Metropolis 03

Page 1

Metro Metr opolis N°3 - AVRIL 2012

LE MAGAZINE CHIC ET URBAIN

MENSUEL

GRATUIT

DRISS ROUKHE

STAR…

OU BIKHIR



Editorial

S'

il y a une revendication que le printemps arabe a bien mis en exergue, c'est bel et bien celle du changement. Un changement pour une meilleure démocratie. Or, ce dernier terme est toujours associé au champ politique et peu de gens sont conscients que la démocratie passe aussi par la culture. L'un d'entre eux, Lionel Jospin, avait dit : «la culture est l'âme de la démocratie». Othmane Mediouni Dans un pays multiculturel par excellence comme omediouni@gmail.com le Maroc, la démocratisation de la culture pourrait apporter ce souffle de changement qui ferait avancer notre pensée de manière constructive pour l'avenir meilleur d'un Maroc uni qui marcherait vers l'universalité. Cette universalité n'est pas une chimère, pour peu que notre culture soit démocratisée, bien ancrée dans l'histoire et ouverte. Mireille Delmas Marty avait dit à ce propos : «l'enracinement dans une culture peut permettre un accès vers l'universalité pour autant qu'il s'agisse d'une culture ouverte». Ouverte à l'enrichissement que peut apporter l'autre, mais bien attachée à ses spécificités, ses origines... Difficile équation certes, mais non impossible pour peu qu'il y ait les âmes qui en ont la foi. Des âmes que seule la culture peut éduquer. Et c'est là la mission de tout homme de culture comme a dit Aimé Césaire : «l'homme de culture doit être un inventeur d'âmes». Une âme réconciliée avec elle-même, qui prend ses responsabilités, qui accepte la différence et s'en enrichit. Une âme qui croit à la démocratie de la culture…

YA S MI N E TA H I RI

La démocratie se cultive et la culture se démocratise

Bonne Lecture.

«l'enracinement dans une culture peut permettre un accès vers l'universalité pour autant qu'il s'agisse d'une culture ouverte»

AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

3


N° 3 - Avril 2012

14

24

36 06 Actualité 10 People ROBERTO CAVALLI

12 Chiffres 14 Business Model www.facebook.com/MetropolisMaroc www.twitter.com/metropolis_mag

Nous attendons vivement vos réactions, vos critiques et votre soutien !

HAKIM LAHLOU UN AGITATEUR DES TEMPS MODERNES

18 Green GREENBERRY DES SACS EN PLASTIQUE À DURÉE DE VIE LIMITÉE

20 Focus 4

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

22 Une heure avec… DRISS ROUKHE STAR OU BIKHIR

30 Culture : événement FESTIVAL INTERNATIONAL DES NOMADES NOMADES LAND

32 Cinoche 34 Livresse 36 Acteur culturel DAVID BLOCH GALERISTE

40 DVD - Music


Metropolis LE MAGAZINE CHIC ET URBAIN

Directeur général Julien Casters julien.metropolis@gmail.com Directeur de publication Othmane Médiouni omediouni@gmail.com Conseillère de la rédaction Fedwa Misk fedwamisk@gmail.com Journalistes Yasmina Lahlou Sabrina El Hafiane John Toutain Jalal Boukhari Dounia Z. Mseffer

34

62

Directeur artistique Assila Zouheir advertiz2010@gmail.com Styliste Nabila El Boukhari Webmaster Mustapha Choukrallah El Idrissi mchoukrallah@metropolis.ma Conception Graphique et Maquette Zouheir Assila Correction Bruno Pelletier Photographe Wahid Tajani Standard Salma Zouak Comptabilité Abdelillah Mohcine Crédits Photos istockphoto – AFP Distibution Geo Innovation Scala Média

68 42 Net 43 Actu culture 50 Mode & shopping 62 Santé & Bien être LA SOPHRO-RANDO SOURCE DE BIEN-ÊTRE INESTIMABLE

74 Auto ESSAI : RANGE ROVER EVOQUE L’ESSAYER C’EST L’ADOPTER

76 Auto RENAULT ZOE UN GRAND PAS VERS L’ÉLECTRIQUE

78 Hi-Tech

METRO BEAUTÉ

UN PRINTEMPS HI-TECH

68 On s'évade

80 Com d'entreprise 82 Blogosphère

DAKHLA OU LA ROUTE DU SOI

IBLOG 2

CTP Impression Idéale Tél : 05 22 60 00 67

Contact commercial

othmane.metropolis@gmail.com GSM : 06 73 66 10 29

Metropolis est édité par: CASTERS-LAMBERT MEDIA 13, Rue Ennahas Ennahoui Maarif - Casablanca Tél. : 0522 98 10 02 www.metropolis.ma Dossier de presse 52/S 2011 Dépôt légal : 2012 PE 0024 ISSN : 2028 - 7445 Ce numéro est tiré à 15.000 exemplaires

72 Fooding KEY WEST BY CLUB 20-1

AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

5


C’EST DE L’ACTU

RedOne produit Jennifer Lopez

Un Emirati vote pour 865 000 dollars en soutien à Dounia Batma MBC rapporte qu'un Emirati, fan de la marocaine Dounia Batma, aurait voté pour une somme de 865 000 dollars. Il aurait constitué un groupe sur facebook qu’il a nommé (Habayeb Dounia) "les fans de Dounia". La valeur des SMS atteignait 93 000 dollars par tour ; en passant les sept tours Dounia a totalisé 865.000 dollars de SMS chez l’émirati seulement, sans oublier les autres admirateurs de la chanteuse e marocaine. Un Saoudien quant à lui aurait soutenu utenu en vote l'égypptienne Carmen rmen Souleiman, n, pour 150 000 riyals saoudiens. udiens. Il faut noter er aussi que la gagnante gnante de cette compéompétition, Carmen men Souleiman, n, n'a pas pu ramener mener avec elle la voiture qu'elle a gagnée. une Chevrolet, rolet, à cause de la valeur de dédouanement anement très élevée e (plus d'un million on de dirhams). Ses parents ont annoncé la vente de e la voiture.

6

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

Le producteur marocain RedOne, de son vrai nom Nadir Khayat, a été choisi par la chanteuse latine Jennifer Lopez, pour la réalisation de son nouvel album "Love". RedOne, qui produit également Lady Gaga, a qualifié sa collaboration avec J-LO de "facile" cassant de cette façon la réputation de diva que les médias tentent de coller à la chanteuse. Jennifer Lopez et RedOne en sont actuellement à l’enregistrement de la huitième chanson de ce septième album de la star latine. "Love", dont la sortie est prévue en mai prochain, comprend le titre à succès "On the floor", dans lequel J-Lo cite d’ailleurs le Maroc comme le rapporte TelQuel. Dans "On the floor", on peut effectivement entendre la chanteuse dire "Brazil, Morocco, London to Ibiza, straight to L.A".

Festival de la culture soufie à Fès Si vous êtes sensibles à la douceur et à la beauté de la culture soufie, ne ratez pas ce rendez-vous spirituel qui a lieu à Fès, du 12 au 14 avril. Découvrez y tous les arts attachés au soufisme : peinture, calligraphie, littérature, cinéma et surtout… de la musique. Découvrez également les influences soufistes dans l'architecture et les modes de vie islamique au fil des siècles. Des soirées de dhikr (invocations) sont organisées par des confréries issues de différents pays et cultures, des manifestations artistiques et musicales. Si vous êtes amoureux des derviches tourneurs, vous serez comblés. Rendez-vous dans le Palais Batha, dans les riads et jardins andalous de Fès. La présente édition du festival de la culture soufie de Fès est placée sous le thème « Sapiences soufies ».

Concert de Flamenco à la Villa des arts Qui de nous n’a jamais fait le parallèle entre le flamenco et le chant arabe? La proximité géographique n’est rien devant la sensualité partagée des rythmes ibérico-mauresques. Si Mohamed Baazzaoui, lui, est parti à la recherche des racines et les points communs c dans le langage musical du flamenco et du patrimoine marocain. m Dans son projet, il a embarqué sa guitare flamenca et l’a l’ initiée aux sonorités marocaines, au jazz, sans lui faire oublier son s langage flamenco. Le résultat est aussi curieux que divin. Vous pouvez p en attester par vous-même lors de son concert à la Villa des Arts A de Casablanca, le jeudi 19 avril, à 20 h. Si Mohamed Baazzaoui sera s accompagné d’Adam Hakiki (cajon flamenco) et Imad Barka (joueur (j du ney). N’oubliez pas de prendre vos tickets à l’avance car les le places sont limitées.


Cate Blanchett fauchée et seule au Maroc Star hollywoodienne, l'actrice australienne Cate Blanchett incarnera à partir de jeudi 28 mars jusqu"au 6 avril à Paris l'héroïne de "Big and Small", une pièce de l'écrivain allemand Botho Strauss, où une femme solitaire et blessée, Lotte, erre dans les villes, cherchant sa place. Installée dans un hôtel marocain, Lotte, touriste sans argent, abandonnée par son mari, sans amis, "écoute les échos de la vie qui lui parviennent de derrière les fenêtres" et se parle à elle-même.

Dixit Senoussii game over S

" Je propose à tous les artistes aisés qui bénéficient de l'agrément et qui sont sur la liste dévoilée par le Ministre Aziz Rabbah d'y renoncer. Ce sera bien pour leur image et on les appréciera davantage". Yassin Ahajjam au talk show Msa lkhir sur Medi1 tv :

Selon le magazine Jeune Afrique, Abdellah Senoussi, l'ex-chef des services de renseignement libyiens, a pu quitté Tripoli juste après la mort de Qadhafi, vers Beni Walid et ensuite à Felghate. En effet, Senoussi, grâce à ses sympatisants Touaregs, a pu traverser la Lybie vers le nord du Mali sans être demasqué . Quatre mois après, selon Jeune Afrique toujours , Senoussi est entré au Maroc et y a séjourné trois mois, à Casablanca, où il at rencontré des anciens du régime lybien afin d'organiser des rispostes contre le conseil national de transition lybien. Tout cela se passait sous les yeux des services de renseignement marocains qui ont préferé suivre ses déplacements de près. L'entrée des services secrets français a précipité les choses, quand ils ont demandé au Maroc de l'extrader en France, sauf que ce dernier a préféré que cette opération s'effectue hors son territoire

Mehdi le Prasson, nouvelle mascotte du net Une video filmée par des amateurs raconte un dialogue entre Mehdi, âgé de 9 ans, répondant aux questions d'un inconnu. Le jeune Mehdi, innocemment, rêve de devenir grand joueur à l'image de Messi, l'attaquant du FC Barcelone. Quand on lui demande de lire le nom de Zidane sur le tee-shirt de son frère, Mehdi prononce LE PRASSON. Etant incapable de lire une phrase simple en francais, il a la laché ce mot inexistant dans le vocabulaire francais, et, depuis, la video a fait le tour du net et Mehdi est devenu la mascotte des supporters rajaouis. Il assiste à tous les matchs, diffuse des messages de paix aux supporters en leur demandant de ne pas saccager les stades de foot,... Même dans les plus grosses boîtes de marketing on aurait pas fait mieux !

Baromètre

DOUNIA BATMA CHANTEUSE La Marocaine Dounia Batma a perdu, samedi soir, en finale de l’émission de télé « Arab Idol », de la chaîne saoudienne MBC1. Avec elle, c’est tout un pays qui s’est retrouvé boulversé par la déception comme en témoignent les centaines de messages d’indignation postés sur le web pendant le week end.

ABDELBARI ZEMZEMI EX PARLEMENTAIRE

Le prix des carottes flambe sur les marchés, et pour cause ! Une chanson, qui s'appelle «Zemzemi et la carotte» raconte que le prédicateur Abdelbari Zemzemi a émit une fetoua pour le moins choquante, une femme peut utiliser une carotte comme stimulateur sexuel.

FAOUZI BENSAIDI REALISATEUR Faouzi Bensaisi continue de collectionner les SAID TAGHMAOUI ACTEUR prix aux festivals L'acteur francointernationaux. Le film "Mort à marocain Saïd Taghvendre" a eu le maoui fait le buzz sur prix du Meilleur la toile marocaine, et c'est pas grâce à un film africain au rôle de son dernier 22e festival du cinéma africain, film, mais suite à une interview accordé au à Milan. magazine Femme du Maroc , où il s'en prend aux femmes marocaines qu'il traite de prostituées ! « Malheureusement, le 2e produit d’exploitation du Maroc avec les oranges, ce sont les prostituées...».

AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

7


C’EST DE L’ACTU

"Solar Impulse" volera au printemps prochain au Maroc Le plus grand avion solaire "Solar Impulse" volera au printemps prochain au Maroc. L'avion solaire de Bertrand Piccard et André Borschberg tentera, en première ère mondiale, de parcourir sans une goutte de carburant plus de 2 500 km pour atterrir au Maroc, a annoncé mercredi l'équipe Solar Impulse dans un communiqué. Ce voyage coïncidera cidera avec le lancement de la construction dans la région de Ouarzazate au Maroc de la plus grande centrale thermo- solaire jamais construite à ce jour, a affirmé Solar Impulse. Au cours du mois de mai ou de juin, Solar Impulse s'envolera pour son plus long périple en survolant les Pyrénées et la Méditerranée. Bertrand Piccard et André Borschberg qui devront assurer un vol de 48 heures se relayeront à bord à l'occasion d' une escale prévue dans la région de Madrid.

Touche pas à mon salaire Le sélectionneur nationa national Eric salaire Gerets perçoit un sa net d'impôts, c'es c'est ce ministre qu'a révelé le m Jeunesse et de la Jeuness des Sports, Driss Cerise sur Yazami. Ce la gâteau, lla Fédération royale r football de footb marocain est en marocai train d'étudier d'ét la possibilité possibil de payer l'impôt dû par le faut nosélectionneur. Il fa ter que l'aperçu du relevé Gerets a fait bancaire d'Eric Gere quelques sele tour du net quelqu maines, crédité de la somme l'argent de 2 790 000 Dh, de l'a mais qui issue de nos impôts ma est hors impôt actuellem actuellement.

Dixit

8

Seulement 12 spectateurs

Contrairement aux rumeurs qui circulaient ces derniers temps dans la presse internationale, "Au pays du sang et du miel" réalisé par Angelina Jolie, n'a pas été interdit en Serbie, mais il n'a attiré qu'une poignée de curieux. Le film raconte la relation amoureuse d'une jeune femme musulmane et d'un Serbe qui se retrouvent dans des camps opposés après l'éclatement du conflit. Lancé il y a une semaine à Sarajevo devant 5 000 personnes rassemblées dans une salle de sport, en présence de la star et de son compagnon Brad Pitt, ovationnés debout par le public à la fin de la projection, le film n'a suscité qu'un très maigre intérêt du public serbe. Sur les douze spectateurs "plusieurs personnes ont quitté la salle avant la fin", a indiqué le site serbe d'information Mondo. Un homme âgé qui est resté jusqu'à la fin de la projection s'est borné à dire: "Je sais mieux que quiconque ce qui s'est passé là-bas".

Saïd Aouita et Hicham El Guerrouj ont leur station de métro à Londres

Londres a décidé de renommer 361 stations de métro aux noms des plus grands athlètes de l’histoire des Olympiades à l’occasion des Jeux Olympiques 2012. Les athlètes marocains Saïd Aouita et Hicham El Guerrouj, y figurent aussi. Saïd Aouita, champion olympique du 5000m en 1984, et Hicham El Guerrouj double champion olympique aux JO d’Athènes en 2004, se partagent les stations londoniennes avec les plus grands noms des Jeux Olympiques tels Jesse Owens, Michael Jordan et Mohamed Ali.

Je suis un geek, internet coule dans mes veines. A titre d'exemple, je suis @younes sur Twitter, autrement dit le premier Youness à avoir ouvert un compte Twitter

DERNIÈRE MINUTE

Youness Lazrak dans une interview accordée à Telquel

cette manifestation sportive qui se poursuivra jusqu’au 1er avril, est organisée par le Professional Kitesurf Riders Association (PKRA) et l’Association Lagon Dakhla pour le kitesurf et les sports de glisse, sous l’égide de la Fédération royale marocaine de yachting à voile (FRMYV). Dakhla Kiteboarding World Cup est la première étape du circuit mondial du PKRA, qui s’étale sur douze étapes réparties sur différents pays du monde.

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

Kitesurf. Coup d’envoi à Dakhla de la 3e édition du championnat mondial de kitesurf.Placée sous le Haut patronage de SM le Roi Mohammed VI,


Le manifeste pour la liberté de la culture Ils sont artistes, écrivains et journalistes. Ils sont créateurs mais également « consommateurs » d’une culture qu’ils veulent libre. La notion de culture propre les indispose, alors ils ont signé le manifeste rédigé par un petit groupe de citoyens, engagé dans la lourde tâche de veiller à la liberté de création.

La culture est libre et doit le rester Le Maroc a la particularité de traverser une période à la fois passionnante et très délicate. Il donne la paradoxale impression d’aller de l’avant mais de pouvoir, à tout moment, reculer et revenir en arrière. Et si le printemps arabe a eu le don, notamment, de réveiller des questions essentielles (qui sommes-nous et que voulonsnous ?), il a surtout rappelé à toutes et à tous que notre avenir, notre destin, nous appartiennent et que nous en sommes non seulement les témoins mais aussi les acteurs et les maîtres. C’est la raison pour laquelle Nous, signataires de ce manifeste, artistes, cinéastes, intellectuels, femmes et hommes de lettres, et, plus généralement, citoyennes et citoyens épris de liberté et attachés aux valeurs universelles de démocratie et de droits de l’Homme, joignons ensemble nos voix pour dire : attention !

Le Maroc à la finale du Bocuse d’Or 2013. La cuisine marocaine sera à l’honneur à la prochaine finale Bocuse d’Or, véritable championnat du monde de la gastronomie, qui se tiendra les 29 et 30 janvier 2013 à Lyon. Le Maroc participe en effet pour la première fois à cette prestigieuse compétition grâce à une «Wild Card» obtenue auprès du comité international d’organisation, après les réalisations remarquables du Maroc dans différentes compétions internationales des métiers de bouche.

Nous tenons à notre liberté. Nous tenons à ce que nos mots, nos images, nos espaces d’expression et de création restent libres. Nous tenons à la consécration et à l’affermissement des droits de l’individu, et à la préservation et au respect du droit à la différence. Nous tenons à toutes ces valeurs qui, partout dans le monde et à travers l’histoire, ont fait avancer les Nations et permis à toutes les composantes de la société de cohabiter en bonne intelligence. Qui n’avance pas recule et notre pays a, aujourd’hui, l’opportunité d’aller de l’avant. Nous le souhaitons, nous l’exigeons et, au besoin, nous le défendrons, quoi qu’il nous en coûte. Il n’est pas question, sous quelque prétexte que ce soit, d’envisager une quelconque restriction de nos espaces de liberté. Il n’est pas question de céder à la montée d’une certaine intolérance. Il n’y a pas et il ne peut y avoir de culture « propre », ni d’art « propre ». Aucun pays ne s’est jamais développé sans consolider et approfondir les espaces de liberté culturelle et artistique. La grande histoire nous l’a appris et notre pays a besoin, pour se développer, de femmes et d’hommes libres, de plus en plus libres, de mots libres, d’images libres, de pensées libres. Plus qu’une nécessité, c’est une obligation. Les Marocains ont lutté et continuent de lutter pour gagner d’importants espaces de liberté politique, culturelle et artistique. Nous n’avons pas l’intention de renoncer à ces acquis ; bien au contraire, nous ferons appel à toutes nos forces pour élargir ces espaces de liberté, les protéger et les laisser s’exprimer dans toute leur diversité. Il y va de l’épanouissement de notre jeunesse et du renforcement de notre si fragile démocratie. Nous n’avons pas le droit de rester les bras croisés. Notre avenir dépend de nous et nous appelons, dès aujourd’hui, toutes les forces vives du pays à s’associer à notre initiative et à crier, d’une seule voix, unie, sereine, responsable : libres nous sommes, et plus libres nous serons.

Le comédien marocain Aziz El Alaoui est décédé Le comédien marocain Aziz El Alaoui s'est éteint, jeudi après-midi 23 mars, dans une clinique de Rabat, des suites d'une crise cardiaque, à l'âge de 47 ans. Le défunt avait été admis à la clinique il y a quelque jours après avoir subi une crise cardiaque soudaine. Il présentait des signes de rétablissement avant de rechuter brutalement, pour rendre l'âme ce jeudi, laissant deux enfants. Aussitôt la triste nouvelle répandue, nombre de ses fans se sont rassemblés devant la clinique. Dans une déclaration à l'agence MAP, l'acteur Mohamed El Jam n'a pu cacher sa profonde émotion après le décès de cet acteur dont il était le "père spirituel". Aziz El Alaoui a "développé un style de comédie qui lui est propre" lui permettant de gagner le cœur du public au Maroc, toutes catégories confondues, a-t-il estimé. Le regretté artiste est titulaire d'un diplôme d'études supérieures en économie et lauréat du département Théâtre relevant du Théâtre national Mohammed V (promotion 1988). Il a entamé sa carrière artistique au sein de Mouhtaraf Al-Fan Al-Masrahi, sous la direction de Abbas Ibrahim, avant de rejoindre, en 2000, le groupe "AlMasrah Al-Watani" avec lequel il a émergé comme étoile montante du 4e art national.

AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

9


PEOPLE Roberto Cavalli

Hind El Achchabi

Andrea Appell

Roberto Cavalli

Nouvelle boutique Roberto à Casablanca Roberto Cavalli, lui-même, a célébré l’ouverture de sa nouvelle boutique marocaine au 83, boulevard Massira Al Khadra à Casablanca. 300 mètres carrés d’élégance mour a et de branchitude by Cavalli. Une soirée glamour on des été organisée à l’occasion, avec la participation ek et plein chanteuses libanaises Rola Saad et Dina Hayek de célébrités férues de mode. Saber Rebai

Fatima Nouali et son époux

de G. à D. Mehdu Mahrach, Sanaa Kadmiri, Simo Benbachir et Hayat Benabdillah

Nabila Boukhari

10

Fatima Ouariaghli

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

Dina Hayek

Khadija Tazi

Rola Saad


Mehdi Sebti et son ĂŠpouse

Mohamed Kaissi

Victor El Baz

Safae

Abderrahim Souiri

Leila Heddioui

Hakim

Mourad Zaoui

Hanae

Mouna Fettou

AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

11


C

LA FORCE DES CHIFFRES

CHIFFRES

37 Milliards DH

C’est le chiffre d’affaires réalisé par les opérateurs téléphoniques marocains sur le segment des mobiles. Avec un parc de 36.55 millions de clients GSM et un trafic qui a bondi, en un an seulement, de 14 à 23 milliards de minutes en trafic sortant, et un temps de communication moyen qui est passé de 41 min par mois à 57 min.

17 19 C’est le nombre de médailles récoltées par le Maroc aux Mondiaux 2012 en salle d’athlétisme. le Maroc a remporté 6 médailles d’or, 5 médailles d’argent, et 6 médailles de bronze.

90 12

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

La Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) a déféré, hier, 19 policiers dont cinq en état d’arrestation devant le procureur du Roi près la Cour d’appel de Rabat pour complicité avec un trafiquant de stupéfiants opérant à Témara. Parmi les cinq personnes poursuivies figurent deux officiers de police, un inspecteur, un commandant et un commandant principal.

30 000

Le Maroc perd environ 30 000 hectares de forêts chaque année, selon l’AMDH. Plus de 30 000 hectares d’arganiers, un arbre qui ne pousse qu’au Maroc et dont l’huile est utilisée dans la cosmétique, disparaissent chaque année à cause de la prolifération des grandes propriétés agricoles, précise l’ONG marocaine.

15000 C’est le nombre de fonctionnaires fantômes au Maroc, d’après des statistiques parvenues récemment au chef du gouvernement Abdelilah Benkirane. Ces fonctionnaires, qui touchent des salaires et ne travaillent pas, pèsent lourd sur le budget de fonctionnement de l’Etat.

Le Maroc dispose à peine de 90 ambassades dans le monde contre près de 150 pour l’Algérie par exemple. Et encore, plus de la moitié de nos représentations diplomatiques fonctionnent avec un personnel réduit (cinq personnes en moyenne).



BUSINESS MODEL

Hakim Lahlou,

Un agitateur des temps modernes «La patience et la ténacité sont les maîtres mots pour avancer dans le domaine de l’événementiel », dit Hakim Lahlou, directeur de Hil’art Production, spécialisée dans l’organisation de concerts et de spectacles. Amoureux fou de jazz et passionné de spectacle, Hakim Lahlou est animé depuis plus de quinze ans par une vraie volonté de faire avancer les choses sur le plan culturel. Après Jazzablanca qui, au fil des années, est devenu un événement incontournable pour tous les férus du jazz, il s’attaque aujourd’hui au monde du cirque avec le Cirque du Soleil. Rencontre. PAR DOUNIA Z. MSEFFER – PHOTOS WAHID TAJANI

METROPOLIS. Parlez-nous de votre parcours… HAKIM LAHLOU. C’est durant mes années en école de commerce à Paris que j’ai découvert cette passion pour le spectacle et l’organisation en intégrant, notamment, l’association « Les Riboules Dingues » qui organise le Festival Européen de Café Théâtre. C’est là d’où m’est venue l’idée de reproduire cet événement au Maroc. C’était en 1995 et 1996. Suite à ça, je suis rentré au Maroc avec pour ambition d’y développer ma passion. Donc dès mon retour j’ai sillonné le pays à la recherche de salles de théâtres et de troupes. Mais je me suis très vite rendu compte que le théâtre est beaucoup moins accessible que la musique qui est par contre universelle. J’ai fait mes classes petit à petit et j’ai créé en 1996 Hil’art Production dont l’objectif est la promotion de la musique, du théâtre, de la danse… Aujourd’hui, même si souvent je me dis qu’il est temps d’arrêter, je n’arrive pas à décrocher, car il y a cette adrénaline qui vous prend et le plaisir de voir les choses terminées et les sourires des spectateurs à la fin d’un spectacle sont une grande satisfaction.

M. Est-ce que c’était facile, à l’époque, de percer dans le monde de l’événementiel ? HK. Non, pas toujours. Il est difficile de s’accrocher : on perd beaucoup d’argent, car il y a la contrainte du prix du ticket.

14

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

Nous avons exactement les mêmes charges, voire plus que les pays européens, mais avec une consommation quatre fois plus faible. Et cela nous pénalise, bien évidemment. Mais on continue malgré tout, en essayant d’être plus à l’écoute et de proposer des choses plus originales au public.

Comment vous est venue l’idée de créer Jazzablanca ? HK. Mon amour pour le jazz est né durant mes années d’étudiant. J’ai appris à apprécier les sonorités, la rigueur du travail et j’ai eu envie de faire découvrir le jazz aux gens, en créant un événement récurrent qui puisse fédérer et qui prendrait de l’ampleur au fil du temps. Et puis Casablanca s’y prête bien, car c’est le poumon économique du Maroc qui abrite en son sein des générations de mélomanes qui ont baigné dans

Mon amour pour le jazz est né durant mes années d’étudiant. J’ai appris à apprécier les sonorités, la rigueur du travail et j’ai eu envie de faire découvrir le jazz aux gens,

cette ambiance. Organiser un tel festival était aussi l’occasion de faire découvrir d’autres musiques telles que le blues, la soul, le cubain, le slam, avec bien sûr les artistes marocains. Car un de nos objectifs est d’encourager la création marocaine en donnant l’occasion et l’opportunité à un artiste marocain, d’ici ou d’ailleurs, de jouer aux côtés d’artistes connus et reconnus dans le monde. En marge du festival, nous organisons de ce fait des ateliers pour les jeunes pour les initier à la musique, notamment le jazz, et leur donner la possibilité de se produire sur scène à la fin du festival devant leurs proches… Aujourd’hui, grâce à la multiplication des chaînes radios et des émissions de musique, il est plus facile de promouvoir le jazz et de développer l’engouement pour cette musique et pour d’autres aussi.

M. Parlez-nous de cette septième édition. HK. Cette édition est particulière pour deux raisons : d’abord par le lieu, parce que l’une des problématiques que nous avions était que l’on avait du mal à trouver un endroit qui réponde à l’esprit du festival. Aujourd’hui nous avons enfin pu trouver un lieu, l’Hippodrome d’Anfa, qui convient parfaitement : nous avons l’espace, la beauté du lieu, des gradins construits qui ne nécessitent pas d’aménagements spécifiques et enfin la proximité. L’idée est de planter notre tente là-bas et de ne plus


AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

15


BUSINESS MODEL en bouger. J’espère que nous serons à la hauteur de nos ambitions de manière à ce que les propriétaires du lieu et les spectateurs soient conquis et qu’ils nous donnent carte blanche pour les éditions suivantes. La seconde particularité concerne la programmation qui est plus élitiste et moins éclectique que l’année dernière et avec des expériences nouvelles telles qu’Aloe Black. Nous allons plus nous focaliser sur le jazz pur et expérimental, mais également sur la soul. Notre objectif est de rester un maximum authentique et cosy.

petit, on ouvre les portes à l’externalisation de la billetterie, le sponsoring… le Maroc est sur la bonne voie. Il y a de plus en plus de spectacles organisés et de grosses productions qui viennent pour se produire ici. La confiance est là et chacun a sa place dans le processus de diffusion d’un spectacle !! Personnellement, je me dirige vers cette voie et j’espère que d’ici trois ans je serais plus un « bookeur » qu’un organisateur.

M. Comment voyez-vous l’évolution de la culture au Maroc ? HK. C’est toujours la même problématique.

M. Racontez-nous l’aventure du Cirque du Soleil : comment avezvous pris contact avec eux et comment les avez-vous convaincus de venir au Maroc ? HK. Toute est une histoire de rencontre. Il y a douze ans j’ai rencontré un monsieur qui, justement, produit le Cirque du Soleil. Nous avons gardé le contact et, il y a deux ans, je l’ai invité au Maroc pour découvrir le pays et voir la possibilité de programmer le Cirque du Soleil chez nous. Nous avons fait le tour des salles, mais aucune ne répondait aux critères demandés par les artistes, surtout qu’ils cherchaient un lieu où il nous fallait accrocher près de 150 tonnes de matériel. Et puis, il y a quatre mois, ils m’informent qu’ils sont en train de fabriquer une structure autoportante et ils m’ont proposé de les programmer au Maroc. J’ai bien évidemment tout de suite accepté, mais sans demander la date. Quand j’ai su que c’était pour avril, j’ai paniqué, mais j’ai quand même décidé de foncer, même si nous n’avions ni sponsors, ni fonds… Depuis quatre mois nous travaillons comme des acharnés, sachant que nous avons un gros challenge à relever car les Marocains ne connaissent pas le Cirque du Soleil. Contrairement aux cirques traditionnels en tournée au Maroc, le Cirque du Soleil est plus axé sur les acrobaties, les jeux de lumière et la précision. Ce sont aussi près de 3 800 employés, 1 000 artistes, 40 nationalités, 25 langues parlées, 250 arrêts dans les villes du monde entier, 70 millions de spectateurs… Notre objectif, encore une fois, est de proposer quelque chose d’original, de faire découvrir aux Marocains des choses nouvelles, avec pour ambition de pérenniser cet événement dans le temps et que ce soit un rendez-vous annuel ou biennal.

M. Pensez-vous que le secteur de l’événementiel est en train de se professionnaliser ? HK. Je suis quelqu’un qui aime aller de l’avant et réaliser les choses auxquelles

16

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

le Cirque du Soleil est plus axé sur les acrobaties, les jeux de lumière et la précision. Ce sont aussi près de 3 800 employés, 1 000 artistes, 40 nationalités, 25 langues parlées, 250 arrêts dans les villes du monde entier, 70 millions de spectateurs il croit. C’est tout bête mais j’œuvre, avec d’autres acteurs du secteur, à professionnaliser un domaine qui en a bien besoin, pour pouvoir se consacrer au rôle de promoteur et non pas se substituer aux autres intervenants (Etat, producteurs, managers, gestionnaires de billetterie, …). Mais il nous reste encore beaucoup de chemin à parcourir dans ce sens, car on a encore du mal à trouver des prestataires rigoureux et respectueux des délais et des exigences qu’imposent l’organisation. Donc petit à

On a une bouffée d’oxygène qui vient des jeunes et des gens qui aiment la culture, mais il manque l’accompagnement nécessaire au niveau étatique ou semi-étatique. Il n’y a que très peu de subventions, très peu d’écoles dans les normes… Les jeunes sont laissés à l’abandon, alors qu’il y a beaucoup de choses à faire et tellement de talents à encourager. Cela me désole de voir certains artistes marocains rayonner à l’étranger et ne pas réussir à s’épanouir au Maroc, alors que c’est ici qu’ils ont leur inspiration et leur vécu. En fait, il faut malheureusement toujours réussir à l’étranger pour que l’on soit reconnu dans son pays et c’est dommage. Pour que cela change, il faut absolument revoir la question du piratage et la rétribution des artistes marocains par les radios, notamment, créer des instances étatiques locales qui pourraient aider à insuffler cette dynamique… Il y a donc un travail de fond qui doit être fait, pour garantir à chacun un revenu décent qui poussera les jeunes à persévérer sur cette voie-là. Mais tant que ceci ne sera pas pris en compte, on verse de l’eau dans du sable et on continue à décevoir cette jeunesse qui a pourtant soif de culture et d’ouverture.

M. Quels conseils donneriez-vous à des jeunes qui souhaitent monter leur agence d’événementiel ? HK. Il ne faut pas hésiter. Ce n’est qu’en faisant les choses que l’on apprend et que l’on voit si on a choisi la bonne voie ou pas. Partir de rien et arriver en deux ou trois mois à construire et organiser un événement est très gratifiant. Mais il faut croire à ce que l’on fait et rester fidèle à ses convictions. C’est notre cas à Hil’art Production : on y croit et on continuera à y croire jusqu’au dernier souffle. La concurrence ne me dérange pas, au contraire c’est une émulation qui nous obligera à être plus originaux, pour nous différencier.

M. Quels sont vos projets futurs ? HK. Vacances, vacances et encore des vacances ! (Rires)



GREEN

Des sacs en plastique à durée de vie limitée

PAR DOUNIA Z. MSEFFER

F

ini les sacs plastique polluant la nature et détruisant pernicieusement la faune et la flore ! Depuis deux ans maintenant de nouveaux sachets nouvelle génération ont fait leur apparition sur le marché marocain, grâce notamment à l'adoption, en juillet 2010, du décret d'application de la loi 22-10, relative à l'utilisation de sacs et sachets en plastique dégradables ou biodégradables et à des initiatives citoyennes, telle que celle lancée par l'entreprise Greenberry, spécialisée dans la production des sacs en plastique «oxobiodégradable ». À la différence de sacs en plastique traditionnels, ce plastique d'un genre nouveau a toutes les caractéristiques et les avantages du plastique classique, mais sans les inconvénients sur l'environnement. « Il s'agit de sacs 100% polyéthylène, du plastique donc, mais auquel on a rajouté un additif, le D2W, qui va oxyder la matière pour qu'elle se dégrade. Ce processus prendra entre 15 et 18 mois selon les aléas climatiques. Le sac subira une fragmentation de ses molécules de polyéthylène, qui sont composées, pour rappel, de carbone et d'hydrogène. Cette réaction est induite par l'ajout d'un additif lors de la fabrication de sacs, elle est donc 100% irréversible. Une fois que ces fragments atteignent une taille critique d'environ 10 microns, ils deviennent accessibles aux microorganismes qui vont les ingérer, comme si c'était des feuilles ou de la paille. A ce stade, on arrive à une structure moléculaire qui n'a plus rien à voir avec le plastique d'origine… Donc, au final, les microorganismes font leur travail et on se retrouve avec du CO², de l'eau et un peu de biomasse à la place des sacs accrochés aux arbres pour des dizaines d'années», précise Edwin Sluissmans, Directeur de Greenberry. Repérables grâce à un petit logo en forme de goutte où est inscrit le nom de l'additif « D2W », ces plastiques, dont la durée ne dépasse pas les trois ans, sont aujourd'hui disponibles dans de nombreuses enseignes de grande distribution, de prêt à porter, des télécoms, des laboratoires pharmaceutiques… «En fait rien ne permet de différencier à l'œil un sac « oxo » d'un sac plastique standard, c'est pour cette

18

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

Edwin Sluisman & Rim Rherras

raison que le législateur a prévu, dans la loi, le principe de traçabilité permettant d'identifier les producteurs dans le but d'effectuer des tests de performance et l'inscription obligatoire de la date de production. Aujourd'hui toutes les usines du Maroc peuvent produire ces sacs nouvelle génération, il suffit tout simplement d'ajouter l'additif en question et avec un surcoût très modique, puisqu'il faut compter environ 1 centime de plus pour un sac de

caisse de supermarché…», continue Edwin Sluissmans. Actuellement près de 150 millions de sacs oxo-biodégradables sont produits au Maroc et l'objectif de Greenberry est d'aller vers une production de sacs de meilleure qualité et vers une meilleure utilisation des ressources. Espérons juste que nos commerçants et les consommateurs marocains n'aient plus la nostalgie du bon vieux sac en plastique noir ! ■



FOCUS

Abdelaati Iguider a remporté le 1 500 m aux championnats du monde en salle d’Istanbul 2012

20

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012


AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

21


UNE HEURE AVEC …

DRISS ROUKHE

STAR 22

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012


OU BIKHIR AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

23


UNE HEURE AVEC … Il a, m'a-t-on prévenue, l'accent teinté d'arrogance lorsqu'il parle de son parcours. Mais c'est loin de toute condescendance que Roukhe me raconte son quotidien, en assumant pleinement son internationalité. Peut-il en faire autrement ? Cela étant dit, Driss Roukhe dévoile une autre façade, qui prendra le dessus tout au long de cette interview. Celle du citoyen engagé et grisé par le vent de changement qui plane sur le pays. PA R F E D WA M I S K - P H O T O : WA H I D TA J A N I

METROPOLIS. Tu regardais ta montre ? Tu te serais fâché si j’avais tardé ? DRISS ROUKHE. (Rire)… Pour rien te cacher, un peu. Je suis limite psychorigide là-dessus. Tout le monde peut arriver en retard, évidemment. Mais le respect des rendez-vous a toujours été pour moi un signe de professionnalisme et de rigueur. Nous n’avancerons jamais si nous ne faisons pas preuve de respect envers l’autre. Mais rassure-toi, tu es à l’heure.

M. Ça sent le professionnel colérique tout ça ! D.R. Colérique, non. Mais il est vrai que le manque de conscience professionnelle ou de respect envers les collègues peut m’agacer fortement et je ne m’empêche pas de le souligner, si je dirige un travail. Le manque de civilité m’indispose, le manque de civisme encore plus. Même dans ma vie quotidienne, par exemple, je peux m’emporter contre un automobiliste qui jette un papier de la fenêtre de sa voiture. Je ne fais pas la morale, mais j’estime que c’est de mon devoir de défendre ce qui me semble juste et on est tous responsables du pays qu’on lègue à nos enfants.

M. Te considères-tu comme quelqu’un d’engagé ? D.R. A mon niveau et avec les moyens qui me sont fournis, oui. Je suis citoyen marocain comme les autres, avec des droits et des obligations. Je ne suis pas automatiquement dans la dénonciation facile, mais il m’arrive d’entreprendre des actions individuelles en faveur d’une cause, comme dernièrement pour la forêt de Bouskoura qui, au vu et au su de tout le monde, se fait spolier de ses arbres à des fins mercantiles. En tant que citoyen, je ne peux cautionner un tel abus et je dois me révolter contre. Je participe aussi à des actions de sensibilisation des jeunes aux méfaits des drogues. Mais le Maroc est un chantier gigantesque en plein changement et nous devons tous

24

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

prendre part au processus. Je pense qu’en général l’artiste doit, car il le peut, occuper une place de choix dans l’instruction du civisme et de certaines valeurs universelles, telles l’égalité, la justice et le respect. Mon rêve personnel est de créer une fondation. Une structure qui aurait assez de moyens financiers pour sensibiliser l’opinion publique à des questions qui nous concernent tous et qui entreprendrait des actions concrètes, plutôt que de rester dans l’observation et la dénonciation. C’est plus aisé pour un personnage connu de traiter les questions d’ordre public. En tant qu’artiste, je pense que mes fans m’écoutent quand je m’adresse à eux, surtout lorsqu’il s’agit du quotidien qu’on partage tous. Je pense que beaucoup d’acteurs culturels pourraient et même devraient s’engager dedans.

Hollywood, j’y suis déjà ! Mais c’est vrai que je rêve de la grande affiche… Comme tout le monde, je suppose. M. Intéressant tout ça ! Et si on te passait au scanner ? Qu’as-tu pensé du printemps arabe ? D.R. À la mort de Bouazizi, j’étais en Tunisie avec l’équipe d’Or Noir. On était en fin de tournage, mais on a eu le temps de constater que ça avait éclaté pour de bon. On devait alors continuer le tournage à Doha, où j’ai continué à suivre les infos de très près. La révolution arabe a été l’événement de l’année 2011. Ça a bouleversé la planète et remis en question les systèmes de gouvernance dans le monde entier et pas que chez les Arabes. Je pense que c’était nécessaire de stopper la machine pour déceler ses défaillances. Malheureusement ça ne s’est pas fait sans violence dans une grande partie des pays arabes.

M. Que penses-tu du cas du Maroc ? D.R. Je crois qu’on a beaucoup de chance d’avoir pu trouver un compromis pour avancer. Nous savons tous que le changement ne se fera pas du jour au lendemain. Le gouvernement n’a certes pas de baguette magique. Mais le regain de conscience citoyenne fait que l’on est plus attentif à nos droits. Notion que nous avions pratiquement oubliée sous les précédents gouvernements.

M. En parlant de l’actuel gouvernement, que penses-tu de l’affaire des “g’rima” ? D.R. Je ne pense pas que ça ait servi à grand chose, puisque ça n’a engendré aucun changement à cette situation. À part le tollé de cette affaire et la haine qu’ont récoltée les détenteurs de ces agréments, aucune action concrète n’a été entreprise. Je crois que c’est un buzz politique comme un autre et je connais personnellement certains bénéficiaires (ex-sportifs ou acteurs) dont l’agrément reste l’unique source de revenus dont ils disposent. Si la culture de la rente doit cesser, ce n’est certainement pas par ces personnes qu’il faut commencer, à mon avis.

M. Et si on parlait de culture… propre ? D.R. Personnellement, je ne sais pas ce que ça veut dire. Il y a la culture et puis c’est tout ! L’art et la culture sont les moyens de connaître le monde sans le juger, de se rapprocher de la condition humaine et de s’ouvrir à la différence. Parler de culture propre revient à dire qu’il existe une mauvaise culture, une mauvaise ouverture à l’autre et une mauvaise empathie. Dans l’art, rien n’est gratuit. Surtout pas ce qui choque. Il est vrai que l’on peut glisser dans l’obscène, mais alors on ne fait plus de l’art et c’est très facile de le déceler. Nul n’a besoin de garde-fou pour lui montrer le bon du mauvais.


MARS 2012 / NUMERO 2

Metropolis

27


UNE HEURE AVEC …

SON ACTU Magrouf interprété par driss roukhe dans OR NOIR de Jean Jaques Annaud

1 Dans ARN, CHEVALIER DU TEMPLE multi production européene.

1

2

2. Roukhe joue le rôle d’un gendarme dans BABEL

FILMOGRAPHIE

Babel - 2006

Les Anges de Satan-2007

Babel est un film francoaméricano-mexicain réalisé par Alejandro González Iñárritu et dont le rôle principal est joué par Brad Pitt. Un fusil va bouleverser les destins de personnages qui ne se connaissent pas et qui ne parlent pas la même langue, sur trois continents différents. Driss Roukhe est gendarme marocain chargé de trouver les agresseurs de la citoyenne américaine. Dans un vrai second rôle, sa prestation y est on ne peut plus professionnelle.

C’est le film d’Ahmed Boulane, inspiré de l’affaire des rockers marocains arrêtés en 2003 pour satanisme et ébranlement à la foi musulmane. Le film raconte le cauchemar enduré par ces jeunes et le procès kafkaïen qu’ils ont eu, où les pièces à conviction sont entre autres un t-shirt “Kiss My Ass”, des CD audio de HeavyMetal et un crâne en plastique. Driss y a le rôle de Kader, le personnage principal.

26

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

Pégase - 2011 Victime d’un traumatisme psychique aigu, Rihana se trouve hospitalisée dans un asile psychiatrique. Elle croit être enceinte de Zayd, un jeune homme de son village. Pour elle, cet acte est bénit par Le Seigneur du Cheval, un esprit vénéré par son père. Zineb, la psychiatre, décide de mieux connaître cette fille et d’affronter son passé douloureux. Un passé marqué par la sévérité du père de Rihana (Driss Roukhe). Un film dont le côté fantastique et la grande qualité ne peuvent que susciter l’admiration.

À part enseigner l’art dramatique ? Je suis sur deux projets de réalisation de téléfilms. Je commence le tournage du premier en début de ce mois. Le second est toujours en écriture et je compte l’entamer en juin. Sinon, je tourne en acteur dans une série policière du nom de Brigade avec mon ami Adil Fadili. En fin de mois, je joue dans le feuilleton Bnat Lalla Mennana avec Yassin Fennan, à Chaouen. Et puis il y a les projets d’écriture en cours. Je travaille sur “Jaret Leblad” un feuilleton pour la RTM, dont on commencera le tournage après Ramadan. Et il y a mon premier long métrage, que j’écris avec Rachid Zaki. C’est un projet qui me tient particulièrement à coeur. Je le veux aussi bien décalé sur la forme que sur le fond, dans les normes du grand cinéma. La rédaction du scénario a été très longue. Nous en sommes à 17 versions. C’est l’histoire de la rédemption d’un voyou, mais en même temps celle d’une vengeance. Trois personnes, trois actes, une histoire commune. Nous l’avons intitulé Pile/face. Tout ça, vu de l’extérieur, c’est beaucoup, oui. Mais j’y arrive parce que j’aime ça. Je ne peux vivre autrement. Mon épanouissement, je le trouve en travaillant et c’est un rythme qui me convient parfaitement!


M. Verra-t-on un jour Driss Roukhe politicien ? D.R. Non, jamais. D’ailleurs, je crois qu’on m’écoutera davantage si je m’exprime en tant qu’artiste, qui ne nourrit aucune ambition politique et électorale. Quand je m’implique en faveur de la collectivité, mon approche est sincère, citoyenne et complètement désintéressée.

M. Et c’est quoi qui t’intéresse ? Hollywood ? D.R. (Rire). Mais Hollywood, j’y

LE MAROC DE MA FILLE Le Maroc de Kamilya, je le vois en rose. Je la vois épanouie dans une société lettrée et digne de ses hommes et de ses femmes. Je lui souhaite un pays où droit et dignité sont maîtres mots et où la femme a tout le respect qu’elle mérite en tant qu’être humain responsable et actif. Kamilya est une petite fille intelligente et volontaire. Elle a déjà du caractère et fait de moi tout ce qu’elle veut. Sa génération est autre que la nôtre. Nous devons, nous, parents d’aujourd’hui, faire davantage confiance à nos enfants et les préparer à faire les meilleurs choix dans leur vie, plutôt que d’essayer de leur imposer leur mode de vie. J’espère pour ma part que je serai pour elle un bon père, mais d’abord un grand ami.

suis déjà ! Mais c’est vrai que je rêve de la grande affiche… Comme tout le monde, je suppose.

M. Tu fais quoi pour y arriver ? D.R. J’y vais assez souvent. J’y ai un agent qui s’occupe de soigner mon image. Je suis parfaitement conscient que je dois tripler d’efforts pour arriver à m’imposer comme acteur. Toutes les grandes stars actuelles ont commencé par de petits rôles. Je n’ai donc aucune gêne à commencer ainsi. Heureusement pour moi, j’ai eu de vrais seconds rôles, dans des films oscarisés en plus. Je sais que c’est difficile, mais rien n’est impossible.

M. Es-tu un grand optimiste ? D.R. Évidemment, mais pas irréaliste. Quand je me rappelle l’écolier pauvre que j’étais à Meknes, ma vie actuelle relève du rêve. Je ne cesse de le répéter à mes étudiants d’art dramatique : si vous voulez atteindre quelque chose, commencez par en rêver. J’ai passé toute mon enfance à rêver, en étant parfaitement conscient de mes moyens limités et des difficultés matérielles de ma famille. Mais ça n’a jamais limité mes rêves… Tout simplement.

M. Dernière anecdote de tournage... D.R. Lors du tournage d’Or Noir, Antonio Banderas est venu vers

moi, tout sourire, pour me dire qu’il a des babouches marocaines ! J’ai répondu que moi je n’en avais pas. Il a ri et m’a raconté sa nostalgie pour l’époque où, enfant, son père policier travaillait entre l’Espagne et le Maroc. Lors des soirées, en fin de tournage, Banderas pète le feu, il danse, il rit, il met l’ambiance. Mais il a trouvé en moi un compagnon de jeu à sa taille (rire). C’est quelqu’un de très humble.

les Suédois m’ont appelé «l'Anthony Quinn Arabe» en raison d’une présumée ressemblance. Après, les Égyptiens l’ont également affirmé. M. C’est plus agréable de travailler avec une Star ? D.R. Contrairement à ce qu’on peut penser, ces gens-là sont très accessibles et très modestes. Leur vie privée leur appartient, mais sur le tournage c’est autre chose. Brad Pitt, Cate Blanchett, George Clooney, Matt Damon, Connie Nielsen… La simplicité est leur philosophie. Ils n’ont pas besoin d’artifice. Le travail avec eux est d’un grand enseignement.

M. C’est pour ça que tu te fais discret ? D.R. Je suis discret de nature. J’ai toujours été un homme de l’ombre. Tu ne me verras que rarement faire les marches d’un festival. La propagande je préfère la faire pendant mon travail. C’est une leçon que j’ai retenue du grand compositeur franco-marocain Ahmed Essyad qui préfère observer le monde, depuis l’ombre, pour mieux le comprendre. Feu Hassan Sqalli

m’a appris ça : plus tu es simple, plus tu peux grandir.

M. Tu veux grandir comment ? Qui sont tes idoles ? D.R. James Dean. La spontanéité de cet acteur est bluffante. Il y a dans “La Fureur de vivre” une scène de la flute avec un texte extraordinaire, une musique et une lumière parfaites et James Dean qui t’apprend, sans effort, qu’il est juste irremplaçable. Parmi mes idoles il y aussi Daniel Day Lewis. Quand tu le vois, il est petit, gentil et très modeste, mais préparetoi à avoir le souffle coupé dès qu’il se met à jouer. Il y a aussi Al Paccino et Robert de Niro dans leur âge d’or…

M. Tu aimes les bad boys ? D.R. J’aime les acteurs qui ont de la gueule, de la présence et qui crèvent l’écran, qu’ils jouent les bad boys ou pas. Je n’oublierai pas d’ailleurs l’incontournable Anthony Quinn.

M. On t’a nommé l’Anthony Quinn Arabe ! D.R. Ce sont les Suédois qui m’ont appelé ainsi, en raison d’une présumée ressemblance. Après, les Égyptiens l’ont également affirmé. Les Marocains par contre m’ont calmé de peur que je ne finisse par le croire (rire)…

M. C’est vrai que tu as cette réputation de faire ta star… D.R. Je suis peu disponible à cause du travail. Je suis souvent perdu dans mes idées, même quand je suis en présence des autres. Peut être que l’on interprète ça comme de l’arrogance. Ce qui est désolant, c’est quand j’entends dire que je snobe les productions marocaines, parce que je bosse à Hollywood. Mais les gens qui me connaissent savent qu’il n’en est rien. En général je ne fais rien pour démentir. Je vis à l’écart et ce n’est pas plus mal quand on veut avancer.

AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

27


UNE HEURE AVEC …

28

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012


cul* tu re Cahier

Évènement Cinoche Livresse Acteur Culturel Musique & DVD Actu culture Agenda

6

3


CULTURE Festival international des nomades

Nomades land REPORTAGE DE YASMINA LAHLOU, ENVOYÉE SPÉCIALE À M'HAMID EL GHIZLANE

C

’était à M’hamid, province de Zagora, dans l’extrême sud-est marocain. Quelque part au loin de la « civilisation » moderne, au plus près de l’infini sableux avec ses ciels étoilés. C’était un rassemblement musical, festif et culturel qui s’est déroulé du 8 au 10 mars 2012, lors de la 9e édition du Festival international des nomades. Au cours de ce week-end, un puissant vent de fête soufflait sur les festivaliers, portant une subtile mélodie jusqu’à leurs oreilles mélomanes, faisant vibrer les dunes. Véritable oasis dans le désert de la belle région du Draâ, à quelques encablures seulement de la frontière algérienne, ce festival offrait une programmation riche et diversifiée. Au menu : concerts musicaux, exposition

30

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

d’artisanat et de produits du terroir, conférences, ateliers (Slow Food, commerce équitable…). Mais aussi du sport, avec un tournoi de hockey sur sable et la traditionnelle course de dromadaires. Des activités qui mettent en lumière la

Invité d’honneur cette année, Moussa Bilalan, le plus célèbre guitariste du Niger a fait vibrer le public grâce à ses mélodies puisées dans la tradition musicale du grand désert.

diversité et la richesse de la culture ancestrale des Nomades de M’hamid El Ghizlane et d’ailleurs. La musique fut au cœur de l’évènement, avec la participation d’artistes venus de divers horizons. Le public a eu le plaisir de voir défiler une pléiade d’artistes, dont les jeunes Tinariwen, Moussa Bilalan (Niger), Laila El Berrak et Hatim Ammor (Maroc), Yasuyuki Ueda (Japon), Yerko et Arthur (Espagne - France). Les groupes locaux étaient également présents : Noujoum Sahara (M'hamid) et Rythmes Nomades (Ouarzazate) notamment, reflétant la multiethnicité de la région. L’occasion de faire découvrir les danses et chants de leur répertoire traditionnel. Invité d’honneur cette année, Moussa Bilalan, le plus célèbre guitariste du Niger, a fait vibrer le public grâce à ses


Au-delà de son aspect culturel et artistique, il aspire à devenir un événement fédérateur, apte à donner un rayonnement national et international à la région qui, bien qu’éloignée des grands centres d’activités, n’en présente pas moins un indéniable intérêt culturel, économique et touristique. Depuis sa première édition en 2004, le Festival international des nomades œuvre à la promotion de M’hamid, sa richesse humaine, naturelle et culturelle, rendant ainsi un bel hommage au patrimoine saharien. Il contribue aussi à apporter la modernité au peuple nomade. Celuici continue de vivre en paix et en

Depuis sa première édition en 2004, le Festival international des nomades œuvre à la promotion de M’hamid, sa richesse humaine, naturelle et culturelle

PHOTO : NOELLE JOUSSET

mélodies puisées dans la tradition musicale du grand désert. Accompagné de Jonathan Busnel (guitare) et Marc Vallois (percussions), l’icône d’Agdez a ainsi chanté sur scène dans une totale communion avec ses fans, nomades ou sédentaires, marocains ou étrangers, réunis et vibrant ensemble pour l’amour de la musique. « Cette manifestation est également une occasion de porter sur le devant de la scène cette culture traditionnelle et populaire comme témoin et expression vivante du patrimoine matériel et immatériel des Nomades, héritage de leurs ancêtres. Une richesse qu’il est impératif de sauvegarder, de transmettre et de promouvoir », confie Noureddine Bougrab, directeur du festival.

harmonie avec son environnement, aussi aride soit-il. Néanmoins, et sans pour autant renoncer à ses traditions, on découvre qu’il suit les évolutions du monde. Internet fait désormais partie du quotidien de ces hommes bleus, profils Facebook à l’appui ! Avec l’immensité désertique pour décor, le festival est aussi le point de départ pour des excursions dans le désert en 4x4 ou à dos de dromadaire, et de nuits en bivouac autour d’un grand feu de camp. La magie de la musique et de la fête est renforcée par cet espace poétique qu’est le désert. En plus de ses dunes de sable et paysages infinis, il est un lieu de partage et de dialogue pour ses habitants, accueillants et ouverts, qui ont su conserver une tradition d’hospitalité séculaire. Jean-Marie Le Clézio ne disait-il pas que le désert est lumière ?■

PHOTO : MARIA AOUAD

Artisanat local et produits du terroir à l’honneur Cette année, le programme du festival a accordé une place privilégiée aux produits régionaux en donnant l’opportunité à plusieurs coopératives du sud du royaume de venir présenter et vendre leur produits dans les nombreux stands mis à leur disposition : habits touaregs, tapis faits main, eau de rose, miel, huile d’argan, dattes, henné, plantes aromatiques ou médicinales, etc. Sans oublier le safran, surnommé « l’or rouge » en raison de son prix élevé (environ 35000 dirhams le kilo). « Le Festival veut, à travers une grande exposition, apporter aux producteurs et productrices un support de commercialisation, contribuer à les valoriser », précisent les organisateurs. La sauvegarde d’un savoir-faire traditionnel et de métiers en voie de disparition étant quelques-uns des objectifs phares du Festival. Afin de dynamiser le développement rural, le festival a invité plus d’une trentaine de coopératives à participer à cette grande exposition. Certaines d’entre elles sont venues de Figuig, Zagora, Errachidia, Ouarzazate, Tata, Agadir, Tiznit, Laâyoune…

Moussa Bilalan Ag Ganta, musicien touareg nigérien Invité d’honneur de la 9e édition du festival international des nomades, cet artiste né en 1974 a appris la muPHOTO : TAWTAR TAZROUTI sique auprès de son maître Abdallah Ag Oumbadougou. Après avoir participé à l’aventure du collectif « Desert Rebel » avec des musiciens du groupe Gnawa Diffusion (Amazigh Kateb), Guizmo de Trio et Daniel Jamet de Mano Negra, Moussa poursuit sa carrière sur les scènes du monde avec le groupe qui porte son nom. Il est accompagné par son frère Mohamed et par le célèbre bassiste Gary Colman Steven qui est également professeur de musique dans une prestigieuse école de Bern (Suisse). Issu de la tribu des Keltamachaq, ancien peuple berbère Toureg du Niger, Moussa Bilalan Ag Ganta est aujourd’hui le porte-parole de son ethnie à travers le monde. Ses chansons décrivent avec déchirement la situation économique, sociale et politique du peuple nigérien.

AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

31


CULTURE Cinoche Navet du mois

Un Marocain à Paris RÉALISÉ PAR SAÏD NACIRI. AVEC SAÏD NACIRI, JEAN-MARIE BIGARD, JEAN-PIERRE CASTALDI, DANIÈLE EVENOU.

Comédie -

DURÉE : 1 H 5O

PAR YASMINA LAHLOU

U

n Marocain à Paris s’autoproclame « film plein de rebondissements, où l’humour est au rendez-vous ». Le pitch : il s’agit d’une rencontre entre trois cultures différentes : musulmane, juive et chrétienne. Najib, un Marocain qui rêve d’une autre vie, et surtout de liberté, quitte son bled natal pour rejoindre son frère marié à une Française. Clandestin à Paris, il tombe sur un truand à la petite semaine répondant au doux nom d’Attila, et se trouve impliqué malgré lui dans une affaire de drogue. Le naïf Najib entraîne alors son frère et toute la famille de David, son copain d’enfance juif marocain, dans des péripéties sans fin. C’est un long-mé-

32

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

trage franco-marocain avec un assez gros budget (plus de deux millions d’euros) qui réunit une impressionnante brochette de « stars », notamment Francis Lalanne, Jean-Pierre Castaldi, Jean-Marie Bigard et, bien sûr, Saïd Naciri dans le rôle principal. Et pourtant, c’est un bide total ! Notre avis

Une pseudo comédie qu’on croirait faite par des amateurs. Qui se veut bon enfant et populaire mais qui, au final, est on ne peut plus caricaturale. Elle ne fait ni rire ni même esquisser un embryon de sourire. Au menu : cascades rocambolesques, clichés éculés, gags désuets, bruitages aux effets ratés, blagues cucultes telles que « la

cerise qui fait déborder le vase » ou « Qu’estce qu’il y a de pire qu’impulsif ? Deux pulsifs ! ». Le casting ? Francis Lalanne dans le rôle du mafieux prend un faux air de Parrain et un accent italien ridicule ; Bigard et Castaldi pêchent par paresse ; Saïd Naciri cabotine, gesticule, grimace en rêvant d’être le nouveau Louis de Funès. Bref, le jeu des acteurs est franchement décevant (euphémisme). Comme pour se dédouaner de la forme, et se donner au fond un peu de consistance, ça tartine une couche de bons sentiments en voulant prôner la tolérance entre les trois religions monothéistes. Mais sans conviction. Un film raté ou si vous préférez, un navet réussi. Après une telle séance, on a surtout envie de revenir au vrai cinéma… en revoyant par exemple Un Américain à Paris, du grand Vincente Minnelli, avec l’inoubliable Gene Kelly.■


Cloclo Cl l

Chevall d Ch de guerre

Les Infidèles L I fidèl

DRAME. RÉALISÉ PAR FLORENT EMILIO SIRI AVEC JÉRÉMIE RENIER, BENOÎT MAGIMEL, MONICA SCATTINI DURÉE : 2 H 28

DRAME, HISTORIQUE, GUERRE RÉALISÉ PAR STEVEN SPIELBERG. AVEC JEREMY IRVINE, EMILY WATSON, PETER MULLAN, NIELS ARESTRUP DURÉE : 2 H 27

Cloclo, c’est le destin tragique d’une icône de la chanson française décédée à l’âge de 39 ans qui, plus de trente ans après sa disparition, continue de fasciner. Star adulée et business man, bête de scène et pro du marketing avant l’heure, machine à tubes et patron de presse, mais aussi père de famille et homme à femmes… ■

Une amitié indestructible unit le jeune Albert et son étalon Joey. Vendu par le père du garçon à la cavalerie britannique lorsqu’éclate la Première Guerre mondiale, Joey est envoyé au front. L’histoire suit l’extraordinaire périple du cheval à travers toute l’Europe tandis qu’Albert, résolu à tout faire pour le retrouver, rejoint à son tour le champ de bataille. À travers le destin héroïque de Joey, animal à la bonté hors du commun, Spielberg rend hommage aux huit millions de chevaux sacrifiés durant la Première Guerre mondiale.

COMÉDIE RÉALISÉ PAR FRED CAVAYÉ, JEAN DUJARDIN, EMMANUELLE BERCOT, GILLES LELLOUCHE, MICHEL HAZANAVICIUS, ERIC LARTIGAU, ALEXANDRE COURTÈS AVEC : JEAN DUJARDIN, GILLES LELOUCHE, ALEXANDRA LAMY DURÉE : 1 H 49

Notre avis

Notre avis

De son enfance en Égypte jusqu’à son ascension fulgurante en France, le réalisateur Florent Emilio Siri ("l’ennemi intime") nous livre une fresque épique et toute en finesse, sans aucune complaisance. En retraçant notamment les périodes sombres de sa vie, son deuxième fils, Marc, qu’il avait décidé de cacher à la presse pour ne pas perdre son statut de sex-symbol, ses histoires complexes de femmes avec lesquelles il entretenait des rapports tumultueux… Cloclo l’artiste, Cloclo le businessman multicarte qui terrorisait ses employés à coups de « mémos» dictatoriaux. Un film de 2 h 30 bien ficelé, où tous les faits marquants de la carrière de Claude François sont évoqués. ■

Une belle épopée, une fresque superbe, une plongée au cœur du conflit et de ses atrocités vus à travers les yeux d’un étalon. Faire d’un cheval le personnage central d’un film était risqué, mais Spielberg y parvient avec maestria : séquences filmées avec un grand sens du réalisme et de l’esthétisme, au service d’un récit haletant de bout en bout. ■

L’infidélité masculine et ses nombreuses variations, vues par sept réalisateurs : Jean Dujardin, Gilles Lellouche, Emmanuelle Bercaut, Fred Cavayé, Michel Hazanavicius, Eric Lartigau et Alexandre Courtès. Une suite de sept courts-métrages sur l’infidélité des hommes, où les candidats à l’adultère doivent faire preuve de créativité pour cacher leur double vie à leurs femmes. Notre avis

Ce film tente de répondre à deux questions essentielles : les hommes sont-ils tous infidèles ? Les femmes sont-elles toutes aussi naïves ? Malgré cette idée alléchante, les scénarios sont plats et les gags un peu dépassés. Heureusement le jeu des acteurs principaux (Jean Dujardin, Gilles Lellouche et Alexandra Lamy) est impeccable. Et c’est finalement quand ils ne disent rien que leur talent comique ou dramatique s’affiche le mieux. Ce film fait tout de même passer un bon moment et, en se laissant un peu aller, on peut même en rire… ■

AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

33


CULTURE livresse CETTE RUBRIQUE VOUS EST PROPOSÉE PAR : LIVRE DU MOIS

Israël - Palestine

L’impossible débat DE GUILLAUME WEILL-RAYNAL, ÉDITIONS DU CYGNE PRIX : NC

PAR YASMINA LAHLOU

L’AUTEUR : Ancien avocat au barreau de Paris, Guillaume Weill-Raynal est aussi l’auteur de deux essais très polémiques parus aux éditions Armand Colin : “Une haine imaginaire. Contre-enquête sur le nouvel antisémitisme” (paru en 2005), et “Les nouveaux désinformateurs” (2007) dans lequel il met en évidence les mécanismes d’une entreprise concertée de désinformation dont le but est de dresser en France les communautés les unes contre les autres. Ses origines juives ne l’empêchent pas de dénoncer « le climat de maccarthysme autour de la critique d’Israël ». A cause de leurs profondes divergences politiques et idéologiques, Guillaume est brouillé depuis 1999 avec son frère jumeau Clément Weill-Raynal, rédacteur en chef à France 3. LE LIVRE : Peut-on encore, aujourd’hui, en France, débattre sereinement du conflit israélo-palestinien ? Rien n’est moins sûr. D’un côté, l’échec du processus d’Oslo, en 2000, et la radicalisation de la politique israélienne ont contribué depuis plus de dix ans à dégrader profondément l’image de l’État juif dans l’opinion française. De l’autre, et en réaction, des intellectuels et des associations qui prétendent parler au nom de la communauté juive ont développé un discours incantatoire et coupé du réel, selon lequel toute

34

critique de la politique israé-lienne équivaudrait à l’expression d’un sentiment « antisioniste », et donc peu ou prou… antisémite. Une radicalisation du débat qui ne pouvait qu’aboutir très vite à sa fermeture et à son étouffement. Plus grave, tout cela contribue à exacerber les haines entre communautés. Car l’outil de l’« intolérable chantage » à l’antisémitisme s’est substitué au fond du discours lui-même. À quoi est venue s’ajouter l’expression d’une parole raciste islamophobe étrangement décomplexée.

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

L’EXTRAIT . « Mais quel est ici l’objet de la négociation ? Des territoires que les Israéliens exigent de pouvoir continuer à coloniser avant même que les négociations aient permis de s’entendre sur celui des deux partenaires à qui ils doivent être attribués. Ce qui équivaut à réclamer le droit de continuer à dévorer le gâteau pendant que l’on négocie sur la part qui revient à chacun. On comprend, dans ces conditions, que celui qui est en train de manger n’aime pas que l’on dérange son appétit, et qu’il regarde comme une initiative « hostile » toute tentative de son partenaire d’accélérer le processus pour parvenir à la paix, c’est-à-dire à un partage honnête et équitable. »

Notre avis

Dans Israël-Palestine : l’impossible débat, Guillaume Weill-Raynal développe les thèmes qui le préoccupaient déjà dans ses précédents essais : la communauté juive française et le CRIF ; la seconde Intifada et l’affaire Al Doura ; le double langage de Bernard-Henri Lévy ; les caricatures de Mahomet… Dans le présent ouvrage, recueil d’articles parus entre 2007 et 2012, il les approfondit au prisme des récentes actualités. L’auteur appuie sa démonstration sur des arguments sérieux et rigoureux. Gageons que la parution de ce livre courageux - mais hautement polémique - sera entourée d’un silence assourdissant…


LA FEMME AU MIROIR,

ALEPH

DE ERIC-EMMANUEL SCHMITT

DE PAULO COELHO

ÉD. ART POINT - PRIX CONSEILLÉ 800 DH

ÉD. ALBIN MICHEL - PRIX CONSEILLÉ 252 DH

ÉD. FLAMMARION PRIX CONSEILLÉ : 202 DH

L

nne vit à Bruges au temps de la Renaissance, Hanna dans la Vienne impériale de Sigmund Freud, Anny à Hollywood de nos jours. Anne est sur le point d’épouser Philippe mais s’enfuit le jour du mariage. Hanna, elle, se fane dans son quotidien ennuyeux parmi l’élégante société viennoise. Enfin Anny, actrice people, se saoûle dans une boîte de nuit à Beverly Hills. Toutes trois se sentent différentes et en marge des codes que veulent leur imposer la société ; refusant le rôle que leur imposent les hommes, elles cherchent à décider de leur destin. Trois époques. Trois femmes : Anne, Hanna, Anny. Et si c’était la même ? ■

A

Notre avis

près «La solitude du vainqueur» publié en 2009, le célèbre romancier brésilien revient avec un nouveau roman, inspiré de sa traversée de l’Asie à bord du Transsibérien. Persuadé qu’il passe à côté du sens de sa vie et frustré de ne pas se sentir en paix avec lui-même, le narrateur s’engage dans une longue tournée autour du monde, notamment en Russie, à la rencontre de ses lecteurs. Au cours de ce voyage, il fait la connaissance d’Hilal, une jeune femme qui semble croire que leurs deux existences ont déjà été liées lors d’une vie antérieure. On suit Paulo Coelho le long de sa quête mystique et l’on voyage avec lui à la fois dans l’espace et dans le temps. ■

Sautant d’un temps à l’autre, les alternant d’un chapitre à l’autre, Schmitt nous plonge dans trois histoires captivantes qui n’en font qu’une. L’écriture est littéraire, mais y pointent parfois quelques tournures anachroniques où l’on devine l’exercice de style et les efforts du romancier. Exemple : « le silence les absorbait, non moins qu’un tapis de mousse reçoit les aiguilles des pins », ou encore « ses rameaux déployés tels les voiles d’un berceau royal » ■

Voyage initiatique, quête spirituelle, réincarnation… des thèmes chers à l’auteur de L’Alchimiste. Mais traités ici sur un mode beaucoup plus personnel. L’auteur se dévoile avec autant de sincérité que de pudeur. Aleph est un roman qui se propose de nous guider vers la paix de l’âme, de révéler le chemin de l’harmonie avec son moi profond. ■

MAHI BINEBINE COLL. MOROCCAN ART BOOKS

a maison d’édition Art Point lance sa collection Moroccan Art Books consacrée aux artistes majeurs du pays. Le premier volume de cette anthologie est dédié à Mahi Binebine et regroupe ses dessins, toiles et sculptures. Cette monographie de 270 pages couvrant l’ensemble de l’œuvre de l’artiste est accompagnée de textes, notes et critiques signés par de grands noms, tels Abdellatif Laâbi, Michel Butor ou encore Abdelhak Serhane. D’autres monographies sont annoncées pour l’année en cours, notamment celles de Hassan Bourkia, Abderrahim Yamou et Najia Mehadji. En plus d’une large diffusion nationale, des exemplaires seront remis aux plus prestigieux musées, galeries et espaces d’art à travers le monde entier. ■ Notre avis

Un beau livre d’art présenté dans une belle édition, un ouvrage bien documenté, riche en images. On apprécie la belle qualité de cet ouvrage qui nous présente les travaux les plus marquants et les plus représentatifs de l’artiste. Et l’on a plaisir à lire les textes de critiques reconnus, d’universitaires et de spécialistes de l’art contemporain marocain qui viennent judicieusement les compléter. ■

A

Notre avis

AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

35


CULTURE Acteur Culturel

David Bloch,

galeriste

36

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012


Ses galeries sont dédiées à la création contemporaine et accordent une place privilégiée au Street art. Dans la cité ocre aussi bien que dans la ville blanche, le jeune galeriste continue d’affirmer sa direction artistique à travers ses thèmes de prédilection : la lettre (calligraphie, tag, graffiti) ; l’art optique, géométrique et cinétique ; l’abstraction et l’imaginaire. Entretien avec David Bloch, un défricheur dans l’art au Maroc et un dénicheur de talents qui prône l’échange international, le partage total, le melting-pot artistique et le dialogue esthétique interculturel. PA R YA S M I N A L A H L O U METROPOLIS. Qu’est-ce qui vous a incité à ouvrir des galeries d’art au Maroc ? DAVID BLOCH. J’avais envie d’ouvrir une galerie d’art il y a longtemps déjà. J’y ai pensé très sérieusement il y a trois ou quatre ans, mais j’étais inquiet du point de vue économique, je me disais que le marché de l’art au Maroc n’était pas encore assez ouvert, suffisamment mûr, prêt à recevoir des artistes de l’étranger. Je m’étais donc dégonflé et avais laissé l’idée de côté. Puis, en avril 2010, je visitais pour une tout autre raison un local à Marrakech : j’ai flashé sur ce lieu qui s’est avéré devenir celui de ma galerie. Ensuite, c’est allé très vite. J’ai ouvert ma première galerie à Marrakech, en juin 2010. Le contexte s’y prêtait, car de nouvelles perspectives s’ouvraient pour l’art, notamment grâce à la première édition de Marrakech Art Fair qui se profilait six mois après. En outre, je pressentais que le marché s’ouvrait sur l’extérieur et était beaucoup plus disposé à acheter des œuvres d’artistes étrangers. Je me suis donc lancé, bien qu’avec trois années de retard par rapport au projet initial. Puis en juin 2011, j’ai ouvert à Casablanca. La superficie de cette galerie est d’environ cent mètres carrés et s’étend sur deux niveaux, mais nous y sommes un peu à l’étroit. Nous cherchons actuellement un nouveau lieu plus grand.

M. Vous avez pris le risque de vous lancer. Aujourd’hui êtes-vous heureux de l’avoir fait ? D.B. Oui, j’en suis enchanté. La deuxième galerie à Casablanca en est bien la preuve ! Même si cela a été très dur au début, parce que c’était très nouveau. Il a fallu beaucoup communiquer, beaucoup éduquer aussi, mais au sens noble du terme, non seulement sur cette culture, ces artistes, mais aussi sur la légitimité de leurs prix puisque nous avons certains artistes comme Alëxone Dizac ou Mist qui valent relativement chers. Ils ont une côte internationale, sont représentés par de grandes galeries en France et en Suisse, font des ventes aux enchères, des livres sont parus sur eux…

M. Le bilan de la galerie casablancaise est-il aussi positif que celle de Marrakech ? D.B. : Comme pour la galerie marrakchie, le démarrage à Casablanca a été un peu difficile, mais finalement, depuis quatre mois environ, les résultats sont encourageants. Notre dernière exposition casablancaise s’est correctement vendue. Aussi bien pour l’art que d’une manière plus générale, Casablanca est la capitale économique, du commerce et des affaires ; il était donc logique, à terme, d’y ouvrir un nouvel espace

Tout cela concourt à créer une bonne dynamique globale. Et pour ma galerie, les choses ont suivi aussi grâce à l’impulsion d’Art Fair, de la Biennale, des résidences d’artistes comme Dar Al Mamun, l’éclosion de nouvelles galeries, les nombreux évènements autour de l’art, etc.

M. Parlez-nous de votre parcours personnel : comment êtes-vous venu à l’art ? D.B. Ni mes études ni mes expériences professionnelles antérieures ne sont liées

AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

37


CULTURE Acteur Culturel

à l’art. J’ai fait une école de commerce puis me suis lancé dans les affaires. En revanche, j’ai toujours été entouré de personnes qui sont dans l’art. Au sein de ma famille, par exemple, il y a des photographes, des critiques d’art. Par ailleurs, j’étais très proche en France d’artistes du mouvement Street art. A l’âge de 35 ans, je me suis dit que j’en avais assez du monde des affaires et je me suis alors demandé quel était le métier de mes rêves… et voilà ! Être galeriste me permet aujourd’hui de concilier mon savoir dans les affaires et ma passion pour l’art.

M. Qu’est-ce qui vous a amené de la France au Maroc ? Dans mon école de commerce, l’ESGCI, j’avais deux amis marocains chez qui j’ai été en vacances, c’était à Fès il y a plus de vingt ans. Je me suis ensuite lancé avec une amie dans l’importation d’artisanat marocain vers 1996. C’est ainsi que je suis arrivé au Maroc, un peu par hasard.

38

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

Expositions actuelles « Hall of Fame VI », Du 3 avril au 12 mai 2012. Cette exposition collective est l’occasion de découvrir de nouveaux travaux de Jonas Sunset Bournat, Tanc et Yaze notamment. David Bloch Gallery : 8 bis rue des Vieux Marrakchis, Guéliz - Marrakech

« Contre-courant », Du 15 mars au 30 avril 2012. Cette exposition collective avec performance sonore réunit une quinzaine d’artistes dont Alëxone Dizac, l’Atlas, le calligraphe Larbi Cherkaoui, Mist, l’Américaine Augustine Kofie, Yaze et le jeune Sébastien Preschoux (35 ans) qui fait de l’art optique… David Bloch Gallery : n°46 résidence Yasmine, 45 boulevard Ghandi Casablanca

M. Comment voyez-vous l’évolution du marché de l’art au Maroc ? Cela me paraît aller dans le bon sens. Je ne peux pas parler de « l’avant », mais depuis que je suis arrivé, j’ai l’impression que nous sommes en train de basculer d’un marché très fermé à un marché d’ouverture, avec des artistes marocains qui s’exportent, des artistes étrangers qui viennent et, surtout, des acheteurs qui sont plus avertis qu’auparavant.

M. Du point de vue concurrentiel, voyez-vous d’un bon œil qu’il y ait de plus en plus de nouvelles galeries qui ouvrent ? Je trouve ça très bien et suis ravi que Casablanca et Marrakech deviennent des places d’art. Plus il y a de galeries plus il y a d’acheteurs potentiels, d’émulation, de vernissages, d’expositions, etc. Tout cela valide et légitime le développement de l’art.■



CULTURE DVD & Music CETTE RUBRIQUE VOUS EST PROPOSÉE PAR : DVD Namibia. Réalisé par Charles Burnett. Avec Carl Lumbly, Danny Glover

DVD CLASSIQUE New York, New York. Réalisé par Martin Scorsese. Avec Liza Minnelli et Robert De Niro

Biopic historique

Coup de foudre à Broadway

Notre avis

Notre avis

Namibia relate la lutte de Samuel Nujoma (interprété par Carl Lumbly) contre l’occupation sud-africaine. Témoin de la souffrance de son peuple sous le joug des colons, Nujoma se lie d’amitié avec un pasteur (Danny Glover) qui le soutient dans la formation d’un parti politique : la SWAPO (South West Africa People’s Organization). Au prix de combats violents, tirs sur des manifestants sans armes, tortures, massacres de camps de réfugiés, le leader indépendantiste deviendra le premier président de la

1945, New York fête la victoire américaine sur les Japonais. Le saxophoniste de jazz Jimmy (Robert De Niro) rencontre la chanteuse Francine (Liza Minnelli) et tente sans succès de la séduire. Le hasard les fait à nouveau se rencontrer, et ils vont s’aimer, faire carrière, connaître la gloire, se séparer et se retrouver à nouveau. Un hommage à la comédie musicale hollywoodienne des années 1940 et à ses maîtres, Vicente Minnelli et Stanley Donen. « New York, New York » n’avait pas séduit les spectateurs lors de sa sortie en 1977, mais les cinéphiles l’ont redécouvert avec le temps - malgré son côté rétro parfois artificiel. Si ce film-fleuve (2 h 37 min) comporte quelques longueurs et s’essouffle par endroits, on salue la performance de Liza Minnelli qui y chante et danse superbement. La chanson « New York, New York » qu’elle interprète a immortalisé le film. En bonus, le DVD propose deux versions, courte et longue, ainsi qu’une présentation par Martin Scorsese himself !

République de Namibie. Réquisitoire contre le colonialisme raciste, Namibia n’évite guère l’écueil des films militants : une vision i i manichéenne. Les pauvres Noirs opprimés par les méchants Blancs. On voit des Afrikaners sûrs de leur supériorité sur les Namibiens, tandis que les horreurs commises par la SWAPO sont à peine évoquées. Un biopic néanmoins très instructif.

Prix conseillé : 200 DH

Prix conseillé : 217 DH DVD Spectacle de Jamel. TF1 vidéo

Tout sur Jamel. Notre avis

Pour son grand retour, le comique préféré du public français revient avec un spectacle et renoue ainsi avec ses originess de show man exceptionnel. Toujours aussi si communicatif avec le public, il rentre sur scène avec une musique Hip Hop, serrant la main à l’un, faisant la bise à une autre, se e moquant d’un troisième… Bref, du Jamel des grands jours. Le spectacle se divise en deux parties. Dans la première, on y retrouve le Jamel qui a fait la gloire de Canal+, il y raconte sa période au collège, ses premiers cours de théâtre, chaque fois ponctués par des fautes de langage volontaires dont il a le secret, telles que : « Pourrite » « severte » ou encore « un cerf avec des grands bois… de Boulogne ». À chaque fois ça marche, le public est conquis et éclate de rire. Dans la deuxième partie, on y voit un Jamel plus mûr et plus réfléchi avec des thèmes qui collent mieux à son image de père de famille. La politique, la religion… Même avec des sujets aussi sérieux, les gags sont toujours aussi nombreux et efficaces. Avec ce DVD vous allez tout savoir sur Jamel, c’est promis !

Prix conseillé : 267 DH

DVD / Blu-Ray - La Guerre des boutons Réalisé paYann Samuell

La nouvelle guerre des boutons Notre avis

1960, un village dans le sud de la France. Une bande de garçons, âgés de 7 à 14 ans, menée par l’intrépide Lebrac, est en guerre contre les enfants du village voisin, leurs ennemis jurés. Une guerre sans merci, qui dure depuis des générations. On se bat pour l’honneur et la fidélité et, pour gagner, tous les moyens sont bons. Bien loin des répliques chatoyantes et cultes du film éponyme de 1962, réalisé par Yves Robert, la version 2011 d’Yves Baratier (réalisateur « des Choristes » ) nous emmène dans la campagne française sous l’occupation allemande, où deux bandes de gamins de villages voisins se font la guerre avec, pour objectif, d’arracher les boutons de leurs adversaires, afin que ceux-ci se retrouvent nus, avec toute l’humiliation que cela comporte. Au milieu de cette guerre des boutons, l’histoire de cette petite fille juive qui tente d’échapper aux Allemands et qui se retrouve aidée par des villageois tous résistants et bons comme le pain. Pas très subtil... Mais ce film devrait quand même plaire au jeune public.

Prix conseillé : 199 DH

40

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012


CD C CD D 21, de Adele

CD H Houyam, o De Hamid El Hadri

Et la maturité vint (et un)

Odeur de méditerranée Odeu

Notre avis

Notre avis

La jeune chanteuse britannique Adele a remporté aux prestigieux Grammy Awards 2012 le trophée de l’artiste de l’année et celui de l’album de l’année pour son album « 21 », vendu à plusieurs millions d’exemplaires. Âgée de 21 ans seulement, elle est déjà une grande chanteuse, un prodige. Si beaucoup voient en elle la nouvelle Amy Winehouse, Adele revendique pour sa part diverses influences comme Mary J Blige ou Kanye West.

Fruit de 2 ans de travail, Houyam est le premier album solo de Hamid El Hadri, enregistré dans le studio Gosto à Paris. « Houyam » est un album poétique, engagé, et sensible. Il parle díamour et de tolérance au sens large du terme. Hamid El Hadri chante les amours qui marquent nos vies : la mère, le pays, mais aussi les blessures de l’âme que l’amour peut infliger. Sur le plan musical, « Houyam » est un album varié mettant en avant des mélodies pop colorées avec les influences méditerranéennes de l’artiste. Pour son premier album, Hamid El Hadri a travaillé avec Rano Tourqui pour les arrangements, et a utilisé de nombreux instruments tels que l’accordéon, le saxophone, le violon, la mandole, la guitare Ghayta.

« 21 » laisse un sentiment contrasté : il contient de jolies ballades telles que « Someone Like You » ou « Turning Tables », mais aussi quelques morceaux parfois assourdissants (« Set fire to the rain », « Take it all »). « Rolling In The Deep » est sans doute le plus beau titre de cet album. Le tout porté par une voix puissante, entre blues, soul et gospel.

Un album agréable et qui tombe à point avec le printemps. Prix conseillé : 49 DH

Prix conseillé : 159 DH

CD SSweerty w de Oum

CD A foot fo in the door. Best of Pink Floyd

La chance ch qui danse

Le retour re des Flamants Roses

Notre avis

Notre avis

Après le succès de « Likoum », Oum sort sa nouvelle œuvre « Sweerty », ou Suerte en espagnol qui veut dire chance ou « Swirti » en Darija autrement dit « Swirti Moulana ». Un vrai mélange de Jazz, de Soul et de Pop qui nous emporte et nous transporte loin. Plusieurs titres ont déjà été dévoilés au public début février, comme « Allah 3alem », « Shine » ou bien «Harguin ». Cette fusion montre l’ouverture de cette chanteuse sur des mondes musicaux différents d’où sa collaboration avec le grand saxophoniste Manu Dibango, icône incontestée de la musique africaine. L’album se veut varié et profond. On sent beaucoup de travail acharné d’une artiste qui prend de la maturité quant au niveau du perfectionnement des sons et des mélodies. Oum Al-Ghait a réussi à créer une unité dans la diversité ; elle a réussi à piocher des rythmes très variés tout en préservant un fil rouge, une dynamique sonore. Bref, « Sweerty » n’est pas un album comme les autres tout en étant une œuvre à part entière sur le registre d’Oum. Prix conseillé : 29 DH

L’un des plus grand groupe de Rock de tous les temps revient avec un Best Of inédit et remasterisé dans lequel on y retrouve quelques titres majeurs dont ceux de l’album culte « dark side of the moon » (troisième disque le plus vendu de tous les temps) avec « Money » et « Time ». Malheureusement, il est impossible de synthétiser la carrière des Pink Floyd en un best of de 15 titres, A foot in the doors est cependant une bonne compilation pour ceux qui souhaitent découvrir leur musique parfois psychédélique de façon progressive. Il permet aussi de (re)découvrir quelques titres de l’album culte « dark side of the moon ». L’autre avantage de ce best of est que l’âme de Syd Barret, fondateur et guitariste du groupe avant qu’il ne sombre dans la démence, est bien présente, avec le titre « see Emily play » où l’on peut admirer une de ses dernière et toujours poignante prestation vocale, mais également avec les titres hommage « wish you were here » et « shine on you crazy diamond ». Un album à écouter sans modération. Prix conseillé : 159 DH

AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

41


CULTURE net

Mohamed Kaci

Le Foursquare day arrive au Maroc

Q

uand ils rentrent dans un café, un restaurant, un magasin, chez leur médecin ou au cinéma, ils sortent leur smartphone et, en deux clics, tous leurs amis sont au courant de l’endroit où ils se trouvent. Ils gagnent des points à chaque fois qu’ils se manifestent, décrochent des badges et les plus assidus deviennent les maires des endroits qu’ils fréquentent. « Ils », ce sont les utilisateurs d’une application devenue culte en l’espace de trois ans : Foursquare, l’un des réseaux sociaux les plus fréquentés et les plus addictifs au monde. Créé par Dennis Crowley et Naveen Selvadurai en 2009 à New York, Foursquare repose sur une idée simple : l’application est votre compagnon pour rendre vos sorties plus fun et plus sociales, garder le contact avec vos amis, savoir ce qu’il y a à faire dans les environs, et même faire des économies en étant récompensé pour votre fidélité ou en profitant de

42

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

deals géo-ciblés. Sur Foursquare en effet, chaque endroit, établissement, magasin, lieu publique, possède son « maire » : le titre de maire est décerné par l’application à la personne qui s’est le plus déclarée dans un endroit dans les 60 derniers jours (en langage Foursquare on appelle ça un check-in). Et si vous voulez déposséder une personne de son titre de maire, rien de

en à peine trois ans (et 1,5 milliards de check-in) avec cette simple recette. Mais l’aventure Foursquare commencée il y a trois ans à New York est depuis quelques jours aussi une aventure marocaine, et plus spécialement casaoui. Le 29 mars dernier, Foursquare a en effet annoncé, suite à la compétition mondiale #4sqCities, la création inédite d’un badge pour la ville

plus simple, il suffit d’être plus souvent présent qu’elle dans le lieu en question. En devenant maire, vous pouvez parfois bénéficier d’avantages spécifiques (les specials) accordés par le patron de l’établissement au maire Foursquare du lieu (venue). Réseau social + Gaming + Géolocalisation, Foursquare a conquis plus de 15 millions d’utilisateurs à travers le monde

de Casablanca qui rejoint ainsi des villes comme Boston, Philadelphie, Sydney et Londres qui avaient déjà leur propre badge. Seules deux autres villes ont obtenu ce privilège sur le continent africain : Tunis en Tunisie et Kumasi au Ghana. La firme américaine entend avec ce badge récompenser l’exceptionnel enthousiasme de la communauté Foursquare

PAR JOHN TOUTAIN

au Maroc, menée par ses quatre jeunes ambassadeurs marocains : Mourad Boumlik, Abdelaziz Tazi, Badr Elaini et Majda Zekari. Pour célébrer cette victoire, la communauté Foursquare au Maroc se donne rendez-vous le lundi 16 avril, journée mondiale de Foursquare (‘4sqDay’), au café Mood à Casablanca à partir de 19  h 00. Au programme plusieurs animations, et notamment des goodies offerts par la « SMI Conférence » et « J’Adore les Cupcakes » qui sponsorisent l’évènement. Le café Mood proposera aussi un ‘check-in special’ à tous ceux qui seront présents. Tous les fans de ce réseau social sont attendus, ainsi que celles et ceux qui souhaitent le découvrir ! Pour contacter les organisateurs: 4sqDayCasa@gmail.com ou @4SqDayCasa sur Twitter et pour s’inscrire à l’évènement #4sqday http://meetu.ps/7M0PT


CULTURE Actu

Casablanca,

ville ouverte

T

rois jours pour découvrir la beauté et l’authenticité des monuments d’une cité qui recèle bien des trésors sous sa grisaille apparente. Une invitation à voir la ville autrement, à l’appréhender par son histoire, son architecture et ses habitants. Cette chance nous est donnée lors des Journées du Patrimoine de Casablanca, dont la quatrième édition se déroule les 6, 7 et 8 avril 2012. Organisées par l’association Casamémoire, le ministère de la Culture, la Ville de Casablanca, le Conseil Régional du Tourisme et l’Institut français du Maroc, les Journées du Patrimoine constituent chaque année l’un des grands rendez-vous culturels du printemps. Le temps d’un week-end, les Casablancais sont invités à visiter des lieux rarement accessibles au public et peuvent ainsi (re)découvrir la richesse et la beauté exceptionnelle de leur environnement quotidien. Guidés aux rythmes de visites gratuites, d’animations, d’expositions et de

conférences, les visiteurs peuvent renouer avec leur histoire et leur ville, se promener dans l’ancienne médina, pénétrer dans les bâtiments officiels de la Place Mohamed V, admirer églises, synagogues et mosquées, se perdre dans les ruelles des Habous, et découvrir Hay Mohammadi. En effet, cette année, l’association Casamémoire et ses partenaires ont décidé de mettre à l’honneur ce quartier populaire et industriel injustement méconnu: véritable laboratoire architectural du début du XXe siècle, important centre de la résistance marocaine sous le protectorat et exceptionnel vivier de talents, Hay Mohammadi a contribué à façonner le paysage historique, culturel, social et politique de la ville blanche. Ces Journées sont une occasion unique de rassembler les casablancais, toutes générations confondues, autour d’une cause commune : la sauvegarde et la valorisation du patrimoine commun de leur belle cité.■

MARS 2012 / NUMERO 2

Metropolis

45


CULTURE Actu

Dani Youssouf Il est jeune, mignon, il a la pêche et il est surtout très talentueux. Dani Youssouf est un jeune chanteur qui commence à faire parler de lui. « Lyoum », c’est un message d’espoir qu’il adresse à la jeunesse de son pays. Focus.

P H O T O S F. A B D E L

PA R J A L A L B O U K H A R I

C

’est avec grand plaisir que l’on découvre les tout premiers tubes de ce jeune homme féru de rock et de pop. D’abord parce qu’il a choisi la darija pour s’exprimer et surtout parce qu’il le fait très bien. Mélangeant les sonorités occidentales, dans lesquelles il a baigné, aux instruments orientaux et aux paroles en arabe, « Lyoum » est un mix réussi. Dani a la joie de vivre contagieuse et l’on ne peut que l’encourager à persévérer sur cette voie. Dani qui ? Dani Youssouf est une jeune pousse d’artiste qui ne laisse pas indifférent. Tout prédestinait ce jeune Casaoui de 26 ans à monter sur scène. Fils d’un militaire cinéphile et d’une scientifique mélomane, Dani Youssouf a baigné dans la

44

culture et l’art depuis tout jeune. C’est donc sans effort qu’il a trouvé sa voie. Ce fut d’abord le chant. Avec plusieurs jeunes rockeurs, il s’est essayé au chant et a découvert sa voix avec le groupe Tormenor Of Souls ou encore Holly Angel. Ce qui lui a permis de rencontrer le tintamarresque Ahmed Boulane, qui l’a repéré pour le casting de son film polémique « Les Anges de Satan ». Une expérience qui ne restera pas unique puisqu’il va jouer dans « La poudre de Satan », le téléfilm d’Az El Arabe El Alaoui et le long métrage de Jilali Ferhati « Dès l’aube ». Côté chant, il continue sur sa lancée en intégrant la chorale polyphonique de Casablanca comme ténor soliste, question de perfectionner son don. Coup du hasard, l’été 2010, il rejoint l’antenne de radio

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

2M en tant qu’animateur de l’émission nocturne quotidienne 2M music. Trois mois dans la chaîne nationale ont été suffisants pour lui donner envie de se jeter dans l’aventure Studio 2M, où il en sortira finaliste avec, en prime, un duo avec Paul Young. Le voilà déjà mis sur les rails. Dani Youssouf trace son bonhomme de chemin et se lance avec un premier single, « Hamdolillah », une version arabe du grand classique, fidèlement traduite et interprétée qui fera le buzz du ramadan 2011. La même année, il lance « Houlm Atfal ». Et puis, « Lyoum », qui vient de sortir, il y a un mois. Good vibe et rythme joyeux, une chanson façon pop qui met de bonne humeur et qui change des geignements orientaux habituels. Good luck Dani !



CULTURE Agenda Expositions Exposition de l'artiste Fathiya Tahiri

Fathiya Tahiri est l'une des artistes marocaines les plus plébiscitées à travers le monde. La rétrospective DECADE, qui lui est consacrée, présente une collection majeure de peintures et de sculptures, véritable incarnation de la jubilation créative de l'artiste qui revient sur ses dix dernières années de création. Du 19 avril au 17 mai 2012

blanca Téléphone : +212 5 22 94 84 55 +212 5 22 94 84 60

Cet ensemble photographique est le fruit d'un reportage réalisé en 2011 dans un désert soudainement envahi par une communauté qui exprime son sens de la tolérance et de la liberté

Leila et Assia Faraoui vous invitent à découvrir les photos de Yann et Alexandre sur le thème : « Le visible éphémère, invisible éternel » Jusqu'au 21 Avril 2012 Galerie d’Art Nadar 5 rue Al Manaziz. Casablanca Téléphone : 05 22 23 69 00

Exposition Faisal Samra

Exposition consacrée à l'artiste saoudien Faisal Samra. Intitulée « Shanty », l'artiste s' y intéresse à la problématique universelle de la pauvreté et plus particulièrement des bidonvilles, à travers une série inédite de diptyques, une installation et une úuvre vidéo puissantes. Jusqu'au 28 Avril 2012 Galerie HD 6, avenue des Tilleuls. Casablanca Téléphone : +212 5 22 26 10 48

Exposition de photos de l'artiste Latefa IRAQI Jusqu'au 21 Avril 2012 Villa SA & AA 4 rue d’Ahfir - Val d’Anfa. Casa-

46

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

Portant sur le thème « Mémoire du temps », cette exposition invite à contempler des peintures et des sculptures qui allient valeurs esthétiques et visions humaines Jusqu'au 10 avril 2012 Galerie Nationale Bab Rouah Place de la Victoire. Rabat Téléphone : +212 5 37 70 05 3

«Le Maroc au Mexique : rendezvous 2012»

50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre les EtatsUnis mexicains et le Royaume du Maroc. Sept artistes contemporains y présentent leurs travaux qui célèbrent les liens de collaboration entre le Mexique et le Maroc. Jusqu'au lundi 30 avril 6, Rue Cadi Mohamed Brebri Quartier Souisi. Rabat Téléphone : +212 5 37 63 19 69

Exposition «Une promenade silencieuse» du photographe Hassan Nadim

De battre mon coeur s’est arrêté

Jusqu'au 22 Avril 2012 Galerie Shart 12, Rue El Jihan. Casablanca Téléphone : +212 5 22 39 49 80

Exposition Diaphaneite

Exposition Simon Saliot

Le visible éphémère, invisible éternel

La Galerie 38 Raphaële de La Fortelle 0661 37 48 13 route d'Azemmour 38, AinDiab. Casablanca lagalerie38@gmail.com Exposition Rites de Passage

Artiste photographe Othman Zine.

Exposition de Leila Cherkaoui

Nouvelle exposition de l’artiste casablancaise Rita Alaoui Jusqu'au 16 avril 2012 Venise Cadre 65, Rue Alla Ben Abdellah.Casablanca Téléphone : +212 5 22 31 05 76 +212 5 22 36 60 78

Une série de photos prises depuis 2001 jusqu'à 2011, lors de ses divers voyages et déplacements (Lisbonne, Genève, Paris, Santiago ou Marrakech). Une promenade dans le temps et l'espace. Jusqu'au jeudi 19 avril Art Lounge Gallery Cité Founty P4 Baie des palmiers. Agadir Téléphone : +212 5 28 84 48 49

Simon Saliot est un jeune photographe. Il nous fait découvrir ou redécouvrir Marrakech à travers son œil et son objectif. Deux séries pour nous régaler les yeux: «Small Worlds» et «little big Kech» Drôle et Original. Jusqu'au Samedi 30 juin Galerie Pop 109 - 4, Avenue Principale Sidi Ghanem. Marrakech Téléphone : +212 5 24 33 60 08

Exposition Heavn & Earth & Passion & Penchant de Tom Relth

A le plaisir de vous convier çà l'inauguration de son nouvel espace à l'occasion de l'exposition Heaven & Earth & Passion & Penchant De Tom Relth Samedi 31 Mars 2012 à 18h30

Exposition d’Ahmed Adallouch et Abbes Tahay : tableaux, meubles, sacs et objets divers

Deux artistes d’Essaouira aux talents innés se réunissent à la Galerie Empreinte pour une exposition d’œuvres diverses, fruits de leurs créativité : sacs, tableaux, objets et meubles. Jusqu’au 10 avril Galerie Empreinte 22, Rue Abdou El Mohajir. Essaouira Téléphone : +212 6 78 56 90 97


Arts plastiques : Solange Triger Résidence d’art plastique avec la peintre Solange Triger.

Jusqu'au samedi 28 avril de 19 h 00 à 23 h 45 Alliance Franco-Marocaine d’Essaouira 9, Rue Mohammed Diouri.Agadir Téléphone : +212 5 24 47 61 97

Festival/ Spectacle Cirque du Soleil

Pour la toute première fois, le célébre et fantastique Cirque du Soleil se produit au Maroc, à Casablanca ! Pendant 13 représentations, vous pourrez assister à un spectacle époustouflant : acrobaties, costumes, éclairages, magie et même humour ! 60 artistes de tout premier ordre venus de 26 pays vont enchanter le public par d’étonnantes acrobaties dans le plus pur style du Cirque.

Visites guidées et gratuites des plus beaux sites (monuments , musées , places et jardins) de Casablanca renseignements au : 05 22 77 98 87

Théâtre Faux rebonds

«Faux rebonds» ou comment un point de désaccord, si anodin soit-il, peut revenir sur le tapis une semaine, six mois ou cinq ans plus tard et alimenter les petites querelles d'un couple uni et complice. Une comédie à tableaux traitant avec humour des petits travers de la vie à deux. Jeudi 12 avril à partir de 21h00 Studio Des Arts Vivants 38, Route d’Azzemour Hay Nassim. Casablanca Téléphone : +212 5 22 97 93 20 Tarifs : De 250 à 350Dh

Concerts

1ère édition du Festival pour deux soirées animées par de grands DJs.

Natasha Rogers et Oum

Concert de Tarik Batma

20H30 à 22H00 : Natasha Rogers 22H30 à 00H00 : Oum Tarifs : Cat. 1 : 600 dhs/ Cat. 2 : 450 dhs/ Cat. 3 : 300 dhs Aloe Blacc Le 22 avril 2012

20H30 à 22H00 Cat. 1 : 900 dhs/ Cat. 2 : 650 dhs/ Cat. 3 : 400 dhs Billy Cobham Le 23 Avril 2012

20H30 à 22H00 Tarifs : Cat. 1 : 600 dhs/ Cat. 2 : 450 dhs/ Cat. 3 : 300 dhs Marcus Miller 20H30 à 22H00 Tarifs : Cat. 1 : 600 dhs/ Cat. 2 : 450 dhs/ Cat. 3 : 300 dhs Trio Oz et Charles Bradley Le 25 Avril

20H30 à 00H00 Tarifs : Cat. 1 : 600 dhs/ Cat. 2 : 450 dhs/ Cat. 3 : 300 dhs Olivia Ruiz Le 26 avril

Tarik Batma a des origines « nobles » musicalement puisqu'il est le fils de Mohamed Batma (leader de Lemchaheb), neveu de Larbi Batma (Nass el Ghiwane) pour ne citer qu'eux ! Mais on retient surtout son esprit « tradition et modernité » puisqu'il conjugue musique traditionnelle et musique moderne (funk, trip hop, soul, reggae B Rock

Samedi 07 avril Place Al Wahda. Agadir

55, Boulevard de la Corniche. Casablanaca Téléphone : +212 5 22 36 26 26 Prix : 50 dh

Les Journées du Patrimoine

Jazzablanca 2012

Sofitel MARRAKECH PALAIS IMPERIAL Contact Hôtel Aida El Messaoudi Tel: +212 6 64 90 00 27 Aida.ELMESSAOUDI@sofitel.com

Le 21 Avril 2012

Le 24 Avril 2012

DU 6 au 15 avril 2012 Au complexe Mohammed 5 de Casablanca

Festival Agadir Mix 2012

Olivier Weber, est le 3e écrivain à joindre le projet des "Escales littéraires" de Sofitel Marrakech Palais Imperial après Yassmina Khadra et Patrick Poivre d'Arvor. Olivier Weber qui vient de publier son roman « la Barbaresque » va présenter son roman qui parle du dialogue des civilisations en présence de Denis Labayle. A partir du 7 avril

20H30 à 22H00 Cat. 1 : 900 dhs/ Cat. 2 : 650 dhs/ Cat. 3 : 400 dhs Golf et Hippodrome Casa-Anfa Boulevard Lice Anfa. Casablanca Téléphone : +212 5 22 36 53 55

LE BISTROT DU PIETRI – carrefour des arts

Tous les mardis, vendredis et samedis aux Sessions du Pietri: JAZZ & MUSIQUES DU MONDE live Demandez la newsletter sur actualites@lepietri.com FB Les Sessions du Pietri

Tous les mois un jeudi par mois: CAFE LITTERAIRE En partenariat avec Les Amis du Café Littéraire et l'APELL. Jeudi 12 avril 2012 à 19h: MOHAMED NEDALI

FB Le café littéraire

Rencontres Escale litteraire avec Olivier Weber

Tous les mardis Dabateatr Citoyen: LES DABA OFF DU PIETRI une soirée de découverte musicale Mardi 3 avril 2012: du rap avec SA3ER MAN FB Daba Dabateatr

Le Bistrot du Pietri 4, rue de Tobrouk, Rabat Centre N'oubliez pas de réserver au 0537.707820. www.lepietri.com ou FB Les Sessions du Pietri

AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

47



Style& Allure Splash casual Mode Shopping g


MODE

Splash

Chemise Ă carreaux. 595 dh chez Massimo Dutti Pantalon en jean bleu 895 Dh chez Banana Republic

50

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012


fashion

STYLISME. NABILA EL BOUKHARI PHOTOGRAPHE. WAHID TAJANI PHOTOMONTAGE. ZOUHEIR ASSILA

Blazer à fleurs. 799 Dh chez Zara Chemisier jaune.995 Dh chez Uterqüe Bermuda blanc. 445 Dh chez Banana Republic

AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

51


MODE

Chemise à carreaux. 595 Dh Chez Banana Republic Pantalon en jean bleu foncé. 599 Dh chez Zara

52

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012


Chemise en jean. 645 Dh chez Banana Republic Short en jean. 299 Dh chez Zara AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

53


MODE

Cardigan bleu. 695 Dh chez Massimo Dutti Chemise rouge Ă carreaux. 495 Dh chez Banana Republic Pantalon en toile beige. 499 Dh chez Zara

54

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012


Veste en cuir bleue. 2295 Dh chez Massimo Dutti Chemisier rose. 999 Dh chez Uterq端e Pantalon en toile bleu. 499 Dh chez Massimo Dutti

AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

55


MODE

Chemise Ă carreaux. 595 Dh chez Banana Republic Pantalon en toile. 349 Dh chez Pull & Bear

56

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012


Robe à fleurs. 419 Dh chez New Look

AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

57


MODE Sandales à talon 592,99 Dhs

Les access la Red

Chaussures salomés croûte de cuir 820,99 Dhs

Chapeau Borsalino 177,99 Dhs

Sandales bicolores 929,99 Dhs

Escarpins pointus velours de chèvre 829,99 Dhs

Sac pochette en cuir 947,77 Dhs

Sac Multipoches jaune cumin 1303,99 Dhs

58

Sac Cabas 947,99 Dhs Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012


oires de d oute

Salomés compensées 414,99 Dhs

Spartlate en cuir rouge corail 473,99 Dhs

Chéche imprimé 414,99 Dhs Sandales à pompons 532,99 Dhs

Sac bourse en cuir 473,99 Dhs

Sac besace 947,99 Dhs

Sac besace 1066,99 Dhs

Sac en cuir 1184,99 Dhs AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

59


MODE

Chaussures en cuir marron. 599 Dh chez ZARA

Chaussures en toile blanche à rayures bleues. 399 Dh chez ZARA

Chaussures rouges en daim. 399 Dh. Chez Pull&Bear

Chaussures bleues à carreaux. 399 Dh chez Bershka

Chaussures en toile beige. 499 Dh chez Bershka

60

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012


Artde

vivre

BIEN ÊTRE + SANTÉ + FOODING + ON S’ÉVADE + AUTO + TECH + BLOGOSPHÈRE

+

74


SANTÉ & BIEN-ÊTRE

La sophro-rando, source de bien-être inestimable

Synthèse des techniques orientales de méditation, de yoga et de relaxation occidentale, la sophrologie développe la conscience de façon à harmoniser le corps et l’esprit, en chassant peurs, angoisses et tensions. Alliée à la nature, la sophro-rando permet de se ressourcer et prendre pleinement conscience de sa respiration, de son corps en mouvement et par la même occasion de découvrir de nouveaux paysages et d’être en contact direct avec les énergies, les couleurs, les senteurs et la musique de la nature. Le point avec Joelle Lavialle, sophrologue-relaxologue. PAR DOUNIA Z. MSEFFER

Metropolis. En quoi consiste la sophrologie ?

Joelle Lavialle. La sophrologie est un ensemble de techniques de respiration, de relaxation, qui peuvent être dynamiques ou simplement actives, de visualisation, d’anticipation et de verbalisation. Le sophrologue amène le patient, à l’aide de sa voix, à un état de conscience dite “modifiée” ou de relaxation très profonde. Cela s’apparente à de l’auto-hypnose, c’est un état qui favorise la connexion à notre corps, à nos émotions et à chacun des cinq sens. Elle fonctionne de manière holistique et intervient sur nos trois corps : physique, émotionnel et mental. M. Quelles sont les vertus de la sophrologie ? J.L. Les champs d’application de la sophrologie sont illimités et il n’existe aucune contradiction. En fait la sophrologie permet d’apprendre à gérer le stress, l’anxiété et les émotions, liés à de multiples facteurs, notamment les changements personnels ou/et professionnels comme par exemple des examens, un accouchement, des épreuves sportives, des entretiens d’embauche, une prise de responsabilités, la retraite, un divorce, un mariage … Elle permet également de renforcer la confiance et l’affirmation de soi, de

62

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

travailler sur la concentration et la mémoire et améliore nettement la qualité du sommeil. Et enfin, elle prévient et/ou accompagne les maladies dites “psychosomatiques”, mais aussi toutes les autres pathologies. En fait, elle favorise le “lâcher prise”.

en Europe les sophrologues font partie des pools d’accompagnement auprès de malades atteint de cancer, sida, sclérose en plaque, les grands brûlés…

M. Fonctionne-t-elle sur tout le monde ? J.L. C’est une technique qui peut fonc-

de la discipline est de faire en sorte que le patient soit rapidement autonome et qu’il se fasse lui même les séances à chaque fois qu’il en ressent le besoin ou l’envie. Chaque séance de relaxation exercée en cabinet fait l’objet d’un enregistrement audio remis au patient afin qu’il pratique seul entre chaque séance en cabinet. La sophrologie fonctionne de manière optimale que si elle est utilisée de manière récurrente car c’est avant tout une hygiène de vie.

tionner sur tout le monde, il faut naturellement une adhésion de la part de la personne. Les gens qui sont dans “le contrôle” ont plus de difficultés à atteindre cet état de détente. Il leur faudra donc plusieurs séances pour y parvenir. Mais depuis que j’exerce, j’ai rarement rencontré de “réfractaires”. Mais j’accepte bien volontiers d’entendre “cette technique n’est pas pour moi” !

M. Cela peut-il éviter d’aller chez le médecin ? J.L. Si on utilise régulièrement la technique, elle va favoriser un bon état de santé car l’accumulation de stress dans l’organisme à terme devient toxique et déclenche des pathologies plus ou moins lourdes. En revanche la sophrologie ne se substitue en aucun cas à la médecine conventionnelle, elle l’accompagne. De ce fait, depuis de nombreuses années

M. Combien de séances recommandez-vous ? J.L. Cela dépend de la personne, l’objectif

M. Comment se passe une séance ? J.L. Je pratique d’abord une anamnèse, afin de découvrir les motivations du patient, ensuite je passe à la séance de sophrologie en position allongée pour les premières, puis assis et enfin debout, elles durent environ 30 minutes. Et, en fonction des motivations, je vais axer les exercices de visualisation, anticipation et projection.

M. Quelles sont les différences avec la relaxation ?


AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

63


SANTÉ & BIEN-ÊTRE La relaxation sert uniquement à se détendre, la sophrologie aide à effectuer un vrai travail de conscience sur nos structures mentales et émotionnelles.

M. D’où vous est venue l’idée d’allier sophrologie et randonnée ? J.L. Le Maroc nous offre de magnifiques lieux encore préservés de “l’excitation” des zones urbaines. Une séance de sophrologie/relaxation en pleine nature favorise le travail sur le sensoriel. Par ailleurs, en pleine nature nous pouvons nous situer dans notre monde intérieur tout en étant en harmonie avec le monde extérieur : l’air, le soleil, le chant des oiseaux, l’odeur des arbres, des fleurs etc... Ces sophro-randos sont ouvertes à tout le monde : enfants, jeunes et personnes âgées. Les séances en pleine nature sont des séances de groupes. Elles se déroulent en position allongée, elles sont ce que j’appelle des “séances de base”, permettant aux participants de goûter aux bienfaits de cette technique. La plupart des excursions sont organisées dans un périmètre de 50 kilomètres de Marrakech. Des séjours sont également organisés dans le désert, du côté d’Essaouira, Chefchaouen…

Les sophro-randos sont ouvertes à tout le monde : enfants, jeunes et personnes âgées. Les séances en pleine nature sont des séances de groupes. Elles se déroulent en position allongée, elles sont ce que j’appelle des “séances de base” M. Comment expliquez-vous cet engouement actuel pour la sophrologie ? Est ce qu’il ne s’agit pas finalement juste d’un phénomène de mode ? J.L. Je pense que le monde, dans lequel nous évoluons, va vite et qu’il est devenu une grande source de stress et d’inquiétude. Il nous faut nous adapter en permanence à tous les changements de quelque nature qu’ils soient et rapidement. Je ne pense pas qu’il s’agisse d’un phénomène de mode, la sophrologie est née depuis plus de 70 ans et n’a fait que gagner ses titres de noblesse, elle est enseignée à la faculté en Europe et elle a un vrai rôle à jouer. En revanche elle est nouvellement connue ici au Maroc, mais je constate que nos amis marocains sont curieux et commencent véritablement à faire confiance à cette discipline. Prix d’une séance d’une heure : 250 Dhs

64

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

Joelle Lavialle, Sophrologue/relaxologue et praticienne en relation d’aide Joelle Lavialle, âgée de 53 ans et originaire de Paris, a démarré sa carrière dans la finance. Mais après douze ans dans le même métier, elle a ressenti le besoin de changer de cap. «C’est à la suite d’un travail personnel avec un professionnel parce que j’étais justement dans cette spirale du stress et du quotidien qui nous dépasse que j’ai décidé que la voie de sophrologue allait me satisfaire. J’ai fait ainsi un master en sophrologie et un autre en relation d’aide, afin de dispenser à mon tour et partager un bout de chemin avec d’autres dans le respect et l’empathie», dit Joelle. Avant de venir s’installer au Maroc, Joelle a d’abord vécu et exercé à Ténérife aux îles Canaries. «Je vivais juste en face de Laâyoune et j’ai eu envie de traverser l’Atlantique pour travailler au Maroc afin de découvrir ce pays et sa culture à travers ma profession », poursuit-elle. Installée à Marrakech depuis maintenant sept années, Joelle se dédie aujourd’hui entièrement à la sophrologie, et plus particulièrement la sophro-rando à travers des séminaires en extérieur, de deux à six jours, alliant cours théoriques et ate-

liers de sophrologie, relaxation, développement personnel, communication, jalonnés d’excursions et de randonnées. Parallèlement, elle essaye de développer la sophrologie au sein des entreprises et des écoles primaires, secondaires et supérieures. Mais le projet qui lui tient le plus à cœur est sans aucun doute la maison d’hôtes qu’elle compte ouvrir bientôt à Tamesloht : «Cette maison sera entièrement consacrée sur tout ce qui concerne le développement personnel, le bien-être, la sophrologie... et où, je l’espère, des intervenants d’horizons différents viendront parler et exercer leur discipline respective », conclut-elle.

»TÉMOIGNAGES Joelle, 59 ans J’ai participé pour la première fois à une excursion de sophro-rando en étant assez septique. Étant de formation infirmière et donc très cartésienne, pour moi, il était impensable qu’une seule journée en plein air puisse vous apporter autant de bienfaits. Et pourtant cela a été le cas et depuis je participe au moins une fois par mois à des excursions de ce genre. J’ai été agréablement surprise et enchantée car cela nous permet de respirer un grand bol d’air et aussi de marcher au ralenti. Par ailleurs, j’ai pu découvrir la région de l’Ourika, une région magnifique où pourtant je vis depuis trente ans. J’ai fait la connaissance de personnes extraordinaires que ce soient les habitants qui nous accueillent ou les autres participants. En général, les excusions durent une ou deux journées. On marche pendant deux ou trois heures jusqu’à trouver une plateforme et on commence les séances de sophrologie durant lesquelles on nous initie à la respiration et puis, une fois qu'on

est détendu, on nous suggère d’imaginer des images ou des couleurs qui soient vous apaisent ou vous dynamisent… Au départ c’est assez surprenant mais après on se prend vite au jeu et les bienfaits sont inestimables. On revient après ça complètement détendu, apaisé, heureux et prêt à attaquer une nouvelle semaine «pourrie ».

Majida, 52 ans Je pratique la randonnée depuis plusieurs années déjà et, parallèlement, je faisais également de temps à autre du yoga et de la relaxation. L’an dernier, par pur hasard, j’ai découvert la sophro-rando et je m’y suis inscrite. Et depuis cela fait un an que j’assiste à toutes les excursions organisées. Ces journées apportent réellement un bien-être inestimable. Personnellement, la randonnée me permet de me dépenser physiquement et la relaxation à travers la sophrologie permet le lâcher prise, de mieux gérer mon stress et d’être surtout plus calme dans mes activités professionnelles.



METRO-BEAUTÉ

Le printemps est là ! Notre peau est de plus en plus exposée et vulnérable au changement de saison. Des gestes au quotidien sont indispensables quant à son maintien et à sa bonne préparation au soleil. Zoom sur les conseils beauté de la rédaction, des gestes simples et des produits testés pour vous afin de booster votre capitale beauté !

2

PAR NABILA EL BOUKHARI

1

1

Tout d’abord, pour avoir une peau saine, il faut adopter une hygiène irréprochable afin de garantir une peau sans impuretés. Un bon démaquillant s’impose. On vous propose l’Eau démaquillante Visage et Yeux-Pur Bleu et d’Yves Rocher. Cette eau élimine d’abord le maquillage et les impuretés du visage et des yeux puis apaise et rafraichit la peau grâce à sa texture légère. Flacon de 200 ml à 65 DH TTC.

2

Une fois la peau démaquillée et nettoyée, une bonne hydratation est de mise. Le choix doit se porter sur des crèmes adaptées à votre type de peau. Notre coup de cœur va indiscutablement à la Crème Prodigieuse Soin Hydratant et Défatiguant de Nuxe : une protection maximale contre le stress oxydatif, principal responsable du vieillissement cutané combinée à une action matifiante pour les peaux normales à mixtes. On ne cessera jamais de vanter ses mérites : douceur, parfum et texture agréables ! Tube de 40 ml à 288 DH TTC.

3 5

Après le nettoyage du soir, notre choix va se porter sur la Crème Prodigieuse Nuit de Nuxe adaptée à tous les types de peau. Elle répare les dommages causés par le stress et l’anxiété de la journée et favorise le renouvellement cellulaire tout en douceur. Une peau lisse et soyeuse garantie ! Pot de 50 ml à 303 DH TTC.

4 3

Le nettoyage et l’hydratation sont les secrets pour une peau saine et nette, cependant un masque appliqué une fois par mois aide à restaurer l’hydratation de la peau et à la rendre fraîche et douce. Pour cela nous vous proposons le masque Planète SPA-Masque Hydratant Visage à l’Huile d’Olive de Méditerranée d’Avon. Le plus : aucun tiraillement ni rougeurs sur la peau. A Recommander ! Prix du Flacon de 75 Ml à 65 DH TTC.

5

Pour la peau du corps, la rédaction vous conseille le Lait Expert Réparateur d’Yves Rocher. Sa crème onctueuse et hydratante est dotée d’un parfum agréable et discret. Sa texture évanescente fond sur la peau et son effet nourrissant dure longtemps. Flacon de 150 Ml à 70 DH TTC.

6 4

66

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

6

Pour compléter votre rituel beauté et afin de soigner vos cheveux et veiller à garder leur éclat, les salons-ALOXXII vous offrent leur nouveau shampooing composé d’huile d’olive, d’avocat, de kératine et de protéines de soie qui protègent les cheveux du soleil et préviennent la détérioration par les rayons UVB tout en les régénérant. Le produit est disponible auprès des salons certifiés ALOXXII. Flacon de 300 ml à 248 DH TTC. (0522 95 80 25)

Voilà, votre peau est parfaite, il ne vous reste qu’à savourer la belle saison !



ON S’ÉVADE

DAKHLA OU LA ROUTE DU SOI

A l’extrême sud du Maroc, sur l’étroite péninsule nommée Rio de Oro et à une trentaine de kilomètres au nord du tropique abritant La Havane, Canton ou Hawaï, se niche Dakhla. Oui, vous êtes bien au Maroc et si loin, en même temps, des traits que vous reconnaissez au Royaume. Un carrefour entre l’Afrique sub-saharienne, le Maghreb et l’Europe. Les éléments se conjuguent et garantissent un sentiment tant convoité ; le dépaysement total ! PA R S A B R I N A E L H A F I A N.

68

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012


AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

69


ON S’ÉVADE Bienvenue à bord d’une destination féérique : Vous avez décollé et avez suivi le chemin des quelques flamants roses ayant découvert les lieux. Ils en ont gardé jalousement le secret. Les plages sont ornées de coquillages à peine imaginables. Tout est charme, tout est objet de contemplation et s’offre à votre regard comme des offrandes servies à une volonté bienveillante. Vous êtes sur une plate-forme hybride étant à la fois une presqu’île dans l’océan et une oasis permettant une halte dans le désert.

est aussi la source de la fierté la mieux exprimée. Les joies se partagent et se mettent en commun. L’égoïsme est étranger aux dunes de Dakhla. Kitesurf : ceux qui ont rêvé de voler ne serait-ce que l’espace de quelques minutes, trouvent en les cerfs-volants des moyens d’exhausser leur rêve. Le « Kite » est relayé à une planche. L’élu est transporté dans les airs après l’avoir été sur la surface d’une eau enchanteresse. Les professionnels atteignent des vitesses aux allures vertigineuses.

Tourisme : Quand la faune donne la réplique à la flore : Le temps s’arrête et les sabliers avec. La vie s’orchestre autour de magnifiques levers de soleil et d’innombrables couchers féeriques. Le vent sculpte les vagues et rapporte en son souffle les lamentations de citadins las de la monotonie que ces lieux ôtent à leurs convives. Dans la lagune, au creux de l’océan, se relayent les dauphins à bosse, les oiseaux migrateurs et les hommes affairés à pêcher les richesses prodiguées par les fonds marins. Une chorégraphie à toute autre sphère, une chimère inaccessible.

Dakhla, carrefour des sports nautiques : La configuration aquatique de Dakhla favorise l’exercice de plusieurs activités sportives. Le WindSurf ou la planche à voile : c’est un sport attirant plusieurs personnes, profanes et professionnels se rencontrent à Dakhla. Le free-ride : c’est un sport exercé sur la côte atlantique et le « speed » est réservé aux plus expérimentés. Le surfcasting ou la « recherche du poisson dans la vague » : les pêcheurs patients et surtout passionnés le pratiquent. C’est une activité propice à la région permettant des sociabilités autour d’une même vocation. La prise la plus spectaculaire

70

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

PRATIQUE 1 VISITES : Au PK 35 la fameuse « dune blanche », Entourée par l’eau à marée haute, cette grande dune se transforme en île. Les ostréiculteurs ; il en existe plusieurs mais un seul propose une dégustation sur place, c’est Ahmed au PK 18. Demander aussi ses moules farcies !!!

Les surfeurs, toutes nationalités confondues, passent à Dakhla les trois mois d’hiver. Le tourisme qui s’y développe est un tourisme de type sportif. Sur la scène mondiale, Dakhla s’est imposée comme une destination de la glisse. Grâce à la multiplica-

La source sulfureuse : au PK 30 existe une source d’eau chaude à 37°. Cette eau, qui provient des profondeurs de la terre (500m), est chargée en minéraux notamment en soufre, excellent pour la peau.

tion des hôtels et à la création de nouvelles infrastructures, la ville voit accroitre sa capacité d’accueil. Un havre de paix en conformité avec les standards internationaux.

2 ACTIVITÉS

Festival de Dakhla Sous le haut patronage de SM Mohamed VI, Dakhla organise son festival. C’est un brassage culturel inédit. S’y mêlent les exploits de la glisse et les voix chaleureuses et virtuoses. Des spectacles d’exception où les sens sont invités à se régaler sous la bienveillante générosité des habitants. Des rencontres intellectuelles sont aussi l’occasion d’échanges sur plusieurs sujets dont les trajectoires des « femmes d’ici et d’ailleurs ».

Eco-tourisme Dakhla protège jalousement son patrimoine environnemental et essaie de lutter, au mieux, contre la convoitise du profit. Le festival est aussi l’occasion d’organiser des ateliers dédiés à la sensibilisation. Dans la même lignée et hors festival Planète Citoyenne, association active dans le développement durable, avait trouvé en les collégiens et lycéens de Dakhla des consciences réceptives et des volontés protectrices de leur héritage environnemental.■

Dakhla est mondialement connue pour la pratique du kitesurf ; La pêche à la corbine au lancé du bord ou en bateau Le Catamaran, promenade sur le lagon à la voile ou en bateau à moteur Canoë kayak, surf, planche à voile

3 OÙ MANGER ? Chez Ahmed au PK18 pour les huîtres et les moules

A la Casa Luis en ville, lieu incontournable pour les langoustes, le poisson et le poulpe. A la Villa Dakhla, en ville pour une cuisine plus élaborée (meilleur restaurant de Dakhla) Boire un café au Samarkand, en ville au bord du lagon. Toutes ces activités sont proposées et organisées par OCEAN VAGABOND DAKHLA.

5 TARIFS Compter 900 Dhs par nuit et par personne en pension complète, pour un bungalow très bien aménagé, au bord du lagon, les pieds dans l’eau !!! Compter 300 Dhs par personne pour une sortie pêche en bateau. Compter 350 Dhs par personne pour une initiation d’une heure au Kitesurf. OCEAN VAGABOND DAKHLA - PK 27 Tel 06 13 03 78 61/ 06 48 77 08 44 www.oceanvagabond.com Mail : infodakhla@oceanvagabond.com


AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

71


FOODING

Key West by Club 20-1

B

ienvenue à bord ! A l’extérieur déjà, l’habillage chic en acajou vous donne l’impression de prendre un navire et ce n’est pas trop dire que d’affirmer que l’expérience vous fait tanguer de plaisir. A l’intérieur, le bleu des lampes, des coussins, des banquettes et des aquariums rafraichit et apaise, toujours sur cet habillage en bois et de cuivre qui confère à l’endroit la touche de luxe qui le caractérise. Le bar est en réalité l’arrière d’un bateau. Il vous invite à vous y accouder, installés sur de jolies assises de pêcheurs converties en tabourets. Dégustez-y votre cocktail en attendant vos convives ou ins-

tallez vous directement à ces magnifiques tables couvertes de résine, sur un bois récupéré des traverses de chemins de fer américains datant du début du siècle dernier, séparées par des îlots de sable incrustés de coquillages et de petits trésors. Chaque table est une pièce unique, tout comme la roue centenaire ou la cloche d’un bateau de guerre ou encore le scaphandre géant mais authentique qui vous accueille à l’entrée : de quoi vous donner le sentiment d’être spécial. La décoration murale est magnifiquement complétée par des aquariums et une collection de photos vintages faites sur des quais de ports de pêche américains, datant des années 40. Côté

confort, les fauteuils sont impeccables, larges, hauts et couverts de coussins moelleux. Mais vous préférerez peut-être les banquettes Chesterfield pour leur côté cosy et confortable. Pour le côté sensationnel, sachez que les poissons accrochés au plafond sont des vrais enrésinés par un taxidermiste de Floride. Mais d’abord, apprenez cher gourmet, si vous êtes un amoureux de la cuisine française raffinée, que vous êtes entre les bonnes mains d’un staff complet, dirigé avec maestria par un grand chef français dans l’une des meilleures cuisines gastronomiques du Maroc. Résidence des arts, rue Hafid Ibrahim - Gauthier Casablanca

Denis Juston Coumat, ze boss Plus qu'un resto, un musée d'art avec pièces uniques et oeuvres centenaires. "Dans le Key West Club 20-1, chaque pièce a été recherchée et rapportée amoureusement", nous explique Denis Juston Coumat, maître des lieux et spécialiste de la restauration française. C'est lors de ses innombrables escales au Maroc, lors de ses voyages France-Sénégal, que l'investisseur se laisse charmer par la métropole. Amoureux de la mer, il choisit de lui rendre hommage à travers un extraordinaire effort de décoration. En choisissant les meilleurs chefs, il veille jalousement au raffinement de la tradition culinaire française. De succulentes viandes sont ainsi proposées, mais surtout de très fines recettes de poissons et d'irrésistibles desserts. A ses côtés, Richard Pleutin, le directeur de la restauration, travaille actuellement sur la nouvelle carte de tapas qui va accompagner l'ouverture vernale de la belle terrasse du restaurant.

72

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012


Chaud froid de Benslimane

Panaché de poissons

Aïoli niçois

L’onctueux chèvre de Benslimane constitue la référence en fromagerie fraîche au Maroc. Sur une même assiette, le chef nous propose de déguster le chèvre sur deux structures différentes : une bonne portion de fromage frais (froid) accompagnée de nems de chèvre, servis chauds avec leur sauce. Le contraste est déroutant. On oublie qu’on déguste le même bon vieux chèvre de Benslimane.

Pour une douce entrée en matière, optez pour ces fines tranches de poisson fumé de Scandinavie. Composée d’ombrine, de thon et de saumon, l’assiette est servie avec une crème à l’aneth citronnée, qui se marie assez bien avec le poisson fumé et le basilic. Le poisson est fumé au bois de hêtre qui ne dénature pas le goût du poisson et dont la fumée n’a pas d’odeur forte. Doux et délicieux !

Si le goût fort de l’ail ne vous rebute pas, essayez l’aïoli niçois. La sauce à base d’ail pilée et d’huile d’olive prend une bonne heure de travail pour monter, comme une mayonnaise. Elle accompagne divinement les poissons que le chef sert, ici, sur un plateau de légumes croquants. Prenez le temps de laisser le goût envahir vos papilles et déclencher, tout doucement, votre plaisir.

Poêlée de noix de Saint Jacques et sa bisque de homard

Barre lactée au chocolat citronnée

Dégustation autour du café

Voici un grand classique breton. Irrésistibles noix de Saint-Jacques, légèrement dorées et tout juste croquantes, servies sur une nappe de légumes. La bisque de homard vient couler sur les délicieuses noix, une crème onctueuse à l’odeur typique de crustacés qui rehausse le goût et contente le palais.

Elle est belle déjà. La portion longiligne de gâteau au chocolat au lait, avec des rondelles de citron décoratives, vous suggère ce fougueux plaisir qui accompagne la dégustation du chocolat. Mais c’est compter sans l’infusion du gâteau au citron vert qui lui donne ce petit goût acidulé et qui vous fait regretter d’avoir tant manger avant.

Pour les amoureux fous du café, le chef vous propose une trilogie de fins mets dérivés du café. D’abord, il y a l’Expresso en crème brûlée, puis l’Irish Coffee qui est une crème d’Irish sans alcool avec une glace au café (évidemment!). Et enfin un biscuit à la noisette avec une crème légère au café. Si comme nous, vous prenez un bon café avec, vous en demanderez encore et encore.

AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

73


AUTO Range Rover Evoque

L’essayer c’est l’adopter Land Rover s’ouvre de nouveaux horizons avec ce séduisant SUV compact, un grand coup marketing visant à démocratiser sa rès du grand public. marque auprès PAR JALAL EL BOUKHARI ARI

Le Range Roverr Evoque en quelques mots t ? Une belle bête de 4,35 m de long pour 1550 kg, disponible en 3 et 5 portes et avec 2 ou 4 roues motrices. Le Range Rover Evoque dispose de 4 motorisations différentes, essence et diesel. Les équipements de l’entrée de gamme sont très raisonnables : 8 airbags, ABS, ordinateur de bord, sièges cuir, clim automatique, jantes alliage 18 pouces…

Est-il adapté aux familles nombreuses ? Fonctionnel, spacieux et confortable tel un Range, l’Evoque s’avère un partenaire de choix pour les voyages en famille. Il faut alors privilégier le modèle 5 portes, car l’accès aux places arrières s’avère difficile pour le modèle coupé (3 portes). Le coffre quant à lui offre un volume de 575 litres, énorme ! Les sièges arrières sont tous les trois équipés

74

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

d’une ceinture de sécurité trois points et d’un appui-tête, ils sont fractionnables 60/40 et dotés d’ancrages ISOFIX, permettant la fixation d’un siège de sécurité enfant.

supérieur à ceux des aut autres SUV compacts du marché. La motorisation est quant à elle très agréable et réactive. On se sent comme dans une berline avec la hauteur en plus.

Et à conduire, c’est comment ?

En résumé ?

Le premier SUV compact de Land Rover est fidèle aux modèles de la marque qui s’emploie, depuis toujours, à allier raffinement intérieur « so british » et capacité tout-terrain unique. Pour la qualité de finition de l’habitacle, il est incomparable et c’est un réel plaisir de circuler dans cette voiture. Ses aptitudes exceptionnelles de baroudeur s’avèrent utiles pour circuler dans nos villes où l’on est jamais à l’abri d’obstacles en tout genre. Pour les conducteurs qui souhaitent sortir des sentiers battus, ils seront rassurés d’apprendre qu’en plus de sa garde au sol incomparable, l’Evoque offre un angle de franchissement bien

Le Range Rover Evoque bénéficie d’une agressivité stylistique incomparable et n’aura aucun mal à ce faire une place sur le marché des SUV sportifs, dominé actuellement par les modèles de marques allemandes. Son prix reste relativement raisonnable et il bénéficie d’équipements très fournis dès l’entrée de gamme. De plus, avec un taux de CO2 inférieur à 130 g/km et une consommation en cycle combiné de 4,9 l/100 km, l’Evoque revendique être le Range Rover le plus léger et le plus économique de toute l’histoire de la marque et démontre très clairement l’engagement du constructeur en faveur du développement durable. ■


Les +

Les -

+ Design très réussi + Finition exceptionnelle + Capacité tout terrain + Entrée de gamme très fournie

- Accès aux places arrières difficile pour le coupé

Le saviez-vous ? Le groupe indien « Tata Motors », spécialisé dans la fabrication de voitures « low cost » a racheté Land Rover et Jaguar en mars 2008, pour la somme de 2,3 milliards d’euros.

AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

75


AUTO Bientôt au Maroc

Renault ZOE,

Un grand pas vers l’électrique

Véritable pionnier en matière de voiture électrique, après Fluence, Twizy et Kangoo ZE, Renault confirme avec la citadine ZOE. PAR JALAL EL BOUKHARI

a ZOE affiche une autonomie de 210 km et demeure la seule voiture de série à atteindre ce chiffre, en comparaison à la Fluence qui affiche une autonomie de 150 km. Malgré tout, l’autonomie reste l’inconvénient de taille des véhicules électriques. Pour cette raison, les ingénieurs de la marque au losange ont pensé à embarquer un chargeur commun qui permet de se brancher sur n’importe quelle prise électrique fournissant jusqu’à 43 kW de puissance ! Pour démonstration, la Renault ZOE se recharge en une heure environ sur les bornes de charge rapide de 22 kW : aussi vite qu’un téléphone portable... Fabriquée à l’usine de Flins, en France, la ZOE est longue de 4,10 m, soit 10 cm de plus que la Clio 3, ce qui permet à cette voiture d’embarquer 4 passagers sans problème. La vitesse maximale affichée est, quant à elle, de 135 km/h. Mais

L

76

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

la Renault ZOE n’est pas qu’une voiture électrique. Elle bénéficie également d’un nouveau système d’information intégré, baptisé R-Link. Cet écran tactile de 7‘‘, avec reconnaissance vocale, permet de tout piloter sans quitter la route des yeux et embarque de nombreux outils : navigation TomTom Live, gestion de la conduite électrique, musique, mails... Dès l’entrée de gamme, la Renault ZOE comprend : le système Range OptimiZEr, le chargeur Caméléon, le système Renault R-Link, le pack My Z.E. Connect, pour consulter à distance les informations liées à l’autonomie, le Z.E. Voice alertant les piétons, l’Eco-mode qui préserve l’autonomie, ainsi que la climatisation régulée et le pré-conditionnement programmable de l’habitacle. Un véhicule important pour Renault, car il fait figure de vitrine technologique, tant du point de vue du moteur que de l’équipement de l’habitacle. ■


CODE DE LA

Trois points en moins

ROUTE

Faire marche arrière ou un demi-tour sur une autoroute ou une route express en traversant la bande centrale séparative des chaussées peut vous valoir jusqu’à trois points d’amende ! Cette infraction est qualifiée de délit et est passible d’une peine d’emprisonnement de six mois à une année et/ou d’une amende de 5000 DH à 10000 DH. Attention à ne pas rater sa sortie !

Une fusée aux 24h du Mans Nissan compte bien innover totalement en présentant aux prochaines 24 heures du Mans un véhicule révolutionnaire qui ressemble à une fusée sur roues. Alors que l’on pourrait s’attendre à ce qu’un tel véhicule mise essentiellement sur la rapidité, le projet Deltawing de Nissan cherche plutôt à trouver le bon compromis entre vitesse et consommation. Avec son moteur turbo à 4 cylindres de 1,6 l sous le capot, la Deltawing est à peu près 50 % plus légère et aérodynamique qu’une voiture traditionnelle qui concourt au Mans ! Le moteur devrait produire environ 300 cheva chevaux,, ce qui ui devrait permettre au véhicule cule d’atteindre une vitesse sse de pointe de 300 km/h.

Le neveu d’Ayrton Senna en F1 (DR)

Cliché

Coccinelles, Dauphines… les taxis

TOP Des Gazelles écolos La 22e édition du rallye Aïcha des Gazelles s’est déroulée du 17 au 31 mars, avec la participation de quatre équipages marocains. Cette année les paramètres d’éco-conduite seront enregistrés grâce à un boîtier placé dans les voitures et seront intégrés au classement général.

casablancais dans les années 60.

Tout ça pour ça Depuis la mi-mars, le boulevard Hassan II de Casablanca est entièrement fermé à la circulation, du parc de la ligue Arabe jusqu’à Bank Al Maghrib. Le coupable présumé est encore une fois le fameux tramway de Casablanca, qui, en attendant de régler les problèmes de circulation, génère des déviations et des embouteillages interminables...

FLOP

Bruno Senna, neveu du célèbre champion de formule 1 Ayrton Senna, fait sont entrée cette année sur le paddock de la F1 avec l’écurie Williams. Alors que de nombreuses critiques l’ont accusé d’avoir obtenu la place grâce à son patronyme, Bruno a bien l’intention de faire honneur à sa famille. Il y a 18 ans, quelques jours avant de mourirr tragiquement sur le circuit de Monza en Italie, talie, Ayrton Senna avait dit lui même : « vous croyez que je e suis bon ? Attendezz de voir mon neveu à l’œuvre ». Bruno Senna assure, quant à lui, que cette année sera la plus importante de sa vie.

AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

77


TECHNO CETTE RUBRIQUE VOUS EST PROPOSÉE PAR :

1

COOLPIX AW100 Que vous souhaitiez photographier des paysages verdoyants ou aquatiques, le COOLPIX AW100 est paré à relever le défi, tout comme vous. Résistant à l'eau, aux chocs et au gel, il convient parfaitement aux plans d'action, quelle que soit la saison.

3490 DH

Un printemps Hi-tech

3

2. Enceintes de jardin novodio TuneTube open air Que ce soit lors de vos repas en famille ou entre amis, de douces soirées d'été ou bien même de soirées endiablées au bord de votre piscine, l'enceinte sans fil Novodio TuneTube Open Air va animer votre extérieur 2990 DH

2

3. Coque Iphone 4 survivor Résiste aux chutes, rayures, lancers, sable et à la pluie, facile à mettre en place, protège parfaitement l'iPhone. Constituée de 3 couches de protection. 299 DH

4. Jambox Une véritable puissance: avec 85 décibels en sortie, JAMBOX emplira sans peine les pièces les plus vastes. À la différence des autres enceintes portables, JAMBOX possède deux drivers acoustiques ultra-sophistiqués capables de restituer les aigus (tweeter) et les basses (woofer) via un seul hautparleur à dôme miniature. 1999 DH

4

78

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012


5

6

7

5. Altec Lansing Mix Libérez le son de votre Iphone ou de votre iPod! Transformez votre iPhone/iPod en véritable système audio nomade ! Et cela sans le moindre fil. 2990 DH

6. Coque pour iPad 2 Envie de protéger votre petit dernier bijou technologique Apple iPad 2 ? C'est bien normal. Seulement une fois installé dans votre salon, votre jardin, votre bureau, vous ne vous doutez sans doute pas du nombre de danger tapis dans l'ombre et n'attendant qu'une seconde d'inattention pour dégrader votre iPad ! 1290 DH

8

7. Alimentation portable CP-ELS SONY charge complète d'un smartphone lorsque vous êtes en déplacement.. Compatible avec tous les smartphones : Xperia, iPhone, Blackberry et plus encore. 299 DH

8. Eye TV Mobile Regardez et enregistrez la télévision en direct sur votre iPad grâce à Tivizen, le récepteur TV mobile d'Elgato pour la TNT (DVB-T). Tivizen envoie un signal TV en direct sur votre iPad, votre iPhone ou même votre ordinateur via le réseau sans fil, et aucune connexion internet n'est nécessaire pour l'utiliser. 1290 DH AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

79


COM Entreprise Pampers et la couche révolutionnaire. Procter and Gamble Maroc inaugure une nouvelle technologie de production au sein de l'unité industrielle située à Mohammedia. Dotée d'une technologie de pointe, cette ligne de production est dédiée à la fabrication des couches de la gamme Pampers et servira, dès le mois de décembre 2012, à la production de la gamme Premium Care, une couche révolutionnaire qui constitue l'innovation la plus importante de Pampers depuis sa création en 1961. Parce que la peau de bébé est encore immature et n'a pas acquis toutes les qualités et fonctionnalités de celles d'un adulte, la recherche Pampers a mis au point une nouvelle technologie qui répond aux besoins spécifiques de bébé.

Un Smartphone Nokia avec l'expérience Belle Le géant finlandais NOKIA a présenté la nouvelle technologie NFC (Near Field Communication) qui est disponible maintenant sur plusieurs smartphones Nokia. NFC est une technologie de communication sans fil à courte portée et haute fréquence, permettant l’échange d’informations entre les téléphones Nokia jusqu’à une distance d’environ 10 cm.

Restaurant Les Trois Palmiers à Témara. Avec une vue imprenable sur l’Atlantique, le restaurant «Les Trois Palmiers» vient d’ouvrir ses portes pour le plus grand bonheur des gourmets, à moins de dix minutes de Rabat. Que ce soit pour une pause-déjeuner, un repas d'affaires, un dîner entre amis ou un rassemblement familial, « Les Trois Palmiers » est en passe de devenir une adresse incontournable de la région. « Les Trois Palmiers » propose également des dîners animés avec une programmation de choix, assurant ainsi une ambiance festive et conviviale. Avenue Prince Moulay Abdellah, n° 13, Route Côtière, TEMARA Tél réservations: 06 75 100 125

Mind & Body ouvre ses portes à Casablanca Dans une démarche globale et préventive, Mind & Body se veut un nouveau concept de bien-être réconciliant le corps et l'esprit. Ce nouvel institut propose une palette importante de soins et de nouvelles techniques comme la régénération faciale, la gymnastique énergétique et la CNT Thérapie. Mind & Body : 19 rue Ahmed El Mokri - Quartier Racine – Casablanca - Tel : 05 22 36 33 80

Le must de Mustela en promotion Mustela met en promotion le Sac Maternité pour les futures mamans. Avec la sacoche offerte qui contient le lait de toilette 200ml, l'eau pour la toilette, la crème pour le change, le dermonettoyant et pleins d'échantillons, Mustela garantit encore une fois aux mamans des produits sûrs, hypoallergéniques, sans parabène et à la fois à la portée de toutes les bourses : 375,94

80

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

Anfaplace Shopping Center séduit les marques Anfaplace Living Resort a annoncé que près de 60 marques seront présentes, dont plus de 25 en première ouverture au Maroc, lors de l'ouverture prochaine du mall Anfaplace Shopping Center au sein du complexe. Construit sur une zone de 3,6 hectares, pour un montant total d'investissement de 829 millions de dirhams, Anfaplace Shopping Center a été pensé comme un véritable mall de proximité, par sa situation idéale au point de convergence des axes principaux de la ville, ainsi qu'une destination shopping incontournable au vu des marques qui s'y établissent. Anfaplace Shopping Center devrait être prêt à accueillir ses premiers clients au dernier trimestre 2012.

Planet Sport a organisé, le 25 mars à Bouskoura, la seconde édition des « 15 km de Bouskoura , Casablanca» . Cette course, symbole des valeurs de Planet Sport, s'inscrit dans la volonté de montrer l'exemple en matière d'actions citoyennes et sportives. Cet évènement est plus qu'une course, c'est un hommage à la nature, à la passion du sport, au défi personnel, et à l'ouverture au monde avec la participation de plus de 20 nationalités différentes. Dans la même lignée que New-york, Paris ou Dubai, les 15 km de Bouskoura sont en phase de devenir l’une des courses de référence à l'échelle internationale.

Nouvelle carte saison au Mood Café

Dh TTC.

Le Mood Café, adresse désormais incontournable au quartier Gauthier, accueille l'arrivée du printemps avec une nouvelle carte associant gourmandise et légèreté. Salades, tapas et sandwichs côtoient parfaitement les desserts et plats du chef inventifs et raffinés. En plus des formules midi à petit prix, une nouvelle suggestion du chef est proposée chaque jour pour les habitués. Et enfin, les amateurs de smoothies et de jus de fruits auront l'embarras du choix avec des nouvelles recettes rafraîchissantes et pleines de soleil ! Adresse : Moodcafé - urban food - 75 bd d'Anfa angle rue Jean Jaurès, quartier Gauthier, Casablanca


La Redoute démocratise l'e-commerce au Maroc !! Kenza Mall, leader marocain de l'e-commerce délégué, annonce le lancement du site laredoute.ma. Le site donnera accès à plus de 3 000 produits en exclusivité au Maroc, une sélection à la fois pointue et abordable que l'on ne trouve nulle part ailleurs, mêlant mode femme, lingerie, enfant, homme, linge de maison et petite déco. Pour passer commande, La Redoute Maroc met à disposition deux moyens : -par internet sur le site www.laredoute. ma 24/24h et 7/7j -par téléphone au 0802 0000 35. Un service inédit au Maroc rendu possible grâce au call center certifié PCI DSS.

La dixième édition Mode Made in Morocco Le samedi 21 avril 2012 aura lieu la 10e édition de Mode Made in Morocco, organisée par Maroc Premium en partenariat avec Mazagan Beach & Golf Resort. Au programme de cet évènement devenu le rendez-vous incontournable de la créativité marocaine : toute la diversité de la mode marocaine signée par ses stylistes les plus créateurs, de la haute couture moderne et traditionnelle mais aussi du prêt-à-porter, secteur en plein essor. Une occasion unique de voir ce qui se fait de plus beau dans notre pays en matière de mode et de découvrir en avant-première les tendances de la saison nouvelle.

Les Galeries Lafayette Casablanca lancent : les collections été 2012 A partir du 19 avril, les Galeries Lafayette Casablanca décryptent la mode et dévoilent les tendances phares et « hits produits » de la saison été 2012, à travers l'évènement «Quoi de neuf dans la mode? ». Pendant toute la période de l'opération, les Galeries Lafayette Casablanca seront le théâtre vivant des tendances de l'été, à travers trois histoires de mode: Ethnicolor, Néo-Cruise et On the Road 70 s. A cette occasion, l'enseigne lance un concours dès le 6 avril sur le site www.galeries-lafayette.ma pour faire gagner des PASS VIP permettant d’assister au défilé, en plus d’un relooking aux couleurs de la nouvelle collection.

Yabiladi.com lance son webzine féminin Depuis le 8 mars, les ladies maghrébines ont enfin leur site ! Yabiladi.com a réussi, grâce à son forum, à fédérer une forte communauté féminine sur le web qui aime discuter, échanger et recueillir des conseils et des bons plans. Pour ces femmes, Yabiladi lance son webzine : Yabiladies.com, le portail des ladies maghrébines pour plus d'infos et d'interactions sur des sujets féminins actuels qui répondent aux besoins de toutes les femmes maghrébines.

Inauguration du Pavillon Bleu, l'émergence d'un lieu magique Avec ses quatre salons modulables, subtilement décorés et empreints d'une splendeur authentique, le Pavillon Bleu vous offre un havre de paix des plus romantiques pouvant accueillir de 30 à 2500 convives. Réceptions, séminaires, réunions d'affaires, dîners de gala, lancement de produit, repas associatifs, mariages, défilés de mode, cocktails, Le Pavillon Bleu organise vos événements selon vos désirs. Le Pavillon Bleu - Boulevard de la Corniche - Ain Diab, Casablanca - www.tahitibeach.ma

Le groupe BMCI répond aux vraies questions des clients. Parce que toute les questions méritent des réponses claires et précises, le groupe BMCI a lancé, depuis le 12 mars, une campagne de communication qui assume les véritables interrogations du public et se propose d'y répondre à la fois par voie publicitaire, en agence ou sur internet. Rendez-vous sur le site internet : www.laparoleestavous.com

LG domine les ventes Les machines à laver de LG Electronics (LG) F1081TD et WD-10810MDS à chargement frontal ont été reconnues comme les n ° 1 des machines à laver par les plus grandes publications de consommation de l’Europe à savoir Altroconsumo de l’Italie et UCO-Compra Maestra de l’Espagne. En effet, en se basant sur des tests de performance, les machines à laver LG ont reçu les scores les plus élevés par rapport à leurs concurrentes.

Almazar trie ses déchets et soutient l'artisanat marocain. Dans une démarche éco-responsable, le centre commercial Almazar en partenariat avec la société MAR-ECO RECYCLAGE met à la disposition de sa clientèle, sur la promenade du mall, des poubelles destinées au tri des déchets (bouteilles en plastique, canettes de sodas). Cette opération de collecte vise à réduire les effets négatifs de ces matières sur l'environnement et s'inscrit dans la démarche écologique d'Almazar. Poursuivant son engagement pour la promotion de l'artisanat marocain de qualité, Almazar a conclu un partenariat avec la société Comaral, leader sur le marché de la bougie, du photophore et du vase en cire, pour l'installation d'un showroom et de kiosques ambulants, dans les allées du centre commercial, présentant les dernières créations de l'entreprise. AVRIL 2012 / NUMERO 3

Metropolis

81


i-blog 2 Made in blogosphère www.fringuesetmeringues.blogspot.com

Mon starting blog

T

out a commencé un soir de pleine lune. À la télé se profilait une soirée culturelle comme les autres : «Morandini» suivi de «Tellement vrai» et de la rétrospective d’un «Dîner presque parfait». Pendant la dernière coupure pub de la soirée, et sur un jingle hypnotisant de Canard WC, j’ai eu une révélation ! Mes yeux se sont fermés et le canard m’a parlé : « HC, de la merde tu écriras, du pognon tu te feras ». Cette prophétie s’est réalisée à moitié. J’ai dès le lendemain commencé à écrire de la merde. Pour le pognon, j’ai besoin de reparler au Canard. J’ai démarré mon blog en mai 2011 avec pour thèmes principaux la cuisine et la mode, deux créneaux porteurs pour pécho de la meuf, se différencier et vendre de l’espace pub à Knorr et Zara en même temps. Ça flairait le bon coup marketing. (BOOM ALERTE SPAM fringuesetmeringues.blogspot.com). Ça a démarré doucement. Au début, ça n’intéressait personne, à part ma mère et mon chat. Je pouvais parler de mes problèmes d’addiction aux dissolvants sans que ça ne dérange personne. Les premiers mois j’ai dû avoir 28 visites (dont 26 de mes compagnons de cure de désintox). Au fil des posts, je me suis rendu compte que ce qui me faisait kiffer, c’était d’écrire, de faire des fautes d’orthographes et de spammer mes amis sur Facebook. J’ai gardé le nom, j’ai vendu 49% des parts à un groupe de presse mexicain « Chili con conneries». Depuis je me suis installé dans un loft de 5 000 m², j’ai recruté 20 jeunes journalistes qui écrivent comme des merdes, mais elles font un super bon café et sont super bien moulées. Mes sujets ont commencé à évoluer, jusqu’au jour où le Morocco Mall ouvrit (ou ouvra, je sais plus trop). Et là, le drame... En l’espace de quelques minutes, Fringues et Meringues est passé de

82

Metropolis NUMERO 3 / AVRIL 2012

«Blog le plus merdique du quartier», à «Blog le plus merdique de tout le bled». Le post sur le Morocco Mall a été partagé plus de 11 000 fois (la vie de ma mère que c’est vrai), j’ai reçu plus de 42 commentaires d’insultes, 13 demandes en mariage, 115 «MDR t’es trop lol». J’ai été invité chez Jay Leno, Ellen Degeneres et Nassima Lhor. Beigbeider travaille en ce moment même sur ma bio, et Elsève veut désormais finir ses pubs par « Parce que HC le vaut bien ».

Au fil des posts, je me suis rendu compte que ce qui me faisait kiffer, c’était d’écrire, de faire des fautes d’orthographes et de spammer mes amis sur Facebook. Depuis, je me suis libéré les synoupses, j’essaye de ne pas m’imposer de sujet et d’écrire au grès des envies, de l’inspiration et des chèques à rembourser. Le blog fait son petit bonhomme de chemin. Je peux me payer de plus en plus de drogues et désormais j’ai décidé de ne plus parler qu’à des écrivains confirmés. Hollande et Sarko me veulent dans leurs équipes de campagne, mais ce sera Villepin ou rien. Pour la suite, je compte écrire un post sans utiliser la lettre S et je travaille sur les produits dérivés du blog (Bavoir, tapis de souris, porteclé, mug et chausse-pied). Voilà, cher lecteur de Metroplolis, je t’invite maintenant à fermer le magazine que tu tiens entre tes mains, de te lever, de te laver les mains, d’allumer ton ordi, de ferme l’onglet pornhub et d’aller sur Fringuesetmeringues... le blog qui a rendu la vue à Gilbert Montagné. ■




Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.