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Le vin alsacien voit rouge
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strasbourg #211 FÉVRIER 2017
JULIEN DORÉ
ÉDITO
Illustration de Jennifer Yerkes pour Mix
ET LA MERCIÈRE (RE)FÛT ! Imène et Franck mentent ! Selon eux, la recette de leur bière artisanale est simple : de l’eau, du malt d’orge et de blé, du houblon, des levures « et c’est tout ! ». Ils omettent bien d’autres ingrédients : un savoir-faire unique, le souci d’utiliser des produits locaux et bio, le goût des traditions qu’ils veulent partager, le choix d’une vie nécessitant beaucoup d’investissement et de temps, un amour du risque et de l’aventure humaine, l’envie de répondre à un modèle économique responsable... Lorsqu’on passe visiter la brasserie La Mercière, nous rencontrons, non pas de dangereux zadistes armés et alcoolisés, mais des habitués venant déguster le dernier brassin du couple (12°, attention, ça tape) ou des gens du coin venus faire le plein de blanches, blondes ou ambrées non filtrées et non pasteurisées. On croise même un plâtrier à la retraite venu proposer ses bras pour le nouveau projet des brasseurs, à Cosswiller, à une trentaine de bornes de Niederhausbergen où la famille Julich est pourtant installée depuis plusieurs générations. Pourquoi quitter Nieder ? « Par instinct de survie » affirment en chœur Imène et Franck qui ont lancé leur bière, éthiquement compatible avec leurs principes écolos, en 2013. La Mercière produit aujourd’hui 720 hectolitres par an de boisson que l’on se procure sur place (50% des ventes), déguste dans quelques bars strasbourgeois (Le Kitsch’n, Le Local, La PopArtiserie) ou achète en différents commerces, tel le Marché Frais Biot à Ober. À l’étroit dans le sous-sol et la cour de leur maison, le couple envisageait de se déplacer à quelques mètres de là, sur un terrain familial, et de profiter du déménagement de la brasserie pour installer une malterie, ouvrir un resto, une épicerie en vrac et un biergarten afin de boire bon et local entre les arbres fruitiers, à cinq minutes de la ville. Une idée pétillante qui ne botte pas du tout le maire, ayant décidé de réquisitionner la parcelle pour installer des équipements sportifs (il y en a un à proximité, mais soit !). Comment Jean-Luc Herzog, par ailleurs
16 rue Teutsch - 67000 Strasbourg - www.magazinemix.fr
vice-président de l’Eurometropole, en charge de... l’artisanat, peut-il rester de marbre face à un projet qui, sans lui coûter un sou, aurait pu faire sa fierté ? Il préfère leur mettre des bâtons dans la mousse, quitte à ignorer la lettre datée du 8 juillet 2016 que lui adresse Bernard Stalter, président de la Chambre des Métiers d’Alsace lui demandant de réétudier un dossier qui « formerait un lieu de vie, favoriserait les échanges et créerait du lien social ». Bien sûr, le maire est dans son droit, d’autant plus que le terrain convoité par le couple est classé en zone non constructible. Reste qu’une volonté politique aurait suffit pour que Nieder déroule le tapis rouge à la Brasserie… jugée favorablement par la Commission d’enquête en charge du Plan local d’urbanisme stipulant qu’elle « demande un classement permettant la réalisation du projet ». Après de multiples péripéties, Imène et Franck, lessivés, ont donc décidé de quitter Nieder, mais pas de jeter l’éponge. La Mercière a lancé une campagne de financement participatif pour les travaux sur le site d’une ancienne exploitation agricole de Cosswiller. Déjà, les habitants leur envoient régulièrement des messages de sympathie ou de bienvenue : le couple et ses trois enfants, qui ont déjà plein de nouveaux amis, peuvent compter sur nous pour une séance de farniente houblonnée sous le soleil du biergarten.
Emmanuel Dosda Faites vos dons et devenez “Amis de la Mercière” (avec des “contreparties” : pour 12 €, Imène et Franck vous invitent à l’inauguration de leur nouvelle brasserie ; pour 1 000 €, ils vous offrent une soirée dans leur salle des fêtes avec open bar – 60 personnes – et couchage dans le dortoir, etc.) www.bulbintown.com/projects/la-brasserie-la-merciere
www.facebook.com/mgzmix
Directeur de la publication julien.schick@bkn.fr | Service commercial +33 (0)3 90 22 93 36 | Contacts France dimitri.langolf@bkn.fr, rudy@bkn.fr | Contact Allemagne sarah.krein@bkn.fr Contact rédaction emmanuel.dosda@bkn.fr | Développement web alix.enderlin@bkn.fr | Graphisme anais.guillon@bkn.fr, luna.lazzarini@bkn.fr | Éditeur BKN ÉDITEUR Sarl au capital de 100 000 € RCS : 402 074 678 +33 (0)3 90 22 93 30 — www.bkn.fr | Photo de couverture Julien Doré © Goledzinowski | Imprimé en France | Dépôt légal Février 2017 Des coups de cœur à partager et des infos à annoncer ? Envoyez-les à emmanuel.dosda@bkn.fr 211 l
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BRÈVES
L’ACCORDÉON DANS TOUS SES ÉTATS
L’invité d’honneur de la 4e édition de Bizz & Buzz, festival du numérique en Alsace (07-09/03, divers lieux en Alsace) est le Japon ! Réservées à un public professionnel, conférences, table-rondes et soirées aborderont les sujets du moment, comme la réalité augmentée, l’intelligence artificielle ou encore l’influence digitale… Le rendez-vous incontournable pour tous ceux qui veulent rester connectés. # S.M.K. www.bizzandbuzz.fr
www.printempsdesbretelles.com
© Pexels
ALSACE NUMÉRIQUE
La 20 e édition du Printemps des Bretelles (17-26/03, Illkirch-Graffenstaden) approche à grands pas. L’ouverture (17/03 à L’Illiade) s’annonce festive grâce au grand collectif Bal’us’trad qui animera la soirée. Fidèle au festival des accordéons du monde, le collectif présentera son large répertoire lors d’un concert-spectacle commun avec les artistes circassiens de la compagnie des NAZ. Un bon début pour un événement unique qui propose plus de 120 concerts ! Notez le en gros dans vos agendas. # S.M.K.
Chat alors ! La tendance nippone du Neko-Café débarque à Strasbourg avec le Chatperlipopette Café ! Ouvert depuis décembre, c’est l’endroit pour tous les amoureux des chats en manque de ronronnements. À midi, on y déguste quiches, salades ou veloutés et on découvre des formules spéciales, par exemple à l’occasion de la Saint-Valentin. Le reste du temps on apprécie la compagnie des félins dans une ambiance salon de thé, en sirotant un café ou en goûtant une de délicieuses pâtisseries. # S.M.K. /chatperlipopette-cafe
Hipppocampe, 2016 d’Alexis Gorodine
© Vincent Muteau
www.cafechatperlipopette.fr
CENSURÉ ! FABULEUX BESTIAIRE L’univers d’Alexis Gorodine (jusqu’au 25/02 à l’Estampe) est peuplé d’animaux réels et fantastiques et de plantes qui habitent ses toiles, paravents et gravures. Ses hérons, hippocampes, licornes et salamandres font penser à des œuvres antiques soulignant l’éternité de la nature. # S.M.K. www.estampe.fr
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PAROLE POUR TOUS
La compagnie les Anges au Plafond présente au Préo (Oberhausbergen) un diptyque autour du thème de la censure. Les Mains de Camille (02-03/03), spectacle consacré à la célèbre sculptrice Camille Claudel, en est le premier volet. Ici, c’est le combat d’une artiste contre les critiques de la société bourgeoise qui se déploie sur scène. Dans R.A.G.E. (25/02), le spectateur découvre un écrivain qui s’invente une nouvelle identité afin de contourner les interdits de son époque. # C.D.
Avec Expression, Image, Liberté (jusqu’au 30/04, Maison du Jeune Citoyen, Schiltigheim), graphistes et collectifs engagés abordent à travers affiches et objets graphiques les enjeux de société contemporains : liberté d’expression, inégalités, résistance. Tout au long de l’exposition collective, les graphistes animeront des ateliers (tout public à partir de 7 ans) pour créer, réfléchir et échanger sur les questions fondamentales de notre époque. À ne pas rater : Rendre intelligible la démocratie, conférence du designer franco-suisse Ruedi Baur (31/03) qui se préoccupe du design dans l’espace public. # S.M.K.
www.le-preo.fr
www.ville-schiltigheim.fr
Photo de Stéphane Louis pour Mix
INTERVIEW
EN TERRES CULTURELLES De Florence à Saint-Pétersbourg et de l’Iran au Vietnam : l’agence strasbourgeoise Terra nobilis organise des voyages culturels depuis dix ans. Rencontre avec son directeur, Laurent Lanfranchi. # Hervé Lévy Comment en arrive-t-on à organiser des voyages culturels ? Par hasard [rires] ! J’ai fait un Doctorat en Histoire sur un sujet – comme le sont tous les sujets de thèse – très précis et peu professionnalisant : “La Romanisation de la Mésie supérieure” (l’actuelle Serbie, NDLR). Je cherchais un petit job et suis arrivé chez Clio : je devais y rester quelques semaines, mais y ai passé trois ans, faisant tout, de la gestion de la bibliothèque à la conception et l’organisation de voyages. Cet opérateur de référence est-il le modèle de Terra nobilis ? Clairement, oui. J’ai d’abord créé Via Nostra à Toulouse, puis les hasards de l’existence m’ont conduit à Strasbourg où mon épouse, Conservateur du patrimoine, avait trouvé un travail. J’ai fondé Terra nobilis il y a dix ans : chaque année, nous faisons désormais voyager entre 1 200 et 1 300 personnes et notre catalogue compte une cinquantaine de propositions. Les Trésors de Lisbonne (18-20/03), Quand les cerisiers fleurissent au Japon (28/03-10/04), Les Grands
musées de Vienne (28-30/04) : autant de voyages ou d’escapades aux titres attirants. Quelle est la philosophie qui sous-tend l’action de Terra nobilis ? Nous souhaitons offrir à nos clients une découverte privilégiée de villes, de régions ou de pays, en petits groupes de 8 à 22 participants : patrimoine architectural, musées, mais aussi gastronomie ou musique… Nous ne recherchons pas l’exhaustivité, mais la profondeur, le sens : nous préférons bien voir que tout voir ! Cela ne sert à rien de traverser un musée à toute vitesse. Pour ce faire, chaque voyage est accompagné par un conférencier, historien de l’Art et spécialiste du lieu, qui fait partager ses connaissances et sa passion.
ligne sur notre site ou proposons des listes de lectures, ouvrages universitaires, mais aussi romans ou polars… qui permettent souvent mieux que tout autre texte de faire connaissance avec une ville ou un pays !
Vous proposez aussi une offre culturelle avec des conférences, par exemple… Les conférences que nous organisons au fil de l’année possèdent un lien avec nos voyages ou explorent des thématiques historiques connexes. Nous organisons aussi des réunions d’information pour les destinations lointaines, mettons des articles en
www.terranobilis.com
Quelles sont vos destination privilégiées La Mecque du tourisme culturel demeure l’Italie, mais notre catalogue est marqué par un équilibre entre grands classiques – Russie ou Iran qui devient une destination culturelle privilégiée – et pays plus surprenantes, comme l’Éthiopie. Terra nobilis 22 rue du Général-de-Castelnau (Strasbourg)
Dîner conférence “Les soldats alsaciens-lorrains de la Première Guerre mondiale : des Malgrénous avant l’heure ?” par Raphaël Georges, enseignant à l’Université de Strasbourg, 28/02 (18h), Maison Kammerzell (Strasbourg), 60 € 211 l
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INTERVIEW
zootopie À l’occasion de l’expo que lui dédie la médiathèque Tomi Ungerer de Vendenheim, entretien avec l’illustrateur Laurent Moreau, ex-Arts déco, dans son atelier strasbourgeois hanté par des êtres hybrides, mi-hommes, mi-bêtes. # Emmanuel Dosda
Vous travaillez toujours de manière old school, avec des pinceaux et des tubes de peinture, sans crainte de vous salir les mains ? Oui, je travaille de manière traditionnelle, mais le résultat est “propre”. La gouache est souple et permet de beaux aplats. Il y a une luminosité forte que j’aime beaucoup et j’apprécie de voir les images se créer devant mes yeux et pas à travers un écran. La main engendre des imprévus, des imperfections qui me plaisent. Pas de “Pomme Z” possible avec cette technique ! La peinture permet de trouver des matières, des textures. Vous parlez d’images “à l’ancienne”, mais je parlerais plutôt de visuels “graphiques” et équilibrés comme ceux du russe Feodor Rojankovsky, à la fois illustrateur (jeunesse & adulte) et affichiste. Vos ouvrages sont habités par des personnages hybrides. Nous sommes des bêtes et avons tous une Famille sauvage (titre d’un de vos albums) ? Je n’ai pas vraiment de réflexion à ce propos. En plus, je n’aime pas spécialement dessiner des animaux, même si je l’ai beaucoup fait ces derniers temps. Je commence à saturer. J’aime représenter la figure humaine et faire des images fortes, créer des décalages. Mes projets partent de choses très visuelles que j’essaie d’inclure dans une narration. D’où vous vient cette passion pour les masques ? Ça fait longtemps que j’en fabrique, en carton ou en papier mâché. J’étais inspiré et stimulé par les masques inuits, leurs formes et couleurs… Lorsque je suis arrivé avec mes créations aux éditions Hélium, nous avons discuté et ils m’ont proposé de sortir Dans la forêt des masques, ouvrage contenant des masques prédécoupés. Vous travaillez différemment avec Hélium et Gallimard ? C’est très particulier avec Hélium : nous avons noué une réelle 6—
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complicité et je peux arriver chez eux avec des idées flottantes qu’on élabore ensemble. Avec Gallimard, il s’agit plutôt de projets de commande. Pour les Contes pour enfants pas sages de Jacques Prévert, édités la première fois en 1963 et illustrés par son amie l’illustratrice Elsa Henriquez, Gallimard a pensé à moi. J’aime beaucoup cet exercice d’illustrateur qui me libère du poids de la partie écriture. Actuellement, je suis en train de faire une illus pour Le Chocolat des Français, avec des personnages qui se promènent à Paris : encore un nouvel exercice. Comment se porte SLAAP, groupe où vous êtes batteur ? Nous avons six titres très lo-fi à enregistrer en vue de la sortie d’un vinyle que j’illustrerai. C’est une question de temps et d’argent… Sinon SLAAP va participer au concert dessiné lors du festival Central Vapeur, avec Matthias Picard (23/03). Avez-vous un plaisir coupable ? Les Simpsons ! Ce soir, par exemple, je serai seul à la maison et je sens que je vais me regarder un petit épisode… Exposition d’illustrations originales et d’affiches à la médiathèque Tomi Ungerer de Vendenheim, jusqu’au 25/02 (rencontre / dédicace le 25/02 à 11h, en partenariat avec La Bouquinette) mediatheque.vendenheim.fr Festival Central Vapeur (dans le cadre des Rencontres de l’Illustration Strasbourg), du 23/03 au 02/04 www.centralvapeur.org
ivre à
L r ! gagne voir p.30
Alma n’est pas encore là (de Stéphane Audeguy), Le Livre de la jungle (de Véronique Ovaldé) et Contes pour enfants pas sages (de Jacques Prévert, dans le cadre du 40e anniversaire de la mort du poète), édités chez Gallimard www.gallimard.fr
DOSSIER FORMATIONS
création Strasbourg possède une large palette de formations dans le domaine artistique. Sélection. La Faculté des Arts (inscriptions jusqu’au 20/03). Plusieurs cursus d’Arts visuels : une licence et un master en Art plastique et Design ; quatre masters professionnels. La HEAR (envoi des dossiers jusqu’au 20/02). Différentes possibilités dans le cursus Arts plastiques : Art, Art objet, Communication graphique, Illustration, Didactique visuelle ou Scénographie. L’école propose aussi une Licence et un Master en musique. LISAA (pas de date limite d’inscription, lire page 10). Une MANAA, afin de préparer les étudiants à entrer dans une école d’Art, ainsi que deux BTS en design. La MJM (pas de date limite d’inscription) : École de design avec douze formations : Infographie, Communication visuelle, Webdesign, Animation 3D…
CHEFS TOPS
L’ENSAS, École Nationale Supérieure d’Architecture de Strasbourg (inscriptions jusqu’au 20/03). Licence en architecture, Licence pro Eco-construction, huit Masters et un Doctorat. # C.D. www.arts.unistra.fr
www.mjm-design.com
www.hear.fr
www.strasbourg.archi.fr
Vous êtes fan de Top Chef et rêvez de devenir le prochain Xavier Koenig ? Le CEFPPA Adrien Zeller à IllkirchGraffenstaden propose des formations en alternance pour le secteur de l’hôtellerie-gastronomie du CAP au Bac+3 (candidatures jusqu’au 15/05). Lors des portes ouvertes du 18 mars on découvra les différents débouchés : cuisinier, barman, sommelier ou responsable d’établissement. # S.M.K.
www.lisaa.com
www.cefppa.com
POLYGLOTTE
La bonne maîtrise de plusieurs langues et une expérience à l’étranger deviennent la norme pour la plupart des recruteurs. Education First (8 quai des Bateliers) organise des cours de langues et études ainsi que des séjours au pair dans 116 pays aux États-Unis, en Amérique du Sud, en Europe et en Chine. # S.M.K.
MANUELS
PRO DU GAME
Le Conservatoire national des Arts et métiers propose dans tout le Grand Est plus de trente formations en alternance (candidature jusqu’à fin juin). Que ce soit dans le domaine informatique, du commerce ou dans les ressources humaines, le CNAM propose des apprentissages du Bac +3 au Bac +5. Cumulant pratique et théorie, l’étudiant va pouvoir entrer dans le monde professionnel tout en acquérant de nouvelles compétences. # C.D.
La Chambre de Métiers d’Alsace défend non seulement les intérêts des entreprises artisanales mais gère aussi les Centres de Formation d’Apprentis sur le territoire alsacien. Celles-ci préparent à plus de 200 métiers du secteur du bâtiment, de l’énergie, de l’électricité et du bois ainsi que ceux de l’automobile, de l’alimentation, de la beauté et des métiers d’art. À ne pas manquer : les CFA de l’artisanat à Eschau, Colmar et Mulhouse organisent leurs portes ouvertes simultanément le 12/03 ! # S.M.K.
www.cnam-grandest.fr
www.cm-alsace.fr
www.ludus-academie.fr
www.ef.fr
tremplin
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MÉTIERS
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Si vous êtes accros à votre PS4, aux émissions de Gamekult et vous avez toujours rêvé de créer le prochain FFXV, la Ludus Academie est faite pour vous ! Cette école strasbourgeoise propose des formations (Bac+2 au doctorat) dans le secteur très prospère du gaming, qui donnent accès aux métiers de développeur, designer ou manager de jeux vidéos et de serious games. # S.M.K.
DOSSIER FORMATIONS
Réseau CFPB / CFA Banques APPRENDRE À SOIGNER
Vous avez moins de 26 ans et vous souhaitez exercer un métier dans le secteur bancaire tout en préparant votre diplôme ? Le CFPB, l’École Supérieure de la Banque propose des formations en alternance du BTS au Master. Pour vous informer sur ses différents cursus, le CFPB et le CFA Banques Alsace organisent une Journée Info Formation Recrutement le samedi 11 mars 2017 de 9H30 à 16h à Schiltigheim (Espace Européen d’Entreprise, 16 avenue de l’Europe). Venez rencontrer des banquiers, prêts à vous recruter. N’oubliez pas votre CV ni votre lettre de motivation ! www.cfpb.fr/candidat-alternance
L’Institut de Formation Saint-Vincent qui forme aux métiers de la santé fait partie du Groupe Hospitalier du même nom regroupant plusieurs cliniques à Strasbourg, dans lesquelles se déroulent les cours pratiques. La formation d’infirmier, qui dure trois ans (inscription jusqu’au 27/03) prépare les étudiants à prendre en charge un patient, à planifier et prodiguer des soins. Celle pour les aides-soignants, qui travaillent en collaboration avec les infirmiers dans la prévention, le maintien et la restauration de la santé, dure dix mois (inscription jusqu’au 10/03). # S.M.K. www.ifsi.ghsv.org
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DOSSIER FORMATIONS
LA CLASSE INTERNATIONALE Benjamin Walker, arrivé à la direction de L’Institut supérieur des Arts appliqués de Strasbourg (LISAA) il y a un peu plus d’un an, nous convie à la visite d’une école dont ce globe-trotter du design compte amplifier la dimension internationale. # Emmanuel Dosda Benjamin Walker est un directeur « accessible », dont le bureau, situé à l’entrée de LISAA, est largement ouvert sur l’école, avec des fenêtres dont les rideaux sont toujours levés. « Je veux être le plus disponible possible pour les 180 élèves et l’équipe pédagogique », insiste-t-il, dans un accent trahissant ses origines australiennes. Ensemble, nous parcourons les couloirs de l’établissement, aujourd’hui dans un joyeux souk. « Normal, pour le lendemain d’un weekend JPO », s’excuse-t-on dans les étages. JP quoi ? « Les Journées portes ouvertes » qui attirent un large public, simples curieux ou futurs élèves en MANAA… Oups, en Mise à niveau en Arts appliqués, cursus permettant aux étudiants « d’acquérir les bases théoriques, techniques et créatives indispensables à la poursuite de leurs études ». Après cette première année, ils auront le choix de s’orienter vers d’autres écoles du réseau LISAA (Nantes, Paris, Rennes et Bordeaux) ou, pour une majeure partie, de s’inscrire en BTS Design graphique ou
Design d’espace à Strasbourg. Indiscrets, nous entrons dans une salle de cours où une trentaine d’étudiants, le nez sur l’écran de leur ordi, s’attellent à des recherches iconographiques afin de concevoir une typo influencée par l’archi ou l’urbanisme. Plus loin, nous croisons un petit groupe pris dans une étrange chorégraphie, travaillant sur un projet de comédie musicale ou d’autres étudiants planchant sur le dessin d’une future œuvre verrière réalisée pour Lalique. « Le design est un outil stratégique, une manière de réfléchir mise au service des entreprises et institutions », insiste le directeur qui vante des études « très professionnalisantes » et des jeunes créateurs « opérationnels dès leur sortie de l’école ». Nous ne pouvons qu’acquiescer, le magazine que vous avez entre les mains ayant été maquetté par deux LISAA girls… Les enseignants, qui ont tous une activité dans la “vraie vie”, connaissent enjeux et rouages du milieu des agences de com’, cabinets d’archi d’intérieur ou du graphisme free-
lance. Aussi, de nombreux partenariats sont mis en place avec différentes structures et des stages obligatoires, entre la première et la deuxième année de BTS, afin que les élèves mettent un pied dans le monde du travail. Dans ce cadre, Benjamin Walker les encourage à quitter le pays, notamment grâce aux programmes Erasmus ou Cumulus, pour, plus tard, décrocher un boulot à l’étranger. « Nos étudiants ne se rendent pas compte de leur atout : la french touch est très appréciée ! » Il s’agit d’un des axes principaux qui marqueront la gestion d’un directeur qui mettra en place, dès 2018, une année Bachelor permettant d’entrer dans un master hors de l’Hexagone, « un tremplin vers l’international ». 16 rue Thiergarten (Strasbourg) www.lisaa.com Journée portes ouvertes, les 18/03 (9h-18h) & 19/03 (12h-18h)
Benjamin Walker : bio en bref
© ED
Naissance le 18 janvier 1969 à Toronto d’une mère canadienne et d’un père australien. Passionné « par le surf et la mer », il étudie la biologie marine, sans oublier ses « projets créatifs ». Trouve sa voie en consultant par hasard l’ouvrage Design for the Real World de Victor Papanek. Diplômé de la Monash University (Melbourne) et de la Glasgow School of Art (Écosse), il vit en Australie et en France où il travaille chez O2, agence s’intéressant à l’éco-conception, bien avant que le terme ne soit à la mode. En 2005, crée sa société, Touraine Design Studio. En parallèle à son activité de designer, il enseigne de nombreuses années, notamment à l’École de Design Nantes Atlantique. Arrive à Strasbourg le 5 octobre 2015 et prend les rennes de LISAA… le lendemain !
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DR
DR
DOSSIER FORMATIONS
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interview
Nuage, tabouret inspiré par le buste de couture
respire !
Chandelier en verre : un subtil jeu d’équilibre
Harmonie et équilibre sont les maîtres-mots de Pierre Juvigny. Architecte d’intérieur et designer, le Strasbourgeois d’adoption conçoit des “Objets civilisés” censés simplifier la vie et créer « des bulles d’oxygène ». Karl Lagerfeld himself adore sa vision des choses. # Emmanuel Dosda Qu’appelez-vous “Objets civilisés” ? On dit souvent que la beauté et la technique ne s’allient pas, alors que je pense le contraire, qu’il s’agisse d’architecture ou de design. Les objets nous accompagnent au quotidien. J’aime qu’ils ne soient pas trop marqués par une époque et nous aident à nous projeter dans le futur… même si l’avenir est embrumé. Pourquoi autant d’attention à nos intérieurs ? C’est structurant. Le créateur de la marque Muji parle de privilégier les volumes vides pour nous laisser des espaces de pensée, de rêve. Cette idée me plait : il faut laisser de la place à la vie de tous les jours. Nuage, votre tabouret / table de nuit, semble jouer avec les pleins et les vides… Mon tabouret est une passerelle vers la haute couture, reprenant l’aspect du buste de couturier. À Granville, j’ai visité et énormément apprécié le musée Christian Dior. Nuage est un clin d’œil en métal et en bois laqué à cet architecte du vêtement. D’une grande stabilité (13 kilos), on peut le bousculer sans le faire tomber. Il s’agit d’un objet manufacturé, très simple dans son assemblage. C’est une démarche que je poursuis sur d’autres créations (non éditées pour l’instant) : un porte-crayon, un chandelier réalisé avec un souffleur de verre de Barr ou une console conçue pour une entrée. Il y a une partie plane et une autre symbolisant l’apparition des Vosges. On peut glisser un courrier ou un flyer entre deux des lamelles de bois, placées à la verticale. Je cherche à créer des objets rendant service, utilisant des technologies d’aujourd’hui, comme la LED, mais sans clou ni vis. 12 —
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Karl Lagerfeld aurait un exemplaire de Nuage dans son bureau : véridique ? Oui, plusieurs même, chez lui à Paris, à New York ou à Monaco. Après son autoédition, j’ai fait livrer un tabouret à Lagerfeld, via son chauffeur, avec un petit mot rappelant la genèse de l’objet faisant référence au mannequin de couture. Il m’a rappelé en personne m’indiquant qu’il lui en fallait six blancs et six noirs ! J’avais la main tremblante, heureux du challenge : sortir ces tabourets en temps et en heure. Depuis, nous avons sympathisé et il m’a invité à assister à quelques défilés Chanel. Je suis fasciné par sa remise en question permanente : d’une éternelle jeunesse, il ne se lasse de rien et donne le ton ! Pour qui concevez-vous vos créations ? Pour moi, en premier lieu, c’est la meilleure façon d’être dans la vérité et de ne pas tomber dans le commun ou la tendance. U T O P I – Objets civilisés 24 avenue des Vosges (Strasbourg) www.utopifurnitures.com Tabouret Nuage (450 €), en vente chez Curieux? www.curieux-store.com
Portrait d’Alex Flores pour Mix
L’UNIVERS DE PIERRE JUVIGNY
« La lampe AIM des frères Bouroullec, véritable luminaire alliant design, poésie et fonctionnalité, comme une micro-architecture dans une pièce. » « La Vega House maison dessinée par les architectes Kolman & Boye : un parfait exemple de l’intégration d’une habitation humaine dans son milieu naturel existante à part entière. » « Le Grand Budapest Hotel, pour le travail des décors de la part de Wes Anderson, la texture des
images et sa capacité à avoir su nous parler d’une époque faste et luxueuse totalement révolue, le vrai chic de ces années-là, la démesure comme le peut être la collection de voitures de Ralph Lauren ou l’attitude décomplexée des supers riches cultivés d’antan… La plupart des gens riches d’aujourd’hui n’ont plus que le matériel, mais pas l’éducation et la culture. » « Les vêtements APC, Santoni et Hermès pour la ligne et la beauté des matières… mais Zara l’emporte bien des fois financièrement ! » 211 l
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INTERVIEW
doré au soleil © Goledzinowski
Il vient de livrer son album le plus personnel : &. Julien, descendant de Gustave Doré, s’apprête à parcourir la France et à conquérir la monde. Entretien avec un artiste au Zénith ! # Emmanuel Dosda
Vous revenez tout juste du Japon : vous espériez faire voyager vos chansons et c’est le cas aujourd’hui… Le disque sort demain là-bas, sur un label indépendant basé à Tokyo. Je suis parti pour faire de la promo et préparer les concerts que j’y ferai en mai. C’est toujours un immense plaisir de pouvoir se produire à l’étranger et qu’un disque sorte sur un autre territoire. La reprise de La Javanaise en japonais vous a aidé à préparer le terrain ? Les Japonais adorent Gainsbourg… Moi aussi d’ailleurs. L’idée est de traduire quelques-unes de mes chansons et de les chanter en japonais, en mai. Vous êtes vraiment un descendant de Gustave Doré ? Oui, c’est mon arrière-arrière-grand-oncle, un Strasbourgeois ! Je sais que la ville est très attachée à son travail et j’ai pu admirer son immense Christ quittant le prétoire au MAMCS. Dans son œuvre en général, il représente l’homme plongé dans un immense décor qui est un gouffre et un émerveillement. Suivant son modèle, dans mes textes, j’essaye d’élargir le sentiment amoureux, 14 —
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de trouver la place de l’homme dans ce qui l’entoure. Vos chansons peuvent naître d’un dessin ou d’une photo ? Je ne connais pas le solfège et je ne compose qu’au piano : c’est une chorégraphie de doigts pour moi… Les choses visuelles donnent naissance à des mélodies ou des mots. Sur Magnolia, je chante « J’en ai crevé des cœurs collier de mes défenses » : ces paroles viennent d’un croquis de mon carnet représentant des défenses d’éléphant autour desquels étaient disposés des colliers de fleurs. J’aime cette idée car c’est vrai que j’en ai crevé des cœurs, mais par défense, comme un grand mammifère en voie d’extinction qui tente de se protéger… Vous avez puisé dans votre enfance pour l’écriture de ce dernier disque. Ça n’était pas déjà le cas sur les albums précédents ? Non, car je l’avais mis sous le tapis : j’ai considéré le fait de vivre de ma musique, ma passion, comme une seconde naissance. Aller composer dans ce chalet de Saint-Martin-Vésubie a fait ressurgir beaucoup de choses. Ça a été une main tendue vers mon histoire, ma famille. J’ai d’ailleurs écrit Romy en Italien avec ma grand-mère,
c’est une jolie boucle. Dans le documentaire qui retrace l’écriture de &, vous rendez hommage à la simplicité d’une soirée pizza / foot entre copains : est-ce pour briser l’image de cynique qui vous colle à la peau ? Non, ça je m’en contrefous ! Les images réductrices ne m’intéressent pas… Je ne vais jamais dans les soirées mondaines, je ne suis pas un bobo parisien issu d’une grande famille et j’ai bossé sur des chantiers durant huit ans. Cependant, la peur de la lumière médiatique m’a conduit à me protéger derrière un second degré dans lequel je ne me reconnaissais plus. Le manque de confiance en moi a été très présent durant 25 ans de ma vie alors, quelque part, tant mieux si j’ai l’air solide, mais ça n’est pas le cas… Si j’étais sûr de moi, je serais devenu mou et je ferais de la merde ! 01/03 Zénith (Strasbourg) www.zenith-strasbourg.fr
© Goledzinowski
INTERVIEW
Un artiste « Marcel Duchamp : son nom est tatoué sur moi, il est ancré dans ma peau. »
Dix pour cent © Groupe France Télévisions France 2
Une date « Le 6 juillet 2017 : pour la première fois, je vais jouer aux Arènes de Nîmes avec Christophe, mon camarade, mon copain. Et c’est la veille de mon anniversaire ! »
Un livre « Celui que je lis en ce moment, Walden ou la Vie dans les bois de Henry David Thoreau, un auteur qui m’a accompagné dans le chalet où je me suis retiré pour l’écriture de mon dernier album. » Un disque « Vertigone, dernier album d’Arman Méliès, mon guitariste, mon pote… qui m’a d’ailleurs offert le Journal de Thoreau. »
Une fringue « Le mini-short en jean : ça serait bien que ça revienne à la mode. Je le porte en hommage à Lemmy de Motörhead. Je vous conseille de taper “Lemmy minishort” dans Google ! » Retrouvez prochainement Julien Doré dans la seconde saison de l’excellente série Dix pour cent sur France 2 (diffusion avant l’été 2017) www.france2.fr www.juliendoreofficiel.com
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SCÈNE
© Zoé Chantre
© Romain Étienne
Vogue la vie
Découverts avec Mamie Rôtie au TJP, la compagnie Le 7 au soir revient avec Quelles Têtes ? (La mort, l’amour, la mer) (28/02-02/03, TJP Grande Scène, dès 14 ans). Un duo écrit par Yvan Corbineau et mis en scène avec Elsa Hourcade en forme de chant d’amour ponctué de sms, de ritournelles et de poèmes. Avec leurs objets bricolés et dispositifs manipulés à distance, ils donnent vie à un théâtre d’objets en trois temps : les questions existentielles (La Mort), les aléas de L’Amour (on s’aime, on se sépare, on aime à nouveau…) et le voyage en mer d’un couple, loin du bruit du monde. Le tout dans une écriture gorgée d’humour, de références populaires détournées. Après la douce mort de Mamie Rôtie, celle-là le sera moins, à l’image d’une vie foisonnante de sentiments ! # J.J. www.tjp-strasbourg.com
Love en Turakie La Turakie est un reflet déformé du monde qui nous entoure. L’opéra gorgé de hits de Bizet, Michel Laubu le déplace dans un univers marin. Sa cArMen en Turakie (01-03/03, Théâtre de Hautepierre, dès 8 ans) a un visage aux lignes fortes, coiffure en vinyle et robe rouge en toile de tente pour une femme dans l’attente de l’amour et du prince charmant. Les marionnettes sont le plus souvent portées – tête au niveau du torse, enfilé par les bras – et prennent vie dans une démarche un peu étrange au milieu d’un univers bricolé, de bric et de broc. Compère de longue date, Rodolphe Burger a travaillé à la recomposition des morceaux, la voix de la Callas étant samplée pour encore mieux résonner à côté de monstres des mers. Même les musiciens sont dans une fosse marine, prenant les traits de crabes langoustines et hippocampes, animé et filmé avant d’être projeté durant le spectacle. Avec force poésie et imaginaire plus que débordant, il nous emmène à travers son pays rêvé, la Turakie : un voyage à vivre en famille ! # J.J. www.maillon.eu
Des Roses et du jasmin (28/02-08/03, à l’Espace Grüber, en arabe surtitré en français) est de ces sagas historiques qui plongent les mains dans le cambouis le plus inextricable. L’auteur et metteur en scène Adel Hakim s’empare de 50 ans d’histoire du Proche-Orient avec les comédiens du Théâtre national Palestinien. Des positions violentes et terroristes de L’Irgoun, qui fit notamment sauter l’hôtel King David, jusqu’à la première Intifada à la fin des années 1980, en passant par la Nakba (exode palestinien consécutif à la guerre de 1948) ou la création de l’OLP, nous suivons les déchirements d’une famille où convergent les destins de ceux que l’Histoire semble avoir irrémédiablement séparés : Israéliens et Palestiniens, juifs et arabes. Une tragédie peuplée de clowns dansants, où tout le monde porte du noir et blanc, apparemment condamné à choisir un camp. Un monde où la violence se nourrit de toutes les peurs, où la petite histoire rejoint la grande. # J.J.
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© Nabil Boutros
si loin si proche orient
scènes
sélection de la rédaction l’École Municipale de Musique invitent à une soirée Karaoké (03/03 Salle Saint Martin) qui vous met au défi ! www.ville-erstein.fr
L’ILLIADE
ILLKIRCH-GRAFFENSTADEN Dans Drôle de vie (28/02), le duo mosellan Coffee Potes interprète les chansons qui ont marqué nos vies de Renaud à Stromae. Sarah Doraghi © Cyrus Atory
www.illiade.com
ESPACE ATHIC OBERNAI
LA SALLE DU CERCLE BISCHHEIM
Sarah Doraghi raconte avec humour et finesse son parcours franco-persan, depuis son départ d’Iran jusqu’à son travail de journaliste pour Télématin (03/03). www.salleducercle.fr
MAC ROBERT LIEB BISCHWILLER
Avec Lied allemand et mélodies françaises (26/02, Église protestante de Bischwiller) la mezzo-soprano Judith Gauthier nous fait découvrir les plus belles notes de l’Hexagone et d’Outre-Rhin. www.mac-bischwiller.fr
RELAIS CULTUREL HAGUENAU
En attendant Godot, Vladimir et Estragon rencontrent Pozzo et Lucky (28/02, Théâtre de Haguenau). Une plongée joyeuse dans l’absurdité de notre existence. www.relais-culturel-haguenau.com 18 —
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OBERHAUSBERGEN Les mains de Camille (02 & 03/03) spectacle de marionnettes avec acteurs et musiciens (à partir de 13 ans) retrace la vie de Camille Claudel, femme artiste au début du XXe siècle qui se heurtait aux conventions d’alors. www.le-preo.fr
LA CASTINE
scène les Mémoires d’un fou (28/02, Espace culturel de Vendenheim) œuvre de jeunesse de Flaubert, qui y raconte son enfance. www.vendenheim.fr
LE FIL D’EAU Yves Jamait présente avec son nouvel album Je me souviens (10/02) ses plus belles chansons. www.lefildeau.fr
Sud
REICHSHOFFEN
Les Fourberies de Scapin (10/02, à partir de 12 ans) de Molière raconte les aventures de Scapin, valet rusé, qui défend deux fils contre leurs pères. www.lacastine.com
SAISON CULTURELLE ERSTEIN
Les élèves et professeurs de
www.espace-athic.com
LE POINT D’EAU OSTWALD
Mathieu Boogaerts réinvente la chanson française, seul avec sa guitare (17/02). www.lepointdeau.com
LES TANZMATTEN SÉLESTAT
La compagnie Lavoro Nero Teatro se met avec Come Bach (28/02) à la recherche de l’homme derrière le génie musical en alternant musique et le jeu d’acteur de Cristiano Nocera. www.tanzmatten.fr
SCHILTIGHEIM
Le spectacle de marionnettes Romance (10 & 11/02, Le Brassin) raconte l’histoire d’un enfant découvrant le monde, jusqu’à ce que la guerre éclate. Il s’enfuit alors dans un monde imaginaire. www.ville-schiltigheim.fr
ESPACE CULTUREL VENDENHEIM
Le Théâtre de l’étreinte met en
The Dandy Warhols © Chad Kamenshine
Nord
LE PRÉ’O
L’opéra de deux’sous transpose la pièce culte de Brecht à Paris tout en rendant un hommage au cabaret berlinois (07/03).
LA LAITERIE
d’aujourd’hui. Un mouvement perpétuel, toujours plus rapide, mais sans but.
Les Dandy Warhols (20/02), groupe originaire de Portland vont faire trembler Strasbourg avec leur rock psychédélique avant que Fritz Kalkbrenner, notre berlinois préféré, vient chauffer le dancefloor avec son nouvel album Grand Départ (23/02).
www.lesmigrateurs.eu
www.artefact.org
PÔLE SUD
LES TAPS
Vers un protocole de conversation ? © Georges Appaix
Strasbourg ESPACE CULTUREL DJANGO REINHARDT The Excitements et M.O.R sont le rhythm’n’blues et la soul incarnés. Deux groupes qui vous emmènent directement dans les années 1960 (15/02). www.espacedjango.eu
jazzdor La pianiste Aki Takase et le saxophoniste David Murray fêtent le jazz contemporain (09/02, Centre socio-culturel du Fossé des Treize). www.jazzdor.com
LE MAILLON Dark Circus (07-10/02) est une création d’un dessin animé en live : son et images du film sont projetés, les dessins fabriqués avec couleurs, encres, sable et craie se construisent devant les yeux des spectateurs. Unique. www.maillon.eu
LES MIGRATEURS Avec Humanoptère, la compagnie La Main de l’homme montre un spectacle de jonglage époustouflant à quatorze mains (20/02, Théâtre de Hautepierre) qui démontre l’absurdité du monde de travail
Ve r s u n p ro t o c o l e d e conversation ? (01 & 02/03) est un échange dansé entre un homme est une femme, danseurs de deux générations différentes.
www.pole-sud.fr
OPÉRA NATIONAL DU RHIN Le Concert des trois ténors (11/02, Salle Paul Bastide) marie à merveille un répertoire lyrique italien et un apéritif. www.operanationaldurhin.eu
ORCHESTRE PHILHARMONIQUE Marko Letonja et Nobuyuki Tsuji jouent Berlioz, Grieg et Schumann pour un concert des plus Romantiques (0912/02 PMC Salle Érasme). www.philharmoniquestrasbourg.com
ESPACE K Les Rois Vagabonds (0711/02) ? Ce sont deux clownsmusiciens qui interprètent Vivaldi, Strauss ou encore Bach avec mimes et acrobaties. www.espace-k.com
Dans Le mal cour t (0710/02 Taps Scala) une princesse digne d’un conte de fée se heurte à la réalité. www.taps.strasbourg.eu
TJP Quelles têtes ? (la mort, l’amour, la mer) (28/0202/03, TJP Grande Scène) est l’histoire d’ Elle et de Lui qui s’aiment, se tournent autour et prennent le large. www.tjp-strasbourg.com
THÉÂTRE NATIONAL de strasbourg Neige (01-16/02) raconte l’histoire d’un poète qui revient en Turquie après des années d’exil en Allemagne, pour enquêter sur des suicides. www.tns.fr
THEÂTRE DU CUBE NOIR Histoire de couples (1519/02) explore les relations amoureuses à travers trois pièces courtes. www.trois14.org
ZÉNITH Julien Doré présente son quatrième album (01/03) avec ses mélodies suaves (voir page 14). www.zenith-strasbourg.fr
EXPORAMA
www.stimultania.org
Les aquarelles de Jean-Paul Ehrismann, exposés sous le titre Mes chemins de traverse (jusqu’au 12/02, Cour des Boecklin) montrent la nature dans tous ses états. www.ville-bischheim.fr/ cour-des-boecklin
L’ancêtre de Facebook à la BNU (jusqu’au 12/02) : Alter ego. Amitiés et réseaux du XVIe au XXIe siècle se penche sur le phénomène des carnets d’amitié.
La fleur est le sujet de prédilection de la photographe Françoise Saur (jusqu’au 26/02, La Chambre). www.la-chambre.org
Rac’hell Calaveras expose ses sculptures en plâtre qui s’inspirent de l’art populaire mexicain (jusqu’au 13/02, Two Aces Tattoo Club). www.twoacestattooclub.com
Des randonnées dans les Vosges et en Alsace ont inspiré Valérie Demenge et Bruce d’Andlau-Boutry qui partagent leurs impressions dans Arbor et Sens (jusqu’au 16/02, Ciarus).
Galerie Le Point Fort © Pénélope
L’installation More Sweetly Play the Dance de l’artiste sud-africain William Kentridge prend vie et laisse défiler un étrange orchestre d’ombres au son de la musique (10/0230/04, Stimultania).
www.ciarus.com
www.bnu.fr
À travers peintures et photographies, Du pavé aux étoiles (17/02-18/03, Médiathèque André Malraux) rend hommage à ceux qui sont morts dans la rue. www.mediatheques. strasbourg.eu
En février, deux expositions sont à découvrir à la Galerie Le Point Fort à Mittelhausbergen : Nicolas Nicolini, peintre inclassable à la palette vive (jusqu’au 19/02), puis Pénélope. L’artiste a marqué les esprits avec ses premiers collages à base du journal Le Monde en 2011. Ses travaux, dont un hommage à Mandela, jouent avec les mots et les typographies (22/02-16/03).
© Geneviève Boutry
CHEVEUX DE FEU
www.lepointfort.eu
EYE CATCH, dans le cadre de la Régionale 17 (jusqu’au 19/02, CEAAC) réunit huit artistes qui travaillent sur le pouvoir captivant des images. www.ceaac.org
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La photographe Geneviève Boutry a déjà étudié le phénomène des roux il y a vingt ans : maléfique, sorcier et diabolique au MoyenÂge, cette couleur rare au naturel, devient l’idéal de la beauté à la Renaissance. Elle s’intéresse à nouveau aux Roux et Rousses avec son exposition à la Bibliothèque de la Ville de Bischheim (25/02-02/04). # S.M.K.
Une dernière chance pour découvrir Régiments de papiers (jusqu’au 24/02, Musée Historique). Une collection unique en son genre.
www.bibliotheque.ville-bischheim.fr
www.musees.strasbourg.eu
EXPORAMA
Galerie Radial © Hidden Mind 2016 - Objekt 5
Objets de culte juifs et écrits sacrés ont été découverts sous le plancher de la synagogue de Dambach-la-Ville en 2012. L’exposition Héritage inespéré. Objets cachés au cœur des synagogues (jusqu’au 24/02, Galerie Heitz) explique le principe des dépôts rituels de ces objets, une fois qu’ils ne servent plus aux cérémonies religieuses. www.musees.strasbourg.eu
Laurent Moreau expose ses Illustrations originales et affiches majoritairement destinées à l’édition jeunesse, à la Médiathèque Tomi Ungerer de Vendenheim (jusqu’au 25/02, voir page 6). www.mediatheque. vendenheim.fr
Avec Spaced Memory l’allemand Bodo Korsig (jusqu’au 26/02, Galerie Radial Art Contemporain) expose pour la première fois en France. L’artiste polyvalent qui touche au dessin et la peinture mais également à la photographie et la vidéo s’interroge dans ses travaux sur le comportement humain, tel que la violence. www.radial-gallery.eu
Dans son exposition Ce sentiment d’été (jusqu’au 26/02 Galerie Bertrand Gillig), Ayline Olukman, diplômée de l’École des Arts décoratifs de Strasbourg, présente ses dernières œuvres peintes, sur la base de photographies prises par l’artiste. www.bertrandgillig.fr
La Médiathèque Ouest met avec Re-cyclage en France
le travail du photographe Alain Fouray à l’honneur (jusqu’au 11/03). Il s’interroge sur l’avenir de nos objets, entre destruction, transformation et œuvre d’art. www.mediatheques. strasbourg.eu
L’exposition Lumière ! Explorez l’impossible (jusqu’au 12/03, Musée Zoologique), donne l’occasion de comprendre les aspects physiques et biologiques de la lumière : les découvertes sont mis dans leur contexte historique pour mieux cerner leur importance et leur interprétations.
dynamique artistique La Haute École des Arts du Rhin de Strasbourg (HEAR) ouvre ses portes du 24 au 26 février pour Avant-Première. Cet événement met en avant les travaux des étudiants présents dans les différentes formations proposées par la HEAR. Pendant ce week-end auront lieu expositions, mais également performances et concerts. # C.D. www.hear.fr
www.musees.strasbourg.eu
Plus de 85 artistes participent à l’exposition hommage Tomi Ungerer Forever (jusqu’au 19/03, Musée Tomi Ungerer) à l’occasion de ses 85 ans (voir Mix n°210). www.musees.strasbourg.eu
Hétérotopies. Des avantgardes dans l’Art contemporain (jusqu’au 30/04, MAMCS et Aubette 1928) oppose les précurseurs des années vingt et des artistes contemporains, qui se sont inspirés de cette période. www.musees.strasbourg.eu
Flow 612 (03-15/03, Pole Sud) est une installation numérique qui invite à la danse : dans une jungle imaginaire, projetée par des lumières, les mouvements du public déclenchent des sons, grâce à des capteurs de mouvement. www.pole-sud.fr 211 l
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GASTRONOMIE
Romain Creutzmeyer Le Colbert est tenu par un véritable pirate de la bonne chère. Chef de partie du Buerehiesel, puis gérant du Restaurant du Golf d’Illkirch, Romain Creutzmeyer, le Jack Sparrow des fourneaux, ouvre les portes de la cuisine de son restaurant chic sans chichi, auréolé d’un Bib Gourmand* au Michelin. # Emmanuel Dosda Ouvert il y a trois ans, vous avez déjà un Bib et deux Toques au Gault & Millau… À quoi devez-vous toutes ces récompenses ? À la différence ! Le Colbert est parti d’une cuisine de bistrot pour se diriger vers la gastronomie. Nous restons sur les bases de la cuisine française, mais que nous essayons d’alléger. J’adore la potée de lentilles par exemple, mais je travaille sa texture, en cherchant à l’améliorer. Je cherche à retrouver des goûts venus de différents pays. J’ai notamment fait un tajine… de cochon, symbolisant le melting-pot culturel dans lequel j’ai grandi.
restaurant. Le Colbert est “standing”, mais nous sommes décontractés. C’est important de transmettre ma passion pour le patrimoine culinaire.
Vous privilégiez une cuisine d’ouverture… Oui, mais le produit reste maître de l’assiette.
« Un délice pour les papilles et les pupilles » : telle est votre devise ? Oui, mais j’en ai une autre : « C’est pas quand t’as fait caca dans ta culotte qu’il faut serrer les fesses. » Il faut toujours anticiper, un simple grain de sable dans l’engrenage peut foutre tout un service en l’air…
Votre Bib* vous permet-il d’être plus audacieux ? Oui, car il m’apporte une crédibilité et les gens me font davantage confiance. Je peux, comme aujourd’hui, mettre du bar de ligne à la carte sans que les clients se méfient. Votre restau est abordable, avec une formule dîner à 32 €. Pourquoi ? J’ai envie d’attirer les plus jeunes, de leur faire pousser la porte du 22 —
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Il y a aujourd’hui un réel engouement pour le bien manger… Oui, ça revient. La génération de mes parents a déserté les champs car elle a été obligée d’y aller, pour cueillir des fruits et légumes. C’était une corvée. Nous avons aujourd’hui envie de quitter les supermarchés et de retourner chez le fermier.
Vous êtes jeune, mais pragmatique… J’ai commencé à 15 ans, alors à 32, je suis déjà un vieux dans le métier. Je ne peux pas me permettre de faire du farfelu. L’attente est très grande lorsqu’on entre dans un restaurant. Il faut que les
Romain Creutzmeyer en six images :
Un Minion « Ma fille m’a offert ce pirate qui est toujours sur mon poste en cuisine. Avec mes potes Pierre de Côté Lac, Xavier de La Fabrique et Arnaud du Bistrot des Arts, nous sommes des pirates et n’hésitons jamais à relever les manches pour être au top. Parfois, tôt le matin, on se boit un rhum cul sec pour se motiver… comme des pirates. On n’a pas peur, surtout pas de tous les restaus à fric qui fleurissent à Strasbourg : il faut qu’on se les fasse ! »
gens, rien qu’en lisant la carte, voient que tout a été pensé en intelligence. Quel est votre plat signature ? Peut-être le Ris de veau, haricots verts et coquillages. Sinon, je rends hommage au Buerehiesel en proposant une relecture personnelle des Grenouilles servies avec des ravioles d’oignons confits de Westermann.
Un cahier et un stylo « J’y note toutes les idées qui me viennent, à n’importe quel moment de la journée. »
Retour vers le futur « Effrayant, la scène de la minipizza hydratée qui gonfle dans le four ! Le Thermomix me fait le même effet : tu mets des produits dedans et tu attends que ça sonne… »
Un couteau «Il est tout le temps avec moi, c’est le prolongement de ma main. »
Le plat qu’on ne verra jamais à votre carte ? Le Cordon bleu : mais qui a eu cette idée ? Pourquoi les restaurants servent-ils ça ? Le Cordon bleu, c’est le Père Dodu ! * Récompense des plats soignés à prix modérés — www.restaurant.michelin.fr
Le Colbert 127 route de Mittelhausbergen (Strasbourg-Cronenbourg) www.restaurant-colbert.com Déjeuner : Menu Affaires (2 plats) à 19,50 € Dîner : Menu Colbert (3 plats) à 32 €
Un timer et une montre « Que je cuisine, fasse mon marché ou traite le poisson, je garde toujours le bruit du minuteur dans la tête et la montre au poignet. Je marche à l’horloge ! »
Une bouteille de bière La Mercière (voir page 3) « Je les soutiens : ils sont magnifiques dans la lutte menée pour leur indépendance. Eux aussi, sont des pirates ! » 211 l
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GASTRONOMIE
LA VIE EN ROUGE Photos de Stéphane Louis pour Mix
Figure marquante des Vignerons indépendants, le Domaine Fritz-Schmitt produit un Rouge d’Ottrott d’anthologie. Visite dans un paradis du pinot noir, au pied du Mont Sainte-Odile. # Hervé Lévy
L’abus d’alcool est dangereux pour la santé, à consommer avec modération
C’est une histoire qui débute dans les brumes de la légende, au début du XII e siècle, lorsque des moines bénédictins venus de Bourgogne, sans doute attirés par l’aura spirituelle du Mont Sainte-Odile, apportent les premiers ceps de pinot noir sur ses pentes. Aujourd’hui, la dénomination géographique communale Rouge d’Ottrott1 couvre moins d’une quarantaine d’hectares, rassemblant une poignée de producteurs. Parmi eux, le domaine familial Fritz-Schmitt produit les sept cépages alsaciens (avec notamment un impeccable Riesling 2015, 8 €, départ domaine), mais demeure marqué par un tropisme fort pour le divin Rouge qui couvre la moitié des quinze hectares de l’exploitation. Catherine, Bernard et leur fils
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Antoine nous montrent leurs vignes labellisées Terra vitis2. Ce dernier explique : « Le Rouge d’Ottrott est complexe. Il possède plus de corps et d’ampleur en bouche que nombre de pinots noirs traditionnels – même si l’Alsace a fait de grands progrès dans le domaine –, développant une palette aromatique extrêmement large. » Illustration avec pas moins de quatre cuvées… On craque pour le Rouge d’Ottrott vieilles vignes 2014 (40 à 45 ans en moyenne) élevé en barriques (16 €, départ domaine) à la délicate charpente et aux accents prononcés de fruits rouges et pour la Rolls maison, la Cuvée S 2012 (19,50 €, départ domaine). « Issue majoritairement d’une macération en grappes entières, elle est
20 SUR VIN Respect du terroir, travail de la vigne, récolte du raisin… Les Vignerons indépendants qui nous convient à leur salon strasbourgeois – où vous retrouverez le Domaine Fritz-Schmitt – sont résolument engagés dans leur métier. Tokay Pinot Gris, Côte de Nuits-Villages, Floc de Gascogne ou Saint-Nicolas-de-Bourgueil : tous les meilleurs crus répondront à l’appel(lation). Salon des vins des Vignerons indépendants 17-20/02 Parc des expositions du Wacken (Strasbourg) www.vigneron-independant.com l 211
élevée un an et demi en barrique » : vin de garde complexe à la robe d’un rouge profond, cette cuvée développe un délicat goût de cerise aux réminiscences boisées, les tanins se fondant délicatement. 1 Deux autres de ce type existent au sein de l’AOC Alsace : Rouge de Saint-Hippolyte et Rouge de Rodern 2 Une certification définissant les contours d’une “viticulture raisonnée” fondée sur des techniques respectueuses de l’environnement www. terravitis.com
Vins d’Alsace Fritz-Schmitt 1 rue des Châteaux (Ottrott) www.fritzschmitt.com
QUATUOR Depuis quelques semaines, Le Cerf (une Étoile au Michelin) est entré dans une nouvelle ère. Michel Husser a en effet décidé de transmettre son établissement laissant les rênes à un trio composé de ses deux filles et d’un cuisinier trentenaire qui connaît bien la maison, Joël Philipps (qui avait connu un succès fulgurant à Esprit terroir à Strasbourg). Il restera à leurs côtés pour les accompagner et leur prodiguer avis et conseils. À Marlenheim, on privilégie le changement dans la continuité et c’est très bien ainsi ! # H.L. www.lecerf.com
NUITS
ITALIENNES Les amateurs d’authentiques plats italiens connaissent le restaurant Sapori di Casa dans le quartier de la Krutenau, spécialisé dans la cuisine de la région des Pouilles dans l’extrême sud de la botte. En février, cet établissement chaleureux ouvre un espace supplémentaire avec un lounge, dans lequel on pourra déguster des tapas à l’italienne tout en sirotant un bon verre. Le lieu idéal pour des afterworks et soirées entre amis. # S.M.K. /saporidicasakrutenau
neue Bar Du nouveau dans le quartier du Neudorf. Le Matt’ou (3 place du Schluthfeld) vient d’ouvrir ses portes et présente un large éventail de vins. Pour l’happy hour ou plus tard dans la soirée, le bar est l’occasion de déguster entre amis un bon verre accompagné d’une planchette, à quelques pas du centre-ville. Des soirées œnologies seront proposées ponctuellement afin d’initier les moins connaisseurs à cette pratique gustative. # C.D. 03 88 45 11 11 211 l
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MIXORAMA
interdit d’interdire L’ancien professeur d’université strasbourgeois André Rauch signe une histoire culturelle de La Luxure. Voilà un ouvrage érudit accessible à tous, écrit de manière aérienne, explorant les vastes territoires d’un Péché capital, à la fois chatouillement des sens prohibé par la morale chrétienne et accomplissement de soi en transcendant l’interdit. # Hervé Lévy La luxure est un des sept Péchés capitaux nés chez les Pères du Désert, puis “théorisés” par Saint-Thomas-d’Aquin. Pourquoi sont-ils ainsi nommés ? L’idée principale, et Michel Foucault l’a bien montré, est de dire qu’il y a le “capitaine” – capital venant de caput, tête en latin – derrière lequel se rue une kyrielle d’autres péchés. Tous sont liés et interdépendants, s’engendrant mutuellement. Qu’est-ce que la luxure à l’origine ? Chez les Chrétiens, la luxure est avant tout l’abandon de Dieu : je n’aime plus Dieu parce que j’aime autre chose, je lui désobéis. Dans la luxure, il y a l’idée de luxe, de “trop”. Lorsque Saint-Antoine abandonne ses biens pour aller au désert, il laisse de côté le superflu, l’excès. La luxure c’est l’hybris, d’une certaine manière. L’acte sexuel fait partie de la Création : lorsqu’Adam et Ève sont chassés du Paradis, cela devient un péché s’il n’est pas utilisé pour la procréation. La luxure se trouve sur la ligne de fracture entre pur et impur. 26 —
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Littérature, peinture, sculpture : votre livre joliment illustré explore les âges et les arts mettant en exergue quelques repères comme Le Sommeil (1866) de Courbet. Pourquoi ce choix ? Cette toile me fascine depuis des décennies. Commandée par le diplomate ottoman Khalil-Bey qui collectionnait ce type d’œuvres, elle représente deux femmes dans leur jouissance. Elles ne sont plus sous le regard de Dieu. Envoûtées par leur plaisir, rien d’autre ne peut exister. Le tableau condense tout ce qu’est la luxure au XIXe siècle. Un personnage essentiel dans ce parcours est Casanova… Il n’a ni besoin d’insulter Dieu comme Don Juan, ni de faire souffrir les femmes et d’offenser la vertu comme Valmont dans Les Liaisons dangereuses. Casanova désire simplement jouir. Il incarne le pur plaisir : il est l’un de ces libertins qui vit à la fois dans la sérénité du plaisir sexuel et dans l’harmonie – du moins est-ce ce qu’il écrit – avec ses différentes compagnes successives ou concomitantes. Le péché et le vice n’existent
plus pour lui qui s’accomplit dans l’excès et la découverte de ses sens. En quoi la luxure est-elle aujourd’hui l’expression de la domination masculine ? Dieu ne fait plus guère partie de notre monde. Dans le domaine du plaisir, il ne détermine plus la ligne de partage entre permis et interdit. Je me suis tourné vers les féministes américaines. Elles ne sont pas toutes contre la pornographie, mais contre une pornographie profondément virile. Pour elles, le corps y est découpé comme des morceaux de viande, tandis que l’érotisme postule le plaisir, c’est à dire l’absence de transformation de l’autre en objet. Il y a eu un déplacement de la notion de luxure, sur un terrain politique. La Luxure est paru chez Armand Colin (24,90 €) www.armand-colin.com www.andre-rauch.eu
© Francesca Mantovani / Gallimard
MIXORAMA
PENSER LA DÉMOCRATIE
Marcel Gauchet, un des penseurs les plus marquants de la scène intellectuelle française, publie le quatrième (et ultime) volet de L’Avènement de la démocratie, fresque philosophique et historique initiée avec La Révolution moderne. Dans Le Nouveau monde, il s’interroge sur les modèles qui ont émergé après la crise née du choc pétrolier de 1973, décrivant le paradoxe d’une planète marquée par le néo-libéralisme et la “désimpérialisation”. En apparence, la démocratie a triomphé, mais dans ce monde soumis à de nouveaux paradigmes, sa mise en œuvre effective demeure problématique. Le succès théorique est là, l’impasse pratique aussi, comme si les sociétés occidentales disposaient de tous les instruments démocratiques sans savoir encore s’en servir : « L’histoire de la libération est derrière nous ; l’histoire de la liberté commence. » # H.L. Le Nouveau Monde est paru aux éditions Gallimard (25 €) www.gallimard.fr Rencontre avec Marcel Gauchet à la Librairie Kléber (18/02, 15h) www.librairie-kleber.com
WESH ALORS ! AMIGOS
La série Atlanta (Netflix), conçue par le très fortiche Donald Glover (de Childish Gambino) a bien des qualités : en plus d’être groovement bien fichue, acide et drôle (avec un Justin Bieber black et autres scènes anthologiques…), elle a permis au grand public de découvrir le groupe (d’Atlanta, forcément, également la ville de Young Thug) qui y fait une apparition, Migos. Avec CULTURE, le crew aux dreads et lunettes de soleil XXL livre un disque tchatcheur, plein de featurings bling (Gucci Mane, Travi$ Scott…), de dérapages contrôlés en quad et de “tatatata” autotunés. D’ores et déjà l’album hip-hop le plus Big de 2017 ! # E.D.
Avec Les Dessous du rock, Redouanne Harjane (lire entretien dans Mix n°209) a signé une série à l’image de son humour trash et dingo. Produits par le Studio Bagel, les cinq épisodes du feuilleton web, visibles sur Jack, “le décodeur pop de Canal+”, nous invitent à suivre Franck (Redouanne), journaliste pour un mag’ poubelle faisant des couv’ type “Pascal Obispo & Florent Pagny, l’enfant caché qu’ils n’ont pas déclaré au fisc !”. Son rédac’ chef (Jonathan Lambert) lui demande de couvrir la tournée française de ce « gros nounours » d’Oxmo Puccino (himself dans la série où il est davantage neuneu que nounours) et de dégotter des « histoires bien crades pour vendre du papier ». C’est c**, mais c’est bon ! # E.D. wwwjack.canalplus.fr À écouter : La Voix lactée d’Oxmo Puccino, édité par Cinq7 www.cinq7.com
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JEUNE PUBLIC
FAUVE QUI PE
UT !
© Mick Robert Etcheverry
Le dernier festival d’Angoulême a décerné le Fauve de la bande-dessinée alternative à un journal rigolo nommé Biscoto, conçu par Julie Staebler, sujet de son diplôme à la HEAR, en 2012. Depuis, le canard illustré a sorti 44 numéros ! Biscoto : un big bazar graphique coloré pour les jeunes lecteurs (de 7 à 13 ans), répondant à une thématique (les chantiers, les bébés, les mutants, les pirates, les masques, ce mois-ci, ou… les poux, en mars). Un mensuel de 16 pages à prix sympa (4 €), sans pub, mais avec plein de jeux éducatifs, de BD ou de bricolages, avec la contributions d’anciens de l’école, notamment Éloïse Rey. Biscoto est si costaud qu’il édite également des bande-dessinées dont le récent Meilleurissime Repaire de la Terre (14 €) d’Oriane Lassus. Julie, fan de Yoko Tsuno, en a vraiment dans les biceps. # E.D.
tous à bord !
Moby Mick – La Merveille de la baleine (19/02, 17h, L’Illiade d’IllkirchGraffenstaden, à partir de 8 ans) est le spectacle de Mick Holsbeke, un des meilleurs clowns du moment, lauréat du Festival Mondial du Cirque de Demain : devenant tour à tour acrobate, jongleur, danseur, musicien ou équilibriste, il raconte l’histoire d’un marin en lutte avec la reine de la mer. # S.M.K.
www.biscotojournal.com
www.illiade.com
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Nouveau record pour le Vaisseau avec 200 000 visiteurs en 2016. Cette année, les découvertes scientifiques et ludiques continuent, avec des stages comme Retour à la préhistoire (14-17/02, sur inscription, pour les 7 à 12 ans), qui permet aux enfants de se sentir comme un Cro-Magnon en faisant du feu, des outils et des peintures rupestres. # S.M.K.
Graine de Cirque (Parc du Rhin-Jardin des Deux Rives à Strasbourg) défend un art complet et non mono-disciplinaire, mettant en exergue la créativité et l’expression corporelle. La structure propose des stages (à destination des ados et adultes) en mars et avril : Contorsion avec Mille Lundt (18 & 19/03), Portés acrobatiques avec Flora Lacornerie et Thibaud Thevenet (25 & 26/03) ou de Fil avec Marion Hergas (01 & 02/04). # E.D.
www.levaisseau.com
www.grainedecirque.fr
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© T. Suzan / Cus
© iStock
Petits Enfants en piste des cavernes
Karnaval
Comme chaque année, le Carnaval de Strasbourg (26/02, Centre ville) attire petits et grands par milliers avec son traditionnel cortège. Dans la pure tradition rhénane, il laisse les musiciens et danseurs costumés ainsi que les chars déambuler dans les rues animées. Les enfants : attention au jets de bonbons ! # S.M.K. www.strasbourg.eu
JEUNE PUBLIC
Augustine (08/03, 15h, Salle du Cercle, Bischheim) est un petit poisson qui n’a qu’un œil et nage de travers. Il a du mal à accepter sa différence jusqu’au jour de sa rencontre avec un bateau pas comme les autres. Est-ce qu’ils vont atteindre la crique du Docteur Turbot qui pourrait l’aider à mieux nager ? Une pièce de théâtre musicale qui sensibilise les enfants à partir de 5 ans à la thématique de l’altérité. # S.M.K. www.salleducercle.ville-bischheim.fr
© Lara Herbinia
© Adèle Petitdent
TOUS UNIQUEs
COURANT ALTERNATIF Jean-Luc Fonck est le Magritte de la pop, le trublion zinzin issu de la sphère Boucherie Productions (Garçons bouchers, Parabellum…), le Manneken-Pis du rock alternatif made in Belgium. En 1990, son groupe Sttellla (comme la bière, mais écrit n’importe comment) commettait un tube, Les Eléphants, enfantin et malin, même si à l’époque, ses morceaux dingos s’adressaient davantage aux fans des Bérus qu’à ceux d’Annie Cordy. Aujourd’hui, avec son best of revisité nommé La comPile’Poil de Sttellla, Fonck chante pour leurs enfants : des histoires de glaçons manqués, de singes détestés ou de tartines beurrées… Écoutez-là, vous n’allez pas le regretter, oh guenon ! # E.D. www.victormelodie.com
MY HOUSE
Dis, où tu habites ? (dès 3ans) questionnent Françoise de Guibert (textes) et Clémence Pollet (illustrations), ex-École des Arts décoratifs de Strasbourg. Dans un nid végétal de tiges et de mousse, répond le chardonneret. Au fond d’un terrier, y dormant durant toute la période hivernale, dit la marmotte des Alpes. Caché parmi les tentacules des anémones, nous souffle le poisson-clown. Cet ouvrage “carré”ment instructif, rappelant les imagiers de nos (grands) parents, ouvrent la porte des animaux qui n’ont pas besoin d’agent immobilier, mais d’inventivité et parfois de dextérité, pour se loger. Édité par La Martinière jeunesse (12,90 €). # E.D. www.lamartinierejeunesse.fr
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MIX LOVE
© JAC
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LA DÉSENCHANTÉE
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Le Mal Court de Jacques Audiberti (07-10/02, Taps Scala, Strasbourg), considéré par la metteuse en scène Christine Berg comme « une sorte d’Hamlet moderne », narre les désillusions de la princesse Alarica. Croyant aux contes de fées, elle se rend compte de la réalité de la vie pleine de vices et découvre l’hypocrisie, la corruption et les faux-semblants. Au lieu de se terrer, elle va adapter son comportement à ce monde de vilénies : pour lutter contre le mal, elle va faire le mal. # C.D.
LA DÉLICATESSE
www.taps.strasbourg.eu
www.bonjourjohanna.com
L’univers de Johanna Tagada ressemble à un cocon pastel. Il est traversé de peintures qui n’ont d’enfantin que l’apparence, de sculptures de papier mâché évoquant curieusement les formes organiques de Jean Arp ou encore de vidéos mettant en scène la grand-mère de l’artiste. L’exposition de la strasbourgeoise Galerie Jean François Kaiser intitulée Epistolaire imaginaire (jusqu’au 04/03) ressemble « à une promenade dans des souvenirs heureux ». On y découvre en effet également la quatrième et dernière étape (après le Japon, les USA et l’Angleterre) d’une invitation faite au visiteur de partager un moment de bonheur en écrivant notamment un instant vécu dans un carnet, créant une « collection de pensées positives ». Dans cette exposition participative, les souvenirs de l’artiste se mêlent ainsi à ceux des visiteurs des précédentes étapes : textes écrits ou brodés et photographies forment un espace plein de tendresse. « You may say I’m a dreamer / But I’m not the only one / I hope some day you’ll join us / And the world will be as one ». # H.L. www.jeanfrancoiskaiser.com
Jouez sur... www.magazinemix.fr ou sur
/mgzmix
5 X 1 album Contes pour enfants pas sages (de Jacques Prévert, illustré par Laurent Moreau), édité chez Gallimard www.gallimard.fr 5 x 2 places pour l’avant-première du film Orpheline le 07/03 à 20h15 au Cinéma Star Saint-Exupéry en présence du réalisateur Arnaud des Pallières www.cinema-star.com
3 x 1 journal Biscoto pour les jeunes lecteurs (de 7 à 13 ans) www.biscotojournal.com
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La mémoire dans la peau William Mesguich du Théâtre de L’Étreinte incarne seul sur scène un texte d’un des plus grands auteurs français : Les Mémoires d’un Fou, œuvre de jeunesse de Gustave Flaubert (28/02, Espace culturel de Vendenheim), joue avec les mots et les émotions d’un écrivain qui oppose sa folie à la bêtise du monde. # S.M.K. www.vendenheim.fr
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