4 minute read

LE MOUVEMENT BELGE

Next Article
DRAG & TRACK

DRAG & TRACK

Imperia, une marque automobile belge oubliée qui pourtant méritait de briller. LE M OUVEMENT

MADE IN BELGIUM | MOTORS

Advertisement

LE M OUVEMENT BELGE

Certes, bien des pays ont acquis une renommée mondiale pour leur industrie automobile. Sans dire que la Belgique n’en fait pas partie, elle n’en est pas pour autant la plus emblématique. Mais ce qui n’est pas

connu n’est-il pas d’autant plus intéressant ? Par Louise Koehler

Quand nous parlons constructeurs automobiles, les grands noms italiens viennent à l'esprit, de Fiat à Lamborghini en passant par le célèbre cheval cabré Ferrari, ou encore les constructeurs du monde de la Formule 1, des écuries que nous n’aurions presque pas besoin de citer tant leur rayonnement est fort : Mercedes, Red Bull, McLaren entre autres. Pourtant, bien que l'idée ne soit pas des plus évidentes, il y eut et il y a encore des constructeurs automobiles de renom pour leur époque et spécialité au pays de la bière !

Peu, nous vous l’accordons, mais n’est-ce pas là toute l'exclusivité et la rareté de la chose ? Deux mots tant recherchés de nos jours et pourtant si souvent trouvés désormais... Un centenaire d'écart les sépare, et tout semblerait les opposer. Pourtant, l’un comme l’autre se ressemblent dans des détails qui peuvent paraître infimes : l’un est néo-rétro, l’autre est rétro futuriste. Imperia et Krugger, le premier déposa le flambeau en 2013, presque simultanément lorsque le second le reprit.

La success story d’Imperia, une marque automobile belge oubliée qui pourtant méritait de briller.

Commençons par la porte d'entrée la plus douloureuse : l’usine Imperia fermera définitivement ses portes en 1958 après avoir encaissé nombre d'épreuves et surmonté maintes difficultés. Mais Imperia, c’est avant tout une belle histoire pour l’Histoire belge, avec un grand H, créée en 1904 par Adrien G. Piedboeuf, passionné d’automobile, mais devons nous le préciser tant cela paraît être une évidence. Une production tout d’abord 100% artisanale qui s’industrialisera en 1907 avec l’achat de l’usine de Nessonvaux, cette époque qui symbolise si bien l'effervescence touchant les constructeurs en ce début de siècle. Leurs voitures se font connaître et deviennent vite un objet tendance : réputées, appréciées et douées en course. Tous les éléments étaient là pour une réussite digne des plus grands. Néanmoins, les deux guerres mondiales vont sévir et les mettre en joue : pillage des machines par les allemands, production stoppée, accroissement de l’industrie américaine. Imperia résiste comme elle peut face à la tempête, en enchaînant les rachats, investissements, collaborations, modèles et projets. Rien n’y fera hélas pour garder la marque à flot. Continuant sur cette lancée d’incroyable innovation, cette fois-ci en diffusant un vent de rétrofuturisme, le belge Krugger a toute sa place, si ce n’est sur la première marche. Au départ véritable OVNI dans le monde de la customisation de motos, il se lance dans l’univers des quatre roues. Un tout nouveau monde qui réserve bien des surprises autant pour lui que pour nous. Fred Bertrand, l’homme qui se cache derrière Krugger, est un passionné de toutes cylindrées depuis sa plus jeune enfance. C’est donc tout naturel que sa destinée était d’en faire son métier. Ses réalisations,

pièces uniques en leur genre, sont réalisées avec la sueur de ce passionné. Ici, pas le moindre modèle 3D, pas un seul plan utilisé pour la construction, tout se fait à la vue et au feeling de son constructeur. Les pièces prennent forme entre ses mains qui expriment en direct les idées qui fusent de son imagination. La dernière pépite en date : la FD, un châssis tubulaire en forme de cigare habillé d’une peau d’acier et flanqué de roues carénées aux quatre coins. Les porte-à-faux de cette apparente monoplace ouverte, en réalité une 1,5 place comme les bolides d’époque permettant d’emmener le mécanicien à côté du pilote, sont inexistants, alors que son moteur W12 biturbo est placé en position centrale arrière. Donné pour 750 ch et 1000 Nm, ce moteur, qui est puisé dans la banque d’organes de Bentley, n’a aucune difficulté à propulser les 1250 kg de l’engin via une boîte de vitesses séquentielle SADEV. Exposée au Imperia public pour la première fois au Zoute Grand Prix au mois d’octobre 2019, la Krugger FD y a fait sensation, recevant les félicitations de Jean Todt (président de la FIA) et de Norman Choi (patron de De Tomaso). Notre seul souhait pour le futur ? Une industrie automobile belge florissante... pour nous conduire vers le futur !

// LA SUCCESS STORY D’IMPERIA, UNE MARQUE AUTOMOBILE BELGE OUBLIÉE QUI POURTANT MÉRITAIT DE BRILLER. //

Crédit photo : Thierry Dricot Après la moto, Krugger se lance à présent dans l'univers des quatre roues.

This article is from: