Édition de printemps 2024
6/ DOSSIER
L'innovation au service de la conservation
14/ SUR LE TERRAIN
Fragile retour des guépards en Zambie
18/ FOCUS
Élections 2024 : la nature comme alliée
Édition de printemps 2024
6/ DOSSIER
L'innovation au service de la conservation
14/ SUR LE TERRAIN
Fragile retour des guépards en Zambie
18/ FOCUS
Élections 2024 : la nature comme alliée
« Nos équipes sont toujours à la recherche de techniques de pointe pour mieux protéger la nature, dans un monde en pleine mutation. »
Votre soutien est essentiel pour nous permettre de protéger les espèces sauvages menacées et les paysages les plus précieux de la planète. Faites un don pour le WWF via :
Saviez-vous que des drones combattent la déforestation en Amazonie ? Que l’intelligence artificielle peut alerter les villageois·es au Pakistan lorsqu’un prédateur approche leurs troupeaux ? Et qu’il est possible de savoir, à partir d'un échantillon d'eau, quelles espèces ont nagé dans nos rivières belges ? La technologie transforme notre quotidien jour après jour, et le secteur de la conservation n'est pas en reste. Une aide bienvenue, car les défis auxquels nous sommes confrontés sont de plus en plus complexes : changement climatique, déforestation, nature toujours plus fragmentée... Selon le dernier Rapport Planète Vivante publié par le WWF en 2022, les populations d'espèces sauvages ont décliné de 69% depuis 1970. C’est pourquoi nos équipes sont à la recherche de techniques de pointe qui leur permettront de mieux protéger la nature, dans un monde en pleine mutation.
Les drones, l’intelligence artificielle, et d’autres techniques comme la bioacoustique ou l’ADN environnemental, nous apportent des solutions rentables et non invasives et sont une source d’espoir. Elles nous permettent ainsi de mieux surveiller l’état de santé des populations d’espèces sauvages et de mieux les protéger. Et elles nous aident aussi à découvrir de nouvelles espèces animales, voire à redécouvrir des espèces que l’on pensait éteintes… Sans une technologie comme l’ADN environnemental, nous n’aurions par exemple pas été en mesure de confirmer la présence de la loutre en Wallonie. Et développer ces nouvelles techniques nous ouvre aussi de nouvelles opportunités de collaboration avec des entreprises de technologie de pointe, des universités et des chercheurs et chercheuses de terrain, afin de construire ensemble un monde plus durable.
Innover veut aussi dire tester des idées nouvelles ! Venant de rejoindre le WWF en tant que Directrice générale, je compte mettre mon expérience internationale au service de la nature et espère insuffler une vision innovante au sein du WWF-Belgique, lors d’une décennie cruciale pour limiter le réchauffement de la planète et inverser la courbe du déclin de la biodiversité. Je suis particulièrement reconnaissante de pouvoir compter sur votre soutien à toutes et à tous dans cette mission.
Ensemble, tout est possible !
CarolineTsilikounas
Directrice générale du WWF-Belgique
L'innovation au service de la conservation
Fragile retour des guépards en Zambie
Élections 2024 : la nature comme alliée
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COLOPHON : Le WWF Magazine est une publication du WWFBelgique Communauté Française asbl. Tous droits réservés au WWF. Le logo et les initiales WWF sont des marques déposées du World Wide Fund for Nature. Reproduction des textes autorisée, à condition qu’il soit fait mention de la source. • Ont collaboré à ce numéro : Maria José Alencastro, Alison Avanzini, Enora Beubry, Céline De Caluwé, Pauwel De Wachter, Roxane Driessens, Sarah George, Sam Nziengui-Kassa, Laure Raimondi, Corentin Rousseau, Amandine Sauvage, Julie Vandenberghe, Déborah Van Thournout • Coordination et rédaction : Esther FavreFélix, Emma Maris • Traduction : Martin Collette, Emma Maris
• Design : inextremis.be • Impression : imprimé de façon neutre en CO 2 par Zwart Op Wit sur du papier recyclé cyclus silk 90 gr.
• Photo de couverture : © Talat Khalid • E.R. : Caroline Tsilikounas, Bd E. Jacqmain 90, 1000 Bruxelles.
Autrefois, on trouvait des bisons d'Europe (Bison bonasus) dans presque toute l'Europe et même jusqu'en Asie. La chasse et la destruction de leur habitat ont lentement mené ces gentils géants à disparaitre, et en 1927, il n'y avait plus de bisons d'Europe à l'état sauvage. Les zoos abritaient encore quelques individus, mais le plus grand mammifère d'Europe était au bord de l'extinction. La Société internationale pour la protection du bison d'Europe a changé la donne : ces visionnaires ont mis en place un programme d'élevage. Avec succès : en 1936, il y avait à nouveau 748 bisons sauvages ; en 2023, ils étaient 8.225 ! Le WWF et ses partenaires ont réintroduit 20 bisons en Azerbaïdjan, au terme d’un voyage de plus de 4.000 km entre Berlin et le Parc national de Shahdag, au nord du pays. Ils se sont d'abord habitués à leur nouvel environnement, protégés par une clôture. Ensuite, les barrières ont été ouvertes et ils ont commencé à explorer la nature sauvage. À l'été 2023, 8 veaux sauvages sont nés et la population comptait 49 bisons !
Des poissons « grimpeurs » (Anabas testudineus) pouvant se tortiller sur plusieurs mètres sur un sol humide, aux poissons « parlants » (Trichopsis schalleri) résolvant leurs conflits en émettant des bruits avec leurs nageoires, en passant par des raies d'eau douce géantes de la taille d'une voiture : le Mékong abrite une biodiversité stupéfiante. Avec pas moins de 1.148 espèces de poissons recensées, c’est le troisième fleuve le plus riche en espèces au monde. Un quart de ces espèces n'existent que dans ce fleuve et au moins une sur cinq est menacée d'extinction. Les barrages constituent leur plus grande menace, avec les pêcheries mal gérées, l'extraction de sable et de gravier pour la construction, et la pollution de l'eau. Dans son nouveau rapport, Mekong's Forgotten Fishes, le WWF souligne que des écosystèmes d'eau douce en bonne santé garantissent des populations de poissons prospères, et ce alors que plus de 40 millions de personnes dépendent de la pêche dans la région.
Bonne nouvelle pour le jaguar !
L’Argentine, le Brésil, le Costa Rica, l’Équateur, le Panama, le Paraguay et le Pérou ont uni leurs forces pour protéger le plus grand félin d'Amérique. Les jaguars ont besoin de vastes habitats - jusqu'à 2.000km² - qui traversent souvent les frontières. Les gouvernements doivent donc coordonner leurs actions, et ils se sont engagés à élaborer un programme conjoint de conservation de l'espèce. Ils identifieront les zones transfrontalières prioritaires, relieront mieux les habitats, établiront des stratégies face aux menaces, renforceront l'application de la loi, investiront dans la sensibilisation et veilleront à ce que les humains et les jaguars puissent vivre en harmonie. Cette initiative fait suite à la COP14, la conférence de la Convention sur la conservation des espèces migratrices, qui s'est tenue en février 2024. Ensemble, nous pouvons faire en sorte que les jaguars continuent de susciter l'admiration des générations futures !
Les loutres laissent leurs excréments dans des endroits visibles, sur des pierres ou des troncs morts, mais ils sont souvent camouflés par des brindilles et des feuilles, de sorte qu’ils passent inaperçus. Mais le 15 février, Céline De Caluwé, du WWF, a eu de la chance : dans un domaine provincial d'Anvers, son regard s'est posé sur une masse gris clair contenant des arrêtes. Le test olfactif n'a laissé aucun doute : il s'agissait bien d'une crotte de loutre (les « épreintes » des loutres ont une odeur caractéristique de poisson et de musc). Si les crottes sont suffisamment fraîches, on peut en extraire de l'ADN de loutre. Celui-ci nous indique s'il s'agit d'un mâle ou d'une femelle et permet de déterminer si l'animal vient des Pays-Bas, d’Allemagne, de France, ou même d'une population relictuelle belge, ce qui signifierait que l'espèce n'a jamais complètement disparu de chez nous ! Ce serait une bonne nouvelle, car cela indiquerait qu’il subsiste un patrimoine génétique qu'on croyait perdu. Plus leur patrimoine génétique est riche, plus les populations de loutres auront des chances de rester saines à long terme !
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Les pièges photographiques nous offrent un aperçu unique de la faune sauvage. Et il arrive que cette faune soit également intriguée par notre technologie ! Comme ce tigre qui regarde droit dans la caméra… Il s'agit d'un des derniers tigres de Malaisie, où le WWF fait tout pour éviter que l'espèce ne s'éteigne localement.
Saviez-vous que les drones contribuent à lutter contre la déforestation en Amazonie ? Que l'intelligence artificielle analyse les images des pièges photographiques et alerte les communautés locales sur les prédateurs afin qu'elles puissent protéger leur bétail ? Que nous pouvons savoir, à partir d'un échantillon d'eau, quelles espèces nagent dans une rivière ?
La technologie transforme notre quotidien, et la conservation n'est pas en reste. Et tant mieux, car les défis sont toujours plus complexes ! Découvrez comment la technologie aide nos équipes à mieux protéger la nature, dans un monde en mutation...
Véritables gardiennes de l’Amazonie, les populations indigènes veillent sur les forêts et luttent contre les feux. Avec succès : lors des 40 dernières années, seulement 2% des forêts primaires ont disparu à l’intérieur des territoires indigènes, contre 17% dans le reste de la forêt amazonienne depuis les années 70’. Mais ces communautés sont soumises à de fortes pressions : leurs territoires sont envahis et leurs forêts détruites avec brutalité. Et plus la forêt perd du terrain, plus elle est sujette aux incendies.
Les territoires indigènes couvrent de vastes étendues et certaines zones sont difficilement accessibles par les patrouilles. Cela joue en faveur des exploitants illégaux, qui peuvent brûler la forêt sans être inquiétés. Ou presque.
Lors des incendies ravageurs de 2019, le WWF a mis en place un fonds d'urgence pour fournir du matériel de surveillance et de lutte contre les incendies aux communautés indigènes : plus de 50 drones leur ont été livrés et 300 personnes ont appris à s’en servir. « Quand des personnes envahissent notre territoire, nous les filmons et préparons un rapport pour les autorités », explique João Reis Guajajara, de la communauté de Wirazu. « Les drones nous permettent d’inspecter les zones difficiles d'accès et de détecter plus vite les incendies ».
Les drones rendent également les patrouilles plus rapides et plus sûres : « Avant, nous marchions toute la journée dans la forêt. Aujourd'hui, nous couvrons une plus grande zone en une demi-journée. Nos patrouilles n'ont plus besoin de pénétrer dans les camps de bûcherons : avec le drone, les criminels ne savent même pas qu'ils sont surveillés. C'est plus sûr pour nous », explique Israel do Vale, de l'Association de défense ethnoenvironnementale de Kanindé.
Les images des drones comportent des coordonnées géographiques précieuses pour les forces de l'ordre.
« Les drones permettent de mieux faire respecter la loi dans les zones difficiles d'accès. De plus, ils fournissent des informations cruciales pour prendre des décisions en matière de lutte contre les activités illégales. Cela nous donne de l'espoir », conclut Osvaldo Gajardo, expert en conservation pour le WWF au Brésil.
« Le travail de terrain est en train de changer », raconte Tim van Berkel, biologiste chez BINCO, une organisation partenaire du WWF. Il s'est rendu au Cambodge fin 2023 pour mener des recherches sur une espèce rare : le cerf-cochon (Axis porcinus).
Jusqu'en 2006, on pensait le cerf-cochon disparu du Cambodge, mais l’espèce est ensuite réapparue à Kratie. Depuis lors, le WWF surveille cette population et étudie le comportement des cerfs-cochons et leur habitat.
BINCO a mené une première étude en 2018. « Nous utilisions alors des pièges photographiques pour compter les cerfs. Mais ils sont difficiles à distinguer. Nous avions alors découvert qu’ils vivaient surtout en milieu ouvert : il est donc possible de les observer d’enhaut. Nous utilisons donc désormais des drones équipés de caméras thermiques qui fournissent de belles images d'ensemble, ce qui facilite le comptage », explique Tim.
En décembre, le mercure dépasse souvent 30°C au Cambodge. Or, pour voir les cerfs-cochons sur les images thermiques, il faut que leur température corporelle (32°C-35°C) contraste suffisamment avec la température extérieure. L'équipe s'est donc rendue de nuit dans les prairies du sanctuaire de Prek Prasob, où les cerfs se rassemblent pendant la saison sèche.
Bien entendu, ils ne sont pas les seuls à fréquenter ces hautes herbes. Outre les vaches (plus grandes)
et les sangliers (plus gros), on trouve également des muntjacs (Muntiacus vaginalis, photo). Or, sur les images thermiques, on les distingue à peine des cerfscochons. « Nous avons survolé notre zone d'étude à trois reprises : nous avons ainsi réduit les risques d'oubli et de confusion », explique Tim. « Nous avons également placé des pièges photographiques dans les zones survolées. Cela nous a appris que les muntjacs recherchent un habitat plus boisé que les cerfs. »
Combien de cerfs-cochons vivent encore au Cambodge ? « Cela doit encore être confirmé, mais nous estimons qu'ils sont 60 à 100 », déclare Tim prudemment. « Autrefois, de nombreux cerfs-cochons vivaient en Asie du Sud-Est. Malheureusement, leur habitat s'est réduit et il n'en reste qu'une poignée…. Le cerf-cochon joue un rôle important dans son écosystème : par nos recherches, nous contribuons à protéger le cerf-cochon et son habitat », conclut Tim.
Le biologiste Quentin Dubois (photo) a un rêve : utiliser des pièges photographiques pour couvrir l'ensemble du Parc national de la vallée de la Semois* et, espéronsle, prendre des clichés de loutres ! Plus facile à dire qu'à faire, car ce parc national s'étend sur 28.903 hectares, dans le sud de l’Ardenne.
« Les pièges photographiques donnent un aperçu authentique de la faune et de la flore du Parc national. Nous étudions les espèces présentes, le nombre d'individus et l'endroit exact où ils vivent. Des informations utiles pour nos actions de conservation et de restauration : pour la loutre, par exemple, les images pourraient nous indiquer les zones qui nécessitent une protection particulière », explique Quentin.
« Nos pièges photographiques prennent automatiquement des photos lorsqu’un mouvement est détecté. Pour éviter de ne photographier qu’une partie de l’animal, nous réglons les appareils en mode rafale. Le revers de la médaille ? Nous devons traiter beaucoup de photos », raconte Quentin.
« Un appareil prend des centaines, voire des milliers d'images par mois. Par grand vent, ce chiffre peut atteindre 22.000. Et nous avons 25
pièges photographiques – faites le compte ! », sourit Quentin. « Heureusement, nous pouvons compter sur l'intelligence artificielle (IA), qui classe les photos en quatre catégories : images vides, animaux, personnes et véhicules. Nous gagnons ainsi un temps précieux. »
Il existe aussi des modèles d'IA qui reconnaissent les espèces. « C'est utile pour la recherche d'espèces rares, comme le lynx. On peut alors exclure les photos d'espèces communes, telles que les renards ou cervidés ». Pourquoi ne pas directement filtrer les lynx ? « On ne peut pas (encore) faire une confiance aveugle à l'IA : tout dépend de la façon dont elle a été entraînée. Pour apprendre à identifier les espèces, l'IA a besoin de nombreuses images prises sous différents angles, avec des végétations et des éclairages variés ». Ce qui est certain, c'est que la technologie progresse rapidement et qu'elle nous aide déjà à avoir plus d'impact dans nos actions !
*Le WWF est partenaire du Parc national de la Vallée de la Semois. Plus d’info ici !
Le Pakistan abrite 200 à 400 panthères des neiges, à travers les chaines de montagnes de l'Hindu Kush, du Karakoram et de l'Himalaya. Ces félins attaquent parfois le bétail, et les représailles humaines constituent la plus grande menace pour leur survie. En travaillant à empêcher les panthères d’attaquer, on protège donc à la fois le bétail et les panthères elles-mêmes !
« Comment avertir les communautés locales avant que les panthères des neiges n'attaquent leur bétail ? » s’est demandé Muhammad Waseem (à droite sur la photo), du WWF au Pakistan. Il a organisé des discussions avec les communautés locales, des collègues du WWF, des ingénieur·es et des partenaires issus d’entreprises technologiques. La solution : un système d'alerte innovant qui exploite la puissance de l'intelligence artificielle (IA).
l'énergie et l'IA identifie les espèces. S'il s’agit d'un prédateur, l’appareil prend une photo et envoie une alerte à un point de contact dans la communauté, tout cela en quelques secondes. Les habitant·es peuvent ainsi prendre des mesures pour protéger leur bétail.
« Les communautés vivent avec les panthères depuis des siècles. Elles ont donc installé des enclos pour le bétail, mais ceux-ci ne sont utilisés que la nuit. Durant la journée, leurs animaux sont des proies faciles. L'alerte donne aux éleveurs le temps d'intervenir », explique Muhammad.
En bref : le WWF a placé des pièges photographiques autonomes le long des pistes empruntées par les panthères des neiges. Des panneaux solaires fournissent
Les communautés n'ont pas été immédiatement enthousiastes. Elles craignaient pour le respect de leur vie privée et cela a parfois causé des problèmes. « Quelqu'un a coupé le câble d’un appareil, une autre personne a recouvert l’appareil d'un tissu », raconte Muhammad. Puis la confiance s’est installée : « Nous avons conclu des accords avec les communautés. L'objectif est de les impliquer dans l'installation des appareils et de s'assurer qu'elles bénéficient du système, notamment via l'écotourisme ». Cette mise en confiance est perceptible : « Les communautés nous ont demandé d'organiser des campagnes de sensibilisation sur les animaux sauvages. Et le département provincial de la faune réclame maintenant plus de pièges photographiques, pour empêcher le braconnage ! », se réjouit Muhammad.
L'IA a détecté une panthère des neiges.Au cœur des forêts impénétrables du Parc national de Ntokou-Pikounda, en République du Congo, vit une créature mystérieuse : le colobe rouge de Bouvier (Piliocolobus bouvieri). Pendant des années, on a cru l'espèce éteinte, jusqu'à ce que ces singes réapparaissent, en 2015. Aujourd'hui, nous essayons de mieux les connaître. Le monitoring bioacoustique contribue à dévoiler leurs secrets.
Trois scientifiques de la Czech University of Life Sciences se sont rendu·es à Eyoboma avec cinq écogardes et le responsable de la recherche du Parc national de NtokouPikounda. On trouve à cet endroit un large éventail de fleurs dont les singes sont friands. Pour savoir où ils vivent précisément, les écogardes ont imité le son de leur principal prédateur, l'aigle couronné. Les colobes ont réagi en émettant des cris d'alerte, révélant ainsi leur position.
Les scientifiques ont utilisé deux dispositifs d'enregistrement. L'un enregistrait en continu, fixé à
© CHRISTIAN NDZAIun arbre, à deux mètres de haut, dans un endroit où les feuilles ne gênent pas la prise de son. L'autre dispositif devait être tenu en main par les scientifiques, qui devaient donc s'approcher des singes. Peu farouches, ils ont laissé les scientifiques les observer pendant des heures.
L’équipe pragoise a repéré quatre groupes de singes dont le plus grand comptait plus de 80 individus. Pour éviter que cette espèce ne disparaisse, les habitats identifiés doivent faire l’objet d'une protection renforcée. Par exemple via un programme de sensibilisation et un « écoclub » pour les plus jeunes.
En Belgique aussi, la bioacoustique va être utilisée, dans la vallée de la Semois. Quentin Dubois (voir p. 10) : « Nous sommes en phase de test ! Avec les sons qu'ils émettent, les animaux partagent des informations : quelles espèces sont présentes ? Où vivent-elles ? Combien d'individus compte une population ? Comment se portent-ils et que font-ils ? Les appareils d'enregistrement nous permettent de cartographier efficacement la biodiversité du parc ».
Le Parc national souhaite mettre en place une étude à long terme : « Nous pourrons ainsi évaluer l'impact de nos actions de restauration sur la biodiversité, et étudier l'impact du changement climatique sur le paysage sonore ».
Surpêche, pollution de l'eau, fragmentation des voies de migration : toutes ces menaces ont entraîné une diminution drastique des populations d'esturgeons dans le bassin du Danube. Trouver une espèce presque disparue dans un habitat aussi immense –2.800 km² ! – revient à chercher une aiguille dans une botte de foin. Heureusement, l'ADN environnemental apporte une solution.
Par leur peau, leur fourrure et leurs excréments, les animaux laissent des traces d'ADN pouvant être récupérées dans l'eau, le sol, ou même l'air. Chaque échantillon peut contenir des données génétiques de centaines d'espèces ! L'ADN environnemental est un outil puissant pour repérer des espèces rares, menacées ou même disparues. Tout cela sans déranger les animaux.
Six espèces d'esturgeons vivaient autrefois dans le Danube. Deux sont considérées éteintes et trois des quatre autres sont en danger critique d'extinction selon l’UICN. Pour éviter qu’elles ne disparaissent à leur tour, nous devons prendre des mesures d’urgence. L’University of Natural Resources and Life Sciences de Vienne a donc mené une étude à grande échelle sur l'ADN des esturgeons du Danube.
Sur 47 sites, les scientifiques ont prélevé des échantillons d'eau à une profondeur de 50 cm maximum. Grâce aux cellules de peau, aux écailles et au mucus laissés dans l'eau par les esturgeons, ils ont pu dresser une première vue d’ensemble de la situation. Dans près de la moitié des échantillons, ils ont trouvé des traces de l’esturgeon du Danube (Acipenser ruthenus, photo), l’espèce la plus répandue.
Les scientifiques prévoient d’étendre l’exercice l'an prochain afin de détecter les changements et d'adapter les plans de conservation en fonction des résultats. Ceux-ci nous apprendront quels habitats protéger en priorité et si les mesures que nous avons prises – programmes d'élevage, etc. – donnent des résultats.
Pendant des années, les pêcheurs et pêcheuses, forestier·es, visiteurs et visiteuses des parcs naturels ont déclaré avoir vu des loutres, mais il était difficile de le prouver. L'ADN environnemental a changé la donne en 2022. Les loutres ont bien laissé de l'ADN à différents endroits de la Semois : une preuve décisive ! Grâce à ces informations, nous pouvons agir de manière ciblée pour que l'espèce se sente ici... comme un poisson dans l'eau.
À travers les plaines herbeuses du parc de Liuwa, une famille de guépards est porteuse d’espoir pour l’espèce. Elle évolue sous le regard attentif des biologistes du Zambian Carnivore Programme, une ONG partenaire du WWF.
Difficile d’accès, le parc national de Liuwa est situé à l’ouest de la Zambie, près de la frontière angolaise. Important lieu de captation des eaux de pluie, ses vastes plaines disparaissent sous les eaux de décembre à avril, avant que leur sol sablonneux ne les redirige vers le fleuve du Zambèze. Ces plaines s’étendent à perte de vue sans qu’aucun arbre ne vienne briser leur étonnante monotonie, et accueillent des animaux spécialistes de ces terrains ouverts. Aux côtés de la deuxième plus grande migration de gnous au monde, des zèbres et des antilopes côtoient des grands carnivores comme les lions, les guépards, les lycaons et les hyènes. Cette faune riche avait été presque décimée à la suite d'années de braconnage intensif et de guerre civile dans l'Angola voisin, mais elle connait depuis 2003 un rétablissement spectaculaire.
VEILLER SUR UNE FAMILLE PRÉCIEUSE
Liuwa abrite notamment la deuxième plus grande population de guépards de Zambie. Sur les 20 guépards qui y vivent, 8 portent des colliers GPS, ce qui permet aux biologistes de notre partenaire Zambian Carnivore Programme (ZCP) de les surveiller et de les protéger. « Grâce aux informations émises par les colliers GPS, nos sept biologistes de terrain vont à la rencontre des guépards, recueillent des données sur leurs populations et vérifient s'ils ne sont pas pris dans des pièges à collets », explique Daan Smit (photo), chef de projet de recherche du ZCP au Grand Liuwa. Ces colliers GPS leur permettent aussi de suivre les mouvements
des guépards qui quittent le parc. « Nous avons pu observer une première femelle guépard qui a franchi la frontière avec l'Angola, avant de retourner à Liuwa donner naissance en décembre 2022 à un lionceau et une lionçonne. La population de guépards est si réduite que chaque naissance est précieuse ! Aujourd’hui cette femelle est la seule mère repérée dans le parc, et mérite donc toute notre attention. Nous partageons ses déplacements avec nos biologistes qui contrôlent son état chaque semaine. En veillant à sa sécurité, nous veillons aussi à celle des petits ».
Les pièges à collets représentent l’une des principales menaces pour les guépards : « Ces pièges sont posés pour attraper les gnous ou les zèbres, mais ils font des victimes à l’aveugle, à l'intérieur comme à l'extérieur du parc. Nous partageons aussi nos données avec nos partenaires pour qu'ils déploient leurs patrouilles d’écogardes dans les zones où les animaux menacés se déplacent le plus ». Lorsqu’un animal est pris dans un piège, les vétérinaires du ZCP sont prêts à intervenir. Un travail essentiel, que le ZCP effectue même en saison des pluies : « Il peut tomber 1.400 mm de pluie en quatre mois seulement, nous troquons alors nos véhicules habituels contre des motos, et utilisons même parfois des charrettes à bœufs quand l’eau est vraiment trop profonde ! »
« Le mois dernier nous avons repéré une hyène blessée lors d'une de nos campagnes de surveillance », raconte Daan Smit . « Elle avait réussi à mordre une partie du collet pour se libérer, mais une autre partie du piège était restée autour de sa patte et se resserrerait de plus en plus : le piège avait déjà traversé tous les tissus et était très serré autour de l'os. Nous l'avons immobilisée et en moins de deux heures, nous avions retiré le collet, soigné la blessure et elle pouvait marcher à nouveau ! Nous l'avons revue cette semaine et elle va bien. Elle ne saigne plus et nous avons vu qu’elle utilisait sa patte plus qu'avant : elle va survivre ! C'est la troisième hyène que nous sauvons en deux mois. D'habitude, elles se font prendre par le piège à collet autour du cou : imaginez-vous comme un couteau autour du cou qui deviendrait de plus en plus serré… C'est pourquoi il est si crucial pour nous d'avoir un vétérinaire qui puisse intervenir dans un délai d'une à deux heures ! »
«La population de guépards de Liuwa est si réduite que chaque naissance est précieuse. Une seule mère a été repérée dans le parc, et elle mérite donc toute notre attention. Nos vétérinaires spécialisés se tiennent toujours prêts à lui porter secours.
Daan Smit, chef de projet de recherche du Zambia Carnivore Programme au Grand Liuwa
Mais jusqu'à présent, la précieuse famille de guépards de Liuwa se porte bien ! « La mère est une maman extraordinaire, qui protège ses petits des lions et leur apprend patiemment à chasser : aujourd’hui on peut observer les jeunes participer à la chasse aux côtés de leur mère – d’égal à égal. Une autre tâche de la mère est de les emmener
Nom scientifique : Acinonyx jubatus
Nourriture : carnivores, ils se nourrissent d’antilopes, de gnous... Environ 10% de leurs prises leur sont volées, principalement par les lions et les hyènes. Ils préfèrent donc chasser la journée, lorsque les autres prédateurs sont moins actifs.
Population : environ 6.700 (en baisse), il y a 100 ans, ils étaient 10 fois plus. Ils sont vulnérables selon l’UICN. Leurs menaces : perte et fragmentation de leur habitat, diminution de leurs proies, conflits avec les humains…
Taille et poids : 66 à 94 cm, et 50 à 64 kg. Ils peuvent parcourir 500 mètres en 20 secondes.
Répartition : Iran, Afrique de l’est et du sudouest. Ils n'habitent plus que 10% de leur aire de répartition historique.
faire de grands tours pour découvrir la nature située en dehors de son territoire. Pendant ces tours, elle leur apprend à réagir lorsqu'ils voient des hyènes, des lions, mais aussi des humains ». Aujourd'hui, les jumeaux sont techniquement en âge de se disperser, mais il est probable que leur mère reste encore quelques mois de plus à leurs côtés pour qu’ils perfectionnent leur technique de chasse. « C'est toujours la mère qui quitte les petits et non l'inverse : c’est la belle vie pour les jeunes de rester avec leur maman ! » Lorsque leur mère les quittera, les jeunes resteront ensemble pendant quelques mois afin de s'entraider. En effet les jeunes ratent souvent leur proies, manquant d’expérience et de patience lorsqu’ils traquent. Ensuite ils partiront en exploration chacun de leur côté pour chercher un territoire. « Lorsqu'ils effectuent ces grandes tournées, ils sont vulnérables aux pièges, aux chiens dans les villages, mais aussi aux lions – leur principal prédateur naturel. Mais nous continuerons à veiller sur eux : ces guépards peuvent jouer un rôle important dans la reconstitution de la population de guépards à Liuwa ».
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« Notre objectif est de veiller à ce que les lois protègent au mieuxvoire renforcent - la biodiversité et le climat. Les lois et les normes sont le meilleur moyen de garantir que des changements structurels se répercutent sur tout le reste de la société. Par exemple, en ce qui concerne la protection les forêts : nos efforts de terrain ne serviront à rien si notre système agroalimentaire continue de déforester à grande échelle. Pour rappel, en 2022, l’équivalent d'un terrain de football de forêt vierge tropicale a été détruit toutes les 5 secondes. Notre plaidoyer politique en faveur de la loi européenne contre la déforestation importée qui a été votée l’année dernière a donc ici permis un changement clé. »
Quels sont les enjeux de cette élection 2024 ?
« Les accords de Paris (COP sur le climat de 2015) et ceux de Kunming-Montréal (COP sur la biodiversité de 2022) rencontrent leurs premières échéances clés en 2030. 2030 sera donc une année charnière pour le climat et la biodiversité. Or les gouvernements qui entreront en fonction après les élections de 2024 seront au pouvoir jusqu'en 2029, et c’est donc à ces gouvernements que reviendra la mise en place des mesures découlant de ces deux accords. Et il y a beaucoup de pain sur la planche ! Nous devons par exemple d’ici 2030 avoir réduit nos émissions de gaz à effets de serre de 47% et avoir restauré 30% des habitats naturels abîmés. »
Le WWF fait pression sur les décideurs et décideuses pour qu’ils adoptent et développent une politique climatique et environnementale ambitieuse. Ce travail comporte plusieurs facettes : mobilisations, manifestations, pétitions, rapports scientifiques, débats politiques...
Comment travaillons-nous avec les politicien·nes ?
« Le WWF rédige des rapports scientifiques - un travail important pour lutter contre la désinformation - et formule des analyses et des recommandations que nous présentons aux partis politiques. Nous mobilisons également les citoyen·nes pour qu’ils et elles fassent entendre leur voix. Enfin nous essayons de remettre l’importance de la nature - pour le climat comme pour le bien-être humain - au cœur des discussions, notamment via l’organisation d’un débat politique en avril dernier. » Qu’espère le WWF de ces élections ?
« Au WWF, nous voulons nous assurer que les politicien·nes écoutent les données de la science, et investissent dans la nature pour répondre à nos besoins vitaux. Chaque euro investi dans la nature rapporte des bénéfices supplémentaires, pour notre santé, notre sécurité et notre économie. Les événements météorologiques extrêmes comme les sécheresses et les inondations vont devenir de plus en plus fréquents et intenses en raison du réchauffement climatique, et nous devons nous y préparer. Or nous savons aujourd’hui que les procédés classiques, comme les digues et les murs de protection contre les inondations, ne fournissent qu’une réponse partielle au problème. Ils sont coûteux et nécessitent un entretien continu. En utilisant des solutions basées sur la nature, on se protège de façon plus efficace et cela bénéficie tant aux habitant·es qu’à la nature. Par exemple, laisser les rivières reformer des méandres ralentit considérablement leur débit. Restaurer des berges naturelles et des plaines inondables crée aussi un espace intéressant pour les plantes et les animaux, tout en purifiant l’eau. Et redonner de la place à la nature bénéficie aussi aux pollinisateurs dont dépendent 75% de nos cultures. En parallèle, de nombreuses études établissent un lien direct entre le bien-être physique et mental et la nature : les enfants en contact quotidien avec la nature ont ainsi un système immunitaire plus
robuste, et les hormones liées au stress diminuent après 15 minutes de présence dans une forêt. À l’inverse, de nombreux pesticides sont soupçonnés de perturber le système hormonal des humains comme de la faune. Investir dans cette nature, c’est garantir notre qualité de vie et la résilience de notre société. »
Mais comment financer ces investissements ?
« Face au changement climatique, les solutions qui se trouvent dans la nature sont souvent beaucoup moins chères que les solutions 'en béton' - jusque 10 fois moins ! Et il faut aussi prendre en compte les couts ‘cachés’ de l’inaction face aux bouleversements climatiques à venir. En ce qui concerne le budget à débloquer, il ne faut pas oublier que l’état belge accorde actuellement 13 milliards d'euros de subventions aux combustibles fossiles chaque année. Ce budget énorme - et aberrant dans un contexte de changement climatique ! - pourrait être redirigé vers des solutions durables. »
Le WWF a interrogé les président·es des différents partis politiques sur leurs propositions pour relever les défis environnementaux auxquels notre planète fait face. Retrouvez leurs réponses en vidéo ici :
Face à une jeunesse confrontée à de multiples crises et cherchant à construire un avenir plus durable, le WWF développe depuis 2021 un programme gratuit par et pour les jeunes de 15 à 25 ans. En rejoignant la Youth Team, ces jeunes intègrent une communauté engagée pour la planète, et reçoivent le soutien et les formations nécessaires pour développer leur propre projet.
Rejoindre notre « Youth Team » est une manière de s’éduquer aux enjeux environnementaux actuels mais aussi de passer à l’action. En effet, tout au long d’un programme de dix mois, nous donnons aux membres de cette équipe engagée des outils et le soutien nécessaire pour développer leurs propres projets de sensibilisation. Concrètement, nous donnons l’opportunité à ces jeunes de participer à de nombreuses activités telles que des conférences et des workshops mais aussi des visites de terrain. Par exemple, nous nous sommes rendus au « Petit-Hameau » un projet de régénération de la biodiversité à Ellezelles ou encore dans un potager urbain sur le toit d’un supermarché. Et puis surtout, c’est l’occasion d’intégrer une communauté de jeunes venant de toute la Belgique qui partagent les mêmes rêves et ont l’ambition de changer les choses ! Ensemble, les jeunes se soutiennent les un·es les autres et se motivent à avoir un impact concret sur leur entourage.
Eh oui, nos jeunes passent à l’action ! L’an dernier, Maya et Sam ont par exemple lancé leur chaîne de podcasts afin de discuter de la manière dont les jeunes peuvent diminuer leur empreinte environnementale. Coline, elle, s’est donnée le défi de partager ses recettes durables sur Instagram dans l’espoir de démontrer que cuisiner en respectant la planète, c’est facile et fun ! Ciné-débats, cours de cuisine, stands interactifs ou encore manifeste politique... tout est possible quand on fait partie de la Youth Team !
« Faire partie de la WWF Youth Team a été une expérience extraordinaire qui m'a permis de me sentir responsabilisée, d'assister à des événements intéressants et de nouer des liens avec des personnes partageant les mêmes idées. Cela m'a non seulement donné l’opportunité de travailler sur des projets d'alimentation durable, mais aussi aidée à développer des compétences et à créer des contacts pour ma future carrière. »
Louise – Co-manager de la page Instagram @onourplanete
« J'ai eu l'occasion de constater qu'il n'y a pas de barrières culturelles ou linguistiques lorsqu'il s'agit de construire un monde meilleur. Pour ce faire, nous avons besoin d'outils tels que la gestion de projet, le plaidoyer et l'utilisation des réseaux sociaux, que nous avons appris au cours du programme et qui nous permettront de faire la différence. »
Diego – Collaborateur dans de multiples projets
« La Youth Team est une merveilleuse petite communauté où nous nous motivons tous·tes les un·es les autres à faire le meilleur pour notre planète. J'ai fait la connaissance de personnes merveilleuses et passionnées ! Les événements et les formations, mon propre projet et celui des autres, m'ont beaucoup appris. Je suis très reconnaissante de cette expérience. »
Daniela – Co-manager de la page Instagram @onourplanete
« J’ai vraiment adoré. Ce programme m’a apporté plus de confiance en moi. Grâce à l’accompagnement WWF, mon projet a évolué positivement. Aujourd’hui je me sens prête et outillée pour me lancer et concrétiser tous mes projets. Merci aux animateurs et animatrices ! »
Coline – Manager de la page Instagram @cococuistot
« Ce que je n'oublierai jamais, c'est le sentiment de ne pas être seule. J'ai beaucoup appris en participant à tous les ateliers et excursions et j'ai eu beaucoup de plaisir à le faire parce que les gens du WWF sont des gens formidables. Nous avons discuté dans un espace sûr, de compassion, de résilience et d'espoir. »
Maya – -manager du podcast @Duurzaamheid gaat door de maag
« Je trouve ce programme extraordinaire ! D'une part je me sens informé grâce aux différentes activités et experts que l’on rencontre, d’autre part j'ai appris à gérer un projet, à communiquer, à travailler en équipe... J'ai enfin rencontré beaucoup d'amis de différentes origines. C’est donc une excellente expérience de vie. »
– Co-fondateur du « Temps des radis »
Convaincu·e ? Inscris-toi à la Youth Team dès le 24 juin et suis d’ici là l’Instagram de la Youth Team !
© FRANÇOIS DE RIBAUCOURT © HANS MOYSON / WWF-BELGIUM XiaoxuanLe soutien et l’engagement de notre communauté nous offre une stabilité financière cruciale et nous permet d’entreprendre jour après jour ces petites et grandes actions qui font toute la différence pour les espèces et les espaces sauvages menacés. Voici quelques exemples de que nous avons accompli grâce à vous ces derniers mois. Merci d’agir à nos côtés !
Depuis 2017, le WWF soutient l’ONG African Parks dans la gestion de quatre aires protégées au Malawi qui couvrent 3.406 km2 : Majete, Liwonde, Mangochi et Nkhotakota. Le Malawi, avec ses 222 habitants au km2 , est un pays très densément peuplé. Ces parcs sont donc des îlots de nature précieux. Collaborer avec les communautés locales et faire en sorte que la conservation ne se fasse pas au détriment du bienêtre de celles-ci est également un aspect primordial de notre travail. Voici en quelques lignes les mesures de conservation auxquelles vous avez contribué le trimestre dernier :
À Majete, sept nouveaux pièges photographiques ont été acquis pour monitorer la faune ;
33 écogardes de la réserve faunique de Nkhotakota ont bénéficié d'une formation de mise à jour de compétences afin de pouvoir continuer à protéger au mieux les quelque 830 éléphants qui peuplent la réserve ;
Les travaux de construction d'une clinique vétérinaire ont débuté au siège de la réserve de Majete, avec l'installation de nouveaux réservoirs d'eau ;
La clôture entourant le parc de Majete, endommagée à 40 endroits à cause des tempêtes de février, a été réparée.
À Liwonde, 19 autres écogardes ont complété leur licence moto afin de pouvoir couvrir plus de distances lors des patrouilles de surveillance anti-braconnage ;
Nous avons distribué 3.000 plants d'arbres dans 30 écoles autour du parc du Liwonde et accompagné six d’entre elles pour les planter.
Les conflits entre humains et animaux sont l’une des principales menaces qui pèsent sur les gorilles de montagne en Ouganda. En effet, il n’est pas rare qu’un groupe de grands singes en quête de nourriture s’aventure en dehors d’une aire protégée, jusque dans les parcelles agricoles. Ces cultures parfois dévastées représentent des mois de revenus perdus pour les communautés entourant le parc. Ce faisant, les gorilles s’exposent à des risques de représailles.
Favoriser une cohabitation pacifique est donc au cœur de notre travail de protection de ces grands singes menacés d’extinction. Nous avons mis sur pied un programme de prévention des conflits humains-gorilles (HUGO) et recruté avec notre partenaire IGCP (International Gorilla Conservation Program) une équipe de bénévoles qui travaille aujourd’hui autour du Parc national de Bwindi en Ouganda. Concrètement, ces volontaires issu·es des communautés locales sont chargé·es de repousser en douceur les gorilles égarés dans les zones cultivées ou résidentielles, sous la supervision d'un·e écogarde du parc. Leur principal défi ?
Varier les tactiques de dissuasion pour que les différents groupes de gorilles ne s’y habituent pas.
En février dernier, le WWF leur a notamment fourni des équipements essentiels afin de soutenir leur mission de tous les jours. Chaque veste imperméable, chaque lampe de poche rechargeable, chaque paire de bottes représente un pas de plus vers une coexistence harmonieuse entre l'humain et la nature. « Ces articles permettront non seulement de protéger les membres de HUGO, mais aussi de booster leur moral pour qu'ils puissent mener à bien leur travail, en particulier pendant la saison des pluies », raconte Henry Mutabaazi, conseiller en gestion de programme pour l’IGCP en Ouganda.
À travers l’initiative internationale « Living with big cats », le WWF déploie et coordonne des actions de conservation de la panthère des neiges dans plusieurs pays de son aire de répartition : le Népal, la Mongolie, l’Inde, la Chine, le Pakistan et le Bhoutan. Et le défi est de taille ! Si l’on estime l’espèce menacée d’extinction à cause du braconnage, de la perte d’habitat et des conflits avec les humains, il reste encore beaucoup d’inconnues pour pouvoir protéger efficacement cet énigmatique félin. À commencer par le nombre exact de ses populations….
C’est ainsi qu’en Inde, nous avons contribué au tout premier recensement des panthères des neiges, en collaboration avec d’autres ONG et avec le gouvernement indien. Ce projet de grande envergure a requis trois ans, 2.000 pièges photographiques et quelque deux millions de clichés ! Il a détecté 718 panthères et confirmé à quel point les montagnes de l’Himalaya étaient un sanctuaire vital pour ces majestueux félins.
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