4 minute read
LES WATTS ET LA OUATE
ESSAI | MERCEDES EQS 450+
LES WATTS ET LA OUATE !
Advertisement
Avec la EQS, Mercedes propose la première berline de luxe 100 % électrique dans un segment jusqu’alors inoccupé. Tout en tablant sur une autonomie hors normes, Mercedes tire profit de son image de marque pour tenter de régner sur ce nouveau créneau
automobile. Par Antonio Da Palma Ferramacho #luxgears. Cote Luxgears :
Lorsque Mercedes a lancé la EQC en 2019, son premier SUV électrique inaugurait l’appellation EQ qui signifie « Intelligent Electric Mobility » en langage Mercedes et désigne ses modèles électriques. Depuis, on a eu droit aux EQA, EQB et bientôt EQE mais celle qui est au sommet de la hiérarchie est bien la EQS puisque considérée comme la Classe
S 100 % électrique. Pourtant, son look et sa physionomie sont bien différents de la limousine de la marque à l’étoile, et pour cause...
LA FONCTION FAIT LA FORME Bien qu’assimilée hiérarchiquement à la Classe S, la EQS n’a pratiquement aucune pièce commune avec le vaisseau amiral thermique de Mercedes. En effet, aussi bien ses entrailles électriques, sa structure autoporteuse ou son esthétique sont exclusives. Mercedes a créé une plateforme dédiée à la propulsion électrique qui se caractérise par un châssis à l’empattement rallongé pour intégrer une énorme batterie de 107,8 kWh. La carrosserie est, elle aussi, spécifique avec des formes qui contribuent à mieux dompter les lois d’Eole et ainsi fendre l’air avec un effort minimal. C’est qu’avec son profil en goutte d’eau, l’EQS affiche le coefficient de pénétration dans l’air le plus faible au monde, soit un Cx de 0,20. En outre, ses formes inhabituelles de type monocorps semblent annoncer le futur stylistique de la marque, telle sa petite sœur EQE qui en est la copie en réduction.
TECHNOLOGIE AU SOMMET On s’en doutait, la technologie embarquée dans la EQS rassemble ce qui se fait de mieux actuellement en matière d’automobile. L’élément futuriste le plus visible est certainement son tableau de bord 100 % digital (optionnel) aux possibilités de connectivité étendues. Baptisé Hyperscreen, il se présente comme une énorme dalle numérique s’étirant sur 141 cm et intégrant 3 écrans (le combiné d’instruments face au conducteur, le système d’info-divertissement au centre et un autre face au passager) sous une seule surface vitrée. Géré par l’interface MBUX, il peut se piloter de façon tactile directement sur l’écran, sur le volant ou encore par commande vocale, l’une des plus performantes et intégrant l’intelligence artificielle. De quoi assurer une prise en main fluide et intuitive, une bonne chose tant les fonctions sont nombreuses et les ramifications des menus presque illimitées. Bien entendu, la motorisation électrique est de haute volée avec une des plus grandes batteries de la production actuelle et un moteur puissant et coupleux placé sur le train arrière... Oui, cette version 450+ est une propulsion, comprenez à roues arrière motrices.
UNE ROUTE NOMMÉE VELOURS En s’installant à bord, on est surpris par l’espace que dégage son habitacle volumineux et aérien, c’est l’avantage de sa ligne effilée qui repousse pare-brise et lunette arrière aux extrémités de la voiture. Le traitement des matériaux et surfaces fait haut de gamme, notamment la sellerie en « cuir végan » de couleur claire, les finitions « piano black » et les inserts façon aluminium anodisé. On pourra cependant regretter certains détails
qui dénotent par leur aspect plastique comme les commodos du volant. Si la position de conduite est correcte, elle se trouve impactée par l’implantation de l’imposant Hyperscreen qui oblige le conducteur à relever son assise pour bien percevoir la route... Pas du goût de tous. Ce détail, gênant pour certain, s’évanoui dès que l’on se pose contre l’appui-tête qui présente un coussin doux comme du duvet, un vrai bonheur ! Associé aux sièges au confort quasi parfaits et à la suspension pilotée, cela donne l’une des expériences de conduite les plus douces et onctueuses jamais vécues... au point de nous demander si Rolls-Royce fait mieux avec sa Ghost !
VOYAGE AU BOUT DE LA BATTERIE A son volant, on profite donc d’un confort extrême mais aussi d’excellentes qualités dynamiques grâce à une répartition des masses optimale, un empattement allongé pour la stabilité et les 4 roues directrices pour l’agilité. Les performances de son moteur électrique sont excellentes même si le sprint du 0-100 km/h est loin des valeurs affichées par Tesla et consorts ; logique, une limousine doit faire preuve de vivacité et de maîtrise, une sorte de force tranquille. Terminons par la corde sensible des voitures électriques, l’autonomie. Alors que Mercedes annonce une valeur record pouvant atteindre 780 km dans le meilleur des cas (vitesse modérée et températures clémentes), nous n’avons pas pu réaliser ces chiffres pour la bonne raison que notre parcours fut essentiellement autoroutier avec très peu de ville et par températures froides (de 4 à 8 °C). C’est aux alentours de 450 km réel que s’est soldée l’autonomie de notre essai et de nous dire que même la meilleure voiture électrique de la planète ne peut encore prétendre à de longs trajets autoroutiers du niveau de son homologue thermique. L'essai complet sur notre chaîne Youtube Luxgears.
FICHE TECHNIQUE MERCEDES EQS 450+
Moteur Puissance (ch. / kW @ rpm) Couple (Nm) Capacité batterie (kWh) Boîte de vitesse Entraînement 0-100 km/h (s)
Électrique asynchrone 333 / 245 568 107,8 Automatique 1 rapport (pas de boite) 2 roue motrices propulsion 6,2 Vitesse Max (km/h) 210 Consommation (kWh/100 km) 17,3 (annoncé) – 23,0 (observé) Autonomie (km) 719 (annoncé) – ± 450 (observé) Emissions CO2 (g/km) 0 (localement) – ± 88,0 (selon mix énergétique du Luxembourg) Poids (kg) 2480 (DIN)
Prix de base (EUR) 116.181 € (Luxury line)