WWF Magazine 109 FR

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6/ DOSSIER

Un avenir pour le lynx en Belgique

Magazine

14/ SUR LE TERRAIN

Myanmar : un singe rare protégé par les habitant·es

Édition d’été 2024

16/ FOCUS

Grands fonds marins : merveilleux et menacés

ED ITO

« Si nous voulons préparer notre pays au retour du lynx, nous devons améliorer la connectivité entre nos espaces naturels. »

Traversée par de grands fleuves et tapissée de forêts, la Belgique dispose de tous les atouts nécessaires pour héberger une vie sauvage foisonnante et faire la différence pour beaucoup d’espèces sauvages en Europe. Alors lorsqu’un lynx s’est installé dans la vallée de la Semois, le WWF a frappé à la porte de l'Université Humboldt de Berlin afin de leur demander d'étudier le potentiel du retour de cette espèce emblématique chez nous. Conclusion : notre pays et ses régions limitrophes comportent de vastes zones d’habitat tout à fait propice à accueillir 75 lynx !

Le fait que nous disposions d'un environnement favorable à ce félin est une excellente nouvelle, non seulement pour notre pays, mais également à l'échelle européenne. En restaurant et en protégeant l’habitat du lynx en Belgique, nous contribuons à la préservation de l'équilibre écologique à travers le continent. Et notre travail pour rendre notre pays plus favorable au lynx profitera aussi à bien d’autres animaux. Autre point d’action clé : améliorer la connectivité entre nos espaces naturels. En d’autres termes, nous assurer que les îlots de nature deviennent un réel réseau de nature, et ce bien au-delà de nos frontières nationales.

Au WWF, nous œuvrons à l’échelle globale à préserver la coexistence avec les grands félins, avec l’initiative « Living with Big Cats » : à travers une vision axée sur l’humain, nous travaillons à construire un avenir durable pour les lions, les jaguars et les panthères des neiges. Et nous contribuons aussi ici à la préservation des félins en mettant tout en œuvre pour favoriser l’établissement d'une population de lynx dans notre nature belge. Nous accueillons ces défis avec enthousiasme, car nous avons la chance, dans notre petit pays, d’avoir toutes les cartes en main pour ouvrir la voie à ce grand félin qui inspire et fascine.

Merci à tous et à toutes de nous permettre de nous lancer dans cette grande aventure. Ensemble, tout est possible !

Nicolas Tubbs

Directeur des programmes de conservation du WWF-Belgique

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14/ SUR LE TERRAIN

Myanmar : un singe rare protégé par les habitant·es

SOMMAIRE

COLOPHON : Le WWF Magazine est une publication du WWFBelgique Communauté Française asbl. Tous droits réservés au WWF. Le logo et les initiales WWF sont des marques déposées du World Wide Fund for Nature. Reproduction des textes autorisée, à condition qu’il soit fait mention de la source. • Ont collaboré à ce numéro : Alison Avanzini, Roxane Driessens, Veerle Hermans, Hans Moyson, Laure Raimondi, Corentin Rousseau, Pepijn T’Hooft, Nicolas Tubbs, Sarah Vanden Eede, Déborah Van Thournout • Coordination et rédaction : Esther Favre-Félix, Emma Maris • Traduction : Martin Collette, Emma Maris • Design : inextremis.be • Impression : imprimé de façon neutre en CO2 par Zwart Op Wit sur du papier recyclé cyclus silk 90 gr.• Photo de couverture : © Tomas Hulik / Shutterstock • E.R. : Déborah Van Thournout, Bd E. Jacqmain 90, 1000 Bruxelles.

6/ DOSSIER

Un avenir pour le lynx en Belgique

16/ FOCUS

Grands fonds marins : merveilleux et menacés

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UNE COMMUNAUTÉ

SAUVE 105.000 BÉBÉS TORTUES

EN ÉQUATEUR

Connaissez-vous la tortue de l'Amazone à taches jaunes (Podocnemis unifilis) ? À la fin des années 80', la communauté équatorienne Cofán de Zábalo a pris conscience du déclin dramatique de cette tortue de rivière, et ses représentant·es ont sonné l’alarme. Traditionnellement, l’espèce était une source importante de protéines pour la population locale, mais les tortues et leurs œufs faisaient surtout l’objet d’un commerce à travers le continent, commerce qui conduisait à leur quasi-extinction. Les Cofán ont décidé de ne plus manger ces œufs et ont commencé à déplacer les nids sur des plages plus en hauteur pour les protéger des inondations et des prédateurs. Ils ont créé des plages et étangs artificiels, où les jeunes tortues grandissent maintenant en sécurité. Et la communauté suit attentivement la saison de reproduction. Leur approche fonctionne, explique Rafael Yunda du WWF, qui accompagne le projet : « Zábalo est désormais l’endroit où l’on trouve le plus grand nombre de ces tortues. Le nombre de nids a augmenté de 180 à plus de mille, et 81% des œufs arrivent à éclosion ! » Les méthodes de gestion et conservation des nids par les Cofán sont devenues un modèle de conservation basée sur l’engagement des communautés locales. Grâce à vous, nous pouvons soutenir de telles réussites !

LES POPULATIONS DE LIONS AUGMENTENT AU MALAWI

Au Malawi, le WWF soutient quatre zones protégées, dont Majete et Liwonde. Il y a quelques années, leurs lions pouvaient se compter sur les doigts des deux mains. Plusieurs réintroductions ont fait grimper leur nombre et on peut désormais parler d’une croissance exponentielle : ils sont 70 à Majete et 26 à Liwonde –tout cela grâce à vous !

Le Malawi est un pays densément peuplé. Les parcs y sont donc de précieux îlots de nature. Pour prévenir les conflits entre la faune et les êtres humains, ils ont été clôturés. Pour s’assurer d’un bon équilibre au sein de ces écosystèmes, le WWF veille à la gestion des populations de grands prédateurs. Première étape : comprendre leurs dynamiques en équipant un individu dans chaque troupe d’un collier GPS. Cela nous permet de connaître la position des lions, de suivre les naissances et, lorsque le parc atteint sa capacité maximale, de déplacer certains individus vers d’autres parcs pour y renforcer des populations plus petites.

OFFRIR UN AVENIR À LA NATURE

Pierre-Jacques soutient le WWF avec enthousiasme depuis 1987. « Je suis passionné par le monde sauvage, même sans avoir beaucoup voyagé. » Il se rappelle très précisément un jeu de l’oie WWF, auquel il jouait durant des heures étant petit. Plus tard, Pierre-Jacques a réalisé que, pour sauver les animaux, il faut aussi sauver l’environnement. « La terre, c’est moi, c’est nous. Donner, c’est en fait rendre ce qu’on m’a donné. Je fais confiance au WWF : je sais que ma contribution sera correctement employée. » C’est ainsi que, lorsqu’il a été question pour lui de préparer son testament, y inclure un don au WWF était logique. Par ce geste, Pierre-Jacques continue à faire vivre sa passion pour la nature et les espèces sauvages : « C'est un peu comme une ultime compensation carbone de notre voyage sur terre. » Merci, Pierre-Jacques, pour votre engagement aux côtés du WWF, hier, aujourd’hui et demain !

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DOSSIER Un avenir pour le lynx en Belgique

Saviez-vous qu'un lynx boréal rôde dans les forêts de la vallée de la Semois ? Depuis 2020, nous avons la confirmation que ce mâle n’est pas seulement de passage chez nous : il s’est bel et bien établi dans notre pays. Un retour qui mérite d’être célébré, l'espèce ayant disparu de nos forêts depuis des siècles ! Et c’est bien sûr une excellente nouvelle pour la biodiversité belge. Un seul bémol : notre lynx est encore bien esseulé... Quelles sont les chances qu'il soit rejoint par des congénères ? La Belgique pourrait-elle accueillir une population viable de lynx ? Le WWF est parti à la recherche de réponses à ces questions…

Qui est le lynx boréal ?

Avec leurs oreilles triangulaires munies de pinceaux noirs et leurs longs favoris, les lynx ont une apparence mémorable. Il est toutefois très difficile de les apercevoir : ce sont des animaux timides et la Belgique n'abrite probablement qu'un seul individu, qui a été photographié pour la première fois en 2020 dans la vallée de la Semois.

OÙ VIT LE LYNX BORÉAL ?

Les lynx boréaux sont présents à travers l’Europe et l’Asie, et la majorité d’entre eux vivent - comme leur nom l’indique - dans les forêts boréales de Scandinavie et de Russie, jusqu’à l’Océan Pacifique. L’Union européenne compte 7.000 à 8.000 individus, ce qui y classe l’espèce comme « vulnérable » selon les critères de l’Union Internationale de la Conservation de la Nature. Ces lynx sont répartis en une dizaine de populations, dont certaines sont en danger (France), voire en danger critique d’extinction (Allemagne).

Le lynx boréal est le troisième plus grand prédateur d’Europe. Il apprécie les vastes forêts d'un seul tenant, avec une composition changeante et des altitudes variées. Les lynx ont besoin de tranquillité : les enchevêtrements de troncs d'arbres, rochers, arbustes denses et fougères leur offrent les abris nécessaires pour se reposer, guetter leurs proies ou mettre bas.

DU CHATON À L’ADULTE

Les lynx mènent une vie solitaire. Une fois par an, mâles et femelles cherchent à se rencontrer, entre mi-février et mi-avril. Après quelques jours seulement, leurs routes se séparent. Si la rencontre a porté ses fruits, la maman lynx donne naissance à deux à quatre chatons après une gestation de 67 à 72 jours. Les chatons ouvrent leurs yeux pour la première fois après 7 à 17 jours et leurs capacités motrices sont très limitées durant les deux à trois premières semaines. À environ quatre semaines, ils commencent à explorer les alentours, et après environs deux mois, ils suivent leur mère sur de plus longues distances. À neuf semaines, leurs dents de lait sont suffisamment développées pour manger de la viande : c’est à ce moment-là que leur mère les emmène pour la première fois dévorer une proie.

EN QUÊTE D’INDÉPENDANCE

Quand les jeunes ont 10 à 11 mois, leur mère les quitte. Les jeunes restent généralement sur le territoire maternel pendant un certain temps, afin d’y mener leurs premières chasses en terrain connu. Ils choisissent ensuite des territoires provisoires, jusqu’à 18 mois environ, où ils s'installent sur leur territoire définitif, un

QUEL RÔLE JOUE LE LYNX DANS SON ÉCOSYSTÈME ?

territoire éloigné de 5 à 130 km de leur lieu de naissance (les femelles se déplacent généralement moins loin). Leur territoire couvre 50 à 450 km² et ils ne le partagent pas avec des congénères du même sexe, mais les mâles tolèrent la présence d’une à trois femelles.

COMMENT CHASSE LE LYNX ET QUE MANGE-T-IL ?

Les lynx excellent dans la chasse à l’affût : ils guettent patiemment et ne passent à l'attaque que lorsque leur proie est suffisamment proche, à 20 mètres maximum. Leurs proies favorites ? le chevreuil, suivi par le chamois et le cerf élaphe. Les lynx sont des carnivores stricts et les ongulés représentent 70 à 90% de leur régime alimentaire. Ils se nourrissent aussi de mammifères plus petits comme les lièvres et divers rongeurs. Les lynx consomment deux à trois kilos de nourriture par jour : un seul chevreuil peut donc leur suffire pour trois à sept jours. Les restes ? Ils profitent au reste de l’écosystème !

Qui dit lynx dit présence de carcasses tout au long de l'année. Celles-ci constituent une source de nourriture pour les charognards et même les plantes. Elles enrichissent le sol, et des oiseaux comme les mésanges en ont besoin pour survivre l'hiver.

Et ce n'est pas le seul rôle du lynx : en tant que prédateur au sommet de la chaîne alimentaire, il maintient l’équilibre de son écosystème forestier. En chassant les chevreuils et autres « brouteurs » qui mangent les jeunes pousses et écorcent les arbres, les lynx réduisent le temps que ces ongulés passent à se nourrir dans un même endroit. La végétation a alors plus de chances de se rétablir. Les lynx incitent aussi les herbivores à partir chercher de la nourriture dans de nouveaux endroits, ce qui contribue ainsi à une meilleure régénération forestière.

Enfin, les lynx exercent une pression sur les prédateurs de taille moyenne, tels que les renards : un lynx peut en effet tuer jusqu’à 30 renards par an ! Les renards préfèrent donc se tenir à l’écart, ce qui permet à certains oiseaux et petits rongeurs de prospérer. La présence du lynx crée ainsi une plus grande diversité dans son environnement, ce qui permet à l'écosystème de mieux remplir ses fonctions.

© JEROEN HELMER / ARK REWILDING

Coexister avec les lynx

Le retour d'un grand félin emblématique peut susciter de nombreuses réactions, que ce soit de l'enthousiasme, de l'admiration ou de la peur. Le grand public connait encore mal l’écologie du lynx et ignore parfois même que le lynx est une espèce indigène à l’Europe

« Aujourd'hui, notre pays n'abrite encore qu'un seul lynx », explique Corentin Rousseau du WWF. « Mais avant que d’autres lynx le rejoignent, il est important d’évaluer en profondeur l'impact social du retour de cet animal. Le grand public est-il prêt à l'accueillir ? Grâce à des campagnes de sensibilisation, nous voulons éliminer la désinformation et la peur. Il y a par exemple une nouvelle rassurante pour les éleveurs et les éleveuses : ce félin reste l’espèce de grand carnivore qui cause le moins de dommages au bétail et aux biens de ses voisin·es humain·es. Corentin Rousseau est rassurant : « Les lynx sont très différents des loups. Ils attaquent rarement les animaux de ferme et, s'ils le font, ils ne tuent qu'un animal ou deux. Ils ont donc un impact très limité ». De plus, des mesures de protection se sont déjà prouvées très efficaces dans les pays de présence du lynx boréal : l’utilisation de chiens pour la protection des troupeaux y a ainsi montré une efficacité entre 86% et 100%.

UN IMPACT À RELATIVISER

Du côté de certain·es chasseurs et chasseuses, l'impact du lynx sur les chevreuils et les chamois a été historiquement une source de crainte. Cependant la réalité de cet impact doit être relativisée : une étude réalisée en Suisse dans les années 1990 a ainsi montré que la centaine de lynx présents dans le pays prélevait 6 à 9% de la population de chevreuil et 2 à 3% de la population de chamois soit 6.000 ongulés par an. Dans le même temps, la chasse en tuait 40.000 et les voitures 15.000.

Et vous et moi, devrions-nous nous inquiéter ? « Nous n'avons pas à craindre une attaque de lynx, ce sont des animaux très timides », souligne Corentin Rousseau. « Je n'ai jamais entendu parler, ni lu dans la littérature, qu'un lynx aurait déjà attaqué un humain. »

L’épopée du lynx en Belgique

Le lynx était autrefois présent à travers presque toute l’Europe, mais la déforestation et la chasse excessive de ses proies préférées (cerfs, chevreuils, chamois…) ont amené petit à petit à son extinction dans de nombreuses régions –y compris la Belgique.

Heureusement, le lynx fait actuellement son retour en Europe occidentale, grâce à la reforestation progressive du continent, à une meilleure gestion des ongulés et à la mise en place de législations de protection des espèces sauvages. Ce contexte a permis aux populations relictuelles de lynx d’accroître leurs effectifs, un mouvement renforcé par une série de réintroductions en France, en Suisse, en Allemagne ou encore en Slovénie. Malgré leur retour en force, les lynx européens restent face à un défi majeur : leurs populations sont souvent de très petite taille et éloignées les unes des autres.

UN RETOUR ENFIN CONFIRMÉ

Après des siècles d’absence et quelques décénnies de rumeurs, la présence du lynx en Belgique a été indisputablement confirmée le 27 août 2020 par un piège photographique placé dans la vallée de la Semois (voir ci-contre). Suite à cette observation, le Service Public de Wallonie a installé d’autres pièges photographiques couplés à un poteau rugueux enduit d'un produit attractif pour les lynx. Le but est que le lynx y dépose des poils en s’y frottant, permettant d’en analyser l’ADN. Avec succès : nous savons maintenant qu’il s'agit d'un individu mâle de la lignée des Carpates, soit la même que les lynx présents en Allemagne et en France.

UNE PRÉSENCE SURPRENANTE

La présence du lynx boréal en Belgique reste surprenante, dans la mesure ou la plus proche population de lynx - une toute petite population d’environ 16 individus - est relativement éloignée, se situant dans la région des Vosges-Palatinat, entre la France et l’Allemagne, à 180 km de la vallée de la Semois. Le lynx n’ayant pas la même faculté de déplacement que le loup, il est assez rare (mais pas impossible !) qu’il parcoure une si grande distance, surtout dans un habitat fragmenté comme la Belgique.

Un territoire prometteur

Lorsque nous avons appris que le lynx était de retour en Belgique, nous avons demandé à l’Université Humboldt de Berlin d’évaluer l'étendue de l'habitat naturel belge qui serait à même d’accueillir des lynx, ainsi que sa connectivité avec les populations de lynx des pays voisins.

Bonne nouvelle : le sud de la Belgique comporte de vastes zones tout à fait propices à accueillir une population de lynx ! L’habitat préféré du lynx est composé de chaînes de collines comprenant de larges zones forestières connectées et un terrain accidenté, ainsi que peu de perturbations humaines. Deux « hotspots » belges ont ainsi été identifiés : la région occidentale des Ardennes et la région de l'Eifel. Ces deux grandes zones propices sont reliées entre-elles par le massif ardennais, qui forme lui aussi un habitat approprié (voir carte ci-contre). Sur la base de cette carte et de différentes méthodes de modélisation, l’Université Humboldt estime que la Belgique et ses zones limitrophes pourraient accueillir 75 lynx !

À QUAND L’ARRIVÉE D’AUTRES LYNX ?

Des couloirs de déplacement ont été identifiés par l’Université Humboldt, pouvant théoriquement permettre aux lynx vivant en France et en Allemagne de rejoindre un jour le lynx de la vallée de la Semois. Toutefois, l’établissement d’une population de lynx viable en Belgique par la seule dispersion naturelle est peu probable dans un avenir proche. La raison ?

 Zones d'habitat potentiel identifiées par l'Université Humboldt. Les couleurs indiquent les 3 seuils utilisés pour classer l’adéquation de l’habitat : 90% (faible) 95% (moyenne) 97,5% – (élevée)

Ce sont presque exclusivement les mâles qui se dispersent sur de longues distances et franchissent des obstacles tels que les routes et les rivières.

UNE PIÈCE DE PUZZLE

Le Dr. Julian Oeser, de l’Université Humboldt de Berlin, reste optimiste : « Les organisations de conservation déploient de plus en plus d'efforts pour favoriser une ‘métapopulation’ de lynx en Europe centrale – c’est-à-dire un réseau de populations de lynx connectées entre elles. D’après notre évaluation des habitats du lynx en Belgique, les forêts belges auraient le potentiel de devenir une pièce du puzzle dans ce réseau ! Le retour du lynx boréal en Belgique ne serait donc pas seulement enrichissant pour la biodiversité et les écosystèmes locaux, mais constituerait également une étape importante pour la conservation de cette espèce emblématique dans l'ensemble de l'Europe. »

Préparer le retour du lynx en Belgique

La nature belge comporte donc des habitats adaptés au lynx, ce qui réjouit Corentin Rousseau (WWFBelgique) et Cécile Lesire (Parc national de la vallée de la Semois).

Ces spécialistes nous expliquent comment leurs organisations contribuent à rendre notre pays plus accueillant pour le félin, et ce qu’il reste à faire.

RESTAURER ET PROTÉGER L'HABITAT

« Le Parc national de la vallée de la Semois a planifié de restaurer ou de créer au moins 100 hectares de lisières et de zones ouvertes en forêt d'ici 2026 », raconte Cécile. « Nous allons planter des arbres et arbustes, bordés d’une bande herbeuse. Cela crée une transition graduelle entre les zones ouvertes et la forêt : et les lynx aiment s’y tapir pour chasser. » De plus, ces lisières augmentent la biodiversité.

« Nous allons aussi restaurer au moins 20 hectares de biotopes menacés sur les pentes de la vallée de la Semois », continue Cécile. « Avec leurs rochers escarpés, ces pentes sont idéales pour le repos et la reproduction du lynx », poursuit Corentin. « Nous voulons protéger ces zones en réserves forestières intégrales pour assurer la tranquillité de la vie forestière. » Cette tranquillité est cruciale pour les lynx, surtout en période de reproduction.

CONNECTIVITÉ DANS ET AUTOUR DE LA BELGIQUE

Routes, voies ferrées, villes, zones agricoles… : la Belgique est parsemée d'obstacles pour le lynx. Comment mieux connecter nos paysages fragmentés ?

« Nous devons créer de nouveaux passages pour la

 Ces jeunes pousses plantées en mars 2024 formeront bientôt des lisières.

faune ou adapter les tunnels et écoducs existants pour que le lynx puisse aussi les emprunter », explique Cécile. Corentin ajoute : « Les lynx ont besoin de se cacher. C’est pourquoi nous plantons des haies des bosquets dans les zones agricoles ouvertes, les lynx s’en serviront comme étapes pour traverser les espaces ouverts ».

« Améliorer la connectivité uniquement en Belgique ne suffira pas », indique toutefois Corentin. « Les lynx ne connaissent pas les frontières, et les différentes populations doivent pouvoir se rencontrer. Sans diversité génétique, les lynx deviendraient plus sensibles aux maladies et aux anomalies héréditaires. »

Le WWF et le Parc national de la vallée de la Semois veulent donc identifier les obstacles qui empêchent la dispersion des lynx. « Sur cette base, nous voulons initier des collaborations transfrontalières pour améliorer la connectivité avec les populations de lynx voisines », conclut Cécile.

En savoir plus sur le lynx ? Lisez notre rapport complet ici :

 Les pentes de la vallée de la Semois, où un lynx a élu domicile.

SUR LE TERRAIN

Les langurs de Popa n'ont été officiellement décrits par la science en tant qu’espèce distincte que le 11 novembre 2020 ! Aujourd’hui, la présence de ces singes au corps élancé été confirmée dans quatre zones forestières du Myanmar. Si les conditions semblent favorables dans trois de ces zones, la chasse a augmenté dans la quatrième, rendant dangereuse la situation de cette fragile population. Même à l'intérieur des zones protégées, la situation difficile dans laquelle se trouvent actuellement les habitant es du pays signifie que la déforestation et la perte d'habitat restent une menace. « Les évolutions constantes de la situation que traverse le pays ont aussi des conséquences sur les ressources naturelles : accaparement des terres, exploitation minière, déforestation, braconnage... » explique Dr. Ngwe, du WWF au Myanmar. Le langur de Popa étant au bord de l'extinction, il est tout d’abord essentiel de sensibiliser à sa protection, et d’autre part nécessaire de mener des recherches de toute urgence afin d’évaluer s’ils sont présents ou non dans d'autres régions.

DE NOMBREUX DÉFIS

Myanmar : un singe rare protégé par les habitant·es

Le langur de Popa est un singe magnifique et surprenant, avec une longue queue et des anneaux blancs autour des yeux et du museau. On pense qu'il en reste moins de 200 au Myanmar, le seul pays au monde où ils vivent. Malgré des conditions de travail difficiles, les équipes du WWF et les communautés locales sont bien déterminées à le sauver.

Afin d'assurer leur avenir, de nombreux acteurs et actrices locales ont uni leurs efforts, dans des circonstances particulièrement difficiles. Dr. Ngwe poursuit : « La situation que traverse notre pays signifie qu'il y a des zones qui sont accessibles et d’autres non - ces zones changent au fil du temps. Il est nécessaire de s’adapter : une conférence hybride a par exemple été organisée pour le langur de Popa, au cours de laquelle les communautés locales ont pu partager leurs réalisations, soit en présentiel soit en ligne selon les possibilités ». Sein Myauk Myauk, du WWF, le confirme : « Suite à la COVID-19, de nombreuses communautés locales ont appris à utiliser Zoom. Ces communautés partagent et échangent ainsi des mises à jour et des photos via les applications de messages des médias sociaux. La connexion Internet est parfois coupée dans certaines zones, mais au fil de décennies de crises, les communautés ont appris à être créatives et à s’adapter : à chaque fois qu’elles ont perfectionné une façon de travailler, un nouveau défi se présente ! »

COMMUNAUTÉS EN ACTION

L’an passé, un atelier a ainsi pu être organisé, invitant les organisations communautaires et la population locale à travailler ensemble. « J’ai vu ces singes de mes propres yeux ! Comme il s'agit d'une espèce menacée d'extinction, j'ai le sentiment d'avoir une responsabilité. Je suis fier que le langur de Popa soit présent dans ma région », raconte Ko Kyaw*, un citoyen qui a depuis commencé à faire connaître le langur de Popa dans sa région. « Les gens restent motivés parce qu’ils ont appris au fil des années à connaitre les richesses de leur environnement », explique Dr. Ngwe. « La participation active de bénévoles issus des communautés est importante, car ce sont eux qui développent des solutions locales pour conserver au mieux cette espèce et déterminer le nombre de langurs et les menaces qu’ils rencontrent. »

Parmi les sujets présentés au cours de l'événement, la question du commerce illégal des langurs sur les médias sociaux a été abordée. « Le niveau de pauvreté a augmenté en raison de ce que traverse le pays », explique Sein. « Et la contrebande a donc également augmenté, notamment via la vente d’espèces sauvages sur les médias sociaux. Le langur de Popa peut y être trafiqué comme animal de compagnie, pour sa viande et pour son estomac qui est utilisé pour la médecine traditionnelle. »

marchés de nuit sont un bon lieu de sensibilisation.

 Les enfants découvrent ces langurs via des livres scolaires.

 Les communautés locales partagent leurs expériences.

LIVRES POUR ENFANTS

L'éducation est donc un pan important du travail communautaire, et les méthodes de sensibilisation varient d'une région à l'autre. « Par exemple via des jeux éducatifs sur les marchés, des livres explicatifs distribués aux enfants… Chaque région protège l’espèce à sa manière », raconte Dr. Ngwe.

« Nous voyons ces singes depuis notre enfance autour de la grotte de PadahLin », explique Ko Win Min*, l’un des participants à un atelier. « Nous ne savions pas qu'il s'agissait d'une espèce rare, nous avons donc beaucoup appris lors de cet atelier et je suis motivé pour conserver le langur de Popa dans ma région. »

*Indique l'utilisation d'un pseudonyme pour des raisons de sécurité

 Les
 Des livreurs locaux diffusent eux aussi des informations.

FOCUS

Grands fonds marins : merveilleux et menacés

À partir de 200 mètres sous la surface de l’océan, on pénètre dans les fonds marins… Dernières zones sauvages intactes de notre planète, elles sont soumises à de fortes pressions, notamment en raison du changement climatique. Et aujourd’hui, une menace particulièrement grave s’y rajoute : l’exploitation minière en eaux profondes.

DES FORMES DE VIE UNIQUES AU MONDE…

Seule une mince fraction des secrets des abysses marines a été découverte. Une diversité extraordinaire d’habitats y ont été repérés – sources hydrothermales, monts sousmarins… – et ils abritent des espèces mystérieuses uniques. Les animaux des grands fonds se sont adaptés à une pression écrasante et à des eaux glaciales extrêmement calmes et dénuées de lumière. Autrefois, nous pensions même qu’aucune vie n’était possible dans ces conditions hostiles. Aujourd’hui, on estime que les grands fonds abritent au moins un million d’espèces différentes. Bien qu’extrêmes, les conditions de vie en eaux profondes sont très stables : les animaux grandissent et se déplacent avec grande lenteur et peuvent connaître des longévités exceptionnelles. Des éponges y atteignent ainsi l’âge de 10.000 ans ! Habituées à des processus très lents, les espèces des grands fonds sont particulièrement vulnérables aux perturbations externes.

…ET D’ABONDANTS MINERAIS

Outre une faune et une flore qu’on ne trouve nulle part ailleurs, les grands fonds regorgent de métaux rares : cuivre, cobalt, nickel, manganèse…. Ces métaux pouvant être utilisés pour de nombreuses applications industrielles et électroniquessmartphones, batteries, panneaux solaires, éoliennes… - les grands fonds attirent les convoitises.

Pour extraire ces métaux de l’océan, les méthodes d’exploitation minière dépendent du type de gisement. Dans le cas des nodules polymétalliques, des engins semblables à des aspirateurs mécaniques sont utilisés. Pour les sulfures polymétalliques et les encroûtements cobaltifères, des machines découpent et forent la croute pour détacher la roche riche en minéraux. Ces dernières techniques paraissent plus brutales, mais l’extraction de nodules polymétalliques est également un processus destructeur. Étant donné le rythme très lent de la vie en eaux profondes, ces dégâts ne seront pas réparés de notre vivant, si tant est qu’ils le soient un jour…

 Habitat des grands fonds marins avec dépôts de minéraux.

Quels habitats et animaux sont menacés par l’exploitation minière ?

PLAINES ABYSSALES ET POULPE « CASPER »

Les plaines abyssales représentent 75% du plancher océanique. Elles sont couvertes de sédiments et abritent une grande diversité de formes de vie. On y trouve notamment des nodules polymétalliques : ces concrétions minérales en forme de galet ont mis des millions d'années à se former autour de petits objets tels que des dents de requin. Ils contiennent des minéraux comme du cuivre, du nickel ou du cobalt, mais ils ont surtout un rôle clé dans leur écosystème : de nombreuses éponges et coraux s’y fixent et d’autres espèces telles que le poulpe « Casper » en a besoin pour se reproduire, les femelles pondant leurs œufs dans ces éponges et coraux. L’extraction massive de ces nodules menacerait donc toute une série d’espèces d’extinction.

 Le dauphin de Cuvier peut plonger jusqu'à 3.000 mètres et il utilise le son pour communiquer et se diriger. Il pâtirait de la pollution sonore due à l'exploitation minière.

MONTS SOUS-MARINS ET BALEINES

 Le poulpe Casper a été surnommé ainsi en référence au sympathique petit fantôme du dessin animé. L'exploitation minière en eaux profondes pourrait entraîner l'extinction de son espèce.

SOURCES HYDROTHERMALES ET VIE MICROBIENNE UNIQUE

Des sources hydrothermales jaillissent des volcans sousmarins et des crêtes océaniques. Elles constituent la base de communautés écologiques uniques abritant des animaux qu’on ne trouve nulle part ailleurs. Il est même possible que la vie sur Terre y soit née ! Ces écosystèmes sont si précieux que d'éminent�es scientifiques y réclament encore plus qu’un moratoire : ces scientifiques veulent une interdiction totale de l'exploitation de ces sources hydrothermales, et ce bien qu’on y trouve de grandes concentrations d'or, de cuivre ou de zinc.

L'exploitation minière des grands fonds causerait la disparition de formes de vie uniques avant même que les scientifiques aient pu les étudier, et ces découvertes pourraient apporter nombre d'innovations et de médicaments. Saviez-vous ainsi qu'un test COVID-19 a été mis au point à partir d'un microbe provenant d'une source hydrothermale ?

Les monts sous-marins sont des volcans pouvant atteindre plus de 1.000 mètres, qui regorgent de vie et comptent parmi les écosystèmes les plus vulnérables. Ils offrent nourriture et habitat aux espèces migratrices telles que les baleines et les tortues, ainsi qu’à de nombreux coraux et éponges (qui accueillent à leur tour d'autres animaux).

Pendant des dizaines de millions d'années, des croûtes de cobalt et autres métaux se sont formées sur ces volcans. Pour extraire ces métaux, il faut en broyer la croûte. Ces écosystèmes précieux seraient alors détruits, et cette destruction aurait un impact jusqu’aux animaux de surface. Les cétacés, qui utilisent l'écholocation pour communiquer, souffriraient par exemple de la pollution sonore de cette exploitation.

 La vie autour d'une source hydrothermale.

LORA

Quelles conséquences aurait l’exploitation minière des grands fonds ?

Les premiers projets d'exploitation minière en eaux profondes sont prévus dans la zone pacifique de Clarion-Clipperton, soit 6 millions de km² entre le Mexique et Hawaï. Seuls 30 km² de plaines abyssales y ont été étudiés, révélant plus de 1.000 espèces. Il y reste tant à découvrir qu’il est impossible d’évaluer l’ampleur des conséquences de cette exploitation.

INTERROGATIONS ET CONSÉQUENCES INQUIÉTANTES

Une chose est sûre : aucun avantage financier ne compensera les conséquences désastreuses d’une telle exploitation. Les machines utilisées créent des panaches de sédiments qui obscurciraient les habitats et étoufferaient les animaux, entraînant une perte permanente de biodiversité. Les navires rejetteraient même des sédiments mêlés de produits toxiques. Ces opérations causeraient une pollution sonore et lumineuse qui perturberait la communication et la navigation des baleines

et des dauphins. L'exploitation minière en eaux profondes hypothéquerait également de nombreuses découvertes scientifiques, car les fonds marins recèlent des informations précieuses sur l'origine de la vie. Cela affecterait aussi les stocks de poissons, menaçant la principale source de protéines d'un milliard de personnes et les moyens de subsistance de 200 millions –notamment dans les pays en développement.

Sans parler du climat : l'océan absorbant plus de 30% des gaz à effet de serre et 93% de l'excès de chaleur, il est notre principal allié dans la crise climatique. L'exploitation minière en eaux profondes pourrait réduire sa capacité à absorber le carbone de l'air, et les techniques invasives pourraient même libérer le carbone stocké dans les fonds marins...

L'impact serait donc considérable à l'échelle mondiale.

URGENCE D'UN MORATOIRE

Les entreprises sont en phase d'essai : il n'y a pas encore d'exploitation minière commerciale dans les eaux profondes internationales. Il est donc encore temps d’empêcher ce désastre écologique. C'est pourquoi le WWF réclame un moratoire, c’est-à-dire l’interdiction de toute exploitation minière en eaux profondes avant que :

• les risques environnementaux, sociaux et économiques soient connus ;

• qu’il ait été démontré que l'environnement marin serait efficacement protégé et que toute perte de biodiversité serait évitée ;

• les populations et communautés autochtones concernées aient donné leur consentement éclairé ;

• toutes les autres options aient été épuisées.

 Quelques conséquences de l'exploitation minière des grands fonds :

827 scientifiques et expert·es politiques ont signé l'appel en faveur d'un moratoire. Vingt-cinq pays l'ont déjà soutenu : la Belgique, malheureusement, ne l’a pas (encore) fait.

Quelles sont les alternatives ?

Les partisan·es de l'exploitation minière en eaux profondes affirment que nous en avons besoin pour la transition écologique. C'est faux : en misant sur l'économie circulaire, le recyclage et l'innovation technologique, nous pouvons répondre aux besoins de l'industrie en matières premières, sans porter atteinte aux grands fonds océaniques.

ET SI ON RECYCLAIT, TOUT SIMPLEMENT ?

La crise climatique nous pousse à développer rapidement les énergies renouvelables et la mobilité électrique, ce qui exige des métaux spécifiques. Les cellules photovoltaïques et les batteries ont toutefois une durée de vie relativement longue : cela prendra donc du temps avant que les métaux qu'elles contiennent puissent être recyclés. Il est cependant possible d’investir dès maintenant dans l’optimisation des systèmes et des techniques de recyclage.

INNOVATIONS TECHNOLOGIQUES

Jusqu'il y a peu, les métaux comme le cobalt et le nickel étaient utilisés massivement pour produire des batteries. Mais les technologies dans ce domaine évoluent très rapidement, et les nouvelles générations de batteries en cours de développement utilisent de moins en moins ces matériaux.

Or les prévisions les plus optimistes estiment qu’il faudra encore au moins 15 à 20 ans pour que les techniques d'extraction et de traitement des minéraux des grands fonds marins soient au point. Les partisan·es de cette exploitation partent donc du principe que nous aurons encore besoin d’autant de nickel et de cobalt à ce moment-là, ce qui ne correspond pas aux tendances de l’industrie.

APPEL AUX POLITIQUES

Un avenir plus durable commence par une décision simple : renoncer à l'exploitation minière en eaux profondes. Le sort de millions de kilomètres carrés de fonds marins et des innombrables espèces qu’ils abritent est entre les mains des décideurs et décideuses politiques. Dites non à l'exploitation minière en eaux profondes et investissez plutôt dans l’économie circulaire, l’innovation et la recherche !

COMMENT POUVONSNOUS AGIR ?

Prenez soin de vos objets et allongez leur durée de vie : investissez dans l'entretien et la réparation. Consommez moins et de manière réfléchie.

Informez-vous : osez demander où le producteur se procure les métaux nécessaires et si cet approvisionnement est éthique et durable.

Vous avez encore de vieux appareils électroniques (smartphones, etc.) ? Portez-les dans un point de recyclage. Vous donnerez ainsi une seconde vie aux métaux précieux qu'ils contiennent !

 Méduse vivant dans les plaines abyssales.
 Un crinoïde - ou lys de mer - à tige rouge.
 Cette pieuvre étonnante a été surnommée « Dumbo » comme le petit éléphant.

YOUTH

À la découverte des enjeux environnementaux par le jeu

Au WWF-Éducation, notre objectif est de sensibiliser un maximum de jeunes de 6 à 18 ans aux enjeux de la perte de biodiversité et du climat. Nous voulons les amener à opérer des changements dans leurs modes de vie et à passer à l’action pour un avenir plus durable. Un objectif ambitieux ! Pour aborder ces sujets de façon positive et non anxiogène, quoi de mieux que le jeu ? Découvrez ci-dessous 2 de nos nouveaux jeux.

UN OUTIL DE RÉALITÉ AUGMENTÉE SUR LE CACAO ET LA DÉFORESTATION

Plongez dans le monde enchanteur des forêts tropicales avec le dernier outil de réalité augmentée du WWFÉducation et d'eVRgreen Studio ! Cet outil innovant emmène les élèves dans un voyage passionnant où ils et elles découvrent de manière interactive l'intrigante biodiversité de la forêt tropicale et l'impact des choix humains sur ces précieux écosystèmes.

Entrez dans un environnement virtuel et rencontrez Adom, un garçon dont la mère travaille dans une plantation de cacao, et son fidèle compagnon Odile, l'éléphant de forêt africain. À leurs côtés, les élèves découvrent la réalité difficile de la culture du cacao, et son impact sur la nature et les communautés locales.

Grâce à des scénarios captivants, les élèves sont encouragé es à faire des choix conscients et durables qui ont un impact positif sur la jungle d'Odile et sur la vie de personnes comme la mère d'Adom. C'est une aventure pleine de découvertes et de défis, où chaque choix compte pour protéger notre belle planète ! Et le mieux ? Tout le monde peut utiliser cet outil gratuitement !

Découvrez cet outil ici :

UN ESCAPE GAME SUR LA POLLUTION PLASTIQUE

« Jeunes aventuriers, bienvenue à bord du vaisseau Voyageur du Temps. Je suis le capitaine Pélican. » Nous sommes en 2100 et les humains évoluent dans un monde désolé, étouffé par la pollution plastique. Voilà ce que nous explique le capitaine, par vidéo interposée. Heureusement, le Voyageur du temps va permettre à nos jeunes héros et héroïnes de rejoindre l’époque actuelle pour comprendre l’origine du problème et y mettre un terme !

Les enfants, réparti es en groupes, vont devoir utiliser tous les éléments à leur disposition (messages codés, puzzles…) pour résoudre les énigmes dans le temps imparti ! Au travers de cette activité immersive, les enfants de 10 à 12 ans découvrent les impacts de la pollution plastique sur les écosystèmes, les animaux qui y vivent, et les populations humaines partout sur la planète. Les élèves en apprennent également davantage sur la manière dont ils et elles peuvent contribuer à la protection de la nature.

« C’était une chouette façon d'entrer dans les thèmes de la pollution et des écosystèmes, qui sont au programme de 6e. Les enfants aiment ça, bouger, rechercher par eux-mêmes, résoudre un défi. C’est intéressant de les voir fonctionner en équipe, avec très peu de consignes », raconte Elizabeta Ljeci, instructrice en P6 de l’école primaire Clair Soleil d’Anderlecht. « Contrairement à ce que certains pensent, en jouant, on apprend. Le tout est de leur faire prendre conscience des compétences qu’ils ont travaillées. » Lena, institutrice d’école primaire, le confirme : « Notre participation à l'escape game a été une expérience passionnante, interactive et éducative. Les enfants ont beaucoup appris en jouant et étaient très enthousiastes par la suite. »

Cet escape game a été développé en partenariat avec l’Institut Jane Goodall Belgique.

Tous les détails de ce jeu ici :

L’OFFRE ÉDUCATIVE DU WWF

Le jeu permet de générer des émotions positives, d’augmenter la motivation et l’engagement, ainsi qu’une meilleure assimilation des connaissances. Et il nous permet ensuite de débriefer des sujets clés et d’aborder positivement ce que les jeunes peuvent mettre en place à leur niveau.

● « Lorsque j’étais enseignante en P6, nous avons gagné un atelier sur le climat. Les élèves ont pu réaliser des expériences et mieux comprendre le phénomène. Le matériel était parfait. Si je récupère une classe de p6, je réitère l’expérience. Merci ! » Emilie, enseignante en P4/P5

● « Une animation interactive, suscitant l'intérêt des jeunes et les rendant acteurs et responsables. » Valérie, directrice d’école

● « Les AgendAnimaux sont idéaux pour sensibiliser aux animaux en voie de disparition. Les enfants sont toujours curieux de savoir sur quel animal tombera leur anniversaire ! Un must pour les enseignant·es qui abordent ces sujets en classe. » Mira, enseignement primaire

Découvrez toute notre offre éducative gratuite ici :

VOTRE ADOPTION EN ACTION !

Vous avez adopté une loutre ou un ours brun ?

Découvrez les dernières nouvelles de votre animal préféré !

LA VALLÉE DE LA SEMOIS, HAVRE DE PAIX POUR LA LOUTRE

Depuis que la vallée de la Semois abrite officiellement un Parc national en septembre dernier, nos collègues et nos partenaires ont redoublé d’efforts pour y étudier la loutre et lui offrir un habitat accueillant. Corentin Rousseau, notre « expert loutre » au WWF, a ainsi continué à relever ses pièges photographiques pour tenter d’immortaliser les loutres qui peuplent la région. En parallèle, nos bénévoles ont travaillé d’arrache-pied pour éradiquer la balsamine de l’Himalaya, une plante invasive qui dégrade les berges des rivières et empêche la loutre de trouver suffisamment de cachettes en hiver.

Le Parc national de la vallée de la Semois s’étend sur près de 30.000 hectares et abrite une grande variété d'espèces animales et végétales. Les pentes rocheuses de la vallée offrent notamment de nombreuses possibilités aux plantes et aux insectes. Ses forêts sont vastes et ses rivières peu polluées. Beaucoup de facteurs sont ainsi réunis pour y développer un havre accueillant pour la loutre, mais aussi le lynx, la moule perlière et différentes espèces de chauve-souris.

UNE TECHNOLOGIE

INNOVANTE QUI DÉTECTE

LES LOUTRES... SANS LES VOIR !

Chaque espèce, que ce soit dans l’eau ou sur la terre, relâche dans son environnement des fragments de son ADN. La loutre par exemple, disperse des traces de son ADN dans son milieu de prédilection – la rivière – à travers son urine, ses poils, ses déjections… En prélevant des échantillons d’eau de la Semois, nous avons donc pu déterminer avec précision les zones avec le plus de concentration de loutres, alors même que nous n’avons encore jamais pu les apercevoir via les pièges photographiques ! Une prouesse rendue possible grâce à votre soutien mensuel, qui nous permet de concentrer nos efforts sur les zones clés pour la loutre dans la région. Enfin la loutre est ce qu’on appelle une « espèce parapluie » – protéger ce sympathique mustélidé bénéficie ainsi à de nombreuses autres espèces animales et végétales. En ayant adopté une loutre, vous protégez aussi ces espèces et contribuez à façonner une nature florissante dans notre petit pays.

Merci !

UNE SECONDE CHANCE POUR LES OURSONS EN BULGARIE

Dans les montagnes sauvages des Carpates, en Europe centrale, de nombreux oursons se retrouvent orphelins à cause des activités humaines. Pour faire face à cette situation, le WWF agit non seulement pour améliorer la cohabitation entre les ours et les communautés locales, mais soutient également des projets de réhabilitation de ces oursons. Car sans leur mère pour les protéger et leur apprendre la vie sauvage, ceux-ci se retrouvent condamnés... Outre l’orphelinat Bear Again en Roumanie, vous soutenez également via votre adoption symbolique le travail de Arcturos, un centre de réhabilitation de la faune sauvage situé au nord de la Grèce, non loin de la frontière bulgare. Leur travail expert permet de préserver l’instinct sauvage des jeunes ours tout en leur offrant un cadre protégé pour qu’ils puissent apprendre à chercher de la nourriture, creuser une tanière pour l’hiver et prendre suffisamment de poids pour affronter les rudes conditions de leur environnement naturel. Les équipes d’Arcturos estiment qu’un animal doit peser plus de deux fois et demie son poids initial avant d'être relâché.

RETROUVER LA VIE SAUVAGE

Lorsqu’ils ont suffisamment pris de poids, les jeunes ours sont relâchés et retrouvent la vie sauvage. Une opération délicate à laquelle nos collègues Ester et Katrien ont pu assister en mai dernier en Bulgarie. Les jeunes ours sont également équipés de colliers GPS : cela permettra à nos collègues du WWF en Bulgarie de suivre leur progression pendant un à deux ans pour évaluer le succès du travail de réhabilitation.

Les Carpates abritent les plus grandes populations d’ours bruns d’Europe centrale et occidentale. Votre adoption nous permet de mener ces actions indispensables pour les protéger.

Благодаря ви!  Ceci signifie « merci » en Bulgare !

 Les jeunes ours sont anesthésiés le temps du transport, par sécurité. Les vétérinaires en profitent pour les peser et prendre diverses mesures pour s’assurer de leur état de santé général avant qu’ils ne soient relâchés.

WWF-Belgique C.F. ASBL

Bd Emile Jacqmain 90 1000 Bruxelles

02 340 09 20 wwf.be

Le 13 septembre est la Journée internationale du testament au profit d’une bonne cause

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