Etude de romans graphiques

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Etude de romans graphiques en 2013 1STD2A du lycée public Eugène Livet de Nantes Octobre - novembre 2013

Dans un grand chantier qui consiste à dessiner, se motiver pour dessiner et apprendre à dessiner, les élèves de premières STI2A ont étudié trente romans graphiques. Ils ont pris le temps de lire, de s’informer sur les conditions de création et de production des romans, puis ils ont analysé les signes plastiques à l’œuvre : les couleurs et les contrastes, les formes et la qualité des traits, les cadrages et l’organisation du texte et des images. Voici le résultat de ce travail, sérieux, impliqué et... graphique. Ce travail a été ponctué par une rencontre avec Nicolas Wild, l’auteur de « Ainsi se tut Zarathoustra », en janvier 2014.


Ainsi se tut Zarathoustra Nicolas Wild

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // L’auteur, Nicolas Wild, raconte le voyage a Téhéran qu’il fit avec Sophia et ses amis, où il apprit de nombreuses choses sur le Zoroastrisme, une très ancienne religion, que le père de Sophia, Cyrus, soutenait beaucoup. Celui-ci travaillait sur le projet du centre culturel Zoroastrien de Yazd dont l’inauguration était la cause du voyage. Il est mort assassiné et cette histoire raconte également le procès. Nous en apprenons beaucoup sur sa vie, ses engagements et ses connaissances.

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // Titre : Ainsi se tut Zarathoustra Auteur : Nicolas Wild Date d’édition : Mars 2013 Édition : Boite à Bulles (arte édition) Collection : Contre-cœur. Format 24 x 16 (x2,2) cm Nombre de pages : 221 Pièce unique (Intermède de la série Kaboul Disco ) Langue : Français Annexe documentaire : Petite biographie de l’auteur. Prix : 19€

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // Ainsi se tut Zarathoustra est une fiction inspirée de faits réels, autobiographiques et biographiques. Dans ce roman graphique, le texte, souvent placé en haut ou en bas de la vignette, ne nuit jamais à l’image. Le récit suit un ordre chronologique, mais il est marqué de nombreux flash-back Le récit contient donc deux types de narration : celle du personnage principal, l’auteur, au présent, et celle rapportée des autres personnages qui témoignent. Les légendes qui nous indiquent la date et le lieu, sont placées aux dessus de toutes les vignettes de la planche. L’histoire se déroule en Iran principalement mais débute à Paris, en France, dans les années 2000.

COMMENTAIRE CRITIQUE // Sans gène et avec curiosité, l’auteur n’hésite pas à poser de nombreuses questions et à s’aventurer dans le périple qu’il effectue. En effet, il trouve toujours le moyen d’en apprendre plus sur cette situation, il mène en quelque sorte, sa propre enquête et nous donne, à nous aussi l’envie d’en apprendre plus. Le contenu de l’histoire étant plutôt sérieux et complexe, Nicolas Wild s’est inspiré de faits réels pour créer ses personnages et se permet plus aisément de traiter ce sujet avec un ton assez léger et de mettre

une distance avec la vérité. Il traite tout cela avec de l’humour, ce qui permet d’apprendre de nombreuses choses, sur le Zoroastrisme par exemple, sans difficultés. Le dessin qui parfois peut être simple, retranscrit très bien les ambiances et l’expressivité, est parfois plus détaillé dans le cas de certains bâtiments ou paysages. Les flash-back, qui sont assez fréquents sont très simple à comprendre, car habilement évoqués, et ne nous perdent pas dans l’histoire.

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Kililana Song Benjamin Falo ed. Futuropolis

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // Naïm est un enfant âgé de onze ans originaire de Lamu, cité portuaire de l’île kenyane du même nom. Malgré tout le mal que se donne son grand frère, celui-ci connaît mieux les ruelles de Lamu que les versets du Coran et préfère la liberté et l’insouciance à l’apprentissage des sourates. Au fil de ses escapades, ce jeune orphelin rencontre des personnages plus ou moins honnêtes. Trafiquants, promoteurs immobiliers, touristes naïfs et shaman gardien de la culture swahilie vont l’embarquer malgré lui leurs histoires.

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // - Format : 215 x 290 mm - Titre : Kililana Song - Auteur : Benjamin Flao - Date d’édition : août 2012 - Nombre de pages : 128 - Maison d’édition : Futuropolis - Série : 1er tome d’un série de 2 albums - Prix : 20€

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // Le premier volume de Kililana Song est composé de quatre histoires parallèles qui tissent un lien entre elles au fur et à mesure. Chronologiquement, vient d’abord celle du capitaine Günter, un marin hollandais qui, après s’être fait prendre à avoir essayé de passer en douce du haschich par les eaux kenyane, se retrouvera coincé à Lamu avec soixante mille dollars à payer. Puis, après l’agitation des trois premières pages, on observe le réveil d’un vieil indigène swahili(qu’on apprendra être le dernier gardien de la mémoire de Liongo Fumo) installé dans un coin sauvage et tranquille du kililana. En tournant la page, on entre brutalement dans le monde de Naïm, le personnage principal, et dans la narration à la première personne à la page suivante. La dernière histoire parallèle concerne un expatrié français du nom de Jean-Philippe, un jeune homme naïf issu d’une famille aisée qui cherche une vie paisible. Le récit se déroule dans un contexte contemporain, avec une intrigue humaine propice à la découverte d’une région naturelle que la modernité n’a pas encore ravagée.

COMMENTAIRE CRITIQUE // Dans Kililana Song, Benjamin Flao se base sur le réel pour créer une fiction. Ainsi il nous fait découvrir le mythe de Liongo Fumo et la culture swahilie, et construit, invente à partir de ce mythe. Il plante le récit dans un décor lointain et nous fait découvrir la mixité et la confrontation des différentes populations de cette région à travers plusieurs histoires parallèles plus ou moins liées entre elles au début, qui au fur et à mesure vont concerner le personnage principal, Naïm. Le choix de prendre un enfant comme personnage principal et comme

narrateur peut être expliqué par la curiosité qu’un enfant peut avoir par rapport à un adulte. Alliée à son courage, cette curiosité débordante est propice à la découverte sans but précis et prétexte à aborder tous les sujets possibles. Dans son but de nous faire découvrir cet archipel kenyan, ce roman graphique est rempli de paysages sauvages, urbains et maritimes. L’alliance encre de chine et aquarelle rend le dessin vivant, il est stylisé mais pourtant ancré par rapport à la réalité, Flao la sublime ou la déprécie avec talent et met en avant son histoire grâce au dessin.

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GHOST W0RLD

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // • Titre : Ghost World • Auteur : Daniel Clowes • Edition Française : Vertige Graphic, PARIS • Roman Sans collection •Date d’Edition : Septembre 2010, et la 1ere Parue en 1997 et 2002. • Roman unique • Pas de Personnage récurrent • Annexes : Sommaire, dédicace, extrait d’interview parue dans « Dangerous Drawings », pensées de l’auteur et un film également. • Prix : 14 €

COMMENTAIRE CRITIQUE // Le roman inspiré de la vie de deux amies de l’auteur, n’est pas très intéressant, très monotone, l’histoire ne tient pas en haleine les lecteurs. Pourtant court, il semble long à finir. Il ne se passe rien d’exceptionnel, c’est un peu décevant. Du point de vue du graphisme et de l’illustration il y a un réel contraste entre la couverture et l’intérieur au niveau des couleurs, on s’attend à quelque chose de gai, coloré et saturé mais ce n’est, en faît, que la couverture qui donne cette impression. Néanmoins les dessins sont intéressants,

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // Ce roman raconte l’histoire de deux jeunes femmes Enid et Rebecca, qui à la sortie de l’adolescence, ont une vie plutôt banal et aiment critiquer le monde dans lequel elles vivent ; Ghost World, un monde fantôme. C’est une histoire sans rebondissements, un quotidien assez monotone où la vie suit son cours. On peut voir à travers leurs regards ce qu’elles pensent de la société, une vision assez dure et sarcastique. Leur principal but est l’apparence; elles préfèrent leur image, ce qu’elles renvoient plutôt que ce qu’elles sont vraiment. D’après l’auteur ce sont « deux jeunes filles pas comme les autres », c’est en faite simplement une vision sans cliché de leurs vie. CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // Ce récit inspiré de la vie des amies de l’auteur, est raconté par deux filles, Enid et Rebecca et n’est constitué quasiment que du dialogue. Ce n’est pas vraiment un récit structuré avec une situation de base des actions et péripéties, non, c’est plutôt une succession de « potins » qu’elles se racontent entre elles, il s’agit de leur quotidien, une vie réelle sans fantaisies. Les histoires quelle se racontent sont des flash-back qui sont illustrés comme si on revivait la scène et on trouve des ellipses de quelques heures ou quelques jours tout au cours du récit. On ne sait pas la date, il n’y a pas de repères chronologiques, on sait seulement que c’est assez moderne car elles vont dans un bar des années 50 et disent qu’ici le temps s’est arrêté. Ghost World qui veut dire « monde fantôme » ne nous indique pas non plus où se situe l’histoire même si à l’aide des dessins, on pense aux U.S.A.

les trames qui font les ombres sont un bon moyen pour donner l’impression de nuance alors qu’il n’y a qu’une seule couleur : le vert, avec le noir et blanc. Pour en revenir à l’histoire, la façon d’écrire de Daniel Clowes est appréciable car il semble écrire de manière spontanée, il utilise un langage familier qui met à l’aise. On peut se comparer aux personnages dans l’histoire, il n’y a rien de superficiel, ce qui peut paraître assez étonnant dans la vie de deux jeunes femmes.

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LE CRI DU PEUPLE TARDI ed. Casterman

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX //

Nom du roman graphique : Le cri du peuple, les canons du 18 mars L’auteur : Jacques TARDI Sa maison d’édition : Casterman (http://www.casterman.com/) Sa collection : Univers d’Auteurs Année d’édition : 2001 Série de 4 tomes Personnages récurrents : 8 héros récurrents, dont Grondin, Pucci, Tarpagnan qui sont les principaux. Commentaire : VAUTRIN parle de son roman et flatte TARDI avant le début du récit prix : 18 € 50

COMMENTAIRE CRITIQUE // Malgré de longs passages, de multiples émotions sont belles et bien présentes ! Dès la couverture, le décor est planté à l’aide de nuances de noir et de blanc avec aussi, les nombreux drapeaux rouge « sang » qui montrent un effet de rage du peuple armé de Paris à la vue des soldats qui envahissent leur capitale. L’usage des surfaces opaques, des aplats dégradés, des contrastes, et des saturations dues aux applications du noir et du blanc, crée une atmosphère pesante avec un suspens grandiose autour de tous les héros récurrents, comme Grondin l’ancien bagnard, le commissaire Mespluchet, mais aussi du cadre historique. On y voit des formes nettes, au coup de crayon rapide avec un degré d’iconicité réaliste et stylisé qui peut prêter à confusion. Car si l’on scrute bien, nous voyons que des personnages n’ont pas de cous, ont pour œil un simple trait et des mains très mal proportionnées... Une composition de grilles qui varie énormément selon ce que veut nous montrer l’auteur mais avec de nombreuses vignettes en format paysage. Grâce à ce procédé, ces dernières caractérisent concrètement les réalités et les éléments du sujet historique français de 1871. Nous avons donc envie de nous

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // LE CRI DU PEUPLE Les Canons Du 18 Mars est un roman graphique adapté par TARDI du roman LE CRI DU PEUPLE de VAUTRIN. Le récit a lieu pendant la Commune de Paris. Elle commence quand une femme est retrouvée morte, la police enquête, alors que le peuple de Paris se révolte contre les soldats qui prennent possession de canons. Durant l’histoire, nous suivons des personnages, inventés ou réels, qui se croiserons... Les héros principaux, dont Grondin qui cherche l’assassin de sa fille adoptive tuée avant l’amorce de l’histoire. Le Capitaine Tarpagnan qui trahi l’armée, et Pucci la femme surveillée. CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // Le contexte du récit

se passe durant la Commune de Paris qui dura plus de deux mois à partir du 18 mars 1871 jusqu’à la fin de « la semaine sanglante » le 28 mai 1871. Alors que les soldats s’emparent des canons de la ville à l’insu des Parisiens de plus en plus pauvres et contrôlés. Pendant le récit l’on va suivre huit personnages récurrents, dont les trois héros principaux. La narration de ce récit est chronologique, ses phylactères indiquent les heures et les jours, ceci montre que le narrateur est externe, il s’agit donc de TARDI. L’alternance des histoires entre les personnages et la révolte du peuple de Paris contre les soldats du régime en est la thématique. Les Parisiens se doivent de « gagner » cette révolution.

plonger dans chaque image pour en examiner toutes les parties en détail. Quand les héros, parlent les bulles sont en forme de nuage mais si c’est le narrateur elles sont de forme rectangulaire. Cela s’ancre très bien dans cet univers réaliste voir théâtral. VAUTRIN était dans le vrai, TARDI est bien le dessinateur destiné à adapter son roman !

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Anne Nivat correspodante de guerre Daphné collignon

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // Titre: Anne Nivat correspondante de guerre Dessinateur: Daphné Collignon Scénariste: daphné collignon Édition: soleil production Date de parution: mars 2009 Format: 22x29,8 cm et 1,3 cm largeur Nombre de pages: 68 pages Annexes: remerciements, renseignements sur la maison d’édition et sur les photographie et les extrait de livres, titres des bibliographie en livre et bande dessiné d’Anne Nivat et Daphné Collignon

RÉSUMÉ / SYNOPSIS / la rencontre de deux fem guerre (Anne Nivat) et l’a Elles vont donner naissan Nivat correspondante de g découvrir deux mondes d deux mondes et nous écr journal de bord. Elle y écr monde. Au fil des pages l le personnage de la journ discerner. CONSTRUCTION DU RÉCI autour de la rencontre des d par des réflexions et impre écrites à la première perso forme d’un journal de bord croquis et de photos de son des extraits de certains rom qui sont illustrés par Daph dégagent une atmosphère p fait à l’ordinateur comme s mettre un message clair et de la dessinatrice et une bio dresse le portrait d’Anne.



Les Ethiopiques Hugo Pratt ed. Casterman

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // Les Ethiopiques est un volume dans le quel nous suivons à nouveau les aventures de Corto Maltese, mais cette fois en Afrique orientale. Notre aventurier retrouve des amis ou des combattants qui font appel à lui, lors d’un conflit ethnique historique. Nous faisons alors la découverte du guerrier Cush, un homme bien singulier, chargé d’histoires et qui possède sa propre morale. Les Ethiopiques sont en quelques lignes, « une œuvre où l’on parle de la rencontre de Corto et de son ami Cush et de leurs aventures au pays de l’encens, du santal... et du mimosa ».

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX //

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE //

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Auteur et dessinateur : Hugo Pratt. Date d’édition : 1979, réédition de 1986. Maison d’édition : Casterman. Collection : Les Grand Romans De La Bandes Dessinées. Série : Corto Maltese, 6ème tome.

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Illustrations : noir et blanc. Format des pages : 21cm x 29,7. Nombre de pages : 106 pages. Annexes documentaires : 8 pages sur le sujet de l’Afrique. Prix : 20 euros.

Ce roman graphique possède un contexte historique marqué. Le récit se développe essentiellement autour de l’armée britannique, qui à la fin de la première guerre mondiale, dans la Corne de l’Afrique, détourne les menaces des tribus, des rebelles ou des mutins parfois d’origine germanique. Les protagonistes de l’histoire sont Corto un marin avide d’aventure, Cush un guerrier musulman, Shamaël un devin redoutable et le Capitaine Bradt un amateur de grande poésie. Tous ces personnages sont originaux et très typés. Chacun d’eux apparaissent à la suite, dans chaque partie du roman : -

Corto Maltese

«Au nom d’Allah le miséricordieux» «Le coup de grâce» «Et d’autres Roméos et d’autres Juliettes» «Les hommes-léopards du Rufiji»

Les parties marquent les étapes du récit puisqu’elles structurent l’histoire en parties égales et chronologiques.

Cush

COMMENTAIRE CRITIQUE // Dans ce tome, on retrouve un Corto qui peut nous paraître différent des autres volumes de la série. Il nous semble moins passif, moins rigide et moins spectateur des scènes. De ce fait, on est plus rapidement entraîné dans l’action. Ceci n’est pas forcément un mal, mais cela crée un contraste entre les différentes aventures dans les - quelles nous avons suivi notre héro. Comme « La Ballade de la mer salée » ou encore « La jeunesse de Corto Maltese ». De plus les illustrations de cette bande dessinée sont réalisées en noir et blanc, ce qui change énormément de celles en couleurs que l’on peut voir dans d’autres volumes ou encore des animés. Il est assez impressionnant de voir l’effet qu’a l’absence de couleurs sur les travaux de Hugo Pratt. On peut percevoir que cela donne un effet plus

simple et plus impulsif. On réalise bien plus facilement la maîtrise du graphisme de l’auteur ainsi que sa technique. Ce tome peut sembler un peut court, en effet son découpage en quatre histoires accélère le rythme de notre lecture. Mais puisque les histoires possèdent des liens directs entre elles et qu’elles structurent le déroulement de l’histoire, il est peut être plus préférable d’appeler cela des chapitres. Quoi qu’il en soit, Hugo Pratt est sûrement pour moi l’un des meilleurs dessinateurs de romans graphiques, ses dessins en noir et blanc rendent une telle expressivité, qu’elle en devient hors du commun. J’apprécie énormément sa manière de dessiner, rapide et efficace. Mais le plus beau tout de même reste de le voir à l’œuvre.

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Maus Art Spiegelman ed. Flammarion

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // Maus raconte la vie de Vladek Spiegelman, un rescapé juif, et de son fils Art Spiegelman qui est auteur de bandes dessinées. Ce récit se déroule en deux temps, l’un dans les années 1930-1940 dans lequel Vladek raconte à son fils en détails comment lui et sa femme Anja ont-ils survécu à l’Holocauste. L’autre temps se déroule dans les années 1970-1980 à New York. Au travers de cet ouvrage, nous allons suivre les dialogues entre un père et son fils et ainsi y découvrir le récit d’une double survie : celle du père mais aussi celle du fils qui se débat pour survivre au survivant. CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // Maus est une his-

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // - FORMAT : 16 x 24.5 cm - TITRE : Maus - AUTEUR : Art Spiegelman - DATE D’EDITION : Tome 1 en 1987 Tome 2 en 1992 - NOMBRE DE PAGES : 296 pages - MAISON D’EDITION : Flammarion - PIECE UNIQUE - REMERCIEMENTS : Oui - ANNEXES : Voir dans MetaMaus

toire familiale puisque l’auteur y recueille les souvenirs de son père Vladek, un survivant de l’Holocauste et du génocide des juifs d’Europe Centrale. Le récit va alterner deux époques différentes, les années 1970-1980 à New York où Art interroge son père sur sa vie durant la Seconde Guerre Mondiale. L’autre époque va évoquer la vie de Vladek en Pologne avec ses parents, l’arrivée dans le ghetto puis celle à Auschwitz. Vladek raconte sa survie. Dans cet ouvrage, Spiegelman va représenter les différentes populations par des animaux, usant ainsi d’un procédé appelé zoomorphisme. Ainsi, les juifs sont représentés pas des souris (« Maus » signifie souris en allemand), les nazis par des chats, les Français par des grenouilles,etc. Ce procédé est une référence aux images de propagande nazie.

COMMENTAIRE CRITIQUE // Maus c’est l’histoire d’un juif de Sosnowiec, pris dans l’engrenage meurtrier du nazisme. Maus c’est l’histoire d’un déporté survivant du plus grand génocide de l’humanité. Pour moi, Maus fait partie de ces livres qui nous prennent aux tripes, qui nous mouillent les yeux et qui nous serrent le cœur. On ne referme jamais Maus avant de l’avoir fini. C’est une lecture que je recommande absolument car au-delà de l’histoire vécue par Vladek, c’est l’histoire d’un père et son fils qui reconstituent progressivement le puzzle d’une famille décomposée. Au fil des pages, nous écoutons l’histoire de Vladek,

une histoire que nous connaissons mais qui va nous secouer de l’intérieur. Une histoire pour ne pas oublier la souffrance d’un peuple. Ce livre, je ne l’oublierai pas, car ce qui fait son originalité, c’est qu’en tant qu’ouvrage qui traite du nazisme, c’est une bande dessinée. L’approche devient donc différente et rend le livre plus vivant et plus bouleversant que jamais. Art Spiegelman est parvenu à retranscrire l’Holocauste avec une sincérité rare, on a ici un témoignage simple, cru et poignant de réalisme. Il y a encore tant à dire sur ce livre mais je pense que le mieux est encore de le lire.

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Aya de Yopougon Marguerite abouet Clément Oubrerie Ed.Bayou

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // Aya est une jeune fille qui vit à Yopougon, en Abidjan en cote d’Ivoire. Elle vit dans ce petit quartier baptisé « Yop City », avec toute sa famille et ses deux amies Adjoua et Bintou. Les trois jeunes filles ont 19 ans et rêvent chacune un avenir différent. Aya rêve de devenir médecin, alors que ses deux autres amies sont à la recherche du mari idéal. L’histoire se passe au début des vacances en 1978, et Adjoua et Bintou déambulent entre le bar « ça va chauffer » et « l’hôtel aux mille étoiles », alors qu’Aya veut devenir médecin. On y découvre la vie des jeunes de Yopougon et leur quotidien.

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // Titre : Aya de Yopougon Auteur : Marguerite Abouet Dessinateur : Clément Oubrerie Format : 18x25 cm (format A5) Maison d’édition : Bayou Collection : Gallimard Date d’édition : 1er dépôt légal : 1er octobre 2005 108 pages (avec annexes) ou 96 pages Annexes : Préface, et « le Bonus Ivorien » Série : 6 livres Genre : roman graphique Public : ados-adultes

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // L’histoire commence par un gros plan sur une télévision, dans une cartouche Aya raconte l’histoire de la première campagne publicitaire télévisée de la cote d’Ivoire en 1978. On découvre sur la deuxième page, les principaux personnages du livre. Ils sont tous réuni devant la télé, les uns à coté des autres dans une petite pièce. Aya présente un par un chaque personnage de la pièce, ses amis et leurs parents, et sa famille. Elle raconte ensuite l’histoire de son quartier. Par la suite Aya n’intervient plus que pour de brèves explications. L’histoire devient concentrée sur l’entourage d’Aya. Elle devient un personnage secondaire et fait le lien entre leurs différentes histoires. Le récit est souvent raconté sous forme de dialogues par les différents personnages du livre.

COMMENTAIRE CRITIQUE // Aya de Youpougon est un livre qui nous transporte dans l’Afrique pendant les années 70. On y découvre un pays aux paysages colorés, à l’ambiance chaleureuse et festive, loin des clichés connus. L’auteur dépeint une Afrique vivante, spontanée, drôle et profondément humaine. On s’attache aux différents personnages, qui selon les situations sont à la fois très touchants et comiques, accentués par des dessins aux traits fins, expressifs et avec des couleurs vives et aux tons chauds. Les situations cocasses, les dialogues teintés d’humour et l’originalité du langage « local » des personnages, font l’authenticité de ce livre. Les multiples facettes de la culture africaine et l’intrigue de ce roman

graphique sont abordées avec légèreté et simplicité contrastant avec les difficultés rencontrées (chômage, pauvreté, famine, guerres..) dans certaines régions de l’Afrique. On ne veut plus refermer ce livre et le petit bonus ivoirien nous apprend beaucoup sur les coutumes et le langage des habitants de Youpougon. Le lecteur ne peut être qu’en attente de la suite de cette série.

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Rupestres! Davodeau Guibert Mathieu Prudhomme Rabaté Troub’s ed. Futuropolis

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // On suit la recherche de 6 auteurs, au cœur des grottes, vers le dessin premier, celui des hommes de la préhistoire. Cela les mènera à observer cette grotte d’abord, ses ombres, ses reliefs, avant d’en arriver aux images dessinées sur les parois ; à dessiner ensuite, spontanément. Des voix qui se chevauchent, se confrontent ; de multiples histoires et réflexions personnelles sur la grotte, le dessin, ainsi que le monde, d’aujourd’hui et d’avant. Les auteurs offrent ici émotions, interrogations, et font naître un album mêlé de récits et de dessins, dans un parcours hypnotique, hors du temps.

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // • Ce roman est imprimé sous un format portrait de 195 x 265 mm. • 6 auteurs y ont contribué : Etienne Davodeau, Emmanuel Guibert, Marc-Antoine Mathieu, David Prudhomme, Pascal Rabaté, Troub’s, ainsi que Didier Gonord pour la couverture. • Il a été édité en mars 2011 par la maison d’édition Futuropolis. • Il contient 208 pages. • C’est une pièce unique, sans suite. • Il existe une annexe pour les remerciements. • Il coûte 25 €.

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // Ce récit a été écrit dans le contexte de voyages dans des grottes ; c’est une histoire vraie. Il pose des réflexions, interrogations sur les origines du dessin, mais aussi sur celles du monde. Tout se passe par ordre chronologique. De multiples petits récits composent ce roman, chaque auteur offrant une histoire, une réflexion, narrateurs chacun leur tour. Les discours sont directs, dialogues et monologues. Ce ne sont parfois que des commentaires, comme des légendes pour les images, et parfois de longs textes, une voix off. Parfois même il n’y a pas de texte. On trouve aussi des onomatopées. Les personnages présents sont le groupe des 6 auteurs, qui se baptise le réseau Clastres, ainsi que leur guide, et quelques fois apparaissent des visions d’hommes préhistoriques.

COMMENTAIRE CRITIQUE // Ce roman a été une vraie surprise. Tout d’abord au niveau graphique : la diversité des images, les émotions dégagées, le foisonnement finalement qui caractérise ce livre est tout simplement envoûtant. Les dessins, très variés, sont très beaux, réalisés sur place dans les grottes, il y en a pour tous les goûts, tous les styles. On ressent ce que l’auteur veut nous faire ressentir, on voit ce qu’il a vu et a voulu partager avec nous. Les textes sont eux aussi très variés, les petits commentaires peuvent simplement nous guider dans ce livre-fresque, comme un guide dans une grotte, tandis que les longs textes sont à eux tout seuls des images et des détails à découvrir, des parties du voyage qui pose le récit, ou bien des parties du récit qui posent le voyage. Seul bémol, la rapidité avec laquelle

se lit ce livre, on aimerait rester dans cette atmosphère spéciale et finalement chaleureuse plus longtemps. Après les auteurs, on se pose aussi des réflexions, on s’interroge, les réponses apportées ici soulèvent d’autres questions. Il est agréable de lire un livre que l’on peut tout simplement observer, regarder pour la beauté et la qualité des graphismes, tout autant que l’on peut réfléchir et s’enrichir grâce à lui. Résultat, on ne s’ennuie jamais, grâce à la densité du roman. La fascination apparaît lorsque ce joyeux bazar s’éclaire et que l’on voit finalement la cohérence des images, pour ne plus nous lâcher jusqu’à la dernière page. Une parenthèse puissante qui nous coupe de notre monde, tout en nous rattachant à ses origines.

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Sidi BOUIZID Eric Borg Alex Talamba

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // Foued est un jeune tunisien vivant à Sidi Bouzid, il vient juste de sortir de prison ou il a passé trois jours à se faire interroger, quand peu après son ami Mohamed s’immole par le feu. Ce geste terrible, va libérer les forces intérieures du peuple tunisien, la révolution tunisienne commence. Foued va se faire entrainer par cette révolution et va essayer d’en témoigner à l’aide de vidéos et de twitter. Vous pourrez plonger au cœur de cette révolution grâce à ce roman graphique qui en retranscrit l’ambiance et l’état de pensée des jeunes en mélangeant le fictif et le réel. CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE //Ce roman graphique est une fiction basée sur des fait réels. Il nous parle de la révolution tunisienne de 2010, à travers des personnages fictifs, Foued, le personnage principal, Ali, Lotfi et Anissa, mais aussi à travers quelques personnages réels, comme Mohamed Bouazizi. L’auteur nous parle principalement d’éléments important de la révolution, des manifestations ou de certains suicides, il y a donc beaucoup d’ellipses, souvent de quelques jours, l’histoire s’étend sur 31 jours du 16 décembre au 15 janvier 2011, durée de la révolution. Grâce aux personnages il nous plonge au cœur de cette révolution, pour cela il n’utilise pas beaucoup de texte, le narrateur n’est pas présent, seuls les dialogues des personnages sont relevés et les dates indiquées après chaque ellipse.

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // Titre : SIDI BOUZID K IDS Auteur _ Scénariste : Eric BORG _Dessinateur : Alex TALAMBA Format : 19 x 27 Nombre de pages : 119 Maison d’édition : Casterman _Pièce unique_ Date d’édition : mars 2012 (œuvre fini en 2011) Annexes : _Renseignement sur les personnes et faits réels dont l’histoire est inspirée _Esquisses de dessins

COMMENTAIRE CRITIQUE // Témoigner et dénoncer voilà les intentions d’Eric Borg et d’Alex Talamba pour ce roman graphique qui raconte l’hisoire de Foued un jeune tunisien qui va être embarqué au coeur de la révolution tunisienne de 2010. Eric borg fait de ce roman graphique, fiction inspirée du réel, le reflet d’une nouvelle sorte de révolution où la jeunesse, la génération facebook, va, grâce aux téléphones portables et à internet, faire circuler l’information en temps réel et va témoigner en montrant les images des émeutes et des répressions violentes de la police. Il parvient à retranscrire tous les aspects de cette révolution autour de l’hisoire de Foued : l’utilisation d’internet et de twitter, la

violence des émeutes entre policiers et manifestants et nous fait nous aussi plonger au coeur de cette révolution en nous faisant ressentir, à l’aide de peu de texte, ce que ressentent les personnages. Bien aidé, pour cela par la magnifique perfomance de Alex Talamba, avec son graphisme sobre mais dynamique et expressif, qui avec des jeux de lumière, des visages ciselés, des visées variées ( plongées, contreplongées,...), rend les personnages touchants et pleins de vie. Eric Borg et Alex Talamba font donc un témoignage touchant, percutant et dramatique de cette jeunesse tunisienne et des événements survenus pendant cette révolution..

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Valse avec Bachir Ari Folman et David polonsky

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // Valse avec Bachir est l’histoire du jeune Ari Folman qui tente de se rappeler la période de sa vie qu’est son service militaire pendant la guerre du Liban dont il ne garde aucun souvenir. Il n’arrive à se remémorer qu’une scène qu’il n’arrive pas à interpréter : lui et deux soldats sortant nus de la mer dans la baie de Beyrouth pendant la nuit du massacre des deux camps de réfugiés Sabra et Chatila. Il décide donc de rencontrer d’anciens compagnons soldats, et redécouvre petit à petit les images de la guerre et de sa participation.

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // _titre : Valse avec Bachir _ format:17 / 32 _ Auteurs : Ari Folman et David Polonsky _date d’édition : 2009 pour l’édition française _Maison d’édition : Casterman et Arte Éditions _Annexes documentaires : entretiens avec David et croquis préparatoires du film d’animation _ Pièce unique. _ prix:15 euros

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // Le récit est à la fois un récit biographique, et historique (il peut avoir un aspect documentaire sur la guerre du Liban). En effet le personnage principal du roman graphique est l’auteur qui se rappelle par flash-back les épisodes de la guerre que lui, ou ses camarades d’armée ont vécus. Ces différentes scènes de retour en arrière sont tout de suite enchaînées d’ellipses temporelles, ne laissant aucune transition entre ces parties. Le texte dans le roman reste important malgré la place qu’occupent les images. Le plus souvent, pour les flash-back, les images ne sont légendées que par une voix off, de l’auteur ou des ses compagnons. Les dialogues sont présents dans les passages où l’auteur retrouve ses anciens camarades.

COMMENTAIRE CRITIQUE // A travers une scénarisation très bien menée, « Valse avec Bachir » traite avec talent le fonctionnement du cerveau humain et des troubles de la mémoire avec pour thème la guerre du Liban. Il dénonce à travers son récit les horreurs qu’ont vécu les libanais pendant cette guerre. Toute l’œuvre tourne autour des massacres et des ces déficiences mémorielles. Pour ce sujet, la narration est compliquée à mettre en scène mais les auteurs arrivent cependant à merveille à construire leur récit. Mais la mise en scène est surprenante : les transitions entre les flash-back et le jeune Ari Folman tentant de retrouver la mémoire sont presque

inexistantes, pourtant le récit n’en demeure pas moins très agréable à lire et reste compréhensible. Le scénario est donc le gros point fort du roman graphique. Le graphisme semi-réaliste de Ari, semblable à celui du film d’animation, colle tout à fait avec le thème, le traitement chromatique très spécial de chaque scène du livre est merveilleux. Les décors tout le long du récit sont très fidèles à l’ambiance générale, et on se représente très bien chaque situation. À travers un sujet écœurant et des dessins très expressifs remplis d’émotions, l’auteur parvient à plonger le lecteur dans son récit. À ne donc surtout pas rater.

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Les Mauvaises Gens

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // Ce récit retrace la vie de deux habitants des Mauges, région de l’ouest de la France. À travers leur histoire, on y découvre l’après guerre française, le monde du travail ouvrier, l’emprise de l’Église sur les villages, le changement de pensée des français, l’arrivée d’un président de gauche au pouvoir... Ces témoignages montrent aussi la rudesse de la vie à la campagne, mais aussi quel est le regard de ces gens âgés aujourd’hui sur cette période de leur vie. Les deux personnages principaux, dont leur vie est retracée, sont les parents de l’auteur, Étienne Davodeau.

Etienne DAVODEAU

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // Il y a beaucoup de texte, divisé en dialogues et paroles du narrateur, et paroles rapportées directement des personnages (témoignages). Pourtant, la proportion du dessin reste majoritaire dans la plupart des cases. Certaines cases ne comportent aucun texte (p. 60).Tans que d’autres sont très chargées en texte. Ce récit est une chronique historique. La chronologie se découpe en événements passés, et en moments présents. Cette narration est donc rythmée par des « flash back » et des ellipses. Le récit se déroule entre1945 et 1981. Son contexte est donc l’après-guerre en milieu rural. Les personnages principaux sont Maurice et Marie-Jo Davodeau. Plusieurs personnages secondaires interviennent au cours du récit. On citera l’apparition de l’auteur aux moments présents et en flash back. Ce livre rend hommage à la période où le monde ouvrier s’est soulevé.

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // Titre : Les Mauvaises Gens, Auteur : Etienne DAVODEAU Format : 16,7 x 22,9 cm Edition DELCOURT, sans collection. dépôt légal : Août 2005 Imprimé : Mars 2006. Tome unique ; 184 pages

COMMENTAIRE CRITIQUE // Tous ces gens défilant dans la rue

chaque jour pour défendre leurs droits sous des banderoles et des drapeaux rouges.. Vous ne vous êtes jamais demandé d’où venaient ces mouvements ? Eh bien, des Mauges, de Botz-enMauges plus précisément. C’est dans cette région de L’ouest de la France que l’ancêtre de la CFDT a vu le jour...Et les parents de Etienne Davodeau étaient dans les premiers révoltés. Ce dernier nous dévoile la vie des ses parents sur fond noir et blanc, et autres gris aquarelle. À travers ce sujet qui ne manque pas d’in-

térêt, ce roman graphique réussi à nous en faire voir de toutes les couleurs (en noir et blanc toujours) sur la vie tumultueuse de ces jeunes français des années 50. De très beaux dessins et le reflet des émotions palpables vous toucheront peut être et vous mèneront juste qu’à l’élection de François Mitterrand en 1981 où tous ces gens ont accompli leur but pour lequel il se sont battus : liberté et égalité du travail. Ce livre montre aussi avec une justesse parfaite l’émancipation des petits villages et de leurs populations ouvrières face au joug religieux et son emprise.

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L’art de voler Kim ed. Altarriba

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // L’art de voler est l’histoire du père d’Antonio. Tout commence le 4 mai 2001, âgé de 90 ans, son père saute du quatrième étage de sa maison de retraite. Antonio raconte, en se fondant dans les souvenirs de son père, l’histoire d’un homme secoué par des tempêtes qui ravagent ses amis, l’Espagne et l’Europe du 20° siècle: les guerres et la dictature. Maltraité par sa famille, il vit son enfance dans la campagne rongée par la misère et le désir de richesse des hommes. Après la mort de son meilleur ami, il décide de partir, plein d’idéaux. Il s’engage dans les luttes politiques du 20° siècle.

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // L’art de voler est une œuvre du scénariste Antonio Altarriba et du dessinateur Kim. C’est un livre espagnole traduit en français par Alexandra Carrasco. Ce livre, au format original (22x16cm) de 215 pages, est une réédition par Denoël Graphic du El arte de volar apparu en 2009. A la fin de l’œuvre, on trouve une annexe de 14 pages, Prélude au décollage, où on apprend pourquoi l’auteur choisi de faire ce livre.

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // L’art de voler est une œuvre biographique, chronologique, de la vie du père du sénariste, Antonio Altarriba Senior, sous la forme d’une bande dessinée. Son histoire est traversée par le coup d’état du général Franco, la Seconde Guerre mondiale et ses camps de concentration, et l’immigration. Antonio Sr, Basilio, Mariano Dìaz, Vincente, Pablo et son fils (le scénariste ), sa femme sont les protagonistes de ce livre. L’histoire est racontée en cinq parties : une introduction, le « 3e étage 1910-1931 La voiture en bois », le « 2e étage 1931-1949 Les espadrilles de Durriti », le « 1er étage 1949-1985 Biscuit amers » et le « Sol 19852001 Le terrier de la taupe ».

COMMENTAIRE CRITIQUE // J’aime bien ce livre car L’art de voler est l’histoire racontée par les yeux d’un homme pendant les siècles les plus sombres de l’Espagne, même de l’Europe. Le lecteur comprend alors la vie de la population ayant vécu des guerres à travers cet ouvrage qui mêle graphisme et dialogue. Le travail de Kim et Antonio est impressionnant car ils font vieillir les différents personnages dans le dessin et dans leur façon de penser. Le personnage central de l’histoire voyage en Espagne et en France, il nous permet de comparer les similitudes des deux pays face à la guerre et à la misère. Les dessins nous laissent apprécier la réalité cruelle de cette vie tout en la simplifiant visuellement. Dans ce livre rien n’est de l’ordre du tabou et

l’auteur ne contourne pas les horreurs de la vie comme la souffrance physique et morale ainsi que la mort. On peut voir la misère et la cruauté qui sévissent partout, à chaque page du roman graphique. Le scénariste place habillement chacune des transitions entre les différentes parties pour nous tenir en haleine. Au cours du livre, on assiste à certains événements historiques comme la chute de la monarchie en Espagne, la dictature de Franco et la Deuxième Guerre mondiale. On s’attache très vite au personnage du père d’Antonio qui, depuis le début de son histoire, vit beaucoup de moments difficiles, ce qui nous fait réfléchir à l’impact des épreuves vécues.

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Le photgraphe Guibert/Lefèvre/Lemercier ed. Dupuis

RÉSUMÉ / SYNOPSIS //Le roman graphique « Le photographe » est le récit d’un voyage en caravane. C’est l’histoire d’un photographe, engagé par « médecins sans frontières » pour un reportage au sein de la guerre qui règne entre l’Afghanistan et le Pakistan occupé par l’URSS en 1986. On lit le livre à travers le regard du photographe Didier Lefèvre. Cela raconte la vie dans un convoi de caravane, la dureté physique et moral du voyage, la beauté des paysages, et la différence de culture des gens qui sont pourtant rassemblé dans un même but.

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // Titre : Le photographe-tome 1 Auteur : Guibert, Lefèvre, Lemercier Date d’édition : 2003 Maison d’édition : Dupuis Collection: Air Libre Série/pièce unique : 3tomes Format : 31 x 23,5 cm Nombres de pages : 80 Ouvrage illustré en noir et blanc et couleur Prix : 31 euros

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE //« Le photographe » est un récit documentaire. L’ordre est chronologique. La narration est interne, le personnage principal nous raconte toutes ses sensations et partage ses pensées dans des cadres de narrations. L’auteur utilise des ellipses dans le récit pour ne garder que les évènements importants. Le livre est une alternance de photographies et d’illustrations. Le texte à une place mineur face aux images. Les photos sont des scans direct des pellicules, c’est un choix de mise en page qui rend le livre plus véritable.

COMMENTAIRE CRITIQUE // Cette bande dessinée est un livre très enrichissant et d’une réalité impressionnante, il raconte très bien se qui ce passe entre l’Afghanistan et le Pakistan à cette époque. Les photos sont magnifiques et puissantes. Les photographies apportent un grand réalisme au récit. Elles sont toutes en noir et blanc et contrastent avec les illustrations en couleur mais cela va très bien ensemble, les dessins et le graphisme ne sont pas très très recherchés mais ils restent très clair. Les traits sont simples ce qui est agréable et facile à regarder, les couleurs sont très

« militaire », rapport au sujet, cela crée vraiment une ambiance. Les dessins ont un réel impact, il y a peu de texte car les images parlent d’elles-mêmes. Les dessins m’ont vraiment plus grâce à leur simplicité. Les pages sont agréables de part leur lisibilité, l’histoire est simple et compréhensible par tout le monde même si le sujet est grave. Les trois tomes de cette série sont à lire, ils sont tous passionnants. L’auteur n’épargne pas du tout le lecteur, il dit les choses comme elles le sont réellement et de plus le prouve grâce aux photographies.

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Jimmy Corrigan, the smartest kid on earth Chris Ware

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // titre : Jimmy Corrigan, the smartest kid on earth auteur : Chris Ware éditeur : Pantheon Books pays d’origine : USA date de parution : 2000 nombre de pages : 380 format : A5 pièce unique prix : 49,90 €

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // A quelques jours de Thanksgiving, Jimmy Corrigan reçoit une lettre de son père qu’il n’a jamais connu et un billet d’avion pour venir lui rendre visite. Anxieux de nature, il part tout de même à la rencontre de cet inconnu. Son voyage se ponctue de rêves étranges et à son arrivée à l’aéroport, son père n’est pas au rendez-vous. Jimmy finit par le trouver mais un malaise s’installe et perdure malgré les tentatives de rapprochement de son « père ». Arrivera t-il à tisser des liens pour construire une relation père-fils absente jusqu’à présent ? Quels sont les points communs entre Jimmy et son grand-père ?

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // Le récit est construit autour de deux histoires : l’une raconte la rencontre entre Jimmy et son père et les péripéties qui s’en suivent dans les années 1980, l’autre se déroule dans la jeunesse du grand-père de Jimmy avant et pendant l’exposition universelle de Chicago en 1893. Ces histoires alternent vie quotidienne, rêves fous et étranges, pensées des personnages, tout cela parfois entrecoupé d’ellipses pour créer un récit qui prend racine dans la culture américaine et où tout prend son sens au fil des pages où les deux histoires finissent pas s’entremêler. Un livre comme celuici ne peut qu’être le fruit du travail d’un auteur obsessionnel.

COMMENTAIRE CRITIQUE // Jimmy Corrigan, l’enfant le plus intelligent de la Terre est un roman graphique peu commun qui nous entraîne dans les méandres psychologiques à la limite de la dépression et dans le quotidien de ce personnage, de ces rêves les plus fous à ces histoires les plus tragiques, de ces petits moments du quotidien à ces instants inattendus. Chris Ware nous plonge dans un univers passionnant, plein de rebondissements et de rencontres inattendues dans cette version complète de l’œuvre parut auparavant dans un petit hebdomadaire de Chicago où il a su mêlé le banal et l’extraordinaire à travers ce héros improbable de la fin du 20ème siècle. À la

première lecture, rien n’est simple, on ne voit aucun lien entre les éléments mais à chaque péripétie, un élément se débloque et permet de mieux comprendre le récit tout en le compliquant. Le style graphique de Chris Ware est très poussé ; les traits clairs, complexes et précis ainsi que la colorisation constituée uniquement d’aplats et le soucis du détails accompagné par une organisation des planches aussi complexe que la psychologie du personnage principale et des liens familiaux, nous plonge complètement dans le monde de Jimmy Corrigan où la réalité se confronte aux rêves en mêlant une histoire tragique, émouvante, fantastique et quotidienne.

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Chroniques de la nécropole Golo et Dibou

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // En 1995, Dibou se rend pour la seconde fois de sa vie en Egypte. Par le biais d’amis commun, elle rencontre Golo, un artiste, qui lui fait découvrir Gournah, petit village de la vallée du Nil. Elle tombe sous le charme du lieu et de l’homme. Elle quitte sa vie parisienne pour s’installer avec lui. À travers des événements artistiques, ils améliorent la vie de la population de Gournah. Ils mènent une vie paisible jusqu’au jour où le gouvernement Egyptien décide de détruire ce village. La population est relogée dans des cases en béton en plein milieu du désert.

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // - Titre : Chroniques de la nécropole - Auteurs : Golo et Dibou - Dessinateur : Golo - Paru en 2011 (Dépôt légal :mai 2010) - Contient 208 pages - Maison d’édition Lego (Futuropolis) - Pièce unique sans collection - Remerciements à Nathalie, Philippe, Nicole et Georges. - Coût : 22 euros - 19,5 x 26,5 cm

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // Roman autobiographique , historique et documentaire sur la vie de Golo et Dibou. L’histoire se déroule entre 1995 et 2007 principalement en Egypte, à Gournah et quelques scènes se déroulent à Paris. Il y une chronologie, mais des flash-back datant de vingt ans en arrière sur les souvenirs de Golo. Il y a des personnages qui sont présents durant toute l’histoire, comme « cheikh Aly ». Golo et Dibou sont les narrateurs et personnages principaux du livre. Il y a autant de narration que de discours entre les personnages. Le texte est au présent dans les phylactères et au passé dans la partie narrative, peu d’onomatopées sont présentes.

COMMENTAIRE CRITIQUE // Récit authentique d’une aventure humaine, ponctué d’anecdotes, de rencontres, ce témoignage haut en émotions, nous fait aussi découvrir des traditions méconnues de l’Egypte profonde. Les personnages ont chacun une philosophie de vie assez caricaturée : la parisienne qui débarque dans un village perdu au cœur de l’Egypte ; le français parti en Egypte pour se consacrer à sa passion artistique ; le chef de l’hôtel, connaissant toute l’histoire du village, et qui passe ses journées à lézarder sous le soleil égyptien. On voit la vie de chaque personnage évoluer, se transformer, sous

l’influence des rencontres, des perspectives qui s’offrent à chacun. Le lecteur, lui aussi, a l’impression d’être du voyage car, le récit, les dessins et toute cette ribambelle de personnages hauts en couleurs font partager l’histoire, même à ceux qui ne l’ont pas vécue. Un roman graphique bourré de charme, d’anecdotes humoristiques, à lire et à relire pour notre plus grand plaisir. En plus des qualités historiques et informatives ennivrantes, s’ajoutent de grandes qualités plastiques grâce à une belle diversité de moyens. L’œuvre est très plaisante car originale grâce au style du dessinateur.

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Quartier Lointain Jirô Taniguchi

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // Titre Original : Harukana Machi-e Date d’édition : 1999 au Japon, 2003 pour la traduction française Nombre de pages : 398 (tome 1 : 195 pages, tome 2 : 203 pages) Maison d’édition : Shogakukan, Casterman pour la version française Collection (version française) : Casterman Ecritures Sorti en 2003 (deux tomes), puis en version intégrale en 2010 (pas d’annexe documentaire) Prix : 13 € par tome et 25 € l’intégrale Format : 17 x 21 cm

COMMENTAIRE CRITIQUE // Un élément déclencheur fantastique au service d’un récit intimiste, voilà le pari audacieux que s’est lancé Taniguchi dans ce Quartier Lointain. Un homme se retrouve à ses quatorze ans, et va essayer de comprendre une adolescence qu’il n’a jamais réussi à décrypter : pourquoi son père quitte-t-il une famille apparemment heureuse ? L’auteur se lance dans un exercice scénaristique risqué : la dissociation du corps et de l’esprit de son personnage, adulte blasé dans le corps d’un enfant, qui retrouvera par ailleurs ses instincts, créant ainsi un personnage luttant contre lui même. Mais Quartier Lointain, ce n’est pas qu’un scénario : à l’instar des essais type l’Homme qui Marche, c’est une ambiance intimiste et nostalgique qui fait la qualité du récit. Mais ici, cette ambiance est soutenue par un solide scénario, contrairement à ses essais précédents, ce qui en fait une œuvre plus moralisatrice. Sous une naïveté et une simplicité apparente se cache la critique d’une réalité sociale typiquement japonaise. Le graphisme épuré et le découpage inspiré de la BD francobelge facilitent la lecture au lecteur occidental. Tout ces points rendent ce livre universel : le charme oriental du récit, les quelques éléments issus de la BD, la présence d’un high concept, et d’un personnage à la fois adulte et enfant, qui parle à tout lecteur.

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // Hiroshi NAKAHARA, est un quadragénaire businessman de plus en plus distant avec ses filles et sa femme. A la suite d’une erreur de train, il va se retrouver dans sa ville natale, et atterrir 30 ans plus tôt, à ses 14 ans. Sa lucidité d’adulte et son ressenti d’enfant vont l’aider à comprendre pourquoi son père va quitter une famille heureuse. Le rêve d’une nouvelle vie, la condition d’homme, l’enfant qui vit en chacun de nous sont autant de questions auxquelles Hiroshi cherchera une réponse à travers la fuite de son père. Mais lui même n’aurait t-il pas fuit sa famille bien avant ce voyage ? CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // L’histoire se découpe en 16 chapitres de 25 à 40 pages chacun. La narration comporte deux voyages temporels, mais reste néanmoins simple : le héros retourne à ses 14 ans, puis finit par revenir à son âge initial. Ici, pas de relations complexes entre les époques : les voyages sont des prétextes permettant de développer le personnage. Entre ces voyages va se dérouler une année entière. Le récit se construit au fil des rencontres d’Hiroshi, avec les personnages secondaires très développés, mais aussi avec ses parents qu’il va apprendre à redécouvrir. Le récit prend place en 1963, dans une ville de province, et donc, dans un contexte d’après guerre, ce qui aura une incidence inattendue. Nous suivons le quotidien banal d’un collégien à cette époque, de classe moyenne, mais du point de vue de l’adulte redevenu enfant.

Quartier Lointain est souvent cité comme l’œuvre la plus emblématique de Taniguchi et à juste titre : l’universalité du propos et cette ambiance intimiste spécifique à l’auteur en font un classique du roman graphique.

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RÉSUMÉ / SYNOPSIS // L’action se déroule aux ÉtatsUnis, dans une banlieue de Seattle, dans les années 70, deux adolescents, Keith et Chris vont être confrontés à une maladie sexuellement transmissible nommée « la crève ».Chris, une jeune adolescente se retrouve contaminée. Elle subit les effets de la mutation et vit sa vie amoureuse avec Rob. Keith rencontre Eliza, une mutante. Parallèlement, face à la mutation, Chris doit se cacher dans la forêt mais des mutants disparaissent, tués. Keith et Eliza décident de fuir, tandis que Chris reste.

BLACK HOLE, charles Burns

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // Type : roman graphique nom du roman : BLACK HOLE nom de l’auteur : Charles BURNS lettrage de cette édition : Ève DELUZE date d’édition: 2006 maison d’édition, présente édition : Guy Delcourt Productions nombre de page : 375 collection : Contrebande Originellement publié sous fascicules (Black Hole #1 à 12) par Fantagraphics Books Présence d’un additif documentaire sur l’adolescence : « on y atteint le tréfonds d’un malaise où se télescopent les angoisses et les désirs d’un âge en sursis. » Jean-Claude Loiseau - Telerama n° 2968

COMMENTAIRE CRITIQUE // Dans ce roman graphique Charles Burns tente de décrypter le mal-être adolescent tant par ses dessins sombres, que par ses personnages tourmentés. Charles Burns a sût osciller entre un contexte social bien ancré dans la réalité, c’est à dire l’adolescence et les années 70, tout en y ajoutant un scénario fictif et fantastique. Charles Burns dépeint les horreurs d’une maladie sexuellement transmissible, en faisant ressentir le grotesque, la noirceur de la situation, tant par des graphismes mettant en valeur ces mutations, que par la situation psychologique dans laquelle les personnages se trouvent ainsi plongés. Charles Burns, illustrateur reconnu, dépeint les

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // Black Hole « partage de nombreuses caractéristiques en commun avec le mouvement comics underground des années 1960 qui met l’accent sur la drogue et le sexe » ImageTexT comics studies. Ce roman relate une société américaine dans les années 70, au travers du regard, du ressenti, d’adolescents confrontés à une maladie. Ce récit fut écrit à partir d’un cadre spatio-temporel auto-biographique, vécu par l’auteur. En effet, charles burns vécu dans les années 70 à Seattle. Dans ce roman il y décrit donc d’une certaine façon les mœurs adolescentes de son époque comme la liberté sexuelle, les modes vestimentaires, le type d’architecture, d’automobiles de l’époque. Le récit est donc un mix entre fiction et historique. En effet, l’auteur a su intégrer une maladie fictive « la peste ado », se transmettant sexuellement et causant des mutations physiques. Malgré la fiction de cette maladie, on peut se demander si celle-ci n’est pas une métaphore du SIDA. Le cadre spatio-temporel correspond à la période de la libération sexuelle des personnes, mais également à la découverte officielle du sida en juin 1980, aux états unis. On rentre directement dans l’œuvre, dans l’action, il n’y a pas d’incipit marqué. L’œuvre est écrite sous forme de cycles, en ellipses, chaque chapitre correspond à un cadre spatio-temporel différent axé sur des personnages différents, nous permettant, nous lecteur, d’être omniscient et de comprendre mieux l’intrigue. L’histoire est cependant chronologique. On observe, une évolution temporelle, entre le début et la fin du livre. L’auteur met régulièrement en scène les rêves des personnages permettant, de rendre compte des phénomènes fantastiques et, certaines fois d’expliquer les modifications physiques que subissent les personnages. Le texte est avant tout écrit en voix off, en monologue et de temps en temps en phylactères. On observe que, Charles Burns utilise très peu d’onomatopées. Tout ses dessins sont faits à l’encre de chine.

émotions humaines, les sentiments comme la joie, la peur, l’amour, la tristesse, par un dessin précis et minimaliste. Le jeu de clair-obscur permet, dans ce roman, de sentir le tragique de certaines situations et de créer une tension omniprésente . Le dessin très réaliste, libre, non censuré, permet de dépeindre les actions avec réalisme: cela nous met mal l’aise, mais rend l’action, le roman, saisissant! Le lecteur est presque omniscient : on connaît les pensées, l’intimité de plusieurs personnages ce qui permet de traduire, de comprendre la complexité de certaines situations d’une façon plus simple.

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REPORTAGES Joe Sacco

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // REPORTAGES de Joe Sacco est une sélection de six de ses voyages journalistiques réalisés pour la presse internationale : Palestine ; Irak ; Kushinagar ; Femmes Tchétchènes ; Crimes De Guerre et Immigrants Africains. Dans ce roman graphique passant par la Palestine jusqu’à l’Irak, de l’Inde au Caucase, entre 2001 et 2011. Le journaliste et dessinateur Joe Sacco partage sa vision critique du monde et son témoignage personnel, se souciant surtout de ceux qui ont rarement l’occasion d’être entendus, à travers des bandes dessinées qui nous aide à mieux comprendre la première décennie du 21e siècle.

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // Titre : REPORTAGES Auteur : Joe SACCO Nombre de pages : 200 Collection : Album Maison d’Édition : Futuropolis Date d’Édition : Novembre 2011 Annexe : Un manifeste, quelqu’un ? Par Joe Sacco Dimensions : 26,8x19,8x2,2cm Pièce Unique Langue : Français (traduit de l’Anglais par Sidonie VAN DEN DRIES) Prix : 24,13€

COMMENTAIRE CRITIQUE // « Des dessins peuvent-ils prétendre une vérité objective ? Cette vérité, n’est-elle pas la question centrale du journalisme ? ». C’est la question que pose Joe Sacco dans la préface de son roman graphique. Selon lui, « tout ce qui peut-être dessiné fidèlement doit l’être », c’est à dire « qu’une chose dessinée doit pouvoir être facilement identifiée comme ce qu’elle représente dans la réalité ». Mais peut-on réellement apparenter le travail de Sacco à du journalisme ? Au cours de ses voyages, Sacco part à la rencontre d’individus tous touchés par des conflits, des migrants, des réfugiés ou des rescapés, tous tentent de trouver leur place dans ce monde. Le problème de la terre est ainsi présent dans tous ses reportages. L’auteur se permet de nous montrer ses interactions avec les gens

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // REPORTAGES se construit comme une succession de reportages en bandes dessinées. Le « récit » est donc ici construit comme un article journalistique, l’auteur étant également narrateur et personnage du récit, il retranscrit chaque entretien, chaque protagoniste interrogé, chaque situation, graphiquement, de façon plus ou moins réaliste, l’image, dominant le texte. Ces différents récits sont des reportages puisqu’il s’agit d’un compte rendu fait par l’envoyé d’une rédaction (Joe Sacco) à partir de ce qu’il a vu ou entendu sur le terrain. Ces comptes rendus sont ensuite présenté sous forme de bandes dessinées de 15 à 50 pages, rendant compte d’une situation spécifique, telles que la condition des femmes tchétchènes, réfugiées en Ingouchie, ou les migrants africains de Malte.

qu’il rencontre, il nous offre beaucoup plus que des échanges journalistiques traditionnels, et partage des échanges personnels, moins froids et moins distants qu’un article de presse classique. Selon l’auteur, « les journalistes ne sont pas des mouches sur le mur, que nul ne voit ni n’entend. ». Les entretiens avec les gens, les situations que créent la présence d’un journaliste, et l’influence de sa présence sur la situation, tous ces « détails » qu’un journaliste censure usuellement, sont retranscrit dans les reportages de Joe Sacco, avec brio. L’auteur, journaliste de formation, utilise la bande dessinée comme un moyen de nous faire comprendre les choses, avec un style parfaitement dosé entre objectivité et subjectivité (que tous dessins possèdent).

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Dalì E.Baudoin ed. Dupuis

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // Ce roman graphique présente à la fois une biographie détaillée du grand Salvador Dali mais aussi et surtout, un regard très subjectif porté par l’auteur sur le génie, proche de la folie de ce fameux artiste. Il retrace, de l’enfance à la mort, les délires, les ambitions, les réussites du peintre catalan, mais aussi ses rencontres, ses amis, ses amours, et bien sûr, ses peurs, très présentes dans son œuvre. Ces anecdotes nous sont racontées par deux narrateurs, un homme et une femme anonymes, par des fourmis, emblématiques du travail du peintre, ou encore par Dali luimême ; et tout cela illustré par des images peintes oniriques dans une ambiance qui se veut plutôt intimiste, dans la « vraie vie » du génie..

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // - Titre : Dali (par Baudoin) - Auteur : Edmond Baudoin - Date d’édition : Novembre 2012 - Maison d’édition : Editions Dupuis pour le Centre Pompidou - Collection : Aire Libre - Série : Pièce unique - Prix : 22 euros - Format : 17,5 x 24 cm, Album cartonné couleur. - Nombre de pages : 164 pages environ. - Annexe documentaire : Biographie (date par date) et bibliographie sélective de Dali.

COMMENTAIRE CRITIQUE // Très loin d’un récit (auto)biographique banal et exhaustif, ce roman graphique nous permet, par des anecdotes piochées çà et là, de rentrer dans l’intimité même du peintre. Par ce qui pourrait être des détails mais qui se révèlent déterminants, l’auteur nous donne une piste pour décrypter la psychologie complexe de l’artiste et nous permet de comprendre ce qui fait, encore aujourd’hui, 25 ans après sa mort, son immense génie. Les images peintes à l’encre, visiblement très travaillées et très réfléchies, nous font entrer dans un véritable monde parallèle de folie et d’exubérance : celui de Salvador Dali. Elles témoignent d’une véritable enquête , d’une recherche d’expressivité très approfondie et d’une quête d’images, de métaphores pour coller le plus possible à l’univers du peintre ; et c’est plutôt réussi.

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // Ce roman graphique se présente sous la forme d’une biographie sélective mais on y retrouve aussi une part autobiographie. On a deux niveaux de narration : deux personnages anonymes, racontent la vie de l’artiste mais l’auteur apparait pour évoquer sa propre histoire. On remarque aussi une autre narration un peu spéciale ; ce sont des fourmis, objets d’une de ses peurs, qui parlent. Le récit est fait de flash-back, d’ellipses très irrégulières pour montrer et ne garder que les éléments marquants; mais il suit globalement la chronologie de la vie de l’artiste. En revanche, le contexte de narration n’est pas défini et changeant. Les différents personnages qui interviennent hors narration sont des personnages réels qui ont un rapport direct avec la vie de Dali. On retrouve, par exemple ses parents, Gala sa muse, Picasso, Garcia Lorca, etc.

L’ensemble texte-image, écrit sans tabou et sans gêne et illustré dans une véritable liberté graphique, s’harmonise et nous transporte jusqu’à une certaine fascination qui donne envie d’en savoir toujours plus. En effet, ce texte biographique est rythmé par des images très vivantes, basées sur une réinterprétation complète de l’œuvre du peintre catalan, éloignant ainsi toute envie de lâcher ce roman graphique avoir d’en avoir lu la fin. Il est d’autant plus intéressant puisque l’auteur y mêle récit biographique et autobiographique, pour nous parler de ce que ces recherches lui ont apportées et ce qu’elles ont changé en lui. Immersion totale et réussie dans la vie intime de Dali, ce roman est surtout une véritable œuvre d’art, un regard personnel, toujours plus impressionnant page après page.

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Terra ausTralis RÉSUMÉ / SYNOPSIS // Terra Australis narre la colonisation de l’Australie au 18e siècle. Une colonisation entreprise par l’Angleterre en déportant des centaines de prisonniers de Londres hommes, femmes et enfants sur des terres découvertes par le navigateur Cook où tout est à faire. La narration se succède à travers les différents personnages : capitaine, prostituées, prisonniers, marins ou aborigène .Après 3 ans de préparation dans la ville de Londres, nous suivons et découvrons la vie sur les bateaux puis l’installation des colons et enfin l’émergence de cette nouvelle société particulière. Ce voyage sera pour beaucoup la chance de débuter une nouvelle vie mais pour d’autres une descente aux enfers.

LF Bollée Phillipe Nicloux. ed. Glénat

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // -

Edition Glénat Collection : 1000feuilles Auteur : LF Bollée Scénariste : Phillipe Nicloux 2007-2012 508 page + une bibliographie choisie par l’auteur 45 euros

Le récit est en trois parties ponctuées d’une introduction et de remerciement de l’auteur au début de l’ouvrage.

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // Première partie , Londres au 18e siècle, on nous narre les préparatifs du voyage ( qui ont duré 3 ans )et la vie dans les prisons londoniennes principalement. À l’époque, l’Angleterre étant en surpopulation, le retour du navigateur Cook et l’éloge faite par celui ci sur le continent « Terra Australis » associé à la perte des colonies américaines convainc le gouvernement d’envoyer cette flotte de 11 bateaux direction Botany Bay. La seconde partie raconte la vie sur les navires et les différents escales. Cette partie est chronologique mais comporte des flash-back sur les souvenirs de certains personnages. Enfin le dernier chapitre du livre montre l’installation du camp pénitencier de façon chronologique mais avec des ellipses. Il comprend des rêves et des hallucinations de certains personnages.

COMMENTAIRE CRITIQUE // « Terra Australis » ou la fabuleuse narration d’un événement historique méconnu, cette déportation d’un camp pénitencier vers Sydney à la fois soulagement pour l’état et course à la colonisation est envoûtante . Fabuleux, tant d’un point de vue narration que morale, suivre les personnages avec leurs états d’âme et découvrir la vie sur les navires à travers ces exclus de la société (prostituée, voleurs...) ou simplement victime de l’injustice accroche le lecteur du début à la fin. Cette critique de la société du 18e avec ses marins et leurs travers (alcool ,violence …) s’oppose avec le récit des regrets de brave gens. Non pas répétitif comme on pourrait s’attendre d’un récit de voyage, ce moment historique est plein de rebondissements formés par les his-

toires d’amour et les enjeux politiques de l’époque. Le graphisme minutieux et vif apporte une émotion vraie aux visages et un aspect grandiose aux paysages. La composition du livre rend fluide la lecture de ce roman de la taille d’une encyclopédie. On pourrait s’attendre à une effusion de couleurs mais la courte déception à la découverte des lavis et autres aplats de gris est bien vite rattrapée par l’admiration des jeux de lumière et d’ambiances parfaitement maîtrisés. C’est donc un roman graphique plein de sensibilité et de maîtrise.

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Gen d’Hiroshima Keiji Nakazawa

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // Dans ce premier volume, une famille japonaise constituée des deux parents et de six enfants survit comme elle peut à la dure vie à l’arrière, lors de la Seconde Guerre mondiale. Alors que certains enfants partent à la guerre où à la campagne, à l’abri des bombardements, le reste de la famille reste vivre à Hiroshima, à se battre pour pouvoir se nourrir. Le père étant pacifiste, le reste de la population d’Hiroshima va faire mener la vie dure à toute cette famille pour cause de trahison envers la patrie. Cette famille essaiera de survivre et se défendre tant bien que mal à l’injustice dans ce Japon manipulé par la propagande.

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // - Titre : Gen d’Hiroshima (titre original : Hadashi No Gen) - Auteur : Keiji Nakazawa, traduit par Koshi Miyoshi et Vincent Zouzoulkovsky - Format : 13 x 18cm - Edition et Collection : Vertige Graphic - Date d’édition février 2009 - nombre de pages : 288 - Premier volume d’une série de dix tomes - Annexes : - avant-propos - introduction par Art Spiegelman - comment lire un manga

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // Gen d’Hiroshima est un récit historique, presque auto-biographique (l’auteur raconte son histoire dans laquelle il ne se représente pas par son vrai nom) qui se passe à Hiroshima, chez les populations de l’arrière, lors de la Seconde Guerre mondiale peu de temps avant le bombardement atomique du 6 août 1945. L’histoire se passe dans un contexte semi-social, semipolitique avec une famille japonaise que essaie de se nourrir malgré le rationnement, et l’injustice du reste de la population, manipulé par la propagande qui traite cette famille pacifiste de traîtres envers la patrie et l’empereur. Les péripéties renforceront tout au long de l’histoire les liens entre les membres de la famille.

COMMENTAIRE CRITIQUE // Dans ce premier tome de Gen d’Hiroshima, Keiji Nakazawa nous fait partager ses connaissances et ses expériences sur la vie à l’arrière, au Japon, lors de la Seconde Guerre mondiale avec une histoire semi-biographique puisque le personnage, ne portant pas son nom, est tout comme l’auteur, le quatrième d’une famille de six enfants. Bien sûr, c’est aussi un récit historique puisque nous découvrons la dure vie de la population japonaise, la difficulté qu’a une grande famille à se nourrir à cette époque avec le rationnement, la mentalité des Japonais, manipulés par la propagande les incitant à partir à la guerre et se sacrifier en tant que kamikaze, pour la patrie et l’empereur, qui qualifient de traîtres les personnes pacifistes. Keiji Nakazawa nous fait découvrir ces réalités historiques par des sé-

ries de péripéties émouvantes montrant que l’amour entre membres d’une famille aide à tenir tête aux maltraitances et injustices du reste du quartier. Son style graphique qui valorise les expressions du visage des personnages est bien approprié à cette dernière caractéristique citée. Les scènes montrant les enfants se faire battre, ou d’autres règlements de compte, sont exagérément violentes, irréalistes, pour nous donner une idée de la violence de ce qu’a vu et vécu l’auteur dans la réalité sans choquer pour autant en représentant réalistement ce que nous ne sommes pas obligé de connaître dans les moindres détails. L’auteur nous raconte donc cette dure réalité sans utiliser un graphisme très réaliste de façon à ce que l’œuvre puisse être lue par tous.

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RÉSUMÉ / SYNOPSIS // Habibi raconte l’histoire de deux orphelins. Zam, âgé de trois ans est abandonné par sa mère. A cet instant Dodola le découvre. Cette dernière est vendue et mariée de force à un vieille homme qui gagne sa vie en recopiant des manuscrits ; il lui apprend la lecture et l’écriture mais finit par être tué par des inconnus. La jeune fille est alors emmenée au marché des esclaves pour être vendue. C’est à cet endroit que les deux enfants vont se rencontrer pour la première fois, Dodola va s’occuper de Zam comme son petit frère, ils formeront un duo très soudé tout le long du roman malgré les séparations, les retrouvailles, les deuils et bien d’autres souffrances. Ils vont tout d’abord tenter de survivre dans une épave de bateau au milieu du désert, puis seront séparés et vivront des histoires terribles pour enfin se retrouver.

Habibi Craig Thompson

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // - Titre : Habibi - Format : largeur 17 cm, hauteur 24 cm - Auteur et dessinateur : Craig Thompson - Traduction par Anne-Julia et Walter Appel - Adaptation graphique et lettrage : Jean Luc Ruault - Date de parution : 26 octobre 2011 - Publié en deux versions - Nombre de pages : 672 - Maison d’édition : casterman - Collection : casterman écriture - Roman unique - Annexes de 5 pages (remerciements, notes) - Vendu à 24,95 euros

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // L’histoire qui est raconté dans le roman graphique Habibi est une fiction. C’est un récit chronologique racontant alternativement la vie des deux personnages principaux, Zam et Dodola en insérant des flash-back. Le texte est construit en dialogue avec des apparitions de voix off. Le narrateur est présent à travers le personnage de la jeune fille. Il y a présence de références aux livres sacrés concernant la religion musulmane, les traditions orientales ainsi que la calligraphie arabe. L’histoire est construite en neuf chapitres. Elle se passe dans les pays désertiques.

COMMENTAIRE CRITIQUE // Comment réussir à aborder des thèmes très durs comme la prostitution, les eunuques ainsi que la sexualité tout en restant plaisant ? Craig Thompson a trouvé la solution dans son roman graphique Habibi digne des « Mille et Une Nuits ». Il parvient à associer des sujets concernant l’amour, le couple et la pollution de l’eau. Il utilise les deux personnages principaux Zam et Dodola pour exprimer le lien fraternel pour ensuite le transformer en lien amoureux grâce à toutes les péripéties incroyables et inimaginables qu’ils ont vécu du début à la fin. Bien que je n’apprécie pas les bandes dessinées ni même les romans graphiques, ce roman était intéressant tant au niveau graphique que narratif. Il utilise un graphisme très riche grâce à son trait minutieux,

il a un sens du détail très prononcé. Malgré la simple utilisation du noir et du blanc, il parvient à créer des nuances. Il joue également avec les formes des vignettes qui raconte l’histoire. Grâce à cela, il montre son talent immense de dessinateur. Craig Thompson réussi à captiver l’attention du lecteur tout au long de sa lecture. Il m’aura fallu un moment pour me décider à commencer ce livre, mais un très court instant pour terminer ma lecture. Je n’arrivais plus à le « lâcher ». Les thèmes abordés sont très osés et extrêmement explicites. Cela peut avoir tendance à provoquer un choc chez le lecteur ce qui a du certainement se produire. Mais ce roman est bien plus que ça. Il a remporté un tel succès que de simples détails comme ceux là ne représente rien de comparable à cette réussite.

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Mattéo, première période, 1914-1915

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // Mattéo vit seul avec sa mère dans les Pyrénées. C’est le début de la 1ère guerre mondiale, tous ses amis sont partis au front. Étant espagnol, il n’est pas obligé d’aller combattre, et reste donc chez lui, avec sa mère et Juliette, dont il est amoureux. Mais Juliette semble s’intéresser d’avantage à Guillaume, un aviateur qui est aussi parti combattre. Pris de remords en voyant tous ses compagnons au front, et par amour pour Juliette, Mattéo décide de s’engager, malgré les protestations et l’incompréhension de sa mère et d’un de ses amis qui revient du front, hanté de toutes sortes d’horreurs.

Jean-Pierre Gibrat Ed. Futuropolis

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // Titre : Mattéo, première période, 1914-1915. Auteur/Illustrateur : Jean-Pierre Gibrat. Édition : Futuropolis. Date de publication : 9 octobre 2008, il existe un deuxième tome, et un troisième sort bientôt. Prix : 16 € Livre : Grand Format, 24 x 32; 64 pages dont 62 planches; couverture cartonnée. Public : +10 ans, ados/adultes. Genre : historique. Pages annexes : les dédicaces et les remerciements.

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // Ce récit est chronologique, il n’y a pas de flashs back, beaucoup d’ellipses articulent des périodes plus ou moins longues. Les changements de jours, où d’heures, qui sont justement séparés pas des ellipses, sont reconnaissables grâce à des changement de lieux, de vêtements, de personnages ou encore de météo. Le contexte, la situation des événements, les sentiments personnels du personnage principal sont retranscrits grâce à ses pensées, présentent dans des encadrés. Il y a aussi beaucoup de dialogues afin de rendre l’histoire plus vivante.

COMMENTAIRE CRITIQUE // Dans ce récit, la première guerre mondiale nous est racontée à travers la vie quotidienne de Mattéo. Ce qu’il fallait montrer, c’était le réalisme, l’exactitude de cet affrontement de ces horreurs les plus sanglantes. Jean-Pierre Gibrat y parvient grâce au réalisme de ses dessins, de ses couleurs, comme les explosions, le rouge du sang, du feu. Mais en plus de nous décrire la situation des tranchées, il nous raconte cette histoire d’un homme qui est des plus communs et de toute sa vie quotidienne, sentimentale, afin de montrer que la guerre n’a pas que tué les Hommes physiquement, qu’elle les a aussi détruit psychologiquement. Le fait que leur vie quotidienne soit ponctuée par de multiples petits résumés annonçant la guerre, nous fait bien comprendre qu’elle sera présente dans l’esprit des

gens pendant un long moment. L’histoire sentimentale du héros nous touche tous, étant un peu triste et décevante, elle accentue envers nous un sentiment de haine contre cette guerre qui est en partie responsable de cette déception amoureuse. Juliette également, ne nous inspire pas énormément d’affection, étant responsable du départ de Mattéo au front, elle n’a pas l’air d’y prêter une grande attention… Elle pourrait représenter un peu la Guerre, elle suscite un espoir au début, une grand joie, « on va l’avoir ! », mais finalement, tombe de l’autre côté et devient favorable au camp ennemi (Guillaume, l’aviateur dont Mattéo est jaloux).

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Olympe De Gouges

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // Olympes de Gouges, un roman écrit par Catel et Bocquet, est un livre historique et biographique. Sous forme de dialogues et monologues, il évoque la vie d’Olympe de Gouges chronologiquement, avec quelques ellipses, des années 1748 à 1793. Il témoigne aussi de la Révolution Française et du combat pour l’égalité entre les hommes, mené par les différents acteurs qui y sont liés.

COMMENTAIRE CRITIQUE // Roman haut en rebondissements et remplit d’anecdotes, ce livre nous apporte de nombreuses informations sur la vie d’Olympe de Gouges et sur la Révolution Française. Olympe de Gouges, femme du 18ème siècle, est active et se bat pour ses croyances : l’égalité entre tous les hommes. Cette femme attachante par son caractère et par les différents événements de sa vie donne l’impression, à chaque femme, de se reconnaître en elle. On a deux visions différentes du monde : celle du peuple qui vite dans la pauvreté et l’insalubrité, et celle de la haute société qui vit dans le luxe et qui ne pense qu’à ses propres intérêts politiques. On observe aussi les coulisses de la Révolution Française par des personnages très caricaturés : les philosophes qui restent pacifiques et donnent leurs avis par écrits, le peuple qui se soulève et agit,

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // format : 17x24 cm titre : Olympe De Gouges auteurs : Catel et Bocquet date d’édition : février 2012 nombre de pages: 488 maison d’édition : Casterman collecton : Casterman écritures roman autobiagraphique annexes documentaires : évènements de la vie d’Olympe de Gouges et de la Révolution Française et biographies des acteurs de la Révolution Française)

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // Olympe de Gouges raconte l’histoire d’une femme prénommée Marie, fille née d’un adultère entre une femme du Tiers-Etats et un homme de la Noblesse. Sous le nom de sa mère, elle vécut pauvre et du se marier à un homme de la bourgeoisie, qu’elle détestait. Quand celui-ci décède, Marie décide de prendre sa vie en main et de devenir une femme libre. Femme de lettres prêchant les valeurs de la démocratie et de la liberté, elle se bat contre l’esclavage, pour la liberté et pour la démocratie, en écrivant des lettres, publiées dans Paris, sous le nom d’Olympe de Gouges.

parfois, par la violence et la haute société qui reste sans rien faire en s’inquiétant de leurs propres priorités. Catel et Bocquet on réussi à raconter les coulisses de la société du 18ème sicèle et de la Révolution Française à travers la vie d’une seule femme : Olympe de Gouges. Femme de lettre qui donne l’espoir que tout est possible.imprimée qui colore nos jours citron.



Tônoharu Lars Martinson ed. Le Lézard Noir

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // Ce roman graphique raconte l’arrivée et la vie d’un professeur assistant d’anglais dans un collège au Japon, et contrairement aux idées faites sur le Japon comme un pays très extraverti, il se rend compte que c’est un pays froid et terne, où le moindre contact social relève de l’exploit. On suit donc sa tentative d’intégration sociale dans une petite ville de la province japonaise : Tonoharu. Il devra surmonter beaucoup de difficultés qui mettrons son moral à l’épreuve, notamment la barrière de la langue, car il ne parle pas le Japonais ou encore les bonnes et mauvaises rencontres qu’il fera.

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // • Titre : Tonoharu • Auteur et dessinateur : Lars Martinson • Maison d’édition : Le Lézard Noir • Date d’édition française : Avril 2011 • Format : 15 cm x 21 cm • Nombre de pages : 270 • Série : 2 volumes parus et 2 autres volumes sont prévus • Annexes documentaires présentes dans le livre : - Préface d’explication de la société japonaise et du principe du livre - Point sur le récit - Conditions de création du livre

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // Le récit n’est pas une autobiographie mais une fiction basée sur des expériences de l’auteur. Il est chronologique, sans flash-back mais avec beaucoup d’ellipses; elle sont marquées par le changement de contexte ou d’habits du personnage. Le texte du prologue est purement narratif (sans dialogues), il sert à mettre en place le contexte dans lequel va évoluer le personnage principal du récit : une ville du Japon contemporain. Dans le récit, il n’y a pas de texte purement narratif : tous les textes sont des paroles. Pour assurer la narration quand il n’y a pas de dialogue, le personnage principal parle tout seul. Le personnage principal du récit ne comprend pas le Japonais et donc pour une plus grande immersion, les paroles japonaise sont écrites avec les caractères japonais.

COMMENTAIRE CRITIQUE // Comment simuler l’expérience de vivre dans un pays étranger tout en ignorant la langue et la culture de ce pays ? C’est le défi que relève Lars Martinson avec ce livre, Tônoharu. Dans ce livre, Lars Martinson illustre l’incompréhension que les gens d’Occident ont envers le Japon. En Occident, le Japon passe pour un pays très extraverti et excessif, nous somme habitués à voir toute sorte d’excentricités venant du Japon ou encore des anime qui nous montrent finalement une fausse image de la société japonaise. Dans ce livre, l’auteur nous décrit sans embellir ou exagérer le Japon vu par une personne extérieur au pays. On constate alors la froideur de la société japonaise ainsi que la difficulté de s’intégrer pour un étranger qui ne parle pas le Japonais. L’isolement géographique (le Japon est une île), les différences culturelles ainsi que la barrière de la langue

font que le personnage n’arrive pas à garder le moral. Dans le récit, l’auteur a choisi de ne pas traduire des dialogues en japonais, mettant ainsi le lecteur dans la même position que le personnage principal, c’est un parti pris intéressant. Pour ce récit, Lars Martinson prend la position d’un témoin qui rapporte ce qu’il voit sans porter de jugement, cela ce traduit par des cadrages très classiques et peu variés : ils montrent sans effets spéciaux les scènes qui se déroulent et les décors sont très travaillés, à la manière de dessin d’observation. Au final Tônoharu réussi son pari d’immersion et est très agréable à lire.

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Persepolis Marjane Satrapi

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // Persepolis est une autobiographie de la vie de Marjane Satrapi, de son enfance à l’âge adulte, où elle parle de son quotidien en Iran dans la ville de Téhéran. Elle nous donne son point de vue d’enfant, d’adolescente et enfin de jeune adulte le récit de la révolution iranienne de 1979 à 1980 ainsi que le nouveau mode de vie qui en a découlé. Elle met l’accent ici sur l’histoire et non sur le dessin, qui reste simple.

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // L’histoire commence environ à la révolution iranienne (1979-1980) et s’étend sur une période d’une dizaine d’années (jusqu’au 9 septembre 1994) : le départ de Marjane Satrapi pour la France. Elle raconte sa vie en Iran, à Téhéran, le texte (narration, dialogues et monologues) étant l’élément principal de cet œuvre, le dessin est simplifié (il consiste principalement en des aplats de noir et de blanc), de même on remarquera que les protagonistes sont plus travaillés que les décors puisque c’est leur histoire et leur comportement qui importe. L’auteur a fait des études en art, et a choisi de retranscrire son histoire sous forme de bandedessiné car il lui était plus facile de le faire de cette manière, et cela lui permettait d’être expressif. RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // auteur, dessinateur : Marjane Satrapi nombre de tome(s) : 4 titre : Persepolis format : 16,5 x 24,5 cm date d’édition : T1 : 10/2000 ; T2 : 09/2001 ; T3 : 07/2002 ; T4 : 09/2003 maison d’édition : l’Association collection : Ciboulette nombre de page : T1 : 69p. ; T2 : 100p. ; T3 : 92p. ; T4 : 100p. Traduction : environs 20 langues (langue original : français) prix : Alph’art

COMMENTAIRE CRITIQUE // Lorsqu’on n’a jamais entendu parler de Persepolis, c’est une surprise à la lecture du tome 1. On rentre facilement dans l’histoire par la simplicité du dessin (qui devient très expressif) mais surtout par la narration, car ce récit débute avec le point de vue d’une petite fille, un peu simplète, maladroite, et innocente, simplifiant une fois encore l’histoire. Néanmoins, cela traite d’un sujet sérieux : la vie en Iran avec tous ses changements et ses contraintes, surtout pour les femmes qui sont bien plus oppressées que les hommes. Nous abordons ce récit du point de vue d’une femme élevée dans l’idée qu’elle est l’égale de l’homme (ce qui est vrai, de mon avis féminin).

L’auteur, qui nous raconte sa vie, vient d’une famille assez impliquée dans la politique de son pays en tant que citoyens (ses parents, et elle-même, ont participé à des manifestations, ont bravé les lois de leur pays (par l’importation au cours, de voyage, de produits interdits en Iran, comme des posters de groupes de musique malgré les risques encourus). La période où elle vécu à Vienne pour étudier nous permet de voir comment une iranienne aborde la culture occidentale, et une fois habituée à ce mode de vie, son retour dans son pays natale, nous permet de voir l’Iran d’un deuxième point de vue puisque sa vie occidentale lui fait remettre en question certains aspects de la vie iranienne. Ces 4 tomes sont un mélange de cultures orientale et occidentale palpitant, que l’on lit d’un seul coup.

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La guerre d’Alan Emmanuel Guibert

RÉSUMÉ / SYNOPSIS // La guerre d’Alan est une bande dessinée dessinée par Emmanuel Guibert et expliquant la Guerre d’après la vision d’Alan Ingram Cope. Alan décrit sa progression dans la guerre avec toutes les différentes étapes par lesquelles il passe : il apprend à devenir soldat, il fait de grandes marches, il rencontre d’autres hommes comme lui, il vit sur un paquebot, il s’occupe de la radio, devient professeur, tente d’être officier (mais il est trop rêveur pour cela)... Le tout avec humour et nostalgie.

RENSEIGNEMENTS ÉDITORIAUX // -Edition : L’association. -Format : 25 x 17cm -Titre : « La guerre d’Alan » -Auteur : Emmanuel Guibert (dessinateur des souvenirs d’Alan Cope.) -Date d’édition : octobre 2002 (parition). -Nombre de pages : 88. -Collection : Ciboulette -Série/pièce unique : série de 3 tomes.

COMMENTAIRE CRITIQUE // CJ’ai beaucoup aimé cette bande dessinée, car elle se lisait de manière très fluide et les dessins aident incroyablement à se plonger dans l’histoire et à imaginer le paysage environnant. On peut lire dans la préface que cette histoire est celle d’un soldat qui à vécu la Guerre (Alan Ingram Cope), et qui l’a racontée à l’un de ses amis dessinateur (Emmanuel Guibert) qui est devenu l’auteur de ce livre, se tenant fidèlement au souvenir racontés d’Alan. On remarque un parfait mélange entre l’humour et la nostalgie, et paradoxalement on aurait presque envie d’y être, alors qu’il s’agit

CONSTRUCTION DU RÉCIT / CONTEXTE // Composition de souvenirs et de flashbacks d’après le récit d’un soldat dans le contexte de la Guerre. Le recit est composé de 13 chapitres tous structurés entre voix off et phylactères, et parfois même les deux en même temps. De façon globale, il y a quand même beaucoup plus de voix off que de dialogues car le narrateur raconte ses sentiments explicites, la description d’un objet ou d’un lieu, et ses idées clairement exprimées. Il nous explique ce qu’il apprend dans sa formation et ce qu’il ressent vis-à-vis des siens et se sert de la bande dessinée comme un vrai carnet de bord.

tout de même de la seconde Guerre Mondial. L’histoire d’Alan n’est cependant pas si triste puisqu’il fait partie des vainqueurs, et non des futurs vaincus. Il débarque en France en février 1945 et se retrouve vite en tête de front américain dans l’Est. C’est surtout l’histoire d’un homme qui a rencontré beaucoup de gens, qui a sympathisé partout où le hasard l’a promené. Il n’est pas diplômé ni gradé mais il apprend un peu de la langue de tous les pays qu’il traverse, jusqu’à choisir de rester vivre en France, et c’est tout cela qui m’a plu : j’aurais aimé le rencontrer.

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1STD2A 2014 Liste des romans graphiques étudiés L’art de voler Kim Altarriba Maus + Métamaus Art Spiegelman Flammarion Chroniques de Jérusalem Guy Deslisle Delcourt Le photographe Guibert-Lefèvre-Lemercier Dupuis Valse avec Bachir Ari Folman-D.Polowsky Arte Editions Dali Baudouin Centre Pompidou Olympe de Gouges Catel et Bocquet Casterman Sidi Bouzid Borg Talamba Casterman Black Hole Burns Delcourt Les mauvaises gens Etienne Davodeau Delcourt La guerre d’Alan Guibert L’association Terra Australis Bollée/Nicloux Glénat Tonoharu Lars Martinson Le lézard noir Ghost World Daniel Clowes Vertige graphique Mattéo J.P. Gribat Futuropolis Aya Abaret et Oubrerie Fayard Chroniques de la Nécropole Golo et Dibou Futuropolis Rupestres collectif Futuropolis Stalag IIB Tardi Casterman Le cri du peuple Tardi Casterman Anne Nivat Daphné Collignon Reporters sans frontières Les Ethiopiques Hugo Pratt Casterman Quartier lointain Taniguchi (Jiro) Casterman Persépolis Marjan Satrapi L’Association Jimmy Corrigan Chris Ware Pantheon books Habibi Craig Thompson Casterman Gen d’Hiroshima Keiji Nakazawa Vertige graphique Kililana song Benjamin Flao Futuropolis Reportages Joe Sacco Futuropolis Ainsi se tut Zarathoustra Nicolas Wild La boite à bulles


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