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Der'de l'UTMB, récit d'un UTMB par l'une des ultimes finishers
from MKsport #20
by MK Sport
DER’ DE UTMB L’
RÉCIT D’UN UTMB EN 46H23’26’’, PAR L’UNE DES ULTIMES FINISHERS
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Reportage Julien Gilleron Photos UTMB
Classement général : 1783ème. Différence avec le premier : 26h33’56’’. Parcours réalisé : 171 kilomètres, 10091m de D+. Et Caroline Marques nous ressemble tellement. C’est l’histoire d’une soignante devenue finisheuse de l’UTMB en 3 ans. Caroline rêvait avec nous, mais elle, a pris le train d’avant : elle, elle l’a fait, et commence à peine à réaliser. Un jour, la Varoise que vous croisez tous les matins s’est dit « et pourquoi pas moi ? ». De débutante à confirmée, de 20, 50 à 120km en préparation, Caroline s’est écrit son objectif majeur à elle. Et puis voilà : lorsque les astres s’alignent et que la loterie dit oui, 48 heures de liberté se sont offertes à elle. Le 26 août à 18h, Mrs Marques s’est élancée d’une Place du Triangle Machin Chose. Elle s’arrêtera dimanche 28 août, Place du même Triangle à 16h23. En 46h23’26’’, Caroline Marques sera la dernière tricolore de l’UTMB. Oui, plus que quiconque, ce fut le sien : entier, total, et pas emballé en 20 heures. Oyez l’histoire d’une coureuse peut-être plus forte que les autres, qui un jour vola le Mont-Blanc en l’étirant de A… à Z.
Repartons en arrière. Que ressens-tu en franchissant la ligne, es-tu capable de t’en rappeler ? Fierté, honte d’une dernière place ?
Étrange de refaire le film à l’inverse, car si l’on y réfléchit, tout part presque de là : cette arrivée, je l’ai imaginée tant de fois ! Et la voici venue. Réelle. On évoque souvent le mélange indescriptible de sensations à la fin d’un si long effort, la difficulté à les cerner, la mémorisation aléatoire… Mais impossible d'oublier ce que je ressens : après 46h23’ d'effort, c’est une immense fierté. Je me dis que je l'ai fait. Ça y est, Caro, tu as réussi… tu t’appelles « finisher ». Et surtout, à aucun moment je ne me dis que je suis la dernière. D'ailleurs je ne la suis pas, puisqu'il y a eu 838 abandons.
Quelle part de douleur et de plaisir éprouves-tu alors qu’approche le finish ? Comment évolues-tu les jours d’après ?
La ligne approche, et tu ne souffres plus. Une adrénaline colossale vient d’anesthésier ton corps entier. J'aurais pu finir en sprint, mais je désirais tellement profiter, savourer ce moment ; d'ailleurs je m'arrête après le dernier virage au milieu de la foule, qui m'acclame comme si j'étais première. Le soulagement est profond, quelque chose de serein et presque au-delà d’un « c’est fini » : mélange de joie, de satisfaction et de fierté. Le lendemain ? je flotte. C’est l’euphorie ! Rien ne peut plus m'arriver, j’ai atteint l’invincibilité… mais physiquement, je déguste sévère. Les deux jours suivants, le corps va de mieux en mieux mais il commence à se passer quelque chose mentalement : un énorme vide apparait. Tristesse. Jusqu'à me demander si au fond, je suis légitime dans cette réussite. Comment suis-je arrivé ici ?
Justement, tout commence en 2019. Tu débutes alors le trail, premiers jolis scores en milieu/tiers de peloton. 3 années seulement. Pourquoi te mets-tu à courir ?
En effet, 3 ans de rencontres, les virages de la vie… jusqu’à ce grand tour du Mont-Blanc. Flashback : jusqu’en 2019, je courais sur Spartan Race (NDLR : courses à obstacles). 2019 arrive avec l’Ultra Spartan de Morzine : 50K/3200+ et 60 obstacles, ce sera notre objectif majeur avec une amie. Donc ? préparation solide ! J’attaque une prépa’ trail, sans coach, et on boucle la course en…13h (cut en 14). L’endurance serait-elle là ? Suit alors mon premier 50K qui me donne envie de continuer. Puis par bouche à oreille, on me propose de faire le GR20 en 72H maximum au profit des orphelins des pompiers : je fonce, sans penser à la folie que ça représente. Recherche de sponsors, récolte d’une cagnotte reversée à la cause… mais projet avorté pour cause de Covid. Mais les rdvs de la vie continuent, je rencontre Sébastien sur ce projet qui me propose son aide, et de nous entraîner ensemble. Ça colle immédiatement et les projets suivront, il me donne confiance, je progresse et mon envie de challenge ne cesse de croitre. Malheureusement, nos chemins se sépareront 2 mois avant l'UTMB… et me voici fin aout à Chamonix. Alors quand je cours ? comme beaucoup : je suis libre. Je ne pense à rien, mon stress disparait. Et surtout, je suis heureuse. Vivante.
Comment te mets-tu à penser à l’UTMB ? y a-t-il un moment où l’on se dit « je peux le faire » ?
Tu le regardes à la télé, mais tu te dis « Oublies. Pas pour toi ». Et puis un jour, tu pars en vacances à la Réunion et tu découvres que tu ne penses… qu’à la Diag’, malgré sa dureté. Débuts sur des 20K mais c’est trop rapide pour moi, et je ne supporte pas ce stress du chrono ; alors je me lance sur un 30, puis un 60K dans le Verdon, sans pression du timing, et ça passe. Mieux : ça me plait, cette façon d’augmenter la distance et sans l’œil rivé à la montre. La surenchère des distances continue jusqu’à mon premier 120K en Cappadoce (2021), réussi, déclic qui ouvre du rêve : Restonica, Diag’ ! … et 3 Running Stones glanées au passage, alors que l’UTMB remanie son système qualificatif. Est-ce un signe de plus ? Et si c’était le moment ? Tu t’inscris à la loterie. Tirage au sort : bingo. Oui, c’est bien le moment. On part pour l’UTMB.
ON ME PROPOSE DE FAIRE LE GR20 EN 72H MAXIMUM AU PROFIT DES ORPHELINS DES POMPIERS : JE FONCE, SANS PENSER À LA FOLIE QUE ÇA REPRÉSENTE LES DESCENTES SONT DE PIRES EN PIRES, LES PENSÉES NÉGATIVES ARRIVENT COMME DES VAUTOURS MAIS IL FAUT AVANCER
Et ton UTMB aura donc lieu. Élites et Anonymes Unis, analysons ta course : un départ assez rapide, tout semble jusqu’aux Chapieux (K50). Tu gagnes 300 places à Courmayeur… et en reperds 140 à Bertone (K86). Tout semble basculer, et tu ralentiras jusqu’à finir à 3km/h. Quelle fut ton histoire ?
Comme beaucoup, ma règle au départ était de ne pas m’emballer. J’attaque à mon allure d’endurance, et je suis… heureuse ! Tout se passe au mieux jusqu’à Courmayeur, je pointe en 17h10 au K82 ; moi qui adore courir la nuit, j’en profite. Et là, tout change. Je m’arrête 45 minutes – un peu trop peut-être – et effectue ce que j’avais prévu : un léger « reset » incluant toilettes, repas, brossage de dents etc. pour repartir bien fraiche. Et pourtant la reprise est terrible, mes quadris sont perclus alors que je n’éprouve aucune fatigue. Rythme brisé, ces douleurs… ne me lâcheront plus. Ok. Moralité, il va falloir faire avec ; mais
on n’est qu’à mi-chemin ! Un pas après l’autre, la règle s’impose désormais. Les descentes sont de pires en pires, les pensées négatives arrivent comme des vautours mais il faut avancer. Balayer, et jusqu’à l’arrivée. Heureusement, je garde en mémoire des coureurs extraordinaires qui n’ont fait que me soutenir ; je finis avec Bruno qui à mon avis, m’a permis de terminer en me faisant « sortir de ma zone de confort » (si on peut dire, à ce degré de douleur) quand il a fallu sprinter pour arriver à la barrière horaire de la Flégère ! Nous l’atteindrons 30 minutes avant.
Si tu devais le refaire, que changerais-tu ?
Le refaire… (rires) aujourd’hui, je te dirais bien « jamais plus ». Mais dans l’hypothèse où (…), je partirais peut-être encore plus tranquillement, et je dormirais davantage. Mais surtout, j’ai commis une grosse erreur en prenant des anti-inflammatoires quelques jours avant, pour de sérieux problèmes de genoux. Je crois que ça s’est retourné contre moi en altérant l'élimination rénale des déchets produits par mes muscles ; d'où les douleurs terribles durant l’épreuve.
As-tu pu vivre l’UTMB 2022 que le public a vécu : celui des superlatifs, des records, jusqu’à l’apothéose Kilian ?
Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre, j’arrivais sans aprioris : et j’ai vécu mon UTMB. Mais un UTMB qui reste magique car il s’entremêle avec celui des légendes. Ainsi j'étais fière de prendre le même départ que des champions comme Kilian, j'ai pleuré en entendant Vangelis, englouti toute la bienveillance et les encouragements du public. J'ai pensé à ces athlètes finishers après 20h de course, en me disant que pour trois de mes pas, eux couraient… Mais j'étais ok avec tout ça. Être présente, entière pour l’instant, heureuse. Comme je le reste.
« Pépite » et « caillou » de ton UTMB : que furent le plus dur et le meilleur, qui te marqueront à jamais ?
Sans hésiter, le plus difficile demeure la souffrance, l’épreuve physique. Les cris du corps, la fin qui n’arrive pas, le temps physiologique qui s’étire sans résolution. Tu as beau savoir qu’une part de salut, de mieux-être, va apparaitre dans 10 ou 15 kilomètres au ravitaillement ; tu souffres. Tel reste le caillou de mon UTMB… Mais ma pépite ? Avoir pensé, envisagé même l’abandon, mais avoir tenu bon. Ça aurait été tellement facile de rendre son dossard : je crois que toute ma vie, je me rappellerai que j'ai tenu, que je n'ai pas lâché le morceau. C’est ancré, matériel, comme désormais partie de moi-même.
Irais-tu jusqu’à dire que l’UTMB est accessible à tout le monde ? Et en tant que finisher, que conseillerais-tu… désormais ?
Si j’y suis arrivée, je pense que tout le monde peut le faire ! L’envie, l’envie, et encore l’envie ; peut-être est-ce la clef : se donner les moyens et considérer cet UTMB avec un profond désir. Faut-il l’aborder avec niaque, esprit revanchard ou en lutte contre quelque chose ? Je n’irai pas jusque-là. Je préfère l’idée de passion et d’envie. Mais il faut clairement se préparer à quantité de sacrifices, qu’ils soient temporels, physiques, etc. Je ne pense pas que j’aurais bouclé la boucle sans ces heures d’entrainements, ces compétitions « de passage » indispensables, mais aussi sans une préparation mentale sérieuse et des soins de récupération réguliers. J’ai débuté ma prépa en janvier… Mais plus largement et au-delà de la motivation, j’avoue que cette course représentait plus un point de départ, qu’un aboutissement ou la fin d’une histoire pour moi : j’ai des projets de vie de famille qui m’attendent, et l’UTMB constitue comme le début d’un nouvel avenir. Rempli de bonheur(s) et d’autres objectifs… Alors, le terminer quelque fut le chrono, ça revêtait un symbolisme tout particulier à mon cœur. La suite va être belle, j’en suis certaine.
CAROLINE MARQUES
utmbmontblanc.com
LA MONTRE CONÇUE POUR L’EXTRÊME & L’ULTRA-ENDURANCE
Portrait de l’Enduro 2, le compagnon ultime à accrocher au poignet de tous les sportifs et aventuriers qui se concrétisent en ajoutant le préfixe ‘ultra’ à tous les défis qu’ils se lancent.
300 KM & 25 000 M DE D+ EN GUISE DE TEST GRANDEUR NATURE
Depuis le début de l’année, Steven Le Hyaric n’a pas chômé. Au compteur, déjà : des ouvertures de voies himalayennes à vélo, à plus de 6000 m d’altitude ; un Marathon des Sables ; et surtout, 2 victoires, sur la Race Across Belgium puis la Race Across France. Insatiable, fin août, il s’est élancé au-devant d’un nouveau défi : une boucle sauvage de 300 km et 25 000 m de dénivelé positif, en équipe de 3, autour du Mont-Blanc. Près d’une semaine de course auprès de Perrine Fage, sa compagne et ultra-aventurière au CV garni d’un Tor des Géants et d’une SwissPeaks, et Jonathan Metge, chef de produit au sein de la marque Garmin. Un trio en or, ou plutôt en titane, pour tester et approuver l’Enduro 2, cette montre connectée qui condense sous forme de caractéristiques toutes les qualités propres aux aventuriers aventureux.
LA FIABILITÉ
« Lorsque tu pars sur une telle aventure collective, tu attends de la part de tes compagnons de la fiabilité ! » affirme Steven Le Hyaric. Une observation qui vaut pour les 2 membres de sa cordée mais aussi pour la montre qu’il aura en permanence au poignet. « L’ultra-endurance, c’est du sport, des émotions, du partage, mais aussi accepter et composer avec une notion de risque et d’engagement. Dans cet environnement mouvant et hostile, la fiabilité de la montre devient un enjeu de sécurité. » L’athlète poursuit avec une anecdote qui semble encore l’estomaquer : « Sur l’ensemble de mon Paris-Dakar à vélo, soit 5 620 km, je n’ai eu qu’un seul bug GPS, et encore, il a duré moins de 200 m. La fiabilité de l’Enduro 2 est incroyable. L’avoir avec toi te met en confiance et te déleste d’une charge mentale. » LA RÉSISTANCE
Cette fiabilité prend d’abord sa source dans la robustesse et la solidité de l’Enduro 2. À l’image des baroudeurs forcenés qu’elle accompagne, elle démontre des qualités de résistance hors du commun, grâce à son boitier en titane et son verre en saphir, qui font que « l’on ne peut la casser ou rayer l’écran, même lorsque l’on crapahute en via ferrata ou des chemins de trail qui se rapprochent de l’alpinisme ».
© Q. Iglesis
© Q. Iglesis
L’AUTONOMIE
Ici réside l’atout majeur de l’Enduro 2. Imaginez donc ! 34 jours d’autonomie et même jusqu’à 46 jours, grâce à l’énergie solaire qui prolonge la batterie. Une batterie qui tient donc jusqu’à 57% de plus que les modèles précédents. Des caractéristiques d’autonomie qui font écho à ces qualités de durabilité, d’indépendance et de débrouillardise, seul face à la nature, seul face à soi-même, qu’ont déployées Perrine, Jonathan et Steven, lors de leur périple gargantuesque au départ de Chamonix. Cette autonomie est d’ailleurs devenue un indispensable pour les athlètes-aventuriers comme Steven le Hyaric qui n’hésitent pas à défier les records de traversées ou ascensions, connus sous le nom de FKT (Fastest Known Time). LA PRÉCISION
Enfin, le dernier argument qui fonde la fiabilité de l’Enduro 2 tout en la rapprochant des athlètes qu’elle accompagne est la précision. Nutrition, temps de passage, sommeil… les aventuriers sont réglés comme des horloges suisses. La précision de l’Enduro 2 n’a rien à leur envier ! Grâce à la cartographie intégrée, aux systèmes GNSS multi-bandes et à la technologie SatIQ™ qui sélectionne le mode de GPS le plus adapté à l’environnement, pour plus d’autonomie et une détection de positionnement supérieure, la dernièrenée de Garmin offre « une précision absolument bluffante, a contrario de certains modèles concurrents qui ne te proposent que des intentions de direction ». Steven poursuit : « Les intentions, cela ne suffit pas. Savoir où tu dois plus ou moins aller, sur certaines portions, implique un danger de mort. Cette précision au mètre près, ce n’est pas un gain marginal mais bien, par endroit, un enjeu de survie. » Fiable car résistante, autonome et précise, l’Enduro 2 se révèle comme l’arme ultime des aventuriers. Néanmoins, il ne s’agit pas de la réduire à ces qualités d’ultra-endurance. Il faut garder en tête l’ensemble des fonctionnalités qu’elle propose et Steven Le Hyaric admet d’ailleurs, pour conclure, qu’il « sous-exploite » sa montre et ne parcourt « pas plus de 20% » du champ des possibles qu’elle ouvre. Pour découvrir toutes ses caractéristiques d’optimisation de la performance, de l’entraînement et de la récupération, rendez-vous sur le site internet de la marque !
LA FIABILITÉ DE L’ENDURO 2 EST INCROYABLE.
GARMIN ENDURO 2
www.garmin.com