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Le bénévolat en temps de crise

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AU-DELÀ DU DROIT

AU-DELÀ DU DROIT

Le bénévolat en temps de crise Redonner sans compter

De gauche à droite : Maggie Tooktoo, interprète inuktitut, Chloé BeaudetCentomo, avocate chez Justice Pro Bono, et Isaac Masty, interprète cri, dans le cadre d’une clinique juridique bénévole à Kuujjuarapik/ Whapmagoostui Je suis tombée dans la soupe du bénévolat très jeune, pour reprendre les mots d’Obélix. Fille de parents juristes impliqués sur tous les fronts, j’ai été rapidement sensibilisée au devoir de redonner à la société, mais surtout au plaisir de le faire.

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Par Chloé Beaudet-Centomo, avocate et bénévole chez Justice Pro Bono

Bien que ces implications aient fluctué avec le temps, en passant de la vente de jonquilles dans les épiceries à la prestation de services juridiques gratuits en région (étonnamment, encore dans une épicerie!), elles ont gardé pour moi un rôle essentiel qui m’habite d’autant plus depuis que je travaille chez Justice Pro Bono. En effet, cet organisme a pour mission d’inciter les juristes à donner leur temps et leur expertise au profit des populations vulnérables, tout en offrant des projets et services ancrés dans les réalités variées du Québec. Je travaille donc depuis plus de deux ans, avec une petite équipe extraordinaire, à mettre sur pied, financer, superviser et pérenniser nos diverses initiatives d’accès à la justice.

C’est un véritable tsunami qui a frappé le monde de la justice au Québec avec la COVID-19. Suspension des tribunaux, innombrables décrets ministériels, état d’urgence sanitaire renouvelé chaque mercredi, il y a fort à parier que notre système de justice ressentira les soubresauts de cette crise pendant encore quelques années.

Pour notre équipe, ce bouleversement a cependant été l’occasion de constater, encore une fois, l’engagement extraordinaire de nos bénévoles. Malgré cette conjoncture incertaine pour les professionnel(le)s du droit, nous avons été ensevelis sous les réponses de nos bénévoles, prêt(e)s à mettre la main à la pâte pour satisfaire à la demande. Grand cabinet, moyen cabinet, organisme gouvernemental, pratique solo, ce sont plus de 3 000 avocat(e)s qui donnent leur nom chaque année afin de recevoir nos offres de services juridiques pro bono. Notre directrice générale, Me Nancy Leggett-Bachand, nous rappelle souvent que notre plus grande chance professionnelle est d’être entourés de personnes extraordinaires, qui redonnent sans compter.

Quelle leçon est-ce que je tire de cette crise ? L’engagement des membres de notre profession est important et ne vacille pas en temps de crise. La ligne d’urgence mise sur pied par le Barreau du Québec, la Commission des services juridiques et le Centre d’accès à l’information ont rassemblé, en quelques semaines, plus d’une centaine d’avocat(e)s qui ont répondu à plus de 10 000 appels depuis le début de la crise. Les organismes à but non lucratif se sont rassemblés, se sont serré les coudes et ont multiplié leurs services: c’est une constatation qui fait du bien alors que les personnes les plus touchées par la crise sont souvent celles qui auront besoin de notre aide.

Je souhaite donc adresser un grand merci à mes confrères et consœurs qui prennent le temps de redonner: comme eux et elles, j’ai depuis longtemps appris qu’on risque d’en retirer plus qu’on en donne. ◆

❉ Justice Pro Bono : justiceprobono.ca

« C’est un véritable tsunami qui a frappé le monde de la justice au Québec avec la COVID-19. Suspension des tribunaux, innombrables décrets ministériels, état d’urgence sanitaire renouvelé chaque mercredi, il y a fort à parier que notre système de justice ressentira les soubresauts de cette crise pendant encore quelques années. »

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