Philippe Monneveux. Circunstancia

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CIRCUNSTANCIA Philippe Monneveux. Tourcoing, France, 1952. Traducción del francés / por el autor

Circunstancia: Del latino circumstantia que tiene el mismo significado que circum stare (estar alrededor de algo): evento particular que acompaña un evento, elemento secundario de una situación, ocasión particular (Diccionario Larousse) « Yo soy yo y mi circunstancia” José Ortega y Gasset (Meditaciones del Quijote, 1914)


I. Chacun va, morcelé. Les amours se déclinent et puis se décomposent. On déplace un par un tous les décors. Affamé, on désapprend pourtant à lire à l'intérieur. L'étoile est prisonnière d'un air trop pur qu'un balancier traverse et les pierres s'éloignent jusqu'à la chambre de la mort. ………………………………………………………………………………... De quoi s’agit-il ? Du mensonge des mots fatigués sur le triste chemin des solitudes de l’hiver, face au miroir vertical de la mort. Dans le soupir du vent, c’est un songe qui le poursuit, établi sur la face lucide des espaces infinis. ………………………………………………………………………………... Les yeux emplissent l’horizon, mais nos phrases se terminent. Océan chimérique sur nos vies mutilées, simple passage par nos corps. Quelques périples se répètent, simples et fragiles battements d’ailes puis, comme le verre brisé des souvenirs d’enfant, la mémoire infertile rejoint le froid de l’étoile dans son éternité. Cada uno anda por su cuenta, dividido. Los amores se multiplican y luego se descomponen. Desplazamos uno por uno todos los decorados. Hambrientos, desaprendemos sin embargo a leer desde el interior. La estrella es prisionera de un aire demasiado puro cruzado por un péndulo y las piedras se alejan hacia la habitación de la muerte. ………………………………………………………………………………... ¿De qué se trata? De la mentira de palabras cansadas en el triste camino de las soledades del invierno, frente al espejo vertical de la muerte. En el suspiro del viento, un sueño la persigue, establecido sobre la cara lúcida de los espacios infinitos. ………………………………………………………………………………... Los ojos llenan el horizonte, pero nuestras frases se acaban. Océano quimérico sobre nuestras vidas mutiladas, simple cruce por nuestros cuerpos. Algunos recorridos se repiten, simples y frágiles pulsaciones de alas. Luego, como el vidrio quebrado de los recuerdos de la infancia, la memoria infértil se une al frío de la estrella en su eternidad.

II. Souvenir touffu qui émerge, flotte sur la mémoire, et puis sombre à nouveau sur le nageur intrépide que ses forces abandonnent. Le souffle retombe, le


galet rond reste sourd à la vague. Ici plane l’oiseau gavé aux gestes faux et griffes d’ombre, aux narcotiques détours. Là la chaux déjà recouvre ce qu’il ne faut pas voir. Ce qui est offert n’a déjà plus de prix et finit dans un usage sans plaisir. Retrouver l’ouvert et la gravitation à l’inverse des jours qui nous retiennent, autour de cet espace où nous marchons. Recuerdo espeso que emerge, flota sobre la memoria y luego se hunde de nuevo sobre el nadador intrépido ya sin fuerzas. El aliento vuelve a caer, el guijarro redondo queda sordo a las olas. Aquí planea el pájaro saciado, con sus gestos falsos y garras de sombra, y sus narcóticos desvíos. Allí la cal ya cubre lo que no se debe ver. Lo que se ofrece ya no tiene precio, acabándose en un uso sin placer. Encontrar lo abierto y la gravitación al revés de los días que nos retienen, alrededor de este espacio donde caminamos.

III. Nous avions craint la traversée de l’hiver. Nous avions isolé l’espace, limité l’envergure du temps, perdu l’épilogue des seules grandes aventures qui valaient. Nous pensions aller de l'avant. Nous croyions la mémoire endormie, nous n'avons jamais quitté des yeux le sillage. Des cercles se traçaient, s'animaient, cernes d'un regard vide. Le retour des arbitraires est une version navigable des orages surmontés. Chaque événement doit être recherché comme on boit l'eau d'une outre, avant qu'elle perde sa fraîcheur. Et, par simple gratitude, rendons-lui ce que nos chaînes ont longtemps tu. On ne m'empêchera pas de chanter ces lieux enfoncés dans la brume. Je ne donnerai plus comme définitives les chutes, incurables les peurs, fatals les abandons. Le doute même, et nos questions salutaires, blanchissent à chaque fois l'espoir. Et il y aura toujours quelque chose à sauver de nos serments. Hemos temido la travesía del invierno. Hemos aislado el espacio, limitado la envergadura del tiempo, perdido el epílogo de las únicas grandes aventuras que valían. Pensábamos ir por delante. Creíamos en la memoria dormida, nunca hemos perdido de vista la estela. Círculos se trazaban, se animaban, ojeras de una mirada vacía. El regreso de los arbitrarios es una versión navegable de las tormentas superadas. Cada acontecimiento se debe buscar cómo se bebe el agua de un


odre, antes de que se pierda su frescura. Y, por gratitud, regresémosle lo que nuestras cadenas han callado. No me impedirán cantar estos lugares metidos en la bruma. No daré ya como definitivas las caídas, incurables los miedos, fatales los abandonos. La duda misma, y nuestras cuestiones saludables, blanquean cada vez más la esperanza. Y siempre habrá algo que salvar de nuestros juramentos.

IV. Sur la terre en vain retournée, l’attente et la peur nous paralysent. Le retour n’est pas dans le livre. Il est dans la fièvre et l’étonnement joyeux de s’oublier un instant, d’avoir enfin compris. Tant de choses tues, car vous ne croyez pas au langage. Pourtant vos gestes se répètent pour vous rassurer. Et si l’habitude n’était que mensonge, et peur d’un signe du feu ? Et si elle n’était que lumière cachée sous les feuilles ? Il y a pourtant tant à apprendre encore du vent et de mer, de leur musique qui ne reste pas ! Mais on attend toujours qu’un visage s’approche pour en lire les traits. On se refuse à l’ombre du vol, très haut dans le ciel, intempestive, de l’oiseau. Tromper, encore par peur, l’ennui. C’est lui, pourtant, qui sèche parfois l’herbe d’où jaillit l’étincelle. Oser l’ennui, c’est peut-être enfin voir le départ, ou bien ce paysage offert par la fenêtre et ouvert, dans toute sa perspective, à l’imprévu. C’est peut-être atteindre cet état perméable au parfum qui passe, à la musique qui ruisselle, au chant qui vient et qui s’évanouit. Il ne vient pas de la pensée. Il nait de l’immédiat, de la foudre qui soudain les éclaire et les féconde à leur insu, et qui les fait bondir comme reflets fidèles de leur vie éphémère. C’est le bruit des pas sur le gravier, ce sont les notes qui courent sur le clavier d’une fantaisie sauvage et libérée. Sobre la tierra en vano revuelta, la espera y el miedo nos paralizan. El regreso no está en el libro. Está en la fiebre y el asombro alegre de olvidarse un momento, de por fin haber entendido algo. Tantas cosas calladas, por non creer en el lenguaje. No obstante sus gestos se repiten para tranquilizarle. ¿Y si la costumbre sólo fuera mentira, y miedo de una señal del fuego? ¿Y si sólo fuera luz oculta bajo las hojas? ¡Hay tanto que aprender aún del viento y del mar, de su música que no permanece! Siempre se espera que una cara se acerque para leer sus rasgos. Se niega la sombra del vuelo, muy arriba en el cielo, intempestiva, del pájaro. Engañar, otra vez por miedo, el aburrimiento. Es él, sin embargo, que a veces seca la hierba de donde brota la chispa. Enfrentar el aburrimiento, es quizás por fin


ver la salida, o bien este paisaje ofrecido por la ventana y abierto, en toda su perspectiva, al imprevisto. Quizás es alcanzar este estado permeable al perfume que pasa, a la música que fluye, al canto que viene y que se desmaya. No viene del pensamiento. Nace del inmediato, del rayo que repentinamente los enciende y los fecunda a su conocimiento, y que los hace saltar como reflejos fieles de su vida efímera. Es el ruido de los pasos sobre la grava, son las notas que corren sobre el teclado de una imaginación salvaje y liberada.

V. Retours sur paroles.

1. Le monde est une maison, un jardin, un village, un pays. Le sens étroit est à portée de tous. Il s’est refermé autour de vous, qui vous abaissez à perdre l’horizon, à ne plus vous connaître. El mundo es una casa, un jardín, un pueblo, un país. El sentido estrecho está al alcance de todos. Se cerró alrededor de ustedes, quienes se humillan a perder el horizonte, a no conocerse. 2. Au seuil de la nuit, votre langue est de sable, vos questions obliques, et vos plaintes ne s’adressent qu’à vous. En el umbral de la noche, su lengua es de arena, sus preguntas oblicuas y sus quejas se dirigen nada más que a ustedes. 3. La gravité de l’étreinte donne à l’ordinaire sa véritable dimension. La gravedad del abrazo da a lo común su verdadera dimensión 4. Bonheurs débusqués, escapades d’enfants lointains, dévorées par l’oubli. L’aube s’est faite simple miroir au cadran des possibles. L’aile de l’oiseau n’est qu’une ombre sur terre.


Felicidades descubiertas, escapadas de niños lejanos, devoradas por el olvido. El alba se hizo simple espejo al marco de los posibles. El ala del pájaro ya no es más que una sombra sobre la tierra. 5. Longue nuit pour les inconformes, qui s’éteignent dans une odeur de cire brûlée, de mèche morte. Larga noche para los inconformes quienes se apagan en un olor de cera quemada, de mecha muerta.

6. Le veilleur est patient, et l’éphémère est à ma table. El vigilante es paciente, y lo efímero invitado a mi mesa. 7. Seul le vent qui passe donne leur forme aux arbres du chemin. Sólo el viento que pasa da forma a los árboles del camino. 8. A évoquer la flamme des sarments, nous découvrons la liane verte, l’arbre en sève. A evocar la llama de los sarmientos, descubrimos la liana verde, la sabia que fluye. 9. La joie est présente et mortelle, ici est l’immédiat, ce temps présent qui s’est déjà perdu. La vraie question est le reflet, la solitude à chercher l’autre, à se tromper soi-même. La alegría es presente y mortal, aquí es lo inmediato, este tiempo presente que ya se ha perdido. La verdadera cuestión es el reflejo, la soledad en buscar al otro, en engañarse a sí mismo. 10. Je suis mon souvenir, mon ailleurs est partout, et mon pas frappe sans blesser. Sigo mi recuerdo, lo que no soy está en todas partes, y mi paso golpea sin lastimar. 11.


Nous allons au plus court, à la facilité, au défaut des choses, à tout ce que l’habitude a touché. En découvrant sur les visages l’appel, il faut redonner vie à la dissidence. Vamos a lo más corto, a la facilidad, al defecto de las cosas, a todo lo que lo habitual ha tocado. Descubriendo en los rostros el llamado, se debe reavivar la disidencia. 12. Ces peurs chiffrées savent nos faims secrètes et nos soifs cruelles. Elles renvoient au crépuscule celui qui meurt un peu plus chaque jour. Estos temores cifrados saben nuestra hambre secreta y nuestra sed cruel. Remiten al anochecer al que se muere un poco más cada día. 13. Il cherche l’autre et l’immédiat. La joie, dit-il, est présente et mortelle. El busca el otro y lo inmediato. La alegría, dice, es presente y mortal. 14. Comme le vaincu en appelle à ses victoires anciennes, nous nous abandonnons à ce qui nous éloigne. Al igual que el vencido se encomienda a sus victorias antiguas, nosotros nos entregamos a lo que nos distancía. 15. La vraie question est le reflet ou bien la solitude, la marche divisée, alourdie de reproches, ou le coin enfoncé et la hache. La verdadera cuestión es el reflejo o la soledad, la marcha dividida, agobiada por los reproches, o la cuña metida y el hacha. 16. Dans l’immobile nous guettons l’improbable. A force nous n’y croyons plus. Le départ est sa propre prophétie. En el inmóvil acechamos lo improbable. A lo largo, ya no creemos. La partida es su propia profecía. 17. Par la fenêtre fait irruption une lumière qui nous aveugle. Toute vanité se brise pour nous faire voyants.


Por la ventana irrumpe una luz que nos ciega. Cualquier vanidad se rompe para hacernos visionarios. 18. Leçons du bond et de l’éclair, printemps dans le regard, nous contemplons la sève farouche, de la pierre de l’aubier jusqu’au bourgeon gravide. Lecciones del salto y del relámpago, primavera en la mirada, contemplamos la savia salvaje, de la piedra de la albura al brote grávido.

VI. le décor est planté les scènes de la vie sont accrochées aux quatre murs ce qu’on appelle la vie et que nos mains répètent sans chercher autre chose sans se laisser surprendre un coup d’archet brutal ou des éclats sanglants qui labourent nos nuits l'hésitation dans l’air forgé et nos défenses fondent dans le silence qu’elles ont creusé el decorado está listo las escenas de la vida están colgadas a las cuatro paredes lo que llamamos vida y que nuestras manos repiten sin pretender algo más sin dejarse sorprender un golpe brutal del arco o las astillas ensangrentadas que aran nuestras noches indecisión en el aire forjado y nuestras defensas se derriten en el en silencio que cavaron


VII. la cire a brûlé nos lèvres l’ombre aux seins dressés a prolongé ton corps dans le silence ton sillage à mon front compte les vagues qui bourgeonnent tu t’enracines dans la poussière qu’avaient poussée nos pas laissant les empreintes d’une saison portant le deuil du givre et de la neige les mots que je pleure et qui tremblent emplissent un temps qui guette et qui se fend plus haut règne déjà la grappe verte de l’oubli la cera quemó nuestros labios la sombra con pechos erguidos extendió tu cuerpo en el silencio tu estela en mi frente cuenta la olas que brotan te enraízas en el polvo que desplazaron nuestros pasos dejando las huellas de una temporada llevando el luto del hielo y de la nieve las palabras que lloro y tiemblo llenan un tiempo que acecha y se parte más arriba reina ya el racimo verde del olvido VIII. Aujourd’hui fut journée de silence. Des pas lourds ont cloué le souffle et la respiration. Distance et perspective ont réduit à leur taille les mots. Il n’est demeuré que l’absence au travers et, fruit de coups silencieux, une étrange blessure. Laissez-moi seul dans cette longue errance, encore debout pour compter le temps et séparer le songe de la mémoire.


Hoy fue día de silencio. Pesados pasos han clavado el aliento y la respiración. Distancia y perspectiva sometieron las palabras. Quedó la ausencia y, frutos de golpes silenciosos, una extraña herida. Déjenme en paz en esta larga peregrinación, todavía de pie para contar el tiempo y separar el sueño de la memoria. IX. Que vas-tu opposer au jour qui se resserre dans la solitude du soir? Tu peux bien en dédoubler les chemins creux, en ramifier les méandres. Dans les sillons rompus, tu perdras jusqu’aux paysages qui naissaient de tes pas. Et c’est en vain, encore, que tu étireras la main pour retenir les feuilles mortes qui fuient, glissantes, entre tes doigts. L’avidité est sans issue, la course sans trajet que l’on connaisse. Alors, éduquer sa patience, ou élever son cri? ¿Qué vas a oponer al día que se cierra en la soledad de la noche? Puedes dividir los caminos, ramificar sus meandros. En los surcos rotos, perderá hasta los paisajes que nacieron de tus pasos. Y es en vano, una vez más, que estirarás la mano para retener las hojas muertas que fugan, resbalosas, entre tus dedos. La codicia es sin salida, la carrera sin trayecto que se conozca. Entonces, educar su paciencia, o levantar su llanto? X. sur les ombres inclinées elles se sont tues les voix de l’au-dehors il ne reste plus que le piétinement sombre du mensonge et les visages sans parole chercheur de libertés il est temps de te préparer à la solitude sobre las sombras inclinadas se callaron las voces de lo que no soy nada más se queda el pisoteo oscuro de la mentira


y las caras sin palabra buscador de libertades es tiempo de prepararte a la soledad XI. rien n’est insignifiant il n’est de réel que ce que nous dédaignons et qui est à la mesure de nos forces quand nous nous hissons sur cette arche géante à mi-chemin entre la mort promise et l’oubli nada es insignificante lo real es lo que despreciamos siendo sin embargo a la altura de nuestras fuerzas cuando escalamos esta arca gigante a medio camino entre la muerte prometida y el olvido XII. leurs paroles sont clouées aux portes ou bien flottent dans la moiteur de l’air ne nous laissons pas dérober notre solitude occupons toutes les pièces et les allées du jardin ce qui se dérobe est au-delà de nos défaites la paille incandescente est à la taille de l’incendie sus palabras se clavan en las puertas o flotan en la humedad del aire no nos dejamos robar nuestra soledad ocupemos todas las habitaciones y senderos del jardín lo que se elude está más allá de nuestras derrotas la paja incandescente esta del tamaño del incendio XIII. le dégoût que l’on remonte à pas lents


comme une solitude debout dans le piétinement de l’air qui s’essouffle et nous trahit el disgusto que subimos a pasos lentos como una soledad de pie en el pisoteo del aire que pierde su aliento y nos traiciona XIV. fidèle à quoi ? à la tendresse sacrilège qui brûle entre les ruines et à la vague renversée à une victoire sans fin qui nous appartiendrait fiel a qué? a la ternura sacrílega que se consume entre las ruinas y a la ola volcada a una victoria sin fin que nos pertenecería XV. le mot ajoute un nom au crépuscule et le regard appris à deux pas du mensonge jette ses filets dans la solitude étrangers dans leur imposture à l’enfant qui s’éveille au silencieux maçon la palabra añade un nombre al crepúsculo y la mirada aprendida a dos pasos de la mentira lanza en la soledad sus redes extranjeras en su engaño al niño que se despierta al albañil silencioso


XVI. une autre fois la route nous attend dans la saison d’hiver nous sommes des passants sur le chemin nos pas s’effacent et l’ordre se dissout ce qui déçoit nous a construit patience jamais vaincue que nous importe la moisson ? otra vez nos espera la ruta en la temporada de invierno somos puros caminantes en camino se desvanecen nuestros pasos y se disuelve el orden lo que nos decepciona nos construyó paciencia nunca vencida que nos importa la cosecha?

XVII. C’est ainsi que l’on vit, dans la périphérie de nos plans ingénieux, à qui nous réclamons le sens et les explications, tandis qu’à la fin notre souffle épuisé se dilue. Nous suivons une route d’hier en faisant corps avec sa pente, pour mieux passer inaperçus, déchirés par tout ce qui s’estompe et fuit. Les choses que nous avons laissées n’étaient pourtant que des habitudes. Conjugaison du devenir, la note sur la corde vibre et nous aide, et l’ascension de la lune d’un soir. Así vivimos, en la periferia de nuestros planes ingeniosos, a los cuales exigimos sentido y explicación, mientras al fin nuestro aliento cansado se diluye. Seguimos un camino de ayer tomando la forma de la ladera, para pasar desapercibidos, desgarrados por todo lo que se desvanece y huye. Sin embargo las cosas que dejamos no eran más que hábitos. Conjugación del devenir, la nota en la cuerda vibra y nos ayuda, y el ascenso de la luna de una noche.


XVIII. Ces vieux murs ne t’appartiennent plus. Tu as soif de fuir hors des passages engourdis, et de tenter des jours troublés et imprévus, de jeter plus loin ton ombre, bien au-delà des méprises élogieuses, ces éboulis des grands dédains nocturnes. Pour ce lieu, d’abord, du dialogue des miroirs et de la variété de ses apparitions, phénomènes aux issues incertaines. Il faut, ici, taire pour un temps encore tes cris que tu croyais faits pour être entendus, et jusqu’à leurs échos dans les chambres vides. Silence plein, et taire aussi ton impatience. Car rien ne presse dans la lente ascension des crêtes de la solitude. De là tu saisiras enfin la forme vraie du jour. Le soleil, la lune et les étoiles, tous ensemble mélangés, convergeront vers ton regard. Tu contempleras enfin ton propre présent, accumulé, et les deux points, du commencement et de sa fin. Nous nous y rejoindrons pour partager sans fin notre fidélité.

Estos viejos muros ya no te pertenecen. Tienes sed de huir fuera de los pasajes entumecidos, y de tentar días trastornados e imprevistos, de tirar más lejos tu sombra, mucho más allá de estos elogiosos malentendidos, deslices de desdenes nocturnos. Para ese lugar, primero, del diálogo del espejo y la variedad de sus apariciones, fenómenos de resultados inciertos. Hay aquí que silenciar por un tiempo todavía tus gritos que creías hechos para ser escuchados, y hasta sus ecos en las habitaciones vacías. Silencio completo, y callar también su impaciencia. Porque no hay prisa en el lento ascenso de los picos de la soledad. De ahí te apoderarás finalmente de la verdadera forma del día. El sol, la luna y las estrellas, todos mezclados, convergerán hacia tu mirada. Contemplarás finalmente tu propio presente, acumulado, y los dos puntos, del principio y del fin. Nos juntaremos allá para compartir sin fin nuestra fidelidad.


Philippe Monneveux Traducción del francés / por el autor Tourcoing, France, 1952. Profesor e investigador en agronomía, viajó y vivió en muchos países. Reside desde 15 años en América Latina (México y Perú). Ha publicado Apamea en 1997 (ediciones Le Petit Vehicule, Nantes) y Haltes dans la lumière en 2000 (ediciones L’Harmattan). Textos suyos también han aparecido en las revistas Multiples, Souffles et Poesie Première. Recibió el Premio Théophile de Viau en 2003 y el Premio de la Ciudad de Montpellier en 2004, ambos otorgados por la Asociación de Escritores Mediterráneos.


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