Lettre des élus spécial projet CNESER 2006

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APFEE

Association Pour la Formation des Elus Etudiants www.unef.fr

N° 120 — Numéro Spécial “CNESER” — Juillet 2006 — 0,15 euros

Elections au CNESER 2006 Profession de foi

SOMMAII RE Introduction

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Les 7 Chantiers • Insertion professionnelle

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• Démocratiser la réussite

p.6

• Défendre et renforcer le service public

p.8

•Europe de l’éducation

p.10

•Recherche et jeunes chercheurs

p.12

• Vie étudiante et démocratie

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• Grandes écoles

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Conclusion p.18

Quelques mots de vos candidats Engagements des candidats Vos candidats

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Bonjour à tous,

EDII T O

Du 23 juin au 3 juillet prochain se déroulera l’élection des représentants étudiants au Conseil National de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche. Tous les élus étudiants sont concernés, qu’ils soient en université ou en école. Cette élection est importante car elle permet aux élus étudiants de faire entendre leur voix au niveau national. Les candidats « UNEF et Associations Etudiantes » sont porteurs d’une démarche de rassemblement et d’un projet ambitieux pour démocratiser l’enseignement supérieur afin d’assurer une qualification à chacun. Ce projet se veut riche de propositions concrètes, il s’adresse à l’ensemble des élus étudiants, dans leur diversité. Nous avons cherché à présenter la liste la plus représentative possible de l’enseignement supérieur, avec des candidats étudiants en universités et écoles, français ou étrangers, ou issus du monde syndical ou associatif. Ainsi, cette liste est présentée par plus de 40 associations différentes, qui ont fait le choix de se rassembler pour défendre plus efficacement les étudiants. Vous trouverez dans ce numéro un mot de chacun de vos candidats qui vous permettra de connaître un peu mieux leurs motivations. Nous nous tenons à la disposition de tous ceux qui souhaiteraient nous poser des questions ou nous faire part de leurs remarques. N’hésitez Par Bruno Julliard, donc pas à nous contacter Président de l’UNEF (universitaire@unef.fr). Bonne lecture à tous.

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Une publication mensuelle de l’UNEF et de l’APFEE. N° de Commission Paritaire : 0108G82659 — ISSN : 1761-1547 — Directeur de la publication : Caroline De Haas Rédacteurs en chef : Jean Baptiste PRÉVOST, Mila JEUDY — email: universitaire@unef.fr — Tél.: 01 42 02 25 55 — Impression : imprimerie Grenier RCS Créteil B 622.053.189.


NOTRE PROJET

CNESER 2006 Projet . La mobilisation contre le Contrat Première Embauche a récemment mis les jeunes et les étudiants sur le devant de la scène. Nous nous sommes mobilisés contre le CPE mais aussi plus globalement pour exprimer notre refus de la précarité. Nous savons malheureusement que notre génération est la première qui vivra moins bien que celle de nos parents, et nous exigeons un droit à un avenir de qualité. Nous aspirons à ce que d’autres choix soient faits, qui donnent la priorité à l’éducation et offre à la jeunesse la place qu’elle mérite.

Face aux inégalités : le service public ! Démocratiser l’enseignement supérieur pour assurer une qualification à chacun Après la victoire et le retrait du CPE, nous pensons que les élections au CNESER sont une occasion de porter des propositions pour sortir de la crise sociale, démocratique et générationnelle qui s’exprime depuis de nombreux mois. Propositions en matière de pédagogie, d’insertion professionnelle, ou de démocratie étudiante, poursuivant toutes le même objectif : démocratiser l’enseignement supérieur, pour que les études soient un droit et non un privilège.

Notre réponse : démocratiser ! Nous pensons que la réponse à apporter est la démocratisation de l’enseignement supérieur. Démocratiser l’enseignement supérieur doit être un objectif essentiel de la nation : permettre à tous d’accéder à l’enseignement supérieur et d’y réussir quelles que soient les origines sociales. En effet, l’enseignement supérieur représente un enjeu majeur pour toute la société, car l’accès au savoir de la population détermine l’avenir du pays, tant sa réussite économique que sa cohésion sociale. Le diplôme reste la meilleure arme contre le chômage, et c’est l’accès aux études qui permet de s’émanciper et d’accéder aux métiers que l’on souhaite. Pourtant, l’ascenseur social est en panne, et les inégalités persistent voire s’aggravent dans l’enseignement supérieur. Ainsi, alors qu’il y a 12% de fils d’ouvriers en 1er cycle, il n’y en a plus que 5% en 3ème cycle. De même, les fils de cadres représentent 5% en CPGE, contre 32% à l’université. Le pourcentage d’une classe d’âge qui accède à l’enseignement supérieur en France est nettement plus faible que dans les pays de l’OCDE (39% contre 53%), aussi il est temps de franchir un nouveau cap de démocratisation. Pour cela, il faut s’attaquer à l’échec en licence, mais aussi faire sauter le verrou de la sélection à l’entrée du master et mettre fin à l’orientation « par défaut ». Des réorientations profondes de la réforme LMD sont donc nécessaires.

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Un enjeu : permettre à chacun d’obtenir une qualification Démocratiser l’accès à l’université ne suffit pas, il faut aussi démocratiser l’accès à la qualification, en luttant contre l’échec et en développant les sorties qualifiantes. Le diplôme est toujours la meilleure arme contre le chômage, mais bien souvent les jeunes diplômés ne sont pas rétri-


NOTRE PROJET

bués à la hauteur de leur qualification, et l’exemple de ceux qui, après un bac+5, sont contraints d’enchaîner encore de longs mois de stages avant de décrocher un emploi, illustre bien le problème. Les compétences des jeunes diplômés sont donc utilisées sur le marché du travail sans être reconnues à la hauteur de ce qu’elles sont réellement (statut, rémunération, etc.), ainsi, nous nous battrons pour que les qualifications et les diplômes de l’enseignement supérieur soient reconnus et protecteurs sur le marché du travail.

Un outil : le service public d’enseignement supérieur Le service public est le seul outil qui permette de démocratiser l’enseignement supérieur. Au service de l’intérêt général, indépendant des intérêts privés, il permet de faire progresser le savoir et sa transmission. Endehors des logiques de rentabilité immédiate, il est à même de remplir des objectifs sociaux et d’accueillir l’ensemble des étudiants quelle que soit leur origine sociale, géographique ou leur nationalité. Au cœur de nombreuses attaques le service public doit au contraire être défendu et renforcé. Renforcé en sortant des logiques de concurrence entre le public et le privé, entre les universités et les écoles, mais aussi entre universités, et en développant la complémentarité. Renforcé en étant doté de moyens financiers et humains lui permettant de rem-

plir ses objectifs. Pour cela, une loi d’orientation et de programmation budgétaire est nécessaire. Enfin, parce que l’échelle pertinente pour le service public est la dimension européenne, nous mettons cette question au cœur de notre projet. Les leviers d’actions existent pour démocratiser l’enseignement supérieur, nous développerons particulièrement 7 chantiers:

• Chantier 1 :

La défense de la valeur des diplômes et leur reconnaissance sur le marché du travail

• Chantier 2 :

La lutte contre la sélection et l’échec

• Chantier 3 :

Renforcer le service public de l’enseignement supérieur

• Chantier 4 :

La constr uction du ser vice public européen d’enseignement supérieur et le développement de la mobilité internationale

• Chantier 5 :

De nouvelles ambitions pour la recherche et les jeunes chercheurs

• Chantier 6 :

Donner un nouveau souffle à la démocratie et à la vie étudiante

• Chantier 7 :

Grandes écoles : avancer vers plus d’égalité

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INSERTION PROFESSIONNELLE

Chantier 1 Insertion professionnelle. La récente mobilisation contre le CPE a révélé une crise profonde : les jeunes sont en effet aujourd’hui les premières victimes du chômage et de la précarité. L’université n’est pas responsable du chômage, mais des mesures sont urgentes pour permettre une insertion professionnelle durable de tous les jeunes. Le gouvernement vient d’installer une commission, dite université/emploi, chargée de formuler des propositions pour sortir de la crise. Loin des effets d’annonce, ce sont de vraies réformes dont l’enseignement supérieur a besoin !

L’insertion professionnelle

pour tous La préparation à l’insertion professionnelle s’impose L’immense majorité des emplois de demain sera qualifiée : le niveau technique des pratiques professionnelles ne cesse de s’élever et les carrières professionnelles modernes imposent au salarié une mobilité qui suppose la maîtrise de larges champs de compétences. De plus, la massification qu’a connu l’enseignement supérieur ces dernières décennies a également considérablement diversifié l’avenir professionnel des étudiants, et les formations, comme les DUT ou les licences professionnelles sont toujours plus demandées par les étudiants .

Un système inégalitaire et producteur d’échec • Aujourd’hui, un fort contraste existe. D’un côté, des filières générales non sélectives, très peu professionnalisées, au taux d’encadrement nettement insuffisant et marquées par un échec massif. De l’autre des grandes écoles ou des formations professionnalisantes sélectives, bénéficiant d’un (relatif) bon encadrement et assurant souvent une insertion professionnelle de qualité. • La professionnalisation telle qu’elle existe aujourd’hui n’est pas satisfaisante : réservée à une minorité, elle est trop souvent soumise aux besoins à court terme des entreprises, tandis que la majorité des étudiants n’est pas du tout préparée à l’insertion professionnelle.

Pour résoudre la crise : deux visions s’opposent • Les libéraux et le MEDEF développent une vision utilitariste en proposant que les formations préparent à un poste de travail précis et soient directement calquées sur le besoin d’emploi. Ceci signifie que la formation ne protège plus le salarié par une qualification qui lui permette de changer de poste de travail et de métier, et que cette formation se périme vite. • Nous faisons valoir la logique des qualifications. Pour faire face aux évolutions contemporaines (mobilité accrue, augmentation permanente de la technicité des pratiques professionnelles …), l’université doit qualifier le plus grand nombre de jeunes, et leur donner une formation qui leur permette de s’adapter.

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INSERTION PROFESSIONNELLE Quelques pistes pour une professionnalisation durable 1- Faire l’université de tous les métiers, de toutes les formations et de tous les savoirs

3- Renforcer le cadre national des diplômes pour garantir la reconnaissance des qualifications

La massification de l’enseignement supérieur a diversifié considérablement l’avenir professionnel des étudiants : l’université doit donc permettre de préparer à tous les métiers. Il s’agit là d’une exigence démocratique. Si le service public d’enseignement supérieur ne prépare pas les étudiants à l’insertion professionnelle, c’est la reproduction sociale qui joue à plein et laisse de côté ceux qui n’ont pas de parents au carnet d’adresses bien rempli. • L’université, lieu de toutes les formations. Les cursus telles que les formations paramédicales, les formations dépendant du ministère de la culture (architecture, musique), les formations sociales (assistante sociale, éducateur spécialisé…) ou encore agricoles doivent progressivement être intégrées à l’université, pour permettre aux étudiants d’accéder aux bourses et aux logements étudiants, et pour garantir la reconnaissance de ces qualifications (par exemple pour les formations comme infirmière qui ne sont reconnues qu’à bac+2 alors que les étudiants font 3 ans d’études). • Les équivalences entre les formations doivent être multipliées et la pluridisciplinarité doit être développée pour permettre des réorientations et un large champ d’insertion professionnelle à tous les étudiants. • Le nombre de place en filières professionnelles doit être augmenté, et les bacheliers professionnels ou technologiques doivent avoir un accès privilégié aux BTS et IUT.

Les qualifications acquises à l’université sont aujourd’hui largement utilisées dans les entreprises mais elles ne sont pas reconnues à travers un statut et une rémunération à la hauteur. L’exemple des stagiaires issus, par exemple, d’écoles de commerce est significatif : pendant plusieurs mois, voire des années, ils sont sous statut précaire alors que leurs compétences sont utilisées par les employeurs. Pour permettre la reconnaissance des qualifications, il est pour nous urgent de renforcer la lisibilité des formations universitaires. • Un cadrage national du LMD doit être mis en place. Celui-ci doit améliorer la lisibilité de l’offre de formation et l’égalité des droits, et doit permettre un degré de protection équivalent pour les diplômés d’un même niveau de formation. • Une discussion doit être engagée avec les partenaires sociaux sur les conventions collectives. La référence à chaque niveau de diplôme doit être renforcée pour garantir la reconnaissance des qualifications et assurer une rémunération à la hauteur.

2- Professionnaliser toutes les filières

• Toutes les sorties doivent être qualifiantes. Ainsi, la licence doit être revue pour offrir une sortie qualifiante à ceux qui ne souhaitent pas continuer leurs études. La poursuite d’études doit toujours être possible, même après un diplôme professionnalisant (IUT, BTS, licences pro…) • La transition avec le monde professionnel doit être améliorée et une allocation d’aide à la recherche du premier emploi doit être mise en place pendant 1 an après la sortie de l’enseignement supérieur pour protéger socialement le jeune.

Sophie Binet, étudiante en Master de philosophie à Nantes

“Sortir les stagiaires de la précarité !” Plus de 800 000 stagiaires et aucune réglementation ! Ce vide juridique explique la situation de précarité des stagiaires et les nombreux abus, qui conduisent à ce que 80 000 emplois soient dissimulés derrière les stages. Le stage est trop souvent un outil au service des entreprises pour bénéficier de jeunes diplômés bon marché (voire gratuits !), au lieu de les recruter sur un poste de salarié. Les élus « UNEF et associations étudiantes » ont donc élaboré avec le collectif de stagiaires « Génération Précaire » et les syndicats professionnels un projet de réglementation des stages . Une chose est sûre, nous ferons de la question des stages une des priorités de notre mandat !

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vos candidats ont la parole

La formation professionnelle ne doit pas être réservée à certaines filières comme les IUT ou les licences professionnelles. Les pré-requis indispensables à l’insertion professionnelle doivent être enseignés dans toutes les filières de l’université. • La professionnalisation doit être progressive, adaptée aux rythmes et aux choix de l’étudiant et commencer dès la 1ère année : tout étudiant doit bénéficier de modules d’informatique, de langues vivantes, de droit du travail, d’expression orale, de préparation aux entretiens d’embauche, à la rédaction de CV…. • La découverte des métiers : des modules de préparation au projet personnel et professionnel doivent être proposés aux étudiants dès avant la licence. Il s’agit ici de remédier aux graves problèmes d’orientation des étudiants, qui choisissent souvent leur filière par hasard et sans en connaître les débouchés professionnels. • La charte des stages élaborée il y a peu n’est pas contraignante. C’est une véritable réglementation qu’il faut mettre en place : le stage doit être une période de formation à part entière avec une vraie intégration dans la maquette du diplôme (cf. encadré).

4- Protéger l’étudiant pour l’avenir

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DÉMOCRATISATION

Chantier 2 Démocratisation. La mise en place de la réforme LMD depuis la rentrée 2003 s’est accompagnée de reculs importants pour les étudiants, alors que les avancées promises ne se sont pas concrétisées. Ainsi, les formations sont aujourd’hui toujours plus sélectives, avec la suppression de la compensation annuelle dans la moitié des universités ou l’introduction de notes éliminatoires. Les formations de chaque université sont cloisonnées, et ces dernières sont désormais libres d’inscrire ou non un étudiant venant d’une autre université. Enfin, le débat sur la sélection à l’entrée du master est un danger, et de nombreuses universités pratiquent déjà cette sélection.

Démocratiser la réussite

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Une priorité : lutter contre la sélection et l’échec en Licence

Un cadrage national du LMD pour lutter contre la sélection

L’échec en licence, qui touche près de 40% des étudiants, et aboutit bien souvent à effectuer un tri social, peut être réduit par une politique volontariste. Pour cela il faut investir massivement dans les premiers cycles universitaires et révolutionner les modes de transmission des savoirs. Mais il faut aussi augmenter le nombre d’étudiants qui accèdent à l’enseignement supérieur, et se donner comme objectif de passer à 50% d’une classe d’âge diplômée au niveau licence (contre 27% aujourd’hui). Cette logique de massification ne peut s’accommoder de la sélection. Ainsi, nous pensons qu’il est urgent de supprimer la sélection en master, mais aussi de réglementer nationalement le LMD pour garantir des passerelles entre formations sur l’ensemble du territoire. En effet, derrière la sélection pédagogique ou scolaire se cache souvent une importante sélection sociale, comme le prouve par exemple le tri opéré à l’entrée des grandes écoles ou des études de médecine. Par ailleurs, la sélection est absurde pédagogiquement puisqu’elle consiste à évaluer un étudiant avant qu’il ait été formé, et amène souvent à ce que l’exigence soit moindre à la fin de la formation. Enfin, cette pratique limite le nombre de jeunes diplômés, contrairement aux besoins de notre société et de notre économie.

Dans la continuité de la bataille que nous avons menée depuis 2002, nous exigerons que les arrêtés Licence et Master, qui définissent actuellement le LMD, soient remis à plat pour garantir : • Des intitulés de diplômes nationaux : aujourd’hui, chaque université est libre de donner le nom qu’elle souhaite à ses diplômes, ce qui conduit à une offfre de formation illisible et limite la mobilité des étudiants sur le territoire. • Un cadrage du contenu des diplômes : pour chaque diplôme, des fourchettes de volumes horaires par matière doivent être fixées nationalement pour garantir la cohérence des diplômes. • Une réglementation nationale des modalités de contrôle de connaissance : le LMD a été l’occasion d’une remise en cause des droits étudiants, et près de la moitié des universités en ont profité pour supprimer la compensation annuelle par exemple. Cette réglementation devra ainsi garantir la compensation annuelle sans note éliminatoire, l’anonymat des copies… • Un cadrage national du calendrier universitaire : les calendriers universitaires sont désormais très différents d’une université à l’autre, avec soit une seconde session en septembre, soit une session en juin, soit des secondes sessions semestrielles en janvier et en juin. Une harmonisation des calendriers, garantissant un délai important entre la première et la seconde session, est indispensable pour faciliter la mobilité entre universités. • La suppression de la sélection à l’entrée du master et le doublement du nombre de masters, notamment professionnels. • Une carte nationale des passerelles et des équivalences précisant les accès de plein droit.

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DÉMOCRATISATION Révolutionner les modes de transmission des savoirs Les modes de transmission des savoirs doivent être profondément revus pour permettre l’interactivité et l’individualisation de l’enseignement. L’enseignement supérieur doit permettre à l’étudiant de construire son autonomie et de développer son esprit critique, avec une transition progressive d’avec les méthodes de l’enseignement secondaire. • Multiplication des cours en petits groupes (TP/TD), limitation à 25 par TD. • Une évaluation qui valorise l’esprit critique et l’autonomie plus que la capacité à réciter un cours : développement des oraux, des projets pluridisciplinaires, des travaux de recherche personnels et collectifs… • Adoption d’une nouvelle cir culair e nationale des examens avec la garantie d’une semaine blanche avant chaque session d’examens, de sessions balais, d’acceptation des retards de moins d’une heure, de droit à la double correction et à un appel des décisions du jury… • Les examens font partie de la formation et doivent être des outils pour progresser : systématisation des séances de rendu de copies et de corrigé après les examens, gratuité des polys et annales qui doivent être mis en ligne. • Accompagnement spécifique pour les étudiants salariés et engagés (sportifs, élus étudiants…) : soutien individuel, aménagements horaires, cours en ligne… • Cours de remise à niveaux en français pour les étudiants étrangers.

Une orientation progressive et maîtrisée

Des enseignants impliqués dans la réussite des enseignants L’université est synonyme d’autonomie, mais pour nous, l’autonomie ne doit pas s’apparenter, comme aujourd’hui, à l’absence totale de suivi et d’encadrement ! • Formation initiale et continue à la pédagogie obligatoire pour les enseignants et les tuteurs, assurée par les IUFM. • Les équipes pédagogiques doivent être effectives partout et les enseignants d’un même diplôme doivent se voir au moins 3 fois dans l’année pour échanger sur la promotion, leurs exigences respectives et élaborer un projet pédagogique commun. • Prise en compte des activités pédagogiques (suivi de stage, direction de mémoire…) dans la rémunération et la carrière des enseignants.

Rendre les étudiants acteurs de leur formation Une des façons de garantir la pertinence de la formation, et d’impliquer et de responsabiliser les étudiants, c’est de les associer à la définition du contenu de la formation. • Systématisation de l’évaluation des enseignements, dont le résultat doit être présenté chaque année en conseil d’UFR et en CEVU pour permettre de faire les ajustements nécessaires. • Les représentants étudiants doivent être associés à toutes les étapes de l’élaboration des maquettes de diplômes, et doivent faire partie des conseils de département. • Les étudiants doivent être représentés dans les jurys d’examens. • Des référendums étudiants à caractère décisionnel doivent pouvoir être organisés en cas de réforme du calendrier universitaire par exemple.

Juliette Griffond, étudiante en DCEM 1 à Paris 12

« Démocratiser les études de santé et mettre en adéquation les moyens et les besoins » Le Ministère planche depuis plusieurs mois en catimini sur l’application du LMD aux formations de santé. Cette réforme capitale ne peut être conçue sans les étudiants, et je me battrai pour que la voix des étudiants soit entendue. La mise en place du LMD doit permettre de développer des passerelles et des équivalences pour résoudre notamment le problème des reçus-collés. Parce que le LMD est supposé harmoniser les diplômes au niveau européen, la mobilité des étudiants en formations de santé doit être développée. Le Ministère tente au contraire d’utiliser cette réforme pour décaler le numerus clausus à la fin du premier semestre voire dès l’entrée en première année et nous nous opposerons fermement à ces mesures qui ne feraient qu’augmenter la sélectivité des études médicales.

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vos candidats ont la parole

• La création d’un service public d’orientation, afin de permettre un accompagnement cohérent de la 3ème jusqu’à l’enseignement supérieur. Les effectifs de conseillers d’orientation devront évidemment être revus à la hausse pour permettre un suivi individualisé. • Une réelle pluridisciplinarité : la première année à l’Université doit permettre la découverte de champs disciplinaires larges afin de pallier les effets d’une mauvaise orientation après le bac, l’acquisition d’une culture générale et la maîtrise d’au moins une langue étrangère. La poursuite d’études doit toujours être possible. • Les journées de présentation de l’enseignement supérieur aux lycéens de terminale doivent être systématisées, avec participation d’étudiants et de profs d’universités, présentation des filières…L’information sur les filières et leurs débouchés doit être renforcée, et chaque lycéen doit avoir droit à un rendez vous avec un conseiller d’orientation en fin de terminale pour l’aider à construire ses vœux. • Chaque étudiant doit avoir un tuteur enseignant qui fasse le point au minimum 3 fois dans l’année sur son projet personnel et professionnel (à la rentrée, la fin du 1er semestre et du 2nd semestre).

• Des stages de remise à niveau doivent être proposés en septembre, notamment aux bacheliers pro et techno.

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SERVICE PUBLIC

Chantier 3 Service public. Si le nombre d’étudiants a été multiplié par 10 en 30 ans, entre 1960 et 1990, la simple politique quantitative - qu’il faut encore amplifier - ne suffit plus à la démocratisation. Il est nécessaire de l’accompagner d’une réflexion sur les structures et le financement de l’enseignement supérieur pour lutter contre la sélection sociale.

Défendre et renforcer le

service public

d’enseignement supérieur L’enseignement supérieur est en crise. Les universités reproduisent et créent des inégalités. Les structures de l’enseignement supérieur, le sous financement chronique dont il est l’objet, la concurrence qui se développe entre les établissements et les étudiants sont autant de freins à la démocratisation. Des réformes doivent voir le jour, dans le cadre d’un service public de l’enseignement supérieur renforcé. L’ensemble des maux de l’université serait, selon certains, lié à son manque d’autonomie et de capacité d’initiative. Nous pensons que ce débat est biaisé, car l’autonomie que l’on cherche à nous imposer n’est en rien une réponse aux insuffisances du service public et la « modernisation » des universités ainsi prônée rime souvent avec affaiblissement du service public. Au contraire, nous considérons que l’enseignement supérieur doit être réformé pour mettre un terme à la concurrence entre les établissements et entre les étudiants. Cela passe par la définition de règles nationales claires, qui ne peuvent souffrir de remises en cause : l’Etat doit avoir un rôle central dans la définition de la carte universitaire, la procédure d’habilitation,

la répartition du budget, les droits d’inscription, les règles pédagogiques garantissant l’égalité… L’autonomie ne doit pouvoir jouer qu’en positif, selon une règle du plus favorable, et permettre des innovations facteurs de réels progrès. Le sous financement contribue également à remettre en cause le service public de l’enseignement supérieur et représente un frein majeur à toute politique de démocratisation. Pourtant, certaines solutions avancées en la matière (frais progressifs, budget global, remise en cause des normes San Remo) annoncent un durcissement des inégalités entre établissements et une sélection accrue des étudiants par l’argent. Les entreprises sont les premières à bénéficier de la formation. Elles doivent donc être mises à contribution pour une taxe mutualisée. Ainsi, c’est à l’Etat, par le biais de l’impôt sur les individus et les entreprises, de financer l’enseignement supérieur. Sur tous ces éléments liés à la coopération universitaire, au financement, aux évolutions de l’organisation et de la gestion des universités, ou à la contractualisation, vos élus « UNEF et associations étudiantes » portent des revendications permettant de faire évoluer l’Université vers une plus grande égalité entre les étudiants.

1) Renforcer le service public pour permettre l’égalité Le service public est au cœur de notre projet de démocratisation, car il est le seul moyen de mener une politique d’égalité au service de l’intérêt général. • Définir un ordre public éducatif pour clarifier les compétences entre tous les acteurs du supérieur, fixer un ensemble de règles nationales, affirmer la supériorité de la loi sur le contrat et mettre en place la règle du plus favorable en matière d’autonomie. • Refuser la délivrance de diplômes nationaux par les établissements privés qui se trouvent en

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SERVICE PUBLIC concurrence avec les établissements publics, sans être assujettis aux mêmes garanties de qualité (frais d’inscription, lien avec la recherche, absence de sélection, etc.).

2) Instaurer la transparence à tous les niveaux La concurrence qui se développe aujourd’hui tient à l’opacité de certaines procédures qui encourage les négociations dans l’ombre des cabinets et s’oppose à toute délibération transparente. • Garantir une répartition des moyens budgétaires sur la base de critères nationaux et transparents. Réformer les normes de répartition budgétaires San Remo afin notamment de mieux prendre en compte les besoins des filières littéraires. • Rester vigilants afin que les fonds attribués pour les contrats quadriennaux ne remplacent pas les moyens récurrents et ne financent que des actions liées à la politique de l’établissement. • Permettre une réelle habilitation a priori des formations Licences et Masters sur la base d’un cahier des charges explicite des critères d’habilitation.

3) Pour des coopérations facteurs de progrès Les PRES, créés par la loi recherche de mars 2006, sont dangereux. En effet, à vocation d’excellence, ils se construisent en excluant les petites universités et certains laboratoires. Ils ne prévoient pas de représentation démocratique, et peuvent être de statut privé, posant ainsi un certain nombre de question quant au statut des personnels. Si nous refusons cette logique élitiste des pôles d’excellence, nous proposons de développer des coopérations universitaires facteurs de progrès pour les étudiants • Les PRES doivent retrouver leur vocation première, portée par l’ensemble de la communauté universitaire. Ainsi, les structures de coopérations doivent inclure l’ensemble des universités d’un territoire à l’exclusion des établissements privés, être dotées d’une direction démocratique associant les étudiants. Ces structures permettront une mutualisation des sciences universitaires (bibliothèques universitaires, médecine) et une plus grande cohérence.

Nous devons défendre les principes de la loi de 1984 tout en exigeant des infléchissements forts pour que la participation et la pluridisciplinarité, corollaires de l'autonomie, soient réellement à l'œuvre et que des politiques d’établissement voient le jour : • Le contrat quadriennal doit être un outil de prospective destiné à déterminer la politique de l’université et non de ses composantes. Sa négociation doit être un moment d’intervention forte des élus étudiants qui doivent y être pleinement associés en amont, notamment au sein de groupes de travail créés pour chaque volet du contrat. Des critères de négociation du volet financier doivent être établis, et la transparence des dotations des contrats entre universités doit

5) Pour une égalité de financement Nous portons une exigence de réduction des inégalités en matière de financement pour laquelle l’Etat doit mener une politique volontariste, car il est le seul à même de remplir une mission de service public (vision de long terme, péréquation, accueil de tous, maintien de disciplines soit disant « non rentables »…). • Mutualiser au niveau national les moyens financiers provenant de la taxe d’apprentissage pour garantir une répartition égale entre les établissements. • Refuser toute tentative de financement des universités en fonction du taux de réussite ou du taux d’insertion professionnelle qui ouvrent la porte au désengagement de l’Etat, encouragent les inégalités et ne prennent pas en compte certains critères essentiels (nombre de boursiers, taux de chômage de la région …). • Nous refusons tout système de frais d’inscriptions progressifs en fonction des revenus des parents, sur le mode de Sciences Po Paris : outre la vision de l’étudiant comme enfant à charge, ce système incite à recruter un maximum d’étudiants issus de milieux aisés pour assurer le financement de l’établissement. La redistribution ne doit pas s’effectuer au niveau de chaque université mais au niveau national, la justice sociale ne sera pas atteinte par les frais progressifs, mais par une réforme courageuse de la fiscalité. • Nous nous battrons contre l’augmentation des frais d’inscription illégaux. • Les établissements privés qui ne remplissent pas le rôle du service public en terme de démocratisation d’accès (sélection, frais d’inscriptions bien souvent prohibitifs), ne doivent pas être financés par des fonds publics.

Jean-Baptiste Prevost, étudiant en master à l’IEP de Paris

“Mettre fin au frais d’inscription illégaux” « Après avoir obtenu gain de cause dans près de 14 universités en 2005, il est urgent de mettre un terme au scandale des frais d’inscription supplémentaires exigés par de nombreux établissements en toute illégalité. De plus, élu à Sciences-po Paris, j’ai pu mesurer combien la mise en place de frais progressifs pouvant s’élever jusqu’à 5000 euro s’avère inefficace et injuste : avec un tel système, l’Etat trouve une justification à son désengagement financier, les universités n’ont aucun intérêt à recruter des enfants issus de milieux modestes et « non solvables » et les étudiants sont conduit à s’endetter. »

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vos candidats ont la parole

4) Pour de véritables politiques d’établissement

être développée. L’évaluation du contrat doit se faire dans une commission de travail avec les élus étudiants, puis être présentée dans les conseils d’université. • S'appuyer sur les nouveaux domaines créés par la réforme LMD pour développer des fusions d'UFR. • Faciliter les débats budgétaires : (présentation plus lisible du budget pour discuter des véritables priorités, formation des étudiants aux questions budgétaires…).

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EUROPE DE L’ÉDUCATION

Chantier 4 Europe de l’éducation. L’enseignement supérieur doit être le moteur de la naissance d’une Europe de l’Education, obéissant aux valeurs qui sont les nôtres : égalité des droits entre tous les étudiants européens, défense des services publics, développement d’un espace public de recherche au niveau européen, refus des logiques de marchandisation de l’éducation. Cette Europe de l’éducation ne doit pas être une forteresse repliée sur elle-même, mais doit être ouverte et tournée vers l’international, en accueillant très largement les étudiants étrangers hors union européenne.

Construire l’Europe de l’éducation et développer la mobilité internationale A l’heure où la réforme LMD remet en cause nos droits et nos diplômes sans avoir développé la mobilité étudiante, nous faisons des propositions ambitieuses pour faire naître ce nouveau modèle éducatif européen basé sur une harmonisation par le haut des systèmes d’enseignement supérieur européens. Pour nous, construire l’Europe de l’éducation c’est opposer à la logique de mondialisation marchande celle de la mondialisation non marchande des savoirs. Les élus « UNEF et associations étudiantes » sont investis depuis deux ans dans le comité exécutif de l’ESIB (syndicat étudiant européen). Nous nous battons pour que l’éducation soit élevée au niveau européen au rang de priorité budgétaire, et pour qu’elle soit définie comme un service public. Pour les candidats « UNEF et Associations Etudiantes », l’Europe de l’éducation passe par 4 priorités :

1- Assurer une vraie reconnaissance des diplômes à l’échelle européenne : Simple surlignage, la réforme LMD n’a pas développé la reconnaissance des diplômes à échelle européenne, puisque qu’aucune carte européenne des équivalences n’a été mise en place, et qu’aucune harmonisation du contenu des diplômes n’est développée. • Une Licence, un Master ou un Doctorat délivrés dans un pays européen doit être reconnu systématiquement dans les autres pays européens. La validation d’un diplôme doit donc automatiquement autoriser la poursuite d’études à l’étranger.

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• L’harmonisation du contenu des diplômes doit permettre la reconnaissance des semestres validés à l’étranger.

2- Faire de la mobilité un droit L’harmonisation européenne des diplômes n’a de sens que si elle se traduit par un droit à effectuer au moins un semestre à l’étranger. Alors que seul 1% des étudiants part à l’étranger, la mobilité doit cesser d’être un privilège, afin que chaque diplômé du supérieur puisse être bilingue. • Développement de l’enseignement des langues dans toutes les filières. • Chaque étudiant doit avoir droit à au moins


EUROPE DE L’ÉDUCATION un semestre à l’étranger par cycle universitaire, accompagné d’une bourse à la mobilité, dont le montant doit permettre de couvrir l’ensemble des dépenses liées au séjour à l’étranger. • Les inégalités entre filières ne sont pas acceptables et les étudiants en santé ou en IUT par exemple, doivent avoir la même possibilité de mobilité que les autres. • Un bureau de la mobilité doit être mis en place dans chaque université pour faciliter les démarches administratives de l’étudiant. Durant sa période à l’étranger, l’étudiant doit avoir un tuteur enseignant dans son université française et dans son université d’accueil, disponibles pour l’accompagner dans ses démarches. • Nous proposerons qu’un fonds européen de la mobilité soit mis en place afin de venir en complément des aides nationales.

3 - Accueillir dignement les étudiants étrangers Les étudiants étrangers souffrent d’une triple précarité • Une précarité « juridique », du fait des difficultés permanentes pour obtenir un titre de séjour ou un permis de travailler. • Une précarité sociale puisqu’ils sont exclus du système d’aide sociale français. • Une précarité pédagogique car aucune modalité spécifique d’accueil des étudiants étrangers n’est mise en place. Cette situation risque d’être largement aggravée avec l’application du projet de loi Sarkozy sur l’immigration. Nous proposons : • Une carte d’étudiant doit systématiquement donner lieu à une car te de séjour délivrée pour le cycle. • Les guichets uniques d’accueil doivent être systématisés dans l’ensemble des universités et regrouper tous les acteurs de l’enseignement supérieur. • Un suivi pédagogique individualisé doit

être mis en place avec des cours gratuits de remise à niveau en français, • L’aide sociale française doit être accessible aux étudiants étrangers

4- Définir des convergences européennes des systèmes européens d’enseignement supérieur et des droits étudiants A l’image de ce qui a été fait pour la monnaie unique, nous proposons de fixer des critères de convergence permettant d’harmoniser par le haut les droits étudiants, afin que l’Europe soit synonyme de progrès pour les étudiants. Nous proposerons que tout cela soit décliné dans un traité éducatif européen : • Droits d’inscription : fixer un plafond à l’échelle européenne pour avancer vers la gratuité. • L’absence de sélection à l’entrée de l’Université doit être une norme européenne. • Nous défendrons une harmonisation par le haut des systèmes d’aide sociale pour les étudiants. Chaque pays doit permettre à tous les étudiants, quelques soient les revenus de leurs parents, de faire des études dans des conditions favorables. • une carte d’étudiant européenne doit donner droit à des réductions à travers toute l’Europe (transports, loisirs…). • Des règles européennes sur la démocratie à l’Université doivent être mises en place : les conseils d’administration des universités doivent toujours associer des étudiants élus. La liberté d’expression et la vie associative doivent être reconnues dans tous les établissements. • Afin de permettre aux universités souffrant d’un défaut de financement de rattraper leur retard, nous proposerons la création d’un fonds européen de cohésion universitaire, sur le modèle des fonds structurels en faveur des régions défavorisées.

Gabriel Szeftel, étudiant en Master 2 de sociologie à Paris 10 - Nanterre

Présents lors des conférences interministérielles dans le cadre du processus de Bologne, les élus « UNEF et associations étudiantes » iront en mai 2007 à la conférence de Londres pour défendre un enseignement supérieur européen qui soit facteur de progrès pour les étudiants et pour la transmission des savoirs. A cet égard, deux défis majeurs sont à relever. Le premier est celui de l’élaboration d’un véritable cadre européen des formations permettant une reconnaissance des qualifications dans tous les établissements et sur le marché du travail européen. Le deuxième est celui de l’harmonisation par le haut des conditions d’études et des droits étudiants (aides directe, frais d’inscription, sélection…). Grâce à son implication au sein de l’ESIB (le syndicat étudiant européen) et à son implication dans les dossiers européens, la liste « UNEF et associations étudiantes » est la seule à même d’œuvrer dans le sens d’une Europe de l’éducation démocratique, au service de tous les étudiants.

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“Une priorité : construire l’enseignement supérieur européen”

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RECHERCHE

Chantier 5 Recherche. Dans une société où la marchandisation est croissante et les inégalités grandissantes, une recherche de haut niveau et de qualité est plus que jamais nécessaire pour un développement humain partagé.

Défendre la recherche publique et les jeunes chercheurs Malgré la dynamique du mouvement « Sauvons La Recherche», la recherche souffre toujours de nombreux maux : sous financement chronique, recherche fondamentale reléguée au second plan, programmation des emplois insuffisante, précarité… Le pacte pour la recherche adopté en mars 2005 risque d’amplifier cette logique régressive, en privilégiant le financement sur projet et en permettant la constitution de pôles d’excellence. La crise de 2004 a mis en en lumière le profond malaise qui frappe plus particulièrement la jeunesse : absence de statut des doctorants, conditions de travail des jeunes chercheurs dégradées, 40% d’abandons en cours de thèses, avenir professionnel incertain, etc. Cette détérioration de la situation des jeunes chercheurs, illustrée notamment par un exode massif et un développement du travail non déclaré et illégal, est issue de causes multiples : incapacité à assumer le nombre croissant de chercheurs, absence de recrutements de chercheurs permanents... Des mesures doivent être prises de façon urgente. Enfin, à l’heure de la cassure entre L, M et D, l’adossement de l’enseignement supérieur à la recherche est plus que jamais nécessaire. Elle détermine la qualité pédagogique et le contenu des formations. Les élus « UNEF et associations étudiantes » portent donc

des revendications nécessaires à la sauvegarde de la recherche et à l’amélioration de la situation des jeunes chercheurs ainsi que des propositions de réformes pour mettre la recherche au cœur de l’enseignement supérieur et l’université au cœur du dispositif de recherche.

1) Renforcer le lien entre enseignement supérieur et recherche La recherche est indissociable de l’enseignement supérieur : la qualité de l’enseignement est déterminé par son adossement et la prise en compte des savoirs récents délivrés par les enseignants chercheurs. • Refuser la concentration des moyens humains et financiers sur quelques « pôles d’excellence » ou sur quelques « thèmes stratégiques » qui fragilise ce lien entre enseignement et recherche et remet en cause certaines disciplines dites “non rentables” (SHS). • Promouvoir un adossement de l’ensemble des formations à la recherche, y compris la Licence, en répartissant équitablement les cours de Licences, masters et doctorats entre professeurs et maîtres de conférences, pour garantir l’intervention de professeurs dès la licence et permettre aux maîtres de conférences de faire de la recherche.

2) Initier à la recherche et améliorer l’aide à l’orientation Il est important de faciliter l’orientation et d’éclairer les candidats sur la recherche suffisamment en amont (master) afin de pallier au manque d’attractivité de certaines disciplines scientifiques et d’offrir des débouchés. • Permettre l’accès au doctorat pour les titulaires d’un master professionnel après le suivi de modules de mise à niveau. • Les écoles doctorales doivent pouvoir présenter au cours du master le fonctionnement, les débouchés et les conditions de travail d’un

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RECHERCHE doctorant. • Des modules d’initiation et de méthodologie de la recherche et du travail individuel ainsi que des bilans de compétences réalisés en lien avec les SCUIO doivent être proposés aux étudiants tout au long du master. • Rendre transparents les critères de distribution des allocations de recherche, de validation de projets de thèse ainsi que le recrutement des futurs doctorants. • Rendre publics les projets de thèse afin de contrôler le nombre de doctorants par directeur et de donner de la visibilité aux axes de recherche de l’école doctorale. • Garantir la propriété intellectuelle du docteur sur ses travaux de recherche ainsi que leur liberté de publication (droit d’auteur, lutte contre le plagiat…).

3) Gagner de nouveaux droits pour les doctorants

4) Offrir des débouchés professionnels aux jeunes chercheurs Pour faire face aux difficultés d’insertion professionnelle

5) Permettre la représentation des jeunes chercheurs dans les conseils Les doctorants et les jeunes chercheurs sont bien souvent exclus de la représentation démocratique dans l’enseignement supérieur et ont des difficultés à porter leurs revendications. • Augmenter le nombre d’étudiants dans les Conseils Scientifiques. • Réintégrer les étudiants de master 2 dans le collège étudiant du conseil scientifique et l’élargir aux étudiants de master 1. • Afin que les doctorants, qui selon leur statut (uniquement en formation doctorale, Post doc ou ATER dans l’université) ne sont pas représentés dans le même conseil au sein des conseils décisionnels des EPST (CA, CEVU, CS, CNESER…), puissent faire avancer leurs revendications, il faut mettre en place un collège spécifique des chercheurs et enseignants chercheurs non permanents regroupant les doctorants et les docteurs en CDD (ATER, post-docs…)..

Marie-Angélique Languille, étudiante en Doctorat Matériaux à Lyon 1

“Sauvons la Recherche !” « La recherche est loin d’être sauvée par la loi du gouvernement dont les orientations et les choix budgétaires vont encourager la concurrence entre les équipes et les labos ainsi que la remise en cause de pans entiers de la recherche jugé « non rentables » (SHS…). Je souhaite également mettre la question des jeunes chercheurs au cœur de mon mandat : absence de statut, précarité, thèses non financées, travail illégal… les besoin sont nombreux et des réponses sont urgentes ! J’ai choisi la liste « UNEF et associations étudiantes » parce qu’elle me semble la seule à même de présenter un bilan conséquent et un projet ambitieux concernant la recherche et les jeunes chercheurs. »

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L’état des lieux accablant de la jeunesse dans la recherche n’est plus tolérable. Rappelons que près de 70000 doctorants (30000 en 1990) participent activement à la production de recherche française ! Une action en profondeur de résorption de la précarité et de reconnaissance du statut des doctorants est urgente. • Création d’un statut du doctorant (passant par l’équivalent d’un contrat de travail liant le doctorant, le financeur et l’école doctorale) garantissant les droits des doctorants (droit à une allocation de recherches, conditions de travail, charte des thèses). • Conférer une valeur contraignante à la charte des thèses (droits et obligations du doctorant) et remettre à jour cette dernière suite à une évaluation de son application. Des mesures de protection du doctorant contre le harcèlement doivent y être intégrées. • Inciter les écoles doctorales à rechercher des financements multiples (Etat, collectivités territoriales, entreprises…) pour tous les candidats à la préparation d’un doctorat ce qui permettrait à tous les doctorants d’accéder à une allocation de recherche universelle. • Augmenter significativement le nombre et le montant des allocations de recherche de l’Etat. • Permettre une réelle intégration matérielle des doctorants dans les laboratoires (postes informatiques, conditions de travail…) • Mettre en place et formaliser une procédure de recours auprès du directeur de l’école doctorale en cas de rupture de thèse suite à des problèmes entre le doctorant et son directeur de thèse • Empêcher un encadrement de thèses par des « personnalités extérieures » sans qualification • Garantir l’égalité des droits entre doctorants français et étrangers afin de mettre fin à la précarité administrative et sociale dont peuvent souffrir ces derniers, et d’enrayer les dérives de certains laboratoires.

(précarité, exode, problèmes de débouchés) des jeunes chercheurs, des mesures urgentes doivent être prises pour mieux préparer la poursuite de la carrière en amont et offrir plus de perspectives professionnelles aux docteurs. • Permettre l’accès à des enseignements transversaux pendant le doctorat afin de préparer l’insertion professionnelle (cours de langues, connaissance de milieux professionnels, droit du travail…), sur la base du volontariat. • Transformer les « libéralités » en contrat de travail afin de mettre fin au système d’exploitation illégale de nombreux jeunes chercheurs. • A l’heure où les besoins de personnels dans les laboratoires et dans les universités sont criants, nous demandons une programmation pluriannuelle des créations de postes statuaires pour faire face aux besoins, accompagnée d’une augmentation des crédits de fonctionnement des laboratoires. • Rendre effectives les « incitations » de reconnaissance du doctorat dans les conventions collectives prévues par la loi recherche en permettant la reconnaissance du doctorat dans les grilles de salaire de la fonction publique et en rendant obligatoire cette reconnaissance lors de la remise à plat des conventions collectives.

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DÉMOCRATIE

Chantier 6 Démocratie. Tout un chacun s’accorde aujourd’hui à diagnostiquer une crise démocratique d’ampleur dans notre pays : abstention importante, perte de légitimité des gouvernants, montée de l’extrême droite… Les résultats de la dernière élection présidentielle nous ont rappelé que la démocratie doit être sans cesse protégée, et qu’elle ne peut jamais être considérée comme un acquis.

Donner un nouveau souffle à la vie étudiante et à la démocratie Nombreux sont ceux qui appellent les jeunes à se réconcilier avec la citoyenneté. Toutefois, la capacité d’engagement collectif des jeunes est intacte : les récentes mobilisations contre le CPE ont démontré notre forte aspiration à prendre en main notre avenir. L’université est le seul service public qui soit dirigé par ses usagers et ses personnels, elle devrait donc être le cadre de cet engagement pour développer un véritable apprentissage de la citoyenneté. Pourtant, tout reste à faire. Il n’existe pas de politique globale de développement de la vie étudiante et

Des propositions concrètes… …pour la démocratie étudiante : 1. Faire des élections un enjeu majeur de la démocratie étudiante Une loi doit réglementer l’organisation des élections et devra permettre d’augmenter la participation pour renforcer le poids des élus étudiants. Nous proposons :

l’organisation de la démocratie dans les établissements est très souvent marginalisée. La vie étudiante est souvent considérée comme secondaire, alors qu’elle est indispensable à la réussite des étudiants. En effet l’échec universitaire s’explique en partie par l’isolement dont sont victimes les étudiants, et par la difficulté à s’intégrer dans les universités. Il s’agit ainsi de créer du lien social et de faire de l’université un lieu de vie et d’engagement. Le rôle de l’enseignement supérieur est aussi de développer l’autonomie des étudiants, leur esprit critique et leur sens citoyen. Les universités et les écoles devraient donc être des laboratoires de citoyenneté participative et d’engagement ! Des réformes urgentes sont à élaborer pour faire des universités de véritables lieux de sociabilité.

A. De faire des élections un enjeu national • En regroupant toutes les élections des Conseils Centraux des Universités sur une même période afin d’en faire un enjeu national. Les étudiants se prononceraient ainsi sur les enjeux locaux mais également nationaux de l’enseignement supérieur. Ainsi, sur une même ville, la tenue des élections de tous les conseils d’universités et d’écoles simultanément sur plusieurs jours permet une médiatisation et une lisibilité bien plus importante. • La mise en place d’une campagne forte du ministère d’incitation à la participation. B. De définir une norme pour l’organisation des élections • Celle-ci devrait garantir l’organisation des élections sur deux jours minimum afin qu’un plus grand nombre d’étudiants puisse aller voter. • Un nombre de bureaux de vote suffisant, calculé en fonction du nombre d’étudiants inscrits et réparti sur l’ensemble des sites. • Le droit de faire campagne (interventions dans les amphithéâtres, diffusion de tracts…), y compris le

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DÉMOCRATIE jour du scrutin, et la mise à disposition de moyens (panneaux d’affichages par exemple). • L’envoi obligatoire à domicile des professions de foi. • La suppr ession des secteur s électoraux, dits « collèges », pondérant la voix des étudiants en fonction de leur filière. La règle « un étudiant = une voix » doit prévaloir, et des critères de représentativité doivent garantir la représentation équilibrée de toutes les composantes de l’Université. • Le remboursement des frais de campagne.

2. Une meilleure prise en compte des élus étudiants

…et pour la vie étudiante : L’université a pour mission de contribuer au développement de la culture. Les valeurs universalistes de l’université lui confèrent aussi le rôle de lutter contre les discriminations et de développer au quotidien le vivre ensemble. Ainsi, la vie étudiante est une priorité.

• Créer dans les établissements qui en sont dépourvus des lieux de vie étudiante de type Maison de l’étudiant. Pour être moteurs de la vie étudiante dans les établissements, des moyens devront y être associés et la direction comme la gestion de ces MDE pourraient être assurées par les étudiants et notamment les élus. Le conseil de direction de la MDE, associant les élus étudiants, les associatifs et des personnels de l’université (élus et chargés de la politique culturelle) serait chargé d’élaborer la politique culturelle de l’université (programmation, infrastructures, démocratisation de l’accès à la culture…). Il devra être associé à l’élaboration des contrats CROUS/Universités. • L’intégration des étudiants dans la ville doit être améliorée et tous les acteurs de la vie étudiante (établissements, CROUS, collectivités territoriales) doivent se mettre autour de la table pour mutualiser et construire une politique de vie étudiante concertée, en matière d’accès à la culture et au sport, de transport, de soutien aux projets étudiants…La mutualisation des dispositifs est un gage de lisibilité et de cohérence pour les étudiants ! • Se donner les moyens d’une politique ambitieuse en faveur des étudiants handicapés : mise au norme des bâtiments, investissement dans les technologies d’accompagnement pédagogique...

2. Favoriser l’engagement associatif • Instauration de chartes des associations garantissant des moyens aux associations étudiantes : subventions, aide logistique, locaux. • Faire des Bureaux de la Vie Etudiante ou des MDE les moteurs de la vie étudiante en confiant leur gestion aux élus étudiants. Ils devront se charger d’organiser des forums des associations, d’éditer des guides de présentation des associations, d’aider à la création d’associations, de subventionner des projets… • Mettre en place des formations pour les responsables d’associations (trésorerie, élaboration d’un projet, démarches administratives…)

Tristan Lahais, étudiant en licence d’histoire de l’art à Toulouse 2

« Au service des élus étudiants » Elu au Cneser sortant, je me suis attaché à développer l’information en direction des élus étudiants, à travers l’envoi à l’ensemble des élus d’une lettre des élus mensuelle, le lancement d’une newsletter bimensuelle ou encore la mise en ligne des comptes-rendus de chaque CNESER. Je souhaite continuer à développer ce travail pour placer les deux ans qui viennent sous le signe d’une meilleure association des élus dans les conseils des universités à notre travail au niveau national. Lors des débats budgétaires, des habilitations, un travail en commun plus étroit doit nous permettre d’intervenir beaucoup plus efficacement auprès du ministère et des établissements. Je souhaite que les élus au CNESER soient véritablement à votre service, au quotidien.

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vos candidats ont la parole

• La proportion d’élus étudiants dans les Conseils d’Administration, Conseils Scientifiques et Conseils d’UFR doit être augmentée pour tendre vers la parité (comme dans les CEVU). • Les nouveaux élus doivent bénéficier de formations sur le fonctionnement des établissements (rôle des conseils, compréhension d’un budget, contractualisation, procédure d’habilitation…). • Les documents des conseils doivent être envoyés aux élus au moins une semaine avant le conseil. • Loin de la rétribution par des crédits ECTS de l’engagement étudiant, un statut de l’élu étudiant doit garantir aux étudiants des aménagements pédagogiques afin de concilier leurs études et leur mandat, notamment dans les formations à fort volume horaire (IUT, santé, écoles…). • Des moyens doivent être accordés afin qu’ils puissent assurer leurs missions et rendre compte de leur mandat : subventions, journal des élus, locaux équipés…. • Les Vice-Présidences Etudiantes doivent être généralisées dans tous les établissements d’enseignement supérieur en leur attribuant les moyens nécessaires (téléphone, fax, Internet…). Les Vice-Présidents étudiants sont les représentants des étudiants, et ne peuvent donc être solidaires de la direction de l’université. Une charte nationale devra préciser ce rôle. • De réels pouvoirs doivent être accordés aux élus étudiants en leur confiant notamment la gestion du FSDIE (Fonds de Solidarité et de Développement des Initiatives Etudiantes), et celle des « Bureaux de la Vie Etudiante » (BVE) ou des « Maisons Des Etudiants » (MDE), dotés de réels moyens. • Un droit d’initiative référendaire doit être donné aux étudiants. Une fois par an, la signature de 10% des étudiants permettra d’obtenir l’organisation d’un référendum consultatif sur une question choisie par les élus étudiants.

1. L’université pour et par les étudiants

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GRANDES ÉCOLES

Chantier 7 Grandes écoles. La démocratisation de l’Enseignement supérieur passe à l’évidence par une action en direction des Grandes Ecoles, actuellement marquées par de fortes inégalités d’accès.

Grandes écoles : avancer vers plus d’égalité 49% des étudiants en Grandes Ecoles sont aujourd’hui des enfants de cadres ou d’enseignants, contre 17% d’enfants d’ouvriers et d’employés, et ces chiffres ne vont pas en s’améliorant. Les Grandes Écoles, de par leur histoire, jouent donc un rôle particulier dans la reproduction des élites françaises. De nombreuses pistes pour lutter contre cette inégalité manifeste doivent être explorées et fait l’objet de la majeure partie de nos propositions. L’éclatement qui caractérise la carte des formations délivrées par les Grandes Ecoles est un facteur majeur de l’inégalité entre étudiants. Pour des raisons historiques, les Grandes Ecoles, qui accueillent aujourd’hui environ 10% des étudiants, se sont développées comme un compartiment à part. S’il faut leur reconnaître un rôle de formation des étudiants à des métiers très spécifi-

ques, il est temps d’intégrer les Grandes Ecoles à une architecture d’ensemble de l’enseignement supérieur qui tienne compte des évolutions de celui-ci depuis trente ans, et en particulier de la réforme LMD. Il s’agit par là de rendre lisible la formation délivrée par ces écoles au niveau international, de permettre aux étudiants de diversifier leur parcours, mais aussi de démocratiser l’accès aux formations professionnalisantes de haut niveau. A ces fins il est nécessaire de rompre avec les particularismes qui caractérisent les différentes écoles en termes de statut des étudiants, de modalité de recrutement, de scolarité, qui sont autant de facteurs d’inégalité entre les étudiants. En particulier il nous parait indispensable de réunir l’ensemble des Grands Etablissements sous la tutelle du Ministère de l’Education Nationale. Nous sommes favorables à une coopération accrue entre les Ecoles délivrant des formations proches pour favoriser une mutualisation des moyens pédagogiques et scientifiques (mise en place d’une fédération des Instituts d’Etudes Politiques par exemple). De la même manière nous souhaitons agir pour un partenariat accru entre les Ecoles et les Universités pour rompre avec la pratique d’un enseignement supérieur bipolaire, les deux sphères s’ignorant l’une et l’autre. Il faut s’attaquer avec force aux inégalités criantes de financement entre les établissements d’enseignement supérieur. Enfin, les droits étudiants concernant les examens et la démocratie étudiante doivent s’appliquer dans les écoles au même titre que dans les universités.

Nos propositions concernant les Grandes Ecoles 1. Démocratiser le recrutement : • Diffuser largement vers les lycées et les

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GRANDES ÉCOLES universités la carte des formations dispensées par les écoles et les cursus permettant d’intégrer ces établissements afin de remédier à l’inégalité des étudiants face à l’information. • Démocratiser l’accès aux classes préparatoires et les intégrer aux universités. • Harmoniser les procédures de recrutement pour l’ensemble des Ecoles publiques d’enseignement supérieur. • Développer les concours communs pour les écoles dispensant des formations proches pour limiter les frais d’inscription aux concours et éviter aux étudiants de passer une kyrielle de concours similaires offrant un nombre très restreint de places. • Développer les passerelles et généraliser les équivalences entre les formations. • Limiter les frais de scolarité pour empêcher une sélection financière des étudiants. • Maintenir, au moins provisoirement, la reconnaissance des niveaux de diplôme bac+2 et bac +4, qui restent les principaux niveaux de recrutement des écoles, tout en promouvant la mise en place des grades Licence et Master, unique moyen de favoriser les passerelles vers d’autres formations.

leurs missions (locaux, subventions…).

4. Sortir les stagiaires de la précarité Le stage est un moment incontournable de la formation en école, pourtant, rien n’existe ou presque pour protéger les stagiaires, et ce n’est pas la charte des stages lancée par le ministère, sans contenu ni valeur contraignante, qui mettra fin aux trop nombreux abus. Les élus « UNEF et associations étudiantes » ont élaboré avec le collectif de stagiaires « Génération Précaire » un projet de réglementation autour de 4 axes : • Un statut pour les stagiaires qui garantisse l’application du droit du travail, en termes de durée légale du temps de travail, de congés, de recours aux prud’hommes… • Une garantie d’encadrement pédagogique dans l’entreprise et dans l’université • Une rémunération de 50% du SMIC dès le premier mois, augmentant ensuite en fonction du niveau de qualification et de la durée du stage (+10% par mois de stage). • Des mesures pour empêcher le remplacement de salariés par des stagiaires : La limitation du stage en durée, l’interdiction des stages hors cursus pédagogique, la fixation de quotas de stagiaires par entreprise…

2. Faire converger l’enseignement supérieur en intégrant les écoles dans une architecture d’ensemble :

3. Développer les droits étudiants au sein des écoles • Réglementation des droits des étudiants en école par une charte définissant : -la généralisation des sessions de rattrapage -l’anonymat des copies -le droit à la consultation des copies et à la double correction en cas de litige -Un droit au redoublement -La possibilité de capitaliser les notes en cas de redoublement • Généralisation de Conseils des Etudes et de la vie étudiante pour participer aux décisions concernant le quotidien des étudiants : la scolarité, la pédagogie… • Rééquilibrer le nombre d’étudiants dans ces conseils et leur donner les moyens d’exercer

Aurélie Villard, étudiante à l’INSA Strasbourg

“Démocratiser les grandes écoles” « Alors que l’intervention des élus étudiants en école est indispensable puisqu’il n’existe aucun cadrage des droits étudiants (redoublement, capitalisation et compensation des notes, anonymat des copies…), nous sommes quotidiennement confrontés à des difficultés pour exercer notre mandat : manque de formation, directions d’établissements peu collégiales… Elue au sein d’un INSA, je pense que les liens entre élus étudiants en écoles sont essentiels et doivent être développés afin notamment de mutualiser les bonnes pratiques et les victoires locales. Par ailleurs, le mandat qui s’ouvre doit nous permettre d’avancer sur des questions importantes pour les étudiants en écoles, afin d’obtenir des droits nouveaux et de permettre une véritable démocratisation : mobilité internationale, développement de stages de qualités, pertinence de certaines formes de sélection, droits d’inscription, reconnaissance et lisibilité des formations, renforcement de la recherche et du lien avec les universités … »

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vos candidats ont la parole

• Rapprocher les écoles dispensant des formations proches pour une offre de formation plus large pour les étudiants et plus lisible vis-à-vis de l’extérieur. • Développer l’adossement des formations en écoles à la recherche et systématiser la formation par la recherche. • Développer les partenariats entre écoles et universités pour mutualiser les moyens pédagogiques (ouverture de certains cours d’université aux étudiants d’écoles, et réciproquement) et techniques et organiser la coopération dans les travaux de recherche. • Favoriser les co-habilitations de diplômes entre les écoles et les universités.

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CONCLUSION

Conclusion Conclusion. L’enseignement supérieur français est sous financé, un investissement financier massif est donc nécessaire. Cet investissement doit permettre au service public de franchir un nouveau cap de démocratisation.

Pour une loi d’orientation et de programmation pour l’enseignement supérieur et la recherche Toutes les transformations profondes que nous proposons nécessitent un nouveau cap. S’impose aujourd’hui l’exigence d’un nouveau cadre législatif, qui rassemble et donne une cohérence à la nouvelle ambition que nous portons. Nous militons ainsi pour une loi d’orientation et de programmation pour l’Enseignement supérieur et la Recherche.

Une loi de programmation budgétaire Depuis 4 ans, la priorité à l’éducation a été abandonnée : baisses de crédits pour l’université et la

recherche, diminution drastique du nombre de postes aux concours de recrutement des enseignants du secondaire, suppression des postes de MI/SE et d’aides-éducateurs, … Pour nous, cet investissement relève de la responsabilité de l’Etat. C’est le seul à même de porter une vision de long terme et de remplir une mission de service public. Nous portons également une exigence d’égalité de financement entre étudiants. L’Etat doit avoir un rôle volontariste de réduction des inégalités, et une harmonisation par le haut doit se faire entre le financement attribué aux universités et aux grandes écoles, permettant d’arriver ainsi à 10 000 € par an et par étudiant, au lieu de 6300€ pour les filières universitaires générales. Cette loi de programmation doit être pluriannuelle. Il faut à tout prix éviter les coups d’accordéon et planifier les besoins. Prévoir l’avenir, c’est embaucher massivement des enseignants du supérieur et du secondaire, afin de remplacer les futurs départs massifs à la retraite.

Une loi d’orientation La loi d’orientation doit se fixer comme objectif d’atteindre 50% d’une classe d’âge diplômée niveau licence, et assurer les moyens permettant de multiplier les cours en petits groupes, assurer une réelle pluridisciplinarité, augmenter les bourses de mobilité…Il ne s’agit pas pour nous de réclamer « des moyens pour des moyens », mais bien de souligner que des moyens financiers conséquents sont la condition sine qua non pour réaliser ces changements.

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Lettre des élus n°120 - Juillet 2006


LES MOTS DE VOS CANDIDATS

Vos candidats La Liste “UNEF et Associations étudiantesé” se veut une liste de rassemblement du mouvement étudiant. Issus de l’engagement syndical ou associatif, français ou étrangers, étudiants en universités ou en écoles, nous sommes réunis pour des engagements communs.

Vos candidats ont la parole Sébastien Louradour, étudiant en master de sciences sociales à Paris 7

“Démocratiser la formation continue” La formation continue bénéficie actuellement plus aux salariés qui ont déjà un niveau d’études élevé. Par ailleurs, elle est dispersée entre de nombreux organismes, dont beaucoup sont privés, et se caractérise souvent par des frais d’inscriptions prohibitifs. Alors que les plans sociaux et les restructurations sont incessants et que la mobilité des salariés est de plus en plus importante, il est fondamental de permettre un vrai retour en formation. Pour cela, nous proposerons que la formation continue soit pilotée par le service public et par les universités et

Chloé Canton, étudiante en Master d’histoire à Brest, Vice- Présidente de l’association “Histoire de”

“Développer la vie étudiante dans les universités” Associative et assesseur étudiante de mon UFR, je travaille au quotidien à développer la vie étudiante à l’université. En effet, le dynamisme associatif est indispensable pour développer le lien social, améliorer l’accueil et la vie sur les campus. A Brest, les associatifs issus de près de 15 associations différentes ont fait le choix de se regrouper pour travailler avec l’UNEF. En effet, nos approches sont complémentaires, et nous préférons nous unir pour améliorer les conditions de vie et d’études des étudiants que de nous enfermer dans des logiques de querelles stériles. Cette démarche est le sens de ma présence sur les listes au CNESER.

que les frais d’inscriptions soient fixés nationalement. Les entreprises doivent être mises à contribution de cet effort par une taxe spécifique récoltée au niveau national et reversée aux universités. La Validation des Acquis de l’Expérience, si elle est extrêmement positive, doit être réglementée, notamment en ce qui concerne les prix qui varient du simple au double entre les universités. Tout ceci doit permettre à ce que chaque salarié ait droit à un vrai retour en formation financé par son entreprise.

Mathieu Moreau, étudiant en Master d’histoire contemporaine à Dijon

“Défendre les disciplines dites non rentables !” Etudiant en histoire, il me semble indispensable de défendre les filières dites « non rentables », même si pour beaucoup, l'histoire, la musicologie, les arts du spectacle, les lettres classiques ou la philosophie ne servent à rien et ne rapportent rien d'un point de vue économique. L'université n'a pas pour mission de répondre aux besoins des entreprises à court terme! L'enseignement et la recherche dans ces disciplines est fondamental pour le développement de notre société, à moyen et à long terme. Ainsi, les disciplines littéraires et relatives aux sciences humaines et sociales doivent être dotées de moyens beaucoup plus importants et les filières à faible effectif comme les langues rares doivent être maintenues car elles contribuent à la richesse de l'enseignement supérieur et du savoir!

La Lettre des Elus n°120 - Projet CNESER 2006

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LES MOTS DE VOS CANDIDATS

Julien Hélary, étudiant à l’Ecole Normale Supérieure LSH, prépa Agreg

“La baisse du nombre de postes aux concours est une aberration” « Alors que la moitié des enseignants vont partir en retraite d’ici 2010, les étudiants préparant les concours se retrouvent dans une impasse. Le gouvernement a annoncé une baisse drastique du nombre de postes aux concours de recrutement des enseignants du second degré (CAPES et Agrégation) : - 30% en moyenne, et jusqu’à -50% dans certaines disciplines ! Pourtant, un enseignement public de qualité est le meilleur gage contre la reproduction des inégalités sociales. Pour que les talents de chacun puissent s’épanouir, il faut des

Pascal Tavera, étudiant en Master sciences du management à l’université de Corse

“Défendre les petites universités” Etudiant en Corse, je serai particulièrement vigilant à la défense des petites universités. En effet, s’il n’y avait pas d’université en Corse, mais aussi à Perpignan, Littoral ou Lorient, les étudiants de ces régions auraient un accès beaucoup plus difficile à l’enseignement supérieur car les inégalités territoriales sont très importantes. Les petites universités et les antennes universitaires doivent donc être maintenues et renforcées, afin de ne pas se limiter à des DUT ou licences, mais d’accueillir des étudiants en master et en doctorat dans des champs bien spécifiques.

enseignants titulaires, recrutés sur concours et en nombre suffisant. La formation des futurs enseignants est à revoir : les épreuves actuelles se limitent à un bachotage stérile, non adapté aux situations que rencontreront les jeunes enseignants. Pour cela quelques pistes de réflexion existent : allongement de la durée de formation dans les IUFM, encadrement plus soutenu de l’immersion dans les établissements, modules d’initiation à la pédagogie dans les formations universitaires… »

Guilhem Vallès, étudiant en Licence de Staps à Avignon

“Défendre les STAPS !” Depuis 2002, une attaque en règle est menée par le Ministère de l’éducation contre les staps, et le nombre de postes ouverts aux concours de l’enseignement a baissé de 75% en 5 ans. Ainsi, notre horizon professionnel s’est bouché, et de nombreux candidats brillants ont été sacrifiés faute de place aux concours. La place de l’enseignement d’EPS dans le secondaire est en question, notamment à travers la mise en place du socle commun de connaissances, ce alors que l’EPS est indispensable à un développement équilibré et citoyen, et apprend à se respecter et à évoluer dans un groupe. Je me présente sur les listes « UNEF et associations étudiantes » pour continuer à me battre contre les baisses de postes aux concours, mais aussi pour diversifier l’horizon professionnel de la filière staps, et garantir la reconnaissance de nos diplômes dans la nomenclature jeunesse et sports.

Anna Melin, étudiante en Licence de Droit à Toulouse 1

“Etre féministe au quotidien” Les discriminations entre hommes et femmes dans l’enseignement supérieur sont plus fréquentes qu’on ne le croit. En effet, alors que les filles sont 57,4% en licence, elles ne représentent que 45,8% des effectifs en thèse. Certaines disciplines, comme les sciences, mais surtout comme les filières ingénieurs ou industrielles sont encore traditionnellement réservées aux garçons. Des mesures volontaristes doivent être prises pour améliorer l’accès des femmes à l’enseignement supérieur : il faut faciliter la conjonction de la maternité et des études, développant par exemple des crèches sur

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La Lettre des Elus n°120 - Projet CNESER 2006

les campus ou encore combattre les préjugés liés à certaines filières. Mais c’est aussi sur le marché du travail qu’il faut intervenir pour que les qualifications des hommes et des femmes soient également reconnues. En effet, le salaire des femmes est inférier de 11% à celui des hommes. Au-delà de l’incantation, les candidats « UNEF et associations étudiantes » se battent pour l’égalité homme - femme au quotidien, par exemple en étant très attentifs à la place des femmes sur leurs listes au CNESER !


LES MOTS DE VOS CANDIDATS

Chaïneze Kabouya, étudiante en Licence de Sciences Politiques à Lyon 2

“Les TICE au service des étudiants” Vice Présidente étudiante de mon université, je me suis particulièrement attachée au développement des Technologies de l’Information et de la Communication. En effet, l’exemple de Lyon 2 démontre qu’elles peuvent être un véritable outil de rénovation pédagogique et de développement de l’interactivité des cursus. Les TICE permettent également de lutter contre les discriminations dont sont victimes les étudiants salariés, en mettant en ligne les cours et annales. Enfin, ils sont un

moyen de rendre plus accessible l’administration, avec par exemple les notes et emplois du temps en ligne, ainsi que les inscriptions universitaires. Tout cela passe évidemment par le développement des salles informatiques ou des systèmes de prêt d’ordinateurs portables mais aussi par la mise en place du Wi-Fi dans tous les établissements et résidences universitaires.

Dominique Morau, étudiant en doctorat de mécanique environnement à l’université de la Réunion

Tristan Benoist, étudiant en licence de physique à l’université Bretagne Sud.

“ Engagé contre la sélection” « Étudiant en physique, je proposerai que l’orientation soit améliorée afin de contrer la désaffection pour les filières scientifiques. Les travaux pratiques, la pluridisciplinarité doivent être développés pour rendre ces filières plus attractives. Alors que certaines universités commencent à sélectionner dès l’entrée en master, je me battrai contre la sélection, dont le principe est absurde. Pédagogiquement, on évalue l’étudiant par rapport à une formation qui aura changé le temps qu'il la parcourre et on lui retire toute possibilité de progresser. Économiquement, car le besoin en main d’œuvre diplômé ne cesse de croître. Enfin philosophiquement, car depuis 2 siècles, la société a progressé par l'élévation du niveau de formation de l'ensemble des citoyens, impulsée par la suppression des barrières sélectives.»

“ Ne pas oublier les université d’Outre Mer” « Les universités des départements d’outre mer sont trop souvent les oubliées de l’enseignement supérieur. Réforme des universités, LMD, vie étudiante, recherche… dans tous les domaines, il est nécessaire que soient prises en compte les attentes des étudiants des DOM. Les élus étudiants de ces établissements doivent avoir accès aux informations aussi facilement que les élus de métropole. De plus, au vu de l’éloignement géographique, l’offre de formation notamment pour les masters doit être la plus large possible, pour favoriser le développement économique et social de l’Ile et de son environnement. C’est à cela que je serai très attentif. »

Ousmane Sow, étudiant en master d’économie appliquée à Metz, élu associatif

“Etudiants étrangers, étudiants français : égalité des droits !” Militant de l’association des étudiants africains de Metz, je me présente sur la liste «UNEF et associations étudiantes » car c’est la seule à faire des étudiants étrangers une priorité, en mobilisant contre la loi Sarkozy ou en organisant des permanences d’accompagnement pour l’obtention de carte de séjour. Je m’engage à placer la situation des étudiants étrangers au centre des préoccupations des élus étudiants au CNESER. En effet, aujourd’hui, l’enseignement supérieur est loin de nous permettre de mener nos études dans des conditions décentes, et le projet de loi CESEDA sur l’immigration rendra encore plus difficile la délivrance d’un titre de séjour. C’est l’ensemble des étudiants étrangers doit pouvoir avoir

accès à l’enseignement supérieur français, et pas seulement les étudiants les plus riches et les plus diplômés. Ainsi, la carte d’étudiant doit automatiquement donner droit à une carte de séjour. Des mesures simples pourraient aussi être mises en place pour nous faciliter la vie au quotidien. La visite médicale obligatoire qui conditionne l’obtention du titre de séjour pourrait être réalisée directement par le service de médecine préventive et nous faire gagner un temps précieux. Le test de français, ne doit plus être utilisé comme un outil de sélection mais ouvrir droit à des cours de rattrapage gratuits pour tous en fonction de ses résultats.

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LES MOTS DE VOS CANDIDATS

Thierry Le Cras, étudiant en DU de Langues et Civilisation à Montpellier 3

“Pour des campus écologiques !” Les universités ont aussi leurs responsabilités à prendre en matière d’écologie, ainsi, je serai attentif à ce que des écocampus soient développés. Cela passe par le recyclage des déchets, par l’utilisation de matériaux économisant l’énergie (ampoules, papier recyclé,…) ou encore par le respect de la norme HQE (Haute Qualité Environnementale) pour toutes les constructions de bâtiments. Cela signifie aussi limiter l’usage de la voiture pour les étudiants et les personnels, en dévelop-

Loriane Brun, étudiante à Grenoble, élue associative

pant les transports en commun ou non polluants (vélo…) ou en mettant en place des systèmes de covoiturage. Mais cela veut enfin dire améliorer la qualité de vie en systématisant les menus bios dans les RU ou la vente de produits du commerce équitable dans les distributeurs. Pour que la situation change, nous proposerons que la politique écologique soit obligatoire dans les contrats quadriennaux et fasse l’objet de financements spécifiques de la part de l’Etat !

Meidhi Ellahiani, étudiante en DUT à Aix Marseille 1

“Pour une meilleure intégration des étudiants handicapés”

“Permettre la poursuite d’études après le DUT”

« Présidente de l’association «Solidarité et entraide aux étudiants de l’université Stendhal » à Grenoble, je pense qu’il faut assurer aux étudiants souffrant d’un handicap les mêmes chances qu’aux autres étudiants. Les bâtiments et les cours ne sont pas toujours appropriés à nos handicaps : des étages sans ascenseurs, l’absence de matériel de guidage sonore, des dispositifs inadaptés aux déficiences visuelles ou auditives… Cela doit changer afin que l’égalité des droits entre tous les étudiants devienne une réalité. Pour cela, des infrastructures doivent être financées et des évolutions sont nécessaires dans la pédagogie pour prendre en compte toutes les situations des étudiants. Alors seulement l’intégration des étudiants handicapés sera possible. »

La réforme LMD des DUT a permis de gagner de nouveaux droits pour les étudiants, mais la question de la poursuite d’études reste en suspend. 70% des étudiants choisissent de poursuivre après le DUT, mais rien n’est fait, il n’y a pas assez de place en licence pro, et pas de passerelles vers les filières générales. Ainsi, on est souvent obligé de perdre une année, et de s’inscrire en deuxième année de licence. Je me battrai donc pour que les poursuites d’études soient de droit et qu’une carte nationale des passerelles et des équivalences soit mise en place.

Lucie Bachelet, étudiante en doctorat de mécanique à l’INSA Lyon, élue associative

“Lutter contre le racisme et l’antisémitisme” Etudiante à Lyon, je suis très sensible à la question de la lutte contre le racisme et l’antisémitisme. En effet, alors que les établissements d’enseignement supérieur devraient être un lieu privilégié d’échange des cultures et des savoirs, dans certains établissements comme à Lyon 3, des thèses négationnistes sont soutenues. La récente exclusion de Lyon 3 de Bruno Gollnisch par la section disciplinaire du CNESER est un point d’appui historique dans la lutte contre le négationnisme dans les universités. Mais c’est aussi le racisme ordinaire qu’il faut combattre. Il s’exerce au quotidien en direction des étudiants de couleur, et a parfois des répercussions sur leur notation. Ainsi, l’anonymat des copies doit par exemple être défendu, car il est un outil de lutte contre les discriminations. C’est le vivre ensemble qu’il faut développer dans les universités et écoles et l’organisation d’évènements comme le Festival étudiant contre le racisme peut y contribuer.

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La Lettre des Elus n°120 - Juillet 2006


ENGAGEMENTS DE VOS CANDIDATS

Engagements Les candidats “UNEF et Associations Étudiantes” prennent des

engagements concrets Nous nous engageons à rendre compte régulièrement de notre mandat et à vous infor mer au maximum. • Continuer la publication mensuelle de la « Lettre des Elus » Cette revue d’information de 8 pages comprendra chaque mois des articles sur les grands dossiers en cours, des fiches pratiques de formation (sur les CA budgétaires par exemple), des actualités locales rédigées par des élus dans les universités, des informations sur diverses instances dans lesquelles siègent les élus « UNEF et Associations Etudiantes » (comités de suivi, Conseil Supérieur de l’Education, Haut Conseil d’Evaluation de l’Ecole, ONISEP, Observatoire de la Vie Etudiante…), ainsi que des tribunes libres ouvertes à différents acteurs du monde universitaire. Nous voulons en faire un outil ouvert à tous les élus étudiants désireux de s’y exprimer. Un de ses objectifs importants est en effet la mutualisation des bonnes pratiques.

• Continuer l’envoi bimensuel de la newsletter La newsletter permet de diffuser l’information de façon plus souple que la lettre des élus, elle comprend : les compte-rendu de CNESER et des autres instances dans lesquelles siègent les élus « UNEF et associations étudiantes », les motions adoptées en CNESER, un grand dossier de fond, sur un projet de loi en examen (loi recherche, loi CESEDA…), des actus locales, des fiches pratiques ou des fiches de lectures d’ouvrage ou rapports portant sur l’enseignement supérieur • Renforcer la page Web « élus étudiants » sur le site internet de l’UNEF Cette page permettra de mettre à disposition des élus étudiants dans les universités l’ensemble des compterendus de CNESER, les motions adoptées, les textes officiels, ainsi que des dossiers d’analyse thématiques. • Développer les actions de formation des élus étudiants Dans le souci de vous permettre de mieux remplir votre mandat, nous nous mettrons à disposition pour animer des séances de formation dans les universités, notamment pour les nouveaux élus, et nous mettrons en ligne une « formation aux élus étudiants » (expliquant le fonctionnement de l’université : budget, habilitations, FSDIE…) et des fiches pratiques thématiques (les frais illégaux, les droits des stagiaires…). • Coordonner l’action des élus Nous oeuvrerons pour mettre en réseau les élus étudiants : sur le calendrier universitaire ou les modalités de contrôle de connaissances, sur le développement de la vie étudiante, ou encore sur la discussion des contrats quadriennaux, mutualiser les expériences est en effet décisif. La newsletter sera à cet égard un précieux outil. Nous travaillerons aussi étroitement avec les élus pour préparer les séances d’habilitation des diplômes. • Être à votre service Nous instaurerons une permanence des élus au CNESER, qui pourront être joints par téléphone chaque semaine pour toute question ou demande d’aide. Le mail des élus au CNESER, universitaire@unef.fr, est un outil quotidien pour nous poser toutes vos questions !

La Lettre des Elus n°120- Juillet 2006

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LISTE “UNEF ET ASSOCIATIONS ÉTUDIANTES”

Face aux inégalités : le

service public !

Démocratiser l'enseignement supérieur pour assurer une qualification à chacun

1. BINET Sophie, Université de Nantes, 2ème année de Master Philosophie

1 bis. PREVOST Jean-Baptiste, Institut d’Etudes Politiques de Paris, 1ère année de Master Affaires publiques

2. LAHAIS Tristan, Université Toulouse 2 le Mirail, 1ère année de Licence Histoire de l’Art et Archéologie

2 bis. KABOUYA Chaïneze, Université Lyon 2, 1ère année de Licence Sciences Politiques

3. GRIFFOND Juliette, Université Paris XII - Val de Marne, DCEM 1ère année

3 bis. LE CRAS Thierry, Université Montpellier 3 - Paul Valery, 1ère année DU Langue et civilisation arabes

4. MOREAU Mathieu, Université de Dijon, 1ère année de Master Histoire Contemporaine

4 bis. MORAU Dominique, Université de La Réunion, 3ème année de Doctorat Mécanique Environnement

5. LOURADOUR Sébastien, Université Paris VII – Denis Diderot, 1ère année de Master Sciences Sociales

5 bis. SZEFTEL Gabriel, Université Paris X – Nanterre, 2ème année de Master Sciences Sociales et Sociologie.

6. MELIN Anna, Université Toulouse 1, 3ème année de Licence de Droit

6 bis. BENOIST Tristan, Université de Bretagne Sud, 3ème année de Licence Sciences de la Matière

7. VILLARD Aurélie, Institut National des Sciences Appliquées de Strasbourg, 5ème année de Diplôme d’Architecte ENSAIS

7 bis. BACHELET Lucie, Institut National des Sciences Appliquées de Lyon, 2ème année de Doctorat de Mécanique

8. SOW Ousmane, Université de Metz, 1ère année de Master Economie appliquée

8 bis. LANGUILLE Marie-Angélique, Université Lyon 1, 3ème année de Doctorat Matériaux

9. VALLES Guilhem, Université d’Avignon et des Pays de Vaucluse, 3ème année de Licence de STAPS

9 bis. TAVERA Pascal, Université de Corse, 2ème année de Master Sciences du Management

10. HELARY Julien, Ecole Normale Supérieure LSH, 1ère année de l’ENS

10 bis. CANTON Chloé, Université de Brest, 1ère année de Master Histoire

11. ELLAHIANI Meihdi, Université Aix Marseille 1, 2ème année de DUT Service et réseaux de communication

11 bis. BRUN Loriane, Université Grenoble 3 - Stendhal, 2ème année de Licence Lettres et Arts

Liste soutenue par :

APFEE (Association Pour la Formation des Elus Etudiants), ABEESO (Association Béninoise d’Echanges culturels, d’Entraide et de Solidarité) , ACE (Association pour la Communication Estudiantine), ADIL (Association des Doctorants de l’INSA de Lyon), AEGB (Association des Etudiants Guinéens de Besançon), AEGT (Association des Etudiants Guinéens et amis de Toulouse), AEMI (Association des Etudiants Maliens de l'Isère), AEMN (Association des Etudiants Mauritaniens de Nice), AEOM (Association ds Etudiants d’Origine Malgache), AESSG (Association des Etudiants et Stagiaires Sénégalais de Grenoble), AFRICAPAC, AGATE (Association des Gabonais de Toulouse et des Environs), AJE (Aide Juridique Etudiante), ASSEAO (Association des Etudiants Africains d'Orléans), Association Ecran et son double, Association Moove !, AUGET (Association Universitaire Grenobloise des Etudiants Tunisiens), Cap Territoire, CECED (Comité Etudiant contre l'Extrême-Droite), Collectif contre l’homophobie et pour l’égalité des droits, DÉGEL ! (Debout Étudiant(e)s Gays Et Lesbiennes !), Ekitable 29, EMR (Etudiants Marocains de Reims), Fac en cultures, FADEG (Fédération d’Associations des Etudiants en Droit Economie Gestion), FARES (Fédération d'Associations Rémoises d'Etudiants en sciences Economiques et Sociales), Fédé'IUT, Fédé Santé, FENEC (Fédération Nationale des Etudiants Chercheurs), FERUF (Fédération des Etudiants en Résidences Universitaires de France), Homonormalité Lyon, Lesbian & Gay Pride de Lyon, SEUS (Solidarité et Entraides aux Etudiants de l'Université Stendhal), SOCIOFIL (Association des Etudiants en Sociologie), UCECF La Rochelle (Union des Chercheurs et Etudiants Chinois en France), UCEF (Union des Coopératives Etudiantes de France), UDEES (Union des Etudiants Etrangers de Strasbourg), UEAF (Union des Etudiants Algériens de France), UEVF (Union des Etudiants Vietnamiens de France), UNEM (Union Nationale des Etudiants du Maroc)

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La Lettre des Elus n°120- Juillet 2006


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