SAINT-BARTH
MAGAZINE
©copyright Alain Blanchard
Mai 2015 • 29e année
N°331
L’IMMOBILIER
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Cet édito est dédié à toutes les mamans à qui nous souhaitons une Joyeuse Fête le 31 mai. À ma mère. Après un si joyeux festin, Zélés sectateurs de Grégoire, Mes amis, si, le verre en main Nous voulons chanter, rire et boire, Pourquoi s'adresser à Bacchus ? Dans une journée aussi belle Mes amis, chantons en " chorus " À la tendresse maternelle. (Bis.) Un don pour nous si précieux, Ce doux protecteur de l'enfance, Ah ! c'est une faveur des cieux Que Dieu donna dans sa clémence. D'un bien pour l'homme si charmant Nous avons ici le modèle ; Qui ne serait reconnaissant À la tendresse maternelle ? (Bis.) Arrive-t-il quelque bonheur ? Vite, à sa mère on le raconte ; C'est dans son sein consolateur Qu'on cache ses pleurs ou sa honte. A-t-on quelques faibles succès, On ne triomphe que pour elle Et que pour répondre aux bienfaits De la tendresse maternelle. (Bis.) Ô toi, dont les soins prévoyants, Dans les sentiers de cette vie Dirigent mes pas nonchalants, Ma mère, à toi je me confie. Des écueils d'un monde trompeur Écarte ma faible nacelle. Je veux devoir tout mon bonheur À la tendresse maternelle. (Bis.) Alfred de Musset Armandine Badey-Bettembourg
Publication EURL ST BARTH MAGAZINE Directeur de Publication Miguel Berry 0690 67 11 88 contact@stbarthmagazine.com Rédacteurs Armandine Badey-Bettembourg abb@stbarthmagazine.com Miguel Berry berrymiguel@hotmail.com Mise en page et graphisme Marie-Pier Pautrot 0690 74 05 60 mapisbh@orange.fr Commerciale Emmanuelle Watrin 06 90 27 12 19 emmalawate@gmail.com
SAINT-BARTH MAGAZINE Mai 2015 # 331 Gustavia - B.P. 73 97095 Saint-Barthélemy F.W.I. contact@stbarthmagazine.com www.stbarthmagazine.com fb : St-Barth Magazine Impression Printed by PRIMSERVICES St-Martin Z.A. Hope Estate Tél : 0590 87 50 24 ISSN : 1151-3373 Dépôt légal à parution © st-barth magazine 2004 RC 89 B 141 Basse-Terre
SOMMAIRE • Politique : François Hollande écrit une page de Saint-Barth 4 Entretien avec Nils Dufau 6-7 • Culture : Festival de Théâtre 2015 8 • Santé : Haro sur le gluten 10 • Portrait : 24 heures avec Hafida Ameziane 11 • Histoire : St-Barth pendant la 2nde guerre mondiale 12 • D’Art en Arts : Véronique Vandernoot 14 • Insolite : Un mois dans le monde 16 • Horoscope / Jeux 18 saint-barth magazine # 331
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POLITIQUE
FRANÇOIS HOLLANDE ECRIT UNE PAGE DE L'HISTOIRE DE SAINT-BARTH ’est avec une heure de retard que l’avion qui conduisait le Président de la République, Monsieur François Hollande, à SaintBarthelémy, s’est posé sur la piste de l’aéroport de Saint-Jean. Accueilli à sa descente d’avion par le Président de la Collectivité, Bruno Magras, il se rendait immédiatement à Gustavia, non sans prendre le temps de serrer quelques mains avant de s’engouffrer dans le véhicule qui l’attendait, suivi par une importante délégation ministérielle où l’on pouvait reconnaître Madame Ségolène Royal, Madame Christiane Taubira, Madame Georges Pau-Langevin et Madame Annick Girardin, « quatre membres importants du Gouvernement, quatre femmes », comme le précisera plus tard le Président de la République. Aux côtés de ces quatre ministres, deux autres personnalités importantes accompagnaient le Président de la République : Monsieur Claude Bartolone, le Président de l’Assemblée Nationale et Monsieur Jean-Pierre Bel, l’ancien Président du Sénat. Après un dépôt de gerbes au Monument aux Morts près de l’hôtel de la Collectivité, François Hollande s’entretint quelques instants avec la chorale scolaire qui venait d’interpréter « à capella » la Marseillaise avant d’emprunter le couloir matérialisé par des barrières repeintes pour l’occasion en bleu, blanc et rouge et de se livrer à un petit bain de foule au milieu des 250 à 300 personnes venues l’accueillir, public bon enfant mais sans la liesse populaire que l'on a pu observer dans les autres territoires visités. Peu de place sur la terrasse de l’hôtel de la Collectivité où devait se tenir, protocole oblige, la traditionnelle cérémonie des discours, c’est donc sur le parvis que le public avait été invité à se rendre pour entendre et regarder sur un écran géant l’échange entre les deux présidents. Bruno Magras, sans se départir de son légendaire ton direct et franc qu’on lui connaît, souhaita tout d’abord la bienvenue au Président de la République « dans l’île des milliardaires », comme se plaisent à la dépeindre quelques esprits malveillants. Puis il rappela que si l’île con-
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naissait aujourd’hui cet essor c’était parce que tout au long de très longues années, souvent sans soutien de l’Etat, ses dirigeants avaient su faire les bons choix et gérer avec rigueur les ressources qui lui permettent, aujourd’hui encore, de prospérer. Mais, ajoutait-il aussitôt, « les succès d’hier et d’aujourd’hui ne sont pas ceux de demain ! » Et d’enchaîner aussitôt sur les deux doléances principales de la collectivité : le niveau élevé de la DGC réclamée à la Collectivité depuis 2007 et l’amélioration des services de la Sécurité Sociale dans notre île. Lui répondant avec le trait d’humour qui le caractérise, le Président de la République allait, à la surprise générale, y compris celle du Président de la Collectivité, lui donner satisfaction sur les deux points. « Votre antenne rapprochée de la Sécurité Sociale, vous l’aurez. Je vous l’annonce ici aujourd’hui ! » devait-il déclarer. Quant à la DGC, François Hollande indiquait à Bruno Magras que l’Etat allait donner son accord pour que les propositions faites par la Collectivité entrent dans les faits : 1- La Collectivité accepte de payer la part due à l’Etat chaque année, soit 2.800.000 euros. 2- L’Etat renonce à exiger le paiement de la somme équivalente due en guise de compensation au département de la Guadeloupe. 3- La Collectivité renonce à bénéficier du fonds de compensation de la TVA, ce qui était en soi une incongruité puisque nous sommes exonérés de TVA. Notons enfin que ce dispositif sera inscrit dans la prochaine loi de finances et qu’il s’appliquera avec effet rétroactif aux sommes dues à ce jour, soit une
remise de plus de 22.000.000 d’euros au bénéfice de la Collectivité. Certains esprits chagrins trouveront ce compromis loin d’être satisfaisant mais il a au moins deux mérites : celui de permettre à notre collectivité de participer à la solidarité nationale, et aussi celui de clore définitivement le débat et de donner ainsi à la Collectivité une meilleure lisibilité quant à ses capacités financières. A condition que les services de Bercy ne viennent pas trop vite remettre en cause ces accords car comme l’a dit le Président de la République lui-même, «avec le ministère des finances, les accords n’ont pas une durée de vie très longue si on ne les applique pas immédiatement, et la date de péremption n’est pas précisée, non plus » ! Une bonne nouvelle ne venant jamais seule, le Président de la République annonçait dans la foulée à Bruno Magras que, pour reconnaître l’ampleur du travail qu’il avait accompli pour conduire notre île au cours de ses 35 ans de vie publique et faire ainsi rayonner la France dans la sphère caribéenne et américaine, il avait décidé de lui remettre l’insigne de Chevalier de la Légion d’Honneur sous les applaudissements d’une foule enthousiaste. Pressé par le temps et la nuit qui tombait rapidement, le Président de la République regagnait l’aéroport pour poursuivre son périple à Saint-Martin, puis en Martinique, en Guadeloupe, à Cuba et en Haïti, périple tout au long duquel l’accompagnera son nouvel ami, Bruno Magras, aux côtés de son homologue de Saint-Martin, la Présidente Aline Hanson. •
POLITIQUE
ENTRETIEN AVEC NILS DUFAU Pour ce numéro de mai, nous avons posé quelques questions à Nils Dufau, Vice-Président de la Collectivité. Il a bien voulu y répondre. St-Barth Mag : St Barth se positionne sur le tourisme de luxe. Quelles sont les autres îles voisines visant le même créneau ? Que faut-il faire pour maintenir la qualité et l’attractivité face à la concurrence ? N.Dufau : La clientèle haute de gamme qui affectionne traditionnellement St. Barthélemy apprécie de manière complémentaire Anguilla et Nevis. St. Kits sera dans un futur relativement proche un concurrent additionnel, vu les investissements conséquents que l’ile consacre actuellement pour attirer à terme la clientèle de luxe. Bien que le créneau soit vraisemblablement différent, gardons tout de même à l’esprit le milliard de dollars qu’investit la Chine à Antigua-Barbuda pour un « mega-resort » gigantesque de 650 hectares, ainsi que la probable réouverture de Cuba sur le monde. Ceci dit, tant que nous fidélisons et consolidons nos efforts vis-àvis de notre clientèle traditionnelle nous n’avons pas trop à craindre de la concurrence pour le moment. St. Barth de par sa gestion et son fonctionnement exemplaire reste un lieu unique : Le fait que nous soyons épargnés d’une criminalité organisée et violente, que nous ayons une population accueillante et préservatrice de son environnement, que la stabilité sociale persiste, que le taux de chômage réel continue de rester quasi inexistant et le fait d’avoir une fiscalité locale de basse pression permettant aux socioprofessionnels de rester créatifs et dynamiques. Bref, continuons à préserver ces valeurs et notre Art de Vivre à St. Barthélemy sera préservé. Mais au-delà de ce bon sens nous restons donc vigilants, nous ne nous endormons pas sur nos lauriers. C’est pourquoi les élus ont décidé en 2008 de créer un Comité Territorial du Tourisme (CTTSB), pour aider la Collectivité et les socioprofessionnels à oeuvrer ensemble pour un but commun. Cet organisme fédère sous un même toit un nombre d’élus territoriaux, de socioprofessionnels, de représentants anglophones, de délégués d’associations, ainsi que les représentants du port et de l’aéroport. Nous synchronisons et effectuons ensemble un travail nécessaire pour que la destination « ST. BARTH »reste un lieu visible et rayonnant dans les sphères professionnelles du tourisme haut de gamme, mais aussi de manière plus immédiate en consolidant l’attachement direct auprès de notre clientèle traditionnelle. Au-delà de contribuer au bon accueil de nos visiteurs, la Collectivité et le Cttsb, ont créé une Marque de Territoire « ST. BARTH ». Nous utilisons désormais régulièrement cet outil dans le cadre de la promotion de l’ile auprès de journalistes ciblés et d’agences de voyages sélectionnées - ceux qui vendent notre destination directement auprès de la clientèle qui nous concerne. D’autre part, nous faisons naître avec l’appui de nos partenaires, des évènementiels de qualité, par exemple le tout récent Festival Gastronomique. Ce nouveau rendez-vous annuel renforce l’image de St. Barthélemy en tant que destination culinaire et de « petite France des Amériques », c’est important. Naturellement nous communiquons aussi activement pour l’ensemble des évènementiels mis en place par les associations et les socioprofessionnels. Le développement qualitatif des services et de l’offre en général doit rester une priorité constante dans l’esprit des forces vives à St. Barthélemy. C’est primordial pour préserver cette notoriété qui fait aujourd’hui le succès incontestable de notre territoire. St-Barth Mag : La taxe de séjour représente une part importante du budget de la Collectivité. En matière de recouvrement, les taxes sont-elles toutes perçues ? Si non, quel est le pourcentage de pertes ?
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N.Dufau : La taxe de séjour représente effectivement une part importante du budget de la Collectivité, soit 5.4 millions d’Euros en 2014, en augmentation de 8% par rapport à 2013. Nos données statistiques issues de notre observatoire du tourisme confirment également cette évolution positive. Pour la première fois depuis 6 ans, l’île retrouve intégralement (en dépassant légèrement) l’activité touristique observée en 2008. Rappelons que l’année 2008 était une année de référence au niveau de l’activité touristique avant que les effets de la crise financière internationale ne s’imposent en 2009 et sur une partie de 2010. De 2011 à aujourd’hui la courbe n’a cessé de grimper. Nous visons à stabiliser cette courbe en misant sur la qualité et non la quantité, la petite taille de l’île nous l’impose naturellement. Il est essentiel de souligner que le tourisme apporte considérablement plus à St. Barthélemy que la seule taxe de séjour. La taxe de séjour ne représente que 5% sur les coûts des nuitées en villas et hôtels. Nos touristes visiteurs paient aussi leurs logements, vont aux restaurants, font du shopping, louent des voitures, ils font vivre la profession des taxis et dépensent pour une multitude de services (la liste est longue) qu’offrent les socioprofessionnels. Le tourisme participe à créer une dynamique faisant ruisseler l’économie du haut vers le bas à l’ensemble de l’activité économique de St. Barthélemy : du secteur du bâtiment et travaux publics aux petits artisans et commerçants. S’agissant du recouvrement de la taxe de séjour il se passe globalement bien. Mais comme l’a indiqué notre Président Bruno Magras, nous sommes prêts à rapidement faire entrer le loup dans la bergerie pour conforter notre vigilance si nécessaire. Nous avons déjà un bel aperçu de la situation et nous agissions en fonction. St-Barth Mag : Le chef de l’Etat, François Hollande était présent sur l’île le 8 mai dernier. Que faut-il retenir de sa visite ? N.Dufau : St. Barthélemy est une île fière d’être française et c’est notamment cela qui fait son charme, particulièrement auprès des nos visiteurs américains. L’ile est une ambassadrice exemplaire dans de nombreux domaines et fait ainsi rayonner le meilleur de la France en cette région du monde. Que le Président de la République M. François Hollande soit venu à St. Barthélemy est aussi un témoignage de son appréciation de la réussite de notre autonomie- avec un clin d’oeil à notre période suédoise. Dans ce cadre, la médaille de la Légion d’Honneur remise à notre président Bruno Magras couronne légitimement ses efforts pour notre communauté. Lors de la visite du Président de la République des compromis ont été trouvés permettant d’aller de l’avant. C’est un honneur pour notre Collectivité d’avoir reçu le chef de l’Etat. St-Barth Mag : L’Observatoire du tourisme a, depuis sa création, collecté de nombreuses données. Que nous indiquentelles concrètement sur l’activité touristique de l’île? N.Dufau : Le bilan de l’activité touristique 2014 est le résultat d’une volonté partagée, largement exprimée lors des Assises du Tourisme 2012 et que nous concrétisons maintenant avec l’Observatoire du tourisme. Un rapport statistique d’une cinquantaine de pages vient d’être réalisé. Ces chiffres seront prochainement analysés. Les premiers résultats présentés dans le cadre de ce bilan sont le fruit d’un travail collectif qui croise différentes sources d’informations, locales et internationales. Ces données posent les premières bases de l’activité touristique et du déroulement de la saison. L’objectif de ce premier bilan étant de poser un cadre propice à la compréhension de l’activité touristique et au déroulement de la saison et à la gestion des flux de visiteurs. Je tiens à remercier l’ensemble des professionnels du tourisme et
plus largement tous les acteurs de Saint-Barthélemy qui participent à la construction de cet observatoire et contribuent à son enrichissement, tant par l’apport de précieuses données que de judicieuses réflexions qui permettent d’apprécier l’évolution de Saint-Barthélemy et le devenir de la Destination.
et les rendez-vous de fin d’année témoignent du succès de la destination (331 bateaux au mouillage à la fin de l’année 2014, soit une progression de 24% en 3 ans), mais pour la seconde année consécutive le résultat annuel est en baisse (35 641 plaisanciers, soit un recul de 9,73%).
Sans publier l’ensemble du dossier, voici déjà quelques chiffres :
Les résultats contrastés du secteur de l’hébergement : Les taux d’occupation sont assez contrastés selon les positionnements et stratégies des établissements. Toutefois, il est à noter les bons résultats d’ensemble de l’année 2014 qui s’inscrivent dans la continuité des deux dernières années. Si l’année 2014 a été marquée par une basse saison particulièrement prononcée lors du mois de juin et au début du mois de juillet -certainement en raison de l’emprise médiatique de la coupe du monde de football au Brésil-, il faut souligner les bons résultats du début de l’année (janvier, février, avec un très bon mois d’avril 2014) et de la fin d’année 2014.
2014 - La démonstration du rebond touristique La démonstration par les flux aériens : En 2014, l’aéroport de Saint-Barthélemy Gustaf III a enregistré sa quatrième année de croissance consécutive. Déjà en 2013, les flux de passagers étaient légèrement supérieurs à ceux de 2008. En 2014, la progression se confirme avec un total de 168 530 passagers commerciaux (+3,6% par rapport à 2013). Les résultats du trafic aérien permettent également d’identifier deux tendances intéressantes : 1. la progression d’une internationalisation des flux internationaux (dans un contexte où le flux de clientèles françaises stagne) 2. Le développement des flux sur les mois de mars et d’avril qui contribue à un étalement de la saison : cinq mois consécutifs, de décembre à avril, qui affichent des résultats supérieurs à 16 500 passagers. La confirmation par l’activité maritime : L’accès à Saint-Barthélemy par la mer s’inscrit dans la même dynamique que l’accès par les airs. En 2014, l’ensemble du trafic passagers (ferries inter-îles et paquebots de croisière) totalise 294 544 personnes, soit une progression de 13, 86% en un an. Le trafic passagers inter-îles s’élève à 166 957 personnes (arrivées et départs) en 2014 (soit une croissance de + 2,64% par rapport à 2013). Ces flux diversifiés englobent les arrivées de touristes de séjour et les déplacements de populations résidentes et de différentes catégories de travailleurs. La croisière affiche également une spectaculaire augmentation de 32,86% en 2014. Saint- Barthélemy a accueilli de 127 607 croisiéristes (contre 96 044 en2013). Les résultats de la plaisance mettent en évidence un certain paradoxe : la plaisance est indéniablement une activité phare pour la destination Saint-Barthélemy
2015 - Une conjoncture favorable Une configuration internationale actuelle est très favorable pour les destinations de la Caraïbe en général et pour Saint-Barthélemy en particulier : - Sur le plan économique, la dépréciation de l’euro et la hausse du dollar américain rapprochent un peu plus l’île de Saint-Barthélemy du marché nord-américain. - Sur le plan géopolitique, il faut prendre la mesure du climat d’insécurité qui s’installe sur une partie de l’Europe, entre les risques d’attentat, l’instabilité d’une frontière nord-sud au milieu d’un espace méditerranéen déstructuré, les tensions sociales, des craintes de nouveaux conflits armés. Autant de données entre réalités, projections et médiatisation qui, d’une part, ternissent l’image de nombreuses destinations méditerranéennes potentiellement concurrentes et, d’autre part, stimulent les désirs de départ vers des îles discrètes, sécurisées, conviviales... Plus que jamais, il s’agit pour Saint-Barthélemy de maintenir le cap, de cultiver l’intérêt de notre destination, d’innover judicieusement et d’affirmer notre positionnement dans le tourisme de luxe et le haut de gamme. •
RIRES & SOURIRES
FESTIVAL DE THÉÂTRE 2015 La 14ème édition du Festival de Théâtre de St Barthélemy se déroulera du 15 mai au 13 juin 2015
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www.festivaldetheatredesaintbarthelemy.com
A cet effet un gala d’ouverture, dans l’objectif de récolter des fonds, vous sera proposé le 15 mai à 20 h à la salle de Théâtre du Paradis à Gustavia. La soirée devrait s’avérer riche en surprises, tant théâtrales que musicales. Le programme du Festival mettra également en lumière le travail des acteurs locaux. SB Artists propose ainsi quatre pièces dans lesquelles se produiront des visages familiers de l’île ; «A mon âge je me cache encore pour fumer» de Rayhana, «Le Repas des Fauves» de Vahé Katcha, «Panique au Ministère» de Guillaume Mélanie, et une adaptation de «La Réunification des deux Corées» de Joel Pommerat. Le Festival qui s’inscrit de manière incontournable dans le calendrier culturel de l’île devrait cette année encore, fournir s’il en était besoin, le prétexte idoine pour passer des soirées de grande qualité. Cie Pyramid
cette occasion les organisateurs ont choisi de mettre en exergue une autre forme d’expression en invitant la Cie Pyramid ; une compagnie de danse dans le registre hip hop, installée à Rochefort, dans le Sud Ouest de la France. Comme l’indique Nadège Emmanuelian, directrice artistique, « les chorégraphies racontent des histoires sans parole, et pourtant si fortes de messages. Aussi sensible au langage du corps, à l’esthétique, à la performance, qu’à l’écoute d’un texte qui résonne de sens et de rythme, j’ai saisi sans hésitation l’opportunité de recevoir cette compagnie dont les créations véhiculent des valeurs de paix, de respect et de tolérance, au-delà des mots, tissant des ponts entre différentes cultures. » La tenue d’un tel événement nécessite naturellement une organisation et un coût conséquents.
PROGRAMME
Vendredi 15 mai à 20h Gala d’ouverture pour collecte de fonds. CIE PYRAMID BALLET BAR Danse Hip Hop / 25€ Samedi 16 mai à 20h Dimanche 17 mai à 20h
SB ARTISTS Mise en scène : Nadège Emmanuelian. A MON ÂGE JE ME CACHE ENCORE POUR FUMER /15€ Lundi 18 mai à 20h Mardi 19 mai à 20h
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LE REPAS DES FAUVES /15€ Mercredi 20 mai à 20h Jeudi 21 mai à 20h Vendredi 22 mai à 20h Samedi 23 mai à 20h PANIQUE AU MINISTERE /15€ Vendredi 5 juin à 20h Samedi 6 juin à 20h Dimanche 7 juin à 20h LA REUNIFICATION DES DEUX COREES /15€ Jeudi 11 juin à 20h Vendredi 12 juin à 20h Samedi 13 juin à 20h
Vendredi 19 et samedi 20 juin à 20h /15€ ALORS ON CHANTE Sous la direction de Nadège Emmanuelian et Christian Petat au piano. Samedi 20 et dimanche 21 juin à 15h / Entrée gratuite SPECTACLE DES ENFANTS Billets en vente au Théâtre du Paradis 11 rue de l’Eglise, Gustavia de 17h à 20h (sauf dimanche) 0690 641 541
SANTE
TENDANCE HARO SUR LE GLUTEN Qu’il soit adopté par nécessité ou par choix, le régime sans gluten connaît un engouement croissant. Médias, supermarchés, restaurants, épiceries et traiteurs spécialisés, notamment à Saint-Barthélemy, lui dédient une place de plus en plus importante. Contrainte, bien-être ou simple effet de mode, le « sans gluten » implique dans tous les cas une connaissance et un suivi nutritionnel indispensable. La nécessité d’un régime sans gluten Celle-ci s’impose dans le cas d’une intolérance à cette substance protéique. Issu de certaines céréales (blé/froment/épeautre/kamut, seigle/triticale, orge/malte, avoine), le gluten possède la propriété de lier les aliments de par son élasticité, et d’aider la pâte à lever pour lui conférer une texture aérée et moelleuse. On le retrouve ainsi dans une liste importante d’aliments tels la farine, le pain, les viennoiseries, les pâtes… Mais il est aussi très courant de le compter au nombre des composants de certains produits industriels (ferments lactiques, protéines végétales, arômes artificiels, agents antiagglomérants, amidon modifié, épaississants E140..). De ce fait, à titre d’exemples, certaines charcuteries et spécialités laitières en contiennent également. Or le gluten n’est pas toléré par tous. C’est le cas des personnes souffrant de la maladie coeliaque, l’une des maladies digestives les plus répandues et touchant une personne sur 100 en France. A ne pas confondre avec l’allergie au gluten, où le système immunitaire réagit (asthme, réactions cutanées). Souvent traduite par des diarrhées, différents désagréments intestinaux et une perte de poids significative, la maladie coeliaque se manifeste aussi sous forme de problèmes articulaires, dermatologiques ou encore de troubles de l’humeur. Autant de symptômes variant d’un individu à l’autre, et rendant le diagnostic difficile chez un adulte. Seuls des tests sanguins et une biopsie d’une partie de l’intestin grêle confirmeront le diagnostic. Chez l’enfant, il peut être établi dès 6 mois, lorsque le gluten entre dans son alimentation. L’absence actuelle de traitements pouvant vaincre cette maladie EN SAVOIR
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implique la nécessité de suivre un régime excluant totalement le gluten. Une contrainte induisant une lecture vigilante des étiquettes de produits alimentaires. Pour plus de facilité, le logo mis en place par l’Association Française Des Intolérants Au Gluten, représentant un épi de blé barré, est apposé sur les produits sans gluten de plus en plus présents dans les rayons des petites et grandes surfaces. A l’instar du magasin bio Le RendezVous, situé aux Mangliers à SaintJean, où l’on trouve des veloutés de tomates, de la farine de riz, de la poudre à lever, des pâtes ou encore du muesli estampillés « sans gluten ». Côté traiteurs, Maya’s To Go dispose d’une large palette de produits gluten free (chips, cookies et autres gâteaux sucrés,…). Tandis que Fresh West Indies est en mesure de répondre sur demande à une clientèle consommatrice de plats excluant le gluten. Car en effet, si la liste des aliments et produits qui en contiennent est édifiante, les alternatives existantes sont nombreuses : la fécule de pomme de terre pour remplacer la farine de blé, les farines de châtaigne, de manioc ou de sarrasin, le riz, le quinoa, le maïs… Par ailleurs, le gluten pouvant être transmis par contamination via les ustensiles (à titre d’exemple, un couteau ayant servi pour couper du pain) et lieux de stockages des aliments, une certaine vigilance est de mise au quotidien.
Le choix d’une vie sans gluten Si Saint-Barth accueille chaque année un grand nombre de célébrités, nombreuses sont celles qui revendiquent l’exclusion du gluten de leur alimentation, créant ainsi un effet de mode autour de ce régime, mais sans réelles explications sur ses bienfaits.
Selon certains, non diagnostiqués séropositifs à la maladie coeliaque mais présentant des signes liés au système digestif, leur état de santé se trouverait amélioré depuis la suppression du gluten de leur alimentation. D’autres affirment que ce régime excluant le pain leur aurait fait perdre du poids. Ou encore, comme le souligne l’équipe du magasin bio Le Rendez-Vous, « Les clients venant acheter des produits sans gluten sont souvent dans une démarche de nouvelle éthique de vie ; une façon d’être plus proche de la nourriture vivante qui apporterait moins de toxines au corps ». Au restaurant La Terrasse, à La Pointe de Gustavia, on reste dans une quête d’alimentation saine. Son responsable, Emmanuel Leprince l’explique : « Sans cibler les personnes atteintes de la maladie coeliaque ou celles qui suivent un régime sans gluten, l’alimentation saine fait partie intégrante de notre concept. C’est d’ailleurs l’une des raisons pour lesquelles nous ne proposons pas systématiquement de pain. En revanche, notre carte comprend toujours un choix de plats sans gluten comme la salade piémontaise sans jambon et préparée avec une mayonnaise gluten free, la papillote de mahi-mahi servie avec du kale et du riz rose ou encore la panacotta au lait d’amande ». Si la nécessité ou le choix d’une vie sans gluten peuvent s’avérer bénéfiques pour la santé, l’encadrement par un nutritionniste ou un diététicien est quant à lui indispensable pour éviter tout déficit d’apports. De solides connaissances en nutrition constituent en effet la base de ce mode de vie.
Association Française Des Intolérants Au Gluten : site Internet www.afdiag.fr Magasin bio « Le Rendez-Vous » : Les Mangliers, à Saint-Jean. Tel : 0590 87 05 43 Restaurant « La Terrasse » : La Pointe à Gustavia (entrée par le Yacht Club). Tel : 0690 73 45 73 Maya’s To Go : Les Galeries du Commerce, à Saint-Jean. Tel : 0590 29 83 70 Fresh West Indies : produits disponibles dans les supérettes ASB. Tel : 0690 57 43 13. Quelques idées de recettes sans gluten : www.jecuisinesansgluten.com
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A.B.B.
PORTRAIT
24 HEURES AVEC HAFIDA AMEZIANE ela fait bientôt deux ans que la charmante Hafida tient les rênes de l'Hideaway, à Saint-Jean. Patronne et maman à temps complet, entre services au restaurant et course à la montre réglée à l'heure des enfants, la jeune femme vit ses journées tambour battant sans jamais se départir de ce sourire qui la caractérise si bien. Le soleil à peine levé sur Grand-Fond, la journée d'Hafida est sur le point de démarrer. Comme chaque matin à 6 heures, c'est Zackary, le petit dernier de deux ans, qui réclame l'ouverture du service du petitdéjeuner. Puis direction l'école, pour y déposer l'aînée de 8 ans, Aloïs, avant de confier le cadet à sa nounou. Factures, caisse et accueil des fournisseurs ponctuent la matinée de la jeune restauratrice. Si besoin, un détour au supermarché s'impro-
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vise dans son emploi du temps pour compléter les stocks. Comme elle le souligne, "malgré ce rythme soutenu, nous sommes privilégiés sur cette île, les distances sont courtes et tout est à portée de main. Et être maman à Saint-Barthélemy, c'est aussi avoir la chance de pouvoir compter sur les autres mères. Une entraide qui s'explique certainement par le fait d'être coupés de nos familles, mais aussi par le coût élevé de la vie ici". Il est midi lorsque les premiers clients arrivent pour déjeuner. Un service qu'Hafida assurera entourée d'une bonne équipe, jusqu'à ce que l'heure de la sieste s'impose, avant de reprendre la route de l'école pour retrouver ses enfants et passer un moment privilégié avec eux. Au programme, pause goûter à Gustavia ou à la plage, "Saint-Jean de préférence" pré-
cise-t-elle, "car l'eau est peu profonde sur les abords et je m'y sens en sécurité avec les petits". Le retour à la maison signe celui aux choses sérieuses, comme les devoirs d'Aloïs, suivis de la préparation du dîner pour la petite tribu. Tandis que Papa prend le relais à la maison, à 19h30, parée de ce sourire qui la caractérise tant et de sa bonne humeur, Hafida accueille les clients de l'Hideaway. Qu'il s'agisse d'habitués ou non, son plaisir de partager un moment avec eux est quotidiennement renouvelé. Le service du soir touche à sa fin ; la jeune patronne retrouve son cocon familial à l'heure où la famille dort. L'heure pour elle d'ouvrir sa deuxième journée, celle qu'elle qualifie de "moment à moi, au calme"... A.B.B.
Restaurant Hideaway, Centre Vaval à Saint-Jean - Fermé le lundi, le samedi midi et le dimanche midi. Tel : 0590 27 63 62 et 0690 56 44 49. A venir soirée espagnole le samedi 6 juin avec concert live, carte habituelle et suggestion de paëlla et sangria. saint-barth magazine # 331
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HISTOIRE
SAINT-BARTHELEMY PENDANT LA SECONDE GUERRE MONDIALE L'île de Saint-Barthélemy n'a pas connu l'occupation ; mais sa situation géographique dans les Caraïbes, proche des côtes américaines et sur la route du Canal de Panama, lui a donné une importance stratégique considérable. Surtout lorsque l'Amérique est entrée en guerre en 1942. En découlera une forte activité maritime en surface ; la pression américaine obligera les Allemands à utiliser une flotte sous-marine redoutable. Ces derniers s'intéresseront à cette partie du globe qui deviendra un enjeu de la Seconde Guerre Mondiale.
Les activités militaires Dès 1940, de nombreux navires allemands sillonnent la Mer des Caraïbes. Le 17 juillet 1940, une chaloupe à voile contenant 30 hommes se présente à l'entrée de la rade de Gustavia. On s'aperçoit rapidement que ce sont des naufragés. Assignés dans un endroit du port sous le contrôle de la gendarmerie, deux officiers sont autorisés à descendre à terre. Ceux-ci déclarent que leur vapeur battant pavillon anglais, le Davissian, a été coulé à coups de canon par un navire allemand qui avait préalablement arboré les couleurs suédoises pour les tromper. Durant leur séjour à SaintBarthélemy, le meilleur accueil sera réservé à ces infortunés. Trois jours après, un croiseur anglais les récupère pour les envoyer à Saint-Christophe. La totalité de leurs frais de séjour seront pris en charge par le gouvernement de Saint-Kitts. La vie administrative à SaintBarthélemy ne s'arrête pas, comme en témoigne les pièces comptables de Monsieur le Receveur, adressées au Gouverneur de la Guadeloupe. Si les navires de guerre se croisent au large de Saint-Barthélemy, les Allemands ne débarqueront jamais sur cette île qui, paradoxalement, ne semble pas les intéresser. A l'inverse de l'île de Fourchue où l'on assiste à des mouvements d'équipage de sousmarins allemands et où se passeraient des tractations marchandes. Aucun écrit n'est retrouvé à ce sujet, et l'on imagine bien pourquoi ! Le 26 juin 1942, une embarcation contenant 28 hommes atterrit dans la baie de l'anse de Toiny. Leur bateau anglais, Atheknight, a été attaqué par un sous-marin leur ayant lancé trois torpilles. Les pauvres malheureux mourant de faim et de soif sont dans un état pitoyable, incapables de se rendre à Gustavia. C'est Rémy de Haenen qui, avec son bateau L'Orgue, remorquera la chaloupe au port. Huit grands malades seront hospitalisés, et l'ancienne école des garçons sera mise à disposition des autres. Le vapeur Dominicain consentira à pren-
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dre les rescapés à destination de Saint-Christophe, moyennant la somme de 300 dollars américains... Ainsi se succèdent des arrivées de naufragés, toutes plus ou moins dramatiques. En 1945, les rescapés d'un bateau américain débarquent à Shell Beach ; ils meurent de faim et de soif. "Miracle" pour ces assoiffés, un mancellinier leur propose ses fruits tellement attirants. Les conséquences ne tarderont pas à surgir... L'horreur ! Ils seront rapatriés par deux hydravions américains.
La vie sur l'île La population en 1940 est de 2479 personnes, et de 2080 en 1944. Tous les hommes adultes de SaintBarthélemy sont mobilisés, mais beaucoup seront ajournés ou exemptés pour raisons de santé ou familiales. Basé en Guadeloupe, le centre de recrutement fournira au maire, à sa demande, une centaine de formulaires de demandes d'allocations militaires pour le soutien des familles parties sur le front. Durant ces années de guerre, on se contente de peu et l'on survit avec les moyens du bord. Rien n'est suggéré concernant l'hygiène, la salubrité et l'assistance publiques. Tout fonctionne bien. Un hôpital exerce sous la surveillance vigilante et dévouée de deux religieuses infirmières aidées du médecin de l'AMG. Les femmes en couche sont assistées par une sagefemme diplômée, elle-même secondée par deux matrones qualifiées. L'école laïque ne dispose pas de local... Le bâtiment du tribunal où elle a été transférée est dans un état de vétusté incroyable ; les jours de pluie, l'institutrice a les pieds dans l'eau. Le local est trop petit pour accueillir tous les écoliers. Pas de cabinet d'aisance, pas de cour de récréation ; les enfants jouent dans la rue, ce qui n'est pas sans inconvénients. Le Comité de ravitaillement fonctionne normalement. Les répartitions sont faites dans les plus brefs délais. Le Capitaine transporteur, à qui est allouée une commission de 4%, s'oc-
cupe aussi des répartitions et de la livraison des marchandises aux grossistes. Saint-Barthélemy ne peut produire assez de cultures pour nourrir ses habitants, et la stérilité du sol n'est pas étrangère au non-développement de l'agriculture. Des mesures diverses s'imposent pour protéger le cheptel. Des arrêtés sont pris, interdisant l'abattage des génisses et l'exportation des vaches laitières. Paradoxalement, la population n'est pas suffisamment ravitaillée en poissons. Les marins se heurtent à Rémy de Haenen pour l'exploitation du poisson salé. S'en suit une guerre économique. La guerre engendre tout de même des restrictions et la population souffre. 200 Grammes de farine sont alloués par jour et par habitant. On se débrouille comme on peut : les galettes sont réalisées avec des graines de quenelles mélangées à de la farine ; le sucre est obtenu à partir du jus de canne, un jus noir qu'il faut filtrer. On se rend chez le boulanger de son secteur pour qu'il cuise les patates douces locales. En revanche, une belle culture de l'ananas, abandonnée depuis longtemps, se développe. On file également le coton, on produit des arachides et on exporte des peaux d'animaux vers les tanneries de Guadeloupe. Saint-Barthélemy manque de beaucoup de choses, comme en témoigne une lettre du Chef de Service des Echanges Commerciaux, et la liste est plus que variée : chaussures, bois pour les cercueils, farine de froment, pétrole, allumettes, légumes secs. En 1941, le Gouverneur offre à la commune un poste de radio pour écouter les nouvelles diffusées deux fois par jour en mairie, dans le couloir d'affichage des communiqués où s'assemble la population. Ainsi va la Guerre ! Ecrit par Lucien-Pierre Couic, Président de la Fédération des Anciens Combattants de SaintBarthélemy, avec le concours des Archives Territoriales. A.B.B
D’ART EN ARTS
VÉRONIQUE VANDERNOOT Véronique Vandernoot fait partie du quotidien de chacun à Saint-Barthélemy. Depuis 20 ans, ses fameuses peintures sur céramique posées à l'entrée des plages de l'île accueillent les visiteurs tout au long de l'année. Signature de l'artiste, ses oeuvres incontournables se déclinent également sur des mugs, cabas et autres supports indispensables dans la vie courante.
Questionnaire de Proust par Véronique Vandernoot Le principal trait de mon caractère ? Hum, c’est plutôt une question à poser à mon entourage.. La qualité que je préfère chez un homme ? Etre passionné tout en étant tolérant. La qualité que je préfère chez une femme ? L’amitié et la confiance d’une Amie. Mon principal défaut ? Arrêter de croire que tout le monde est gentil ! Mon occupation préférée ? L’Art, le théâtre. Mon rêve de bonheur ? LA PAIX dans le monde ; actuellement, la guerre des religions me fait très peur. Ce que je voudrais être ? Maman, artiste, mais ça … je le suis déjà. Le pays où je désirerais vivre ? Un pays où règne la tranquillité, la sécurité, où le soleil brille. Il y a 20 ans, j’ai trouvé une île, Saint-Barthélemy. Je ne suis plus repartie. La couleur que je préfère ? On dit que le Blanc n’est pas une couleur ! Alors je rajouterais "Emeraude". La fleur que j'aime ? La fleur blanche du Frangipanier. L'oiseau que je préfère ? Un jour en montagne, le paysage qui se présentait devant mes yeux aurait tellement plu à Maman ; elle venait de nous quitter. Je ne savais pas que ‘’l’Oiseau Bleu’’ existait, elle aimait tellement les oiseaux ; pour moi, c'était elle. Mes héros dans la fiction ? Tintin, héros de mon enfance. Mes héroïnes favorites dans la fiction ? Le courage de Jane Eyre. Mes peintres favoris ? Chagall, Matis et Jean-Michel Folon. Folon ! Vous vous en souvenez sans doute (dans les années 70), il a été rendu célèbre par son animation graphique du générique qui clôturait quotidiennement les programmes de la nuit d'Antenne 2. Images d'animation où des hommes-oiseaux en manteaux et chapeaux bleus s'envolaient vers le soleil couchant en battant des bras sur un air de hautbois de Michel Colombier. Quel Artiste ! Tout, j’aime tout ce qu’il fait : aquarelle, peinture, gravure, sculpture. Un artiste complet. J’aime la poésie de Folon et tout particulièrement ses sculptures. MAGNIFIQUE. Mes héros dans la vie réelle ? Mon père, ma mère les héros de ma vie. Mais je pense aussi à Malala, Nelson Mandela. Mes héroïnes dans l'histoire ? Les femmes résistantes qui ont caché les familles juives pendant la Guerre de 1940/1945. Le don de la nature que je voudrais avoir ? Voler, planer comme un oiseau. État présent de mon esprit ? Embrouillé pour répondre à ce questionnaire qui n’est pas si simple ! (Merci Proust). Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence ? Je n’ai jamais volé un centime de ma vie ; mais dans certains cas, ne doit-on pas être indulgent lorsque des personnes volent pour leur survie ? Ma devise ? Restez toujours sourd si quelqu’un vous dit que vous ne pouvez pas réaliser vos rêves. A.B.B
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Jean-Michel Folon Né le 1er mars 1934 dans la région de Bruxelles, à Uccle, Jean-Michel Folon était un artiste dessinateur, peintre et sculpteur. Après avoir mis un terme à ses études d'architecture à l'âge de 21 ans, il s'installa à Paris et se consacra au dessin. Ses premières oeuvres présentées en 1960 n'ayant pas relevé l'intérêt en France, il les exporta aux Etats-Unis où elles furent publiées. Il lui fallut attendre quatre ans pour que ses dessins soient présentés dans une librairie parisienne et que sa carrière internationale prenne son envol. De Londres, où il décora le mur de la Waterloo Station, au Palais des Congrès de Monaco dont il réalisa la tapisserie, ses multiples oeuvres - peintures, sculptures, décors d'opéras, films d'animation, illustrations de livres... - furent exposées dans de nombreux pays, dont le Japon et l'Italie. Cinq ans après l'inauguration de la Fondation Folon à Bruxelles, l'artiste atteint d'une leucémie, s'éteint à 71 ans le 20 octobre 2005, à Monaco.
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UN MOIS DANS LE MONDE INSPECTEUR GADGET : Pour lutter contre les ordures sauvages, Roubaix va engager des détectives. La mairie de Roubaix (Nord) compte utiliser des détectives privés pour lutter contre des dizaines de dépôts d'ordures sauvages, a fait savoir la municipalité.
PCV ! : Il vient s'excuser au Vatican après avoir raccroché deux fois au nez du pape. "Je suis resté sans voix, mais François est venu à ma rescousse, en me disant que ce qui s'était passé était drôle", a raconté Franco Rabuffi. L'Islande met fin à l'impunité qui permettait de tuer les Basques L'Islande a mis fin à une parenthèse de 400 ans qui permettait de tuer en toute impunité des Basques, en supprimant un décret local qui rappelait une période plus violente de l'histoire de l'île. A LOUER : une station de métro londonienne, ancien bunker de Churchill. Une station de métro londonienne abandonnée, ayant servi de bunker à W i n s t o n Churchill lors de la Seconde Guerre mondiale, est à louer auprès de Transport for London (TFL) qui cherche ainsi à doper ses finances.. JACKPOT : L'ex-femme d'un magnat du pétrole américain va toucher 1 milliard de dollars. L'ex-femme d'un magnat du pétrole américain va devoir se contenter d'un milliard de dollars de compensation pour son divorce, l'un des plus chers de l'histoire des Etats-Unis, après avoir perdu une procédure d'appel où elle réclamait davantage
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CANNIBALISME : L'amant mange le coeur d'un rival amoureux : 18 ans de prison. La victime avait accusé ce Zimbabwéen d'être l'amant de sa compagne. Il l'a tué puis a mangé son coeur avec un couteau et une fourchette. USA : Le smic à 5 400 euros, une stratégie qui paye ! L'initiative de Dan Price qui a décidé de baisser son salaire pour augmenter ses salariés lui a permis de gagner de nombreux clients. La générosité du jeune patron, qui a divisé sa rémunération par 14 pour pouvoir augmenter ses salariés, semble bien avoir payé.
PULPEUSES !! : Faire gonfler ses lèvres avec une bouteille, la dernière tendance des jeunes.
Emprisonner ses lèvres à l'intérieur d'un goulot puis aspirer pendant quelques secondes pour les faire doubler de volume : l'exercice fait fureur chez les jeunes qui postent leurs vidéos et photos sur les réseaux sociaux, et ça s'appelle le "Kylie Jenner Challenge". LE PARFUM : Une petite entreprise française veut mettre les morts en parfum. Conserver dans un flacon l'odeur de l'être cher, qu'il soit décédé ou momentanément absent: une petite entreprise française prévoit de lancer en septembre la vente de ces parfums, réalisés à partir de fragrances laissées sur des vêtements. RETROUVAILLES : Une Américaine découvre que sa mère biologique est sa collègue de bureau La-Sonya Mitchell-Clark et Francine Simmons se recherchaient l'une et l'autre, sans savoir qu'elles se connaissaient et échangeaient régulièrement. C'est en utilisant Facebook que la fille découvre l'impensable. Sa mère n'est autre que sa collègue de travail.
HOROSCOPE BELIER
LION
SAGITTAIRE
21 MARS - 20 AVRIL
23 JUILLET - 23 AOÛT
23 NOV.- 21 DÉC.
Vos relations intimes avec les autres vont pouvoir s'améliorer pour vous conduire à une plus grande compréhension. Vous serez plus disponible, plus sensible et votre charme pourra agir à sa guise. Vous en éprouverez une bouffée de joie justifiée.
TAUREAU 21 AVRIL - 21 MAI Vous chercherez à montrer l'exemple dans une affaire que vous pensez extrêmement rentable. On ne vous suivra pas tout de suite mais votre réussite rapide ouvrira la porte à de nombreuses personnes intéressées par votre projet audacieux.
L'énergie sera à son maximum car vous aurez la chance de pouvoir recharger facilement vos batteries. Vous aurez l'occasion de passer un moment agréable en bonne compagnie. Evitez tout conflit éventuel car cela pourrait entamer votre potentiel d'énergie.
VIERGE
Le doute risque de s'installer entre vous et une personne qui vous est chère. Votre anxiété vous fait perdre patience mais vous aurez la chance d'avoir pour vous la gentillesse de ceux qui vous entourent. Ne vous déchargez pas de votre mauvaise humeur sur les autres.
CANCER 22 JUIN - 22 JUILLET Un manque de communication pourrait conduire à de sérieuses erreurs. Grâce à votre volonté de rester ouvert et en encourageant les autres à s'exprimer, le pire peut être évité. Gardez confiance en vous, les affaires d'argent pourraient bien vous sourire maintenant.
JEUX
CAPRICORNE
24 AOÛT - 23 SEPT. Une nouvelle vient de quelqu'un qui pense jouer un rôle important dans votre vie. Comme c'est une nouvelle sans grande importance vous tenez quand même à aller jusqu'au bout. Vous aurez raison de persévérer car vous verrez plus clair dans une affaire difficile.
GEMEAUX 22 MAI - 21 JUIN
Vous avez traversé une longue période très difficile. Maintenant vous pourrez enfin recevoir les fruits de vos efforts. Mais prenez le temps de bien vous reposer pour récupérer le bon moral que vous aurez besoin pour affronter l'avenir
22 DÉC. - 20 JANV. Si vous envisagez de faire des achats importants ou de faire une grosse dépense, n'hésitez pas à demander l'avis de quelqu'un en qui vous avez confiance. Laissez-vous conseiller, car vous pourriez vous laisser influencer par une autre personne qui vous indiquerait le mauvais choix.
BALANCE
VERSEAU
24 SEPT.- 23 OCT.
21 JANV. - 18 FÉV. Vous pensez avoir le pouvoir de transformer les sentiments des autres, en particulier avec vos proches ou avec votre famille. Votre générosité et votre bon coeur vous permettront de rendre les autres plus heureux. Vous en sentirez une profonde émotion.
La chance sera avec vous ce qui va vous permettre d'accomplir très vite ces grandes choses dont vous avez le désir. Une belle histoire se noue. Et vous saurez ce que vous avez à faire pour saisir à temps les bons moments qui vont vous remplir de joie. C'est le beau fixe !
SCORPION
POISSONS
24 OCT. - 22 NOV. Profitez que vous avez le moral pour comparer. Regardez ceux qui ne cessent de faire une montagne de n'importe quoi. Ils passent leur temps à se plaindre de choses qui s'avèrent en fin de compte de peu d'importance. Ne faites surtout pas comme eux.
19 FÉVRIER - 20 MARS Vous savez qu'il est indispensable de saisir votre chance dès maintenant. Vous avez déjà laissé passer certaines occasions de vous distinguer. On vous tiendrait rigueur d'un engagement trop brutal dans une compétition, vous agirez sagement.
ENIGMES ??? Les triangles en allumettes Le petit Gérard doit créer 4 triangles équilatéraux avec 6 allumettes, puis 8 triangles équilatéraux (toujours avec 6 allumettes). Comment fait-il ?
Des chiffres pas comme les autres 4 est la moitié de 9 6 est la moitié de 11 7 est la moitié de 12 Démonstration : découle du fait que 5 est la moitié de 10. Expliquer ce raisonnement.
LE SAVIEZ-VOUS? Mettre la pâtée remonte à la bataille de Patay. L'expression "mettre la pâtée", signifiant battre quelqu'un de manière écrasante, s'écrivait auparavant "mettre la patay". Elle ferait référence à la bataille de Patay, une victoire décisive des Français sur les Anglais en 1429, qui eut lieu pendant la guerre de 100 ans. L'armée anglaise perdit 2500 de ses 5000 archers d'élite, et de nombreux officiers de talents furent tués ou capturés, comme John Talbot.
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La reine d'Angleterre Élisabeth II est, d'après une loi en vigueur depuis 1324, détentrice de tout dauphin, baleine ou esturgeon pêché ou pris en mer dans le RoyaumeUni. Ces animaux sont d'ailleurs nommés les "Royal fishies". Interrogé par un éleveur d'esturgeons, le palais de Buckingham a confirmé que c'était bien le cas, mais s'engageait à ne pas revendiquer la propriété sur ses esturgeons d'élevage. REPONSES • 4 triangles : Le petit Gérard réalise une pyramide à base triangulaire 8 triangles : Il construit l'étoile de David. • Passer aux chiffres romains ! V, c’est bien la moitié de X. (Si on coupe le X en deux, on obtient bien un V) Partant de ce principe, il vient : IV est la moitié de IX - VI est la moitié de XI - VII est la moitié de XII
SOLUTION SUDOKU
Elisabeth II est propriétaire de tous les esturgeons et baleines sauvages du Royaume-Uni.