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ÉPILOGUE
Par Philippe Schweyer
Pour finir en beauté, on évitera de se demander comment continuer à éditer le magazine que vous tenez en mains alors que tout l’écosystème tire la langue, que les frais de chauffage des lieux de spectacle explosent et que les stratèges en marketing digital remplacent brutalement les chargées de com à l’ancienne. Contentons-nous de petits plaisirs. Si notre boîte aux lettres est souvent envahie de SP (services de presse) sans rapport aucun avec notre ligne éditoriale, il nous arrive parfois d’être les heureux destinataires de livres et de disques magnifiques. C’est ainsi qu’il y a quelques jours nous avons reçu, sur les bons conseils de Bayon, une paire d’objets incroyables (des livres-disques d’art) envoyés par un label étonnant baptisé Les Disques du Maquis. Tout d’abord, une lecture par Jean-Louis Trintignant de la Prose du Transsibérien et de la petite Jehanne de France de Blaise Cendrars (Illustrations : Enki Bilal. Musique : Jean-Louis Murat. Que demande le peuple ?). Qu’importe que Cendrars ait pris ou non le Transsibérien (« Mais qu’est-ce que cela peut faire, puisque je vous l’ai fait prendre à tous ! »). Ensuite, No Direction de Jake Ziah, « groupe culte norvégien », une vraie découverte malgré les appels de phares répétés de Bayon dans Libé. Le Maquis a eu la riche idée de rassembler leurs deux albums (ici un vinyle noir, l’autre blanc) avec en cadeau bonus une version crépusculaire de « Bella Ciao » (« Bella Ciao – Waltz for Marc Ribot ») belle à en crever.