Carnet AEM_Katia Kameli

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Katia Kameli

FUTUR TELECOM

les ateliers de l'euromĂŠditerranĂŠe

marseille provence 2013


LES ATELIERS DE L'EUROMÉDITERRANÉE DE MARSEILLE-PROVENCE 2013 : une Capitale européenne de la culture en fabrique Le programme des Ateliers de l'EuroMéditerranée (AEM) invite des structures non dédiées à l'art – privées ou publiques - à accueillir des artistes in situ pour leur permettre de créer une nouvelle œuvre. Ces résidences soulèvent trois enjeux : soutenir la création contemporaine, concerner et mobiliser de nouveaux publics et initier de nouveaux modes de production artistique. Leur vocation est de nourrir la programmation de l'année Capitale européenne de la culture dans toutes les disciplines artistiques. L'ATELIER DE KATIA KAMELI Le processus de travail que met en place Katia Kameli au sein de Futur Telecom prend appui sur son projet réalisé à New York intitulé Sept actes d'amours en sept jours d'ennui, une installation transversale et multi-canal, une cartographie composée de vidéos de multiples formes sonores et de textes commandés à des New-Yorkais. Tous de nature autobiographique, ces écrits prennent des tournures diverses, allant de la poésie au dialogue en passant par des « pensées » et évoquent différentes façons de vivre l'environnement urbain contemporain. La variante marseillaise prend pour fil conducteur des entretiens avec une sélection d'employés de Futur Télécom. Les mythologies intimes et relationnelles des salariés et leur rapport à leur ville sont les synopsis ouverts d'une œuvre en forme de poupées gigognes.

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Le travail de Katia Kameli, artiste franco-algérienne née en 1973 à Clermont-Ferrand, ne peut se dissocier de sa propre expérience, de son identité plurielle. Du documentaire aux installations vidéos, photographiques et sonores, l'artiste tente de déplacer les limites entre cinéma et arts plastiques, explore un « tiers-espace » qui rend possible l'émergence de visions, de positions et de formes nouvelles et hétérogènes. Katia Kameli is a Franco-Algerian artist whose work is closely linked to her personal experiences and different identities. She works with sound, video and photographic installations, attempting to break down boundaries between art and cinema. Her work at Futur Telecom, a company providing telephone solutions to SMEs, is based on a process implemented during a previous project entitled 7 Acts of Love in 7 Days of Boredom. Her conversations with Futur Telecom employees inspire a piece evoking different ways of living in contemporary urban environments.


CATHERINE

YANIS

Elle vit à la campagne, dans un petit village, Cadolive, vers Aix. Elle vient en voiture. Originaire de Paris, elle est dans la région de Marseille depuis 20 ans. Elle adore les collines de Cadolive, n'aime pas le cadre de vie de Marseille, elle aime regarder la mer et avoir la ville dans le dos.

Il vit à côté de la gare Saint Charles, à côté de l'université de Provence au niveau de l'hôpital Desbief, rue Forbin. Il y a toujours des gens à voir, des gens un peu bizarres.

Cartographie : Une demie heure pour venir, si tout va bien. Elle prend la même route chaque matin et reste émerveillée par la vue de la Sainte Victoire, qui change de couleur selon les heures et les saisons. À l'aller, elle écoute les infos, au retour elle écoute de la musique, car elle va vers la campagne. Elle répète : ville derrière, mer devant. Pique-nique, face à la mer. Ce qu'elle aime à Marseille, c'est voir tous ces bateaux qui partent, le côté cosmopolite, le brassage, ça bouge. L'endroit est particulier, surtout à la Joliette. C'est le midi qu'elle se promène, car son bureau tourne le dos aux fenêtres, donc à la mer. Il y a des travaux en ce moment, donc on voit moins, avant, la vue était meilleure sur la gare maritime (ils vont faire quelque chose de sympa, en réaménageant le Silo, c'est une architecture particulière, ils vont en faire une salle de spectacle). La ville va changer, beaucoup de Marseillais veulent la quitter car ils ne se reconnaissent plus dans cette ville.

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LOTFI Il vit à Gardanne, ville minière, ville du nord dans le sud, il vit près de la centrale thermique si elle explose, il sera le premier.

Cartographie : Il prend sa voiture de chez lui à la gare et continue le trajet en train, il arrive à la gare Saint Charles puis prend le métro pour la Joliette. Dans le train, il aime l'arrivée sur la ville, c'est pittoresque, il y a la mer et la vallée. Vers la gare de Gardanne, il y a une autre usine, un grand silo rouge très industriel, c'est une mine de bauxite pour la fabrication de l'aluminium. Une partie de la ville est de couleur rougeâtre, rouille car la poudre de bauxite est dispersée par le mistral et recouvre la ville. Il trouve ça drôle car c'est une municipalité communiste. C'est vivant grâce au marché du vendredi et du dimanche. Pour la plage, il va vers Hyères, il prend aussi le soleil à la Pointe rouge, dans une petite crique, sauf l'été, il y a trop de vacanciers. Ici tout est négociable, sens dessus dessous, c'est un bordel organisé, c'est vivant et cosmopolite. Il y a de tout ici, des petits coins reculés, la mer, la campagne, la grande ville. La région Paca, c'est un concentré de tout ce qu'on peut trouver en France, tant sur le plan culturel que géographique.

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Cartographie : Musique dans le casque, il écoute tout et rien, multi-genre, musique folklorique tunisienne, rap, rnb, variété française. Des travaux sont en cours, donc embouteillage. Il aime bien s'arrêter et regarder les gens klaxonner dans les embouteillages. Avant, il était à leur place, il se dit, bien fait pour eux, ils n'ont cas y aller à pieds. Il s'arrête au petit feu rouge provisoire, les gens arrivent et s'entassent, et du coup quand le feu passe au vert, ça klaxonne comme pas possible. Trajet tranquille. En haut de la rue Forbin, il y a le Casino, plus bas l'hôpital Desbief, puis la place de la Joliette, il passe devant le marché, regarde s'il n'y a pas des trucs et arrive au Docks. Il aime son quartier mais n'y traîne pas trop, il y a les jeunes et les jeunes. Ce n'est pas un quartier violent comme les quartiers nord, il s'appelle le Racati. Il n'a jamais bougé en 24 ans, il y a tout dans le quartier : école, fac, maison, boulot... Il aime jouer au foot, tout seul ça le fait pas, du coup il ne joue pas tous les jours. Il joue en jeu vidéo, seul là, il utilise ses mains, pas ses pieds. Il va rarement au stade et regarde plutôt les matchs à la télé. Le week-end, il aime bien aller à Plan de Campagne, c'est la plus grande zone commerciale d'Europe, il aime bien se balader là-bas, prendre une glace au Mac Do. Il aime aussi prendre sa voiture et partir à l'aventure. Il met son GPS, il choisit une destination au hasard, comme ça il est allé à St Maximin, Cannes, Monaco, en Italie.

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NATHALIE Elle vit à la Rose avec sa famille.

Cartographie : Elle prend sa voiture jusqu'au métro la Rose et va jusqu'à la Joliette, puis marche jusqu'à Futur Telecom. Rien de particulier sur son trajet. 3/4 d'heure à 1 heure de transport. Ce qu'elle aime bien faire dans le métro, c'est écouter les gens, ils sont marrants, ils la passionnent, elle aime les observer et écouter leur conversation. Elle se souvient de deux femmes qui parlaient de se défaire d'un être vaudou, avec un verre d'eau et un téléphone... Elle aime bien aussi les histoires des petites jeunes, quand elles parlent de garçons... Son quartier Saint-Mitre est situé entre un quartier pauvre et vétuste de cité, la Rose, et Château Gombert, un quartier plus bourgeois. C'est un quartier de classe moyenne, bien fréquenté, beaucoup de maisons individuelles. Elle aime cette ville, pour la diversité entre les quartiers et les populations et puis elle aime la mer. Elle aime bien le vieux port, pour ses petits restaurants, la corniche c'est magnifique. Avant elle aimait bien le cours Julien quand elle sortait faire la fête, dansait la salsa, c'était sa petite passion. Elle a ses habitudes pour aller à la plage, le Rouet, c'est juste avant Carry et Sausset, sur la côte bleue, juste avant le Rove.

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ÉMELINE Elle vit à Aix.

Cartographie : Elle vit à Aix à proximité du centre ville et de l'axe cours Gambetta, dans l'une des plus grandes résidences fermées familiales avec piscine, tennis, la Tour d'Aygosi, à côté d'un immense parc. Tous les matins, elle marche 30 minutes pour aller à la gare routière. Navettes Aix/Arenc, qui amène les gens directement aux Docks. Elle passe devant le lycée technique, voit les retardataires, beaucoup de voitures et un monsieur avec ses chiens. Comme elle a 30 minutes de marche, elle trace. Ensuite voyage en bus solitaire. Passage sur l'autoroute, ou on voit Marseille en vue plongeante, la ville apparaît, on voit Notre-Dame aussi. Cette arrivée sur Marseille est un repère de temps. Marseille elle n'aime pas la nuit, c'est compliqué de marcher, ça monte et ça descend, c'est mal desservi, il n'y a que deux lignes. Son rêve est de venir s'installer à Saint-Barnabé, l'un des quartiers qui entoure le centre-ville de Marseille. Sa famille vient de Saint-Loup, même genre de vieux quartier typique avec une structure de village. Saint-Barnabé, quartier bobo et chic, en plein développement. SaintLoup est plus « vieux ». C'est organisé comme il y a 250 ans : boulevard, église, boulangerie Amand, plus loin il y a le bar Olive, juste à côté du lycée où allait sa mère. C'est là que ses parents se sont rencontrés, tout le monde lui en parle, il y a une déco 70's, de couleur orange, tous les lycéens y vont depuis plusieurs générations. Bus 15 ou 16. La Vieille Charité est l'endroit où elle aime le plus aller, elle allait y voir les momies enfant, elle est très attachée à cet endroit. Elle est plus cerveau que sport.

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ÉTIENNE Vit entre le stade Vélodrome et le parc Borély.

Cartographie : Il aime la mer, la mixité sociale et culturelle, la différence de quartiers, Marseille est un port et ça se voit. Vieux port, Cours Julien, Escale Borély, près de l'hippodrome, pas loin de la mer, café, terrasse... La vie à Marseille se passe en extérieur. Il va au panier aussi, il aime bien les endroits pittoresques. L'accès à la mer à Marseille est compliqué, c'est une ville qui a du potentiel, une ville créée sur le modèle américain, la bagnole est reine, elle est en demi-cercle. Là où il vit, c'est calme, un peu boisé. Il va courir avec son boss sur la corniche, entre midi et deux, ils reviennent et prennent une douche aux Catalans, douches publiques. Ils font 10km, 45 minutes de jogging. La corniche c'est magnifique. Il aime le Marseille caché. Il a passé une fois 6 heures à se balader, dans les ruelles, il y a des escaliers partout, des vues sublimes, on se croirait en Grèce. Il parle du Roucas Blanc. Ce Marseille est complètement différent, c'est le plein centre, mais on n'est plus en ville. Le Vélodrome, l'OM, ça fait partie de la culture de la ville, il est fan de foot, il va souvent au stade. Avant il y avait des match d'entreprise, il jouait, il connaît tous les terrains de foot de Marseille, pas forcément les plus beaux. Maintenant il fait du foot en salle avec les fournisseurs.

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VIRGINIE Vit à Marseille, Marseillaise d'adoption, elle est née dans l'Oise mais elle pratiquait la natation synchronisée à haut niveau et avait une passion pour la FF, groupe des années 2000. Elle vit près du Vélodrome.

Cartographie : Elle vit à 30 mètres du Métro Sainte-Marguerite Dromel, et à 200 mètres du stade. Elle va tout le temps au stade, elle est fan, elle aime l'ambiance et les bons matchs. Les soirs de match, l'ambiance est intéressante, ça défoule, ça permet de râler un peu, c'est une bonne thérapie. Elle est familière avec cet esprit d'équipe, tout Marseille supporte l'OM. Elle essaie parfois d'être dans les virages... Son trajet, c'est en métro, de Sainte-Marguerite jusqu'à Joliette. Casque sur les oreilles, elle ne fait pas attention aux autres. Elle passe par le marché les lundi, mercredi et vendredi, c'est plus agréable de voir des choses. Entre midi et deux, elle va au marché selon ce qu'elle a repéré. Le travail lui convient parfaitement, elle se destinait à être prof de natation mais ce n'est pas le point fort de Marseille, il n'y a pas les structures, d'ailleurs on peut voir beaucoup de piscines à l'abandon, à St Charles, à Luminy. Elle continue à nager, à la piscine de Sautelle ou Pont de Vivaux. Sinon, il y a le CNM (Cercle des Nageurs de Marseille) mais c'est privé. En rentrant, elle observe l'état d'avancement des travaux du stade, le métro en arrivant vers Sainte-Marguerite est à découvert. Elle repère les détails, ce qu'ils ont cassé aujourd'hui... Sinon, elle aime aller aux Goudes, la montagne est derrière, pas de parking, on se gare à la marseillaise, c'est un coin sauvage, on ne peut même pas mettre de parasol, c'est de la roche blanche, de l'eau bleu turquoise. Ce n'est pas un endroit confortable, donc on n'y passe pas la journée, mais c'est agréable, on pose les serviettes et on va se baigner. Après, on va manger des sandwichs à l'Authentique de la Pointe Rouge, le bâtiment est tout en bois, il ressemble à ceux qu'on trouve en Suisse.

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ZAHIA Originaire d'Arras dans le Nord, elle est venue à Marseille pour les vacances et a décidé d'y rester.

Cartographie : Elle arrive directement vers le port quand elle fait le trajet en voiture. Sinon, en transport en commun, elle prend le bus 23 jusqu'au rond point du Prado et le métro 2 jusqu'à Joliette. Elle vit à Mazargues, quartier coquet et bourgeois de Marseille. Il y a beaucoup de retraités, tout le monde se connaît, c'est sympathique. Tout est à proximité, c'est bien desservi et pas loin en prenant la Gineste pour aller à La Ciotat ou Cassis. Elle vit avec un Marseillais depuis deux ans, elle l'a rencontré sur Internet. Sur son trajet, elle regarde tout le temps la mer. Après, c'est le tunnel, elle ne regarde plus que les voitures qui sont devant elle. Elle préfère venir en métro : plus rapide, plus pratique, moins cher. Dans le métro, elle met ses oreillettes, elle s'évade avant le boulot. Dans le bus, elle regarde les gens car eux ils peuvent regarder ailleurs, à l'extérieur, alors que dans le métro, comme il n'y a rien à regarder, tout est noir, elle n'a pas envie de croiser le regard des gens, donc elle préfère ne pas les regarder. A Mazargues près de l'obélisque, elle aime bien une boulangerie, le pain est magnifique. La boulangère, Sylvia, est portugaise. Elle adore aller aux Goudes, quand elle est là bas, elle oublie tout, elle regarde juste ce qu'il y a en face, la mer. Elle aime aussi les quartiers qu'on ne peut trouver qu'à Marseille : Belsunce, le marché du soleil. Finalement, elle se sent bien dans cette foule. Elle trouve que les gens ici sont faux et qu'il est difficile de se faire des amis. Elle a rencontré sa meilleure amie sur Internet sur un site de chat, car elle ne connaissait personne à Marseille.

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LOUISE

ANNA Vit à Martigues, une demi-heure de route, en voiture.

Vit à Vauban sous Notre-Dame de la Garde.

Cartographie : Elle voit beaucoup de radars sur l'autoroute Martigues/Marseille, elle a notamment remarqué un rocher, creusé, par l'eau sûrement. Elle le regarde à chaque fois. Il n'est visible que depuis l'autoroute, elle ne saurait pas y aller. Ce rocher l'impressionne, elle le trouve beau. Elle parle aussi des blockhaus dans la région. De l'autoroute, on ne voit pas la mer, mais l'étang de Berre, le rocher se situe à côté du Rove, sur le rocher il y a une marque orange. Martigues est sa ville natale, c'est la Venise provençale, divisée en trois et entourée d'eau. C'est une ville dans laquelle elle ne se perd pas, elle adore ses couleurs et autres festivités. À Marseille, elle n'est pas à l'aise, elle a peur, de la masse, de la foule. À Martigues, elle aime la rue des écoles, rue de son enfance, le centre ville, l'eau qui entoure la ville, les parcs, le centre commercial.

Cartographie : Elle vient à Futur à pied et en métro, en 40 minutes. Elle habite à Vauban et, sur le chemin, elle voit des écoliers, des lycéens. Ça descend à l'aller et monte sec au retour, elle prend le métro à Castellane et arrive direct à la Joliette. Il y a la fameuse tour CMA, on la voit de partout, mais elle n'est pas gênante. La seule boutique un peu sympa qu'elle voit sur le chemin, c'est Popcorn, une boutique de filles, vers la rue Paradis. Il y a aussi une super boulangerie, dans laquelle elle s'arrête chaque soir. Elle vit dans une maison de village, dans ce quartier à flans de colline, sur le rocher, il y a beaucoup de maisons typiques avec des cours intérieures ou un toit terrasse. Nous sommes privilégiés. Vers chez elle, en montant le vallon du 7ème vers le Roucas, il y a des maisons avec des jardins plus conséquents, là-bas ce sont de petits paradis. Tu te crois hors ville. Elle aime la photographie, et l'architecture en général est un thème qui lui tient à cœur. Elle avait en tête de faire un projet sur les graffitis, mais elle a eu peu peur.

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PAULINE Elle vient de Lille. Elle a rencontré son copain sur la plage du Prophète.

Cartographie : Elle habite Place Sébastopol, juste au-dessus de l'église évangélique. Pour aller travailler, elle prend le boulevard Clémenceau qui mène à l'arrêt de tram des Cinq avenues, elle passe par Longchamp, Réformés, Canebière, Belsunce, Colbert, Joliette. Elle voit toujours les mêmes personnes dans le tram, mais elle ne leur parle jamais. Elle remarque de plus en plus de personnes à la rue et en difficulté sur la place des Réformés, elle est plus touchée par les femmes à la rue. L'hiver, on y distribue la soupe populaire, c'est ce qui est le plus impressionnant, ça lui fait peur car il est possible de vite déraper. Elle pense que ça peut arriver très vite. L'église évangélique, c'est comme une grande salle des fêtes, qui devait être avant un supermarché, ils se réunissent souvent, ils chantent. Elle est voisine avec le pasteur, qui les invite, elle n'y est jamais allée. Ils font venir des groupes de gospel des USA, c'est comme un spectacle. Ça sent le cierge, le linge sent le cierge mais elle s'habitue à son environnement. Elle est fan de sushi, le meilleur sushi bar de Marseille est près de la place Sébastopol, près du Pathé, le Kimdo. C'est comme si tu étais au Japon, c'est minuscule. Ça a toujours l'air fermé, à cause de la devanture sombre. Il y a très peu de places. Elle adore aussi les calanques, et puis il y a l'effort de trouver une petite crique, c'est un peu comme s'échapper du monde. La plage du Prophète est le point de départ de sa vie à Marseille. Elle était persuadée de tracer sa vie autrement, de partir à l'étranger ou dans le Nord, mais elle a rencontré son ami ici. C'est l'une des meilleures plages de Marseille, tout est délimité, les terrains de volley, les espaces enfants, il y a la police, un bar...

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HIRFANE Né à Marseille, il a fait le choix d'y rester. Il vit à Saint-Loup.

Cartographie : Il vient en tram et métro, ou tram et bus. Il passe près du cimetière Saint-Pierre, le plus grand de Marseille, il le longe pour aller au tram T2 arrêt Saint-Pierre. Il voit tout Marseille en allant au travail. Il parle des travaux, ville constamment en travaux. Il met 30-35 minutes pour aller à la Joliette. Il ne voulait pas vivre en centre ville de Marseille, c'est bien quand on a 20 ans, il était vers la Plaine, seul quartier vivant en hiver comme en été. À la Joliette à 19h, c'est vide, il n'y a plus personne, c'est un quartier d'affaires, avant, cela ressemblait à Noailles, c'était un vrai quartier. Il avait envie de vert, de place, de se rapprocher de sa famille qui vit vers la Pomme. Saint-Loup est très fonctionnel, c'est un petit village, comme Saint-Marcel. Il habite aujourd'hui juste derrière le lycée Marcel Pagnol (lycée littéraire). Il adore regarder les vieux le matin, ils semblent pressés et moins fatigués que nous. Il vivait dans une grande résidence populaire, très familiale, le contact était super simple, pas froid comme à Mazargues. Je regarde d'abord les gens et ensuite le décor. Le cimetière Saint-Pierre, il avait vue dessus, super coucher de soleil, ça ressemble à un parc, mais il n'est jamais rentré dedans. Le cimetière est à l'image de la population de Marseille, en quartiers (juif, musulman), en cohabitation totale, les gens sont réunis au même endroit, mais c'est quand même compartimenté. Les caveaux et les croix, la fosse commune, le quartier musulman très plat simple et le quartier juif avec de grandes stèles. Il y a plusieurs portes, tu passes forcément devant une ouverture, je suis curieux d'y rentrer. Je n'ai jamais visité de cimetière, donc j'hésite. À Marseille, tu sors souvent dans les mêmes endroits, ça marche par « style » de musique, à la Plaine tout se retrouve un peu, reggae, hip hop, rock, électro. Il parle du bar du Champ de Mars et du Chat perché. Son endroit préféré, c'est les Goudes, se retrouver en face de la mer, c'est un petit village de pêcheurs, un petit coin de paradis, un petit port comme dans les années 50, après la Madrague, il y a de super restos comme Chez Aldo. Il y a aussi une boîte, la Maronnaise, avec sa plage privée, il y a un faux chameau devant. Plus loin, il y a un petit chemin qui mène à Callelongue, il va souvent pêcher là-bas. Il aime ce qui est simple. Au bout du rond-point à Callelongue, il y a un breton qui fait des crêpes dans un camion, c'est une tuerie. Tu peux prendre un petit bateau pour visiter les calanques. C'est magique, des calanques auxquelles on n'accède que par la mer comme Marseilleveyre. Il va souvent dans les quartiers nord de Marseille : il a des potes là-bas, il parle d'Arenc, mais il vivait vers les Arnavaux. Il parle aussi de la campagne Pastré, du parc Borély, de la vue du Roucas et de l'Estaque, typique et populaire.

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PATRICK

DIDIER

Né à Marseille, originaire de plan de Cuques. Il a vécu 3 ans en Irlande. Avant, il vivait boulevard Vauban (vrai quartier marseillais avec de petites ruelles, mais c'est devenu l'enfer). Il vit depuis peu au Rove, après l'Estaque, c'est le début de la côte bleue.

Il vit à la périphérie de Marseille, à Château Gombert, au pied des collines de Marcel Pagnol et la chaine de l'étoile. On a une vue imprenable sur tout Marseille, sur tout l'horizon, la chaine de l'étoile, ça rappelle tout ce qu'on trouve dans les livres. Il a vécu toute son enfance au Vallon des Auffes, quartier très connu sur la corniche, quartier de pêcheurs.

Cartographie : Le Rove, c'est dans la colline, dès que tu passes le tunnel, tu vois la mer, ensuite le port de l'Estaque, les plages de Corbières, puis il longe les quais jusqu'à la Joliette. Quand il vivait à Sausset-les-pins il prenait le petit TER, très belle ligne qui longe la mer, la côte bleue, et passe sous des tunnels de roches, le train s'arrête à tous les ports de la côte jusqu'à la gare Saint Charles. On domine les criques, c'est très joli, ça vaut le coup. Il mettait plus de temps, mais ce n'était pas un problème car c'était très agréable. En rentrant du travail, il lui arrive de s'arrêter vers l'Estaque, toujours face à la mer. Le Rove, c'est un petit village, mais il y a deux PMU. Ça bouge pas mal au niveau associatif, culturel, sportif pour les enfants. Il y a les fameuses chèvres du Rove, race endémique, qui se baladent sur le massif, pour fabriquer la brousse typique du Rove. Il aime aller au vieux port, pour boire un coup, il a presque des QG. Il aime les pubs du côté de La Criée, le Shamrock et le Mallet. Pour se ressourcer, il préfère les ballade en pleine nature, ou se caler sur un rocher en bord de mer. Il n'adhère pas trop à la mentalité, bien qu'il soit lui-même « sudiste ». Il parle du potentiel de Marseille gâché par cette mentalité fermée. Marseille ville ouverte et fermée. Je suis fan de l'OM. J'ai été abonné et j'allais au stade tous les week-end. Aujourd'hui, je cours et je cherche des coins tranquilles plus « nature ».

Cartographie : Tous les matins, il prend un chemin différent en fonction de l'humeur, il vient en scooter. Il fait même parfois un petit détour pour aller prendre un café au bord de la mer. À La Samaritaine, sur le vieux port, c'est un café qui a une histoire. Il traverse tous les quartiers populaires de Marseille, des cités des années 70, avec des grandes barres, on s'aperçoit qu'il y a une vie, même si l'architecture est désagréable : Le Merlan, la Belle de Mai, le Canet. Ca permet d'avoir des images, de voir l'existence. L'autre possibilité c'est de prendre des infrastructures lourdes, artères routières, Plombières... 15 mn de trajet. Il part courir deux fois par semaine, jogging, avec des amis ou seul. S'il y a un endroit à retenir à Marseille, c'est la corniche Kennedy (Catalans, Auffes, Malmousque, Petit Nice, Pointe Rouge). Il aime bien les marchés, toujours pour les mêmes raisons, blaguer avec les gens. Sur le marché des Capucins et les puces de Bougainville, on retrouve toutes les couches de la société, c'est très populaire. Le week-end, il y a des étalages de choses trouvées et chinées. En semaine dans les halles, il y a de beaux étalages de fruits et légumes, un patchwork de formes et couleurs. Le marché des Capucins, c'est Noaille. La colline dont il parle au début, c'est féérique, c'est la Batarelle, on peut y accéder par les collines en voiture vers les cités de La Rose qui ont défrayé la chronique pour deal il y a quelque temps. Et le reste du temps il est au bureau, mais avec plaisir.

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STÉPHANE Né en Bourgogne, il a beaucoup bougé, Valence, Lyon, Tunisie, Grenoble, Lyon, Paris, puis est revenu à Marseille depuis 2002. Il vit à l'Estaque, à Saint-André exactement.

Cartographie : Il vient en voiture. Il pose son fils de 18 mois et vient à la Joliette. L'Estaque est un petit port familial, qui se « bobo-ise » un petit peu, vaguement cliché marseillais. Il aime bien les jours de marché (le samedi) aller dans un petit bistro pour le petit déjeuner avec son fils, ou pour l'apéro le soir. Les calanques ne sont pas loin, c'est bien. Il va aussi manger à la Rade. Il aime le côté bordélique, multiculturel et cet enchevêtrement de petits quartiers, ce n'est pas une ville policée, c'est chaotique. C'est une ville en retard économiquement. Il n'y a pas longtemps, on off rait une place de théâtre à l'achat d'une place pour le vélodrome, ça dit le niveau. C'est le seul club en France où il y a autant de fans, l'O.M. a l'histoire la plus aboutie du foot française, ils ont marqué une époque, ça génère de la fiction, le côté margoulins. Pour se ressourcer, il fait de la planche à voile avec le club de la Pointe Rouge ou du voilier à Bandol, sinon il va vers Ensuès-la-Redonne. Il aime bien aller aux puces de Bougainville. Il a longtemps vécu vers la Plaine, 5 ou 6 ans. Il aimait beaucoup au départ, ça brasse, on y fait la fête. Maintenant, c'est vraiment très « bobo », population associative, « créateurs »... Le cœur de la nuit marseillaise c'est les grosses soirées privées dans des appartements de 200 m2 avec 250 personnes. Ce n'est pas les bars. Comme il n'y a pas de lieux de fête, les gens s'organisent. Le milieu de la nuit est mafieux. Quand on sort, on va chez des amis ou à la Plage de la Verrerie, chez Dédé, prendre une pizza, c'est après la Pointe Rouge, quand tu vas vers Callelongue. Il y a aussi Malmousque, le Zidane (qui n'y est plus), à la légion.

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Futur La vidéo Futur de Katia Kameli est fondée sur une série d'interviews menées pendant l'été 2011 avec une quinzaine de salariés de l'entreprise marseillaise Futur Telecom. Le questionnaire initial est simple : l'artiste demande à l'employé de décrire ce qu'il voit sur la route le conduisant à son lieu de travail, Futur Telecom, 10 place de la Joliette à Marseille. En somme, narrer ce que l'employé voit sur le segment AB, A étant sa résidence, B la destination finale, le lieu de travail. L'entretien conduit l'interviewé à faire appel à ses souvenirs liés au bâti et aux activités qu'il rencontre sur son chemin. La description s'attarde par moments sur des formes architecturales, des couleurs, une atmosphère - celle de Gardanne ou celle d'un bar. L'exercice s'apparente désormais à une recherche sur Google Image que la narration d'anecdotes personnelles vient complexifier. La trame narrative s'épaissit, les informations se succèdent telle une série de fragments de données circulant sur le net : un lieu, un autre, une image, une situation, des gens. A l'énumération de lieux s'ajoutent des souvenirs d'activités et d'actions quotidiennes hétéroclites https://www.google.fr Cadolive Bouc Bel Air l'autoroute Martigue/Marseille plan de campagne le week-end la plage des prophètes... https://maps.google.com/ manger un sandwich à l'Authentique, Marseille https://maps.google.com/maps?q=manger+un+sand wich+a%CC%80+l%27Authentique,+Marseille

De cet échange, il résulte une pré-selection de lieux que l'artiste visite par la suite. La confrontation avec la réalité de ces divers sites architecturaux et naturels est centrale pour permettre à l'auteur de se distancier des récits subjectifs des interviewés. La divergence est le mot d'ordre afin que la nouvelle narration - celle de Futur - habite dans cet espace, entre l'image construite mentalement au moment de l'échange et celle recréée sur place, in situ. À ce stade, il n'est plus question du segment AB. La trajectoire est elliptique et confère à la vidéo une narration non-linéaire où se succèdent des plans dynamiques, de Gardanne, de Martigues, du cimetière Saint-Pierre, du stade Couderc, de la plage du Prophète ou du Roucas Blanc, pour n'en citer que quelques uns. Par son choix d'espaces hybrides où les centrales côtoient des habitations précaires, l'artiste poursuit sa recherche de « l'entre-deux », qu'elle représente dans des travaux tels que The Growing Block, Concrete, Dissolution… Pour Futur, elle associe à ces plans des compositions cinématographiques et « cartes postales » qui formeront la toile de fond. Parfois, des individus s'agitent, seuls ou en groupes. Lorsque l'image n'est pas en mouvement, le dynamisme réside dans la représentation de ces personnes en action. Sans pour autant dresser un portrait de la jeunesse, l'artiste s'intéresse aux activités sportives et récréatives de jeunes participants. Un duo d'acolytes en roller retient notre attention. Leur ballade vient unifier la ronde d'activités et de paysages qui défilent devant nous. Elle se présente comme la marche d'une génération tournée vers l'avenir. --

Julia Marchand, Critique d'art


ENTRETIEN

avec Gilles Brunschwig, directeur général de Futur Telecom Propos recueillis par Mélanie Drouère, Atrium 10.7, Docks de la Joliette, Marseille, le 09.07.13

Gilles Brunschwig, comment avez-vous rencontré Katia Kameli, artiste vidéaste que vous avez accueillie en Atelier de l'EuroMéditerranée pendant plus de deux ans, et quelles sont les raisons qui vous ont conduit à accompagner et coproduire une création dans ce cadre ? C'est Hugues de Cibon, directeur du mécénat à MP2013, qui m'a parlé des Ateliers de l'EuroMéditerranée. Je lui ai fait part de mon intérêt pour cette forme de relation entre arts et entreprises et il m'a mis en relation avec Sandrina Martins. Je n' avais pas d'attentes précises, au sens où il me semblait que ce dispositif n'était intéressant que si l'artiste était totalement libre dans sa manière de prendre sa place dans l'entreprise. Mes objectifs se situaient plutôt dans le champ de l'innovation sociale : je souhaitais faire participer mon entreprise et mes salariés au projet de Capitale Culturelle. L'enjeu du côtoiement des salariés et d'un artiste qui vous intéressait vous conduisait assez naturellement vers la fabrique d'un AEM plutôt que vers un mécénat plus « classique » proposant une adhésion à des projets préexistants ? Oui, et cela excluait donc l'idée d'un artiste qui s'enferme dans un bureau pour travailler en solitaire. Le résultat et la discipline artistiques m'importaient donc assez peu. L'enjeu se situait doublement dans l'idée que les salariés s'impliquent dans un projet : en premier lieu, il s'agissait d'ouvrir un volet nouveau et actuel de « communication interne ». L'une des problématiques permanentes d'un chef d'entreprise est de faire en sorte que ses salariés soient motivés et engagés. Or, les projets extérieurs à la vie quotidienne servent cet objectif. J'y voyais aussi un moyen d'amener les gens à s'interroger sur leur travail et à se plonger dans une autre dynamique de créativité.

Enfin, le dernier objectif était de l'ordre de la communication externe, avec l'espoir que ce projet fasse aussi parler de Futur Telecom à l'extérieur. C'est en prenant en compte toutes ces attentes que l'équipe des AEM vous a proposé d'accueillir Katia Kameli en résidence de création ? Quelques semaines plus tard, Sandrina et Erika m'ont en effet proposé d'accueillir Katia Kameli, en impulsant une réinvention ou une transposition d'un projet qu'elle avait réalisé à New York. L'idée que l'artiste a suggérée puis réalisée ici était d'interviewer les salariés en leur demandant de parler de leurs pensées, leurs sensations, leurs sentiments pendant leur parcours pour venir au travail, les rencontres qu'ils y font chaque jour ; à partir de là, elle a réalisé ce qu'elle a appelé les « dérives », qui ont consisté pour elle à aller filmer les lieux dont lui avaient parlé ces personnes et à essayer d'y retrouver l'atmosphère qu'on lui avait décrite. Le projet qu'elle me présentait correspondait donc pleinement à toutes les attentes que j'avais exprimées. D'autre part, nous nous sommes bien entendus, j'ai senti qu'elle allait être à l'aise, se fondre facilement parmi les salariés et gagner leur confiance. Je lui ai donné ce bureau, au centre de l'entreprise, dans lequel elle est venue s'installer avec son ordinateur.Progressivement, elle a noué des contacts avec les gens pour finir par interviewer une vingtaine de salariés qu'elle a enregistrés librement. Cette première séquence de travail a duré trois mois, l'été 2011. J'avais donné carte blanche aux quatre-vingt salariés du siège pour participer à ce projet autant qu'ils le souhaitaient pendant leurs heures de travail, mais sans aucunement les y obliger. Puis elle a commencé à venir plus ponctuellement car elle s'est mise au tournage à l'automne. Elle a également fait quelques plans dans l'entreprise.

Images du tournage de Futur dans les locaux de Futur telecom.


Est-elle toujours allée seule sur les lieux ?

Précisément, quelle est l'activité de votre entreprise ?

Oui, son idée était d'aller seule à la rencontre de ces lieux pour y retranscrire, y ré-imaginer l'ambiance qu'avait évoquée les personnes. A une ou deux reprises seulement, elle a dû demander aux gens de l'accompagner pour des raisons particulières : au cimetière Saint-Pierre notamment, qu'un salarié lui avait décrit parce que ses parents habitent en face. Elle souhaitait filmer la vue depuis leur appartement et c'est l'une des rares occasions auxquelles elle a été accompagnée.

Nous sommes un opérateur de téléphonie fixe, mobile, Internet pour les P.M.E. Nous sommes quatre-vingt à travailler ici au siège et quarante sont à l'extérieur. Nous sommes actifs sur l'ensemble du territoire français et l'entreprise travaille beaucoup en mode indirect, les personnes à l'extérieur sont donc surtout chargées d'animer le réseau et de prolonger les relations avec nos distributeurs. Dans ma manière de gérer l'entreprise et les ressources humaines, il y a une dimension très importante accordée au bien-être dans l'entreprise. Je suis assez convaincu qu'un salarié qui s'épanouit au travail le rend bien. D'ailleurs, l'affiche que vous voyez derrière vous , avec la phrase « Chez Futur Telecom, le bien-être n'est pas en option », a été produite parce que nous sommes lauréats des « Great Place to Work Awards », un label américain récompensant les entreprises dans lesquelles il fait « bon travailler ». Cette évaluation repose sur un sondage effectué auprès de tous les salariés, de manière totalement confidentielle. Comment y arrive-t-on ? Par des initiatives très simples, comme proposer des paniers de fruits frais à la cafétéria, jusqu'à des choses plus élaborées comme organiser des formations métiers. Cela passe aussi par des choses plus « indirectes », surprenantes, comme notre implication dans certaines causes médicales, ou encore… l'atelier avec Katia !

Le film traverse donc tous ces récits de salariés ? Oui, en tout cas les sept ou huit situations qu'elle a retenues, en fonction de contraintes liées aux autorisations de tournage sur certains sites et de ses objectifs artistiques. Au printemps 2012, elle est venue projeter la première version de son film, en réunissant les salariés, et cela a été un moment particulièrement convivial, et émouvant. Les salariés pouvaient découvrir le regard d'une artiste porté sur leur quotidien. Il semble que le premier enjeu a été largement atteint en ce qui concerne la rencontre entre artiste et salariés. Qu'en est-il du second : la cohabitation avec une autre forme de créativité a-t-elle été selon vous bénéfique pour votre équipe ? C'est beaucoup plus subjectif. Très honnêtement, le quotidien rattrape vite la réalité et, à moins de faire pénétrer l'art dans l'entreprise tous les jours, il me semble que cet objectif est un peu utopiste. Images du tournage de Futur dans les locaux de Futur telecom.


Jean-Claude Chianale, carnets Un carnet par Atelier, imaginé et réalisé par l'artiste Jean-Claude Chianale, témoigne de la richesse de chaque aventure, croisant regards d'artistes, entretiens avec les salariés, les usagers, et des complicités artistiques apportant un nouvel éclairage sur le projet. À la façon du journal de bord, il garde la trace du processus et de l'environnement atypiques de la création, photographie mouvante d'une œuvre en devenir. Le programme des Ateliers de l'EuroMéditerranée : Marie Angeletti | Pébéo * Marco Baliani | AP-HM – Hôpital Sainte Marguerite Taysir Batniji | Savonnerie Marius Fabre Mustapha Benfodil | Espace Fernand Pouillon Aix-Marseille Université Alice Berni | Bataillon de Marins – Pompiers de Marseille – Caserne Saumaty Mohamed Bourouissa | Pôle emploi Joliette Séverine Bruneton et Laëtitia Cordier | Descours & Cabaud Jean-Michel Bruyère / LFKs | Ecole Nationale Supérieure des Mines de Saint-Etienne – Site Georges Charpak de Gardanne Vincent Bourgeau | Lycée Saint Joseph les Maristes Anne-James Chaton | Maison de l'Avocat – Ordre des Avocats du Barreau de Marseille Sonia Chiambretto | Bureaux Municipaux de Proximité, Ville de Marseille Jean-Claude Chianale | Imprimerie Azur Offset Mathieu Clainchard | Maison de ventes Damien Leclère Gilles Clément | AP-HM – Hôpital Salvator Kathryn Cook | Association Jeunesse Arménienne de France Antoine D'Agata | Archives et Bibliothèque Départementales de Prêt Robin Decourcy | Agence Bleu Ciel & Cie * Gilles Desplanques | Club Immobilier Marseille Provence Kitsou Dubois | Équipe de voltige de la base 701, Armée de l'Air Ensemble Musicatreize | Société Marseillaise de Crédit Ymane Fakhir | AP-HM – Hôpital de la Timone Christophe Fiat | Château de la Buzine, Ville de Marseille Gaëlle Gabillet | Le Patio du Bois de l'Aune Dora García | Hôpital Montperrin Anne-Valérie Gasc | Ginger cebtp Demolition gethan&myles | Fondation Logirem – Cité de la Bricarde groupedunes | Apical Technologies - Institut Méditerranéen de Biodiversité et d'Ecologie marine et continentale Mona Hatoum | Arnoux-Industrie et Centre International de Recherche sur le Verre et les Arts plastiques (CIRVA) Célia Houdart et Sébastien Roux | Site du Puits Morandat

Equipe des Ateliers de l'EuroMéditerranée Marseille-Provence 2013 Direction : Sandrina Martins Chef de projets arts vivants / coordination éditoriale des carnets : Mélanie Drouère Chef de projets arts visuels : Erika Negrel Assistant de projets / production : Jean-François Mathieu

Ici-Même (Paris) | Centre Bonneveine Mathieu Immer & Benjamin Lahitte | EDF – Centre de Production Thermique de Martigues Charlie Jeffery | Fondation Logirem - Cité de la Bricarde Katia Kameli | Futur telecom Djamel Kokene | Tribunal de Commerce de Marseille Yohann Lamoulère | Alhambra Le Phun | Domaine de la Tour du Valat Tsaï Ming Liang | Maison de la Région Provence Alpes-Côte d'Azur Cristina Lucas et Dominique Cier | Coordination Patrimoines & Créations Pascal Martinez | CIRVA Olivier Menanteau | La Marseillaise Amina Menia | Agence d'Urbanisme de l'Agglomération Marseillaise (AGAM) Joao García Miguel | Habitat Alternatif Social (HAS) Jean-Marc Munerelle | Fondation Logirem – Cité de la Bricarde Stephan Muntaner | La Poste Yazid Oulab | Centre Richebois Miguel Palma | Batimétal et Domaine de Saint-Ser Hervé Paraponaris | Ecole Nationale Supérieure d'Architecture de Marseille Alexandre Perigot | Groupe Daher Franck Pourcel | Société Nautique de Marseille Marie Reinert | Compagnie maritime Marfret * Etienne Rey | IMéRA Karine Rougier | Vacances Bleues * Ilana Salama Ortar | GW.Inox Bettina Samson | OSU-Institut Pythéas Aix-Marseille Université Vanessa Santullo | Joaillerie Frojo * Zareh Sarabian | Boulangerie Farinoman Fou Nicolas Simarik | Newhotel of Marseille Zineb Sedira | Grand Port Maritime de Marseille Alia Sellami | Carniel Wael Shawky | ADEF – Ecole de céramique de Provence et le SATIS/ASTRAM Lab - Faculté des Sciences Aix-Marseille Université * Projets proposés par Mécènes du Sud

Katia Kameli, Futur Direction de la publication : Jean-François Chougnet, directeur général de Marseille-Provence 2013 Photos : Katia Kameli Impression : Imprimerie Azur Offset, Marseille Achevé d'imprimer en juillet 2013

-ISBN 978-2-36745-023-0

Katia Kameli, Futur Œuvre vidéo réalisée en résidence au sein de Futur Telecom dans le cadre des Ateliers de l'EuroMéditerranée de Marseille-Provence 2013. Futur Telecom

Installé dans les docks, dans le quartier de la Joliette, Futur Telecom, filiale de SFR depuis 2005, est le seul opérateur historiquement dédié aux PME depuis sa création. La société emploie 120 collaborateurs et propose ses services à plus de 15000 clients TPE et PME.

L'artiste tient à remercier : Gilles Brunschwig, Julie Pellegrini, Berenice Saliou, Erika Negrel, Sandrina Martins, Jean-François Chougnet, Jean-François Mathieu, Solange Poulet, Kenza Sammari, Amelie Derlon, Mr et Mme Duplan, Gabriel Beaudoin, Camille Butti, Sebastien Linsolas, Ann-Sarah Sfez, Benoît Fort, Aurélie Sfez, Johnathan Scott, Guillermo Fernandez, Isabelle Miard, Roland Carvalho, Stéphane Javelle, Karine Leprêtre, Mr Paya, David Escobio, André Gouiran, Mr et Mme Soogun, Véronique Collard Bovy, Michele Sylvander, Mr et Mme Gastaut, Julien Legeard, Olivier Pruneyrac, Emeline Alfandari, Marie Baratte, Sébastien Boulanger, Sophie Brayard, Lofti Chaouch, Rachid Dekhli, Virginie Evrard, Stéphanie Gunst, Catherine Karaoglanian, Ghania Messabihi, Magali Nedelec, Sabine Maitre, Michaël Nielsen, Didier Rossello, Zahia Saadi, Patrick Soler, Bernard Blanc,Thomas Vinrich, Guillaume Coutret, Romain Barra, Anais Barra, Melina Hele, Mégane Idee, Sahra Idee, Célestin Jean Charles, Claire Bedikian, Marie Jouvenot, Marie Ponce De Leon, Delphine Ruiz, Anaïs Pinto, Quentin Bremond, Dany Thomas, Fabien Barbé, Tiphaine Lenfant, Cathy Chassagnette,Tanguy Chapeau, Mehdi Fiorelli, Hamadi Rezgui, Mendy Bouchoucha, Greg Dominge, Mathieu Bettini, Robin Ancey, Alexy Plazy, Jeremy Gonzales, Baptiste Roubien, Mathieu Mourian, Quentin Zanatta, Amrane Badriddine, Ibrahim Loutfi, Sabri Bentenia, Mohamed Sahal, Benatar Belmohltar, Hakim Belmohltar Ville de Marseille, Ville de Gardanne, Ville de Martigues, E.ON France, Transpalux, Tête de l'Art, Bar l'Olive et toutes les personnes ayant contribué à ce projet. Programmation en 2013 :

Fonds Régional d'Art Contemporain – Provence-Alpes-Côte d'Azur, Marseille, du 24 juillet au 4 août 2013.

L'association Marseille-Provence 2013, présidée par Jacques Pfister (Président de la Chambre de commerce et d'industrie Marseille Provence), remercie ses partenaires : Partenaires officiels La Poste, Société Marseillaise de Crédit, Orange, Eurocopter, EDF Partenaires institutionnels Ministère de la culture et de la communication, Union Européenne, Région Provence-Alpes-Côte d'Azur, Conseil général des Bouches-du-Rhône, Ville de Marseille, Marseille Provence Métropole, Ville d'Aix-en-Provence, Communauté du Pays d'Aix, Ville d'Arles, Arles Crau Camargue Montagnette, Communauté du Pays d'Aubagne et de l'Etoile, Communauté d'agglomération Pays de Martigues, Ville de Salon-de-Provence, Ville d'Istres, Ville de Gardanne, Chambre de commerce et d'industrie Marseille Provence.

www.mp2013.fr


jean-claude chianale,

Carnets les ateliers de l'euroméditerranée de marseille-provence 2013 ISBN 978-2-36745-023-0

5€


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