Extrait tribune santé 113

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Votre santé mérite une information indépendante

Avec le concours de 150 professeurs de médecine — www.tribunesante.com

Migraine

Comment réduire les crises

Ski de fond

Bénéfique à tout âge

Génériques

Peut-on vraiment avoir confiance ?

LEXOMIL, XANAX, VALIUM, LYSANXIA...

Benzodiazépines : attention, danger ! N°113 – Janvier/février/mars 2017 - 5,95€

Nouvelle formule


ÉDITO

Tribune Santé

« Tribune Santé »

fait peau neuve © DR

O

n aime à croire que nouvelle année rime avec changement. Votre magazine s’est plu à exaucer un premier vœu et revient habillé de neuf. Tribune Santé s’ouvre sur 2017 revivifié et, nous l’espérons, embelli par une nouvelle mise en page plus dynamique, plus aérée, plus lisible. Ce lifting n’a pas d’autre but que de valoriser ce qui fait le caractère unique de Tribune Santé : son indépendance, son sérieux et son ouverture. Il n’est évidemment pas question de s’écarter de ces trois fondamentaux, mais de leur donner ainsi une chance de se consolider et de se pérenniser.

Ce magazine ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui sans la confiance et les précieux conseils d’éminents médecins. Aussi souhaitons-nous leur en rendre témoignage et leur exprimer notre gratitude. Pr Marc Gentilini, ancien président de la Croix-Rouge française Pr Christian Cabrol, chirurgie cardiaque Anesthésie-réanimation : D. Annequin, A. Tesnière – Biologie : J.-C. Souberbielle, J.-P. Wolf – Cancérologie : F. Calvo, J.-M. Cosset, F. Eisinger, P. Giraud, H. Joyeux, D. Maraninchi, J.-F. Morère – Cardiologie : M. Haïssaguerre, D. Herpin, P. Lantelme, C. Le Feuvre, J. Mansourati, P.-U. Milliez, C. Mounier-Vehier, N. Postel-Vinay, N. Saoudi – Chirurgie dentaire : J.-B. Kerbrat, B. Vial – Chirurgie plastique : L. Lantieri, M. Mimoun, S. Ohana – Chirurgie orthopédique : P. Neyret, G. Saillant – Chirurgie digestive et bariatique : D. Nocca, C. Vons – Dermatologie : J. Bazex, L. Dubertret, J.-P. Escande, C. Guiguen, M.-T. Leccia, P. Morel – Endocrinologie : E.-E. Baulieu, A. Grimaldi, M. Krempf, M. Pinget, E. Renard, P. Valensi, J.-L. Wémeau, J. Young – Gastro-entérologie : L. Beaugerie, R. Benamouzig, M.-A. Bigard, B. Bonaz, C. Cellier, J.-F. Colombel, P. Michel, J.-C. Saurin – Génétique : A. Kahn – Gérontologie et gériatrie : J. Belmin, H. Blain, B. Lesourd, B. Vellas – Gynécologie-obstétrique : M. Delcroix, P. Deruelle, R. Fanchin, H. Fernandez, R. Frydman,

02 Tribune Santé n° 113 – Janvier/février/mars 2017

Comment ? En touchant de nouveaux lecteurs. Vous le savez, en l’absence de recettes publicitaires, notre seul soutien, c’est vous. Sans votre fidélité, Tribune Santé ne pourrait plus paraître. Poursuivre l’aventure nécessite aujourd’hui d’élargir notre lectorat et, donc, de gagner en visibilité. Plus attractif et néanmoins ferme dans ses convictions, tel se présente votre magazine en ce début d'année. Gageons qu’en 2017 s’écrive une nouvelle page de l’histoire du journal. Bref, que les traditionnels vœux de santé se réalisent dans tous les sens du terme pour chacun d’entre nous. Élisabeth Bouvet Rédactrice en chef

I. Nisand, H. Roman – Hématologie : L. Douay, J.-L. Harousseau – Hépatologie : D. Dhumeaux, P. Marcellin – Immunologie : D. Klatzmann, J.-D. Lelièvre, F. Pagès – Infectiologie et virologie : A. Andremont, F. Bricaire, J.-F. Delfraissy, D. Floret, J.-M. Molina, L. Montagnier, W. Rozenbaum – Médecine interne : J.-F. Bergmann, L. Capron, P. Queneau, D. Sicard – Médecine du sport : M. Duclos, G. Pérès, D. Rivière, P. Vautravers – Médecine physique : C. Hamonet – Médecine d’urgence : P. Carli, P. Cassan, P. Juvin – Néphrologie : R. Ardaillou, C. Legendre – Neurologie et neurochirurgie : Y. Agid, N. Attal, P. Aubourg, D. Bouhassira, P. Damier, G. Géraud, T. Moreau, J. Paquereau, F.-E. Roux – Nutrition : M. Apfelbaum, A. Basdevant, K. Clément, D. Corpet, S. Hercberg, P. Legrand, I. Margaritis, A. Martin, J.-M. Oppert, M. Romon – Ophtalmologie : F. Chiambaretta, L. Kodjikian, L. Laroche, J.-P. Renard, J.-A. Sahel, E. Souied, C. Speeg-Schatz – ORL : F. Chabolle, X. Dufour, P. Herman, J.-L. Poncet, J.-L. Puel – Pédiatrie : P. Bégué, O. Dulac, E. Floret, G. Lasfargues, M. Vidailhet – Pharmacologie : F. Chast, J.-P. Giroud, J. Goudable, M.-C. Perault-Pochat, G. Pickering – Phlébologie : F.-A. Allaert, A. Toledano – Pneumologie : F. de Blay, B. Dautzenberg, A. Didier, G. Huchon, M. Humbert, J. Just, B. Wallaert, G. Zalcman – Psychiatrie : G. Apfeldorfer, B. Golse, P.-M. Llorca, P. Mazet, J.-P. Olié, A. Pelissolo, M. Rufo, S. Tisseron – Rhumatologie : F. Berenbaum, F. Blotman, X.-J. Chevalier, P. Fardellone, E. Legrand, T. Thomas – Santé publique : A. Beaumelou, G. Launoy, D. Léger, J.-F. Toussaint – Toxicologie et addictologie : M. Hautefeuille, L. Karila, M. Lejoyeux, A. Morel, J.-F. Narbonne, M. Reynaud, M. Valleur – Urologie : J.-P. Archimbaud, B. Debré, J.-L. Descotes, F. Desgrandchamps, T. Flam, B. Lukacs, A. Rahmene Azzouzi.


SOMMAIRE

© 9nong

Numéro 113

ENTRETIEN

04 Pr Jean-François Bergmann : « Le générique est un vrai jumeau »

SANTÉ

07 Le coin des applis 08 News 12 Le goût de vivre 14 La double vie des somnambules 15 La vérité sur la vitamine C 16 Alcoolisme : le baclofène bientôt prescrit ? 18 Apprendre à apprivoiser sa migraine 20 Cancer : quelle prévention pour les seniors ?

40

DOSSIER

22 Benzodiazépines, attention danger • La face cachée des pilules du bonheur • Les solutions détox

PSYCHO

30 News 31 La chronique du Pr Antoine Pelissolo 32 Prendre le chemin de l’empathie 34 Ce que dit le silence

ENVIRONNEMENT

36 News 37 Éoliennes : l’âge de raison

© Ekaterina Kondratova

20

22

© DR

© wavebreakmedia

© Marian Weyo

18

44

FORME

40 Ski de fond, l’hiver en pente douce

CULTURE SANTÉ

42 L’ex-hôpital

Saint-Vincent-de-Paul, terre d’utopie

CUISINE SANTÉ

44 Le poireau, notre allié pour l’hiver

PORTRAIT

45 Claire Oppert : bémol sur la douleur

Janvier/février/mars 2017 – Tribune Santé n° 113 03


ENTRETIEN

Pr Jean-François Bergmann

“Le générique est un vrai jumeau” Pr Jean-François Bergmann

En France, le taux de prescription des médicaments génériques est de 44 %. Un chiffre en progression, mais inférieur aux taux enregistrés chez nos voisins d’Europe du Nord. Fin septembre, une campagne nationale d’information a donc été lancée pour renforcer la confiance des patients et des médecins. Objectif : atteindre les 50 % en 2017. Les génériques, des médicaments comme les autres ? On a posé la question au Pr Jean-François Bergmann, chef du service de médecine interne à l’hôpital Lariboisière, à Paris, et expert ès génériques. PROPOS RECUEILLIS PAR Élisabeth Bouvet

Tribune Santé – Les génériques sont des copies des médicaments d’origine dits princeps. Peut-on dire que ce sont des copies conformes ? Pr Jean-François Bergmann – Il n’y a aucune différence au regard de ce que l’on attend d’un médicament, c’està-dire une action pharmacologique et thérapeutique. Prenez un patient qui a besoin d’amoxicilline 3 g, un antibiotique utilisé dans le traitement des infections bactériennes. Qu’il prenne le princeps ou le générique, il aura les 3 g dans son organisme. De ce point de vue, le générique est un vrai jumeau, mais qui s’habillerait autrement : il n’a pas le même goût, la même consistance, la même couleur. Cette différence est due à l’excipient, c’est-à-dire la substance qui le compose, autre que le principe actif qui, lui, est le même.

04 Tribune Santé n° 113 – Janvier/février/mars 2017

La quantité de principe actif est-elle la même dans le princeps et le générique ? J.-F. B. – Dans les études de bioéquivalence, qui valident l’efficacité thérapeutique d’un médicament générique par rapport à la spécialité de référence, une borne de 20 % est tolérée. Mais cet intervalle de confiance n’a rien à voir avec la teneur en principe actif. Il correspond à la fourchette entre des valeurs moyennes (concentration dans le sang…) obtenues pour le princeps et son générique. Au final, la bioéquivalence est accordée quand la variation en principe actif entre les deux produits est au maximum de 3 à 4 %.

Cette variation a-t-elle une incidence sur l’efficacité du produit ? J.-F. B. – Aucune. Ces menues différences sont, par ailleurs, bien

plus faibles que nos propres variations physiologiques. Quand on prend un comprimé, son absorption se fait plus ou moins vite, selon ce que l’on mange, par exemple. En conséquence, son effet tarde parfois à se faire sentir. L’efficacité du médicament est-elle pour autant en cause ? Non, c’est seulement votre estomac qui a pris davantage de temps pour l’absorber. De la même manière, des variations ont été observées avec le princeps mais, si on note des variations avec le princeps, on considérera qu’elles sont imputables à la maladie. Alors que si elles sont concomitantes d’un changement de médicament, on mettra d’abord le nouveau produit en cause.


Quid des excipients, susceptibles d’entraîner des intolérances ? J.-F. B. – Cela reste imprévisible, mais il n’y a pas plus d’excipients à tolérance difficile avec les génériques qu’avec les princeps. Certains patients tolèrent parfois mieux le générique que le princeps.

Il est préférable de ne pas changer de générique. Or cette consigne n’est pas toujours respectée, ce qui peut être à l’origine d'un problème d’observance, surtout chez le sujet âgé… J.-F. B. – Sur ce point, il y a plusieurs

Concernant les médicaments à marge thérapeutique étroite (antiépileptiques, anticoagulants…), y a-t-il plus de risques à prendre un générique ? J.-F. B. – Il est important que le taux de principe actif dans le sang reste stable. Si l’on s’en écarte trop, l’effet thérapeutique attendu peut ne pas être obtenu ou des effets toxiques peuvent apparaître. Pour ces produits, on a donc été extrêmement vigilants sur la bioéquivalence : le générique doit être cinétiquement, biologiquement,

© DR

choses à préciser. D’abord, même si le pharmacien a la possibilité de changer de générique, ce n’est pas non plus l’habitude. Nombreuses sont les officines qui restent fidèles à une marque générique. Ensuite, il est vrai qu’en France on compte parfois jusqu’à 30 génériques pour un princeps ! Il est probable que les génériqueurs se partageront un jour le marché, ne serait-ce que parce que ce n’est pas viable économiquement. Enfin, si l’on épurait les ordonnances des sujets âgés, il y aurait sans doute moins de risques de confusion.

IL N’Y A PAS PLUS D’EXCIPIENTS À TOLÉRANCE DIFFICILE AVEC LES GÉNÉRIQUES QU’AVEC LES PRINCEPS. CERTAINS PATIENTS TOLÈRENT PARFOIS MIEUX LE GÉNÉRIQUE QUE LE PRINCEPS.” Janvier/février/mars 2017 – Tribune Santé n° 113 05


ENTRETIEN

Pr Jean-François Bergmann

pharmacologiquement très près du princeps – on est à 1 % de différence. Enfin, si le médecin estime qu’il y a un risque pour son patient à lui donner un générique, il le précisera sur l’ordonnance, en écrivant « non substituable ».

Cette notion n’est-elle pas propre à entretenir le doute ? J.-F. B. – C’est en effet un peu contreproductif. D’autant que cela ne prend pas en compte la variabilité intrinsèque de la maladie. C’est là qu’on en vient à la conviction du médecin. Si ce dernier est convaincu, il devient convaincant. Inversement, si le médecin est réticent par rapport aux génériques, il communique ses doutes au patient. Résultat, celui-ci demande la non-substitution et on pérennise ainsi le système. Cela dit, mieux vaut un malade satisfait de son princeps, et observant, qu’un patient à qui on impose un générique et qui finira par arrêter son traitement.

Le fait est que les médecins sont presque les plus récalcitrants. Comment l’expliquez-vous ? J.-F. B. – Certains d’entre eux ont eu le sentiment d’être floués. La corporation médicale a vécu l’autorisation de substitution accordée aux pharmaciens comme une dépossession d’une partie de ses prérogatives, en l’occurrence celle de prescrire.

SI LE MÉDECIN EST RÉTICENT PAR RAPPORT AUX GÉNÉRIQUES, IL COMMUNIQUE SES DOUTES AU PATIENT. RÉSULTAT, CELUI-CI DEMANDE LA NON-SUBSTITUTION ET ON PÉRENNISE AINSI LE SYSTÈME.”

La fabrication des génériques à l’étranger ne pose-t-elle pas la question de leur sécurité ? J.-F. B. – Beaucoup sont effectivement fabriqués à l’étranger, mais les princeps aussi. Du reste, la matière première chimique vient, en général, de la même usine. Par ailleurs, les lieux de production, quels qu’ils soient (Afrique, Inde…), font l’objet de contrôles sur la qualité de fabrication selon les normes européennes. S’il est arrivé qu’on retire préventivement un lot sur une chaîne après avoir constaté un mauvais fonctionnement de l’usine ou, a posteriori, à cause d’un défaut de fabrication, ces erreurs valent autant pour les génériques que pour les princeps. Pour preuve, les derniers grands scandales sanitaires de fabrication concernaient des princeps.

Les génériques ont permis d’économiser 7 milliards d’euros en cinq ans. Cette économie ne s’est-elle pas faite sur la santé des

UN GÉNÉRIQUE, C'EST QUOI ? Le médicament générique est conçu à partir d’une molécule qui a été utilisée depuis au moins dix ans et qui, avant sa commercialisation, a fait l’objet de nombreuses études cliniques. Ce qui dispense d’ailleurs le génériqueur d’effectuer de nouvelles études cliniques. Tout médicament princeps est appelé à avoir sa copie. Cancérologie, maladie de Parkinson, maladies virales (dont le sida), diabète, dépression... les génériques traitent la plupart des pathologies.

06 Tribune Santé n° 113 – Janvier/février/mars 2017

usagers ? Les génériques sont-ils absolument sûrs ? J.-F. B. – Oui, et je le dis d’autant plus aisément que tout est mis en œuvre pour qu’il en soit ainsi. Il y a l’étude de bioéquivalence des produits finis et il y a le contrôle de l’usine et de la fabrication. De plus, les enquêtes de pharmacovigilance n’ont jamais révélé la moindre qualité d’un produit au prétexte qu’il est un générique. Quant aux effets indésirables, ils sont inhérents au médicament, quel qu’il soit.

Conclusion : leur consommation ne peut que progresser ? J.-F. B. – Il n’y a aucune raison de reculer. D’une part, parce qu’il y a une marge de progression importante ; d’autre part, parce que tous les signaux sont au vert. En 2012, l’étude menée en France sur la base Sniiram de l’Assurance maladie auprès de 100 000 patients sous statines a prouvé une efficacité clinique identique entre le princeps et les génériques. Enfin, si la résistance vis-à-vis de la nouveauté est compréhensible, elle est plus difficilement acceptable quand le produit a vingt ans d’existence et d’application, comme c’est le cas avec le générique.


LE COIN DES APPLIS

Prise de médicaments

Accompagner

la prise de médicaments Nous avons sélectionné trois applis santé pour smartphones ou tablettes consacrées à la prise de médicaments. Chacune propose un usage bien spécifique. une association de formation professionnelle continue pour les pharmaciens.

ans le champ de la santé connectée dédiée aux médicaments, les éditeurs d’applis proposent différents outils développés à des fins distinctes. Certains de ces outils visent, par exemple, à accompagner les utilisateurs dans une démarche d’automédication. D’autres sont conçus afin d’assurer la bonne observance des traitements. Ces dernières applis constituent « probablement celles qui sont le plus largement utilisées par les patients », observe Alain Guilleminot, président de l’Utip,

APPLIS SANTÉ : LA HAS PUBLIE UN RÉFÉRENTIEL DE BONNES PRATIQUES

« Plusieurs traitements affichent des taux d’observance catastrophiques. De tels outils peuvent participer à les améliorer et l’on doit s’en féliciter », reprend-il. Pour ce pharmacien d’officine, les applis santé en général permettent de renforcer l’autonomie des patients et présentent, à ce titre, une utilité qui n’est plus guère remise en cause. Il rappelle toutefois qu’il est vivement conseillé de valider auprès d’un professionnel de santé, la pertinence des informations fournies par ces applis, notamment celles consacrées aux médicaments.

Pertinence de l’outil, exactitude des mesures, anonymat et confidentialité des données… la Haute Autorité de santé (HAS) a publié, début novembre, un guide portant sur les bonnes pratiques qui devraient régir la conception des applis santé. Ce référentiel est destiné aux développeurs ainsi qu’aux évaluateurs d’applications. Objectif : « Proposer un cadre de développement assurant la qualité et la fiabilité des applications afin que les utilisateurs, consommateurs comme professionnels, puissent utiliser ces technologies en toute confiance », précise la HAS. www.has-sante.fr

My eReport

Medissimo

Top des Médocs

Cette application propose de déclarer aux autorités de santé, de façon sécurisée, un effet indésirable lié à la prise d’un médicament. Comment ? En communiquant à l’utilisateur l’adresse mail du destinataire chargé de prendre en compte la déclaration. L’appli offre également la possibilité de transmettre un double à son médecin traitant.

Cette application a été conçue afin de rappeler à l’utilisateur à quels moments il convient de prendre son ou ses traitements. Medissimo propose de transférer à l’appli sur smartphone les informations relatives au(x) médicament(s) en scannant le QR Code présent sur les boîtes afin d’éviter le risque d’erreur que comporte une saisie manuelle.

L’application permet une recherche par médicament ou par symptôme (2 400 médicaments pour 100 situations d’automédication) et sélectionne, en fonction de ce second critère, les médicaments appropriés en les classant par ordre d’intérêt. L’appli indique également le prix moyen de chaque médicament.

Erwan Le Fur

D

Éditeur : eVeDrug Prix : gratuite Dernière mise à jour : 21 septembre 2016

Éditeur : Medissimo Prix : gratuite Dernière mise à jour : 16 septembre 2016

Éditeur : Santéclair Prix : 0,99 € Dernière mise à jour : 20 juillet 2016

Les trois applis que nous avons sélectionnées sont disponibles sur iPad, iPhone ainsi que sur smartphones et tablettes Android.

Janvier/février/mars 2017 – Tribune Santé n° 113 07


SANTÉ

News

Élisabeth Bouvet

© Marian Weyo

TÉLEX TÉLEX

Vivre à proximité immédiate d’un grand axe routier augmenterait le risque de développer une maladie de type Alzheimer, selon une étude canadienne. Le dioxyde d’azote (NO2) et les particules fines, émis par les véhicules à moteur, seraient les deux polluants les plus impliqués.

UN PREMIER VACCIN CONTRE EBOLA Testé sur plus de 5 800 personnes en Guinée, celui-ci s’est révélé « jusqu’à 100 % » efficace contre le virus, annonce l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Découvert en 1976, le virus Ebola est considéré comme l’un des agents pathogènes les plus dangereux à ce jour. Il est à l’origine d’une violente épidémie qui a touché l’Afrique de l’Ouest de 2013 à 2016, entraînant plus de 11 300 décès.

UN QUART DES FRANÇAIS FAVORABLES À L’INTERDICTION DU TABAC

Ils sont 27 % à voir dans cette mesure le seul moyen efficace de faire baisser la consommation de cigarettes, selon un sondage CSA. Les deux autres options plébiscitées sont financières : augmenter le prix des paquets et rembourser les aides au sevrage dans leur intégralité.

© Image Point Fr

RISQUE DE DÉMENCE ACCRU PAR LA POLLUTION ?

ALTERNATIVE

Cancer de la prostate : l’efficacité des ultrasons Une troisième voie se dessinerait-elle dans la prise en charge de certains patients qui souffrent du cancer de la prostate ? Toujours est-il que l’utilisation des ultrasons sur une partie de la glande malade a permis d’obtenir des résultats encourageants, selon une étude soutenue par l’Association française d’urologie (AFU). Réalisée sur un échantillon de 111 malades, 89 % d’entre eux étaient toujours en vie au bout de deux ans, sans traitement radical (intervention chirurgicale). Et avec très peu de ces effets secondaires qui dissuadent souvent les patients de se faire opérer : 97 % ne souffraient pas d’incontinence urinaire et 78 % voyaient leur fonction érectile préservée. Cette technique consiste à concentrer sur les tissus cancéreux des ultrasons de haute intensité, émis par une sonde endorectale, pour les détruire par la chaleur. Connue et utilisée depuis 1993, cette méthode thérapeutique bénéficie aujourd’hui des progrès de l’imagerie médicale, ce qui lui permet d’avoir une approche de plus en plus fine et ciblée. Elle s’adresse aux patients à faible ou moyen risque, atteints d’un cancer localisé de la prostate. Soit 20 % des malades normalement promis à un traitement chirurgical.

RECHERCHE

Des essais cliniques plus sûrs et plus simples De nouvelles dispositions sont entrées en vigueur pour réaliser les tests sur les nouveaux médicaments. Publiées en novembre au Journal officiel, elles visent à « simplifier » et à « sécuriser » les essais cliniques, selon les termes employés par la ministre de la Santé, Marisol Touraine, dans un entretien donné au quotidien Le

08 Tribune Santé n° 113 – Janvier/février/mars 2017

Monde. Ces mesures surviennent quasiment un an après le décès d’un homme lors d’un essai mené à Rennes, en janvier 2016. Cela se traduit par un raccourcissement de la durée de mise sur pied des essais entre les laboratoires propriétaires d’une molécule et les centres de recherche ou les hôpitaux réalisant les tests. Quant à l’amélioration de la sécurité des volontaires, elle passe par un renforcement de l’indépendance des comités de protection des personnes, qui seront désormais tirés au sort au niveau national, pour « réinstaurer la distance critique nécessaire, là où des relations privilégiées ont pu s’installer au fil du temps dans certaines régions avec les promoteurs », justifie la ministre.


SANTÉ

News

Médicaments : les patients écoutés C’est une première en France : les patients ont désormais leur mot à dire dans le cadre de l’évaluation des médicaments et des dispositifs médicaux (pompes à insuline, glucomètres, implants divers, prothèses, pansements…). Réclamée depuis des années, cette mesure a été mise en place fin novembre par la Haute Autorité de santé (HAS), l’instance chargée d’évaluer l’intérêt des médicaments

et des dispositifs médicaux, en vue de leur remboursement par l’Assurance maladie et de la fixation de leur prix par le Comité économique des produits de santé (Ceps). La participation des usagers se fait toutefois par l’intermédiaire d’associations. Concrètement, la HAS met en ligne la liste des produits pour lesquels la contribution des associations est attendue. Cette liste est mise à jour chaque semaine. Les associations ont, quant à elles, trente jours pour faire parvenir leurs contributions. Leur avis ne sera que consultatif. Pour autant, le Collectif interassociatif sur la santé a salué cette ouverture, surtout dans un contexte de dérive des prix et de scandales sanitaires autour des médicaments.

TÉLEX

© DR

EXPERTISE

LA FRANCE, CHAMPIONNE DE LA LONGÉVITÉ ?

L’Hexagone pourrait compter, en 2070, treize fois plus de centenaires qu’aujourd’hui. Leur nombre passerait de 21 000, en 2016, à 270 000. Actuellement, la France est le pays européen où l’espérance de vie est la plus élevée.

© Andrey_Popov

L’ÉTIQUETAGE NUTRITIONNEL ENTERRÉ ?

MAL DU SIÈCLE

La Sécu plombée par les lombalgies dues au travail Un accident du travail sur cinq se solde par une lombalgie, selon des données de l’Assurance maladie publiées fin 2016. Ce chiffre est d’autant plus alarmant qu’il s’inscrit dans un contexte de diminution continue du nombre d’accidents de travail, au plus bas depuis soixante-dix ans, avec un indice de 33,9 pour 1 000 salariés. Or les lombalgies représentent, à elles seules, 19,1 % de ces accidents, une part en hausse de 13 % sur les dix dernières années. Leur coût s’élève à près de 1 milliard d’euros, montant qui équivaut à celui de l’ensemble des troubles musculo-squelettiques. Cette pathologie qui entraîne des arrêts maladie plutôt courts et répétitifs a surtout pour origine la manutention manuelle et, dans une moindre mesure, des chutes. La Sécu pointe la problématique des services à la personne, un secteur particulièrement exposé et qui le sera davantage encore eu égard au vieillissement de la population. Les accidents du travail y sont trois fois plus élevés que dans tous les autres secteurs professionnels (92,7 pour 1 000 salariés). Mais ce mal ne se limite pas au monde du travail : un Français sur deux souffre de douleurs au bas du dos.

Prévu pour ce début d’année, le système de 5 logos en couleurs, du vert pour les produits équilibrés au rouge pour les plus gras et les plus sucrés, pourrait bien être abandonné. En imposant de tester différentes options, le lobby de l’agroalimentaire bloque sa mise en place rapide et tente de faire adopter un autre système, plus conforme à ses intérêts. Au détriment de l’information du consommateur…

LE VIDAL, SOUS PAVILLON JAPONAIS

La bible des professionnels de santé passe dans le giron du groupe nippon M3. Le célèbre dictionnaire des médicaments à la couverture rouge a été lancé en 1914 par Louis Vidal.

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SANTÉ

News

Élisabeth Bouvet

ANTIBIOTIQUES : ON EST TOUJOURS DANS LE ROUGE

Entre 30 et 50 % de ces traitements sont encore prescrits inutilement en France, selon les autorités de santé. Or ces abus favorisent les infections bactériennes résistantes, à l’origine de plus de 12 000 morts par an. Une nouvelle campagne sera lancée en 2017. Objectif, réduire la consommation des antibiotiques de 25 % d’ici à 2018.

LES FRAIS CACHÉS DES ALD

Malgré le dispositif de prise en charge à 100 % des affections de longue durée par la Sécurité sociale, de nombreux frais restent à la charge des patients. Nouvelle confirmation avec la récente étude de l’Observatoire citoyen des restes à charge, qui les évalue en moyenne à 752 euros par an. C’est en effet sur la base du « tarif Sécu » que s’applique la prise en charge à 100 %.

ALERTE À LA DÉNUTRITION : 2 MILLIONS DE FRANÇAIS TOUCHÉS

Cette maladie touche entre 30 et 40 % des personnes adultes hospitalisées, avec des taux dépassant 50 % pour les sujets âgés, et 15 % des enfants hospitalisés. À l’origine, soit un apport alimentaire insuffisant, soit une augmentation des pertes de nutriments, soit l’association des deux.

© GracePhotos

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TÉLEX TÉLEX

DANGER

La Belgique interdit la levure de riz rouge Après la Suisse, en 2014, la Belgique a interdit, en 2016, la commercialisation des compléments alimentaires à base de levure de riz rouge. En France, ces produits, qui revendiquent une action sur l’hypercholestérolémie, ne sont pas considérés comme illicites mais sont déconseillés. « Leur consommation présente un risque sanitaire pour certains consommateurs », écrit l’Agence nationale de sécurité de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses), dans un rapport publié en 2014, à la suite de nombreux signalements d’effets indésirables : troubles musculaires, atteintes hépatiques… En clair, les compléments à base de levure de riz rouge ne sont pas une solution de remplacement aux statines, en cas d’intolérance à ces médicaments ou de refus d’en prendre. Leurs effets secondaires sont similaires à ceux observés avec les statines et leur composition est trop variable pour s’y fier : soit la levure de riz rouge est faiblement dosée en monacolines K (dont certaines ont une structure comparable à celle des statines) et elle est alors inefficace, soit elle est fortement dosée et les effets indésirables sont les mêmes qu’avec les statines.

RECHERCHE

Tumeurs cérébrales : la voie de l’immunothérapie ? Les médecins ne lui donnaient que quelques semaines à vivre en raison du stade très avancé de son cancer. Un an après le diagnostic, un Américain de 50 ans atteint d’un glioblastome, la forme la plus fréquente de cancer cérébral chez l’adulte, est pourtant toujours en vie. Le protocole standard ayant échoué, une équipe de l’Institut de recherche Beckman, aux Etats-Unis, a décidé de lui administrer un traitement expérimental par immunothérapie. Cette technique consiste à apprendre au système immunitaire du malade à reconnaître et à détruire les cellules cancéreuses. Après

10 Tribune Santé n° 113 – Janvier/février/mars 2017

avoir prélevé des cellules immunitaires sur le patient, les chercheurs les ont modifiées génétiquement pour les rendre plus efficaces, puis les ont réinjectées dans son cerveau. Trois mois après le début du traitement, le volume des tumeurs avait régressé et, quatre mois plus tard, les foyers tumoraux avaient quasiment disparu. Bien que le patient ait rechuté depuis, cet essai ouvre pour la première fois la porte à un possible traitement des cancers du cerveau par immunothérapie. En France, 2 500 nouveaux cas de glioblastome sont diagnostiqués chaque année.


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