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La Faïencerie Georges

u Créateurs de talent

émaillée d’audace Une faïencerie

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Carole Georges a repris avec son mari Jean-François Dumont l’entreprise familiale, la Faïencerie Georges, à Nevers. Ensemble, ils réinventent une vaisselle aussi bien usuelle que décorative inspirée du monde qui les entoure. par C hantal r uffin

Carole Georges et Jean-François Dumont font souffler un vent de modernité sur la faïence d’art.

u Créateurs de talent

Composition de plat et d’assiettes inspirée d’un manège de la foire du Trône, collection « Cri-cri ».

Au mur ou sur la table, seules ou en compositions, leurs créations convoquent l’imaginaire…

Le décor est appliqué à la main par Carole sur l’émail cru.

Les assiettes et les plats sont fabriqués par calibrage.

eur vaisselle décorée sur émail cru vous plonge dans un univers. Les personnages, la décoration, le cadrage du dessin renvoient à la BD, à la photogra phie ou au cinéma, que Carole et JeanFrançois affectionnent. Le couple a repris la faïencerie des parents de Carole, perpétuant un savoir-faire familial vieux de quatre générations. Un pari risqué, puisqu’ils ont quitté la capitale et leurs activités professionnelles respectives – Jean-François au ministère de l’Emploi, Carole comme directrice artistique dans la communication – pour s’installer à Nevers en 2011. S’ils fabriquent la faïence à la main comme les générations précédentes, la décoration, elle, a beaucoup évolué. « Nous continuons les reproductions traditionnelles d’oiseaux, de fleurs, comme le faisaient mes parents, mais 95 % de la pro duction est constituée de nos créations », souligne Carole. L

Une faïence dans l’air du temps Tandis que Jean-François, formé auprès du père de Carole et au Cnifop (Centre international de formation aux métiers d’art et de la céramique), confectionne plats, assiettes, mugs, vases et bols, Carole, qui a suivi des études de graphisme et d’illustration, les décore. Mais c’est ensemble qu’ils imaginent les dessins. Souvent des scènes de vie : des promeneurs sur la plage à marée basse, des skieurs sur les pistes. Parmi les collections, on trouve des éléments disparates : une méduse, des palmiers, un ciel étoilé, les phares d’une voiture dans la nuit… « Nous faisons une faïence qui nous ressemble, ancrée dans l’époque où nous vivons. Nos photos, aussi bien de vacances, que de notre envi ronnement, nous servent de support », rapportent-ils. Ainsi est née la collection « Industrielles », représentant une usine ayant longtemps marqué le paysage de Nevers. « Cette usine était aussi familière pour les habitants que la cathédrale. Quand elle a été démolie, toute une vie s’est éteinte. » Émile Georges, l’arrièregrand-père de Carole est le fondateur de la faïencerie.

Émile Georges, en 1926.

Une des assiettes de la collection « Paris ».

Assiette « Parachutes ».

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Coupelle et assiette de la collection « À la Plage ».

Plat de la collection « Abysses ».

Timbale et assiette festonnée de la collection « Street Fools ».

Assiette « La Combattante ». Cette com position de plat et d’as siettes est une pièce unique intitulée « Le Cerf ». Elle a été créée sur mesure pour un client.

Un travail inspiré de la BD et du cinéma Ce qui frappe, c’est qu’à travers le dessin, un monde prend vie. À l’image des personnages de la collection « À la plage », perdus dans le paysage ou dans leurs pensées. « Nous aimons travailler les attitudes des gens. Leur façon de se tenir est révélatrice de leur état d’esprit, un peu comme dans les bandes dessinées de Ruppert et Mulot ou de Bastien Vivès. » La BD influence leur façon de cadrer l’image, tout comme la photographie et le cinéma. « Au moment de créer un nouveau modèle, nous parlons autant du dessin que de la composition. » Parmi leurs références cinématographiques, on relève « David Lynch, Martin Scorsese, les réalisateurs chez qui il y a un grand travail de l’image ». Les créations de la faïencerie Georges convoquent l’imaginaire. « Notre ambition est que les gens se racontent une histoire. » Pari tenu ! ■

Le nouveau nom d’Eco-Emballages et Ecofolio

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