St Barth Magazine n°336 janvier 2016

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SAINT-BARTH

MAGAZINE Janvier 2016 • 30e année

N°336


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omme le suggère l’usage, nous vous souhaitons à toutes et à tous une heureuse année 2016. Qu’elle soit belle et que vos rêves les plus fous soient exaucés. Nul doute que l’augmentation du SMIC de 0.6%, soit une hausse mensuelle significative de 9,1€(brut, il ne faut pas exagérer), permettra au plus grand nombre de réaliser cette dernière assertion. Un bond, que dis-je, un pas de géant pour l’humanité, auquel s’ajoute la chute spectaculaire de la TVA sur les tampons féminins. Une mesure visant à sublimer le train de vie des françaises. De quoi donner des vertiges en terme de pouvoir d’achat et des habitudes de nantis. Pour garantir le bon placement de toutes ses ostensibles rentrées d’argent vous pourrez faire confiance à votre banque. Cette dernière aura pour obligation pour cette nouvelle année de mieux informer ses clients, notamment si elle décidait d’utiliser les deniers durement acquis de votre compte pour sauver l’établissement de la faillite. Autant de bonne nouvelles qui ne contrediront certainement pas le Souverain Pontife, qui déclarait dans son homélie à l’occasion de la messe de Noël, « Dans une culture de l’indifférence […] dans un monde qui est trop souvent dur avec le pécheur et mou avec le péché, il faut cultiver un fort sens de la justice […] ». Un air frais et vivifiant qui nous rappelle sur une note bucolique que l’on respire à l’évidence bien mieux depuis la COP21. Mais, ça, c’était avant de lire l’horoscope ! Le calendrier 2016 sera marqué - comme chaque année quand on y pense - par des célébrations pléthoriques. L’année étant par ailleurs bissextile, même les natifs du 29 février pourront enfin fêter leur anniversaire. Parmi les commémorations, on notera, bien tristement, celui des attentats de Charlie Hebdo, mais aussi, pêle-mêle et sans ordre d’importance, la 103ème édition du Tour de France, les 171 ans de la SPA, le centenaire de Verdun, les 30 ans de Tchernobyl, les cinq ans de Fukushima, les 10 ans de Twitter, les dix ans du coup de tête de Zizou… Un anniversaire nous touche toutefois plus particulièrement, celui des 30 ans du St Barth Magazine. Nous fêtons en 2016, non sans une certaine fierté, trois décennies d’existence. Une gageure ! Pour souligner le travail des différentes équipes qui se sont succédées depuis 1986 au sein du St Barth Magazine, nous publierons au cours de nos prochaines parutions, à l’image des interviews de1990 de trois anciens maires de l’île que vous retrouvez dans ce numéro, des extraits de nos archives. Toute l’équipe du St Barth Magazine vous souhaite une bonne et chaleureuse année 2016. Bonne lecture,

Miguel Berry

SOMMAIRE

SAINT-BARTH MAGAZINE Janvier 2016 # 336 Publication EURL ST BARTH MAGAZINE Directeur de Publication Miguel Berry 0690 67 11 88 contact@stbarthmagazine.com Rédacteurs Miguel Berry berrymiguel@hotmail.com Frédérique Doucet frederiquedoucet@sfr.fr Mise en page et graphisme Marie-Pier Pautrot 0690 74 05 60 mapisbh@orange.fr

Gustavia - B.P. 73 97095 Saint-Barthélemy F.W.I. contact@stbarthmagazine.com www.stbarthmagazine.com fb : St-Barth-Magazine Impression Printed by PRIMSERVICES St-Martin Z.A. Hope Estate Tél : 0590 87 50 24 ISSN : 1151-3373 Dépôt légal à parution © st-barth magazine 2004 RC 89 B 141 Basse-Terre

• Politique : C’était en 1990 : Alexandre Magras, Rémy de Haenen Charles Querrard Aujourd’hui : Bruno Magras • Rétrospectives 2015 • Musique : Festival de Musique Programme • Culture : Festival de Musique 2016 • Sport : La St-Barth Fun Cup 2016 • Portrait : Maëlle Guilbaud • Rendez-vous : Bijouterie Vineuil, new concept • People : Des paillettes pour les Fêtes • D’Art en Arts : Fabienne Miot • Insolite : Un mois dans le monde • Horoscope Décalé

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P O L I T I Q U E : F I S C A L I T É , U R B A N I S M E & AV E N I R Dans l’objectif de souligner la 30ème année d’existence du St Barth Magazine, nous vous proposons de revisiter une histoire de l’île à travers le prisme de quelques décennies d’archives. Les interviews à suivre, de trois anciens maires de St Barthélemy, sont extraites du St Barth Magazine n°28 de Noël 1990. Des articles dont la vision fait encore écho à notre actualité présente. Tout en protégeant ses droits acquis

ALEXANDRE MAGRAS SOUHAITE QUE ST BARTH CONSERVE SON STATUT DE COMMUNE DE LA GUADELOUPE Il est contre l’instauration du POS mais désire que des mesures soient prises pour arrêter le développement de la construction. St-Barth Mag : Les grands sujets de préoccupation de la population sont l’urbanisme (le POS) et le statut (la fiscalité). Peut-on connaître votre point de vue sur ces deux questions ? A.Magras : En ce qui concerne l’urbanisme, il faut absolument prendre des dispositions pour arrêter le développement de la construction qui défigure l’île. En 1977, lorsque le POS avait été proposé par Charles Querrard, j’avais été nommé délégué de la Chambre de Commerce pour la représenter au sein de la commission chargée d’élaborer le projet. Lorsque j’étais Maire, l’administration a tenté de nous imposer son point de vue au mépris de nos spécificités. Je me suis toujours opposé à cela. Je me suis inspiré d’une délibération du Conseil Municipal de 1882 où le Conseil a rejeté à l’unanimité l’idée des cinquante pas géométriques. Je suis contre l’instauration du POS à St Barth tant sur le fond que sur la forme. - Sur le fond : Ma 1ère opposition vient de ce que cela briserait la cellule familiale. Au cours des siècles écoulés, les parents ont eu le souci de conserver leur petit terrain pour leurs enfants. Avec le POS actuel, il faut une certaine superficie de terrain pour construire. Certains enfants ne pourront pas construire parce que le terrain de leur père ou de leur mère est trop petit. Cela occasionnera des jalousies et pourrait inciter certains à vendre ce qu’on leur a donné. Enfin, je dirai que le POS ne favorise pas la décentralisation. Au contraire, c’est permettre à l’administration de s’ingérer dans nos affaires. Lorsque l’on aura accepté un POS à ST Barthélemy, on verra se greffer sur ce document des dispositions fatales comme la loi littoral. D’autre part, le fait d’accorder au Maire le pouvoir de délivrer seul les permis de construire peut être dangereux. En effet, dans un petit pays comme Saint -Barthélemy, cela deviendrait inévitablement de la politique. Il faudrait être « bon » votant ou « mauvais » votant. Sans commentaire. Le POS entraînera aussi la spéculation. Les spéculateurs vont profiter que tels ou tels terrains soient inconstructibles pour les acheter. Le terrain deviendra constructible par je ne sais quels tours de passe-passe et ils le revendront à un prix très élevé. La jeunesse de St Barthélemy ne peut déjà plus acheter car les terrains sont trop chers. - Sur la forme : On a fait venir deux personnes de métropole qui ne connaissent rien de StBarthélemy, ni nos habitudes, ni nos traditions. A St Barth, il y a des architectes, des géomètres, des socioprofessionnels, des anciens et des

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nouveaux propriétaires qui auraient pu tous ensemble former une commission et étudier cette question sans faire venir des gens extérieurs. Il est naturel que ceux que l’on a amenés fassent ce que veulent ceux qui les ont amenés. Certains membres de la commission qui ont élaboré le POS ont pris soin de préserver leur famille. Leurs terrains sont constructibles alors que des terrains situés juste à côté ne sont pas constructibles. Le sous- préfet a harangué la population toute un après-midi pour faire pression sur le Conseil Municipal en disant que même s’il y avait un référendum, il ne l’accepterait pas. Je ne comprends pas cette position, car en France le référendum est accepté et certaines communes l’ont déjà utilisé. Le Sous-préfet savait que la majorité de la population de St Barth était contre le POS et que le bulletin de vote est l’arme redoutée des dictateurs. Ce n’était plus le colonialisme de Colbert mais le néo-colonialisme du pouvoir actuel. En conclusion, la majorité de la population entend se prononcer sur cette question par voie de référendum. Les élus issus de cette majorité doivent se conformer à la volonté du peuple ou se démettre de leur fonction. Il faudrait mettre en place une commission locale qui étudierait les dossiers cas par cas afin de protéger la construction pour nos enfants, petits-enfants et brider les constructions massives. Cette commission pourrait être composée d’élus, de socio-professionnels, d’architectes, de géomètres, de la DDE et de personnes qualifiées connaissant bien St Barth. S’agissant du statut, on en parle depuis 25 ans. Je suis tout à fait d’accord avec les élus, les socioprofessionnels pour dire qu’il faut protéger les droits acquis. Il y a cent douze ans que nous vivons avec le statut de commune de la Guadeloupe avec nos spécificités : pas de droit de douane, pas de grandes taxes. Cela n’a pas mal marché puisqu’actuellement, il y a cinq mille voitures, mille télévisions, trois cents maisons à louer, cent vedettes de plaisance, plus de deux cents magasins, trois banques, pas de chômage. Pourquoi changer dans ces conditions ? Cela n’empêche pas que tout monde doit être vigilant et ne pas laisser attaquer nos droits acquis. Pour ma part, je ne pense pas que le gouvernement fasse de Saint Barth une collectivité séparée de Saint-Martin. Je suis partisan du statut quo avec la Guadeloupe avec le respect de nos spécificités. N’oublions pas que les écoles, l’hôpital, le tribunal sont en Guadeloupe. La France est restée maître pour que le provisoire dure. Acceptons cela.


En ce qui concerne la fiscalité, il n’est plus possible que Saint Barthélemy continue à vivre la main tendue. Je suis pour un impôt simplifié et juste. Ce pourrait-être un impôt sur tous les revenus quels qu’ils soient ou un impôt local que chacun devrait payer tout en bénéficiant des avantages dont seuls certains profitent actuellement. Une commission locale pour l’impôt serait chargée de le mettre en oeuvre. Ceci n’est pas contraire à nos spécificités. Il n’a pas été prévu que nous ne payions pas d’impôt. L’impôt a été instauré en France en 1922 donc après la rétrocession. Toutes les lois applicables en France et en Guadeloupe sont applicables à St Barth. St-Barth Mag : Que pensez-vous des orientations politiques et budgétaires de l’actuelle municipalité ? A.M : Je n’assiste pas aux réunions du Conseil Municipal. Je ne fréquente pas non plus la Mairie. Sur le plan politique, il faut rester avec la Guadeloupe. On a besoin d’elle. Néanmoins je suis inquiet sur les dépenses qui sont engagées par la commune. Je sais que ce n’est pas facile de gérer une commune. On peut la gérer comme un fonctionnaire qui a la garantie de l’emploi comme le Maire actuel ou la gérer comme je le faisais à l’époque, comme quelqu’un qui devait travailler tous les jours pour gagner sa vie. Aujourd’hui je constate qu’on s’enfonce en faisant des emprunts et je me demande si ce n’est pas hypothéquer l’avenir de la jeunesse de St Barthélemy. Il y a également des dépenses inutiles comme le bâtiment sur le quai qui dispose de six chauffeeaux solaires et qui n’a jamais fonctionné. Ce qui m’inquiète aussi c’est le recrutement massif dans le service public. C’est dangereux de faire tant d’emprunts, de recruter tous ces employés. En effet, 1992 arrive, personne n’est certain que l’octroi de mer et les droits de quai seront toujours applicables. Si ces taxes disparaissaient, je me demande qu’est-ce qui va alimenter le budget communal.

Au sein du Conseil Municipal, s’il y a une opposition, il serait bon qu’elle se fasse entendre. Il faudrait plus de dialogues et de transparence afin que la population soit au courant de ce qui se passe. St-Barth Mag : Quels sont aujourd’hui les principaux atouts et les principales faiblesses de St Barthélemy ? A.M : St Barth est toujours aussi jolie et aussi attirante. Il faudrait la conserver comme cela. Ce n’est pas facile. Les trois priorités pour faire aimer notre île sont l’accueil, la sécurité et les prix. L’accueil a disparu ou presque. Tout le monde ne pense qu’à ramasser le plus d’argent possible. De même, les gens ne se sentent plus tout à fait en sécurité. La question critique de l’hôpital n’est pas faite pour arranger les choses. Pour les prix, St Barth est l’une des îles les plus chères de la Caraïbe. Il y a un effort à faire. A service égal, les autres îles sont meilleur marché. St-Barth Mag : Comment voyez-vous l’avenir de l’île ? A.M : Je ne vois pas l’avenir d’un très bon oeil. Je pense que nous sommes arrivés au sommet. Il y a trop de voitures, trop de restaurants, trop de magasins, trop de taxis. Si on conti-nue comme cela sans donner un service compétitif, les gens ne viendront plus ici. Il y a des remèdes à apporter. Rouvrir le Centre de Préformation pour ceux qui ne peuvent continuer le cycle normal de la scolarité. Ce centre a formé beaucoup de jeunes qui ont appris un travail. Cela pourrait inciter la jeunesse à exercer un métier. Il faudrait aussi arrêter provisoirement l’importation des voitures. On ne peut plus circuler à Gustavia et à St Jean. Il faudrait enfin arrêter les grands projets de construction qui n’ont aucun intérêt pour St Barth et encourager la tradition de la transmission familiale des terrains. •


POLITIQUE : FISCALITE, URBANISME & AV E N I R

Saint Barth faisant partie du « nouveau monde »

RÉMY DE HAENEN SE PRONONCE POUR L’ADOPTION D’UN STATUT PARTICULIER ET UN FONCTIONNEMENT AUTONOME Il est farouchement opposé à l’instauration du POS, document égoïste et injuste. La tâche principale des élus doit être « de faire disparaître les antagonismes » entre anciens et nouveaux Saint Barths insiste-t-il. St-Barth Mag : Les grands sujets de préoccupation de la population sont l’urbanisme (le POS) et le statut (la fiscalité). Peut-on connaître votre point de vue sur ces deux questions ? R.DeHaenen : En France métropolitaine, le POS est contraire au droit des gens de disposer librement de leurs biens (voir à ce sujet un article publié en 1987 dans le Figaro et ayant pour titre : « ces terrains que l’on nous vole »). A plus forte raison à St Barth où depuis l’essor du tourisme la principale richesse des habitants est constituée par leurs terrains. Il est totalement injuste de décider que certains terrains sont constructibles et d’autres pas, car ces derniers sont invendables. L’acharnement de la part de certains élus en faveur du POS est regrettable. J’y vois une forme d’égoïsme visant à brimer des étrangers, des concurrents ou des opposants sans penser au retour de flamme qui s’en suivra et n’épargnera pas leurs auteurs. Les solutions pourraient être la création d’un comité composé d’architectes, d’artistes et d’écologistes pour guider les résidents voulant construire de façon à protéger l’esthétique , la sécurité et la salubrité. Secundo, on pourrait envisager un régime de statut particulier avec la perception d’une taxe d’enregistrement des transactions immobilières au profit d’une Caisse de l’île servant à l’achat à un prix équitable des terrains difficilement constructibles à cause de leur exposition mais qui constituent des zones devant servir à la sauvegarde de la nature. Par exemple : falaises au vent ou trop sous le vent, mornes escarpés, etc... Pour le statut, je rappellerai d’abord qu’il y a plus de 25 ans, j’avais remis le 20 mars 1964 en main propre une pétition au Général de Gaulle demandant un statut spécial pour St Barthélemy. M. Focard l’a mise « de côté ». Elle est restée sans suite, sauf quelques petits problèmes pour moi, mais c’est de l’histoire ancienne. Je suis heureux de constater que les élus actuels finissent par se rallier à mon point de vue. Sans statut particulier il ne peut y avoir aucune des libertés que les premiers Saint Barths étaient venus chercher et que les nouveaux espèrent trouver loin de l’Europe et de ses complications. Notre île est de coeur et de culture française, mais elle fait partie du nouveau monde qui n’a que cinq siècles d’existence depuis Christophe Colomb. St Barth est donc très différente et très loin de la vieille Europe. Dans un système largement autonome, le problème de la fiscalité nécessaire au budget de l’île peut se régler par des impôts indirects tels que le droit de quai à condition que tout le monde paye. Il est beaucoup plus supportable de payer un peu plus cher ce que l’on achète en fonction de ses moyens que de subir une forme d’inquisition qui vous prélève au départ une bonne partie des fruits de votre tra-

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vail. Les droits d’enregistrement à un taux raisonnable devraient être payés au profit d’une Caisse de territoire de l’île telle que je l’ai suggéré plus haut en remplacement partiel du POS. Le projet de la commission Thill pour la création d’une zone franche financière devrait être accepté à condition qu’une redevance minime soit perçue sur les transactions financières d’importance. Mais M. Thill met la charrue avant les boeufs. En effet, une zone franche ne peut à priori être créée sur une île qui est déjà port franc. Si elle était créée avant que le statut spécial soit défini et approuvé, ce ne serait qu’une dérogation aux textes et n’offrirait donc aucune sécurité aux utilisateurs. On en revient donc toujours à la nécessité de devenir une collectivité territoriale à statut spécial largement autonome. St-Barth Mag : Que pensez-vous des orientations politiques et budgétaires de l’actuelle municipalité ? R.deH : La politique locale est et doit être à prédominance St Barth. Après moi, elle a subi l’influence de M. Querrard, puis de M. Blanchard. Cela est normal, chaque Maire dans notre système se comporte en fonction de ses affinités et de sa formation. Il fait de bonnes choses, mais peut commettre des erreurs, erreurs qui apparaissent avec le temps. La tâche principale devrait être de faire disparaitre les antagonismes entre les anciens St Barths et les nouveaux. Cet antagonisme est néfaste et surtout inutile car n’importe comment, l’harmonie se fera dans l’avenir et je souhaite que ce soit le plus rapidement possible. En ce qui concerne la grande politique, les tendances de la population et de ses élus sont conservatrices et de droite. Elles devraient être plus libérales, ne pas accueillir certains à bras ouverts et refuser de voir d’autres. Enfin, j’ignore le budget et il faudrait l’étudier en détail pour avoir les surprises que l’on a toujours en épluchant ce genre de document. St-Barth Mag : Quels sont aujourd’hui les principaux atouts et les principales faiblesses de St Barthélemy ? R.deH : Le premier atout qui existe depuis des millénaires est la beauté naturelle, la mer, le relief, le climat. Tout de suite après, il y a la population descendant de ceux qui sont venus il y a trois siècles de Bretagne, de Vendée et de Normandie. Les St Barths sont accueillants, fidèles à leurs traditions. Ils sont fiers de leur île, de leurs générations passées qui ont lutté pour rester à St Barth, y revenir, y survivre. Ils sont attachants, très personnalisés, et donc intéressants à connaître, à comprendre, mais ils sont aussi difficiles. Il y a aussi le fait que l’île est connue pour être un port franc libre d’impôts et de diverses contraintes des pays trop structurés et trop évolués.


Pour beaucoup, c’est le paradis et c’est en partie vrai, surtout en vacances. Enfin, depuis une trentaine d’années, une évolution accentuée vers le tourisme et ayant amené la création d’hôtels, de nombreux restaurants de qualité, la construction de centaines de villas de tous genres habitées par des gens intéressants et mêmes célèbres, et des aménagements portuaires et aéroportuaires excellents. C’est St Barth, tout simplement, et mieux que St Tropez, j’espère pour longtemps. Les faiblesses de St Barth sont diverses. Sa petitesse qui doit lui interdire de voir trop grand. Le risque d’être contaminé par l’entrée d’indésirables connectés avec les mafias et les trafiquants de drogue. Cela est très difficile à contrôler si l’on veut être en même temps port franc et paradis fiscal. Le même danger vient des groupes trop puissants financièrement qui risqueraient d’éliminer ceux en place. Enfin, quelque chose que mes successeurs à la Mairie ont un peu négligé : la mainmise d’une administration complexe et presque dictatoriale appliquant des tas de règlements inadaptés. Ce genre d’esclavage peut être pire que celui d’autrefois. Il y a des avantages à être iliens, mais il y a aussi quelques inconvénients. Si on augmente le nombre, il vaut mieux aller ailleurs.

fonction du progrès et des urgences économiques sera étouffée et paralysée par la tutelle européenne. L’avenir dépend aussi de la personnalité des élus. L’économie de St Barth est à 90% basée sur le tourisme. Là, il y a un grand risque. Si Cuba, dont la capitale La Havane est à vingt minutes en jet de Miami se rouvre au tourisme américain (80% de la clientèle des Caraïbes), si la situation politique et administrative en Jamaïque, Haïti et St Domingue se stabilisent, et cela se dessine, la masse de nos clients ira dans ces endroits car ils sont moins chers et il y a plus de chances de distraction. Ne viendront chez nous que ceux qui, avec de gros moyens, trouveront ce qu’ils recherchent et peuvent payer : la perfection d’une oeuvre d’art. Que tout St Barth y pense…

St-Barth Mag : Comment voyez-vous l’avenir de l’île ? R.deH : L’avenir est toujours difficile à prévoir. Il dépend d’abord de l’obtention rapide du statut de Territoire d’Outre Mer partiellement autonome. L’aménagement de ce statut doit se faire sans l’intervention de trop de considérations personnelles et égoïstes. Sans ce statut, SaintBarth, entourée d’îles indépendantes et libres, évoluant en

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POLITIQUE : FISCALITE, URBANISME & AV E N I R

S’attachant à démontrer les graves inconvénients d’un POS

CHARLES QUERRARD : LES PROBLÈMES DE L’ÎLE PEUVENT ÊTRE RÉSOLUS PAR UN STATUT ADAPTÉ À SES PARTICULARITÉS Le changement statutaire sera cependant difficile à atteindre explique l’ancien Maire. Selon lui, il faut tout d’abord apporter la preuve de notre crédibilité vis-à-vis du Gouvernement. L’arrivée de nouvelles populations est un enrichissement important estime-t-il et il sera « désormais très difficile pour les uns de se passer des autres. » St-Barth Mag : Les grands sujets de préoccupation de la population sont l’urbanisme (le POS) et le statut (la fisca-lité). Peuton connaître votre point de vue sur ces deux questions ? C.Querrard : Personne ne peut nier qu’il y a un réel problème d’urbanisme dans ce pays et que les responsables politiques de l’île tentent de trouver un moyen pour planifier le développement et éviter une anarchie qui desservirait à terme l’intérêt de l’ensemble de la population. Si le projet actuel de POS connait un échec encore plus retentissant que les deux précédents, ce n’est pas parce que la population rejette tout règlement d’urbanisme, mais bien parce que la municipalité (ou tout du moins une partie de celle-ci) qui semble n’avoir tiré aucune leçon des expériences précédentes, tentent d’imposer avec un acharnement difficile à comprendre, une organisation de l’urbanisme inadaptée, anachronique et dangereuse pour la paix sociale dans notre île. Comment ne pas être d’emblée frappé par la contradiction flagrante qui existe dans la démarche de ceux-là mêmes qui ne cessent de réclamer une modernisation du statut de l’île ? Ils affirment, à juste titre d’ailleurs, qu’ils en ont marre d’être à la remorque de la Guadeloupe, de son préfet, de ses fonctionnaires et de ses hommes politiques dont ils ne partagent pas la plupart du temps les décisions. En même temps ils mettent en place une réglementation, on ne peut plus dirigiste et centraliste, qui enlève tout intérêt à un nouveau statut dont l’un des objectifs prioritaires est précisément de donner à la population locale les plus larges pouvoirs possibles pour organiser et modifier son urbanisme, comme et quand elle le souhaite, dans le respect des traditions et des coutumes locales. Comme bon nombre d’autres problèmes qu’il est hélas impossible de développer ici, c’est uniquement dans le cadre d’un statut adapté à notre cas particulier que ces questions peuvent trouver leur solution car, est-il utile de le répéter, personne ne veut d’un POS dans lequel les élus ne peuvent mettre que ce qui est autorisé par le règlement alors que les préfets peuvent y déverser, comme dans un véritable fourre-tout, le meilleur et le pire de la production du pouvoir central (lois du 7/1/83 et 22/7/87). D’ailleurs tous ceux qui ont fait croire aux conseillers municipaux qu’ils pouvaient dessiner le zonage comme ils l’estimaient utile à l’intérêt de leurs administrés les ont gravement induits en erreur. Quand le couperet du contrôle de légalité tombera, il y aura des pleurs et des grincements de dents. Le zonage du POS doit-être tracé selon une logique propre à ce type de règlement d’urbanisme qui ne sait nullement faire la différence entre les « terres à gangan » et celles d’un « milliardaire américain », pour reprendre des expressions entendues souvent ces derniers temps. Les anomalies que le Préfet laisserait passer (découpage « à plat », contournement de la loi sur le littoral etc… ), et je doute fort qu’il se livre à de telles manoeuvres, seraient vite sanctionnées par le juge

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administratif saisi par le premier mécontent. Par ailleurs comment peut-on continuer à faire croire aux gens que le POS peut-être modifié comme le Conseil Municipal le souhaite alors que tout le monde sait qu’une fois rendu public, ce document d’urbanisme doit rester cohérent, et qu’en conséquence il ne peut être porté atteinte à son organisation générale, même si cela implique le gel définitif de certains terrains et compromet ainsi l’avenir des familles qui en sont propriétaires. Un tel engagement me parait trop grave de conséquences au plan humain, social et économique pour nos compatriotes, pour que l’on conduise cette affaire avec tellement d’inconscience. Quant à ceux qui soutiennent qu’un POS peut être annulé par une nouvelle municipalité, non seulement ils sont encore une fois dans l’erreur, mais quand bien même un tel document serait invalidé par décision du tribunal pour un vice quelconque, la commune est tenue d’élaborer immédiatement un nouveau plan (Article L-123-4-1 du Code de l’Urbanisme) ! A St Pierre et Miquelon, où le Code National de l’Urbanisme ne s’applique pas, le conseil général du territoire décide souverainement du contenu de la « Réglementation Générale » locale et des « Plans d’Urbanisme » qui s’appliquent aux différents secteurs de l’île. A un responsable de la cellule d’urbanisme de ce territoire à qui je demandais récemment ce qu’il pensait de l’application d’un règlement du type POS à St-Pierre-et-Miquelon, il m’a répondu texto : « Ce serait utiliser une enclume pour écraser une mouche » ! Tout commentaire me parait inutile. Mais en attendant une formule originale de ce type, il faut que la commune définisse avec l’Etat des modalités d’application du règlement national d’urbanisme (MARNU), document qui peut-être intelligent, évolutif, et surtout facilement modifiable par le Conseil Municipal, un tel plan pouvant servir de projet expérimental pour le futur règlement d’urbanisme d’une collectivité territoriale. Ce type de règlement n’ayant pas la portée juridique d’un POS, il ne pourra fonctionner avec efficacité que dans le cadre d’un consensus réel et sincère entre les parties concernées : Etat, commune et propriétaires. En tous cas, je ne vois aucune alternative en l’état actuel de la législation applicable dans la commune. Pour le moment une « suspension » des travaux du POS semble avoir été décidée. Bien que cette mesure me paraisse molle et ambigüe, il y a lieu cependant de s’en réjouir en la considérant comme un premier pas vers la sagesse[...] le faire sérieusement dans le contexte de cette interview portant sur des sujets multiples. J’essaierai cependant de vous donner mon opinion sur quelques points importants. La première fois que l’idée d’un statut particulier a été évoquée pour St Barthélemy remonte au milieu des années 60, c'est-à-dire à peine 20 ans après la


j’ai dit reste valable dans l’ensemble mais un point mérite départementalisation… Il s’agissait quasiment d’un projet de mini-Etat plus ou moins cependant quelques réflexions. associé à la France. Cette affaire a beaucoup plus intéressé les Mon sentiment en effet est que les élus n’ont pas du tout intéRG et la DST que le Général de Gaulle qui, si j’en juge par gré le bouleversement brutal que constitue pour l’île, le douune confidence qui m’a été faite par l’un de ses proches, aurait blement de sa population consécutif au nouveau peuplement amorcé ces dernières années. très peu apprécié la démarche. Il n’en reste pas moins que le ras-le-bol des dirigeants de notre Je veux dire par là qu’ils semblent considérer celle-ci moins pays à l’égard d’une administration départementale totale- comme une situation normale et irréversible que comme un ment indigente et incapable de comprendre nos particularités phénomène passager que l’on peut exorciser avec un POS bien musclé. ne date pas d’aujourd’hui ! Cette idée de statut, bien que très personnelle quant au con- L’île a évolué, sa population d’origine aussi. Les données ne tenu du projet initial, afait son chemin et le comportement de sont plus les mêmes qu’il y a 15 ou 20 ans. Un véritable brasl’administration guadeloupéenne au fil des ans à l’égard de St sage au plan de la famille et des intérêts est en train de s’opéBarth n’a pu que convaincre les plus hésitants de la nécessité rer entre anciens et nouveaux St Barths. de doter l’île d’une administration plus adaptée à ses réalités Tous sont conscients de l’enrichissement que constitue ce nouveau peuplement tant au plan humain qu’économique et aux aspirations de sa population. Il ne fait aucun doute que le gouvernement lui-même est per- ou intellectuel et il n’échappe à personne que désormais il suadé de l’utilité de tels changements, les îles du nord présen- est très difficile pour les uns de se passer des autres. tant désormais un potentiel humain, économique et culturel L’attitude de la municipalité parait être totalement déphasée en pleine croissance qui n’est plus du tout compatible avec le par rapport à cette réalité. Il faut donc intégrer d’urgence les statut de « dépendance » d’un département victime d’une changements intervenus, dans la politique d’investissement, instabilité chronique et dont l’avenir paraît pour le moins dans le domaine scolaire, social, sanitaire, renforcer la sécurité incertain. Des problèmes très difficiles à résoudre restent à publique et surtout préparer des plans communaux à moyen surmonter pour atteindre cet objectif pourtant urgent (les et long termes prenant en compte le phénomène. questions d’urbanisme sont là pour le rappeler) : la création C’est là sans doute, l’un des problèmes majeurs auxquels la (indispensable) d’une entité distincte dans chaque île, la commune sera confrontée dans les prochaines années, car il nomination d’un représentant de l’Etat véritablement à la faut rejeter avec fermeté l’idée des promoteurs d’un POS ayant hauteur de la tâche, la mise en place de structures suffisantes entre autres pour objectif d’affaiblir l’économie locale avec pour répondre aux besoins des populations en matière de comme conséquence un découragement des candidats à une installation à St Barthélemy. Il n’en reste pas moins que l’île santé, de justice, de sécurité etc… Et puis soyons francs, sommes-nous prêts à assumer les n’est pas extensible et qu’une solution acceptable par la Constitution française et respectant le droit des citoyens devra responsabilités et les efforts qu’appellera ce nouveau statut ? Avons-nous actuellement des hommes à la fois intègres, com- être envisagée pour réguler durant les prochaines décennies les pétents, ouverts, intelligents, au-dessus de la mêlée, prêts à flux migratoires internationaux vers nos 27 Km2 de terre accepter des responsabilités au sein d’une nouvelle organisa- ferme. tion territoriale ? A quel niveau de formation et de compétence se fait actuelle- St-Barth Mag : Quels sont aujourd’hui les principaux atouts et ment le recrutement des fonctionnaires municipaux ? les principales faiblesses de St Barthélemy ? Combien de postes de cadres formés et vraiment [...] fil des C.Q : Les atouts de St Barth sont ses faiblesses et l’inverse est aussi vrai. Si notre pays est devenu ce qu’il est aujourd’hui, années ? A part les traditionnels départs de transats et les manifesta- c'est-à-dire l’une des îles les plus prospères de la Caraïbe, avec tions vinicoles annuelles, combien de voyage d’étude, de le taux de chômage le plus faible de la région, c’est sans doute stages de formation, de recyclage ont été programmés au grâce à l’héritage inestimable que constitue son port franc, la profit du personnel communal et des conseillers municipaux beauté de ses sites touristiques, le courage, l’habileté et le savoir-faire de ses hommes, mais toutes ces qualités ont pu être responsables de commissions importantes ? Si nous voulons que nos démarches pour obtenir un nouveau mises en valeur précisément parce qu’au départ tout lui était statut soient prises en considération, il faut que nous appor- défavorable : absence de ressources naturelles, pauvreté du sol, isolement, etc… tions d’abord la preuve de notre crédibilité. Pour dire un mot simplement sur la fiscalité que vous avez Si ses faiblesses du passé lui ont donné finalement des atouts évoquée dans votre question sur le statut, je pense que cela ne pour l’avenir, ceux-ci deviennent à leur tour des faiblesses, à Le cabinet d’Assurances A2C vous accompagne dans la mise en place de votre contrat d’assurandoit pas être la préoccupation majeure de la population. Le cause de la convoitise dont elle est l’objet de la part du reste du ce complémentaire santé entreprise vous proposant offre de santé conforme aux obligations monde une en raison sa douceur de vivre, de sa bonne santé gouvernement français s’est officiellement engagé en à respecter légales ANI. économique et de ses avantages douaniers et fiscaux. nos acquis historiques dans ce domaine. Il ne faut pas baisser notre vigilance, bien au contraire, mais Magpermet : Comment voyez-vous l’avenir de l’île ? cela ne sert à rien nonàplus de jouer à se faire peur. Les quesNous avons votre disposition une solution santéSt-Barth qui vous de choisir entre la couvertutions fiscales ne constituent pas le chapitre le plus important C.Q : L’avenir de notre île sera tout simplement ce que les re minimale imposée par la loi et un large choix de garanties supérieures et modulables. Vos salahommes qui l’habitent en feront. Il dépendra surtout de la et le plus urgent du catalogue de nos préoccupations. riés peuvent individuellement à des et garanties complémentaires d’un de la tolérance des uns vis-à-vis desniveau autres, sans à Nous n’avons pas parléégalement par exemplesouscrire des problèmes d’insécu- solidarité supérieur. etdans enfants salarié peuvent également être bénéficiaires du contrat en sur l’origine, l’état de fortune, ou les mis appartenances rité qui sont devenusConjoint chroniques notredu pays (un vol tous priori les trois place jours en ce moment). Souvenez-vous de ce que je vous sociales, pourvu que chacun accepte de vivre et travailler dans par l’entreprise. avais dit l’année dernière : dans ce domaine, seule la préven- le respect de l’intégrité des personnes et de leurs biens. Aucune tion paye ! C’est toujours le jeu du chat et de la souris. Quand place ne devra être accordée à ceux qui dérogent à ces principes à laréponses prospérité, à la stabilité et à la les uns ne sont pasPour là, vous toutes savez ce quevos les autres font… questions, nousindispensables avons les paix sociale d’un pays. St-Barth Mag : Que pensez-vous des orientations politiques et • budgétaires de l’actuelle municipalité ? C.Q : Je suis longuement intervenu dans ces colonnes l’année dernière (cf. SBM # 4, février 1989) sur les orientations de la Les interviews d’A. Magras, R. de Haenen et C. Querrard ont commune dans ses grands domaines de compétences. Ce que été réalisées par S. Baillie, Y. Bourel et S. Brin.

CHEFS D’ENTREPRISE, SOYEZ PRÊTS !

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P O L I T I Q U E : F I S C A L I T É , U R B A N I S M E & AV E N I R Dans la continuité des précédents entretiens extraits du St Barth Magazine numéro 28 de décembre 1990, nous avons 25 ans plus tard, posé des questions similaires au Président de la Collectivité, Bruno Magras. St-Barth Mag : Les grands sujets de préoccupation de la population sont l’urbanisme et le statut. Peut-on connaître votre point de vue sur ces deux questions ? B.MAGRAS : Encore faut-il savoir de quelle nature sont les préoccupations auxquelles vous faîtes allusion. Les gens sont-ils préoccupés par une éventuelle restriction de leurs droits à construire, ou à vendre leurs terrains, ou sont-ils inquiets par le rythme de l’urbanisation ? Idem pour le statut, veulent-ils revenir à l’application stricto sensu du droit commun ou pensent-ils que nous ne sommes pas allés assez loin ? S’agissant de l’urbanisme, ce n’est un secret pour personne que notre île est aujourd’hui victime de son succès. D’un côté, il y a ceux qui la découvrent, qui disposent de moyens financiers importants, qui veulent à tout prix acheter pour construire leur villa ou faire un placement intéressant, et de l’autre, les habitants qui face à la demande croissante de logements, veulent eux aussi investir. Aujourd’hui, force est de constater, que les choix de développement que nous avons mis en place il y a trente cinq ans, et qui ont contribué à l’excellente réputation de notre île, se retournent un peu contre nous. Faut-il le regretter ? Certainement pas, même s’il est indéniable que Saint-Barth est devenue un produit de luxe qui, depuis plus de vingt ans, attise l’appétit des spéculateurs et autres investisseurs. Le marché de l’immobilier a explosé, les prix ont atteint des sommets et mis à part ceux dont les parents ont été prévoyants, aucun jeune ne peut désormais accéder à la propriété. Or, cette situation ne peut être ignorée. Dès lors, faut-il s’orienter vers la construction de logements collectifs et accroître ainsi, le nombre de résidents permanents ? Ceux qui sont favorables à cette option, se sont-ils préoccupés

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un seul instant de la saturation actuelle de la zone industrielle, du stockage des carburants, de la production d’électricité et de l’eau potable, du traitement et de l’élimination des déchets, de la circulation, des parkings et j’en passe ? Nous sommes sur un « mouchoir de poche » de 21 Km2. Les élus sont parfaitement conscients de la situation. Ils savent que pour ne pas détruire ce qui justifie ce succès, ils doivent édicter et mettre en application des règles cohérentes qui prennent en compte la nécessaire stabilité économique de l’île tout en étant respectueuses du droit de chacun. Je lis et j’entends ici et là, les commentaires des « Y a qu’à – faut qu’on », des gens de bons conseils, qui comparent l’incomparable en oubliant que Saint-Barthélemy n’est pas une île indépendante, qu’elle fait partie d’un Etat de droit où chaque citoyen dispose des tribunaux de la République pour faire valoir les siens. Je vous rappelle que le 24 février 2012, le Conseil territorial a mis en application une carte de l’urbanisme dans le but de planifier et mieux maîtriser le développement. Que s’est-il passé ? Plus de trente recours ont été formés contre ces nouvelles règles devant le Tribunal Administratif. Le 23 octobre 2013, ce dernier rendait une décision d’annulation du document. Pareil, lorsque le 22 janvier 2010 je publiais un arrêté fixant le gabarit des camions autorisés à circuler sur nos routes, une dizaine de transporteurs se sont ligués pour contester cet arrêté. En son audience du 10 octobre 2013, le Tribunal rendait une décision d’annulation de mon arrêté. Ceci étant, je vous rassure, le Service de l’Urbanisme travaille actuellement sur un nouveau projet de carte dont la mise en application est prévue pour le début juillet 2016. Quant aux camions importés, dont le poids total en charge excède 14 tonnes, ceux-ci sont désormais assujettis à une taxe ad valorem de 30 % transport compris. S’agissant du statut, nous poursuivons les objectifs que nous nous sommes fixés. Nous devons doter progressivement notre île des équipements et services nécessaires au bon fonctionnement de la Collectivité. Notre STIS (Service Territorial Incendie Secours) sera opérationnel au 1er juillet 2016 et notre Caisse de Prévoyance Sociale au début de l’année 2017. Il s’agit là, de décisions

view of saint barth


cohérentes qui s’inscrivent pleinement dans le choix de notre évolution statutaire. Nous avons pris nos responsabilités, nous devons les assumer jusqu’au bout. St-Barth Mag : Quelles sont pour 2016, les grandes lignes des orientations politiques et budgétaires? B.M : Comme tous les ans, les élus en débattront prochainement. Les projets en cours seront poursuivis. Ceux dont les études sont terminées ou sur le point de l’être, seront lancés. Pour en citer quelques uns : La route de sortie de Gustavia, entre l’Isola et le dispensaire, celle de Toiny vers Grand Fond, la construction de locaux administratifs à Lorient, les aménagements de la gare maritime, la modernisation du centre de propreté, la réhabilitation de l’étang de Saint-Jean et la construction d’un terrain de basket dans la plaine des jeux. Sur le plan budgétaire, le compromis intervenu avec l’Etat et qui vient d’être acté en Loi de finances, va nous permettre de solder le litige de la DGC. Je ne dispose pas encore des résultats du Compte administratif 2015, pour autant je ne suis pas inquiet quant aux marges de manoeuvre dont nous disposerons pour poursuivre nos investissements. St-Barth Mag : Quels sont aujourd’hui les principaux atouts et les principales faiblesses de St-Barthélemy ? B.M : Notre île dispose d’un certain nombre d’atouts naturels : Sa topographie, ses plages, ses villages tous différents les uns des autres, sa population….. A cela s’ajoutent les choix judicieux que nous avons faits en matière de développement touristique où dès le départ, nous avons opté pour une limitation de la taille des hôtels, en privilégiant la qualité sur la quantité, en protégeant notre

environnement par une bonne intégration des constructions dans le paysage, la mise en place d’un Service de traitement et d’élimination de nos déchets, la création d’une brigade verte qui veille à la propreté de l’île, l’entretien de nos plages, l’enfouissement des câbles aériens, l’aménagement et la sécurisation de notre réseau routier, la construction et l’amélioration des équipements publics en général, la mise en valeur de la gastronomie française... J’ajoute que si la sécurité des personnes et des biens demeure l’un des points forts de notre réputation, il ne faut pas se leurrer, ce critère n’existe que parce que nous avons su offrir à nos jeunes, un parc scolaire de bon niveau, des équipements sportifs d’excellente qualité, une vie associative active et soutenue et un taux d’emploi qui pour l’instant, reste élevé. Une remise en cause de cette politique serait la plus grande faiblesse de notre île. St-Barth Mag : Comment voyez-vous l’avenir de l’île ? B.M : Je suis un optimiste, par conséquent ne me demandez pas de peindre en noir, l’avenir de Saint-Barthélemy. Il y a des spécialistes pour ça. Mais, je suis aussi et surtout, un homme réaliste. Je mesure parfaitement les risques d’instabilité sociale qui pèsent sur notre avenir si nous ne parvenons pas à contenir la fuite en avant à laquelle nous assistons. Dans les limites des moyens légaux dont nous disposons, des propositions vont être mises sur la table dans le courant l’année, aussi bien en matière d’urbanisme que de transport. •


TIVE

JANVIER ATTENTAT CHARLIE HEBO NOUS SOMMES CHARLIE !

Quelques centaines de résidents s'étaient donné rendez-vous le 11 janvier sur le parvis de la Collectivité pour montrer leur solidarité et apporter leur soutien, même éloigné, aux familles des victimes. Quelques mots, une minute de silence, une marseillaise et des applaudissements ont marqué avec émotion ce moment de rassemblement. L'acte innommable survenu à la rédaction de Charlie Hebdo a laissé la France et bien au-delà de ses frontières, le monde, comme notre petit caillou, pétrifiés...engourdis par le calme qui suit les grands chocs. Cette réalité qui nous apparait en cet instant aussi atroce qu'incompréhensible est également celle qui, plus tard noyée dans un flot continu d'actualités navrantes, deviendra tristement familière. FESTIVAL DE MUSIQUE Pour son 31ème anniversaire, le Festival de Musique s'est ouvert sur les pas feutrés des danseurs de l'opéra de Paris. Un ballet d'étoiles à bien des égards offert au plus grand nombre sur la scène des quais Charles de Gaulle. Depuis ses débuts en 1985, sous la houlette de Frances de Broff et de feu Charles Magras, le Festival n'a eu de cesse de se réinventer. Toujours attaché au progrès, l'événement incontournable inscrit au calendrier culturel de l'île, propose comme chaque année des soirées d'exception.

FEVRIER FUN CUP 2015 la quatrième édition de la Saint Barth Fun

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CARNAVAL

MARS BUCKET REGATTA & AIRSHOW Si pour cette édition 2015 le spectacle est d'ores et déjà garanti sur mer comme sur terre, il sera également assuré dans les airs avec la Bucket AirShow le 21 mars. FESTIVAL DU LIVRE L'invité d'honneur de cette dixième édition du festival du livre est Patrice Franceschi. Tour à tour explorateur, aventurier, auteur, aviateur ou marin, Patrice Franceschi est celui qui a reconstitué le bateau avec lequel Bouguainville fit ses explorations dans les mers du Sud: La Boudeuse.

récent vainqueur de la Route du Rhum : Loïc Peyron. ST BARTH FILM FESTIVAL Fondé en 1996, le St Barth Film Festival "Cinéma Caraïbes" a célébré son 20e anniversaire du 24 au 30 avril. Pour cette année 2015, la musique est mise à l'honneur avec la projection de plusieurs films aux tonalités mélodieuses diverses. ENVIRONNEMENT/ECOLOGIE : St-Barth ou la possibilité d’une îe... verte ! […]Par un calcul simplifié, on note que chaque habitant de l'île émet plus de 11 tonnes de CO2 par an, du seul point de vue de la production électrique. Des chiffres bien au-dessus des moyennes nationales ou européennes. S'il convient avant tout de privilégier la prise de conscience de chacun à travers des gestes souvent simples, il n'est pas inutile d'imaginer une alternative à notre mode de production électrique, qui s'inscrirait dans une démarche tant écologique qu'économique. Une initiative d'avenir, qui plus est, porteuse d'emplois […]

MAI FRANÇOIS HOLLANDE ECRIT UNE PAGE DE L'HISTOIRE DE ST-BARTH […]le Président de la République allait, à la surprise générale, y compris celle du Président de la Collectivité, lui donner satisfaction sur les deux points. « Votre antenne rapprochée de la Sécurité Sociale, vous l’aurez. Je vous l’annonce ici aujourd’hui ! » devait-il déclarer. Quant à la DGC, François Hollande indiquait à © Blanchard

SPEC 2015

Cup aura tenu encore une fois toutes ses promesses. Avec un vent atteignant 15/20 noeuds le dimanche, quatre manches ont pu être disputées à l’issue desquelles le champion de Freestyle, originaire de Bonaire, Taty Frans, s’est imposé. Chez les filles la double championne du monde, Delphine Cousin remporte le titre et se classe 21ème au général. De l’avis de tous, vivement l’année prochaine ! RESULTATS : 1er Taty Frans / 2e Antoine Questel /3e Cyril Moussilmani

AVRIL LES VOILES DE ST BARTH © Jouany

RETRO

Créé en 2010 sous l'impulsion de deux amis François Tolède et Luc Poupon, l'événement nautique baptisé "Les Voiles de St Barth" comptait à ses débuts, une vingtaine de bateaux. Pas moins de 79 navires ont pris le départ de cette édition 2015 sous le parrainage prestigieux du marin de l'année,

Bruno Magras que l’Etat allait donner son accord pour que les propositions faites par la Collectivité entrent dans les faits : 1- La Collectivité accepte de payer la part due à l’Etat chaque année, soit 2.800.000 euros. 2- L’Etat renonce à exiger le paiement de la somme équivalente due en guise de compensation au département de la Guadeloupe. 3- La Collectivité renonce à bénéficier du fonds de compensation de la TVA […] FESTIVAL DE THÉÂTRE 2015 La 14ème édition du Festival de Théâtre


de St Barthélemy s’est déroulée du 15 mai au 13 juin. A cette occasion les organisateurs ont choisi de mettre en exergue une autre forme d’expression en invitant la Cie Pyramid ; une compagnie de danse dans le registre hip hop, installée à Rochefort en France[…]

ces moments là où le terme de cohésion prend tout son sens. Le groupe, avant soi, règle d’une équipe. Les règles du jeu sont simples aux barras, le groupe, c’est une chose et les postes clefs aussi après c’est une question de feeling, de technique et de coeur. Et pourtant chaque membre a son importance.

JUIN SB JAM MUSIK FESTIVAL 10 ans déjà ! A l’ occasion de cet anniversaire marquant une décennie de moments musicaux d’exception, l’association SB Jam a concocté pour cette édition 2015 une programmation éclectique de grande Klaus qualité. Dix concerts GRATUITS sont ainsi prévus du 10 au 14 juillet. Avec deux groupes musicaux chaque soir, et des artistes à l’aura internationale, le SB Jam Musik Festival place la barre très haut. Steel Pulse, Admiral T, Kali et de nombreux autres noms de la scène musicale caribéenne seront présents pour fêter cette dixième édition. PALM CUP : Dans les yeux de Youri Au terme de cette rencontre amicale qui s’est déroulée le samedi 13 juin au stade de Saint Jean, le score de 3 buts à 2 clôt la Palm Cup, édition 2015. Victoire des pros contre la sélection locale qui n’a pas à rougir de sa performance. Au delà de cette manifestation sportive, très appréciée à SaintBarthélémy, preuve en est les tribunes pleines à craquer, la « Palm Cup » a ses petits secrets. En tête à tête, Youri Djorkaeff revient sur la genèse de cette belle aventure […]

JUILL./AOUT LES BARRACUDAS AU 7ÈME CIEL! 7 fois champions de Guadeloupe : 2003, 2004, 2005, 2009, 2011, 2012 et dernière victoire en date du 6 Juin 2015 pour les quelques 37 licenciés et leurs encadrants. Sans oublier la victoire en 2013 du championnat Antilles-Guyane ! Come-back sur la potion magique de ces « gaulois » des temps modernes. Les barracudas, c’est un peu plus de 32 années d’existence. Des hauts oui, mais autant de bas. Les jours sans, c’est dans

SOCIETE : Les Fous du Volant ! Pas contents ! Beaucoup d’iliens se plaignent de la circulation à Saint-Barth. Est ce que la collectivité emboitera le pas à la métropole en adoptant les nouvelles mesures de sécurité routière appliquées au 1er juillet ? Le couperet vient de tomber : au premier juillet plus d’oreillette, ni casque audio en voiture, vélo ou en cyclo ! Plus de sandwich, ou autre en-cas au volant, ni de cigarette quand un enfant est présent dans l’habitacle. Et les restrictions ne s’arrêtent pas là : alcool, vitesse, maquillage […]

NOVEMBRE TASTE OF ST BARTH

PITEA DAY

ST BARTH CATA CUP Encore un grand succès pour cette 8ème édition remportée par les belges Patrick Demesmaeker et Olivier Gagliani, qui en étaient à leur septième participation. La St Barth Cata Cup a encore une fois tenu toutes ses promesses et rassemblé un plateau de compétiteurs de haut niveau aux côtés d’une classe amateur bien représentée, dans un esprit convivial. LE NON STOP, histoire d’un navire englouti Lieu d’exploration insolite, un navire

englouti constitue pour tout plongeur un moment fort en émotions. Une immersion dans l’histoire où s’entremêlent mystère, appréhension et adrénaline. Le Non Stop, célèbre épave reposant par 15 mètres de fond à l’entrée du port de Gustavia, représente sans nul doute l’une des plongées incontournables autour de l’île de St Barthélemy. Les circonstances entourant le naufrage, comme le caractère énigmatique du propriétaire ont pu par le passé, et encore aujourd’hui, faire la part belle à la fantasmagorie, ajoutant s’il en était besoin un soupçon de légende insulaire à l’histoire que nous allons vous conter : celle du Non Stop. […]

DECEMBRE CHRONIQUE DE NOVEMBRE : Attentats, n’en jetez plus, la cop est pleine ! Une image en chassant une autre dans un Coran d’air et une urgence prenant le pas sur la suivante en l’Etat, l’actualité passe allègrement du terrorisme idéologique au suicide écologique. Un programme peu enthousiasmant, à l’aube des joyeuses festivités de fin d’année. Le présent semble si sombre, qu’une pathétique histoire de sextape apporterait presque une éclaircie bienvenue à travers les nuages menaçants du chaos et de la pollution […] LA LETTRE AU PERE NOËL Accoudé à la table de la cuisine devant une page griffonnée, Plume fronçait les sourcils, rêveur, et le regard triste. Sa maman lui avait demandé sa lettre au père Noël, il y a deux semaines déjà… Un lourd soupir venait rompre le cliquetis du gros crayon de bois qu’il roulait sur le banc. Sa maman, qui préparait des confitures de mûres dans l’arrière cuisine passa la tête par la porte entre-ouverte. […] AUTOUR DU ROCHER : Histoire d’un lieu peu ordinaire Tout le monde à St Barth a un jour, entendu parler d’Autour du Rocher. Situé à Lorient, le site devenu « mythique » dispose d’une vue panoramique exceptionnelle. Le lieu accueillait chacun avec la même chaleur, sans distinctions de classe sociale, d’origines ou encore de langages, pour partager un verre entre amis comme un bon repas en famille. […] […]When Autour du Rocher burnt down in December 1991, the island changed. It was the place everybody loved. Whether you were a local manual laborer, garbage collector , international performing artist, or zillionaire, everybody was treated the same. There wasn’t such a thing as a VIP zone. […] Andy Hall saint-barth magazine # 336

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CULTURE

FESTIVAL DE MUSIQUE DE ST BARTHÉLEMY : c’est reparti pour 10 ans ! Déjà 31 éditions ! Le festival aura lieu du 12 au 24 Janvier cette année. Il entame ainsi une nouvelle décennie. UN pari fou à chaque fois remporté grâce à la passion et à la volonté de quelques irréductibles mélomanes.

Portrait décalé d’un festival haut en couleurs Non, je ne vous ferai pas la panacée très convenue des 31 années d’existence de ce festival. Je ne vous vanterai pas non plus les mérites de la poignée de bénévoles impliqués à longueur d’année pour que le spectacle continue. Je vous épargnerai l’éloge assommant de compliments surfaits pour la présidente de l’association et co-fondatrice du festival, France De Broff, qui mène sa barque comme un véritable amiral de la marine… Pour ceux qui ont déjà contribué ou non à la mise en place d’événements de cette envergure, c’est inutile. Pour les autres aussi, et pour la première fois, je me contenterai de résumer en un mot : sacerdoce ! C’est très certainement le seul endroit au monde où le public d’un concert de musique classique, réunissant de grands artistes internationaux, est assis sur des chaises en bois, ou des bancs, voire debout quand la salle est pleine. Et vous savez quoi ? C’est magique, ça rend cette musique souvent trop cloisonnée en France plus accessible. Des salles, qui n’en sont pas….les

églises, accueillent les concerts. L’église Anglicane et l’église de Lorient principalement. Vous y trouverez l’essentiel et la seule chose indispensable : L’amour de la musique et le talent ! Des interprétations magiques. Et pas de décors, pas de loges, pas de places réservées, pas d’ouvreuses, pas de jumelles, de vestiaire, de tenue correcte exigée. Les places sont vendues à l’entrée ou à l’office du tourisme avec un Pass de 10% moins cher pour l’ensemble du festival tout simplement. Avoir la chance, sur un bout de caillou de 20Km2 de pouvoir voir, et surtout entendre des musiciens professionnels issus des plus grands temples de la musique classique, avec une acoustique unique : ne serait-ce pas ÇÀ l’essentiel ? Les artistes ont suivi des cours au Carnegie Hall de New York, l’opéra de Paris et les plus grandes écoles en la matière… Les solistes sont issus du Metropolitan Opéra, des opéras de New York, de Paris, de l’opéra Lyric de Chicago ou de la Scala de Milan ! Les danseurs aussi frôlent leurs ballerines et leurs pieds sur les planches des plus

célèbres compagnies dans le monde ! Et tout ça rien que pour vous à SaintBarthélemy ! En prime, ils s’amusent et s’octroient quelques échanges complices avec le public ! Une décontraction apparente car les prestations sont toujours impeccables ! Alors que vous soyez amoureux de musique classique ou néophytes, sceptiques voire allergiques de naissance àl’opéra, si vous n’avez jamais eu l’opportunité d’en écouter, n’hésitez pas une seconde. C’est une chance inouïe que d’avoir autant d’artistes talentueux à portée de mains, et d’oreilles. Aborder un premier concert de cette façon c’est unique. Vous venez comme vous êtes tout simplement. Pas besoin de mettre un costume ou une cravate, non ! Juste vous offrir une chance de découvrir dans un contexte hors des codes habituels, d’immenses musiciens, chanteurs et acteurs, et peut-être découvrir ce qu’est réellement la musique classique. Le mieux c’est de venir éprouver vos vérités sur cet univers pas si imperméable qu’il en a l’air. Informations : Office de tourisme ou sur http://www.stbartsmusicfestival.org ou la page Facebook : St Barts Music Festival F. Doucet

SPORT

LA SAINT BARTH FUN CUP 2016 : rendez-vous du mardi 26 janvier au mardi 2 février! Manifestation locale de Windsurf, il s’agissait d’abord de promouvoir cette activité sur l’île. Une réalité toujours d’actualité même si en 5 ans d’existence, elle a aujourd’hui acquis une renommée régionale et internationale avec la présence d’amateurs et de professionnels! Cette année, la Saint Barth Fun Cup se tiendra du 26 Janvier au 2 Février prochains sur la plage de Saint Jean ! En 2012, 35 concurrents et 4 nations étaient représentées. Puis, 90 participants issus de 11 nations différentes en 2015 ! La démonstration n’est plus à faire sur le succès grandissant de cette course. Vous retrouverez les plus

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grands : Bjorn Dunkerbeck, Taty Frans, Pierre Mortefon, Antoine Questel, Alexandre Cousin, Cyril Moussilmani, Pascal Toselli, Delphine Cousin, SarahQuitaOffringa… et nos coureurs locaux : Gilles Reynal, Frédéric Thionville, Mario Aubin, Ludovic Lédée, Jean-Christophe l'Hermite, Arnaud Daniel, Pierrick Guilbaud, Hélène Puren, Pierre-Marie

Majorel, Vincent Beauvarlet, Yannick Berry, Anthony Hugel, Gilles Arnaud, Fabrice Couturier, Fabrice Miyet et surprise normalement Maëlle Guilbaud qui nous fera le plaisir de sa participation ! Cette année nous aurons au programme : 3 jours de course longue distance et slalom. Retrouver tous les détails pour les inscriptions et les sponsors sur le site : http://www.saintbarthfuncup.com/ et sur la page facebook Saint Barth Fun Cup. F. Doucet


PORTRAIT

MAËLLE GUILBAUD, une championne, tout simplement ! Rencontre avec cette jeune championne de planche à voile. Originaire de Saint-Barthélemy, cette jeune femme de 19 ans au palmarès déjà bien chargé n’entend pas en rester là. Elle n’en reste pas moins très humble et garde les pieds sur terre concernant son avenir professionnel. Des projets et de belles courses à venir cette année encore !

Retour sur le parcours d’une passionnée ! C’est à l’âge de 6 ans que Maëlle fait ses premiers pas sur les planches à voiles du club local, entrainée par notre ô combien connu Jean-Michel et par ses parents adeptes eux aussi de ce sport de glisse depuis de nombreuses années. En parallèle, Maëlle découvre la natation à la piscine territoriale avec Jean-Marc, mais c’est la planche qui prendra rapidement le pas sur la natation. Ses premières courses se passent à Saint-Barthélémy. Dès qu’elle a su « planer », Maëlle a participé aux régates locales. « Planer » ? Ca veut dire quoi au juste planer en planche à voile ou windsurf ? Tout simplement, quand on maitrise assez ce sport pour être harnaché et pieds calés dans les « footstrap », on est alors solidaire de la planche et on évolue beaucoup plus vite. Bref, ça glisse pour Maëlle, puisqu’à l’âge de 12 ans elle s’attaque à sa première vraie compétition à Schoelcher, en Martinique, une épreuve qualificative pour les championnats de France. Une étape qu’elle franchit haut la main pour aller aux championnats de France à Quiberon où elle termine en 6ème position. Ensuite, les compétitions s’enchainent sur des planches à dérives, celles de sa catégorie : les minimes. Ainsi, Maëlle finit successivement aux championnats de France : 4ème à 13 ans, 3ème à 14 ans et 2ème à 15 ans. C’est à ce moment qu’elle est détectée pour entrer en sport études à La Baule au pôle jeunes espoirs des pays de la Loire. Maëlle y découvre deux nouveau supports : la RS:X ou planche olympique et le Slalom, discipline très technique d’un parcours articulé autour de bouées qu’il faut réaliser le plus rapidement possible. Evoluant ensuite au centre d’excellence Régional des Pays de la Loire et au Pôle France Jeune des Payes de la Loire, elle continue d’étoffer son palmarès, en finissant 5ème aux derniers championnats de France jeunes et 14ème aux championnats du monde face à 70 concurrentes. Une première expérience avec un résultat plus qu’honorable quand on sait que Maëlle a changé de planche la même année, pour une avec une plus grande voile, plus physique par conséquent. Très vite, elle prend ses marques et rafle de belles victoires et de bons résultats au passage.

En RS:X : Vice Championne Eurosaf à Tavira, Portugal en 2013. Vice-Championne d’Europe RS:X Youth à Cesme, Turquie en 2014. 2è féminine à la Sélective ISAF à l’ENVSN, France et 3è au Chpt du Monde RS:X à Civitavecchia, Italie en 2014 En Slalom : 3è Championnat de France Promotion Séniors AFF en 2015 Championne de France Espoir Extreme Glisse, Narbonne, 2013 - 2014 – 2015

Quels sont les projets pour cette année ? Participer au show de Paris Bercy, qui est un événement international hors normes dans un lieu mythique pour ce genre de manifestations. Et… poursuivre sur sa lancée et conforter sa place de sportive de haut niveau. Maëlle se sent désormais prête à se frotter aux meilleures mondiales sur la compétition reine de la discipline : La PWA (Professional Windsurfing Association). Il s’agit d’une compétition en 5 étapes réparties sur une année partout dans le monde : Corée du Sud, Nouméa, la France ou la Turquie en sont les destinations de 2016. Pas facile à subventionner. C’est pour cette raison que Maëlle a créé un fond en ligne pour ainsi financer son projet. Ainsi chaque internaute peut contribuer à la concrétisation de son rêve à la hauteur de ses moyens. Vous pouvez découvrir son projet à l’adresse suivante : http://www.fosburit.com/projets/projet/coupes-dumonde-en-windsurf/ En parallèle, Maëlle, consciente du caractère éphémère de sa carrière de sportive de haut niveau, poursuit ses études sur un tracé bien défini. Cette année, elle vise le BP JEPS (Brevet professionnel de la jeunesse, de l'éducation populaire et du sport), puis le DE JEPS et elle espère aller jusqu’au DES JEPS afin de devenir entraineur de planche à voile bien sûr mais aussi entraineur sportif sur d’autres disciplines. Que demander de plus ? UN dernier rêve…. Hawaï ! Cette jeune femme à la tête bien remplie espère un jour pouvoir « planer » sur les plans d’eau paradisiaques de Hawaï. Un rêve à portée de voile si la jeune et talentueuse véliplanchiste poursuit sur sa lancée. F. Doucet saint-barth magazine # 336

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RENDEZ-VOUS

BIJOUTERIE VINEUIL New concept, new place... Parlez-nous de votre boutique ? Vineuil a fait peau neuve depuis ses travaux en octobre 2015. Devenu Bijouterie et Parfumerie, nous essayons de répondre aux critères de tous : prix abordable, carte de fidélité qui apporte des avantages dès le premier achat, du choix, de la qualité, un accueil chaleureux offert par Sandrine et moi-même (Nous sommes très complémentaires) pour que vous vous sentiez à l’aise, comme chez vous ! Sandrine est aussi Artiste Peintre. Nous lui offrons donc l’endroit pour exposer ses oeuvres et parfois elle peint sur place pour le bonheur et le plaisir des clients. Elle est pleine de ressources, elle saura vous surprendre dans son art. Bijoux, Parfums, Tableaux se marient parfaitement….je dirai que c’est l’union de l’art, de l’amour et de la poésie. D’où notre phrase qui symbolise Vineuil : Love is all you need ! Océane Laplace et Sandrine Hasselwander

Quelles sont vos nouveautés? Tout d’abord notre côté Parfumerie, nous proposons 3 maisons de Parfums rares : Jovoy, Olivier Durbano et Histoire de Parfums. Ces 3 maisons installées en France sont très variées dans leurs caractères et dans leurs inspirations (musique, personnes hors du commun, minéraux, couleurs, légendes…..). Nous proposons actuellement 48 références différentes qui regroupent Eaux de parfum et Extraits de Parfum. Et côté Bijouterie, nous recevons régulièrement de nouveaux bijoux. Il ne faut pas hésiter à venir donc régulièrement. Qu’est-ce qui vous rend différent d’une parfumerie traditionnelle ? Outre l’offre qui se veut originale et engagée, nous proposons nos parfums d’une manière qui se différencie de ce qui se pratique traditionnellement. Dans une parfumerie classique, un parfum sera vaporisé sur une touche ou mouillette. La différence est que nous utilisons des capots imprégnés de parfum de nos flacons bruns qui viennent des anciens orgues à parfums. Ceux-ci délivrent les notes de coeur et de fond, sans saturer le nez d’alcool. Cela vous permet de vous faire une idée de la « promesse » de chaque jus, sans les désagréments de l’alcool. Autre point très important : nous faisons vivre les parfums, nous racontons leur histoire, nous vous aidons à trouver « le » parfum qui conviendrait le plus en fonction des questions que nous vous posons. Ensuite nous vous proposons un café, un thé le temps d’apprécier l’évolution du parfum. Choisir un parfum, c’est comme choisir un « bon vin » ! Et de vous à moi je vous avoue qu’avoir le challenge de trouver le parfum qui vous satisfera le plus, c’est une passion ! J’aime mon métier et je m’y amuse beaucoup Qu’entendez-vous par parfums rares ? Ce sont des maisons qui sont généralement de taille humaine, un parfumeur ou un entrepreneur, parfois les deux. Elles cultivent une identité individuelle forte, ont un parti pris engagé sur l’utilisation de matières nobles, naturelles, parfois exclusives. Elles n’ont pas l’ambition d’une diffusion importante. Elles s’adressent donc à un public d’amateurs et/ ou passionnés, collectionneurs mais également un nombre croissant de déçus des parfums dits « d’égérie », sans doute parfois dévoyés par une diffusion trop large. Une récente sous-famille des parfums rares est en train d’émerger : la haute parfumerie. Ce sont généralement des extraits de parfums, flacons artistiques, petites productions et diffusion ultra élitiste, les prix sont proportionnels au caractère exclusif des créations, on y trouve entre autres pour le moment à la boutique : Histoires de Parfum avec ses 5 extraits de parfum inspirés de l’Opéra présentées chacune dans leur boîte à musique. En revanche il est une idée fausse de croire que les parfums rares sont inabordables. Nous restons par exemple pour les eaux de parfum entre une fourchette de ce que vous pourriez voir dans une parfumerie classique. Nous sommes fiers aussi de les vendre au même prix que si vous vouliez les faire parvenir.

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Avez-vous, Océane, toujours travaillé dans la parfumerie ? Comme pour beaucoup de personnes de nos jours, j’ai un parcours professionnel varié. Avec le temps et l’expérience je me suis rangée. Mes deux passions sont Conseillère en parfumerie / bijouterie et Réflexothérapeute. J’ai travaillé dans différentes parfumeries. J’ai eu l’opportunité de mettre mes services auprès de Guerlain et de Dior qui m’ont énormément transmis leur passion. Mon rêve auparavant était de devenir animatrice. Maintenant mon rêve commence à se réaliser auprès de Vineuil ! Il fallait juste attendre le bon moment !!!! Avez-vous un parfum préféré ? Je n'ai pas de parfum préféré. Je les aime au gré de mon humeur. Et Aujourd’hui que portez-vous comme parfum ? Aujourd’hui je porte « Sans un mot » de Jovoy. Après l’euphorie des fêtes où j’ai souvent porté pour l’occasion « Moulin Rouge », j’ai eu envie de porter un parfum qui symbolise pour moi une envolée légère pour « Une bonne Année ». « Sans un Mot », c’est un floral poudré. Voici son histoire : Connaissez-vous l’expression : Un ange passe ?….. Et bien imaginez un Aéroport…. Tout est rythmé par l’activité des jours, tout le monde se croise, certains sont au téléphone, d’autres lisent un livre pour faire passer le temps, d’autres font une file d’attente… C’est un vrai ballet cosmopolite incessant ! Et là, un ange passe…. Les personnes s’arrêtent. Femmes, hommes, personne ne reste indifférent face à cette envolée de violette, de rose, d’ylang ylang. C’est la douceur de l’aile angélique …petit à petit l’ange s’envole dans le couloir. On s’en souvient….il est mémorable. « Sans un Mot »….

Et vous Sandrine, qui êtes-vous ? Je suis peintre et plus encore…c'est de la peinture intuitive, de la clairvoyance, certains l'appellent chamanique. Je l'ai découverte quand une amie m'a demandée de peindre une toile très personnelle. Elle s'exprime par des formes abstraites ou réalistes, des couleurs, des symboles, des écritures....rien n'est placé par hasard. La peinture devient alors un miroir, un objet de guérison et à la fois de décoration. Ce qui est original dans cette démarche c'est que moi-même et le commanditaire ne savons pas à l'avance quelle partie de lui va s'exprimer à travers moi et la peinture. Cela donne une oeuvre unique et originale comme chaque Etre ou lieu le sont. Pour moi, l'Art et la peinture sont indissociables du Spirituel. C'est un acte d'Amour transmis par l'Amour Universel, la Vie. Sur quel thème travaillez-vous en ce moment? En ce moment j’expose à Vineuil une série de compositions de peinture sur le thème de l’UNITE. Océane m’a invitée à y peindre et j'y développe un travail sur galets....des galets "chamans": un galet, une peinture et son message...Vous pourrez m'y trouver en général l'après-midi...pour notre grand plaisir. Comme Vineuil j’essaye de répondre aux demandes de tous en m’adaptant selon le support, les attentes et le prix souhaité. Que voulez-vous dire à nos lecteurs ? Notre inspiration dans la vente, pour Sandrine et pour moi c’est vous ! Si vous êtes content, nous sommes contents ! Alors nous vous attendons ! Nous vous souhaitons tout le Meilleur du Monde !!!! Très bonne Année 2016 !!! saint-barth magazine # 336

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PEOPLE

DES PAILLETTES POUR LES FÊTES : Les stars au rendez-vous cette année encore ! Noël. Ses chantés, les décorations, le sapin, sa dinde, ses chocolats, la fête, le Ti punch et le champagne. Et à Saint-Barth ses people ! La saison a connu son pic d’effervescence. Une météo plutôt clémente pour la saison a permis aux énormes Yachts de rester à quai pour le bonheur et la satisfaction de tous. Avec la période des fêtes de fin d’année, Saint-Barthélémy connaît son lot de visiteurs célèbres ! Repus de nos repas gargantuesques en ces périodes festives, nous ne sommes pas restés sur notre faim du côté people avec une belle brochette de stars venues faire un break hivernal sous le doux soleil des tropiques. uelles sont les saveurs au menu des stars ? En amuse-bouche, afin de vous faire saliver, l’île a connu un débarquement de sirènes aux milles feux… Vous avez deviné ? Victoria’s Secret a débarqué en force début décembre pour le tournage de spots publicitaires entre-autres pour une ligne de maillots de bains de la marque. Bilan des courses : 3 hôtels privatisés, des embouteillages ponctuels aux abords des lieux de tournage, et je pense des images de Saint-Barth comme vous ne l’aurez jamais vue…. Un folle semaine d’effervescence qui rappelle le passage Kardashian, en beaucoup plus glamour…

Q

En entrée, nous vous recommandons l’assiette fraicheur édulcorée : LA « Paris Hilton ». Elle est venue, elle a vu et elle a apprécié ses séances shopping et bronzette sur nos plages des French West Indies…. Et s’est dite ravie. Si vous préférez les saveurs plus relevées, nous vous invitons à découvrir Rihanna ou Beyoncé aux côtés de Jay Z pour une note plus spicy ! Une vague de chaleur a débarqué dans les rues de Gustavia. En accompagnement, nous vous proposons un soupçon de Robin Thicke au bras de April Love Geary servis côté plage du Nikki Beach. Pour la suite, avec en plat de résistance, le chef vous propose un mets typiquement italien : le « Léonardo Di Caprio » aux saveurs à peine plus discrètes. Un séjour partagé entre une villa de l’Eden Rock et le Taïwana, et des sorties

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nocturnes où il entrainait une vaste cour de followers… Mais vous ne pouvez passer à côté du traditionnel concert de Monsieur Buffet au Baz, qui n’a pas dérogé à son petit Buff de fin d’année et a ravi les mélomanes toujours au rendezvous ! Si vous n’êtes pas trop rassasié, nous vous invitons à poursuivre ce menu découverte avec l’incontournable fête du 31 décembre donnée par Roman Abramovitch, avec comme Guest star l’incroyable Prince ! Non, vous ne rêvez pas, cette année, Roman avait décidé de privatiser la plage de Shell Beach ou du moins le restaurant le « Do Brazil » pour y célébrer la Saint-Sylvestre. UN concert qui a ravi tous les convives et les chanceux qui ont pu écouter de loin les morceaux joués en Live par l’artiste. Poursuivons avec le plateau de fromages et sa salade de roquette. Le chef a sélectionné pour vous une Kimora Lee Simons crémeuse à souhait…. La belle ex madame Simons, est venue pleine de rondeurs annonciatrices d’un heureux événement passer quelques jours avec Ming et Aoki, son fils Kenzo, et son ex-mari Russell sur le bateau de Monsieur. Nous terminerons ce festin avec La ronde des desserts. Elle commence avec un duo tout doux composé de Demi Lovato et de son cher et tendre Wilmer Valderrama, venus se ressourcer pour Noël après des passages difficiles dans leur idylle. Si les saveurs doucereuses du duo Lovato ne vous séduisent pas nous pouvons vous proposer l’imparfait « Kriss

Jenner et son cher et tendre Corey Gamble » qui sera servi sur les tables du Ti Saint-Barth pour une folle farandole de notes acidulées.Et pour finir, vous reprendrez bien un peu de Kim et KholéKardashian ? Non ? Votre foie n’en peut plus, allez un petit effort ! D’autant plus que vous pourrez vous remettre de ce copieux festin avec une petite tasse de thé « so British »aux côtés de Pippa Middleton et James Charter la soeur de la duchesse de Cambridge en compagnie de son bellâtre… Et le Scoop de l’année, en guise de digestif, Justin Bieber qui a célébré le passage en 2016 en compagnie d’Hailey Baldwin, la nièce d’Alec Baldwin, semble depuis quelques jours roucouler avec la belle jeune femme, son amie d’enfance… quel beau début d’année pour l’idole des jeunes ! Malheureusement cette année, pas de Johnny Hallyday ni de Laetitia au menu de nos réveillons. Les deux tourtereaux et leurs petites filles ont préféré célébrer Noël dans le cadre plus exotique de la Thaïlande. Vous ne verrez pas non plus le beau ramage de Monique la poule, mais vous en avez croisé d’autres, tout aussi jolies sur les quais… le soir du 31. Pour vous consoler, nous avons toujours de côté, un petit morceau de Estelle Lefébure, qui nous a paru bien fatiguée dans les allées de la supérette biologique de Saint Jean… Aurait elle abusé des petits fours, ou veillé trop tard à guetter l’arrivée du père Noël ? Le mystère reste entier ! F. Doucet



D’ART EN ARTS

FABIENNE MIOT Une artiste en Or ! La création de bijoux c’est toute sa vie ou presque. Il ne faut cependant pas oublier ses deux autres grandes passions : sa fille Fidji, et son fils Mowgli.

Portrait d’une femme et artiste accomplie. Vous la connaissez forcément, Fabienne… Mais si ! Cette dynamique maman de 52 printemps, tient la bijouterie Fabienne Miot en face du bar de l’oubli… bien sûr, la dame qui défile tous les ans au carnaval avec de superbes déguisements toujours plus sophistiqués les uns que les autres ! D’ailleurs cette année encore, nous devrions en avoir plein les yeux… mais chut c’est un secret ! Ses tenues, elle les imagine, les rêve et les crée des mois à l’avance… de véritables petits chefs d’oeuvre ! Voilà déjà 40 ans que Fabienne est sur l’île. Elle s’y sent vraiment ancrée et pleinement épanouie désormais… pourtant il y a eu des doutes, des questions comme tout le monde, ici, passé un moment. Il n’y a qu’une chose dont elle soit sûre c’est d’aimer créer. Elle se sent profondément Saint-Barth de coeur et apprécie sans modération toutes ses fêtes traditionnelles. Alors qu’elle n’était encore qu’une enfant, Fabienne était déjà bricoleuse. Elle aimait créer, sans se cantonner à un univers en particulier. Petite fille de bijoutier et fille d’horloger, ses parents lui auront tout de même presque laissé le choix de faire autre chose et l’opportunité de partir faire ses études en métropole… Elle n’aura pas même mis les pieds dans l’école de Normandie… Ce n’était pas pour elle. Un parcours assez atypique. Elle a suivi une formation peu classique, en pointillés à Saint-Barthélemy puis chaque année en métropole dans un atelier différent. Un mois par an pour apprendre de nouvelles techniques. En 1978, elle commence à travailler avec ses parents qui ont la première bijouterie de l'île. Le côté commercial ne l’intéressait pas vraiment à cette époque. Créer, seulement créer ! Puis en 1985, ses parents souhaitent vendre l’affaire familiale et lui proposent de la reprendre . Trop tôt pour cette jeune femme de 22 ans qui ne s’épanouit que dans son atelier. Ainsi, pendant 5 ans, elle conserve la possibilité de vendre ses pièces et développe son relationnel commercial. Elle ouvrira finalement une toute petite boutique, la première. La suite vous la connaissez...

Sa touche inimitable Comment travaille-t-elle ses pièces ? A l’intuition. Bien sûr, elle suit les recommandations de ses clients quand ils en ont. Mais parfois, elle a carte blanche. Alors, Fabienne saisit son chalumeau et ses plaques d’or précieux, ses pierres, ses perles, et elle suit son instinct, selon la demande et la personnalité de celui ou celle qui portera le bijou. Alors, oui, forcément, il y a un fil conducteur, une harmonie étrangement naturelle derrière le côté sophistiqué des créations de Fabienne. Elles sont sophistiquées certes, mais les formes et l’association des couleurs rappellent les rondeurs des gouttes d’eau, des fleurs, ou les angles d’une roche. Fabienne n’a pas une pierre, une forme spécifique ou favorite. Elle a « des périodes ». En 2015 : ammonite, perles roses et angles. En 2016, elle ne sait pas. Qui vivra… Elle aurait tout de même une toute petite préférence pour le « stalactite », un collier qui restera, confie-t-elle. Elle a aussi des incontournables comme les coquilles en or. F. Doucet

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Le travail au Chalumeau, c’est sa spécialité. C’est la seule à maitriser ainsi cette technique. Les autres emploient souvent une cire. Elle travaille l’or et les métaux au chalumeau. D’autres ont certes essayé sans parvenir au même résultat. Alors sa signature finalement ce n’est pas une pierre, une forme ou une couleur mais une méthode ! Pas surprenant quand on sait qu’elle se décrit comme étant douée pour les travaux manuels depuis toute petite !

Un artiste ? Une oeuvre ? Effectivement, un artiste et un créateur : Jean Vendome. Né en 1930, issu d’une famille de Joailliers, il connaît une grande renommée dans la haute joaillerie. Créateur du collier cravate, c’est le pionnier du bijou moderne qui s’expose partout : à la galerie parisienne Delisle, au Grand Palais, au musée des arts décoratifs… mais aussi avec d’autres grands noms de la mode comme Paco Rabanne, ou de l’art tel Salvator Dali. Il figure dans le dictionnaire Larousse depuis 1971… sera promu chevalier de l’ordre des arts et des lettres en 1986 et se verra offrir une rétrospective sur 50 années de création en 1998 au muséum national d’histoire naturelle à Paris.


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INSOLITE

UN MOIS DANS LE MONDE CADEAU ! : À 6 ans, il offre un dîner de gentleman à sa mère tous les mois avec son argent de poche Le fils de 6 ans d'une star de télé-réalité américaine emmène sa mère dîner dans un restaurant tous les mois, se comporte comme un parfait gentleman et règle la note avec son argent de poche.

ROME : Des excréments d'oiseaux rendent les rues impraticables. Recouverte de guano déposé de façon inattendue par des oiseaux migrateurs, la capitale italienne s'est vue contrainte de fermer des routes, devenues trop glissantes.

FRANCE : Perdu, il accuse des girafes d'avoir volé son lit. Des gendarmes d'Indreet-Loire ont retrouvé un homme désorienté sur la chaussée de Montbazon dans la soirée, affirmant que des girafes lui ont volé son lit. LEGISLATION : Au Pays-Bas, payer son moniteur d'auto-école en nature est légal.

E.T. : Les Belges ont vu plus d'ovnis en 2015 que l'année précédente SURNATUREL – En 2015, les Belges ont recensé 317 manifestations d'objets volants non identifiés au total, soit beaucoup plus qu'en 2014, où "seulement" 237 ovnis avaient été repérés.

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C’EST PAS BIEN ! : À 7 ans, il claque 5300 euros sur la tablette de son père. Au Royaume-Uni, un garçon de 7 ans a dépensé 5300 euros sans s'en rendre compte, en jouant à Jurassic World sur l'Ipad de son père.

Le gouvernement néerlandais a précisé que les moniteurs d'auto-école sont autorisés à offrir des leçons de conduite en échange de sexe, dans un pays, la prostitution étant légale sur le territoire.


Meilleurs VĹ“ux 2016


HOROSCOPE D É C A L É Dans l’espoir de ne froisser aucune âme sensible – sinon s’abstenir – et bien au-delà de nos vœux les plus sincères, nous vous proposons pour 2016 une idée singulière et particulièrement décalée de votre thème astrologique pour 2016.

BELIER

LION

21 MARS - 20 AVRIL

23 JUILLET - 23 AOÛT

GENERAL : La vie est bêle, du moins quand vous n’êtes pas là ! De manière générale, on vous hait. Cela ne vous effraie pourtant pas. Foncez tête baissée, rien ne vous résistera en2016, sinon les murs. TRAVAIL : Rien n’y fait, quand on est mauvais… ARGENT : Votre radinerie n’a d’égale que votre médiocrité. Cessez de rêver, vous n’aurez aucun droit d’auteur sur le film de la famille éponyme. Bélier célèbre : Lénine

TAUREAU 21 AVRIL - 21 MAI GENERAL : Vous n’avez pas la cote ! Vos proches disent de vous que vous êtes insignifiant quand vous n’êtes pas tout simplement antipathique. TRAVAIL : Vous vous prenez par les cornes, mais avez toujours les bulls. Perfide et agressif, vous faites parler vos qualités de sociopathe dans votre domaine. Les Taureaux font de joyeux tortionnaires. SANTE : Devenez végétarien, cela vous sauvera peut-être. Taureau célèbre : Hussein Saddam…ça colle pour le boulot !

GEMEAUX 22 MAI - 21 JUIN GENERAL : Une partie de vous laisse penser que vous êtes mesquin, l’autre est à vomir. FAMILLE : Tout le monde vous déteste. Vos enfants rêvent de parricide et votre épouse a tenté de vous empoisonner à trois reprises en 2015. Cette nouvelle année vous réserve encore bien des surprises. SANTE : L’avenir semble sombre. Ayez confiance, si tout va bien, votre famille vous pleurera avant les prochaines élections. Gémeaux célèbre : Bush Georges, Le Pen JeanMarie

CANCER 22 JUIN - 22 JUILLET GENERAL : On ne vous supporte pas. Vos colocataires vous évitent quand ils ne vous atteignent pas de leurs crachats. TRAVAIL : Vous êtes tricard sur l’île. Votre réputation de glandeur vous colle à la peau, ce qui ajoute une couche à votre eczéma ! AMOUR : Relevant de la pathologie, vous êtes précoce dans le domaine mais savez heureusement garder la main au besoin. Cancers célèbres : poumon, colon…

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GENERAL : Vous pourrez compter sur le trio Jupiter, Uranus, Neptune, vos nouveaux potes depuis le nouvel an, pour vous sortir de chez vous. SANTE : L’alcool n’est pas un médicament, quoiqu’en dise Jupiter. TRAVAIL : Grâce à vos récents amis et à votre grande naïveté, c’est la banqueroute. Lion célèbre : Carl-Gustav Jung… rien à voir avec un suédois

VIERGE 24 AOÛT - 23 SEPT. En voie d’extinction, ne désespérez pas ! Vierge célèbre : Clara Morgane...Naann, pas possible !?

BALANCE 24 SEPT.- 23 OCT. GENERAL : Comme l’indique votre signe, le régime s’impose. Rien d’étonnant, vu comment vous vous êtes goinfré pendant les fêtes. TRAVAIL : Au chômage, depuis votre coma éthylique au bureau, vos faibles qualités intellectuelles et votre manque d’ambition vous desserviront dans votre recherche d’emploi. ARGENT : A la lecture de la précédente prévision, c’est mal engagé. Des problèmes d’argent sont à craindre très prochainement. Balance célèbre : Gandhi Mahatma…comme quoi, ce n’est pas une science exacte

SCORPION 24 OCT. - 22 NOV. GENERAL : Intuitif mais stupide, votre côté gnangnan à tendance à agacer. FAMILLE : Des instants inoubliables se dessinent pour 2016 : un divorce et un déménagement ! AMOUR : Les planètes, alignées sur votre orbite, vous seront favorables. Ne me demandez pas ce que ça veut dire, je n’en ai aucune idée. Scorpion célèbre : Lagaf

SAGITTAIRE 23 NOV.- 21 DÉC. GENERAL : Centaure et sans reproches, on vous dit moyennement moyen, gentiment gentil, naturellement naturel…et carrément chiant. En vous montrant à l’écoute des autres, vos silences seront interprétés comme une intense réflexion et cacheront la médiocrité de votre esprit.

TRAVAIL : Vous saurez chaque jour montrer votre inutilité. SANTE : Vos problèmes dorsaux devraient s’accentuer en raison de votre propension à péter plus haut que votre derrière. Sagittaire célèbre : Huster Francis…hum, c’est pas faux !

CAPRICORNE 22 DÉC. - 20 JANV. GENERAL : Pas de quoi se rendre chèvre, mais on est rarement sur le bon tropique avec vous. Calculateur, rancunier et malhonnête, vous vous mettrez comme toujours au service de vos seules ambitions. AMOUR : Imbu de votre personne, vous pensez être adulé. Que nenni ! Votre conjoint(e) fait semblant pour avoir la paix et profite de la moindre occasion pour vous tromper. TRAVAIL : Rien de satisfaisant n’est jamais sorti d’un Capricorne. Capricorne célèbre : Joan Baez … comme sujet, verbe ?

VERSEAU 21 JANV. - 18 FÉV. GENERAL : On vous traitera de cruche, mais vous saurez rester coule. FAMILLE : Orignal et réservé, vous passez pour l’idiot du village. Il faut voir le reste de la famille ! TRAVAIL : Malgré un cirage intensif de pompes, vos aptitudes limitées bloqueront inéluctablement toute avancée au sein de l’entreprise. Verseau célèbre : Ronald Reagan

POISSONS 19 FÉVRIER - 20 MARS GENERAL : A l’instar de votre homologue rouge, vous partez avec un sacré handicap côté mémoire. Il faut toujours vous répéter la même chose. A l’instar de votre homologue rouge, vous partez avec un sacré handicap côté mémoire. Il faut toujours vous répéter la même chose. A l’instar de votre homologue rouge…et puis, zut. SANTE : Si t’es frit, t’as tout compris ! AMOUR : On vous dit sensible, mais plus personne ne supporte vos pleurnicheries. Sans surprises, vous êtes sole au monde. Poisson célèbre : Luc Besson…sûrement en rapport avec le grand bleu !

Il ne reste plus qu’à croiser les doigts pour que l’année passe vite !




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