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la manufacture
va faire un tabac
magazinemix.fr
#229 octobre 2018
halloween
peur sur le haut-kœnigsbourg
Flavien Berger
librairie la tâche noire
que fait la police ?
de la voie lactée à la laiterie
un tramway nommé culture
© Welcome Byzance / CTS
édito
Place de la Gare strasbourgeoise. Arrêt du Tram Ligne C (« comme culture », crache une voix robotique dans les enceintes accrochées au plafond). Il fait très chaud, ce samedi 15 septembre, 14h31, dans le véhicule customisé par le collectif newyorkais de street art Faile. Le tramway démarre et trois chanteuses claquant des doigts glissent du swing à travers les wagons, laissant les passagers ébahis. Certains se mettent à taper du pied sur les « Whoa-oh, whoa-oh, lollipop » des craquantes Cracked Cookies, battant le rythme jusqu’à la station République. Le beatmaker nommé Gstn prend la relève, un peu plus loin, balançant des beats sur de subtiles mélopées qui interrogent et charment les usagers. Arrêt Churchill. Arrêt Reuss. Le ballet de poussettes, sacs chargés de courses et personnes entrant et sortant se poursuit. Trois comédiens contant les histoires de Villes invisibles d’Italo Calvino (Pirra, Euphrasie, Gétullie…) laissent place à un trio vocal qui entonne des airs de Carmen tout en évoluant maladroitement à travers les rangées de sièges. Bandanas roses dans les cheveux foncés, trois jeunes filles, qui n’ont sans doute jamais eu la chance de pousser la porte de l’Opéra national du Rhin, 16 rue Teutsch - 67000 Strasbourg - magazinemix.fr &
pouffent de rire, se moquent un peu, se vannent, puis se ravisent, séduites par la puissante voix du baryton-basse Jean-Christophe Fillol qui leur jette un sourire complice. « Je trouve ça génial de pouvoir assister à un tel spectacle dans le Tram », glisse l’une d’elle, finalement heureuse de profiter de ces happenings surprises orchestrés par la CTS avec les structures culturelles se trouvant sur la ligne : Graffalgar, Opéra, TNS, Shadok et Espace Django. Il ne s’agit que de quelques impromptus, mais les passagers / spectateurs sont conquis. Parions même que la jeune fille au bandana se rendra dans l’un ou l’autre lieu, alléchée par la générosité de ce teasing ambulant. Quand les acteurs culturels sortent de leur tour d’ivoire et se fédèrent, l’alchimie prend et la culture gagne du terrain ! Terminus, tout le monde descend ? Espérons que non : le spectacle vivant fait des émules lorsqu’il troque ses murs pour les rames.
facebook.com/mgzmix
Emmanuel Dosda mix.strasbourg
Directeur de la publication julien.schick@bkn.fr | Service commercial +33 (0)3 90 22 93 36 | Contacts France linda.m@bkn.fr | Contact Allemagne sarah.krein@bkn.fr Contact rédaction emmanuel.dosda@bkn.fr | Développement web Cécile Bourret | Graphisme anais.guillon@bkn.fr, alicia.roussel@bkn.fr, Claire Verheecke Éditeur BKN ÉDITEUR Sarl au capital de 100 000 € RCS : 402 074 678 | +33 (0)3 90 22 93 30 — bkn.fr | Photo de couverture Flavien Berger © Valérie Le Guern, Maya de Mondragon, Juliette Gelli Imprimé chez Ott Imprimeurs à Wasselonne | Dépôt légal Septembre 2018 Des coups de cœur à partager et des infos à annoncer ? Envoyez-les à emmanuel.dosda@bkn.fr 229 l
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brèves
MAGIQUE Pour fêter les 20 ans de la saga la très active Association Kakemono et la librairie Le Camphrier organisent la Potter’s Addict (20/10, à partir de 11h, Espace Marceau), une journée dans l’univers de Poudlard ou les visiteurs endossent le rôle d’un élève de la célèbre école de sorciers. À travers plusieurs jeux et épreuves les équipes représentant les différentes maisons concourent pour obtenir le Brevet Universel de Sorcellerie Élémentaire. #S.M.K. asso-kakemono.fr billetweb.fr/potters-addict-1
RENCONTRE LITTÉRAIRE
OCTOBRE ROUGE Amor Blitz, T/O, Hassan K, Pauwels, Hermetic Delight ou Partout Partout : le label strasbourgeois October Tone héberge d’excellents artistes pratiquant le rock en hors-piste. Tous sont à l’affiche des October Tone Parties (25-27/10, au Molodoï), festival qui convie, dans une ambiance de binouzes locales, de mets vegans et d’esprit DIY, des post-punk-garage-rockeurs tripés de Camera, Golden Oriole, Marietta (photo), Hey Colossus ou Avventur.
Dans le cadre de ses rencontres, la Librairie Quai des Brumes propose ce moisci, entre autres, celle d’Estelle-Sarah Bulle, qui présentera son premier et excellent roman La où le chiens aboient par la queue (16/10, 19h) qui part sur les traces des racines antillaise de l’auteure et décrit avec une pointe de langage créole une génération d’exilés, tiraillés entre leur île et la métropole. # S.M.K. quaidesbrumes.com
© Camille
octobertone.com/otparties
FORT DE CAFÉ
AVENTURES VENÉTIENNES
Delphine Dornstetter est une jeune strasbourgeoise passionnée par le café qui a lancé son idée de business sous le nom Le Café se dévoile après avoir constaté que 90 % des Français ne boivent pas de bon café. À partir du mois d’octobre, elle propose via son site internet une box mensuelle (sans engagement) avec du café de spécialité en grain. Le torréfacteur et la sorte de café changeront tous les mois, pour faire découvrir la plus grande diversité possible. # S.M.K.
Les Comédiens du Rhin ouvrent cette nouvelle saison avec La Femme Fantasque (03-07/10, Cube Noir) de Carlo Goldoni, dans une mise en scène de Catherine Besançon qui a déjà remporté un grand succès au PréO cet été : Pantalon aura bien du mal à marier sa fille Rosaura, qui provoque sans cesse des complications et surprises. Un regard drôle sur la complexité de l’être humain. # S.M.K.
lecafesedevoile.com 4—
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comediensdurhin.eu
brèves En accompagnement de l’exposition 1518, la fièvre de la danse (20/1024/02, Musée de l’œuvre Notre-Dame), la Ville de Strasbourg, Pole-Sud, Mark Tompkins & la Cie I.D.A. et la cie dégadézo proposent une performance collective pour les 500 ans de l’épidémie de danse à Strasbourg (19/10, 18h, place du Château). La participation est gratuite, les répétitions sont proposées au Cira (29 & 30/09, 06 & 07/10, 13 & 14/10). # S.M.K.
MASTER CLASS ! Clément Bazin (07/11, La Laiterie, concert gratuit, places à réserver sur le site Internet) a récemment sorti un album electror’n’b-shiny qui sent bon le lait de coco et les palmiers, Everything Matters. Le lendemain de son show, il propose une masterclass sur le thème Steeldrum et musique électronique.
ciradanses.fr
artefact.org
TRANSFORMATIONS
La jeune marque alsacienne Omnino, spécialisée dans la torréfaction de café s’est fait connaître avec ses cafés itinérants. Désormais, elle propose également une boutique, L’Escabeau d’Omnino (17 rue des Drapiers) qui ouvrira ses portes fin octobre. Les curieux pourront la découvrir en avantpremière le 29 & 30/09 (10h18h). # S.M.K. omnino.fr
© Franck Leibovici
COFFEE-SHOP
Vitraux et tampons – l’histoire du pixel (05/10-11/11, vernissage 04/10 à 18h30, La Chaufferie) dévoile les créations du poète et artiste Franck Leibovici qui traduit des images ou des données de documents administratifs en objets et raconte l’histoire de la guerre congolaise à travers des tampons utilisés par la milice. # S.M.K.
Génie sans parole
Événement à venir à Ostwald où Le Point d’Eau accueille Bigre (30/11 et 01/12), délicieuse pièce sans parole de Pierre Guillois. L’ancien directeur du Théâtre du Peuple fait partie d’un trio de voisins, vivant dans des chambres de bonnes adjacentes, à Paris. Des loosers ratant tout, enchaînant les catastrophes et les gags au sein d’une machinerie granguignolesque où l’on revisite des hits en langues imaginaires. Une occasion rare de voir en famille (dès 10 ans) l’excellent Olivier Martin-Salvan, au sommet de son art burlesque. Un spectacle à mourir de rire, à réserver avant qu’il ne soit trop tard ! lepointdeau.com 6—
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PAQUET CADEAU © Jean-Louis Fernandez
© Fabienne Rappeneau
hear.fr
Pour découvrir le théâtre autrement, le TNS propose pour ses 50 ans TTC – Théâtre Tout Compris, un paquet ficelé avec soin: visite des coulisses (27/10), 4 spectacles (SAIGON, Je m’appelle Ismaël, La dame aux camélias, Le Colonels des Zouaves), rencontre avec les artistes, temps de convivialité le tout à un prix intéressant (80 € tarif plein, 52 € -28 ans, 44 € Carte culture ou Atout voir). # S.M.K. tns.fr
© Urs Graf
RECHERCHE DANSEURS !
patrimoine LA MÉMOIRE des rues
NÉOGOTHIQUE Publié en 1987, le livre était devenu introuvable. Épuisé. Cette nouvelle édition – bénéficiant d’une maquette modernisée – permettra à de nouveaux lecteurs (plus de 10 000 à ce jour) de découvrir Cathédrale, chef-d’œuvre de John Howe. Superstar mondiale qui a œuvré aux côtés de Peter Jackson sur ses deux trilogies, Le Seigneur des Anneaux et Le Hobbit, l’illustrateur a été étudiant aux Arts déco de Strasbourg dans les années 1970. C’est alors qu’il découvre Notre-Dame devenue le personnage principal d’un conte narrant l’histoire de Nathanaël, un enfant qui entreprend un matin l’ascension du monument. Il grimpe, grimpe… jusqu’à perdre la notion du temps et de l’espace. Au cœur d’un dédale de pilastres, frontons et autres corniches, il rencontre d’étranges créatures, cavalier de grès ou angoissantes gargouilles. Avec cet ouvrage, John Howe revisite le Moyen-Âge – dans un élan néogothique tout schnugien – emportant son lecteur dans un tourbillon fantasmagorique et monumental magnifiant les lignes du monument emblématique de Strasbourg. # H.L.
DEUX CHANOINES Deux plaques ont été dévoilées ces dernières semaines à Strasbourg. La première (au carrefour de la rue Saint-Étienne et la rue des Veaux, sur le mur du collège épiscopal Saint-Étienne) rend hommage au Chanoine Xavier Ohresser (1900-1975), célèbre pour ses travaux et publications sur l’Alsace chrétienne et en particulier sur Sainte Attale et l’histoire de l’abbaye SaintÉtienne qui fête ses 1 300 ans. La seconde est dédiée au Chanoine Pierre Bockel (19141995) : apposée sur le Centre Bernanos (30 rue du Maréchal Juin) qu’il avait fondé, elle rappelle la mémoire de ce prêtre résistant proclamé Juste parmi les Nations en 1988. # H.L.
LA BOSSE DES MATHS
Paru à la Nuée Bleue (14,90 €) nueebleue.com > Rencontre avec John Howe à la Librairie Kléber (Strasbourg) samedi 13 octobre à 17h30
© Laurent Kohler
librairie-kleber.com
Le campus de L’Esplanade compte des bâtiments remarquables, que ce soit l’édifice historique de la Fac de Droit où la Tour de Chimie pour laquelle on a une réelle tendresse… Il en est un qui demeure méconnu : l’UFR de Math-Info réalisé par Bertrand Monnet en 1967, pépite de l’architecture moderne avec son génial jardin intérieur japonisant et sa sculpture signée François Stahly. Archi et "topoète", Laurent Kohler a souhaité rendre hommage à un endroit qu’il adore, le croquant sous toutes les coutures de belle manière ! Exposition des dessins de Laurent Kohler jusqu’au 31/10 autour du petit Patio de l’UFR et journée entièrement à l’UFR Math-Info (29/09) dans le cadre des Journées européennes de l’Architecture europa-archi.eu 8—
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expositions
SAUVAGE Dans Au bout des fusils (12/10-21/12, Stimultania) on découvre l'œuvre de la photographe documentaire Mélanie Wenger qui a travaillé sur le trafic d’ivoire et l’industrie des animaux sauvages en Afrique en suivant rangers et braconniers. Entre journalisme d’investigation et recherche esthétique. # S.M.K. stimultania.org
Chasseurs de têtes © Mélanie Wenger / COSMOS
BESTIAIRE La Gallery Lac expose jusqu’à fin novembre chez le disquaire Locked Grooves. Sous le titre DUO #03 on y découvre les pochoirs de Fleur Oury et les polaroids de Frédéric Loeffler qui composent un univers poétique où des animaux colorés rencontrent des rockers. # S.M.K. gallerylac.eu
Lukas Amakali, Caught in action, 2015, Collection Würth, Inv. 17074 Photo : Volker Naumann, Schönaich
lockedgrooves.fr
CALME Musique Organique de Clothilde Garnier (12/10-03/11, Vernissage 11/10 à 18h30) clôturera une année passionnante dans la galerie d’art associative l’Écrin. La musicienne devenue plasticienne y lie ses deux passions et joue avec ses instruments : la transparence, les nuances de blanc et le relief. Un univers doux comme un rêve. # S.M.K. l-ecrin-strasbourg.com
KULT
NAMIBIE, UNE DÉCOUVERTE
Kamehameha Expo (jusqu’au 11/11) du Pixel Museum fait plonger le visiteur à travers jeux, figurines et diaromas réalisés par Sylvain Cornu dans l’univers d’Akira Toriyama. Créateur de la série à succès mondial Dragon Ball, il a inventé des personnages et histoires qui passionnent les fans depuis des décennies comme le prouve la récente sortie du jeu Dragon Ball FighterZ. # S.M.K.
Le Musée Würth (Erstein) présente avec NAMIBIA. L’art d’une jeune géNérATION (jusqu’au 26/05) une scène artistique particulièrement féconde, d’une jeune nation qui a pris son indépendance en 1990. Plusieurs sujets y sont récurrents comme le paysage local, la spiritualité, le passé colonial et la recherche identitaire actuelle ainsi que les inégalités sociales. # S.M.K.
pixel-museum.fr
musee-wurth.fr 229 l
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ils transforment la ville
UN TABAC ! La Manufacture des Tabacs, construite en 1849 en plein cœur de la Krutenau, entre ce mois-ci dans une phase de travaux de réhabilitation. D’ici 2022, elle accueillera une partie de la HEAR et de l’Université de Strasbourg ou encore un espace de restauration bio. Visite avant chantier. # Emmanuel Dosda La friche, c’est chic : entre le Shadok, la COOP (voir Mix n°228) ou La Manufacture des Tabacs, Strasbourg redécouvre des lieux industriels désaffectés, les faisant revivre pour accueillir des activités très diverses, mais liées à des problématiques actuelles comme l’écologie ou les circuits courts. La bâtisse érigée par Eugène Rolland au milieu du XIXe siècle (les bâtiments centraux datent du milieu des années 1950) est le prototype de seize autres manufactures construites à Metz, Marseille, Nancy ou Orléans. Damien Mehl, chef de projets urbains à la Ville et l’Eurométropole, évoque une “architecture quadrilatère” « rigoureusement symétrique, composée d’un corps de bâtiments placés en carré autour d’une cour intérieur ». Ce bâtiment, témoignage important d’une époque révolue, est inscrit aux Monuments historiques depuis 2016. Ce morceau de ville de 1,4 hectares, « soit l’équivalant de la place Kléber » s’amuse Damien Mehl, va « poursuivre l’histoire du site en inscrivant la Manufacture dans la continuité, tout en l’encrant dans le quartier. » Et en l’ouvrant le plus largement possible sur la Krutenau. 10 —
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Enseignement & économie La plus importante partie de la bâtisse (40% de l’ensemble, soit 10 000 m2) sera occupée par l’Unistra-G2EI, un nom savant pour un pôle d’excellence autour des géosciences, de l’eau, de l’environnement et de l’ingénierie. L’enseignement supérieur tient une importance de choix, avec la présence d’une part de la Haute École des Arts du Rhin, ex-École supérieure des Arts décoratifs, partageant le même centre de documentation que l’Unistra) qui occupera environ 4 000 m2, un incubateur de start-ups et autres entreprises innovantes portées par SEMIA et ACCRO (responsable du dispositif Tango & Scan) et un Hostel, auberge de jeunesse 3.0 avec des nuits allant de 17 à 32 €.
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ils transforment la ville
Au centre de la cour, un “espace événementiel” avec une très importante hauteur sous plafond sera mutualisé par l’ensemble des acteurs présents à La Manuf’. Il s’agira d’un espace polyvalent aux usages divers : expos, concerts, happenings… Accolé à lui, le LAB Terra Symbiosis accueillera un magasin coopératif de producteurs locaux et quatre établissements de restauration bio géré par les producteurs eux-mêmes, par le chef Olivier Meyer ou encore par… tout le monde. En effet, une cuisine partagée, lieu convivial et d’échanges, convie ceux qui le souhaiteront autour de plats concoctés tous ensemble. De la popote entre futurs potes. L’aménagement de la cour urbaine « lieu de passage ou destination », selon Damien Mehl, devrait renforcer la convivialité d’un lieu animé par les terrasses des différents pôles. Cadré par les Monuments historiques qui feront en sorte que l’intervention sur la bâtisse ne la dénature pas, les travaux nécessiteront le travail de divers architectes, en fonction des espaces (Dominique Coulon pour la bâtisse centrale, l’agence Lama Architectes pour l’incubateur d’entreprises…). Pour le chef de projets urbains à la Ville, il s’agit « d’un site très encadré mais qui permet des interprétations nuancées d’un même patrimoine ».
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Zone blanche Sur le plan : une zone est restée en blanc. Il s’agit d’une partie non affectée pour le moment. La philosophie de la Manufacture étant de créer synergies et passerelles, cet espace sera occupé plus tard en fonction des besoins de tous, de la cohérence de l’ensemble des acteurs. C’est un futur rouage qui aidera tout ce petit monde à cohabiter de la meilleure manière et à inventer des collaborations, à dialoguer et construire des ponts. Pour Alain Fontanel, premier adjoint au Maire de Strasbourg en charge de la Culture et du Patrimoine, l’élaboration de cette “fabrique du futur“ permet « de faire revivre le patrimoine sans en faire un musée, construire la ville de demain, créer un lieu de vie, de bouillonnement au carrefour de l’enseignement, des arts et des activités économiques. » Il évoque un écosystème, un puzzle dont les pièces s’emboîtent, un laboratoire, un creuset permettant de créer de nouvelles dynamiques. Un peu comme le Shadok, “fabrique du numérique” qui va devoir se repositionner.
e la
rue d
cture
ufa Man
Espace public
HEAR Projet LAB / Terra Symbiosis
Unistra / Géosciences Eau Environnement et Ingénierie
Surfaces non affectées
Espace événementiel
Hostel
Projet SEMIA (incubateur startup) et ACCRO (créativité dans les organisations
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Le Haut-Kœnigsbourg en mode fantastique Du 24 au 31 octobre, le Château du Haut-Kœnigsbourg célèbre Halloween à sa manière. # I.S. Quoi de mieux qu’un véritable édifice fortifié du Moyen-Âge comme décor aux apparitions d’elfes, sorcières, vampires et autres loups garous ? Une semaine durant, le Haut-Kœnigsbourg fête Halloween à grand renforts d’ateliers pour les familles, d’escape game et autre visites de forêt hantée… à frissonner de plaisir ! Accompagné par les elfes de Terdeloups, La Quête d’Aranel (27-28/10) invite à une balade fantastique aux alentours du château. Ces créatures sympathiques aux oreilles pointues entraîneront les plus téméraires jusqu’à l’Oedenbourg où elles partageront leurs légendes locales. Les plus petits découvriront les origines de cette fête nord-américaine grâce aux contes et ombres chinoises de Jack’O Lantern et les betteraves
grimaçantes (24 & 31/10). Avec leurs parents, ils creuseront même leurs propres courges pour y installer des lampions et projeter des ombres… terrifiantes ! Les amateurs d’escape game se délecteront de la Chasse aux vampires initiée par La République du Wineland (29/10, 19h-21h). Un petit côté Walking Dead qui ne sera pas pour déplaire… Enfin, nouveauté de cette édition, une nocturne se tiendra mercredi 31 octobre de 19h à 23h. La rumeur veut que les habitants du château s’y transforment en loups, qu’on y brûle des sorcières et que des squelettes pointent le bout de leurs os. Serait-il hanté ? Les plus courageux le découvriront…
© Jonathan Sarago
© Marc Dossmann
haut-koenigsbourg.fr
Le bon conseil de Mix : pour vos déguisements d'Halloween et gadgets, rendez-vous chez Fiesta Republic. fiesta-republic.com 14 —
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librairie
POUR L’AMOUR DU POLAR
© Julia Vesque
Il y a peu, ouvrait la librairie-café La Tâche Noire. Encore une librairie ? Encore un café ? Et pourquoi ce nom ? # Julia Vesque
Pour le savoir, il suffit de se rendre sur le Quai des Bateliers et de pousser la porte de cette étrange boutique cerclée de ruban de police jaune vif emplie de livres… noirs ! C’est le temple du polar et du roman policier et Éric Schultz, le créateur de cette librairie vous y accueillera. Il ne pousse pas le vice à se vêtir à la mode gothique mais le personnage est tout aussi atypique que sa librairie : après avoir été enseignant à Sciences Po Paris et Strasbourg, il milite dans des associations de protection de la petite enfance, soutient « les Verts » (mince !) puis devient adjoint au maire en charge de l’état civil. Mais alors pourquoi ouvrir une librairie spécialisée dans le polar et le roman noir ? C’est une idée qui lui trottait en tête depuis très longtemps et, selon ses propres dires, il était temps de se lancer et de concrétiser ce rêve tant qu’il en était encore capable. Le voilà donc aujourd’hui, secondé par Jennifer Le Morvan. De l’aveu des deux protagonistes de cette histoire, qui ne semble pas si sombre vu le succès des premiers jours, ces récits permettent d’aborder des thématiques sociales, politiques et culturelles plus vastes, qu’il s’agisse des classiques un peu datés mais plein de charme ou des dernières nouveautés. C’est d’ailleurs pour cela que La Tâche Noire est une librairie-café ! On s’installe bien volontiers pour discuter avec les libraires des ouvrages lus, profiter de leurs
conseils, mais aussi philosopher sur la vie et l’actualité à partir de ces bouquins. Tout cela autour d’un café noir. N’ayez crainte, les sympathiques maîtres des lieux ne vous en voudront pas si vous buvez autre chose et ne vous feront pas rejoindre la silhouette de cadavre en ruban sur le sol puisqu’ils sont fiers d’avoir choisi la coopérative 1336 (thés et infusions natures) comme partenaire pour leurs boissons. Éric et Jennifer n’ont « pas l’impression de travailler ». Leur crédo ? Le partage et la passion commune, l’envie de faire plaisir et de faire découvrir, de pousser toujours plus loin les réflexions et animations. À La Tâche Noire on prend son temps, on discute, on lit quelques pages. Les libraires veulent créer un lieu de vie et de partage avec de nombreux évènements, des lectures, des rencontres, des concerts… Le 9 novembre sera par exemple l’occasion de la venue de Frédéric Paulin avec son roman La guerre est une ruse qui débattra de la guerre d’Algérie avec l’Association Strasbourg Méditerranée. 1 rue de Zurich latachenoire.org
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HOME IDÉAL
Photos de Laura Sifi pour Mix
DE LA DÉCO AU LOGO Parisienne mais strasbourgeoise d’adoption, Lucie Delamalmaison a créé Paris Brooklyn il y un an, sa propre boîte « de design global et d’architecture commerciale » après avoir travaillé dans diverses agences, expériences « créativement frustrantes ». Découverte de son appart' sobrement décoré où elle travaille, dort et cuisine. # Emmanuel Dosda « C’est la faute à Pichnouille si nous avons dû déménager dans un appartement plus grand », affirme Lucie en lançant un regard accusateur et complice à son chat qui se vautre dans le canapé, boudant le mini tipi amoureusement construit par sa maîtresse. L’ingrat et gras félin a en effet pris beaucoup de volume en peu de temps, obligeant la designeuse et son compagnon ingé’ son, Kinane, à s’installer dans un logement plus spacieux du quartier gare. Ce nouveau domicile est devenu terrain d’expérimentations, voire showroom, pour Paris Brooklyn, petite entreprise de « design global – de l’espace aux supports de communication – spécialisée dans la conception et l’aménagement d’espaces commerciaux », boutiques de bobos ou restos bio. Mur abattu et mise en place d’un bar afin de créer une cuisine carrelée grande ouverte. Aménagement d’une niche recouverte de papier-peint avec du carrelage en trompe-
l’œil. Fines étagères en bois clair où elle dispose nuanciers de couleurs pastel, échantillons de faux terrazzo en résine, objets en céramique, bouquins ou dessins inspirants. Lampes d’hôtel suspendues au plafond. Interrupteurs en céramique oldschool accrochés aux murs. On reconnaît aisément la “touche Lucie”, chez elle ou dans ses commandes. Sur sa table basse circulaire est posé un dossier concernant un boulot actuel pour Sœurs, « cantine familiale à tendance végétarienne » du huitième arrondissement parisien pour laquelle elle imagine un grand comptoir avec vue sur les fourneaux (tiens, tiens…), du carrelage type palladiana (carreaux cassés évoquant la Rome antique), des murs laissés bruts, du mobilier boisé et de la vaisselle fleurant l’Orient. Car Lucie aime la Méditerranée et les associations audacieuses de matériaux. Les mosaïques, coloris bleutés et plantes vertes. Elle adore aussi les recettes
syriennes ou palestiniennes (les racines de Kinane). D’où l’idée d’une grande pièce à vivre et à travailler où l’on passe de la table au bureau, des boulettes de bœuf aux fèves et au citron aux nouvelles conceptions. Elle a laissé un mur totalement immaculé pour pouvoir y projeter ses pensées. Lucie : « 80% de mes projets se passent dans ma tête avant d’être dessiné en 3D sur SketchUp ! Il n’y a ni dimanche ni jours fériés : je passe des heures devant ce mur blanc comme un écran de cinéma à agencer des formes à d’autres et à faire des accords de couleurs et de matières. » Lucie Delamalmaison travaille actuellement sur un projet de bistrot à Strasbourg (ouverture en mars), mais nous ne pouvons pas en dire davantage pour l’instant… parisbrooklyn.fr 229 l
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home idéal 3
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L’appartement de Lucie Delamalmaison fait office de bureau à cette créatrice au teint de porcelaine et à Kinane Moualla qui y a installé son studio insonorisé. Des vinyles de Burning Spears tournent sur une platine tandis que Kinane nous présente fièrement le mobilier ingénieusement conçu par Lucie qui a même créé une frise de portraits photo : Lee Scratch Perry, John Coltrane ou Magic Johnson. Le panthéon de l’ingé’ son.
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« Petite, mon père me lisait toujours Bonsoir Lune, illustré par Clement Hurd, où un lapin souhaite bonne nuit à tous les objets qui l’entourent : la pendule, le peigne… Ce bouquin m’a conduit à donner de l’importance au moindre détail ! C’est sans doute grâce à lui que j’ai suivi une formation en Arts appliqués… et à ma mère aussi, qui transformait toujours tout à la maison. »
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« Le livre Design Brooklyn édité par S t e w a r t , Ta b o r i & Chang est une source d’inspiration, même si je fuis le copier / coller comme la peste ! Surtout, il me rappelle l’année que nous avons passée à New York avec Kinane, en 2010, à Fort Greene, le quartier de Spike Lee et Basquiat ! »
de l'autre côté du
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BODY LANGUAGE (1)
EXCURSION (3)
INSPIRED BY…(4)
Mentor Shalijani signe sa première production franco-allemande avec Anobis (05/10, Burghof de Lörrach et 07/10, Théâtre La Coupole de Saint-Louis). Un mélange de danses urbaines et contemporaines regroupant dix danseurs et trois musiciens en live (Deep House et Drum’n’Bass). Un kaléidoscope de naufrages et de sauvetages racontant ce que l’amitié et l’empathie peuvent apporter.
Dans la Vallée de la Rench on peut désormais profiter d’un nouveau chemin de randonnée offrant une vue imprenable jusqu’aux Vosges : le Hexensteig à Lautenbach séduit avec sa petite maison de sorcières sur le Sohlberg, un énorme « canapé de forêt » et une nature resplendissante. Au long du chemin, les affamés peuvent se restaurer dans les maisons forestières Wandersruh et Zum Fiesemichel. # S.M.K.
Udo Claaßen dessine Grimmelshausen (jusqu’au 02/12, Simplicissimus-Haus, Renchen), s’inspirant du plus grand roman du XVIIe siècle allemand. Voilà un bel ensemble de dessins habités où tradition et modernité se mêlent avec élégance.
burghof.com
renchtal-tourismus.de
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LIGNES X 2 (2) Sous le signe de la ligne, les peintures de Rainer Nepita entretiennent un fécond dialogue avec les sculptures de Jörg Bach à la Städtische Galerie d’Offenbourg (20/1010/02) : chez l’une des réminiscences de la nature composent une forêt de signes colorée, chez l’autre, les lignes de sculptures monumentales et légères à fois jouent avec l’espace. # H.L. galerie-offenburg.de
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© Hexenhaus in Lautenbach – Quelle: Renchtal Tourismus GmbH
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simplicissimushaus.de
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POUR L’ÉTERNITÉ (5) À Lahr le sculpteur Andreas Theurer (21/1025/11) présente sous le titre Positions dans l’espace ses sculptures massives qui envahissent l’espace de la Städtische Galerie : parfois minuscules, parfois monumentales, elles séduisent par leur aspect durable. # S.M.K. lahr.de 229 l
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musique
AVEC LE TEMPS Flavien Berger s’offre un trip dans le Contre-Temps avec un album de chansons électroniques où il plie le réel. # Emmanuel Dosda Ce disque est-il un retour sur la terre ferme après des escapades cosmiques (Mars balnéaire) et aquatiques (Léviathan) ? Pas vraiment. C’est un nouvel album de voyage, mais dans le temps, un domaine inconnu car on ne sait pas ce qui définit ses confins. On est dans le souvenir de la Terre, dans le projet d’une traversée, mais nous ne sommes pas revenus à quai. Il s’appelle Contre-Temps, dans le sens science-fictionnel – pouvoir revivre des moments – et sensationnel : être tout contre quelque chose. Être contre le temps, c’est une tentative de rattraper l’instant présent. J’aime beaucoup le morceau-titre, Contre-Temps, qui évoque le duo Brigitte Fontaine & Areski Belkacem façon electro bossa au long cours… Je prends ça comme un grand compliment. Quand nous avons écrit ce titre avec Bonnie Banane, nous avions L’Incendie de Brigitte & Areski en tête, album majeur de la chanson française. C’est un hommage involontaire à cette scène-là. Tout est venu d’une mélodie que nous avons complétée avec des mots qui sont arrivés très naturellement. Le morceau parle des interstices entre les instants dans un couple. 20 —
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Vous avez cherché à mettre les accidents et expérimentations au service de la pop. Avant, c’était l’inverse… Non, non, je suis dans une démarche qui poursuit son petit bonhomme de chemin… Pourquoi ? Contre-Temps est plus fluide et mélodieux que les disques précédents. La voix est mise sur le même plan que la musique alors qu’avant on retenait surtout la matière sonore. J’ai énormément travaillé l’écriture de mes chansons, bien en amont du reste. Je les voulais moins dans l’emphase et me voyais davantage comme un conteur qu’un acteur, qui te souffle des choses simples à l’oreille, le plus proche possible du cœur et des sentiments. Comment créer des surprises avec vos machines sur scène ? Il y a beaucoup de “concerts tunnels ”dans tous les styles possibles, mais avec la musique électronique le public ne comprend pas ce qu’on fait. Il ne fait pas le lien entre ce qu’il entend et ce qu’il voit. J’essaye de rendre la chose plus didactique, spectaculaire. Pour incarner au mieux ma musique, je dois passer par l’improvisation au niveau du chant.
Vous improvisez les textes sur scène ? Oui, j’approfondis ce qui est raconté, je parle d’un autre personnage, donne une autre version, décris un reflet. Je me laisse imprégner par ce que je vois autour de moi afin que chaque concert soit unique. D’où vient l’inspiration ? Difficile à dire. J’en parlais avec Étienne Daho et nous pensons que c’est presque mystique car inexplicable au niveau neurologique. C’est un truc “chelou”, en lien avec des forces supérieures. 19/10, à La Laiterie (Strasbourg) artefact.org
Contre-Temps, édité par Pan European Recording paneuropeanrecording.com
Š ValeĚ rie Le Guern, Maya de Mondragon, Juliette Gelli
Dessin de Yannick Lefrançois pour Mix
politique
L’ALSACE (RE)DESSINÉE Une succession de 80 dessins drolatiques sur l’Alsace et le Grand Est : tel est À Plat Geiss !, recueil signé du prolixe Yannick Lefrançois qui œuvre notamment dans les colonnes des DNA. # Hervé Lévy Son maître se nomme Claude Lapointe, fondateur de l’atelier d’illustration des Arts décoratifs de Strasbourg, où Yannick Lefrançois étudie de 1989 à 1994 : c’est pendant son cursus que les Dernières nouvelles d’Alsace s’adressent à l’École pour trouver un illustrateur et remplacer André Wenger, tout juste disparu. Ils seront huit sur la ligne de départ. Yannick est toujours là, dessinateur de presse (mais bien des choses encore, puisque ses illustrations jeunesse font fureur) : « J’avais 22 ans, la politique était une terra incognita pour moi. J’en avais un vision très schématique », confiet-il. Il observe, scrute les visages et les institutions, construit son style : « Un dessin de presse ne doit pas être verbeux. Il n’est pas là non plus pour véhiculer des idées politiques. Tout le contraire de ceux de Jacques Faizant, en somme ! », se marre Yannick dont les modèles sont plutôt à chercher du côté de Cabu – « Il était virtuose et avait le chic pour trouver les traits dominants d’un visage » – ou Pétillon. Aux DNA, son 22 —
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dessin sur la page des Chuchotements est attendu chaque semaine : un trait très ligne claire pour des coups de griffe bien placés, pourrait-on résumer. S’y ébattent des personnages comme Roland Ries (« J’adore le dessiner, il est en roue libre, tout à fait zen »), Alain Fontanel (« Pas facile à faire. Il est trop lisse, pas encore assez buriné par la politique ») ou Robert Grossmann (« Dommage qu’il ne soit plus là, c’était un super client »). Étant bien entendu que chaque personnalité espère y être : « Parlez de moi en bien ou parlez de moi en mal, mais surtout parlez de moi : tel semble être leur credo », résume Yannick, lucide. On (re)découvre l’efficacité et le mordant de son trait dans ce recueil de dessins parus entre 2013 et 2018 narrant mieux qu’un livre d’Histoire l’épopée de la réforme territoriale : « Je ne suis pas alsacien, donc je suis tranquille », glisse-t-il dans un sourire.
Paru à La Nuée bleue (12 €) nueebleue.com yannick-lefrancois.com
Rencontre avec Yannick Lefrançois à la Librairie Kléber (Strasbourg), 05/10 (17h30) librairie-kleber.com Il va aussi publier un kamishibaï aux éditions Callicéphale callicephale.fr
musique
UN DEBUSSY CHAMBRISTE
© Atelier Marge Design
À l’occasion du centenaire de la disparition du compositeur, l’OPS propose un week-end chambriste intitulé Bons Baisers Debussy. # Hervé Lévy
Les musiciens de l’Orchestre philharmonique de Strasbourg sont aussi de brillants solistes : illustration avec trois concerts autour de Debussy montrant leur talent. Passé à la moulinette féconde des transcriptions, le compositeur français sera dans tous ses états. Les hostilités débutent avec des transcriptions pour ensemble de percussions de pièces comme la Suite bergamasque (13/10, 17h), formation qui va comme un gant à ce pionnier de la modernité. Suite avec un programme qui fera plonger l’auditeur dans l’atmosphère de Paris, au tournant du XIXe et du XXe siècle (14/10, 24 —
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11h) autour du pivot – interprété par la délicieuse Nathalie Gaudefroy, membre des Chœurs de l’Opéra national du Rhin – que sont les Trois chansons de Bilitis. Elles entreront en résonance avec des pages de Fauré et Chausson pour une mâtinée toute en transparence et délicatesse. C’est un même esprit qui irrigue le dernier rendezvous de ce mini-festival (14/10, 17h) où sont regroupées des partitions de Debussy, Ravel et Saint-Saëns dont sera donné le Quatuor à cordes n°1, merveille d’équilibre et de clarté.
13 & 14/10 Cité de la Musique et de la Danse (Strasbourg) philharmonique.strasbourg.eu
brèves des bons e t des mauvais poi n t s , des m édailles e t des cart o ns rouges ! Le directeur des Taps, Olivier Chapelet, monte un nouveau texte de Pierre Kretz en alsacien (surtitré en français) avec Francis Freyburger (en photo). Ich ben a beesi frau (Je suis une méchante femme, 18-21/10, Taps Scala à Strasbourg) raconte le destin d’une femme tentant de se venger d’un viol subi un soir de bal.
I Want to Break Free : un titre freddiemercurien pour une vaste exposition de Joana Vasconcelos, artiste portugaise qui a fait sensation à Versailles et s’apprête à glisser sa fantaisie au Musée d’Art moderne et contemporain, du 5 octobre au 17 février.
Depuis plus de trente ans, au sein de Carte de séjour puis en solo, Rachid Taha a concilié rock et raï, Oum Kalsoum et Bashung, Farid El Atrache et les Clash. Cet « Oriental désorienté » qui s’est toujours dit davantage alsacien qu’algérien nous a quitté le 12 septembre. RIP.
© Benoît Linder
Un génie de l’electro, Chapelier Fou, débarque à la Longevity Music School (Shadok) pour des Ateliers Fous (29 et 30 octobre). Inscrivez-vous !
© Marc-Antoine Serra
CharlElie © Kossman
Organisée par l’agente artistique de Delphine Courtay et la Galerie Aedaen, New York In / Out (06-28/10) est une exposition dédiée à CharlElie Couture. Rassemblées, une vingtaine de toiles et sculptures invitent à déambuler dans les rues de Big Apple !
© Pascal Victor
jouez sur magazinemix.fr ou sur
/mgzmix
2 X 2 places pour Le dernier jour où j’étais petite, samedi 13 octobre à 19h, au Taps Laiterie taps.strasbourg.eu
Pardon, mais nous n’avons pas bien compris le concept de la Véloparade, vendredi 21 septembre… C’est quoi l’idée (mis à part l’opportunité de créer des visuels ridicules) ? Profiter de l’absence des bagnoles pour s’amasser dans les rues à bicyclette, guidon contre guidon ? Pour promouvoir l’usage du vélo à Strasbourg, poursuivons l’agencement de pistes cyclables sécurisées !
Géradine Farage, dynamique directrice du Shadok, équipement qui peine toujours à se trouver une place dans la ville, quitte la structure strasbourgeoise pour se retirer en terres lyonnaises. Nous lui souhaitons de s’épanouir dans ses nouvelles activités et espérons pouvoir lui rendre visite à Villeurbanne !
Ils écoutent tout ce qui sort, voient tous les films ou lisent tous les livres. Chaque mois, ils sont nos oreilles, nos yeux et nos radars. Sélection de ceux qui savent !
Plus difficile que de trancher entre pilate ou zumba à la rentrée, choisir quelle toile se faire en octobre ! Le documentaire au diapason et à l’image de Chilly Gonzales, Shut Up And Play The Piano, ou la nouvelle provocation de Lars Von Trier, The House That Jack Built qui me donne l’eau à la bouche ? La délicatesse promise d’Eric Khoo, La Saveur des Ramen, ou le travail d’orfèvre de Michel Ocelot, Dilili à Paris. Le charme bohème qui réinvente L’Amour flou, Wine Calling, A Star is Born, Girl ou Un Peuple et son roi… Aaahhhhhhh ! Je veux tout voir !
Cinémas Star
Retraçant le parcours de Pippa Bacca ayant décidé de traverser les blessures de l’Europe contemporaine en robe de mariée en autostop, Nathalie Léger avec La Robe blanche, édité chez POL, est interpelée par sa propre mère sur les pouvoirs réparateurs de l’art et de l’écriture. Une mère voulant savoir si les malheurs traversés dans sa vie lui incombent et s’ils peuvent être réparés par la plume de sa fille. Une immersion subtile et forte dans le féminin, la puissance possible de l’art et la filiation.
Flore Tournois
Juliette Pelletier
Librairie Quai des Brumes
100 %
Le professeur Shimobe est au bord du gouffre. Souffre douleur de ses élèves il est sur le point de commettre l’irréparable. Sa vengeance va être terrible. Avant de se suicider il ancre dans leur tête 100 actions à ne pas faire sous peine de mort, en utilisant l’hypnose. Dans l’esprit de Battle royal, le dessinateur Kondô Shigure, aidé d’un scénario de Miyatsuki Arata, nous démontre dans Signal 100 (Éditions Delcourt et Tonkam) qu'il peut être lourd de conséquence de s’en prendre à un enseignant.
Tirzah sensation anglaise à la une voix chaude et mélancolique sort un disque à la production impeccable réalisée par la géniale Mica Levi (Micachu). Les onze titres faits de boucles et collages composent un disque homogène remarquable que l’on redécouvre à chaque écoute. Hier avec Sade et Massive Attack et aujourd’hui The XX, Fatima et Tirzha, l’influence de la soul en Angleterre est bien vivante.
FABRICE dunis
Mathieu Wernert Artiste mélomane
cinema-star.com
LIBRAIRIE LE CAMPHRIER
quaidesbrumes.com
mathieuwernert.com
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gastronomie
LA BOUTEILLE DU MOIS
QUEUE DE BŒUF, PALERON, PIEDS DE PORC, ETC. Jusqu’au 28 octobre, c’est la fête des plats mijotés chez les Étoiles d’Alsace – association regroupant restaurants et artisans d’élite – qui se sont réunis avec la Fédération des bouchers-charcutiers-traiteurs pour organiser un événement exceptionnel. Souhaitant réhabiliter une cuisine ménagère de terroir et mettre en pleine lumière des pièces qui ont injustement mauvaise réputation, cette opération intitulée Haut les bas morceaux magnifie un « patrimoine gastronomique à préserver et à transmettre », résume Michel Husser, président des Étoiles. Dans les enseignes participantes, les chefs (Crocodile, Les Haras, Maison Kieny, Villa Lalique…) proposeront du paleron de veau confit, de la poitrine de veau fondante, etc. Pour leur part les bouchers ont concocté carbonade flamande, pieds de porc farcis, etc. #H.L.
© Jonathan Hirschler
etoiles-alsace.com – boucherie-charcuterie-alsace.fr
CLOS DU ZAHNACKER 2014 Il est des noms mythiques dans le vignoble alsacien : le Clos du Zahnacker – propriété exclusive de la Cave de Ribeauvillé depuis 1965 – en fait partie. Plantée à parts égales de trois cépages nobles (riesling, pinot gris et gewurztraminer) et située au cœur du Grand Cru Osterberg, cette minuscule parcelle de 1,24 hectares produit un assemblage placé sous le signe de l’harmonie. Son millésime 2014 est un divin et complexe breuvage au nez d’une grande puissance. Sec, minéral et élégamment tendu, il mêle notes de pierre à fusil, d’agrumes ou encore de figues. Une très grande bouteille ! # H.L. 30,20 € (prix départ cave)
vins-ribeauville.com
TITI DE PÈRE EN FILS
À Strasbourg, Le Gavroche (4 rue Klein) est une des adresses les plus excitantes de la cité. Son credo ? L’alliance réussie d’un des plus chaleureux accueils de la région, d’une salle / écrin au décor minimaliste et élégant pouvant accueillir une vingtaine de convives et d’une cuisine de saison placée sous le signe de la fraîcheur. Depuis peu, Benoît Fuchs et son épouse Nathalie ont passé le relais à la génération suivante : ce sont désomais Alexy Fuchs – leur fils – et Lucile Weber qui officient, et c’est très bien ainsi ! # H.L. restaurantgavroche.com
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gastronomie
CHOUCHOUTER LA CHOUCROUTE Depuis une vingtaine d’années l’AVCA (Association pour la Valorisation de la Choucroute d’Alsace) œuvre de concert avec Alsace Qualité pour obtenir une Indication Géographique Protégée (IGP). Depuis peu, c’est chose faite permettant de manifester un lien indissoluble avec le territoire… et d’éviter les contrefaçons ! Légitime dans une région regroupant 70% des producteurs français de chou à choucroute (ce qui représente 30 000 tonnes pour un CA de 25 millions d’euros) autour de sa capitale symbolique, Krautergersheim. Rappelons qu’étymologiquement, le mot désigne la préparation de chou, coupé finement et fermenté dans une saumure… Ce n’est que par extension que la choucroute en est venue à désigner un plat où ledit chou est accompagné de pommes de terre, de viande et de charcuterie (knacks, gendarmes etc.). # R.Z.
Eising Studio - Food, Photo & Video
1 + 1 = 1
Initiée en 2010, l’opération Tous au Restaurant est de retour. Son principe ? Il demeure inchangé et tient en une phrase : « Votre invité est notre invité. » Pour un menu (entrée, plat, dessert, hors boisson) spécialement créé pour l’occasion, l’addition du deuxième convive (s’il prend le même menu, évidemment) est offerte. De multiples établissements alsaciens y participent – ils sont plus de 1 500 dans tout l’Hexagone – proposant une large palette gastronomique. Le choix laissé aux convives est vaste, allant de la haute gastronomie du 1741 (une étoile au Guide Michelin à Strasbourg), “restaurant boudoir” raffiné, à la table revisitée très nature et pareillement étoilée de Thierry Schwartz (Obernai). Notre coup de cœur ? Sans conteste La Fourchette des Ducs d’Obernai qui fête ses vingt ans cette année, havre d’élégance culinaire et d’absolue délicatesse récompensé par deux Étoiles au Guide Michelin. # H.L. 01-14/10 dans les établissements participants
tousaurestaurant.com
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Un max de décibels, de croches, de blanches et de noires. Un mix d'images, de cases, de bulles et de pages : sélection mensuelle sous forme de grand mezze par Emmanuel Dosda
© Bartosch Salmanski
méga
Tatoué comme un flibustier, Flo Chmod tient un bouquet de six chansons écorchées où il est question d’amis à la dérive ou d’êtres perdus, une poignée de Folk songs of Strasbourg qui font oublier ses années punk.
Dickie est un personnage naïf tout rond au physique inoffensif (en apparence) avec sa tête ballon de basket et sa moustache à la Super Mario. Pieter de Poortere fait évoluer ce pauvre Dickie au Musée : il s’essaye au dripping comme Pollock, provoque un Tsunami à la manière d’Hokusai, tente un suicide dans un paysage de Monet, invente le pointillisme en éclaboussant de boue une toile de Seurat, se prend pour Damien Hirst en noyant des chats dans du formol. Quel artiste !
Folk songs of Strasbourg (Deaf Rock)
Dickie au Musée (Glénat)
deafrock.fr
glenatbd.com
VOIR UN AMI PLEURER
L’AMOUR EST DANS LE PRÉ Didier, agriculteur breton, est gras, il boit trop (à en perdre la mémoire), a des hémorroïdes, vit avec sa sœur et, à 45 piges, a la frousse de passer l’arme à gauche sans avoir connu l’amour. Son médecin lui prescrit des comprimés et lui glisse un post it avec une adresse internet, meetic.fr. Son profil ne sera pas hyper glam : « Bonne hygiène, surtout le samedi. Hobbies : sport à la télé. Sorties : pour les courses. » Une belle et tendre histoire (écrite par Rabaté, dans la lignée campagnarde des Petits Ruisseaux) va se lier parmi veaux, vaches, cochons pastels dessinés par François Ravard.
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T’AS VU LE TABLEAU ?
MALGRÉ MOI Oui, Marcel Crob a rejoint la Waffen SS en juin 1944. Mais non, il ne l’a jamais voulu. Il venait d’avoir 18 ans. Incorporé de force, il participe à de terribles massacres touchant civils, femmes et enfants. L’Alsacien est aujourd’hui en fin de parcours de vie et doit faire face à son passé de Malgré-nous. Un sombre récit scénarisé par Philippe Collin (France Inter, Arte…), une longue fresque de près de 200 pages qui se déroule sous les couleurs de Sébastien Goethals.
Didier, la cinquième roue du tracteur (Futuropolis)
Philippe Collin et Sébastien Goethals seront jeudi 11 octobre à La Librairie Kléber pour le lancement du Voyage de Marcel Grob (Futuropolis)
futuropolis.fr
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