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LA LÉGENDE DE GODZILLA

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AVIS DE TEMPÊTE

AVIS DE TEMPÊTE

Alors que la GT-R a récemment soufflé ses 50 bougies, on apprend que Nissan ne la diffusera plus sur le vieux continent pour cause de réglementation en matière d’émissions de CO2. Une bien triste nouvelle pour les fans d’automobile sportive, et l’occasion de clore ce chapitre en revenant sur l’histoire de cette icône.

Peu le savent, mais la GT-R a commencé sa carrière en 1969 sous la forme d’une berline familiale 4 portes qui répondait au doux nom de Skyline, un modèle lui-même issu de la marque japonaise Prince que Nissan venait d’acquérir en 1966. L’appellation emblématique GT-R pour « Gran Turismo Racing » signifiait qu’on avait affaire à une version particulièrement performante, comme en témoignait sa fiche technique avec un moteur 2 litres 6 cylindres en ligne de 160 ch et 180 Nm accouplé à une boîte 5 vitesses. Décliné de la voiture de course Prince R380, ce moteur avait pour mission de permettre à la berline de se battre au sein du très relevé championnat de voitures de tourisme japonais.

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La naissance du mythe

Dès ses débuts, la première Skyline GT-R (nom de code C10) affolait les compteurs avec des victoires par dizaines. C’était au point qu’elle se permettait de battre régulièrement une certaine Porsche 911 ! Il n’en fallait pas plus pour déclencher les passions et la voir évoluer en une variante plus compacte et légère pour gagner encore en performance. La première Skyline GT-R coupé 2 portes voyait le jour en 1971 et initiait une longue lignée de voitures de sport capables de briller sur route comme sur circuit. C’est en 1973 qu’arrivait la dernière Skyline GT-R (C110) de première génération et, cette fois, son style se transformait en carrosserie « fastback » que les Japonais surnommèrent « Kenmeri » en référence à une publicité américaine. Malheureusement, la crise pétrolière allait avoir raison de sa carrière, tuée dans l’œuf, avec seulement 197 exemplaires produits. Ce qui explique qu’elle n’ait jamais été engagée officiellement en compétition.

La menace Godzilla

Il faudra attendre 16 longues années pour que les 3 lettres magiques réapparaissent sur la carrosserie d’une Skyline avec le lancement de la R32 en 1989... Les spécifications de cette seconde génération étaient étourdissantes ; jugez plutôt : un moteur

2,6 L 6 cylindres en ligne biturbo de 280 ch, une transmission intégrale pilotée électroniquement en temps réel, et des roues arrière directrices ! Les performances étaient exceptionnelles, non seulement au niveau des accélérations, mais aussi en termes d’efficacité routière. Conçue pour être engagée en compétition, la R32 allait tout gagner au niveau international. C’est ce qui lui valut le surnom du monstre japonais Godzilla, donné par un magazine australien à la suite de sa domination sans partage de 1989 à 1991. C’était au point que les Australiens décidèrent de changer les règles de leur championnat pour rendre la GT-R R32 illégale dès 1992 !

Évolution technique

Comme pour la première génération, la seconde donnera naissance à 3 itérations sous la forme des R32, R33 et R34. Toutes partageaient la même base aux différences techniques près qui marquaient leur évolution. Introduite en 1995, la R33 grandissait avec un empattement et des voies majorés pour plus de stabilité, d’espace et de confort car, oui, la GT-R est un coupé 4 places,ou plutôt un « 2+2 ». Elle évoluait aussi avec de plus gros freins, des roues arrière directrices à commande électrique, et un différentiel arrière piloté. Ce faisant, elle gagnait en confort ce qu’elle perdait en dynamisme, raison pour laquelle la R34, apparue en 1999, revenait à des proportions proches de la R32 et adoptait une boîte 6 vitesses pour améliorer sa vivacité. Sa carrière s’achevait en 2002, alors que Nissan faisait face à de sérieux soucis financiers.

d’évoluer à travers différentes versions, toujours plus performantes, pour aboutir à la Nismo qui établit le record absolu de la Nordschleife en 2013, avec un incroyable chrono de 7’08’’679. Aujourd’hui, la dernière évolution de la GT-R (MY24) vient tout juste d’être présentée, mais elle ne foulera probablement jamais le bitume des routes européennes.

La Conférence de Mr GT-R

Inconnu du grand public, Dirk Schoysman est l’un des 4 pilotes d’essai (et le seul non-japonais) ayant participé au développement des GT-R entre 1987 et 2007. Pendant près de 20 ans, il a eu la chance de limer l’asphalte de la Nordschleife pour optimiser les performances de cette fabuleuse machine. Ce faisant, il a accompli un petit exploit en étant le premier à descendre sous la barre des 8 minutes avec la R33 sur la fameuse Nordschleife. Si vous voulez découvrir son histoire et quelques anecdotes de cette épopée, branchez-vous sur notre chaîne YouTube @Luxgears pour consulter la vidéo de la conférence qui s’est récemment tenue en sa présence à Luxembourg, chez The Car’Tell.

GT-R R35

La troisième génération présentée en 2007 marquait le redressement économique de Nissan, opéré par son emblématique PDG, Carlos Ghosn, qui la décrivait comme la supercar de monsieur Tout-le-monde, selon le slogan « The supercar for anyone, anywhere, anytime ». À la différence des précédentes GT-R qui étaient réservées au marché japonais, la R35 était une voiture globale disponible en conduite à gauche pour la première fois. La GT-R avait pour mission de battre la prestigieuse Porsche 911 turbo sur l’exercice du tour chrono de la fameuse Nordschleife au Nürburgring. Exploit accompli dès sa sortie, au grand dam de la firme de Stuttgart ! Au fil des ans, cette R35 continua

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