Fleet & Business 183 FR

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Le magazine automobiLe des gestionnaires

MMM BUSINESS MEDIA - Périodique bimestriel d’information - FÉVRIER-MARS 2011 - Edition française - Bureau de dépôt : Eupen 1 - P205028

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I N°183 I FÉVRIER-MARS 2011 I

OPTIMALISEZ VOTRE FLEET MANAGEMENT

Faites les bons choix FISCALITÉ AUTO EN 2011 QU’EST CE QUI CHANGE ?

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CARGLASS & MOBISTAR LES PLUS VERTS

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International Fleet Guide – Car Taxation in Belgium Update disponible sur http://shop.mmm.be



EDITO

SOMMAIRE FOCUS 05 Dossier : Optimalisez votre Fleet Management Les contours du Fleet Management Balance en trois points Les tendances du Fleet Management Outsourcing ou insourcing Pour ou Contre : l’outsourcing En pratique : JAGA et Sara Lee L’importance de la car policy Le chemin vers la car policy Les tendances en matière de car policy - Fleet Management, une histoire en ligne -

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p.6 p.8 p.10 p.14 p.16 p.18 p.20 p.22 p.24 p.26

ACTUA Fleet Echos 3 Questions à - Christian Menna (Infiniti) Législation : - Une fiscalité modifiée en 2011 Fleet-owner : - Ronny Van den Driesch (Carglass) et Karel Boussu (Mobistar) Fleet Partner : - Westlease et Kia s’unissent

p.30 p.31

p.34 p.38

AUTO Nouveauté : Renault Latitude, VW Passat et Hyundai ix20 p. 40 Ecotechnologie: Mercedes-Benz p. 42

Steven SCHOEFS Rédacteur en chef

L’optimisation mérite réflexion En qualité de responsable de parc, vous coordonnez et contrôlez la politique de flotte au sein de votre société. En tant que fournisseur de flotte, vous accompagnez votre client(e) vers une gestion de parc plus efficace. Fleet & Business considère comme sa mission de vous fournir une information et des outils permettant de vous y retrouver dans le dédale fleet en mutation constante. Conservez-vous la gestion en interne ou la sous-traitez-vous ? Pourquoi une car policy est-elle la base d’une politique structurée et quels éléments ne peuvent manquer ? Quelles sont les tendances à venir ? Sur ce dernier point, il est manifeste que le souci écologique et le paramètre CO2 ont définitivement investi la politique de flotte actuelle. Le Driver Management pourrait aussi devenir une tendance lourde avec une belle marge de progression en termes d’accompagnement du conducteur et de style de conduite. Mais avant de suivre et d’implémenter les nouvelles tendances, il est raisonnable d’examiner votre situation actuelle et d’esquisser pas à pas, avec les autres parties prenantes dans votre société, la direction à suivre pour votre gestion de flotte. Car dans le fleet management aussi, il est essentiel d’apprendre d’abord à marcher avant que de commencer à rouler.

“Le souci écologique et le CO2 ont définitivement investi la politique de flotte actuelle. ” EDITORIAL TEAM Editor in chief: Steven Schoefs (sschoefs@mmm.be) Team: Stijn Phlix (Final Editor), Ferre Beyens, Frédéric De Backer, Charles Demoulin, Olivier Maloteaux, Koen Mortelmans, Jos Sterk, Michaël Vandamme, Julie Widart Experts: Daniel Debrouwer (EuroFleet Consult), Bart Vanham (Fleet&DriverCare), Frank Vancamp (KPMG), Michel Willems (Mobilitas), Benny Gers (Progressio), Paul Gestels (Experts4Fleet), Professor Joeri Van Mierlo (Vrije Universiteit Brussel), Professor Peter Cooke (University of Buckingham) SALES & MARKETING TEAM Sales Director: Marleen Neukermans (mneukermans@mmm.be) Sales Manager: David Baudeweyns (dbaudeweyns@mmm.be) Sales assistants: Patricia Lavergne (plavergne@mmm.be), Romina De Gregorio (rdegregorio@mmm.be) Marketing: Kathleen Hubert (khubert@mmm.be)

EDITOR Development Director: Caroline Thonnon Managing Director: Thierry Degives Editor/CEO: Jean-Marie Becker

SUBSCRIPTIONS www.fleet-business.com/shop Price: 65 EUR - 1 year Parc Artisanal 11-13 - 4671 BLEGNY-Barchon (Belgium) Phone: 00 32 (0)4 387 88 18 Sophie Demeny (sdemeny@mmm.be) © Reproduction rights (texts, advertisements, pictures) reserved for all countries. Received documents will not be returned. By submitting them, the author implicitly authorizes their publication.

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DOSSIER FLEET MANAGEMENT

Optimalisez votre Fleet Management

Stijn PHLIX

Un Fleet Management efficace permet de trouver le juste équilibre entre l’optimalisation des coûts, la motivation du personnel et la garantie de mobilité.

SOMMAIRE Les contours du Fleet Management

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Le lien entre Fleet Management et stratégie d’entreprise

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Les tendances du Fleet Management

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Fleet Management pour les Véhicules Utilitaires

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Outsourcing ou insourcing?

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L’outsourcing du Fleet Management : pour & contre

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Fleet Management en pratique : JAGA et Sara Lee

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L’importance d’une car policy

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Le chemin vers la car policy idéale

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Les tendances en matière de car policy

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Fleet Management, une histoire en ligne

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L’optimisation des coûts fait plus que jamais partie des priorités du gestionnaire de parc. La période économique difficile n’y est évidemment pas étrangère. C’est pourquoi les responsables de flotte, quelle que soit la taille de cette dernière, sont constamment à la recherche de mesures visant à respecter les contraintes budgétaires de la politique de parc sans pour autant mettre à mal la motivation des conducteurs. A travers ce dossier, nous entendons vous aider à réussir cet exercice d’équilibriste.

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DOSSIER FLEET MANAGEMENT

Les contours du Fleet Manage Chaque jour sur notre territoire, ce sont des milliers de véhicules qui sillonnent nos routes dans le cadre stricte d’une activité professionnelle. C’est dire l’importance que recouvre une gestion de flotte efficace, qu’elle soit prise en charge en interne ou confiée à un collaborateur externe. Quelques informations pratiques pour vous aider en tant que fleet-owner à assurer la gestion de votre flotte. Julie WIDART

ACHETER OU LOUER?

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Privilégier l’acquisition directe d’un véhicule peut être intéressant lorsqu'une entreprise dispose de liquidités financières suffisantes ou lorsqu’elle souhaite conserver le contrôle de ses véhicules. Le véhicule achété fait partie des actifs fixes de l’entreprise. Dans ce cas, les services liés à l’utilisation du véhicule ressortent de la responsabilité de l’acheteur. Toutefois, avec l’extension des parcs automobiles, la gestion des flottes est devenue une véritable spécialité professionnelle. La location autorise l’externalisation d’un service et le transfert d’une charge qu’une PME ne sera peut-être pas en mesure d’assurer seule. Cependant, confier la gestion quotidienne de sa flotte automobile à une entreprise externe ne dispense pas de prendre certaines précautions lors du choix du prestataire.

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L’ASSURANCE, UNE HISTOIRE DE COUVERTURES S’assurer ‘avec justesse’ constitue un des aspects essentiels d’une stratégie de gestion efficace. Pourtant, dans leur quête vers la rentabilité, certains gestionnaires restent particulièrement attentifs à ne réaliser aucune dépense superflue en matière d’assurances; avec une certaine propension à se limiter aux assurances légales. Ce poste ne doit en aucun cas être négligé! Car si elle constitue une dépense importante, une bonne couverture d’assurance permet dans de nombreux cas de sauver des situations lourdes de conséquences, tant matérielles qu’humaines. Mais au-delà de la police d’assurance proprement dite, une politique de prévention aura une incidence positive sur la gestion de votre parc automobile, avec comme corollaire une diminution du nombre d’accidents et de la prime d’assurances.


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GARANTIE LA MOBILITÉ DE VOS CONDUCTEURS A travers la gestion du parc automobile, vous êtes en mesure de garantir la mobilité de vos conducteurs. Parmi les critères à prendre en compte, nous citerons le rapatriement du véhicule et de ses occupants, le remboursement des frais de location d'un autre véhicule suite à une immobilisation, le remboursement des frais d'hôtel, la mise à disposition d'une voiture de remplacement, le dépannage 24h/24, une assurance passagers, une assurance médicale, etc. Notons que le marché de l’Assistance ne se caractérise pas par une situation de monopole. A côté des organismes spécialisés (VAB, Touring, Europe Assistance, …), les différents constructeurs et les sociétés de leasing (multimarques ou captives) proposent des services d'assistance. Pensez toutefois à étudier attentivement les garanties de mobilité qu'offrent les différentes marques, voire à conclure éventuellement une assurance complémentaire. Examinez également les possibilités de carpooling, les espaces de stationnement autour de l'entreprise, éventuellement l'organisation d'un service navette autour des bâtiments... Ce faisant, vous allez dans la direction d'un plan de mobilité. Pensez par exemple à remplacer le budget "voiture" par un budget "mobilité" ? En fonction des tâches, des responsabilités et des objectifs de chaque profil, vous attribuez des outils et définissez les besoins de mobilité de chaque collaborateur.

L’ENTRETIEN, PENSEZ-Y ! On ne badine pas avec l’entretien. Et pourtant, tout concourt à reléguer les opérations de maintenance au fond de l’esprit des fleetowners. Les voitures modernes nécessitent de moins en moins d’entretien, pour la plus grande satisfaction du gestionnaire, qui réalise ainsi de substantielles économies. Mais attention, car un allongement des intervalles ne signifie pas pour autant une diminution de l’attention qu’il faut porter à la mécanique (vérification du niveau d’huile, pression des pneus, etc.). De l’attention, il en faudra également au moment de conclure un contrat d’entretien, car si la plupart couvrent tous les frais d’entretien, certains contrats se contentent d'une couverture partielle, portant soit sur les entretiens proprement dits (à l'exclusion des réparations), soit sur les réparations électriques et mécaniques (et donc pas les entretiens). Notez que des entretiens réalisés dans le respect des intervalles influenceront positivement la durée de vie du véhicule.

REPORTING & CONTROL : NE PERDEZ PAS LE CONTRÔLE

LE REMARKETING, UN ÉLEMENT ESSENTIEL La préparation et le traitement d’une voiture en fin de contrat – appelés remarketing – constituent un point sensible de la gestion d’une flotte. La vérification ou la mise en état de la voiture sont ici d’une importance cruciale. Il va de soi que plus l’état de la voiture à la fin du contrat est bon, moins d’argent vous perdez. Encouragez vos chauffeurs à utiliser correctement leur voiture en bon père de famille. En outre, il est primordial de respecter les directives des compagnies de leasing et du constructeur pour les entretiens et le changement de pneus. En sensibilisant les conducteurs sur les normes d’endommagement et leurs conséquences, ils veilleront davantage à l’état du véhicule.

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Mesurer, c’est savoir. Une entreprise à même d’analyser les coûts relatifs à l’usage de tel ou tel véhicule, est une entreprise qui se donne les moyens d’influencer le comportement de ses conducteurs. Suivi des intervalles d’entretiens, consommation de carburant et de pneumatiques, amendes, sinistralité, etc. Les renseignements fournis par les prestataires de services de l’entreprise sont sans cesse plus nombreux. Ce qui fait d’ailleurs dire à certains que le défi du gestionnaire de parc réside désormais davantage dans le tri et le décryptage de cette information que dans son obtention. Faites-en usage.

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DOSSIER FLEET MANAGEMENT

Equilibre au sein du triangle Faut-il le rappeler : l’écologisation de la flotte et le développement de la ‘Corporate Social Responsibility’ constituent ces dernières années des facteurs incontournables dans la politique d’une entreprise. Ceci influence également le bon fonctionnement de la gestion de flotte…

L

ors de nos contacts avec des responsables de flotte, c’est une remarque que nous entendons souvent : « la gestion de parc se trouve coincée entre 2 domaines de l’entreprise aux intérêts contradictoires. D’une part, il y a le département des Ressources Humaines (RH) dont l’objectif est la motivation du collaborateur (et du conducteur). Et d’autre part, il y a le département financier qui recherche l’optimalisation des coûts. » C’est au responsable de flotte de louvoyer entre les deux et d’atteindre un bon équilibre qui satisfasse les 2 parties. Et comme si cela ne suffisait pas, à cela s’est ajoutée l’attention croissante

portée à la Corporate Social Responsibility (CSR). Tout cela a pour conséquence que la gestion de flotte est devenue une quête d’équilibre au sein du triangle RH (motivation du conducteur), Finances (TCO) et CSR (développement durable). Eurofleet Consult en est arrivé à la même conclusion au moyen des chiffres suivants. A la suite d’une enquête propre menée au sein de grandes flottes, il apparaît que lors de l’attribution des véhicules de société, l’importance de la CSR est passée de 23 % à 34 % en 3 ans. Ce phénomène se produit presque complètement au détriment de la motivation du conducteur qui ne représentait

plus en 2010 que 24 %. Le facteur TCO est quasi inchangé et reste d’ailleurs toujours le plus important (de 39 % à 42 %). L’attention grandissante portée à la CSR n’est pas un hasard. Elle est la conséquence de 3 facteurs : la fiscalité automobile qui dépend de plus en plus de l’émission de CO2, le fait que de plus en plus d’entreprises perçoivent l’importance de l’entreprenariat social et l’intensification du contrôle des coûts liée à la période de crise.

écologique’ et de la considérer comme une opportunité de rapprochement des intérêts des départements RH et Finances au sein de l’entreprise. En effet, une gestion de flotte écologique peut être conçue de façon à optimaliser les coûts tout en maintenant intacte la motivation du conducteur. Pour ne citer qu’un exemple : les jeunes conducteurs, principalement, demandent à utiliser des voitures à faible émission de CO2. La boucle – ou dans ce cas-ci plutôt le triangle – est ainsi bouclée.

Opportunité C’est donc la responsabilité du gestionnaire de flotte de garder à l’esprit cette ‘vague

Stijn PHLIX

IMPACT DE L’ECOLOGISATION SUR LA GESTION DE FLOTTE

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L’impact de la ‘vague écologique’ est un facteur supplémentaire non négligeable dont le gestionnaire de flotte moderne doit tenir compte.

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Source : Eurofleet Consult



DOSSIER FLEET MANAGEMENT

L’anticipation des tendances fleet est payante Une gestion de flotte efficace et optimale n’est pas seulement une question de suivi opérationnel rigoureux des affaires. Il s’agit aussi pour le responsable de flotte d’anticiper les développements sociaux ainsi que les tendances qui se dessinent dans le fleet management et qui peuvent avoir et auront un impact direct sur la gestion.

N

ous passons en revue plusieurs tendances récentes que nous avons pu détecter, associées à des témoignages de fleetowners expérimentés et qui ont réellement tenu compte de ces tendances.

Focus sur le TCO A cause de la crise économique passée, l’attention portée au coût d’utilisation total de la voiture, autrement dit le Total Cost of Ownership, n’a certainement pas diminué. Une notion TCO sensée et bien décrite constitue le cœur d’une gestion de flotte optimale. Ce n’est pas pour rien que le Fleet

Owner of the Year Etienne Verhelst de Belgacom place le TCO au centre de sa politique. « Il s’agit avant tout d’identifier séparément, pour chaque entreprise, les éléments de coût par type et utilisation du véhicule et de connaître leur coût respectif. On évite ainsi de se focaliser sur des facteurs de coût relativement modestes et donc moins importants et, à l’inverse, de ne pas tenir compte de coûts essentiels mais moins visibles. » E. Verhelst estime important que chaque entreprise détermine pour elle-même quels sont les postes de coûts dont

Ronny Van den Driesch (Carglass): « La gestion de flotte écologique ne s’arrête pas au choix de véhicules verts. »

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il faut tenir compte ou pas dans le calcul du TCO. Quelques exemples: le car wash, l’administration interne, la TVA ou les coûts de parking. Juste pour montrer qu’une identification des éléments de coût est cruciale et a un impact permanent sur le contrôle du budget de la flotte. Crucial aussi selon E. Verhelst, le fait que les budgets automobiles couvrent bien tous les éléments de coût identifiés et la détermination de celui qui porte, pour ces coûts, la responsabilité du budget. E. Verhelst donne l’exemple de la contribution CO2. « Dans la mesure où cette contribution

va de pair avec l’administration des salaires, elle ne relèvera pas, dans de nombreux cas, de la responsabilité de la division fleet, mais de celle de la division RH. » E. Verhelst indique à ce niveau que les décisions prises pour d’autres domaines de l’entreprise que celui de la gestion de flotte, peuvent influencer le TCO du parc ou en donner une image incorrecte.

Gestion de flotte écologique Inutile de dire que le respect de l’environnement est plus que jamais au centre de la gestion de flotte actuelle.

Etienne Verhelst (Belgacom) : « Il est important d’identifier tous les éléments de coûts séparément et de connaître leur coût respectif. »


ET POUR LES UTILITAIRES LÉGERS ? Sur le marché des utilitaires jusqu’à 3,5 t aussi, un certain nombre de tendances se dégagent. Il y a évidemment le ‘réflexe vert’ des gestionnaires de flotte, mais ce n’est pas tout. Nous avons examiné les nouvelles tendances dans ce segment de marché avec Oriane De Coninck, Marketing Supervisor ALD Automotive, Vincent Beckers, Administrateur Délégué Dexia Autolease et Frank Deroy, LCV Manager LeasePlan Belgium, sur base de 4 questions. Est-il question, parmi les gestionnaires de flotte d’utilitaires légers, d’une tendance à la gestion ‘verte’ du parc ? Oriane De Coninck affirme que les clients posent des questions en ce sens, mais que l’offre en matière de gaz et d’électricité est (actuellement) insuffisante. Vincent Beckers confirme aussi que l’aspect ‘vert’ est de plus en plus important chez les gestionnaires de flotte. La tendance a commencé un peu plus tard que pour les voitures. Frank Deroy donne un exemple concret. 19 camionnettes électriques de la flotte LeasePlan roulent déjà pour le client Centerparcs. Pouvez-vous parler d’une demande croissante de véhicules transformés ? Pour Vincent Beckers, la réponse à cette question est négative. Il n’en remarque rien pour l’instant. Frank Deroy constate que les clients attachent plus d’attention à une transformation de qualité et ergonomique et à l’aménagement des utilitaires légers. La division « ALD Van Lease », spécialisée dans les véhicules utilitaires, conseille les clients dans le choix du bon véhicule en combinaison avec les recommandations pour une transformation optimale, déclare enfin Oriane De Coninck. En matière de formules de financement (leasing financier ou opérationnel), perçoit-on une évolution ? Si oui, dans quel sens ? Pour de nombreuses entreprises, la formule du leasing opérationnel reste intéressante, selon Frank Deroy. C’est d’autant plus vrai en cette période de crise post-financière parce que les entreprises ont besoin des moyens financiers pour leur core business. Oriane De Coninck constate que les groupes internationaux imposent le leasing opérationnel à leurs filiales afin d’harmoniser et d’optimaliser la politique et les achats. Vincent Beckers ajoute que le leasing opérationnel est utilisé pour les véhicules dont l’utilisation est moins lourde. Avez-vous remarqué d’autres tendances dans vos contacts avec les gestionnaires de flotte d’utilitaires légers ? Pour Oriane De Coninck, il est frappant que la complexité accrue augmente la demande pour un Global Fleet Management & Reporting. Vincent Beckers trouve surtout remarquable l’intérêt pour les nouvelles solutions durables comme les carburants alternatifs. Pour Frank Deroy, les grandes flottes intègrent maintenant presque automatiquement les systèmes track & trace.

Jos STERK

La tendance à une gestion de flotte verte s’impose désormais aussi pour les utilitaires légers, comme le prouve la récente commande à LeasePlan de 19 camionnettes électriques par le parc de vacances Centerparcs.

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Notamment sous l’influence d’une fiscalité automobile qui encourage les véhicules émettant peu de CO2, le choix pour des modèles de ce type est quasiment devenu la règle dans toute gestion de flotte. Mais une gestion de parc écologique implique davantage que cette option, témoigne Ronny Van den Driesch, vainqueur du Fleet Green Award 2010. « Chez Carglass, nous avons développé une police de mobilité par laquelle nous promouvons les voitures vertes en allouant un budget supplémentaire pour une option ou un vélo pliant. » D’autre part, Carglass offre la possibilité de suivre des formations économique et d’aptitude à la conduite. « Des cours qui, moyennant le suivi nécessaire, débouchent sur une économie de carburant jusqu’à 7 % », explique Ronny Van den Driesch qui ajoute que « là où c’est possible, des scooters écologiques sont mobilisés pour effectuer des réparations chez le client. Nous mettons aussi des vélos à disposition, tant pour nos propres collaborateurs que pour nos clients. » R. Van den Driesch signale enfin qu’il suit de près le développement de véhicules utilisant des carburants alternatifs. A ce propos, il est également important de bien surveiller l’évolution des véhicules électriques. Certes, les questions sont aujourd’hui sans doute plus nombreuses que les réponses dans ce domaine mais le fait que différentes sociétés de leasing et grandes entreprises effectuent depuis peu des tests de tels véhicules, indique quand même que leur intégration dans le fleet business sera peut-être plus rapide que ce que l’on pense généralement.

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DOSSIER FLEET MANAGEMENT

Luc Pissens d’ING Belgique : « Un bien-être plus important du conducteur signifie un sécurité accrue ».

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Management de la mobilité

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L’intégration d’un management de la mobilité au sein d’une entreprise est un des défis à la fois les plus importants et les plus compliqués auxquels les responsables de flotte d’aujourd’hui sont confrontés. Actuellement, ce sont surtout les grandes entreprises qui s’activent pour introduire une politique visant à offrir des moyens de transport alternatifs à leurs employés. Une régulation du comportement de déplacement du personnel a avant tout des conséquences positives pour l’employé luimême (télétravail, moins de stress dû aux files, une productivité accrue, …). C’est pourquoi Karel Boussu de Mobistar a lancé au sein de son entreprise le projet ‘Nouveau Travail’ qui permet de ne pas forcément devoir se rendre au bureau et qui offre au personnel la possibilité de travailler à distance. L’introduction d’un management de la mobilité peut évidemment avoir un impact direct sur les coûts de mobilité globaux de l’entreprise. Un budget mobilité tel qu’il a été

implémenté par Etienne Verhelst, fleet-owner de Belgacom, constitue un exemple concret. Ce système calcule le montant épargné par les employés qui optent pour le transport public. « Vous avez les coûts de la société tels que le parking et la consommation de carburant. Pour tous ces coûts, nous avons fixé un montant ou une limite, par ex. 900 euros/an pour une place de parking et une limite de consommation jusqu’à 13.000 km/an. Avec ces moyens libérés, il est possible de payer le transport public », explique E. Verhelst. Chez Mobistar aussi, on travaille à un budget mobilité. « Nous voulons inciter nos employés à dépenser leur argent pour des solutions de mobilité qui soient les plus optimales pour eux. L’objectif est de présenter, cette année encore, un plan de ce type pour approbation à toutes les parties concernées comme les RH, la direction et les partenaires sociaux. » Le management de la mobilité peut aussi être un moyen

Karel Boussu va intégrer, cette année encore, un budget mobilité chez Mobistar.

pour aider à réaliser les objectifs CO2 au sein d’une entreprise. « Chez Mobistar, un accord est en préparation visant à réduire l’empreinte écologique de 10 % par an. Puisque l’aspect Mobilité représente 60 % de l’empreinte écologique totale, toute l’attention nécessaire y sera consacrée », déclare Karel Boussu.

Driver Management L’attention portée au conducteur est une des tendances les plus marquantes de la gestion de flotte. Les chiffres du fiscaliste et expert fleet Bart Vanham de Fleet&DriverCare montrent que le comportement du conducteur a une influence d’au moins 35 % sur le Total Cost of Ownership. Toujours selon Bart Vanham, la différence de coût entre un conducteur ‘optimal’ et un ‘mauvais’ peut atteindre 15 %. Cela se traduit par un montant mensuel de 125 euros. Le fait que 80 % des accidents soient causés par le conducteur lui-même constitue une motivation supplémentaire pour influencer son comportement. C’est au responsable

de flotte à définir sa propre politique sur ce plan, et qui peut être répressive ou non, en fonction de la culture d’entreprise dominante et de l’importance de la prise en compte par la société du niveau de difficulté à conserver les employés en son sein. Luc Pissens d’ING Belgique, qui est principalement confronté à du personnel qualifié, a choisi de motiver ses conducteurs pour qu’ils adoptent un comportement plus sûr sur la route. « Toutes nos voitures de leasing sont de toute façon équipées de pneus hiver. Par ailleurs, nos conducteurs ont accès, en fonction d’un budget préétabli, à des options telles que le GPS, des rails de toit ou un crochet de remorque. » En matière de trafic domicile – lieu de travail, Luc Pissens essaie d’accroître le bien-être (et donc indirectement la sécurité) en permettant aux collaborateurs de combiner la voiture de leasing avec un abonnement annuel au transport public. Stijn PHLIX


FLEET ECHOS

Des prix fixes chez LeasePlan Nederland Avec Fleetplan, LeasePlan lance aux Pays-Bas un nouveau produit. Fleetplan propose un tarif fixe par catégorie de leasing, quelle que soit la marque, le modèle, le type ou le kilométrage du véhicule choisi. Le calcul des prix par catégorie a été effectué en collaboration avec la société de consultance PwC, sur base des "comportements de véhicule" au sein de sa propre flotte. LeasePlan n'a pas travaillé sur base d'un recalcul, mais bien d'une prime de risque. Celle-ci dépend de ce que LeasePlan

appelle les "comportements de véhicule". Concrètement, cela signifie que si les voitures sont surtout utilisées pour des trajets fixes, une tarification plus avantageuse est possible que si les voitures effectuent des trajets de distance variable selon les circonstances.

A travers FleetPlan, LeasePlan évite un recalcul des prix de leasing.

Dragintra lance l'UPI

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Nous l’écrivions déjà précédemment, le comportement au volant influence dans une large mesure les coûts d'utilisation d'une voiture de société. Pour évaluer ce comportement et le comparer avec celui des autres conducteurs au sein d'une même entreprise, Dragintra a développé l'UPI (Users Performance Indicator). L'UPI va plus loin que le TCO et le RCU. Sur base de 7 tableaux de bord différents, chaque conducteur va se voir attribuer un score, qui va pouvoir être comparé au score moyen de l'entreprise. Ce score ne renseigne pas seulement les coûts réellement connus et mesurables, mais va plus loin dans l'analyse du comportement du conducteur. Il tient en effet compte, durant une période de temps déterminée au préalable, du nombre d'amendes (ainsi que de leur genre et de leur montant), du nombre d'entrées de kilométrages fautifs, du nombre d'accidents (en faute, pas en faute, inconnu), ainsi que du nombre de kilomètres parcouru dans le cadre d'un usage privé par rapport à ceux parcourus à titre professionnel. Les émissions de CO2 réelles sont également comparées avec les émissions théoriques. Les écarts en matière de consommation de carburant sont aussi enregistrées dans l'UPI, qui tient également compte du prix du leasing, de la déductibilité et de la contribution environnementale sur base des émissions de CO2, ainsi que de la TVA non récu■ pérable.

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DOSSIER FLEET MANAGEMENT

Outsourcing ou insourcing ? La gestion d’une flotte peut s’effectuer aussi bien en interne qu’en externe, avec une multitude de formes intermédiaires possibles. L’insourcing suppose généralement qu’un responsable de flotte assure la gestion totale en interne. Dans ce cas, les véhicules sont achetés ou leasés, mais le contrôle final du parc s’effectue au sein même de la société.

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Dans le cas de l’outsourcing, il est nécessaire d’établir des accords clairs et opposables entre les deux parties.

ans le cas de l’outsourcing, il est fait appel à une société de leasing spécialisée ou à une entreprise de consulting fleet qui prend, totalement ou partiellement, la gestion à sa charge. L’outsourcing au sens propre du terme revient, selon Fernand Daemers d’EuroFleet Consult, à sous-traiter l’ensemble de la gestion du parc, y compris le contact avec les conducteurs. L’outsourcing peut donc aller très loin. C’est pourquoi il est nécessaire qu’entre les deux parties, des accords clairs et opposables soient conclus, selon F. Daemers. Il faut, au préalable, déterminer précisément ce qui relève, ou pas, de l’outsourcing, et comment il faut réagir, d’un point de vue hiérarchique, en cas d’écarts et de calamités. En cas d’outsourcing total, l’attribution des véhicules selon le benchmark prévu par la car policy, le respect des règles de comportement telles que définies dans cette même car policy, les réparations, la mobilisation de véhicules de remplacement, la gestion des sinistres jusqu’au contrôle du paiement des amendes notamment s’effectuent en externe. La société de leasing ou l’entreprise de consulting fleet rapporte au client quant à la gestion quotidienne de la flotte et organisera une ou deux fois par an une réunion au cours de laquelle une évaluation et une adaptation stratégique sont présentées. D’autres formes d’outsourcing se rapprochent davantage de


l’insourcing, dans le sens où la société est quand même plus ou moins impliquée dans la gestion de la flotte. C’est ainsi qu’une personne de la société peut prendre en charge des tâches spécifiques, par exemple le contact avec les conducteurs. Dans ce cas, des contacts plus fréquents auront lieu avec la société de leasing ou de consulting sous forme, par exemple, de réunions mensuelles.

L’outsourcing n’est pas une baguette magique Choisir, ou pas, l’outsourcing de la gestion de flotte est souvent une décision difficile qui doit être prise au sein de la société. Il y a un certain nombre de facteurs qui jouent un rôle dans le processus de décision final. Lorsque ces facteurs plaident en défaveur de l’outsourcing, la société a intérêt à opter pour l’insourcing et à conserver en interne la gestion du parc. Fernand Daemers d’EuroFleet Consult affirme que c’est évidemment avant tout la taille du parc qui joue un rôle. Le plus souvent, à partir de 50 véhicules, on opte pour l’outsourcing. Jusqu’au seuil des 50 véhicules, il y a toujours bien quelqu’un qui veut et peut s’occuper de la gestion de flotte, mais à partir d’un certain niveau, cette tâche peut vite submerger celui qui en a la charge. La question de savoir s’il y a dans l’entreprise des gens dont les connaissances en matière de gestion de flotte

sont suffisantes est au moins aussi importante. Le paramètre RH doit donc aussi être pris en compte. Par ailleurs, le coût compte également selon F. Daemers. Lorsque le prix de revient pour l’insourcing est trop élevé, le choix pour l’outsourcing peut être vite fait. Atteindre une rentabilité plus élevée est aussi un élément qui peut faire pencher la balance du côté de la gestion externe du parc. Idem pour la qualité du reporting, qui est souvent meilleure avec l’outsourcing.

Qui ? Que ce soit clair, la sous-traitance est rarement une bonne option pour les petites entreprises, bien qu’il faille examiner les choses au cas par cas. La nature des activités est tout aussi importante. Certaines grandes sociétés ont relativement peu de voitures sur la route. Le choix, ou pas, de l’outsourcing doit dès lors être bien évalué. L’outsourcing n’est en effet pas une baguette magique. Une entreprise qui a mal managé la gestion de son parc, ne devra pas attendre de miracles de l’outsourcing. Une base de gestion professionnelle de la flotte doit déjà être présente au sein de la société avant de penser à l’outsourcing. Evidemment, l’élément de coût doit aussi être pris en compte dans le cas de l’outsourcing. Plus précisément le coût par voiture et par mois. Il doit être comparé au coût interne total par collaborateur. Ce coût

total dépasse le seul salaire. L’espace, le PC, le téléphone, l’utilisation de l’éclairage, etc. doivent être pris en compte. L’outsourcing doit au final rester abordable. Enfin, Fernand Daemers constate que l’outsourcing

peut aussi être intéressant pour les autorités, à condition qu’il s’appuie sur une base économique claire. Jos STERK

INSOURCING AVEC BUREAU TRANSPOSÉ DE LA SOCIÉTÉ DE LEASING Par insourcing, on peut également comprendre, selon Fernand Daemers, qu’une entreprise conclut un accord avec une société de leasing ou de fleet management sur une implantation inhouse au sein de l’entreprise elle-même. Cela signifie que la société de leasing ou de fleet management gère le parc à partir d’un bureau fixe installé dans l’entreprise. Cette gestion concerne alors tout ce qui touche au parc, y compris le contact avec les conducteurs. Fernand Daemers parle à ce niveau d’un ‘bureau transposé du spécialiste de l’outsourcing’. Le reporting se fait dans ce cas à celui de qui la société a reçu mandat.

« L’outsourcing n’est pas intéressant pour toutes les entreprises : confrontez les ’pour’ et les ’contre’ », tel est le message de Fernand Daemers d’EuroFleet Consult.

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Outsourcing de la gestion de flotte La gestion de flotte demande du temps, du savoir et de l’énergie. Il peut dès lors être opportun de la sous-traiter. Deux fleet-owners expérimentés en pèsent les pours et les contres. POUR

CONTRE

hislain Vanfraechem, responsable de flotte du bureau de consulting Ernst & Young, en est un partisan. Son entreprise avait déjà opté pour l’outsourcing en 2001. La gestion de flotte n’est pas le core business d’Ernst & Young et les avantages de l’outsourcing sont évidents : « Nous avons choisi un gestionnaire indépendant, en l’occurrence Fleet Logistics. De cette manière, nous ne sommes pas dépendants d’une société de leasing, ce qui est un choix intentionnel », déclare Ghislain Vanfraechem. « Nous ne disposons pas nous mêmes des outils nécessaires pour gérer notre flotte. C’est pourquoi nous laissons cette tâche à Fleet Logistics. Ils disposent d’outils qui génèrent des rapports sur le TCO, la consommation, les émissions de CO2, etc. Notre expérience nous apprend qu’il vaut mieux laisser la gestion d’un parc à des spécialistes. Autre avantage de l’outsourcing : vous pouvez faire du benchmarking. Fleet Logistics gère environ 10.000 véhicules, dont 1.100 pour Ernst & Young. Plus la société gère de véhicules, plus il est facile de procéder à une comparaison valable. En outre, nous ne devons pas nous soucier de l’occupation. Des gens de Fleet Logistics qui connaissent notre dossier et notre culture d’entreprise sont constamment dans nos bureaux. »

reddy Cruyl, responsable de la société média Concentra, n’est pas catégoriquement contre l’outsourcing. « Il est crucial que vous tiriez les ficelles vousmême. C’est pourquoi j’affirme qu’il est très important de comprendre la problématique de l’outsourcing. Une approche aussi correcte que possible de l’Estimated Cost of Use (ECU) et son suivi sont vitaux. » Les consultants ont des arguments mais Freddy Cruyl émet quand même quelques observations. « Dans le cas de l’outsourcing, vous allez forcément sous-traiter une partie de votre intelligence et de votre savoir, savoir que vous perdez donc. L’outsourcing d’une flotte peut générer des économies, mais la question est de savoir qui empoche le bénéfice. Mon petit doigt me dit que ce bénéfice va au soustraitant et pas à la société elle-même. » Freddy Cruyl propose une voie intermédiaire. « Aujourd’hui, les responsables de flotte peuvent faire appel à des outils de reporting des sous-traitants qui sont efficaces, conviviaux et abordables. C’est mieux que de sous-traiter l’ensemble de la gestion de flotte. »

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Quel est votre point de vue sur la sous-traitance, ou non, de la gestion de flotte ? Discutez avec nous de ses avantages et inconvénients sur la page Fleet & Business de LinkedIn (www.linkedin.com)



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Fleet Girl Power Tout comme il n’existe pas de monde idéal, il n’existe pas non plus quelque chose comme une gestion de flotte idéale. Mais on peut évidemment tendre vers la perfection. Nous avons demandé aux responsables de flotte Nele Grieten de Jaga et Ann Troch de Sara Lee quelles voies elles suivent pour optimaliser leur politique de flotte. Deux dames qui partagent leurs meilleures pratiques : de l’établissement d’une car policy claire à la gestion des fins de contrat en passant par l’utilisation d’outils en ligne. Bref, la Fleet Girl Power.

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n 2007, nous avons rédigé une car policy qui a fait l’objet d’une réflexion approfondie », déclare Nele Grieten, Manager RH chez Jaga, producteur de radiateurs à Diepenbeek. « Où j’ai puisé les informations ? J’ai notamment appris au sein d’un certain nombre d’entreprises

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Nele Grieten (JAGA) : « Notre car policy est établie avec l’aide d’autres entreprises et sociétés de leasing. »

dont on sait qu’elles mènent une politique de flotte efficace. Le premier ‘draft’ qui en a découlé a été mis au point grâce à l’input de quelques sociétés de leasing. Mais le travail ne s’arrêtait pas là. Tout fleet-owner confirmera qu’une car policy est évolutive. Régulièrement, elle doit être adaptée en fonction des déve-

loppements et tendances dans le monde du fleet. »

Conserver en interne « Jusqu’à présent, nous avons choisi de ne pas sous-traiter notre gestion de flotte », poursuit Niele Grieten. « C’est un choix totalement délibéré. Le fait que notre flotte, avec ses 65 véhicules, reste maîtrisable, n’est pas étranger à cette décision. Que nous combinions le leasing opérationnel et l’achat n’y change fondamentalement rien. En outre, faire

tout soi-même présente un grand avantage : je prends constamment le pouls. Je reste mieux au courant des ‘do’s et don’ts’, ce qui a un effet favorable sur les autres tâches dont je suis responsable en tant que responsable RH. »

Outils en ligne « La gestion de flotte en ligne est aujourd’hui présentée par toutes les sociétés de leasing comme étant l’outil de gestion immanquable permettant un reporting simple », déclare la responsable RH. « Ceci est évidemment vrai, et je l’utilise


Environnement « Le souci de l’environnement n’est pas une exclusivité de notre gestion de flotte », précise Nele Grieten. « L’écologie est en effet expressément reprise dans nos valeurs d’entreprise. Quant à la flotte, le fait de disposer d’un parc plus ‘vert’ constitue un principe important. Nos collaborateurs ne peuvent choisir que parmi des véhicules qui se trouvent dans la catégorie concernée par une déductibilité fiscale de 75 %. Dans la mesure du possible, j’essaie aussi de les sensibiliser à l’importance des mesures écologiques.

Ceci notamment en leur délivrant des informations sur le cadre légal dans lequel la voiture de société doit s’inscrire. Ce n’est que lorsque l’on a pu en prendre véritablement connaissance que l’on peut saisir efficacement la valeur ajoutée d’une gestion de flotte écologique. Comme je l’ai déjà dit, une car policy évolue constamment. A l’avenir, les cours d’e-driving et les actions de sensibilisation concernant l’utilisation du carburant s’imposent. »

Suivre la loi « Nous avons sorti les assurances de nos contrats de leasing opérationnel », affirme Nele Grieten. « En tant que société et employeur, nous nous engageons à prendre en charge une première franchise. Pour autant – et nous respectons ici les règles légales concernant la Responsabilité Civile (RC) – qu’il ne soit pas question d’une ‘faute lourde, délibérée ou légère mais répétée’. Un 2e incident et la franchise est irrémédiablement à charge de l’employé. Quelles que soient les circonstances atténuantes que celui-ci pensent pouvoir avancer. » Michaël VANDAMME

Ann Troch de Sara Lee est convaincue qu’une gestion de flotte efficace dépend d’une maîtrise correcte des processus. Pas étonnant que la société ait établi un processus rigoureux lié aux sinistres et au remarketing.

ANN TROCH (SARA LEE) « Utilisez le bureau d’expertise pour les sinistres en fin de contrat » « Allez parler avec des collègues », confie Ann Troch, Facility Manager de Sara Lee Belgium. « L’expérience nous apprend que les fleet-owners sont souvent très ouverts et collégiaux. Leurs histoires peuvent fournir un trésor d’information pour celui qui veut gérer sa flotte en interne. Cette décision est tombée ? Prenez alors le temps d’écrire un cahier des charges complet. Investissez dans une description détaillée des besoins précis de l’entreprise. » Souvent, la gestion des fins de contrat constitue un moment délicat pour un fleetowner. Ann Troch applique ainsi sa propre approche. « Utilisez un bureau d’expertise indépendant », dit-elle. « Il fait office de contrepoids à la société de leasing. Un coût y est attaché, c’est vrai. Mais si l’on pèse les pertes et profits, cela en vaut certainement la peine. D’ailleurs, impliquer ce partenaire supplémentaire n’est pas nécessaire pour chaque véhicule. Mais bien sur base régulière. »

EN BREF Nele Grieten HR Manager JAGA (producteur de radiateurs) Taille de la flotte : 72 voitures (VW, Audi, BMW, Volvo et Ford) Ann Troch Facility Manager SARA LEE BELGIUM (société de référence dans le domaine des biens de consommation de marque comme Douwe Egberts, Pickwick et Sanex) Taille de la flotte : 192 voitures (Audi, BMW, Ford, MercedesBenz, Opel, Peugeot, Renault, Skoda, Toyota, VW et Volvo)

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moi aussi. A l’avenir, j’aimerais étendre cette possibilité à nos propres chauffeurs. Je ne veux pas mettre la charrue avant les bœufs, mais j’étudie actuellement les possibilités d’un car configurator qui soit suffisamment flexible pour venir en soutien de toutes les règles de notre car policy et de notre méthode de travail. L’utilisateur doit ainsi pouvoir définir lui-même la configuration, mais aussi suivre le statut de sa commande ET assurer la communication avec la société de leasing. Dans un tel scénario, mon rôle peut rester limité à la coordination et aux corrections si nécessaire. »

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L’importance de la car policy L’utilisation d’un véhicule dit «de société» représente un sujet particulièrement sensible pour la plupart des entreprises. A la nécessité de rationaliser sa gestion de flotte, doit se joindre des éléments à caractère psychologique. La nécessité de se prémunir d’une «car policy» performante ne fait désormais plus aucun doute.

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l est bien révolu le temps où le véhicule d’entreprise était - au même titre que d’autres fournitures de bureau - considéré comme un simple élément des ‘Services et Biens divers’ d’une société. Un véhicule d’entreprise bénéficie d’une place de choix dans le classement des avantages extralégaux. Et pas uniquement pour des raisons d’ordre pratique. Pour de multiples de travailleurs, leur voiture reflète leur identité et leur place dans l’entreprise; des aspects psychologiques dont l’employeur doit tenir compte s’il veut attirer les meilleurs éléments.

Face à l’extension des parcs automobiles, l’emploi des véhicules d’entreprise répond de plus en plus à des règlements, des politiques de gestion de flottes ou car policy. Une car policy ne se limite pas à établir une liste de véhicules qui sont autorisés ou non pour différentes catégories de personnel. Elle définit les règles, les obligations et les interdictions fixées par une entreprise pour un usage correct de la voiture de société. Judicieusement rédigée, elle simplifie les rapports avec les conducteurs; gage d’une communication claire et structurée autour de la poli-

tique d’attribution des véhicules de société.

Un règlement aux contours précis La car policy doit surtout être “bien pensée” car si le fait de définir de manière précise les règles du jeu permettra a posteriori d’éviter de mauvaises surprises, les orientations qui auront été préalablement définies seront difficilement modifiables par la suite. Toutefois, établir un règlement simple, complet et équilibré n’est pas une sinécure. Aspects financiers et juridiques, fiscalité, assurances, problèmes techniques, communication et

marketing, écologie, tous ces éléments conservent leur importance. Lorsque l’on met en place une nouvelle car policy dans l’entreprise, il convient de le faire en disposant de toutes les informations nécessaires, tout en respectant les règlements de travail et les conventions collectives en vigueur. Il est également essentiel d’anticiper les changements d’ordre fiscal et juridique, propres au secteur fleet. Sans omettre de définir des règles parfaitement adaptées à la stratégie de l’entreprise. Julie WIDART



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La car policy, un document ind Etablir une car policy n’est pas une chose aisée pour un gestionnaire de flotte. Chaque cas présente en effet ses spécificités. Pourtant, un certain nombre de principes de base doivent faire d'une car policy ce qu'elle est censée être : une charte automobile solide, juridiquement exhaustive, mais également structurée et obligatoire à la fois pour le travailleur et l'employeur. Quelques règles à suivre.

Des rubriques indispensables

L’avantage en nature

Aussi détaillée soit-elle, la car policy doit comprendre certaines rubriques essentielles; à l’instar de la politique d’attribution des véhicules, de la responsabilité et de la ligne de conduite du conducteur.

Un article qui mérite une attention particulière, étant entendu que tout ce qui touche à la rémunération peut avoir des conséquences sur la motivation des collaborateurs.

Force juridique

Couvrant toute la structure de coûts de votre flotte, il est recommandé d’aligner votre car policy sur vos aspirations TCO. Le mieux est de les intégrer à votre car policy sous forme de priorité liée au contrôle des conducteurs et au choix des véhicules.

La car policy regroupe un ensemble d'engagements concernant l'utilisation de la voiture de société, qui ont force obligatoire tant pour l'employeur que pour le travailleur. Rédigez un document unique mentionnant explicitement les parties et le véhicule. Comme il s'agit d'un document juridique, les parties doivent effectivement le signer. Il conviendra également de respecter l’utilisation des langues nationales.

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Le choix du véhicule

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Tout en optant pour des véhicules respectant la stratégie et la philosophie de l’entreprise, considérez la motivation des usagers comme fil conducteur. N’oubliez cependant pas de tenir compte de la consommation, du taux de CO2 et des frais d’entretien; les économies d’échelle sont souvent intéressantes et il peut a posteriori s’avérer judicieux d’opter pour un fournisseur privilégié, une concession par marque ou un point de livraison centralisé.

Total Cost of Ownership

Les personnes à contacter N’oubliez pas de mentionner le nom et les coordonnées

des responsables concernés et des personnes de contact au sein et en dehors de l'entreprise : responsable fleet, contacts chez les sociétés de location, l'assureur, le fournisseur de carburant, le concessionnaire, etc.

Les limites d'utilisation de la voiture de société Pour éviter tout usage inadapté de la voiture de société par les conducteurs, il convient de donner des

consignes claires et univoques. Pour quels types de déplacements la voiture peut-elle être utilisée ? Peut-elle être exploitée à des fins privées ? Un autre conducteur peut-il prendre place au volant ? Les choses peuvent également se compliquer pour les cas exceptionnels d’interruption de carrière ou de longue maladie. Gardez à l’esprit qu’un véhicule de fonction est considéré comme un élément du salaire; rayer simplement l’usage de


dispensable

Fin de contrat Les dispositions à prendre en fin du contrat constituent traditionnellement une pierre d'achoppement, en tous cas avec les sociétés de leasing. Celles-ci peuvent aller du départ précipité d'un travailleur à une discussion relative aux dommages du véhicule en fin de contrat. Régler toutes ces questions dans le

moindre détail peut vous éviter bien des tracas.

Le contrat de location Il peut dans certains cas s’avérer utile de résumer le contrat de location ainsi que ses particularités.

Entretien et maintenance du véhicule Deux éléments essentiels, surtout dans le cadre d’un contrat avec une société de

leasing qui pourra éventuellement se retourner contre l’entreprise si certains types d’obligation ne sont pas respectés. Il est donc conseillé de préciser certains points : Où et par qui les entretiens doivent être réalisés ? Quelles opérations doivent être effectuées lors des entretiens ? Comment régler la facture ? Quelles dispositions s'appliquent en cas d'attribution d'une voiture de remplacement ? Il est également intéressant de mentionner la procédure à suivre dans un pays étranger.

Assurances Tous les aspects liés au volet ‘Assurances’ doivent impérativement être mentionnés dans une car policy ‘digne de ce nom’. Qu'est-ce qui est couvert ou non par la police? Et

surtout : quels sont les coûts directement facturés au travailleur? Que faire en cas d'accident ou de vol ? Existet-il une franchise? L'assurance est-elle valable à l'étranger ? Comme ce point donne souvent lieu à contestation, il est préférable de n'y oublier aucun détail.

Procédure en cas d'accidents, dégâts et contraventions En plus des coordonnées des personnes à avertir au sein de l'entreprise et à l'extérieur de celle-ci, il est vivement conseillé de mentionner certains numéros de téléphone utiles (police, pompiers, hôpitaux, etc.). Il est également recommandé d'informer le conducteur de la procédure à suivre en cas d’accident et de lui expliquer les implications pour lui-même et l'entreprise.

Evolution de la Car Policy Il est essentiel de savoir que le cadre fiscal autour du secteur fleet est en constante évolution : modification de l’avantage en nature, adaptation de la taxe CO2, introduction des véhicules hybrides, etc. Prévoir une évolution de la car policy permettra au gestionnaire de flotte de répercuter les surcoûts éventuels sur les employés. Julie WIDART

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la voiture pourrait être assimilé une réduction unilatérale du salaire.

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Du CO2 aux pneus hiver La car policy ou règlement de flotte constitue un instantané de la politique de flotte basée sur la stratégie de l’entreprise et ses choix relatifs à l’utilisation de la voiture de société. A l’instar de la politique de flotte, la car policy peut aussi être modifiée lorsque de nouvelles mesures de gestion s’imposent ou que des tendances sociales, économiques et fiscales persistent. Nous en avons retenu quelques-unes. Certaines sont d’ores et déjà intégrées, d’autres devraient l’être dans un avenir proche.

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Donnée CO2

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La prise en compte de la donnée CO2 dans la détermination des catégories automobiles et les possibilités de choix des voitures de société pour les employés constituent aujourd’hui la tendance la plus frappante. Les modifications fiscales avec l’introduction de la taxe CO2, la quête des constructeurs pour des véhicules à la fois performants et émettant peu de CO2 ainsi

que le lien entre la déductibilité fiscale des voitures de société et les émissions de CO2 font du CO2 une donnée toujours plus importante dans l’établissement de la car policy. Résultat : des entreprises adoptent des critères de sélection qui dépassent le prix d’achat ou de location de la voiture. Le concept ECU (Estimated Cost of Use) – qui est une dénomination plus correcte que le très utilisé

TCO (Total Cost of Ownership) – et qui peut aussi reprendre la consommation de carburant, la taxe CO2, les franchises et d’autres paramètres de coûts variables, est toujours plus appliqué comme critère de base dans l’attribution et la sélection de voitures de société. Concrètement : une limite CO2 globale peut être introduite, par laquelle seules les voitures sous cette limite peuvent être choisies.

Mais vous pouvez aussi imposer des plafonds de CO2 clairs par niveau de fonction afin de réduire les émissions de CO2 moyennes de la flotte. Si vous travaillez avec des budgets, vous pouvez alors intégrer la taxe CO2 et d’autres éléments de coûts en plus du budget d’achat ou de location, de manière à obtenir un reflet réel du coût total d’utilisation. La mention de l’avantage de toute nature lié


Gestion des fins de contrat La gestion des fins de contrat est un des éléments ayant une grande influence sur, d’une part, le coût de la voiture de société et d’autre part, la motivation du conducteur. Les dégâts constatés en fin de contrat peuvent coûter cher s’ils n’ont pas été correctement suivis et réparés au cours de la durée du contrat. Il s’agit d’un point qui, jusqu’à aujourd’hui, est généralement considéré comme un élément de l’aspect Assurances alors que la sensibilité du sujet mérite une approche distincte, sous le dénominateur - ou pas - ‘Coûts cachés du sinistre’. Déterminez clairement comment il faut tenir compte des sinistres, notez ce qui doit être immédiatement réparé, indiquez la procédure à suivre lors de la restitution de la voiture de société, prévoyez éventuellement un expert indépendant afin de limiter l’aspect émotionnel et les discussions lors de la constatation du sinistre en fin de contrat, communiquez sur la politique de franchises et appliquez-la de façon conséquente. La tendance selon laquelle les franchises sont de plus en plus répercutées sur les conducteurs constitue une bonne chose. Ils sont responsables des dégâts et de leur nondéclaration.

Pneus hiver Pour la 2e année consécutive, nous avons connu un hiver froid et rigoureux. Pour la 2e année consécutive, nous

avons connu un problème de livraison, à temps, de pneus hiver. De plus en plus de sociétés autorisent cependant ces pneus pour certains conducteurs – ceux qui sont actifs dans le sud du pays ou qui doivent souvent se rendre à l’étranger comme en Allemagne où les pneus hiver sont obligatoires. D’autres sociétés prévoient même des pneus hiver dans la car policy. Si vous optez pour des pneus hiver, indiquez alors aussi où ces pneus doivent être montés et déterminez la période. Les pneus hiver ont leur utilité dès que la température plonge sous les 7°C, soit grosso modo de novembre à mars. Le surcoût ne peut être un contre-argument car pendant leur utilisation, les pneus été sont économisés et parce que la sécurité ne peut jamais être la victime d’un euro de plus.

Travail à temps partiel Ces dernières années, de plus en plus de gens travaillent selon des formules flexibles. Le travail à temps partiel, les pauses-carrières, les grossesses sont autant d’éléments qui ont une répercussion sur l’utilisation et la politique de rétribution liée à la voiture de société. Même si les dispositions concernant ce point sont régulièrement reprises dans la car policy, leur exécution laisse toujours à désirer, surtout en cas de grossesse. En cas de travail à temps partiel, l’employé peut souvent conserver la voiture en permanence, mais la contribution propre du conducteur est alors augmentée pour compenser la hausse des km privés parcourus. Le mieux, c’est d’appliquer à ce propos les règles légales et de créer l’uni-

formité par rapport à tous les collaborateurs, car la voiture de société fait partie du contrat de travail, est mise à disposition par l’entreprise et les employés comparent volontiers les avantages entre eux.

Mobilité alternative Le mélange de la prise de conscience écologique, du fléau croissant des embouteillages et de la jeune génération de travailleurs poussent de plus en plus de sociétés à trouver des solutions de mobilité alternatives. Cela va de l’utilisation et de l’intégration du transport public à l’exploitation d’un mix de véhicules – par exemple une citadine en semaine et une voiture plus grande pendant les périodes de vacances – en passant par le car pooling et le télétravail. Mais la véritable percée n’a pas encore eu lieu, parce que la réduction tant des coûts d’utilisation totaux pour l’entreprise que de l’avantage de toute nature pour l’employé constitue une condition importante de succès. Et le 1er élément est encore souvent trop vague. Pourtant, ceci peut devenir un paramètre futur. Lorsque vous développez, en tant que responsable de flotte, certaines initiatives, indiquez alors clairement qui y a droit, quand et où, et quelles implications cela a sur l’utilisation normale de la voiture de société. Si vous donnez la possibilité à votre employé de combiner la voiture de société au transport public, vous pouvez limiter l’utilisation de la carte carburant.

ment son coût, sachant que le pied lourd et imprudent coûte cher. L’introduction de cours d’écodriving et de sécurité routière s’impose dès lors de plus en plus. Ces derniers nécessitent un investissement dont vous ne pouvez prédire le résultat. On peut comprendre que de nombreuses sociétés examinent aujourd’hui cette piste avec un certain scepticisme. Cependant, il y en a d’autres, surtout celles axées RH, qui sont ouvertes à cela et qui peuvent d’ailleurs présenter de beaux résultats avec une économie de carburant de plus de 10 % en moyenne juste après le cours et environ 8 % à plus long terme. Si vous souhaitez l’introduire, il est crucial de bien communiquer, de développer des incentives éventuelles, d’effectuer par la suite un contrôle ciblé et d’entreprendre des actions répressives si nécessaire. Le fleet management concerne avant tout des hommes. Vous pouvez donner à vos collaborateurs les voitures les plus belles et les meilleures, s’ils ne les utilisent pas bien, la société n’y gagne rien. Mais lorsque vous donnez les moyens nécessaires à votre personnel pour qu’il adopte un comportement meilleur, plus écologique ou sûr, vous pouvez aussi, en tant qu’entreprise et responsable de flotte, sanctionner si nécessaire. Autrement, l’investissement ne servira à rien. Steven SCHOEFS

Avec nos remerciements à Lieven Beyl (Athlon Car Lease), Benny Gers

Driver Management Le comportement du conducteur de la voiture de société peut influencer considérable-

(Progressio), Philippe Bottequin (Fleet Logistics).

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aux émissions de CO2 de la voiture peut être reprise dans la car policy afin d’incentiver les conducteurs.

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DOSSIER FLEET MANAGEMENT

L’IT est une aide, pas un remè Il n’est pas un secteur qui n’ait vu s’accroître le rôle de l’IT au cours de ces dernières années. Et le Fleet n’a pas fait exception à la règle. De plus ne plus souvent, le service est devenu ‘online’. Quelles sont les questions qui suscitent notre intérêt dans ce domaine, comment et par qui sont-elles portées ? Quels outils sont proposés par les partenaires du fleet ? Comment s’y prennent-ils ? Et de quels domaines parle-t-on ? Nous avons posé ces questions à plusieurs acteurs représentatifs. Echantillon de ce qui est disponible.

Le service des fournisseurs fleet a de plus en plus souvent lieu par la voie digitale. Au fleet-owner d’en tenir compte.

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u fait que la carrière d’une voiture de société commence par sa commande, c’est aussi le point par lequel nous allons débuter. « Nous mettons le ‘car configurator’ à disposition », explique Stéphane Verwilghen, Managing Director d’Arval. « Il permet au conducteur d’effectuer la totalité de la procédure de commande d’une nouvelle voiture. Par le biais d’un ‘car configurator’, les conducteurs ont la possibilité de parcourir toute la procédure de com-

mande. Ce ‘configurator’ compose une liste de voitures dont le TCO correspond aux critères repris dans la car policy du client. Le conducteur peut sélectionner des voitures, ajouter des options et des accessoires et éventuellement calculer sa propre contribution. Dès que nous avons reçu cette information, nous établissons les documents nécessaires, tel qu’un accord d’utilisation et un bon de commande, et les envoyons au responsable de parc. Celui-ci n’a plus qu’à signer ce bon

pour confirmer la commande. Faut-il dire que ceci constitue une procédure de commande simple faisant gagner pas mal de temps au fleet-owner ? » « L’Internet est un moyen pratique pour scanner le marché », remarque Lieven Beyl, Sales and Marcom Manager d’Athlon Car Lease. « Malheureusement, ceci prend souvent du temps. C’est précisément pour cette raison que nous avons développé un système de sélection transparent pour voitures baptisé See-lection. Au moyen

de critères objectifs, notre système permet au client d’opérer le bon choix. See-lection établit un classement automatique des ‘best buys’ sur base des besoins. Les possibilités sont diverses, y compris l’exclusion de certaines marques. Chaque conducteur est associé, lors de la création de son mot de passe, à une catégorie spécifique de la car policy. Le conducteur ne peut alors réaliser des offres que selon les règles de sa catégorie. Dans les 5 minutes, l’offre peut être imprimée. »


ède

Qui a accès ? « Pour suivre le parc efficacement, les paramètres suivants sont importants : l’actualité des données, leur précision et le niveau de détail », souligne Stéphane Verwilghen. « Ceci étant dit, nos clients ne peuvent pas non plus crouler sous les détails. Pour cette raison, nous offrons une fois par an une ‘analyse de justification’. Celle-ci consiste en une analyse globale de leur parc. Pour ceux qui aiment malgré tout avoir accès à un aperçu de tous les éléments pertinents, toute l’information est à disposition. Si le gestionnaire de parc souhaite suivre le TCO de manière plus approfondie, il trouve pour chaque aspect relevant de la flotte (gestion

des sinistres, carburant, etc.) un aperçu plus détaillé. Il obtient ainsi un rapport en temps réel des différents sinistres, et peut toujours choisir lui-même quels paramètres sont rendus (conducteur, récupérable ou non, etc.) Idem pour les amendes, le carburant, le ravitaillement international,… » Quels sont ces éléments pertinents ? C’est le reporting qui permet d’en obtenir la meilleure idée. « Sur base de nos rapports en ligne, un fleetowner peut effectuer le suivi quotidien de sa flotte », déclare Lieven Beyl. « Différents rapports sont à disposition. Les rapports stratégiques qui se concentrent par exemple sur le TCO ou le Fleet Sourcing, les rapports

Lieven Beyl, Athlon Car Lease : "Grâce à See-lection nous avons développé un système de sélection transparent et qui fait gagner du temps pour voitures."

tactiques avec notamment, comme points prioritaires, l’évolution périodique de la flotte ou encore la consommation des pneus, mais aussi les rapports opérationnels qui se concentrent sur les statistiques de sinistres ou la consommation de carburant. La question de savoir qui a accès à quoi constitue un élément important lorsqu’il est question de telles applications. Il est évident qu’un fleet-owner y a accès. Mais un certain nombre de possibilités sont également ouvertes pour les conducteurs. La sélection de sa propre voiture est une de ces options. Evidemment, l’accessibilité est totalement déterminée par le fleet-owner luimême. »

‘Document center’ « Chez ING Car Lease Belgium, Fleet Agent est l’application en ligne pour les calculs et les commandes d’une part, et pour la gestion et le reporting du parc de l’autre », explique Marc Vandenbergh, Director Sales chez ING Car Lease Belgium. « Récemment, Fleet Agent a été élargi avec le ‘Document Center’, pour la consultation et le téléchargement de documents et de formulaires avec accès séparé pour le Fleet Manager et le conducteur. Une enquête montre que sont souvent appréciés : la grande convivialité, le confort pour le conducteur, mais aussi le réglage sur mesure de la car policy dans tous ces aspects pour le fleet-owner.

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Stéphane Verwilghen (Arval) : « Nos clients ne peuvent se noyer dans les détails, mais ceux qui le veulent peuvent évidemment prendre connaissance de toute l’information disponible. »

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DOSSIER FLEET MANAGEMENT

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Marc Vandenbergh (ING Car Lease) : « Une enquête montre que les solutions en ligne doivent aussi tenir compte de la car policy spécifique de chaque client. »

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C’est ainsi notamment que le choix de la marque, les budgets, la limitation du CO2, la contribution propre et les remises fleet selon les préférences spécifiques de nos clients sont intégrées dans le module de calcul. » « Si nous examinons la ligne de vie d’une voiture de leasing, on s’aperçoit qu’elle débute lors de la réalisation d’une offre », explique Isabelle Van Bellegem, Business Development Manager chez LeasePlan. « En tant que fleet-owner, vous pouvez transmettre toutes vos demandes d’offre à la société de leasing, ou vous pouvez les faire vous-même à votre bureau via l’outil en ligne de LeasePlan : Internet Quotations ou, en abrégé, IQ. IQ permet de comparer les types, de calculer les prix et de passer des commandes. Evidemment en respectant les accords qui sont d’application concernant la flotte. Et dès qu’une voiture est commandée, un aperçu actualisé de l’ensemble du parc peut être donné via FleetReporting. »

Diversité de partenaires Beaucoup de choses sont possibles. Un scan du marché fournit des outils qui se concentrent sur à peu près tous les aspects du phénomène fleet. Des assurances au calcul du Total Cost of Ownership (TCO). Quelques exemples… « Nous proposons une variété de services », explique Philippe Bottequin, Business Development Director de Fleet Logistics. « Ceci va du contrôle et du traitement des factures au reporting, à la réaffectation de véhicules en trop ou au suivi des conducteurs. Pour tous ces aspects de notre service, des outils adaptés sont proposés. » « Grâce au Fleet Pack, toutes les données des différentes parties prenantes (sociétés de leasing, assureurs, fournisseurs de carburant,…) peuvent être réunies », affirme Paul Verkinderen, Business Development manager de Dragintra. « Nous couvrons plusieurs domaines : gestion de contrat, de sinistres, de carburant ou suivi des

« Par le biais de notre outil, on obtient une vue précise de l’emplacement des pneus hiver et été stockés », explique Guido Savi, Managing Director de Carmasters.

amendes. Pour la gestion des sinistres, il est également possible d’importer des photos. Le comportement routier du conducteur est visualisé par le biais d’un UPI ou Users Performance Indicator. Il obtient un score qui est comparé à la moyenne de la société. Ce score ne reflète pas seulement les coûts connus et mesurables, mais va plus loin dans le comportement du conducteur. On tient compte, dans une période prédéterminée, du nombre d’amendes (type et montant), du nombre de mauvais encodages du kilométrage, du nombre d’accidents (en tort, pas en tort, inconnus), des km privés par rapport aux km professionnels. Les comparaisons entre l’émission de CO2 réelle et l’émission de CO2 théorique ainsi que les écarts au niveau de la consommation de carburant sont naturellement repris dans l’UPI. » Le phénomène fleet engendre de nombreux partenariats. Il est évident que le rôle précis confié à un partenaire a un effet direct sur les outils IT proposés. Par définition, cela

se limite chez Carmasters à la question des pneus. « Le module de reporting TarqIT propose un accès en ligne, par le biais d’un user ID et d’un mot de passe, à toute une série de données et analyses concernant la flotte », précise Guido Savi, Managing Director de Carmasters. « Celles-ci comprennent l’historique d’un véhicule, l’évolution du chiffre d’affaires, la gestion des marques, les tailles de pneus montés, la localisation des pneus hiver stockés, le coût par véhicule, le coût par région, les km par marque, … Le Fleet Report, donne une vue de l’emplacement précis des pneus été et hiver stockés. » Les possibilités sont légion et l’offre est plus importante que jamais. Mais en tant que client, il faut bien examiner l’offre des fournisseurs. Jusqu’où va la collaboration ? Etes-vous suffisamment informés ? Et ce qui est offert bénéficie-t-il aussi d’un support ? Un plaidoyer pour la clarté… Michaël VANDAMME



Retrou vez tou te l’actu alité fle et s ur www.f leet-bu siness .com

FLEET ECHOS

FLEET PEOPLE Opel Belgium a nommé Roeland Vriens au poste de manager Fleet & Remarketing Used Vehicles. Chez GM, R. Vriens occupait jusqu’à présent la fonction de Sales District Manager. Un des fers de lance de sa stratégie fleet est de renforcer les liens avec les concessionnaires. « Et grâce à l’Opel Astra Sports Tourer et aux motorisations plus écologiques au sein de la gamme, nous sommes très optimistes pour l’année fleet 2011 », déclare R. Vriens. Notez encore que Johan Bollen reprend le poste de Key Account Manager Leasing chez Opel Belgium. Il sera dorénavant la personne de contact pour les sociétés de leasing.

Marc Bienemann vient d’être nommé Managing Director Jaguar Land Rover BeNeLux. Il sera chargé des organisations d'importation et de vente aux Pays-Bas, en Belgique et au Luxembourg pour les marques Jaguar, et Land Rover.

Depuis le 1er février 2011, Guy Crab assure ses nouvelles fonctions de secrétaire général de GDA (Groupement des Distributeurs et Agents de Marques automobiles), affilié à FEDERAUTO, qui représente les intérêts du Commerce et de la Réparation automobile dans notre pays. Guy Crab n’est pas un inconnu dans le secteur automobile puisqu’il occupa par le passé des fonctions dans diverses marques comme Toyota et KIA.

Caroline Windels est la nouvelle CFO de la société d’assistance Inter Partner Assistance. Elle est active dans la société depuis 7 ans déjà. « Inter Partner Assistance jouit d’une bonne réputation dans le secteur de l’assistance. En tant que CFO, je compte encore renforcer cette réputation en optimisant la rentabilité, la qualité et l’efficacité de nos services et processus. »

3 questions à… Christian Menna, Infiniti BeLux

Depuis le 1er septembre 2010, Christian Menna est le nouveau Fleet Manager d’Infiniti BeLux. Bien qu’étant encore très jeune 35 ans -, C. Menna a déjà acquis une grande expérience dans le secteur automobile. Il a commencé sa carrière il y a 12 ans chez Ford pour ensuite passer chez Infiniti. Christian Menna nous en dit plus.

1.

Quels sont les atouts dont dispose la marque de luxe Infiniti pour convaincre les clients fleet ?

« L’introduction de moteurs diesel ainsi que l’arrivée de la prestigieuse berline - l’Infiniti M - vont nous permettre de faire notre entrée sur le marché fleet. Nous avons déjà conclu des accords avec 10 sociétés de leasing en Belgique. Nous misons en outre sur une prestation de service ‘VIP’ comprenant un service Home & Delivery, ce qui signifie que pour chaque entretien, nous venons chercher le véhicule et amenons une voiture de remplacement Infiniti. Le lendemain, nous ramenons la voiture entretenue avec, en guise de service supplémentaire et gratuit, son nettoyage complet. »

Quelle est l’importance de l’écologie pour une marque qui aime dorloter ses conducteurs ?

2.

« Elle est très importante. C’est pourquoi nous lançons une version hybride de l’Infiniti M en avril. Elle disposera d’une autonomie de conduite électrique de 80 km. »

Le Groupe Beerens est l’importateur d’Infiniti en Belgique. Quels sont ses plans fleet dans un avenir proche ?

3.

« Dans un premier temps, nous souhaitons renforcer notre équipe de vente. Nous pensons également que la nouvelle M diesel peut jouer un rôle important sur le marché fleet. » Stijn PHLIX

Saab Automobile a nommé Matthias Seidl au poste d'Executive Sales Director. Il succède à Adrian Hallmark qui quitte Saab pour rejoindre Jaguar. Matthias Seidl, 47 ans, était jusque là président et CEO d’API, une agence de consulting de Detroit. Avant cela, il a exercé différentes fonctions de management dans les organisations de vente d'Audi et Volkswagen.

Christian Menna veut, à travers l’Infiniti M, atteindre le public fleet.

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ACTUA

LÉGISLATION

Fiscalité modifiée en 2011 Le 1er janvier 2011, plusieurs adaptations sont entrées en vigueur relatives à la fiscalité des voitures de société. Il s’agit plus précisément de la limitation de la déductibilité fiscale, des règles concernant l’avantage de toute nature et des éléments fiscaux concernant les véhicules électriques et hybrides. our rappel : depuis le 1er avril 2008, notre pays applique une déductibilité fiscale variable des voitures de société en fonction des émissions de CO2. Pour les indépendants et les professions libérales dont les revenus font l’objet de l’imposition des personnes physiques, la déductibilité fiscale des coûts automobiles est et reste fixée à 75 %. Les différentes limites et pourcentages valables pour l’année 2011 sont résumés dans le tableau ci-après.

P

La déductibilité fiscale de l’utilisation de carburant et les dépenses via les cartes carburant sont, depuis le 1er janvier 2010, limitées à 75 % pour tout type de motorisation, quelle que soit le type de carburant. Ceci ne change pas en 2011 et est valable aussi bien pour les sociétés que pour les indépendants et les professions libérales.

Avantage de toute nature Un employé ou chef d’entreprise qui reçoit, de son employeur ou associé, un véhicule à titre gracieux pour son usage privé est imposé sur cet avantage. La valeur de cet avantage est fixée de façon forfaitaire. L’avantage équivaut au nombre de kilomètres parcourus pour ‘usage personnel’ avec un minimum de 5.000 km, multipliés par l’émission de CO2 du véhicule et un coefficient dépendant du type de carburant. ‘L’usage personnel’ d’un véhicule comprend aussi bien les déplacements privés pendant les vacances et les temps libres que les déplacements domicile – lieu de travail. Pour le calcul de l’avantage de toute nature, le fisc tient compte de la distance entre le domicile et le lieu de travail fixe. Si la distance est inférieure à 25 km ou s’il n’y a pas de déplacement domicile – lieu de travail, c’est alors

le minimum de 5.000 km qui s’applique. Cette méthode de calcul forfaitaire sur base de 5.000/7.500 km reste inchangée en 2011.

Calcul de l’avantage via les émissions de CO2 Depuis le 1er janvier 2011, les avantages de toute nature pour les voitures de société ne sont plus calculés sur base des ch fiscaux, mais en multipliant les émissions de CO2 du véhicule par un coefficient dépendant du type de carburant. Ces coefficients sont indexés annuellement. Par rapport aux tarifs de l’an passé, l’augmentation atteint, en 2011, 3,04 % pour les véhicules au diesel. On prévoit cependant un minimum nonindexé de 0,10 euro/km pour les véhicules électriques, avec donc aussi zéro émission de CO2. Dans cette nouvelle méthode de calcul aussi, les ‘distances forfaitaires’ de

5.000 et 7.500 km pour l’usage privé sont conservées.

Formule de calcul 2011 Pour l’année 2011, le coefficient pour l’essence et le LPG/gaz naturel atteint 0,00216 euro/g CO2 et pour le diesel 0,00237 euro/g CO2. La formule pour le calcul de l’avantage de toute nature sur base annuelle est, depuis le 1er janvier 2011, la suivante : • Pour les véhicules au diesel : avantage = émission de CO2 x 5.000 ou 7.500 km x 0,00237 • Pour les véhicules à essence/LPG/gaz naturel : avantage = émission de CO2 x 5.000 ou 7.500 km x 0,00216 • Pour les véhicules électriques : avantage : 5.000 ou 7.500 km x 0,10. La valeur exacte de l’émission de CO2 est disponible, pour tout type de véhicule, sur le site web www.health.fgov.be ou sur le formulaire d’inscription.

LIMITATION DE LA DÉDUCTIBILITÉ FISCALE DES COÛTS AUTOMOBILES DANS L’IMPÔT DES SOCIÉTÉS – 2011 Essence/LPG/gaz naturel CO2

Electrique CO2 0 gramme

0 – 60 gr 0 – 60 gr 61 – 105 61 – 105 106 – 115 106 – 125 116 – 145 126 – 155 146 – 170 156 – 180 171 – 195 181 – 205 > 195 > 205 Limitation de la déductibilité fiscale 2011 pour les indépendants et les professions libérales Quelle que soit l’émission de CO2 75%

Déductibilité fiscale (1) 120% 100 % 90 % 80 % 75% 70 % 60 % 50 %

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Diesel CO2

1) La déductibilité fiscale des intérêts de financement reste en 2011 de 100 %. Cette règle vaut aussi pour les indépendants et les professions libérales.

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ACTUA

LÉGISLATION

EXEMPLES DÉTAILLÉS AVANTAGE DE TOUTE NATURE – TARIFS SUR BASE ANNUELLE - 2011 – 2011 (1) Diesel: coefficiënt 0,00237 90 gr CO2 100 gr CO2 110 gr CO2 120 gr CO2 130 gr CO2 140 gr CO2 150 gr CO2 160 gr CO2 170 gr CO2 180 gr CO2 190 gr CO2 200 gr CO2

5 000 km 1 067,00 euros 1 185,00 euros 1 304,00 euros 1 422,00 euros 1 541,00 euros 1 659,00 euros 1 778,00 euros 1 896,00 euros 2 015,00 euros 2 133,00 euros 2 252,00 euros 2 370,00 euros

7 500 km 1 600,00 euros 1 778,00 euros 1 955,00 euros 2 133,00 euros 2 311,00 euros 2 489,00 euros 2 666,00 euros 2 844,00 euros 3 022,00 euros 3 200,00 euros 3 377,00 euros 3 555,00 euros

(1) Attention : le calcul doit se faire sur base de l’émission de CO2 exacte.

Si aucune donnée sur les émissions de CO2 n’est disponible, c’est l’assimilation suivante qui est d’application : • Pour les voitures avec un moteur à essence, au LPG ou gaz naturel : émission de CO2 de 205 g/km : • Pour les voitures au diesel : émission de CO2 de 195 g/km.

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Remise directe sur facture

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Depuis le 1er juillet 2007, les remises directes sur facture sont d’application lors de l’achat de véhicules émettant peu de CO2. Ces remises sur facture ne sont valables que pour les personnes physiques y compris les indépendants et les professions libérales et ceci indépendamment de la formule d’achat (cash, leasing financier, renting financier ou full service lease). Les remises ne sont pas d’application pour les sociétés, asbl, organismes publics et professions libérales qui travaillent en sociétés. Que comprend, en 2011, la remise directe sur facture pour les voitures émettant peu de CO2 : • Moins de 105 g CO2/km : 15 % sur le montant de la facture avec un maximum de 4.640 euros ; • Entre 105 et maximum 115 g CO2/km : 3 % sur le

montant de la facture avec un maximum de 870 euros. La remise directe pour les voitures au diesel équipées de série d’un filtre à particules atteignait encore l’an passé 210 euros. Cette année, cette réduction disparaît pour les voitures parce que la législation européenne prévoit que tous les nouveaux véhicules au diesel doivent désormais être équipés d’un filtre à particule. La réglementation flamande pour le post-équipement de filtres à particules sur des véhicules existants reste d’application.

Avantages fiscaux pour véhicules électriques A partir de 2010, les voitures électriques sont fortement encouragées du point de vue fiscal. Les particuliers prétendent à une réduction d’impôt de 30 % du prix d’achat d’un véhicule électrique avec une réduction maximale de 9.190 euros pour l’année 2011. Cette réglementation est également en vigueur pour la période 2010 à 2012, mais peut être prolongée. Vu qu’il s’agit d’une réduction d’impôt, les indépendants et professions libérales dont les revenus font l’objet de l’impôt sur les personnes physiques sont aussi pris en considération.

Sociétés Les véhicules électriques immatriculés par une société bénéficient d’une déductibilité fiscale de 120 %. Pour un hybride plug-in émettant au maximum 60 g CO2/km, la déductibilité fiscale atteint 100 %. Les entreprises soumises à l’impôt des sociétés qui installent une station de recharge pour véhicules électriques ou hybrides plugin, peuvent bénéficier d’une déduction pour investissement majorée de 15,5 % en plus de l’amortissement classique de 100 %. Par ailleurs, la taxe de circulation annuelle est calculée sur le montant le plus faible : 71,28 euros (tarif valable jusqu’au 30 juin 2011) et la Taxe de Mise en circulation unique (TMC) atteint pour les véhicules électriques 61,50 euros quelle que soit leur puissance.

Voici les formules de calcul des montants mensuels pour l’année 2011 : • Essence : [(CO2 g/km x euros 9) - 768]: 12 x 1,1298. • Diesel : [(CO2 g/km x euros 9) - 600]: 12 x 1,1298. • LPG : [(CO2 g/km x euros 9) - 990]: 12 x 1,1298. Un minimum de 20,83 euros x 1,1298 = 23,53 euros est cependant d’application. Pour les véhicules électriques, le minimum de 23,53 euros par mois est de toute façon en vigueur. Exemple : un véhicule au diesel avec une émission de CO2 de 154 g/km : Tarif 2011 : ((154 x 9) - 600) / 12 = 65,50 euros x 128,89 / 114,08 = 74,00 euros par mois. Michel WILLEMS

Contribution CO2 patronale Depuis le 1er janvier 2005, les employeurs paient une contribution de solidarité ONSS CO2 sur les véhicules qui sont aussi utilisés à d’autres fins que purement professionnelles et qui sont mis à disposition des employés. Depuis le 1er janvier 2011, les montants sont calculés sur base du coefficient d’indexation 1,1298.

Michel Willems est fiscaliste agréé et international fleet, ecology, mobility & employee benefit consultant. M.willems@mobilitas.be, www.mobilitas.be.



ACTUA

FLEET-OWNERS CARGLASS ET MOBISTAR

Quand l’écologie devient poli Comparez les histoires des numéros 1 et 2 du Fleet Green Award 2010 et les parallèles sautent immédiatement aux yeux. Leur politique de flotte tourne autour des voitures bien sûr mais tout autant autour des alternatives. La prise en compte de ces dernières est essentielle pour tout fleet-owner qui souhaite l’écologisation de sa flotte. Mais ceci ne se fait pas tout seul. Les deux entreprises y ont impliqué leurs fournisseurs. Tout comme leurs propres collaborateurs. Une bonne communication et le maintien de la motivation des employés sont indispensables. Une rencontre avec Ronny Van den Driesch et Karel Boussu, responsables fleet chez, respectivement, Carglass et Mobistar, montre pourquoi nos deux interlocuteurs ont réussi à conquérir les deux plus belles places du podium.

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Ronny Van den Driesch (Carglass) et Karel Boussu (Mobistar) sont depuis plusieurs années défenseurs d'une politique de gestion de la mobilité.

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itique d’entreprise

e fait que la remise annuelle du Fleet Green Award en octobre de l’an passé en était déjà à sa 5e édition est révélateur. Parallèlement à l’intérêt croissant pour l’écologie – certains parlent d’une mode -, le respect de l’environnement est désormais aussi solidement ancré dans le microcosme du fleet. Avec un peu de scepticisme, on pourrait qualifier les mesures prises par de plus en plus d’entreprises comme une marque de pragmatisme. Depuis que le CO2 joue un rôle plus important dans la fiscalité liée à la voiture de société, la conduite verte est

L

de plus en plus synonyme de conduite économique. Mais il y a plus. Les efforts vont plus loin et nous amènent au cœur de la philosophie d’entreprise.

Politique d’entreprise « L’environnement constitue un élément stable de l’engagement plus large qui est le nôtre en tant qu’entreprise », explique Karel Boussu, Facilities & Real Estate Manager chez Mobistar. Il y a quelques mois, il a décroché la 2e place du Fleet Green Award. « Green Fleet fait, en d’autres termes, totalement partie de « La motivation de nos employés est le fil rouge de notre police de mobilité », déclare Ronny Van den Driesch de Carglass.

CROISADE CONTRE LE CO2 La critique selon laquelle l’écologie se limiterait aux émissions de CO2 est réelle. D’un point de vue légal, la situation est ce qu’elle est, comprenez : les CO2 jouent un rôle déterminant dans la vie de tout gestionnaire de flotte soucieux de l’écologie. « Les objectifs que nous nous fixons, ne peuvent être dissociés de la nature de nos activités », précise Ronny Van den Driesch. « Aujourd’hui, nos véhicules de livraison affichent des émissions moyennes de 123 g/km. Pour les véhicules du staff, il s’agit de 154 g/km. Nous souhaitons réduire ces valeurs à, respectivement, 104 et 130 g/km. » « Nous nous trouvons dans une moyenne de 142 g/km », intervient Karel Boussu. « En 2006, c’était encore 158 g/km. Il faut se tourner vers le futur à ce niveau. Car comment réduire cette moyenne ? En surveillant de près les nouvelles commandes. Nous avons fixé un plafond à 120 g/km. En 2008, cette limite était encore de 140 g/km. Maintenir les émissions de CO2 à un niveau aussi bas que possible en fonction de l’offre lors des nouvelles commandes, telle est, selon moi, la clé du succès. »

L’utilisation de véhicules écologiques et sûrs constitue chez Carglass un des principaux moteurs de sa politique écologique.

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ACTUA

FLEET-OWNERS CARGLASS ET MOBISTAR

LA MÉDAILLE D’OR… Avec plus de 40 service centers répartis dans toute la Belgique, Carglass est une des références dans le monde des réparations et remplacements de pare-brise. Cela donne une flotte très variée composée de voitures, camionnettes, véhicules de livraison, mais aussi de scooters et de vélos. Le siège principal de l’entreprise, qui fait partie du groupe Belron, est établi à Hasselt, mais dans la mesure où elle est active dans l’ensemble du pays, la politique de flotte et de mobilité est assez complexe. Le responsable de flotte, Ronny Van den Driesch, Audit & Vehicle Manager, a remporté le Fleet Green Award, édition 2010.

… ET LE MÉDAILLÉ D’ARGENT Mobistar est un des principaux acteurs du marché de la télécommunication belge et luxembourgeois. Les activités couvrent tant la téléphonie fixe que mobile. Mobistar, qui fait partie du groupe France Telecom, est coté à la bourse de Bruxelles. Le siège principal se situe à Evere, à un jet de pierre du ring bruxellois, ce qui a un impact direct sur les défis de mobilité auxquels l’entreprise est confrontée. La gestion de flotte relève des compétences de Karel Boussu, Facilities & Real Estate Manager. Il a terminé 2e du Fleet Green Award l’an passé.

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Karel Boussu, Mobistar : « Auparavant, la gestion de flotte pouvait se limiter à la gestion pure du parc. Aujourd’hui, il s’agit en fait d’une gestion de la mobilité. »

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notre Corporate Social Responsibility, elle-même intégrée dans la politique d’entreprise de Mobistar. Nous ne nous concentrons d’ailleurs pas seulement sur la voiture de société en tant que telle. Il faut voir au-delà. Une flotte s’inscrit dans une politique plus large de mobilité. Si vous réussissez à l’optimaliser, vous apportez alors une sérieuse plus-value pour l’environnement. » « Nous attachons également beaucoup d’importance à une responsabilité sociale dont l’environnement fait partie », confirme Ronny Van den Driesch, Audit & Vehicle Manager chez Carglass, et surtout vainqueur du Fleet Green Award. « Même en tant qu’entreprise, vous ne maîtrisez que partiellement l’accomplissement de cette responsabilité sociale. Si vous faites partie d’un grand groupe, les grandes lignes sont souvent définies par le top. Faisant partie de Belron, nous sommes ‘vernis’. L’utilisation de véhicules éco-

logiques et sûrs est un des moteurs de notre société. Notre groupe a aussi délibérément choisi de ne pas acheter d’arbres ou de bois, mais de travailler effectivement au respect de l’environnement. »

Viser le partenariat Il faut d’abord balayer devant sa porte, n’est-ce pas ? Par ailleurs : respecter l’environnement ne peut se faire tout seul. Il faut aussi y impliquer les partenaires. Comment nos deux fleet-owners voient-ils cette relation ? « Les normes que nous leur imposons sont inspirées par l’écologie », affirme Ronny Van den Driesch. « Les constructeurs savent que seules les voitures vertes entrent en considération. En ce qui concerne le côté financier de l’affaire, nous collaborons avec un partenaire qui est également performant au niveau écologique. » Même son de cloche chez Mobistar. « Tant en ce qui concerne les constructeurs

que les sociétés le leasing, nous réclamons une attention particulière pour les projets respectueux de l’environnement. Et pour que les choses soient bien claires : cela ne se fait pas seulement pour la forme. A quoi sont-ils concrètement occupés ? Quels programmes peuvent-ils présenter ? Nous exigeons de vraies réponses à ces questions. Plus ils tiennent compte de façon positive de ces éléments, plus la cote qu’ils auront en interne sera élevée. Pour les partenaires financiers, nous travaillons avec des appels d’offre dans lesquels nous demandons explicitement un engagement en faveur de l’écologie. Ceci peut se manifester sur différents plans. Pour n’en citer qu’un : l’offre d’incentives lors du financement de voitures écologiques », précise Karel Boussu.

Communiquer et motiver Et puis il y a les collaborateurs en interne. Les conducteurs-

employés qu’il faut impliquer dans ce mouvement écologique. A quel point cela fonctionne-t-il ? « Assez bien je dois dire », répond Ronny Van den Driesch. « La motivation est un fil rouge qui passe par notre police de mobilité. L’avantage des voitures de société réside dans le fait qu’il s’agit toujours de véhicules récents qui ont maximum 4 ans. Pour les employés, c’est déjà une donnée agréable. Nous leur expliquons aussi quel est leur avantage dans l’accomplissement d’un choix écologique. L’offre de possibilités de transport alternatives a également un effet engageant. La communication constitue ici un aspect important. Elle n’est pas seulement fréquente, elle se déroule aussi via divers canaux disponibles : mail, internet, intranet,… » « La communication et la motivation sont chez nous aussi des mots d’ordre importants », déclare Karel Boussu. « Nous disposons d’un groupe de travail sur la


SMART ÉLECTRIQUE POUR MOBISTAR Karel Boussu souhaite intégrer à l’avenir des véhicules électriques dans la flotte de Mobistar. Les souhaits se sont d’ailleurs déjà transformés en actes. Fin de l’an passé en effet, Mercedes-Benz Belux a remis les clés d’une nouvelle smart fortwo electric drive. Mobistar va leaser la smart électrique via Athlon Car Lease. La remise des clés a eu lieu à Bruxelles à l’occasion de l’expo ‘smart urban stage’ autour de la mobilité urbaine durable. Mercedes-Benz a également remis les clés d’une smart fortwo electric aux entreprises Belgacom, Delhaize, Siemens et Ernst & Young.

Karel Boussu a commandé une smart électrique chez Mercedes-Benz.

Avec le soutien de :

Politiques ? Imaginez que les politiques vous demandent demain d’esquisser les grandes lignes d’une politique de mobilité. Quel est le bon conseil que vous allez prodiguer ? « A mon humble avis, un mélange des mesures suivantes pourraient donner de beaux résultats », explique Ronny Van den Driesch. « Pour commencer, les carburants alternatifs doivent être sponsorisés. Il faudrait aussi accorder des remises sur les voitures écologiques. Et, enfin, il faudrait aménager des pistes cyclables dignes de ce nom ET faire en sorte que les transports publics répondent aux besoins des travailleurs. Avec cela, on aurait déjà accompli un sacré progrès. » Nous posons la même question à Karel Boussu. Il

reprend à son compte la dernière suggestion de Ronny Van den Driesch. « Miser sur la qualité des transports publics est essentiel pour moi. Je veux dire par là tant la qualité physique du matériel que la qualité du service et de l’offre ainsi que l’arrêt des différences régionales entre les divers fournisseurs. »

Avenir Question finale. Comment les numéros 1 et 2 du Fleet Green Award voient-ils l’avenir ? « J’épinglerai deux choses », répond Karel Boussu. « L’intégration de véhicules électriques dans notre parc et le lancement d’un programme eco-driving. » Le vainqueur, Ronny Van den Driesch a lui aussi sa liste d’aspirations. « La poursuite de l’optimalisation du parc.

En plaçant la limite à 144 g CO2/km pour les nouvelles commandes, une sérieuse impulsion a été donnée. Nous allons continuer à travailler à l’éco-driving grâce à quoi nous avons pu économiser 5 % de carburant jusqu’à présent. En outre, nous allons continuer à utiliser le D-logger, une puce qui identifie le comportement de conduite. De cette manière, vous obtenez un aperçu exhaustif et pouvez, le cas échéant, apporter les corrections nécessaires. » Michaël VANDAMME

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mobilité qui fait des propositions concrètes. Vous pouvez aussi motiver les gens par un système de bonus/malus éco, système que nous avons introduit il y a environ 4 ans. Auparavant, la gestion de flotte pouvait se limiter à la gestion pure du parc. Aujourd’hui, il s’agit en fait d’une gestion de la mobilité. Qu’est-ce que cela signifie concrètement pour nos collaborateurs ? Un choix leur est proposé. Ils peuvent choisir entre des versions normales et écologiques. Il m’arrive de décrire cela comme un paternalisme libertin. Nous n’avons pas l’habitude d’interdire les choix. Mais les collaborateurs sont guidés vers une direction verte. Cela dit, ce sont eux qui font les choix et qui en supportent les conséquences. »

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FLEET PARTNER

WESTLEASE ET KIA

Westlease et Kia collaborent Depuis le début de cette année, Westlease opère en qualité de société de leasing captive de Kia Motors Belgium. Le fait que la marque coréenne opte pour une des sociétés de location de taille modeste, peut être considéré comme une petite surprise. Quoique… Le choix est tombé après une première expérience positive relative à la livraison de véhicules d’attente. Ceci explique cela.

Westlease a l’ambition d’opérer pour d’autres importateurs en tant que société captive », déclare André Bonnel.

SANS DOUTE PAS LE DERNIER Avec un portefeuille client de plus de 4.000 véhicules répartis sur tout le pays, Westlease a connu une solide progression au cours de ces dernières années. L’accord avec Kia est considéré par André Bonnel comme une excellente opportunité de poursuivre le développement et d’accroître la notoriété afin, ainsi, d’attirer l’attention d’autres importateurs. « Nous y sommes en tout cas prêts », déclare un André Bonnel enthousiaste.

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A

ndré Bonnel, Directeur Commercial de Westlease, explique comment la collaboration, à première vue non évidente, a vu le jour. « Fin août de l’an passé, nous avons reçu une demande de Kia Motors Belgium pour doter son réseau de quelque 120 véhicules d’attente. « Nous avons tout de suite pris cette demande au sérieux et répondu à cette proposition avec l’expérience et l’expertise nécessaires. Les efforts fournis ont visiblement plu à Kia puisque peu de temps après, on nous a demandé d’opérer en tant que société captive », précise André Bonnel. Une demande à laquelle Westlease, en qualité de société de leasing ambitieuse, n’a pas dû réfléchir à 2 fois. De son côté, Michel Vergaert, Fleet Manager de Kia, motive son choix pour Westlease comme suit : « Tout comme Kia Motors Belgium, Westlease est une entreprise qui a la ferme ambition de croître. Les deux sont prêtes à investir dans de nouveaux clients et de nouveaux marchés. » Avec 2 implantations à Kuurne et à Namur, Westlease n’est pas à proprement parler la plus grande société de leasing mais Michel Vergaert n’y voit aucun inconvénient. Au contraire. « Westlease dispose d’une équipe de conseillers active sur l’ensemble du mar-

ché belge et qui applique en même temps une approche personnalisée. Westlease propose de plus de plus un éventail de services complet : de la location financière pure à la location opérationnelle », poursuit Michel Vergaert. Westlease va surtout proposer à Kia Motors Belgium des offres sur mesure pour ses clients PME qui constituent aujourd’hui le groupe principal. « Nous garantissons un suivi personnalisé et les prospects et clients reçoivent une offre dans les 24 heures », explique André Bonnel de Westlease. « Par ailleurs, nous assurons une formation continue des concessionnaires Kia et les assistons quotidiennement dans leur quête de nouveaux clients fleet. Il est en outre évident que nous proposerons, pour l’ensemble de la gamme Kia, les prix de leasing les plus favorables. La complémentarité de Westlease et de Kia donne ainsi naissance à une véritable situation win-win. » Stijn PHLIX



AUTO

NOUVEAUTÉS

Renault Latitude : née d’un mariage franco-coréen Grande berline du segment E, celui des Audi A6, BMW Série 5, Mercedes Classe E et autres Skoda Superb, Citroën C5, Opel Insignia ou Volvo S80 pour ne citer que celles-là, la Latitude, fabriquée en Corée sous le nom de Samsung SM5, ne remplace en rien la Vel Satis qui se voulait elle, la digne représentante du haut de gamme à la française. Juste vient-elle se positionner comme une alternative plus grande à la Laguna. A bord. Certes, par rapport au modèle qui se vend en Corée, cette Latitude a été revue afin de mieux répondre aux exigences de l’acheteur européen. Outre un capot redessiné selon le style maison, la planche de bord a quant à elle été entièrement revue tandis que le confort de route a lui aussi bénéficié de nombreuses améliorations. Notamment grâce à l’utilisation du train avant de la

Laguna. Quant à l’espace dévolu aux passagers, et qu’importe qu’ils soient assis à l’avant ou à l’arrière, il n’y a rien à redire. C’est généreux à souhait. Seuls regrets : un manque de qualité dans le choix de certains matériaux mais également dans diverses finitions. Quant à l’équipement, s’il n’est pas ’high-tech’, il se veut extrêmement généreux. Surtout dans la finition ‘Privilège’.

Avec la Latitude, le mot d’ordre était incontestablement de limiter les coûts de développement. Opération réussie.

Sur la route. Proposée dans un premier temps avec trois motorisations diesels à filtre à particules, un 2.0 l dCi de 150 et 175 ch ainsi qu’un 3.0 l V6 de 240 ch, des moteurs par ailleurs fort silencieux mais qui incitent à une conduite ’cool’, la Latitude, vu son grand confort dû à la souplesse de ses suspensions, offre légèrement prise au roulis. Ce qui n’a rien d’insécurisant pour le conducteur et ses passagers.

D’autant que la direction propose un excellent ressenti. Ch.D.

BILAN FLEET “Faite tout spécialement pour les managers”, affirment les responsables du projet, “la Latitude vise la clientèle de l’ancienne Safrane”. Statutaire, vu son gabarit, elle devrait plaire aux patrons peu désireux d’afficher en cette période de crise, des signes extérieurs de richesse. Reste qu’à choisir, nous nous tournerions plus volontiers vers la Laguna, un modèle qui nous semble mésestimé et qui vient d’être entièrement revisité.

RENAULT LATITUDE Prix (HTVA) : 26.860 EUR (2.0 dCi 150 ch Privilège) TMC : 867 EUR Consommation : 5,3 l/100 km Entretien : 15.000 km Emissions CO2 : 140g/km Contribution CO2 : 660 EUR/an

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Retrou vez d www.f ’autres tests a uto sur sous la leet-busine ss rubriqu e Fleet .com, en Pra tique

Volkswagen Passat 1.6 TDI : coup de pied aux fesses Même si personne ne se retournera au passage de la nouvelle Passat, l’évolution stylistique est nettement perceptible. L’avant est clairement inspiré de la limousine Phaeton, avec une calandre à quatre lamelles horizontales. L’arrière présente une arrête nettement moins prononcée que sur la génération précédente, et les feux se prolongent désormais sur les ailes. A bord. Volkswagen a particulièrement soigné l’insonorisation. On a l’impression d’évoluer à bord d’une Phaeton. L’acoustique a été optimisée par l’adjonction d’isolants phoniques supplémentaires, mais le plus important se situe au niveau du pare-brise doté d’un verre de sécurité feuilleté intégrant un film isolant. Même

si la nouvelle Passat peut être bardée de systèmes hi-tech en tous genres, c’est l’ouverture du coffre… avec le pied qui a retenu notre attention. Livré avec le système Keyless Entry, l’Easy Open est une vraie bonne idée, surtout lorsqu’on a les bras chargés de courses. Sur la route. Silencieuse, confortable, la Passat 1.6 TDI BlueMotion Technology n’est certes pas un foudre de

guerre, mais l’ensemble est parfaitement satisfaisant et ne paraît jamais sous-motorisé, du moins avec deux personnes à bord et sans bagages, ce qui fut le cas lors des tests. Côté comportement routier, la nouvelle Passat n’apporte rien par rapport à sa devancière, à qui on ne pouvait pas reprocher grand-chose, du moins en usage familial, ce qui est sa F.D.B. vocation première.

BILAN FLEET C’est devenu une habitude au sein du Groupe Volkswagen, le rapport agrément de conduite/consommation est tout bonnement incroyable. Le système start/stop est livré de série, et cette grosse voiture se contente de 4,3 l/100 km en moyenne théorique, ce qui correspond à 114 g de CO2/km. Pas mal, non ? D’autant que la vitesse maxi atteint 195 km/h, et le 0 à 100 km/h est avalé en 12,2 secondes. Bref, un véritable maître-achat pour un véhicule de flotte.

VOLKSWAGEN PASSAT 1.6 TDI

Sans révolutionner son genre, la nouvelle Passat se montre extrêmement silencieuse et pratique à l’usage.

Prix (HTVA) : 21.198 EUR TMC : 123 EUR Consommation : 4,3 l/100 km Entretien : variable Emissions CO2 : 114 g/km Contribution CO2 : 472 EUR/an

Hyundai ix20 : Le sens pratique Voici le remplaçant du Matrix. L’ix20 est un petit monovolume du segment B, qui dépasse de peu la barre des 4 m de long et reprend la base technique de la Kia Venga. Il se pose donc en concurrent des Citroën C3 Picasso, Lancia Musa, Nissan Note et Renault Modus; les Opel Meriva et Skoda Roomster étant plus encombrants. A bord. L’ix20 est agréable à regarder et son habitacle est joliment présenté. L’ambiance est moderne et les matériaux sont bien assemblés, même si certains plastiques manquent encore de raffinement. Ce petit monovolume est pratique (espaces de rangements volumineux et bien agencés) et habitable : les places arrière accueillent confortablement trois passagers et on apprécie

l’absence de tunnel central. Côté coffre, le volume est suffisant et un double plancher est prévu pour obtenir une aire de chargement plane lorsque l’on rabat la banquette. Sur la route. Sous le capot, on trouve quatre moteurs, tous couplés de série à un système Stop & Start. En Diesel, on retrouve le petit 1.4 CRDi, livrable en version 77 ou 90 ch, et affichant 220 Nm de couple dans les deux cas. Tant qu’à Bien présenté, l’ix20 offre un excellent rapport encombrement/habitabilité.

faire, on choisit la variante 77 ch, à peine moins performante que la 90 ch. Mais on optera plus volontiers pour les moteurs à essence, plus silencieux et doux. Le 1.4i 90 ch suffit déjà, même si les reprises sont assez molles sur les grands axes, où l’on déplore aussi des qualités routières limitées. L’amortissement filtre en effet assez mal les dégradations du revêtement, tandis que les bruits de roulement sont nombreux. En ce qui

concerne la tenue de route, elle est saine mais peu enjouée, d’autant que la direcO.M. tion est inconsistante.

BILAN FLEET L’ix20 est plus agréable à regarder qu’à conduire. En effet, le moteur diesel et les qualités routières sont en retrait par rapport à la concurrence européenne. Mais ce monovolume urbain peut compter sur son rapport encombrement/habitabilité et sa présentation générale pour séduire. Il profite aussi d’une garantie et d’une assistance qui s’étalent sur 5 ans, kilométrage illimité. A ce niveau, la concurrence européenne peine à s’aligner… HYUNDAI IX20 Prix (HTVA) : n.c. TMC : 61,50 EUR Consommation : 4,3 l/100 km Entretien : 30.000 km Emissions CO2 : 114 g/km Contribution CO2 : 469 EUR/an

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AUTO

ECOTECHNOLOGIE

Mercedes-Benz : stratégie délibérée d’électrification Daimler opte résolument pour l’électrification des véhicules. Comme le prouvent les voitures avec ‘support électrique’ ou totalement électriques dotées d’une batterie ou d’une pile à combustible et qui prennent parfaitement le relais des moteurs diesels écologiques de Mercedes-Benz.

G

râce à une technologie hybride avancée, Daimler est leader mondial dans le segment des bus hybrides et le groupe produit une gamme significative de véhicules commerciaux qui s’appuient sur l’électricité. Objectif principal : l’électrification partielle de la gamme complète de voitures. Daimler et Evonik Industries ont pour la cause conclu une alliance stratégique dans le développement et la production de batteries lithium-ion. Dans le domaine de l’électronique de contrôle, de la recherche en matière de batterie et d’affinement de la gestion de l’énergie électrique (comme par ex. dans la Mercedes-Benz S400 Hybrid), Daimler partage son

expertise avec le spécialiste Continental.

2-Mode La technologie hybride 2-Mode – telle qu’on la voit dans la ML 450 Hybrid développée pour le marché américain – est le résultat d’une collaboration entre Daimler, BMW, GM et Chrysler. Dans le cas des hybrides 2-Mode, le choix entre la propulsion électrique ou mécanique varie en fonction de la charge. En cas de vitesse élevée ou contrainte plus lourde, il est par ex. possible d’opter pour une puissance de propulsion mécanique supplémentaire. Les moteurs électriques étant ainsi moins contraints en cas de pics de prestations, des

groupes de propulsion électriques plus compacts peuvent être montés. La S400 BlueHybrid utilise un petit générateur-moteur électrique de 15 kWatts coincé entre le V6 (ICE, Internal Combustion Engine) et la boîte automatique à 7 rapports. Une alternative (compacte) proposée par Mercedes à l’application ML 450 Hybrid 2-Mode. Il semblerait aussi que la Classe E Hybrid attendue pour bientôt suive l’exemple technologique de la S400. Signe que Mercedes s’écarte toujours plus de la pensée 2-Mode, surtout dans le cas des voitures.

F- et E-Cell Entre-temps, Mercedes-Benz a lancé, avec la Classe A

Les voitures en partie ou totalement électriques avec batteries et même pile à combustible (photo) soulignent la stratégie délibérée d’électrification de Daimler.

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E-Cell et après la Classe B F-Cell (pile à combustible), une 2e voiture purement électrique construite en série. Tout comme la Classe B F-Cell, cette Classe A E-Cell intègre toute l’infrastructure électrique et électronique dans un double fond unique. Y compris les 2 batteries li-ion refroidies par airco et qui accumulent suffisamment d’énergie électrique pour donner à la Classe A E-Cell une autonomie de 200 km. Qu’on se le dise, la démarche d’électrification de Mercedes-Benz va vite connaître une suite intéressante. Ferre BEYENS




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