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Ces nouveaux modèles communaux qui vont impacter le territoire

Rationalisation et économies touchent tous les secteurs et tous les territoires. Le Brabant wallon n’y échappe pas. De nouveaux modèles communaux vont émerger, redessinant les coopérations au sein de la province. Que ce soit des fusions ou différentes formes de supracommunalité. La multiplicité des besoins en matière d’urbanisme, d’inondations ou d’environnement va également redistribuer les cartes. Analyse.

Une nouvelle fusion des communes est inévitable. » En début d’année, à l’heure de dresser les perspectives de son entité pour 2023, le bourgmestre de Jodoigne, Jean-Luc Meurice, a relancé une fameuse chimère. En faisant le bilan comptable de sa commune et en énumérant ses nouveaux besoins, son constat semble pourtant évident : mutualiser des services entre entités voisines est un premier pas, fusionner les territoires sera le second. Une manière d’éviter la faillite collective.

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L’idée, que d’autres responsables communaux brabançons ont également dans leur tête, ne sera toutefois pas une mince affaire. La Belgique n’a pas une tradition de fusionner ses communes. Huit l’ont été ces vingt dernières années. Et aucune en Wallonie. Bastogne et Bertogne seront, en 2024, les premières à franchir le pas depuis 1976. Non sans heurts toutefois, vu l’opposition de certains sur le terrain. Il restera alors encore 261 communes wallonnes.

Faut-il alors en rester là ? Pas vraiment, selon Itinera. Ce think thank indépendant basé à Bruxelles estime que les communes de moins de 15 000 habitants doivent clairement réfléchir à la question de la fusion. Et il y en a un certain nombre sur la liste, puisque la taille moyenne d’une commune wallonne est de 13 000 habitants alors qu’elle est de 21 000 habitants en Flandre et de 45 000 habitants aux Pays-Bas. « Les communes wallonnes sont quatre fois moins peuplées que les communes hollandaises, ce n’est pas tenable, estime Jean Hindriks, membre fondateur de l'Itinera Institute et professeur d'économie à l'UCLouvain. Des choix doivent être posés. En dessous de 15 000 habitants, la masse critique n’est pas suffisamment grande pour pouvoir avoir des leviers d’actions suffisants. Vu la

Les communes wallonnes sont quatre fois moins peuplées que les communes hollandaises, ce n’est pas tenable. En dessous de 15 000 habitants, la masse critique n’est pas suffisamment grande pour pouvoir avoir des leviers d’actions suffisants

Jean Hindriks, membre fondateur de l'Itinera Institute

hausse des couts, la tenaille se resserre en tout cas. Si les communes ne le font pas d’elles-mêmes, elles seront bientôt poussées à passer par là. »

Plus qu’une douzaine de communes en Brabant wallon ?

En Brabant wallon, on recense une majorité d’entités de moins de 15 000 habitants. Seules Braine-l’Alleud, Wavre, Ottignies-Louvain-laNeuve, Waterloo, Nivelles, Tubize, Rixensart et Genappe dépassent ce seuil. Les possibilités de fusion sont donc nombreuses. Si on se base sur les projections d’Itinera, on pourrait imaginer que le Brabant wallon ne compte plus qu’une douzaine d’entités à terme. Les communes qui sont particulièrement dans le viseur ? Hélécine (3 644 habitants en janvier 2020), Incourt (5 522 hab.), Ramillies (6 548 hab.) et Ittre (6 957 hab.).

Précisons qu’Itinera axe son raisonnement principalement sur le volet financier et ressources humaines, pointant notamment la taille critique minimum d’une commune pour s’en sortir financièrement. Une fusion permettant de faire baisser les couts de fonctionnement et de personnel. Le consultant PWC a également relevé certains avantages suite aux expériences observées au nord du pays : économies d’échelle, pouvoir accru, meilleure performance en matière de planification et de développement économique, participation citoyenne valorisée, etc. À contrario, les craintes sont souvent les mêmes : perte de proximité, besoins différents entre petites et grandes communes, ambitions politiques inavouées de certains, perte d'identité, etc.

D’abord la supracommunalité

Bien conscient du nombre trop important de communes en Wallonie, le Gouvernement wallon les encourage en tout cas actuellement à fusionner. Des incitants financiers ont été mis en place (500 euros par habitant) suite à un décret spécifique. Précisons que ce montant sera affecté exclusivement au remboursement des charges d’emprunts contractés par les communes fusionnées. Si le procédé n’a pas encore vraiment séduit, une vague plus importante de fusions est attendue pour les élections communales de 2030.

Reste que, pour l’heure, en Brabant wallon, la tendance est davantage à développer la supracommunalité qu’à multiplier les fusions. Il s’agirait en quelque sorte d’une première étape avant de franchir éventuellement le pas du grand rassemblement.

Les communes deviennent extrêmement sollicitées, il faut trouver des solutions. Il n’est plus possible d’avoir une expertise dans tous les services et d’offrir tous les équipements à ses habitants.

Jean-Luc

Une première étape qui est déjà en place dans le cadre des zones de police (trois ou quatre communes gèrent ce service ensemble), des GAL (Groupes d’Action Locale) comme Culturalité –sept communes de l’est du Brabant wallon – ou celui du Pays des 4 Bras (Genappe, Villers-la-Ville et Les Bons Villers en Hainaut), ou encore via la Province du Brabant wallon, dont la supracommunalité est devenue l’un des leitmotivs. L’idée principal est donc bien de travailler ensemble de

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