lifestyle strasbourg
LES rencontres de l'illustration blutch dans la citĂŠ de tomi ungerer
delphine horvilleur femme rabbin engagĂŠe
steven le magicien ose
m a g a z i n e
magazinemix.fr
# 234 mars 2019
strasbourg
édito
Tomi Ungerer, No Parking Please, collection Musée Tomi Ungerer © Musées de la Ville de Strasbourg / M. Bertola
LA PANNE DES SENS Élevé dans le plus grand respect du « miracle de la création », nous confiat-il lors d’une récente et belle rencontre, Tomi Ungerer nous quitte au terme d’une vie, dessinée à l’encre de Chine et rehaussée à la gouache multicolore, de bagarre, stylo au vent, contre la pollution, la bêtise, le racisme… La dignité humaine et l’écologie ? Foulées du pied ! Les citoyens indignés face à l’injustice ou debouts contre l’adversité ne savent plus dans quelle direction aller, paumés entre débordements hyper-violents jaunes vifs et haine machiste venant d’individus issus de la presse “intello” de gauche qu’on pouvait imaginer moins cons. « Mes œuvres politiques n’ont rien changé », souffla Tomi, las… L’actualité donne hélas raison à celui qui portait un regard acéré, amusé et tendre sur la société. « L’Histoire se répète toujours et on a tort de ne pas en tirer des enseignements. » Le dessinateur qui rêvait d’un monde où tous vivraient « différents et égaux » dans la paix et le respect a tiré sa référence alors que stupidité et laideur s’expriment sans fard. Plutôt que de baisser les bras, (re)lisons Otto à nos enfants en faisant le vœu naïf que les aventures de l’ourson en peluche qui passa de mains en mains durant la Seconde Guerre mondiale puisse contredire Tomi et rendre le futur moins moche !
# Emmanuel Dosda 16 rue Teutsch - 67000 Strasbourg - magazinemix.fr &
Tomi Ungerer a réalisé cette affiche pour une exposition d’art graphique à New York, 1959, D.R.
facebook.com/mgzmix
mix.strasbourg
Directeur de la publication julien.schick@bkn.fr | Service commercial +33 (0)3 90 22 93 36 | Contact France linda.m@bkn.fr | Contact Allemagne sarah.krein@bkn.fr Contact rédaction emmanuel.dosda@bkn.fr | Développement web Cécile Bourret | Graphisme anais.guillon@bkn.fr, alicia.roussel@bkn.fr, Anaïs Holtzer (stagiaire du studio graphique)| Éditeur BKN ÉDITEUR Sarl au capital de 100 000 € RCS : 402 074 678 | +33 (0)3 90 22 93 30 — bkn.fr | Photo de couverture Nicolas Deprez, photo de Sophie Dupressoir | Imprimé chez Ott Imprimeurs à Wasselonne | Dépôt légal Février 2019
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PRINTEMPS AFRICAIN © Mathieu Zazzo
STAR MONTANTe
L’Afrique festival, qui se déroule (07/03-11/05) à Strasbourg, Illkirch, Oberhausbergen et Ostwald se conçoit avant tout comme un projet humaniste qui célèbre le vivre ensemble. Parmi les premières dates à ne pas rater il y a le Mois de l’Afrique Festival au Musée Vodou (07/03-15/04) avec des visites guidées insolites, le concer t de Rokia Traoré (07/03, Point d’Eau d’Ostwald) ainsi que celui de la capverdienne Mayra Andrade (09/03, PréO). # S.M.K.
Quelques mois après la sortie de son premier single My Crush, notre ex-collègue et ami Rudy C a sorti Piece Of My Art avec son premier vidéo-clip, tourné par le réalisateur Hamza Dardour dans les rues strasbourgeoises : une chanson d’amour double qui s’adresse à la fois à sa compagne et à la capitale alsacienne. Mix adore ! # S.M.K. /Rudycmusics
Sexy art
lafriquefestival.com
SOYONS FOU !
Un couple de Strasbourgeois propose un kit artistique coquin permettant de réaliser des toiles pendant ses ébats amoureux. « La peinture Blash est lavable et sans risque pour votre peau. Elle s’applique sur la toile, avant votre union charnelle. Laissez ensuite parler vos sens. » Ça promet ! En vente chez Curieux? # A.L.N.
Le traditionnel Carnaval de Strasbour g (10/03, 14h11) se déroulera sur le thème Monstres, chimères et carabistouilles. Le cortège qui traversera la ville sera composé de 37 groupes, dont 10 chars construits par l’association Arachnima. Cette année les familles strasbourgeoises sont invitées à participer au défilé. Conseil de Mix : déguisements, costumes, accessoires et maquillages se trouvent chez Fiesta Republic. # S.M.K.
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© Cédric Gaury
© Cornaqueurs d'Orient
blash-art.com
PIKA PIKACHU !
fiesta-republic.com
strasbourg.eu
pixel-museum.fr
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À VOS MICROS !
© Bartosch Salmanski
strasbourg.eu
Les auditions démarrent pour la Fête de la Musique ! Groupes et interprètes amateurs ou professionnels sont invités sur le devant de la scène (jusqu’au 21/03) pour prouver leur talent. Les inscriptions sont ouvertes sur le site de l’Eurométropole. # A.L.N.
Au Pixel Museum, dédié à l’univers du jeu vidéo, on découvre actuellement l’exposition Pokéxpo – Exposez les tous ! (jusqu’au 15/03) qui revient sur des monstres en format p o c he créés en 1996 par Satoshi Tajiri, qui ont fasciné toute une génération avec une gamme allant des jeux vidéo aux séries télés et cartes à jouer et à collectionner. Retour en enfance garantie. # S.M.K.
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VARIATIONS
Reyn Dirksen, Europe : toutes nos couleurs en haut du mât, affiche du Plan Marshall, vers 1950 © BNU
Élire l’Europe, exposition à la BNU (jusqu’au 31/03) sous le patronage du Parlement européen revient sur les premières élections européennes en 1979 à travers affiches, caricatures et vidéos. De nombreuses conférences et rencontres se posent la question de l’avenir de l’UE… qui ne fait plus l’unanimité de nos jours.
© Jean-Louis Fernandez
QUELLE EUROPE ?
Avec Les Disparitions (01-09/03, TNS Salles Gignoux, Elfriede Jelinek et Jeanne Laurent, Espace Grüber), l’École du TNS expose quatre visions des élèves metteurs en scène Eddy D’aranjo, Ferdinand Flame, Simon-Élie Galibert et Jean Massé du texte de Christophe Pellet. Les élèves de seconde et troisième année interprèteront différentes versions d’une histoire se situant dans un futur où les écrans ont disparu et une nouvelle relation directe entre les êtres devient à nouveau possible. Les parcours proposés permettent de voir les pièces successivement. # S.M.K.
bnu.fr
tns.fr
JAZZ !
© OLCA
© Tristan Jeanne-Valès
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HUMOUR ACÉRE
En mars, Jazzdor présente, en collaboration avec le Conservatoire et l’Académie supérieure de Musique de la HEAR, la 3e édition de Strasbourg Jazzlab (25-29/03) avec notamment une rencontre entre le trio de Sylvain Cathala, Sarah Murcia et Christophe Lavergne avec la chanteuse et oudiste palestinienne Kamilya Joubran (29/03, Centre socio-culturel du Fossé-des-Treize) ou encore le concert jeune public Les Mots à la mer (28/03, Cité de la musique et de la danse).
Porté par son humour et sa répartie acerbe, l’auteure et metteuse en scène Pauline Sales fait un état des lieux de quarantenaires en pleine crise. J’ai bien fait ? ( 12-14/03, Taps Scala, dès 14 ans) où l’histoire d’une prof de français au bord du burn out personnel et sentimental, pas trop aidée par une fille lui demandant des comptes, un mari plan-plan et un frère artiste peintre se lamentant du peu de succès obtenu dans sa carrière. # D.V.
jazzdor.com
taps.strasbourg.eu
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VOIX D’ALSACE
Le concours d’Stimme révèle les nouveaux talents de la chanson en alsacien. Les dix lauréats ont eu la chance d’enregistrer une chanson en compagnie de Maskat, révélé par The Voice en 2013. Ces chansons seront diffusées sur France Bleu Elsass et Alsace début mars et soumises au vote du public. Les trois gagnants pourront se produire sur scène. # A.L.N. olcalsace.org
FESTIVAL
chauffe marcel ! Le retour des beaux jours signifie également celui du Printemps des Bretelles. Pour la 22 e édition de ce festival, l’accordéon est une vedette que chaque artiste s’applique à adapter à son style musical. # Anthony Niang C’est en alliant, dans une programmation de 110 concerts, des bals et spectacles, avec morceaux classiques et modernes que le festival met en valeur la contemporanéité d’un instrument, souvent associé au passé. Le duo Turfu (21/03) le prouve avec éclat. Composé de Raphaël Decoster à l’accordéon et Matthieu Suchet à la batterie/synthé, le groupe mêle piano à bretelles et musique electro, concoctant un son résolument axé sur la transe. Sur un registre proche, Dakhabrakha (20/03) prend un malin plaisir à assembler compositions folkloriques ukrainiennes et instrumentations africaines, bulgares, orientales, mises en harmonie avec des rythmiques et des sonorités de hip-hop. Cela donne naissance à un alliage que le groupe décrit comme un « chaos ethnique », un univers musical insolite, joyeux et entraînant. Il marque non-seulement par la créativité de ses compositions mais aussi par la mise en scène de ses spectacles,
son univers visuel et ses danses au rythme endiablé. L’instrument à bretelles a été adopté par de nombreuses cultures, ce qui permet au festival, de proposer un voyage aux quatre coins du globe. Explorant l’autre côté de l’Atlantique en guise d’ouverture, l’honneur revient aux Caraïbes, et à l’Amérique latine, avec la compagnie du Tire-Laine (15/03), dont le répertoire navigue entre le chacha, le forró, sans nier ses racines européennes en exploitant la sirba moldave et la tarentelle italienne. La soirée se poursuivra avec Kumbia Boruka, groupe originaire de Monterrey au Mexique, où l’on danse la cumbia colombienne des années 1960 à laquelle le groupe apporte une approche à la fois moderne et fidèle. Dans un tout autre registre, le Printemps des Bretelles accueille The Moorings (22/03) mélangeant folk celtique et rock alternatif créant un cocktail
énergique aux saveurs de l’Irlande, leur style faisant écho aux Dropkick Murphys avec qui ils partagèrent la scène en 2014. Le pays des trèfles est également abordé sur une note plus douce : Dallahan (18/03) joue sur des éléments de jazz, de pop, de musique classique ou de funk. Le festival compte également des représentants du jazz, du gospels et des negro spirituals, avec le concert de Marcel Loeffler (en photo), accordéoniste-jazziste bas-rhinois réputé, en compagnie de Lisa Doby et des Nishati Gospel Singers (17/03). 15-24/03 À L’Illiade (Illkirch-Graffenstaden) illiade.com printempsdesbretelles.com
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SpiriTango Quartet
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Éloge de la diversité sonore Les Heures Musicales du Kochersberg célèbrent leur quinzième anniversaire avec quatre concerts. Passage en revue du programme. # Hervé Lévy
La bourse ou la vie ? C’est bien de ce chantage dont il est question dans Le Plongeur, paru aux éditions Le Quartanier, premier roman écrit par l’auteur québécois Stéphane Larue. Un roman initiatique porté par une belle écriture pulsée d’humour et de poésie pour nous raconter le quotidien d’un plongeur. L’énergie de la vie nous empoigne et nous fait redécouvrir, au passage, la langue française !
Placé sous la direction artistique de Sébastien Lentz, corniste à l’Orchestre philharmonique de Strasbourg, le festival propose quatre rendez-vous où les genres se mêlent avec bonheur. Les hostilités débutent par une plongée vocale a cappella dans la Motown – un label mythique qu’on ne présente plus – du sextet Opus Jam (02/03) qui nous replonge dans les grandes heures de la soul. Suivra le jazz mâtiné de musique classique du Trio Aïrés qui entraîne Bach, Ravel, Fauré ou Tchaïkovski vers de nouveaux horizons totalement… improvisés (17/03). Attention événement avec le rendez-vous suivant, puisque nous découvrirons les sonorités cuivrées de l’Harmonie de la Garde républicaine (24/03) avant que les choses ne s’achèvent de belle manière avec un voyage en Argentine en compagnie du SpiriTango Quartet (30/03) qui explore les arcanes du tango, des grands classiques à la révolution opérée par Astor Piazzolla.
www.quaidesbrumes.com
02-30/03, Espace Terminus (Truchtersheim)
Juliette Pelletier
Librairie Quai des Brumes
Juliette Pelletier convie les petits (3-10 ans) à l’Heure du conte (30-31 mars, 15h-17h) : série de lectures d’ouvrages jeunesse, dans le cadre du festival Central Vapeur
hmko.fr
© Guillaume Chauvin
centralvapeur.org
FÊTE DE L’IMAGE Strasbourg Art photography lance pour la troisième fois le mois de la photographie dans la capitale alsacienne (01-30/03) : des artistes de onze pays présenteront près de 400 œuvres à travers la ville. De nombreux événements ponctueront la manifestation comme un concours de jeunes talents, une projection des étudiants de la filière photo de l’École de l’Image et du Design MJM ou encore un panorama de la pratique contemporaine à la Galerie de la Région. strasbourg-artphotography.fr 8—
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© Hot Swing Sextet
FESTIVAL
À Marckolsheim SWINGUEZ ! Quatorzième édition du festival international de jazz classique Marckolswing. Christophe Erard, président de l’association Marckodrom, fait le point sur cet événement musical groovy. # Cécile Gastaldo Comment est né Marckolswing ? À l’origine, il n’y avait qu’une bande de copains, férus de jazz manouche, qui grattaient la guitare dans un jardin de Marckolsheim, baptisé aujourd’hui Jardin dans les nuages. De fil en aiguille, nous étions de plus en plus nombreux et l’association Marckodrom est née. Dès 2010, il a fallu créer une structure de plus grande ampleur. Aujourd’hui encore, bien que Marckolswing soit centré sur le jazz classique traditionnel, le jazz manouche demeure présent dans toutes les éditions. Depuis cinq ans, la danse a fait son apparition, offrant à tous les publics, la possibilité de venir tester la piste ! La Savoy Night, soirée dansante accompagnée de deux orchestres, affiche déjà complet ! Le festival s’ouvre avec l’arrivée du bus du Swing… Le swing, cette façon si singulière de vivre le rythme, tient une place à part dans l’univers du jazz. C’est la mission du bus, dans son jus 1930, qui parcourt le village et les écoles. Le festival nous transporte dans
cet âge d’or des orchestres Big Band des années 1920-1940… Quels sont vos coups de cœur pour 2019 ? Dur de choisir au sein d’une telle programmation ! Je dirais notre tête d’affiche, Angélo Debarre, grande pointure du jazz manouche (22/03 à la salle des fêtes), suivi de mon second coup de cœur, le groupe espagnol Enric Peidro Swingtet, qui nous offrira un concert dansant enflammé ! Mais aussi le groupe bordelais Hot Swing Sextet (21/03 à la salle des fêtes), qui ouvrira le bal dès le premier soir. Sans oublier notre record entertainer, Stephan Wuthe, venu spécialement de Berlin. Chaque soir après les concerts, il vous fera découvrir son impressionnante collection de 78 tours d’époque, ainsi qu’une belle sélection de gramophones authentiques. Qu’est-ce que l’événement hors festival nommé Les Vendredis du jazz ? Il s’agit d’une jam session entre musiciens amateurs organisée environ sept fois par an
depuis 2011. On y retrouve l’esprit initial de Marckolswing, un rendez-vous convivial et musical, soutenu par une cinquantaine de bénévoles. 21-23/03 Salle des fêtes et autres lieux Marckolsheim marckolswing.fr
CÔTÉ PRATIQUE Vous avez le choix entre plusieurs tarifs : un billet à 25 € pour une soirée (tarif réduit 19 €) ou un pass pour trois soirées à 60 €. L’ouverture des portes a lieu dès 19h30. Vous pouvez également vous restaurer sur place (deux choix de service) mais la restauration (cuisine vietnamienne, vegan) n’est pas incluse dans le prix du billet. Plus d’infos sur marckolswing.fr & réservations au 06 24 62 54 38 234 l
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© Nicolas Turon
jeune public
FRACASSÉS KIDS Avec Fracasse ou la Révolte des enfants des Vermiraux (dès 8 ans), Nicolas Turon de la mosellane Compagnie des Ô livre une ode au temps de l’innocence. Pour le metteur en scène et comédien, il faut « grandir toujours, ne jamais vieillir » ! # Emmanuel Dosda
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Fracasse ou la Révolte des enfants des Vermiraux est un cadavre exquis mêlant l’œuvre de Théophile Gautier (Le Capitaine Fracasse, édité en 1863), un fait divers de 1911 concernant des orphelins maltraités s’étant rebellés contre l’Assistance publique et vos propres expériences… Oui, j’ai tout lié et passé dans ma moulinette afin qu’il n’y ait qu’une seule langue : il y a des motifs, des punchlines, mais plus un seul mot de Gautier. Il a fallu coudre ensemble des histoires pour affirmer, comme dans la pièce, que « Fracasse, c’est ce qui s’est cassé un jour en nous, et que nous cherchons à recoller ».
comme des enfants car nous adoptons le comportement qu’il nous plait. Juste avant le spectacle, hier, nous jouions aux foot avec les gamins du quartier : on n’était pas en train de faire du yoga en mangeant du quinoa ! Ce qui nous fascine dans cette histoire, c’est de voir jusqu’à quel moment on peut pousser l’enfant au point qu’il se révolte, qu’il dise : “J’ai huit ans, mais il faut que j’agisse !”
Vous interrogez sans cesse le monde de l’enfance dans vos créations : moment béni dégagé des conventions adultes ou difficile période de construction ? Les deux mon capitaine ! On ne s’emmerde pas trop avec les faux semblants, Laura Zauner, Fayssal Benbahmed et moi. D’ailleurs, nous nous exprimons en tant que comédiens durant Fracasse : nous parlons de notre quotidien et notre choix quant au métier d’artiste. Lors et en dehors de nos représentations, nous sommes
Sauf qu’ils perdent leur innocence en se battant… Oui, mais on peut se rattraper, en devenant enfant plus tard.
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Il y a du vécu là-dessous ? J’ai grandi dans un contexte de violence familiale : j’en parle par bribes dans Fracasse. C’est pour ça qu’il me paraissait essentiel que les enfants gagnent à la fin. C’est une revanche !
À propose du spectacle, vous parlez d’une “révolte face à la maltraitance par l’imaginaire”. S’agit-il d’un remède contre le mal ? Bien sûr ! Si je n’avais pas rencontré les livres et le théâtre, je n’en serais pas là aujourd’hui. Toutes les rébellions sont conduites par des grandes idées. Je pense
notamment aux Corinthians, club de foot de São Paulo prônant une organisation hyper-démocratique qui, dans les années 1980, se sont opposés au régime dictatorial brésilien. Au début de Fracasse, il est dit qu’« il n’y a pas d’adultes, il n’y a que des enfants qui abandonnent. » Oui, mais le spectacle n’est pas moralisateur. On peut y voir un conte à la Dickens avec de pauvres orphelins comme un endroit où l’on projette ses traumas pour en sortir secoué, voire transformé. Nous ne faisons que poser cette question : avonsnous encore des capacités d’imaginaire et de révolte ? 13 & 14/03 Le Point d’Eau (Ostwald) lepointdeau.com 16/03 Le CSF Victor Hugo Léo Lagrange (Schiltigheim) ville-schiltigheim.fr En tournée avec Les Régionales culturegrandest.fr
théâtre
Photo de Jean-Louis Fernandez
SOLO CHOC AU TNS Dans la nouvelle pièce de Stanislas Nordey, un des premiers textes de Wajdi Mouawad, Damien Gabriac se glisse dans la peau de John. Un adolescent enregistrant une confession à sa famille avant de se suicider. # Thomas Flagel Comment approche-t-on un texte aussi frontal et dur, racontant sans détour colère et douleur trop insupportables pour continuer à vivre ? Ce n’est pas anodin mais c’est aussi une très belle matière à jouer. John est traversé par beaucoup d’émotions avant d’en finir et lorsqu’il parle il nous touche sans artifices. Son geste reste extrême mais je me raccroche au vivant, à ce qu’il pense. Il peut apparaître sensible, fou, normal, plein de colère, faisant des enfantillages ou être violent… Vous jouiez Simon dans Incendies*. John paraît très proche de lui. Interpréterez-vous ses mots fleuris d’expressions québécoises de la même manière ? Pour moi c’est le même personnage dans une autre pièce. Leurs similitudes sont incroyables. Avant d’être metteur en scène, Wajdi Mouawad était comédien. C’est pourquoi ce qu’il écrit est toujours un réel plaisir à jouer car tout est clair à la lecture. Je devais déjà dire pas mal de « criss », « câlisse », « hostie » avec l’accent fran-
çais, car je ne suis pas québécois. Là, il y en a énormément et je ne suis toujours pas québécois donc je ne mets pas l’accent. Mais ça passe très bien, créant une langue étrange comme peut l’être l’argot qui évolue tous les trois mois d’un jeune d’aujourd’hui ! Cela dessine une figure d’adolescence réaliste. Comment vous préparez-vous à être, dès votre entrée sur la plateau, ce jeune rempli de haine pour sa « criss de vache de mère » ayant une brique à la place du cœur, qui ne se supporte plus et veux « juste plus avoir mal »… J’impose d’être seul et pas dérangé 45 minutes avant le début. J’ai besoin de ce temps pour me concentrer, faire monter beaucoup d’émotions en moi car le rapport sur scène est très frontal : la caméra est placée au premier rang, je suis à un mètre cinquante du public ! Tout est très “timé” : je dois être très impressionnant par mon état émotionnel dès mon entrée. Tout au long du spectacle, j’ai des rendez-vous obligatoire : en colère contre ma mère, puis
en larmes… C’est un mélange de technique pure et d’émotion avec mes vraies larmes et rires. Une véritable performance de tenir un cheval au galop durant 45 minutes. Le seul moment de plaisir est le moment de jeu au plateau. Arrivez-vous à sentir le public, à lâcher prise ou êtes-vous dans votre bulle de jeu ? Il y a un grand rapport avec le public, souvent un silence de mort où personne ne bouge ne serait-ce que ses jambes. Il y a beaucoup de pleurs. La pièce est sombre, sur un sujet tabou. Même si Nelly, la sœur de John, fait un monologue réparateur à la fin, cela reste noir. * Autre pièce de Wajdi Mouawad montée par Stanislas Nordey en 2008 et reprise en 2016 au TNS
18-29/03 Au Théâtre national de Strasbourg tns.fr 234 l
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Cinéma
SPÉCIAL ALSACE Dans le cadre du Festival E Friehjohr fer unseri Sproch, organisé par l’Olca qui défend le dialecte alsacien, l’Espace Django projete la première saison de la série Hopla Trio (22/03, 19h) qui raconte avec humour les aventures d’une famille parisienne s’installant en Alsace et découvrant les spécificités de la région, pleine de surprises. espacedjango.eu friehjohr.com
AND THE OSCAR GOES TO… © Bloody Marmalade
Pour la 15e fois le Festival Ose Ce Court récompensera les meilleurs courts métrages lors d’une soirée de visionnage et de présentation d’une quinzaine de projets de respectivement 7 minutes (15/03, UGC Ciné cité). À la fin de la soirée le jury et le public récompenseront leurs préférés ! osececourt.com
SUIS-MOI… Quand le plus grand séducteur du XVIII siècle, Casanova, arrive à Londres où il doit s’exiler, il a déjà d’innombrables conquêtes à son actif. Mais cette fois-ci, pour son Dernier Amour (à partir du 20/03, Cinéma Star St-Exupéry) tout est différent : il tombe amoureux de La Charpillon, courtisane plus jeune que lui, qui le tient à distance. Un jeu du chat et de la souris commence.
© Diaphana Distribution
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Avant-Première en présence de son réalisateur Benoît Jacquot (05/03, 20h15) cinema-star.com
SURVIVRE
© Bac films
Le film d’animation Funan (à partir du 05/03, Cinéma Star) raconte avec un trait magnifique et sensible, le combat d’une mère cambodgienne qu’on a séparée de son enfant durant la révolution des Khmers rouges. Le réalisateur Denis Do s’est largement inspiré de l’histoire de sa propre mère pour témoigner le plus fidèlement possible d’un chapitre tragique de l’histoire, sans oublier d’apporter une touche de poésie, propre à son genre. cinema-star.com
Le 15e cycle Filmer la ville, organisé par Vidéo Les Beaux Jours (06-28/03), invite à l’analyse et au débat autour de nos cadres de vies et ses évolutions : Taxiway (28/03, Maison de l’image) accompagne des chauffeurs immigrés à travers New York, Ekümenopolis (20/03, ENSAS, Amphi1) explique les raisons et conséquences de la croissance effrénée d’Istanbul, Place publique (11/03, Maison de l’image) part à la rencontre des citoyens pendant les campagnes électorales et révèle un vrai débat national. videolesbeauxjours.org 12 —
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© Milieu / Damien Faure
RES PUBLICA
© Kuokkasen KuvaamoA / Camino Filmverleih
Cinéma
NORDIQUE La Quinzaine du cinéma finlandais au Cinéma Odyssée invite les spectateurs à une découverte palpitante de la cinématographie du pays. # S.M.K. À travers deux documentaires, les spectateurs ont d’abord la possibilité de se plonger dans le cadre du pays du Père Noël et des rennes : L’Histoire du Lac (07 & 17/03) explore les fameux paysages de la Finlande et la mythologie ancestrale qui les entoure, tandis que Helsinki Forever (06 & 14/03) parcourt la capitale à travers un montage d’enregistrements pris par différents réalisateurs au cours du siècle dernier. On appréciera le film historique Tsamo (07, 08 & 10/03) qui raconte les mésaventures d’une jeune fille indienne achetée à sa famille et catapultée dans la société finlandaise du XIXe siècle où elle se refugie dans les croyances de son peuple. Dans un genre plus léger, le biopic Olli Mäki (07, 08 & 10/03) narre l’histoire d’un jeune boxeur dans les années 60 qui grimpe les échelons pour devenir champion du monde et tombe soudainement amoureux. Plus contemporain, Little Wing (16/03) montre la rébellion d’une fille contre sa mère divorcée en échec permanent, qui part à la recherche de son père sur les longues routes finlandaises. 06–20/03, Cinéma Odyssée (Strasbourg)
SURPRIIIISE ! Et pourquoi ne pas se laisser surprendre ? Le Cinéma Star St-Exupéry propose le 12/03, à 20h, un film surprise, précédé d’un verre de l’amitié. cinema-star.com
cinemaodyssee.com
Tsamo © DR
TOUS AU CINOCHE 17-19/03 dans le cadre du Printemps du cinéma la séance coûte que 4 € ! printempsducinema.com
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Photo de Sophie Dupressoir pour Mix
EYE OF THE TIGER Depuis quelques mois, Le Tigre rugit sur les quais de Strasbourg : visite dans la tanière de Nicolas Deprez, libraire indépendant spécialisé dans la BD qui a décidé de transformer sa boutique en lieu de vie. # Hervé Lévy Il y a peu, l’enseigne se nommait JDBD, mais lorsque Nicolas Deprez apprend que Jean-Daniel Delrue souhaite vendre, il n’hésite pas. « Je me voyais gérer une librairie depuis mes 17 ans », résume le quadra qui en avait marre de son métier d’avant, commercial grands comptes dans l’agro-alimentaire pendant plus de quinze ans. La BD ? Il est tombé dedans tout petit : « À cinq ans, dans le bibliobus qui s’arrêtait dans mon village, à coté de Belfort, j’ai découvert Max et les maximonstres de Maurice Sendak. Les couleurs, le mystère, j’ai été fasciné. » Après ce fut la révélation du premier Strange qu’il a eu entre les mains : de cette période reste un amour pour les comics, « Daredevil en particulier, mais aussi Batman. J’aime ces personnages possédant une part d’ombre », résume-til. Le voilà aux manettes du Tigre. Drôle de nom, non ? « J’aime cet animal. Il est indépendant et en voie disparation, un peu comme les librairies. » 14 —
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Pas question pour Nicolas de s’installer, peinard au comptoir, gérant un stock de quelque 8 000 titres (du neuf essentiellement avec un peu d’occasion) où chacun trouve son bonheur. Sinon Le Tigre vous commande le bouquin manquant fissa : c’est toujours ça qu’Amazon n’aura pas ! Son but est de « créer un lieu de vie en multipliant les rencontres, les apéros-BD (un jeudi par mois chacun vient avec un livre, à manger et à boire et le partage avec les autres), les cours de dessin, les lectures pour les petits, mais aussi les expositions » (jusqu’au 14/04, l’univers de Caca Hontas). Au niveau du choix, pas de panique, les classiques sont là – comme le récent Tome 3 de Duke signé Hermann père et fils – et une large place est laissée aux comics, mais aussi à la micro-édition et à la BD underground. Belles découvertes en perspective (et conseil avisé du Tigre) avec le jubilatoire Iconocrash, ouvrage sérigraphié en 3D (fourni avec ses lunettes) d’Aude
Carbone, le collectif Orange Errance étonnant cadavre exquis post pop ou encore Pappa in Afrika parodie souvent trash en forme de réflexion sur le colonialisme de Tintin au Congo signée de l’auteur sud-africain Anton Kannemeyer. 36 quai des Bateliers (Strasbourg) librairie-letigre.fr
Prochaines rencontres & dédicace 07/03 Fabrizio Dori pour Le Dieu Vagabond 09/03 Baptiste Pagani pour The golden path : Ma vie de cascadeuse 16/03 Dédo et Weldohnson pour White Spirit 13/04 Mirka Andolfo pour Les Chroniques d’Under York
FESTIVAL
Toutes les musiques qu’on aime Une journée. Dix concerts gratuits dans tout Strasbourg : Musiques éclatées est un parcours dans la cité mixant les styles et rassemblant jazz, répertoire contemporain, cabaret, world, etc. L’objectif ? « Montrer la vitalité de la scène musicale et permettre à de nouveaux publics d’aller à la découverte de sonorités variées dans des endroits décalés », résume l’initiateur de l’événement, le compositeur Paul Clouvel. Illustration en cinq stations. # Hervé Lévy 2
Stéphane Clor / Tous droits déposées
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© C. Martz
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Pertubation Locomotive
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Hôtel Graffalgar (11h)
Le contrebassiste Stéphane Clor propose un concert en chambre (attention nombre de places limité), une véritable expérience physique puisque la musique ralentit le temps à mesure qu’elle élargit l’espace. Ready ?
Le Son en mouvement
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AEDAEN Gallery (19h)
Le bien connu ensemble Accroche Note donnera un programme intégralement consacré à Georges Aperghis, compositeur majeur d’aujourd’hui.
Formé par la soprano Clarissa Worsdale et la pianiste Motoko Harunari, le Duo Absinthes nous entraîne dans une promenade spatio-temporelle de Paris en 1919 à Berlin, en 1933. Au menu, des pièces de Kurt Weill, Darius Milhaud (le génial Caramel Mou), Friedrich Hollaender, etc.
Tango Contemporaneo
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Le Bateau sans maître
Opéra (18h)
Sur un bateau (13h)
Des tangos traditionnels ou revisités à la sauce Piazzolla, voire emplis d’accents français, italiens ou encore arabes : le quatuor de saxophones RE/SONO a imaginé un excitant voyage en Argentine !
Embarquement immédiat depuis l’arrière du MAMCS avec Lovemusic comme chef de bord. Accompagné du pianiste Christophe Imbs, le collectif propose de longues lignes mélodiques hypnotiques en forme de rencontre aquatique entre electro et jazz.
Cabaret Songs
Salon de l’Hôtel de Ville (17h)
30/03 Dix lieux différents (Strasbourg) musiques-eclatees.fr
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design
ÉCOUTER
Vitra et l’Eames Offices viennent de redonner vie à la Eames Radio, créée par le fameux couple de designers en 1946. En édition limitée à 999 exemplaires, l’appareil, élégant coffre en noyer aux lignes arrondies et claires, témoigne de la modernité de Charles et Ray Eames. En vente chez Quartz et à la Galerie Fou du roi. # S.M.K. vitra.com
fouduroi.eu
quartz-design.fr
EN PINCER
Mais ils sont fous ? Oh oui ! La Galerie Fou du roi (Strasbourg) met en vente une lampe multidirectionnelle de 23 cm de haut dessinée par Inga Sempé (fille de…) : W153 île, éditée par Wästberg, belle comme un chapeau chinois, fonctionnant avec un système de LED, s’accroche au mur, au coin d’une table ou se pose n’importe où grâce à son ingénieuse pince.# E.D.
S’ORIENTER
S’INSTALLER
salonhabitat-strasbourg.com
leroymerlin.fr
Le Salon de l’Habitat réunit au Parc des Expositions à Strasbourg (29/03-01/04) les professionnels du secteur de l’immobilier, de la construction et la rénovation ainsi que de l’aménagement. Tous ceux qui cherchent des idées et conseils pour luminaires, nouvelle cuisine, literie ou meubles y trouveront de nombreux produits et conseils pratiques. # S.M.K.
Pour apprendre à installer soi-même une nouvelle étagère murale hyper-design, de nouveaux luminaires ou poser des rideaux joliment imprimés de manière professionnelle, Leroy Merlin (Strasbourg) propose de nombreux ateliers. En mars, on pourra notamment apprendre les bases du bricolage (23/03). # S.M.K.
ingasempe.fr
La Strasbourgeoise Beatrix Li-Chin Loos, formée à l’École Boulle et sensible aux questions environnementales, témoigne de son immense respect pour un mouvement centenaire avec sa série de vases Hommage au Bauhaus. Des lignes simples, des formes géométriques, des couleurs vives : les vases ont été fabriqués en hêtre alsacien et insufflent l’esprit de Gropius dans les intérieurs. En vente chez Ligne Roset. # E.D. slowdesigncreations.fr 16 —
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© Beatrix Li-Chin Loos
TÉMOIGNER
sorties places er à gagn .30 voir p
Envoyer des Watts
Le bureau des Arts de l’EM Strasbourg se lâche avec la 2 édition de son micro-festival sur la thématique du rêve qui se tiendra dans un lieu atypique à souhait : le Stride Bike Park. Art’ung x Traum Factory (samedi 23 /03, 22h-6h) réunit un line-up electro dingo avec la techno allemande des Techno Brothers et celle de Jérémie Bagatelle, mais aussi quelques envolées house de Perneta et Isotope. Le tout dans un hangar entièrement décoré de façon onirique. # D.V. e
Rire en musique
La diva Maria Dolores, accompagné de oud, de percus et de piano narre en chansons sa fuite rocambolesque, suite à un vrai chagrin d’amour, dans une épopée loin de toute… vraisemblance ! Y Habibi Starlight (07/03, au Diapason de Vendenheim) est un prétexte à une exploration de genres (la plainte amoureuse, l’aventure) et de pays entourant la méditerranée. Les reprises de cette chanteuse, aussi drôle que sa voix est éclatante, vont de Pierre Notte à Fairuz en passant par Abdel Halim Hafez. # D.V. vendenheim.fr
/artungfestival
touché par la grâce En tournée dans les églises, Laurent Voulzy fait halte à Strasbourg (09/03, 20h30, Église Saint-Thomas et 05/06, 20h30, Église Saint-Paul) pour un concert qui s’annonce exceptionnel. « J’aime aller dans les églises et les cathédrales, surtout quand il y a peu de monde, ou même personne, dans ce silence habité. Y chanter est un bonheur, car les murs, voûtes, vitraux, piliers nous imposent leur résonnance », explique Laurent Voulzy. Accompagné d’une formation réduite (harpe, guitare et claviers), il revisite son répertoire, se frottant à une acoustique nouvelle qui confère un aspect intimiste à ses titres. Certaines chansons s’épanouissent de manière évidente sous les voûtes comme Caché derrière avec ses paroles sans ambigüité : « Dans le silence la prière / Derrière la prière le silence / Juste une porte qui s’ouvre dans le rêve / C’est tout. » Pour le reste, se découvrira un mélange entre grands classiques (comme Belle-île-en-Mer), compos récentes telle Belem ou encore surprises à l’image du chant médiéval anglais Scarborough Fair.# H.L.
The Beat goes on
mlprods.com
espacedjango.eu
Cochez le 09/03 dans votre agenda, l’Espace Django nous promet un samedi soir pas comme les autres. Une petite perle US. Beat Assailant mêle depuis ses débuts des sons jazzy et un flow scandé-chanté à la Pharrell Williams qui le démarque dans l’univers très cloisonné du hip-hop. Tombé amoureux de la France il y a une quinzaine d’année, le plus frenchy des rappeurs américains réserve ici l’une des premières dates de tournée accompagnant son nouvel album. # D.V.
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© J.B. Tabone
dossier : armée
ENGAGEZ-VOUS ! Défendre les opérations de paix, stabiliser des situations critiques à l’international et trouver un sens à sa vie dans une société où les repères manquent : l’armée de Terre, cinquième recruteur de France, propose un très large panel de possibilités de métiers. Représentant 12% de l’effectif total, les femmes n’envisagent pas encore assez une carrière militaire alors que, selon le Capitaine Sébastien, “recruteur” pour l’armée de Terre, « il y a une réelle égalité salariale ». Et de préciser : « Nous ne parlons pas de parité, mais d’équité ! Ici, c’est un grade qui commande, qu’il s’agisse d’une femme ou d’un homme. Tous les postes sont ouverts à toutes et tous, même dans l’infanterie, qui nécessite d’importantes capacités physiques, à condition de remplir les critères demandés. Il nous semble essentiel de susciter des vocations auprès des femmes qui sont d’ailleurs plus diplômées par rapport aux hommes. » Chaque année, l’Armée recrute plus de 13 000 jeunes au niveau national et 950 postes sont à pourvoir en Alsace, dans une centaine de métiers (très) différents. Les 18 / 32 ans sont invités à surfer sur sengager. fr et à pousser la porte des CIRFA de Strasbourg ou de Mulhouse pour imaginer leur avenir dans la logistique ou l’informatique, l’équitation ou la restauration, le renseignement, la mécanique de l’armement ou la linguistique. Sans diplôme en poche ou à Bac +5, avec une spécialité acquise dans le civil ou un projet de formation en tête, avec ou sans première expérience, les jeunes hommes et femmes, un tant soit peu sportifs et aventuriers – adeptes de la vie plan-plan et personnalités individualistes s’abstenir ! – ont l’embarras du choix. Avec un engagement de 1 à 5 ans, l’armée 18 —
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de Terre offre un travail stable à celles et ceux qui aiment l’action et ont l’esprit analytique, avec un penchant pour le leadership ou une passion pour la technique. Elle permet une première expérience professionnelle aux plus jeunes qui auraient connu l’échec scolaire, « de raccrocher les wagons. L’armée offre un escalier social – je n’aime pas la notion d’“ascenseur” où il faut simplement appuyer sur un bouton : c’est la beauté de l’institution. » Et ceci sans les déposséder de leur personnalité : « L’individu est respecté. La normalisation dans l’armée de Terre n’est qu’une fausse idée. Nous avons un rôle de bienveillance, c’est dans notre ADN : nous ne nous forçons pas à pousser à la cohésion de groupe. » Le Capitaine Sébastien insiste quant à la forte camaraderie liant les soldats : « Nous ne sommes jamais seuls et livrés à nous-mêmes ! » S’engager, c’est aussi songer à l’après : chaque soldat est coaché et accompagné dans sa reconversion vers le civil où il sera très bien reçu, certifie le Capitaine, l’armée de Terre étant perçue comme une école « de la rigueur », sérieuse et rassurante, pour les employeurs. Et de conclure : « Nous sommes en mission pour la paix. Au service de la France et des Français. » sengager.fr
© Bernhard Rein
de l'autre côté du
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# S.M.K.
FÊTE DU PRINTEMPS
MURAILLE CHINOISE (1)
ART DE VIVRE (2)
Le dernier week-end du mois de mars, la Ville de Kehl accueille le printemps avec le Hanauer Frühlingsfest (30 & 31/03). Les magasins seront ouverts également le dimanche, un marché paysan donnera l’occasion d’acheter des produits saisonniers et locaux tandis qu’un parc automobile présentera les dernières tendances en matière de véhicules.
Le Cirque National de Chine fête ses 30 ans avec son nouveau show The Great Wall et fait une halte à l’Europapark de Rust (15-17/03). Les artistes de l’empire du milieu racontent l’histoire de leur pays et ses traditions à travers des acrobaties époustouflantes dans le cadre magnifique du Teatro dell’Arte.
Le 9e Salon de l’Habitat et du Jardin (22-24/03) rassemble chaque année plus de deux cents exposants au Parc Expo Offenburg qui présentent les dernières nouveautés et tendances autour de trois axes : construire, habiter et jardiner. Architectes, artisans, entreprises, designers répondront à toutes nos interrogations avec des solutions inédites.
europapark.de
bauenwohnengarten.de
marketing.kehl.de
L’ÉVEIL DU PRINTEMPS
SANS FRONTIÈRES
La Ville de Lahr lance la saison des manifestations en plein air avec le Dimanche des fleurs (31/03) ! Dans l’ancien centre-ville décoré d’une marée florale, les visiteurs peuvent faire les boutiques, découvrir des spécialités locales, s’amuser lors d’une kermesse et danser au rythme d’une programmation musicale variée.
Avec Pas de deux, la Kunstschule Offenburg propose deux jours de rencontres artistiques franco-allemandes (16 & 17/03) avec deux ateliers autour de la peinture, de la photographie et du dessin. Différents exercices sont proposés dans le cadré de l’Académie d’hiver, sous la direction des trois artistes : Marie Drèa, Hélène Bléhaut et Renato Oggier.
werbegemeinschaft-lahr.de
kunstschule-offenburg.de
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DE LA RDA (3) Avec Mythe École de Leipzig (prolongée jusqu’au 28/04), le Museum für aktuelle Kunst – Sammlung Hurrle à Durbach explore un style hétérogène, des années 1960 jusqu’à nos jours. En surmontant l’idéal du réalisme socialiste, Leipzig devint pendant les années 1970 le centre culturel de la RDA, critiquant la société à travers l’Art. Après la chute du mur, les jeunes artistes de cette ville conquirent même le marché américain. museum-hurrle.de
Werner Tübke, Bauarbeiter, 1971 © VG Bild-Kunst, Bonn 2018
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patrimoine
Photo de Benoît Linder pour Mix
LA QUESTION ANTISÉMITE Ouvrage salutaire en ces temps troublés, Réflexions sur la question antisémite est une tonique réflexion sur un sujet brûlant. Pour en parler, nous avons rencontré Delphine Horvilleur, une des seules femmes rabbin de France, lors de sa venue à Strasbourg, à la Librairie Kléber. # Hervé Lévy « Les Juifs sont comme les canaris qu’on envoyait au fond des mines : si l’oiseau meurt, la mine est condamnée. Lorsqu’on s’attaque aux Juifs, c’est le symptôme d’un effondrement à venir, un prélude à une haine plus large », résume Delphine Horvilleur. Récentes illustrations avec la répugnante libération de la parole antisémite sur les réseaux dits sociaux, l’agression subie par le philosophe Alain Finkielkraut ou encore la profanation du cimetière de Quatzenheim. Et de poursuivre : « Elle mène à un passage à l’acte très rapide : il y a des paroles antisémites, puis des gestes antisémites et des meurtres antisémites. » Le dernier ouvrage publié par la philosophe est une passionnante enquête à travers les textes sacrés, la tradition rabbinique et les légendes juives pour tenter de définir les contours d’une haine qui mute à travers les âges. Elle souligne d’emblée le paradoxe : « Le racisme est le rejet d’un autre en raison de sa façon de vivre, de sa couleur de la peau, etc. Il exprime l’idée qu’il est moins que moi. En revanche, l’antisémitisme est souvent un complexe d’infériorité. L’antisémite reproche au Juif d’avoir quelque chose qu’il n’a pas, d’être quelque chose qu’il n’est pas. C’est comme s’il était le nom de sa propre faille. »
passe d’érudite manière des fondements de l’antisémitisme avec la figure maléfique d’Amalek au parallèle entre antisémitisme et misogynie : « On a souvent reproché les mêmes choses aux Juifs qu’aux femmes, la lascivité, l’hystérie, la cupidité… Au MoyenÂge, beaucoup pensaient que les hommes juifs avaient des règles et qu’ils tuaient des petits enfants pour compenser cette perte de sang ! » Heureusement qu’un puissant humour nimbe ces pages. « Le rire est un outil de résilience. L’humour juif est éminemment noir et se construit sur la capacité à s’emparer d’une tragédie qui nous frappe. » Et Delphine Horvilleur de raconter une blague signifiante : « Toutes les fêtes du calendrier juif peuvent être résumées en trois phrases. Un : Ils ont voulu nous tuer. Deux : On a survécu. Trois : Qu’est-ce qu’on mange ? » Ou comment métamorphoser la tragédie en éclat de rire… Paru chez Grasset (16 €) grasset.fr
Impossible de résumer la densité d’un ouvrage – néanmoins accessible à un large public – en quelques lignes puisqu’on y 234 l
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Illustration
blutch me ! Les Rencontres de l’illustration de Strasbourg, qui dédient leur quatrième édition à la mémoire de Tomi Ungerer, font un large focus sur Blutch, auteur de BD mis en lumière un peu partout dans la cité. # Emmanuel Dosda Christian Hincker, alias Blutch. Cet enfant du pays formé à l’École supérieure des Arts décoratifs sera omniprésent fin mars à Strasbourg. Les Rencontres de l’illustration organisées par l’association Central Vapeur, les Médiathèques de l’Eurométropole, les Musées de la Ville, la HEAR et le Shadok, rendent hommage à celui qui raconta son enfance alsacienne dans Le Petit Christian. Grand Prix d’Angoulême 2009, auteur Total Jazz et 100% ciné, le dessinateur sera exposé à la Médiathèque André Malraux (planches du Petit Christian, Mais où est Kiki ? et Tif et Tondu), à L’Aubette 1928 (planches de Pour en finir avec le cinéma), au Musée Tomi Ungerer (vaste sélection d’illustrations pour la presse ou d’affiches) ou au Musée d’Art moderne et contemporain où il a choisi de rassembler des œuvres issues des collections muséales de la Ville pour les faire dialoguer avec son propre travail, dans un beau jeu de miroirs. 22 —
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C’est dans le cadre des Rencontres qu’aura lieu la neuvième édition du festival Central Vapeur qui invite Blutch au ping-pong dessiné avec Anne-Margot Ramstein. Central Vapeur, c’est une multitude de friandises (atelier de tatouages provisoires, portraitmaton, fanfare, cake contest, pesée de panier rempli de bouquins…), la remise du prix pour le concours d’étiquettes avec Meteor (30/03), une expo de cartes postales réalisées par collégiens et lycéens sur le thème de la Boule de Feu (titre de la BD d’Anouk Ricard et Etienne Chaize éditée par 2024 et faisant l’objet d’une exposition au Musée historique) ou une Belle Échappée outdoor, quai des Bateliers où est affichée, dans des panneaux publicitaires, une vingtaine de paysages hypercolorés réalisés par Anne Laval. Pour rien au monde, il ne faudra rater la battle sans merci opposant huit illustrateurs célèbres pour la violence de leur coup de crayon
Anne-Margot Ramstein, Dialogue de dessins
(22/03, cinéma Star Saint-Ex) et l’expo vidéo-projetée rassemblant les collectifs Art Majeur et Passe en Profondeurs au Kalt (vernissage électroïde le 23/03). Événement phare de Central Vapeur, le Salon des indépendants (Salle des Colonnes, 30 & 31/03) rassemble éditeurs, magazines et collectifs engagés pour la cause illustrative ! places de ciné er à gagn
21-31/03 0 Dans divers lieux strasvoir p.3 bourgeois (Musées, CEAAC, Aeden, librairie Quai des Brumes, Shadok, Hear, Médiathèques…)
➜ Expositions dédiées à Blutch au Musée Tomi Ungerer, au MAMCS et à l’Aubette 1928 jusqu’au 30 juin et au Musée Historique jusqu’au 23 juin strasbourgillustration.eu
brèves
Blutch, Dialogue de dessins
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PORTRAIT
Rendre une innocence perdue et offrir un émerveillement enfantin aux adultes : c’est le cadeau de Steven, magicien strasbourgeois des temps modernes, mentaliste et hypnotiseur ! # Julia Vesque
Le magicien, on connait ! Il vient avec ses pompons et ses foulards et il fait s’envoler de blanches colombes de son chapeau. Steven, lui, propose des spectacles différents : « Magicien 2.0, je m’éloigne des clichés et j’évolue avec mon temps, les écrans ou smartphones. » C’est à 12 ou 13 ans que tout commence. Chaque année, un magicien vient se produire dans la petite salle de sa commune et c’est la révélation ! Le virus ne le quittera plus malgré des études en pharmacologie. Après quelques années, il se lance définitivement, avec sa partenaire Aurélie, en éberluant le public et en le laissant repartir avec cette part mystère et d’émerveillement. « C’est tellement rare aujourd’hui de ne pas savoir comment fonctionne quelque chose ! » Selon lui, tous les publics réservent des surprises et il aime « travailler dans des maisons de retraites, pour des comités d’entreprises, dans des écoles, pour des associations, un anniversaire ou un mariage… » Il apprend parfois certains tours aux petits… mais 24 —
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pas à nous autres, adultes ! Ses démonstrations ont de quoi rendre fous de frustration. Depuis quelques années, Steven a une autre corde à son arc : « L’hypnose ! C’est de la magie mais sans le “truc” ». Formé à Las Vegas, il propose d’abord de la street hypnose puis de grands spectacles : il parvient aujourd’hui à “contrôler” une salle entière, sachant par exemple faire adorer un rat à une personne en ayant la phobie ! Personnage passionné et passionnant, toujours en quête de nouveautés, il exerce également l’hypnose thérapeutique. Par quatre ou cinq séances d’une heure, il anéantit les addictions au sucre ou à la cigarette… comme par magie. 17/03 (16h) Spectacle Magika à la Salle des fêtes d’Obernai steven-magicien.fr
© Christine Edard
L’ILLUSIONNISTE
gastronomie
Photo de Benoît Linder pour Mix
GASTRONOME GARNEMENT En septembre 2018, Benoît et Nathalie Fuchs avaient transmis le Gavroche à leur fils Alexy qui était entré dans la maison, aux côtés de son père en 2007 et composait la carte depuis quelques années déjà. Si l’établissement a perdu son macaron au Guide Michelin (qui a considéré que le changement était trop récent), il n’en a pas perdu son âme pour autant, illustrant au passage la relativité des accessits décernés par le petit livre rouge. « De toute manière, nous préférons voir briller des étoiles dans les yeux des clients qu’en arborer une sur la façade », s’amuse Lucile Weber, qui illumine la salle de sa gentillesse. Le couple perpétue l’esprit du restaurant avec maestria dans un espace épuré aux allures d’écrin peuplé de discrètes références asiatiques où l’atmosphère est éminemment douce. À sa table, chaque convive se sent en effet comme dans une bulle de bonheur. Passé par les meilleures adresses strasbourgeoises – deux ans au Crocodile époque Émile Jung et autant au Buerehiesel période 26 —
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Antoine Westermann – Alexy Fuchs perpétue la tradition familiale (« une cuisine mettant en valeur des produits d’une fraîcheur maximale » venant de producteurs soigneusement choisis) y mettant une touche personnelle : « J’ai été plusieurs fois en Malaisie. Ce pays et ses marchés m’ont fasciné et j’aime relever mes plats d’une pointe asiatique », résume le chef. Généreuse, cette « cuisine du cœur » – comme il aime la résumer – possède un caractère affirmé. En témoigne une très graphique composition marine, toute en lignes parallèles et teintes douces, avec une langoustine rôtie aux éclats d’épices accompagnée d’un tourteau en croustillant et de radis formant un jardin croquant (en photo). Autre entrée aquatique bouillonnante, arrivant posée sur un morceau de granit entouré d’un lit odorant d’algues, les noix de Saint-Jacques rôties sont à déguster avec un velouté Dubarry crémeux à souhait. Suite marine avec une dorade également grillée et ses ravioles de blette à la thaï réhabilitant un légume
© H.L.
Visite au Gavroche, où officie Alexy Fuchs qui piquète la philosophie de la maison de touches asiatiques, proposant une des tables les plus attachantes de Strasbourg. # Hervé Lévy
trop souvent négligé relevé par la subtile acidité d’une aérienne émulsion citronnelle. Le Gavroche 4 rue Klein (Strasbourg) restaurantgavroche.com
GASTRONOMIE
CINQ MOF SINON RIEN Nouveau restaurant strasbourgeois où œuvrent cinq Meilleurs Ouvriers de France, Maïence magnifie le poisson sous toutes ses formes. # Hervé Lévy Avec dans son escarcelle deux établissements étoilés (Au Crocodile et Le 1741) et quelques tables traditionnelles, Cédric Moulot aurait pu s’arrêter là. Ce serait mal le connaître ! Il vient d’ouvrir prometteuse table aquatique à l’enseigne de Maïence, un terme qui désigne la cuisine à bord d’un navire dans le vocabulaire maritime. Et dans cette aventure il a embarqué cinq MOF ! Aux manettes de la cuisine, Gilles Goujon (trois macarons au Michelin pour son Auberge du Vieux Puits à Fontjoncouse dans l’Aude) : il signe la carte salée et sucrée exécutée par Jérôme Simon. Le reste est à l’avenant de cette haute ambition avec Sylvain Herviaux (boulanger high level, il a imaginé quatre pains pour l’adresse), Pascal Caffet – le Troyen champion du monde des métiers du dessert en
1995 a ouvert boutique dans le Carré d’Or et créé de délicates douceurs – et Philippe Troussard qui a bâti une cave d’exception pour l’endroit. Enfin, cerise sur le gâteau, Cyrille Lorho, bien connu dans la cité – dont l’épouse Christelle vient aussi d’être sacrée MOF – a bâti une géniale cave à fromages ! Maïence 7 rue du Vieux-Marché-aux-Poissons (Strasbourg) maience.com
les brigades du tigre Brasserie récemment (ré)installée à Strasbourg, Le Tigre séduit avec ses bières faites maison et ses tartes flambées comme à la campagne. # Hervé Lévy
© Milloux Anne
Exit le Restaurant universitaire Pasteur où s’accrochent désespérément de vieux souvenirs. Le Tigre fait son come-back dans sa tanière originelle : c’est en effet en ces murs qu’une brasserie mythique portant le même nom était née en 1921. Et ce changement est une excellente nouvelle, coupant le sifflet aux ratiocineurs affirmant sempiternellement que c’était mieux avant. Vastes espaces bien identifiés, brassage des populations (et des bières), bar agréable, terrasse à l’arrière, mais également restaurant se déployant sous une verrière Art Déco. L’accueil est accorte, les tartes flambées au feu de bois réussies – on les déguste dans son “assiette de partage”, terme d’une novlangue un brin désagréable – et les quatre brassins Tigre Bock de Kronenbourg élaborés sur place plus que bien (on les a tous goûtés). Rajoutons qu’un accent est mis sur les circuits courts et qu’on dîne sous une immense statue représentant le félin dans le style de Xavier Veilhan. Il se passe quelque chose au Tigre et c’est tant mieux ! 5 Faubourg national (Strasbourg) /letigrestrasbourg 234 l
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gastronomie
FOOT, HAND, VÉLO, ETC. Un nom qui fleure bon le passé et une atmosphère à la cool : Le Café des Sports (16 rue Sainte-Hélène) est un des spots récents marquants, de Strasbourg. Certains matchs de foot (mais pas que) y sont évidemment diffusés au premier étage… Rajoutez une jolie carte des vins (naturels), un vélo de course vintage comme élément central de la déco et une sélection de pressions réalisées par des micro-brasseries. # A.L.N.
© La Vaisselle des chefs
03 67 97 83 46
BELLE VAISSELLE
Achetez de splendides assiettes (et autres pièces et ustensiles) avec La Vaisselle des chefs (30 & 31/03, Espace Loux, Gerstheim). Voilà un moyen de remettre en circulation une vaisselle souvent remisée depuis des années, voire des générations, venue d’une douzaine d’établissements prestigieux dont L’Auberge de L’Ill, Le Cerf, Le Buerehiesel, L’Auberge du Cheval Blanc, etc. Une partie des bénéfices de cette vente sera reversée au profit de l’enfance grâce à l’aide des bénévoles des clubs Kiwanis. # R.Z. lavaisselledeschefs.com – etoiles-alsace.com
BEAU, BON ET BIO Au cœur de la Robertsau, Le Jardin de Marthe (9 chemin Goeb) est une exploitation maraîchère biologique, respectueuse de l’environnement. Depuis trois générations, les Hornecker prennent soin de leurs terres et perpétuent des pratiques éco-responsables. Fruits et légumes y sont cultivés avec amour et sans traitement chimique. Découvrez un chouette magasin où les produits proposés ont été récoltés le jour même. R.Z. lejardindemarthe.fr
Dans le havre de paix qu’est le luxueux Hôtel Dollenberg de Bad Peterstal-Griesbach (niché au cœur de la Forêt noire) est installée une distillerie qui produit d’exquis schnaps : kirsch, framboise, mirabelle, poire williams ou encore prune (25 € la bouteille de 0,70 litres). De somptueuses eaux de vie gorgées de saveurs fruitées à découvrir toutes affaires cessantes pour terminer un repas en apothéose. dollenberg.de 28 —
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TOM, UNE BIÈRE ! Et une nouvelle adresse, une ! Crafty Tom’s (69 rue du Faubourg-de-Pierre) présente une belle carte de bière brassées dans la micro-brasserie qui porte son nom. L’endroit est désigns, les boissons élaborées avec soin… Mais c’est incroyable comme cette ville bouge ! # P.R. /craftytomsbrewery
L'abus d'alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération
DIVIN DIGESTIF
ARCHITECTURE
© E.D.
Art urbain Soucieux de rendre les parkings de Strasbourg plus attractifs et plus vivants, Parcus crée depuis quelques années déjà des liens entre ses équipements et le quartier dans lequel il se situe. # D.V. La démarche consiste à y introduire des œuvres en collaborant au développement de partenariats pérennes avec les acteurs culturels environnant. Avec le Parking Coubertin (situé entre le Parlement européen et la piscine du Wacken), l’entreprise va plus loin. Une sculpture de l’artiste strasbourgeois Pierre Gaucher, intitulée L’Homme de la culture de l’oubli, apporte de la poésie à l’édifice. Le texte philosophique découpé au laser dans de la tôle inox laisse, évidé en son centre,
apparaître une forme d’homme debout. Il y est question de culture de l’oubli et de lutte contre l’effacement. Quant aux ouvertures joliment colorées visibles dans les rampes menant aux sept étages, elles reprennent la scansion musicale du quatrième et dernier mouvement de L’Hymne à la joie de Beethoven, devenu aussi celui de l’Europe dont le Parlement est situé juste en face. parcus.com 234 l
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Un max de décibels, de croches, de blanches et de noires. Un mix d'images, de cases, de bulles et de pages : sélection mensuelle sous forme de grand mezze par Emmanuel Dosda
LA FIÈVRE DU SAMEDI SOIR
LE DÉSERTEUR La Disparition d’Everett Ruess, documentaire accompagné d’une contemplative BO, tous deux signés Emmanuel Tellier, convie à un “voyage dans l’Amérique des ombres” à la John Ford sur les pas d’un poète / aventurier ensorcelé par les sirènes du désert. « Quelle heure est-il ? L’heure de vivre ! » Everett Ruess n’a pas cherché à résister à l’appel de l’Ouest américain et ses paysages infinis, modelés par le souffle du vent. En 1934, celui qui grandit en Californie au sein d’une famille cultivée disparaît dans l’aridité du Sud de l’Utah après avoir crapahuté sur les plateaux du Colorado ou côtoyé les Navajos dans les montagnes de Monument Valley. Il a 20 ans. Le journaliste de Télérama, musicien et réalisateur a suivi l’itinéraire du jeune homme et recueilli le témoignage d’un libraire, un historien, une archiviste ou une “guide de survie en milieu hostile”, dans la chaleur et la poussière,
into the Wild. Poussé par l’envie “de découverte de régions reculées et de peuples isolés”, dit le film, Ruess disparaît sans laisser de traces, emporté par une rivière, tombé au fond d’une falaise, voire tué par un bandit. Son héritage ? « C’est sa vie qui fait œuvre » nous confit, à Strasbourg, Emmanuel Tellier qui a également composé les thèmes musicaux pianistiques et chansons (avec Cassandre Berger à la voix et Olivier Libaux à la guitare) au dépouillement mormon, citant l’explorateur pour évoquer le mystère de cette « trajectoire interrompue » dans la rocaille, entre cathédrale de larmes et blues des vallées perdues.
/mgzmix
ville-schiltigheim.fr
2 x 2 places pour le concert du SpiriTango Quartet (30/03) dans le cadre des Heures musicales de Kochersberg (0230/03)
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26/04, La Laiterie artefact.org
december-square.com
2 x 2 places pour le concert de Thomas Fersen, en concert le 06/04 à la Salle des fêtes de Schiltigheim
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papooz.net
BO éditée par December Square (sortie le 08/03)
jouez sur magazinemix.fr ou sur
hmko.fr
Si le monde était bien fait, le hit en puissance Ann wants to dance aurait dû devenir le méga tube l’été 2015. Ou Simply Are, superbe reprise d’Arto Lindsay… j’hésite. Comme les choses sont parfois mal fichues, le duo qui donne envie de se faire des grosses Papooz sur la bouche est resté dans une trop grande confidentialité, malgré son potentiel d’envahisseur d’ondes. Nous demandons que justice soit faite et que le second long format du duo, Night Sketches, soit diffusé partout – sur la plage de Copacabana et dans les supermarchés de France – et tout le temps, avec ses bluettes angéliques (donc au sexe indéfini), ses beegeeseries à facettes et son reggae croonant.
Carte blanche à Blutch au Cinéma Star Dans le cadre du Festival Central Vapeur 3 x 2 places pour Un homme de trop, 24/03 3 x 2 places pour un Programme de Cours, 25/03 3 x 2 places pour L’État sauvage, 26/03 cinema-star.com
2 x 2 places Traum Factory de l’équipe d’Art’ung au Stride Bike Park (23/03)