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le run and fly

Reportage Baptiste Chassagne Illustration Joël Costes Après le « Hike & Fly », voici venue l’ère du « Run & Fly » ! L’objectif reste le même : atteindre le sommet d’une montagne pour en décoller. Mais cette fois-ci, plutôt que d’y accéder en alpinisme ou en randonnée, il s’agit de grimper en courant. En trail. Puis de descendre en parapente. « Une version plus athlétique et ludique du "Hike & Fly" puisque l’on transpire plus à la montée certes, mais qui génère finalement plus de fun dans la mesure où l’on voit plus de paysages… » dixit Martin Kern, ultra-traileur de haut-niveau et adepte de la discipline depuis plusieurs années.

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J’ai un rituel assez précis pour préparer sereinement chaque sortie de ‘Run & Fly’. Tout d’abord, je me réserve un créneau tôt le matin, idéalement avant 10h, puisque c’est à cette heure-ci que les thermiques (qu’il est recommandé d’éviter) se lèvent. Ensuite, je me rends sur le site de la Fédération Française de Vol Libre (FFVL) répertoriant l’ensemble des spots de décollage et d’atterrissage environnants à l’endroit où je me trouve. Enfin, je check les conditions météorologiques en direct sur ‘Météo-Parapente’, qui est pour moi la Bible du parapentiste, car ce site fournit les informations en live concernant les vents au sol et en l’air.

Pour débuter le ‘Run & Fly’ il est indispensable de retourner sur les bancs de l’école. Et pas ceux de l’école buissonnière ! Plus sérieusement, un stage spécifique dans un organisme de formation dédié est obligatoire. Ils vont te donner les bases et te transmettre la passion. Avec du matériel adapté : des « voiles paquebots ». Un peu comme les énormes planches en mousse que tu utilises lorsque tu commences le surf ! Puis, l’étape suivante sera d’investir dans un équipement de qualité – en pleine conscience que cela représente un certain budget – pour pratiquer, idéalement entre amis, et ainsi continuer seul son apprentissage, petit à petit. Il n’y a pas de secret, en ‘Run & Fly’, il faut voler un maximum pour acquérir de l’expérience et voir le plaisir monter crescendo !

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Le concept du ‘Run & Fly’ réside dans le fait de courir ou marcher à minima rapidement pour atteindre le sommet d’où tu vas décoller. Pour cela, il n’y a d’autre solution que de se munir d’une voile monosurface ultralégère qui soit à la fois fiable, stable et maniable. Elles sont très peu nombreuses sur le marché à présenter ces caractéristiques tout en atteignant ce poids idéal que j’estime autour d’un kilo. À titre personnel, sans vouloir tomber dans la promotion, j’utilise un modèle de la marque Dudek qui affiche 986 grammes sur la balance et qui se révèle suffisamment compact pour que j’oublie quasiment sa présence à la montée. À savoir qu’en ‘Run & Fly’, j’emmène systématiquement les bâtons pour gagner du confort lors des ascensions et éviter les douleurs au dos.

N°04

J’adore la montée puisque je m’y sens comme un animal sauvage, alerte, à l’affût de la moindre information. Même si j’ai potassé la sortie en amont, je reste très à l’écoute des éléments que je suis capable d’observer ‘en direct’. Je recherche les indices sur les conditions de vent : les brindilles qui dansent, le bout des branches qui frétillent, la cime des arbres qui ondulent, les autres parapentistes dans le ciel… Cette observation rajoute quelque chose d’absolument dément au simple fait de monter : une réelle connexion avec la nature !

N°05

Le ‘Run & Fly’ est un sport-extrême au sens où, pour le pratiquer en toute sécurité, il faut faire preuve d’une extrême prudence, d’une extrême vigilance. Pour ma part, j’essaye de réduire le plus possible « l’engagement » que je mets dans chaque vol. Je limite au maximum les risques. Ainsi, savoir se frustrer est l’une des principales qualités que requiert ce sport. Puisque lorsque tu es monté à un certain rythme, en courant, cela donne encore plus envie de décoller coûte que coûte. C’est dans cette logique que la capacité du parapentiste à se raisonner par lui-même est primordiale !

MOUILLÉ ET ALORS

LE SPORT SOUS LA PLUIE UNE BÉNÉDICTION ?

Edito Baptiste Chassagne

Paraît-il qu’après la pluie vient le beau temps. Ce dossier va vous prouver qu’en réalité, le beau temps, et même le bon temps, viennent non pas après, mais avec. Oui, on peut danser sous la pluie. Mais pas seulement. On peut aussi rouler, courir, randonner et sourire sous le crachin. Sortez l’imperméable ! Car dans ces pages, vous allez prendre une rincée de récits qui prouvent que lorsqu’il fait gris dehors, il peut aussi faire soleil à l’intérieur. Autant de rencontres humides qui, comme des gouttes de pluie, s’agrègent pour former un déluge d’énergie et d’aventure.

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