MAGAZINE
2015
Dossier
N°73 – MAI, JUIN, JUILLET 2015 TRIMESTRIEL – BUREAU DE DÉPÔT BRUXELLES X – P309290
Sur le terrain : Les gardiens de la forêt
DÉFORESTATION
Halte à la destruction des forêts
Cette annonce compte 3.200 caractères. Un pour chaque tigre sauvage encore en vie. 3.200 caractères. Cela peut sembler beaucoup sur le papier, mais ne vous y trompez pas. Trois mille deux cents, c’est très peu. Il suffit pour s’en rendre compte d’imaginer 3.200 supporters dans un stade de foot. Ou 3.200 personnes sur la plaine d’un festival. Ou autant d’habitants dans une ville telle que Bruxelles. C’est peu. Imaginez maintenant ce que représentent 3.200 tigres à la surface de la planète entière. 3.200 tigres à l’état sauvage actuellement. Il en restait 100.000 il y a 100 ans. Si nous ne réagissons pas aujourd’hui, il sera bientôt trop tard. Il nous reste 2.583 caractères pour vous en convaincre.
faciles pour le braconnier sans scrupules, leur plus dangereux prédateur. Une corde en nylon suffit pour piéger un tigre. Leur agonie et leurs souffrances peuvent alors durer des jours. Si ces atrocités existent, c’est parce que leur peau et leur viande se vendent à prix d’or. Et que la médecine traditionnelle orientale prête des effets magiques aux os, et même aux yeux du tigre. Des pratiques dont l’efficacité n’est absolument pas établie, mais qui contribuent à accélérer sa disparition. Il nous reste 3.200 tigres. Et environ 1.500 caractères pour vous persuader de nous aider à les sauver.
Le Tigre.
Que fait le WWF ?
Plus que tout autre animal, le tigre est symbole de force et de puissance. Il mesure entre 2 et 3, 5 mètres de long, pèse 300 kilos. Sa vision dans l’obscurité est 6 fois supérieure à la nôtre. La puissance de sa mâchoire peut atteindre 450 kg/cm 2 . Et pourtant, nos 3.200 tigres ont besoin d’aide pour survivre. Notamment parce que leur habitat naturel disparait petit à petit. Il ne reste aujourd’hui que 7% de leur territoire d’origine, en majeure partie à cause de la déforestation. Les tigres se retrouvent enfermés dans des zones trop restreintes, dans lesquelles ils ne trouvent plus assez de proies pour se nourrir correctement.
Pour la sauvegarde du tigre, le WWF est actif dans 7 réserves naturelles réparties sur 13 pays: le Bangladesh, le Bhoutan, le Cambodge, la Chine, l’Inde, l’Indonésie, le Laos, la Malaisie, le Myanmar, le Népal, la Russie, la Thaïlande et le Vietnam. En menant des actions concrètes dans ces pays, nous voulons, à terme, doubler la population de tigres.
Ainsi isolés, ils deviennent eux-mêmes des proies
Sous la pression politique, un plan d’action visant à protéger efficacement la population de tigres a été mis en place en 2010. Mais le combat est loin d’être terminé. Le WWF vérifie sans cesse que les engagements des pays se concrétisent en actions sur le terrain. Et le recensement des populations de tigres
est un travail qui nécessite énormément de moyens et d’attention. Parallèlement à son combat pour une application plus stricte des lois, le WWF contribue aussi à la formation des rangers qui luttent contre le braconnage. Ils repèrent les pièges et les démontent, traquent et arrêtent les braconniers de plus en plus nombreux. Le WWF appelle aussi les pays d’Asie à étendre les réserves protégées et à les faire communiquer afin de limiter la fragmentation de l’habitat. Nous encourageons également les entreprises et agriculteurs locaux à travailler de façon durable dans le but encore de protéger l’habitat naturel du tigre.
Et vous, que pouvez-vous faire ? Le fait que vous soyez toujours en train de lire ce texte après 2.774 caractères prouve au moins que vous vous sentez concerné par le destin de ce magnifique animal. C’est un très bon début. Mais vous pouvez faire plus si vous le désirez, en soutenant nos actions par un don sur le compte BE12 3100 7350 7292 (code BIC BBRUBEBB) avec la communication ‘SOS Tigre’. Grâce à votre soutien, nous espérons pouvoir faire paraître un texte plus long, avec beaucoup plus de caractères, dès l’année prochaine.
ÉDITO SOMMAIRE Brèves Sur le terrain
© WWF-Belgium
Le monde naturel vit des moments difficiles et la biodiversité européenne n’est pas épargnée. Pourtant, un outil majeur pour sa conservation existe : le réseau Natura 2000. Il s’agit d’un ensemble de zones naturelles qui a pour but de protéger les espèces et habitats les plus menacés en Europe. Il y a certainement un site Natura 2000 à deux pas de chez vous. Or, la Commission européenne évalue actuellement la nécessité de réviser les réglementations relatives à ce réseau (directives « Oiseaux » et « Habitats »). Nous redoutons que cette révision soit le prétexte pour affaiblir la protection de la nature en Europe. Nous devons faire entendre notre voix, ne pas rester passifs face à ce qui risque de se produire : un affaiblissement général dans les prochaines années des réglementations environnementales européennes. Cela nous concerne tous, citoyens européens, et nous ne pouvons pas prendre ce risque. Vous pouvez influencer la Commission européenne : en participant à sa consultation publique, faites savoir que vous voulez préserver la nature sauvage près de chez vous et partout en Europe. Nous en avons besoin, nos enfants en ont besoin. Rendez vous sur www.wwf.be/fr/keepnaturealive, participez et partagez l’information. La nature a besoin de vous. Merci ! Gwendoline Viatour, Biodiversity Policy Officer Press Officer & Spokesperson
4-5
Les gardiens de la forêt
6-7
Kids
20-21
Focus
Legs
Un legs, des tigres, une planète vivante
22
Le WWF en chiffres Année 2014 23
© Wild Wonders of Europe /Maurizio Biancarelli / WWF
La nature près de chez vous est en danger p. 18-19
DES FORÊTS DOSSIER POUR VIVANTES
DÉFORESTATION
p. 6-15
© Mark Edwards / WWF
COLOPHON : Le Panda magazine est une publication du WWF-Belgique Communauté française asbl. Tous droits réservés au WWF. Le sigle Panda, le mot Panda et les initiales WWF sont des marques déposées du World Wide Fund for Nature. Reproduction des textes autorisée, à condition qu’il soit fait mention de la source. • Ont collaboré à ce numéro : Gregory Claessens, Sara De Winter, Charlotte Gijssels, Margareta Heylen, Antoine Lebrun, Sabien Leemans, Anne-Catherine de Neve, Charles Snoeck, Florence Platteau, Koen Stuyck, Isabelle Vertriest, Gwendoline Viatour, Angelika Zapszalka • Coordination: Anne-Catherine de Neve (www.outsidetheboxes.be) et Angelika Zapszalka • Design : www propaganda.be • Impression : Claes Printing. St-PietersLeeuw. • Photo de couverture : © John Mackinnon / WWF • E.R.: Antoine Lebrun. Bd E. Jacqmain, 90. 1000 Bruxelles
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BRÈVES BONNE NOUVELLE POUR LE PANDA GÉANT
© Michel Gunther / WWF
© WWF-Belgium / Mohamed Sultan
IMMENSE MOBILISATION POUR EARTH HOUR EN VUE DU SOMMET SUR LE CLIMAT DE PARIS Grâce à vous, Earth Hour 2015 fut un grand succès. Pas moins de 172 pays ont participé à Earth Hour cette année. Cela représente 18 pays de plus que l’an dernier. 87 % des pays du monde ont participé à Earth Hour ! En décembre prochain, les dirigeants du monde entier se recontreront à Paris afin de trouver un accord mondial contraignant qui devra nous mener à une économie faible en CO2 d’ici 2050. Compte tenu de l’évènement à venir, la personne idéale pour éteindre les lumières cette année à l’occasion d’Earth Hour a très vite été désignée : l’ambassadeur de France. Monsieur Valero est un homme sympathique qui a beaucoup de connaissances sur le climat. Sa maîtrise du sujet a même réussi à impressionner notre expert climat, Jan Vandermosten. Nous pouvons être sûrs qu’il portera notre message jusqu’à Paris. Ce sommet climatique doit être un succès et le WWF va tout mettre en œuvre pour qu’un grand nombre de Belges prennent le train en décembre !
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Les résultats du 4e recensement national ont été révélés par les autorités chinoises le 28 février dernier. Le nombre de pandas géants (Ailuropoda melanoleuca) vivant à l’état sauvage est en hausse ! Alors qu’ils étaient 1 596 lors du recensement précédent – mené entre 1999 et 2002 –, on en dénombre aujourd’hui 1 864. Ce sont donc 268 individus de plus, soit une augmentation de 16,8 %, qui peuplent actuellement les réserves naturelles et forêts chinoises. Ces chiffres démontrent le succès des efforts de conservation de la Chine et du WWF. « Les autorités chinoises ont pris de nombreuses mesures pour que les zones d’habitat du panda géant soient protégées et que les menaces qui pèsent sur lui soient fortement réduites. Cela a été réalisé avec le soutien du WWF, qui était la première organisation internationale de conservation de la nature à travailler en Chine », explique Franck Hollander, expert en biodiversité au WWF-Belgique. « Cette bonne nouvelle montre que les stratégies de conservation de la nature portent leurs fruits. »
Le saviez-vous ?
Suite à la hausse des températures au pôle Nord, la calotte glaciaire a atteint en 2014 le niveau le plus bas jamais enregistré, avec une superficie moyenne de 14,41 millions de km².
DEUX FOIS PLUS DE LÉOPARDS DE L’AMOUR
© naturepl.com / Lynn M. Stone / WWF
Le continent asiatique nous comble de bonnes nouvelles ! Après les résultats positifs relatifs au panda géant, nous nous réjouissons d’apprendre que le nombre de léopards de
l’Amour (Panthera pardus orientalis) a doublé en l’espace de sept ans. Félin extrêmement menacé – pour ne pas dire le plus rare du monde –, il reconquiert progressivement son habitat naturel. Le dernier recensement révèle la présence de 65 animaux, contre seulement 30 en 2008. Il a été réalisé à l’aide de pièges photographiques à capteur infrarouge qui se déclenchent automatiquement dès la détection d’un mouvement dans la zone surveillée. D’après les données communiquées, 57 léopards de l’Amour peuplent actuellement la réserve naturelle « Land of the Leopard National Park », en Russie.
Etablie en 2012 avec le soutien du WWF, cette dernière couvre 60 % de l’habitat du félin. Les autres léopards de l’Amour vivent en Chine, dans les zones à la frontière du parc national russe. Si les efforts de conservation sont fructueux, rien n’est encore gagné, c’est pourquoi le WWF continue à mener ses actions sur le terrain : « La collaboration entre les gouvernements chinois et russe pour protéger l’habitat naturel du félin sera fondamentale pour sauver l’espèce », affirme Carlos Drews, directeur du programme de conservation d’espèces au WWF.
ODIEUX MASSACRE D’ÉLÉPHANTS Trente éléphants abattus en deux semaines. C’est le terrible drame qui s’est déroulé en mars dans le Parc national de la Garamba, dans le nord-est de la République démocratique du Congo, près de la frontière sud-soudanaise – une réserve naturelle inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1980. Les gestionnaires du Parc ont révélé la triste nouvelle alors que s’ouvrait une conférence internationale à Kasane, au Botswana, pour adopter de nouveaux engagements dans la lutte contre le trafic illégal qui menace la survie d’espèces protégées telles que le rhinocéros, le tigre et l’éléphant. Selon les chiffres présentés lors de cette conférence, il restait 470 000 éléphants en Afrique en 2013, contre 1,2 million en 1980. Des chiffres effrayants lorsqu’on sait qu’ils étaient 20 millions au début du 20e siècle. Le Parc national de la Garamba, quant à lui, abrite 1 700 éléphants, selon un recen-
© Martin Harvey / WWF
sement effectué en 2014. En juin 2014, les braconniers y avaient déjà abattu 68 éléphants en deux mois, soit 4 % de la population. Par la « Déclaration de Kasane », qui suit celle de Londres de février 2014, les États signataires – soit 31 gouvernements – s’engagent à mettre en œuvre une série de mesures ambitieuses. L’accord prévoit des efforts renforcés pour stopper la demande de produits dérivés du trafic illégal ; le renforcement et la mise en application de législations strictes et dissuasives, dans une démarche de « tolérance zéro » contre la corruption ; et la collaboration
avec le secteur privé, dont les entreprises du transport et de la logistique, clés de voûte des échanges internationaux. « Le trafic des produits issus de la nature sauvage est perçu par les criminels comme une opération à hauts revenus et à risque faible », dénonce le directeur de TRAFFIC, Steven Broad. « Les engagements de Londres et de Kasane peuvent changer les règles du jeu, en augmentant considérablement les risques pour les trafiquants et en réduisant les gains. » Il y a urgence, les éléphants d’Afrique pourraient disparaître de la nature d’ici une génération…
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Le saviez-vous ?
47 % des forêts de la planète sont tropicales, 9 % subtropicales, 11 % tempérées et les 33 % restants sont des forêts boréales.
DOSSIER
DÉFORESTATION
HALTE À LA DESTRUCTION DES FORÊTS ! Nous coupons les arbres plus vite qu’ils ne poussent et les forêts disparaissent dans le monde au rythme alarmant d’un terrain de football toutes les deux secondes. En cause : la conversion des forêts à d’autres usages et la dégradation du couvert forestier.
© naturepl.com / Jabruson / WWF
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La déforestation est particulièrement critique dans la ceinture tropicale de notre planète, là où sont encore conservées les plus grandes zones de forêts primaires – qui n’ont jamais été exploitées ou influencées par la main de l’homme. Les forêts sont essentielles à la vie. Elles abritent une grande partie de la biodiversité terrestre : on estime que 80 % des espèces végétales et animales terrestres vivent dans la forêt, et plus particulièrement dans les forêts tropicales. Plus encore, la biodiversité est la ressource dont dépendent les familles, les communautés, les nations et dont dépendront les générations futures. Aujourd’hui, 1,6 milliard de personnes dans le monde, dont 60 millions d’indigènes, dépendent directement des forêts pour leur logement, leur alimentation, leur carburant, leurs soins de santé et pour les autres moyens d’existence qu’ils procurent. Les forêts jouent également un rôle majeur dans la régulation des changements climatiques, en captant et en séquestrant le carbone ; et dans le cycle de l’eau, en contribuant à produire 75 % de l’eau potable disponible dans le monde. De ce fait, les forêts de
là-bas sont aussi vitales ici. Si la déforestation se poursuit au même rythme qu’aujourd’hui, les conséquences seront irréversibles en termes d’érosion de la biodiversité, d’accroissement des inégalités sociales et de changement climatique. Correctement gérées, les forêts peuvent pourtant jouer un rôle déterminant dans le développement d’une économie durable qui répond aux besoins d’une population mondiale en hausse. Cela, en faisant face aux enjeux climatiques des années à venir et en laissant l’espace nécessaire à la vie sauvage et aux paysages naturels. « Zéro déforestation et dégradation nette des forêts » (ZNDD) d’ici 2020, c’est l’objectif mondial que le WWF a fixé. Une meilleure gouvernance et une meilleure gestion de l’utilisation des sols, le maintien et le développement des zones protégées, la valorisation des services écosystémiques, la promotion de chaînes d’approvisionnement « sans déforestation » et un changement des modes de consommation dans les pays industrialisés sont les voies qu’il faut suivre pour atteindre cet objectif vital pour l’avenir de la planète.
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Le saviez-vous ?
Avec la loi « Zéro déforestation » introduite en 2004, le taux de déforestation dans les forêts atlantiques du Paraguay a, de façon spectaculaire, chuté de 85 %.
DOSSIER
CHRONIQUE D’UNE DISPARTION
DÉFORESTATION Au cours des 50 dernières années, environ la moitié du couvert forestier du monde a disparu sous l’action – directe ou indirecte – de l’homme. Lorsqu’une forêt disparaît, ce ne sont pas seulement les arbres qui sombrent mais l’ensemble des espèces qui la peuplent et s’en nourrissent. Dans cet écheveau de liens écosystémiques qui forment les biomes de la planète, la perte d’un écosystème a des répercussions en cascade sur tout ce qui la compose. Une forêt disparaît et c’est la planète toute entière qui est bouleversée. LES FORÊTS PERDUES Les forêts du monde couvrent encore une surface d’un peu plus de 4 milliards d’hectares, soit 31 % de la superficie totale des terres émergées – ce qui représente 0,6 hectare de forêt par habitant. Plus de la moitié de la superficie forestière mondiale est répartie dans seulement cinq pays : le Canada, les États-Unis, le Brésil, la Russie et la Chine. D’après l’Évaluation des ressources forestières mondiales menée en 2010
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2000 Couverture forestière en 2000
2050 Couverture forestière attendue en 2050
2100 Couverture forestière attendue en 2100
Si nous ne changeons rien, la perte de la couverture forestière atteindra des proportions irréversibles d’ici 2100.
par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), chaque année de la dernière décennie, 13 millions d’hectares de forêts ont été convertis à d’autres usages ou ont disparu sous l’effet de causes naturelles. Toutes les régions ne subissent cependant pas le même rythme de déforestation. Alors que les forêts du Nord connaissent, grâce aux politiques de conservation et aux plantations, une légère augmentation de leur surface, les forêts tropicales et subtropicales sont, elles, les plus lourdement touchées. LE ROULEAU COMPRESSEUR DE LA DÉFORESTATION Deux mécanismes sont à l’œuvre dans la déforestation : la conversion complète de surfaces boisées en surfaces réservées à d’autres usages – agriculture, élevage, exploitations minières, infrastructures humaines, etc. –, et la dégradation de la couverture forestière – incendies, exploitation forestière illégale, récolte de bois de chauffage, changement climatique, etc. – qui affaiblit progressivement les forêts. Rendant la forêt accessible aux hommes, l’ouverture de voies de circulation dans les massifs forestiers est souvent la première étape d’un processus de dégradation : colons et agriculteurs défrichent pour s’installer ou cultiver ; braconniers et exploitants illégaux pillent plus facilement les ressources de la forêt et, par-là, menacent la biodiversité. C’est l’agriculture qui a le plus grand impact sur les forêts dans le monde. À l’exception de l’Afrique, où l’agriculture familiale et la coupe de bois pour le chauffage représentent les plus grandes menaces, ce sont l’agriculture industrielle et l’élevage qui causent le plus de dégâts dans la couverture forestière partout ailleurs. Brûlées, coupées, débitées, les forêts cèdent continuellement la place à des plantations de palmiers à huile, de soja, de caoutchouc, de café, de cacao, etc. L’augmentation de la demande en biocarburants joue également un rôle
important dans le défrichement des forêts naturelles. Compte tenu de l’accroissement de la population mondiale et de l’augmentation des besoins qui en découlera dans les prochaines décennies, il est impératif de trouver rapidement des solutions pour diminuer la pression exercée sur les forêts, au risque de voir s’effondrer des écosystèmes entiers. UNE COUVERTURE POURTANT BIEN NÉCESSAIRE Perdre une forêt, c’est bien plus que condamner les arbres qui en tissent la canopée. Les forêts jouent un rôle essentiel dans l’équilibre de notre planète et rendent des services souvent sous-estimés. Quand le couvert forestier disparaît, la vie sauvage qui y trouve refuge se voit privée d’habitat et sa vulnérabilité augmente. Quand on sait que plus de 80 % des espèces végétales et animales terrestres vivent dans les forêts, et principalement dans les forêts tropicales – sans compter les nombreuses espèces aquatiques qui peuplent leurs rivières – et que la perte des habitats est la principale cause de disparition des populations des espèces menacées, on mesure quel risque la déforestation fait peser sur la biodiversité planétaire. Certaines de ces forêts particulièrement menacées sont le refuge des dernières populations des grands mammifères qui voient avec chaque arbre coupé leur territoire se réduire et leur chance de survie diminuer. Par ailleurs, les forêts fournissent à la planète et à l’homme une large gamme de services écosystémiques essentiels : la séquestration du carbone, la sécurité alimentaire, les services d’eau, la réduction des risques de catastrophe naturelle et une foule d’avantages culturels et sociaux. À l’inverse, la déforestation est responsable de l’émission de 15 % des gaz à effet de serre relâchés dans l’atmosphère (voir notre dossier « Changement climatique » du numéro 72).
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Le saviez-vous ?
Pour environ un tiers de la population mondiale, le bois est la principale source d’énergie, voire la seule.
SUR TOUS LES FRONTS DE LA DÉFORESTATION Pour maximiser les efforts menés dans la lutte contre la déforestation et développer des stratégies adaptées aux différents contextes, le WWF a identifié les zones où la déforestation a atteint un rythme alarmant et où les pertes seront, sans effort de conservation, les plus grandes. Ces régions abritent aussi certaines des espèces les plus menacées, dont la protection est au cœur de nos missions de conservation. ZONES CRITIQUES Le WWF a identifié et analysé 11 fronts de déforestation dans le monde. Ils représentent les endroits dans le monde où les forêts vont disparaître le plus massivement dans les pro-
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chaines années, à moins de prendre des mesures immédiates. La plupart de ces zones critiques se situent dans les régions tropicales et subtropicales. Rien que pour celles-ci, on prévoit, entre 2010 et 2030, une perte allant jusqu’à plus de 170 millions d’hectares. À elles seules, elles représentent donc près de 80 % de la déforestation attendue d’ici 2030. DERNIERS REFUGES Ces zones prioritaires sont situées dans les régions les plus riches en biodiversité de la planète et abritent un grand nombre d’espèces endémiques et d’espèces menacées. Au cours des dernières années, elles ont déjà connu un effondrement dramatique de leur biodiversité. L’Index Planète Vivante 2014, qui mesure l’état de la biodiversité sur la planète, montre qu’en 40 ans, les populations d’espèces vertébrées ont diminué de plus de 50 %. C’est dire comme la sauvegarde de ces écosystèmes est urgente ! Les causes de cet effondrement ont toutes un lien direct ou indirect avec la déforestation qui y sévit : perte ou dégradation des habitats, braconnage et chasse illégale, pollution, etc.
MENACÉS PAR LA DÉFORESTATION Le jaguar La dégradation constante de l’habitat du plus grand félin du continent américain et la diminution de ses proies ont provoqué l’effondrement de la population de jaguars (Panthera onca) à moins de 50 000 individus adultes à l’état sauvage. Tout comme le jaguar, un dixième des espèces connues sur Terre vivent en Amazonie. L’Amazonie a perdu 17 % de sa couverture forestière au cours des 50 dernières années. La déforestation est principalement accomplie au profit de l’élevage et de l’agriculture, et notamment la culture du soja. L’expansion du soja ne touche pas seulement les forêts mais aussi les savanes et les prairies, comme dans le Cerrado au Brésil ou dans le Grand Chaco au © Staffan Widstrand / WWF
Paraguay et en Argentine.
© WWF-Belgique
Le gorille des montagnes Les 900 derniers gorilles des montagnes (Gorilla beringei berin-
gei) survivants vivent dans les forêts logées sur les flancs des volcans des Virunga (à la frontière de la République démocratique du Congo et du Rwanda) et dans le sud-ouest de l’Ouganda. Dans ces régions où la densité de population est la plus importante d’Afrique et au sein desquelles la croissance démographique est élevée, la plus grande menace pour le gorille est la diminution et la dégradation progressive de son habitat, provoquées par la © David Lawson / WWF-UK
© Antoine Lebrun / WWF-Belgium
coupe illégale de bois de chauffage.
Le tigre de Sumatra Il reste moins de 500 tigres (Panthera tigris sumatrae) sur
L’orang-outan
l’île de Sumatra. De son habitat,
L’orang-outan (Pongo) vit dans les forêts
réduit comme peau de cha-
de basse altitude dans les îles de Sumatra
grin par l’important développe-
et de Bornéo. On estime qu’il ne reste
ment agricole qu’a connu l’île et
aujourd’hui plus que 60 000 orangs-outans
l’exploitation des forêts pour le
en Indonésie. Le plus menacé, Pongo abelii,
papier, il ne reste plus que 88 000 km² de surface disponible, dont seulement 37 000 km² sont dans
a connu un déclin démographique estimé à © Martin Harvey / WWF
plus de 80 % ces 75 dernières années ! Son habitat est massivement converti en planta-
des zones protégées. Le tigre de
tion de palmiers à huile. Dans le nord de Sumatra, on estime par exemple que, depuis le siècle
Sumatra est le seul survivant des
dernier, la forêt a perdu près de deux tiers de sa surface ; le tiers restant étant très endommagé.
tigres qui peuplaient autrefois les
Si on ne fait rien contre la déforestation et le braconnage dont il est également victime, l’orang-
îles de la Sonde : les tigres de Bali
outan sauvage pourrait bien avoir disparu dans les dix prochaines années.
et de Java ont déjà disparu.
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DOSSIER
DÉFORESTATION
ZÉRO DÉFORESTATION
Il n’y a pas de solution unique au problème de la déforestation, mais une certitude : il faut y mettre un terme. Nous avons besoin de toutes les forêts de la planète pour vivre. Si nous continuons à produire, consommer et gaspiller comme nous le faisons, la disparition du couvert forestier atteindra des limites irréversibles dans les décennies à venir et entraînera une série d’effets négatifs incontrôlables sur la biodiversité et le changement climatique. Pour éviter cela, le WWF propose d’appliquer d’ici 2020 un plan de réduction de la déforestation et de la dégradation forestière, le « Zero net deforestation and degradation » (ZNDD). © Zig Koch / WWF
ZÉRO DÉFORESTATION NETTE Viser zéro déforestation nette ne signifie pas interdire purement et simplement toute forme de déforestation. Cela signifie que l’on vise un bilan global de déforestation nul et le maintien de la qualité du couvert forestier. Cela signifie donc que certains déboisements sont autorisés : le ZNDD reconnaît par exemple le droit des peuples à exploiter les forêts, dans certains cas à les convertir pour l’agriculture, ou encore replanter ailleurs une forêt particulièrement dégradée pour maintenir des couloirs écologiques. Il est cependant essentiel pour le WWF que la plus grande partie des forêts naturelles soit conservée. La perte annuelle de forêts naturelles et semi-naturelles doit impérativement être réduite à presque zéro. En outre, chaque perte ou dégradation de la forêt naturelle doit être compensée par une surface équivalente de plantations socialement et écologiquement responsables. Mais remplacer une forêt primaire par une forêt secondaire de taille équivalente ne peut pourtant pas suffire
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– la richesse écosystémique et la biodiversité d’une forêt primaire est de loin supérieure à celle d’une plantation –, c’est pourquoi la priorité devra toujours être mise sur la conservation des forêts naturelles.
Pour atteindre ZNDD en 2020, il faut éviter toutes les pertes inutiles de forêts, liées à la mauvaise gouvernance, au déboisement illégal ou aux pratiques agricoles irraisonnées. LES PRONOSTICS Le « Modèle Forêts Vivantes », développé par le WWF avec l’International Institute for Applied Systems Analysis (IIASA), est un modèle prévisionnel qui permet d’explorer les différents scénarios d’occupation des terres. Il étudie les conséquences de différents scénarios sur la couverture forestière, du plus pessimiste – on continue comme aujourd’hui – au plus optimiste – on atteint zéro déforestation
nette d’ici à 2020 –, et calcule les effets de ceux-ci sur la production de nourriture, les bioénergies, les politiques de conservation ou la demande de bois de construction ou de bois de chauffage. Le modèle montre que, d’ici 2030, la demande mondiale en nourriture, carburant et fibres pourrait être rencontrée sans perdre davantage de couverture forestière grâce à une meilleure gestion des forêts et une meilleure gestion de l’utilisation des sols. Après 2030 toutefois, la croissance démographique, l’augmentation des besoins en nourriture et l’augmentation de la demande en bois et en bioénergie rendront impossible le maintien des objectifs ZNDD sans consentir des efforts plus importants. D’ici là, pour maintenir le niveau de déforestation nette à zéro, il faudra avoir développé, d’une part, des pratiques forestières et agricoles qui produisent plus avec moins de terre, d’eau et de pollution et, d’autre part, des modes de consommation qui répondent aux besoins des populations les plus pauvres et qui respectent les limites de la planète, en éliminant le gaspillage et la surconsommation des populations les plus riches.
Le saviez-vous ?
L’un des facteurs clés de réussite des aires protégées est le travail en collaboration avec les communautés indigènes. Vivant au coeur même des forêts, elles sont les mieux placées pour les protéger.
AGIR POUR PRÉSERVER LES FORÊTS
© Mark Edwards / WWF
Bonne gouvernance La bonne gouvernance est au cœur des efforts pour réduire le taux de déforestation. Les forêts sont souvent « gaspillées » en raison de la mauvaise gouvernance et des activités économiques qui ont un impact négatif sur la forêt. Transparence, équité et respect de la loi doivent être au centre de toute gestion des ressources naturelles. Ce qui est coupé là-bas est souvent consommé ici aussi. Aujourd’hui encore, de grandes quantités de bois de source illégale pénètrent sur les marchés internationaux et notamment européens, en profitant des failles du cadre légal.
Un réseau d’aires protégées comme ligne de défense L’extension des réseaux d’aires protégées est une des stratégies prééminentes pour atténuer l’impact de la déforestation dans les zones critiques. Au cœur des zones protégées, le couvert forestier échappe à la conversion, alors même que la déforestation est impitoyablement à l’œuvre à leurs frontières. Maintenir un réseau d’aires protégées interconnectées est la meilleure barrière contre les fronts de déforestation. Elles garantissent la conservation de sanctuaires représentatifs de la biodiversité et peuvent également jouer un rôle déterminant dans la restauration des écosystèmes détruits.
Produire sans défricher
La juste valeur de la forêt
Chaque jour, nous consommons une partie de
Alors que la valeur économique de certains produits naturels tels que le
la forêt. Les produits forestiers sont omnipré-
bois se reflète dans le commerce mondial, ce n’est pas le cas de la majo-
sents dans nos vies quotidiennes : certains
rité des autres biens et services environnementaux fournis par la forêt,
sont évidents – les fruits, le papier, le bois de
considérés souvent comme gratuits. Ainsi, à court terme, la conversion
construction ou de chauffage –, d’autres plus
des forêts pour l’agriculture semble plus rentable que leur conservation.
difficiles à repérer – la viande, les médica-
Le « Rapport Forêts Vivantes » du WWF (à télécharger en anglais sur
ments, les cosmétiques, les détergents. La
www.wwf.be/lfr) montre pourtant clairement que les forêts ont un rôle
déforestation tropicale est principalement
clé à jouer dans le développement d’une économie durable à court et
due à la demande et à la production d’huile de
moyen termes. Comprendre et valoriser ces services environnementaux
palme, de soja, de bétail, de bois et de pâte de
peut faire pencher la balance en faveur de la conservation des forêts.
bois pour le papier. Inverser la déforestation
Grâce à des mécanismes de financement durables (lire pages 18 et 19),
ne peut être réalisé sans le soutien de toutes
nous pouvons veiller à ce que ceux qui bénéficient des biens et services
les parties de la chaîne d’approvisionnement,
environnementaux compensent ceux qui fournissent et protègent ces
qui doivent s’engager à éliminer de leur appro-
services. Les mécanismes internationaux, tels que REDD+, offrent des
visionnement et/ou de leurs investissements
compensations financières aux pays en voie de développement qui pro-
les produits issus de la déforestation.
tègent et restaurent leurs stocks de carbone forestier.
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Le saviez-vous ?
En moyenne, chacun de nous consomme à peu près une tonne de bois par an.
DOSSIER
DÉFORESTATION
POUR DES FORÊTS VIVANTES Le phénomène de la déforestation est complexe et ses causes sont multiples. Brésil, Indonésie, Afrique... Les régions les plus touchées sont immenses et parfois bien loin de chez nous. Mais une fois abattues, les forêts arrivent dans nos maisons et dans nos assiettes sous des formes détournées : cosmétiques, viande d’animaux élevés en Europe au soja brésilien, papier, alimentation industrielle, mobilier, minerais, etc. Pas évident, donc, de savoir à quel saint se vouer. Malgré tout, nous pouvons encore agir pour arrêter la déforestation. Sur le terrain, là-bas, des initiatives concrètes contribuent à enrayer le mécanisme. Sur le terrain, ici, des politiques courageuses peuvent être menées par les pouvoirs publics ; des modes de production durables peuvent être trouvés par les entreprises ; des comportements de consommation qui n’hypothèquent pas l’avenir des forêts sont à la portée des consommateurs. Zoom sur quelques-unes des solutions.
© Kevin Schafer / WWF
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SOJA Riche en protéines et en énergie, le soja représente aujourd’hui un élément clé dans © Adriano Gambarini / WWF-Brazil le système alimentaire mondial. Au cours des cinq dernières années, la production de soja a décuplé, pour atteindre près de 270 millions de tonnes. Des millions d’hectares de forêts, de savanes et de prairies ont été directement ou indirectement convertis pour permettre cette production. Pour autant, ce soja ne sert pas directement à nourrir les populations : la plus grande partie est transformée en farines, pour l’alimentation du bétail et l’aquaculture ; ou en huiles, utilisées aussi bien dans l’alimentation industrielle que dans les cosmétiques et les biocarburants. Trois-quarts du soja cultivé sert ainsi à nourrir le bétail pour répondre à la demande toujours croissante de viande bon marché.
DU SOJA RESPONSABLE Il est pourtant possible de produire du soja sans faire tomber davantage de forêts. La Table ronde pour le soja responsable (RTRS) ou le Moratoire sur le soja d’Amazonie au Brésil sont des exemples d’initiatives collectives qui se mettent en place pour définir un cadre durable à la production de soja.
MOINS DE VIANDE, PLUS DE FORÊTS La consommation totale de protéines du consommateur européen est d’environ 70 % supérieure à ce qui est recommandé par les directives nutritionnelles. Par rapport à une alimentation à base de protéines végétales, la viande et les produits laitiers d’origine animale nécessitent plus de terres pour obtenir la même quantité de calories ou de protéines. Compte tenu de l’augmentation annoncée de la population mondiale d’ici à 2050, diminuer notre consommation de viande et de produits laitiers est crucial pour réduire la pression sur les terres.
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HUILE DE PALME
BOIS Une étude récente estime qu’entre 15 et 30 % du volume de bois pro© Global Warming Images / WWF duit à l’échelle mondiale est issu de récolte illégale. Pour les pays tropicaux, principaux fournisseurs, cette part se situe entre 50 et 90 % ! Ainsi, en Belgique, et sans même (pouvoir) s’en rendre compte, le consommateur achète des produits à base d’arbres abattus dans des forêts primaires !
© James Morgan / WWF-International
La demande mondiale en huile de palme ne cesse de croître et, avec elle, les prix, ce qui encourage le développement de nouvelles plantations au détriment des forêts naturelles. Il est pourtant tout à fait possible de produire et d’utiliser de l’huile de palme durable sans abattre davantage de forêts. L’Indonésie possède 7 à 14 millions d’hectares de sols dévastés qui pourraient être utilisés pour des plantations de palmiers à huile. L’huile de palme durable, produite selon les critères définis par La Table ronde pour la production d’huile de palme durable (RSPO) mise sur pied en 2004, est aujourd’hui sur les marchés européens. La « Feuille de Score Huile de Palme » (Palm Oil Scorecard), développée par le WWF, étudie la durabilité de l’huile de palme utilisée dans l’industrie. Dans l’édition 2013, les cinq entreprises belges étudiées ont obtenu un score satisfaisant. Pourtant, le défi reste de taille et des investissements sont nécessaires dans les systèmes de traçabilité, afin de pouvoir suivre l’huile de palme durable de la plantation jusqu’au produit fini.
Concrètement, préférez les produits utilisant de l’huile de palme durable.
NON AU BOIS ILLÉGAL ! Depuis 2013, l’Union européenne a instauré le « Règlement Bois » (European Timber Regulation), afin de lutter contre la commercialisation de bois issu d’une exploitation illégale. Si cette réglementation a le mérite d’exister, elle présente toutefois de graves lacunes. Tous les produits du bois ne sont pas soumis à cette réglementation. Certains grands secteurs, comme par exemple les documents imprimés y compris les livres, ne doivent pas s’y conformer. Il persiste également des faiblesses au niveau de l’implémentation de la réglementation dans les différents pays membres de l’Union européenne. La Belgique aussi doit renforcer les contrôles. En 2015, l’Union européenne prévoit de revoir cette réglementation. Le WWF suivra cette question avec attention dans les mois qui viennent.
FSC, UN LABEL QUI FAIT DU BIEN Le label « Forest Stewardship Council » (FSC) apposé sur un produit – bois ou papier – garantit que ce produit est fabriqué avec du bois ou de la pulpe issus d’une forêt gérée durablement. La gestion responsable des forêts tient compte de l’environnement, respecte les droits sociaux des communautés locales et des travailleurs forestiers et est économiquement viable. Les forêts gérées durablement peuvent former une zone tampon importante pour la protection de forêts primaires riches en biodiversité et contribuent à la protection de milliers d’espèces rares et menacées dans la région.
Concrètement, si vous cherchez un fournisseur de produits FSC, rendezvous ici : www.jecherchedufsc.be
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SUR LE TERRAIN
LES GARDIENS DE LA FORÊT
© Kevin Schafer / WWF
En Équateur, où près de 100 000 hectares de forêts disparaissent chaque année, un vaste programme de protection des forêts a été lancé par le gouvernement. « Socio Bosque » est un projet basé sur la collaboration des peuples qui vivent de la forêt. Il prévoit de rétribuer les propriétaires fonciers et les communautés autochtones pour chaque hectare de forêts conservé. AU PAYS DES ARBRES À cheval sur la cordillère des Andes qui le traverse du nord au sud et baigné à l’ouest par le Pacifique, l’Équateur est recouvert pour la moitié de sa surface par des forêts, qui sont majoritairement la propriété de l’État équatorien (9 millions ha) et des communautés indigènes (7,5 millions ha). Le pays jouit de l’un des plus hauts niveaux de biodiversité du monde : bien que son territoire représente moins de 0,2 % de la surface totale de la planète, l’Équateur abrite plus de 18 % des espèces
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d’oiseaux, 10 % des espèces d’amphibiens et 8 % des espèces de mammifères. LA CHUTE DES ARBRES Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (Food and Agriculture Organization of the United Nations - FAO), le taux de déforestation annuel en Équateur est de l’ordre de 1,2 à 1,7 % par an (entre 89 000 et 124 000 ha/an). Dans cette région de l’Amazonie, la perte de forêts et les variations du couvert de végétation naturel résultent des activités d’exploitation
forestière et de l’activité agricole : les zones boisées sont converties en cultures intensives, le plus souvent de palmiers à huile. La situation est d’autant plus grave que les zones les plus touchées par la déforestation sont précisément celles où la biodiversité est la plus importante et avec le plus haut stock de carbone, en particulier dans la province d’Esmeraldas, sur la côte, et dans les provinces de l’Amazonie équatorienne. GARDIENS DES FORÊTS Les communautés autochtones et afro-équatoriennes
des bassins de Mira et Pastaza vivent depuis longtemps en symbiose avec la forêt qui leur fournit alimentation et bien-être et entretient leur culture ancestrale. La pression économique les contraint malheureusement à ne pas toujours maintenir ces forêts intactes – ce qui les rend aussi plus vulnérables. Ces communautés figurent parmi les populations les plus pauvres du pays et ne disposent pas systématiquement de titres fonciers légalisés. Le programme Socio Bosque mis en place par le gouvernement équatorien entend protéger les forêts tout en contribuant au développement de ces populations. Concrètement, les propriétaires s’engagent à ne pas couper les arbres sur leur parcelle et sont directement rétribués pour ce service de conservation. Cet argent peut alors être investi par le propriétaire selon ses besoins et contribuer à amé-
© Pablo Corral / WWF
Le saviez-vous ?
Depuis 2008, Socio Bosque a permis de protéger 1,2 million d’hectares de forêts et de faire bénéficier près de 170 000 personnes de plus de 9 millions de dollars par an.
Carnet de voyage liorer son développement et son bien-être. FACILITER L’ACCÈS Le programme Socio Bosque est avantageux, mais encore faut-il que les communautés et les propriétaires concernés aient connaissance de son existence et soient en mesure de satisfaire aux conditions d’accès. En 2014, le gouvernement équatorien et les représentants des communautés Chachi et Awa ont fait appel au WWF pour aider les peuples des bassins de Mira et de Pastaza à intégrer le programme. Pendant deux ans, grâce au soutien financier de la coopération belge, le WWF-Équateur, le WWF-Belgique et l’ONG locale Altropico travailleront ensemble, d’une part, à sensibiliser les populations locales au projet en vue de susciter leur adhésion et, d’autre part, à mettre en place les conditions nécessaires à leur entrée dans le programme.
En mars 2015, des membres de notre équipe « Programmes internationaux » se sont rendus en Équateur. Au programme du voyage figuraient le lancement du programme Socio Bosque dans les deux régions définies et les premières rencontres avec les communautés et propriétaires terriens. Voici quelques moments forts de notre travail de terrain.
“
En présence des représentants du gouvernement, nos deux partenaires et nous présentons le projet Socio Bosque aux représentants des communautés de Pastaza et de Mira. Nous discutons ensuite des facteurs de réussite du projet et mettons en place un plan de renforcement des compétences nécessaires pour le mener à bien : le WWFBelgique apportera son appui en gestion de projets de conservation. © Gregory Claessens / WWF- Belgium
À Pastaza, un propriétaire privé qui vient d’entrer dans le programme nous fait visiter sa parcelle de 50 hectares. Pour la conservation de celle-ci, il touchera 1 500 dollars par an de la part du gouvernement équatorien. Tout au bout, à une heure de marche, une cascade magnifique... Le programme lui permettra de développer un projet touristique. À Pastaza, les reliefs escarpés et l’eau abondante de ruissellement – on descend des Andes vers l’Amazonie – rendent les cascades particulièrement spectaculaires.
© Gregory Claessens / WWF- Belgium
Dans un petit village du bassin de Mira, nous profitons d’une réunion organisée autour du lancement d’un crédit coopératif au sein de la communauté Awa pour présenter le projet Socio Bosque. Les représentants de la communauté sont intéressés : une réunion d’information sera planifiée prochainement par Altropico à l’issue de laquelle la communauté pourra décider de rejoindre le programme.
© Gregory Claessens / WWF- Belgium
Le programme comporte trois volets : le premier, Socio Bosque, pour la conservation des forêts ; le deuxième, Socio Manglar, pour celle des mangroves ; le dernier, Reforestación, pour la restauration des écosystèmes forestiers détruits ou abîmés. Isabelle Vertriest et Gregory Claessens, Programmes internationaux, WWF-Belgique.
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© Gregory Claessens / WWF- Belgium
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FOCUS LA NATURE PRÈS DE CHEZ VOUS EST EN DANGER Aidez-nous à la préserver ! Le réseau Natura 2000 est un ensemble de zones naturelles protégées sur tout le territoire européen dont l’objectif est de préserver les espèces et habitats les plus menacés en Europe et d’assurer la présence de nature sauvage autour de nous. © Thierry Kinet
Le réseau Natura 2000 existe grâce aux directives européennes « Oiseaux » et « Habitats » que chaque État membre doit implémenter sur son territoire. Malgré son importance capitale pour la biodiversité, mais aussi pour notre qualité de vie et notre économie, la Commission européenne évalue actuellement la nécessité de réviser ces directives fondatrices. Leur révision risque de mettre en péril les efforts de conservation opérés à ce jour et de compromettre l’avenir de la nature sauvage en Europe.
© Benjamin Legrain
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Plus de 17 % du territoire terrestre de l’Union européenne et presque 200 000 km² de ses mers et
e veux préserver de la nature J sauvage près de chez moi et partout en Europe ! océans font partie intégrante du réseau Natura 2000. Avec près de 27 000 sites naturels répartis sur 28 pays, le réseau constitue le plus vaste maillage de sites protégés au monde. Si l’objectif premier du réseau est la
La salamandre tachetée se retrouve notamment dans la forêt de Rognac, aux portes de Liège
préservation des trésors naturels européens, il n’exclut pas l’Homme pour autant. Les activités économiques, sociales et culturelles y sont autorisées pour autant qu’elles n’aient pas d’effets contraires aux objectifs de conservation et de restauration des habitats et espèces de la zone protégée. Ce faisant, Natura 2000 assure la bonne santé de notre environnement naturel, de notre qualité de vie et de notre économie. L’Agence européenne pour l’environnement publie tous les cinq ans un rapport sur l’état de l’environnement en
Un papillon gazé butine un orchis de mai dans les marais de la Haute-Semois
Le saviez-vous ? Europe. Le dernier rapport a été publié en mars et ses conclusions en matière de biodiversité sont alarmantes : 60 % des espèces protégées et 77 % des habitats sont considérés comme étant dans un état de conservation « défavorable ». Le réseau Natura 2000 est donc essentiel pour préserver la nature, soumise à des menaces toujours plus importantes de la part de nos sociétés. UN DANGER IMMINENT Malgré tout cela, la nouvelle Commission européenne, présidée par Jean-Claude Juncker, a récemment décidé de procéder à une évaluation des directives « Oiseaux » et « Habitats » afin de vérifier qu’elles répondent bien à leurs objectifs. Cette démarche s’inscrit dans le programme REFIT (Regulatory Fitness and Performance Programme) qui vise à « alléger, simplifier et diminuer les coûts » des réglementations européennes. La Commission actuelle étant peu portée sur les questions environnementales, nous craignons que l’étape suivante soit une révision des directives avec, en bout de processus, l’affaiblissement de leur contenu. Les priorités de la Commission Juncker ne sont en effet autres que la stimulation de l’emploi, de la croissance et de l’investissement. Tout cela, sans aucune considération pour l’environnement et son importance pour notre qualité de vie et l’économie. Lorsque l’on sait que la Commission Juncker a fusionné les portefeuilles de la Pêche et de l’Environnement et que c’est tout de même la première fois, depuis 25 ans, que l’environnement n’a pas un Commissaire européen dédié, on est en droit de redouter les décisions futures prises à l’égard du milieu naturel.
Je demande à la Commission européenne de ne pas réviser les Directives « Oiseaux » et « Habitats », piliers du réseau Natura 2000.
Le réseau écologique européen Natura 2000 abrite environ 230 types d’habitats naturels et près de 1 200 espèces animales et végétales.
UNE SEULE ISSUE : RÉAGIR EN MASSE Avec toutes les ONG de conservation de la nature en Europe, le WWF se mobilise pour faire pression et faire entendre son opinion auprès de la Commission. Nous voulons préserver les directives « Oiseaux » et « Habitats ». Et, pour y parvenir, nous avons besoin de vous. Seule une mobilisation massive des citoyens européens pourra montrer à la Commission que les gens veulent préserver une nature belle et en bon état, près de chez eux et dans toute l’Europe. Une consultation publique des citoyens européens est actuellement en cours. Il est important que vous y preniez part. Rendez-vous sur www.wwf.be/fr/ keepnaturealive et, en quelques clics, faites entendre votre voix !
© Jean-Marie Poncelet
D’Arlon à Anvers, le castor est de retour sur une grande partie du territoire belge
Je m’associe aux milliers d’Européens qui demandent à la Commission européenne de ne pas appauvrir ce que nous possédons de plus précieux.
AIDEZ-NOUS À PRÉSERVER UNE NATURE VIVANTE Prenez part à la campagne européenne la plus importante jamais menée. Notre objectif ? Mobiliser des centaines de milliers citoyens. Notre environnement direct en dépend ! Nous avons besoin de nature sauvage et de lois fortes pour la protéger. Pour participer, connectez-vous sur www.wwf.be/fr/keepnaturealive (jusqu’au 24 juillet). Ensemble, empêchons la Commission européenne d’appauvrir ce que nous possédons de plus précieux et de plus fragile : notre nature sauvage.
© Didier Goethals
Le grèbe à cou noir s’observe notamment aux décanteurs de Hollogne-sur-Geer
12 % DU TERRITOIRE BELGE SOUS NATURA 2000 En Belgique, 458 sites appartiennent au réseau Natura 2000, ce qui correspond approximativement à 12 % du territoire. La Flandre est l’une des zones les plus urbanisées d’Europe. Malgré tout, plus de 12 % du territoire appartient au réseau Natura 2000. Ce pourcentage est similaire en Wallonie, où le réseau écologique couvre 13 % du territoire. La Région de Bruxelles-Capitale, quant à elle, enregistre 14 % de territoire protégé. Rendez-vous à cette adresse pour découvrir tous les sites Natura 2000, près de chez vous et partout en Europe : http://natura2000.eea.europa.eu/#
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KIDS WEEKEND PANDASTIQUE À LA MER ! Début mai a eu lieu la semaine de la mer. Le Rangerclub du WWF était de la partie avec un weekend pandastique et un programme décoiffant ! © WW F - Be lgi
© WW F - Bel giu
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Auprès du stand du WWF au Sealife, à Blankenberge, les Rangers ont découverts les poissons qu’il ne faut pas mettre dans son assiette et les techniques de pêche qui permettent de continuer à manger du poisson sans endommager nos mers et nos océans. Mais il fallait avant tout réussir à en attraper !
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Sous la houlette d’un guide de Natuurpunt, l’association flamande de protection de la nature, les Rangers et leur famille se sont ensuite aventurés dans l’Uitkerkese Polder, où ils ont découvert un écosystème unique riche d’une faune et d’une flore exceptionnelles. L’herbe au lait ainsi que la salicorne y poussent à l’intérieur des digues, ce qui est une rareté en Europe, ces plantes étant typiques des prés salés et des vasières. À Ostende, nous avons été les premiers à inaugurer le tout nouveau laboratoire de la plage, installé dans l’Auberge de jeunesse De Ploate. Le WWF, le Centre Écologique Marin et la Ville d’Ostende ont uni leurs forces pour
ouvrir ce laboratoire super moderne où les classes de mer, les familles et les curieux peuvent apprendre à mieux connaître la mer du Nord. Notre weekend pandastique s’est clôturé sur l’estacade d’Ostende par une grande chasse au crabe riche en découvertes ! Savez-vous par exemple comment distinguer les crabes femelles des mâles ? Rassurez-vous, tous les crabes, sont repartis sains et saufs…
© W WF
- B el g iu
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RADIO DES BOIS EN CONCERT PRÈS DE CHEZ VOUS !
Radio des Bois sera présent sur la scène de plusieurs festivals cet été. Toutes les dates des concerts sont sur le site de www.radiodesbois.be © Robin Dua Photography
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« LA BOÎTE ENERGIE » VERSION 2015
© WWF - Belgium
CLIMATE CHALLENGE
Depuis septembre 2014, nous avons organisé le Climate Challenge@school dans huit écoles secondaires. De quoi s’agit-il ? Le temps d’un jeu de rôles d’une demi-journée, les élèves de 5e et de 6e secondaire entrent dans la peau de négociateurs représentant différents pays engagés dans les négociations climatiques, avec pour objectif de débattre trois projets de lois. Grâce à ce jeu de rôles au cours duquel ils comprennent et défendent les intérêts des différents pays lors d’une négociation internationale, les élèves s’approprient les grandes questions et les grands enjeux climatiques et énergétiques. L’année académique prochaine, nous proposerons aux écoles secondaires un programme Climate Challenge@school qui combine une conférence sur le climat à l’école et la possibilité pour les élèves et les enseignants d’accompagner le WWF à la grande manifestation climatique qui aura lieu à Paris du 30 novembre au 12 décembre 2015. Plus d’infos sur www.climatechallenge.be.
Vous voulez, vous aussi, faire entendre votre voix pour le climat à Paris ? Accompagnez le WWF et soutenez notre campagne via www.roadtoparis.be.
En 2005, le WWF lançait la « Boîte Énergie », un kit pédagogique qui propose aux enfants de 9 à 14 ans de découvrir les enjeux de l’énergie grâce à des expériences, un jeu et une brochure pour l’enseignant. Plus de 2 000 exemplaires de cet outil ont été diffusés dans les écoles belges. Presque 10 ans plus tard, la demande pour ce kit est toujours aussi importante. Il était néanmoins nécessaire d’actualiser son contenu. Grâce aux subsides « Développement Durable » de la Loterie Nationale, le WWF lance aujourd’hui une nouvelle édition de la « Boîte Énergie ». Plus de la moitié de notre empreinte écologique est liée à notre utilisation de l’énergie. À l’heure actuelle, dans le monde, seuls 8 % de l’énergie proviennent de sources renouvelables. En brûlant, les combustibles fossiles relâchent dans l’atmosphère de grandes quantités de C02 qui contribuent au changement climatique. Le WWF est convaincu qu’il est possible de passer à 100 % d’énergie renouvelable d’ici à © Global Warming Images / WWF-Canon 2050, à condition notamment que chacun de nous réduise sa demande en énergie. Avec la nouvelle « Boîte Énergie », nous souhaitons parler de ces défis avec les enfants et les jeunes. Plusieurs expériences leur permettent de découvrir ce qui se cache derrière le concept d’énergie, quelles sont les différentes sources d’énergie et comment le vent, l’eau et le soleil sont transformés en énergies utilisables. Quant au jeu, il invite les jeunes à construire, en petits groupes, leur propre ville et de la gérer dans une perspective durable. Une façon concrète de découvrir quelles sont les énergies renouvelables de l’avenir. Les enseignants peuvent commander gratuitement la « Boîte Énergie » sur www.wwf.be/ecole
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LEGS
DES TIGRES, UNE PLANÈTE VIVANTE
C’est l’histoire d’une personne particulièrement touchée par la disparition des tigres qui décide d’inscrire le WWF dans son testament, à la condition expresse que son legs serve à la sauvegarde du félin. C’est l’histoire de projets menés au Cambodge et en Thaïlande, pour assurer la protection du tigre et de ses habitats. C’est l’histoire d’un beau geste qui traverse les continents et le temps et fait la différence, concrètement, sur le terrain. POUR L’AMOUR DU TIGRE En 2014, le WWF-Belgique reçoit un legs associé à une exigence très spécifique : il doit être entièrement consacré à la protection du tigre. C’est Isabelle Vertriest, coordinatrice des programmes internationaux, qui
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© Martin Harvey / WWF
coordonne le projet : « Nous avons contacté le programme international du WWF, le Tigers Alive Initiative, pour identifier les projets qui pourront être financés grâce au legs reçu. » À l’issue de l’évaluation, deux projets dans le bassin du Mékong sont retenus. Le choix n’est pas anodin : « Dans les prochains mois, le WWF-Belgique va s’investir dans la région. Nous pourrons donc continuer à garder un œil sur les deux projets financés. » DES TIGRES DANS LES COLLINES Il n’y a pas si longtemps encore, le tigre (Panthera tigris) peuplait les vallons et les forêts tropicales sèches de la réserve naturelle de Mondulkiri, au Cambodge. Le dernier tigre vivant y a été photographié par une caméra infrarouge en 2007. En partenariat avec le gouvernement cambodgien, le WWF travaille à un projet de réintroduction du tigre dans la région. Avant toute chose, il faut y renforcer la lutte
contre les braconniers, qui n’hésitent pas à piller les richesses sauvages de la réserve. Cela nécessite le recrutement et la formation de rangers supplémentaires. Il faut ensuite vérifier que l’écosystème est encore prêt à accueillir le tigre : grâce à un inventaire de la vie sauvage mené sur deux ou trois ans, nous nous assurerons que le nombre de proies est encore suffisant pour la subsistance du tigre. Les premiers indicateurs semblent en tout cas aller dans ce sens : depuis la disparition du tigre, on a observé une augmentation du nombre de léopards, signe que l’écosystème est en bonne santé et que les proies sont en suffisance. En matière de réintroduction, le temps compte. Plus la disparition est récente, plus la réintroduction de l’espèce a des chances de succès. Pour le tigre de Mondulkiri, le legs de notre donatrice – qui va permettre de mettre les bouchées doubles – pourrait bien faire la différence !
Chaque legs en faveur du WWF compte
2014 EN CHIFFRES
pour la planète et pour les espèces. Pour que nous puissions transmettre une planète vivante à nos enfants.
RÉSERVOIR DE TIGRES À quelques encablures de là, dans le paysage de Dawna Tenasserim, à la frontière entre le Myanmar et la Thaïlande, vit encore l’une des plus importantes populations de tigres au monde. Ce ne sont pas moins de 130 félins – soit près de 5 % de la population mondiale – qui vivent dans un réseau d’aires protégées de près de 18 000 km2. La taille de la population de tigres dans cette région en fait un objectif stratégique pour le Tigers Alive Initiative. La région a été définie par le WWF comme l’un des 200 paysages prioritaires dans le monde. Ici aussi, il s’agira de renforcer la lutte contre le braconnage, qui est malheureusement encore la principale menace pour ce redoutable prédateur, et de contribuer à la restauration de son habitat : éviter la déforestation et restaurer les forêts endommagées.
VOUS VOULEZ, VOUS AUSSI, INSCRIRE UNE ESPÈCE MENACÉE DANS VOTRE TESTAMENT?
ENTREPRISES 21 %
PARTICULIERS 75 %
CONSERVATION 76 %
RECETTES
DÉPENSES
Recettes d’exploitation
2013
2014
du 1 juillet 2012 au 30 juin 2013
du 1 juillet 2013 au 30 juin 2014 er
7 556 375 €
9 258 516 €
Particuliers
5 917 772 €
6 897 929 €
4 864 430 €
5 631 037 €
1 053 342 €
1 266 892 €
Entreprises
702 621 €
397 314 €
Autorités
907 697 €
1 932 139 €
510 779 €
475 400 €
396 918 €
1 456 739 €
28 285 €
31 133 €
-7 246 897 €
-8 148 136 €
Dons et cotisations
Legs
Subsides structurels
Subsides pour les programmes de conservation Autres Dépenses d’exploitation Administration Récolte de fonds Conservation Projets de terrain
-668 067 €
-653 755 €
-1 075 732 €
-1 325 210 €
-5. 503. 098 €
-6. 169. 171 €
-2 891 856 €
-3 347 605 €
Sensibilisation
-2 611 243 €
-2 821 566 €
Citoyens
-1 829 826 €
-1 980 095 €
-110.088 €
-50 547 €
Entreprises
Contactez Margareta Crovetto–Heylen, notre gestionnaire des relations testamentaires. 02 340 09 24 – margareta.heylen@wwf.be
RÉCOLTE DE FONDS 15 %
er
© Cambodia WWF/FA
ADMINISTRATION 9 %
AUTORITÉS 4%
Gouvernements
-219 440 €
-381 302 €
Jeune public
-451 889 €
-409 622 €
Résultat d’exploitation
309 478 €
1 110 380 €
Résultat financier
119 099 €
-3 872 €
Résultat exceptionnel
-36 035 €
-8 563 €
392 543 €
1 097 945 €
Affectation aux réserves Les réserves sont destinées au financement de nos projets de terrain.
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31 % LES FORÊTS COUVRENT 31 % DES
100%
RECYCLED
xxxxxx
SURFACES ÉMERGÉES DE LA PLANÈTE, SOIT UN PEU PLUS DE 4 MILLIARDS D’HECTARES
1,6 MILLIARD LA SURVIE DE 1,6 MILLIARD DE PERSONNES DÉPEND DES FORÊTS
36 LA FORÊT DISPARAIT
DANS LE MONDE AU RYTHME DE 36 TERRAINS DE FOOTBALL PAR MINUTE
80 % LES FORÊTS ABRITENT
80 % DE LA BIODIVERSITÉ TERRESTRE
© WWF-US / Julie Pudlowski
Notre raison d’être Le WWF agit pour mettre un terme à la dégradation de l’environnement de notre planète et pour construire un avenir où l’humain vit en harmonie avec la nature.
www.wwf.be
WWF-Belgique • Bd E. Jacqmain, 90 • 1000 Bruxelles • Tél. 02 340 09 99 • Fax 02 340 09 33 • members@wwf.be • Le Centre Info est ouvert du lu au ve de 9h00 à 12h30 et de 13h30 à 16h30.