The Menlook Tribune #14

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THE MENLOOK TRIBUNE PE2017

#14

THE MENLOOK TRIBUNE

Tendance

OUTDOOR PERFECTO BRODERIE

HACKETT La force du gentleman FOOT MERCATO

CET EXEMPLAIRE VOUS EST OFFERT PAR MENLOOK.COM

LES VRAIS ROIS DU STADE

Spécial Californie

LOS ANGELES, BABY Mode, food, lifestyle, la vague de fond arrive...

Printemps/Été 2017







édito.

L

e printemps fait bien son travail. Après de longs mois tant bien que mal, il a ce pouvoir diffuseur de bonne humeur. Cette capacité à redonner de la couleur au quotidien et de l’ampleur aux petits et grands projets. Menlook n’échappe pas au phénomène et pour doper ce regain d’énergie chargé de promesses, l’équipe est allée chercher la lumière. Les grands espaces. Cap sur les portes du désert de Mojave, à deux heures de route du rêve américain. De Los Angeles, capitale de tous les glamours, qui a entamé sa mue et s’approprie de nouveaux répertoires que le monde entier va lui copier : mode, lifestyle, culture... La Californie enterre enfin ses clichés pour mieux renaître sous un écosystème ancré dans la réalité. La partie ne fait que commencer et on ne pouvait pas passer à côté. Printemps (nom masculin) : symbole littéraire de la jeunesse, de la gaieté, du renouveau, de l’épanouissement.

L’é q u ip e M e n lo o k .co m

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Som maire. 0 014 – NEWS

Tout voir, tout savoir...

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033 – ICÔNE

Le Perfecto en quatre leçons

022 – STEP BY STEP

Le Selvedge, le jean des puristes

036 – MODE

053 – SPORT

Palm Springs, baby

Le trio infernal qui intrigue le football mondial

L’outdoor à la conquête de la ville La broderie, le nouveau camouflage

044 – FOCUS

056 – FOOD

026 – SHOPPING

048 – SHOPPING

024 – TENDANCE

Los Angeles, du rêve à la réalité

Trois villes, six envies, avis aux amateurs

058 – VOYAGE, VOYAGE

Rétro parade

Californication

Le Kerala, l’Inde sensuelle

028 – SAGA

050 - CULTURE

066 – LE FIL MENLOOK

Hackett, l’esprit du gentleman

La liste de nos envies

Restez connectés

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EN COUVERTURE, Costume en lin, GANT RUGGER. Polo en maille de coton, BEN SHERMAN.

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contributeurs. A L F R E D E S COT

F LO R I A N SA N C H E Z

C H R I ST I A N A L EG R I A

C A M I L L E R AY N AU D

Journaliste

Journaliste

Pho to g ra phe

Di rectri ce a rti sti qu e

Enseignant, journaliste pour Grazia

Originaire de Sète, Florian arrive

Artiste londonien expatrié entre Los

Sa vision du magazine ? Surprendre

et

Louis

à Paris en 1997 pour y suivre des

Angeles et San Francisco, Christian

avec élégance en conservant un ton

Vuitton City Guide Paris en cours,

études de journalisme. Il fait en-

partage aujourd’hui son travail entre

décalé, et ce sans limite créative. Soi-

Alfred aime décrypter les grandes

suite partie de la grande aventure

les deux continents. Et se focalise

gner tout particulièrement la typo,

tendances qui traversent le lifestyle.

du magazine So Foot, dès sa créa-

sur l’idée qu’il se fait de l’authen-

pour insuffler une vraie personnalité

Dans sa ligne de mire ? Les lieux,

tion en 2003. Il y reste plus de dix

ticité. « La perfection ne m’in-

aux propos. Et trouver le juste équi-

les créateurs, les objets... Pour

ans et devient le rédacteur en chef

téresse pas. » C’est « l’accident »

libre entre esthétisme et fonctionnel.

nous, il est revenu de Los Angeles

du site. En 2011, il rejoint la maison

sur la photo qui trouve grâce à ses

avec un peu plus qu’une petite idée

d’édition Hugo & Cie pour piloter

yeux, le langage que crée le quoti-

Sa pièce homme préférée cette

sur le renouveau de cet eldorado.

la collection au sein du label sport.

dien. Certainement pas celui que

saison ? « La basket Adidas EQT

Pour nous, il signe les portraits

dictent la mode et l’art. Raison de

Support ADV, pour sa ligne colo-

La prochaine ville à suivre ?

inattendus des trois entraîneurs qui

plus pour lui demander de signer

rée et féminine, qui chausse aussi

« Varsovie, une capitale euro-

auront marqué à jamais le mercato.

notre série mode à Palm Springs.

bien les hommes que les femmes. »

progrès. Qui mise sur son patri-

La personnalité qui va mar-

Se « faire voir » à Los Angeles ?

moine pour attirer les acteurs du

quer

?

« Partout où il y a des fêtes. Et les

luxe. Tout est à faire et tout va

« L’un deux justement, Marce-

expos, les galeries restent privi-

se faire... malgré sa divergence

lo Bielsa. Qui vient de s’enga-

légiées pour faire des rencontres,

de fond avec un gouvernement

ger avec Lille. Pour l’instant, il

échanger. »

polonais globalement d’extrême

termine son audit du club mais

droite. »

quand il va prendre ses fonctions

Ideat,

co-auteur

du

péenne dans une dynamique de le

foot

en

2017

officielles en juin, ça promet d’être

ours.

très très animé… »

DIRECTION DE PUBLICATION

RÉDACTION EN CHEF

CONTRIBUTEURS

THE MENLOOK TRIBUNE

MATHIEU DRIDA

LAURENCE GOUNEL

CHRISTIAN ALEGRIA, ÉMILIE BOURDON,

est réalisé par MENINVEST SAS

CAMILLE CARLIER, JANE COHEN, ALFRED DIRECTION ARTISTIQUE

SECRÉTAIRE DE RÉDACTION

ESCOT, XAVIER JEANNIN, HEIDI LEUNG,

NICOLAS LAUFFENBURGER

SILVIE PIACENZA

FLORIAN SANCHEZ, VIOLAINE SCHÜTZ, CHRIS SENGTHONG, ANTONIN THUIA, POL GEREZ

DIRECTION DE RÉDACTION

GRAPHISTE

CHLOÉ MARENGO

CAMILLE RAYNAUD

PUBLICITÉ PIERRE POMONTI, MEDIA@MENINVEST.COM

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au capital de 3 277 404 euros Siret 51403553400056 56, rue Saint-Lazare, 75009 Paris, France T. +33 (0)1 76 21 03 30 Imprimé en France par SEGO IdF 46, rue Constantin-Pecqueur 95150 Taverny

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— NEWS —

NEWS L’OBJET DU DÉLIRE Candy Crush et Angry Birds, ça va deux secondes. Quitte à procrastiner, on soigne ses références. Et on passe à la vitesse supérieure. Chez soi ou en déplacement – parce qu’on n’a pas le temps de tergiverser – on craque pour la Nintendo Switch, la toute nouvelle console du géant nippon. Une console de salon… portable : on commence la partie devant la télévision, et on continue dans le métro grâce à son écran portable intégré. Le meilleur de Nintendo enfin réuni : parce que l’aspect ludique de la Wii + la portabilité de la 3DS, avec un boost technique, le voilà le résultat. Eux, on les connaît forcément : et parce qu’on a parfois plaisir à tomber sur de vieilles connaissances, Mario, Zelda, ou encore Rayman font partie des premiers jeux annoncés.

CAP AU NORD Maintenant qu’on a apprivoisé le froid, manque plus que la lumière. Celle des jours heureux et des pays pour qui la qualité de vie signifie encore quelque chose… Et pour la pêche aux bonnes idées, on a choisi le Danemark. Booker un week-end à Aarhus, nommée capitale européenne de la culture en 2017, c’est le prétexte parfait pour vérifier si la deuxième ville du Danemark emboîte la philosophie de vie de la première, Copenhague, considérée comme l’une des « villes les plus heureuses » du monde. Rien que ça. À explorer en vélo, en prenant son temps, pour savourer ce haut lieu du bonheur à la danoise. On visite : ARoS, l’un des plus grands musées d’art moderne & contemporain d’Europe du Nord, immanquable avec sa couronne arcen-ciel signée Olafur Eliasson. www.aros.dk On goûte : la cuisine scandinave revisitée du restaurant étoilé Gastromé, qui mise sur les trésors de la nature, travaillés sans chichi mais avec intelligence, version droit au but. www.gastrome.dk

On dort : au Comwell, le boutique-hôtel décoré par l’éditeur de meubles danois HAY, et à la réservation duquel on veillera à avoir une chambre en étage élevé pour profiter d’une vue imprenable sur la ville. www.comwellaarhus.dk

Nintendo Switch, 299 €

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— NEWS —

3 QUESTIONS À...

ÇA VA SAIGNER

PEDER TANG, fondateur de Minimum. Non, le style scandinave ne date pas d’hier. Pour preuve, la marque danoise célèbre cette année son 20ème anniversaire.

Les légumes, c’est bon pour la santé. La viande, c’est bon tout court. Et l’heure des règlements de compte a sonné. Après quelques années de bonne conscience et de mauvais esprits, la barbaque reprend du poil de la bête on dirait. Et libère nos endorphines avec un casting de rêve et des morceaux de choix, matures, juteux, persillés. Comme chez Clover Grill, rôtissoire sans faute. Comme chez Belt qui, dans la lignée de Flesh et de The Beast, revisite les codes du barbecue chic et urbain. Comme lorsque l’on mange sur les tablesbillots des ateliers Vivanda de l’étoilé Akrame Benallal ou qu’il faut choisir parmi l’une des dix variétés de côtes de bœuf que les chauds-devant en tablier de cuir nous découpent à table chez Les Oreilles et la Queue. Même la très respectable maison d’éditions La Martinière y va de son manifeste tricolore avec Steak in France qui anticipe l’élevage du futur et part à la rencontre d’éleveurs et de bouchers consciencieux. Car si le scandale des abattoirs invite à réfléchir, clouer au pilori les amateurs c’est aussi punir ceux qui ont retenu la leçon : sourcer au plus beau, respecter le consommateur, les bêtes et un élevage raisonné. Manger de la viande, c’est ne pas faire table rase de son patrimoine, c’est accomplir son devoir de mémoire et surtout, s’offrir le luxe d’être encore capable de faire la part des choses.

L’ évolution de Minimum depuis 1997 ? Une superbe aventure à une période où la mode masculine s’est considérablement développée. Nous sommes nous-mêmes passés d’une activité locale à une entreprise tournée vers l’international, en gardant la même passion et surtout, sans changer d’ADN, définitivement marqué par le style de vie scandinave. Ce qui vous inspire à Aarhus, la ville où est basée Minimum ? Le Danemark, et Aarhus en particulier, représente notre histoire, notre maison. La ville est une mini-métropole qui mêle une jeunesse dynamique à un riche passé, pour un résultat bouillonnant, plein d’idées nouvelles et de créativité.

L’ÉLITE PORTE… DIADORA Une tennis revisitée par Diadora, citadine en apparence, sportive dans l’âme, avec des courbes arrondies et ses trous d’aération à même le cuir ? C’est la B.Elite, la plus rétro de toutes, en passe de devenir LA pièce la plus désirable de cette saison. Pour (re)découvrir la marque italienne plébiscitée par les sportifs depuis près de 70 ans, pour le savoir-faire technique, pour suivre les traces de Bjorn Borg, Pat Cash ou Antonio Cabrini, porte-étendards de la maison à leurs heures. Diadora sur www.menlook.com

Comment expliquer l’engouement actuel pour le style scandinave ? Le style nordique est honnête, sans détour. C’est surtout l’élégance dans la simplicité qui interpelle. La sophistication se cache derrière des lignes épurées. Et la philosophie du less is more est justement celle que l’on applique au quotidien chez Minimum.

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— NEWS —

POURQUOI RESSORTIR SON K-WAY ? Parce qu’on aime les belles histoires bien de chez nous : malgré son nom à consonance anglophone, c’est bel et bien en France qu’est née la pochette-banane en nylon qui se transforme en coupe-vent. En 1965, dans les Hauts-de-France, plus précisément, avant de traumatiser des générations d’enfants dans les cours d’école de tout l’Hexagone. Parce que le K-Way n’a plus rien à prouver : chiffonné, trituré, porté pour braver vents et marées… on doit bien lui reconnaître cela : le K-Way, lui, ne nous a jamais lâchés. Plus de 50 ans après sa création, la marque française l’a même amélioré. Indéchirable, 100 % étanche et respirant à la fois, que ce soit dans sa version originale ou dans ses nouvelles formes, de la doudoune à la parka, il est resté le maître-étalon de l’imperméabilité. Parce que le ringard est le nouveau cool, et qu’on tient enfin sa revanche sur la cour de récré. Avec ses modèles emblématiques, aux couleurs pop et fermetures contrastantes, la marque française a su se tailler une place de choix dans l’histoire de la mode. Et n’a rien à envier aux moods qui sévissent… style outdoor et revival 90’s, le K-Way a décidément tout bon. K-Way sur www.menlook.com

PÉDALE DOUCE Après deux années de développement acharnées pour intégrer une batterie dans un mini tube de vélo en respectant le cahier des charges d’une maison qui ne lésine ni sur l’esthétique ni sur l’équilibre des volumes, Moustache Bikes a encore frappé. Et sort le VTT électrique le plus agile et sexy du moment. En rabaissant le centre de gravité du châssis en carbone (plus léger, plus rigide, avec un max de style) et faisant du Samedi 27/9 Trail Limited le modèle qui permet toutes les excentricités quel que soit le type de terrain et le sens de la pente. Et la maison au fameux guidon confirme sa longueur d’avance. Prix en conséquence : 9000 €. www.moustachebikes.com

L’EXCLU QUI TUE Le rose, une coquetterie féminine ? Golden Goose, la marque italienne de sneakers de luxe souffle le contraire avec cette version inédite de la Superstar, son modèle iconique, reconnaissable à son étoile. En rose et or donc pour faire la différence en toute subtilité et pour prononcer davantage la singularité de son look rétro chic dont on ne se lasse jamais. Toujours fabriquée en Italie pour ne rien changer aux critères d’exigence haut de gamme de la griffe vénitienne. Sneakers Superstar Gold et Rose GOLDEN GOOSE, 315 € En exclusivité sur www.menlook. com

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— NEWS —

TROIS PIÈCES À SHOPPER CHEZ SANDRO Parce que cette saison encore, la maison parisienne va faire des émules avec sa collection tout en élégance et subtilité, la rédaction a pris les devants. Et affiche ses préférences. Pour s’initier au style Sandro : on mise sur le blouson en cuir, un exercice qui fait l’unanimité et dans lequel la maison excelle depuis des années.

PARIS/L.A. SANS ESCALE Exit la Fashion Week de New York : c’est du côté de Venice Beach que Tommy Hilfiger a présenté sa nouvelle collection. Simple fruit du hasard ou vrai vivier de la nouvelle donne ? On l’a dit et le répète, la nouvelle vague vient de Californie et ça va déferler tout l’été. Chronique d’une renaissance qu’on avait déjà flairé avec le revival depuis quelques saisons de Vans, la mythique

Blouson Bomber Monaco en cuir de chèvre Sandro, 595 €

Pour les irréductibles de la marque : c’est le moment ou jamais de surfer sur la vague californienne, puisque le motif phare de la maison pour la saison printemps-été 2017 n’est pas sans rappeler la poésie et l’écume… des vagues d’Hokusai. Chemise à manches courtes Print Wave Sandro, 145 €

Pour afficher son penchant rock : après Joy Division et Nirvana, Sandro poursuit sa nostalgie du cool avec sa nouvelle collection capsule musicale, cette fois-ci dédiée à Pink Floyd. We don’t need no education… Sweat Floyd The Wall à col rond Sandro, 135 €

PASSION PHOTO En avril, le mois de la photographie se joue aussi à Angoulême avec le festival Émoi Photographique, qui met chaque année la lumière sur des talents émergents. Pour sa cinquième édition, trois photographes invités (Warren Saré, Jean-Daniel Guillou, Jean-Michel Leligny) et une vingtaine de photographes ont été retenus autour du thème « l’Histoire et les petites histoires ». Un parcours découpé en 14 lieux, où chacune des 23 expositions résonnent entre elles autour du concept d’histoire, des histoires personnelles aux histoires imaginaires… sans oublier l’Histoire que l’on écrit avec une motion toute particulière. De la réalité des guerres aux récits extraordinaires, ce sont des histoires de vie que l’on découvre en images. Émoi Photographique, du 25 mars au 30 avril 2017, à Angoulême. www.emoiphotographique.fr

marque inspirée de l’univers du skateboard, tout droit venue de Cypress, dans le comté d’Orange. De Levi’s aussi, la success story made in San Francisco, parce que rien ne vaut le stone washed d’un vrai jeaneur. Et au top de la fashion 2017 : la tendance outdoor qui gagne du terrain et sa moisson de marques qui sentent le frais des parcs de l’Ouest américain. Sont nommées : The North Face, créée à San Francisco et la marque éco-responsable Patagonia, née à Burbank. Inspirations multiples, terre et mer, des sommets de la Sierra Nevada aux plages de Santa Monica, le Golden State trace son sillon. Tex te L AU R E N C E G O U N E L e t C H R I S S E N GT H O N G

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— STEP BY STEP —

LE SELVEDGE LE JEAN DES PURISTES Tex te L AU R E N C E G O U N E L

2 • BIEN LE CHOISIR Le jean selvedge se distingue par sa rigidité puisque la toile est plus épaisse. On le reconnaît aussi à son poids (et qui se mesure en oz : en dessous de 12, le jean reste léger et confortable, de 12 à 16, il est déjà plus rêche mais avec une bonne tenue et au-dessus de 16, il a un aspect cartonné que les puristes plébiscitent). Plus il est lourd, moins il est confortable au départ mais il s’adapte à la morphologie de chacun au fur et à mesure. Et c’est surtout la garantie d’un jean qui ne « bouge » pas malgré les années.

1 • À QUOI LE RECONNAIT-ON ? À son liseré de couleur (rouge, la plupart du temps) qui « signe » l’envers du jean et renforce les extrémités des fils de trame. Résultat : la toile est plus résistante et les finitions plus abouties. Le secret ? La fabrication est assurée par des métiers à tisser à navettes (plutôt qu’à jets d’air) qui, une fois abandonnés, ont été récupérés par les Japonais, d’où le nom de toile japonaise que l’on donne souvent au denim selvedge.

3 • LES DÉTAILS QUI FONT LA DIFFÉRENCE Sa couleur : bien souvent ultra brute puisqu’il est fabriqué à partir de vraie toile indigo. Attention au début, le jean peut légèrement déteindre sur la peau, le haut des chaussures... On reconnaît ensuite un beau selvedge aux finitions : la petite poche à monnaie sur le devant, à son petit liseré, les rivets sont en cuivre, la braguette est doublée, l’ourlet est réalisé au point chaînette...

LE BON SHOPPING SUR MENLOOK.COM

LE PLUS ACCESSIBLE

LE BON COMPROMIS

LE PLUS POINTU

Pour sa coupe emblématique de la maison, taille basse et hyper confort, et son piqué brut très intense.

Pour son look singulier avec ses poches basses surpiquées, sa coupe ajustée et le confort de la toile.

Avec son selvedge arc-en-ciel et parce que la maison fut la première à importer le jean des puristes.

Leyton Carter Selvedge Blue Denim de CARHARTT, à partir de 109 €.

Slim Tapered Bleu Brut Thin Finn de NUDIE JEANS, 179 €.

Tapered ED-55 Rainbow Selvage Denim Brut d’EDWIN, 129 €.

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*Offre valable jusqu’au 15 avril 2017

THE ORIGINAL HOME OF HARRINGTON Bénéficiez de 15% de remise avec le code MEN15* valable sur menlook.com et harrington.fr WWW.HARRINGTON.FR


A Tex te C H R I S S E N GT H O N G

À LA CONQUÊTE DE LA VILLE

L’OUTDOOR

— TENDANCE —

u Panthéon des fashion fixettes, on croyait avoir tout vu, tout connu. Roulotter les bas de pantalon version pêche aux moules dans le Marais, c’est fait. Rétablir le service militaire avant l’heure, avec le motif camouflage à tire-larigot, plutôt réussi. Et voilà qu’on se retrouve cette saison sommés de s’équiper de la panoplie du parfait explorateur en ville. On aurait dû s’en douter un peu : la résurgence du sac à dos, version Vieux Campeur reliftée, a laissé libre cours aux aspirations les plus enfouies d’aventurier refoulé : à en croire les défilés de ce printemps 2017, après le diable c’est le randonneur qui enfile son uniforme Prada.

LA VAGUE DE FOND Alors, ils ont encore craqué dans les hautes sphères de la fashion ? serait-on tenté de dire. Un délire soudain sur l’équipement dit outdoor, après tentative express de rando à Saint-Barth’ ? Il n’en est rien. « Le segment outdoor représente une tendance de fond arrivée il y a deux à trois ans, qui est aujourd’hui accentuée  , nous explique Camille Descollonges, directrice du Who’s Next, la grand-messe des salons du prêt-à-porter. On constate une demande croissante pour des produits tels que les sacs à dos, doudounes, vêtements pratiques et chaussures de type randonnée, caractéristiques d’une tendance outdoor qui s’inscrit dans la vague des produits sportswear. » Pas une énième lubie de créateur de mode, donc. Une vraie lame de fond : après un trop-plein de sédentarité, l’homme passe à l’action. Et ses vêtements en font autant.

Sortez vos backpacks et ponchos, le vestiaire outdoor investit les faubourgs. Simple lubie ou suite logique ? Souriez, vous êtes visés.

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ACTION MAN … Mais la version pressée alors. Pas vraiment le temps d’aller à la salle de sport, place aux entraînements sans matériel, à domicile, en un temps record, à l’image du populaire 7 Minutes Workout qui promet des muscles en béton en une poignée de minutes. Et pour ceux qui voudraient se dépenser en plein air, même topo : on est plutôt du genre Into the Wild mais en une heure top chrono, sans sortir du périph’. On s’équipe alors en conséquence. « La ville nous offre aujourd’hui tellement de possibilités de reproduire des activités en plein air, que ce soit l’escalade, le canoëkayak, le surf…  analyse Olivier Bessy, sociologue des loisirs sportifs de nature, et professeur à l’université de Pau. De manière générale, la frontière entre la ville et la nature devient de plus en plus floue. Cela commence par des plantes sur son balcon, un retour au marché traditionnel, des courses dans les parcs alentours, des voies vertes… On apporte la nature à la ville, et cela se retrouve également dans la mode vestimentaire. » Une ville devenue jungle urbaine, où l’homme se transforme en explorateur d’un jour, équipé tel un Bear Grylls de Man vs. Wild en pleine métropole.

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LA BRODERIE

LE POUVOIR DE L’IMAGINAIRE Nul besoin cependant d’être un Bob Morane dans l’âme pour céder à cette tendance outdoor. « Il y a une sorte d’aventure par procuration que l’on vit au travers des vêtements », commente Olivier Bessy, à l’image des marques de surfwear, pas seulement portées par les surfeurs de la côte Ouest. Surtout quand ces habits répondent à un véritable besoin actuel : « Actuellement, l’homme urbain est encouragé à laisser sa voiture de côté, pour se déplacer en vélo, à pied… et pour se déplacer aisément, il adopte naturellement des vêtements aussi élégants que pratiques. » Une manne pour ces marques de mode dites techniques, de l’équipement de montagne signé The North Face à la marque suédoise de randonnée Fjällräven. En passant par Aigle, fier étendard de l’outdoor à la française. Plus ringard du tout et omniprésent sur les podiums les plus prestigieux – quitte à être parfois plus adapté à la ville qu’au plein air, c’est dire – l’outdoor brille avec son style bien tranché, allié à un résultat fonctionnel. Le combo gagnant du vestiaire masculin en somme.

LE NOUVEAU CAMOUFLAGE Tex te L AU R E N C E G O U N E L

Jugée longtemps chichi ou trop « bourge », la broderie orne tous les podiums. Et descend jusque sur le trottoir.

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n dirait que la mode homme reprend du galon. Version hawaï, jungle, voire fleurs des champs pour pimper à bloc un imprimé rayures un peu classique ou un chiné planplan. Après tout, la broderie a toujours fait le roi, et de la noblesse au clergé, en passant par les rangées militaires, le brandebourg c’est le pouvoir. Ça tombe bien, le vestiaire masculin, en pleine mue, redouble de légitimité à coups de patchs XL, d’allégories dégoulinant sur les épaules comme chez Paul Smith. Assumant pleinement une nouvelle ère : celle de l’achat plaisir, décomplexé, à force de détails qui font le style. La broderie 2017 n’a pas peur. Elle passe au premier plan. Sur toute la largeur du dos chez Hartford, des deux côtés de la poitrine chez Gant. Les fleurs American College observées l’été dernier chez Dior Homme n’ont fait qu’annoncer ce nouveau western : une moisson de motifs décalés, cousus de fils pastel ou arc-en-ciel. La pièce revival la plus significative ? Le bomber souvenir, inspiré du « Souvenir Jacket » que les vétérans américains rapportaient du Japon après la Seconde Guerre mondiale. La version 2017 chez Schott ou chez Scotch & Soda la joue low profile, plus teddy et accessible que dans les versions en soie qui défilaient chez Louis Vuitton l’an passé. Du même coup, la broderie descend de son piedestal et investit tout le streetwear. Sweat, pull marin et polo compris, comme chez Maison Labiche, Ralph Lauren et même Adidas Performance. La broderie, c’est le nouveau camo.

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— SHOPPING —

Les couleurs du drapeau français n’ont plus à rougir. Du Haut Marais à Biarritz, c’est le nouveau triptyque qui réveille la fibre patriote des « créa » et des autres. Des amateurs de lignes rétro, de typo vintage et d’accessoires old school. Si on pioche quelques pièces dans le vestiaire sport, on force encore un peu plus le respect.

De gauche à droite, de haut en bas : Baskets en cuir Carnaby Evo, LACOSTE, 95 €. Track jacket CLR84 en coton, ADIDAS ORIGINALS, 79 €. Jean 501 bleached, LEVI’S®, 119 €. Gourmette Thomas en argent, A.P.C., 80 €. Casquette Trucker tricolore, PATAGONIA, 29 €.

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— SAGA —

HACKETT L’ESPRIT DU GENTLEMAN URBAIN Tex te C H R I S S E N GT H O N G

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L’élégance britannique sous sa forme la plus traditionnelle a encore de beaux jours devant elle. Hackett en est la preuve : avant d’être une marque de vêtements, c’est l’histoire d’un gentleman bien dans son époque.

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ésumer la mode anglaise en quelques mots ? Oh, dear Lord. De la folie grandiloquente d’Alexander McQueen à la suprême élégance des tailleurs de Savile Row, à la fois berceau du punk, et fief du style Mods, nos voisins d’outre-Manche nous ont taillé tous les costards. Tantôt street, tantôt chic, sans demi-mesure entre sobriété et exubérance… Au beau milieu de cette effervescence de styles, Jeremy Hackett a choisi, lui, de pérenniser l’élégance anglo-saxonne dans ce qu’elle a de plus traditionnel. Simplement.

L’HISTOIRE D’UN PASSIONNÉ Son sens du chic ne date pas d’hier. Alors que le style Mods fait fureur au RoyaumeUni dans les années 1960, le jeune Jeremy Hackett travaille tous les samedis chez un tailleur de Bristol, d’où il est originaire. Son échec scolaire scelle à jamais son destin : exit le lycée, il devient alors vendeur à plein temps, et assume une bonne fois pour toutes sa passion de la mode masculine. Un an plus tard, il décide de s’installer définitivement à Londres, et ce sont les portes de Savile Row – la mythique rue des tailleurs de la capitale anglaise – qui s’ouvrent à lui. L’autodidacte Jeremy Hackett n’a alors que 22 ans, mais fait preuve d’un sens du style affûté. Un talent sur lequel il se décide à capitaliser

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avec son amie Ashley Lloyd-Jennings lorsqu’il ouvre un magasin de vêtements d’occasion. En rayon, le fruit de sa « chine » entre Londres et Paris. Nous sommes en 1979 et la première boutique Hackett est née. À Parson’s Green, au sud-ouest de la capitale anglaise.

UNE ASCENSION DURABLE Si le business du vêtement d’occasion va bon train, Hackett passe très rapidement à la vitesse supérieure. Deux ans seulement après avoir ouvert sa première boutique, le duo décide de lancer sa propre ligne de prêt-à-porter, en puisant dans l’univers du tailoring que connaît plutôt bien Jeremy Hackett. Tandis qu’Ashley Lloyd-Jennings s’occupe de la boutique à proprement parler, le créateur anglais imagine le vestiaire idéal, composé de vestes en tweed, chemises en popeline, et autres costumes traditionnels. Les essentiels de la mode masculine, peu sujets aux aléas des tendances et qui, aujourd’hui encore, demeurent la clé du succès de la marque anglaise. En 1983 déjà, les bases du style Hackett sont posées. Avec, en figure de proue, Jeremy Hackett qui incarne lui-même le style de la maison. L’ambassadeur d’un certain art de vivre typically British, entre ses voitures de luxe et ses épagneuls du Sussex… et vêtu d’un costume Hackett, bien sûr.


3 QUESTIONS À JEREMY HACKETT Le secret de votre style classique sans être vieux jeu ? Je crois que d’associer un tissu britannique à une fabrication italienne nous aide à créer un style moderne et classique à la fois. Nous sommes très sensibles aux tendances… mais on n’en retient que ce qui nous semble intéressant par rapport à notre ADN. Votre vestiaire personnel est-il

« Si l’agent 007 ne vieillit jamais, le compliment vaut pour le style Hackett. »

ne meurt jamais, Le monde ne suffit pas et Meurs un autre jour. Une forme de consécration.

vraiment 100 % Hackett ? En général, les produits Hackett reflètent mon style de vie. La quasi-totalité de mes costumes et de mes vestes est faite sur mesure par notre tailleur, tout comme mes chemises, signées Hackett aussi. Le vêtement que vous glissez forcément dans votre sac ? Un imper Mackintosh – parce qu’on ne sait jamais quel temps il fera !

UNE ICÔNE DE LA CULTURE BRITISH En cultivant le style anglais traditionnel depuis plus de 30 ans, Hackett dépasse les frontières de la simple enseigne de prêt-àporter. Désormais ancrée dans la culture britannique, la marque revendique son élégance old school, quitte à en jouer un peu. Styliste masculin officiel des BAFTA (les British Academy Film and Television Awards, équivalent local des Oscars), Hackett a notamment habillé l’acteur Eddie Redmayne et l’acteur-réalisateur-écrivain Stephen Fry. L’autre coup de maître ? S’offrir le luxe d’habiller le plus distingué des 007 – Pierce Brosnan – dans GoldenEye, Demain

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INTEMPORELLE ÉLÉGANCE Si l’agent 007 ne vieillit jamais, le compliment vaut pour le style Hackett. « Quand les clients me demandent quel âge a Hackett, ils sont toujours surpris, explique Jeremy Hackett. Ils croient que c’est mon père, voire mon grandpère qui a créé la marque. Ils semblent penser qu’elle a toujours été là, et cette idée me plaît. À mon sens, cela montre qu’il y a une véritable acceptation de la marque, et qu’elle n’est pas un simple effet de mode. » Autrement dit, le secret de l’élégance du gentleman... c’est qu’il n’a pas d’âge justement.

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« Le blazer bleu, c’est l’équivalent pour les hommes de la petite robe noire chez les femmes. »

1983 Jeremy Hackett et son associée Ashley Lloyd-Jennings ouvrent leur première boutique Hackett à Parson’s Green (Londres).

Jeremy Hackett

1987 Hackett se rapproche du monde du sport en créant la Hackett Polo Team, qui joue au Guards Polo Club, le prestigieux club associé à la famille royale britannique.

HACKETT & LE SPORT En 1987, deux officiers cherchent un sponsor pour l’équipe de polo de l’armée nationale : en s’associant à eux, Hackett signe sa première

1990

collaboration avec le monde du sport… qui est encore aujourd’hui d’actualité, et qui est loin d’être la dernière. Après avoir habillé l’équipe de football de Chelsea durant plusieurs années, la marque anglaise persiste et signe aujourd’hui avec les équipes locales, que ce soit avec le London Rowing Club (l’un des plus anciens clubs d’aviron de Londres), ou encore l’écurie de Formule 1 Williams.

LA VOITURE DE L’HOMME HACKETT

Le style british de Hackett s’exporte : ouverture d’une première boutique internationale à Madrid, puis à Paris quelques années plus tard.

S’ils sont tous deux des emblèmes de la En 2016, Hackett a imaginé un costume arborant un dessin technique de la voiture de course F1 Williams, porté sur le circuit de course… en skate.

culture britannique, James Bond et l’homme Hackett ont autre chose en commun : un goût prononcé pour les Aston Martin. Depuis plus de dix ans maintenant, la marque anglaise imagine le vestiaire idéal pour le conducteur de ces voitures de luxe. Une collection complète autour des thèmes de la route et du voyage, initialement dédiée aux pilotes de l’écurie de course automobile Aston Martin Racing , et désormais ouverte au grand public. Cet hiver, Hackett s’est inspiré des lignes de la nouvelle DB11 d’Aston Martin pour sa collection capsule « Aston Martin by Hackett ».

2012 Hackett défile pour la première fois à la Fashion Week de Londres.

2016 Hackett compte plus de 160 points de vente répartis sur les cinq continents.

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— ICÔNE —

LE PERFECTO EN QUATRE LEÇONS Tex te L AU R E N C E G O U N E L

Le Perfecto fascine ou intimide, mais ne laisse jamais indifférent. Il n’ y a pas d’âge pour le Perfecto mais il y a des codes. Pour ceux qui n’ont pas l’instinct, on a posé les règles. Quatre styles, quatre leçons.

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POUR LA PETITE HISTOIRE Si le Perfecto est devenu une pièce culte, un must absolu du vestiaire, il a d’abord été un signe de reconnaissance : la panoplie du rebelle, adoptée par la jeunesse américaine à la fin des années 1940. Une jeunesse qui idolâtre les motos et le rock’n roll avant l’explosion des yéyés et des pattes d’eph’ un peu plus tard. Nous sommes dans les années 1950, Marlon Brando et L’Équipée sauvage incarnent cette culture populaire, les « blousons noirs », inspirés des Boozefighters, des Californiens qui aiment la bagarre. Pourtant on doit les premiers Perfecto aux frères Schott qui, spécialisés dans les vestes de moto dans les années 1920, répondent à une commande de la boutique Harley-Davidson de Long Island en 1928. Irving Schott le baptise du nom de son cigare cubain préféré : Perfecto. Dès les années 1930, les motards ne jurent plus que par cette pièce fonctionnelle, avec sa poche ventrale asymétrique en forme de D. La légende est née...

LE PERFECTO ROCKABILLY Puisque l’esprit Palm Springs souffle aussi sur la mode et que la chemise à fleurs a retrouvé de sa superbe (cf. le numéro printemps/été 2016), on joue le tout pour le tout et le « blouson noir » gagne en finesse.

LE PERFECTO SO 90’S

Deux impératifs : le col boutonné pour plus de mordant, un pantalon plutôt qu’un jean pour l’effet chic et décalé bien maîtrisé.

C’est celui des années new wave et de feu George Michael, on met la silhouette en avant en recyclant les basiques : un marcel, le bon jean et un foulard pour marquer sa « personnalité ».

On évite : le mélange de couleurs qui nous échappe (pas plus de trois dominantes ton sur ton sur la chemise) et les motifs Hawaï trop 80’s.

Deux impératifs : le tee-shirt en coton blanc impeccable avec l’encolure bien échancrée, le foulard court porté sur une peau nette (pilosité domestiquée).

Perfecto en cuir, SCHOTT NYC Chemise en coton, IKKS Pantalon Heldor en coton, HUGO - HUGO BOSS Mocassins en cuir, SEBAGO

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On évite : le premier degré avec les croquenaux du type Dr Martens, c’est le moment de ressortir les derbies à plateforme... Perfecto en cuir, SCHOTT NYC Débardeur en coton, CALVIN KLEIN Foulard en soie Matthias, A.P.C. Jean 519 skinny brut, LEVI’S® Derbies en cuir et semelle en gomme, HOGAN

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LE PERFECTO DU DIMANCHE Celui qu’on enfile sans réfléchir, l’armure, sorte de pièce « doudou » qui fait du bien et ne déçoit jamais. C’est un peu comme le tee-shirt blanc : une base autour de laquelle on compose. Deux impératifs : le hoodie, l’autre indispensable et confort en toute situation – pluie, réveil difficile, brunch incognito (mets ta capuche !) – et le tee-shirt à motif coup de poing. Rebelle 2017. On évite : le hoodie fatigué (délavé, détendu, mal coupé) et le pantalon de jogging ou le jean sans forme.

Perfecto en cuir, SCHOTT NYC Sweat à capuche en coton zippé, DIESEL Tee-shirt Live Tour en coton, DSQUARED² Jean skinny DNA Destroy, DIESEL

LE PERFECTO CLASSIQUE Le tout-terrain, celui qu’on dégaine en toute circonstance. Pour se fondre à l’aise dans n’importe quel paysage sans renier qui on est : un éternel ado devenu raisonnable, qui maîtrise l’art des compromis. Deux impératifs : un basique qui fait partie de la mémoire collective – la marinière, c’est idéal – et un chino pour « calmer » le cuir, les pressions rock’n roll et tellement plus chic qu’un simple jean. On évite : la chemise à motifs improbables, trop sage, voire business et le jean délavé ou trop slim.

Perfecto en cuir, SCHOTT NYC Marinière en coton, LEVI’S®

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— MODE —

PALM SPRINGS Shootée aux portes du désert, à l’ombre d’une architecture radicale et de l’ancienne capitale du glamour, la saison 2017 brille de sagesse. C’est à peine si le souffle des années 1990 est venu balayer d’un zeste rock les pièces maîtresses d’un vestiaire plus tout à fait normcore. Ré a l i s at i o n N I CO L A S L AU F F E N B U RG E R P h otog ra p h e C H R I S T I A N A L EG R I A Sty l i ste É M I L I E B O U R D O N & H E I D I L EU N G Co i ffu re e t m a q u i l l a ge JA N E CO H E N M a n n e q u i n H A R RY H A I N S C H E Z FO R D M O D E L S

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Ciré Elka Anker en PVC, NORSE PROJECTS Jeans 501® en denim, LEVI’S® Sweat-shirt Dali en coton, ÉDITIONS M.R

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Veste en jean en denim délavé, LEVI’S® Sweat-shirt Vorm Mercerised en coton, NORSE PROJECTS Jeans 501 en denim, LEVI’S® Chelsea en suède, NATIONAL STANDARD

Tee-shirt tunique Chanti Smile en coton, COMMUNE DE PARIS Pantalon de costume en coton chambray, M.STUDIO

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Chemise Isherwood en coton, ACNE STUDIOS Montre Sentry en cuir, NIXON

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Blouson en denim Patch All Over, DSQUARED² Tee-shirt Arnaud en coton, M.STUDIO

Costume en lin, GANT RUGGER Polo en maille de coton, BEN SHERMAN Mocassins Lord Zelco multico en cuir, RIVIERAS

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LOS ANGELES DU RÊVE À LA RÉALITÉ Tex te A L F R E D E S COT

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é au début du XXe siècle avec ses premiers studios de cinéma, Hollywood Paillettes fascine encore et toujours. Une sorte de terre promise, où même pour les stars françaises, le « faire carrière » est souvent synonyme d’échec. Un risque qui couronne d’une aura d’autant plus grande ceux qui y réussissent, comme Eva Green, Marion Cotillard, Jean Dujardin ou Omar Sy ces dernières années. Mais à côté de la machine à rêves, un autre Los Angeles s’éveille tout juste. Même dans l’entourage des Daft Punk, mythes vivants de la musique électro

De la scène arty de Downtown L.A. à la « Silicon Beach », terme inventé pour décrire le boum local des start-up, une nouvelle communauté à l’énergie débordante est en train de réveiller la Cité des Anges, bercée par son propre mythe. 0

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— FOCUS —

installés dans la Cité des Anges depuis une vingtaine d’années, on constate « un changement dans les mentalités ». Celuici s’opère dans l’ombre des films-cartes postales, tels que la superproduction de 2016 La La Land, avec Ryan Gosling et Emma Stone en ambassadeurs du glamour hollywoodien. « Los Angeles attire ces derniers temps une scène plus alternative qui aurait choisi New York avant le tournant du millénaire. C’est peut-être l’effet à retardement des attentats du 11 septembre… » estime Cédric Hervet, directeur artistique du groupe, qui vient également de créer avec son cousin Hervet Manufacturier, une marque artisanale de mobilier fabriqué en Normandie qu’il a eu l’occasion de présenter dans un pop-up store signé « Daft Punk » en février dernier. Preuve que le bling n’est plus une valeur partagée par tous à West Hollywood, un des quartiers de Los Angeles les plus en vue du moment.

« Si les repères peuvent s’y brouiller parfois, le centre historique de L.A. commence à séduire bien au-delà de la sphère d’initiés qui l’a redécouvert. » la permanence du rêve, l’icône du moment n’est pas Angelina Jolie mais Angelina Christina. Une street artiste qui ripoline régulièrement les façades du quartier à la bombe et se sert d’un ancien entrepôt nommé The Container Yard comme d’une toile géante. « Ce qui est amusant, c’est que les scènes d’arrestation en uniformes siglés LAPD, plus vraies que nature, ne sont pas rares dans ce décor qui se prête aux intrigues policières en tout genre », raconte la journaliste américaine Cindy Schwarzstein, spécialiste de ce microcosme en plein processus de gentrification (ou de « boboïsation »). Cinéma ou réalité ? Si les repères peuvent s’y brouiller parfois, le centre historique de L.A. commence à séduire bien au-delà de la sphère d’initiés qui l’a redécouvert. « En quelques années, le quartier qui était le territoire d’outsiders a changé de visage et attire maintenant

BROOKLYN SOUS LES PALMIERS Hollywood et ses étoiles, Venice Beach et son skate park, Beverly Hills et ses villas de milliardaires... Ce n’est plus là que se concentrent la majorité des artistes, designers, cuisiniers et autres entrepreneurs de tout poil, responsables de la récente effervescence angeline dont tout le monde parle en ce moment. La nouvelle scène artistique locale, par exemple, investit au contraire une zone d’anciennes friches industrielles, coincée entre la Los Angeles river et Downtown, ancien cœur économique de la ville abandonné aux ghettos à la fin de la Seconde Guerre mondiale. Dans ce nouveau Arts District, qui côtoie d’un côté les laissés-pour-compte qui dorment encore sur le trottoir, et de l’autre,

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Fin Dac & Angelina Christina, Winston, Downtown L.A.

Orpheum Theater, 842 South Broadway.

une population beaucoup plus variée, amatrice de yoga et de concept-stores. Même la chaîne britannique d’hôtels branchés Soho House, a choisi de venir s’y installer », poursuit Cindy Schwarzstein. Et les exemples ne manquent pas. Ce repère arty sous les palmiers, peuplé de vrais Angelins qui ont les pieds sur terre, est en train bel et bien de voler la vedette à « La La Land » (synonyme de « rêve hollywoodien » en jargon local). Pour n’en citer qu’un, Hauser Wirth & Schimmel, installée dans un ancien bâtiment industriel classé, a déjà la réputation d’être la plus grande galerie d’art des USA : l’artiste californien subversif Paul McCarthy vient d’y exposer ses célèbres figurines en terre qui font fureur sur le marché de l’art. Résultat, pour son dernier grand raout qui avait pour thème l’art de vivre 2.0, en novembre dernier, le site d’hébergements Airbnb a choisi lui aussi un secteur situé à quelques blocs du Arts District : « À Los Angeles notamment, les voyageurs veulent désormais avoir les mêmes expériences que les locaux, les

adresses des hôtes Airbnb permettent de s’éloigner un peu des sentiers battus », explique à cette occasion Brian Chesky, cofondateur de la start-up basée à San Francisco. Et Airbnb n’est pas la seule à avoir eu un coup de cœur pour les anciens théâtres Art déco du Downtown L.A. Acné, Aesop, Ace Hotel... Des marques réputées « pointues » dans les industries de la mode et du lifestyle ont eu le même déclic, et se sont mélangées aux snacks cradingues et aux échoppes à bijoux bon marché qui ont profité durant des décennies de la désertion de ce véritable Broadway californien.

« SILICON BEACH », NOUVEAU RENDEZ-VOUS DES ENTREPRENEURS CRÉATIFS Son côté « Brooklyn sous les palmiers » attire de plus en plus de start-up, refroidies par les loyers de la Silicon Valley. Spécialisées entre autres dans le transport (Cargomatic), les réseaux sociaux (Tinder, Snapchat),

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l’aéronautique (Hyperloop, SpaceX), les cosmétiques (Honest Co., signée Jessica Alba) ou le dog sitting (DogVacay) : les compagnies nées à l’heure du digital qui ont installé leur siège à Los Angeles seraient maintenant près de 4000. Selon la presse online, une centaine d’entre elles emploierait à elle seule plus de 50 000 salariés. D’où le terme de « Silicon Beach » donné à ce nouveau sanctuaire de l’économie 3.0, bâti par une génération qui rêve davantage devant les open space de Beats Electronics, la marque de casques audio créée en 2008 par Dr Dre, que devant les studios de la Warner. « Avant, il y avait les riches d’un côté et les pauvres de l’autre, mais depuis quelques années, la ville attire des gens entre les deux, y compris des geek et des entrepreneurs plus classiques séduits par l’atmosphère arty et le climat », confirme Marc Ange, designer et décorateur français installé dans le Arts District depuis un an. Foncer dans une galerie branchée ou sur une planche de surf à la sortie du bureau ? C’est ça le luxe, aux yeux de la génération Y.

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DOWNTOWN L.A.

« Tout est possible en ce moment à Los Angeles, un peu comme à New York dans les années 1990. »

BONNES PIOCHES

building de la KOREATOWN Dîner : Trois Mec. La table intimiste du Lefebvre, vedette locale qui impose à ses fans un menu en cinq plats à 85$. 716 North Highland.

Ace Hotel, 929 South Broadway.

Et ils sont quelques-uns, comme Marc Ange, à avoir eu l’idée de tirer profit des investissements qui se profilent à l’horizon. « Tout est possible en ce moment à Los Angeles, un peu comme à New York dans les années 1990 », affirme de son côté Ludo Lefebvre, chef français inconditionnel de la côte Ouest, qui a fini par concrétiser son rêve californien, à Koreatown. « Quand j’ai ouvert mon premier restaurant “Trois Mec” il y a quatre ans, ça craignait encore un peu, aujourd’hui c’est l’un des quartiers où les gens sortent le plus », explique ce dernier. Le Los Angeles hors des sentiers battus ? Défi relevé pour le cuistot tatoué qui a commencé sa carrière ici il y a une vingtaine d’années, au volant d’un food truck. Autres secteurs privilégiés par les nouveaux wannabe discrets de la Cité des Anges ? Silver Lake et, non éloigné de là, Echo Park, qui regarde de loin la colline de Hollywood, au sommet de vieux escaliers en pierre gardés dans leur jus. « C’est une population qui ne dépense pas des millions mais qui a du goût et qui consomme », conclut un autre restaurateur qui a souhaité garder l’anonymat. Le Los Angeles face B ? Même des experts en délocalisation, comme Alain Ducasse et Joël Robuchon, y pensent. Il ne faudrait pas que le filon devienne gros comme une maison de Beverly Hills...

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Ace Hotel. Installée dans un somptueux

chef français Ludo

DES PISTES QUI RESTENT ENCORE À EXPLORER

Dormir/Sortir :

Dormir/Dîner : The Line. Un vaisseau en béton de 388 chambres starifiées par un bon choix de mobilier vintage et une vue envoûtante. La cuisine est signée

période Art déco, l’adresse angeline de la chaîne possède un rooftop avec piscine, où l’on se presse en fin de journée pour siroter un cocktail. Compter 350$ la nuit. 929 South Broadway. Sortir : Orpheum Theater. Une scène emblématique, à la programmation aussi rétro que l’architecture. 842 South Broadway.

par le chef coréen Roy Choi. Compter

ARTS DISTRICT

200$ la nuit.

Sortir/Déjeuner :

3515 Wilshire.

Hauser Wirth & Schimmel. L’ancien

ECHO PARK Déjeuner : Guisados. Comme dans un road movie, on s’arrête en voiture déguster un taco et

site industriel accueille une galerie d’art gigantesque, ainsi qu’une librairie et un restaurant. 901 East 3rd.

une agua fresca dans

Bouger/Déjeuner :

ce snack mexicain

The Springs. Espace

reconnaissable à sa

de yoga et de

façade rouge.

méditation, bar à jus,

1261 Sunset.

atmosphère arty...

À voir : les escaliers d’Echo Park. Baxter, Clinton, Avalon... Des noms de rues célèbres pour leurs vieux escaliers qui mènent à des points de vue typiques sur les gratte-ciels de Downtown L.A. ou les collines d’Hollywood.

Un repère typique du Arts District. 608 Mateo.


— SHOPPING —

Le vestiaire aussi se ripoline à coup de Palm Springs. Place aux couleurs qui agissent comme des vitamines. Pas besoin du chariot à liqueurs au bord de la piscine pour ressortir les délavés et les pastels.

Polo slim fit en coton piqué, POLO RALPH LAUREN, 89 € Baskets Signature en cuir, CONVERSE BY JACK PURCELL, 129 € Montre Clubmaster chronographe en acétate et bracelet nato, BRISTON, 270 €

Sac à dos Padded Pak’r en denim selvedge, EASTPAK, 135 € Bracelet Union en cuir et argent, ANCHOR & CREW, 108 € Baskets Authentic DX en cuir, VANS, 85 €

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Espadrilles en toile, 1789 CALA, 35 € Montre Time Teller bracelet nato, NIXON, 99 € Serviette Helleri en éponge, DIESEL, 65 €

Casquette Cateen 1978, DIESEL, 59 € Ceinture en cuir et coton tressé, BILLY BELT, 35 € Polo 12.12 en coton piqué, LACOSTE, 89 €

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— C U LT U R E —

E T S I L A L S E I V N E DE NOS 3 BONNES RAISONS DE REPLONGER 3 BONNES RAISONS DE REPLONGER DANS L’UNIVERS D’ALIEN DANS L’UNIVERS D’ALIEN La célèbre saga horrifique est de retour sur les écrans, mais dans une version complètement reliftée. Suite du film Prometheus de Ridley Scott et dans la continuité d’Alien du même réalisateur (celui de 1979), Alien: Covenant a tout du blockbuster réussi. Pourquoi ?

UN ŒIL SUR... ... le retour de Twin Peaks Alors que Twin Peaks s’apprête à faire un carton sur le petit écran, la série culte de David Lynch fait aussi son comeback en librairie. Retour à Twin Peaks, toutes les coulisses d’une série culte par ceux qui l’on faite de Brad Dukes lève le voile sur les nombreux secrets de l’une des plus fascinantes créations de la télévision. Parution le 31 mars 2017, Éditions Fantask.

POUR LE CHARISME DE MICHAEL FASSBENDER Révélé par le puissant Hunger de Steve McQueen en 2008, Michael Fassbender est sans doute l’un des meilleurs acteurs vivants. Enchaînant les gros films (Inglourious Basterds de Tarantino, Steve Jobs, la saga X-Men) et des productions plus intimes (Fish Tank, Shame), il ne déçoit quasiment jamais.

POUR LA PATTE DE RIDLEY SCOTT Contrairement à beaucoup de franchises dont certains épisodes sont confiés à des réalisateurs plus ou moins talentueux, ce sixième film de l’univers Alien bénéficie d’un œil sûr. Parce que c’est Ridley Scott qui pilote, personne d’autre que son créateur originel. L’homme est également responsable de succès critiques et publics comme Blade Runner, Thelma et Louise ou encore Gladiator. Rassurant... POUR L’ORIGINALITÉ DU PITCH L’histoire de ce nouveau film est le parfait mélange de Prometheus et d’Alien. On suit l’équipage d’un vaisseau spatial (le Covenant) volant vers une lointaine planète inconnue. Mais tandis que ses passagers s’imaginent découvrir un paradis, c’est un monde dangereux qui les attend. Leur unique habitant ? L’androïde David, survivant de l’expédition du vaisseau Prometheus. Ils tenteront de lui échapper à tout prix. Sauf que dans l’espace, personne ne vous entend crier. Sortie le 10 mai 2017.

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DANS LA LIGNE DE MIRE

VITE, L’ALLER/RETOUR

MUSIQUE Le groupe d’électro rock dark français Poni Hoax sort un nouvel album plus solaire qu’à l’accoutumée. Ça s’appelle Tropical Suite et ça donne déjà l’impression d’être en club à ciel ouvert l’été. On guette aussi la sortie d’un nouvel album des psyché Temples (Volcano) et des très rock Last Train.

Le festival électro Panoramas à Morlaix accueillera cette année du 7 au 9 avril Acid Arab, Adam Beyer, AZF ou encore Étienne de Crécy. Ça promet des fourmis dans les jambes. Ne pas rater non plus dans un registre dansant, la nouvelle édition des Nuits sonores, qui se tiendra du 24 au 28 mai à Lyon. www.festivalpanoramas.com

Initiée par la villa Noailles, la Design Parade de Toulon du 29 juin au 2 juillet réunira pour la deuxième année plusieurs expos autour d’un concours dévoilant la jeune génération d’architectes d’intérieur. C’est frais, c’est neuf et ouvert au public, ce concentré de création pourrait vous donner des idées sur le futur look de votre home sweet home. Poni Hoax

SÉRIE Dès le 17 mars, on pourra suivre les épisodes d’une nouvelle série inspirée de comics, Marvel’s Iron Fist sur Netflix. L’histoire ? Après avoir disparu quelques années, Danny Rand revient à New York pour combattre les criminels qui sévissent dans sa ville à l’aide de son poing de fer. Pas forcément novateur mais efficace.

www.villanoailles-hyeres.com

ART Le so british David Hockney s’expose à Pompidou, du 21 juin au 23 octobre 2017. Dans cette généreuse rétrospective des soixante premières années de la carrière, on (re) découvre toujours avec le même plaisir une grande partie de ses toiles graphiques et hédonistes. www.centrepompidou.fr

ÇA, C’EST CADEAU Jusqu’au 16 juillet, on plonge avec délectation dans « Le monde selon Topor » à la BnF, à Paris. Le prolifique et touche-à-tout Roland Topor (19381997) s’est fait un nom pour son sens de l’humour et de la provocation à travers ses dessins, chansons, illustrations pour Hara-Kiri mais aussi pour ses peintures, ses affiches, films, décors et romans. Un univers étrange, poétique, virulent, débridé et tellement inspirant. www.bnf.fr

Impossible d’y échapper, 2017 est l’année du centenaire de l’immense sculpteur Auguste Rodin. Le Grand Palais, à Paris lui rend hommage avec «  Rodin. L’exposition du centenaire », jusqu’au 31 juillet. D’autres rétrospectives suivent à Calais, Nantes, Montpellier, Aix-lesBains et même à New York, Buenos Aires et Abidjan. L’occasion de bouger pour s’imprégner en vrai de ce maître du corps immobile. www.grandpalais.fr

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LE TRIO INFERNAL QUI INTRIGUE LE FOOTBALL MONDIAL Tex te F LO R I A N S A N C H E Z

« Ils » sont passionnés, obsessionnels, lunatiques, souvent caractériels voire tyranniques et sociopathes. « Ils » ? Les trois entraîneurs qui veulent marquer au fer rouge la mémoire du football : Pep Guardiola, José Mourinho et Marcelo Bielsa.


PEP GUARDIOLA

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’est un fait, l’actuel coach de Manchester City est le meilleur entraîneur du monde. Mais il a beau avoir changé la face du football en termes d’esthétique pure et d’intelligence tactique, difficile d’y voir le gendre idéal. Complots, accusation de dopage, conflits d’ego : la vie de Pep Guardiola n’est pas ce qu’elle paraît. Derrière le théoricien du football moderne se cache un homme au destin trouble. Pep Guardiola a tout gagné avec le FC Barcelone et presque tout avec le Bayern Munich. Propulsé à la tête du Barça en 2008, il remporte tous les titres possibles dès sa première saison, grâce à un jeu largement inspiré par son mentor, Marcelo Bielsa. Son mantra ? Monopoliser la balle et presser très haut l’adversaire dès la perte du ballon en occupant le terrain adverse sur toute la largeur, grâce à un 4-3-3 évolutif sans vrai numéro 9 (avec deux centraux protégés par une sentinelle et des latéraux très offensifs qui font l’essuie-glace en permanence). En quatre ans de duels avec son meilleur ennemi José Mourinho, il a forcé l’admiration du monde grâce à la beauté de son football symphonique, ses idées et son discours. Capable de s’enfermer pendant des heures dans une « cave » sous le Camp Nou pour préparer ses matchs, il est parvenu à opérer une synthèse fascinante et inspirée du Milan de Sacchi, de l’Ajax de Cruyff, du Brésil 70 de Zagallo, de l’Argentine 78 de Menotti et de l’Ajax ultra discipliné de van Gaal. Dans l’histoire du sport, jamais un coach n’avait été à ce point performant aussi rapidement. Et pourtant... Trop jeune, trop inexpérimenté et trop instable, il n’aurait jamais dû être entraîneur. L’histoire de Pep Guardiola, c’est l’histoire d’un héros malgré lui, d’un gamin qui était ramasseur de balles au FC Barcelone et qui, sans le vouloir, en est devenu le plus grand symbole. Amis, joueurs, dirigeants, mais aussi hommes politiques, artistes et écrivains : tous parlent d’un homme terriblement charismatique, à la personnalité complexe. Passionné de théâtre, indépendantiste convaincu et amoureux de sa Catalogne natale, Pep Guardiola est incontestablement l’entraîneur le plus observé, le plus admiré et le plus copié de sa génération.

JOSÉ MOURINHO

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osé Mourinho est l’homme qui a changé à jamais l’image des entraîneurs. Roi du storytelling, il a construit son mythe à coups de punchlines et de tours de force. Ses conférences de presse sont devenues des rendez-vous mondains, ses apparitions sur le banc sont scrutées par toutes les caméras du monde, chacune de ses déclarations est l’objet d’interprétations et de polémiques. Icône de mode, il est aussi un précurseur en matière de nouvelles méthodes de communication ou de management. Entraîneur brillant, homme de média et de pouvoir, José Mourinho est tout à la fois. Reste à savoir comment un petit footballeur sans talent a-t-il pu devenir une légende ? Lisbonne, Porto, Chelsea, Milan, Madrid… partout où il est passé, il a tout changé et

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presque tout gagné. Là où certains feraient preuve de modestie, Mourinho, lui, prend tous les risques et s’expose, comme s’il ne craignait plus rien. Comme s’il avait trouvé la recette de la victoire à tous les coups. Clown pour les uns, génie pour les autres (on parle d’une palette de mille exercices !), cet exceptionnel meneur d’hommes prône un 4-4-2 pouvant se mouvoir en 4-2-3-1, ce qui nécessite chez ses équipes un fort impact physique, avec un bloc placé très bas et des lignes resserrées. L’idée étant de laisser la possession à l’adversaire pour détruire son jeu et procéder par contre-attaques. D’où l’importance de posséder un numéro 9 au physique imposant. Derrière le mythe, anciens joueurs, dirigeants, formateurs parlent aussi de quelqu’un qui nous échappe. Un homme

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humble, travailleur et chaleureux, mais aussi tyrannique, égoïste et paranoïaque. C’est le Mourinho des vestiaires, des bibliothèques, des couloirs ou des causeries. Le diabolique Mourinho enfonce des portes et déchaîne les passions partout où il passe. Mais à chaque fois, il gagne. Pire, il force le respect et l’admiration du public le plus exigeant : ses joueurs. Alors s’il paraît aujourd’hui un peu épuisé par lui-même et parfois dépassé par le personnage qu’il s’est créé, il n’en reste pas moins quelqu’un d’incontournable dans le monde du football à l’influence rarement égalée.

MARCELO BIELSA

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arcelo Bielsa n’accorde jamais d’interview et ne s’exprime que lors de conférences de presse qui peuvent durer jusqu’à quatre heures. Issu d’une famille influente de Rosario (son frère a été ministre de Nestor Kirchner), il fuit les éloges et les projecteurs. Marcelo Bielsa, surnommé « El Loco », est fou. Parce qu’il est romantique, parce qu’il est capable de lancer la grenade qu’il tient dans sa main sur des supporters vindicatifs venus lui demander des comptes devant sa porte. Obsessionnel, idéaliste, perfectionniste, accro à la vidéo, on le dit d’une autre planète. En réalité, c’est un homme complexe, frontal, qui s’exprime comme il joue : de façon généreuse et catégorique. Cette personnalité volcanique fait de cet Argentin de 61 ans l’une des figures les plus énigmatiques du football moderne, admirée par certains (Jorge Valdano, Johan Cruyff), dénigrée par d’autres, qui en veulent à son dogmatisme et son caractère explosif. Et si ce que Bielsa défendait, c’était avant tout

une certaine façon de penser, de vivre… et donc de jouer ? Il exécute toujours le même nombre de pas le long de la ligne de touche, fait répéter inlassablement les mêmes exercices à ses joueurs jusqu’à atteindre la perfection d’un mouvement, d’un geste, d’une action dans le but de proposer une orgie offensive continuelle. Occuper l’espace pour mieux le dévorer. Appliquer des principes géométriques pour semer le désordre. Avec lui, la pression est constante, le football vertigineux. Dans son système de prédilection – un singulier 3-3-1-3 pouvant évoluer vers un 3-3-3-1 (avec une seule pointe) – l’élasticité préside : repli sur une ligne de 4 en posture défensive, ailiers recevant l’appui fervent de leurs latéraux sur les phases offensives. En somme, il veut une équipe protagoniste. « La seule façon dont je comprends le football est d’exercer une pression constante, jouer dans le camp adverse et avoir le contrôle du ballon. » Et ce que veut Bielsa, Bielsa l’obtient. Avec ou sans dommages collatéraux.

« Et si ce que Bielsa défendait, c’était avant tout une certaine façon de penser, de vivre... et donc de jouer ? »

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— FOOD —

TABLES OUVERTES TROIS VILLES, SIX ENVIES, AVIS AUX AMATEURS Tex te L AU R E N C E G O U N E L

De Paris à Los Angeles en bifurquant par Londres, ça n’y va pas par le dos de la fourchette. À coup de bistrots carnassiers, de tables iodées et de lieux inspirés, 2017 s’annonce savoureuse ! BONHOMIE

Paris

CLOVER GRILL

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Avis aux carnassiers. Aux carnassiers de haut vol, ambiance ténor du barreau en costume trois-pièces à ma droite et femmes aux dents longues plus loin. Jean-François et Élodie Piège n’ont pas lésiné. Ni sur les morceaux d’exception exposés comme des trophées – qu’on va lorgner avant de craquer pour une entrecôte Black Market d’Australie persillée à point et moins grasse qu’un wagyu ou pour une côte de bœuf noire de Baltique super juteuse –, ni sur l’espace. Avec deux salles, chacune mi-bistrot mi-bonbonnière anglaise contemporaine – papier peint à fleurs, mobilier chiné, marbre – et en guise de fond olfactif, les fumets de broche qui émanent d’une belle cuisine ouverte digne d’une auberge de province. Le coup de grâce ? Les incontournables churros du chef à tremper dans le chocolat.

Parfois le résultat est à la hauteur. Voire très en hauteur. Ni gastro, ni bistrot. Un vaisseau de verre et de bois aux tables agencées comme on le voit rarement. Et les assiettes ? Ni dans la distance trois étoiles, ni dans le grignotage chichiteux. Un équilibre qui atteint son objectif : se faire (vraiment) plaisir. Une cuisine aussi belle à reluquer que planante à déguster. On garde un souvenir ému de ces betteraves ou de cette patate douce traitées comme des reines. Une cuisine méditerranéenne qui revisite son patrimoine et qui ouvre les portes. Dernier bon point ? Bonhomie c’est aussi un coffee shop et un bar à cocktails. 22, rue d’Enghien, 75010 Paris. Tel : 09 83 88 82 51

6, rue Bailleul, 75001 Paris. Tel : 01 40 41 59 59

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TRAMSHED Londres Le successfull restaurateur Mark Hix a choisi un ancien hangar à tramway et une œuvre monumentale de Damien Hirst en lévitation audessus des tables – un veau et une poule – pour annoncer la couleur. Nous sommes en plein Shoreditch et ici, c’est bœuf ou poulet. Ambiance steak d’un kilo ou volailles entières rôties de la ferme de Woolley Park. L’idée ? Partager. Droit au but. 32 Rivington Street, EC2A London. Tel : +44 20 7749 0478

ISTR

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Le plateau de fruits de mer ronflant alors qu’on s’en jetterait bien une petite douzaine (d’huîtres) au comptoir ni plus ni moins, c’était avant. Avant que trois gaillards réunissent le meilleur de notre terroir ostréicole au easyliving de Big Apple : les huîtres, c’est n’importe quand, à n’importe quelle heure. Avec un cocktail en mode afterwork ou attablé avec deux rockefellers en majesté et une fregola sarda aux coquillages. Julien Kerwien (extable de Joël Robuchon) s’amuse et nous régale. Si on les aime toutes – charnues avec l’Istr, cultivées quatre ans, roses et noisettées chez l’excellent Tarbouriech... – on s’essaie à d’autres curiosités, comme le bec-de-jar en persillade. Bref, c’est frais, carré et inspiré côté salle – papier peint à l’anglaise, tubulaires alu et bois scandinave.

MIRO Los Angeles

41, rue Notre-Dame-de-Nazareth, 75003 Paris. Tel : 01 43 56 81 25

BAMBOU

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C’est LA table qui séduit tous les nostalgiques de L’Amant de Marguerite Duras. Les enfants Goutal nous plongent dans un comptoir chinois en plein faubourg et l’appel au voyage est immédiat. Une table ? Dans le petit salon au coin du feu en hiver, sur la terrasse préservée et chauffée d’ici quelques semaines. Un plat  ? Pad thaï, Tigre qui pleure, Sticky rice... Plus tard dans la soirée, on s’installe sur les méridiennes au sous-sol pour l’ambiance des vieux fumoirs d’Asie continentale. 23, rue des Jeuneurs, 75002 Paris. Tel : 01 40 28 98 30

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Gavin Mills fait partie de ces chefs à la gouaille gourmande et contagieuse. Qui cuisine avec la même ferveur pour les costards-cravate au déjeuner que pour ses happy few en mode relax le soir. Il a d’ailleurs choisi de s’installer en plein buzz, dans le quartier «  affaires  » du downtown grimpant pour mieux éduquer ses sujets : du frais, rien que du frais et si les assiettes ont des couleurs de Méditérrannée, la traçabilité est 100 % locale avec les fermes alentour. Pourquoi on reste un peu plus tard ? Pour la sélection ultra pointue de whiskies au bar. 888 Wilshire Boulevard. Tel : + 1 213-988-8880


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Tex te L AU R E N C E G O U N E L

INDE SENSUELLE

LE KERALA


— V O YA G E —

À l’inverse de la moitié nord de l’Inde, la côte de Malabar affiche une forme de lascivité propre aux paysages langoureux. Comme préservée par une végétation bienfaitrice et les ressources de la mer d’Arabie.

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e Kerala ressemble à l’une de ces mélodies douces et rageuses qui traversent le pays. Plus douce que rageuse à vrai dire. Bénie par un éco-système qui puise sa richesse dans la mer d’Arabie d’un côté et protégée par les Ghâts occidentaux de l’autre, cette pointe sud de la péninsule cultive un certain « confort ». Point d’entrée ? Fort Cochin. La partie historique de la ville de Cochin, symbole de l’alliance passée entre la dynastie des rajpoutes et la monarchie portugaise. L’Inde des anciens comptoirs, puisque c’est ici que Vasco de Gama débarquait en 1498 pour concurrencer les grands navigateurs espagnols et sécuriser la route des Indes. Aujourd’hui encore, cette forteresse a conservé tout le charme des vieilles bâtisses coloniales, avec en bordure de mer ce lacet de ruelles « paisibles » au milieu d’arbres centenaires. Avec à la clé surtout, le spectacle des carrelets chinois au coucher du soleil : ces filets de pêche hérités des marchands asiatiques venus s’installer au XIVe siècle, et alignés tout le long de la promenade. Chaque soir, ces gigantesques ombrelles accrochées à des mâts de 30 mètres de haut offrent aux badauds le rituel d’une prise traditionnelle, fonctionnant grâce à un système de poulies, de cordages et de contrepoids. Plus tôt dans la journée, les rickshaws qui stationnent un peu partout alternent un ballet pétaradant qui mène pour quelques 200 roupies dans le centre de la presqu’île. C’est le cœur de l’Inde qui bat à tout rompre cette fois, du côté de Jayanti et du quartier juif. Une cité multicolore qui s’agite dans la moiteur d’un été au plus fort. Au milieu des échoppes fumantes, de marchands d’ustensiles et d’entrepôts surgissent en vrac un temple hindou, la sublime synagogue de Pardesi et le Dutch Palace (ancienne résidence des gouverneurs hollandais, transformée en musée pour ses fresques extraordinaires). Réputé pour être l’épicentre du marché des épices en Inde, le Kerala ne fournit rien de moins qu’un tiers de la production des épices dans le monde. L’or local ? Le poivre de Malabar. Le meilleur du monde, notamment le MG1 (la toute première qualité) qui transite par le quartier juif avant l’exportation. On en profite aussi pour faire le plein d’épices : cardamome, gingembre, cannelle, feuilles de curry… avant de prendre la route pour la spectaculaire région de Munnar et ses champs de thé.

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Les carrelets de pêche du Kerala

« Réputé pour être l’épicentre du marché des épices en Inde, le Kerala ne fournit rien de moins qu’un tiers de la production des épices dans le monde. »

Il faut quatre heures de route pour atteindre ses fameuses collines « tapissées » en terrasses. Sur des kilomètres, les Nilgiris (les Montagnes bleues) par exemple, offrent le champ de vision d’une nature domestiquée, sortant presque tout droit d’un livre d’images. Le thé, dont la culture fut introduite ici par les Britanniques en 1832, pousse idéalement entre 1 500 et 2 000 m d’altitude, et certaines de ces plantations sont reconnues comme les plus hautes du monde. Randonner aux aurores parmi ces tapis vert tendre s’apparente à une petite poésie qui prolonge les bienfaits d’une séance de yoga matinale, indissociable de cette région ayurvédique de l’Inde. Et il faut bien sûr visiter une brûlerie pour comprendre comment les pousses (dont la taille dicte la qualité du

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thé) cueillies à la main, sont chauffées et roulées avant le processus de fermentation et le séchage. Une chance ? Voyager lorsque la fleur neelakurinji recouvre tout ce tapis végétal d’une couleur bleue. Un événement attendu… tous les 12 ans. Prochaine floraison, en 2018. Quant au point culminant de cette région qui sépare le Kerala du Tamil Nadu, c’est le mont Anamudi (2  695 m), qui domine le parc national d’Eravikulam, hébergeant entre autre l’une des plus grandes populations survivantes d’éléphants d’Asie. Son ascension n’est autorisée qu’aux botanistes accrédités mais se rendre à Top Station, plus proche, permet, outre de profiter du panorama sur toute la chaîne des Ghâts, d’observer quand les nuages se dispersent, le plus haut sommet de l’Inde du Sud. Très vite, c’est la route qui relie Munnar de la prochaine réserve naturelle – Periyar – qui inspire à ce voyage une note particulière. Les paysages de cette Inde du Sud n’ont rien de larmoyant et chassent d’emblée les clichés d’un pays gigantesque trop souvent assimilé au spectacle de la misère. Les images qui défilent alternent sans fin ces flans de montagne aux dessins géométriques, le barrage de Neyyar Dam et enfin une espèce

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d’Ouest Indien – Echo Point – qui contraste avec ses forêts pluviales et rives typiques des grands parcs de l’Ouest des États-Unis. Echo Point ? La curiosité locale consiste à crier bien fort pour obtenir l’écho une minute après. Oiseaux endémiques, cascades, oasis indiennes… les trois heures de voiture qui mènent à Thekkadi, le village le plus proche de la réserve, voient se succéder des panoramas somptueux. Le sanctuaire de Periyar se mérite. C’est tôt le matin qu’accompagné d’un guide, on s’engouffre dans la « jungle » abritant 35 variétés d’animaux sauvages et encadrant un lac artificiel de 30 km2 considéré comme une réserve ornithologique de 265 espèces. C’est là la seule promesse d’y voir se rafraîchir une famille d’éléphants, d’observer les singes, bisons, mangoustes, sambars, antilopes, écureuils volants et écureuils géants de Malabar… Avant d’entamer la dernière étape du voyage et certainement la plus langoureuse : vivre au rythme paisible des backwaters. LA curiosité naturelle qui attire les étrangers dans le Kerala et beaucoup de jeunes Indiens, en voyage de noces. La côte Sud de Malabar, coincée entre les monts des Cardamomes et la mer d’Arabie a construit sa richesse autour d’un vaste réseau de voies navigables, qui ont longtemps été les seules routes commerciales du nord au sud. Avec 41 rivières et canaux, couvrant près de 1 800 kilomètres, ces marais paisibles sont devenus le théâtre vivant d’une expérience unique au monde. On embarque à bord de l’un de ces 2 000 houseboats – des bateaux de riz traditionnels – qui sillonnent le réseau lagunaire, et désormais aménagés en petits hôtels flottants intimistes. Ces drôles de cabanes de Robinson qui servaient autrefois à transporter les noix de coco, le caoutchouc, le riz et les épices, sont encore aujourd’hui le seul moyen d’accéder aux villages les plus reculés. Des villages qui hébergent des fermes de riz, d’où le surnom « le bol de riz de l’Inde » que l’on donne au coin. On glisse sur les marais frangés de palmiers, observant les scènes du quotidien : un pêcheur qui vend à la criée, une fratrie pendant ses ablutions matinales dans les

eaux stagnantes, une mère de famille en pleine lessive, un plongeur récupérant le sable noir qui sert à consolider les digues protégeant l’agriculture pratiquée ici audessous du niveau de la mer… L’image figée et parfois un peu clichée du temps qui suspend sa course prend ici tout son sens. Le voyage touche à sa fin pour certains quand d’autres prolongent le voyage de quelques jours pour descendre jusqu’à la pointe de l’Inde, à Kovalam. Pour profiter des plus belles plages du Sud de la péninsule…

La descente des backwaters en houseboat

DEUX CHOSES DU KERALA… LE KALARIPAYATT L’ancêtre de tous les arts martiaux, y compris du Kung-fu, fondé sur l’observation et l’analyse du comportement des animaux. L’apprentissage commence avec les armes puis continue avec le combat à mains nues. Gracieux et spectaculaire, le kalaripayatt réunit le combat, les soins et une dimension mystique. Démonstrations quotidiennes à Fort Kochi. L’AYURVEDA Médecine traditionnelle indienne et ancestrale, elle dicte un « art de vivre » global. Alimentation, massages, soins, méditation… C’est une médecine holistique, douce et intuitive qui travaille en prévention. Les « retraites » ayurvédiques durent une semaine dans les ashrams ou hôtels dédiés mais l’ayurveda est omniprésente dans la région avec des petits instituts de massages, plus ou moins fiables, qui permettent de s’offrir un massage relaxant à l’échelle d’une heure à un prix défiant toute concurrence. Pourquoi s’en priver ?

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SE LOGER

contemporain font la différence. L’un des plus beaux spas du séjour aussi, consultations ayurvédiques et piscine à

FORT COCHIN

débordement. Idéal pour se

The Malabar house

poser.

À quelques minutes de la

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promenade longeant les filets de pêche, l’un des plus beaux bâtiments historiques de la ville. Une ambiance coloniale, un patio intérieur au milieu duquel on dîne et l’une des meilleures tables du pays ! Les chambres sont un mélange d’artisanat local et de contemporain. www.relaischateaux.com

Soma Kerala Palace Une île-hôtel à l’architecture exceptionnelle, dans un parc luxuriant. Plusieurs corps de bâtiment datant de quelques centaines d’années. L’une des rares adresses alentour offrant l’ayurveda, avec consultation et soins de qualité.

L’ayurveda, une tradition du Kerala

www.somakeralapalace.com

MUNNAR The Strawberry Hill Moins de 20 cottages perchés à flan de tea gardens et un panorama à couper le souffle. L’une des meilleures cuisines servie dans une salle à manger tout en bois et baies vitrées… Morning yoga quotidien. PERIYAR The Spice Village Un hôtel du Groupe CGH Earth, qui combine charme, confort et éthique environnementale (panneaux solaires, eaux recyclées, compost, ruches, jardin biologique…) dans un parc aux centaines d’essences et singes en liberté. Piscine, court de tennis, morning yoga et restaurant locavore à la carte. L’une de nos adresses préférées.

The Purity

www.cghearth.com BACKWATERS Spice Coast Cruise Certainement l’un des plus

PARTIR

beaux bateaux naviguant sur les lagunes. Une embarcation

VOL QUOTIDIEN Paris-Mumbai Mumbai-Cochin avec la

de riz traditionnelle avec deux

compagnie régulière indienne

chambres à bord et un équipage

FORFAIT 14 JOURS/11 NUITS

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décoration et les œuvres d’art

Soma Kerala Palace

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— ZO O M —

LE CHIC MINIMAL La sneaker blanche, c’est le nouveau mocassin. S’inspirant des valeurs de l’iconique polo L.12.12 créé par René Lacoste en 1933, celle-ci - baptisée à l’identique - est devenue un must du genre. Avec une ligne parfaitement équilibrée, une semelle cousue et un cuir de première qualité, elle s’inspire des modèles sportifs d’origine (blancs, gris) ou prend un coup de frais avec une version piquée.

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LA MAILLE TRANQUILLE Dans la famille Fred Perry, les polos sont rois. Et la version 2017 est un mélange d’élégance et de confort. Avec une maille tressée qui s’ajuste à la silhouette et un tombé naturel. L’encolure trois boutons, la couronne de lauriers et le liseré blanc signent tout le chic et la singularité de ce nouveau classique.

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— L E F I L M E N LO O K —

MENLOOK ET VOUS Cette saison encore, nos acheteurs n’ont rien lâché. Et déniché toutes les it-pièces qui font le style de ceux qu’on remarque. Vous en voulez encore ? Restez connectés.

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