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LA BELLE ENSORCELEUSE
ESSAI | ALFA ROMEO GIULIA QV
LA BELLE ENSORCELEUSE
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La Giulia est à Alfa Romeo ce que la série 3 est à BMW et, logiquement, sa version
Quadrifoglio Verde équivaut à la M3. Mais alors que les plus extrêmes GTA/m ont été récemment présentées, Alfa Roméo nous donne enfin l’opportunité de découvrir sa « M3
italienne ». Par Antonio Da Palma Ferramacho #luxgears. Cote Luxgears :
La Giulia a débuté sa carrière en 2016 avec l’ambition de redorer le blason de la marque italienne. Pour ce faire, Alfa Roméo avait mis les moyens en développant une plateforme spécifique dont les caractéristiques étaient d’offrir un poids allégé pour la dynamique de comportement et la propulsion aux roues arrière pour une expérience de conduite des plus pures. Suivant cette recette, une version sportive QV était prévue dès le départ pour concurrencer BMW M3 et autres Mercedes C63 AMG, elles aussi des propulsions… Un sacré programme !
UN LOOK, UNE GUEULE
S’il y a un domaine où l’Italie excelle c’est bien celui du style et du design. Art, mode, ameublement, automobile, toutes les réalisations transalpines portent une griffe qui leur est propre et les distingue du reste du monde. Partant de ce postulat, et avec la tâche d’assurer la relève de feu la 159, la Giulia devait plaire autant à l’esthète qu’au pilote amateur. À voir les réactions du public à sa sortie, on peut dire qu’elle a rempli son premier contrat avec sa ligne classique et élégante empreinte de cette fameuse sensualité latine... Mais qu’en est-il de l’autre ?
MÉCANIQUE ENVOUTANTE
Le look n’est pas tout, il en faut aussi sous le capot pour déclencher les passions et, là aussi, Alfa a mis le paquet en allant carrément chercher un moteur chez Ferrari ! Enfin presque, car son F134 et ses 6 cylindres en V est en quelque sorte un ¾ du V8 Ferrari installé dans les 488 ou California par exemple. Gavé par 2 turbos et alimenté par une injection directe haute pression, il accroche les 510 ch/600 Nm pour aller taquiner ses concurrentes teutonnes. Accouplé à l’excellente boîte auto ZF à 8 rapports, il entraîne les roues postérieures à travers un différentiel à glissement limité. Sa fiche technique est complétée par des freins carbone-céramique, un capot et un toit en carbone et, cerise sur le gâteau, une ligne d’échappement titane signée Akrapovic pour donner la voix à cette belle mécanique.
SENSUELLE
Avec une gueule et une fiche technique au top, il ne reste plus qu’à vérifier ce que cela donne derrière le volant ! En pénétrant dans l’habitacle, ses superbes baquets Sparco à coque carbone nous invitent à tester leur sellerie alcantara et découvrir son environnement de bord recouvert de matériaux aussi nobles que techniques. Alors que les surpiqures vert et argent de la sellerie se marient élégamment avec le tissage noir carbone, le touché de l’alcantara éveille nos sens par la douceur et le grip qu’il communique à notre corps qui se love dans ces magnifiques sièges au maintien juste parfait. La position de conduite est « spot on » et l’exquis volant sport est agrémenté de deux larges palettes en aluminium pour actionner la boîte à 8 rapports. Le tableau de bord, rationnel et fonctionnel, compte juste ce qu’il faut d’écrans digitaux sans oublier de superbes compteurs à aiguilles (bien réelles) qui participent à cette ambiance « old school » pratiquement disparue des productions actuelles.
SENSATIONS FORTES
Après une entrée en matière plutôt concluante, il est grand temps de démarrer la bête et de voir ce qu’elle a dans les tripes… Contact, le V6 grogne sous le capot carbone et envoie ses ondes à travers la tubulure titane de l’échappement Akrapovic. Alors que le F134 monte à température sur les premiers kilomètres, on découvre une direction très directe et communicative, la légèreté du châssis saute aux yeux et laisse augurer un comportement routier enthousiasmant. La boîte de vitesse enquille les rapports en douceur en mode auto « N » et exploite l’étendue du couple généreux du V6 biturbo. Conduite de la sorte, on pourrait presque croire être à bord d’une toute bonne berline diesel surpuissante, le son du V6 biturbo « Ferrari » en plus ! Alors que le moteur arrive à température, on passe en mode « D » (dynamique) avec la boîte en séquentiel et, à partir de là, on entre dans une autre dimension, celle du sport ! Le rythme s’accélère, les virages s’enchaînent, le châssis et la direction répondent au doigt et à l’œil, le moteur hurle… On fait corps avec la Giulia ! Les incroyables ressources de son moteur sont mises à l’épreuve sur Autobahn où nous avons tenté quelques « top speed » inavouables. Bref, vous l’aurez compris, la Giulia QV nous a littéralement ensorcelé mais, plutôt que de vous faire un long discours, on vous invite à consulter la vidéo de son essai sur notre chaîne Youtube Luxgears.
FICHE TECHNIQUE ALFA ROMEO GIULIA QV
Moteur Cylindrée (cm3) Puissance (ch. / kW @ rpm) Couple (Nm @ rpm) Boîte de vitesse Entraînement 0-100 km/h (s) Vitesse Max (km/h) Consommation (l/100 km) Emissions CO2 (g/km) Poids (kg) Prix de base (EUR) V6 Biturbo injection directe 2891 510 / 375 @ 6500 600 @ 2500-5000 Automatique 8 rapports Propulsion + autobloquant 3,9 307 10,4 (annoncé) – 15,0 (observé) 235 1620 (DIN) 83.447 (base) / 100.974 (modèle testé)