhabilitation en Architecture par Pauline Boivin

La réhabilitation, c’est tout simplement une amé- - La flexibilité, c’est à dire l’évaluation continue lioration de l’habitat existant, cette intervention de l’intervention ainsi que la possibilité de réopeux être légère, moyenne ou lourde. rientation de la stratégie de réhabilitation, afin Il existe 3 sortes de réhabilitation: de l’adapter aux changements souvent imprévisibles a priori, qui conditionnent l’évolution du - La remise en état d’un édifice en changeant ou chantier. non sa fonction. - L’adaptabilité, pour définir uniquement un - La remise aux normes technique d’un bâtiment. cadre-guide et faciliter la gestion de la réhabili- Les interventions sur les monuments histotation, sans prétendre trouver des solutions gériques. néralisables aux problématiques, mais plutôt en concrétisant des stratégies et des propositions Mais il existe une méthode avec cinq principes de d’action. Elle est conditionnée par les spécificibase comme garantie du succès du processus de tés de chaque contexte local. réhabilitation. - L’intégration, en comprenant l’espace (traditionnel, la ville historique et le territoire rural) comme faisant partie d’un territoire à plus grande échelle dans lequel il doit s’insérer et s’articuler, non comme une enclave isolée. - La globalité, en considérant une vision générale et totale du processus, définie une stratégie qui permet l’équilibre entre la mise en valeur d’un patrimoine (collectif) et l’amélioration de la qualité de vie (de la population dans le cas du patrimoine collectif). - La concertation. Les agents concernés (ils peuvent être plus ou moins nombreux en fonction des chantiers) par la réhabilitation s’impliquent dans le processus pour se mettre d’accord si besoin si des problèmes ou divergences apparaissent.

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Les interventions sur les monuments historiques Quels qu’ils soient, ils sont compliqués au niveau des démarches car comme ils sont classés, toutes les interventions ne sont pas possibles dans l’optique de préserver certains aspects de ce patrimoine. Les interventions faites sont donc très spécifiques mais tout comme les interlocuteurs privés, il y a des interlocuteurs publics pour l’harmonisation et le bon fonctionnement des projets. (Voir organigramme) Remise aux normes La seconde réhabilitation, plus technique consiste en une remise aux normes du bâtiment. Les interventions les plus courantes sont faite au niveau de l’isolation, des revêtements de sols ou de murs mais aussi sur le chauffage, la ventilation et la climatisation, la plomberie mais aussi l’électricité ou l’assainissement et les aménagements intérieurs et extérieurs. Mais les travaux sont quand même le plus souvent fait pour résoudre des problèmes thermiques et acoustiques. Même si le but principal est de réduire les pertes d’énergie, les entreprises lauréates des travaux font de plus en plus attention au recyclage et/ou aux réemplois des matériaux présents sur place, voir des matériaux employés. De nouveaux matériaux inédits font leur apparition comme le béton écologique à base de terre,

de la résine ou du textile qui a de véritables propriétés inespérées et peu connues jusqu’ici et qui répondent très bien aux divers problèmes d’une réhabilitation. Le textile plus que les autres nouveaux matériaux est populaire car il apporte de véritables solutions pour les enjeux de la société et de la conception. Les buts principaux étant de réduire la consommation d’énergie et d’améliorer le confort (acoustique, thermique et visuel) mais aussi de rénover selon les nouveaux référentiels environnementaux et apporter si possible une plus value esthétique et durable. Mais malgré toutes ces contraintes les architectes arrivent à donner une identité architecturale propre a chaque édifice tout en réussissant au niveau de ces contraintes. Mais la plupart des réhabilitations techniques sont des interventions sur les bâtis anciens, et on peut distinguer trois méthodes d’intervention pour un édifice ancien à restaurer : - La cicatrisation qui consiste à traiter une matière altérée (par exemple le ragréage, le traitement des bois, l’antirouille, etc). - La substitution qui consiste à remplacer un élément défaillant par un autre identique, ou par un autre tout à fait différent (par exemple le remplacement d’une pierre de molasse par un grès tendre ou le remplacement d’une poutre de bois par un IPN).

Image d’intention du stade de football australien

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- Le recentrement des charges qui consiste à créer un nouvel état d’équilibre pour éviter les basculements, les déformations et les taux de travaux excessifs (par exemple la mise en place de tirants métalliques, la création de chaînage en béton armé ou la reprise de plancher par filets métalliques). Changement radical Mais la plus grosse partie d’une réhabilitation est la remise en état d’un édifice ou le changement de sa fonction. Un bon exemple de transformation est le stade de football « Le Subi » situé dans la ville australienne de Subiaco. Inauguré en 1918, l’édifice était voué à la démolition mais MJA Studio à proposer de transformer l’ensemble en un complexe balnéaire avec une immense piscine à vagues. La proposition de MJA Studio nommée par ailleurs « Surf Parc Subi » est audacieuse. A la fois originale et utile, elle tend à régénérer une architecture devenue désuète. Le concept propose une expérience authentique pour les surfers en remplissant le stade entier en eau. Les cabinets d’architecture assurent pouvoir ré- de création de logements sans pour autant rogner habiliter toute sorte de bâtiments et ainsi pou- les terres agricoles. voir donner une seconde vie à des édifices qui contiennent une histoire. En France il y a 25 000 hectares de friches industrielles dont 7 500 ha en zones urbaines, il y a donc de vraies possibilités

Photos du lieu terminé et images d’intention du projet de l’ancienne bâtisse

Mais en dehors de l’industrie il existe d’autres ruines ou bâtiments abandonnés qui ont fait l’objet de réhabilitations comme par exemple, des particuliers qui avaient un ancien bâtiment au fond de leur propriété, ont décidés de le remettre en état pour leur fils étudiant. L’espace étant assez restreint (deux niveau de 12 m²), l’architecte Jean-Jacques Hubert à dût beaucoup travailler sur l’aménagement et l’idée de «meuble habitable» en modifiant les niveaux existant en 4 demi- niveaux, chacun étant consacrés à un espace particulier, et en optant pour une optimisation maximale des rangements comme par exemple ne mettre aucune poignée. Tout étant entièrement en bois, pour des soucis de moyen, d’écologie et d’esthétique la maquette elle-même à été réalisée dans ce matériau pour plus de précision.

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Un autre exemple néanmoins différent de part son objectif est la station de métro barcelonaise Drassanes qui a dut être refaite suite à son ancienneté et pour cela la capitale espagnole a fait appel à Eduardo Gutiérrez Munné et Jordi Fernández Río, fondateur du studio ON-A Architectura pour lui donner une nouvelle jeunesse. Les codes graphiques sont rétro-futuristes et épurés malgré des contraintes liées aux restrictions spatiales et aux éléments existants mais ils ont fait preuve de justesse en intégrant la notion de vide intégré dans le plein et l’inspiration d’un intérieur de wagon de train, ce qui contribue à une esthétique de vitesse et de désengorgement des mouvements. Un autre parti-pris étonnant pour les usagés a été d’utiliser de nouveaux matériaux comme le GRS et la résine qui donnent des sensations différentes au toucher.

Photos de la station de métro barcelonnaise Drassanes

Pour conclure, on peut donc dire qu’un bâtiment qui a réussi sa réhabilitation est un bâti qui est composé de dispositifs énergétiques aux normes des réglementations et a une capacité de vivre avec son temps et de se moduler en fonction des occupants sans avoir besoin de tout détruire pour reconstruire.

La réhabilitation s’est aussi étendue récemment au design de produit et plus particulièrement au mobilier. Enzo Mari nous le montre assez bien avec sa chaise Sedia à monter soi-même qu’il a ensuite étendue au mobilier composant tout un appartement grâce à des matériaux de base qui sont issu de la réutilisation. Cela permet aussi de très vastes possibilités de personnalisation. Certains vont même encore plus loin en gérant tous les paramètres : de l’origine du bois aux emballages en passant par la fabrication et les peintures. Tout est 100 % naturel et recyclable ou biodégradable.

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Sources : Divers magazine Étapes, Architectures à vivre et Intramuros

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LE SLOW DESIGN par Maëlle Rouxel

Cette nouvelle philosophie du plaisir amène progressivement les designers à s’intéresser aux problèmes de la consommation excessive actuelle. Comment peut-on vivre mieux tout en s’adaptant aux exigences de notre système économique et social ? Le premier manifeste slow design est publié en 2004 par Alastair Fuad-Luke. Il dépasse l’éco-design et présente une concrète remise en question de la création contemporaine, basée sur des réflexions politiques, sociales, économiques et culturelles, soit les quatre piliers de la société.

Le slow design est, au-delà d’un mouvement artistique, une philosophie qui reconsidère les enjeux de la création et son ancrage dans la société contemporaine. Là où tout n’est que vitesse, stimulation excessive des sens et hyperactivité, ces questionnements amènent à se recentrer sur l’instant vécu et à (re)trouver goût de la lenteur. Néanmoins, comment le slow design peut-il s’affirmer dans une société qui défend toujours plus le progrès ? La ralentissement est-il Valeurs et principes (2) nécessaire à notre bien-être ? Il établit alors les fondements et valeurs de la Naissance du mouvement pensée « slow », encore valables aujourd’hui. Ces valeurs sont simples, et toutes mises au service Le slow design se forme après l’émergence de du bien-être individuel et collectif. Opposés à la nouvelles pratiques alimentaires cherchant à consommation « vite et bien », la consommation contrebalancer le poids majeur des fast-food dans « slow » allie qualité de réflexion à qualité de prola société. Appelé slow food, le mouvement ap- duction, sans souci de performance. paraît en 1986, en Italie, avant de devenir une association active à l’international. (1) Premièrement, le recyclage et le réemploi sont encouragés, car ils ouvrent des perspectives de conservation et durabilité des matériaux. Les choix de fabrication, conception et composition cherchent à être en adéquation avec un développement durable sous tous ses aspects. De plus, Les produits se veulent simples et généralement uniques, afin de retrouver un lien affectif avec l’objet, ainsi que pour valoriser l’artisanat et les techniques traditionnelles. La première façon de faire face aux pressions de la société passe par le rejet de la production en masse et industrielle. L’objectif du fait main n’est donc pas uniquement lié à la qualité, il souligne aussi les réflexions menées par les designers et théoriciens du mouvePartisans du plaisir de la gastronomie, et opposés ment. Cette précision dans la remise en question aux rythme effréné de l’existence, l’objectif ma- des différentes étapes de la production d’un objet jeur est de sensibiliser les citoyens à une nouvelle témoigne d’un désir global de propreté, d’éthique forme de consommation : vivante, réfléchie et et de bonheur dans la consommation. conviviale. Pour contrer la standardisation gustative et la restauration rapide, ils mettent en place Au delà de l’objet, le slow design cherche la créades programmes d’éducation et des ateliers invi- tion d’expériences. La consommation ne doit plus tant à prendre le temps de cuisiner, et d’en profi- être entraînée par un désir matériel, mais par la ter. Véritable défenseur de la sagesse, ce mouve- recherche de sensations connues ou nouvelles, ment s’inscrit entre respect des espaces et mise qui provoquent plaisir et prise de conscience. Cette envie de surprise s’accompagne de la sinen valeur des cultures locales. cérité du partage, qui est au cœur des réflexions sociales menées par le mouvement. Partager un repas, vivre une expérience à plusieurs, prêter un livre, ou encore alimenter un débat sont autant de manière de développer les questionnements de chacun et de les ouvrir à autrui.

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Le slow design s’appuie sur ces valeurs pour tenter d’élargir les potentiels de la création. De nombreux matériaux sont sous-exploités, les techniques manuelles sont rejetées au profit des machines, et ce sont pourtant des savoirs-faire et possibilités d’exploration qui se perdent. Ce regard critique sur la société est essentiel pour en comprendre ses enjeux. Ainsi, en mettant en place ces nouveaux outils de réflexions, les designers revalorisent le parcours de la conception, c’està-dire celui de la pensée. Ils cherchent à créer des objets qui questionnent la société actuelle et son rapport au temps, en usant des ressources actuelles sans entraver celles des générations futures.

C’est à partir de ces constats sociaux que les enjeux de la création sont redéfinis. Les designers sont naturellement acteurs de ces désirs de confort puisque toute chaîne de production dépend de l’étape de conception, qui génère les futures exigences en matière d’esthétique et de perfectionnement. Or, si la laideur se vend mal, c’est par le manque de considération de la qualité et de la fonctionnalité dans les mœurs occidentaux. C’est ainsi que les designers cherchent à travers le slow design à contrer l’obsolescence programmée et s’inscrire dans une création émancipée des phénomènes de mode. L’imagination se doit de dépasser les enjeux du système économique, technologie et politique actuel, pour se recentrer sur la noblesse de la création.

Analyse du contexte social (3) De plus, Ivan Illich, dans son ouvrage énergie et équité, (4) écrit « la perception traditionnelle de l’usager de l’espace, du temps et du rythme propre a été déformée par l’industrie ». Il met en avant le gel de l’imagination causé par l’avènement de ces nouvelles possibilités techniques et leur omniprésence au quotidien. Au delà de l’excès, la possessivité robotise l’existence et entrave la liberté de penser et d’agir par soi-même. Comment l’être peut-il alors s’épanouir intellectuelleLa consommation est le fait d’acheter, de trouver ment et socialement, alors que toute matérialité ou de fabriquer un objet et de s’en servir, même est maîtrisée? si l’économie actuelle repose essentiellement sur l’achat. Consommer aujourd’hui est à la fois un désir de posséder pour soi, mais aussi un besoin bien-être bien-être d’écraser l’autre par la qualité et la valeur de l’objet. socioindividuel Les périodes de soldes créent un élan d’achat par culturel les baisses de prix, mais alimente toujours plus les effets de mode. La sortie du smartphone dernier slow design cri est un événement médiatique, accompagné La société de consommation contemporaine n’est que performance : tout objet se doit d’être perfectionné, toujours plus beau, plus grand, plus ergonomique, plus cher. Parallèlement, la pollution augmente, les ressources s’appauvrissent. Cette course à la qualité et au bénéfice révèle un dysfonctionnement social et éloigne l’homme de valeurs simples et fondamentales.

de conférences et compagnes publicitaires. Tout est prétexte à encourager la consommation et l’individualité. On ne travaille plus pour produire, comme au XVIIème siècle, avant l’ère industrielle, mais pour consommer, sans réellement tenir compte des ressources nécessaires à la progression de l’être. C’est ainsi que l’on perd la préciosité du vécu et que l’on se repli sur soi. C’est pourquoi John Clang met en place le projet photographique Being together. Plus qu’un refus de la distance temporelle et spatiale, ces clichés renvoient aux valeurs nobles de l’amour, du partage et de l’instant. En réunissant, le temps d’une prise de vue, des familles séparées, la consommation se révèle inutile face à la sincérité du partage. La réalité de la mémoire et du souvenir apparaît ainsi bien plus puissante que celle de l’objet et du matériel.

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bien-être environnemental

Ancrage philosophie et réalisations concrètes Le slow design est de ce fait un éloge de la lenteur. Il s’inscrit dans le long terme et recherche, durabilité, qualité et réponse à des besoins réels et réfléchis. On peut qualifier cette attitude de contemplation. Il s’oppose à la vitesse imposée par l’industrie ; Il refuse cette aliénation de l’esprit

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et expose radicalement les travers d’une société perdue par ses désirs. Ces atteintes aux libertés individuelles et collectives convergent en un seul point : la problématique du temps. Le temps est une notion malléable selon la subjectivité de chacun. La société nuit à cette sensibilité personnelle en imposant un rythme de travail et de consommation, quitte à porter atteinte aux besoins du corps ou aux nécessités écologiques. Un déphasage existe donc entre les exigences biologiques (de l’homme, de la nature, et l’environnement) et technologiques, déterminées par un présent accéléré et dans l’oubli du vécu et de l’avenir.

Le temps, en plus de la patience, se traduit par l’usure. Il marque de son empreinte les corps qui vieillissent, les espaces qui se transforment, les vies qui passent avant de tomber dans l’oubli.

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Ainsi, ces trois exemples démontrent l’importance des réflexions philosophiques dans les conceptions « slow » et la remise en question de la création dans ses fondements. Au delà de la question du temps et de son interprétation, le design est perçu différemment. Communément associée à l’usage et à l’utilité, il est ici prétexte à alimenter les réflexions et à comprendre notre environnement.Tout en restant ancré dans les réalités de la production, de la fabrication à la communication, il permet d’engager une démarche conceptuelle, basée sur la subjectivité et la prise de recul. L’aspect participatif de la discipline est lui aussi reFABRICATION

designers

DISTRIBUTION

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MARKETING

L’un des désirs les plus fous de l’homme sont la jeunesse éternelle. Il se voudrait indestructible, résistant au temps et à la nature, et cherche dans la chirurgie esthétique et la science des moyens d’allonger le pureté de l’apparence et la durée de la vie. Pourtant, ces illusions sont vaines. La santé ne se contrôle pas, son déclin est la marque d’un temps qui détériore la matière. Marie Ilse Bourlanges (6) étudie le vêtement par l’usure du textile. Textiles decay est le nom d’une collection de pièces anticipant l’empreinte qu’y laisse le corps par les frottements, mouvements et plis. Grâce au papier carbone, outil qui marque facilement tout type de support, elle compose des vêtements aux visuels uniques, entre projection du vécu d’un objet et passé d’une expérience commune. Pour finir, le temps est en lien étroit avec la valeur

historique et écologique des choses, puisque l’écologie induit la compréhension de l’évolution des ressources et des espaces. La nature travaille ellemême au service de la logique et de la réflexion, ce qui est mis en valeur dans le projet, encore réduit au stade de prototype, appelé BioLogic et développé par Whirlpool Europe. Lave-linge intelligent et respectueux de l’environnement, un système de filtre d’eau économe en énergie permet le nettoyage le plus simple du linge. Le concept repose sur la mise en arrière-plan de la vitesse d’exécution pour privilégier la fonctionnalité durable, appuyée sur l’idée que calme et attention garantissent un bon résultat.

COMMUNICATION

Au cœur des réflexions créatives des designers engagés dans le mouvement « slow », le temps interroge. Peut-on le maîtriser, se l’approprier ? Doit-on combattre sa vitesse ou accepter la fatalité de son écoulement ? Siren Elise Wilhelmsen (5), à travers le projet de design produit 365 knitting clock, montre que le temps nous échappe uniquement si l’on refuse la patience. Pour se faire, au lieu d’indiquer l’heure, cette horloge tricote, le temps étant la force nécessaire à l’aboutissement de la réalisation de l’objet. Pour obtenir une écharpe et pouvoir la porter, une année est nécessaire. Seule la patience permet de prendre plaisir à voir l’objet se former peu à peu. L’utilité d’un tel objet ne se trouve ni dans sa manipulation ni dans un usage précis mais dans la réflexion qu’elle introduit.


mis en avant, par les différents studios existants, tel que le SlowLab (7), et l’interaction qui existe entre le concepteur et l’usager. C’est l’objet qui transmet l’énergie émotionnelle et réflexive de l’un à l’autre. Cette démarche se manifeste concrètement par une complicité entre matériaux et techniques. L’artisanat est remis en valeur, et le recyclage est généralement employé. La considération écologique est liée à ce désir de moins consommer les espaces et ressources. Les frères Campana (8), par exemple, allièrent la vannerie à la récupération de roues dans la conception d’un vide-poches, objet utilisé au quotidien. Il en est de même pour les luminaires SnowFlake (ci-dessous) de David Trubridge (9), réalisés, à partir de pins issus d’une forêt gérée durablement, à la main. En allant encore plus loin, les 5.5 designers (10) dépassent la conception pour réhabiliter des objets abîmés, par le projet « sauvez les meubles ». La greffe permet d’allonger le temps de vie de ces produits mis à l’écart, à l’image du tissage qui renforce leur qualité. Le groupe de pensée SlowMade questionne les mêmes valeurs que le slow design sous l’angle de l’artisanat. Leur manifeste se réduit à quelques principes simples : rechercher, maîtriser, pratiquer, transmettre, s’approprier. Il ne s’agit ici pas de concevoir mais d’éduquer et de supporter les savoirs-faire, parfois perdus. Emilie Moutard-Martin, plumassière, est valorisée par la finesse et la rareté de sa profession. Ses pièces, uniques, sont réalisées avec exigence et patience, et renvoient à des techniques maîtrisées autrefois et perdues suite à l’industrialisation. On observe ainsi l’an-

crage technique de la démarche slow, qui ne consiste pas seulement en la réhabilitation de produits mais aussi dans la revalorisation de savoirs faire artisanaux. Ils sont mis au service de l’objet et de l’usager, et la création retrouve ainsi des valeurs plus nobles tout en permettant l’émergence de métissages plastiques ou de nouvelles formes. Conclusion Ralentir, ce n’est pas se reposer, se relâcher, mais appréhender différemment la création pour sensibiliser les populations aux ressources que l’on possède et aux connaissances que l’on doit transmettre. Il s’agit de prendre conscience du potentiel des matériaux et des techniques artisanales pour les combiner et les mettre au service de la durabilité. Le mouvement slow design n’est donc pas une réaction à la société mais un retour à l’essence de l’homme et de ses valeurs, et une observation des besoins de la vie humaine. Plus qu’un mouvement de création, le slow design est une anthropologie moderne, une philosophie de la consommation et du temps, qui enseigne sur ce que les hommes ont perdus et sur ce qu’ils peuvent retrouver. Entre amour de la nature, du partage et du temps, c’est à la fois un retour aux sources et une invitation à reconsidérer l’avenir, qui permettent la création d’objets uniques, de qualité conceptuelle et matérielle.

Bibli/sitographie :

(1) http://www.slowfood.com/,

(2) Etapes n°212,

«slow design : des vertus de la lenteur»

(3) * SLOW *, mémoire de Grégoire Abrial,

(4) Energie et équité, essai d’Ivan Illich, 1973, (5) http://www.sirenelisewilhelmsen.com/work.html, (6) http://www.marieilsebourlanges.com/, (7) http://www.slowlab.net/, (8) http://campanas.com.br/en, (9) http://www.davidtrubridge.com/, (10)http://www.5-5designstudio.com/,

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VERNACULAIRE, LES MATERIAUX ET LES COMPETENCES DU TERRITOIRE

La terre crue est un autre exemple de la recrudescence du vernaculaire : « pisé, bauge, torchis, etc, ont en France une longue tradition. »[1] Ces par Léa Diagne matériaux n’ont en effet plus rien à prouver dans notre pays mais également dans le monde. Là aussi, la matière étant généralement disponible Que signifie le mot Vernaculaire ? à proximité des chantiers, le transport est quasi inexistant. De plus, cette matière est aussi bien Le vernaculaire s’applique à une langue, des pro- adaptée à l’auto-construction. duits, des techniques, des savoirs-faire ou encore à une organisation sociale en utilisant les res- Exemple d’une usine fabriquée en pisé, sources locales et favorisant les circuits courts. à l’Aufen (Suisse) - Herzog & de Meuron Avec l’arrivée de l’industrialisation, tous les sa- et Martin Rauch voirs-faire patrimoniaux sont tombés dans l’oubli. De plus, suite à celle-ci, nous avons pu remarquer un changement radical du paysage. Tous les environnements locaux étaient devenus semblables les uns aux autres car ils n’utilisaient plus la particularité de leur région. Cependant, les savoirs-faire patrimoniaux reviennent de plus en plus sur le devant de la scène. En effet, le vernaculaire répond à des enjeux historiques, économiques, écologiques et esthétiques. Le vernaculaire met également le patrimoine d’une région (devenu sous-estimé) à l’honneur, notamment en tirant le meilleur partie possible des savoirs-faire et des matériaux locaux. De plus, les nouvelles technologies et les évoConstruction avec les blocs de pisé pré-fabriqués lutions des méthodes de construction ou les savoirs-faire ont su s’adapter aux nouveaux en- C’est au mois de janvier 2013, que le PDG de Rijeux que pose aujourd’hui l’état de la planète. Ils cola, Félix Richterich, signe pour la construction puisent en partie dans le vernaculaire. Enfin, nous d’une halle dédiée à la production des ses marpouvons dire que le vernaculaire est un lien entre chandises (séchage, découpage, mélange et stocle passé, le présent et le futur. kage des ingrédients). Ce bâtiment devient ainsi le plus grand d’Europe fabriqué en pisé . Il se situ Bois, chaume, terre et pierre... à mi-chemin entre l’usine et les champs qui entourent le bourg de l’Aufen en Suisse. L’édifice est Les matériaux locaux : particulièrement impressionnant : « 111 mètres « Écologiques, sains, bio sourcés, naturels... au- de long, 29 de large, et 11 de haut »(2). Certes, tant de termes qui désignent des matériaux vieux l’armature de la construction est en béton armé, comme le monde, qui sont aujourd’hui redécou- mais la façade qui est autoportante est en pisé. verts après des décennies de mépris. L’utilisation Toutes les ressources nécessaires à ce chantier se innovante de ces matériaux ancestraux devient situaient dans un rayon de 10 kilomètres :« terre courante »(1), notamment dans le domaine de graveleuse, argile, etc,. Cette proximité des mal’architecture. « Gouvernement et collectivités tériaux principaux a eu une influence particulièlocales soutiennent ces filières courtes qui tirent rement positive sur le bilan énergétique du bâpartis des ressources de chaque région et créent timent »(2). De plus, quand le bâtiment sera en des emplois en milieu rurale. »(1) fin de vie, sa façade en pisé (donc biodégradable) Le bois en est un bon exemple. Très présent en sans additif pourra être réutilisée sur les terres qui France (pour certaines essences de bois), il est sont à proximité, sans risques de contamination. signe d’une architecture éco-responsable lorsqu’il Cette utilisation de matériaux pour la plupart loprovient de forêts durablement gérées. De plus, caux ainsi que le fait que les façades soient prédes méthodes comme la pré-fabrication en atelier fabriquées a permis de réduire considérablement raccourcissent d’autant plus la durée du chantier la durée du chantier et par conséquent les coûts et donc le coût financier. de celui-ci.

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Usine de Ricola préfabriquée, Aufen (Suisse), 2013

Architectures vernaculaires contemporaines :

Exemple Simon Vélez

Exemple d’un immeuble fabriqué en pierres de taille non utilisées, à Mahallat (Iran) L’architecte Ramin Mehbizadeh a réinterprété des constructions iraniennes vernaculaires à travers un langage très contemporain. En effet, cette immeuble entièrement construit en pierres recyclées, préserve de manière très créative et tout à fait insolite une ressource naturelle abondante dans cette région du monde. De plus l’enjeu économique est ici relevé largement, la baisse du coût du projet est significative. La construction de cet immeuble se situe dans la ville de Mahallat. Celle-ci est sur le haut plateau central de l’Iran (montagne), le climat y est plutôt froid en hiver et frais en été. Du fait de cette situation on peut trouver de la pierre en abondance, mais à cause d’une mauvaise extraction une grande partie de la production n’est pas utilisée. C’est à ce moment que Ramin Mahbizadeh intervient et fait de ce gaspillage un avantage économique et environnemental.

L’architecte Simon Vélez relève dans ses constructions les principaux enjeux du vernaculaire qui sont pour le rappeler : historiques, économiques, écologiques et esthétiques . La particularité de l’architecte Colombien est qu’il utilise quasi systématiquement du bambou de Guadua. « Il y a 90 genres de bambous sur la planète, subdivisées en 1100 espèces, dont une bonne moitié vit en Amérique dans une zone comprise entre le Sud-Est des Etats-Unis et le Chili. Les bambous ligneux, qui nous intéressent ici comme matériau de construction, se divisent en 9 sous-groupes dont l’un comprend tous les types de bambou Guadua. Ils sont spécifiés par le développement important de leurs rhizomes, et par le fait que leurs tiges se lignifient en quatre à cinq ans. »(3) « Si l’on établit une typologie des assemblages de bambou, on constate que les traditions vernaculaires, asiatiques en particulier ont exploré de très nombreuses possibilités et apporté des solutions d’une grande élégance, spécialement dans les jonctions assurées par tenons et mortaises, et verrouillées par des lanières végétales. Aucune technique traditionnelle n’exploite pourtant complètement les possibilités du matériau. » (5)

Déchets de pierres de taille, haut plateau central d’Iran Schéma de la structure de la charpente d’un bâtiment

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En effet, l’utilisation de matériaux végétaux au profit des matériaux de construction énergivores est pour lui un défi que l’homme doit relever dès maintenant, afin de pouvoir inscrire l’architecture (mais pas seulement) dans une démarche totalement écoresponsable et durable. « L’architecture actuelle suit un régime exagéré et malsain, elle est totalement carnivore. L’état de nature exige que nous revenions à un régime plus équilibré, plus végétarien. Car l’architecture dévore des quantités gigantesques d’énergie pour extraire, transformer, transporter, fondre, cuire, sécher les matériaux »(4). « Si l’on établit une typologie des assemblages de bambou, on constate que les traditions vernaculaires, asiatiques en particulier ont exploré de très nombreuses possibilités et apporté des solutions d’une grande élégance, spécialement dans les jonctions assurées par tenons et mortaises, et verrouillées par des lanières végétales. Aucune technique traditionnelle n’exploite pourtant complètement les possibilités du matériau. » (5)

Ici, le duo de designer Allemand Eva MARGUERRE et Marcel BESAU se sont réappropriés un métier de moins en moins pratiqué afin de le remettre au goût du jour. En effet, si le résultat de leur travail a de nombreuses ressemblances avec la vannerie traditionnelle (fait main, travail élaboré du tissage...), ils n’en oublient pas moins de mettre une touche contemporaine (mélange de couleurs, formes pures, différents moyens de fabrications). Céramiques : Ben Fiess Ce jeune artiste Américain a réinterprété à sa façon un matériau qui peut être tombé en désuétude avec l’arrivée sur le marché de nouveaux matériaux. Ben Fiess réalise des objets tout à fait moderne en associant à la céramique d’autres matières comme le caoutchouc, le liège ou encore la porcelaine. Il revisite aussi cette matière dans le sens où ses créations s’intègrent parfaitement dans l’aire du temps, et font office « d’œuvre d’Art » dans la cuisine.

Design Vernaculaire, renouveau techniques oubliés : Le Vernaculaire peut tout aussi bien se retrouver dans nos intérieurs, notamment, sous la forme d’objets du quotidien comme des corbeilles à papier ou alors de la vaisselle. La vannerie : Eva Marguerre et Marcel Besau pour Petite Friture Fabrication d’objets tressés à l’aide de tiges fines et flexibles, dont les principales sont celles d’osier et de rotin. Celle-ci remonte a près de 10 000 ans. « Vannerie et métier de tissage transposés dans un environnement contemporain, coloré et appliqué. L’osier utilisé par le passé est remplacé par une gamme de fils élastiques en polyester de couleur et de la résine, plus facile à travailler et procurant un rendu très intéressant. »(6)

Corbeille à papier MOA par Eva MARGUERRE et Marcel BESAU pour Petite Friture, 2011

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Série de mug, jarre...

BIBLI / SITOGRAPHIE: [1] ARCHITECTURE A VIVRE 2015 (hors série) – magazinearticle sur les ECOMATERIAUX | MEMENTO TECHNOLOGIQUE [2] ARCHITECTURE A VIVRE (hors série) – magazine- article sur les ECOMATERIAUX |TERRE CRUE [3] Dossier de presse - Simón Vélez - La maîtrise du bambou, une exposition à Rossinière du 30 juin au 22 septembre 2013 [4] extraits du livre de Pierre Frey et deidi von schaewen, Simon Vélez - la maîtrise du bambou, arles : actes sud, 2013. [5] Dossier de presse - Simón Vélez - La maîtrise du bambou, une exposition à Rossinière du 30 juin au 22 septembre 2013 [6] Blog : BLOG- ESPRITDESIGN.COM

SOURCES : - Revue du conseil de L’Europe – n°1/ 2008 – FUTUROPA – L’habitat vernaculaire, un patrimoine dans notre paysage - Magazine ARCHITECTURE A VIVRE (hors série) - Communiqués de presse RICOLA - Dossier de presse - Simón Vélez - La maîtrise du bambou, une exposition à Rossinière du 30 juin au 22 septembre 2013 - Magazine TELERAMA n° 3314 – Au fil de la Loire - Wikipédia vannerie - Wikipédia : Céramique - Magazine ELLE DECO n°2 (hors série) - Blog – PROMOSTYLE BLOG - Blog – MINT MAGAZINE

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L’OBSOLESCENCE PROGRAMMÉE

Introduction

L’impact de ces techniques sur la planète est plutôt préoccupant, car l’augmentation de l’achat de ces objets signifie aussi une augmentation de déchets. Cette surconsommation crée de plus en plus de déchets, qui n’ont rien à voir avec l’état de fonctionnement des produits ou de leurs usures.

L’obsolescence programmée est une technique visant à réduire volontairement la durée de vie ou d’utilisation d’un produit et donc inciter le consommateur à acheter davantage c’est-à-dire augmenter son taux de remplacement. Elle se définit par un ensemble de techniques que l’on verra ensuite. Le but des entreprises est d’augmenter ainsi leurs bénéfices. L’obsolescence programmée constitue un effet secondaire de la société de consommation, consommer plus, acheter plus et jeter plus. Par exemple remplacer un appareil qui marche encore parfaitement par un autre ayant davantage de fonctionnalités supposées. Chacun a déjà connu ces situations : une batterie de téléphone qui fonctionne plus ou est devenue introuvable, une application qui ne peut être installée sur son téléphone car celui-ci est trop «vieux», un objet électronique qui signale le besoin d’un remplacement de pièce ou de partie.

Par contre, il faut bien distinguer la signification des mots « obsolescence » et « durée de vie fonctionnelle ». L’obsolescence, signifie bien la « réduction de la durée de vie d’un objet ou d’un matériel avant son usure ‘‘normale’’ ». Ainsi, un produit obsolète fonctionne encore, mais son utilisation a perdu de son intérêt : par exemple, une télévision noir et blanc en parfait état de fonctionnement, les lampes à bougie ou encore un presse-purée manuel. Cependant, ne plus utiliser que ce produit parce qu’il est hors d’usage et ne fonctionne plus ne correspond pas au sens du mot «obsolescence programmée». Mais on désigne aussi par ce mot la volonté réelle ou supposée pour une entreprise de réduire la durée de vie en mettant volontairement des défectuosités, des fragilités, des dates réduites de péremption (ex: dans l’alimentaire), voire un arrêt programmé.

par Cathy CLARIS

Courbes représentant la durée de vie des principaux appareils victimes de l’obsolescence programmée (1) Les différentes techniques d’obsolescence • Par défaut fonctionnel L’obsolescence par un défaut fonctionnel est due au programmage de la fin de vie d’un appareil. C’est-à-dire que le fabricant fait en sorte que l’appareil ou une de ses pièces tombe en panne volontairement, l’objet ou l’appareil doit alors être rem-

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placé. Coûteux ou difficile à réparer ou à changé, l’acheteur est obligé de le remplacer, par exemple des produits ou les pièces ont été scellées. Le défaut fonctionnel est répertorié comme la technique qui caractérise le plus l’obsolescence programmée. En clair, si une seule et unique pièce de l’appareil tombe en panne, l’appareil entier cesse de fonctionner.

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• Par incompatibilité Cette technique est spécifique au domaine informatique et plus particulièrement avec les logiciels. Là, le but est de rendre inutile un produit par le fait qu’il n’est plus compatible avec des versions précédentes. Le consommateur est, là aussi, obligé de racheter un appareil plus performant pour pouvoir continuer à utiliser le logiciel. Ce qui est souvent le cas des téléphones. Les changements de formats ou de standards sont souvent nécessaires pour prendre en compte les innovations d’un produit. Cependant ils peuvent aussi être provoqués artificiellement. On retrouve encore une fois ce type d’obsolescence dans les imprimantes, dans lesquelles les cartouches qui ne sont pas ou plus produites par le fabricant ne peuvent être remplacées efficacement. La raison en est que les cartouches fournies par le fabricant disposent d’un circuit d’identification indiquant à l’imprimante que c’est bien une cartouche officielle. Si ce n’est pas le cas, l’imprimante refusera d’imprimer ou imprimera avec une qualité moindre. Les logiciels, ils sont les premiers à être victimes d’obsolescence par incompatibilité. C’est-à-dire qu’ils deviennent inutilisables à partir du moment où ils ne sont plus compatibles avec des versions d’avant. • Par notification Ici, le but est d’avoir un produit qui signale à l’utilisateur qu’il doit être réparé ou remplacé, en tout ou en partie. Proche de l’obsolescence indirecte, l’obsolescence par notification est une forme d’auto-péremption. Par exemple des imprimantes qui avertissent l’utilisateur lorsque les cartouches d’encre sont vides mais si les cartouches ne sont pas complètement vides lorsque le signal est émis, il s’agit bel et bien d’une obsolescence programmée de la cartouche. Cette technique est plus efficace lorsque le constructeur produit à la fois la machine et les recharges. On peut aussi noter les machines à laver affichant un message d’erreur bloquant leur fonctionnement normal et où le fabricant n’assure aucun service et invite à renouveler le matériel. L’utilisateur se retrouve avec une machine qui ne fonctionne plus et il ne peut aller au-delà de ce message. La machine à laver s’est ainsi rendue inutilisable elle-même et l’utilisateur est contraint d’en racheter une. Dans certains cas, cette obsolescence peut s’avérer nécessaire si elle vise à garantir une sécurité des utilisateurs.

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• L’obsolescence indirecte L’obsolescence indirecte est la technique la plus poussée puisqu’elle consiste à rendre les produits obsolètes alors qu’ils fonctionnent. C’est ce qui englobe les problèmes de chargeurs de téléphone portable, qui change d’un modèle à l’autre. Par exemple certaines imprimantes qui deviennent obsolètes lorsque le fabricant cesse de produire les cartouches d’encre spécifiques au modèle. L’arrêt de la production de pièces détachées est très utilisé par les industriels. Le choix d’abandonner la production ou la commercialisation des produits annexes (cartouches, pièces détachées, batteries, etc.) complique la tâche de maintenance et de réparation, jusqu’à la rendre impossible.

• Par péremption Cette technique est le plus répandue dans le domaine alimentaire où, certains industriels raccourcissent la durée de vie des produits en indiquant des dates plus courtes alors qu’ils sont encore consommables. Certains produits possèdent une date de péremption à partir de laquelle ils sont annoncés comme « périmés ». Dans plusieurs cas, les produits restent utilisables après cette date. Par exemple, un aliment ayant une date limite d’utilisation optimale risque d’avoir un goût légèrement changé si on dépasse de la date indiquée, mais il est encore consommable sans risque pour la santé. Une date limite de consommation est en revanche plus stricte, car elle indique un risque pour la santé du consommateur s’il utilise le produit au-delà. Une autre forme courante de péremption planifiée : les logiciels dont l’éditeur annonce la fin du support à une certaine date, obligeant les utilisateurs à acheter une version plus récente dont ils n’ont pas forcément besoin.

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• L’obsolescence esthétique Le système ne nécessite là pas de pratique technique ou technologique mais joue plutôt sur la psychologie du consommateur. L’objectif est alors de pousser le client à trouver un objet vieux ou démodé et de le remettre à la mode. Les téléphones portables sont aussi des victimes privilégiées de l’obsolescence esthétique. C’est-à-dire que les consommateurs se séparent d’appareils encore en état de marche pour en acquérir de plus modernes. Marc Giget, fondateur de l’Institut européen de stratégies créatives et d’innovation, explique dans un entretien au magazine économique Stratégies que «le phénomène de mode est plus destructeur que le phénomène technologique : Apple l’a créé en lançant des smartphones tous les six mois, de même que Swatch le faisait avec ses montres. Le consommateur est comme une ado devant des fringues.» (3)

• L’obsolescence écologique Présenté comme une «dérive de la société de consommation». On parle de «consommation éthique». Le résultat serait alors des économies pour les consommateurs et une diminution de la pollution. Le renouvellement de 25 millions d’appareils électroménagers de plus de dix ans par des appareils plus récents permettrait d’économiser alors 5,7 milliards de Kilowatts, soit la consommation annuelle des Parisiens. C’est un exemple, de même que l’ancienne prime à la casse pour les voitures ou le plan de changement des ampoules vont dans ce sens. Aujourd’hui la société commence à se rendre compte du danger de cette surconsommation, des nouveaux concepts tels que les «do it yourself» qui recycle ou l’entraide et le partage des biens commencent à devenir de plus en plus courant. Nous trouvons des alternatives à cet achat compulsif, même dans des domaines telle que la haute couture se mettent à recycler, par exemple: From Somewhere, une marque de haute couture réalisant des créations seulement à partir de tissu recycler.

(2)

Pull en matériau recyclé by from somewhere (5) Face à la prise de conscience du public, certains pays tentent de limiter l’obsolescence programmés. Aujourd’hui en france, une loi a été définitivement adoptée au Parlement. L’obsolescence programmée devient une infraction punie de deux ans de prison et 300.000 euros d’amende.

Enchainement de ‘‘nouveaux produits’’, date de sortie des derniers Iphones (4) Etudes documentaires URGENCE ECO-DESIGN /

Bibli/sitographie : (1) davidaubril.fr_ les objets qui nous envahissent (2) image provenant de google image (3)France TV info_ Ces objets victimes de l’obsolescence programmée (4)image provenant de google image,modifiée (5) http://styleandthestartup.com_article sur from

somewhere

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Les énergies fossiles et renouvelables

fabriquées. Il y a même des substances créées avant l’apparition des dinosaures donc il faut faire très attention pour qu’elles ne s’épuisent pas trop vite et ne pas trop polluer la Terre qui risque le danger climatique. Bien qu’elles polluent, elle est très utilisée. 80% de l’énergie utilisée dans le monde est de l’énergie fossile. Elle a tout de même des avantages, cette énergie est bien maîtrisée, elle est disponible durant toute l’année même si elle s’épuise. Elle est facilement stockable et déplaçable.

par Elodie Kang

ENERGIES FOSSILES Les énergies fossiles sont des énergies non renouvelables. Elles sont présentées sous trois formes le pétrole, le gaz naturel et le charbon. Formées il y a plus de 360 millions d’années, le pétrole se trouve surtout sous les mers et les océans. Pour aller les chercher, il faut creuser avec un derrick. Le pétrole brut doit être traité dans les usines (les raffineries). Il est ensuite chauffé dans des cuves, le pétrole va « se trancher » en plusieurs substances : le fioul pour les chaudières, le carburant pour les transports (avion, voiture, camion...), le gaz (butane, propane) pour le chauffage et les cuisinières. Le pétrole est naturel mais son utilisation massive pollue. Le gaz naturel peut être utilisé comme tel, il n’a pas besoin de passage à l’usine. En Suisse, le gaz naturel est utilisé pour le chauffage. Un tuyau l’emmène à la chaudière. Les énergies fossiles sont utilisées comme carburants. Elles sont combustibles. Elles sont principalement utilisées pour l’électricité, le chauffage et les transports. Ces énergies fossiles sont des substances naturellement présentées dans le sous-sol. Elles sont formées à partir des végétaux ou d’animaux morts depuis des années (exemple : les dinosaures). Les sources naturelles de gaz et de pétrole se trouvent principalement sous la mer ou les océans. Il faut donc forer alors que le charbon, il faut creuser pour l’extraire. Le charbon estpratique puisqu’il brûle très vite, ce qui permet de produire de l’énergie plus rapidement qu’utiliser des énergies renouvelables. Mais ces énergies fossiles sont connues comme étant très polluantes et très limitées puisqu’elles sont issues de sources naturelles et prennent beaucoup de temps à être

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ENERGIES RENOUVELABLES Une énergie est renouvelable lorsqu’elle provient de sources que la nature renouvelle en permanence. Elle est surnommé « Énergie propre » ou « Énergie verte ». Elle s’oppose aux énergies non renouvelables qui s’épuisent. Mais ces sources produisent moins d’énergie que le pétrole ou le charbon. Les énergies renouvelables ne polluent pas et engendrent moins de déchets. Il y a deux grands sources naturelles qui sont le Soleil et la Terre (le vent, l’eau, terre) (1) Elles sont réparties en 6 catégories : Énergie hydraulique Elle dépend du cycle d’eau et est l’une des plus importantes sources d’énergies renouvelables. Elle est produite dans les centrales hydrauliques. Celles-ci sont composées de trois parties : le barrage (il retient l’eau), la centrale (elle produit d’électricité) et les lignes électriques (elles conduisent l’électricité). Ce procédé ne produit pas d’effet de serre, mais ces centrales sont très difficiles à installer. Les territoires sont devenus très limités. Les centrales bouleversent l’environnement aquatique notamment les migrations des poissons. Des moyens sont donc mis en place pour aider les poissons. Avec ces installations, on ne peut pas choisir la quantité d’électricité qu’on veut ou même quand on en veut. Les centrales « se situent là où une importante dénivellation permet d’obtenir une chute suffisante ». Les désavantages sont que les barrages empêchent l’eau

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de couler librement, que cette énergie dépend de la météo et que l’i installation doit s’adapter à chaque siten’est souvent pas « très conciliable avec l’écosystème. »

en dessous de la capacité de la charge du réseau, il faut une source de puissance complémentaire (ex : Diesel). L’énergie éolienne est plutôt pour les petits réseaux d’habitations. Une société du nom de Vertéole propose des éoliennes designées selon les besoins et envies des clients. Ils proposent des caractéristiques techniques et esthétiques innovantes. Cette éolienne a une forme différente des éoliennes habituelles. Elle se rétracte en cercle et se dévoile lorsqu’elle est utilisée pour laisser place à des pales qui vont ensuite faire leur travail en se mettant à la disposition du vent.

Un exemple d’utilisation de l’énergie hydraulique est le grand hôtel de luxe du nom « Au grand cancun hôtel », qui ouvrira ses portes en 2020. « Le futur Grand Cancun Hotel sera capable de subvenir à ses propres besoins énergétiques grâce à ses stations de production ». Cet hôtel se fournira donc en « énergie positive » ce qui veut dire qu’il produira plus d’énergie que nécessaire. Il utilisera l’énergie hydraulique pour survenir aux besoins de ses clients. (2)

L’énergie solaire

L’énergie éolienne L’énergie éolienne dépend du vent. Le vent fait tourner l’éolienne qui produit de l’électricité. Cette machine est composée en plusieurs parties. Il y a le rotor (qui est la partie tournante de la machine), le mât situé au sommet, le générateur et des plaies. Les plaies permettent de transformer l’énergie cinétique du vent en énergie mécanique, et le générateur transforme l’énergie mécanique en énergie électrique. Ce procédé ne produit pas d’effet de serre. La technologie ne cesse de se perfectionner grâce a cette énergie qui est puissante. Le problème avec cette énergie est que l’énergie fournie n’est jamais la même, cela dépend du vent. Elle est donc variable. Quand l’énergie fournie est

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L’énergie solaire dépend du soleil. Cette énergie permet de fabriquer de l’électricité à partir de panneaux photovoltaïques ou de centrales solaires thermiques. La lumière est captée par les panneaux solaires. Elle ne produit pas d’effet de serre et elle est utilisable partout dans le monde, car il y a du soleil partout. Elle est composé de trois parties : il y a les panneaux solaires, un onduleur et un capteur. Les panneaux solaires récupèrent l’énergie fournie par le soleil et la transforme en énergie électrique. L’achat des matériaux pour produire cette énergie solaire est très coûteux, mais une fois payés, il y a peu de frais d’entretiens et on voit la facture d’électricité diminuer. Cette énergie respecte totalement l’environnement. Elle est inépuisable. L’environnement est respecté lors de la fabrication des panneaus solaires et pendant son fonctionnement. L’énergie solaire est à l’origine de toutes les énergies sur Terre. Les désavantages sont que le recyclage et la fabrication des panneaux sont peu écologiques. La production dépend du soleil et la durée de vie de ces panneaux est de 20 à 30 ans.

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Le Soft Rocker est une chaise longue qui se balance, fabriquée par des étudiants en architecture et du design du Massachussetts Institute of Technologie. Cette chaise est utilisable avec énergie solaire. Elle possède différents capteurs qui permettent de brancher ce qu’on veut tout le long de la journée. (ex : le portable, le mp3…)

des volcans). Cette eau peut être utilisée dans les radiateurs ou les douches. Deuxièmement , on peut chauffer l’eau chaude sous terre. On envoie de l’eau froide sous terre et elle remonte chaude. Cette eau peut ensuite être utilisée dans des turbines pour créer de l’électricité. La géothermie peut fonctionner par tous les temps. L’eau chaude produite est difficilement transportable, elle doit être utilisée dans le lieu où elle se situe. Pour se faire, il faut creuser à côté de sa maison, mais cela ne peut pas être souvent possible car il n’est pas possible de creuser n’importe où. La géothermie est très utilisée en Suisse. L’avantage est qu’on a une énergie constante. Elle est indépendante de la météo. L’installation dure longtemps (40 à 60 ans). Le désavantage est qu’il faut creuser très profond pour avoir une quantité suffisante d’électricité. (1)

Le soleil nous offre 35 fois plus d’énergie que ce que nous consommons. Le pavillon solaire, imaginé par Volvo, permet de recharger les batteries des voitures électriques. Il s’agit d’un abri de voiture qui permet de la recharger. Il y a 252 panneaux photovoltaïques encapsulés dans une membrane tendue sur une structure légère en aluminium. Cette structure peut être repliée en très peu de temps pour être posée ailleurs. Ce pavillon n’est L’énergie de la biomasse malheureusement pas encore commercialisé.

L’énergie géothermique Elle dépend de la chaleur du sous–sol produite par le noyau. Un puit permet de récupérer de la chaleur naturelle pour produire de l’électricité. Cette énergie est illimitée. Le cœur de la planète a un magma extrêmement chaud. La terre produit de la chaleur donc beaucoup d’énergie. La géothermie transforme cette énergie de 2 manières. Premièrement, il y a l’eau qui sort naturellement chaude de la roche (ex : dans les sources thermiques ou

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Cette énergie est produite à partir de la chaleur de la matière organique (comme les animaux, les plantes et les champignons). Le bois est utilisé depuis longtemps pour se réchauffer et cuire des aliments. On peut aussi faire du carburant avec des plantes fermentées. L’énergie biomasse est la source d’énergie la plus ancienne utilisée par l’Homme depuis la Préhistoire. La matière organique est composée de trois parties : le bois, l’énergie ou la biomasse solide ( exemple : le bois, de la paille …) ainsi que le biogaz et les biocarburants. Cette matière organique est brûlée et utilisée pour produire de la chaleur, de l’électricité ou encore du carburant. Les énergies sont tout d’abord transformées en biogaz, puis en électricité dans les centrales nucléaires. On a cependant des désavantages : le rendement est faible, l’installation a une durée de vie limitée (20 à 30 ans). Cette ressource est limitée.

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Les énergies marines Cette énergie dépend de l’eau des fonds marins et de la matière marine. Elle est appelée aussi énergie des océans ou thalasso-énergie. Elle comprend le développement des technologies, la maîtrise et l’exploitation des flux d’énergies naturelles fournies par les mers et les océans. La Terre est recouverte de 70 % de mers et d’océans. Avec les marées, les vagues et les courants marins, cette eau est sans cesse en mouvement. Les hydroliennes permettent de transformer ces énergies marines. Elles ressemblent à des éoliennes mais qui sont sous l’eau. Lorsqu’on a la marée haute, les vannes s’ouvrent, reçoivent l’eau et se remplissent jusqu’à qu’elles soientt pleines. Quand la mer redescend, l’eau du réservoir s’écoule en activant les turbines qui vont produire de l’électricité. Il y a cependant des désavantages, car il y a un impact sur la faune et la flore sous-marine. Aussi, ses installations Par exemple, dans les cheminées, quand on utilise sont coûteuses. La technique est encore expérile « chauffage à bois », il est possible de chauffer mentale et la durée de vie de ses installations est sa maison entière seulement avec du bois. Il faut encore méconnue. que le bois soit sec et qu’il soit bien combustible. Si ce n’est pas le cas, ce mode de chauffage peut Il existe donc de nombreuses énergies repolluer. nouvables et propres qui sont pourtant enCertains designers s’amusent aussi à donner un core méconnues. Nous devons utiliser ces aspect spécial aux cheminées. La cheminée est un énergies de plus en plus en vue de protéger objet du quotidien dont beaucoup de personnes se notre environnement. préoccupent. Il est donc indispensable de donner un aspect plus contemporain a cette objet. Cette cheminée à bois, de JC Bordeler, un créateur français, est faîte en métal et en verre avec comme le but de mettre en valeur le feu avec élégance et sobriété.

Bibli/sitographie : Explorateur-énergie.com (1)edf.com http://blog.environnemental.info/2007/06/eco-designla-corona-solar-light/ http://www.mtaterre.fr/dossier-mois/archives/ chap/845/Comment-exploiter-l-energie-de-la-biomasse MaTerre.fr energie-renouvelable.com lenergieenquestions.fr lenergieenquestions.fr (2)http://www.marcelgreen.com/article/A-Cancun-un-hotel-associe-luxe-et-architecture-durable-3493

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L’ANTHROPOCÈNE par Sean Mc loughlin

Tomás Saraceno, Museo Aero Solar

L’humanité joue désormais un rôle dans l’évolution biologique de la Terre. L’ampleur de son empreinte ne cesse d’augmenter, et ce de manière exponentielle, depuis le XIXème siècle, c’est-àdire le début de l’âge industriel. Les géologiques appellent cette nouvelle ère « l’anthropocène », du grec ancien « anthrôpos » (être humain) et « kainos » (récent), terme créé par Paul Crutzen, météorologue et chimiste ; bien qu’officiellement, son existence est encore débattue. Faisant suite à l’Holocène, période postglacière de réchauffement depuis dix à douze mille ans, l’Anthropocène marque le début de la modification de la biodiversité et de la géologie terrestre par l’activité humaine. Elle pourrait être prochainement adoptée par la communauté scientifique lors du prochain congrès international de géologie, qui prendra place en 2016, au Cap (Afrique du Sud), bien qu’elle soit dorénavant considérée comme une évidence dans le débat public : le nombre d’ouvrages philosophiques et scientifiques en faisant mention ne cesse de croître, et ce de manière exponentielle.

Museo Aero Solar est un musée vivant, ainsi qu’une sculpture solaire. Réalisé entièrement avec des sacs platisque réutilisés, sans cesse grandissant (des sections sont ajoutées continuellement) lors de son voyage au tour du monde et à chaque exhibition (la structure se forme dans les airs), cette œuvre-musée témoigne de la volonté d’un changement, d’une redéfinition des systèmes établis, pour s’ancrer dans l’ère moderne (en l’occurence l’anthropocène) et prendre une longueur d’avance sur le futur. Elle soutient une conception différente de l’espace, qu’elle s’approprie comme anomalie assumée sans laisser d’empreinte : c’est l’image de l’homme résolument décidé à ancrer une empreinte spirituelle tout en supprimant son empreinte écologique.

La struture est aérosolaire car elle flotte grâce à l’air chaud à l’intérieur, qui occupe la totalité de l’espace, et devient par conséquent moins dense que l’air, ce qui génère sa montée. L’enveloppe qui recouvre la structure absorbe donc la chaleur et chauffe l’intérieur ; il n’y donc pas besoin d’utiliser de l’hélium, de l’hydrogène, des panneaux soCette nouvelle ère apporte donc de nombreuses laires ou des batteries, et rien excepté le soleil ne réponses quant à l’évolution de la biosphère ter- provoque de chaleur. restre, mais ces réponses sont presques anecdotiques, parmi l’avalanche de questions qu’elle Cependant, exploiter le réchauffement planétaire ne résolvera pas tous les dérèglements climaouvre. tiques qu’il engendre. Les nombreuses questions amenées par l’anthropocène permettent d’imaginer de nouvelles façons La concentration de gaz à effet de serre dans l’atmosphère provient notamment de la production de vivre, en harmonie avec l’environnement. croissante des industries, due au capitalisme : les entreprises et les états sont en constante compétitivité, et la surconsommation de ressources fossiles polluantes, demeure le moyen le plus rapide pour se développer. La Chine en est l’exemple : elle s’est développée à une vitesse folle grâce à la production intensive de ses industries. Elle est aussi devenue le pays le plus pollueur au monde, depuis 2006. C’est pourquoi les pays ne réussissent pas à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre : la compétitivité internationale est un enjeu beaucoup plus décisif à court terme pour un pays que son rôle dans la pollution atmosphérique. La nature, perdant le droit de se gouverner, se voit façonnée par l’homme, qui contrôle sa destinée. Cependant, les prédictions annoncées par la communauté scientifique semblent catastrophiques,

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voire apocalyptiques ; de plus aucun état ne suit les objectifs de réduction d’émission de gaz à effet de serre, préférant une faible croissance assurée marquée d’un endettement ecologique. Des tentatives pour réduire l’empreinte écologique de l’homme sur la Terre sont soutenues par les organisations internationales, comme la COP, cependant les efforts des états sont insuffisants, il s’avèrerait donc que le futur sera tumultueux pour la planète entière. Pourtant, Crutzen (créateur du terme anthropocène) nous invite à refuser tout fatalisme. En effet, bien qu’il soutient l’idée du bouleversement climatique, il envisage lui une appropiation de ce changement. Par exemple, larguer un million de tonnes de soufre ou de sulfure d’hydrogène dans la stratosphère à l’aide de ballons lancés depuis les tropiques. La manipulation du climat, d’après lui, ne doit être un sujet tabou. Crutzen, par ses idées folles en apparence, cherche et propose des moyens pour modifier manuellement le climat. Sa vision presque optimiste lui offre un vaste champ de possibilités. Pourtant, jouer au dieu et tenter de changer les règles semble ironiquement être une des solutions les plus fiables : George H. Bush, au sommet de la Terre de Rio, avait déclaré «Le mode de vie américain n’est pas négociable». En occident, il est donc difficilement envisageable d’atténuer son mode de consommation, tant nous y sommes attachés, c’est pourquoi changer le climat est la décision des gouvernements, et non changer le système.

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New Nile Co. : The Red Sea Project En Egypte, par exemple, la manifestation du changement des paysages et du relief local témoigne de l’agrandissement des terres arables ; seulement cette expansion provoque aussi une perturbation des strates souterraines : la croissance de l’irrigation épuise fortement les aquifères et les nappes phréatiques. En conséquence, la hauteur du delta du Nil ne cesse de baisser, à raison d’un centimètre par an. La montée des eaux ne résoudra rien ; elle ne rendrait que ce développement plus hasardeux. Afin d’anticiper les risques, des idées plus ou moins futuristiques ont émergé de toutes parts : le concept d’une agriculture à l’eau de mer respectueuse de l’environnement serait une possibilité. New Nile Co., qui contribue à l’aménagement d’es-

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paces modernes adaptés aux enjeux que posent l’épuisement des ressources planétaires, construit des paysages pour accueillir l’eau de mer près des côtes désertiques afin d’irriguer les cultures de sel, de poisson et de fruits de mer. Cette entreprise créé aussi des plantations d’algues, qui servent à la création de biocarburant et de nourriture pour bétail. Ce projet, établi vers El Gouna (en Egypte, face à la mer rouge), produirait alors suffisament de biomasse pour compenser le manque d’énergie que le sol fournira dans les prochaines années.

problables, comme la manipulation directe du climat, semblent avoir des répercussions inconnues et dangereuses. Mais il faut néanmoins s’adapter et se préparer au futur, pour mieux y faire face.

Des solutions face aux changements climatiques émergent donc, cependant elles nécessitent une ampleur et un aménagement important ; de plus elles ne résolvent pas entièrement le problème du dérèglement climatique et les conséquences qu’elles pourraient entrainer sont encore inconnues. Ces mêmes conséquences suscitent peur et questionnements, que des artistes explorent à travers leurs oeuvres. Isaac Cordal, waiting for climate change Fermes verticales : Sky Greens

Le travail d’Isaac Cordal sur le déreglement climatique traduit nettement l’insécurité due aux bouleversement prévu. Les personnages, submergés, semblent perdus dans un monde inconnu, sans aucune trace de leur empreinte. L’ambition démesurée des hommes leur a été fatale ; la nature a repris ses droits sur la planète. Le monde n’est qu’océan, effacé de toute trace qui aurait pu témoigner de l’activité humaine. On peut ainsi définir cette oeuvre comme anticipative des conséquences de l’anthropocène, car actuellement, le changement est trop difficile à mettre en place (les sociétés ne sont pas prêtes et ne veulent pas l’être) et les solutions les plus

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Au Singapour, la densité de la population constitue, comme les principales métropoles mondiales, une très forte demande en terme d’énergie et de consommation de produits. Seulement, la production locale de légumes ne constitue que 7% de la consommation locale, et le manque de place empêche la création de champs suffisament grands : la demande est donc plus forte que l’offre et il devient nécessaire d’utiliser les moyens de transports pour importer de la nourriture ; contribuant à la pollution. Pourtant, des initiatives existent et se développent : Jack Ng est à l’origine de la ferme Sky Greens, qui a elle seule résoud les difficultés que posent le contexte local. La ferme Sky Greens utilise l’énergie hydraulique, à faible émission de CO2, pour alimenter son système de rotation qui permet à toutes les plantes de recevoir la lumière du soleil, abondante au sud-est de l’Asie. Le prix de cette énergie est très bas, car la consommation d’eau est faible, et permet à elle seule d’alimenter le mécanisme de la ferme et d’arroser les plantes ; l’eau est continuellement recyclée et réutilisée. Les déchets organiques sont compostés et servent en tant qu’engrais biologiques. Jack Ng prouve qu’il existe des solutions concrètes,

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grâce au design, avec une ferme verticale fonctionnant avec une énergie renouvelable économisant espace et prix ; avec un rejet de CO2 négligeable. Son efficacité et son économie de moyens lui ont valu une reconnaissance mondiale, et ouvre des nouvelles façons de répondre à ces problèmes.

crise et de la catastrophe, «Dear Climate» reprend le familier et l’ordinaire ; contrairement au désespoir et à l’héroisme, il s’incline sur le jeux et la légèreté. Pourtant, il porte sur notre futur direct, prévu comme sombre et difficilite. Son aspect ironique vient donc adoucir cette vision sombre de notre L’anthropocène nous concernant tous, d’autres avenir pour passer un message de prévention de formes d’avertissement ont pu voir le jour, de ma- manière efficace. nière plus ou moins directe. Dear Climate relève alors plus d’un coup de main conceptuel que d’un changement de paradigme : le projet ne cherche pas à nous faire peur, mais à nous faire réfléchir ; et ce de manière crédible et accessible. Le design permet donc, sous ses nombreuses formes, de répondre ou de témoigner aux enjeux amenés par l’anthropocène. Parce que ces questions concernent l’humanité entière, les réactions et les créations engendrées se présentent sous de nombreuses formes : projet architecturaux, d’aménagement, installations, graphisme... L’anthropocène semble donc devenir un sujet qui s’approprie les différents secteurs et domaines humains : politique, écologique, économie, philosophie, art et sciences. Il est alors essentiel de continuer à réfléchir à la question, étant donné que les perturbations climatiques s’impliqueront de plus en plus la vie de tous les jours. Adapter ses outils et son mode de vie à son environnement constitue la meilleure réponse au renversement produit par l’activité industrielle incontrôlable.

Bibli/sitographie : (1) Tomás Saraceno - Museo Aero Solar

Dear Climate Ce projet se présente sous de nombreuses formes : posters, podcasts, site internet, et installations. Ses médiums sont les images et le texte, parlé ou écrit, ainsi que le son. Il est diffusé par l’intermédiaire des cinémas, des murs, des galleries ; il exploite toutes les formes et les supports possibles, est reste définitivement inachevé : il est fait pour être partagé, pour faire passer le message que ses auteur cherchent à nous transmettre. Avec son propre ton et sa propre esthétique, Dear Climate alimente notre imagination et s’oppose aux avertissements habituels : à la place de la

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(2) Dear Climate - Chaudhuri, Ertl, Kellhammer & Zurkow

(3) Anthropocène : quand l’humain change d’ère philosophie magazine n94 (4) Le monde diplomatique - n°740 (5) Davis Turpin - Art in the Anthropocene (6) Isaac Cordal - Waiting for climat change (7) Jack Ng - Sky Greens Vertical Farm

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LE RÉEMPLOI par Emilie Vannier

Aujourd’hui, rien ne nous pousse à réutiliser nos objets usagés : les phénomènes de mode, d’obsolescence programmée et le coût des réparations nous amènent à jeter puis à racheter des objets neufs. L’économie linéaire, qui consiste à extraire des matières premières, à les transformer puis à les jeter épuise les ressources naturelles de notre planète, et pollue nos océans et notre atmosphère : en effet, le secteur des déchets en France représentait 3% des émissions de gaz à effet de serre en 2012, soit l’équivalent de plus de 2 millions de voitures !

fois un acte social, car cela créer des emplois et permet à certains foyers à faibles revenus d’acheter à petit prix, un acte environnemental, car cela contribue à réduire nos déchets et donc nos émissions de CO2, et enfin un acte économique, car cela diminue le coût du traitement des déchets. Enfin, en réemployant, les objets retrouvent un cycle naturel : « rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme » [1]. Ils existent de nombreuses façons de réutiliser nos objets ; on distinguera ainsi 3 catégories de réemploi : la réparation, l’upcycling et l’utilisation de déchets, ou matériaux considérés pauvres, dans les domaines artistiques. La réparation des objets

Aujourd’hui, de nombreuses personnes dénoncent ce gaspillage. En 2015 et à l’occasion de la COP21, Nicolas Hulot nous mettait en garde contre l’économie actuelle non respectueuse de la nature, dans son plaidoyer Osons. Chris Jordan, artiste américain, a réalisé une série de photos de nos décharges entre 2003 et 2005, qu’il a baptisé Intolerable Beauty : portraits of American Mass Consumption (Intolérable Beauté : portraits de la consommation de masse Américaine). La question que le réemploi pose est : ces objets, considérés comme des déchets, n’auraient-ils pas des qualités exploitables dans le domaine du design ? Le réemploi ou recyclage d’objet, est une solution au gaspillage et au débordement de nos décharges, car l’on peut donner une nouvelle vie à un objet, sans que celui-ci nécessite forcément une grande transformation. En effet, des objets inutiles ou qui ne plaisent plus à certains peuvent faire le bonheur des autres. De nombreuses structures sont maintenant mises en place pour vendre ou donner ces objets inutilisés : vide-grenier, site internet, association... De nos jours, ces objets ne devraient plus être vus comme des déchets mais comme des potentielles sources de création, de revenus et d’échange. Ainsi réutiliser, c’est à la

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Le travail du designer est dans ce cas, de trouver un moyen de réhabiliter l’objet, de le rendre utile, sans forcément qu’il conserve sa fonction initiale, et dans le même temps de lui ajouter une valeur. La greffe est un moyen original de remédier à ce problème. C’est un terme médical qui peut être appliqué dans le domaine artistique consistant à intégrer un élément nouveau dans un lieu ou sur un objet. L’élément greffé est alors différent de l’objet de base par sa nature, sa forme, sa fonction, sa matière, et l’objet créé est unique. Le collectif 5.5 designer a mis en place en 2004 le projet Réanim. Un meuble cassé (chaise, table, commode...) est récupéré puis « soigné » grâce à une greffe proposant des caractéristiques contrastant fortement avec cet objet. Les meubles récupérés étant souvent en bois, la greffe proposée est en plastique vert, ce qui peut rappeler le contraste entre la peau humaine et une prothèse mécanique. Ces greffes sont proposées à la vente et peuvent s’adapter à n’importe quel objet. Celui-ci conserve donc ici sa fonction mais une valeur lui est ajoutée, par le travail autour de l’usure, la faiblesse et l’altération : il prend une dimension sensible.

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L’Upcycling

Les conteneurs sont des éléments de transport importants dans notre monde actuel. Une pratique commence à se répandre dans les quartiers étudiants : l’utilisation d’anciens conteneurs pour réaliser des appartements. Leur taille standard permet en effet de facilement les assembler, et donc de construire facilement et à moindre coût des maisons et immeubles. Ces conteneurs sont donc d’abord rendus habitables par la pose des fenêtres, la peinture, les cloisons, l’isolation... puis sont empilés. Ces étonnants logements évoquent un jeu de construction, coloré, ludique et vivant. Ce point positif au niveau de l’esthétique, même si le conteneur continue à nous rappeler une certaine industrialisation, est rejoint et appuyé par le faible coût de l’appartement et son aspect écologique dû au recyclage du conteneur, pour créer des quartiers attrayants.

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L’upcycling, soit le « recyclage vers le haut », est l’art de donner une seconde vie aux objets. Le designer s’approprie l’objet en le modifiant pour le rendre original et utile : l’objet est ainsi détourné de son usage habituel pour se voir attribuer une nouvelle fonction. On utilise donc peu de ressources pour créer un nouvel objet, et on minimise son impact sur l’environnement dès sa conception. De nombreuses sociétés et artistes travaillent autour de la notion d’upcycling, qui permet d’avoir un budget matériau très limité puisque les objets sont récupérés. Banquette Chair est une création des frères Campanas. Les peluches, matériaux de récupération, constituent l’assise du fauteuil, en étant arrangés sans ordre apparent. Cet ensemble semble toujours être sur le point de s’écrouler, et ne donne pas l’impression que l’on puisse s’y asseoir. Ici, ce sont donc plusieurs objets d’un même thème, la peluche, qui créer un nouvel ensemble. Le déchet perd de son individualité pour devenir partie d’une œuvre beaucoup plus grande et de fonction totalement différente.

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et des assises en cuir pour un résultat plus élégant... Le caddie change totalement de fonction et est une alternative intéressante pour limiter les pertes de matières. Design et réemploi

La société Réversible utilise des bâches publicitaires usagées pour créer des sacs originaux et uniques. La plastique du déchet est ainsi directement mise en avant et exploitée, simplement par découpage et couture. Quelques chiffres pour se rendre compte du succès du concept : déjà plus de 500 tonnes de bâches ont été transformées en plus de 100 000 sacs. Enfin, la société Kart by Degueldre utilise des caddies de supermarché, objets impersonnels à l’espérance de vie d’un dizaine d’années, pour créer des chaises et fauteuils confortables. Ici, l’objet doit bien sur être travaillé et remodelé pour devenir un mobilier acceptable : découpe du métal, ajout de coussins, d’accoudoirs... Au final, les assises sont destinées à un public assez vaste. Par exemple, on va trouver des chaises de petites tailles aux couleurs pastelles pour les enfants,

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La lutte contre le réchauffement climatique est devenue un enjeu important de l’industrie du design. Les designers l’ont bien compris et intègrent de plus en plus le principe de développement durable au cœur des processus de création. Le matériau de travail devient une contrainte du design de réemploi, car il doit prendre en compte le respect de l’environnement. Ainsi, dans le cas du design de réemploi, il y a certains objets que l’on ne peut pas facilement trouver dans nos poubelles, ce qui peut limiter la création. Cependant, on trouve le recyclage de matériaux comme alternative au réemploi, car dans ce cas le designer peut remodeler son matériau de la façon qu’il souhaite, en conservant certains atouts écologiques. Aussi, si le déchet a des qualités esthétiques exploitables, abîmé ou pas, il est avant tout un matériau économique. Il s’inscrit dans le principe d’économie circulaire, plus sain pour l’environnement, vers lequel nous devons tendre, en opposition au capitalisme. Le réemploi est encore trop peu utilisé dans les grandes entreprises, car la logique de la société actuelle veut que nous achetions du neuf. Nous devons donc changer nos habitudes, et intégrer le fait que notre planète ne possède pas des ressources illimitées.

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poser... il existe de nombreuses façons de valoriser nos déchets. Le meilleur moyen d’éviter le gaspillage reste encore de le prévenir : allonger la durée de vie des produits, prévoir leur recyclage, trier... Cependant il ne faut pas négliger l’usage que l’on peut encore potentiellement faire d’un objet inutilisé. Il faut réfléchir avant de jeter un objet, car il peut souvent encore être utile. [1] Antoine Lavoisier

L’esthétique du déchet Recycler est maintenant devenu un phénomène à la mode que de nombreux artistes exploitent : l’objet destiné à la poubelle n’est plus un déchet, mais une potentielle source de création, par son altération et l’histoire qu’il transmet. Une certaine poésie se dégage ainsi des œuvres créées. Dadave est un artiste qui récupère des composants d’objets informatiques pour en faire des tableaux et sculptures. Jouant sur les couleurs, formes et textures des matériaux récoltés, il cherche, dans ses oeuvres, à questionner notre rapport à certains objets quotidiens en les détachant de leur utilité et en leur donnant une certaine sensibilité et esthétique. Ainsi, dans la composition ci-dessus, il souligne le caractère coloré et vif des composants informatiques, qu’on ne remarque pas en temps normal car ces composants sont hors de notre vision, souvent cachés dans des boitiers. Stuart Haygart a récupéré des objets rejetés par la mer sur une plage anglaise pendant plusieurs mois. Son Tide Chandelier est un lustre sphérique composé de tous ces objets, suspendus par des fils. L’artiste a voulu que son œuvre soit « une manifestation de la manufacture moderne » et « une affiche négative de nos déchets gaspillés négligemment et jetés dans la mer ». Pour lui, toutes les interprétations sont possibles. Le réemploi s’inscrit ici dans une idée de collection, exposée sous une forme originale, impressionnante et choquante par l’accumulation et la multitude d’objets, la sphère pouvant aussi évoquer une planète. Upcycler, réparer, réhabiliter, recom-

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Bibli/sitographie : (1) www.laboiteverte.fr (2) design-recyclers.net (3) www.lequitable.fr (4) www.sivom-mulhouse.fr (5) www.smd3.fr (6) www.reduisonsnosdechets.fr (7) www.chrisjordan.com (8) www.5-5designstudio.com (9) www.kartbydegueldre.com (10) www.reversible.fr (11) www.dadave.fr

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LE TRI ET LE TRAITEMENT DES DECHETS par Dorine Meillerais

LE TRI Une famille de 4 personnes produit près de 1,5 tonne de déchets par an en moyenne. C’est beaucoup trop. Nos poubelles débordent. Ils sont polluants, on trouve toujours des déchets dans tous les lieux, les grandes villes principalement. Il faudrait donc les réduire ou les exploiter. Ils ont simplement besoin d’être gérés. Ils nécessitent une attention particulière et doivent être triés. Le tri est un geste du quotidien qui permet de préserver les ressources naturelles, limiter les émissions de CO2 ainsi qu’économiser l’énergie, beaucoup de raisons qui permettent de bien agir pour la planète. Ce tri a sans doute commencé grâce à l’invention de la poubelle par Eugène Poubelle, en 1884. Il avait déjà pensé à la collecte sélective. Dès lors, il fallait 3 boîtes à déchets pour les papiers et les chiffons, pour le verre, la faïence et les coquilles d’huîtres ainsi que les déchets putrescibles ou organiques, c’est-à-dire qui sont dégradables. L’obligation pourtant présente, le règlement n’est pas vraiment respecté. C’est en 1974 qu’est réellement mis en place le tri et qu’il sera de plus en plus adopté.

locales et donc pour les consommateurs. Alors, le tri demande un apprentissage puisqu’il n’est pas un geste réflexe. C’est pour cela qu’existent les ambassadeurs du tri qui doivent informer et motiver les habitants au tri. On peut aussi citer les actions autour de la jeunesse, souvent lors des camps de vacances où les jeunes sont initiés au tri de façon ludique aux jeux de collecte sélective, avec d’autres activités comme le nettoyage de lacs, rivières, plages… D’autres événements sont mis en place, tel que le « Tri Truck ».

Ce concept, à Lyon, permet lui aussi d’apprendre à tout le monde le tri sélectif. Le camion peut se déplacer sur les lieux publics et ainsi interpeller n’importe qui. Il propose un jeu afin de trier correctement et de faire savoir ce que deviennent les déchets une fois qu’ils sont triés. De plus, afin d’informer et aider les habitants sur le tri, des affiches sont présentes. Ce concept a été conçu afin d’améliorer le tri. Il a ainsi été fixé l’objectif d’obtenir 10 kg de plus de déchets triés et recyclés par habitant d’ici 2017 ainsi que de faire baisser le taux d’erreur de tri de 30% à 20%.

Pour permettre de trier plus facilement, il existe quatre types de poubelles en France. Le verre est mis dans la poubelle verte. Les plastiques, cartons, canettes, conserves sont mis dans la poubelle jaune. Les papiers, journaux, annuaires et prospectus sont jetés dans la bleue. La poubelle ordinaire sert à mettre le reste des déchets qui ne La Barcode Trashcan est une poubelle de tri sélecvont pas dans les autres compartiments. tif inventée par le designer coréen Woo Seok Park. Bien qu’il y ait des codes couleurs, les habitants se trompent souvent. Et si le tri n’est pas bien fait, le centre de tri perd du temps et doit de nouveau trier, ce qui peut dégrader les déchets recyclables. Souvent, les poubelles qui ne sont pas triées correctement ne sont pas acceptées au centre de tri. Il y aussi parfois certaines communes qui ne prennent pas en charge la poubelle et la laissent devant la maison avec une explication. Aussi, le fait d’imbriquer les emballages les uns dans les autres gêne énormément le travail en centre de tri puisqu’ils doivent être séparés par matériaux pour être recyclés. Il faut donc les mettre en vrac. Les erreurs de tri coûtent cher pour les collectivités

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Le tri sélectif est facilité grâce à cette poubelle qui nous permet de savoir rapidement dans quel compartiment jeter chaque déchet grâce à des pictogrammes. Chaque déchet est ainsi bien séparé en pensant à son futur recyclage. De plus, il y a un scanner sur chaque poubelle afin de passer le code barre de l’article que l’on jette. Ainsi le compartiment adapté s’ouvre.

ce que l’on trouve forcément dans toutes les régions habitées. Ils se sont penchés sur le fait qu’il n’y a pas ou quasiment pas de magasins de jouets dans les pays très pauvres. Flex a alors créé le concept qui permet de transformer les bouteilles usagées en jouets éducatifs. Sur cette photo cidessous, les bouteilles peuvent créer un camion. Les roues sont représentées par les couvercles de bouteilles. Des prototypes ont déjà été testés au Dans le même concept, le designer italien Gianlu- Malawi. ca Soldi a créé la poubelle OVETTO, une poubelle à tri sélectif. Un seul objet pour 3 poubelles. Chaque compartiment dispose d’un petit hublot qui permet d’insérer les petits déchets, ainsi qu’une porte qui se bascule afin de faciliter l’extraction du sac et insérer les objets plus volumineux. Les mauvaises odeurs sont retenues à l’intérieur de la poubelle grâce au système de fermeture du hublot qui s’encastre dans la coquille. Au centre, en haut on trouve un compacteur de bouteille en plastique et cannettes pour réduire l’encombrement, et pouvoir ramasser le maximum de bouteilles. LE TRAITEMENT DES DECHETS Après avoir été trié, les déchets ont différents futurs, chacun ne va pas au même endroit. Le recyclage Le ruban de Möbius est le logo universel depuis 1970 des matériaux recyclables. Il est souvent confondu avec le Point Vert qui signifie que l’entreprise qui met en vente ce produit participe financièrement à la collecte, au tri et au recyclage des emballages.

Pour améliorer le tri en France et dans le Monde, il faudrait créer plus de catégories, comme en Belgique où il existe des catégories plus spécifiques tels que les CDs usagers, les pots de fleurs en plastiques.

Le recyclage est un procédé de traitement des déchets. Il a pour objectif de récupérer des déchets et de lui donner une seconde vie, de nouveaux objets sont alors fabriqués. Ce concept à grande échelle en France date des années 1970. Il permet de réduire les pollutions, d’économiser les ressources naturelles et d’éviter l’incinération et la mise en décharge. Alors que l’Allemagne atteint les 100% de recyclage, en France, il n’y a pas assez de recyclage, car c’est un procédé onéreux. Seulement 20% des plastiques sont recyclés, un verre sur 10 est recyclé.

Afin que les déchets soient utiles, l’organisation à but non lucratif IDEO a décidé de les réutiliser pour en créer des jouets d’enfants aux plus défavorisés de la planète. Pour l’organisation, le design sert à lutter contre la pauvreté dans le monde. IDEO a d’ailleurs créé un concours, auquel a participé l’entreprise néerlandaise FLEX. Ils se sont dit Par exemple, les bouteilles plastiques peuvent être que les bouteilles en plastiques et emballages sont recyclées en textile « polaire » : après tri sélectif

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et collecte, la matière plastique est récupérée et utilisée dans la production de ce textile. Avec le PET (polyéthylène téréphtalate) contenu dans 25 bouteilles plastiques, on peut fabriquer un pull en polaire. Recycler, c’est économiser car par exemple, recycler du papier permet d’économiser du bois. Avec le plastique, on économise le pétrole et en recyclant l’acier, on économise du fer. L’association Api’Up transforme les déchets. Apparue en 2012, elle pratique l’Upcycling (procédé qui transforme des objets délaissés en produit neufs). Elle récupère et détourne des matériaux délaissés en bois massifs, pour en faire du mobilier. Leurs meubles (bureau, table, porte manteau, tabouret... ) sont dits alors 100% responsables, solidaires et éco-conçues !

clables. L’incinération est donc une alternative. Plus d’un tiers des déchets en France sont incinérés. L’incinération est une technique qui permet de réduire en cendres, de brûler les déchets. Elle s’est développée à partir des années 1960, en agglomération urbaine. Elle consiste à réduire le volume et la masse de déchets. La réduction n’est pourtant qu’apparente, comme le dit Lavoisier (« Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme »), car les déchets se transforme en fumées (6000 m3 par tonne de déchets brûlés), en mâchefers (ensuite utilisé dans les travaux publics pour les terrassements par exemple) ainsi qu’en cendres et REFIOM (résidus d’épuration des fumées d’incinération d’ordures ménagères). L’incinération est le moyen de produire de l’énergie à partir des déchets. La combustion des déchets incinérés génèrent de l’électricité qui est alors vendue à EDF et de la vapeur, utilisée pour les chauffages urbains. Par contre, les incinérateurs français rejettent beaucoup de CO2, c’est l’équivalent en CO2 à 2,3 millions de voitures. L’incinérateur d’Issy-les-Moulineaux, en France a trouvé un avantage à l’incinération puisqu’il permet de chauffer 5000 logements.

Cet incinérateur créé il y a deux ans par BurnCage est de jardin ce qui est pratique pour le faire soi-même plutôt que d’envoyer les déchets dans les incinérateurs usines.

L’an dernier, l’association a récupéré 66 tonnes de déchets qui deviennent pour eux des ressources. Elle récupère du bois principalement, qui provient des invendues des recycleries, des palettes ou des vieux bureaux grâce à un partenariat avec Valdelia, un éco-organisme. Ils peuvent aussi récupérer du métal, venant de mobilier usagé, et du tissu sorti des chutes de production.

L’enfouissement L’enfouissement est le stockage des déchets. Il est utilisé dans de cas très rares, en dernier recours car les déchets ne peuvent pas être valorisés pour des raisons économiques ou techniques mais aussi car certaines zones ne sont pas équipés de centre de valorisation énergétique. Les déchets stockés sont alors nommés ultimes, ce sont par exemple les résidus de l’épuration des fumées d’incinérations ou encore ce qui n’a pas été accepté en déchetterie.

Incinération

70 % de nos déchets sont combustibles (papiers, cartons, déchets putrescibles, textiles, plastiques…). Certains déchets ne sont pas recy-

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La méthanisation

grais ou avant labour pour améliorer le taux de matière organique dans le sol et la biodiversité. Le compostage concerne les déchets de jardin (fleurs fanées, plantes du potager, les feuilles), les déchets de cuisine (épluchures, restes de légumes, restes de fruits, coquilles d’œufs…) et les autres déchets (sciures non traitées, essuie-tout...)

La méthanisation permet de valoriser les déchets organiques en absence d’oxygène. Grâce à des réactions biologiques, la méthanisation permet de réduire la charge de pollution des déchets. Les déchets méthanisés peuvent être les refus du centre de tri, les déchets mélangés non recyclables jetés dans la poubelle vertes, les déchets organiques, les boues des stations d’épuration... Pendant 15 jours, la matière organique est mise entre 50° et 60°. Par des bactéries, la matière organique est alors transformée en digestat et biogaz, énergie renouvelable qui est un mélange de CO2 et de méthane. Le biogaz peut ainsi produire de la chaleur, de l’électricité et du biocarburant. Le digestat, lui, est utilisé en compost. Il permet d’utiliser moins d’engrais minéraux. Le collectif Contre Le Bio Gaz a crée une affiche contre la biométhanisation car les riverains de Neuville-Saint-Armand s’opposent à l’implantation de ce site à proximité des habitations, des écoles, des infrastructures.

A Nantes, grâce à l’association Compostri, des composteurs collectifs ont été installés. Les habitants y mettent leurs déchets organiques seulement s’ils le veulent, l’avantage étant qu’il n’y a quasiment pas besoin de bouger de chez soi et donc qu’on ne pollue par l’air en utilisant un quelconque transport. De plus, c’est un moyen de rencontrer les voisins et de ne pas dépenser en achetant soi-même un composteur. Par contre, ils ne sont ouverts qu’une ou deux fois par semaine, signifiant que les déchets doivent être gardés chez soi pendant quelques jours.

Ce composteur designé par François Hurtaud traite les déchets organiques en énergie électrique. Chaque partie a une fonction différente. Il peut facilement se mettre dans une maison et prétendre être un simple objet de décoration.

Bibli/sitographie : http://ecologiesurleweb.free.fr/infos5-ou_vont_les_dechets.html

Le compostage

https://fr.wikipedia.org/wiki/Recyclage

Un tier de nos poubelles est composé de déchets organiques. Le compostage s’effectue en amassant un tas de déchets organiques afin qu’ils se décomposent (en présence d’oxygène et d’humidité). Il est lui donc aussi un processus de valorisation de déchets organiques. Il permet de produire du compost, un fertilisant qui est proche du terreau, avec des composés humides. Il peut ainsi être utilisé comme en-

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http://www.syctom-paris.fr/edi/traiter/tri/index.html http://mag.plantes-et-jardins.com/ http://www.marcoussis.fr/agenda21/wp-content/ uploads/2010/01/guide_compostage.pdf http://www.planete-energies.com/fr/medias/decryptages/l-incineration-le-pouvoir-calorifique-des-ordures http://www.smedar.fr http://www.ecoemballages.fr http://apiup40.wix.com/design-solidaire#!home/cczw

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LA DEFORESTATION par Salomé Legrand

et de combustion qui entretiennent la circulation na « Il faut toujours se rappeler ces points : turelle du carbone entre la forêt et l’atmosphère » quelle est la nature du tout et quelle est la mienne ; [2]. En d’autres termes, elle recycle le carbone. quel rapport lie celle-ci à celle-là ; quelle partie de l’univers je suis et quel il est ; et personne ne Les forêts sont donc les poumons de notre planète, t’empêche de toujours agir et parler conséquem- « elles filtrent l’eau et protègent les récifs coralment à la nature, dont tu fais partie. » [1] liens, trois quart de l’eau accessible proviennent de bassins versant forestiers » [3]. La Terre est la magnifique place que l’on appelle notre maison. C’est notre devoir de traiElles réduisent également les maladies infecter la nature avec amour et respect, garder sa tieuses provoquées par les insectes et les anibeauté, sa grandeur, sa pureté autant qu’on le maux. Elles sont également indispensables à la peut. qualité des sols, qui détériorés provoquent la désertification. Les forêts émettent une protection Rôle des forêts contre les pluies violentes, elles forment une barSelon le WRI (World Resources Institute), 80% rière contre les tsunamis, les cyclones ou encore de la couverture forestière mondiale originel a les ouragans. été abattue ou dégradée, avec des conséquences irréversibles. La déforestation touche surtout les Causes forêts tropicales, « primaires ». En effet, une L’expansion agricole est la principale cause de forêt de la taille d’un terrain de foot est déraciné déboisement dans le monde : les plantations de toutes les secondes dans le monde. Pourtant, palmiers à huile, le développement des cultures c’est l’un des écosystèmes les plus importants de pour l’élevage industriel, l’exploitation minière de la planète. métaux et de minéraux précieux, l’extraction du pétrole et du gaz à cause des forages, l’exploitaElles rendent des services cruciaux en atténuant tion illégale du bois, les cannes à sucre qui sont le dérèglement du climat car elles sont sources de utilisées pour produire du bioéthanol, la culture du nourriture, de refuges, de combustibles, de vête- soja qui sert principalement à nourrir notre bétail ments et de médicaments. En effet elles abritent est aussi responsable de la déforestation. une grande biodiversité et jouent un rôle prépondérant dans la fixation du CO2 que nous émettons Les petits agriculteurs pauvres et itinérants démassivement et qui perturbe dangereusement frichent et brûlent également la forêt pour de penotre climat. tites parcelles de terre. L’huile de palme est une huile bon marché et se retrouve dans la moitié de Les villes dépendent également des forêts, elles nos produits alimentaires et de nos cosmétiques. ont besoin de toutes les ressources qu’elles offrent pour survivre. L’Europe, et surtout la France, a une forte responsabilité dans cette dégradation. La régulation cliLes forêts offrent « un processus de photosynthèse, matique est menacée par la trop grande pression de respiration, de transpiration, de décomposition exercée par l’activité humaine.

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vasement des cours d’eau donc cela réduit l’accès L’homme manque d’expérience, n’est pas à à l’eau potable à la fois en qualité et en quantité. l’écoute de la nature, ne la comprend pas et croit La déforestation rend stériles les sols en supprimant les couches de terre donc elle amène la dépouvoir faire n’importe quoi avec celle-ci. C’est pour cela que la déforestation est devenue sertification des lieux abandonnés aux intempéries. La déforestation bouleverse donc fortement massive. nos paysages.

Conséquences

La perte de biodiversité est la principale conséquence de la déforestation. La reforestation, malgré ce que l’on peut penser, défavorise les espèces animales car elles ne sont plus adaptées à leur milieu de vie originel. Le développement des palmiers à huile menace les dernières forêts tropicales naturelles abritant les orangs-outangs, éléphants de Sumatra ou encore les dernières populations de tigres. A cause de la déforestation, les maladies infectieuses deviennent émergentes et la transmission d’agents pathogènes se retrouve de plus en plus dans de nombreuses populations comme par exemple le paludisme, la maladie de Lyme, les micro-champignons, ou la pyrale du maïs.

La déforestation est un fort poste émetteur de CO2. Les écosystèmes terrestres risquent de relâcher plus de gaz à effet de serre dans l’atmosphère qu’ils n’en stockeront et vont faire face à un effondrement imminent et irréversible. Le diagnostic est donc très inquiétant sur les impacts à venir. Nous sommes arrivés à un point de non-retour à cause de nos activités humaines qui modifient le bilan radiatif de la Terre en émettant massivement des gaz à effet de serre et donc provoquant le réchauffement climatique. C’est pourquoi nous prenons le risque de nous diriger vers une nouvelle ère dans lequel nos sociétés seront incapables de s’adapter. On peut aussi remarquer que tout est lié, le réchauffement climatique, la disparition des espèces animales, la déforestation, la montée des eaux...

L’aggravation des catastrophes naturelles comme par exemple les glissements de terrain est aussi l’une des conséquences de la déforestation. Sans Solutions, luttes les forêts, il y a une forte érosion du sol et un en- Il y a un énorme décalage entre la découverte scientifique et l’action mené par les citoyens et l’État. Il faut dès à présent être inquiets et terrifiés face à ces grandes menaces. De nombreuses associations ont pris en charge cette catastrophe engendrée par l’Homme.

Une campagne choc et très visuelle contre les méfaits de la déforestation imaginée par Ganesh Prasad Acharya pour la fondation de défense de la vie sauvage montre les conséquences désastreuses de la déforestation sur les animaux.

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La FAO (Food and Agriculture Organisation) c’est l’Agence des Nations Unies pour l’agriculture et l’alimentation. Cette organisation propose un reboisement volontaire mondial. Ils encouragent la culture des algues et la revendique comme un moyen efficace de lutter contre l’insécurité alimentaire et la pauvreté.

Actions menées René Bally ancien directeur de recherche scientifique et Robin Duponnois directeur de laboratoire de symbiose tropicale nous raconte ce qu’est la Grande Muraille Verte.

« C’est une bande végétale avec des pépinières, par exemple d’acacias, plantée en bordure du Sahara sur tout le continent africain qui vise à Les Amis de la Terre dénoncent le REDD (Réduc- augmenter la productivité des systèmes agricoles tion des Émissions liées à la Déforestation et et à prévenir de l’abandon. » [5] à la Dégradation des forêts) et déclarent qu’ils ne répondent pas à leur but premier mais c’est une échappatoire pour les entreprises qui peuvent continuer à polluer en achetant des forêts ou en plantant des arbres. Les Amis de la Terre « veulent renforcer les droits des communautés forestières, interdire la conversion des forêts en monocultures ou l’exploitation industrielle du bois » [4] explique Sylvain Angerand, coordinateur des campagnes. Ce groupe soulève que la conservation et la protection des forêts est plus rentable que la poursuite de leur dégradation. Reforest’Action propose des cadeaux d’entreprise écologiques associés à la plantation d’un arbre en Comment le grand public peut-il agir? France ou dans le monde. Ils ont mis en place un cursus qui vise à replanter Tout d’abord en préservant ce qui existe enune forêt entière dans notre propre région sur une core. Par exemple, une forêt sous marine a été journée, cela s’appelle « Team Building ». découverte par des plongeurs mais cachée pour préserver son authenticité et éviter les pillages. Atlanbois, l’association des Pays de la Loire, assure la même chose que WWF. Il s’agit d’actions Il suffirait que chaque être humain plante concrètes avec des diagnostics de renouvellement 2 arbres, un geste à la portée de tous, des peuplements, des incitations à la replantation pour parvenir à surmonter la déforestation. et des publications de guides informatifs. Par ailleurs, il faut seulement changer nos habituL’association A.R.B.R.E.S est située à Nantes, des de consommations car les forêts ne sont pas en tant qu’acte solidaire et responsable, des supermarchés à ciel ouvert. 3000 tonnes de papier et de carton sont col- Il faut prendre ses responsabilités collectives et lectées chaque année afin d’être recyclées. individuelles, c’est la seule façon de bâtir un futur vivable pour l’humanité. Il faut également s’apL’objectif zéro déforestation de WWF (« World puyer sur l’état des connaissances scientifiques et Wildlife Fund », « fonds mondiaux pour la na- socio-économique pour agir. ture ») prévu pour 2020 consiste à protéger la forêt par une gestion responsable, reconnaître Design toute la valeur de la forêt et de ses services éco- YEDA DESIGN systémiques, arrêter totalement les conversions Yeda design est une organisation qui crée « des de forêts naturelles, retaurer les forêts dégradées produits de décoration murale type papier peint, et pour ce, afin de ne plus perdre de surface fo- des tableaux imprimés, ou encore des stickers restière, une certification du papier et du bois sera à coller sur les murs avec une encre végétale créée et donc il y aura une suppression de l’exploi- 100% naturelle» [6]. tation illégale de bois.

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Yeda design est engagé dans la lutte contre le déboisement en soutenant Reforest’Action en parrainant un arbre au Pérou. Pour chaque commande passée sur la boutique, une méthode de régénération naturelle assistée donc une pose d’enceintes végétales confectionnées à partir de branches est prévu. TREEZ « Rien de tel, pour favoriser la santé des forêts, que de fabriquer et promouvoir des objets en bois, du papier etc. Bien entendu, le bois que nous utilisons provient de forêts gérées durablement dans le Jura, c’est-à-dire que les arbres coupés ne remettent pas en cause la survie de la forêt. Au contraire, il s’agit de forêts dont l’objet même Photographies est leur exploitation pour divers usages. Et bien Bernard Piquenard nous fait paraître la catasentendu, les arbres coupés sont replantés. Par ail- trophe qu’est la déforestation leurs, un arbre coupé permet la fabrication de plus de 10000 bracelets. » [7] Nous dit un membre de Treez. Sensible aux conflits entre l’urbanisme et le végétal de son pays d’origine, l’artiste brésilien Henrique Oliveira, propose avec son installation intitulée « Baitogogo » une interprétation d’une architecture sans cesse en mutation réalisé avec du bois tapume, un matériau provenant de sa maison personnelle.

Bibli/Sitographie

Baptiste Debombourg a recyclé de vieux meubles en bois pour les réassembler afin d’obtenir « Codes Articles ».

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http://www.reforestaction.com/ [2], [3] http://www.notre-planete.info/, Auteur : Christophe Magdelaine http://www.wwf.fr/ http://www.atlanbois.com/ http://www.arbres.org/ http://www.foretpriveefrancaise.com/ [6] www.yeda.fr http://www.maxisciences.com/ [7] http://www.femininbio.com/ http://www.ufunk.net/ http://wtfru.fr/ http://www.baptistedebombourg.com/ [4] http://www.amisdelaterre.org/ [5] http://www.grandemurailleverte.org/ [1] « Pensées pour moi-même » Marc Aurèle Vidéo de Rainforest Alliance 2013 : direction éditoriale Marlyn Daniel-Dufeterelle Dossier pour la science n°89 Octobre-Décembre 2015 «Climat, relever le défi du réchauffement climatique» Ouest France hors-série «Climat, il est temps d’agir» Le Monde hors-série «Climat, l’urgence»

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LE PAYSAGE DÉNATURÉ ET LE TIERS PAYSAGE parYuna-May Biyikli Conceptions du paysage Le paysage s’est avéré, de nombreuses années durant, un des sujets de fascination de l’homme. Êtres sensibles à notre environnement, nous n’avons eu cesse de nous en inspirer, de l’aménager, de l’estimer, de l’aimer. Cependant le sédentarisme, le développement des civilisations et des technologies nous ont amené à couvrir de plus en plus de surface, à gagner les mers, les airs, l’espace, jusqu’à créer nous-même des paysages nouveaux. Si le mot paysage évoque différents types de biomes définis (marais, lande, banquise, plage…), il est devenu une notion bien plus complexe depuis que l’homme s’en est emparé. Le mot paysage signifie simplement “étendue de pays”. Il est caractérisé par l’agencement de traits, de formes qui peuvent renseigner sur sa configuration passée, sa composition matérielle et physique. Le paysage doit être considéré sur deux étendues : la terre et le ciel (influant sur l’ombre et la lumière dans le paysage). Il implique également un point de vue, n’étant pas le même selon l’endroit d’où on le regarde. Le paysage possède de fortes connotations esthétiques de par sa représentation dans différents arts (picturaux, littéraires…) mais également géopolitiques, urbanistiques. Nous pouvons également définir un paysage à l’aide de nos autres sens (paysage auditif, olfactif...) et de façon abstraite ou métaphorique (« paysage médiatique »)

Anthropisation et néo-paysage La plupart des paysages que nous voyons aujourd’hui, sous leurs airs naturels, sont artificiels - composés d’éléments naturels dont le nombre, le rythme, l’étendue et l’agencement sont décidés par l’homme dans son propre intérêt. En outre,

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ces éléments ont été modifié pour des raisons fonctionnelles, et parfois esthétiques. La liste est large et peut aussi bien contenir les buttes de terres construites pour faciliter l’érection de dolmens préhistoriques que l’art des jardins à la française. La notion écologique n’étant pas encore un problème, elle est inexistante, et le respect de la nature n’est pas envisagé (du moins dans la culture occidentale). L’homme est bien plus occupé à la représenter, l’esthétiser, la poétiser, à se prendre finalement pour un Créateur. Mais il n’oublie pas qu’il est d’abord bâtisseur : l’homme constuit et modifie le paysage à l’échelle d’une humanité toujours grandissante. C’est le développement de l’urbanisme. Après la découverte du continent Américain (première grande mondialisation), les peuples autochtones furent rapidement décimés et dominés, les territoires conquis, les ressources épuisées sans modération. C’est ainsi que de vastes forêts de sapins ont cédé place à d’immenses jungles de béton, réparties en artères et réseaux organisés pour les flux humains et les transports. La verticalité paraît ironiquemement empruntée aux arbres. Ces anthroposystèmes se font tour à tour fourmilières grouillantes ou bancs de coraux. Des arbres métalliques se dressent afin de sonder l’or noir des profondeurs, de sonder l’envers du paysage lui-même. L’homme est finalement allé jusqu’à modifier le paysage spatial en y amoncellant des satellites - véritable problème de pollution orbitale - et en créant un paysage nocturne : celui d’ombre et de lumière, traçant des luminescences rigoureuses, visibles - aux yeux de qui ? - depuis l’epace plus que le territoire qu’il est censé éclairer . Avec l’apparition de l’électricité, la nuit devient un paysage à deux dimensions qui se regarde de haut. Le développement de l’électricité fut un progrès considérable, mais c’est bien la révolution industrielle qui a entraîné un changement radical au niveau sociétal et technique. Très vite des usines se dressent et le ciel se couvre des opaques nuages que crachent les cheminées. Les forges et ateliers sont construits en dehors de la ville, près des matières premières; les habitats des ouvriers sont à proximité de l’usine, des réseaux ferroviaires sont créés pour acheminer les productions et les ressources. Avec la révolution industrielle naît le paysage industriel.

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Dépaysagisme Un des problèmes majeurs de l’anthropisation mis à part le bouleversement des équilibres naturels initiaux au sein d’un paysage donné - vient du fait que la modification du paysage par l’homme se fait en vue d’investir le lieu et de lui confier une fonctonnalité particulière, des caractéristiques spécifiques. Le paysage devient lieu ; l’espace doit être utile et si possibe, avec la venue de l’argent et du système capitaliste, rentable. Si un lieu n’a plus d’utilité, coûte trop cher ou devient insalubre, on le délaisse. Ainsi naît un second paysage, dégradation du premier : la friche industrielle. En attendant que le lieu soit réinvesti, il est laissé tel quel, à l’abandon. Il se détériore et pour les institutions, il n’existe plus - à la grande joie des squatteurs, street artistes, explorateurs urbains, ou amoureux trouvant une forme de poésie à ces endroits jugés sordides et négligeables par l’opinion publique.

Le Tiers-Paysage Lorsqu’en 2002 il est demandé à Gilles Clément d’effectuer une analyse paysagière du site de la Vassivière, dans le Limousin, il se rend rapidement compte de sa composition atypique. Ce qui y semble naturellement présent n’est en effet que dispositifs et gestions de l’homme : étendues

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d’eau d’un barrage, forêts contrôlées… À la recherche de la biodiversité naturelle du site, Gilles Clément en est venu à un constat déroutant : la biodiversité se serait en effet recluse dans les parcelles de territoire non investies par l’homme, les « délaissés » - ne remplissant politiquement ou institutionnellement aucune fonction. Au bord des routes, à la lisière des forêts et des champs… Ces portions menues et éparses, impossible à catégoriser, deviennent réunies un paysage en marge de ce que nous connaissons. Gilles Clément déçide de le nommer « Tiers-Paysage », en référence non au tiers-monde mais au Tiers-Etat du pamplet de Sieyès (1789) :« Qu’est-ce que le Tiers état ? – Tout. Qu’a t-il fait jusqu’à présent ? – Rien. Qu’aspire-t-il à devenir ? – Quelque chose. ». Hors de l’ombre et de la lumière, ni sauvage, ni apprivoisé, insoumi mais dépourvu de pouvoir, le Tiers-Paysage définit les lieux où la nature fait acte de résistance contre l’anthropisation et le bouleversement des écosystèmes. En prenant en compte ces paysages indécis et négligés, Gilles Clément leur donne une valeur écologique et tout en les prenant en compte invite les administrations et possibles intervenants à ne pas y attenter et à laisser certaines portions de paysages telles quelles. Cette vision politique du paysages s’inscrit dans le « projet politique d’écologie humaniste » de Gilles Clément Le Tiers-Paysage provient en effet de deux de ses précédentes théories du jardin. Le

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Jardin en Mouvement part du principe de « faire le plus possible avec et le moins possible contre. » : c’est un espace de vie en libre développement, dont l’évolution ne repose que sur le développement de la nature par elle-même, avec une intervention minimale du jardinier (« observer plus et jardiner moins »). Le Jardin Planétaire est, lui, une conception de la planète comme un immense jardin clos dont les limites sont la biosphère. Cette planète est peuplée d’espèces variées et de jardiniers, pouvant s’avérer bons ou mauvais. Ici cultiver le jardin apparait comme un acte de militantisme contre la société de consommation de masse. En valorisant un espace délaissé Gilles Clément redonne sa valeur au paysage. Non une valeur économique, mais bien écologique. Néanmoins il prône le « laisser faire » : seule la nature peut (se) défaire (de) l’anthropisation.

Vers un urbanisme vert et plus ouvert ? Alors, si nous ne pouvons réellement retourner en arrière sur certains plans écologiques, si nous ne pouvons « désanthropiser » les paysages (qui se seraient de toute façon modifiés naturellement), du moins pouvons nous essayer de réparer, de revaloriser l’écologie et retrouver le lien entre l’homme et la nature malgré une humanité de plus en plus étouffante. Il s’agit de ne pas tomber dans le piège des pelouses administratives, parcs aux arbres orthogonaux et autres illusions de verdure. L’enjeu est ici de retrouver une nature foisonnante, libre, en vie, en bref une nature qui respire. C’est donc dans le cadre de l’urbanisme que les enjeux environnementaux sont reconsidérés, en accord avec un bien-être social et une mobilité efficace. Le renouvellement urbain s’étend donc au domaine environnemental : avec l’urbanisme durable apparaissent les éco-quartiers ou éco-cités. Les notions de trames bleues et vertes (présence d’eau et de verdure) sont mises en avant.

sés créent un sentiment de solidarité, de communauté et d’entraide. Ce genre d’initiative apparaît d’ailleurs souvent en temps de crise et vient des habitants eux-même, comme une néccessité. Le renouvellement de l’agriculture urbaine n’est que le prémice d’un concept plus large, à dimension planétaire : l’utopie verte. Vincent Callebaut, un architecte belge, revendique ainsi l’idée d’une « résilience environnementale », c’est à dire l’idée d’harmonie entre l’homme et la nature au sein de l’environnement anthropique. Ses utopies vertes sont viables sous de nombreux aspects (par exemple l’utilisation de « l’hydrogénase », l’utilisation de l’hydrogène produit par cetraines algues comme moyen de propulsion) et utilisent la technologie à des fins écologiques, selon un principe de « biomimétique ». Elles mettent en scène des éco-cités volantes (contenant quartiers d’affaires, hôpitaux…) laissant le sol dégagé de toute intervention humaine. L’humanité reviendrait alors à une forme de nomadisme éco-technologique.

Le land art ou l’anthropisation éphémère Au final, un retour à la nature est-il possible ? C’est en tout ce qu’on tenté une frange d’artistes américains qui, dans les années 1970, commençèrent à exposer leurs œuvres non plus dans des galeries mais en pleine nature, par amour du lieu, des contraintes apportées (résistance, etc), et pour un art même de l’éphémère. En finir avec l’élitisme artistique et transforme l’œuvre en véritable expérience sensorielle, physique et spirituelle. La nature y joue un rôle primordial, qu’elle soit oeuvre, support ou même partie intégrante du processus de (dé)création. En effet, avec l’évolution du mouvement, les œuvres n’étaient plus seulement exposées en pleine nature : les composants sont progressivement devenus des matériaux du paysage trouvés in situ, que ce soit branches, glace… L’eau et la lumière naturelle sont par exemple reconsidérées plastiquement, utilisés sous tous leurs états, couleurs, exploités dans le jeu de reflets et de transparence qu’ils apportent. Avec le land-art, le geste artistique de l’Homme rentre en tension avec la puissance naturelle du paysage. Le land-art est un socle de réflexion sur les rapport entre l’homme et son environnement, sa mobilité en son sein, le point de vue...

Mais ce sont aussi les progès techniques que l’on met à présent au service de ce qui pourrait devenir une véritable « révolution verte ». Malgré l’avançé des technologie vers l’utilisation d’énergies renouvelables, les médiums utilisés (éoliennes, barrages hydrauliques…) contribuent encore à dénaturaliser le paysage. Les projets urbanistiques se veulent citoyens : la création de potagers au Dans «City» de Michael Heizner, c’est l’histoire du sein de quartiers voire dans des milieux défavori- lieu (le désert) qui est revisitée par des construc-

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SOURCES NUMERIQUES

tions gigantesques évoquant des cités antiques. Bien que le paysage ai changé et que l’oeuvre en soit elle-même une modification, l’idée de conserver l’histoire du paysage subsiste. Nicole Dextras quand à elle choisi de mêler le langage et les matériaux naturels dans « Desire », de simples lettres de glace trançant ce mot devant un paysage marin. Le paysage est réellement considéré comme une toile et est support au sens qu’on lui donne. Rob Mullholand, quand à lui, dispose des mirroirs à silhouette humaine dans la végétation. Ainsi camouflés et reflétant leur environnement, ils ne sont visibles au spectateur seulement lorsqu’ils les approchent assez pour s’y mirer, prenant conscience de lui-même et du miroir comme un cadre, une fenêtre sur son environnement. Le land art cherche ainsi à redéfinir la place de l’homme au sein du paysage. Cet art se veut, évidemment, respectueux de la nature. The Wall d’Andy Goldworthy l’illustre non sans humour : un long mur chemine entre des arbres serrés en line , serpentant jusqu’à disparaître dans l’eau pour réapparaître sur l’autre berge. Le paysage est modifié, mais l’environnement est intact. Avec l’évolution du mouvement, il n’est également plus question que l’œuvre perdure : elle ne peut être immortalisée que par la photographie.

- Google Image - Wikipédia - http://www.gillesclement.com/cat-tierspaysage-tit-leTiers-Paysage - http://www.estuaire.info/fr/oeuvre/le-jardin-du-tierspaysage-gilles-clement/ - http://www.reporterre.net/Les-friches-derniers-espaces-naturels-de-France-en-voie-de-disparition - http://www.regard-sur-limage.com/le-paysage-imagination-du-reel.html - http://www.regard-sur-limage.com/le-paysage-fiction-imagination-du.html - http://www.regard-sur-limage.com/perspective-et-paysages.html SOURCES IMPRIMEES - Manifeste du Tiers-Paysage et Le Jardin Planétaire de Gilles Clément - La Pensée Paysage de Michel Collot - Architectures à Vivre, numéro Vivre, travailler et habiter demain” -Le retour du jardinage p 56 - Génération verte p 194 - 303 N°125 Utopies - Land Art de F. Herrero et A. Virraud

Quel est, au final, le but du Land art ? En sublimant un paysage naturel, ses matériaux, les sensations et enjeux qu’il apporte, l’Homme tente de se reconnecter avec un environnement qu’il ne reconnaît plus. Excuse, hommage ? Plus que cela, le Land art tente avant tout de refondre le paysage humain et géologique, dans une performance simple et humble. Un art de la perception et du vécu. Retrouver les Natures.

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LES ÉCO-MATÉRIAUX

mais il s’attelle à respecter dans sa chaîne de produc-

par Maëlle Baudry

tion des émissions limitées, qui à cette échelle sont absorbables par la nature. La classe des éco-matériaux

éco-matériaux • matériaux naturels • matériaux s’étend sur de nombreux domaines, tels que les maalternatifs • bio matériaux • matériaux sains tières recyclées, les matériaux transformés issus de produits bruts naturels, les matières premières recyLes éco-matériaux sont une catégorie de matériaux, clées de pièces, etc. La classe est vaste proposant des même si ce terme n’est pas encore réglementé. Ces solutions à utiliser maintenant. Les éco-matériaux sont matériaux sont redevenus tendance ces dernières an- une réflexion par laquelle il faut passer dès à présent. nées car ils sont une réponse directe aux probléma- Pour notre part, nous vous proposerons uniquement tiques liées à l’environnement. Oubliés pendant l’émer- un aperçu sur les matériaux naturels issus de produits gence de l’ère du plastique, ils sont de retour avec des bruts, leurs applications, leurs limites… valeurs telles que la simplicité, la qualité, l’efficacité. Ce sont des matériaux à la fois naturels et renouvelables comprenant une chaîne de vie cyclique, où la réutilisation et le recyclage ne sont pas négligés. Ils permettent de construire un avenir avec des ambitions de durabilité. Ces matériaux sont une mine de richesse, pour la plupart répondant aux critères qualitatifs. Par le passé existait déjà bon nombre d’éco-matériaux, que les habitants travaillaient, façonnaient, optimisaient. Cependant, ces éco-matériaux ont un coût de fabrication qui reste quand même important : la qualité du produit dans son ensemble a un prix. Un courant de recherche s’attelle à ce sujet et les chercheurs proposent régulièrement des nouveaux matériaux qui permettent davantage de recyclage et d’optimisation des ressources. En soi, il nous offrent un avenir très prometteur néces-

Chaine de vie des éco-matériaux (1)

saire dans ce contexte de l’anthropocène, où l’homme consomme les ressources de la terre à une vitesse telle À ne pas confondre avec ce qui est appelé

que les dommages sont difficilement rattrapables.

communément «bio-matériaux» en éco-design Normes techniques spécifiques des éco-matériaux ou en milieu médical. Dans ce cas, ils sont conçus pour interagir avec les systèmes biologiques • Les matières premières renouvelables et leurs exploi- (organes). Ce sont ces bio-matériaux qui sont à tations doivent limiter leurs impacts sur les milieux l’origine des greffes, cette définition est moins naturels. (bilan extraction, transformation, recyclage évidente mais pourtant tout aussi courante. qui n’entraîne pas un gaspillage d’énergie). • Le matériau ne nuit pas à la santé et ne perturbe pas Les matériaux naturels créés à partir de produits bruts l’environnement électromagnétique.

sont donc peu transformés. Ils admettent certains

• Il doit privilégier la production locale (circuits courts). alliages mais les normes sont strictes : ils doivent • Il ne doit pas être hors de portée du consommateur respecter les normes des éco-matériaux et l’alliage ne moyen.

peut s’effectuer uniquement qu’à partir de matériaux

• Un éco-matériau contribue à la diminution de l’impact naturels. Les mono-matériaux (utilisation d’un seul environnemental dans l’ensemble de son cycle de vie. matériau), sont un principe trop souvent négligés; • S’ajoute parfois à cela par le biais des éco-sociolabels cependant ces matériaux à l’état pur sont simples à (tel que FSC) des normes davantage centrées sur utiliser. En comparaison aux alliages, leur processus de l’humain. Globalement, les éco-matériaux ne doivent production et de recyclage en fin de vie est davantage pas avoir générés d’impacts négatifs en terme social simplifié.

Seulement,

la

production

d’objet

reste

(emploi, santé, culture des populations indigènes ou limitée aux produits peu complexes, objets jetables, des personnels utilisés sur les chantiers de coupe et composants primaires. Utiliser des mono-matériaux dans les filière de transformation, construction, élimi- c’est se projeter dans un esprit durable qui emploie des nation...).

ressources plus adaptées à un objet et à sa fonction, et non s’atteler à satisfaire les lois du marché.

Un éco-matériau ne peut engendrer «Zéro-pollution»,

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Cependant, il faut faire attention à ce que les éco- avec pour chacun des qualités nombreuses. Mais on matériaux respectent bien les normes car des dérives s’est également penché vers des matériaux comme la existent et certains profitent de ce mouvement. Comme jacinthe d’eau qui envahit à l’heure actuelle les marais pour tout matériau, des labels existent pour les certifier. chinois. Dans le domaine du bâtiment, c’est la conformité de Le processus naturel de transformation nous permet l’éco-matériau qui est certifié sous le «marquage CE». de concevoir du mobilier naturel répondant ainsi à des Sous certains label c’est le point de vue social du produit problématiques d’envahissement de certaines plantes qui est valorisé. Par exemple, dans la culture du coton le mais également d’éco-conception. respect des cultivateurs et de l’ensemble des employés de la production à la fabrication du textile sont pris en compte pour que le coton soit perçu réellement comme un éco-matériau. Sous le label FSC, c’est la gestion des ressources forestières entre autre qui est certifiée. En soi, les éco-matériaux sont nos matériaux de demain mais la vigilance est de mise sur cette vaste ressource pas encore maîtrisée par l’homme moderne. D’autre part, ces ressources et leurs fabrications font entrer de nouvelles variables qui font nécessairement augmenter le prix par rapport aux objets produit en masse dans des conditions où la fabrication est délocalisée pour payer moins cher sa main d’œuvre. Seulement, les écomatériaux doivent nécessairement être à la portée du consommateur moyen: maintenant c’est à la population d’évoluer sur sa manière de consommer et privilégier des ressources propres à la surconsommation discount. Penser le matériaux Tantôt oubliés, tantôt repensés, les éco-matériaux

Chaîne de fabrication naturelle de la Jacinthe

sont présents dans notre quotidien depuis longtemps. L’éclairage de ces dernières années permet d’en dévoi- Posons alors un regard sur cette plante particulière : ler leur nature et les qualités qui leurs sont propres. La Jacinthe, Eichhornia crassipes est un macrophyte A chaque domaine des arts appliqués, on trouve des exotique aquatique dont les tiges grandissent de 0.5 m matières naturelles. Il faut réapprendre à penser les ob- à 1 m par jour principalement en Asie du sud-est. Ces jets pour que l’esthétique ne soit pas le seul message jacinthes peuvent former des tapis flottants denses qui, qu’il transmet, mais que la propreté du matériau sur un faute de consommateurs naturels, se montrent parfois aspect écologique soit tout aussi important. De cette invasives et perturbent ainsi les écosystèmes alentours. manière, on se réapproprie l’objet, et à notre échelle, Aujourd’hui, la jacinthe d’eau est utilisée comme chacun fait un geste pour demain.

principal matériau pour la confection d’éco-conception,

Autour de nous la nature est omniprésente. Depuis tel que la fabrication de canapés. C’est dans des pays quelques années certains essayent de porter un autre en précarité que la plante se récolte tel que le Myanmar, regard sur cet être avec qui on partage la Terre. Des la Thaïlande et le Vietnam. Ses racines, bouillies et ressources naturelles existent, il faut en prendre séchées, sont tressées puis tissées sur une structure conscience pour que la nature devienne un allié dans en canne. Cet artisanat a un double avantage: il notre façon de concevoir. Les éco-matériaux sont permet un ralentissement visible de l’invasion de généralement des matériaux bruts trouvés dans la la plante et dynamise l’activité économique locale. nature : bois, soie, laine, sable... Mais ces matériaux Cette jacinthe est utilisée tissée, mais tel qu’expliquer sont à force soit pillés par l’homme qui amène cette plus haut, ces nouveau matériaux offrent une palette richesse

vers

son

épuisement

soit

en

quantité de conceptions nouvelles. On utilise maintenant les

insuffisante pour subvenir au besoin de l’homme. matériaux en poudre, tel que le liège, le bambou, et Des designers ont ouvert leurs regards sur le monde bien d’autres permettant de mouler le matériau et et plutôt que partir d’un désir de produit, ils partent ainsi le faire entrer dans des chaînes de design où le de la matière pour créer. C’est alors que le champ des matériau ne fait pas obstacle à la conception mais s’allie possibles s’est ouvert vers des matériaux comme les à la forme pour le transformer. Le chanvre est quand lianes et les bambous qui sont en masse sur la planète à lui un matériau caméléon, tantôt en poudre, tantôt

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exploité en textile. C’est un matériau aux propriétés fois durci est aussi sans danger pour la santé : 100 % diverses se mettant à la disposition de son créateur. minéral, il n’émet aucun COV (gaz à effet de serre). En Ne détruisant aucune ressources, entièrement naturels, soi, il remplit bon nombre de critères des éco-matémétamorphosables et présents en masse sur la planète, riaux et il fait donc pleinement partie de la famille. ces matériaux méconnus sont pourtant de plus en plus Le bois en France est une ressource locale de qualité, utilisés dans un champs d’application très vaste allant un éco-matériau à part entière qui existe depuis la nuit de la conception de portière au design d’objet.

des temps. Cependant, il reste une ressource fragile, car une utilisation généralisée de ce matériau serait

Quand les éco-matériaux se lient au design

source de déforestation. Ce matériaux doit donc rester protégé pour qu’on puisse encore compter sur cet

Dans le secteur du textile, la demande est telle que les éco-matériau demain. Le bois massif présente un grand marques qui travaillent les éco-matériaux sont noyées intérêt également en termes de fixation de CO2, cesous la masse. Seulement ces marques sont à la fois pendant des solutions concrètes d’agriculture telle que consciente des enjeux environnementaux et humains l’agrosylviculture permettent d’optimiser son utilisation qui s’y rapportent. L’attention est portée à la fois aux dans le respect du matériau. L’huile de lin, le crin, et les producteurs, aux fabricants, mais également à la matière, aux consommateurs et au devenir du produit. Cependant les méthodes d’hier et la recherche nous permettent d’avoir des matières bien pensées, à l’image du SeaCell®, qui est un nouveau matériau constitué à la fois d’algues et de fibres de bois plus communément appelés Lyocell. Cet alliage permet à la fois un matériau respirant, absorbant, confortable, esthétique et infroissable, mais il est également doté de vertus et de principes actifs qui restent efficaces même pendant sa fabrication. Le Seacell est perçu comme le matériau qui va révolutionner le domaine du textile. Autre matériau qui depuis longtemps est utilisé mais bien camouflé:

Eco-matériaux utilisés dans le secteur du batîment (3)

la plume de poulet. Depuis peu, on essaye d’utiliser ce matériau en optimisant ses qualités. Un laboratoire fibres végétales sont également des exemples d’autres a réussi à créer une fibre similaire à la laine, qui est éco-matériaux utilisés. composée de plumes de poulet et de fibres de riz. A Le design de produit est l’une des branche du design eux deux, ils permettent de répondre à un autre pro- qui est jeune dans le domaine des éco-matériaux. Le blème, la réduction des déchets agricoles. Recycler et matériau responsable permet de repenser notre macréer à partir de matière brut, il s’immisce comme un nière de créer, il amène une nouvelle ouverture vers un surprenant éco-matériaux encore à l’étape de l’expéri- champ infini de possibilités. Franck Gehry l’avait bien mentation mais ayant de l’avenir. Le coton biologique, compris. Il est le précurseur dans le cartonnage. En efle lin et le chanvre s’avèrent également de bonnes fet, le carton, avec son large choix de formes, de styles éco-matières. A titre d’exemple, en termes d’écotoxi- ou encore de couleurs, est facilement sculptable et peut cité aquatique ou de consommation d’eau les impacts s’adapter facilement à son usage. Parfait éco-matériau, de la chemise en lin sont 7 fois plus faibles que ceux il permet d’adopter un comportement responsable dans de la chemise en coton conventionnel, en soit penser sa façon de concevoir et peut répondre aux problémases vêtement est une solution importante en terme de tiques environnementales concernant le milieu urbain. réduction de l’impact de l’homme sur la nature.

La cire d’abeille, le gel de l’algue : agar-agar ou en-

Cependant c’est bien dans le domaine de l’espace que core le sucre caramélisé, les produits et leurs packaging les écomatériaux s’épanouissent. Mais les éco-maté- sont repensés pour aller soit vers une réutilisation, soit riaux sont dans cette catégorie bien plus traditionnels vers la dégradabilité de qu’on pourrait le penser, ainsi le parpaing s’avère être l’emballage, nous faisant un allier pour l’environnement. Il est constitué de 87 % repenser notre façon de de granulats (graviers, pierres et sable), de 6 % d’eau, consommer. et ne nécessite que 6 % de ciment chauffé. Étant moulé à froid, il ne nécessite pas de transport car sa production est locale et non délocalisable. Dans sa chaîne

Chaise en carton, Franck Gehry (4)

de production, il ne demande qu’une quantité moyenne d’énergie grise. Recyclable à 100 %, ce matériau une

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Zoom sur quelques marques qui ont fait la part à la fois vigilant sur ses matières premières et respecte belle aux éco-matériaux.

également un strict cahier des charges à chacune des étapes de transformation, qu’il s’agisse des teintures

Ils ont depuis longtemps, même si le marché n’était pas (garanties non nocives) ou des conditions de travail des forcément là, pensé au respect de la matière et des hu- ouvriers. Enfin, en grande majorité les vêtements sont mains qui la fabriquent dans l’ensemble de son cycle de fabriqués là où pousse la matière première: ils comptent vie. Ils ont proposé à leurs échelles des réponses pour dans leur rang une filière de coton biologique en Inde, l’environnement.

mais également à Madagascar et au Portugal.

Les emballages sont des lubies modernes, on cherche à vendre son produit en le cachant, en le camouflant, Certains artisans mais également certains artistes utien oubliant parfois qu’un emballage est fait pour pro- lisent la nature comme outils de leurs conceptions, les téger et non pour augmenter le nombre de déchets car éco-matériaux sont recherchés, pensés, travaillés dans trop souvent il ne se recycle pas, ou la communication le respect de la nature. À l’image du travail de Wolfgang autour de son recyclage est faible voire inexistante. En Laib dans le Château de Oiron, où la cire fondue en soi, il faut penser l’emballage comme un éco-matériau, plaque sert d’isolant dans une pièce, tout en étant elle le recyclage comme réponse à la question de l’écologie. même actrice de l’exposition d’œuvre d’art. Ce lien fin Les designers ont pour challenge de chercher de nou- entre entre matériau et conception, les designers suévelles solutions en meilleure adéquation avec la nature. dois du studio Form Us With Love ainsi que le fabricant Une marque, Alien and Monkey propose un packaging Träullit ont collaboré pour mettre au point un concept à base de sable, en soit une idée 100% naturelle et de carreaux de revêtement écologique. Réalisés à partir pratique. Seulement le sable est une ressource pillé par de fibres de bois mélangées à de l’eau et du ciment, l’homme pour ses nombreuses capacités et sa préser- ces carreaux de forme hexagonale résistent à l’humidité et possèdent de bonnes performances acoustiques. Ils sont utilisés à la fois comme un bon isolant et esthétiquement parlant, ne nécessitent pas de revêtements, ils permettent des économies et une esthétique dans ce milieu du bâtiment. Dépassant le cadre des éco-matériaux, mais rentrant plus globalement dans une préoccupation écologique, le design graphique a lui aussi été réinventé pour devenir un support respectueux et laissant une empreinte moindre. En effet, Biocoop a lancé une campagne Packaging à base de sable, Alien and Monkey (5)

éco-responsable. Le site internet dédié à celle-ci ne pèse

vation est un enjeu de l’environnement, l’emballage que 3 Mo. En soit l’espace nécessaire est si moindre, conçu d’éco-matériaux est fait à partir d’un mélange de qu’elle permet de réduire nettement l’empreinte écosable et d’autres produits organiques, sans colle ni ré- logique de ce site. D’autres ont également fait le choix sine artificielle. Dès que l’on récupère, le produit qui est d’une communication éco-responsable, alertés par placé à l’intérieur de l’emballage, il nous suffit d’émiet- la nécessité de réduire l’impact de l’homme et de la ter la brique pour qu’elle se fonde de nouveau dans son technologie sur notre environnement. Peu importe les environnement, une chaîne de vie qui dans le respect domaines, l’écologie est une préoccupation centrale. de la nature vient servir l’homme.

Avec les éco-matériaux, on nous propose une réponse directe à de nombreux problèmes. Renouvelables, dé-

Ekyog est une éco-marque du domaine du design textile gradables, réutilisables, réemployables, à chaque écocréée en 2004, qui s’affaire à respecter autant les matériaux ses particularités mais tous peuvent nous aihommes que la planète. « Nous ne travaillons que des der, pour un monde respectueux de son environnement. matières qui ont un faible impact sur l’environnement: il s’agit principalement de coton certifié bio, de laine

Bibli/sitographie :

biologique et de tencel (matière issue du bois) »,

(1) http://isolation.insa-rennes.fr/eco-materiaux, (2)http://www.encyclo-ecolo.com/Eco-mati%C3%A8res, (3) http://www.consoglobe.com/fibre-ecolo-change-mode-1743-cg (4)http://etapes.com/ecodesign-quand-le-mobilier-faitun-carton, (5)http://etapes.com/un-pack-qui-se-detruit-commeun-chateau-de-sable,

expliquait l’un de ses cofondateurs Louis-Marie Vautier lors d’une interview. Seuls les éco-matériaux sont tolérés dans cette entreprise qui compte maintenant pas moins d’une cinquantaine de boutiques en France. Ekyog est

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ENGRAIS ET PESTICIDES : APPAUVRISSEMENT DES SOLS LE DESIGN EN PERMACULTURE par Merlin Vergeau

Plusieurs civilisations on deja disparu a cause de systèmes agricoles mal-gérés qui ont rendus leurs terres steriles (les Mésopotamiens par expemple). Près de 80% de la biomasse terrestre vit dans les sols, c’est un véritable ecosystème (racines, microbes, champignons, lombrics, insectes), la vie terrestre est possible grâce a cette faune et flore sous-terraine qui fait vivre la terre et a une grande influence sur l’écosystème terrestre global. La preservation des sols est donc primordiale mais on observe aujourd’hui une grande dégradation des terres : l’appauvrissement des sols, qui rend les terres stériles, les produits moins nutritifs et de plus en plus complexes à faire pousser.

dienne de produits aussi concentrés et chimiques: troubles de la reproduction, trouble du système nerveux ou encore danger pour les foetus. Ils sont également très nocifs pour l’environnement et sont les premiers responsables de l’appauvrissement des sols: les composants toxiques exterminent une grande partie de la faune et la flore sous terraine et minéralise la terre, la rendant peu nutritive voir stériles. De plus ses pesticides rendent l’utilisation d’OGM obligatoire tant les produits sont nocifs, ainsi une plantes/graines naturelle ne resistera pas aux doses actuellement utilisés sur la plupart des terrains agricoles. Les plantes naturelles, nutritives, saines et non traité sont donc de moins en moins produites; et cette situation arrange beaucoup les entreprises phyto-sanitaires qui peuvent vendre pesticides et OGM et se rendre indispensable à l’agriculture mondiale. Heureusement, ont trouve des alternatives à tous ces produits nocifs. Il existe des pesticides naturels respectueux des eco-systèmes, qui peuvent remplacer les pesticides chimiques. Et l’utilisation

L’agriculture moderne est la principale cause de la dégradation des sols dans le monde. Les techniques de productions intensives actuelles ignorent completement l’importance et la fragilité des sols : la production est valorisée au profit de la préservation des sols et de la qualité du produit. Les pesticides et engrais chimiques et nocifs par exemple apparait après la seconde guerre mondiale afin de produire en masse pour les populations, puis tout au long de la mondialisation et de la mécanisation de l’agriculture. Ils sont utilisés pour protéger les recoltes de certains parasites (insectes, mauvaises herbes, maladies). Quasiment systématiquement utilisés aujourdhui, ils sont acteurs de cette dégradation globale de la terre. En effet les pesticides toxiques ou utilisés de manière intensive sont non seulement dangereux pour la santé du consommateur, mais également pour l’environnement. Dangereux pour l’homme tout d’abord car leur utilisation massive a rendu ces produits omniprésents dans l’eau et la nourriture aujourdhui, or de nombreuses études avancent les dangers liés à l’absorbtion quoti-

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nocive d’engrais peut etre evitée s’ils sont bien dosés et bien utilisés. Malheureusement les produits alternatifs sont rares et souvent onéreux ou peu efficaces. Pascal Poot, un agriculteur francais de l’Hérault à reussit a prouver que sans pesticides, voir sans entretien, il est possible de faire pousser des legumes et des fruits d’une très grande qualité. Et sa méthode est aussi étonante qu’efficace. En effet, il laisse tout simplement faire la nature: sans

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aucuns arrosages, engrais ou pesticides, et sans soigner les plantes pour les rendre plus résistantes générations après générations: «Tout le monde essaye de cultiver les légumes en les protégeant le plus possible, moi au contraire j’essaye de les encourager à se défendre eux-mêmes.» Et les résultats sont impressionant: ses plants sont resitants aux maladies, à la sécheresse, à la basse qualité de la terre, et offre un rendement plus élévé que les techniques conventionelles actuelles. Son système et donc non-seulement 100% respectueux de l’environnement, mais les rendut sont plus que satisfaisant et la mise en place peu couteuse. Aujourd’hui il vend ses graines et ses fruits/ légumes pour les particuliers et les agriculteurs.

Le principe est simple: prendre en considération les écosytèmes locaux afin de respecter l’environnement, et laisser la nature travailler. Une production de permaculture doit etre organiser de manière à respecter l’ecosystème local, et s’approprier ses ressources et ses spécificités (orientation du soleil, points d’eaux, plantes environnantes, etc): la nature doit rester libre et l’infrastructure (agricole ou habitat) doit s’adapter à cette nature, et non l’inverse. Cette technique demande donc du temps et une observation longue

Sa technique s’apparente à la permaculture, une méthode de production qui s’oppose aux méthodes modernes mécaniques et chimiques et qui offre un excellent rendement autant en terme de qualité que de quantité de production. Mais la permaculture n’est pas seulement un mode de production, ses adeptes qualifient même ce procéssus de «mode d’agir et de penser, et la permaculture est appliquable pour la création d’habitat respectueux de l’environnement et économique en énergie.

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et minutieuse. Afin de mener un projet de permaculture à bien, il est inévitable de passer par le design, cest-àdire la conception, la planification et l’aménagement du projet; l’approche mélange des principes

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d’architecture, d’amenagement urbain et de paysagisme. Tout d’abord il faut d’ennumérer, lister et analyser chaques éléments du terrain. Aucun élément n’est négligable, c’est graçe à une analyse précise et complète du terrain que l’on peut imaginer une création de permaculture efficace ou la nature seule suffit à produire. L’étape du design en permaculture est un procéssus créatif intense et il est imperatif d’utiliser au maximum ses capacités pour de créer des relations synergiques entre les éléments et les ressources analysés. C’est à dire créer un système global à partir des ressources naturels. Le rendu de cette conception «design» est une cartographie précise du projet.

Bibli/sitographie : (1) condition première, quoiqu’insuffisante, (2)condition prxf emière, quoiqu’insuffisante, (3)condition première, quoiqu’insuffisante, (4)condition premiwcv ère, quoiqu’insuffisante, (5)condition première, quoiqu’inscv uffisante, (6)condition première, quoiqu’insuffisante, (7)condition première, wwcv v quoiqu’insuffisante, (8)condition prwv emière, quoiqu’insuffisante, (9)condition première, quoiquqdf’insuffisante, Une fois le projet mis en place, c’est un cycle per(10) condition première, quoiqu’i nwdsuffisante, petuel d’analyse et d’entretien qui s’installe, afin (11)condition première, quoiqu’insqdfbuffisante, de continuellement s’adapter à l’evolution du lieu (12)condition première, quoiqu’insuqdfqdbdffisante, et de ses besoins.

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PLANTES ET ESPÈCES par Cassandre Brenon

Depuis le début de l’agriculture, quelques milliers de plantes parmi les 80 000 comestibles sont utilisées, et dépendent des régions où elles poussent. La culture du maïs serait apparue en Amérique centrale, celle du riz en Asie, et celle des céréales à petits grains comme le millet et le sorgho en Afrique. Avec la conquête de nouveaux territoires au XVIème siècle, de nouvelles espèces sont découvertes et domestiquées, c’est à dire que leurs propriétés sont changées par rapport à celles à l’état sauvage. Ce phénomène est du à la génétique où, dans un champs cultivé par l’Homme, seules les plantes ayant les bonnes dispositions sont gardées, créant ainsi une sélection génétique. Les conquistadors importent alors ces nouvelles espèces, notamment les espagnols qui introduisent d’Amérique le maïs, la tomate ou encore la pomme de terre en Europe et y exportent la fève, le blé, la vigne, l’olivier... Tous ces échanges prennent au XVIIème siècle un intérêt économique majeur et un enjeu crucial entre puissances européennes. C’est donc pour s’assurer le monopole du commerce de certaines plantes que les explorateurs s’implantent directement sur la Nouvelle Terre (exemple : les portugais avec le poivre). Ces nouvelles richesses demanderont l’expertise de botanistes qui embarqueront dès le XVIIIème siècle avec les explorateurs, afin de dresser un inventaire des ressources dans les régions conquises. En 1900 sera mis en place un réseau de jardin botaniques (200 environ) qui participeront à l’inventaire, à l’étude, à la mise en circulation et à l’amélioration agronomique des ressources coloniales.

Jardin Colonial, années 1910 - expédition de plantes

On passera de moins de 6000 plantes étudiées avant la colonisation à plus de 100 000 fin XIXème. Les nombreuses plantes importées et exportées sont très bénéfiques dans les sociétés industrielles, mais provoquent le déclin avec la production de masse, la destruction de l’équilibre économique de certains territoires (ex : plantations de plants d’hévéa en Asie du sud-est, ruine de l’exploitation en Amazonie, déclin économique du Brésil). Le paysage se transforme peu à peu. Le territoire Français était constitué à 80% de forets avant l’arrivée de l’agriculture. Elles sont ensuite remplacées par des champs et des prés, et ne comptabilisait au 18ème siècle plus que 30% du territoire. En Asie, par manque de place, les cultures en terrasses arrivent, ainsi que les polders, des cultures sur la mer. Au milieu du 20ème siècle arrive la Révolution Verte. Le boom démographique fait surgir le problème des famines. De fondations privées (Rochelle, Ford) vont alors lancer des programmes de haut rendements. L’hybridation d’espèces permet d’obtenir des espèces couplant différentes propriétés bénéfiques à l’agriculture. Ex : Au Mexique, création d’une espèce de blé hybride résistante à la rouille, un champignon qui décime les cultures, avec une tige plus dure qui permet de supporter un épi plus gros, et avec une capacité d’assimiler beaucoup plus d’engrais. Les résultats sont miraculeux : en 1967, le production végétale mondiale augmente de 2% dans les régions développées, et de 5% dans les PED. Pourtant, cette révolution verte ne permet qu’aux agricultures et régions les plus fertiles de s’en sortir, et favorise la monoculture, délaissant les cultures secondaires (manioc, mil...). L’introduction massive d’engrais et de systèmes d’irrigation ont de fortes conséquences environnementales.

Illustration du gingembre, Lafitau, 1718. Etudes documentaires URGENCE ECO-DESIGN /

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Alors que l’Homme a cultivé plus de 3000 espèces au cours de son histoire, Au XXIème siècle environ 200 sont inscrites dans le commerce mondial pour des fins alimentaires. Mais les plantes sont fragiles et vulnérables face aux ravageurs de cultures (insectes, animaux, maladies...) et aux aléas climatiques. Il faut donc créer de nouvelles espèces à partir de plantes sauvages. Or, la destruction de leurs milieux naturels en fait diminuer le nombre. Des parcs et réserves naturelles apparaissent alors, afin de sauvegarder la biodiversité. Mais cela nécessite de grands espaces et le climat ne peut être favorable qu’à certaines espèces. Ainsi, des banques de gènes font leur arrivée, stockant les graines renfermant le patrimoine génétique d’une plante. Cela assure une sauvegarde de l’espèce pendant plusieurs centaines d’années. La plus grosse banque de semences est celle creusée dans l’archipel du Spitzberg, près du pôle nord, mais il existe environ 1400 banques de ce type dans le monde.

La réserve du Svalbard, archipel du Spitzberg

Malgré la sauvegarde de semences en cas de menace de certaines cultures, beaucoup de plantes disparaissent de nos jours. Sur 380 000 espèces de plantes décrites, environ 2000 sont ajoutés à la liste rouge chaque année. 1 sur 5 est déjà menacée sans que soit pris en compte l’impact du changement climatique. L’industrialisation et la monoculture sont les principaux responsables de ces disparitions, mais on trouve aussi l’arrivée des plantes indésirables, qui causent un impact sur l’environnement par l’envahissement. Ces « mauvaises herbes » peuvent être natives (la Jussie, une plante invasive qui s’étend en France notamment et qui colonise les étangs, étouffant les autres espèces). du territoire mais aussi importées, et qui parfois, après abandon de leur

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culture vivent à l’état sauvage (ex : la caméline et la vaccaire d’Espagne). Les forêts aussi subissent l’invasion biologique, avec l’introduction volontaire de nouvelles espèces pour améliorer ou diversifier la production (sapin de Vancouver originaire d’Amérique du nord, mélèze du japon ou encore l’épicéa, arbre originaire de nos régions mais implanté sur tout le territoire). Pour limiter les extinctions de certaines espèces au profit de d’autres, s’est mis en place en 2008 la loi Barnier, qui limiterait les invasions par la limitation de certaines espèces en fonction de leur capacité à s’étendre, de leurs caractéristiques biologiques. Les enjeux économiques n’ayant pas changé depuis la colonisation, arrivent aujourd’hui un nouveau type de plante, les OGM (Organismes Génétiquement Modifiés). Ce sont des végétaux dont le code génétique à été modifié afin qu’ils obtiennent une propriété qu’ils ne possédaient pas. Les OGM sont donc créés pour améliorer la productivité, au profit des grandes firmes tels que Monsanto... Selon l’Isaaa, 81 millions d’hectares produisent des OGM, dont 98% ne proviennent que de 6 pays, dont les États Unis. Depuis 1996, la superficie mondiale de production à été multipliée par 47.En 2012, l’étude de Gilles-Eric Séralini prouve qu’un type de maïs est nocif à long terme par des tests sur des rats (maladies, tumeurs) tandis que d’autres chercheurs trouvent dans les OGM un intérêt thérapeutique (hormone de croissance, protéine). Les OGM étant résistants aux pesticides, arrivent des mauvaises herbes tout aussi résistantes par accommodation, provoquant une surconsommation de pesticides. Ici, ce n’est pas l’OGM qui pose problème, mais la pratique agricole qui lui est liée. Enfin, les semences OGM replantées perdent en productivité, obligeant ainsi au rachat et donc à la dépendance des agriculteurs à des semenciers qui gardent le monopole. Kokopelli, une association se bat contre les droits de propriétés des semenciers en vendant des semences anciennes et libres de droits. L’utilisation des OGM provoquant un énorme débat, l’Europe n’en a autorisé en 2011 que 70, dont 3 cultivés sur le territoire (maïs en Espagne). Il y a des essais sur des champs en guise de tests, afin d’évaluer l’impact environnemental, les rendements... cette étape est obligatoire avant la commercialisation. Les OGM sont utilisés pour l’alimentation du bétail, mais aucune étiquette ne l’indique sur les

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emballages de viande. Les produits d’alimentation Les plantes sont aussi utilisées contre la pollution. humaine à base d’OGM ont été supprimés, sauf Après un grand coup de marketing sur l’assainissement de nos intérieurs par des plantes vertes parfois quelques huiles. seules, de nombreux chercheurs s’intéressèrent Les OGM restent une innovation de l’époque, mais tout de même aux propriétés dépolluantes des ils ne sont pas les seuls. Les plantes sont au- plantes dites hyperaccumulatrices. jourd’hui utilisées comme solution écologique, à La phytoremédiation correspond à la dépollution par les plantes, agents de traitement des eaux, plus ou moins grande échelle. Les agrocarburants comme l’éthanol ou le biodie- sols et airs pollués. sel émettent 4 à 5 fois moins de rejets de cO2 et De nombreuses avancées ont été réalisées au d’oxyde d’azote. Selon l’Institut français de l’envi- niveau du traitement de l’eau, avec des stations ronnement, l’utilisation des biocarburants en 2008 de traitement végétal dans de nombreuses comdevrait néanmoins éviter l’émission de 7 millions munes. (zone libellule, lyonnaise des eaux, St Just de tonnes d’équivalent cO2. Ces nouveaux car- / Station Organica, Véolia eau,). burants ont tout de même des conséquences sur Ces systèmes sont moins chers, notamment au l’environnement (culture intensive, fabrication niveau du coût de fonctionnement, permettent de pesticides, recours à la mécanisation, appro- de recréer des zones de biodiversité ouverte au visionnement des usines de production, transfor- public, d’obtenir de nouveaux paysages. Il faut mation industrielle, synthèse des biocarburants Croquis de principe de phytoépuration suppression forêts, monoculture et hausse des prix des denrées alimentaires utilisées tel que les céréales...) créant ainsi une polémique dans le monde. Tandis que la France souhaite augmenter de 10% l’utilisation des biocarburants d’ici 2020, La Chine souhaite interdire les agrocarburants issus de cultures alimentaires. Les micro-algues pourraient être un bon compromis, car elles permettent une synthétisation 30 fois plus importantes qu’avec les oléagineux qui constituent le biodiesel.

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néanmoins des espaces importants pour épuration de l’eau, et du temps pour la dépollution des sols, car une maîtrise importante est requise dans le choix de substrats, de bassins, et pour l’irrigation. Dans tous les cas, la phytoépuration apparaît comme un moyen viable, et provoque ainsi un grand engouement dans le monde (phytoépuration des eaux de Disney land en Floride) quoi que peu en France à cause d’un problème culturel. En effet, l’Etat donne plus de places aux industries qui ne considèrent pas l’utilisation des plantes comme une solution indépendante, mais comme un moyen complémentaire. Vis à vis du traitement des sols, les recherches n’en sont qu’a la mise en place du principe : immobiliser les polluants ou les transférer du sol vers la plante hyperaccumulatrices qui sera récoltée. La phytoépuration a pourtant fait ses preuves, notamment en 2001 en Chine, où suite à la crue d’une rivière ayant inondé des exploitations minières dont le sol contenait de l’arsenic, les cultures environnantes moururent, la terre étant devenue totalement stérile. Une équipe d’agronomes chinois utilisèrent alors des fougères afin de rendre les terres fertiles. Malgré les plantes, il reste toujours des traces de métaux lourds dans les sols pollués, ne permettant plus la cultures de denrées alimentaires sur ces terres. L’utilisation des plantes pour dépolluer les sols restent néanmoins prometteuse vis à vis des 2617 sites contaminés par des métaux lourds en France (exploitations minières en activité ou en friche principalement). Les plantes sont aussi utilisées par leurs propriétés médicinales, et cela depuis les premières civilisations. En 1519, quand les colons débarquent en Amérique, ils sont atteint de nombreuses maladies et n’ont d’autre choix que d’utiliser la pharmacopée locale indigène, dont ils reconnaissent l’efficacité. Quelques espagnols vont alors tenter de comprendre et de dresser l’inventaire de ses savoirs médicaux. Ces nouveaux apports permirent à la pharmacopée Occidentale de plus progresser en 500 ans que pendant les 4500 ans derniers. Il suffira pourtant de quelques décennies pour que les civilisations indigènes soient décimées par les maladies des Occidentaux. Au Mexique, à partir de 1521, les conquistadors à la recherche d’or se retrouvent face à de nouvelles plantes (avocat, haricot rouge, courge, vanille, cacahuète, papaye...), soit environ 10 000 plantes dont 2000 avec un usage médicinal. Les Aztèques utilisent ses plantes de manière médicinales mais aussi culinaires, ayant ainsi un régime plus équilibré et varié que les occidentaux. Ceux-ci rap-

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portent ces nouvelles denrées, mais implantent aussi leurs régime alimentaire en Amérique (Ex : la tomate arrive en Espagne mais reste ornementale, elle deviendra en 1778 une plante potagère en France) Un métissage culturel s’est donc accompli, les européens s’inspirant des usages indigènes sans tenir compte des croyances qui y étaient attachés. Ils ont importés de nombreux produits locaux, en ont élaborés de nouveaux, intégrables à leur propre culture. Ainsi au 17ème siècle, 70% de la pharmacopée de l’Occident contenait des produits issus de l’Amérique du Sud. De nos jours, les plantes ont une place importante dans la médecine, que ce soit par l’homéopathie, où plus de 60% des médicaments de la pharmacopée utilisent des molécules issues des plantes., ou par la transformation des plantes selon les propriétés. Par exemple, en Pennsylvanie, une université a cultivé des laitues afin de produire des médicaments contre le diabète, l’hémophilie. Le but était de trouver des solutions pour produire des substances thérapeutiques à faible coût (protéines), grâce aux chloroplastes présents dans les feuilles. Les plantes sont donc totalement intégrées dans notre mode de vie, sont en lien étroit avec notre environnement, nos lieux de vie. Certains designers et architectes ont donc décidé de s’intéresser à cette osmose en Homme et végétal.

Modélisation des «immeubles forêts»

Stefano Boeri, un architecte italien, a pensé et conçu le premier immeuble forêt, situé à Milan. Un hectare de végétation a été placé sur deux immeubles, comprenant 800 grands arbres, des arbustes et 11000 plantes couvrantes. Des lâchers de coccinelles et papillons ont été effectués afin de mettre en place une biodiversité durable. Ce projet a reçu en 2014 l’International Highrise

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Award par le musée d’architecture de Francfort pour sa capacité à renouer des besoins de contact de l’Homme envers la nature. A Sydney, les Ateliers Jean Nouvel ont conçu un mur végétal de 166 mètres, avec des bâtiments recouverts à 50% par de la végétation. Un héliostat a été mis en place afin de réguler la lumière naturelle en journée. En 2013 s’est aussi monté le projet Dyv-Net, du Tai Po district. Ce projet est un réseau de fermes urbaine verticales en raison de la réduction des terres agricoles. Des jardins potagers circulaires inspirés des rizières en terrasse traditionnelles seraient superposées dans une tour fabriquée en métal léger. Ce projet apporterait une solution alimentaire de proximité, moins coûteuse et plus durable. Un autre architecte a pensé une maison en lien avec la nature, mais d’une manière un peu particulière. Mitchell Joachim créa comme projet le Fab Tree Hab, une maison totalement fabriquée en arbre. S’inspirant des technologies du XIIIème siècle dans les jardins paysagistes, où l’on dirigeait les arbres afin de leur donner une forme souhaitée, il a conçu les plans d’une maison où des arbres vivants seraient la charpente et les murs. Seul problème, cette technique demande beaucoup de temps, et il faudrait environ 10 ans pour obtenir une maison.

One Central Park, Sydney - Jean Nouvel

Modélisation du projet Dyv-Net

Bibliographie :

Maquette Fab Hab Tree

Les plantes ont ainsi une histoire culturelle, scientifique, sociale. Les végétaux sont intimement liés à l’Homme, qui peut, de part son mode de vie, choisir de vivre vis à vis de ce que lui offre les plantes ou de les plier à ses besoins.

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TDC 15 février 2001- Les plantes cultivées à jamais dépendantes de l’Homme Les cahiers de science & vie n°50 Avril 1999 Science & avenir, Hors série n°177 janvier 2014 Le Monde n°21 668 Sciences et médecine 17 Septembre 2014 Le Monde n°20602 19 Avril 2011 Le Monde n°20564 Samedi 5 mars 2011 La Recherche n°463 Avril 2012 La Recherche n°408 Mai 2007 Science & vie junior n°281 Février 2013 Le Monde n°20081 18 Août 2009 Le Monde n°20507 29 Décembre 2010 Science & Vie junior n°240 Septembre 2009 Science & vie junior Hors série n°103 Décembre 2013 Le Monde n°20779 11 Novembre 2011 Science & vie junior n°225 juin 2008 Dossier pour la science n°65 Décembre 2009 Sciences et Avenir n°820 Juin 2015 Sciences et Avenir n°703 Septembre 2005 Science & Vie junior hors série n°110 Février 2015 Le Monde n°21006 3 Août 2012 Le Monde n°21035 6 Septembre 2012 Le Monde n°19707 6 juin 2008 Le Monde n°21771 15 Janvier 2015 Beaux Arts magazine n°354 Décembre 2013

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