découvrir L E M AG A Z I N E D E L A G R A N D E R É G I O N
• N U M É R O S P É C I A L É M E RV E I L L É S PA R L’A R D È C H E
Ces sites qui émerveillent le monde
HORS-SÉRIE PRINTEMPS/ ÉTÉ 2017
GORGES EN RÉSERVE - VINS DE RENOM
L 14425 - 2 H - F: 5,00 € - RD
P R I N T E M P S / É T É 2 01 7
Ces Villages où il fait bon vivre AILHON - BOUCIEU LE ROI À ciel ouvert DU LAC D’ISSARLES AUX GORGES DE LA BAUME, DES MERVEILLES À DÉCOUVRIR Outdoor À VÉLO, VÉLO ÉLECTRIQUE, EN CANOË-KAYAK, À PIED, BIEN ÊTRE, PÊCHE... Gens d’ici ORGANISATEURS D’ÉVÉNEMENTS, CUISINIERS INSPIRÉS, PRODUCTEURS AUTHENTIQUES, PASSIONNÉS D’ART, DÉFENSEURS DE LIEUX D’EXCEPTIONS...
Special section in English p.99-114
ÉDITO
© Grégoire Edouard
© Matthieu Dupont
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ICI, LÀ ET PARTOUT
I
ci, les villages ont du caractère. Perchés, ils regardent les jours qui passent et les heures qui coulent avec autant de sagesse dans leurs vieilles pierres que de lumière dans les sourires des gens qui y vivent ou les découvrent. Là, les vins sont nobles et simples, francs et authentiques. Ils ne se montent pas du bouchon et ne sont jamais aussi bien qu’ouverts aux tables des copines et des copains pour bouléguer des moments qui ne s’effacent jamais. Plus loin, on part sur des chemins, des rivières et des sentes, à tire d’aile ou à biclou, vivre des aventures au milieu de la nature. Ici et là, et à vrai dire un peu partout, tout plein de gens formidables et pas chichis pour deux sous vous font partager leurs trésors et leurs petits secrets. Partout, les paysages sont sublimes et la vie est belle. Voilà pourquoi, les amis, l’Ardèche n’aura jamais fini de nous émerveiller. X
découvrir L E M AG A Z I N E D E L A G R A N D E R É G I O N
Trimestriel - hors série Ardèche - Pintemps/Été 2017 - Réalisé en partenariat avec l’Agence de Développement Touristique de l’Ardèche www.ardeche-guide.com 15, place du Terrail 63000 Clermont-ferrand - DIRECTEUR DE LA RÉDACTION Christophe BONICEL cbonicel@orange.fr RÉDACTION Hélène DUPARC, Patrick FOUILLOUX, Marc NEVOUX PHOTOS Denis POURCHER (sauf mentions) PHOTO DE COUVERTURE Matthieu DUPONT SECRÉTAIRE DE RÉDACTION Gilles DUPUY - GRAPHIC DESIGN Grand National Studio - PUBLICITÉ Stéphane SZYJEWSKI Tél.: (33) 6 71 98 54 01 stephane@lagranderegion. eu - IMPRESSION MODERNA - DISTRIBUTION MESSAGERIE LYONNAISE DE PRESSE - Numéro de commission paritaire : 0621 K 93119 - Dépôt légal à parution. Édité par
SARL au capital de 1000€ - SIRET 811 058 122 00011 - Siège Social : 15, place du Terrail, 63000 CLERMONT-FERRAND - Directeur de la publication Christophe BONICEL
Toutes reproductions (même partielles) des articles publiés dans DÉCOUVRIR RHÔNE ALPES AUVERGNE sans accord de la société éditrice est interdite conformément à la loi du 11 mars 1957 sur la propriété littéraire et artistique. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes ou de photos qui lui est adressée pour appréciation.
ÉMERVEILLÉS PAR L’ARDÈCHE - PRINTEMPS-ÉTÉ 2017 • 3
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SOMMAIRE 6/7
L’Ardèche émerveille le monde
8/11
Gorges en réserve
12/15
Des vins de renom
16/17
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La vie de villages
18/23
Ailhon
24/29
Boucieu le Roi
30/31
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Gens d’Ici
32/33
L’Ardéchois de l’Ardéchoise
34/35
Bel et bien bon
36/37
Fruits rouges, les fruits de la passion
38/39
L’or bleu des Monts d’Ardèche
40/41
Art et camping
42/43
Le Château de la Rivoire
44/47 48/49
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Land’Art, le parcours du Partage des eaux
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A ciel Ouvert
50/51
Le lac d’Issarlès, histoire d’eaux
52/53
La cascade du Ray-Pic, et au milieu coule une rivière
54/55
La baume de Ronze, le trou dans la forêt
56/57
Le massif du Tanargue, la montagne du tonnerre
58/59
Les balmes de Montbrun, village troglodyte
60/61
La vallée de la Cance, le pont de la rivière Cance
62/63 64/65
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Outdoor, A fond l’Ardèche La Grande Traversée VTT
66
La Dolce Via
67
La ViaRhona
68
Accueil vélo dans les vignes et multi-activités
69
La nature au fil de l’eau
70
Comme un poisson dans l’eau
71
Côté bien-être
72/73 74/84 86/89
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Trésors Cachés d’Ardèche 11 pépites pour s’émerveiller
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À vos agendas
90/91
Les merveilleux week-ends
92/95
20 bons conseils pour préparer vos vacances
96
Carte
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Mon Ardèche à moi
99/114 4 • ÉMERVEILLÉS PAR L’ARDÈCHE - PRINTEMPS-ÉTÉ 2017
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Ardèche be amazed - Special section in English
© Philippe Fournier
6 • ÉMERVEILLÉS PAR L’ARDÈCHE - PRINTEMPS-ÉTÉ 2017
ÉMERVEILLÉS PAR
L’ARDÈCHE
L’Ardèche émerveille le monde BIENVENUE
À sa petite échelle, l’Ardèche – scindée en plusieurs zones géographiques distinctes, mais intimement liées les unes aux autres par leur patrimoine commun – est un continent. Le département abonde en paysages majestueux et chargés d’histoire(s), telles les gorges bordant la rivière éponyme. Des gorges à la beauté sauvage, abritant nombre d’espèces
animales et hébergeant une végétation luxuriante. Des gorges configurées pour la randonnée, le vélo, le canoë, la baignade, la spéléologie, la pêche, l’escalade ou le camping… Des gorges à vivre pleinement ! Au nord-est du département, sur la rive droite du Rhône, les vignes s’étagent à flanc de coteaux escarpés et offerts au soleil. Y mûrissent les
Condrieu, Saint-Joseph, Cornas et Saint-Péray, des vins de caractère dont se délectent les fins palais du monde entier. Et parce qu’on apprécie mieux un vin quand on en connaît l’histoire, de nombreux dispositifs œnotouristiques permettent de se familiariser avec ce vignoble, mieux connaître les domaines, les caveaux et les bonnes tables des côtes du Rhône septentrionales.
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© Matthieu Dupont / ADT07
LES GORGES DE L’ARDÈCHE • BEAUTÉ SAUVAGE
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L’ARDÈCHE ÉMERVEILLE
Le monde
Beauté sauvage
Gorges en réserve Les gorges de l’Ardèche forment une réserve naturelle aux paysages sauvages et somptueux. Si la route touristique permet d’en prendre la pleine mesure, il faut prendre le temps de s’arrêter pour découvrir un patrimoine aux multiples facettes. Texte Patrick Foulhoux
ÉMERVEILLÉS PAR L’ARDÈCHE - PRINTEMPS-ÉTÉ 2017 • 9
LES GORGES DE L’ARDÈCHE • BEAUTÉ SAUVAGE
La faune La réserve a la chance de posséder deux couples d’aigles de Bonelli, trois couples de vautours percnoptères et des couples de faucons pèlerins qui nichent dans les falaises. Dans la rivière, on peut apercevoir des hérons, des martins-pêcheurs, mais aussi des guêpiers d’Europe au printemps et en été, avant qu’ils ne repartent se mettre les ailes et le bec au chaud pour l’hiver. Les insectes four-
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©Philippe Fournier
SUR LES PAS DES ÉMERVEILLEURS : « Chaque fois que je descends dans ce grand canyon, entre ces à-pics rocheux calcaires vieux de centaines de millions d’années, je suis impressionné et plongé d’entrée... dans l’immensité et la beauté saisissante du paysage, son côté sauvage, naturel, intact, vierge... Même très fréquenté, ce site est préservé grâce au long travail mené par la Réserve et des gens du pays qui ont su prendre soin du vivant. 9 milieux naturels, des espèces rares et incroyables, des eaux qui parcourent les Cévennes ardéchoises avant de se rassembler sur un lit de perles géologiques, au milieu de l’histoire de la terre et de la vie. Et pour couronner le tout, une galerie d’oeuvres d’art incroyables, vieilles de 36 000 ans qui nous confirme que, déjà, les hommes étaient séduits par la magie des lieux ! » Nicolas GRISOLLE, accompagnateur en montagne, guide nature
© C. Fougeirol
L
a Réserve naturelle nationale des gorges de l’Ardèche se situe au sud du département, entre Vallon-Pont-d’Arc et Saint-Martin-d’Ardèche. Elle englobe la rivière, ses falaises et ses pentes couvertes de chênes verts, ainsi que le plateau calcaire, perché à 250 mètres au-dessus des gorges, plateau lui-même recouvert de chênes verts et d’une garrigue constituée de plantes aromatiques et médicinales, telle la lavande sauvage, le thym, la sarriette, plus d’une centaine d’espèces d’orchidées et des plantes de garrigue. Le climat, la végétation et la faune sont méditerranéens. Le chêne vert occupe 90 % de la forêt. On trouve également des essences plus originales, comme le pistachier térébenthine, le micocoulier ou le genévrier de Phénicie qui pousse à flanc de falaise avec son houppier tourné vers le bas, et dont certains spécimens sont âgés de 2 000 ans. Au bord de la rivière poussent quelques figuiers. Sur le plateau, sont essentiellement cultivées la vigne et la lavande. En été, les gorges baignent d’une lumière fantasmagorique, avec le bleu du ciel, le blanc du sol calcaire, la verdure et la rivière qui serpente nonchalamment en fond de vallée.
Patrimoine historique Avec la grotte ornée du Pontd’Arc, dite grotte Chauvet, inscrite au patrimoine mondial, les gorges de l’Ardèche possèdent la plus ancienne grotte ornée au monde. Sur la réserve voisinent une trentaine d’autres grottes, fermées par précaution. Pendant les guerres de Religion, elles servaient de refuge aux Camisards en fuite et durant la Seconde Guerre mondiale, elles abritèrent des résistants. Au niveau du cirque de la Madeleine, on
trouve la Maladrerie des Templiers, les ruines d’un village du XIe siècle. Aux siècles précédents, les bergers ont construit des abris dans les falaises, dans les entrées de caverne, afin de protéger les chèvres des loups. Ce patrimoine ne se découvre qu’en compagnie d’un guide, tout comme les vestiges d’habitations des charbonniers qui exploitaient le bois de la réserve au siècle dernier, ou encore les dolmens, dont le fameux dolmen du Chanet à proximité du bivouac de Gournier.
L’ARDÈCHE ÉMERVEILLE
travers des animations, des sorties nature et des randonnées, et accéder ainsi à des sites qu’il serait bien difficile d’atteindre soimême. On peut également avoir recours aux services de l’Association des guides nature des gorges de l’Ardèche, qui offre un encadrement autour des activités de plein air propres aux gorges, tel le canoë-kayak, la randonnée, la spéléologie, la pêche ou la batellerie. Du fait des méandres de la rivière, des plages se sont formées à l’extérieur des virages. À la sortie des radiers, on trouve généralement des endroits très calmes où se baigner. Mais on peut aussi se baigner de façon plus domestique à Saint-Martin-d’Ardèche, sur la grande plage du Pavillon bleu, surveillée par un maître-nageur les après-midi de juillet et août - période durant laquelle est mis en place un caillebotis pour faciliter l’accès aux personnes à mobilité réduite, ou encore sur les plages de la Combe-d’Arc, qui dans les années à venir va prendre une tout autre allure. X
millent, tels les criquets, les sauterelles, les cigales et de jolis spécimens de papillons et de libellules. En bord de rivière, cohabitent des loutres et des castors. En se promenant, on peut aussi croiser des genettes et des fouines. Et moins attendu, un troupeau de chèvres sauvages. Dans les années 1980, quand le dernier berger a cessé son activité, les chèvres se sont retrouvées livrées à ellesmêmes. Aujourd’hui, le troupeau compte entre soixante-dix et quatre-vingts têtes, selon les années. Ces chèvres ont leur utilité, en ce qu’elles entretiennent les sous-bois et la garrigue.
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© Nicolas Bazin
www.gorgesdelardeche.fr www.guides-nature-gorges-ardeche.net www.rhone-gorges-ardeche.com www.pontdarc-ardeche.fr
© Nicolas Bazin
© Jéremy Guillien
Nature et découvertes La route touristique est parsemée de belvédères en surplomb de la vallée. La visite de la grotte de Saint-Marcel et de la grotte de la Madeleine, où est basée la Maison de la réserve naturelle, est un passage obligé. Les férus de spéléologie trouveront d’autres grottes à proximité. Le syndicat de gestion des gorges de l’Ardèche a mis en place le balisage d’un sentier pédestre longeant les 27 kilomètres de rivière s’étirant sur la réserve naturelle. Le sentier s’adresse à des randonneurs confirmés. Pour les marcheurs moins aguerris, il est préférable de prévoir deux jours et de réserver un emplacement sur un des deux bivouacs aménagés à cet effet (Gaud et Gournier), qui accueillent randonneurs et kayakistes. La randonnée est ponctuée de passages relativement délicats et techniques. Rassurez-vous, il existe également des itinéraires plus sportifs, d’autres plus faciles à faire en famille. On peut s’aventurer seul, grâce au topoguide, ou faire appel aux services d’un guide. Au printemps et en automne, quand la rivière est trop haute, les passages à gué sont impossibles et dangereux. Il est recommandé de bien se renseigner avant de s’y engager. Il est possible de pratiquer la varappe, au niveau du rocher d’Autridge pour les plus chevronnés, ou vers d’autres spots situés aux alentours des gorges. Le VTT, lui, est plutôt réservé à des pratiquants confirmés. Il fait chaud, le terrain est caillouteux, les dénivelées sont raides et c’est assez technique. Signalons la toute nouvelle Grande Traversée de l’Ardèche en VTT, labellisée par la Fédération Française de Cyclisme et réservée aux vététistes confirmés. La réserve naturelle propose de découvrir l’environnement à
Le monde
ÉMERVEILLÉS PAR L’ARDÈCHE - PRINTEMPS-ÉTÉ 2017 • 11
© Philippe Fournier
DES VINS DE RENOM
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L’ARDÈCHE ÉMERVEILLE
Le monde
Des vins de renom Vignobles des Côtes-du-Rhône septentrionales
Du nord du département jusqu’à Saint-Péray, la rive droite du Rhône est bordée de vignobles aux AOP prestigieuses, ayant pour nom Saint-Joseph, Cornas, Condrieu et Saint-Péray. Des vignes en grande partie étagées en terrasses et qui, exposées au sud, produisent des vins d’exception, réputés pour la noblesse de leur identité et leur force de caractère. Texte Patrick Foulhoux
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© Philippe Fournier
DES VINS DE RENOM
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© M. Rissoan
E
n longeant le Rhône à partir du nord de l’Ardèche, on traverse d’abord le vignoble de Saint-Joseph, puis le Cornas et enfin le Saint-Péray. Le Saint-Joseph était connu naguère sous le nom de vin de Mauves, avant que les Jésuites ne le rebaptisent au XVIIe siècle. L’Appellation d’origine contrôlée (AOC) a vu le jour en 1956. Elle couvrait alors six communes, pour 90 hectares de vignes. En 1994, l’appellation a été restructurée. Elle s’étire désormais sur 56 kilomètres, entre Chavanay, dans la Loire, et Chateaubourg. Elle concerne vingt-six communes (vingt-trois en Ardèche, trois dans la Loire), pour une superficie de plus de 1 000 hectares exploités par cent soixante vignerons. L’AOP est réputée pour ses rouges provenant de la syrah, un cépage donnant des vins puissants, aux arômes épicés et poivrés, mêlés de notes minérales. Viticulteur installé à Saint-Jean-de-Muzols, Sébastien Blachon précise, enthousiaste : « Les Saint-Joseph sont sur l’élégance et la finesse. Les blancs sont puissants et charpentés, parfaits pour l’apéritif ». L’appellation produit 10 % de vins blancs élaborés à partir des cépages roussanne et marsanne. La roussanne donne des vins fins de couleur jaune paille, au bouquet remarquable et de bonne garde. La marsanne réclame un climat sec, chaud et ensoleillé. Elle donne des vins puissants, d’acidité moyenne. Sébastien Blachon exploite quatre hectares en Saint-Joseph rouge et blanc, et un hectare en vins de pays. Le tiers de sa production part à l’export, le reste étant vendu directement à la cave.
L’ARDÈCHE ÉMERVEILLE
Pas mécanisable Quand on parvient au sud du vignoble de Saint-Joseph, on entre à Cornas : le paySUR LES PAS DES sage commence à s’ouvrir, les ÉMERVEILLEURS : prémices du sud de la France « Quand on me parle de se font sentir. Le Cornas est mes saveurs d’Ardèche, il un vignoble à la plantation me revient tout de suite antique et travaillé manuelleà l’esprit une belle soirée ment. Il s’étend sur 150 hecd’été sous le tilleul centares d’un coteau granitique tenaire de notre cour, un en forme d’amphithéâtre exrepas entre amis chers et l’alliance d’une tomme posé sud-sud-est. Une quarande brebis de la Ferme du taine d’exploitants produisent Château et d’un Cornas du Cornas à partir de la syrah. à la robe pourpre. Cette Exclusivement constitués de tomme au lait de prinrouges, les Cornas sont des temps délicatement parfuvins de garde, complexes et mée et longuement vieillie puissants, souvent plus coren cave qui développe ces aromes d’humus et la puissés et plus tanniques que les sance assagie d’un vieux Saint-Joseph. Les terroirs sont Cornas : toute l’Ardèche différents. Sur les parcelles en une bouchée !! » les plus planes, on travaille à Claude BRIOUDE, l’aide de chevaux, mais le vichef de cuisine gnoble n’est pas mécanisable. Le gros de la production est vendu à l’étranger, où ces appellations sont mieux connues qu’en France. Toutefois, on peut acheter du vin directement au caveau, comme chez Jean-Luc Colombo, lequel propose entre autres la Cuvée des Toqués, spécialement élaborée pour les Toqués d’Ardèche, onze grands chefs cuisiniers défenseurs des produits et des producteurs du terroir. « Les Cornas demandent beaucoup d’ouverture, ce sont des vins de gastronomie, pas des vins qu’on boit à l’apéritif », précise-t-on à la maison Colombo qui possède 12 hectares de Cornas et quatre de Saint-Péray et qui propose sur rendez-vous de visiter ses vignes en 4x4, avant de passer à la dégustation. Après Cornas, voici Saint-Péray, où sont regroupés une centaine d’hectares de vignes donnant des vins blancs tranquilles et pétillants, vendus directement au caveau ou à l’export. Œnotourisme Des dispositifs, tel le label “Vignobles & découvertes”, permettent de découvrir le vin tout en faisant du tourisme, en alliant plaisir et connaissance. Terres de Syrah a en charge toutes les activités « œnotourisme » de la Cave de Tain-l’Hermitage, face à Tournon-sur-Rhône, les deux communes étant reliées par la passerelle Marc Seguin : visites de la cave de Tain, visites du vignoble de Saint-Joseph en gyropode ou en vélo électrique avec dégustation à la clé, balades sur le sentier des Tours, à Tournon, au cœur historique de l’appellation Saint-Joseph, et animations autour du vin ou dégus-
Le monde
tation au caveau du château de Tournon. Les vignobles de Saint-Joseph, Cornas et Saint-Péray se visitent de différentes manières, avec la solution de mobilité de son choix, en empruntant les routes pittoresques qui sillonnent les vignes. Un sentier viticole d’une quinzaine de kilomètres à travers les trois coteaux a été mis en place à partir du château de Crussol, sur la commune de Saint-Péray, pour rejoindre le coteau Saint-Joseph, trait d’union entre les trois vignobles. Les cyclistes peuvent profiter de la ViaRhôna - qui épouse le Rhône - pour découvrir les vignobles d’en bas. En parallèle de la ViaRhôna, on peut aussi emprunter la Voie Bleue, le long du Rhône côté ardéchois. Durant l’été, de nombreuses animations sont mises en place afin d’accueillir et recevoir les passionnés de vins. Chaque année à la fin du mois d’octobre, d’Hermitage en Saint-Joseph, de Cornas en Saint-Péray, tout le monde participe au Fascinant Week-end, une manifestation chapeautée par Vignobles & Découvertes et qui regroupe une centaine d’activités dans les vignes, afin de mettre en avant les vignerons et leur savoir-faire. Il est chaudement recommandé de profiter de l’escapade pour faire halte aux nombreuses bonnes tables qui émaillent le territoire. X
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www.rhone-crussol-tourisme.com www.hermitage-tournonais-tourisme.com www.vin-et-sens.com www.fascinant-weekend.fr www.lestoquesdardeche.fr www.domaineblachon.fr
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La vie de villages
© Christian Boucher
En Ardèche, depuis des générations, les vieux villages, tels Boucieu ou Ailhon, dorent leurs pierres au rayon d’un soleil généreux. Riches d’une architecture séculaire, ils ont l’âme médiévale, le cœur authentique, et cultivent le goût de la tradition. Peuplés de passionnés, ils sont vivants, attachants, parfois mystérieux, et s’égrènent par monts et vallées, du nord au sud du département. Regroupés autour d’une charte de qualité, quelque vingt villages emblématiques de l’Ardèche sont ainsi labellisés « Villages de caractère », pour mieux accueillir les visiteurs et partager avec eux leurs savoir-faire et leur dynamisme. www.villagesdecaractère-ardeche.com
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LA VIE DE VILLAGES
ARDÈCHE
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AILHON
Ailhon UN AIR DE PROVENCE
© Simon Bugnon
Perdu au beau milieu d’une improbable forêt de pins maritimes, le village de caractère d’Ailhon apparaît au dernier moment. Au détour d’un virage, au gré d’une trouée, ce collier de maisons de pierres blondes blotties autour du clocher à peigne évoque irrésistiblement le Sud. Et pour peu que le soleil brille, si vous fermez les yeux, les parfums chauds de la pinède vous emmèneront presque en bord de mer.
18 • ÉMERVEILLÉS PAR L’ARDÈCHE - PRINTEMPS-ÉTÉ 2017
LA VIE DE VILLAGES
Ardèche
ÉMERVEILLÉS PAR L’ARDÈCHE - PRINTEMPS-ÉTÉ 2017 • 19
AILHON • UN AIR DE PROVENCE
Des origines préhistoriques à d’Artagnan Si l’avenir, sur le plan écologique, constitue à Ailhon comme ailleurs une interrogation essentielle, ici, le passé possède une épaisseur plurimillénaire : la présence humaine y est attestée depuis le néolithique. On a retrouvé des empreintes de dinosaure et de nombreuses gravures rupestres du côté de Daüs. Des traces anciennes, pleines de mystère, qui restent aujourd’hui difficiles à déchiffrer par le commun des mortels et peu mises en valeur. En revanche, l’histoire a laissé un charmant patrimoine. Ainsi, l’église Saint-André, témoin du passage du style roman au gothique avec sa nef du XIIe siècle, garde dans ses murs deux souvenirs marquants. Foudroyé en 1989, le tronc d’un ormeau planté sur le parvis par Sully, a finalement trouvé refuge dans l’église. Quant au clocher, il aurait été étêté en représailles à la révolte de Roure, qui souleva tout le pays de Vinobre en 1670. À l’époque, la rumeur d’un nouvel impôt avait soulevé une vague de colère. Armés de fourches, les rebelles furent mâtés par les troupes d’un certain d’Artagnan, et leur chef, Anthoine de Roure, fut décapité à Montpellier. Enfin, il ne reste plus que deux des cinq cloches, après que les paroisses de Lentillères, Chazeaux et Fons, volant de leurs propres ailes, eurent édifié leur propre sanctuaire. Classée, la magnifique église a également l’avantage de placer sous la protection de l’Architecte des Bâtiments de France tout le périmètre autour. Résultat, le village, avec sa calade, ses façades en pierres de grés et ses porches voûtés, n’a pas beaucoup changé. Place aux jeunes ! Ancien patron de la rédaction du Progrès à Lyon, Jean-Paul Lardy est un Ailhonnais d’adoption ayant si bien pris racine qu’il a été élu maire en mars 2008 et réélu en 2014. Comme 20 • ÉMERVEILLÉS PAR L’ARDÈCHE - PRINTEMPS-ÉTÉ 2017
Des collines façonnées par les hommes Comme dans d’autres régions au relief escarpé, l’agriculture ne fut pas ici chose aisée. Pour étendre les cultures, à partir du XVIIIe siècle et sous la pression démographique, il fallut apprivoiser les pentes, d’où les terrasses étagées, ici baptisées faysses, retenues par des murets de pierres sèches. Sur ces minuscules lopins, la vigne et les vergers profitaient de l’exposition méridionale. Mais, le climat sec obligeait aussi à bien irriguer le sol par un système astucieux de canalisations. Des petits barrages sur un ruisseau dérivaient l’eau vers des conduits creusés dans le gré (les béals), alimentant des bassins ronds (les gourgues) et aboutissant aux jardins et cultures. En allant d’un hameau à l’autre, ce paysage typique est encore bien visible, même si depuis l’exode rural et faute d’entretien, il s’érode dangereusement. Juste à la sortie du village principal, les faysses et tout le système d’irrigation ont été réhabilités, de même qu’un sentier de découvertes a été créé.
© FA-ADT07
L
a route qui conduit jusqu’au village d’Ailhon - perché sur un plateau à 400 mètres d’altitude - traverse une surprenante pinède, et pas de n’importe quelle espèce. Ici, les collines sont le royaume du pin maritime, introduit dans la première moitié du XIXe siècle par l’abbé Garaud, afin de fournir des piliers de soutènement aux mines de fer alors en exploitation. Connu depuis l’Antiquité, un filon coulait sous la crête du Montagnard. Il y eut même un petit chemin de fer aménagé qui permettait, par un système de poids et contrepoids, d’acheminer les wagonnets du haut en bas de la pente. Aujourd’hui, cette activité fait partie du passé et les arbres plantés s’épanouissent librement, conquérant les parcelles agricoles en friches. Néanmoins, au vu du réchauffement climatique, la question de leur devenir se pose et des expériences à l’échelle locale sont à l’étude.
programme, il défend notamment l’intégrité paysagère et limite les permis de construire. Après une longue décrue entamée au XIXe siècle, la démographie renoue avec la croissance. De 134 en 1975, les Ailhonnais sont aujourd’hui 535 ! « Nous avons réussi à attirer sur notre territoire de jeunes actifs, des familles avec des enfants. Cela donne de la vie et permet de garder une école primaire. » Le conseil municipal mise sur l’immobilier. Après avoir racheté des locaux, il les fait rénover et les met en location. Les jeunes ont la priorité ! Côté animations, là encore, la commune a de l’imagination à revendre. Michel Bugaud, adjoint aux affaires culturelles et président de l’association des Amis d’Ailhon, remplit l’agenda des festivités : concerts dans l’église à l’acoustique formidable, Festival de l’humour le premier week-end de juillet, manifestation land art avec des artistes en résidence et des pensionnaires d’un centre médico-social, marché des producteurs locaux les mercredis soir en été. X
LA VIE DE VILLAGES
Ardèche
RENCONTRES Sous les serres de Julien Lemoine
© D. Pourcher
Avec sa compagne Elodie, Julien Lemoine a lui aussi misé sur le retour aux sources. Intermittent du spectacle à Grenoble, il a choisi l’Ardèche méridionale, où il passait ses vacances enfant, pour construire une vie plus en accord avec ses convictions. Rassemblées sur un hectare, les serres de ce maraîcher bio donnent au fil des saisons une trentaine de variétés, qu’il distribue par le biais de l’AMAP de Largentière. Il fournit également son ami, Robin, du Bistro d’Ailhon, ainsi que des tables d’hôtes des environs. Quelques chèvres assurent l’entretien des terrains, tandis que des poules, logées dans une caravane reconvertie en poulailler nomade, fournissent de bons œufs de ferme. Père de deux enfants nés à domicile, autant dire des Ailhonnais pure souche, Julien est un agriculteur moderne qui aime expérimenter des méthodes culturales non conventionnelles. Apôtre de la permaculture, il prêche pour un écosystème harmonieux, productif, autonome, naturellement régénéré, respectueux de la nature et des autres. Bien sûr, on adhère à ces belles théories. Mais une fois qu’on a croqué dans sa salade verte ou dans ses belles carottes orange, on redouble de conviction. C’est si bon la saine culture ! X
Depuis juin 2014, Robin Ducruet et sa compagne, Doris Manning, qui en ont la gérance, ont su rendre à cette adresse une vraie âme et une sacrée réputation. Parents de deux très jeunes enfants, Mago, trois ans et Titouan, un an, ils ont quitté Lyon et sont ravis de leur nouvelle vie, même si la restauration en saison ressemble à un sacerdoce. Doris se souvient de son premier été, durant lequel les grands-parents ont été appelés à la rescousse. Heureusement, de la mi-septembre à la mi-juin, l’établissement n’ouvre que le week-end, même si, depuis le printemps 2017, l’ouverture de cinq chambres d’hôtes dans la partie attenante fraîchement rénovée permet de lisser l’activité sur l’année. Pour seconder Robin, une apprentie en cuisine, Clara, a été recrutée. Il faut dire que Robin, formé chez Christian Têtedoie, à Lyon, mitonne chaque semaine de formidables petits plats. D’inspiration bistronomique, à la fois soignée et décontractée, sa carte met d’emblée l’eau à la bouche et tient toutes ses promesses. Labellisée « Bistrot de Pays », la table continue de se distinguer, puisque le jeune chef s’est vu attribuer le titre de Maître Restaurateur. Depuis qu’on a goûté son baeckeofe et ses sacristains, on cherche tous les prétextes pour revenir ! X +++++++++++++++++++++++++++++++++ +++++++++++++++++++++++++++++++++ +++++++++++++++++++++++++++++++++
Restaurant le “Bistrot d’Ailhon” Place du Village, 07200 Ailhon. Tél. : 04 75 93 42 20.
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Une table qui monte
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Hameau de Meygris, 07200 Ailhon.
ÉMERVEILLÉS PAR L’ARDÈCHE - PRINTEMPS-ÉTÉ 2017 • 21
AILHON • UN AIR DE PROVENCE
Autre jeune pousse verte d’Ailhon, Isabelle Bouvard est à la tête d’un élevage de chèvres. Au total, treize alpines et anglo-nubiennes tiennent compagnie à un bouc, sans parler du bouc nain. ! Oh Meygris, la ferme qu’elle est en train de restaurer progressivement avec son conjoint, est nichée dans un vallon escarpé. Elle y a installé un laboratoire, où elle fabrique des fromages de chèvres, mais aussi des yaourts. « J’étais étudiante en géologie et m’apprêtais à faire une thèse, mais je souhaitais une vie au grand air. J’ai donc bifurqué et j’ai suivi un Brevet Professionnel de Responsable d’Exploitation Agricole (BPREA), puis une formation spécifique en fromagerie à l’école ENIL-Bio. Il y a quatre ans, j’ai racheté la maison et sept hectares de terrain, mais on me prête d’autres pâturages. Tous les jours, j’emmène mes bêtes au pré avant de les rentrer à la chèvrerie. Au début, je n’avais pas les moyens pour investir dans une trayeuse. J’ai fini la première année avec de terribles rhumatismes aux mains. Maintenant, je suis équipée. J’ai même pu acheter une étuveuse. Grâce à elle, je maîtrise parfaitement la température et je parviens à faire des yaourts à la bonne texture. Les yaourts au lait de chèvre sont plus digestes, mais plus délicats à réaliser », me raconte-t-elle tandis que nous savourons justement un de ses yaourts. Je suis surprise par la saveur douce et parfumée, pas du tout aigre, du laitage. D’ailleurs, Isabelle vend très bien toute sa gamme et pense à développer sa ligne de lactiques. Elle assure la vente en direct à la ferme le vendredi soir entre 17 heures et 19 h 30. On peut aussi trouver quelques-uns de ses produits à la Petite Boutique, à Aubenas, ou à La Ruche qui dit Oui, à Saint-Privat. X +++++++++++++++++++++++++++++++++ +++++++++++++++++++++++++++++++++ +++++++++++++++++++++++++++++++++
Hameau de Meygris, 07200 Ailhon.
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Bien la peine d’en faire un fromage !
Un couple derrière l’objectif
Helmut Krackenberger et Christel Siebert pourraient être les soixante-huitards d’Ailhon. En 1969, ce jeune Allemand est tombé amoureux du coin. « J’ai envie de rester ici toute ma vie », déclara-t-il à la terrasse d’un café de Rocles. À quoi, la patronne lui répondit : « Moi, j’ai une maison à vendre ! » L’affaire fut conclue dans la foulée. S’il a beaucoup travaillé à Paris et dans les Cévennes, s’il est reparti un temps en Allemagne avec Christel, son épouse, son cœur est resté accroché à ce coin de France. Ses photos, comme celles de Christel, témoignent d’ailleurs de cet attachement viscéral. Paysages, portraits, scènes de la vie quotidienne, en noir et blanc puis en couleur, donnent à voir les différentes facettes de ce territoire. On les scrute avec un brin de nostalgie, tant ces images de village ou de travaux des champs dégagent une atmosphère solide, fière, ancrée. Le couple, avec la même passion, arpente encore et toujours sa chère Ardèche pour saisir des clichés à la beauté intemporelle et les décliner en cartes postales, agendas ou livres. X
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www.krackenberger.com www.siebertchristel.com
22 • ÉMERVEILLÉS PAR L’ARDÈCHE - PRINTEMPS-ÉTÉ 2017
LA VIE DE VILLAGES
Ardèche
La vie transfigurée de Bruno d’Abrigeon
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Depuis 33 ans, Bruno d’Abrigeon a élu domicile dans l’ancienne maison de campagne de son père. Descendant d’une longue lignée albenassienne, cet ancien étudiant des Beaux-arts de Valence se consacre entièrement à la création, après avoir ouvert une galerie d’art contemporain à Aubenas. Il nous reçoit dans son salon, où trônent des meubles qu’il a conçus après les terribles attentats madrilènes. Sa réflexion autour de son travail est si passionnante qu’on pourrait rester des heures suspendus à ses lèvres. Chaque œuvre est le fruit d’une profonde introspection, comme L’Esprit et la Matière (une pierre lourde au sol et son double en papier et hélium suspendu dans l’air), ou encore Nid (souvenir d’un mois de coma et d’isolement dans la douceur au milieu d’un environnement hostile). Loin d’une transposition linéaire ou littérale, l’artiste part de son vécu pour le transfigurer par un langage poétique. Autre piste qu’il chérit, la confrontation avec le monde, ses clichés et ses modes qui sévissent également dans l’univers de la création. L’humour et la dérision épinglent nos déviances passagères. De Giulietta, en acier laqué et radiateur, à Soubrette, en gants Mappa et brosse à vaisselle, sa série de robes métonymiques et métaphoriques en fait la cinglante démonstration. Il faudrait encore parler des jeux
Happy apiculteur
Sébastien Valentin fait partie de la même génération. Comme les autres, sans être un doux rêveur, il a décidé de prendre fait et cause pour la biodiversité. Et quoi de plus symbolique dans ce combat que de défendre la survie des abeilles ? Diplômé d’un BTS Gestion et Protection de la Nature, photographe naturaliste et ancien pompier volontaire, il s’est établi à Ailhon en 2013, et dispose désormais d’une centaine de ruches réparties sur une vingtaine d’emplacements en Drôme, Ardèche et Lozère. Aujourd’hui, son cheptel continue à progresser et la Miellerie Saint-Loup aligne fièrement ses bocaux de miels de lavande, acacia, sapin, montagne, garrigue ou châtaigner. De quoi régaler les gourmands avertis. X +++++++++++++++++++++++++++++++++ +++++++++++++++++++++++++++++++++ +++++++++++++++++++++++++++++++++
qui sous-tendent d’autres installations : Parle à mon cœur, deux cônes amplificateurs en polyester reliés à des stéthoscopes pour un dialogue direct de cœur à cœur, ou La Moucharde, la pierre qui restitue la parole des visiteurs. Le temps passe trop vite ! Il nous faut abréger, cher Monsieur d’Abrigeon. Sous l’escalier extérieur, l’atelier, matrice de ses installations uniques, à la fois distantes du monde et si proches de nous, attend son maître. X +++++++++++++++++++++++++++++++++ +++++++++++++++++++++++++++++++++ +++++++++++++++++++++++++++++++++
Chemin de Fons, 07200 Ailhon. Tél. : 04 75 35 17 28. brunodabrigeon.blogspot.fr
Si vous avez envie de rester... Marie-Noëlle et Jeremy Nicklin se feront une joie de vous accueillir dans l’une de leurs chambres d’hôtes ou dans un de leurs deux gîtes. Un havre de paix version anglo-ardéchoise, avec piscine aux beaux jours et confort douillet toute l’année. Les petits-déjeuners sont un régal !
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Miellerie Saint-Loup, Veissac, 07200 Ailhon. Tél. : 06 71 69 57 04. mielleriesaintloup.wordpress.com
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Le Domaine du Planas, 07200 Ailhon. Tél. : 04 75 93 07 71. www.leplanas.com
ÉMERVEILLÉS PAR L’ARDÈCHE - PRINTEMPS-ÉTÉ 2017 • 23