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EN PRATIQUE SOMMAIRE

N°30 - SEPTEMBRE 2009

Dossier

Accounting

Quels leviers la comptabilité peut-elle activer afin de contribuer activement aux résultats de l’entreprise? Tentative de réponse et partage d'expériences dans notre dossier. FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°30 - SEPTEMBRE 2009

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FISCALITÉ: OPTIMISATION DES COÛTS DOSSIER TEXTE : LAURENT CORTVRINDT

La compta, centre de profit? 2

Quels leviers la comptabilité peut-elle activer afin de contribuer activement aux résultats de l’entreprise? L’expérience en « accounting » qu’ont pu accumuler Pascal Deknop et Robert Delimont leur permet de jeter un regard éclairé sur une fonction qu’ils considèrent avant tout comme un pourvoyeur d’indicateurs.

L

e spectre business de GIAL, organisme parapublic,

aux résultats, en produisant des indicateurs opérationnels et

se révèle relativement large. Il couvre la globalité

en les livrant à un système de management plus global.

des services informatiques offerts à des services

Néanmoins, la comptabilité possède ses propres limites. Les

publics locaux, du matériel et des logiciels de bu-

entreprises sont complexes et le périmètre de la comptabilité

reautique à des applications « métier » ou le développement de

ne peut pas avoir la prétention de traduire toutes ses facettes

services d’e-administration ou d’e-gouvernement, en passant

liées à la stratégie, à la structure, aux systèmes, au style de

par l’aide sur site ou à distance aux utilisateurs. A cette activité

management, aux ressources humaines, au savoir-faire. Ses

s’ajoute une mission de gestion de la téléphonie et des lignes

indicateurs doivent donc être pensés en fonction de l’activité

informatiques à proprement parler. Pour résumer, GIAL joue le

de l’entreprise, de sa taille, de ses points d’attention. Ces don-

rôle de service informatique externalisé d’une administration

nées seront ensuite traduites dans un tableau de bord à des-

locale, son principal client restant la Ville de Bruxelles.

tination du management qui bénéficiera ainsi de données de

La comptabilité n’étant, généralement, pas un produit de l’en-

gestion ergonomiques et structurées.

treprise, elle ne contribue pas, à proprement parler, aux résultats de celle-ci. Faut-il pour autant n’y voir qu’un mal néces-

RESPONSABILISATION

saire? Non, bien entendu. En traduisant son patrimoine, ses

Chez GIAL, la fonction comptable est internalisée et position-

résultats, en permettant de suivre ses budgets et de comparer

née en reporting direct par rapport à Pascal Deknop, le CFO.

les éléments réels aux estimations, la comptabilité permet de

Elle couvre aussi les aspects contrôle de gestion en termes

construire des outils de gestion. En outre, elle offre des services

d’analyses primaires des résultats. « Depuis plus de cinq ans et

aux autres départements, ces services pouvant être valorisés

la disparition du service externe, le choix de la fonction comp-

au même titre que toutes les autres prestations internes, elle

table interne s’est effectué par rapport au volume de travail,

devient, en ce sens, un centre de profit. Dans ses activités, on

explique-t-il. Cela nous permet une plus grande accessibilité à

trouvera des services permettant de supporter le processus de

l’information et une plus large flexibilité par rapport au travail

décision tels que la production d’indicateurs, de reporting, de

du personnel en charge. Dans une PME, on peut envisager un

situation de trésorerie, etc. Un début de contribution concrète

service comptable externe. Dans une entreprise plus grande,

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« La comptabilité s’est rapprochée des preneurs de décision. » leurs informations, en sortiront grandies. « Ce qui ne signifie pas pour autant que notre service comptabilité a dû être réorganisé de fond en comble. Sa structure était, au contraire, tout à fait pertinente et la crise n’a pas eu d’impact sur elle. Par contre, nous avons accentué les garde-fous au niveau de la prise de décision, pour aider la direction financière. » Au cours des prochains mois, selon Pascal Deknop, la prudence restera de mise. Dans ce sens, GIAL a reporté son projet de changement de logiciel de comptabilité afin de privilégier

Pascal Deknop: « La structure de notre service comptabilité était tout à fait pertinente et la crise n’a pas eu d’impact sur elle. Par contre, nous avons accentué les garde-fous au niveau de la prise de décision, pour aider la direction financière. »

d’autres actions importantes et ne pas diversifier plus que de raison ses investissements. « Les économies occidentales vont aussi devoir s’interroger sur leur manière de fonctionner. L’impact pour les professions comptables sera inévitable en ce sens que, dans le futur, on attendra d’eux et des directeurs financiers

la comptabilité dépasse le strict aspect légal. On doit traiter les volets analytiques, les budgets… On ressent vite le besoin d’avoir à disposition immédiate un responsable qui connaît bien les rouages internes. Dans le cadre de notre société, la comptabilité a contribué ainsi à responsabiliser nos collaborateurs, à favoriser les initiatives de contrôle des projets et des activités courantes. »

EN ALERTE Désormais, face à l’évolution du métier, Pascal Deknop ne

ce a c fi f e n io t s e g e Un passe par des s t n a m r o f r e p s outil

peut plus attendre d’un comptable qu’il soit « uniquement » un bon technicien. « La fonction a fortement évolué depuis dix ans. Il faut désormais pouvoir démontrer certaines capacités de base en contrôle de gestion, maîtriser la balance des comptes généraux, les notions élémentaires de trésorerie… Ce qui n’était pas forcément nécessaire autrefois lorsque le métier de comptable se révélait bien plus cloisonné. Aujourd’hui, les comp-

Prévisions financières et Suivi

tables doivent aussi faire preuve de polyvalence. » D’autres facteurs, plus récents, ont également exercé un mouvement dans l’activité comptable. En effet, le ralentissement économique et la profonde crise financière que nous traversons influencent pour une grande part l’actualité des professions du chiffre. Transparence et corporate gouvernance se partagent la vedette avec la simplification administrative, l’analyse de la

Analyses financières sur mesure

rentabilité des activités et le choix dans les investissements. Il en résulte que les CFO ont été largement sollicités pour revoir des processus internes. Ces interrogations permettent de mettre en lumière des opportunités, des améliorations potentielles ou encore des choix sur les segments les plus rentables. Chaque crise met en lumière de nouvelles possibilités et les entreprises les mieux armées, en termes de pilotage de

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DOSSIER FISCALITÉ

une approche davantage orientée vers la valeur ajoutée des services plutôt que vers la technicité du service. » Parlant de technicité, Pascal Deknop ajoute qu’un logiciel comptable se destine à soutenir l’activité conduite par l’entreprise. Ni plus, ni moins. Sur le marché, l’offre est très large. On pourrait la classer sous trois catégories: les logiciels comptables, les systèmes multidomaines et les ERP. Les premiers couvrent, en général, les aspects comptables et les opérations relatives aux stocks, aux achats et aux ventes. Les systèmes multidomaines, quant à eux, forment un patchwork, plus ou moins bien intégré, de modules couvrant différents processus de l’entreprise. Enfin, les ERP ont vocation de faire travailler ensemble les processus d’entreprise afin de gagner en efficacité. Pour sa structure, GIAL a fait le choix, il y a déjà quelques années, d’un logiciel financier qui touche peu à peu à ses limites. Et, depuis un an, l’entreprise pense le renouveler par un package ERP pour PME. L’avantage du produit actuel touche à son coût. « Mais ses limites au niveau collaboratif nous pénalisent fortement. Nous avons envisagé deux pistes de réflexions, l’une pour un système ERP classique et l’autre pour un système libre construit sur une plateforme collaborative. » Un projet toutefois « gelé » pour l’instant, faute de budget…

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DU SUCRE DANS LES ÉPINARDS Les ERP libres présentent plusieurs intérêts comme l’absence de redevances relatives aux licences, une communauté active, un produit qui évolue depuis un certain nombre d’années… Cette philosophie qui permet aussi d’adapter le produit aux spécificités sur lesquelles sont basés les avantages concur-

Robert Delimont: « Les chiffres sont disponibles au jour le jour. Le comptable peut rapidement préparer une présentation lisible et compréhensible par le département demandeur mais, aussi et surtout, par des personnes moins familières avec le jargon économique ou comptable. »

rentiels de l’entreprise, ne manque pas de charme. D’un autre côté, la consultance entourant ces produits est importante et

l’on décide de les transformer afin de s’adapter à un logiciel,

doit faire l’objet d’une étude sérieuse.

on court le risque de faire disparaître la spécificité de l’entre-

En ce qui concerne les logiciels propriétaires, rares sont ceux

prise. Ce qui n’est pas une bonne chose en soi. Bien entendu,

pour lesquels une mise en départ de moins de 100.000 € est

il ne faut pas pour autant tomber dans le sur mesure. Mais

nécessaire! L’approche est différente avec le « libre » mais

le logiciel doit se montrer suffisamment paramétrable pour

les résultats peuvent être aussi probants. « Quel que soit le

s’adapter à l’entreprise. »

choix, il faut garder en tête que nos entreprises vivent dans

Avec ses 35 ans d’expérience, Robert Delimont, aujourd’hui

un monde en perpétuel changement. La réponse aux besoins

Director Finance & Accounting de la Raffinerie Tirlemontoise,

de nos clients dépend, en partie, de l’aptitude à faire évoluer

en connaît lui aussi un bout sur le métier. Lorsqu’il parle du

nos systèmes d’information. » Souvenons-nous aussi que la

début de sa carrière et de l’évolution de la comptabilité au

solution doit être adaptée à la taille de l’entreprise et que l’on

cours des années, il aime se rappeler une anecdote. A l’épo-

ne pourra jamais se substituer à la réflexion humaine pour

que, le meilleur outil technologique que le comptable pou-

prendre des décisions. Pascal Deknop estime à ce propos que

vait posséder pour l’aider dans son travail prenait la forme

la crise financière et économique n’est pas due aux logiciels

d’une énorme calculatrice électronique Olivetti. Un véritable

financiers. C’est plutôt la recherche de rentabilité à tout prix

mastodonte qui occupait la moitié d’un bureau et produisait

qui a entraîné des dérives dans des entreprises qui ont pris

un bruit assourdissant.

des risques trop importants, pensant qu’elles pourraient sur-

Autre point caractéristique de la comptabilité de cette pé-

fer sur une vague de croissance continue.

riode, la personne en charge du département comptabilité

Faut-il, dès lors, ajuster le logiciel à l’entreprise ou adapter

communiquait les soldes des comptes de l’actif, du passif

l’entreprise au logiciel? Ce débat profond aurait le mérite

et du résultat – ni plus, ni moins – aux autres membres de

d’être posé. « SAP, par exemple, part du second principe. Je ne

la direction, au personnel ou à l’extérieur de l’entreprise.

suis personnellement pas convaincu par cette méthodologie,

« Soit un maximum de trois pages. Et encore, elles parlaient

conclut-il. Une entreprise représente un ensemble d’avan-

uniquement de la fin de l’exercice et faisaient soigneusement

tages concurrentiels qui peuvent être proposés à un client. Si

l’impasse sur l’évolution que les comptes pouvaient avoir vécu

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durant l’année écoulée. L’utilité de cette comptabilité se révélait

intégrés au lieu d’un programme comptable unique et cen-

donc plutôt limitée… Et faute de moyens techniques, il fallait

tral dans lequel les autres départements « déversent » leurs

au moins tabler sur deux mois de travail à commencer de la fin

chiffres a permis de gagner en efficacité. Ici, on utilise un

de l’exercice pour réaliser tous les calculs. Et durant ces longues

programme qui intègre toutes les données. « Il s’agit d’Ad-

semaines, aucune information ne filtrait. »

ministration avec un grand A. Si l’on enregistre une facture d’un fournisseur dans les achats, automatiquement, en un

OUTIL DE DÉCISION

seul encodage, le compte fournisseur est mis à jour, ainsi que

Comme on le sait aujourd’hui, l’évolution technologique –

l’imputation comptable, la tva est déduite dans la déclaration

sans doute encore loin d’être achevée – a permis de réduire

tva… La comptabilité légale et l’analytique sont mises à jour

drastiquement l’attente des résultats comptable. Pour en fi-

en une seule fois. »

nir avec la petite histoire, notons encore que cette évolution

L’intégration des circuits administratifs a permis de réduire for-

ne fut pas toujours des plus simples à suivre. Surtout avant

tement le travail « papier ». Un sensible gain de temps, de main

l’ère de la nanotechnologie. Faute de place dans les bureaux,

d’œuvre… et donc, forcément, d’argent. Notamment au dépar-

la Raffinerie fut en effet forcée de construire un bâtiment…

tement des ventes qui a vu son travail fortement informatisé

pour entreposer les ordinateurs. Aujourd’hui, les choses ont

et facilité, par exemple dans la gestion, la préparation et la fac-

bien changé. La Raffinerie Tirlemontoise est, par exemple, di-

turation des commandes. La Raffinerie Tirlemontoise utilise un

rectement reliée à la maison mère, Südzucker, pour le stoc-

logiciel SAP dont la caractéristique principale est d’offrir bien

kage des données.

plus que de la comptabilité. « SAP a été conçu par des techni-

Grâce à cette évolution, l’outil comptable est devenu beau-

ciens avec une grande expérience de la comptabilité, conclut

coup plus proactif. « Désormais, on peut donner une situation à

Robert Delimont. Le logiciel brille par sa fiabilité. Par contre, il se

tout moment et bénéficier d’une vue bien plus prospective. Il y a

révèle parfois plutôt rigide. Nous avons donc dû, dans un premier

trente ans, sortir les balances nécessitait de bloquer les comptes.

temps, un peu nous adapter à leur approche. »

Aujourd’hui, c’est une question de secondes. En ce sens, la comp-

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tabilité s’est rapprochée des preneurs de décision. Le but de notre département consiste donc à fournir des informations pointues à notre comité exécutif, pratiquement en ligne, pour qu’il puisse prendre ses décisions en connaissance de cause. » Selon Robert Delimont, les employés qui rentrent au département comptabilité sont mieux armés qu’avant. Ils possèdent, au minimum, un graduat en économie ou en fiscalité. Le mix « gradués-universitaires » est intéressant car, comme toujours, un jeune licencié manque cruellement de pratique. « C’est pourquoi la formation de gradué nous convient bien. Grâce à de nombreux stages et exercices, ces jeunes possèdent déjà une très belle vue sur la comptabilité. Ils ont également reçu des cours d’informatique. Ils se révèlent donc immédiatement opérationnels. Pour les tâches de contrôles et éviter la multiplication des erreurs – et surtout le temps passé à essayer de les corriger ensuite – compter sur du personnel qualifié est primordial. »

RAPIDITÉ ET INTÉGRATION Robert Delimont estime également que la comptabilité peut contribuer aux résultats de l’entreprise. Et certainement davantage que par le passé grâce à sa proactivité. « Si nécessaire, les chiffres sont disponibles au jour le jour. Et plutôt que de sortir des listes en vrac, le comptable peut rapidement préparer une présentation lisible et compréhensible par le département demandeur mais, aussi et surtout, par des personnes moins familières avec le jargon économique ou comptable. » Le Director Finance & Accounting de la Raffinerie Tirlemontoise explique ce rapprochement du business en deux temps. Premièrement, comme nous venons de le voir, l’approche a changé avec l’évolution technique et à permis d’accéder plus vite aux chiffres. Deuxièmement, utiliser des programmes FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°30 - SEPTEMBRE 2009


FISCALITÉ: OPTIMISATION DES COÛTS DOSSIER TEXTE : LAURENT CORTVRINDT

Avec ou sans crise, le métier de comptable se porte plutôt bien 6

Qu’il travaille dans une PME ou au sein d’une multinationale, en tant que salarié ou comme indépendant, le comptable est amené à exercer ses talents de différentes manières. Tantôt expert technique, tantôt conseiller précieux, il devient souvent très vite l’homme de confiance de l’entreprise. Retour sur un métier qui ne craint pas la crise.

L

e métier de comptable est protégé. Pour avoir

le poste de responsable de la comptabilité générale, fournis-

accès à la profession, être reconnu par l’Institut

seur et de la consolidation. Fluxys se révèle être une société

professionnel des comptables et fiscalistes (IPCF)

bien structurée, stable et qui ne souffre pas trop de la crise,

ou par l’Institut des experts comptables (IEC) se

notamment grâce à la régulation de ses tarifs par la Commis-

révèle en effet indispensable. Un comptable en entreprise ne

sion de régulation de l’électricité et du gaz (CREG), le régu-

peut donc pas, du jour au lendemain, décider de se mettre à son

lateur. Les surprises comptables – bonnes ou mauvaises – y

propre compte. Auparavant, il lui faudra effectuer des stages et

sont donc plutôt rares.

présenter et réussir plusieurs examens. Pour évoquer ce métier, nous avons rencontré un interlocuteur de choix, à l’expérience

GRANDS BÉNÉFICIAIRES

variée et au franc-parler.

Après quelques années, David Vanhove ressent le manque de

Après des études orientées vers l’économie, David Vanhove dé-

contact avec le terrain, les hauts et les bas qu’une activité

bute dans l’audit où on lui laisse l’opportunité de se forger une

commerciale peut connaître et le rôle crucial que le comp-

vue globale sur l’entreprise… sans pour autant se voir condam-

table est appelé à jouer auprès des entrepreneurs. Il dé-

né à traiter une seule et même thématique durant toute sa

cide alors de créer Finance Spirit, sa propre fiduciaire, pour

carrière. Si l’audit lui permet donc de découvrir le quotidien

travailler auprès d’indépendants, de PME et de starters. En

d’entreprises différentes, il n’a pas l’impression de réellement

outre, il s’engage aussi auprès de la Chambre de commerce

participer à leur développement. C’est pourquoi, en parallèle, il

de Bruxelles qui a créé le Centre pour les entreprises en dif-

débute ses activités en comptabilité. Un exercice qui, lui, per-

ficulté, le CED. Une occasion pour lui d’accompagner des in-

met par contre de vivre de l’intérieur un projet entrepreneurial.

dépendants ou des entreprises sur Bruxelles qui rencontrent

Tout d’abord en tant que comptable indépendant, il participe,

des problèmes spécifiques. Une démarche non commerciale

entre autres, à la création de la filiale européenne d’une socié-

mais qui, lorsqu’on aide quelqu’un à sortir de ses problèmes,

té américaine. Et, durant quelques années, il en accompagne

voit généralement s’installer une relation de confiance.

le développement, de l’extérieur puis de l’intérieur.

Question: les comptables sont-ils les grands bénéficiaires de

Suite à la crise de 2001, l’antenne européenne est malheu-

la crise? David Vanhove ne croit pas que les clients se soient

reusement contrainte de fermer ses portes. David Vanhove

multipliés. « Sans doute ont-ils demandé un peu plus de tra-

opte alors pour un nouveau choix de carrière en intégrant

vail à leurs comptables, dit-il. En réalité, avec ou sans crise,

une plus grande structure: Fluxys. Il y occupera notamment

le métier de comptable se porte plutôt bien. Lors d’une crise,

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nous n’allons pas nous mettre subitement à analyser les chiffres, semaine après semaine. Sur base d’une photographie du contexte de l’entreprise et de sa situation, nous allons suggérer d’autres possibilités de financement, voire certaines réductions des frais superflus ou sur lesquels on peut jouer. »

SE POSITIONNER L’entreprise n’appartient pas au comptable. La décision finale revient au manager. A lui aussi de rechercher de nouveaux clients. « Le comptable donne un conseil. Mais généralement, si la relation est saine, le manager suit les recommandations. Si la crise perdure, lors des fermetures, on devra également faire appel à un comptable. Lors d’une phase de reprise, des entreprises se créent. Dans ce cas aussi, il faut donner du conseil et de l’accompagnement. Quelle que soit la conjoncture, le monde de l’entreprise a donc toujours besoin de comptables. Par contre, je pense que le marché va être amené à faire une distinction entre les comptables polyvalents et proactifs et les techniciens. » En effet, certains professionnels, qui excellent dans leurs activités régulières – déclarations fiscales, TVA, etc. – ne sont jamais confrontés à de véritables difficultés. « Or, en période de crise, le comptable doit se positionner comme un homme de confiance, un homme sur lequel le patron d’entreprise peut s’appuyer. De l’entreprise mais aussi à titre privé dans le cas de

David Vanhove: « Il y a quelques années, une entreprise qui ne communiquait pas ses chiffres à sa banque était considérée comme en bonne santé. Actuellement, c’est l’inverse! »

très petites structures. Il doit pouvoir aider la société à faire face à ses problèmes. Notamment en avertissement le mana-

fibre entrepreneuriale. Surtout lorsqu’on s’occupe de PME, TPE

gement dès que des indicateurs passent à l’orange. Surtout

et d’indépendants. Pour certains, le métier de comptable est un

que, généralement, un client est parfaitement conscient de la

métier technique et avec des horaires stables et régulier, parfait

situation lorsque son activité commence à battre de l’aile. Le

pour un temps partiel. »

comptable doit vraiment se montrer proactif. » Pourquoi n’est ce que trop rarement le cas? « Parce que les

ECOSYSTÈME DE CONFIANCE

études pour devenir comptable sont très techniques et com-

La fonction comptable peut-elle contribuer au résultat de

plexes à travers leurs aspects juridiques, réplique David Van-

l’entreprise? « Améliorer le chiffre d’affaires de 5% ou faire

hove. Dans ce rôle, il faut également faire preuve d’une certaine

disparaître les charges lui est impossible, précise-t-il d’emblée. Par contre, il peut apporter une plus-value impalpable en fournissant une image fidèle des comptes, en calculant cor-

« EN ENTREPRISE, LA TENTATION DE LA COSMÉTIQUE EST PARFOIS GRANDE »

rectement les indicateurs, en transmettant des comptes exacts aux banques… Tout ceci crée un écosystème de confiance visà-vis des partenaires de la société. Une chose très importante aujourd’hui. Il y a quelques années, une entreprise qui ne com-

Le métier comptable a-t-il évolué? « Fondamentalement, je

muniquait pas ses chiffres à sa banque était considérée comme

pense qu’il est resté le même, estime David Vanhove. Peut-

en bonne santé. Actuellement, c’est l’inverse! »

être les comptables ressentent-ils une pression plus grande

Un manque de communication peut même entrainer la rup-

de la part des banquiers? Le client fait confiance au banquier

ture du contrat, du prêt, etc. « Le comptable a aussi un rôle à

qui lui-même fait confiance au comptable… Tous font partie

jouer, surtout auprès des PME, dans l’accompagnement de sa

d’un même écosystème. Un comptable doit donc rester indé-

clientèle lors de ses relations avec les banques. Le comptable

pendant, ne jamais fausser les chiffres et jouer la carte de la

peut, notamment, traduire le discours banquier qui n’est pas

transparence vis-à-vis de tous. Même si parfois, en entreprise,

toujours simple à comprendre pour un entrepreneur. Bien sou-

la tentation de la cosmétique est grande… Heureusement, on

vent, les liquidités entrantes et sortantes constituent le nerf de

observe une déontologie naturelle assez forte au sein du mé-

la guerre. En cas de crise, les clients disparaissent ou payent plus

tier. Certains entrepreneurs, par contre, ont parfois tendance

tard. Il faut dès lors étudier les possibilités de reporter les paie-

à s’approprier leur comptable externe ou freelance… oubliant

ments ou d’augmenter la capacité financière de l’entreprise via

que celui compte d’autres clients. »

d’autres canaux, comme l’endettement ou le rééquilibrage du bilan, par exemple via un emprunt pour financer des actifs. » FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°30 - SEPTEMBRE 2009

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FISCALITÉ: OPTIMISATION DES COÛTS DOSSIER TEXTE : LAURENT CORTVRINDT

Au plus proche du business Il y a dix ans, pour vivre heureuse, la comptabilité pouvait sans doute se permettre de vivre cachée. Aujourd’hui, en entreprise, le département se doit de faire preuve d’ouverture, de flexibilité et de perfectionnisme. Plus qu’un partenaire, la comptabilité devient un véritable guide pour le business.

8

R

esponsable de la comptabilité chez Pierre Fabre Benelux, Gilles Servaty s’occupe de la comptabilité générale et de la comptabilité analytique et prend aussi sous sa responsabilité ce

qui touche à la fiscalité. Dans l’entreprise, ces trois pôles sont en effet interconnectés: la fiscalité est reliée à la comptabilité, notamment pour des aspects stratégiques, la comptabilité est unie à la comptabilité générale car elle permet de mieux guider les branches d’activité à l’intérieur de la société et la comptabilité générale reste, quant à elle, une obligation légale. Sous ses ordres, six collaborateurs: deux pour la comptabilité client (principalement une refacturation de frais divers), deux pour la comptabilité fournisseurs (réception des factures, approbation, paiement et suivi) et deux pour la comptabilité générale (clôture, vérification des comptes, statistiques…) et financière. Quand on lui parle de simplification administrative, Gilles Servaty reste plutôt dubitatif vis-à-vis de l’Etat. « Depuis deux ans, je reçois en effet de plus en plus d’enquêtes – semestrielles, trimestrielles ou annuelles – à rédiger pour les statistiques de la BNB, dit-il. Et comme nous gérons trois entités juridiques, généralement, ces enquêtes sont multipliées par deux ou par trois. Le travail est conséquent, surtout que les ren-

Gilles Servaty: « Avec nos tableaux de bord précis, nous expliquons au CFO toute éventuelle variance par rapport au budget et les postes où l’on pourrait éventuellement opérer des consolidations. »

seignements demandés se veulent plutôt précis et tendent à déterminer dans quelle mesure notre activité se développe. »

EVITER TOUT SOUCI

répondre à ces enquêtes – qui pourtant n’ont aucune force légale – semble vivement conseillé afin d’éviter tout souci ultérieur avec la BNB... « Les montants mentionnés dans ces enquêtes et statistiques

Si d’un côté, les documents – déclaration fiscale, comptes annuels…

nous sont déjà revenus lors d’un contrôle fiscal. Nous savons donc

– qu’une entreprise peut désormais rentrer électroniquement as-

que l’Etat a accès à une partie de ces données. »

surent un gain de temps considérable aux comptables, d’un autre

Le secteur pharmaceutique est réputé particulièrement surveillé.

côté, d’autres organismes d’Etat semblent se charger de trouver

« Par exemple, les codes Intrastat ont été changés, avec pour impli-

de nouvelles occupations aux responsables de la comptabilité! Et

cation une modification de la base de données au niveau des arti-

FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°30 - SEPTEMBRE 2009


cles et des rapports envoyés. Parfois, la BNB nous demande aussi de modifier les renseignements que nous leur fournissons: depuis cette année, nous devons indiquer les modes et moyens de transport et d’assurance pour chaque arrivée de produit en Belgique. » Un travail qui dépasse totalement les limites de la comptabilité mais dont Gilles Servaty doit logiquement s’acquitter car les pièces justificatives se trouvent entre ses mains. « C’est une évolution très importante. On exige de plus en plus de travail de la part de la comptabilité. Mais d’un autre côté ce travail permet de mieux contrôler nos flux financiers et de remarquer que nous pouvons améliorer certaines choses. Ce n’est donc pas totalement inutile. Par contre, le volume de travail administratif supplémentaire est considérable. » On le voit, sous l’influence des statistiques, le métier de comptable a fortement évolué chez Pierre Fabre Benelux. « Nous avons notamment dû adapter notre ERP pour pouvoir répondre à ces demandes, sans systématiquement tout retravailler en Excel ou en Access. »

5% DE GAIN

Thierry d’Hautcourt: « Nous devons apporter une analyse qui permettra ensuite au manager de définir une stratégie. Les décisions stratégiques ne sont pas de notre ressort mais notre action peut apporter une plus value grâce à des chiffres rigoureux. »

Pour contribuer aux résultats de l’entreprise, l’équipe de Gilles Servaty essaye de fournir des résultats les plus exacts possibles. « La

charge de travail. Celui-ci survient lors des débuts de mois qui

comptabilité générale ne doit pas forcément permettre de guider

correspondent en fait à la période où les informations doivent

une stratégie. Il s’agit plutôt du rôle de la comptabilité analytique.

être remontées. Une fois cette phase énergivore derrière le dos,

Pierre Fabre Benelux compte sept marques. L’ensemble des coûts,

le département prend en charge diverses tâches de contrôle

y compris les coûts spécifiques, sont répartis entre ces marques et,

plus récurrentes ou des demandes internes pour des analyses

chaque fin de mois, nous rendons des tableaux de bord où l’on peut

ponctuelles. Le département finance de BNP Paribas se différen-

vérifier que tous les coûts ont bien été imputés. »

cie d’une comptabilité classique d’entreprise dans le sens où, s’il

A la suite de cette opération, un reporting est conduit, d’une part

assure certaines tâches de comptabilité telles que la comptabi-

pour l’entièreté de la marque, d’autre part pour chacun de ses dé-

lité fournisseur, la comptabilité client se voit prise en charge par

partements. « Cela permet de déterminer un éventuel problème, les

des back-office qui traitent les opérations directement dans les

postes qui auraient engendré des coûts supplémentaires et d’ajus-

systèmes. Une réalité qui s’explique par la complexité des opé-

ter les actions à prendre, si nécessaire. Si nous nous basions unique-

rations bancaires qui incitent directement à la comptabilisation.

ment sur la comptabilité générale, nos informations ne se révèle-

Pour Thierry d’Hautcourt, la comptabilité participe clairement

raient pas toujours très fiables puisque nous ne saurions pas, avec

au résultat de l’entreprise. « Nous sommes chargés de donner un

précision, d’où vient le souci. » D’autres statistiques fournies par

éclairage sur l’activité passée et future lorsqu’on élabore un bud-

l’équipe de Gilles Servaty offrent également la possibilité d’obte-

get, de fournir des états clairs, qui font preuve d’un sens écono-

nir automatiquement des tableaux qui donnent une vision entre

mique. Nous devons apporter une analyse qui permettra ensuite

le réalisé, le budgété, l’estimé et le n-1 (voire jusqu’au n-5). De quoi

au manager de définir une stratégie. Les décisions stratégiques ne

suivre les dépenses de manière très réaliste et automatique.

sont pas de notre ressort mais notre action peut apporter une plus

Enfin, lors des clôtures du mois de juin et de décembre, les conso-

value grâce à des chiffres rigoureux ».

lidations effectuées réduisent la marge d’erreur sur les comptes.

Thierry d’Hautcourt a, lui aussi, vu son métier évoluer. Notam-

« En day to day, en milieu de semestre, nous connaissons une marge

ment au niveau des exigences en matière de rapport financier

d’erreur de 5% maximum sur la valeur indiquée de nos coûts. Et, à

qui se révèlent de plus en plus importantes. « Le niveau de détail

fin juin et fin décembre, nos comptes sont exacts. Ils sont d’ailleurs

est de loin supérieur et les questions plus pointues. Il ne suffit plus

audités. Avec ces tableaux de bord précis, nous expliquons au CFO

d’apporter un bilan équilibré, il faut pouvoir le détailler et expli-

toute éventuelle variance par rapport au budget et les postes où l’on

quer ses évolutions. Le travail s’est donc intensifié. Car en dehors

pourrait éventuellement opérer des consolidations. Ce dernier point

d’un bilan ou d’un compte de résultats, nous nous penchons éga-

est, bien entendu, discuté en droite ligne avec les départements

lement sur des travaux spécifiques au monde bancaire: suivi de

concernés et la décision finale est prise par la direction. »

nos liquidités, des risques de crédits… Cas indicateurs ont pris une

AIDE STRATÉGIQUE

importance considérable pour la banque, au même titre que les résultats: il faut déterminer ce que cela coûte en fonds propre, si la

Responsable du contrôle de gestion au sein du département

banque n’est pas exposée au niveau des liquidités… » Un proces-

finance de BNP Paribas, Thierry d’Hautcourt connaît chaque

sus de suivi existant depuis bien longtemps chez BNP Paribas

moi, avec son équipe, un pic d’activité en termes de délais et de

mais que la crise se sera chargée d’intensifier. FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°30 - SEPTEMBRE 2009

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DOSSIER FISCALITÉ TEXTE : CHRISTOPHE LO GIUDICE

Deux « cliques » qui rapportent gros! Trois sociétés sur quatre gaspillent encore énormément de temps dans les encodages multiples de leurs informations comptables. Pourtant, cliquer deux fois sur un bouton leur permettrait déjà de libérer jusqu’à une demi-journée de travail par semaine! Un gain non négligeable qu’elles pourraient utiliser pour des tâches à plus haute valeur ajoutée dans un contexte où une gestion rigoureuse de la trésorerie s’impose plus que jamais.

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C

réée en 1995 en tant que plate-forme commune

re dans le rétroviseur, dit-il. A savoir encoder et transcrire des

à l’initiative de plusieurs banques belges, Isabel

transactions clôturées, mettre à jour ce qui a été réalisé par le

a, parmi ses missions, celle de contribuer à sim-

passé. Or, en regardant plutôt vers l’avant, on pourrait davan-

plifier et à augmenter l’efficacité de la chaîne

tage se centrer sur des informations permettant de travailler

financière, depuis la facturation jusqu’au paiement par le

sur l’argent qui ne rentre pas et sur les raisons qui peuvent jus-

client. Parmi les solutions développées pour faciliter la gestion

tifier cette situation afin de les corriger. »

comptable des entreprises, il en existe une toute simple, mais

Illustration: dans bien des entreprises, on introduit encore des

dont encore bien trop peu de départements financiers sont

paiements à trois reprises! Une première fois lorsqu’on tape

conscients: activer « Isabel » dans l’application comptable utili-

la facture – en indiquant ce qu’on doit payer, à qui, pour quoi

sée (Isabel est en effet proposé ‘out-of-the-box’ par les logiciels

et quand – dans la comptabilité fournisseurs. Une deuxième

les plus courants)!

fois à la date d’échéance, lorsqu’on introduit le paiement

Déjà bien utile en temps normal, cette fonction prend tout

dans l’outil de paiement par internet – ce qu’on doit payer, à

son sens dans l’environnement de crise actuel. « Voici un an

qui, pour quoi et quand. Et une troisième fois lorsqu’on trans-

encore, une entreprise facturait et l’argent rentrait sans trop

crit les données des extraits de comptes et qu’on réconcilie la

grandes difficultés, explique Christian Luyten, Corporate

facture payée – avec réencodage de ce qui a été payé, à qui,

Communications Officer chez Isabel. Ces jours-ci, crise oblige,

pour quoi et quand!

c’est devenu beaucoup plus difficile. L’argent rentre, mais au

« Or, une transaction électronique ne présente aucun avan-

compte-goutte. Il faut déployer énormément d’efforts et gérer

tage en elle-même, pointe Christian Luyten. Au cours des

rigoureusement sa trésorerie: est-ce que les clients paient dans

étapes 2 et 3, la personne ré-exécute donc la partie ‘paiement’

les temps? Est-ce qu’à l’inverse, mon entreprise contrôle suffi-

de l’étape 1! Ces transactions se passent de manière électro-

samment les factures fournisseurs? »

nique, mais en manquant totalement de la plus élémentaire efficacité. Dès lors, pourquoi se plaindre d’être débordé et de

A TROIS REPRISES!

manquer du temps nécessaire pour régler les problèmes de

Or, estime Christian Luyten, les collaborateurs des équipes

trésorerie? Et ne croyez pas que le problème est limité aux

financières perdent encore trop de temps à opérer des enco-

entreprises de petite et moyenne tailles! Vous seriez étonné

dages manuels, au détriment de tâches à plus haute valeur

de savoir à quel point, même dans les grandes structures, il

ajoutée. « On attache trop d’importance à la gestion financiè-

subsiste un grand nombre de tâches manuelles en matière

FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°30 - SEPTEMBRE 2009


Christian Luyten: « On attache trop d’importance à la gestion financière dans le rétroviseur. On devrait davantage se centrer sur des informations permettant de travailler sur l’argent qui ne rentre pas et sur les raisons qui peuvent justifier cette situation afin de les corriger. »

de comptabilité, et bien davantage par rapport à ce que les

€ 1.200 pour acquitter trois factures de € 500. L’humain doit

outils informatiques permettent. »

intervenir pour comprendre pourquoi. » Pourquoi si peu d’entreprises ont-elles recourt à cette solution

AMÉLIORATION CONTINUE

pourtant à portée de main? « Certaines n’en sont pas conscientes,

D’après ses statistiques, près de trois quarts des sociétés en-

d’autres ne la comprennent pas et d’autres encore la jugent trop

codent encore manuellement les infocomptes dans la comp-

compliquée, conclut Christian Luyten. C’est pourquoi nous tra-

tabilité. « Il existe donc une marge importante d’opportunités

vaillons à la fois sur la communication et sur la simplification et

pour améliorer ces flux », ajoute-t-il. Comment? Sur base de

l’amélioration continue de nos outils. Nous préparons entre autres

la collaboration nouée entre Isabel et les développeurs de lo-

la nouvelle version d’Isabel, Isabel 6, aujourd’hui encore en phase

giciels de comptabilité, il est possible d’éliminer ces étapes

pilote, avec de nombreuses avancées destinées à faciliter l’accès aux

2 et 3. Tout d’abord, tapez votre facture (y compris les infor-

solutions, en renforçant l’accent mis sur le dialogue entre la finance

mations pour le paiement, comme le montant par exemple)

et le business. » Affaire à suivre, selon la formule consacrée…

dans votre comptabilité fournisseur. Ensuite, à l’échéance, vous sélectionnez les factures à payer. Votre programme de comptabilité génère un fichier de paiement que vous pouvez importer en une seule fois dans Isabel, sans devoir retaper les

Cette rubrique a pu être réalisée

données. Il vous suffit de cliquer sur le bouton « Importer ».

grâce à la collaboration de

Et, lorsque vous recevrez vos extraits de compte dans Isabel, vous les introduirez directement dans votre programme de comptabilité, sans devoir retaper les données, en appuyant également sur « Importer ». D’après Christian Luyten, cette simple manipulation peut faire gagner à l’équipe comptable jusqu’à une demi-journée

Liste Liste des des programmes programmes comptables comptables qui qui ont ont réussi réussi avec avec succès les différents tests de certifi cation pour succès les différents tests de certification pour l’échange l’échange de de fi fichiers chiers avec avec Isabel: Isabel:

par semaine! Non négligeable par les temps qui courent! « Autant de temps qui peut alors être consacré non plus à traiter des transactions clôturées, mais à appeler les clients qui n’ont pas payé leur facture ou à éclaircir d’éventuels problèmes détectés dans les factures des fournisseurs. Cette simple fonctionnalité permet d’opérer automatiquement la réconciliation, avec une efficacité de 85% en moyenne. Il reste environ 15% de cas où la question nécessite une intelligence supérieure à celle de la machine, par exemple dans le cas où un client paie FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°30 - SEPTEMBRE 2009

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DOSSIER FISCALITÉ TEXTE : LAURENT CORTVRINDT

GPS pour PME Dans une période marquée par des marchés instables, pouvoir travailler rapidement et précisément prend d’autant plus d’importance. Le logiciel BOB 50, référence en comptabilité et gestion commerciale pour les PME de 5 à 50 collaborateurs, offre en un seul « clic de souris » tous les instruments nécessaires à la prise de décision.

12

N

Philippe Tailleur: « Nos logiciels sont, pour le chef d’entreprise, ce que le radar et le GPS sont au capitaine d’un navire: des outils vitaux de navigation. »

uméro 1 mondial des éditeurs de solutions de ges-

Demande de recouvrement, arrêt des livraisons… avec BOB 50, le

tion, Sage Group a déjà convaincu plus de 30.000

chef d’entreprise est aux commandes d’un outil puissant qui lui

clients actifs en Belgique et au Luxembourg, dont

assurera un gain de temps considérable, surtout pour les opé-

près de 3.000 fiduciaires grâce à ses solutions

rations périodiques telles que les missions de contrôle, d’audit

de comptabilité et de gestion commerciale. A travers sa démarche,

et de sécurité. Une enquête de satisfaction réalisée auprès de

basée sur l’innovation pragmatique, Sage Group souhaite apporter

sa clientèle par Sage Group a mis en avant l’unanimité faite par

une réponse fonctionnelle à la demande de ses clients. En effet, les

BOB 50 à propos de sa simplicité d’utilisation et sa flexibilité,

entreprises ont besoin de solutions de gestion conçues pour l’envi-

malgré l’énorme complexité de ses mécanismes. « Depuis deux

ronnement dans lequel elles se développent et qui répondent aux

ans, nous développons BOB 50 principalement sur deux axes.

normes légales du pays. Bien souvent, Sage Group s’adresse à des

Premièrement, aider les entrepreneurs à affiner la vision qu’ils

innovateurs. Ses logiciels doivent donc imaginer les fonctionnalités

portent sur leur entreprise, notamment en ayant recours à de la

dont les entrepreneurs (et leurs entreprises) auront besoin, les met-

business intelligence ou des cubes d’analyse qui leur permettront

tre en adéquation mais aussi anticiper leurs éventuels problèmes.

de considérer l’information sous un angle d’attaque personnalisé.

Un constat particulièrement d’actualité en matière de comptabilité.

Deuxièmement, une gestion réactive du cash, par exemple afin

« Nos logiciels sont, pour le chef d’entreprise, ce que le radar et le GPS

d’intervenir directement sur les créances douteuses avant qu’elles

sont au capitaine d’un navire qui ‘croise’ au milieu d’un océan houleux:

ne deviennent irrécouvrables ».

des outils vitaux de navigation, souligne Philippe Tailleur, directeur de Sage Belgique. Face à une crise structurelle, doublée d’une crise financière, s’en doter se révèle absolument indispensable. » Il va sans dire que le logiciel doit s’adapter à la vision de l’entreprise.

Sage 100, l’alternative

Et non le contraire. A cet effet, Sage a développé la version 2.1 de son logiciel BOB 50 de façon à consacrer encore moins de temps aux tâ-

La gamme de produits de Sage ne s’arrête bien entendu

ches administratives liées à la comptabilité et à la gestion commer-

pas à BOB 50. Dès le mois de novembre, BOB 30 sera

ciale. La philosophie « espaces de travail », exclusive de l’ergonomie

destiné aux plus petites entreprises qui témoignent

de BOB 50, est basée sur le principe de la navigation Web. Concrè-

de besoins plus limités. Parmi les alternatives efficaces

tement, différents espaces de travail ont été prévus pour faciliter la

aux environnements de type ERP, souvent implémentés

réalisation des tâches les plus importantes dans la gestion d’une so-

à grands frais, Sage 100 – qui répond aux besoins des

ciété et, surtout, in fine, la prise rapide et efficace de décisions, basées

grandes organisations – a déjà conquis plus de 100.000

sur les données sélectionnées. Chaque espace de travail regroupe,

entreprises en Europe. Son coût d’implémentation, qua-

au sein d’un seul écran, toutes les informations utiles pour la réalisa-

tre à cinq fois moins élevé que la concurrence, sa sécu-

tion de la tâche. Ce qui évite à l’utilisateur de devoir ouvrir différents

risation optimale, son environnement familier pour les

menus et sous-menus pour avoir une vue d’ensemble et pertinente

directeurs financiers et sa grande simplicité d’utilisation

de l’information à traiter, comme dans la plupart des logiciels de

en font un atout de premier ordre.

gestion. Quelques clics de souris et toutes les décisions sont prises! FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°30 - SEPTEMBRE 2009


DOSSIER FISCALITÉ TEXTE : LAURENT CORTVRINDT

Plaidoyer pour plus de transparence Les trois instituts belges des professions économiques ont profité des récentes élections européennes pour faire part de nouvelles propositions de simplification en matière de comptabilité, d’audit et de droit des sociétés afin de sortir le débat de l’ornière dans laquelle il s’était embourbé lors de la dernière législature. Ces propositions ont pour objectif une plus grande transparence et un accès plus aisé à l’information financière.

L

’Institut professionnel des comptables et fisca-

ter à produire des chiffres et un bilan. Ses clients comptent

listes agréés (IPCF), fondé en 1992 et régi actuel-

en effet sur lui pour présenter les conclusions qu’il tire de ce

lement par la Loi du 22 avril 1999 relative aux

bilan. « Un exercice délicat, qui s’apprend beaucoup plus sur le

professions comptables et fiscales, compte 6.200

terrain qu’à l’école, commente Maria Ploumen. Le comptable

membres et stagiaires. Il a pour mission de veiller à la formation

doit aider son client en l’accompagnant. Et, pour y arriver, rien

et d’assurer l’organisation permanente d’un corps de spécialis-

de tel que de le rencontrer régulièrement. » Travaillant sur tous

tes. Il veille également au respect des règles de déontologie, au

les fronts l’Institut des experts-comptables et des conseils

bon accomplissement des missions confiées à ses membres et

fiscaux (IEC), l’Institut professionnel des comptables et fis-

à l’organisation du stage permettant d’obtenir l’agréation légale

calistes agréés (IPCF) et l’Institut des réviseurs d’entreprises

requise du comptable(-fiscaliste).

(IRE) ont également souhaité profiter des récentes élections européennes pour souligner la valeur économique ajoutée

CINQ PROPOSITIONS

d’une information financière compréhensible et accessible

Sa vice-présidente, Maria Ploumen est aux premières loges

ainsi que l’importance fondamentale du lien entre la respon-

pour observer les changements qui transforment le métier.

sabilité limitée et la transparence financière, afin de protéger

« Fondamental, le comptable est passé du papier à l’électroni-

l’économie contre des risques systémiques.

que, explique-t-elle. Car, désormais, la finalité de son travail

La mise en œuvre de leurs cinq propositions en faveur d’une

– à savoir la déclaration fiscale, de TVA et du précompte profes-

plus grande transparence financière, fruit d’un large débat et

sionnel, le dépôt de bilan des sociétés… – se fait de plus en plus par voie électronique. Dans mon bureau, nous sommes par exemple passés de 100.000 feuilles de papier à 15.000 feuilles. La photocopie a disparu, tout est scanné et si un client souhaite consulter un document, il lui est envoyé par mail. » On l’aura compris, c’est tout un métier qui s’est transformé. L’IPCF y a d’ailleurs répondu par un nouveau cycle de formations afin de préparer ses membres aux changements. Autre conséquence du nouveau positionnement que le comptable occupe en entreprise, celui-ci ne doit pas se limi-

« Promouvoir la transparence financière des entreprises doit être une priorité de la politique extérieure de l’Union européenne. » FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°30 - SEPTEMBRE 2009

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de consultations menés au sein des professions économiques et des entités socioéconomiques belges, devrait engendrer un impact positif majeur sur l’ensemble des entreprises, petites ou grandes, issues du secteur marchand ou non-marchand: • Promouvoir la transparence financière des entreprises doit être une priorité de la politique extérieure de l’Union européenne. • Autoriser les petites entreprises à publier une annexe réduite à leurs comptes annuels, qui reprendrait uniquement le nombre et le coût des personnes occupées, les investissement et désinvestissement bruts réalisés, un résumé des

IAS-IFRS: POUR LES PME ? Pour les Européens, les normes comptables internationales comme les normes américaines posent question: elles informent l’investisseur en premier lieu, alors que notre approche du droit comptable s’axe davantage vers la protection du créancier. En d’autres mots, nous avons là deux visions, deux philosophies du reporting comptable fondamentalement opposées. Au cours des derniers mois, les reproches ont d’ailleurs fusé de toute part envers ces normes comptables, accusées d’avoir renforcé la crise

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financière. Observons ce qui s’est passé pour le critère d’évaluation de l’actif, à savoir la juste valeur (fair value). Celui-ci suppose que le marché fonctionne normalement. Ce qui n’était bien entendu plus le cas lorsque plusieurs marchés se sont bloqués pour différents actifs. Les normes comptables ont alors « reconnu » qu’elles n’avaient plus de valeur… amplifiant en même temps la crise. Dès lors, comment valoriser des actifs lorsque les marchés ne fonctionnent plus? Professeur de contrôle de gestion à la Louvain School of Management, Yves De Rongé nous le rappelle: si les normes IAS-IFRS (International Accounting Standards/International Financial Reporting Standard) – véritable référentiel comptable – ont été adoptées par l’Union européenne pour les comptes consolidés des sociétés cotées, c’est parce que le processus de création de normes comptables en Europe était en panne, à cause de la règle d’unanimité. En 1995, suite au développement des nouveaux produits financiers, la Commission européenne se révélait incapable de produire des normes comptables pour valoriser ces instruments. Les directives européennes relatives à la comptabilité furent le fruit de compromis entre les visions allemandes, anglaises et françaises. « En même temps, les grands groupes industriels et financiers européens souhaitaient accéder au marché des capitaux américain, pour se financer, explique-t-il. Or, pour pouvoir être coté à New-York, il fallait, à l’époque et encore aujourd’hui, produire des comptes selon le référentiel américain – ou à tout le moins une

Maria Ploumen: « Le comptable ne doit pas se limiter à produire des chiffres et un bilan. Ses clients comptent en effet sur lui pour présenter les conclusions qu’il tire de ce bilan. »

FINANCE MANAGEMENT - CFO MAGAZINE - N°30 - SEPTEMBRE 2009

réconciliation avec celui-ci. La Commission européenne a alors choisi de soutenir la démarche IAS, de créer un référentiel comptable universellement accepté plutôt que de s’aligner sur les normes


règles d’évaluation ainsi que la mention des éléments, même

• N’exiger des Etats membres, en matière de statistiques

non bilantaires, qui revêtent une importance significative

relatives aux entreprises, que ce qui peut être compilé

pour la compréhension des comptes annuels. Le cas échéant,

à partir des comptes publiés ou d’autres sources qui

uniformiser les états financiers des petites entreprises sous

n’impliquent pas une déclaration ad hoc de la part des

la forme d’un schéma unique, électronique et multilingue.

entreprises, et coordonner davantage les exigences des

• Promouvoir le développement de l’information financière élec-

différentes directions générales de la Commission euro-

tronique au sein des Etats membres (cf. la Centrale belge des

péenne à ce sujet.

bilans, XBRL, etc.). En soutenant la technologie et la taxonomie

• Poursuivre activement devant la Cour de Justice les Etats mem-

XBRL, les autorités européennes faciliteront la lecture des états

bres qui ne respectent pas la lettre et/ou l’esprit de la législa-

financiers des entreprises par des lecteurs d’autres langues.

tion européenne en matière de transparence financière.

américaines. C’est pourquoi, il me semble improbable d’observer un retour en arrière. Nous n’avons plus de régulation européenne propre depuis cette date. Et voir 27 pays se mettre d’accord sur des normes comptables semble improbable, vu qu’ils n’y arrivaient déjà pas à 15. A moins d’une forte volonté politique, j’ignore d’où pourrait surgir une alternative. » Pour Yves De Rongé, échapper à l’influence anglo-saxonne en matière de comptabilité semble donc impossible. Néanmoins,

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les scandales financiers, comme celui d’Enron, ont assoupli la position américaine au sens où, à partir de 2011, les autorités boursières d’Oncle Sam reconnaîtront les comptes IAS. Soulignons que le board de l’IAS a récemment approuvé une forme simplifiée des normes comptable IAS-IFRS à destination des PME. La question de l’adoption va maintenant se poser. L’Union européenne a d’ailleurs lancé un processus de consultation car pour l’instant, il n’était pas question, du moins à court terme, d’appliquer les normes IAS-IFRS aux PME. « L’Etat belge va-t-il approuver des normes différentes qui pourraient modifier le résultat comptable et donc éventuellement le montant de l’impôt à payer? Ces normes ne vont-elles pas se révéler trop complexes pour les professionnels de la comptabilité? Rien n’est moins sûr… Leur éventuelle influence ne devrait donc pas se faire sentir avant quelques années pour les PME belges. » Rappelons à ce propos que, pour les sociétés cotées, les normes IASIFRS sont relativement complexes. Il ne faut dès lors sans doute pas s’attendre à ce qu’elles aillent dans le sens de la simplification pour les PME, même en cas de formule simplifiée… Notons enfin qu’en matière de transparence financière, certains pays, comme l’Allemagne, n’ont pas totalement appliqué la directive européenne incitant à la publicité des comptes annuels. En Belgique, suite au strict respect de la directive, l’accès aux comptes de toutes les sociétés est libre. Or, Charlie McCreevy, le Commissaire européen en charge du marché intérieur et des services, souhaiterait revenir en arrière et limiter cette publicité des comptes annuels aux entreprises d’une certaine taille. Bien entendu, la profession, à l’instar de certaines institutions profes-

Yves De Rongé: « Nous n’avons plus de régulation européenne propre. Et voir 27 pays se mettre d’accord sur des normes comptables semble improbable, vu qu’ils n’y arrivaient déjà pas à 15. A moins d’une forte volonté politique… »

sionnelles, se mobilise face à cette potentielle perte de clients.

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CINQ DOSSIERS « CHAUDS » Au cours des douze derniers mois, les dossiers chauds touchant de très près ou de plus loin à la comptabilité se sont accumulés sur les bureaux des directeurs financiers. « Premièrement, de manière générale, respecter les législations à 100% semble de plus en plus compliqué », analyse Dirk Vermussche, associé responsable du département Global Compliance Services de PricewaterhouseCoopers. Ce dernier vise tout particulièrement les aspects juridiques, légaux et fiscaux et comptables. « Nos clients sont souvent des filiales d’entreprises américaines ou anglo-saxonnes. La gouvernance d’entreprise qui est appliquée dans ces pays nécessite davantage d’attention pour respecter les exigences légales. » Ce problème se couple à un autre: chaque année, les compétences comptables et fiscales disponibles au sein de l’entreprise tendent à diminuer. Les Centres de services partagés ont joué (et continuent à jouer) un rôle considérable dans cette situation. S’ils ont permis de consolider des fonctions comptables ou administratives en un seul lieu – souvent à l’étranger – financièrement plus attractif, les compétences

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locales pour maintenir un responsable de la « compliance » en place se révèlent généralement insuffisantes. Tout doucement ces fonctions y ont disparu. « Or, conserver ses connaissances à jour par rapport aux aspects légaux est un métier de spécialistes. C’est là que nous intervenons. Et nous sommes de plus en plus souvent amenés à le faire, notamment pour ce qui concerne les déclarations et formalités fiscales, ainsi que les comptes annuels et les clôtures de fin d’années. » Troisièmement, la course aux « e » documents et l’amélioration technicité engendrée, notamment au niveau du logiciel utilisé

Dirk Vermussche: « Si les CSP ont permis de consolider des fonctions comptables en un seul lieu financièrement plus attractif, les compétences locales pour maintenir un responsable de la ‘compliance’ en place se révèlent généralement insuffisantes. »

par l’entreprise, semble décontenancer plus d’un entrepreneur. « Nos clients sont souvent débordés, par exemple lorsqu’il s’agit de

cessus… avec comme objectif de réduire leurs coûts. « Nous

transformer des documents en fichiers XML. Pour répondre à leur

observons un certain regain d’intérêt pour les ‘anciens’ modèles

demande, nous avons développé notre propre outil pour gérer les

ASP. Une sorte d’externalisation flexible. » Rappelons que l’ASP

processus automatiquement, comme par exemple l’envoi des fi-

consiste à utiliser, à distance, une application informatique

ches 281-50, introduites par les sociétés pour pouvoir déduire à

(logiciel de comptabilité, de CRM, d’e-mailing,..) hébergée chez

titre de frais professionnels certaines dépenses. »

un prestataire. L’accès se fait via le Web et l’interface d’un na-

AUTOMATISATION

vigateur. L’application s’utilise alors comme si le logiciel était installé sur le poste de l’utilisateur. L’ASP permet à son utili-

Quatrième dossier chaud: les nouvelles règles de taxation des

sateur d’éviter les contraintes de maintenance informatique

services reçus de prestataires étrangers et rendus à des clients

tout en bénéficiant, en permanence, des mises à jour de l’outil.

établis en dehors de leur pays d’établissement qui entreront

Enfin, pour les années à venir, Dirk Vermussche s’attend à voir

en vigueur à partir du 1er janvier 2010. « Un changement fon-

la technologie OCR (optical character recognition) fortement

damental qui réclame, presque chez tout le monde, d’adapter le

se développer, surtout au sein des grandes sociétés traitant un

logiciel comptable. Nous intervenons dans la gestion des nou-

grand volume de factures en provenance principalement de

veaux flux et des modifications nécessaires dans les logiciels de

fournisseurs uniques. Ce module, qui pourra venir se greffer

nos clients. Mais, parfois, certains considèrent d’externaliser ce

sur un ERP assurera l’enregistrement automatique des factu-

‘paquet TVA 2010’ et de pas toucher à leur logiciel. »

res, sans autre intervention humaine que celle nécessaire pour

Cinquièmement, notons que nombre d’entreprises saisissent

lancer l’opération. Un gain de temps… et donc d’argent vrai-

la crise comme une opportunité pour optimiser leurs pro-

semblablement considérable.

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