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PAS UNE RIDE

Le film culte des années 80 souffle cette année sa quarantième bougie. Pourtant, Tony Montana, lui, ne semble avoir pris aucune ride sur nos écrans. Adulé par le monde entier et élevé au rang de phénomène culturel, Scarface n’a pas dit son dernier mot…

Décembre 83, le monde hollywoodien crie au scandale. Pour cause, ce film aux 42 assassinats, tous représentés on ne peut plus graphiquement, ainsi que les quelques 226 “fuck”, un record en la matière, prononcés à tout va : Scarface avec un Al Pacino à la performance hors norme dans son rôle de Tony Montana. Là où dans Le Parrain, qui fête également un bel anniversaire d’un demi-siècle, Al Pacino revêt le costume de Don Corleone, le mafieux élégant aux tailleurs toujours taillés à la perfection, Tony Montana se rapproche plus du Pablo Escobar sans aucun scrupule. Un rôle dans lequel il s'est complètement plongé : apprenant à manier le couteau comme une vraie crapule, faisant des entraînements avec le légendaire boxeur Roberto Duran, et ayant même endommagé ses conduits nasaux en sniffant des doses inconsidérées de “drogue” dans les différentes scènes du film.

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Ce film qui avait défrayé la chronique, qui avait dû être coupé trois fois au montage et faire appel pour ne pas être catégorisé “X” dans les salles américaines, est maintenant devenu un véritable classique cinématographique. Une intrigue somme toute relativement simple autour d'un baron de la cocaïne contrôlant son territoire d’une main de fer, mêlant ainsi descentes de police, cartels de drogue colombiens et propre paranoïa : le mix était tout trouvé pour en faire un film explosif. Scarface, en plus d'être un grand nom à lui seul, en a aligné un lot lors de sa réalisation : des rumeurs de Martin Scorsese en réalisateur et Robert de Niro en Tony Montana, à Steven Spielberg ayant réellement mis sa patte sur la dernière scène. Steven Bauer, jouant le rôle du narcotrafiquant cubain Manolo Ribera dit “Manny”, a plus tard révélé ce que Scorsese lui aurait dit : “Vous êtes formidables, mais soyez prêts, parce qu'ils vont le détester à Hollywood; parce qu'il s'agit d'eux.”

Brian de Palma, le réalisateur, combine alors astucieusement ses deux grandes obsessions en tant que cinéaste : se baser sur des œuvres importantes qui l’ont précédé, le livre originel et la première adaptation de Scarface en 1932, ainsi que la critique de l’action politique américaine faisant le parallèle entre l’exode de Mariel et l’histoire de Montana. Oliver Stone, le scénariste, lui, a été jusqu'à rencontrer les barons de la drogue à Miami afin de s'immerger dans ce monde; avant de s'isoler à Paris pour écrire son histoire. Pourquoi la capitale française ? Stone était cocaïnomane, et bien qu’il n’était que trop bien concerné par le synopsis, il ne se pensait pas capable d’écrire aux États-Unis compte tenu de son addiction. Néanmoins, rien ne révèlera si ce script a bien été écrit sans ligne blanche pour éviter la page blanche.

Il est alors tout naturel, après un tel succès, de se demander pourquoi une suite n’a jamais vu le jour ? Comme si Scarface, s'élevant au rang de mythe, rencontrait la même problématique que Top Gun. Des bruits de couloir circulent dans Hollywood sur cette suite légendaire : premièrement annoncée en 2011 par le géant américain Universal, ayant changé maintes fois de mains de réalisateurs / directeurs. Aux dernières nouvelles, Luca Guadagnino dirigerait et aurait laissé la plume aux mains des frères Coen. Affaire à suivre...

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