M E D I T E R R A N E NDEMISME E XOTISME
LEA MULLER 4 ème ANNEE
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Introduction : Ce voyage au détour du monde méditerrannéen fut très formateur puisque très complet. Nous avons en effet évolué dans des milieux aux natures et aux fonctions très variées (parcs, jardins, espaces naturelles) et abordé un pannel très large de thémmatiques. Si le sujet «endémisme et exotisme en Méditerrannée» peut paraître de prime abord banal voir simpliste en terme de problématique, il me permet néanmoins de traiter dans son intégralité le voyage, et de ne laisser de côté aucun des aspects étudiés. Il s’agira alors d’une sorte carnet de voyage "organisé" dans le sens où les données ne seront non pas classées de façon chronologique mais bien thématique.
SOMMAIRE I. Monde méditerranéen I.I. LE CLIMAT I.II GEOGRAPHIE / I.III PLANTES et SECHERESSE I.IV LES FORMATIONS VEGETALES
p.4 p.6 p.8 p.12
La foret mediterranenne Le maquis et la garrigue La pelouse herbacee
I.V SUR LE TERRAIN
p.22
1. Le Massif d’Esterel : etude de cas en milieu acide 2. Le Vinaigrier et la Grande Corniche : etude de cas en milieu basique
II. L’exotisme méditerranéen
I.I. LE CONTEXTE I.II LES JARINS 1. 2. 3. 4.
p.47
La Villa Thuret Les Serres de la Madone Les Cedres Gardini Botanici Handbur
I.II LISTE DE PLANTES 1. 2. 3. 4. 5. 6.
p.45
p.57
Les Palmiers Les Cycas Les Agaves Les Aloes Les Aeoniums Queleques genres australiens
Conclusion et bibliographie
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I. Monde méditerranéen .I.I. LE CLIMAT • Température : Le climat méditerranéen est caractérisé par sa relative douceur hivernale où les températures descendent rarement en dessous de zéro degré. On compte très peu de jours de gel sur la frange littorale, nombre qui augmente assez rapidement en fonction de l’altitude dans l’arrière pays. En revanche, l’été, les températures dépassent souvent les 30°C et avoisinent parfois les 40°C. • Luminosité : La luminosité est toujours importante. La durée d’insolation est en relation étroite avec le régime des vents; c’est au mistral, essentiellement, que la Provence doit d’être la région de France la plus ensoleillée. Sur le littoral, la durée d’insolation dépasse 3 000 heures/an entre Toulon et le Cap Bénat, dont 522 heures l’hiver contre 211 à Paris! heures 2900 2800 2600 2500 2400 2300 2200 2100 2000 1900 1800 1700 1600
carte Metéo France
• Précipitations : La fréquence des précipitations représente un autre aspect déterminant du climat méditerranéen. Les épisodes pluvieux sont très intenses et brutales à l’automne et au printemps, représentant 90% des pluies de l ‘année. Les précipitations sont quasi inexistantes pendant la saison estivale, en particulier en juillet et en août. Les plantes sont ainsi en déficit hydrique durant l’été.
180 (mm) 160 140
Gibraltar Alger Marseille Athènes
120 100 80 60 40 20 0
JANVIER FEVRIER MARS
AVRlL
MAI
JUIN
JUILLET AOUT SEPTEMBRE OCTOBRE NOVEMBRE DECEMBRE le jardin mediterranéen, éditions de Vecchi
Ce rythme des pluies est peu favorable à la végétation. Les plantes se sont généralement adaptées à ces conditions extrêmes en développant des caractères morphologiques adaptatifs performants. Cependant cette sécheresse reste un danger indirect pour le milieu puisqu’elle est à l’origine des incendies qui se déclenchent si souvent dans ces zones à climat méditerranéen. Petite note quand à la pluviométrie de Nice, plus précisément, elle s’élève à 800/850 mm par an, soit bien au dessus de la moyenne française, contrairement à ce qu’on pourrait imaginer. Il en résulte que les rythmes biologiques sont aussi bien gouvernés par le rythme des températures que par celui des précipitations. • Le vent : Les vents sont également caractéristiques du climat méditerranéen. Ils dérivent d’un régime assez complexe lié au déplacements des hautes pressions subtropicales et du Nord de l’Europe. Dans le sud de la France, on observe deux courants de vent continentaux : l e Mistral et le Tramontane, du nord et du nord-ouest ; ils sont secs, froids, violents. L e Mistral et Tramontane sont très proches par leurs origines et leurs effets. Ils s’établissent aux mêmes périodes. La tramontane précède le mistral de quelques heures et s’arrête souvent avant lui. Les vents violents provoquent le dessèchement des végétaux. Pour se développer malgré le vent, les plantes adoptent souvent des ports particuliers en « étendard ». En outre, le vent a une action déterminante dans la propagation des incendies.
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I.II GEOGRAPHIE /
http://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/8/87/Climats_dans_le_Monde. svg/450px-Climats_dans_le_Monde.svg.png
Les endroits concernés par le climat méditerranéen représentent environ 2% de la surface totale du globe que l’on retrouve sur cinq zone dans le monde, à savoir : • le Bassin méditerranéen (qui occupe 60% de la surface de cette zone) • la partie méridionale de l’Afrique du Sud • la zone côtière du centre et du sud de la Californie • la côte australienne sud-occidentale • la zone côtière du centre du Chili On estiment que plus de 25 000 espèces de plantes coexistent à l’état naturel dans ces zones méditerranéennes.
En France, c’est la zone de culture de l’olivier qui délimite le bassin méditerranéen. Au sein du bassin, on note différents étages climatiques qui nuancent les différentes caractéristiques du milieu. En effet, sur l’ensemble de la région méditerranéenne s’observe une énorme diversité des conditions climatiques, surtout en raison des variations des précipitations (de 100 à 2000 mm ) et de la température moyenne (de 5 à 18°C), mais aussi de l’ensoleillement, de l’humidité atmosphérique, des vents,... • l’étage thermoméditerranéen : (ou la zone de l’oranger) : zone encore plus chaude avec des espèces peu résistantes au froid. Il s’agit de la zone du Caroubier (Certonia siliqua) et de l’olivier sauvage (Olea silvestris). Géographiquement, cet étage n’est représenté que par une zone assez étroite et discontinue le long de la côte dans les départements des Alpes-Maritimes, du Var, des Bouches du Rhône, des Pyrénées-Orientales et en Corse. Cette zone thermoméditerranéen est fortement urbanisé, il ne reste donc que des reliques de formations végétales spontanées. • l’étage subméditerranéen : où l’altitude est plus élevée, entre 400 et 700 m, et où les hivers sont donc plus marqués. (Notons comme exemple les Cévennes) • l’étage oroméditerranéen : montagne méditerranéenne • l’étage mésoméditerranéen : qui comprend le reste des zones géographique du climat méditerranéen.
limite de la culture de l’olivier Altitude supérieure à 1000 m http://www.huilesdolive.com/Files/15823/Carte.jpg
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I.III ADAPTATION DES PLANTES A LA SECHERESSE Les conditions climatiques méditerranéennes en été : températures élevées et forte luminosité, favorisent fortement l’évaporation de l’eau contenue dans les plantes. En cas de sécheresse, elle épuise leur maigre capital en eau très rapidement. Pour résister à ces conditions les plantes xérophiles ont développé au cours des siècles des caractères leur permettant de limiter les pertes en eaux et ainsi résister aux longues périodes sans précipitation. En outre, contrairement à de nombreuses espèces, leur phase de croissance se déroule surtout au printemps et elles entrent en dormance pendant l’été. L’eau absorbée par les racines se propage par le réseau ligneux dans toute les autres parties de la plante, puis atteint les feuilles d’où elle est expulsée sous forme de vapeur par les minuscules ouvertures que sont les stomates. L’évaporation est d’autant plus importante que la température et la luminosité sont importantes. Ainsi, le feuillage de la végétation méditerranéenne est souvent sclérophylle; selon la définition du Larousse, se dit d’un feuillage dur, à cuticule épaisse et de ce fait bien adapté à la sécheresse. Le processus de photosynthèse des feuilles sclérophylles se réalise essentiellement au printemps et à l’automne. Ces feuilles réduisent leur déperdition d’eau grâce à différents mécanismes, actifs ou passifs. On parle de mécanismes actifs quand les plantes disposent d’un système de fermeture automatique des stomates aux heures les plus chaudes. Quand les stomates sont fermées, la photosynthèse se bloque et ne reprend que lorsque les conditions le permettent. stomate
cellule stomatique qui contrôle l’ouverture et la fermeture des stomates
MICROPHOTOGRAPHIE D’UNE FEUILLE
Dictionnaire visuel pour tous, éd. GALLIMARD JEUNESSE
On parle de mécanismes passifs pour les végétaux qui présentent des caractères morphologiques spéciaux. La forme et l’agencement du feuillage peuvent réduire la perte d’eau en saison estivale : • Certaines espèces sont recouvertes de cire limitant l’évaporation : Cistus monspeliensis, Arbustus unedo (1), Chamaerops utilis (2),...
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• D’autres possèdent des poils sur leur tige et leur feuillage pour freiner l’évaporation : Quercus suber, Cistus albidus (3),...
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• Quelques plantes ont adopté une stratégie différente, qui consiste à réduire la surface des feuilles ou de toutes les parties aériennes : - enroulement du bord des feuille : Rosmarinus officinalis, Lavandula stoechas (4),...
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- perte d’une partie des feuilles en été : Cistus albidus, Cistus salvifolius,... - disparition totale des feuilles, remplacées dans leur fonction chlorophyllienne par des rameaux: Spartium junceum (5)
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- réduction de la surface foliaire : Thymus sp ; feuilles en aiguilles : Erica arborea (6), Juniperus oxycedrus (7) ; feuilles en écailles : Cupressus sempervirens
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- certains végétaux ligneux courts et buissonnants, dont les feuilles tendent à se réduire en aiguilles collées aux rameaux, possèdent des rameaux chlorophylliens capables de les remplacer : Calicotome, Genista ; avec une ramification très poussée on passe à des plantes en coussinet : Euphorbia spinosa, Astragalus sempervirens • D’autres encore luttent contre l’évaporation par la production d’huiles essentielles qui forment une couchent une couche grasse imperméable qui refroidit la surface de la feuille. De très nombreuses géophytes à bulbes ou à rhizome effectuent leur cycle tôt au printemps avant la période sèche, il s’agit de la stratégie de l’évitement. Nombreuses annuelles, au comportement identique, germent au début des pluies hivernales, fleurissant au printemps, mûrissant leur fruit avant l’été, pendant lequel elles se conservent sous forme de graines. Enfin, les plantes succulentes résistent à le sécheresse grâce aux réserves d’eau accumulées dans leurs feuilles ou leurs tiges charnues (sur la photo de droite : Aloe arborescens )
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I.IV LES FORMATIONS VEGETALES La foret mediterraneenne : La destruction des forêts méditerranéennes : Jadis la forêt méditerranéenne était beaucoup plus étendue que de nos jours. L’intervention de l’homme est la principale cause de cette régression. L’exploitation pour la fourniture de combustible et de bois d’œuvre destiné à la menuiserie et à l’ébénisterie, mais aussi à la fabrication du charbon de bois, ont eu de très lourdes conséquences. Le pâturage du bétail ( moutons et chèvres ) a accéléré la dégradation des forêts, car ces animaux domestiques coupent les plantes herbacées, piétinent le sol, le désagrègent et créent les conditions favorables à l’érosion. Ce pâturage ininterrompu pendant des siècles a entraîné l’élimination des plantes fourragères les plus appétissantes et leur remplacement par des espèces que les animaux dédaignent. Ces dernières ont fini par envahir de grandes surfaces devenue impropres à la pâture et le bétail est allé ailleurs. Les incendies pendant fort longtemps allumés volontairement afin de dégager de nouveaux pâturages, ont achevé la ruine des forêts. Actuellement ils sont dus à l’inattention ou à la malveillance et chaque année il faut lutter contre de nombreux foyers qui détruisent la forêt. Une quatrième cause de régression des forêts méditerranéennes résulte de l’expansion des surfaces utilisée par l’homme. En effet, l’étalement urbain, l’accroissement du tourisme, les constructions de toutes sortes réduisent constamment les surfaces forestières naturelles surtout le long des côtes. A ces agents de dégradation humaine, il faut faire intervenir le climat. Sous le couvert forestier, le sol est protégé par le feuillage des arbres. Il est stabilisé par l’enracinement des plantes. Suite à l’ouverture du milieu, le sol se retrouve dénudé, fragilisé. En milieu méditerranéen, deux saisons sont caractérisées par la survenue de pluies violentes, comme nous l’avons évoqué précedemment : le printemps et l’automne. Les épisodes de pluie répétés sur les espaces déforestés ont rapidement emporté les sols forestiers fertiles. Peu à peu, au cours des phases de défrichement d’abandon et de réexploitation, les
sols ont été érodés. Certains secteurs sont à tel point dégradés que la roche affleure à la surface. Dans un tel milieu, aucun ligneux ne peut se développer. Ces milieux stériles ont été abandonnés car trop peu rentables. Ils constituent des secteurs sur lesquels la végétation reprend peu à peu sa dynamique de reconquête. Les forêts naturelles de la région méditerranéenne comprenaient des arbres à feuilles coriaces et sempervirentes ( feuillus ) auxquels se mêlaient çà et là des conifères. Les uns et les autres sont en effet capables de résister à la sécheresse estivale grâce à de multiples adaptations morphologiques. Ces forêts spontanées sont aujourd’hui réduites à de rares vestiges dispersés. Les forêts sont désormais remplacées par des formes dégradées de végétation ligneuse, appelées maquis et garrigue selon la nature des sols qu’elles occupent. En raison de la variabilité du climat à l’échelon local, forêt et maquis ont un aspect quelque peu différent selon les régions. Une partie de l’Afrique du Nord et une étroite bande de la partie méridionale de la péninsule ibérique sont soumises a un climat chaud et plus sec que les autres pays méditerranéens. Dans ces derniers, l’humidité atmosphérique est plus forte et les températures estivales moins élevées. Ces différences expliquent que dans le Sud la forêt se compose d’oliviers et de caroubiers associés au lentisque, à un ciste et parfois au genévrier. Les chênes dominent dans les zones où le climat est relativement plus frais. Dans la majeure partie de la péninsule ibérique, il s’agit du chêne à feuille ronde puis entre la côte orientale de l’Espagne et la Turquie, du chêne vert et du chêne liège, ce dernier uniquement en terrain siliceux. Enfin à l’est, c’est à dire du sud-ouest de la Turquie aux côtes de Syrie, du Liban, d’Israël, le chêne épineux occupe une grande place. Les pinèdes presque toutes artificielles de nos jours, sont nombreuses et formées de pin parasol, pins d’Alep et pins maritimes. 13
Les forêts méditerranéennes françaises : En Provence et dans le Languedoc, les forêts de chênes vert, de pins d’Alep et de pins maritimes couvraient autrefois de vastes surfaces, le chêne liège poussant dans les Pyrénées orientales, les massifs des Maures et de l’Estérel en Provence, le pin d’Alep occupant les terrains calcaires. En altitude, les chênes résistent, le hêtres et le sapin les remplacent en plus basse altitude. Vers les sommets ces derniers laissent la place aux aulnes vert. Aujourd’hui, selon le type de végétation dominante on peut différencier: • la forêt de Chêne vert (Quercus ilex), qui se développe sur tous les substrats pourvus qu’ils soient relativement secs. C’est une forêt de basse pente, la plupart du temps sur calcaire . Elle peut cependant atteindre des altitudes plus élevées. L’étage arbustif comporte des Pistachiers (Pistachia terebentthus) et (Pistachia Lentiscus), le Caroubier, le Laurier, le Sumac(Rhus) la Fillaire (Phyllyrea angustifolia), le Thym,le romarin, l’arbousier le Chêne kermès ( Quercus coccifera) , le Genévrier , Romarin officinal, l’Érable de Montpellier, le Pin d’Alep, le pin «parasol» ou «pignon»,le pin maritime, les cyprés, les Cistes, la coronille glauque de Montpellier, la Lavande (Lavandula stoechas), etc... • la forêt de Chêne-liège (Quercus suber), sur sols siliceux et climat plus humide,souvent difficilement pénétrable comme dans le massif des Maures. L’accompagnent le Pin maritime (Pinus maritima), le Pin d’Alep (Pinus halepensis), le Pistachier (Pistachia Lentiscus), le Myrte, des Cistes, la Lavande, la Callune (Calluna vulgaris).
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On retrouve ces mêmes formations végétales dans les autres régions méditerranéennes du monde sous d’autres noms : le bush en Australie, le fynbos en Afrique du Sud
Maquis et Garrigue :
dépots récents de nature variée roches métamorphiques et cristallines (terrains siliceux) roches calcaires et dolomitiques la nature méditerranéenne en France, 1997, Les écologistes de l’Euzière, éd dalachaux et Niestié
La garrigue remplace les forêts de chêne vert en terrain calcaire. Il s ‘agit d’une formation végétale basse (dépassant rarement 0,5m de hauteur) plus ou moins ouverte, composée en grande partie d’arbustes, d’arbrisseaux et de sous arbrisseaux, résultant de la régression de la forêt méditerranéenne. Les plantes caractéristiques associées aux garrigues sont le buis, le genévrier, le thym, le romarin, la lavande ou la sauge, entre lesquels les plantes bulbeuses comme divers ails sont fréquentes. Garrigue viendrait du mot celtique «Gar» qui signifie rocher. Pour expliquer cette définition, disons simplement que cette formation végétale se rencontre essentiellement sur sol calcaire et qu’elle est composée d’espèces clairsemées (milieu ouvert) où la roche affleure en de nombreux endroits. C’est souvent après de fortes pluies que la garrigue exhale abondamment ses odeurs parfumées. Si la flore, par sa beauté et son charme, constitue la richesse de la garrigue, elle abrite aussi une grande variété de mammifères, d’oiseaux, de reptiles et d’insectes qui occupent les lieux. Le maquis remplace la forêt de chêne liège dégradées par l’homme. Il est formé d’arbustes et d’arbrisseaux, auxquels se joignent des grands arbres rescapés de la forêt primitive. Il s’agit donc d’une formation végétale arbustive haute (1 à 3 mètres parfois plus), généralement fermée (souvent à base d’éricacées et de cistacées), résultant de la régression, le plus souvent par incendie ou surpâturage, de la forêt méditerranéenne sur sol acide ou siliceux». A l’opposé de la garrigue, le maquis s’installe en effet sur des terrains siliceux principalement . Les plantes typiques associées aux maquis sont le chêne liège, les cistes, les deux bruyères arborescentes, l’arbousier, le calycotome et les ajoncs. Dans le maquis se mêle également l’olivier sauvage, le châtaignier, les pins, le lentisque, le pistachier, l’arbousier, la bruyère, la ciste, la myrte,... Si aucun facteur ne s’y oppose, le maquis peut se transformer progressivement en forêt, c’est pourquoi il est important de le maintenir. Il remplit les fonctions analogues à celles des forêts, car il permet le développement de la végétation tout en protégeant les sols.
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http://gardenbreizh.org
FYNBOS SUD-AFRICAIN Toute la Péninsule du Cap bénéfici d’un climat méditerranéen avec des étés secs et des hivers doux et pluvieux. Le Fynbos : il s’agit du type de végétation de l’un des six royaumes floraux du monde, nommé royaume floristique du Cap (Capensis). Le royaume SudAfricain est le plus petit du monde, le seul contenu dans un seul et même pays. Le Fynbos est la végétation principale du Cap. Il compte plus de 1300 espèces par 10 000 km, ce qui le place en tête des plus grandes richesse de la planète. La végétation est composée de Restionaceae, de Proteacea (Protea, Leucodendron, Leucospernum,...), d’Ericaceae (plus de 5000espèces de bruyère) avec également des bulbes comme les Liliaceae, les Iridiacea et les orchidiaceae et des plantes succulentes sur les falaises et les sites secs. La richesse floristique du Cap est ainsi très élevée, on y trouve 8700 espèces dont 60% sont endémiques. Le fynbos s’installe sur des sols pauvres et acides, là où la pluviométrie est supérieure à 600mm. Les incendies peuvent être fréquent mais la végétation s’y adaptée. En effet, il permet à la végétation de se régénérer, il favorise la germination des nouvelles plantules. Beaucoup de plantes du Fynbos ont trouvé des réponses adaptatives au feu ; certains fruits ne libèrent leurs graines qu’après un incendie.
Je prends en annexe les exemples africain et australien pour illustrer les formations végétales, équivalentes au maquis et à la garrigue fançais, dans d’autre zone méditerranéenne du monde. (J’ai pu en effet observer la végétation de ces deux pays dans le cadre de mes stages pratiques)
BUSH AUSTRALIEN Le bush : il s’agit du type de végétation le plus représentatif de la zone méditerrannéenne de l’Australie. C’est une formation d’arbres et arbustes qui poussent sur des sols sableux, pauvres en éléments nutritifs. Comme dans le fynbos, les incendies y sont très fréquents et les végétaux ont du s’adapter à ce facteur. Les familles les plus représentées sont celles des Myrtaceae (Eucalyptus, environ 600 espèces, Melaleuca, Callistemon,...), des Proteaceae (Banksia, Dryandra, Grevillea, Hakea, ...) et des Fabaceae (Acacia).
http://forums.infoclimat.fr
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Pelouses seches : Les prairies steppiques se trouvent dans certaines parties de la région méditerranéenne. Elles proviennent souvent de la destruction par le feu des formations arbustives et sont maintenues en l’état par le pâturage. Les espèces de cette formation végétale constituent des plantes dites « pionnières » dans la reconquête du milieu par les plantes vasculaires. Elles disparaîtront du milieu lorsque les petits ligneux envahiront leur aire de répartition. En effet, ce sont des végétaux herbacés. Leurs tissus ne comportant pas de lignine, elles ne sont pas rigides et ne peuvent monter en hauteur. Les ligneux nécessitent une qualité de sol plus complexe que ces pionnières qui modifient peu à peu sa composition. Lorsque les ligneux pourront se développer, ils recouvriront les herbacées. Privées de la lumière, les plantes pionnières ne pourront plus effectuer leur photosynthèse et disparaîtront « étouffés » par la nouvelle strate de végétation. Les végétaux résistant à la sécheresse et au pâturage sont des adaptations typiques. Les plantes comme les euphorbes, asphodèles et cistes, sont inconsommables par les troupeaux car elles contiennent des substances répulsives. Des siècles de pâturage ( le bassin méditerranéen est occupé par l’homme depuis au moins 8 000 ans) ont favorisé l’apparition de plantes épineuses, souvent adapté à la sécheresse, avec un port compact et des petites feuilles coriaces. Une autre caractéristique de la flore est la grande variété de plantes bulbeuses comme le crocus, cyclamens, fritillaires, orchidées et tulipes. Ces plantes fleurissent soit à la fin de l’hiver et au printemps, soit à l’automne. Durant l’été, la partie aérienne disparaît et la plante se maintient à l’état d’organe souterrain de réserve : bulbe, rhizome, cormus ou tubercule.
Les différents lieux visités durant ce voyage, nous permettront de mieux illustrés les différentes formations végétales.
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A8
NICE
ANTIBES-JUAN-LES PINS
CANNES A8 MASIF D’ESTEREL
I.V SUR LE TERRAIN 1. Le Massif d’Esterel : etude de cas en sol acide : Situé entre Saint-Raphaël et Mandelieu-la-Napoule, l’Estérel est un massif volcanique qui s’étend sur 32 000 hectares, dont 14 000 sont classés et protégés. Le code forestier est appliqué à ce domaine. On compte 6 380 hectares de forêt domaniale, limitée au nord par l’autoroute A8, au sud par la méditerranée et à l’est et à l’ouest par une urbanisation très dense. La naissance du massif de l’Estérel remonte à l’ère primaire, il y a 250 millions d’années, période à laquelle les phénomènes volcaniques se sont généralisés en Provence et grâce auxquels l’Estérel a vu le jour. A l’ère secondaire, le massif subit une importante érosion avant qu’un soulèvement alpin pendant les ères tertiaire et quaternaire ne le fasse basculer dans la Méditerranée, formant des vallées et des lacs. Pendant ce soulèvement, un pan du massif se détache et part à la dérive : il devient ce que nous appelons aujourd‘hui la Corse. L’Estéel est composé de rhyolites, roches volcaniques qui lui donnent sa couleur rouge. Le Mont Vinaigre est le point culminant du massif avec 618 m d’altitude.
MASSIF DES MAURES Cap Camarat Pointes des Isambres Pointes des Sardinans
Ile du Lion d Or
FREJUS ST-RAPHAELLE PANORAMA D UN DES POINTS HAUTS DE L ESTEREL 23
On observe ici les pistes pour les pompiers qui parcourent tout le site. On remarque que ces pistes ont un fort impact visuel sur le paysage de l’Estérel. Leur tracé n’est dessiné qu’en fonction de leur utilité première.
Sur cette photographie, de qualité médiocre je vous l’accorde, on observe le fascinage suivant les courbes de niveaux.
En ce qui concerne la forêt, il ne s’agit pas d’une forêt de production mais plutôt d’une forêt de loisir. Elle accueille en effet plus de 200 000 visiteurs à l’année, ces derniers exercent une très forte pression sur le milieu. Cependant, la principale menace pour la végétation reste bien le feu. Même si un grand nombre de mesures sont mises en place, la prévention n’est toujours pas assez efficace. En ce qui concerne les mesures prises, dans le jargon des forestiers, on parle des 3 P de la prévention : • les tranchées Par-feu, qui stoppent par endroit le feu dans son avancé • les Points d’eau, qui se multiplient sur l’ensemble du site • les Pistes, qui permettent un accès direct pour les pompiers, elles sont situées à l’abri du vent et desservent l’ensemble du massif Sur les cartes des forestiers, un carroyage très précis est dessiné pour une meilleur communication entre les guardes et pour pouvoir localiser rapidement des départs de feu. Aujourd’hui encore, on ne connaît pas l’origine de plus de 10% des feux . Après le passage du feu, différentes actions sont menées pour entretenir les lieux. « Le gommage visuel » consiste à couper les arbres calcinés, surtout ceux situés en ligne de crête, pour, soit disant, limiter l’impact visuel du passage du feu. En ce qui me concerne, je mettrais un bémol à cet méthode, les arbres calcinés ne font-ils pas eux aussi partis du paysage méditerranéen? Ne pouvons-nous pas trouver un charme à ces fantômes noirs comme figés par le temps? Simple interrogation... Une autre technique consiste à recéper le Chêne liège, il s’agit d’une taille de formation qui permet de former des arbres d’avenir et d’ainsi diriger le développement de la forêt future. Enfin, pour limiter l’érosion aux endroits les plus sensibles, on met en place un système de fascinage. Des troncs morts sont placés sur les courbes de niveau pour minimiser les dégâts des gros orages sur les sols.
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Une autre menace plane sur la forêt de l’Estérel, celle des espèces envahissantes, comme le Mimosa ou l’Eucalyptus. Une plante envahissante est définit comme une plante naturalisée dans un milieu qui n’est pas le sien à l’origine, c’est-à-dire une plante exotique au sens premier du terme. Ces espèces se développent excessivement et prennent le dessus sur le maquis méditerranéen. Pour les gardes forestiers, il est très dur faire comprendre au grand public, la menace que représente ces espèces, puisque ces dernière, notamment le Mimosa, font partis de l’image que les gens se font des milieux méditerranéens. Mais à vrai dire, il est encore plus dur de lutter contre la colonisation des plantes envahissantes, d’autant plus que ces plantes se régénèrent avec le feu. (Notons que le même phénomène existe en Afrique du Sud, en effet, le Hakea (espèce australienne) prend le dessus à une vitesse folle sur les espèces endémiques du fynbos.) En ce qui concerne le mimosa plus précisemment, il a une croissance très rapide mais une durée de vie relativement courte. Les graines ont une durée de vie de 50 ans, et un arbre en produit dès l’âge de 5 ans. Mais l’extension des peuplements est surtout assurée par le drageonnement et les rejets de souche. Le mimosa d’hiver (Acacia dealbata) forme des peuplements denses qui entrent en compétition avec la flore indigène. Il émet des substances toxiques qui limitent la germination et la croissance racinaire de la végétation locale. Enfin, il est fortement inflammable, ce qui augmente les risques d’incendie. Une méthode, dont l’efficacité reste limitée, permet de lutter contre le développement du Mimosa ; elle consiste à garder un tire sève pour affaiblir les rejets et gérer la croissance des sujets.
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CORTEGE FLOTISTIQUE ACIDIPHILE
• LE TAPIS HERBACÉ :
Sur un sol rocailleux, les plantes pinnières partent à la conquête du milieu. Sur ce tapis, on observe différentes espèces caractéristiques :
CISTACEAE Cistus albidus, Ciste cotonneux Comme toutes les autres Cistes, cette espèce est sempervirente, il s’agit d’un arbrisseau de 30 à 100cm de hauteur. La plante est blanche et cotonneuse, possèdent des feuilles sessiles. Cette espèce est commune en région méditerranéenne jusqu’à la Drôme et l’Ardèche, elle est également présente en Corse où elle est naturalisée. On la retrouve jusqu’à 1200m dans les Alpes Maritimes. Cette plante est relativement thermophile, elle croît sur des sols riches, au pH variable.
CISTACEAE Cistus monspeliensis, Ciste de Montpellier Arbrisseau sempervirente atteignant les 1 m. Ses rameaux, pédoncules et calices sont velus et visqueux. Les feuilles, elles, sont sessiles et lancéolées et sont roulées en dessous par les bords. Cette espèce est très commune en Provence, dans la Languedoc-Roussillon et en Corse. Elle est apaptée à des climats variables mais est très senible au froid. La Ciste de Montpellier a la capacité d’équilibré sa transpiration externe en fonction de la température extérieure. Il s’agit du mécanisme d’adaptation que nous avons vu précédemment, celui de la fermeture contrôlée des stomates. Cette espèce est xérophile et acidiphile. Elle est également fortement inflammable.
CISTACEAE Cistus salviifolius, Ciste à feuille de sauge Cette plante présente un port variable, parfois étalé voire rampant. Les feuilles ovales sont opposées et ont un court pétiole. Le dessus est rugueux, gaufré, velu et le dessous velu et grisâtre. Elle est commune en région méditerranéenne et en Corse et on la retrouve également sur la côte atlantique Cette espèce croît sur des sols acides, elle est thermophile mais elle est relativement résistante au froid.
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ASTERACEAE Helichrysum italicum, Immortelle d’Italie L’Immortelle d’Italie est une plante vivace de 20 à 50 cm de hauteur. Il s’agit également d’une espèce sempervirente. Elle ne dépasse guère 50 cm de haut et se fait facilement remarquer par la couleur argentée de ses feuilles linéaires et de ses jeunes tiges laineuses, mais aussi par l’odeur fortement aromatique de curry qu’elle dégage, surtout au froissement. Les capitules de fleurs tubulaires jaune doré sont à l’origine du nom de la plante (heli= soleil ; chrysum = doré). Ils portent à leur base une couronne de bractées en écailles constituant l’involucre en forme de cloche assez étroite. Ces capitules sont réunis en bouquets. C’est une espèce assez rare que l’on retrouve dans le Languedoc-Rousillon, en Corse, dans les Alpes-Maritimes et le Vaucluse. Elle s’installe souvent dans les fentes de rochers ou sur des sols très rocailleux (calcaire ou silicieuse). Elle est très répandue dans le bassin méditerranéen. BRASSICACEAE, Iberis saxalitis, Ibéris des rochers Cet ibéris à souche ligneuse possède des feuilles très étroites, une tige velue et des fleurs blanches. Cette plante se rencontre dans les rochers et les rocailles calcaires. On retrouve cette plante jusqu’à 2500m d’altitude, de l’étage collinéen à subalpin. LAMIACEAE, Lavandula stoechas, Lavande stoechas Appelé aussi lavande papillon, cette lavande est une des 28 variétés de lavande présentes dans le monde. Elle se différencie par des fleurs pourpres plus grosses et par une odeur entêtante. Ces rameaux présentent quarte angles nets et sont feuillés jusqu’à leur extrémité. Les feuilles sont blanche sur les deux faces et leurs bords s’enroulent pour lutter contre l’évapotranspiration. L’huile essentielle de lavande stoechas possède un parfum intense et camphré. Il s’agit d’une plante acidiphile que l’on retrouve communément dans le bassin méditerranéen.
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• LA STRATE ARBUSTIVE (3)
(4) (2)
(1)
Nous sommes ici en terrain ACIDE, la strate arbustive correspond donc au MAQUIS ERICACEAE, Erica arborea, Bruyère arborescente
(1)
Il s’agit d’un arbrisseau assez élevé (jusqu’à 4m) à branches dressées avec des rameaux blanchâtres couverts de poils branchus ou plumeux. Il est muni de feuilles étroites et glabres de 3-4mm de long, marquées d’un sillon sur le revers. Les petites fleurs blanches de 3-4mm, parfumées, sur des pédoncules très ramifiés, composent des panicules très fournis. Le pédicelle est plus long que la fleur, la corolle divisée jusqu’au milieu en 4 lobes obtus et 2 à 3 fois plus longue que le calice, elle dépasse les étamines mais un peu plus courte que le style. Cette plante est bien sur indicatrice des milieux acides. On la retrouve dans le maquis principalement mais aussi dans les cistaies, les forêts ouvertes et les forêt claires de Pin maritime. ERICACEAE,
Calluna
vulgaris,
Callune
commune
(2)
Comme son nom l’indique, cette espèce est commune presque partout en France, sauf en région méditerranéenne où elle se fait un peu plus rare. Ses tiges sont dréssées et plus ou moins tortueuses, son écorce est brun rougeâtre. Ses feuilles en écailles sont très petites. Ses fleurs se présentent en longues grappes terminales lâches. La Calllune est indifférente à l’altitude, on la retrouve jusqu’à 2500 m. C’est une plante pionnière et sociale ; on la retrouve sur des sols acides secs à très secs.
ERICACEAE, Erica scoparia, Bruyère à balai La Bruyère à balai est un arbuste hermaphrodite vivace (50-250 cm). Ses tiges sont dressées, ses rameaux glabres, grêles et rapprochés les uns des autres (en balai). Ses feuilles sont verticillées par 3 ou 4, très courtement pétiolées, à limbe glabre. Elle présente une inflorescence en racèmes allongés et étroits ; les fleurs sont très nombreuses et très petites (1 ou 2 mm de long) ; leurs corolles sont verdâtres ou rougeâtres, en grelot. Le fruit est une capsule. Cette espèce est très répandue sur la côte atlantique en méditerranée. On la retrouve dans les maquis et les landes et dans les forêts acidiphiles. Cette espèce se différencie de E. arborea par son feuillage d’apparence moins dense et par l’aspect ramifié de ces tiges:
(3)
ERICACEAE, Arbutus unedo, Arbousier
(4)
Ce petit arbre de 1 à 10 mètres de hauteur est sempervirente. Son écorce particulière rouge-brun est marquée de fines gercures. Ses jeunes rameaux sont poilus et rougeâtres, ses feuilles sont coriaces et luisantes, plus pâle en dessous qu’au dessus. Ses fruits comestibles en baies, les arbouses, sont globuleuses et hérissées de courtes pointes rouges à maturité ; on en fait de l’eau de vie, des confitures et des boissons. Cette espèce est assez commune en région méditerranéenne mais on la retrouve également sur la côte atlantique. Il s’agit d’une espèce pionnière, qui pousse essentiellement sur des sols au pH acide. 33
OLEACEAE, Phillyrea angustifolia, fillaire à feuille étroite
La Filaire à feuilles étroites est un arbuste assez commun, à feuilles persistantes. Il peut mesurer jusqu’à 2 m de haut. Ses rameaux sont grêles. Ses feuilles opposées sont coriaces, étroites, lancéolées et atténuées aux deux extrémités. Ses petites fleurs blanches sont regroupées en grappes courtes et lâches à l’aisselle des feuilles. Elles sont visibles de mars à mai. Le fruit est une petite drupe, de 3 à 5 mm, violette ou noirâtre, qui arrive à maturité en septembre. On trouve des Filaires au bord des routes et des chemins. Elles colonisent très rapidement les pelouses halophiles où le pâturage est peu intense.
ARBRE CALCINE
ARBRE CALCINE
Illustration de la dynamique de reconquête des végétaux après un incendie
Lors de cett visite, nous nous sommes moins penchés sur l’étude de la strate arborée. Cependant, nous pouvons notés la présence de Pins, de Chêne-liège (epèce que je détaille cependant ci-dessous puisque emblèmatique du milieu), et malheureusement d’Eucalyptus et de Mimosa
ARBRE CALCINE
STADE PIONNIER DE PELOUSE HERBACEE
DEVELOPPEMENT DU MAQUIS
ARBRE CALCINE
ARBRE CALCINE
ARBRE CALCINE
ARBRE CALCINE
FAGACEAE, Quercus suber, Chêne-liège Cet arbre possède souvent une couronne basse, arrondie, étalée en largeur. Les jeunes rameaux sont grisâtres et tomenteux. Avec l’âge, l’écorce devient très épaisse (30 cm) et profondément fissurée. Il faut entre 6 à 12 ans pour que se forme une couche de 3 cm. Les feuilles sont persistante, alternes, coriaces, ovales à ovales-oblongues, vert foncé dessus, gris blanchâtre et tomenteuses dessous. Elles restent 2 ans sur l’arbre. Le chêne-liège est un arbre qui pourra résister à des gels de l’ordre de -15°C
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1. Le Mont Vinaigrier et la Grande Corniche : etude d’un site au sol basique : Mont Vinaigrier NICE
Grande Corniche VILLEFRANCHE-SUR-MER
Antibes-Juan-Les Pins Aéroport de Nice sur un «polder»
Panorama de la ville de Nice en toile de fond du décor
Ces deux sites nous permettront d’étudier la végétation méditerranéenne en milieu calcaire. • Le Mont Vinaigrier : A l’extrémité est de la ville de Nice, le Mont Vinaigrier est l’un des rare espace naturel aussi proche de la ville, tel un grand parc urbain. Le site jouit d’un panorama sur la Baie des Anges et la rade de Villefranche-sur-Mer. Le mont Vinaigrier est constitué d’un plateau calcaire d’une altitude de 370 mètres et de versants plus ou moins abrupts. Sur la partie où la pente est la plus douce, on trouve des sols plus épais. Les Ligures avaient déjà choisi ce plateau peu élevé doté d’une terre cultivable pour s’y installer. Les vestiges d’un mur cyclopéen confirment l’existence d’une petite communauté aux activités pastorales et agricoles. Plus récemment, une propriété agricole, dont il subsiste des restanques (terme provencal pour la culture en
terrasses) plantées d’oliviers occupait en partie la zone actuelle du parc. Depuis 1988, le lieu appartient au Conservatoire du Littoral. Cependant, il ne fonctionne par sur ses fonds propres pour l’achat du foncier : 50 % du terrain a été financé par le Conseil Général. Le Conservatoire s’est efforcé de préserver l’esprit agricole de ce site. Les restanques ont été conservées mais elles sont aujourd’hui plantées d’amandiers, qui demandent moins d’entretien. Ce parc protège ainsi les éléments de ce paysage, caractéristique des coteaux niçois du XIXe siècle, ça lui a d’ailleurs valu le label de «paysage de reconquête» décerné par le ministère de l’environnement en 1992. Par ailleurs, ce site incarne une mentalité nouvelle en ce qui concerne la protection du littoral. En effet, ce site n’est pas contigu à la mer mais il est vu de la mer. Il illustre un élargissement de la protection. Selon le régime forestier, toutes les forêt d’une surface supérieure à 20 ha doivent être soumises à un plan de gestion (PAF), qui comprend trois principales missions : la protection, l’accueil du public et la production. Le plan de gestion intègre ainsi l’aménagement de la forêt, la défense contre les incendies, les animations,... L’exposition et la nature du sol ont favorisé la présence de trois ensembles végétaux. Sur le plateau, s’est implantée une forêt composée de grands pins d’Alep et de chênes verts. Nichés dans les anfractuosités de la roche, sur la falaise abrupte, végètent quelques rares chênes verts. Sur le talus s’épanouit une forêt de frênes à fleurs, espèce relativement rare dans la région, qui fleurit de façon spectaculaire.
Pin d’Alep PLATEAU
Chênes verts
FALAISE Frênes à fleurs
TALUS
RESTANQUES 37
• la Grande Corniche : Les 660 hectares du parc de la Grande Corniche, situé sur le territoire des communes de La Trinité, Villefranche-sur-Mer, Èze et La Turbie, s’étendent du mont Leuse jusqu’au mont Bataille. Au XIXe siècle, la position stratégique du site, qui avait déjà été apprécié des peuplades celto-ligures, a conduit les autorités militaires à faire bâtir des installations défensives. Les forts ont été construits en 1870, pour la protection de Nice, avec des pierres de taille provenant des anciennes fortifications ligures. Une route stratégique militaire surplombe le littoral en corniche et présente des murs de soutènement ainsi que des parapets en pierre de taille. On date à 1970 l’arrêt des activités militaires mais l’architecture militaire est encore très présente sur le site et y confère une atmosphère particulière. L’ensemble du parc se développe sur des plateaux calcaires bordés de falaises caractérisés par un paysage où l’eau a sculpté la roche et dégagé des formes typiques de cette érosion : grottes et gouffres (aven de la Simboula à la Revère), dolines (cuvettes de plusieurs dizaines de mètres provenant de la dissolution des roches et souvent reliées à un gouffre), lapiaz (affleurements de roches fissurées, sculptées et cannelées par les eaux).
TOPOGRAPHIE DE LA SURFACE D’UN SYSTEME KARSTIQUE Dictionnaire visuel pour tous, éd GALLIMARD JEUNESSE
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Ce parc est l’une des dernières zones possédant une végétation caractéristique des écosystèmes littoraux des Alpes-Maritimes. On y recense 450 espèces de végétaux, dont 117 protégées au plan national, parmi lesquelles figurent le caroubier, l’ophrys de Bertoloni, la lavatère maritime et la nivéole de Nice.
CORTEGE FLOTISTIQUE CALCICOLE FABACEAE, Spartium junceum, Genet d’Espagne
Le Genet d’Espagne se présente en boule ou étalé. Les tiges sont dressées ou arquées, suivant l’espèce. Il possède un feuillage caduc. Les feuilles, peu nombreues sont microscopiques, c’est la tige qui réalise la photosynthèse, il s’agit d’une adaptation de la plante à la sécheresse. La floraison a lieu de mai à juillet. La fleur se reconnaît à sa couleur jaune vif et à sa forme symétrique, typique des fabacées. Elles sont parfumées. Le genêt se contente d’un sol pauvre, sableux, bien drainé. Il apprécie une exposition ensoleillée. On retrouve cette espèce sur sol à pH basique et acide. Cette espèce est commune dans la région méditerranéenne et en Corse. RHAMNACEAE, Rhamnus alaternus, Nerprun alaterne
Le nerprun est un arbrisseau commun des garrigues et maquis qui apprécie les milieux secs, chauds et ensoleillés en pleine lumière pour favoriser son développement. Ses feuilles épaisses luisantes légèrement dentées et persistantes comportent des nervures caractéristiques ramifiées en arceau. En mars-avril, apparaissent des grappes de petites fleurs vertjaunâtres. Ses fruits charnus à une seule graine dans un noyau dur rouges deviennent noirs à maturité. Ils sont employés en teinture. L’espèce est commune en région méditerranéenne jusqu’à l’Isère. Elle tolère des sols basique et acide.
ANACARDIACEAE, Pistacia lentiscus, Pistachier lentisque
En région méditerranéenne, on observe deux espèces de Pistachier, le Pistachier lentisque et le Pistachier térébinthe. Le premier est caduque, l’autre sempervirente. Les feuilles du Pistachier lentisque sont vertes au printemps, jaunes ou rouge flamboyant à l’automne. Ces fleurs unisexuées sont petites, rougeâtres en grappes serrées (panicules) sur les rameaux d’un an. La floraison se fait d’avril à juin. Les fruits ovoïdes, de la taille d’un petit pois (de 5 à 7 mm) et en grappes caractéristiques, sont blancs, puis roses, rouges et enfin bruns à maturité. Il dégage une forte odeur de résine Il se distingue du lentisque ou pistachier lentisque (Pistacia lentiscus L.) par ses feuilles ayant un nombre impair de folioles. OLEACEAE Phyllirea latifolia, Filaria à large feuille
Arbuste ou petit arbre de 6 à 8 m, ce Filaria a une longévité de plus de 400 ans. Avec un houppier dense et un tronc flexueux, il possède des feuilles beaucoup plus large que P. latifolia, elles ont des dents épineuses. Le fruit est une drupe noirâtre à noyau globuleux. Cette plante est assez commune en région méditerranéenne, son aire de répartition est plus large vers l’Ouest que P. latifolia. Elle affectionne les altérites issues de roches calcaires mais on peut également la retrouver sur des altérites de roches siliceuses. On observe également P. angustifolia, fillaire à feuille étroite, que nous avons déjà décrit dans le cadre de l’Estérel.
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CUPRESSACEAE, Juniperus oxycedrus, Genévrier cade
Arbuste de 1 à 10 m, le Genévrier est sempervirente. Il présente un port étalé, ses tiges sont dressées. Ses feuilles sont toutes en aiguille, longue de 12 à 20 mm, avec deux bandes blanches sur le dessus, séparées par la nervure médiane. Les cônes mâles sont jaunâtre, les cônes femelles verdâtres (espèce dioïque). Les fruits sont globuleux et charnus. Le Genévrier cade est commun en région méditerranéenne française et se développe sur différentes roches mères plus fréquemment sur les sols calcaires. FABACEAE, Calicotome spinosa, Calycotome épineux :
Le Calycotome est un arbrisseau de 1 à 2 m à rameaux épineux. Les feuilles trifoliées sont rapidement caduques, elles noircissent à la dessiccation. La floraison, jaune, a lieu d’avril à juin. Les fruits sont des gousses luisantes et noires à maturité. Cette espèce est commune en région méditerranéenne provençale basse et catalane, plus rare dans l’Hérault et présente en Corse. Elle est indicatrice des sols gélif et thermoméditerranéen et prospère sur des sols drainants
EUPHORBIACEAE, Euphorbia spinosa, Euphorbe épineuse
Ce buisson épineux en coussinet est dénudé à sa base et très rameux. Les vieux rameaux desséchés simulent de longues épines, protégeant ainsi les jeunes rameaux. Les feuilles sont petites (1cm) et étroites. La floraison d’avril à juin est jaune. Elle commune en région méditerranéenne à l’est du Rhône et en Corse. On retrouve cette espèce jusqu’à 1800 m d’altitude : de l’étage méditerranéen à l’étage montagnard.
POACEAE, Brachypodium retusum, Brachypode rameux
Le Brachypode rameux est une espèce caractéritique des « pelouses pionnières » qui conduiront en sol calcaire à la garrigue. Cette espèce compose ce qu’on peut appeler des garrigues herbacées. Cette vivace est hautement inflammable : la plaie des sapeurs pompiers. Cette plante forme des touffes à tiges minces et raides, rameuses à la base. Les feuilles sont vert glauque, étroites et enroulées en long. Elle est très commune en région méditerranéenne, Corse comprise. Ces plantes poussent sur des sols à faibles réserves en eau : en stations à bilan hydrique déficitaire à très déficitaire. 43
l’emblématique promenade des Anglais
aménagement public dans la périphérie de Nice
propriété privée
II. L’exotisme méditerranéen
.II I.CONTEXTE,,,,... Avant toute chose, mettons nous d’accord sur le terme « exotique ». Il qualifie une plante qui n’est pas indigène à une région. Ainsi, toute plante poussant à un endroit situé hors de son aire naturelle peut être qualifiée d’exotique en ce lieu. Ce terme qualifie donc une plante en association avec un lieu précis : un Hakea est exotique en France, mais pas dans les régions méditerranéenne australienne. Aujourd’hui, dans l’imaginaire et la représentation collective, les plantes exotiques font partie intégrante du paysage méditerranéen français. Que ce soit pour les plantations urbaine, les parcs et les jardins publiques ou dans les propriétés privés, les plantes exotiques sont employées partout, elles sont directement associées à la végétation méditerranéenne française. Peu de gens font la différence entre les plantes endémiques et les plantes exotiques. Aujourd’hui, un front de mer sur la Riviera n’est pas pensable sans ces Palmiers! Ces végétaux qui constituent le paysage « urbain » de la Côte d’Azur ont été importés à partir du XIXème siècle. Grâce au climat privilégié dont bénéficie cette zone littorale, ils se sont acclimater avec succès. Au départ, les espèces exotiques étaient réservées exclusivement aux classes sociales les plus aisées. Cependant, leur utilisation s’est rapidement démocratisée, jusqu’à être disponibles pour les villes. En 1830, un catalogue proposait 105 espèces de palmiers; en 1875, le catalogue des pépinières Linden en proposait 265. Sur cette Riviera très fortement urbanisée, où les espaces naturelles sont réduits à des reliques et où les paysages urbains sont recomposé de toute pièce par la végétation exotique, les plantes endémiques ont peu de place pour s’exprimer... Il s’en suit une réelle problématique : quelle image pour la Méditerranée? Les villes ne pourraient-elles pas initier une démarche pédagogique pour mettre en valeur la végétation méditerranéenne dans les aménagements publics et ainsi sensibiliser la population sur la valeur écologique et esthétique de ces espèces? Faudrait-il encore que les villes soient elles-mêmes sensible à cet enjeu. 45
.II.II. PRESENTATION DES JARDINS Si bien sûr les plantes exotiques de la Riviera ne figurent pas que dans les jardins botaniques, au contraire, ces structures sont néanmoins le meilleurs intermédiaire pour étudier cette végétation en terme de botanique ou d’uilisation ornementale. A travers les différentes structures, on observe diverses mises en scène de cette végatation.
1. La Villa Thuret :
A l’origine de ce lieu est Gustave Thuret (1817-1875), algologue et botaniste, qui, séduit par le climat et la nature sauvage du Cap d’Antibes, achète en 1857 un terrain de cinq hectares et crée un jardin botanique. Il commence alors toutes une série de travaux d’acclimatation. Le jardin botanique, est aujourd’hui la propriété de l’INRA, qui poursuit les démarches commencés au XIX ème siècle. Le but premier de ce jardin a toujours été scientifique. Même si le jardin est ouvert au public, il s’agit plus d’un outil expérimental que d’une collection ornementale. Des espèces, originaires de régions du monde présentant un climat méditerranéen ou tempéré chaud sont « expérimentées » ici. Depuis le début des plantations, des milliers de végétaux ligneux ont été testés dans le jardin. Le jardin botanique de la villa Thuret est occupé par un ensemble végétal d’une grande diversité. Eucalyptus, palmiers ou conifères exotiques atteignent ici des dimensions remarquables. En terme de biodiversité, les collections actuelles comprennent 2500 arbres et arbustes représentant 1600 espèces. Les modalités d’entretien sont très spécifiques. Les végétaux se développent dans le jardin librement pour les besoins de l’acclimatation et de l’expérimentation sans aucun traitement phytosanitaire. Si une espèce ne résiste pas naturellement au milieu méditerranéen, elle n’est pas aidé outre mesure par l’INRA ; ceci permet de tester la capacité des plantes introduites à tolérer les conditions locales (climat, sol…). De même, les sujets ne sont arrosés que dans les premières année après plantation , afin simplement d’aider les arbres à s’installer. Sur le site, le sol est argileux, profond, non calcaire et pauvre en matière organique mais riche en minéraux. 47
2. Serre de la Madonne :
Crée en 1924 par Sir Johnston, colonel britannique, ce jardin est depuis 1999 propriété du Conservatoire du Littoral. Les Serres de la Madonne se situe dans la commune de Menton. En 1907, la mère de Johnston achète la propriété d’Hidcot Manor dans les costwolds en Angleterre et très vite son fils s’improvise chef jardinier. Il y crée une succession de petits jardins qui s’imbriquent les uns les autres. Il joue sur la création de différentes atmosphères, de nombreux cheminements, d’allées hautes taillées au cordeau et d’espaces sauvages. Ce jardin s’inscrit dans le courant artistique « d’Art and Kraft » (Art et Artisanat ), courant, dont Gertrude Jeckyll était une des principale représentante en matière de jardin. Hidcot est un véritable chef d’oeuvre pour l’époque, Johnston y dévoile son génie de paysagiste et de botaniste. Cependant le rêve du colonel était d’introduire des espèces venant du monde entier dans ses jardins. Il découvre alors Menton en France qui présente des conditions idéales pour son dessein. En effet, il s’agit de l’endroit le plus chaud de France et il trouve un domaine agricole présentant un microclimat favorable : à l’abri des vents et très humide. Quand il rachète le terrain, il calque le plan de son jardin sur les reliques des exploitations : les terrasses. Il conserve également tous les arbres présents sur le site. Johnston voyage beaucoup et ramène des plantes des quatre coins du monde. Le jardin vit son apogée jusqu’en 1939, il est très prisé par les amateurs de jardins de la côte d’Azur. Après la mort de Johnston, le jardin change plusieurs fois de mains, malheureusement pas à son avantage. Faute de moyens, de volontés, les Serres de la Madone tombe peu à peu à l’abandon. De 75 à 86, il n’est plus entretenu du tout. Par chance, le Conseil d’État agit en 1990 pour « la Belle endormie ». Le Conservatoire se lance alors dans un grand projet de réhabilitation pour faire renaître le jardin de ces cendres. Les Serres de la Madonne devient le premier jardin classé monument historique. 49
la pergolas, qui coupe je jardin dans sa largeur. Plantée aujourd’hui de glycines et de bignones
le jardin des agrumes
Cadrage réussi sur une toile de fond sauvage, qui contraste avec la composition tirée au cordeau du premier plan. La photo ci-dessous (prise du jardin du paradis) illustre l’intégration du jardin dans le paysage environnant.
Johnston utilise les contraintes du site, les pentes abruptes, pour jouer sur des successions de plans, sur le proche et le lointain.
Jusqu’en 2005, les lieux étaient entretenus par une association de jardiniers mais aujourd’hui c’est la mairie qui en a la charge. Le jardin, grand de 7,5 ha se divise en deux parties : la partie basse (3,5 ha) qui se compose de multiples pièces aux ambiances changeantes et la partie haute, pour l’instant fermé au public, où se dessine une forêt méditerranéenne. Lorsqu’il a été crée, le jardin se démarquait nettement de tous les autres. Il y régnait une ambiance exotique méconnu des Français. De plus, Johnston prenait très à cœur d’intégrer son jardin au contexte environnant ; il s’est notamment beaucoup inspiré des domaines agricoles. Le jardin est d’une grande discrétion, à l’image de son créateur. Le jardin prend la forme d’un entonnoir. Il est très étroit à l’entrée, dans la partie basse, et il s’élargit très largement dans la partie haute. Depuis que le conservatoire a repris le jardin, la question de la restauration se pose : Comment rester fidèle au dessin de Johnston? La problématique est d’autant plus délicate qu’un jardin évolue en permanence, au rythme de la nature ; les arbres grandissent, d’autres meurent,... On ne peut contraindre la nature à un plan fixe. Le Conservatoire trouve alors des compromis qui prennent en compte à la fois l’esprit de Jonhston et les lois de la nature. Un comité scientifique, composé de paysagistes, de botanistes et de membres du Conservatoire a été crée pour le choix de nouvelles plantes. Toutes les "pièces" du jardin, le jardin d’ombre, la pergolas, la cours d’honneur, le jardin des agrumes (et j’en passe) forment un tout cohérent et dessinent un univers, au couleur de la méditerranée. Bien qu’elles aient chacune un caractère propre qui ponctue la promenade, une même atmosphère chaude règne dans les Serres de la Madonne. Ici, chaque détail a sa raison d’être, tout est pensé et travaillé à la perfection. Johnston attache également beaucoup d’importance à la spiritualité. Il dessine son jardin comme un parcours initiatque vers le paradis. De nombreuses statues religieuses ornent le jarin. La dernière étape de ce "parcours", la partie haute du jardin, était consacré une volière, qu’il faut interpréter que le symbole de l’envol vers le paradis. Ce lieu m’évoque les jardins de Toscane, tant par le style architectural des bâtiments, que par ces multiples pièces d’eau et bassin, ou par la présence des ces figures et statues qui veillent sur le jardin. 51
3. Les Cedres :
Les Cèdres est un jardin botanique situé dans la presqu’île de Saint-Jean-Cap-Ferrat. C’est une institution privée implantée dans un parc de 14 hectares en bordure de la la baie de Villefranche. Sur la surface totale, on compte 10 hectares de parcs (dont un hectar de serres) et 4 hectares, plus sauvages, laissé à la végétation méditerranéenne. 14 000 espèces de plantes tropicales sont entretenues ici, les plus fragiles étant conservées dans vingt-cinq serres chauffées. Le jardin occupe à plein temps une quinzaine de jardiniers Pour l’histoire, cette villa, dans le style sarde fut construite en 1830. En 1850, la propriété est acquise par David Désiré Pollonais, dit le «Pacha du cap Ferrat». Il agrandie considérablement la propriété et commença à y faire planter des espèces exotiques. En 1904, le roi Léopold II de Belgique devient le propriétaire des Cèdres. En 1924, les Cèdres sont achetés par Alexandre Marnierlapostolle, créateur du Grand Marnier et grand amateur de plantes rares et exotiques. C’est à lui et surtout à son fils Julien Marnier-Lapostolle que l’on doit l’aspect actuel du Jardin En 1976, la propriété du jardin botanique est transmise à la Société des produits Marnier-Lapostolle. Le dessin du jardin est régit par les règles de la composition classique. De grandes allées tirées au cordeau parcourent le jardin, en offrant d’impressionnantes perspectives. On y rencontre d’étonnants spécimens, qui font voyager, tout visiteur (à l’imagination un tant soit peu féconde) aux quatre coins du monde. Des milieux, tout entier, sont même recréer en extérieur ; on peut par exemple déambuler dans une forêt humide. On note néanmoins que ces performances ne sont pas des plus respectueuses de l’environnement en terme de consommation d’eau... Ce jardin illustre l’utilisation excessive de plantes exotiques. D’un point de vue très personnel, je précise, ce jardin m’ai apparu comme une très belle collection botanique mais m’a laissé indifférente en terme de sensibilité. Sans remettre en question la beauté des Cèdres, la rigueur de son tracé a stérilisé en moi toute émotion. 53
4. Gardini Botanici Handbury :
Ce magnifique jardin italien est situé tout près de la frontière française. Le site du jardin botanique, dont la surface est d’environ 18 hectares, occupe l’entier promontoire du Capo Mortola. Une moitié du jardin est consacrée aux collections ornementales, l’autre est occupée par une végétation naturelle avec une majorité de Pinus halepensis. Cet endroit jouit d’un micro climat favorable à l’acclimatation de plantes exotiques qui proviennent du monde entier, en effet, le lieu est protégé par les montagnes environnantes. On note que la partie suppérieure du jardin est plus chaude que la partie basse, ce qui permet l’implantation d’espèces aux besoins divergents. Après être passé dans les mains de riches propriétaires (dont Thomas Hanbury), le terrain a été confié à l’Université de Gênes après une pressante demande internationale.
Ce jardin est d’une grande poésie, face à la mer, implanté sur une forte pente, il se dessine en cascade sur l’eau. Il s’organise sur un système d’immenses terrasses et épouse la topographie du terrain. Une journée entière ne suffit pas pour ressentir toutes les ambiances différentes qu’offrent le jardin. La diversité des espèces présentées, des styles d’architecture et de composition font la richesse de ce jardin. Les différentes atmosphères sont travaillées avec beaucoup de subtilité et de finesse.
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II.III. LISTES DE PLANTES
Dans cette partie, nous feront un rapide tour d’horizon des plantes exotiques obsérvées dans les différents jardins. Nous insistons, bien sûr, sur les palmiers puis sur quelques familles, genres ou espèces aux différents interêts.
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1. Les palmiers :
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Parmi les plantes importées, le palmier est celle qui marque le plus fortement le paysage de la côte d’Azur. Il est présent dans tous les jardins, ainsi que dans les aménagements urbains. Les régions qui bénéficient d’un climat méditerranéen sont propices à la culture d’un grand nombre d’espèces de palmiers, provenant de pays au climat plutôt tempéré. Ces plantes n’ont pas besoin d’une forte humidité ambiante et peuvent supporter une certaine fraîcheur hivernale (voire quelques légères gelées). Elles ont cependant besoin de chaleur pour croître correctement. Les palmiers ne sont pas exigeants quant au sol, ils peuvent pousser dans divers types de terre. Il est toutefois conseillé d’alléger un peu le terrain avec du sable.
• Embranchement : SPERMAPHYTES (plantes à graines) • Sous Embranchement : ANGIOSPERMES (plantes à fleurs) •Classe : MONOCOTYLEDONES • Ordre : ARECALES • Famille : ARECEAE
Cette famille végétale regroupe plus de 2 800 espèces, ce qui en fait une des plus importantes parmi la classe des Monocotylédones. Dans son aire de répartition naturelle, on retrouve les palmiers, en Amérique du Nord et Centrale, sur presque la totalité du continent africain et dans le sud de l’Asie. Si le cocotier ou le dattier sont souvent considérés comme l’archétype de la famille, les palmiers sont en réalité d’une grande diversité de taille, de forme, et d’aspect. Chez les palmiers, comme les champignons, l’axe principal, généralement non ramifié, qui supporte les feuilles ou le chapeau, est appelé stipe. La structure des stipes de palmiers est très particulière. Il s’agit d’un entrelas de fibres sclérifiées serrées les unes contre les autres au point de former un cylindre dense et flexible. Cette structure fibreuse s’oppose fondamentalement à celle des Dicotylédones, dont la production annuelle d’une nouvelle couche ligneuse provoque l’acroissement diamétral du tronc en fonction de l’âge. Une coupe transversale de tronc de palmier ne dévoile aucune strie concentrique. Chez les palmiers, la croissance se fait généralement par un unique bourgeon terminal, qui ne se divise pas, ce qui implique que l’axe principal ne se ramifie pas. La surface des troncs elle-même n’apparaît qu’une fois les vielles feuilles tombées. Pour la plupart des palmiers, les vieilles palmes tombent en emportant entièrement le pétiole dans leur chute, laissant le stipe totalement dénudé. Les marques visibles le lonng du tronc sont donc le plus souvent des cicatrices laisées par la base des pétioles. Dans les régions sèches, la plupart des espèces conservent les feuilles sèches attachées le long du stipe jusqu’à la formation d’une véritable «jupe». Le type de feuille sert souvent de critères d’identification des différents palmiers. On distingue les feuilles palmées (dont la feuille rappelle celle d’un éventail)(1), les feuilles pennées (dont la forme rappelle celle d’une plume) (2) et les feuilles costapalmées (dont la structure est intermédiaire entre les deux types précédents)(3). 57
met plusieurs décennies à fleurir, magnifiques panicules arquées de plus de 4m de longueur stipe unique, robuste
Brahea edulis, Palmier de Guadeloupe
Brahea dulcis
Brahea armata, Palmier bleu du Mexique
palmes bleutées, légèrement costapalmées, aux pinnules découpées
B. edulis diffère de B. armata par ses feuilles vert clair et son tronc massif. Il devient aussi plus haut (9m). Les fleurs, semblables, sont plutôt portées au sein du feuillage (intrafoliaire). Cette espèce est d’une grande élégance, elle est tres graphique.
rachis plat, large et inerme
Butia capilata, Palmier chou Ce genre ne devrait pas faire partie de ce chapitre sur l’exotisme. En effet, c’est le seul indigène du bassin méditerranéen, mais puisque nous parlons de palmiers... Le Chamaerops humilis ne présente souvent qu’une courte partie aérienne à l’état sauvage, d’où son nom. Il s’agit d’un palmier buissonnant de petit développement. Il porte des feuilles palmées vertes avec des pétioles épineux. C’est aujourd’hui l’un des palmiers les plus cultivés. Il est très rustique au froid (-12°C), à la sècheresse et très résistant aux embruns. multistipe
Chamaerops humilis, Palmier nain
Ce palimier de 6 m de hauteur, forme un stipe rugueux gris, porte de longue palmes arquées et récurvées vertde-gris. Ses feuilles sont pennées et son rachis épineux. Son port et la couleur de son feuillage le caractérisent. Il expose des fleurs parfunmées en très grandes panicules portées par un fort pédoncule et émergeant à la base des palmes. Le genre Butia est originaire du centre de l’Amérique du Sud.
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Jubea chilensis, Cocotier du Chili
Ce genre est originaire des côtes du Chili. Cet imposant palmier de 24 m de hauteur forme un tronc singulier épais, gris et cylindrique, tel une patte d’éléphant. Le stipe est orné d’une couronne compacte de longues palmes raides très divisées vert sombre. Cet espèce résiste bien au froid.
stipe unique élancé, palmier de grand développement
Il se diffère de L. chinensis (qui possède un tronc presque lisse avec des tries horizontales) par ses stries longitudinales sur le stipe.
Livistona australis, Livistona d’Australie
palmes à l’aspect crochus, sur deux plans
Phoenix canariensis, Dattier des Canaries Phoenix dactylifera, Palmier dattier
Ce palmier des Canaries peut atteindre 15m de hauteur pour 10m d’envergure. Son stipe robuste est couronnées de frondes arquées vert profond, de 3 à 4m de longueur. Depuis plus de cinq mille ans, le palmier dattier est cultivé au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, d’où il est originaire. Il s’agit d’un palmier de grand développement qui atteind les 30 m. Son stipe est plus grêle que celui de P. canariensis. Ses frondes nuancés de grisâtres sont pointés vers le haut, dans le cas des sommitales, celles de la base étant courbées vers le bas. L’ensemble crée une couronne sphérique. Ci-dessous le Palmier dattier dans le système agraire marocain.
Phoenix reclinata, Phoenix du Sénégal
vallée de la Todra, photographie de J-M Kiener
Plus petite que P. dactylifera ou P. canariensis, cette espèce africaine culmine à 6 à 10m de hauteur. Elle se caractérise par des stipes multiples, qui s’incurvent élégamment du centre de la touffe vers l’extérieur. 61
Washingtonia robusta, Palmier du Mexique
C’est un palmier originaire d’Amérique du Sud, et plus particulièrement de l’Argentine, du Brésil et du Paraguay. C’est un palmier gracieux pouvant atteindre jusqu’à une quinzaine de mètres de hauteur environ. Le palmier reine possède des grandes feuilles persistantes pennées, d’aspect plumeux, pouvant mesurer jusqu’à 3 m de longueur environ. Les pinules souples sont réparties tout autour du rachis. Les feuilles sont très engainantes.
Syagrus romanzoffiana, Palmier reine
Sabal Palmetto, Palmier chou
Largement répandu aux Bahamas, à l’ouest de Cuba et au sud-est des Etats-Unis, on rencontre surtout le Sabal palmetto en sol humide près de la mer, le long des rivières et dans les zones inondées. Les feuilles sont très costapalmées, de couleur vert bleuté sur le dessus et glauque dessous. Il présente un stipe unique, de 8 à 20 mètres de hauteur, de couleur grise. Les bases fendues des anciens pétioles persistent longtemps sur le stipe et forment un motif réticulé caractéristique du genre.
W. robusta et W. filifera sont les deux espèces les plus répandues de ce genre. Comme son nom l’indique, W. robusta est originaire du Mexique. Son stipe est plus fin et gracile que W.filifera. Sa croissance est très rapide, il atteind jusqu’à 20 m de hauteur. Feuille pennée, de forme arrondie, vert brillant. Le pétiole est rouge marron à la base, les épines qui le bordent sont plus coriaces que chez filifera. 63
2. Les Cycas : • Embranchement : SPERMAPHYTES (plantes à graines) • Sous Embranchement : GYMNOSPERMES (plantes à fleurs) •Classe : MONOCOTYLEDONES • Ordre : CYCADALES Apparues à la période du Permien (il y a environ 230 millions d’années), les cycadées ont connu une grande expansion à travers le monde au Jurassique, il y a 150 à 200 millions d’années, alors que les dinosaures et les reptiles régnaient sur le monde animal. Les cycadées actuelles ont gardé leurs caractères archaïques qui en font des plantes vasculaires primitives, des «fossiles vivants». Les cycadées sont des arbres ou des arbrisseaux à tronc aérien, rarement ramifié, avec toutes ses cicatrices foliaires, ou à axe tubéreux souterrain, surmonté par une couronne de feuilles composées pennées, disposées en spirale. Bien qu’elles ressemblent à des palmiers, les cycadées sont des plantes à graines nues (Gymnospermes). Chez les cycadées, il existe des pieds mâles et des pieds femelles, ce sont des plantes dioïques. Chez les Cycadales, les graines sont donc formées dans de grands cônes. Ceux-ci apparaissent au sommet de la tige et sont formés d’écailles. Il y a des plantes mâles et femelles. Les exemplaires femelles produisent généralement un grand cône qui peut atteindre 2 mètre de haut. Les écailles du cône portent les ovules. Les plantes mâles forment un ou plusieurs cônes plus petits qui produisent du pollen. Les cycadées sont depuis longtemps en voie de régression, sinon d’extinction, naturelle ou du fait de leur surexploitation par l’homme, elles sont regroupées actuellement dans 11 genres répartis en 4 familles et totalisant 275 espèces . Il existe un endémisme important dans les parties chaudes du globe, des forêts ombrophiles aux stations semiarides. On compte quatre familles au sein de cet ordre : la famille des Bowéniacées, des Cycadacées, des Stangériacées, des Zamiacées. Voici quelques espèces notamment observés au jardin des Cèdres et à Hanbury. Elles confèrent au lieu une atmosphère que je qualifirai de préhistorique....
CYCADACEAE, Cycas revoluta
Encephalartos lebomboensis
ZAMIACEAE,
c么nes m芒les
c么ne femelle qui renferme les graines nues
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ZAMIACEAE, Encephalartos lehmannii ZAMIACEAE, Encephalartos altensteinii
3. Les Agaves : • Embranchement : SPERMAPHYTES • Sous Embranchement : GYMNOSPERMES •Classe : MONOCOTYLEDONES • Ordre : LILIALES • Famille : AGAVACEAE
Agave chryzantha,
Agave attenuata
Agave americana
Agave victoriae-reginae
Agave franzosinii,
Plante originaire des régions désertiques du «Nouveau Monde» et naturalisée dans la région méditerranéenne. L’agave possède de grandes feuilles épaisses et charnues, disposées en rosette à la base, pouvant emmagasiner des quantités d’eau considérables. Elles sont pérennes, hérissées de pointes, en particulier à leur extrémité, et peuvent atteindre 2 m de long. La hampe florale, qui part du centre de la rosette et peut s’élever jusqu’à 10 ou 12 m de haut, ne forme qu’une fois des graines dans la vie de la plante (de huit à cent ans). Les fleurs sont verdâtres. Certaines plantes (les agaves monocarpiques) meurent après avoir fleuri, mais les rhizomes ou les surgeons produisent de nouveaux individus. (On peut aussi propager les agaves à partir de semis ou de bulbes). Les photographies ont été prises dans la partie haute (la plus chaude) du jardin d’Hanbury, les plantes bénifissient d’une pleine exposition au soleil. Ces plantes ont un fort pouvoir de «téléportation»...Quelques mètres carré plantés d’Agave nous amènent tout droit dans les déserts américains.
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4. Les Aloes : • Embranchement : SPERMAPHYTES • Sous Embranchement : GYMNOSPERMES •Classe : MONOCOTYLEDONES • Ordre : LILIALES • Famille : ALOACEAE
Aloe arborescens, Aloe candelabre
Originaire d’Afrique, de Madagascar et de la péninsule d’Arabie, ce genre de plantes grasses compte plus de 300 espèces persistantes d’arbres, d’arbustes et de plantes vivaces. Elles portent le plus souvent des rosettes de feuilles caractéristiques en glaive. Selon les espèces, ces feuilles sont très variables en taille, en couleur, en degré de succulence, comme en présence d’épines. Presque toutes les espèces apprécient un climat chaud et sec, ainsi qu’un sol bien drainé. Aloe arborescens, originaire d’Afrique du Sud, prend de belles dimensions avec l’âge. C’est un arbuste ou un petit arbre qui peut atteindre 5m de hauteur en climat favorable. C’est une plante qui a beaucoup de qualités ornementales, dont le feuillage vert-gris denté est disposé en rosettes. Cette espèce requiert une exposition au soleil et un sol bien drainé.
Aloe mitriformis, (Afrique du Sud)
5. Aeonium : • Embranchement : SPERMAPHYTES • Sous Embranchement : GYMNOSPERMES •Classe : MONOCOTYLEDONES • Ordre : ROSALES • Famille : CRASSULACEA Ce genre, originaire des îles Canaries, de la Méditerranée et de l’Afrique du Nord, se compose de quarante espèces de vivaces de courte durée ou de succulentes arbustives persistantes. Les plantes se développent en une grande rosette acaule compacte ou parfois en plusieurs petites, ou encore en plusieurs longues branches épaisses aux feuilles terminales plus ou moins rapprochées. De jolies fleurs en étoiles roses, rouges, blanches ou jaunes paraissent, généralement au printemps, en petits à très grands épis pyramidaux denses, depuis le centre de la rosette. Les aeoniums affectionnent le soleil comme la mi-ombre, ainsi qu’un sol bien drainé. Certaines espèces tolèrent de légères rosées.
Aeonium tabulaeforme x urbicum (hybride naturel)
Aeonium arboreum
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Specimen observĂŠ en Australie
6. Quelques genres australiens :
Il me tient à coeur de décrire les genres qui suivent puisque j’ai pu les observer dans leur milieu naturel.
BANKSIA (proteaceae) Banksia compte pas moins de 75 espèces d’arbustes et de petits arbres, commun en Australie. A port et à feuillage variable, toutes les espèces s’ornent d’épis denses hérissés de petites fleurs serrées, suivi de fruit ligneux, bien visibles parmi les feuilles fanées. Le cône, au allure préhistorique, ne s’ouvre qu’au passage du feu, libérant ainsi les graines (plante sérotinique). Le facteur environnemental est alors primordial pour la régénération de l’espèce. Les feuilles sont généralement longues et étroites, souvent dentées et si lignieuses, elles persistent après la fanaison. Les Banksia sont plus ou moins adaptés à la culture au jardin, mais certains s’y plaisent. La plupart des espèces apprécient un sol bien drainé, sableux, à teneur assez faible en éléments nutritif et surtout en phosphates. Elles prospèrent au soleil, certaines étant assez rustiques. Rencontrer des Banksias dans leur milieu naturel est toujours une étonnnante surprise. Son allure d’un autre temps, ces épis herissés surdimenssionnés, aux couleurs et aux formes inhabituelles, font la magie de cette plante. En Australie, elles figurent comme une plante emblèmatique
Banksi prionotes, Banksia grand Sur les terrasses du jardin des Serres de la Madone, poussent une très belle espèce du genre : Banksia prionotes, que nous avions déjà eu l’occasion d’observer au jardin de Roscoff l’an passé. Chez cette espèce, les styles et les pièces des périanthes sont de couleurs différentes; l’effet visuel est celui d’un changement de couleur progressant le long de l’épi. En effet l’inflorescence blanche en début. Elle est bien exposée dans le jardin puisque plein sud, elle préfère des sols secs, neutre à acide. Naturellement, elle pousse sur les côtes du sud71 ouest australien.
CALLISTEMON (myrtaceae)
milieu naturel du genre
Ce genre est caractéristique du cortège floristique du bush australien. Ces arbustes et petits arbres persistants australiens se parent de magnifiques fleurs rouges, aux longues étamines, en épis cylindrique dense en forme d’écouvillon. L’extrémité des tiges florales produit de nouvelles pousses feuillus, et les capsules ligneuses finissent par être à demi incrustées dans le rameau quand il s’épaissit. De nombreuses espèces présentent un port assez retombant. Les callistème font bonne figure en haie arbustive. En général, ils sont que semi-rustiques et apprécient le plein soleil ainsi qu’un sol modérement frais.
Australian National Botanic Gardens
Callistemon sieberi, Rince bouteille (Villa Thuret)
MELALEUCA (myrtaceae) Les arbres et les arbustes persistants de ce genre poussent également dans le bush. Certains présentent une belle écorce parcheminée s’exfoliant en larges plaques. Les petites feuilles coriaces sont cylindriques ou plates. Ils montrent une abondance de fleurs en écouvillon à étamines voyantes, dont le nectar est apprécié par la faune. Ce sont des plantes accommodantes, qui tolèrent un terrain humide, voire bourbeux (tout en préférant un sol bien drainé) ainsi que la pollution, le vent et un sol salin. Bien qu’originaires de climat chaud, la plupart supportent de très légères gelées, si elles jouissent d’un plein soleil. Cette espèce est reconnu pour ces vertus thérapeuthiques, notamment utilisée par les tribus aborigènes, très connaisseurs des plantes du bush. L’huile essentielle de Melaleuca est un anti infectieux et un antiviral puissant renforçant les défenses immunitaires. On observe deux impressionants specimens au jardin d’Hanbury :
Melaleuca styphelioides
Mel a
ca pre isiana leu 73
CONCLUSION
Grâce à divers glanages d’informations, au détour des livres, de pages web ou d’encyclopédies, nous avons étoffé les données collectées sur le terrain pour une approche plus complète du sujet. Grâce au tri de ces dernières, nous soulevons deux grandes facettes de la végétation de notre chère Côte d’Azur, deux images d’un paysage, entre endémisme et exotisme. Selon les études de cas, nous observons une végétation méditerranéenne aux multiples visages dans des contextes très différents les uns des autres. De la Ciste sur sa pelouse, au Mimosa dans le maquis ; des Agaves dans les jardins, aux palmiers d’alignement, nous adoptons une vision et une réflexion globale sur cette végétation. Nous replaçons également le milieu méditerranéen dans son contexte géographique, en l’étudiant à différentes échelles. Si, il règne le même climat à différents endroits dans le monde, si la zone méditerranéenne ne se limite pas au bassin méditerranéen et encore moins à la France, ce n’est pour autant que l’on y trouve la même végétation,
au contraire. Une plante peut être exotique pour un pays et indigène dans un autre où il règne pourtant le même climat. Pas de Grevillea dans le fynbos, pas de Proteas dans le maquis ni de Arbustus dans le bush... A travers les différents aménagements de villes et les jardins visités, on découvre différentes façon de mettre en scène la végétation exotique : de la recréation d’écosystème tout entier (jardin des Cèdres) à la simple acclimatation d’espèces. On comprend également toute l’importance qu’a la végétation exotique dans la création d’une image de représentation collective d’une région. Mais quelle peut être la valeur de cette image puisqu’elle a été de toute pièce créée par l’homme?...Quand il est aujourd’hui encore difficile de faire comprendre au grand public, l’urgence d’éradiquer le Mimosa du maquis méditerranéen; on se demande si il est encore possible de diffuser une image plus proche du milieu naturel originel et de revenir à une utilisation plus raisonnée des plantes exotiques sur la côte d’Azur.
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BIBLIOGRAPHIE livres : • Toutes les fleurs de la Méditerranée, LES GUIDES DU NATURALISTES, M. Blamey et G. Grey-Wilson, éd. DELACHAUX ET NIESTLE • Botanica, encyclopédie d’horticulture, éd. KÖNEMAN
de
botanique
et
• La connaissance des Palmiers, culture et utilisation, Pierre-Olivier Albano, éd. EDISUS • Le Jardin méditerranéen, plantes, fleurs et herbes aromatiques, A. Colombo, éd. de Vecchi sites internet : • Le maquis méditerranéen : http://www.acversailles.fr/etabliss/ec-pergaud-montesson/ foret14cm2b.htm • site internet du Conseil Général des Alpes Maritime http://www.cg06.fr/tourisme/parcs-corniche.html • site de l’Internaute, article sur Provence, Alpes, Côte d’Azur http://www.linternaute.com/voyage/france/ provence-alpes-cote-d-azur/ • Jardins et plantes exotiques pour tous climats http://gardenbreizh.org/articles/article-7-lafrique-du-sud.html • flore mediterraneenne : http://liboupat2.free.fr/ Plantes/FloreMed.htm • carte climat med http://upload.wikimedia.org/ wikipedia/commons/thumb/8/87/Climats_dans_ le_Monde.svg/450px-Climats_dans_le_Monde.svg. png
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