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EN PRATIQUE SOMMAIRE
N°06 AVRIL 2007
Dossier
Leasing Depuis son introduction sur le marché belge en 1961, le leasing a évolué, notamment au niveau des produits offerts. Notre dossier en explore les différentes facettes et en décode les attraits pour le CFO.
FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°06 - AVRIL 2007
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DOSSIER LEASING TEXTE : YVES-ETIENNE MASSART
Le leasing:
âge légal, 2
40 ans! C’est en novembre 1967 que le leasing reçoit un statut légal. Pourtant, son introduction sur le marché belge date de 1961, avec l’apparition de la société Locabel. Au cours de ces 46 années, le leasing a évolué, notamment au niveau des produits offerts. Et en fonction de ces produits, on retrouve comme acteurs principaux les banques et leurs filiales, rejointes, au coup par coup, par des constructeurs.
P
our résumer, le leasing, c’est faire en sorte que la valeur réelle des biens soit fonction de leur utilisation et pas de leur possession. C’est la différence que font certains entre la propriété économique et
la propriété juridique. Principale évolution du leasing au cours des dernières années: le rapport qualité-prix, qui en a fait un produit très compétitif au regard d’autres modes de financement. Diverses raisons peuvent motiver le choix du leasing par une entreprise. Le leasing offre un financement à 100%: le bailleur finance totalement le matériel offert en leasing. Pour les biens mobiliers, les différents coûts sont inclus dans le montant financé par leasing: coûts de transport, d’importation et de montage. Autre argument qui plaide en sa faveur, la flexibilité du dispositif, aussi bien en termes d’amortissement que de phasage de l’opération ou d’échelonnement des échéances de paiement. Selon les besoins du client, le plan d’amortissement peut être échelonné. Quant à la durée, elle peut, ou bien être dégressive, ou bien progressive, ou bien encore linéaire. Enfin, pour les échéances de paiement, plusieurs formules sont possibles: mensuelles, trimestrielles ou semestrielles. De quoi faire du leasing un crédit sur mesure pour l’entreprise… On est bien loin des débuts un peu poussifs du leasing. Entre les années ’60 et les années ’80, le leasing a notamment souffert de l’existence d’autres solutions financières avec lesquelles les entreprises étaient davantage familiarisées. Il ne fallait pas non plus négliger un aspect psychologique important: investir
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Le leasing en bref: • Vous préservez vos actifs financiers et votre capacité d’endettement pour les investissements vitaux. Vous bénéficiez de loyers modérés car le risque de la société de leasing est limité (celle-ci conserve notamment la propriété du bien pendant la durée du contrat). • Vous restez maître du choix de votre matériel et vous en négociez librement le prix avec votre fournisseur. Toutes les dépenses en rapport avec le matériel ou le bien (taxes, installation, assurances, maintenance etc.) peuvent être comprises dans votre opération de leasing. • Vous optez pour des loyers adaptés à votre activité et à votre situation (linéaires, dégressifs…). Les mensualités étant fixées dès la signature du contrat, vous établissez facilement votre budget.
sans être propriétaire constituait pour beaucoup un obs-
annuels du preneur. Celui-ci traitait ces opérations de location-
tacle culturel infranchissable. Quand on pense leasing au-
financement comme des contrats de bail et comptabilisait les
jourd’hui, on pense, de manière un peu réductrice à la seule
loyers périodiques comme frais généraux. De la sorte, l’entre-
optimisation fiscale. C’est pourtant sur deux autres atouts
prise ne faisait pas figurer dans ses comptes annuels les obli-
que le leasing a enregistré un décollage foudroyant de ses
gations nées de la location-financement et ses engagements
activités au cours des années ’80: les facteurs financiers et
étaient par conséquent sous-évalués.
les aspects pratiques ont alors bien davantage influencé le
Une approche qui était loin de satisfaire tout le monde, à
choix des entreprises que le fiscalité.
commencer par la Commission bancaire de l’époque: dans ce dispositif, les comptes annuels ne donnaient pas une image
TOTALEMENT COMPÉTITIF
fidèle de la situation de l’entreprise. D’où la suggestion d’y
Résultat: des taux de progression annuelle de 20 à 30%.
faire tout de même figurer les engagements de location-fi-
Conséquence: la niche n’en est plus une. D’autres acteurs
nancement. Le flou sera dès lors levé dès 1976, avec de nou-
se lancent sur le marché. On assiste à un rush généralisé
velles règles au niveau du format et du contenu des comp-
d’institutions tant belges qu’étrangères qui se lancent. En
tes annuels et de l’évaluation des principes comptables, ce
cascade: une concurrence farouche pour gagner des parts
qui change alors les principes comptables des opérations de
de marché et atteindre une taille critique. Concurrence dont
location-financement en faisant un distinguo en matière de
profitera le client, puisqu’au bout du compte, le leasing est
propriété: on retient la propriété économique du bien (et
aujourd’hui devenu totalement compétitif avec les autres
non exclusivement les droits de propriété juridique).
produits de financement. Principal atout du leasing: un financement à 100%, qui permet de ne pas toucher aux fonds propres de l’entreprise. Une approche qui permet au client d’affecter ses fonds propres à d’autres objectifs, d’autres projets, d’autres choix stratégiques, ou tout simplement de résoudre d’éventuels problèmes de liquidités. Comparé à d’autres formes de crédit, le leasing n’exige en effet pas de l’investisseur qu’il finance une partie du financement sur fonds propres. Cet aspect est tout spécialement intéressant pour les plus petites entrepri-
« Les facteurs financiers et les aspects pratiques ont bien davantage influencé le choix des entreprises que le fiscalité. »
ses ou celles qui sont dans l’incapacité d’offrir des garanties et qui le paient très chèrement, avec des prêts à des conditions très peu avantageuses.
C’est en 1993 qu’intervient une nouvelle définition. Son objectif: harmoniser les règles comptables avec les principes
LE CADRE COMPTABLE
de la « finance method ». Un des résultats a été d’obliger
A l’origine, on ne parlait pas encore de leasing, mais de loca-
le locataire à activer dans son bilan les opérations « full
tion-financement. Juste une question de vocabulaire, car on
pay out » sans option d’achat (les rentings). Par contre, les
parlait exactement de la même chose qu’aujourd’hui. Seule
leasings opérationnels (de biens mobiliers) avec des options
différence, comme le soulignent la plupart des acteurs dans
d’achat de 16% et plus (qui ont connu depuis lors un déve-
leur argumentaire: lors de l’apparition du leasing en Belgique,
loppement important) ne doivent, depuis, plus être repris
les opérations n’étaient pas enregistrées dans les comptes
dans le bilan du locataire.
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DOSSIER LEASING
importante, en volumes de production. Cinq années de pro-
« Selon les observateurs, c’est le leasing mobilier qui constitue le véritable baromètre de l’évolution de l’activité du leasing en Belgique. »
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gression très nette du marché et, plus particulièrement du marché des véhicules, pour lequel on constate une évolution à travers un passage du leasing financier vers le leasing opérationnel, auquel davantage de services sont intégrés. Preuve du succès de la formule, les derniers chiffres officiels (2005) notent une production totale de leasing en Belgique à hauteur de € 3.844 millions, ce qui représente une progression de 9,81%. Et 2006 aurait enregistré un nouveau bond de € 100 millions…
Mais la Belgique évolue aussi dans un environnement économi-
SUCCÈS DE LA FORMULE
que et juridique de plus en plus internationalisé. Au cours des
Selon les observateurs, c’est le leasing mobilier qui constitue
dernières années, l’importance des règles comptables interna-
le véritable baromètre de l’évolution de l’activité du leasing
tionales s’est intensifiée et les règles IAS/IFRS jouent un rôle ac-
en Belgique. Or, depuis plusieurs années, sa progression
cru. Cela signifie clairement qu’on donne la priorité à la « subs-
est bien supérieure à celle du PIB belge et à celle de l’évo-
tance over form » de telle sorte que les engagements découlant
lution des crédits aux PME. Quant au leasing immobilier,
du leasing apparaissent de plus en plus au bilan du « lessee ».
il est plus que certainement le réservoir de croissance du
Un an plus tard, le marché du leasing enregistre un nouveau
secteur. Son évolution est bien davantage conjoncturelle.
retournement de situation: c’est le retour de la croissance,
Rien d’étonnant à cela: elle peut dépendre de l’une ou
Leasing immobilier: les 6 avantages décisifs Leasing mobilier, leasing immobilier:
Avec un but à la clé: transférer au preneur
l’art. Bien évidemment, il peut aussi inclu-
quelle différence? Elle est essentielle-
de leasing les droits d’usage qui y sont
re le coût total des constructions, y com-
ment à chercher sur le plan juridique et
attachés dans le cadre d’une convention
pris les parachèvements, l’aménagement
administratif. D’un point de vue économi-
non résiliable. Il est bien entendu que le
des voiries d’accès et des zones vertes, et
que, par contre, seule diffère la nature de
risque économique de l’opération est sup-
– last but not least – les intérêts interca-
l’objet leasé.
porté, en grande partie, par le preneur, par
laires, voire la TVA non récupérable.
Tous les spécialistes le reconnaissent: le
le simple fait que lui incombe l’obligation
Ce qui intéressera davantage le CFO,
leasing immobilier, c’est essentiellement
de payer les loyers. Dernière précision, qui
c’est de savoir que ce sont les aspects
six avantages décisifs: un financement
n’est pas la moindre: le preneur dispose
comptables qui orientent le choix d’une
à 100% de l’acquisition d’un bien, une
de la possibilité d’acquérir le bien à la fin
formule on/off-balance. Dans le premier
transparence absolue en matière de TVA,
de la période fixée contractuellement.
cas, le bien est comptabilisé dans le bi-
un préfinancement intégré au montant
lan de l’entreprise et amorti comme tel.
de l’investissement, des loyers modula-
Aspects comptables
Les opérations (par exemple les loyers,
bles, pas de précompte immobilier sur le
Les possibilités sont multiples: le leasing
les charges, les redevances) qui recons-
matériel et l’outillage et la possibilité de
peut autant porter sur l’ensemble terrain
tituent totalement le capital investi par
travailler, hors bilan, « off-balance ». Dans
+ bâtiment, le bâtiment seul, des parties
la société de leasing, sont des opérations
les désavantages? Le même que pour tou-
de bâtiments, que sur des bâtiments
on-balance. Dans le deuxième cas, le
tes les formes de crédit: on reste lié au
existants ou à construire, qu’ils soient
bien est inscrit à l’actif dans le bilan de la
bon vouloir d’un donneur de crédit.
commerciaux, industriels, d’exploitation
société de leasing, qui l’amortit. L’entre-
Dans leur ouvrage collectif, Jan Ingelbrecht
ou de bureaux. L’objet peut aussi porter
prise qui a contracté le leasing verse, elle,
et Alain Vervaet tentent une définition du
sur des travaux publics. En conséquence,
des loyers qui seront considérés comme
leasing: méthode de financement portant
l’investissement pourra couvrir l’achat du
des charges.
sur des biens immobiliers bâtis, méthode
terrain, les droits d’enregistrement et les
Le bail emphytéotique est une struc-
dans laquelle un donneur de leasing ac-
autres frais d’acquisition, les honoraires:
ture juridique qui donne à la société de
quiert un bien immeuble suivant les indi-
qu’ils proviennent d’architectes, de notai-
leasing la possibilité de construire un bâ-
cations pratiques du preneur de leasing.
res, d’ingénieurs ou d’autres hommes de
timent sans que le droit de superficie ne
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l’autre opération à caractère exceptionnel, ce qui peut par-
cation financière, les taxes et la provision pour entretien
fois se traduire, comme en 2005, par un bond spectaculaire
et réparations, le contrat de leasing peut comporter tou-
(+ 61,83%) à € 644 millions.
te une gamme de services supplémentaires: assurance, pneus, véhicule de remplacement, assistance, provision
L’AUTO: PRODUIT PHARE!
pour carburant…
Le leasing auto permet une optimalisation financière: l’uti-
Le leasing auto permet également une optimalisation
lisateur peut financer l’achat de voitures ou de camion-
fiscale, car le preneur peut opter pour une formule « on
nettes de manière très flexible. Il s’agit d’un financement
balance » ou « off balance ». Dans le cas d’un leasing « on
à 100% incluant le préfinancement de la T.V.A. Le preneur
balance », le preneur est considéré comme investisseur,
de leasing préserve ses fonds propres au maximum. La du-
c’est-à-dire qu’il doit activer le bien dans son bilan et
rée du contrat de leasing varie en général entre 1,5 an et
l’amortir. Dans le cas d’un « off balance », l’opération n’est
5 ans. L’utilisateur peut opter pour un leasing financier ou
pas portée au bilan du preneur et n’a donc aucun impact
un leasing opérationnel. Dans le cadre du leasing financier,
sur son ratio de solvabilité et sur son niveau d’endette-
l’utilisateur dispose d’une option d’achat. Cette option peut
ment. Le leasing opérationnel est toujours « off balance ».
être déterminée en fonction des besoins comptables, de la
Le leasing et en particulier les formules « off balance
durée choisie et de l’intensité d’utilisation.
lease » comportent des avantages fiscaux non négli-
Le leasing opérationnel ne comporte aucune option
geables. Le montant de la T.V.A. et l’impôt à payer sur les
d’achat. La société de leasing se charge de la vente du vé-
revenus varient en fonction de la formule choisie.
hicule à l’échéance du contrat et supporte par conséquent le risque économique sur la valeur résiduelle. Outre la lo-
5 soit transférable. Il en va de même pour
ans), le leasing permet de choisir, aussi
Que même sur le bien à financer, il n’y a
le droit de superficie ou de concession. Le
bien en fonction du type de bâtiment à
pas de raison de constituer une hypothè-
mécanisme? Le client reste propriétaire
financer que de durée, que de moyens
que. En effet, la société de leasing possède
du terrain et en concède le droit d’utili-
financiers. Pour les entreprises qui ont
le gage réel, difficile de trouver meilleure
sation à la société de leasing pour bâtir
les épaules plus larges, il n’est pas rare
garantie!
ou acheter sur ce terrain un immeuble.
d’opter pour des durées de quinze ans ou
Si l’on doit résumer l’aspect fiscal, il faut
La société de leasing est ainsi propriétai-
moins, alors que pour les entreprises qui
aborder deux axes: en matière de fiscalité
re d’un immeuble pour la durée du droit
recherchent davantage un financement
directe, il existe une neutralité par compa-
réel concédé.
sur un plus long laps de temps, on se re-
raison à d’autres modes de financement,
trouvera dans une fourchette comprise
à condition que le contrat rentre dans les
Meilleure garantie
entre 20 et parfois 25 ans (formule rare,
conditions des dispositions de certains
Le leasing offre donc bien d’autres avanta-
mais qui s’adapterait davantage aux pou-
Arrêtés Royaux. Le preneur inscrit alors
ges qu’un financement à 100%. Un finan-
voirs publics).
le contrat à son bilan et amortit en fonc-
cement qui n’offre pas nécessairement
Le principe de base est le loyer constant.
tion des règles habituelles. Si le contrat
que des avantages, mais qui donne de la
Mais c’est un principe de base. Ce n’est
ne rentre pas dans le cadre de ces Arrêtés
souplesse: il suffit de penser aux contrain-
qu’un principe de base: d’autres approche,
Royaux, il doit alors être considéré comme
tes de déménagement, de modification
plus sophistiquées, peuvent être étudiées
une location financière dans laquelle tout
temporaire des volumes de production,
si elles correspondent davantage aux be-
se passe hors bilan. Dans ce cas, les loyers
qui ne sont pas impactés, en plus, par des
soins financiers du client. En matière de
sont considérés comme des livraisons de
remboursements. Dans le cas du leasing,
loyers, plusieurs équilibres sont aussi pos-
service et sont comptabilisés au compte
le paiement du loyer démarre à la prise de
sibles entre révision des taux d’intérêt et
d’exploitation.
possession de l’immeuble.
indexation des loyers. Question-clé, celle
Comparé à un crédit d’investissement
des garanties. Il fait savoir que, dans la
dont la durée était, jusqu’il y a peu, as-
réalité, la plupart des contrats de leasing
sez généralement plafonnée à dix ans (la
sont conclus sans garanties complémen-
tendance actuelle penche vers les quinze
taires. Ce que cela signifie en pratique?
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Le marché
est preneur! Pas de doute: pour les pionniers du leasing en Belgique, le succès du produit ne se dément pas. Témoins, les chiffres qui devraient être dévoilés d’ici quelques semaines par l’Association belge du Leasing. L’ensemble de secteur aurait signé de nouveaux contrats pour un montant avoisinant les € 4 milliards. Pour ING Lease Belgium et son CEO, Patrick Beselaere, c’est surtout l’immobilier qui offre de nouvelles et belles perspectives de croissance.
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L
e leasing immobilier représente environ 10% du
alors que la formule de leasing, elle, impacte beaucoup moins les
marché, les nonante autres pourcents étant dé-
fonds propres à réserver. En termes de garantie aussi, la formule a
volus au leasing mobilier. Selon Patrick Beselaere,
de nombreux avantages, cela explique probablement que le leasing
ING Lease Belgium s’inscrit parfaitement dans
est non seulement proposé par les banques, mais parfois clairement
cette fourchette. « Cette répartition est de bon augure pour
plébiscité par elles comme la solution la plus adaptée aux besoins
l’avenir, car l’immobilier n’a jamais été aussi populaire. Il est plus
du client. Car c’est bien lui la priorité de toutes les parties. »
connu et plus apprécié qu’auparavant. Je n’hésite d’ailleurs pas
La formule est aussi, aujourd’hui, beaucoup mieux connue des
à qualifier l’année écoulée d’année très positive pour notre of-
clients, ce qui peut certainement compenser les réticences qui
fre en immobilier. C’est essentiellement sur ce segment-là que le
se manifestent parfois, notamment par rapport au fait de ne pas
marché a enregistré sa hausse de volumes depuis 2005. Avec un
être juridiquement propriétaire du bien leasé. « Avec, à la clef: des
peu plus de 8% de hausse, nous savons que nous sommes parfai-
avantages fiscaux alors que le client ne s’engage pas: une partie du
tement en phase avec ce que le secteur devrait annoncer. On est
montant du leasing est composée par des flux de loyer et l’autre
même à un niveau de croissance un peu supérieur au marché. Et
par une option d’achat. Si vous additionnez les deux, la formule est
8%, c’est pourtant déjà une fameuse progression! »
gagnante à tous les coups! » C’est certainement au cours des 2-3 dernières années que le
FORMULE GAGNANTE
leasing est devenu un produit phare. « Lorsque j’ai démarré dans
Une des explications réside dans les liens qui unissent les socié-
le leasing, il y a une quinzaine d’années, je rencontrais des direc-
tés de leasing aux banques auxquelles elles sont adossées. Le
teurs d’entreprise qui me répondaient qu’il était hors de question
marché belge est en effet largement dominé par quatre acteurs
pour eux de rouler dans une voiture qui ne leur appartenait pas.
qui, tous, sont liés à une grande institution bancaire. En valeur,
Regardez un peu autour de vous et vous constaterez que, lorsque
ces quatre grands acteurs trustent pratiquement trois-quarts
le même directeur demande si on a bien commandé sa nouvelle
du marché. « En nombre de contrats, par contre, nous représen-
voiture, on l’entendra plutôt demander si le leasing est en ordre…
tons une grosse moitié du marché. Vous aurez fait la déduction
C’est devenu une évidence. »
vous-même: nous réalisons un peu moins de contrats, mais pour
Et c’est loin d’être une mode, c’est réellement un changement de
des montants plus importants. C’est la meilleure preuve des syner-
mentalité. Ce qui est devenu vrai pour la voiture semble l’être de
gies qui existent entre les banques et nous, au profit du client. »
plus en plus pour d’autres biens, notamment en matière de biens
Patrick Beselaere voit une tendance se dessiner avec le temps: les
d’équipement, mais aussi en immobilier. « Nous avons aujourd’hui
crédits d’investissement et d’autres formules glissent de plus en
d’autres arguments pour convaincre d’opter pour le leasing, malgré
plus vers des formules de leasing. « On peut y voir l’impact des me-
le fait que, juridiquement, le client n’est pas propriétaire du bien. Il
sures Bâle I et Bâle II. Dans ce dernier cas, chaque crédit a un impact,
en est, par contre, considéré comme le propriétaire économique. »
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Les besoins des entreprises, eux, ne changent pas. « Leur premier besoin est, évidemment, un besoin de financement et le leasing sert à financer des biens qui sont en haut des bilans, dans la colonne ‘actifs immobilisés’. Dans de très nombreux cas, le leasing est aussi vu comme une solution beaucoup plus facile à optimaliser fiscalement. On peut travailler dans le bilan ou hors bilan et il est plus facile d’étaler l’impact fiscal sur plusieurs années. » L’offre s’adresse aux entreprises de toutes tailles, « mais on constate que d’autres entités, comme des multinationales, optent aussi pour le leasing pour des questions de structure et de flexibilité. Il est possible de combiner opération hors bilan et normes IFRS. » S’il y a bien un secteur du monde bancaire au sens large qui doit être créatif en termes de structuration adaptée de son offre, c’est bien le leasing « Au-delà de l’acquisition, de l’utilisation d’un bien, le client attend surtout de nous une approche beaucoup plus large de tous les impacts générés par ses nouveaux besoins. Sur le plan comptable, sur le plan fiscal, sur le plan juridique, sur le plan des engagements entre toutes les parties lorsque nous travaillons avec un groupe qui a différentes entités,… Ce qui fait de nous des ingénieurs de solutions. C’est ce que nous appelons structurer l’offre. » Cette approche est celle qu’ING Lease revendique depuis sa création. Précurseur sur le marché belge, c’est avec ce même esprit que l’institution a ensuite essaimé en Europe.
AFFINER LA STRATÉGIE Ce qui démarque ING Lease Belgium de ses concurrents, c’est notamment son offre de full-renting en matière de leasing
Patrick Beselaere: « Nous avons aujourd’hui d’autres arguments pour convaincre d’opter pour le leasing, malgré le fait que, juridiquement, le client n’est pas propriétaire du bien. Il en est, par contre, considéré comme le propriétaire économique. »
automobile. Une offre qui semble avoir été bien comprise par le marché, car elle a enregistré une énorme croissance. « Je
acteurs majeurs en matière de leasing immobilier, on s’attend
suis réaliste, le marché n’est pas saturé, mais la croissance sur
à une augmentation de parts de marché en terme de valeur.
ce segment va petit à petit se rapprocher de la norme. Alors que
« Ne perdons pas de vue non plus que jusqu’il y a 5-6 ans, le
je fonde beaucoup d’espoir sur l’immobilier, notamment dans le
leasing avait une réputation exagérée, celle d’être cher. Cela nous
domaine des marchés publics. On constate que, depuis quelques
a obligés à affiner notre stratégie commerciale pour nous instal-
années, le gouvernement accélère le mouvement et se montre
ler dans la fourchette des autres outils de financement. Les taux
beaucoup plus ouvert à des approches innovantes. Il n’hésite pas
appliqués aujourd’hui sont devenus très compétitifs, surtout si
à s’allier avec le secteur privé. Les structures qui sont imaginées
on regarde en plus tous les avantages, les impacts, sur le plan
pourraient très bien être financées par du leasing. »
fiscal. Je ne vous mens pas en vous affirmant qu’aujourd’hui le
Comme ING Lease Belgium est considéré comme l’un des deux
leasing coûte la même chose qu’un crédit classique. »
Le full renting d’ING Car Lease Le full renting est une forme de leasing opérationnel, sans option d’achat. Le leasing opérationnel s’apparente à une location à long terme, sur base de mensualités fixes. Tout est pris en charge: achat et immatriculation, entretiens, réparations, assurances, traitement des sinistres, taxes de roulage, véhicule de remplacement, assistance routière... Une formule simple et qui se veut efficace. En Europe, le groupe ING Car Lease a une flotte comptant plus de 160.000 véhicules. Une base statistique suffisante pour déterminer les budgets de réparation et d’entretien. Pour chaque marque et chaque type de véhicule, un montant déterminé est prévu, qui couvre tous les frais d’entretien selon les prescriptions du fabricant, ainsi que les frais de réparation découlant d’une usure normale. Pas inintéressant: les réparations des options et accessoires sont comprises dans le budget de réparation et d’entretien!
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« Le leasing immoblier rentre dans les moeurs » Pour Jacques Cornette, son General Manager, Fortis Lease profite à plein de la bonne santé du leasing. Preuve en est son leadership sur les marchés belges et luxembourgeois, ainsi qu’une part de marché non négligeable aux Pays-Bas, avec 12%. C’est d’ailleurs la caractéristique de Fortis Lease: une présence dans de nombreux pays européens. Sa part de marché belge représente 1,8% du marché européen, ce qui l’a fait grimper de la quatorzième à la onzième place.
8
« Le marché est très compétitif et cette concurrence commerciale nous oblige à être très efficace et très créatif, explique Jacques Cornette. Le marché suit une évolution conforme à celle des années précédentes. Une croissance assez faible, mais une croissance quand même! » L’explication principale est à trouver dans le fait que la majeure partie des nouveaux investissements ne se réalise pas au niveau belge, mais au niveau européen. Mais ce n’est pas la seule explication: « Avec Bâle I
« Nous apportons des réponses toujours plus pointues à des problématiques elles aussi toujours plus pointues »
et aujourd’hui Bâle II, le secteur doit s’adapter: les normes sont
leasing. C’est loin, très loin d’être négligeable. C’est une pro-
encore très peu appliquées dans le secteur. Résultat: les marges
portion tout à fait saine comparée à celle des investissements
ne sont pas encore suffisamment en phase avec les risques pris.
par fonds propres. Si on affine encore notre analyse et qu’on
Mais ce n’est qu’une question de temps. Dès que tout sera en
ne regarde plus les investissements de manière globale, mais
phase, nous verrons des évolutions beaucoup plus significatives
ceux qui pourraient rentrer en ligne de compte pour des opé-
des activités. Et ces développements seront un véritable plus
rations de leasing, on peut estimer qu’un quart se font finale-
pour l’ensemble du secteur du leasing. »
ment par ce type d’opération. »
Jacques Cornette reconnaît que le leasing est longtemps resté méconnu, mais il note un très net changement au
MOTEUR DE CROISSANCE
cours des dix dernières années. « C’est principalement dû à
Une opération qui n’est pas réservée à un segment particu-
l’action des banques, qui présentent régulièrement, pour ne
lier de la clientèle entreprises. Contrairement à ce que l’on
pas dire systématiquement, le leasing. La collaboration est
pourrait croire, le leasing est souvent utilisé, y compris par
donc très étroite entre le banquier et nous et le leasing est
les PME. Pour Jacques Cornette, les marges de croissance de
souvent proposé comme alternative à d’autres formules de fi-
l’activité existent, mais « elles dépendent exclusivement de
nancement. Pour résumer: pour peu que cela ait été un jour le
nous, du secteur. C’est à nous de maintenir, voire développer
cas, il n’y a pas lieu de voir de concurrence là où il n’y en a pas.
notre proactivité et notre créativité. » Une créativité à déco-
La priorité, c’est d’offrir au client ce dont il a besoin, à travers
der de manière positive, même si on en parle pour des rai-
la formule la plus adaptée! »
sons fiscales, mais pas uniquement. Jacques Cornette ratta-
Quant à savoir s’il est sous-utilisé, ce n’est pas l’impression
che davantage la notion de créativité des sociétés de leasing
du General Manager de Fortis Lease: « Tout dépend de la
à leur taille: elles sont elles aussi des PME.
manière dont on voit les chiffres. On peut toujours dire que
« L’optimalisation fiscale fait partie du raisonnement, mais le
ce n’est pas assez, mais je tiens tout de même à souligner
leasing touche aussi au droit, à la comptabilité… C’est ce ‘mix’
que ce sont près de 10% des investissements qui se font par le
qui implique d’être créatif, en termes de contraintes et d’oppor-
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Une aide à la vente International Vendor Services: le leasing comme aide à la vente pour les constructeurs et distributeurs dans le monde entier. Une formule présentée comme l’un des futurs outils de croissance pour ouvrir de nouveaux marchés, en offrant aux clients des formules de financement inédites. Constructeurs et distributeurs peuvent agir en nom propre ou au nom de Fortis Lease pour offrir des produits financiers qui les laissent libre de se concentrer sur leur activité principale: vendre des produits. Telle que décrite, l’offre est construite autour d’un ensemble de règles communes qui s’appliquent dans le monde entier. Elle comporte des compléments locaux Jacques Cornette: « La collaboration est très étroite entre le banquier et nous. Le leasing est souvent proposé comme alternative à d’autres formules de financement. Pour peu que cela ait été un jour le cas, il n’y a pas lieu de voir de concurrence là où il n’y en a pas. »
pour chaque pays. La clientèle d’entreprises bénéficie ainsi d’une approche centrale et simplifiée, d’une coordination à travers plusieurs pays et d’une solution rapide en cas de problèmes de financement.
tunités. C’est particulièrement vrai en immobilier, où l’objectif,
Face à un obstacle donné, nous avons dû construire le montage
sur le long terme, est d’éviter au client des droits d’enregistre-
le plus efficace pour répondre à la demande des clients et ainsi
ment trop lourds en fin de processus. En matière de TVA, l’opé-
faire évoluer le marché. »
ration est devenue neutre et c’est une mesure qui s’est révélée
C’est plutôt rare pour ne pas être souligné: Jacques Cornette
très positive. » Dans de nombreux cas, il apparaît que cer-
fait partie des personnes qui trouvent que la législation belge
taines entreprises ont trouvé dans le leasing un moteur de
est simple. « En matière de leasing, son grand mérite est de ré-
croissance supérieur aux modes de financement classique.
pondre à deux questions fondamentales: comment comptabi-
« Sans le leasing, certaines choses n’auraient pas pu se faire ou
liser le leasing et à partir de quand on parle de leasing. Par ex-
n’auraient pas pu se faire aussi rapidement. »
périence, je peux vous dire que, dans d’autres pays, ce n’est pas
LÉGISLATION SIMPLE!
aussi simple, c’est même beaucoup plus compliqué! Pourtant, à bien y regarder, les normes IFRS sont plus justes que certaines
Les motivations du recours au leasing semblent faire l’una-
règles en vigueur aux Etats-Unis, ce qui permet de considérer
nimité auprès des CFO sondés: souplesse, facilité et rapidité.
que l’on se rapproche davantage d’une forme de location. C’est
De quoi permettre à certaines entreprises d’enregistrer une
nous qui prenons le risque et ce risque a un prix, que le client
croissance plus nette qu’avec des financements classiques.
rémunère. Ces normes sont logiques, elles vont pousser à trouver
« Dans notre cas, la dimension internationale du groupe joue
des formules de location beaucoup plus simplet et plus souples
pour les PME qui se développent à l’étranger. Autre paramètre
encore. Ce sera tout bénéfice pour la clientèle! »
important: les accords passés avec les fournisseurs de biens
Pour Jacques Cornette, les grandes tendances à attendre sont
d’équipement pour développer des offres très attractives et
le développement de l’immobilier, un secteur qui connaît un
très créatives, c’est la formule International Vendor Services. »
vrai boom à l’intérieur d’un secteur, le leasing, qui est por-
Autres produits de niche sur lesquels on n’attend pas néces-
teur en général. « La technique rentre de plus en plus dans les
sairement un spécialiste du leasing: le leasing de bateaux
mœurs. Et nous apportons des réponses toujours plus pointues
de plaisance et d’avions privés, à usage professionnel.
à des problématiques elles aussi toujours plus pointues ». Der-
Lorsqu’on parle de leasing, un mot revient souvent: structura-
nier exemple en date, les concessions dans les ports, avec des
tion. « C’est la manière de trouver de nouvelles structures et c’est
logiques très particulières développées par les administrations
particulièrement le cas pour le leasing immobilier. Un exemple
portuaires, dont il faut, au bout du compte, obtenir les accords
avec les droits d’emphytéose où nous avons dû innover pour ré-
avant de développer le moindre projet.
pondre à une vraie question des clients. La formule trouvée était nouvelle il y a quinze ans et, aujourd’hui, elle est connue de tous. FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°06 - AVRIL 2007
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