St Barth Magazine - 30 ans - Hors série décembre 2016

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ANNIVERSAIRE

SAINT-BARTH

MAGAZINE HORS SERIE - 6 DECEMBRE 2016


L’IMMOBILIER

Située dans le quartier très prisé de St Jean. Cette villa est composée de 3 chambres, d'un grand salon avec sa cuisine américaine donnant sur une grande terrasse en teck et la piscine. Elle bénéficie également d'un aperçu mer. Sa localisation vous permet de vous rendre en moins de cinq minutes à pieds à la plage de St Jean où se trouve l'hôtel "Eden Rock" et le "Nikki Beach"

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EDITO 5

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lus ancien journal de l'île, le St Barth Magazine voit le jour en 1986 sous l'impulsion de deux hommes : Stéphane Baillie et Peter O'keeffe. Leur souhait, informer et distraire le lecteur, en français comme en anglais. En 1991, Jean Claude Desfontaines, alors directeur des éditions du Latanier rachète le titre puis le cède en août 1998 à Patrick Segret, qui décidera de faire du St Barth Magazine, un support payant. L'initiative ne se révélant pas payante, Sinclair Questel, photographe, prend alors la relève en 1999. Il y introduit progressivement la couleur et redynamise le contenu. L'expérience durera quinze années jusqu'à ce que le flambeau me soit passé en 2014 pour de nouvelles aventures.

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La pérennité du St Barth Magazine s'explique bien sûr par le soutien et la fidélité de ses lecteurs mais aussi par la qualité du travail de tous ses collaborateurs : journalistes, maquettistes, photographes, rédacteurs, artistes, intervenants... Toute l'équipe adresse un grand merci aux centaines de personnes qui ont contribué, au fil des trois dernières décennies, au succès du St Barth Magazine. Pour ce numéro spécial marquant les 30 ans du St Barth Magazine, nous jetons un regard en récits comme en images sur l'Histoire et l'évolution de l'île. Bonne lecture,

Miguel Berry

Publication : EURL ST BARTH MAGAZINE - Gustavia - B.P. 73 - 97095 Saint-Barthélemy F.W.I. contact@stbarthmagazine.com - www.stbarthmagazine.com - fb : St-Barth-Magazine ISSN : 1151-3373 - Dépôt légal à parution © st-barth magazine 2004 - RC 89 B 141 Basse-Terre Directeur de publication et rédacteur en chef : Miguel Berry - Mise en page et graphisme : Marie-Pier Pautrot Illustrations : Caroline Ayrault - Attachée commerciale : Frédérique Doucet - Impression PRIMSERVICES St-Martin

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HISTOIRE DE POLITIQUE UN STATUT PARTICULIER POUR ST BARTHÉLEMY...DÉJÀ EN 1964 ! aint Barthélemy est devenu en 2012 un Pays et Territoire d'Outre-Mer et s'est vu confier certaines compétences autrefois dévolues au lointain Etat français. La quête d'un statut particulier pour l'île, en cohérence avec ses spécificités, n'est toutefois pas un souhait récent. En 1964, St Barthélemy compte environ 2000 habitants et une centaine de voitures circulent alors sur les quelques routes de l'île. Cette année-là, déjà, Rémy de Haenen remettait en mains propres au général de Gaulle, alors en visite en Guadeloupe, une pétition visant, à travers la ratification d'un décret, l'obtention d'une certaine autonomie. L'initiative, balayée à l'époque par l'exécutif national, trouvera un écho quelques décennies après. Voici le texte de la pétition paru dans les colonnes du St Barth Magazine n°48, en date d'avril 92.

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1964 : Texte de la pétition des habitants de l'île au Général de Gaulle "Ce 20 mars de l'an 1964, la population de St Barthélemy, île qui fut successivement : terre des Rois de France, domaine des Chevaliers de Malte, terre des Rois de Suède, enfin par un plébiscite en 1877, de nouveau terre française Adresse au Général de Gaulle, Président de la République Française, de passage en Guadeloupe, la pétition suivante: Considérant que leur île n'a géographiquement, économiquement et ethniquement rien de commun avec la Guadeloupe, elle estime qu'étant données les conditions actuelles dans les îles de la Caraïbe, elle ne peut survivre et se développer qu'avec un régime spécial de Territoire Français ne dépendant pas du Département de la Guadeloupe et ayant un statut particulier adapté à ses nécessités vitales. Sinon, entourée d'îles étrangères, ayant toutes des statuts pratiquement autonomes et dont les dirigeants peuvent, par conséquent, prendre instantanément les décisions qui s'imposent sans être à la merci d'un Gouvernement central trop éloigné, souvent mal informé et lent à réagir, elle est condamnée à un étouffement économique certain. Par conséquent, elle sollicite instamment de Monsieur le Président de la République Française, la ratification par décret d'un Statut déjà existant partiellement du fait découlant des Accords avec la Suède en 1877, et devant être précisé et complété de la façon suivante: 1. L'ensemble du territoire de Saint Barthélemy est confirmé dans son statut de Port -franc, les seuls droits ou taxes pouvant être levés étant au profit du budget de l'île et décidés par le Conseil local. 2. En conséquence, l'ensemble du territoire de l'île constitue une zone monétaire franche, sans aucune intervention de l'Office des Changes français ou d'organismes similaires étrangers à l'île et l'établissement de toute entreprise financière y est libre, sous réserve d'approbation du Conseil local et sous le seul contrôle de celui-ci. 3. Les exemptions d'impôts et taxes telles qu'elles découlent du droit coutumier, soit prévues par des décrets antérieurs ou résultant des accords avec la Suède sont confirmées et étendues aux impôts sur les revenus et

transactions de toutes natures. Les seules redevances pouvant être perçues par l'Etat Français étant celles correspondantes à la rémunération de services ne pouvant être créés dans l'île. Le Conseil local ayant lui la possibilité de percevoir, à bon escient, des taxes au profit de son budget 4. Les pleins pouvoirs de décisions pour toutes questions d'ordre économique et financier intéressant l'île sont donnés au Conseil local sans intervention de législations applicables aux autres territoires de la Communauté française. 5. Si, en conséquence des quatre points qui précèdent, il était envisagé, ce qui paraît normal, de supprimer à Saint Barthélemy le bénéfice de certains quotes-parts du budget départemental guadeloupéen, la solution devrait être d'allouer au budget de l'île un pourcentage de sa quote-part des dépenses de l'Etat pour l'ensemble de la Guadeloupe. La quote-part totale représentant 150 millions d'anciens francs par an. Ceci avec l'obligation éventuelle d'avoir à repayer à l'Etat Français les services effectivement rendus. 6. Désireuse, à condition de pouvoir vivre et que ce Statut soit approuvé, de garder quelles que soient les vicissitudes de la politique caraïbe, le pavillon et les traditions françaises, elle souhaite que le gouvernement de la République française décide et réalise, dans un avenir très proche, la création d'une petite station navale à Saint Barthélemy. Cette pétition a fait l'objet d'une délibération , dont copie jointe, du Conseil Municipal de Saint Barthélemy, en date du 15 mars 1964, l'approuvant à la majorité absolue des membres présents, soit 11 voix sur 11. Elle a été signée par le Maire, les Conseillers municipaux et des notables choisis dans les différents quartiers de l'île, et les diverses branches de l'activité. La population de Saint Barthélemy sait que Monsieur le Président de la République française a les pleins pouvoirs pour prendre le décret ratifiant le Statut de leur île dans le sens désiré. Elle sait que sa principale préoccupation est la grandeur de la France et le respect du droit des peuples de la grande Communauté française à décider de leur sort avec une certaine liberté tout en restant Français."

Signataires de la pétition : Rémy de Haenen, Florville Gréaux, Clébert Giraud, Etienne Aubin, Théodore Gréaux, André Gréaux, Louis Turbé, Louis Cagan, Norbert Laplace, Hubert Gréaux, Raymond Magras (PTT)Joseph Lédée, Jean Bernier, Clovis Berry, Errol Rosey, Marcel Gréaux, Constant Florville Laplace, Henry Gréaux, Girard Gréaux, Georges Blanchard, Louis Isidore Lédée, Louis-Philippe Laplace, Jean Morice-Kerné, Adrien Gréaux, Armand Déravin, Raymond Lédée, Emilien Giraud, Willy Beal, Emmanuel Laplace, Ambroise Beal.

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A N TA N LO N TA N G U S TAV I A

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travers l'évocation de ces images, nous revivons l'Histoire de St Barthélemy et posons un regard tendre sur un passé, témoin des profonds changements qu'une petite île perdue, sinon oubliée, a vécus. Des anecdotes aux allures lointaines qui rappellent combien le temps est éphémère.

WALL HOUSE Le "Wall House" est l'un des bâtiments historiques incontournables à St Barthélemy. Il apparaît clairement, avec l'angle que nous lui connaissons, sur le plan cadastral de 1801. Le Wall house aurait servi de salle de spectacles et de conférences, d'hôtel ou encore de magasin. A une époque, connu sous le nom de "Maison Steinmetz", on pouvait y louer une chambre. En ruine à la fin du XIXème siècle, l'appellation "Wall House" tire sans doute son origine dans l'aspect de ses murs qui ont traversé l'histoire. Il abrite aujourd'hui le Musée Territorial et à l'étage, la bibliothèque.

Le Wall House vers 1900

"Dans ce quartier subsiste encore la grande maison d'angle de la famille Steinmetz, alors que toutes les autres constructions anciennes ont été la proie des ouragans, du feu ou de l'usure du temps, et sous ces latitudes, celle-ci est dix fois plus redoutable que chez nous. C'est une des rares maisons en pierre de l'île; elle est encore intacte en apparence, mais le bois de la charpente est presque entièrement détruit, car en un demisiècle , les termites ou les xylophages arrivent à manger même les bois les plus durs. Malgré son état d'abandon, elle témoigne, elle aussi de la richesse passée. Chaque pierre a été amenée de loin par des esclaves qui la portaient sur leur tête. Les nombreuses pierres d'angle de couleur brune proviennent des dépôts volcaniques de Saint-Eustache. Il y avait également à proximité de cette maison trois grands entrepôts appartenant à la "Société suédoise pour le Commerce avec les Indes occidentales"." Axel Theodor Goës, médecin et naturaliste à St Barthélemy, entre 1865 et 1870.

Dessin réalisé par Edla Ulrich entre 1869 et 1873 "Jadis, il y avait ici un hôtel et un casino, des lieux de rendez-vous pour les boursicotiers de Gustavia, les hommes politiques et les orateurs populaires qui semblent avoir été assez nombreux dans cette ville, surtout autour des années 1810." Axel Theodor Goës

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1800

Cette vue de la rade de Gustavia en 1800 nous rappelle combien l'île était prospère au début de la période suédoise. L'urbanisation conséquente rivalisait alors presque avec celle d'aujourd'hui. En 1800, la population s'élevait à 5000 habitants rien qu'à Gustavia. il y avait : 40 marchands (la compagnie possédait 3 magasins), 3 navires affectés uniquement au transport des articles d'épicerie, 17 épiciers ; 2 agents d'assurance, 8 hôtels et salles de billard ; 22 débitants de boissons ; 6 boulangers ; 4 bouchers ; 3 voiliers (coupeurs de voiles), 3 bijoutiers ; 1 horloger; 1 forgeron ; 8 maçons ; 7 charpentiers de marine ; 9 charpentiers en bâtiments ; 2 menuisiers ; 6 tailleurs ; 3 cordonniers ; 1 chapelier (fabricant de chapeaux) ; 1 mercier ; 5 écoles ... les mouvements dans le port cette année-là concernaient environ 1500 navires.

1860

En 1860, l'île a déjà subi les affres du feu et des ouragans. Les chiffres de la population ont peu à peu diminué. On compte alors à Gustavia : 340 hommes et 643 femmes; à la campagne : 855 hommes et 964 femmes. Soit un total de 3.802 habitants dont 1.195 hommes pour 1.607 femmes. Cette différence notable entre les chiffres de la population masculine et féminine, plus particulièrement à Gustavia, avait pour cause l'émigration économique des jeunes hommes vers les colonies voisines. Ce déclin progressif allait pousser la lointaine couronne à chercher preneur pour St Barthélemy. Et, si les tractations n'avaient pas échoué, cette dernière aurait pu devenir américaine ou italienne.

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G U S TAV I A AVANT/APRÈS

Middleship, Edward Archibald

“ LA NOSTALGIE, C'EST LE DÉSIR D'ON NE SAIT QUOI... IL EXISTE, L'OBJET DU DÉSIR, MAIS IL N'EST POINT DE MOTS POUR LE DIRE.” ANTOINE DE SAINT-EXUPÉRY

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l est des lieux à St Barthélemy qui méritent le détour... Le phare de Gustavia en fait indubitablement partie. Surplombant le Port de Gustavia, le phare offre à ses visiteurs quotidiens un point de vue incontournable de l'île.

Mais est-ce vraiment un phare ? D'après le Bureau des Phares et Balises de France, un phare est un établissement de signalisation maritime qui respecte au moins deux critères parmi les quatre ci-dessous : - pour la fonction : établissement de grand atterrissage ou de jalonnement - pour la hauteur : établissement d'une hauteur totale au-dessus du sol de plus de 20 mètres - pour l'intensité : établissement dont le feu est d'une intensité suffisamment importante (supérieure à 100000 candélas) - pour l'infrastructure : établissement abritant dans son enceinte un ou plusieurs bâtiments du Bureau des Phares et des Balises Les feux sont donc les établissements qui ne vérifient pas au moins 2 de ces critères. A ce titre, pour les puristes, le phare de Gustavia est en réalité un feu. Il est fixe, avec une portée d'environ 20 miles, et en conséquence ne satisfait pas au critère d'intensité. Au niveau de la hauteur, le bâtiment mesure 12 m et est surmonté d'une lanterne d'un mètre. Les premières traces écrites relatives à la construction du "phare" remontent à 1936. On suppose que le feu fut érigé un peu avant la seconde guerre mondiale et fut utilisé dans un premier temps pour guider les bâtiments de guerre. Les autorités militaires prévenaient le gardien qui grimpait pour allumer une lampe à huile rouge. Par la suite la lumière se révéla indispensable pour le commerce maritime en plein essor à cette époque. Les goélettes, sloops et autres bateaux de commerce qui venaient livrer leur marchandise à St Barthélemy avaient besoin pour leur entrée au port de la lumière pour les guider. L'allumage de la lampe devint progressivement régulier voire quotidien. En raison du trafic maritime croissant et des demandes insistantes des marins, un feu permanent s'imposait comme une évidence. Le fonctionnement réclamait l'attention particulière du gardien. Avant la construction du bâtiment qui allait devenir le "phare" actuel, Augustin Cagan était le gardien des lieux. De la Pointe où il demeurait, il allait à pied soir et matin pour allumer et éteindre le feu. C'est en 1961, pour répondre aux attentes, que la Direction des Phares et Balises décide la réalisation du phare actuel. Il aura fallu six mois et deux ouvriers, Joseph Gréaux de Flamands et Louis Turbé de Public, pour achever les travaux. Le feu fut mis en route en 62, sous la houlette du nouveau gardien du phare, Albert Lédée, qui assurera le bon fonctionnement pendant près de 30 ans. Le feu fonctionnant au gaz, Albert Lédée devait remplacer tous les mois les trois conséquentes bombonnes nécessaires à l'alimentation de la lanterne. Bien évidemment, comme c’était le cas pour de nombreux dispositifs à cette époque, il y avait des pannes en raison des difficultés d'approvisionnement. Il n'était donc pas rare que le gardien du phare soit alerté par les marins de l'absence de signaux. Le fonctionnement au gaz fut abandonné en 1972 au profit de l'électricité. Signe s'il en était besoin de la "modernisation" de l'île. L'automatisation fut donc effective à partir de cette date et le fonctionnement est réduit aujourd’hui à une cellule électronique qui déclenche le mécanisme en fonction de la luminosité. De plus, grâce aux batteries situées en bas, le phare dispose d'une autonomie en cas de panne électrique. Le dernier changement d'importance sur le phare intervient au début des années 80. Le feu était alors un feu dit "à occultation". Conformément aux normes françaises, le système a trois couleurs: le vert (laissé à tribord), le rouge (à babord) et le blanc. Les signaux vert et rouge indiquant les cayes sont inversés dans le système américain, créant ainsi des situations dangereuses à l'entrée du port. Une harmonisation est alors mise en place et le feu a désormais trois éclats d'une seconde sur une période de douze secondes puis les signaux vert et rouge sont inversés. Le phare qui se distingue par ses couleurs rouge et blanche, est aussi implanté sur un site chargé d'histoires dans l'Histoire. Un endroit à (re)découvrir ne serait-ce que pour le panorama offert au moment des dernières lueurs vespérales.


LE PHARE

Sur cette photo prise en 1952 par le baron Nordensköld lors de son passage à St Barthélemy, on peut voir l'ancien "phare" dont l'emplacement diffère un peu de celui du phare actuel. Photo : collection Arlette Magras Patrigeon

Illustration réalisée par Edward Archibald représentant un soldat suédois au fort Gustav. Dans le coin gauche, on remarque déjà l'arbre "fromager", que d'aucuns décrivent comme le plus vieil arbre de l'île, surplombant le port de Gustavia.

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Dessin urne Nyman et fort - Molander A, 1866

L E F O R T G U S TAV / A U G U S T N Y M A N

"Sentinelle dressée sur un promontoire culminant à 54 mètres au-dessus du niveau de la mer, le fort Gustav contrôle à la fois l'anse de Public et la rade de Gustavia. L'histoire a montré que ses canons pouvaient tenir sous leur feu, la ville elle même. En 1810 en effet, une grave émeute éclate. Les habitants de Gustavia se révoltent contre l'abus de pouvoir dont se rend coupable le représentant de la justice. Le gouverneur menace de désarmer la milice. Le capitaine Fahlberg, secrétaire du gouverneur, donne l'ordre de charger les canons et de les diriger vers la ville. Le sergent August Nyman refuse d'obéir aux ordres, sauvant Gustavia et sa population. On éleva une stèle surmontée d'une urne. L'urne est aujourd'hui exposée au musée Territorial de Gustavia (ndlr). D'autres vestiges animent la surface du fort: des remparts de 3 m de haut en pierres volcaniques jointes à la chaux, une terrasse en belvédère constituée de dalles de pierre. Les restes d'une paillasse en brique et d'un four marquant l'emplacement de l'ancienne boulangerie. Insensible au poids des ans, une citerne en pierre voûtée voisine avec la guérite de la sentinelle, minuscule édifice que les glycines prennent d'assaut. La poudrière très bien conservée se situe à mi-chemin de la terrasse et de la redoute qui occupe le point le plus haut du site où se dressent le phare et la table d'orientation." Claire Regnaud de Carpenterie Extrait Saint Barth Magazine n°74 de novembre 1993

Route en bas du fort. Dessin réalisé par Edla Ulrich entre 1869 et 1873 "...la plus belle promenade de l'île aménagée à grands frais autour de 1830, celle qui longe un peu au-dessus de leur base les falaises peu imposantes, mais abruptes, qui mènent à la baie de La Publique." Axel Theodor Goës

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MY VILLA IN ST BARTH Real Estate, une histoire de père en fille… Monique Turbé, native de St-Barth, évolue dans le tourisme depuis son plus jeune âge au coté de son père Guy Turbé, leader et pionnier du développement touristique de l’île. Propriétaire de plusieurs villas, destinées à la location saisonnière, Monique Turbé a créé en 2013 la société MY VILLA IN SAINT-BARTH, un service de conciergerie exclusif et gratuit dédié aux clients de ses propriétés personnelles. Travaillant avec les meilleurs partenaires depuis de nombreuses années, elle est une experte incomparable et incontournable sur le marché du tourisme insulaire. Il y a un an, en hommage à son père tant aimé, Monique Turbé, créa la première et seule agence immobilière dirigée par une propriétaire St-Barth : MY VILLA IN ST BARTH Real Estate. Cette entreprise très personnelle est spécialisée dans la location de propriétés et la vente de villas, des plus luxueuses au plus authentiques, et dans tous les services associés pour sa clientèle exigeante.

MY VILLA IN ST BARTH Real Estate, un portefeuille de près de 100 villas en quelques mois… L’agence a connu un fort succès depuis sa création en novembre 2015. Monique Turbé, à la fois propriétaire de villas et Directrice Générale Déléguée de MY VILLA IN ST BARTH Real Estate, a su conquérir très rapidement la confiance de ses clients fidèles depuis de nombreuses années. Son expertise terrain, et sa grande connaissance de l’île ont été des leviers importants d ‘un développement commercial exponentiel. Comme à son habitude, c’est une approche très humaine et personnelle qu’elle offre à ses clients propriétaires qu’elle remercie chaleureusement pour leur confiance. Monique turbé aime à dire que St-Barth, bijoux des Caraïbes, est une île ouverte à tous. Ainsi, MY VILLA IN ST BARTH Real Estate propose plusieurs gammes dont une authentique, pour les amoureux de l’île ou pour les personnes désirant découvrir le charme caribéen avec une offre abordable.

MY VILLA IN ST BARTH Real Estate, une aventure où le meilleur reste à venir… Depuis sa création sa fondatrice et actionnaire à 100%, Monique Turbé s’est entourée des meilleurs dans leur spécialité. Une équipe soudée à taille humaine est dédiée à la satisfaction de ses clients. « Je crois en cette aventure humaine, car cela a du sens… », nous commente Valérie Kerckhofs, Présidente de l’agence et détentrice de la carte d’agent immobilier. Spécialiste du marché depuis de nombreuses années, Valérie offre une expertise forte et complémentaire à celle de sa fondatrice. Dans les locaux de MY VILLA IN ST BARTH Real Estate, chacun donne le meilleur de soi, porté par la volonté et l’ambition de Monique Turbé qui inscrira ses efforts dans la continuité de l’œuvre son père, comme une promesse…

MY VILLA IN ST BARTH Real Estate Colombier, 97133 Saint-Barthélemy - Villa rentals : 05 90 51 35 10 - Conciergerie : 06 90 31 37 06 Villa rentals : reservation@myvillainst-barth.com - Conciergerie : conciergerie@myvillainst-barth.com Location de villas : du lundi au vendredi de 9h à 18h / samedi de 9h à 12h. Conciergerie : 7j/7 de 6h à minuit. Villa Rentals : from monday to friday 9am-6pm, Saturday 9am-12am. Conciergerie : 7/7, 6am-midnight. Espèces (euros et dollars), Chèques, Visa, MasterCard, acceptés. Cash (€, $), Check, Visa, MasterCard, accepted


PUBLIC

Dessin Molander Anton Angle différent de Public. On peut apercevoir le fort Gustav III où flotte le drapeau suédois et en contrebas l'hôpital.

"Depuis les hauteurs du chemin qui descend vers Saint-Jean, on a une très belle vue sur les alentours. [...]Tout en bas, à gauche, s'ouvre la baie de Publique avec sa belle plage de sable blanc sur laquelle les vagues puissantes et régulières de la houle viennent se briser en mugissant. Au-delà de la baie s'étend la mer, tout d'abord d'un vert émeraude à cause du fond transparent de sable et de coraux, puis d'un bleu sombre. [...] Une bande verte avec des buissons et des arbres, surtout des mancenilliers, forme une ceinture autour de la large plage de sable de Publique. Dans ce petit bocage il y a un joli petit cimetière et juste derrière, un petit marécage qui ressemble, avec son îlot, à une grande pièce d'eau dans un jardin. A proximité, se trouve, presque cachée par quelques énormes blocs de pierre qui ont dévalé des hauteurs environnantes, une élégante maison de campagne. Elle est assez grande , entourée de beaux arbres, et elle fut construite dans les années 1820 par le gouverneur Nordling. Un bouquet de cocotiers qui se trouve derrière elle donne une bonne touche à l'environnement, et tout autour paissent des troupeaux de moutons. [...] Un peu plus loin se trouve l'hôpital de l'île, il se dresse là, comme un souvenir de jours meilleurs enfuis. Il est inoccupé maintenant, sauf pour des cas de quarantaine où il peut encore servir. Son site, avec la vue sur la mer et sur la lagune de Publique bordée de verdure, est extraordinairement séduisant." Axel Theodor Goës, médecin et naturaliste à St Barthélemy, entre 1865 et 1870.

Vue de Public réalisée par Edla Ulrich entre 1869 et 1873

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© Yasmine - 1979

2016

A dessein de répondre aux attentes d'une île en plein essor, une zone industrielle est créée à Public. A partir des années 70, l'étang est peu à peu comblé, au rythme des besoins en infrastructures pour disparaitre à la fin des années 80.

Dessin de Public vu de la Tourmente, réalisé par Edla Ulrich entre 1869 et 1873

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St Jean aéroport 1960-2016 Photo page gauche : St Jean 1940’s Photo page droite : Aéroport 2016

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SAINT-JEAN

our à tour marin, hôtelier, élu de l'île, c'est d'abord grâce à ses qualités exceptionnelles de pilote que Remy de Haenen aura marqué de son empreinte l'histoire de Saint-Barthélemy. Premier à se poser sur ce qui était une savane, quelque peu chaotique, à St-Jean, l'aventurier est également reconnu comme pionnier dans toute la Caraïbe. L'aéroport porte depuis peu son nom. Une initiative qui, en raison des sentiments partagés que suscitait l'homme sur la fin de son parcours, divise encore l'opinion. En écho aux images du passé, nous revenons, sous la plume de Rémy de Haenen, sur les débuts de l'aviation à St Barthélemy.

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Premier atterrissage à Saint-Barth J'ai été en bateau pour repérer et vérifier la savane de St Jean. Les anciens comme moi se rappellent sûrement qu'il y avait quelques arbres, bien penchés par le vent, un troupeau de moutons et leur mare, et la bordure de raisiniers le long de la plage. Ensuite j'ai rendu visite à M. Hippolyte Lédée, pour lui demander son autorisation de faire un essai. Cet atterrissage à Saint Barth s'est passé en février 1946. Avec Sunny derrière, Cucaracha volant très mal avec trop de poids à l'avant, je fis une première passe pour chasser les moutons qui évidemment n'y comprenaient rien. J'ai atterri tout à fait normalement, (personne n'avait été averti à l'avance) et j'ai recommencé plusieurs fois les jours suivants. Tous ces atterrissages se sont effectués en arrivant par le col de la Tourmente. Rémy de Haenen Extrait du St Barth Magazine de janvier 1989 Saint-Barth de 1945 à 1960 Depuis mon premier atterrissage à Saint Barthélemy avec Cucaracha, le terrain de Saint-Barth n'avait jamais été considéré comme ouvert par les services compétents de l'aéronautique civile et des bases aériennes. Légalement, il n'existait pas. Pourtant pendant douze années, je l'ai utilisé tous les jours, ainsi que des avions venant de Porto-Rico et d'ailleurs, ainsi que la Windward Island Airways créée sous protection du pavillon hollandais par des jeunes Saint-Barths. Finalement, ça doit être en 1958, ces messieurs de l'administration ont décidé de classer cet aérodrome en catégorie restreinte et de commencer les travaux, c'est à dire le bétonnage de la partie la plus haute du côté de Tourmente sur environ 200 mètres. Je voudrais faire remarquer que pendant ces douze années, le terrain n'étant pas reconnu, les utilisateurs ont pris des risques énormes, car s'il y avait eu un accident, aucune compagnie d'assurance aurait payé un centime. Puis à une date, dont je ne me souviens plus exactement, les travaux ont commencé et il a fallu fermer la piste. Voulant continuer à travailler et en même temps rendre service à la commune de Saint-Barth, transporter des malades, la poste, les officiels et comme j'avais le L13, je me suis posé de l'autre côté de la route, dans la savane de Mme Querrard. Le L13 était parfaitement adapté à cela et il n'y avait aucun danger. [...] Rémy de Haenen Extrait du St Barth Magazine de mai 1989

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LORIENT

"Un peu au-dessus de la plage, il y a une vieille petite église sans clocher ni campanile, la cloche se trouvant chez le prêtre, et le cimetière qui l'entoure est planté d'arbres. Quelques tertres funéraires y brillent au clair de lune et dans un des coins, il y a le monument funéraire assez imposant de la famille Norderling. Tout à côté d'un temple tombé en ruines s'élèvent les murailles d'un autre édifice plus grand; on dirait qu'il est en marbre blanc car il est construit avec ce tuf ou sable de corail peu compact que l'on trouve sur le dernier promontoire à l'est de l'île et que l'on peut scier comme de la craie un peu dure. Ce que ce bâtiment a de plus remarquable, c'est néanmoins le fait que ces pierres ont été sciées et maçonnées presque sans aide par un seul homme, un nègre qui y a travaillé pendant de nombreuses années, avec pas mal d'arrêts dus au manque d'argent. Le bâtiment est maintenant achevé et il a été consacré, grâce à la volonté tenace du pasteur rural Le Couturier à qui est dû cet ouvrage relativement grandiose pour cette île. On affirme qu'il lui a sacrifié tout ce qu'il possédait lui-même et qu'il a collecté le reste avec un infatigable labeur partout où il a pu. Lors de l'ouragan de l'année 1876, le bâtiment fut gravement endommagé, un pan entier de ses murs s'étant écroulé. Le pasteur lui-même habite tout à côté de l'église, sur le côté sud, à flanc de montagne, dans une des résidences les plus belles de l'île." Axel Theodor Goës, médecin et naturaliste à St Barthélemy, entre 1865 et 1870.

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LORIENT AUTOUR DU ROCHER out le monde à St Barth a un jour, entendu parler d’Autour du Rocher. Situé à Lorient, le site devenu « mythique » dispose d’une vue panoramique exceptionnelle. Le lieu accueillait chacun avec la même chaleur, sans distinctions de classe sociale, d’origines ou encore de langages, pour partager un verre entre amis comme un bon repas en famille.

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Auberge-restaurant, à ses débuts, des bals, et sporadiquement des mariages, étaient organisés le samedi soir Autour du Rocher. Dans le domaine culinaire, la langouste était le plat par excellence. Le vivier construit au pied de la falaise, auquel on accédait avec une Volkswagen Acapulco, garantissait la promesse d’une fraicheur et d’une qualité incomparables. Le nasi-goreng quand à lui, était la spécialité du chef la plus appréciée. En 1976, Isidore Laplace, directeur depuis 1960, rachète avec Jean-Baptiste Lédée, l’établissement. L’objectif est de transformer Autour du Rocher en complexe touristique. Sur les plans se dessinent alors, 24 chambres supplémentaires sur la pointe est qui donne sur l’Anse de Lorient, une grande piscine d’eau de mer dans laquelle l’eau circulerait à l’aide d’un moulin à vent, un restaurant, un bar, un parking, ainsi que plus tard un court de tennis adossé à la colline. Mais le projet ne voit pas le jour et Autour du Rocher se mue progressivement en discothèque. En 1986, Autour du Rocher change de mains. Une douzaine d’américains deviennent les nouveaux propriétaires. Parmi eux, un certain Jimmy Buffet. Ce dernier, qui raconta dans nos colonnes sa première visite à St Barth en 1975 - « J’étais sur mon voilier. Nous sommes arrivés à Public et j’ai remarqué le petit cimetière. Il n’était pas entouré de murs, il n’y avait pas de centrale électrique, rien ; seulement la nature. J’ai tout de suite pensé : Quel bel endroit pour mourir ! » - ajouta de l’ampleur à une renommée déjà établie. Le chanteur américain y compose, en collaboration avec les jumeaux Lédée, Jacques Kraïf, la chanson "Autour du Rocher". Il n’est alors pas rare de rencontrer des célébrités en toute décontraction. On y croise Calvin Klein qui aime occuper une des trois chambres. On discute avec Bruel, on écoute des concerts des membres de Fleetwood Mac ou du guitariste Leo Kottke…on y passe, de l’avis de tous, du bon temps. Enfin, jusqu’à cette nuit de décembre 91, où Autour du Rocher fut ravagé par un terrible incendie. Trois jours de fête suivirent l'accident, sur les cendres de ce lieu étonnant. De cette dernière époque emportée par les flammes, d’aucuns se rappelleront peut-être avec le sourire d’avoir été éconduit voire reconduit manu militari à la sortie, par Johnny le videur, d’autres une partie de billard, de backgammon ou encore de belles rencontres pour de bons moments. Epilogue : Autour du Rocher, ainsi que tout le site est racheté par le présentateur américain, David Letterman, à la fin des années 90. De nos jours, le dernier propriétaire ( P.C.) a obtenu un CU en juin 2015 pour un projet d’hôtel 5 étoiles avec 24 bungalows. La décision ayant été attaquée, l'affaire suit son cours...

Photo Marius Stackelborough

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L E S C H R O N I Q U E S D ' A N TA N LES CYCLONES

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ertains noms ont tristement marqué l'esprit des résidents de St Barthélemy. Si notre histoire est jeune, on ne dispose pourtant que de peu de renseignements concernant le passé cyclonique de l'île.

De mémoire d'anciens, on évoque des années dévastatrices comme celles du " grand ouragan de 1772" ou du "2 août 1792", qui balaya St-Barthélemy, y causant de nombreuses pertes humaines. Deux autres dates reviennent souvent : 1928, qui a vu la Guadeloupe ravagée elle aussi avant nous et 1960, Donna, un ouragan terrible qui s'est acharné sur St Barthélemy en faisant une boucle audessus de nous. En fait de boucle, les vieux ne devaient pas savoir ce que c'était que l'oeil du cyclone quand ils racontent que "ce jour-là, le cyclone a déviré su nou zotes !" Durant la période suédoise certains écrits font état d'ouragans destructeurs ; Axel Theodor Goës, médecin et naturaliste à St Barthélemy dans les années 1860 raconte en évoquant les ruines de la villa de V. Plagemann, située en bas de la tourmente (au dessus du marché U) : "De tristes souvenirs s'y rattachent, car le 21 septembre 1819 un ouragan, un des plus violents que l'île ait connus, a entièrement dévasté cet endroit riant." Plus loin, il écrit en parlant du moulin de St Jean: "Après le terrible ouragan de 1837 qui a détruit les installations celles-ci sont restées désertes..."

Le Moulin de St Jean, construit en 1815 fut endommagé par le coup de vent de 1819, réparé, puis détruit par le terrible ouragan de 1837. L'étonnante bâtisse fut réhabilitée et utilisée comme bureau bien plus tard par Rémy de Haenen qui y perdit lors du cyclone "Donna" en 1960 bon nombre de documents.

"Afin d'assainir Grand Salin on a fait édifier à grands frais une tour de pierre, qui se trouve encore aujourd'hui dans la baie de Saint-Jean pour y installer une pompe éolienne.[...] Après le terrible ouragan de 1837 qui a détruit les installations, celles-ci sont restées désertes." Axel Theodor Goës

DOG : 1 E R SEPTEMBRE 1950 La flotte de goélettes et de sloops qui faisait la fierté de St Barthélemy subit de grosses pertes, entrainant un forte diminution de l'exportation de sel. L'ironie du sort voulut que l'alerte n°2 ne parvint à la population qu'après le passage de l'ouragan.

Les restes de la goélette "Ruby" - Photo: Arlette Magras (Gustavia)

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ALICE : 2 JANVIER 1955 Apparue après la fin "officielle" de la saison cyclonique 1954, Alice a surpris par sa trajectoire singulière. L'ouragan se forma dans le nord-est des Petites Antilles pour se diriger vers le sud-est de la Mer des Caraïbes. Le nom Alice fut utilisé deux fois cette saison-là car on pensa d'abord que le phénomène s'était formé le 1er janvier, faisant donc partie de la saison 1955. Cependant, une analyse montra que sa naissance se situait plutôt le 30 décembre et qu'il faisait partie de la saison 1954. Le nom Alice est donc revenu bizarrement deux fois en 1954. Sans cette erreur de datation, son nom aurait été Irène. Goélettes dans la rade de Gustavia lors du passage d'Alice

KL AUS : 7 NOVEMBRE 1984 Le cyclone se forma au sud de Porto-Rico et se renforça rapidement en faisant route vers le nord-est. Son passage occasionna des dégâts importants au quai de commerce de Public et coula de nombreux bateaux.

LUIS : LE 5 SEPTEMBRE 1995 l'ouragan Luis de catégorie 4 (proche de la catégorie 5) dévastait l'île, 35 ans, jour pour jour, après "Donna", un cyclone d'une violence similaire. Tous ceux qui ont vécu Luis comprennent le sentiment de peur et d'impuissance face à la puissance des éléments.. Des toits, portes et fenêtres furent soufflés comme des feuilles mortes. Les vents de plus de 300km/h ont eu raison de maisons entières laissant derrière eux un chaos indescriptible.

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LE COIN DES PROFESSIONNELS



L E S C H R O N I Q U E S D ' A N TA N A L L E R À L’ É C O L E D A N S L E S A N N É E S 5 0

Sous la plume bienveillante d'Irène Gréaux, nous poursuivons le voyage, en cheminant sur le sentier des écoliers au cours des années 50.

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ujourd’hui, on entend souvent parler des cartables trop lourds ……. De tel élève absent car la voiture n’a pas démarré… ou tel autre qui était en scooter et il pleuvait. La voiture était plutôt rare pour ne pas dire inexistante du temps de ma jeunesse. Et … à l’école, on y allait … qu’il tonne… qu’il pleuve …. qu’il vente ….ou sous un soleil de plomb. Ecole qu’on découvrait pour la première fois à l’âge de 6 ans, c'est-àdire au Cours Préparatoire. Toujours en bandes joyeuses, chacun son petit sac de toile en guise de cartable (fabriqué par les mamans) suspendu à l’épaule, nous quittions notre nid douillet pour affronter les sentiers rocailleux toujours grimpants qui nous menaient à notre petite école nichée sur les hauteurs de Colombier. Les petits frères et soeurs, deux, trois ou même quatre étaient toujours confiés aux aînés qui en avaient la responsabilité et devaient les aider à grimper et si nécessaire se charger du « cartable ». Les jours pluvieux, il n’était pas rare d’arriver à l’école trempés ou encore tout couvert de boue, après avoir serpenté entre les ravines ou après s’être étalé dans une belle flaque. Je me souviens des salles de classes où étaient disposées de longues tables en bois de 5 ou 6 places, avec des bancs (sans appui dos) sur lesquels nous nous asseyions côte à côte. Chaque table était munie de plusieurs encriers placés chacun dans une entaille creusée dans le bois. Pour écrire chaque écolier avait sa plume fixée à un porte plume qu’il devait tremper dans l’encrier, lequel avait été rempli d’encre. Malheur à qui accrochait par mégarde l’encrier en y retirant sa plume et voyait une belle tache s’étaler devant lui en s’incrustant dans le bois … sur son cahier, et parfois ses vêtements. C’était la réprimande et la punition assurées… La retenue après la classe et le grattage de la table avec un bout de verre afin d’en faire disparaître la vilaine tâche. Nous n’avions pas tous ces beaux livres que les élèves ont la chance d’avoir maintenant. Sans compter les ordinateurs, Internet, les films, etc…. Nous copiions des pages et des pages de leçons que nous apprenions par coeur. Les départements et grandes villes de France et du monde nous les découvrions leur situation géographique sur de vieilles cartes cartonnées toutes déteintes et écornées tant elles avaient déjà été utilisées. Nous disposions de quelques cahiers : un cahier du jour, un cahier de brouillon, cahier de leçons, un cahier de poésies et chants. Il fallait faire attention pour ne pas gaspiller. Chaque matin, pour démarrer la journée, le premier quart d’heure était consacré à la leçon de morale.

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La cantine n’était pas d’actualité… Certains matins, les mamans qui le pouvaient, préparaient une gamelle et la remettaient à l’aîné de ses enfants qui était chargé de faire le partage, à l’heure du déjeuner, avec ses frères et soeurs. A 11 h, après la sonnerie de la cloche qui annonçait la fin des cours du matin et l’heure du déjeuner, chacun récupérait sa gamelle et se dirigeait sous le préau de l’école afin de chercher une petite place où s’asseoir pour se restaurer. Commençait alors le partage entre les frères et soeurs. L’institutrice avait pris soin de désigner un grand qui était chargé de s’occuper d’un plus jeune qui était seul et avait besoin d’aide, et ce pendant une période donnée. Les enfants qui n’avaient pas emporté leur gamelle le matin, reprenaient le sentier en sens inverse pour rejoindre en chemin la maman, une tante, une grande soeur ou autre membre de la famille qui lui aussi avait parcouru une partie du chemin pour apporter à manger aux enfants. On s’asseyait un peu partout sur les rochers à l’ombre d’un quénettier ou autre pour se restaurer avant de regagner l’école. Quand personne n’était disponible pour venir à la rencontre des enfants, leur gamelle était confiée à une des autres mamans qui voulait bien s’en charger. Il y avait toujours de l’entraide. Le soir après la classe, Il n’était pas question de traîner en chemin. Mais parfois la tentation était la plus forte… aller grimper dans un arbre pour explorer un nid contenant des oeufs ou des oisillons ou escalader les rochers…. Malheur au retardataire, surtout s’il arrivait à la maison avec un bel accroc dans son vêtement. Après avoir pris un petit goûter (une bonne citronnade avec des biscuits secs), il n’y avait pas de temps à perdre car il fallait aider aux tâches ménagères, donner à manger aux animaux, préparer la lampe à pétrole pour le soir…. Puis … il fallait surtout se dépêcher de faire les devoirs et apprendre les leçons avant la tombée de la nuit … car pas d’électricité en ce temps là. A la fin de l’année scolaire les plus grands élèves devaient s’occuper de rechercher des morceaux de verre et tout le monde se mettait à l’oeuvre afin de faire disparaître la moindre petite tâche d’encre tant sur les tables que sur les planchers avant le départ en vacances. Les temps ont changé… Les choses se sont modernisées au fil des années ! Nous nous contentions de ce que nous avions, mais nous étions heureux. Extrait du St Barth Magazine n°301 - Mai 2012


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L E S C H R O N I Q U E S D ' A N TA N LES NOËLS À ST THOMAS la simple évocation de « St Barth », l’esprit et la pensée collective associent bien trop souvent l’île au luxe ostentatoire et à la fatuité superficielle. Pourtant la réalité était tout autre, il n’y a encore pas si longtemps. Difficile à croire pour le quidam, mais une réalité bien présente pour toutes celles et ceux qui de près ou de loin, ont connu ces périodes difficiles. Les St Barths fuyaient la misère locale, la sécheresse et l’absence de travail pour des lieux qu’ils espéraient plus cléments. St Thomas était la destination principale des ces hommes et femmes dont l’objectif était de trouver du travail afin de nourrir, soigner ceux restés dans le dénuement, à St Barthélemy.

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Les distractions étant peu nombreuses, les rares occasions de se réjouir accompagnaient les grandes dates du calendrier. Noël et le jour de l’an en faisaient partie, comme nous racontent ces deux soeurs parties en 64 pour l’île américaine. Une semaine avant Noël, les habitants se déguisaient et parcouraient les rues, de maison en maison, tout en chantant. Au rythme des chachas, tambours et accordéons, c’est masqués qu’ils scandaient dans la bonne humeur « Christmas’ coming, New year’s coming, give me Guavaberry …». Le guavaberry bien connu également à St Barthélemy est un arbre fruitier aux baies rouges qui se retrouve un peu partout à St Thomas. Bien mélangées au rhum et au sucre après ébullition, ces baies constituent la liqueur de référence à Noël. Considéré comme une tradition locale de Noël, c’était à qui élaborait avec sa recette secrète le meilleur guavaberry. Un goût très agréable en bouche, mais qui, après quelques lampées finissait par faire tourner les têtes. En guise de sapin un « pied bois fourmi rouge ». Tout autre arbre rappelant même grossièrement le traditionnel sapin, et disponible à proximité, faisait aussi l’affaire. De cadeaux, point de surprises ! Les enfants pouvaient néanmoins espérer un petit présent sous la forme d’un savon, de mouchoirs et parfois une petite babiole fabriquée à la hâte. Des cadeaux bien éloignés des I Phone18 ou Play station13 que réclament aujourd’hui avec insistance et insouciance nos jeunes bambins. Comme à St Barth, la religion catholique revêtait une importance aux yeux de tous à l’approche de ces fêtes. La messe de minuit, qui se déroulait à l’heure dite, succédait aux neuvaines qui étaient officiées à 5 h du matin pendant neuf jours. Il n’était pas rare d’entendre quelques pétards lancés sporadiquement avant la traditionnelle messe de minuit pour égayer cette douce nuit. La vie n’était pas pour autant moins dure à St Thomas. Les plus chanceux dégotaient un travail dans des restaurants, d’autres se contentaient d’un petit jardin et de quelques animaux pour survivre. La condition féminine, comme on peut l’imaginer à l’époque, avait également son lot de préoccupations quotidiennes. Même si le timbre des voix chantantes trahit la mélancolie et la nostalgie du temps d’avant, vivre dans les années soixante n’était pas une sinécure, nous assure-ton ! On tend dans ces pénibles périodes, vers un bonheur drapé de la seule simplicité.

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Chose curieuse, la distinction qui sépare les habitants de « sous le vent » et « au vent » à St Barth se redessinait également à St Thomas. Ils ne se mélangeaient pas forcément, créant ainsi sur l’île d’accueil, le même schéma qu’à St Barthélemy avec deux communautés dissemblables par le langage (patois et créole), comme par l’éloignement géographique de French Town et Carénage à North side et Mafolie. Une divergence qui néanmoins s’effaçait totalement au profit d’une solidarité remarquable quand le besoin s’en faisait sentir. Le Jour de l’An, peut-être plus marqué à St Barth, était l’occasion de réunir la famille. Pour certains c’était également le jour du pardon des péchés de l’année écoulée et de la bénédiction du « gangan ». Le repas organisé le plus souvent chez le grand père était prétexte aux retrouvailles. La fricassé de cabris, accompagnée d’ignames ou parfois de patates douces constituait le plat principal. On pouvait aussi retrouver sur les tables « forssue », « ventrée », ponne cuit dans un four naturel sous terre, ou encore du « bouleau » précieusement enveloppé dans des feuilles de raisin de bord de mer. Les plaisirs étaient simples mais revêtaient des allures d’exception au regard des privations. Les similitudes sont bien sûr évidentes entre les festivités de fin d’année d’antan, à St barth et celles de St Thomas. Le dimanche qui suivait le Jour de l’An, était le jour où les filleul(es)s rendaient visite à leurs parrain et marraine. Cette tradition quelque peu oubliée, marquait de son empreinte l’attachement et l’importance dans la famille de cette filiation aux yeux de Dieu. Les enfants sont maintenant couverts de cadeaux parfois bien inutiles et les grands gavés de foie gras et de champagne. Il demeure encore toutefois, la folle espérance que la signification profonde de Noël -où partage, solidarité, sacrifices et simplicité étaient les maitres mots-, ne tombe pas dans les abysses de l’oubli. Un grand remerciement à toutes celles et ceux qui ont permis, par leurs souvenirs, la rédaction de cet article. Joyeux Noël et une bonne année à tous. M.B Extrait du St Barth Magazine n°306 - Déc 2012





Photo Š Michael Gramm


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