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JEUX OLYMPIQUES
L’album souvenir des nordiques
MARIE DORIN HABERT Heureuse retraite
BENJAMIN DAVIET
Le « Fourcade » des Paralympiques
Anaïs
MARIT BJOERGEN Les confidences d'une légende
BESCOND Déterminée nordic
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Juin 2018 mynordic.fr @nordicmag
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JUIN 2018
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TOUT nordic DANS UNE APPLICATION
MARIE DORIN-HABERT • ANAIs BEsCOND • MARIT BJOERGEN • BENJAMIN DAVIET
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JEUX oLYMPIQUES
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L’album souvenir des nordiques
MArIE DorIN HABErT Heureuse retraite
nordic Magazine #27
Bescond Déterminée
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Les confidences d'une légende
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mArit Bjoergen
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Le « Fourcade » des Paralympiques
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BENJAMIN DAVIET
Juin 2018 mynordic.fr @nordicmag
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Quand le nordique se féminise... un peu
Résidence des Épilobes 300, chemin des Mouillettes 39220 Prémanon Tél. : + 33(0)6 85 96 90 94 E-mail : nordicmagazine@live.fr Nordic Ma est édité nordic par les Éditions du Jura SAS au capital de 5 000 € RCS Lons-le-Saunier 538 166 166 Président : Franck Lacroix MAGAZINE
} Rédaction 1, chemin du Moulin 39260 Martigna Directeur de la publication et de la rédaction : Franck Lacroix Rédacteur en chef délégué : Jérôme Martinet Ont collaboré à ce numéro : Emmanuel Jonnier, Robin Duvillard, Marie Dorin-Habert, Bernard Morel, Louis Delvinquière, Thomas Bray, Léo Mignerey, Marine Bouhier, Iris Pessey, Samuel Cordier, Marie Spicher (cartes). } Publicité Tél. : + 33 (0)6 75 93 56 12 Corentin Jacquot (Alpes) : + 33 (0)6 33 43 35 78 } Diffusion La liste complète des points de diffusion dans les Alpes, le Jura franco-suisse, les Vosges, les Pyrénées, Paris et Lyon sur www.mynordic.fr } Photo de couverture Nordic Magazine } Impression : Rotimpres } Abonnement 1 an - 4 numéros : 27 € Participation aux frais d'expédition et soutien à Nordic Magazine www.mynordic.fr ou encart page 16 Anciens numéros : 5 euros le numéro. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes et photos qui lui sont adressés. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans le magazine est interdite. Merci à Fabrice Guy, parrain, Laurence Rochat, marraine. Merci à Michel Roulet, Myriam et Daniel Comtet, Isabelle Begon, Jacques Mignerey, Baptiste Noël, Andrei Ivanov, Quentin Lebas, Marie-Christine Borrégo. Et merci à nos annonceurs. Création : décembre 2011 Dépôt légal : Juin 2018 ISSN : 2257-4638
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On nous reproche souvent de moins parler des dames que des messieurs. C'est certainement justifié. Sauf pour ce numéro de Nordic Magazine. Après les Jeux olympiques de Pyeongchang, en Corée du Sud, il était impossible de passer sous silence les exploits des athlètes féminines, à commencer par ceux de Marit Bjoergen qui, par son palmarès, est devenue la meilleure skieuse de fond de l'histoire. Avec quinze médailles olympiques, personne, tous sexes confondus, n'a fait mieux qu'elle. Avec huit titres, elle égale même les records de ses compatriotes masculins Ole Einar Bjoerndalen et Bjoern Dæhlie. C'est dire... Au fil des pages, vous croiserez aussi Marie Dorin-Habert, heureuse retraitée, Anaïs Bescond ou encore Aurore Jean, « la meilleure fondeuse française de l'histoire », pour son amie jurassienne Célia Aymonier. Que des destins fabuleux ! À en croire l'enquête qui a été menée par la Fédération internationale de ski auprès des compétiteurs de la coupe du monde de ski de fond, nous ne serions pas les seuls à traîner la patte sur le chemin menant à la parité. 56,82 % des 92 athlètes qui ont répondu à un questionnaire bilan n’apprécient pas l’idée du Comité international olympique d’appliquer les distances des hommes aux femmes. Et des rendez-vous mixtes ? Oui à 44,83 %, oui, mais... uniquement si ceux-ci ne remplacent pas des épreuves existantes à 32,18 % et non à 22,99 %. Le sexisme a encore de beaux jours devant lui. Le sport, quel qu'il soit, ne se débarrasse pas d'un héritage multimillénaire en un claquement de doigts. « Historiquement, c'est une activité motrice qui a été faite par les hommes pour y apprendre à devenir
des hommes. De l'Antiquité au XIXe siècle, en passant par le Moyen Âge, en temps de paix, les hommes devaient s'entraîner pour la guerre, et on leur inculquait des valeurs telles que le courage, la détermination, l’opiniâtreté, la dureté... », expliquait récemment Béatrice Barbusse, agrégée de sciences économiques et sociales, maître de conférences à l'Université Paris-Est Créteil et ancienne présidente de l'US Ivry Handball*. Il y a malgré tout du progrès. Prenez le combiné nordique, discipline qui était, encore récemment, uniquement pratiquée par des mecs. Au début de l'année, il a fait sa révolution. Une coupe continentale a été disputée par des filles. L'histoire retiendra que le classement général a été remporté par la Russe Stefaniya Nadymova et la Japonaise Ayane Miyazaki. La féminisation est en marche. L'objectif est d'inclure officiellement une épreuve féminine lors des championnats du monde junior de ski nordique en 2019, puis des épreuves féminines aux Jeux olympiques d'hiver de la jeunesse, une coupe du monde en 2020/2021 ainsi que des épreuves féminines aux championnats du monde en 2021 et, enfin, une épreuve féminine aux Jeux olympiques d'hiver de Pékin en 2022. La FIS songe aussi à un concours mixte de saut à ski par équipes. Ces quelques exemples illustrent le mouvement en cours. Il est inexorable, souhaitable, gage de modernité et de respect. Allons de l'avant. Le 23 juin, la Fédération française de tennis a nommé Amélie Mauresmo capitaine de Coupe Davis. Une femme pour entraîner les meilleurs hommes. Une première historique qui pourrait inspirer ski nordique, non ? *In Les Inrockruptibles
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Prochain numéro :
Octobre 2018
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Le sommaire
3 L'ÉDITO
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Les plus
Quand le nordique se féminise
BELLES
6 ZOOM 6 Les nordiques à l'Élysée
randos
10 PLANÈTE NORDIQUE
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SavoieMontBlanc-Monica DalMaSSo b
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8 Quiz sur dix jeunes retraités 10 L'IBU dans la tourmente 12 Team P2 : ils dépoussièrent le ski de fond 14 Aurore Jean
17 STYLE LIBRE/STYLE CLASSIQUE Martin Bourgeois-République
20 ROBIN DUVILLARD Pré-retraite
22 LES PLUS BELLES RANDOS
NORDIC MAGAZINE
24 Les géants de la Vallée d'Aoste 26 A l'assaut de la forteresse Vercors 28 Leysin, musée en plein air 30 Lélex, trésor des crêtes du Jura 32 Malbuisson, de lacs en montagne 34 Décor de cinéma à Bonneval-sur-Arc 36 Morbier, au pied des viaducs 38 Sur la route du Comté et du sel 40 Le Jura vaudois en mode itinérant
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Randonnée au Col de la Forclaz en famille.
SAVOIEMONTBLANC-MONICA DALMASSO
Nordic Magazine a sélectionné pour vous des balades à parcourir cet été. Des Alpes au Jura, en France, en Suisse, en passant par l'Italie, les paysages y sont uniques, la nature préservée et le dépaysement total.
42 LES TOFS DES HÉROS Les photos des nordiques à Pyeongchang
54 LE GRAND ENTRETIEN Marie Dorin-Habert
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IRIS PESSEY
b Giovanni aULETTa/aGEncE Zoom
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So nordic
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62 SO NORDIC
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La reine
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GIOVANNI AULETTA/AGENCE ZOOM
La championne le reconnaît : si elle n'était pas née en Norvège, elle n'aurait pas pu mener la carrière exceptionnelle qui a été la sienne.
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Confidences d'une championne
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C'est pas la femme qui prend la mer
88 FIGURES NORDIQUES
Dans l'histoire du ski de fond, Marit Bjoergen détient le plus beau palmarès. Pour Nordic magazine, la Norvégienne a accepté de raconter sa fabuleuse carrière alors même qu'elle a choisi d'y mettre un terme.
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80 MARIE DORIN-HABERT
Anaïs Bescond
abdique
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74 EXCLUSIF : MARIT BJOERGEN SE CONFIE
82 LE GRAND PORTRAIT
MARIT
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62 Ski de fond : tous les coups sont-ils permis ? 66 Davos : la fabrique de champions suisses 70 Stéphane Bouthiaux prend du galon
62 Benjamin Daviet 66 Christian Frossard 70 Camille Laude
100 IRIS PESSEY J'ai skié sur les pistes de Pékin 2022 102 L'AGENDA 102 La Suède démocratise le rollerski 104 Biathlon : Arçon, puissance deux
106 EMMANUEL JONNIER Koh-Jura
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05/2018 – Photos : © Semaphore - Shutterstock. Lucy Bartholomew *Peu importe le temps. **Le monde a besoin de votre regard.
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LES NORDIQUES À L'ÉLYSÉE Ce n’est pas tous les jours que des champions français des disciplines nordiques sont accueillis à l’Élysée. Le 13 avril dernier, le président Emmanuel Macron a reçu, sous les ors de la République, les médaillés tricolores des Jeux olympiques et paralympiques de Pyeongchang. Un moment exceptionnel pour l’ensemble d’une délégation emmenée par leurs porte-drapeaux : le biathlète Martin Fourcade et la skieuse Marie Bochet. « Que vous soyez athlètes, médaillés ou non, accompagnateurs, vous avez montré ce que peut accomplir un travail inlassable », a salué le chef de l'État. « Cette réception fut le point d’orgue des sollicitations post-JO, reconnaît la championne olympique de biathlon, Anaïs Bescond. Se retrouver à l’Élysée avec de tels champions, ça ne m’arrivera pas tous les ans. » « C’est une vraie fierté de passer le perron de l’Élysée, avec le sentiment de rentrer dans un lieu chargé d’histoire et de symboles. D’y être invité est une reconnaissance du travail effectué. C’est comme ça que je l’ai perçu. Pour les athlètes, c’est encore un cran au-dessus », atteste pour sa part Cyril Burdet, entraîneur des sprinteurs de l’équipe de France. De Maurice Manificat, Anaïs Chevalier à Clément Parisse, en passant par Richard Jouve ou Adrien Backscheider, chacun y est allé de sa photo publiée sur ses réseaux sociaux pour immortaliser un moment fort de leur carrière… et de leur vie. n Photo : Gwendoline Le Goff / Panoramic
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Sur le perron de l'Élysée, 7 les fondeurs tricolores et leurs entraîneurs.
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QUIZ
Planète nordique
PISTE ROUGE
VIANNEY THIBAUT/AGENCE ZOOM
Le biathlon revient au Grand-Bornand
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Ils sont nombreux les athlètes à avoir mis fin à leur carrière. Saurez-vous reconnaître les dix retraités de ce petit jeu ? QUESTION 1
QUESTION 6
Après Pyeongchang 2018, je suis l’athlète nordique la plus médaillée de l’histoire des Jeux olympiques, je suis : a| Laura Dahlmeier o b| Marit Bjoergen o c| Charlotte Kalla o d| Anastasiya Kuzmina o
Pour ma dernière saison, j’ai remporté la FIS Worldloppet Cup. J’ai aussi à mon actif une médaille olympique et une Transju'. Je suis : a| Maurice Manificat o b| Jean-Marc Gaillard o c| Ivan Perrillat Boiteux o d| Robin Duvillard o
QUESTION 2
QUESTION 7
J’ai obtenu une médaille de bronze sur la poursuite à Sochi en 2014 aux côtés de Martin Fourcade, je suis : a| Simon Fourcade o b| Simon Desthieux o c| Jean-Guillaume Béatrix o d| Vincent Jay o
Après avoir mis un terme à ma carrière sur un nouveau titre de champion de France, je vais maintenant piloter des avions. Je suis : a| Jean-Guillaume Béatrix o b| Jason Lamy-Chappuis o c| Jean-Marc Gaillard o d| Vincent Descombes-Sevoie o
QUESTION 3
QUESTION 8
J’ai réalisé des championnats du monde incroyables à Hochfilzen en 2015 avec un titre sur l’individuelle, je suis : a| Lowell Bailey o b| Ondrej Moravec o c| Ole Einar Bjoerndalen o d| Jakov Fak o
Je me lance dans un projet, ZeCamp, avec mon mari, ancien biathlète, et un ami fondeur. Je suis : a| Marie Dorin-Habert o b| Aurore Jean o c| Anaïs Bescond o d| Coline Mattel o
QUESTION 4
QUESTION 9
Maman d’un petit Tom, j’ai terminé ma carrière sur un titre de championne de France du sprint à Prémanon. Je suis : a| Anouk Faivre-Picon o b| Coraline Thomas-Hugue o c| Aurélie Dabudyk o d| Aurore Jean o
Je suis le mari de la biathlète biélorusse Darya Domracheva. J'ai mis un terme à ma carrière sans avoir pu aller à Pyeongchang. Je suis : a| Emil Hegle Svendsen o b| Erik Lesser o c| Dominik Windisch o d| Ole Einar Bjoerndalen o
QUESTION 5
QUESTION 10
J’ai remporté la Tournée des Quatre Tremplins en 2014. Je dois mettre un terme à ma carrière à cause de nombreuses chutes. Je suis : a| Thomas Diethart o b| Kamil Stoch o c| Gregor Schlierenzauer o d| Stefan Kraft o
Triple vainqueur de la Transjurassienne, j’ai fait les belles heures du Haute-Savoie Nordic Team. Je suis : a| Aurélie Dabudyk o b| Coline Varcin o c| Coralie Bentz o d| Léna Arnaud o
1.b / 2.c / 3.a / 4.d / 5.a / 6.c / 7.b / 8.a / 9.d / 10.a 8
Réponses
L’IBU a validé le calendrier pour la saison de biathlon 2019-2020 avec une étape de la coupe du monde en France (16 au 22 décembre). Les Mondiaux se dérouleront à Antholz, en Italie.
Équipes de France : la valse des coachs BIATHLON - Après le départ de Stéphane Bouthiaux, nommé directeur technique ski de fond/biathlon, Vincent Vittoz, associé à Patrick Favre, transfuge de l’équipe dames d’Italie, remplaçant de Franck Badiou, entraînera Martin Fourcade et les biathlètes tricolores. Chez les dames, Frédéric Jean et Vincent Porret sont nommés en lieu et place de Julien Robert et Jean-Paul Giachino, qui s’occuperont de la relève. SKI DE FOND - Alexandre Rousselet, jusqu’alors en charge des dames, hérite du groupe distance hommes. Suite au départ de Vincent Vittoz, c’est Christophe Perrillat, entraîneur au comité du MontBlanc, qui prend en main le groupe U23. Thibaut Chêne (en tant que responsable de groupe) travaillera avec Emmanuel Jonnier (entraîneur) autour du groupe dames. SAUT/COMBINÉ - Jérôme Laheurte devient directeur des équipes de France saut/combiné nordique. C'est Frédéric Baud qui lui succède à la tête de l'équipe de combiné nordique.
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Planète nordique
PISTE ROUGE Grenoble Isère nordique recrute Cinq recrues intègrent le team Grenoble Isère nordique cette saison. Il s'agit de Léo Mignerey, Camille Laude, Thibaut De Marre, Juliette Ducordeau et Deborah Laffont.
Back est papa
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VIANNEY THIBAUT/AGENCE ZOOM
Le président, Anders Besseberg, a été contraint de démissionner. Son successeur sera connu début septembre.
L'IBU dans la tourmente couver. Il avait devancé Martin Fourcade. Une procédure pour dopage vient d’être ouverte à son encontre et elle pourrait déboucher sur une annulation de ses résultats. Le CIO a, lui, suspendu toutes les contributions financières versées à l’IBU. L’élection
d’un nouveau président se déroulera lors du congrès programmé du 5 au 10 septembre en Croatie. Deux candidats sont connus : le Suédois Ole Dahlin, actuel vice-président, et l’ancienne ministre de la Justine lettone, Baiba Broka.
L'IBU JUNIOR CUP DÉBARQUE À PRÉMANON
PAS DE COUPE DU MONDE À LA CLUSAZ EN 2018-2019
L'hiver prochain, le biathlon sera à la fête dans le Jura. Le stade Jason-Lamy-Chappuis de Prémanon va accueillir, du 17 au 22 décembre, une étape de l’IBU Junior Cup. Ce circuit réussit bien à l’équipe de France. La saison dernière, Lou Jeanmonnot-Laurent a remporté le petit globe. Côté masculin, c’est Martin Perrillat-Bottonet qui est monté sur la plus haute marche du podium. Les travaux entrepris aux Tuffes ne sont pas étrangers à la décision de l'IBU. Sa secrétaire générale, Nicole Resch, actuellement au cœur d’un immense scandale, avait visité les lieux en novembre dernier. Elle avait été satisfaite de ce qu’elle avait vu.
La Clusaz, unique étape française, ne figure pas au calendrier 2018-2019 de la coupe du monde de ski de fond de la saison prochaine. À la place, les athlètes se retrouveront à Beitostølen, en Norvège. C'est la commune des Aravis qui a jeté l'éponge. « La situation financière de notre collectivité impose des choix pas toujours faciles à prendre. Et c’est ainsi que la décision de ne pas reconduire cet événement de renommée mondiale a été prise durant l’été [dernier] », ont expliqué les élus locaux dans un bulletin municipal. Propriétaire de l'événement, la Fédération française de ski a bien tenté de construire un nouveau projet avec le Club des Sports, mais sa démarche n'a pas abouti.
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Martin Perrillat-Bottonet a terminé en tête du classement général de la saison 2017-2018.
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DR
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IBU
Une médaille olympique, un titre de champion de France... et un bébé, Émile, qu’il a eu avec sa compagne Manon Contin : l'hiver a été riche en émotions pour Backscheider.
ALAIN GROSCLAUDE/AGENCE ZOOM
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e 10 avril dernier, la police criminelle fédérale autrichienne a procédé à une perquisition au siège de l’Union internationale de biathlon (IBU). Le domicile d'Anders Besseberg, président depuis sa création, en 1993, a également reçu la visite des enquêteurs. Avec la secrétaire générale, l’Allemande Nicole Resch, il est soupçonné de corruption. Selon un rapport confidentiel de l’Agence mondiale antidopage (AMA), le Norvégien de 72 ans aurait protégé des biathlètes russes soupçonnés de dopage. Selon Le Monde, il aurait agi à la demande d’Alexandre Tikhonov, vice-président russe de l’IBU, et Alexandre Kravtsov, chef de mission de la Russie pour les Jeux olympiques de Sochi. Anders Besseberg rejette toutes ces accusations de pots-de-vin : « Je n’ai touché aucun dollar ou euro des Russes », s’est-il défendu. C'est l’Autrichien Klaus Leitner qui, depuis, gère les affaires courantes de l'IBU. Pour la NRK, la suspicion ne concerne pas que les deux dirigeants, elle vise au total 12 personnes. Aucune identité n’a toutefois été citée. Le lanceur d’alerte Grigori Rodchenkov, ancien directeur de l’Agence antidopage russe, cite le cas Evgeny Ustyugov, qui avait remporté l’or olympique à l'issue de la mass-start à Van-
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Planète nordique PISTE ROUGE Le président de la FIS réélu... Réunie en congrès à Costa Navarino (Grèce), la Fédération internationale de ski a réélu en mai Gian Franco Kasper à sa tête. Il préside la FIS depuis 1998.
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LE RELAIS MIXTE SIMPLE A ÖSTERSUND
PLUS DE COMBINÉ POUR HUGO BUFFARD
Partenaire principal des équipes de France de ski nordique depuis 2013, le Comité Interprofessionnel de Gestion du Comté (CIGC) présidé par Claude Vermot-Desroches a décidé de renouveler son soutien jusqu’aux Jeux de Pékin en 2022.
C’est une première dans l’histoire des championnats du monde de biathlon : l’édition 2019 d’Östersund, prévu du 7 au 17 mars, intégrera le relais mixte simple, une course très spectaculaire par équipes de deux, un homme et une dame, où les tirs sont souvent très engagés.
Brillant lors des courses de ski, mais souvent en difficulté au tremplin, le Rousseland qui pratiquait jusqu'ici le combiné nordique au sein de l'équipe de France va tenter une nouvelle aventure en fond avec le Team nordique Crédit Agricole Franche-Comté.
AGENCE ZOOM
Initialement prévus à Vuokatti, les Mondiaux juniors de 2019 se dérouleront finalement à Lahti. À cette occasion, le premier titre mondial junior de combiné nordique féminin sera décerné, en plus des épreuves habituelles de saut, combiné et ski de fond.
LE COMTÉ JUSQU'EN 2022
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Changement de destination pour les juniors
alpinisme sur les sommets du Vercors ou encore le ski alpin sur les pistes de Chamrousse au milieu de pratiquants étonnés du matériel qu'ils utilisent. Une créativité basée sur un engagement important. « En fait, il s’agit d’un projet de film sur le ski de fond vu autrement, réalisé par Laurent Picard, résume Nicolas Perrier. On souhaite le présenter dans les festivals de film de montagne, ce qui serait une première. » « L’idée est de revenir à la base, avec le ski nordique comme moyen de locomotion pour aller partout, même en montagne ! », ajoute David Picard. La transmission aux jeunes, l’évolution des pratiques et du matériel, avec notamment les nouvelles chaussures ultralégères Gignoux, la compétition et quelques autres surprises guideront le scénario.
ANDREI IVANOV
Et le gagnant est… Planica. Par 9 voix contre 6, la FIS a désigné la station de Slovénie organisatrice des championnats du monde de ski nordique en 2023. Elle était en concurrence avec Trondheim. Un an plus tôt, les championnats du monde de vol à ski se dérouleront à Vikersund.
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ien n'est trop fou pour dépoussiérer l'image du ski nordique ! Dans le sillage de la Team Valoche qui associe dans sa série One of those nordic days des scènes déjantées à des figures étonnantes réalisées sur des lattes de ski de fond [lire notre article pages 66 à 70], deux copains, amoureux du nordique, viennent de créer la Team P2. Derrière ces deux P se cachent David Picard et Nicolas Perrier. Fondeurs reconnus, anciens membres du team Grenoble Isère nordique et désormais entraîneurs au sein du club de ski nordique Belledonne Chamrousse, les deux Grenoblois ont lancé un concept pour le moins détonnant : utiliser des skis de fond dans des environnements pas franchement adaptés à leur utilisation. David et Nicolas pratiquent par exemple le ski-
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Les Mondiaux 2023 à Planica
Ils dépoussièrent le ski de fond
CHRISTOPHE PALLOT/AGENCE ZOOM
Président de la Fédération française de ski depuis 2010, Michel Vion a été réélu à l’unanimité pour un troisième mandat lors de l’assemblée générale qui s'est tenue samedi 2 juin à Grenoble.
David Picard et Nicolas Perrier apportent un soin tout particulier à l'esthétique dans le film réalisé par Laurent Picard.
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CHRISTOPHE PALLOT/AGENCE ZOOM
... tout comme celui de la FFS
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Un attrait pour la performance
Somfy, partenaire de Martin Fourcade depuis 10 ans
Credit photo : Agence Zoom
SOMFY TEAM
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Planète nordique
Le podium
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MICHEL COTTIN/AGENCE ZOOM
Pyeongchang (Corée du Sud).
MARTIN FOURCADE
CHRISTOPHE PALLOT/AGENCE ZOOM
Le président
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Nordic story
Tony Estanguet, à la tête du Comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2014, a demandé au Catalan de le rejoindre au sein du conseil d’administration. Il a aussi confié au biathlète la présidence de la commission des athlètes, où il succède à Teddy Riner, en place lors du processus de candidature.
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déclare Célia Aymonier. Aurore Jean laisse, dans le monde du ski, l’image d’une figure attachante et discrète. « C’est un modèle de réussite sportive, bien sûr, mais aussi pour ses qualités humaines. Elle donne beaucoup aux autres. Au sein de l’équipe, c’était une grande sœur pour moi, mais surtout une amie », poursuit la biathlète, qui a partagé avec Aurore Jean, Coraline Hugue et Anouk Faivre-Picon, l’aventure du relais du relais olympique qui s’est hissé à la quatrième place à Sochi en 2014. « Aurore, c’est une super championne, mais c’est d’abord mon amie, celle qui m’a inspirée, qui m’a toujours précédée. En plus de dix années, nous avons partagé des victoires, des podiums, des coups de moins bien. Elle était contente pour moi, j’étais contente pour elle, raconte Anouk Faivre-Picon, émue. C’est une personne douce qui, en même temps, sait exactement où elle va. Pour faire tout ce qu’elle a fait, il faut vraiment avoir la tête sur les épaules. Avant le départ d’une course, elle me disait souvent : “ah ! Là, je suis monstre stressée” avec un calme et un aplomb qui m’ont toujours impressionnée ».
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The king
Les champions sont éternels : pour sa dernière course en carrière, Jason Lamy Chappuis s’est emparé de son 9e titre en combiné nordique (son onzième en comptant les deux titres en saut), lors des France de Prémanon.
TEAM SERBIA
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’est par la simple légende au bas d’une photographie postée sur le réseau Instagram qu’Aurore Jean a annoncé son départ le 11 mars dernier. Ces quelques mots – « C’était mon dernier dossard coupe du monde… aujourd’hui en passant la ligne de ce mythique 30 km skate d’Oslo !! À suivre… » – écrits une fin de week-end de coupe du monde, depuis le légendaire site de Holmenkollen, à Oslo, en Norvège, ont surpris. Depuis 2006, la fondeuse jurassienne a pris 168 départs individuels en coupe du monde. Le 1er février 2013, elle est montée sur le podium du sprint de Sochi. Difficile alors d’imaginer que cela puisse s’arrêter un jour. Pourtant, après un dernier titre national de sprint conquis à Prémanon, sur ses terres, la jeune femme a raccroché définitivement les skis. « Il faut savoir s’arrêter un jour et je crois que c’est le bon moment. Je pars sans regret, heureuse de mon parcours », confie la fondeuse du ski-club du Grandvaux. Son petit garçon, Tom, âgé de deux ans et demi, ne devrait pas s’en plaindre. Au-delà de son palmarès, « c’est pour moi la meilleure fondeuse française de tous les temps »,
JASON LAMY CHAPPUIS
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Aurore Jean se retire
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« La meilleure fondeuse française de tous les temps », pour son amie Célia Aymonier.
CAMILLE BENED La lauréate
Troisième du circuit IBU Junior Cup et championne du monde avec le relais tricolore, la biathlète Camille Bened a remporté, à Belgrade, le prestigieux prix Piotr Nurowski lors du congrès du Comité olympique européen.
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Style classique
n Martin Bourgeois-République, quel est votre rêve sportif ? Disputer une olympiade ! C'est l'objectif de tout compétiteur. Faire les Jeux donne forcément envie, c'est le summum d'une carrière, surtout si on ramène une médaille. n … et votre rêve en tant qu'homme ? Faire une belle reconversion après ma période biathlon. Je prépare un DUT Génie Mécanique Productique pour pouvoir choisir ensuite mon métier. Je sais que la vie de sportif de haut niveau tient à pas grand chose, il faut prévoir l'avenir. n Pourquoi avoir choisir le biathlon au détriment du fond ?
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J'ai aimé le classique, c'était même mon style de prédilection à un moment. Ensuite, j'ai essayé le tir à 10 m, puis à 50 m et ça m'a vraiment plu, d'autant que l'ambiance avec les copains du comité du Jura était très sympa. n Un lien particulier avec votre carabine ?
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Non, j'en prends soin, mais ça reste un outil de travail. Je ne dors pas avec [rires]. Pour moi, c'est l'équivalent d'une bonne paire de skis. Elle n'est pas vraiment unique, mais dans mon IUT, ils devraient me réaliser une crosse sur-mesure. n Quelles sont les valeurs qui vous guident au quotidien ? L'envie de bien faire, pour être au top l'hiver, le plaisir d'avoir bien rempli ma journée, de me dire que j'ai fait plein de choses. n Une qualité que vous aimeriez chiper à Martin Fourcade ? Son dernier tir debout, j'aimerais bien le lui prendre ! Son ski aussi, évidemment. Mais vraiment, ce qui me plaît, c'est cette capacité à s'engager mentalement. Elle me rend admiratif.
MARTIN BOURGEOIS RÉPUBLIQUE
À 18 ANS, LE LICENCIÉ DU SKI-CLUB DE L'ABBAYE (39) A DÉCROCHÉ UNE MÉDAILLE DE BRONZE AUX MONDIAUX JUNIORS ET DEUX TITRES DE CHAMPIONS DE FRANCE.
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Style libre
n Deux médailles aux mondiaux juniors, ça aide pour trouver des sponsors ? C'est une bonne question. Cela me fait penser que je dois mener des démarches pendant l'été, donc j'espère que oui. n… et pour les filles ? Pas spécialement, peut-être qu'avec une médaille d'or éventuellement ! [rires] n Votre meilleur ami sur le circuit national de biathlon ? J'ai passé tout l'été dernier à m'entraîner avec Martin Perrillat-Bottonet et on s'est très bien entendu. Il m'a impressionné en ramenant trois médailles lors de ses Mondiaux et en signant des temps de ski canon tout l'hiver. Vive les Martin ! n… et votre meilleur ennemi ?
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Émilien Claude. Il a mon âge et, pour moi, c'est une bonne « référence » pour travailler et progresser. Il est vraiment fort. n Une séance d'entraînement obligatoire que vous détestez ? Une longue sortie de ski-roues sous la pluie en automne ! n Une fierté ou une “pression” de faire partie du même plateau que le champion du monde Quentin Fillon-Maillet ? C'est très encourageant de voir qu'il a percé au plus haut niveau du biathlon mondial. Ces prochaines années, avec encore plus d'expérience, il sera encore plus fort. n En soirée, vous êtes plutôt boisson gazeuse ou houblonnée ? Boisson gazeuse, je ne suis pas très bière... Jurassien pur sucre, le jeune homme marche dans les pas de ses glorieux aînés, Quentin Fillon-Maillet en tête.
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n Un champion qui vous fait rêver ? Comme j'aime beaucoup les sports mécaniques, je dirais Sébastien Loeb. Il a prouvé qu'il était l'un des meilleurs pilotes de l'histoire du rallye, un champion hors norme. Dans mon sport, je pense à Raphaël Poirée qui a été le premier Français à performer au plus haut niveau.
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Robin Duvillard
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n dit souvent qu’un athlète n’est jamais réellement préparé à sa retraite sportive. Effectivement, je confirme ! Et pour être tout à fait honnête, cela m’effraie grandement. Comme ce sentiment grandit au fur et à mesure que je prends de l'âge, autant vous dire que sa courbe de croissance est aussi raide qu’une piste de coupe du monde de ski alpin ! Mais la force d’un sportif résidant, dit-on, dans sa capacité à se préparer pour le Jour J, je vais me mettre en condition dès à présent... et même commencer aujourd’hui, ici même, avec vous. Mais comment ? En ski, comme dans n’importe quel sport d’ailleurs, il n’y a pas meilleur moyen de se tester avant une compétition que de faire... une compétition. Alors, je me dis tout bêtement que, avant une retraite, le meilleur moyen de se préparer est... de prendre sa retraite ! Les exemples sont d’ailleurs nombreux et quasi quotidiens pour attester de cette démarche éprouvée et avérée. Et ce n’est ni Zizou, ni Michael Phelps, ni encore Jason Lamy Chappuis qui me contrediront. Bon, ceux qui me connaissent le savent déjà, je n’aime pas trop faire comme tout le monde — j’ai déjà essayé et je me suis rendu compte que j’étais un bien meilleur moi-même qu’un quelqu’un
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Comme je n’aurais peut-être pas opté pour le ski de fond si j’avais un cerveau immense, je crois avoir épuisé tout le stock d’idées insolites issues de celui-ci ! Enfin du moins tout le stock de celles que je peux rendre publiques. Le temps : ok, je ne vais pas vous vendre le fait que je n’ai pas une minute à moi, ce serait un peu abusé vu les heures que je passe à faire la sieste, à jouer sur mon téléphone, à remplir des mots croisés et à hésiter sur quelle tenue mettre pour m’entraîner. Je pourrais donc optimiser. Certes ! Mais la vie m’amène de nouvelles choses (non, pas encore d’enfant) qui vont m’occuper grandement, et notamment l’ouverture de Zecamp, un centre d’accueil pour sportifs dans le Vercors dont vous avez sûrement entendu parler [lire Nordic Magazine n° 26], qui ouvrira ses portes à l’automne 2018 et où je vous invite à venir séjourner, si d’aventure je vous manquais trop dans ce magazine. En attendant, séchez vos larmes. Je ne prends pas complètement ma retraite littéraire non plus, je m’y prépare simplement petit à petit, par la méthode douce, comme on dit. Donc, il y aura encore mon RDV du lundi à retrouver sur le site www.nordicmag. info ! Alors, heureux ? Quant à ma retraite sportive, elle n’est pas à l’ordre du jour, même si le fait que je me sois cassé la clavicule fin avril fait qu’en ce moment, je me « re-traite » médicalement pour une fracture, tout comme pour ma côte, il y a un an ! n
Pré-retraite
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SINDY THOMAS
d’autre —. Alors pour ma retraite, je vais évidemment faire à ma façon et commencer par une première retraite... littéraire. Vous l’avez compris, c’est une manière détournée et relativement lâche de vous dire que cette chronique sera ma dernière dans le magazine Nordic Mag. Ceci pour trois raisons : La durée : quatre ans, c’est long. Depuis 2014 que j’écris ici, je me dis que vous en avez peut-être marre de mon humour toujours porté sur la bouffe, le combiné nordique et le Jura... et qu’il serait peut-être bon également qu’un autre prenne ma suite ! L’inspiration : vous ne vous rendez pas compte, mais l’angoisse de la feuille blanche s’intensifie à chaque numéro.
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Robin Duvillard est membre de l’équipe de France de ski de fond et médaillé olympique à Sochi en 2014.
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Les plus
BELLES randos
Nordic Magazine a sélectionné pour vous des BALADES à parcourir cet été. Des Alpes au Jura, en France, en Suisse, en passant par l'Italie, les paysages y sont uniques, la nature préservée et le dépaysement total.
Randonnée au Col de la Forclaz en famille.
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SAVOIEMONTBLANC-MONICA DALMASSO
Un magnifique panorama à découvrir sur les hauteurs de Saint-Barthélemy.
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PHOTOTHÈQUE RÉGION VALLÉE D'AOSTE
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Les géants de la
Vallée d'Aoste Quatre sommets emblématiques des Alpes dominent la Vallée d’Aoste qui regorge d’itinéraires dans un cadre très typé haute montagne.
Suisse
Porliod
Chamonix Italie
C'EST CHEZ Aoste LUI Tignes
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Vallée d'Aoste
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andonner en compagnie des géants des Alpes, c’est la promesse d’une balade enchanteresse du côté de la Vallée d’Aoste ou l’une de ses quatorze vallées latérales (dont celle de Saint-Barthélemy, destination du jour) ! Le Mont-Blanc (4 810 m), fait de granite et de neiges éternelles, la pyra-
mide parfaite du Cervin (4 478 m), les imposantes rondeurs du Mont-Rose (4 634 m) et le Grand Paradis, sommet emblématique italien (4 061 m) composent le décor. Torrents, lacs alpins secrets et préservés, alpages ouverts et forêts de mélèzes et de feuillus complètent le paysage de la plus petite région de la péninsule qui représente… un cen-
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tième du territoire italien ! Région frontalière avec la France et la Suisse, la très francophone Vallée d’Aoste assume son statut typiquement alpin, avec un tiers de son secteur perché à plus de 2 600 m. Son économie est logiquement tournée vers le ski avec vingt-trois stations se partageant 800 km de pistes. Paradis des skieurs de randonnée avec la mythique Haute Route à skis (de Zermatt à Chamonix-Mont-Blanc), la Vallée se découvre aussi à pied, via l’alta via version estivale. n
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Difficulté : facile : 4 h 30 (AR) Distance : 12 km (AR) Dénivelé + : 830 m Balisage : sentier 11B, 11 et AV1 PHOTOTHÈQUE RÉGION VALLÉE D'AOSTE
Mont-Blanc, Cervin, Grand Paradis et Mont-Rose dominent la Vallée d’Aoste.
Bureau d’Aoste Piazza Porta Praetoria, 3 Aoste, Italie Tél : (+39) 01 65 23 66 27 Pwww.lovevda.it
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PHOTOTHÈQUE RÉGION VALLÉE D'AOSTE
C'EST CHEZ LUI FEDERICO PELLEGRINO Il est l’une des rares stars mondiales du ski de fond non scandinaves ! À bientôt 28 ans, Federico Pellegrino a quasiment tout gagné : un titre de champion du monde, le classement de la coupe du monde de sprint ou encore une médaille d’argent olympique agrémentent son CV sportif. Né à Aoste, l’Italien connait les pistes et les chemins de randonnées de la vallée par cœur pour s’y entraîner une grande partie de l’année.
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¢ Accessible depuis Martigny côté Suisse et le tunnel du Mont-Blanc côté France, il faut laisser la vallée centrale sur la gauche pour emprunter et remonter la suivante, celle de Saint-Barthélemy. Au départ de la place de la petite localité de Porliod, 1 888 m , où s’arrête la route provenant de Lignan, prendre le sentier n°11B qui monte au milieu des prairies d’altitude et des conifères. La sente coupe plusieurs fois le chemin de terre jusqu’au plateau, en aval de la Tsa de Fontaney . ¢ À partir d’ici, reprendre le chemin balisé n° 11 qui conduit rapidement à l’alpe d’où, en partant vers la droite, on rejoint ensuite le col du Salvé . Le randonneur se retrouve alors sur le tracé de la mythique Haute Route n° 1 (qui relie la vallée de Gressonney à Courmayeur), en longeant un éperon rocheux. ¢ Puis en partant vers la gauche, le chemin mène au refuge et au sanctuaire de Cuney qui se trouvent dans une combe latérale de la vallée
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Vallée d’Aoste tourisme
Le refuge et le sanctuaire de Cuney, destination du jour à 2 650 m. de Saint-Barthélemy, dominée par la Becca du Merlo. Au milieu des pâturages surmontés par des crêtes abruptes, dans un environnement de haute montagne à plus de 2 600 m, le sanctuaire accueille un pèlerinage annuel le 5 août. LE + Ouvert en août 2003 et perché à 1 765 m, l’observatoire de la Région Vallée d’Aoste bénéficie d’au moins 250 nuits claires par an. C’est un site privilégié pour les amoureux d’astronomie qui se retrouvent en septembre pour le festival Star party. Pwww.lovevda.it
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La vue depuis les crêtes est époustoufflante.
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P. LONCHAMPT
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À l'assaut de la forteresse Vercors En avancée de la chaîne alpine, dominant fièrement Grenoble, le Vercors se dresse, falaises abruptes et à-pics calcaires en ligne de mire. Ain
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Savoie
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C'EST CHEZ LUI Drôme
Grenoble Autrans-Méaudre
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éritable forteresse calcaire vue d'en bas, le plateau du Vercors se révèle beaucoup plus contrasté, alternant prairies d'alpage et épaisses forêts, falaises abruptes et doux vallons. Une spécificité du Parc naturel régional du Vercors où fourmillent les champions nordiques d’aujourd’hui et de demain.
Nichés dans un large vallon entre la pointe du Bec de l'Orient et les falaises dominant les Gorges de la Bourne, les villages Autrans et Méaudre se parcourent à travers des dizaines de randonnées. Dans la vallée voisine, Lans-en-Vercors et SaintNizier-du-Moucherotte se tournent vers les crêtes calcaires allant du Pic Saint-Michel au Moucherotte et son
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Office de Tourisme Intercommunal Autrans : 04 76 95 30 70 Méaudre : 04 76 95 20 68 Lans-en-Vercors : 04 76 95 42 62 Saint-Nizier-duMoucherotte : 04 76 53 40 60 Pwww.autrans-meaudre.com Pwww.lansenvercors.com
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CHRISTOPHE PALOT/AGENCE ZOOM
C'EST CHEZ LUI MAURICE MANIFICAT Le fondeur (trois médailles olympiques et deux médailles mondiales) a trouvé, à Saint-Nizier du-Moucherotte, un fabuleux terrain d’entraînement. Originaire d'Agy (74), Maurice Manificat est installé, avec compagne et fils, dans ce petit village perché sur les hauteurs de Grenoble. Le champion profite de la présence de nombreux champions sur le Vercors pour partager de belles séances en ski-roues comme à vélo.
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Difficulté : moyenne : 2 à 3 jours Distance : 35,5 km Dénivelé + : 1 760 m Balisage : Orange (Via Vercors) + Jaune et rouge (Tour des 4 Montagnes)
¢ Jour 1 Au départ du cœur du village de Méaudre , la randonnée débute par 6 km de voie douce sur la Via Vercors. Arrivé au village d'Autrans à 1 040 m , récupérez le balisage du Tour des 4 Montagnes. Le sentier grimpe doucement jusqu'à une petite cascade, avant de se faire plus raide pour arriver sur les crêtes de la Molière à 1 700 m . ¢ Jour 2 La journée reprend par une traversée du plateau d'alpage de la Molière, avant d'attaquer la descente en direction d'Engins, pour plonger au fond des Gorges du Furon . Une fois le village et le Furon traversés, l'ascension reprend par un raide sentier empruntant le pas de la Corne, permettant de rejoindre Saint-Nizierdu-Moucherotte à 1 160 m . ¢ Jour 3 Au départ de Saint-Nizier, tout en contournant le fameux rocher des Trois Pucelles, le sentier prend de
T. HYTTE
fameux panorama sur la chaîne alpine. Au pied du plateau de la Molière et du Sornin, le discret village d'Engins est le départ de balades vers le Pas du Curé ou Pas de la Corne. Territoire vivant, le Vercors nord se découvre aussi par ses hommes. Le paysage vit au rythme des artisans, des éleveurs, des bergers et des bûcherons. Et la gastronomie vaut d'être dégustée. Bleu du Vercors, confitures et ravioles récompenseront le randonneur. n
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Terre de champions, le Vercors est un terrain propice à l'outdoor.
En chemin sur le plateau d'alpage de la Molière.
l'altitude pour atteindre le point culminant de cette balade : le Moucherotte à 1 901 m . Un sentier plus large mène en direction du plateau de l'alpage des Ramées puis rejoint le village de Lans-en-Vercors , point d'arrivée de cette itinérance. LE + Pour profiter à fond des beautés du Vercors, il est possible d’acheter le carto-guide Quatre Montagnes et Piémont Nord qui regroupe 28 itinéraires commentés par le Parc naturel régional du Vercors. 7 euros, en vente dans les Offices de tourisme du Vercors. 27
Le village d'Aï, hameau construit entre le lac et la tour du même nom, donne envie de s'y arrêter l'espace d'un moment.
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L. RIESER
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Leysin, musée en plein air Chaque été, des œuvres artistiques sont exposées dans les lieux incontournables de la station vaudoise.
France Suisse
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C'EST CHEZ LUI
Lausanne
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Lac Léman
Genève
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Leysin (Vaud), la nature est, à elle seule, un véritable spectacle. Qui n'a pas succombé au charme du lac de Mayen, niché dans un écrin montagneux, repaire des marmottes et chamois, accessible uniquement à pied en été ? Qui n'a pas goûté au plaisir d'une pause aux abords du lac d'Aï, à mi-chemin entre
le Tournant Le Kuklos et le refuge de Mayen ? Qui n'a jamais été tenté par rejoindre la Berneuse (2 048 m) en télécabine ? Mais c'est un tout autre spectacle qui attend le randonneur, une invitation à un autre voyage, dans un décor alpin de toute beauté. Avec ses voisins d’Aigle et du Col des Mosses, Leysin propose, durant la période estivale, de
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Une expérience artistique originale au fil de la balade.
visiter une galerie d’art en plein air : Ailyos Art Nature. Ils pourront admirer des œuvres situées à proximité des incontournables de la région, à l'exemple de l'observatoire de Grégory Chapuisat à Mayen ou des sculptures sur bois d'Antoine Guignard. Et vivre une expérience artistique originale. Chaque œuvre est une occasion unique à porter un regard nouveau sur un environnement qui se transforme en une galerie d'art éphémère à ciel ouvert. Dans la randonnée proposée cicontre, l'invitation se situe à Aï, Mayen et Berneuse. n
ITINERAIRE
Lac de Mayen
Difficulté : moyen à difficile : 4 h 30 Distance : 11,5 km Dénivelé + : env. 700 m. Balisage : panneau jaune, marque rouge et blanche
1854 Leysin +41 (0)24 493 33 00 Pwww.leysin.ch
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C'EST CHEZ LUI ARNAUD GUEX Agé de 19 ans, le fondeur de Leysin fait partie de la relève du ski de fond suisse. Brillant sur le circuit helvétique comme au niveau international, ce trilingue, membre du ski-club Goupils Alpes Vaudoises et élève en sport études à Brigue, fait partie des cadres de Ski-Romand depuis 2013 et plus récemment du cadre C de Swiss Ski. Il a représenté son terrritoire lors des JO de la Jeunesse à Lillehammer en 2016.
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¢ Dos à la gare du Feydey Leysin , prendre la route qui monte sur la gauche puis, au virage suivre les premiers panneaux de randonnées qui mènent derrière les bâtiments de la rue du commerce (rue pavée). Environ 800 mètres à faire derrière les bâtisses avant d’attaquer le sentier pédestre qui passe devant le départ de la via ferrata de Plan Praz . ¢ Dès la sortie de la forêt, longue traversée sur les hauts du village, à plat, jusqu’à la place de pique-nique. De là, rejoindre la route goudronnée qui mène en direction des Fers. La longer jusqu'à la bifurcation, quitter la route pour prendre le chemin caillouteux jusqu’à Bryon (arrêt intermédiaire du télésiège) . Puis débuter la montée jusqu’à Mayen . ¢ Continuer en direction d’Aï, au pied de la tour. Contourner le lac par la gauche (dans le sens de la marche) pour monter jusqu’à la Berneuse (arrivée de la télécabine) . ¢ La descente se fait par le sentier de randonnée du Géteillon. Le départ
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Route de la Cité 27
JOSÉ CRESPO
Leysin Tourisme
Entre les deux tours de Leysin, Aï et Mayen, le lac de Mayen est niché dans un écrin montagneux, repaire des marmottes et chamois. se prend sur le côté de la station d’arrivée de la télécabine. Il amène à l’alpage du Temeley . Continuer la descente sur la route jusqu’au croisement. Prendre à gauche (dans le sens de la descente), sur un chemin forestier, puis prendre à droite, sur le sentier dans la forêt jusqu’à rejoindre le sentier emprunté au départ. ¢ Arrivée à la gare du Feydey Leysin. LE + Les deux centres sportifs de la station proposent de multiples activités : piscine, tennis, patinoire, murs de grimpe, minigolf et bien d’autres encore. Une occasion de prolonger son séjour. 29
Les efforts fournis durant la montée depuis Lélex sont récompensés par une jolie vue sur les Monts Jura, le Crêt de la Neige et le Reculet.
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NICOLAS GASCARD
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Lélex, trésor des crêtes du Jura Depuis 25 ans, la Haute-Chaîne du Jura est protégée dans le cadre d’une réserve naturelle nationale. Un lieu d’exception pour la randonnée.
Jura France
Oyonnax
C'EST CHEZ LUI Ain Rhône
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Lélex
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ne randonnée dans un espace naturel préservé offrant une vue magnifique sur les Alpes et le Mont-Blanc : le programme d’une escapade sur les crêtes du Jura depuis la station des Monts-Jura, avec le Reculet et le Crêt de la Neige (1 720 m d’altitude) au programme, est alléchant.
Et ce d’autant plus que ce fameux terrain de jeu est préservé. Depuis 25 ans, il est placé sous le statut de réserve naturelle nationale. Près de 11 000 hectares sont concernés. Située dans l’Ain, sur la partie la plus orientale du massif du Jura, la Réserve de la Haute chaîne est délimitée par le pied de la Dôle, au nord, et la cluse du Rhône, au sud ; elle englobe dix-huit
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Communauté de communes du Pays de Gex Pwww.ccpg.fr Réserve naturelle nationale de la haute chaîne du Jura Pwww.rnn-hautechainedujura.fr 135 rue de Genève 01170 Gex
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C'EST CHEZ LUI BRUNO LADET Rares sont les randonneurs à connaître aussi bien le massif jurassien que Bruno Ladet. Ultra traileur de la première heure, finisher du Tour des Géants, de l’UTMB, de la Petite Trotte à Léon, l'UT4M, la 6666..., cet amoureux du Jura est aujourd’hui le Monsieur randonnée de la Communauté de communes du Pays de Gex. Il vit comme un privilège le fait d'habiter et de travailler ici.
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Difficulté : difficile :7h Distance : 16,5 km Dénivelé + : env. 1 095 m. Balisage : PR jaune et bleu, puis PR rouge et blanc
¢ Depuis le village de Lélex , suivre la direction de la Vieille Chapelle, puis emprunter le sentier de grande randonnée GR vers le Pont de la Fruitière , puis le Niaizet. En passant le long d’une tourbière, continuer par le chemin large vers le Pont du Niaizet, puis monter vers le Plat des Menues en passant par la droite près d’un ancien bureau de douanes. ¢ Ici commence le sentier des « 32 Contours » (32 virages) conduisant à Thoiry-Derrière , puis à la croix du Reculet (érigée en 1892) . Redescendre au carrefour précédent puis utiliser le GR en direction du Crêt de la Neige, considéré comme le point culminant du massif jurassien à 1 720 m . ¢ Continuer en direction du Grand Crêt ; au lieu-dit « Sous le Crêt » , franchir le tourniquet et descendre par le GR en direction des Brillones d’en Haut. De là tourner à gauche en direction des Brulats-Frésy , puis à droite pour descendre vers le Chalet du Ratou, puis Lélex.
NICOLAS GASCARD
communes et, surtout, elle concentre une impressionnante biodiversité animale. 209 espèces de vertébrés y sont recensées, dont 131 espèces d’oiseaux. La seule vraie population montagnarde de cerf élaphe du massif jurassien et la plus importante population de chamois y ont élu domicile. On répertorie aussi 21 espèces de chauve-souris. Outre son panorama grandiose, la diversité floristique des lieux a également séduit les botanistes dès le XVIe siècle : à l'instar des pins à crochets 1 122 plantes ont été répertoriées, dont quatorze protégées à l’échelon national. n
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131 espèces d'oiseaux et 1 122 plantes sont répertoriées dans la réserve naturelle.
Le paysage sauvage et préservé invite à la contemplation. ¢ Entre le Reculet et le Crêt de la Neige, au creux de la combe de la « Maison neuve » (ou « du Désert »), le promeneur peut apercevoir un ancien village d’altitude. Les 20 granges ceinturaient un bâtiment central où le fromage était fabriqué. Ce hameau a été concédé à la commune de Thoiry par le comte Amédée de Savoie le 4 octobre 1394. LE + Faites le plein de sensations au col de La Faucille. Sur 1 365 m de longueur, dont 955 de descente, empruntez la piste de luge (à partir de 5 ans). Pwww.paysdegex-tourisme.com
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Depuis le Mont d’Or, un joli panorama sur les sommets suisses du Suchet, Aiguilles de Baulmes, Chasseron...
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Malbuisson,
de lacs en montagne Lacs de Saint-Point et de Remoray, Mont d’Or, gorges du Fourperet sont au menu d’une belle randonnée dans le Doubs, au départ de Malbuisson. Haute-Saône Besançon
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Suisse Yverdonles-Bains
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out est réuni dans le Haut-Doubs pour programmer un séjour touristique nautique, sportif et gourmand ! Cette partie montagnarde du Doubs concentre de nombreux intérêts. À commencer par le site de référence pour les pratiques de voile ou de pêche au corégone et au brochet :
les lacs de Saint Point et de Remoray invitent à la détente sur l'une des plages surveillées (Les Grangettes, Labergement) ou le long du Doubs, à Oye-et-Pallet. Le troisième plan d’eau naturel de France est traversé par le cours d’eau qui a donné son nom au département. La randonnée présentée ci-contre suit d’ailleurs son cours dans les
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Communauté de communes Lacs et montagnes du Haut-Doubs Offices de tourisme Malbuisson : 03 81 69 31 21 Métabief : 03 81 49 13 81 Les Fourgs : 03 81 69 44 91 Mouthe / Chapelle-des-Bois : 03 81 69 22 78 Pwww.cclmhd.fr Pwww. destination-hautdoubs.com
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CHRISTOPHE PALLOT/AGENCE ZOOM
C'EST CHEZ LUI STÉPHANE BOUTHIAUX Le nouveau directeur technique du ski de fond et du biathlon à la Fédération française de ski (après une dizaine d’années à entraîner les biathlètes français. Lire notre article page 70) connaît les routes du Haut-Doubs et de la Suisse voisine comme sa poche. Cycliste de très bon niveau, Stéphane Bouthiaux aurait même pu rêver d’une carrière sportive sur sa petite reine. Il a choisi le biathlon… avec la réussite que l'on sait !
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Fort St-Antoine
Difficulté : facile : 2 jours Distance : 38,4 km Dénivelé + : 900 m. Balisage : sentier PR (jaune/bleu) et GR (rouge/blanc) ¢ Jour 1 Au départ de l’office de tourisme de Malbuisson qui domine le lac de Saint-Point, partir en direction des Hopitaux-Neufs via le GR. Il est aussi possible de rejoindre le fort de Saint Antoine moyennant un aller-retour d'environ 1 h 30. Depuis la station de Métabief , son Espace Trail Xavier Thévenard et ses nombreux sentiers VTT, entamer la montée vers le Morond à 1 429 m (que l’on peut rejoindre en télésiège depuis Métabief). Cheminer sur le sentier de crête fréquenté par les chamois jusqu’au Mont d’Or , sommet du Doubs à 1 463 m et son panorama à 360° sur la chaîne alpine et la Suisse voisine. Longer la frontière suisse pour redescendre sur La Grande Échelle, puis La Petite Échelle . La ferme-auberge offre un lieu de repos hors du temps. ¢ Jour 2 Depuis l’auberge de montagne, rejoindre les Granges Raguin (via sentier VTT n° 77) puis descendre à travers la forêt vers Rochejean (sen-
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gorges du Fourperet juste avant d’arriver à Labergement-Sainte-Marie. Le randonneur peut aussi prendre de la hauteur sur les grands alpages ouverts du Mont d’Or en suivant un joli chemin de crête en partie à cheval sur la frontière avec la Suisse. D’en haut, la vue sur les lacs Léman, de Joux, de Neuchâtel, et de Remoray vaut bien quelques efforts. En hiver, les lieux immaculés sont un paradis pour le ski nordique sur les sites des Fourgs, Mouthe, Malbuisson ou Chapelle-des-Bois.... n
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Du sommet du Mont d’Or, on découvre les Alpes, les lacs français et suisses.
En fin de balade, retour au bord du lac près de Malbuisson et les eaux claires de Saint-Point. tier VTT n° 76) . Bifurquer à gauche en direction des superbes gorges du Fourperet pour arriver ensuite sur Labergement-Sainte-Marie où un détour par la Maison de la Réserve naturelle du lac de Remoray et la fonderie Obertino s’impose ! Emprunter le sentier du tour du lac de Saint-Point pour rejoindre l’office de tourisme de Malbuisson. LE + Édifié en 1880, le Fort de Saint-Antoine où sont affinées des dizaines de milliers de meules de comté fut réhabilité par Marcel Petite en 1966. Pwww.comte-petite.com
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Le cirque des Evettes, jolie destination d'une randonnée familiale.
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Décor de cinéma à
Bonneval-sur-Arc Aux confins de la Haute Maurienne Vanoise, Bonneval-sur-Arc et son hameau de L'Ecot ont conservé un cachet apprécié des randonneurs. Haute-Savoie France
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ovée aux confins du Parc national de la Vanoise, la Haute Maurienne Vanoise a conservé, par ses paysages montagnards, un cachet unique, en particulier Bonneval-surArc et son hameau de L'Ecot, dans une vallée dominée par le glacier des sources de l’Isère et de l’Arc. Plus grand domaine cyclable du
monde avec quelques-uns des cols les plus mythiques qui ont fait la grande histoire du Tour de France (L’Iseran, le Télégraphe, la Madeleine…), c’est aussi la beauté de ses paysages qui attire les réalisateurs de cinéma en Haute Maurienne Vanoise, notamment Nicolas Vanier, réalisateur du premier film Belle et Sébastien. Le cadre authentique de l’architecture
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Haute Maurienne Vanoise Office de tourisme La Ciamarella 73480 Bonneval-sur-Arc Tél : 04 79 05 99 06 Pwww.haute-mauriennevanoise.com
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C'EST CHEZ ELLE PAULINE MACABIES C’est l’une des plus illustres athlètes de l’Étoile sportive de Bessans. « La Haute-Maurienne, c'est d'abord mes souvenirs d'enfance en famille. C'est ensuite devenu mon terrain d'entraînement, dit Pauline Macabies, 32 ans, ancienne double vice-championne du monde junior de biathlon. Maintenant c'est LE lieu où je me ressource. À pied, à vélo ou en ski, je savoure chaque sortie au milieu des paysages que j'adore. »
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Pont St-Clair
Glacier des Evettes
Difficulté : Moyen : 5 h (retour par les gorges de la Reculaz) Distance : 10,6 km Dénivelé + : 750 m. Balisage : GR rouge/blanc ¢ Départ du hameau de l’Ecot (2 027 m) au-dessus de Bonneval-surArc à partir du parking du pont SaintClair. À lui seul, le hameau de l’Ecot , classé depuis 1971, vaut le détour tant ses maisons en pierre et sa superbe chapelle cadrent à merveille avec le paysage. Plus loin, la flore est d’une grande variété sur les pentes qui dominent l’Écot, sur le fond et sur le pourtour du cirque. Prendre sur la droite le chemin en direction du cirque. Celui-ci monte régulièrement, et donne des points de vue intéressants sur les vallées en contrebas : Bonneval-sur-Arc et le col de l’Iseran, l’Ecot, la vallée de l’Arc dominée par la Grande Aiguille Rousse. ¢ C’est ensuite l’arrivée au col à 2 561 m , où se révèle enfin le magnifique cadre du cirque des Evettes. Rejoindre le refuge à 2 590 m. Puis descendre en contrebas jusqu’aux petits lacs de Paréis , décorés d’anémones, et où se mirent le glacier des Evettes et sur sa droite l’Albaron (3 637 m). ¢ Poursuivre jusqu’à la cascade de la
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traditionnelle des temps anciens, faite de pierres et de lauzes, les bouquetins, marmottes, chamois, aigles royaux, ou encore les glaciers et une flore d’une incroyable diversité, font que l’émerveillement des randonneurs est au détour de chaque chemin. Cent sept sommets dépassent les 3 000 m d’altitude dans le Parc qui abrite des dizaines de lacs d’altitude et 600 km de sentiers. Les plus téméraires pourront se mesurer à la via ferrata du Diable dans les gorges de l'Arc. n
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Les paysages de Haute Maurienne Vanoise ont servi de décor au film Belle et Sébastien.
Le charme unique du hameau de l'Ecot.
Reculaz : chute d’eau verticale impressionnante. Puis descendre par les gorges de la Reculaz, avec plusieurs passages quelque peu acrobatiques équipés de mains courantes. Le retour peut se faire depuis le refuge, en suivant le même itinéraire qu’à l’aller. LE + Avant le « pont romain », on peut s’offrir un petit détour pour découvrir le glacier du Grand Méan (1 h de montée en plus). Avec sa paroi de glace qui tombe à pic dans un lac où flottent des icebergs, ce site d’exception a des airs de bouts du monde. 35
À deux pas du viaduc des Crottes à Morbier, une vue plongeante sur la ville de Morez.
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Morbier, au pays des viaducs Dans la contrée du morbier et des horloges comtoises, profitez d’une escapade au pied des Trois Commères avec vue sur les viaducs de Morez.
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e Parc naturel régional du Haut-Jura propose une quarantaine d’itinéraires de randonnées, aujourd’hui regroupés sur une nouvelle application pour smarphones et tablettes (lire “Le plus”). En attendant la valorisation de circuits VTT et VTT à assistance électrique en cours d’année, cet outil numé-
rique ludique, embarqué et interactif, permet de nombreuses découvertes, comme ici à Morbier. Capitale du fromage à la célèbre raie cendrée, la cité morberande et sa voisine de Morez, berceau historique de la lunetterie française, tirent aussi leur réputation des impressionnants viaducs qui serpentent dans la montagne jurassienne et sur-
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Maison du Parc naturel régional du Haut-Jura 29, le Village 39310 Lajoux 03 84 34 12 30 Pwww.parc-haut-jura.fr Pwww.randonature.parchaut-jura.fr
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C'EST CHEZ ELLE ANAÏS BESCOND Le ski-club de Morbier-Bellefontaine compte dans ses rangs une championne d’exception. Triple médaillée et championne olympique aux Jeux d’hiver de Pyeongchang, la biathlète Anaïs Bescond a marché dans les pas d’un autre illustre Jurassien, le champion du monde de 1995, Patrice Bailly-Salins. La Jurassienne, Normande de naissance, connaît par cœur les sentiers empruntés par la Transju’trail en juin.
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Les Préhez
Difficulté : moyen à difficile : 2 h 30 Distance : 7,5 km Dénivelé + : env. 320 m. Balisage : Sentier jaune puis Jaune/rouge
¢ Depuis le camping, l'itinéraire rejoint la rue des Pontets, au rondpoint pour monter à droite la rue Germain Paget. Un bon chemin herbeux part à droite et dépasse la ferme de la Bucle, pour monter à gauche en forêt. Rejoindre Les Préhez . La route à droite dans la combe mène au Goulet . Passer derrière le bâtiment pour suivre le chemin le plus à gauche. Le chemin forestier à la pente soutenue rejoint la crête à Sur les Côtes. ¢ Descendre en face un chemin caillouteux, qui bifurque rapidement à droite avant de rejoindre le pied des Trois Commères (site d’escalade reconnu) . Continuer sur un nouveau chemin d'exploitation pour déboucher sur une route au poteau « Les Trois Commères ». À gauche, la route descend au Col de la Bucle. ¢ Au col, prolonger par un chemin, puis emprunter à gauche un sentier sinueux qui atteint le balcon des Crottes . Le sentier escarpé longe la voie ferrée et rejoint Les Crottes.
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plombent la Nationale 5. Le viaduc des Crottes, long de 165 m et formé de onze arches voutées, sous lequel on passe pour rejoindre l’église de Morbier dont l’horloge à triple quart date de 1840, est l’un des cinq ouvrages d’art créés pour relier Morez à Morbier par le rail. Ces deux villes distantes de 1 500 m à vol d’oiseau auront également nécessité la construction de trois tunnels au début du XXe siècle dans le cadre de la liaison entre Champagnole et Saint-Claude ! n
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Une application ludique pour les randonneurs connectés.
Les viaducs de Morez construits pour desservir le Haut-Jura par le rail. ¢ De retour aux Crottes, poursuivre le sentier à flanc de montagne puis un chemin pierreux qui monte sur la Gare. Descendre la route à gauche. Un sentier longe le lac des Bruyères et rejoint le parking du camping. LE + Le Parc naturel régional du Haut-Jura met en ligne une application pour les randonneurs. Baptisée « Haut-Jura rando », elle est disponible sur App Store et Google Play. Elle recense une quarantaine d’itinéraires pédestres et une dizaine de sentiers de découverte. Également en ligne sur le site www.randonature.parc-haut-jura.fr. 37
Pause fraîcheur au bord de la rivière à La Chapelle-sur-Furieuse.
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Sur les routes du Comté et du sel Entre Arc-et-Senans et Salins-les-Bains, les Routes du Comté empruntent un itinéraire historique forcément marqué par le sel.
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Jura Lons-leSaunier Saint-Claude
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epuis 2001, les Routes du Comté travaillent à rapprocher le Comté, produit phare du massif jurassien (la plus importante AOC de France fête ses soixante ans cette année), et les acteurs touristiques. Outre les fermes ouvertes au public, les caves d’affinage, véritables cathé-
drales où vieillissent les meules, la filière a dessiné vingt-six circuits pour découvrir seul ou en famille la richesse d'un territoire étendu sur trois départements. Nordic Magazine a retenu le circuit n° 26 qui emprunte le sentier des Gabelous (anciens douaniers qui prélevaient la gabelle). C'est l'occasion de rencontrer, en plus du roi
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Comité interprofessionnel de gestion du Comté 21, avenue de la Résistance 39800 Poligny Tél. : 03 84 37 23 51 Pwww.comte.com/visiter
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C'EST CHEZ LUI PASCAL REGALDI Photographe basé à Salins-lesBains, Pascal Regaldi est l’auteur de nombreux reportages en France et à l’étranger. Il a signé les clichés du calendrier en noir et blanc, les Étoiles du nordique. Diffusé avec Nordic Magazine en octobre dernier et réalisé par le Comté, celui-ci a mis en scène treize athlètes du nordique tricolore dans des lieux rappelant la filière du célèbre fromage : fermes, caves d’affinage...
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Ferme pédagogique
Difficulté : Facile : 2 ou 3 jours Distance : 33,5 km Dénivelé + : 520 m Balisage : Sentier PR jaune ou bleu
¢ Jour 1 : Saline d’Arc-et-Senans / Buffard Après avoir visité la Saline royale d’Arc-et-Senans commandée par Louis XV, suivre le sentier des Gabelous sur 8,5 km avant d’effectuer un petit détour de 2,5 km jusqu’à Buffard . Le sentier est jalonné de nombreux panneaux explicatifs. Il flirte avec la Loue, avant de rejoindre la ferme pédagogique des Deux Collines. Puis de terminer la balade du jour à Buffard. ¢ Jour 2 : Champagne-sur-Loue / Salins-les-Bains Revenir sur ses pas pour rallier Champagne-sur-Loue et suivre le sentier tracé le long du saumoduc en pente très douce le long de la Loue, pendant 9 km. Au passage, découvrez le pont médiéval en ruines de PortLesney , les anciennes demeures du XVIIIe de Rennes-sur-Loue et les anciens coteaux de la Chapellesur-Furieuse . Suivre le tracé d’une voie ferroviaire aujourd’hui disparue pour rejoindre Salins-Les-Bains et son hôtel des Forts construit en 1 479 !
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des fromages, un produit cher au territoire : le sel. Et de pénétrer dans l'un de ses temples, situé à Arc-etSenans. Classée au patrimoine mondial de l’Unesco, la Saline royale de l’architecte Claude-Nicolas Ledoux était alimentée en saumure par un saumoduc, un ouvrage long de 21,25 km construit à la fin de XVIIIe siècle. Il partait de Salins où le randonneur est invité à poursuivre son chemin, entre autres, au musée du sel, avant de faire le plein de victuailles à la fromagerie de Grange-de-Vaivre. n
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Les savoureux circuits du Comté associent patrimoine, découvertes et gourmandise.
Salins-les-Bains, protégée par ses forts, est une destination riche en découvertes. ¢ Jour 3 : Salins-les-Bains La dernière journée permet de profiter des richesses de la petite cité jurassienne. À 15 mn de l’hôtel se trouve la fruitière de Salins : une visite matinale s’y impose pour découvrir la fabrication du Comté.
LE + Site inscrit au Patrimoine mondial de l’Unesco, la Grande saline exploita l’eau salée de Salins-les-Bains jusqu’en 1895. Ses galeries se visitent aujourd’hui, ainsi qu’un musée du sel rénové en 2009. Pwww.salinesdesalins.com
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Au bord du lac de Joux dominé par la Dent de Vaulion.
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CLAUDE JACCARD/ WWW.VAUD-PHOTOS.CH
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Le Jura vaudois en mode itinérant Partez pour une belle balade cyclo à travers le Parc naturel du Jura vaudois entre Saint-Cergue, Romainmôtier et la Vallée de Joux.
France Pontarlier
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Fribourg C'EST CHEZ LUI Parc du Jura vaudois Lausanne Lac Léman
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artir pour deux jours ou une semaine sans se soucier ni des bagages, ni de l’hébergement, ni même de l’itinéraire si ce n’est celui tracé sur la carte… L'expérience est proposée par le voyagiste Swiss Backstage, spécialisé dans les séjours sportifs pour partir à la découverte des joyaux d'Helvétie et des
plus beaux panoramas de Suisse romande. Ici, le produit touristique Bike tour Jura Parc Vaudois propose une balade de 120 km à vélo (électrique ou non) en mode itinérance trois étoiles. Deux ou trois jours de bicyclette avec le Mont-Blanc et les Alpes à portée de regard... L'itinérance à vélo est à la portée de tous, d'autant
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Swiss Backstage Pwww.swissbackstage.com/ bike-tour-parc-jura-vaudois/ Parc Jura vaudois CP 33 1188 St-George Pwww.parcjuravaudois.ch
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C'EST CHEZ LUI LAURENT GUIGNARD Passionné de ski de fond depuis toujours, il s’est très tôt engagé du côté des organisateurs plutôt que de celui des coureurs. Actif pour le traçage du Trophée du Marchairuz dès 1985, une course populaire du secteur, il en prend la présidence en 2001. « Motivés comme au début, explique Laurent Guignard, nous réfléchissons déjà à la saison 2019, voire à 2020 qui nous permettra d’organiser la 50e édition. »
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Difficulté : facile : 2 ou 3 jours Distance : 118 km Dénivelé + : 650 m/jour.
¢ Jour 1 : Saint-Cergue – Bière – Romainmôtier Au départ de Saint-Cergue , planté à 1 041 m d’altitude, une jolie route en surplomb du lac Léman et face à la chaîne des Alpes mène au village de Bière via Bassins . Cette étape se termine dans le bourg médiéval de Romainmôtier par une visite de la célèbre abbatiale millénaire. ¢ Jour 2 : Romainmôtier – Le Sentier L’itinéraire continue en direction de Vaulion puis du lac de Joux et le charmant village du Pont . Au cœur de la vallée de Joux, berceau de célèbres marques horlogères, Le Sentier a su garder un caractère authentique et les rives accueillantes du lac sont propices à la détente estivale. ¢ Jour 3 : Le Sentier – Saint-Cergue À la sortie du Brassus , la route du col du Marchairuz, sur les flancs du Crêt de la Neuve, dévoile les alignements de murs en pierre sèche du XIXe siècle avant de rejoindre SaintCergue pour terminer la boucle.
SÉBASTIEN SATUB
plus si l'on s'équipe d'un vélo à assistance électrique, conseillé ici pour grimper les plus longues bosses du parcours à flanc de colline. Pratique marginale au début des années 2000, ce mode de déplacement est aujourd'hui un levier de développement touristique. Très en avance sur ses voisins français, la Suisse, au relief particulièrement marqué, compte 12 000 km d'itinéraires balisés pour le cyclotourisme ! n
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La Suisse compte 12 000 km d'itinéraires cyclotouristes.
La randonnée passe à proximité de nombreux chalets d'alpage. Cet itinéraire est aussi réalisable en deux jours et le lieu de départ est libre. L’offre de Swiss Backstage inclut le transport des bagages, l'hébergement en hôtels 2 ou 3 étoiles avec demi-pension.
LE + Pour découvrir la vallée de Joux, rien de plus original qu’une petite croisière sur le Caprice II. Ce bateau rouge et blanc permet à 40 passagers de sillonner les eaux du lac de Joux et d’admirer le paysage dominé par la Dent de Vaulion. Pwww.myvalleedejoux.ch
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LES TOFS DES HÉROS b
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Ils ont marqué les Jeux olympiques de PYEONGCHANG. Mieux, ils ont écrit l'histoire de leur sport. De Martin Fourcade à Marit Bjoergen en passant par Anaïs Bescond, retour sur les émotions d'une quinzaine coréenne.
Le triple champion olympique de Pyeongchang, le biathlète français Martin Fourcade. 42
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MICHEL COTTIN/AGENCE ZOOM b
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MICHEL COTTIN/AGENCE ZOOM
CHRISTOPHE PALLOT/AGENCE ZOOM
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CHRISTOPHE PALLOT/AGENCE ZOOM
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11 FEVRIER SPRINT
12 FEVRIER POURSUITE
15 FEVRIER INDIVIDUEL
DECEPTION
RÉCOMPENSE
SOUS PRESSION
Une entrée en matière « décevante », un tir couché « incompréhensible », trois balles perdues : Martin Fourcade, comme à Sochi quatre ans plus tôt, manque le podium du sprint olympique (8e). Son grand rival de l'hiver, Johannes Thingnes Boe, échoue pareillement (31e). Course d'un jour par excellence, cette épreuve d'ouverture sourit aux outsiders et couronne l’Allemand Arnd Peiffer au sommet d'un podium totalement inattendu. 44
L'œil noir de Martin Fourcade ne présage jamais rien de bon pour ses adversaires. Revanchard au départ de la poursuite, le tenant du titre va conserver sa médaille d'or de la spécialité avec la manière. Ce troisième titre olympique qui lui permet d'égaler Jean-Claude Killy lui ouvre la porte de la grande Histoire du sport français. Mais l'ogre catalan, porte-drapeau de la délégation tricolore en Corée du Sud, n'est pas rassasié. Loin de là.
Déçu de ses premières courses, le Norvégien Johannes Thingnes Boe s'empare de l'or olympique pour la première fois. Au grand dam de Martin Fourcade qui avait le titre au bout de sa carabine... avant de sortir deux balles ! « Sport de merde... mais c'est pour ça qu'on l'aime tant », écrira-t-il ensuite sur les réseaux sociaux. Très rares seront ces moments dans la saison où Fourcade craquera sous la pression.
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10 FEVRIER
LE PHÉNOMÈNE KLAEBO
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MICHEL COTTIN/AGENCE ZOOM
ALAIN GROSCLAUDE/AGENCE ZOOM
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FRANCK SEGUIN/PRESSESPORTS
La Norvège a-t-elle trouvé son nouveau Northug ? Ou mieux encore, son Bjoern Daehlie du XXIe siècle ? À seulement 21 ans et 4 petits mois, Johannes Hoesflot Klæbo est devenu, à Pyeongchang, le plus jeune champion olympique de l’histoire du ski de fond. Le Norvégien détrône le Suédois Gunde Svan qui détenait ce record de précocité depuis les JO de Sarajevo. En plus de cette médaille d’or en sprint, il a aussi brillé avec ses coéquipiers dans le relais et avec Martin Johnsrud Sundby dans le team sprint. Parfois arrogant, toujours explosif, son style juvénile ne laisse pas indiffèrent.
18 FEVRIER MASS-START
20 FEVRIER RELAIS MIXTE
23FEVRIER RELAIS HOMMES
SUR LE FIL
PARTAGE
DÉSILLUSION
Une déception, une médaille d'or, une déception... et enfin une médaille d'or sur la course des rois, la massstart, devant l'Allemand Simon Schempp [lire page 49] qu'une photo-finish désespérera. C'est donc un quatrième titre olympique qui vient récompenser le tricolore, désormais plus grand palmarès français des JO. Seule Laura Dahlmeier, titrée sur le sprint et la poursuite de Pyeongchang, affiche alors un bilan aussi étincelant dans la planète biathlon.
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Après les récompenses individuelles, place au bonheur suprême sur le relais mixte avec Anaïs Bescond, Marie Dorin-Habert et Simon Desthieux. Une première victoire pour un relais tricolore depuis le sacre de Niogret/Briand/Claudel à Albertville en 1992 ! « C'est toute l'équipe qui est récompensée, tout le biathlon français », apprécie Martin Fourcade qui peut enfin partager sa joie avec ses coéquipiers.
Pour leur dernière course olympique, les relayeurs français rêvent d'une médaille qui les fuit depuis Turin. Mais la désillusion de Pyeongchang n'efface malheureusement pas celles de Vancouver et de Sochi. En compagnie de Simon Desthieux, Émilien Jacquelin et Antonin Guigonnat, Martin Fourcade termine cinquième à 1’30” du podium, sans jamais avoir pesé sur la course qui a sacré de surprenants Suédois. 45
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MICHEL COTTIN/AGENCE ZOOM
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12 FEVRIER
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10 FEVRIER LA CROQUEUSE DE MÉDAILLES
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POOL KMSP/AGENCE ZOOM
Anaïs Bescond la bosseuse, la leader naturelle, est entrée dans l’histoire olympique en récoltant trois médailles aux Jeux d’hiver de Pyeongchang. Une première pour une sportive française. L’or du relais mixte, le bronze sur le relais dames et sur la poursuite ont constitué un bel excédent de bagages lors du voyage retour vers le Jura. Sa réussite est aussi l'exemple même du biathlon où rien n’est jamais ni acquis, ni perdu. L’hiver précédent, la jeune trentenaire avait manqué les Mondiaux d’Hochfilzen suite à de nombreux tracas physiques [lire notre portrait pages 82 à 87].
16 FEVRIER
LES LARMES DE MANIFICAT
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FRANCK SEGUIN/PRESSESPORTS
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FRANCK SEGUIN/PRESSESPORTS
Il rêvait d’or en arrivant à Pyeongchang. Le 15 km skate inscrit au programme des Jeux olympiques devait être sa consécration tellement ce format lui convient. Maurice Manificat se sentait même « investi d’une mission » pour le ski de fond tricolore. Mais le sort en a décidé autrement. Le Haut-Savoyard a échoué. Il a terminé sa course en cinquième position, à quatre secondes du podium. Le ciel lui est tombé sur la tête et, au micro de France Télévisions, il n’a pas pu retenir ses larmes. Maurice Manificat n’est peut-être pas devenu le premier champion olympique français de ski de fond, mais ce 16 février 2018, il a ému tout un pays.
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LES BRONZÉS FONT DU SKI
Il peut lever les bras au ciel, Adrien Backscheider. Comme lors des Jeux de Sochi et des Mondiaux de Falun où le Vosgien avait déjà parfaitement terminé le travail de ses collègues, le bronze olympique récompense la force collective des relayeurs français. Deux générations montent sur le podium et confirment. JeanMarc Gaillard et Maurice Manificat associés à Clément Parisse et Adrien Backscheider partagent la lumière avec les Norvégiens du prince Johannes Hoesflot Klaebo et les Russes qui courent sous bannière olympique à Pyeongchang. À la jeunesse française de poursuivre l'histoire sur les prochains JO de Pékin en 2022.
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Quand l’histoire olympique se répète… ou presque ! Déjà victorieux de la poursuite à Pyeongchang, Martin Fourcade a remporté la mass-start pour quatorze petits centimètres aux dépens de son adversaire, l’Allemand Simon Schempp. Pourtant, le triple médaillé d’or français a d’abord cru qu’il avait perdu son sprint face à ce redoutable finisseur. Jusqu’à ce que la photo-finish lui redonne le sourire. Cette conclusion extrêmement disputée rappelle l’issue de la mass-start des JO de 2014 entre le Catalan et Emil Hegle Svendsen. Les quatre centimètres avaient alors été en faveur du Norvégien !
MICHEL COTTIN/AGENCE ZOOM
SCHEMPP – FOURCADE, LE REMAKE DE SOCHI 2014
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LA MINUTE DE FOLIE DE MARIE Elle danse sur le podium olympique. Seule sur la scène de Pyeongchang, au comble du bonheur, elle savoure l’instant devant ses coéquipiers et adversaires du jour, tous hilares. Avec ses compatriotes du relais mixte tricolore, Anaïs Bescond, Simon Desthieux et Martin Fourcade, la facétieuse Dauphinoise vient de remporter le titre olympique. La sextuple médaillée des Mondiaux 2016, qui a bien failli rentrer à la maison après un début d'hiver laborieux, achève ainsi royalement une carrière exceptionnelle. Enfin, pas tout à fait car, en mars, du côté d’Oslo, le feu d'artifice s'est poursuivi en coupe du monde : avec Anaïs Chevalier, Célia Aymonier et Anaïs Bescond, elle a gagné le relais. Dans les tribunes, sa famille avait des étoiles dans les yeux. Et sa petite fille Adèle de chanter, comme pour traduire l'état d'esprit de sa maman, « Libérée, délivrée... »
FRANCK SEGUIN/PRESSESPORTS
21 FEVRIER
DUO IMPROBABLE
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Richard Jouve le sprinteur a décroché, avec Maurice Manificat le distanceur, la médaille de bronze olympique du team sprint. Une composition d’équipe improbable, mais surtout un choix payant du staff français qui a dû se passer d’un des meilleurs sprinteurs français, Lucas Chanavat, entre deux eaux à Pyeongchang. Devant les caméras, c'est à ce coéquipier condamné au banc de touche que les deux hommes heureux pensent en premier lieu. « Cette médaille, c’est aussi celle de Lucas », déclare, ému, le fondeur de Montgenèvre, comme pris entre un grand bonheur et une immense déception pour son ami de l’équipe de France. 50
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ALAIN GROSCLAUDE/AGENCE ZOOM
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22 FEVRIER
FRENZEL DANS LA LÉGENDE
Hiver après hiver, Eric Frenzel écrit sa légende. Le porte-drapeau de la délégation allemande a commencé ses Jeux en conservant son titre dans l’épreuve sur petit tremplin. Depuis l’Allemand de l’Est Ulrich Wehling, vainqueur trois fois de suite en 1972, 1976 et 1980, personne n’avait réussi le doublé. Sur le chemin de l’Olympe du combiné nordique, celui qui allait de nouveau l’emporter avec ses coéquipiers de la Maanschaft, n’est plus devancé, avec ses six médailles olympiques, que par un seul homme : son compatriote Felix Gottwald.
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ALAIN GROSCLAUDE/AGENCE ZOOM
STRATOSPHÉRIQUE BJOERGEN Elle est et restera la reine des Jeux olympiques d'hiver. À 37 ans, la fondeuse Marit Bjoergen est devenue une déesse nordique en remportant quatre médailles à Pyeongchang, dont deux titres sur le relais dames et le 30 km. Forte de quinze médailles olympiques dont huit en or, la Norvégienne dépasse dans ce classement des sportifs hors normes, ses deux compatriotes le fondeur Bjoern Daehlie (12 médailles, dont 8 en or) et le biathlète Ole Einar Bjoerndalen (13 médailles, dont 8 en or), jusqu'alors référence des Jeux d'hiver. Sur la planète sportive, seuls le nageur américain Michael Phelps (28 médailles) et la gymnaste russe Larissa Latynina (18 médailles) font mieux ! [lire notre entretien pages 74 à 79]
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ET JASON S'EN EST ALLÉ
Il espérait une meilleure issue pour sa dernière course olympique. Revenu cet hiver à la compétition après deux ans d’arrêt pour se consacrer à sa formation de pilote de ligne, Jason Lamy Chappuis avait un ultime rêve sportif : décrocher une médaille avec le relais français. La dernière récompense manquant à son immense palmarès. À Vancouver et à Sochi, les Français avaient terminé au pied d'un podium décidément inaccessible. À Pyeongchang, accompagné de François Braud, Maxime Laheurte [qui allait se marier en juin] et Antoine Gérard qui avaient peint le drapeau tricolore là même où les larmes avaient coulé en Russie, le Bois d’Amonier a pris une amère cinquième place, loin, si loin des Allemands d'Eric Frenzel sacrés devant la Norvège et l’Autriche.
PARTENAIRE DU TRAIL DES SANGLIERS 7, rue Mervil 25300 Pontarlier
03 81 39 04 69
www.sportetneige.com
1 euro par inscription payante
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reversé à l’association
“Nathan Graine de Soleil”. parrainée par Vincent DEFRASNE, Médaillé d’Or Poursuite Jeux Olympiques 2006. 53 www.nathangrainedesoleil.org
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La retraite heureuse
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Elle a tout gagné dans sa fabuleuse carrière de biathlète. Marie Dorin-Habert s’est retirée du circuit international ce printemps. Le temps est venu pour elle de se concentrer sur un NOUVEAU PROJET DE VIE et de passer du temps avec sa famille.
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J’ÉTAIS TELLEMENT FATIGUÉE QUE JE M’ÉTAIS MÊME PRÉPARÉE À ARRÊTER EN JANVIER.
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À 32 ans, son palmarès est monumental : cinq titres mondiaux, un titre et une collection de médailles olympiques, une deuxième place au général de la coupe du monde en 2016, sept victoires au plus haut niveau… C’est une géante du biathlon qui, fin mars, a tourné la page. Depuis sa dernière course aux championnats de France de Prémanon, Marie Dorin-Habert est passée à autre chose : sa famille, ses études dans l’environnement, le projet Zecamp [lire Nordic Magazine n° 26] qu’elle partage avec son mari Loïs et le fondeur isèrois Robin Duvillard… C’est dans sa maison de Villard-de-Lans que la championne accueille, en toute simplicité, Nordic Magazine pour un long entretien. NORDIC MAGAZINE Vous voilà retraitée depuis trois mois.
Est-ce la belle vie ? Marie Dorin-Habert Oui, complètement ! De cette dernière année,
on retient surtout les médailles et le titre olympique. Moi la première ! Et je suis ravie de cela car je ne pouvais pas mieux finir. Mais, en vérité, depuis les Mondiaux d’Oslo il y a deux ans, je n’ai pas su gérer les saisons. À quel niveau ? En fait, j’ai beaucoup évolué depuis 2014. Cet hiver-là, je me suis blessée à la cheville en tout début de saison. J’ai malgré tout pu disputer les Jeux olympiques de Sochi alors que je venais de tomber enceinte. Être blessée et enchaîner avec une préparation tronquée du fait de ma grossesse m’ont permis de vraiment me reposer, tant physiquement que mentalement. Dans le même temps, j’avais perdu beaucoup de sponsors et avais le sentiment d’avoir retrouvé une certaine liberté. Ce gros capital énergie m’a porté lors des Mondiaux de Kontiolahti où je remporte deux titres puis lors de l’hiver suivant avec une belle réussite à Oslo [Elle y a gagné six médailles mondiales en six courses, N.D.L.R.]. La saison suivante, j’ai voulu de nouveau jouer sur tous les tableaux : famille et classement général de la coupe du monde. Mais j’avais entamé sérieusement mon capital. Dès 2017, mentalement, c’était compliqué car je n’arrivais plus à tout assumer. Cet hiver, j’ai fait un 56
début de saison catastrophique et ma sélection aux Jeux s’est finalement jouée sur le sprint d’Antholz ! J’étais tellement fatiguée que je m’étais même préparée à arrêter en janvier. Décidément, en biathlon, rien n’est jamais écrit ! Oui, on peut plonger sur chaque course, c’est aussi ce qui nous permet de rester humbles par rapport à nos résultats.
Humbles... et esclaves d'une hygiène de vie. Depuis mon arrêt, je revis. Depuis deux années, ça me pesait de me dire perpétuellement : « fais pas ça, bois pas ça, mange pas ça parce que ce n’est pas bon pour la compétition… ». Je m’en rends seulement compte aujourd’hui ! Je suis quelqu’un qui a plein de passions, qui aime faire plein de choses. Et quand la forme n’était pas là, j'étais frustrée. Plus aujourd'hui, même si le sport de haut niveau va peutêtre me manquer. Je regarderai les courses des copines sur les sites qu’elles aiment bien et que j’ai appréciés.
Depuis votre retour des Jeux, avez-vous compris que vous êtes devenue championne olympique ? Non, toujours pas ! C’est peut-être parce que ce n'est pas une médaille d'or individuelle ? Je suis surtout contente d’avoir participé à la réussite collective, contrairement à Vancouver où j’avais fait deux tours de pénalité avant de remporter la médaille d’argent avec les copines. D’ailleurs, je n’ai même pas non plus l’impression d’être championne du monde, comme si ce n’était déjà plus moi l’athlète ! C'est comme si tout ça s’était passé dans une autre vie. C’est davantage le regard des autres qui t’ouvre les yeux sur ce palmarès. Les JO, c’est vraiment un cran au-dessus en termes de médiatisation. Mais je sais que tout cela ne durera pas. J’ai hâte d’être jugée dans un autre milieu que le sport, de savoir ce que je vaux avec une autre casquette sur la tête. Avec le recul, je me dis que j’ai eu une chance incroyable dans toute ma carrière…
Et pourtant la chance ne fait pas tout, loin de là. Vous avez su réunir les conditions pour réussir non ? Oui, mais on travaille tous pour ça. Bien sûr, j’avais des aptitudes physiques et mentales qui m’ont permis de performer. Mais à un moment, j’ai eu la chance de n’avoir jamais été poussée par mes parents vers une exigence de résultats, la chance de rencontrer des personnes qui ont su me rendre addicte au sport, des gens qui ont su me guider vers la compétition comme Thierry Dusserre… C’est aussi un atout de ne pas avoir été dégoûtée du sport, ni d’avoir été confrontée à des échecs successifs. Chaque carrière réussie comporte une petite part de chance. L’entourage joue beau
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Drôle, espiègle, soucieuse, travailleuse, maman, belle plume, Marie Dorin-Habert a plus d’une corde à son arc.
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Pour Roddy Darragon, une médaille olympique donne un « certain statut social ».
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••• coup. Depuis la naissance d’Adèle, j’ai pu compter sur mes parents, mes beaux-parents et mon mari Loïs pour l’organisation familiale. La carrière ne s’est pas faite toute seule, beaucoup de personnes ont gravité autour de cette réussite. Fin mars, vous avez tenu à partager le relais des comités avec les jeunes pousses du Dauphiné. Comment cette notion du partage vous a-t-elle accompagnée durant votre carrière ? On a la chance de pratiquer un sport individuel où il y a des relais. On a à cœur de gagner notre place dans cette épreuve collective. Durant la saison, il y a tellement d’enjeux que s’il n’y a pas de partage, on ne peut pas réussir. J’ai besoin de communiquer avec les autres, même si je suis un peu sauvage et que je tiens à ma tranquillité. Que vous a appris le sport de haut niveau ? Je retiens surtout une phrase de Thierry Dusserre [entraîneur au comité du Dauphiné, N.D.L.R.] : « Je cherche avant tout à former des hommes et des femmes avant de former des athlètes ». Le sport de haut niveau implique des sacrifices, de partir de chez soi très jeune, de se confronter aux autres sans échappatoire possible. Beaucoup de personnes critiquent la compétition, mais tout le monde est compétiteur. Dans la vie de tous les jours, on est toujours confronté à la compétition, à la différence près que le haut niveau implique l’excellence pour gagner une médaille. Selon moi, la concurrence est saine et simple : si on rate sa course, on est dernier ; si on est fort, on s’impose ! Un champion est quelqu’un qui a optimisé ses capacités. La hiérarchie se fait très rapidement. Cet apprentissage mental est nécessaire pour ne pas remettre en question la personne qu’on est, juste après une course manquée. Être confronté à cette notion d’échec permet d’avancer et de relativiser : on ne joue pas sa vie sur une course. L’équation alors à résoudre est simple : comment je fais pour progresser ou comment je change de vie ! Toutes ces étapes forment un caractère, permettent de trouver des manières d’atteindre un objectif, de travailler pour un but, sans baisser les bras au premier souci. La compétition apprend aussi à vivre dans un groupe.
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Dans cette perpétuelle confrontation aux autres, quelles valeurs humaines ont leur place ? Le dépassement de soi, l’effort mental et physique à fournir pour repousser ses limites, résister à la douleur... Je suis sûre que tout cela me servira par la suite. La remise en question permet de comprendre qu’on n’est pas seule. Un staff est à nos côtés. Si on
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Je n’ai toujours pas réalisé que j’étais championne olympique, comme si ce n’était déjà plus moi l’athlète ! nordic
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Marie Dorin-Habert et sa fille Adèle lors de ses derniers
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championnats de France, fin mars, à Prémanon. Bredouille à Sochi, l’équipe de France dames remporte une belle médaille de bronze à Pyeongchang lors du relais. À Kontiolahti, en mars 2015, Marie Dorin-Habert enlève les deux premiers titres mondiaux de sa carrière sur le sprint et la poursuite. Aux Mondiaux d’Oslo, en 2016, elle réalise un exploit en décrochant six médailles (dont trois en or) en autant de courses ! Monsieur et Madame Habert. La famille réside aujourd’hui à Villard-de-Lans. Marie Dorin-Habert et Martin Fourcade. Les deux champions du biathlon français sont très amis dans la vie. Chef de file du biathlon tricolore, Marie Dorin-Habert possède le plus beau palmarès du biathlon français.
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••• veut que les gens nous aident, il faut aussi leur transmettre des choses. On ne peut pas prendre tout le temps sans rendre en échange. C’est comme dans toutes les relations humaines, finalement ! Rester humble, abordable et avoir de l’empathie sont aussi des notions importantes à mes yeux. Martin [Fourcade] le fait très bien : il est tellement simple dans sa vie quotidienne que ç’en est presque déconcertant. Vous affichez le plus beau palmarès du biathlon féminin français. Malgré cela, vous avez toujours douté de vos capacités. Pourquoi ? Je sais que c’est super agaçant pour mon entourage [rires] ! En fait, j'ai peur de décevoir les gens, de ne pas être à la hauteur. J’ai essayé de lutter contre ce sentiment durant toute ma carrière, mais n’ai jamais réussi à m’affirmer, à me dire que j'évoluais à mon niveau, que j'étais à ma place, ce qui a été un frein dans ma carrière. La seule fois que je l’ai fait, en 2017, en annonçant que je jouerais le classement général, je n’ai pas du tout réussi. Je n’y croyais pas et ai été très déçue de ne pas y arriver, alors que, finalement, ma saison fut chouette. Mais je n’en ai pas profité du tout, trop obnubilée par cet objectif ! J’ai toujours douté face aux attentes qui sont pourtant très saines : les gens sont seule-
Marie Dorin-Habert, après sa vie de sportive, commence une nouvelle aventure avec ZeCamp.
J’ai horreur qu’on rentre dans mon espace sans y être invité.
ment déçus ou heureux pour nous. Il ne peut rien nous arriver de bien grave. Non ? Pourquoi votre notoriété vous a-t-elle si souvent dérangée ? C’est bizarre car j’aime les gens, j’aime mes amis proches, ma famille, et j’ai un regard bienveillant sur chacun. Mais j’ai horreur qu’on rentre dans mon espace sans y être invité, je trouve ça très intrusif et beaucoup de personnes ne le comprennent pas. On ne peut pas être ouvert à toutes les demandes, c’est impossible, sauf à devenir une plante verte à Villard et à signer des autographes, faire des selfies et répondre à des sollicitations toute la journée ! C’est un peu la difficulté de notre discipline en ce moment. Comment concilier les attentes des spectateurs avec, par exemple, la récupération à faire après une course ? On se prête au jeu car ces gens nous suivent et nous soutiennent et on se doit de leur rendre aussi ce qu’ils nous donnent. Il faut simplement trouver le bon dosage.
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Depuis plusieurs années, vous couchez sur le papier, avec talent et humour, vos humeurs. Les lecteurs de Nordic Magazine connaissent votre chronique. Quelle place prend l’écriture dans votre vie ? Je suis plus à l’aise à l’écrit qu’à l’oral, ça permet de poser les choses. Je m’amuse beaucoup, c’est un exercice que j’aime bien. J’ai toujours rêvé d’écrire un livre sans l’avoir jamais fait. J’attends l’inspiration, que le sujet de base vienne car, pour l’instant, le sujet serait “moi” [rires]. Tout ce que j’écris est quelque chose que je vis. Je vais d’ailleurs continuer à alimenter mon blog… Avec votre mari Loïs et votre ami Robin Duvillard, vous lancerez cet automne Zecamp, un complexe hôtelier à destination des sportifs au cœur du Vercors. Comment envisagez-vous cette vie de chef d’entreprise ? Zecamp, c’est le projet de Loïs que j’accompagne car je trouve que cette structure nous permettra, à terme, de faire passer beaucoup de choses et pas seulement d'un point de vue sportif. Nous aborderons tout ce qui touche à la nature, l’écologie, l’éducation à l’environnement, nous donnerons envie aux gens de manger sainement, de bouger… Si Loïs, qui sera le chef d’entreprise, n’avait pas pris cette initiative, je n’y aurais jamais pensé ! Il faut désormais faire tourner ce complexe qu’on aurait aimé trouver lors de notre carrière, prendre du plaisir dans cette aventure en conseillant les sportifs sur les coins sympas du Vercors, nos spots secrets… J’aimerais y travailler à mi-temps via le club de biathlon, le service, le ménage, les abords du complexe afin de conserver une activité professionnelle de mon côté dans le domaine de l’écologie et de l’environnement, pourquoi pas au sein d’une collectivité. n
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En CYCLISME, le peloton a ses lois non écrites. Qu'un coureur les transgresse, il est aussitôt mis au ban. Qu'en est-il dans le ski de fond ? Au-delà des règlements, existe-t-il un code de conduite ?
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Visuellement, au moins, la ressemblance existe. Avec, pour le spectateur, un peloton, plus ou moins large ou étiré, selon le rythme de la course et la difficulté du profil. Des échappés, des incidents de course, des sprints et des cadors qui prennent le dessus lorsque le dénivelé s’avère important… De quoi aboutir au constat selon lequel le ski de fond, lors des courses avec départ en ligne, et le cyclisme fonctionneraient sur les même principes. Mais pour les fondeurs, il ne faut pas tomber dans le piège… « Il existe assez peu de similitudes entre les deux disciplines en ce qui concerne la manière de courir », souligne Jean-Marc Gaillard, pilier de l'équipe de France. « La différence principale est liée à la vitesse de déplacement, note Jules Lapierre, qui s'est frotté à l'élite à Lillehammer et Davos durant le dernier hiver. On va moins vite qu’à vélo, le phénomène d’aspiration joue forcément moins. » « Et l’aspiration est encore moins prononcée en classique », ajoute Robin Duvillard. Stéphane Passeron enchaîne : « Notre sport s’avère tellement clair qu’il n’y a pas besoin d’autant de tactique qu’à vélo. » Le médaillé olympique du Vercors enfonce le clou : « On est vraiment un sport individuel, notamment en coupe du monde. » N’en jetez plus ! Mais bon, en grattant un peu, on arrive à trouver
Le ski de fond, c’est comme une étape de montagne à vélo. 64
quelques points convergents entre les deux sports. Passeron se souvient du temps où il faisait partie des costauds du circuit des longues distances (il a remporté la Foulée Blanche à cinq reprises et une fois la Transjurassienne). « Lors du Marathon de l’Engadine, en Suisse, j’avais pris une gamelle après cinq kilomètres de course. Un équipier s’était arrêté, il avait gueulé dans le peloton pour me remonter puis avait explosé. » Un sacrifice digne d’un « gregario » d’une vedette de la petite reine… Duvillard évoque les possibilités tactiques sur ces mêmes longues distances : « Tu peux être isolé en fin de course et les autres teams, en supériorité numérique, peuvent faire partir un gars. Et, du coup, tu ne sais pas si tu dois faire l’effort tout de suite ou pas, quitte à être piégé. Des stratégies se mettent en place, sans que ce soit gravé dans le marbre ». « Mais je n’ai pas encore vu de belles tactiques qui ont payé », relativise le Villardien. « On peut rester caché dans le peloton et sortir dans le final, on voit aussi cela dans le cyclisme », tente le jeune Jules Lapierre, quinzième du skiathlon aux Jeux olympiques de Pyeongchang. Mais pour Gaillard, « la tactique est quasi inexistante en ski de fond puisque c’est presque toujours le meilleur qui gagne. Mis à part une chute dans le final ou une stratégie suicidaire, le plus fort sera récompensé. »
C'EST QUI LE CHEF ? « La protection du leader n’est pas non plus monnaie courante, enchaîne le double médaillé olympique, puisque dans chaque équipe, tous les athlètes alignés jouent leur carte personnelle à bloc. » Ce que confirme en partie Passeron : « En coupe du monde, tu es déjà content d’être dans le groupe de tête. À l’époque, on faisait quand même gaffe à Vittoz, on essayait de lui faire une place s’il avait un souci. » « Il y a moins l’esprit de courir pour un leader en ski de fond », concède Lapierre, qui évoque cependant le 50 km d’Holmenkollen : « On a un peu skié pour Maurice [Manificat] à moment donné, on l’a emmené, mais c’est vraiment rare en coupe du monde. » Et quid d’un « taulier » du peloton ? « Certains ont l’habitude de prendre les devants, mais ce ne sont pas pour autant les patrons de la
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Alexey Poltoranin, Matti Heikkinen, Johannes Hoesflot Klaebo, Hans Christer Holund ou encore Maurice Manificat, à Lillehammer.
course, c’est le plus souvent pour éviter les accrochages, souligne JeanMarc Gaillard. Ou alors, c’est qu’ils veulent imposer leur rythme. » « On voit parfois les Norvégiens en nombre devant, c’est surtout parce qu’ils sont beaucoup à être forts », constate Lapierre. « En ski de fond, on est rapidement “à la pédale”, comme on dit en cyclisme, illustre Stéphane Passeron. Les plus costauds sont vite devant. En fait, le ski de fond, c’est comme une étape de montagne à vélo. »
PAS D'OREILLETTE Une épreuve durant laquelle les champions sont souvent au maximum de leurs possibilités. « C’est un peu compliqué de parler en course, c’est plus dur qu’à vélo, admet Jules Lapierre. En ski de fond, même en descente, les cuisses travaillent, on récupère moins. Quand un gars a une info d’un coach, il la transmet quand même aux autres. » « À l’inverse du cyclisme, nous n’avons pas les oreillettes et vu l’intensité de l’effort, il est très rare que nous puissions communiquer entre nous en course, constate Jean-Marc Gaillard. Il est toujours possible de se glisser quelques mots en fonction des intentions et de la forme des copains de l’équipe, mais c’est une pratique rarissime. Et à l’allure où se disputent les mass-starts aujourd’hui, l’idée c’est surtout de survivre jusqu’à l’emballage final. » « Un capitaine de route ? Ceux qui connaissent la course, les profils, donnent des conseils aux plus jeunes, la veille surtout, se rappelle Stéphane Passeron : attention à cet endroit, il faut être bien placé, ça va attaquer. Ou fais gaffe à cette descente, il faut être dans les dix premiers. » « Tout se fait à l’avance, confirme Jules Lapierre. Même s’il y a des aléas et que cela ne se passe jamais vraiment comme prévu. »
CODE D'HONNEUR Avec, forcément, des incidents de course, qui engendrent le respect d’un certain code d’honneur, ou tout au moins de quelques bonnes manières. Comme de ne pas attaquer quand un adversaire casse un bâton. Encore plus si on se trouve à l’origine du souci. « Lors de
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l’Étoile des Saisies, on était tous les deux devant avec Hervé Balland, pioche dans l’armoire à souvenirs Stéphane Passeron. Je lui marche sur le bâton, qui casse à trois kilomètres de l’arrivée. Je l’ai évidemment attendu, je ne me voyais pas gagner une course comme ça, ce n’était pas correct. Dans la situation inverse, Hervé aurait aussi attendu, c’est normal. Et dans le final, il m’a passé, il était meilleur que moi ce jour-là. Cela aurait été différent s’il avait chuté tout seul et que la course était lancée. Mais si un spectateur l’avait fait tomber, j’aurais aussi attendu car cela n’aurait pas été de son fait. » Jules Lapierre se souvient pour sa part du geste de Darya Domracheva lors de la poursuite d’Anterselva, en biathlon, en janvier dernier. Elle avait marché sur le bâton de Dorothea Wierer, tombé par terre, et avait donc laissé la deuxième place à l’Italienne. Ou encore de Martin Fourcade, au Grand Bornand, à l’origine de la casse du bâton d’un rival et qui lui avait offert le sien. Autre geste chevaleresque, lors d’un marathon de Bessans : Ivan Perrillat-Boiteux avait fait tomber sa gourde et Robin Duvillard lui avait filé la sienne afin qu’il se ravitaille dans les derniers kilomètres. À l’arrivée, le Haut-Savoyard avait pris le dessus sur l’Isérois, dans ce duel entre médaillés de bronze du relais des JO de Sochi. « Comme dans tous les sports, il y a des bonnes manières à respecter si l’on veut rester fair-play, mais c’est vraiment à l’appréciation de chacun, affirme Jean-Marc Gaillard, l’un des plus anciens skieurs du circuit. Il n’y a généralement pas de gros coups bas. » Par contre, certaines attitudes peuvent irriter. « Lorsqu’on se retrouve à trois devant et qu’il y en a un qui reste dans les skis et met un sac après, explique Jules Lapierre. Les gars se font mal voir et se forgent un peu une réputation de “salaud”. Comme ce Finlandais un peu bourrin dans les sprints, souvent dans des accrochages, qui avait la réputation de faire tomber ses adversaires. » Parfois, de la théorie à la pratique, la différence s’affiche. « En massstart, tu peux être devant et attaquer, sans voir que quelqu’un a eu un incident », rappelle Robin Duvillard. « Et sur les 50 km, le jeu, c’est parfois d’attaquer quand les autres changent de skis, assène Jean-Marc Gaillard. Il ne faut pas confondre ça avec un manque de fair-play, ça fait partie de la course ! ». n 65
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Dario Cologna, star mondiale du ski de fond, à Davos.
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Swiss Ski s'est récemment doté d'un CENTRE DE PERFORMANCE nordique dont l'objectif premier est de former l'élite nationale. 66
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PAR LA PETITE PORTE
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En fait, pour se faire une place dans la vie davosienne, le ski de fond est passé par la petite porte. Ce fut, en 1974, la mise sur pied d’un camp d’entraînement par les responsables d’alors du ski de fond suisse, Leonhard Beeli et Lennart Olsson, qui lança véritablement la discipline dans la station grisonne. À cette occasion, une course sur invitation a été organisée, avec vingt-quatre skieurs suisses et sept étrangers, et elle a été remportée par le Suédois Thomas Magnusson. La mèche était allumée et n’allait plus jamais s’éteindre. Bien sûr, il s’est encore écoulé quelques années avant que Davos n’occupe la place qui est la sienne aujourd’hui, tant dans le calendrier de l'élite que dans l’organisation du ski de fond suisse. La station grisonne a accueilli pour la première fois une épreuve de coupe du monde en décembre 1982 et le rendez-vous est devenu quasi annuel depuis le milieu des années 90. Et c’est en 2003 que Swiss Ski a choisi d’en faire un centre névralgique pour ses équipes nationales. « En 2003, nous nous sommes demandé comment améliorer la qualité de nos athlètes d’élite, explique Hippolyt Kempf, chef du ski de fond suisse. Nous avons alors décidé de les regrouper
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Prononcez le nom de Davos et vous verrez instantanément les regards des skieurs de fond français s’éclairer. Ils ont en effet pris la bonne habitude d’y briller en coupe du monde, depuis une douzaine d’années et la victoire de Vincent Vittoz – à égalité avec Toni Livers – en février 2007. La piste de la Flüela est même devenue fétiche pour eux, si l’on songe, par exemple, à Maurice Manificat, qui s’est imposé à deux reprises, en 2013 et 2017, et qui est monté trois autres fois sur le podium. Cet attachement n'est pas que tricolore. À 1 500 m d’altitude, au cœur du canton des Grisons, Davos est aujourd’hui un lieu incontournable et très prisé des fondeurs du monde entier. D’une part en accueillant chaque Davos, c'est d'abord un écrin année la caravane de la Fédération internaexceptionnel, tionale de ski (FIS), d’autre part grâce à la dans une Suisse volonté de Swiss Ski et des autorités locales carte postale. d’en faire le centre d’entraînement principal du pays. Mais si la station grisonne a acquis une renommée mondiale, le ski de fond n’y est au départ pour pas grand-chose. Les raisons sont à chercher ailleurs. Pour les connaître, remontons un peu dans le temps. Il y a plus de 100 ans, on venait – d’Allemagne le plus souvent – y faire des cures, se soigner notamment de la tuberculose. C’est dans le climat davosien, lors d’un séjour en sanatorium en 1912, que l’écrivain allemand Thomas Mann a puisé son inspiration pour écrire ce qui sera son plus grand chef-d’œuvre, La Montagne magique, paru en 1924.
L’émergence des sports d’hiver va aussi faire la gloire de Davos : le ski alpin en attirant de nombreux touristes et le hockey sur glace grâce à la création, en 1923, de la fameuse Coupe Spengler – du nom du médecin, Alexandre Spengler, qui a ouvert le premier sanatorium de Davos en 1868, et de son fils Carl. C’est le tournoi international le plus ancien du monde, qui se déroule chaque année entre Noël et nouvel An. Son succès est toujours aussi populaire. Il a grandement contribué au développement et à la renommée du HC Davos, le club le plus mythique du hockey suisse, vainqueur à plus de trente reprises du titre national. Davos a encore franchi un cap important dans sa notoriété internationale lorsque le Suisse Klaus M. Schwab, professeur d’économie, a créé, en 1971, dans le tout nouveau Centre des congrès, l’European Management Symposium. La rencontre n’était destinée au départ qu’aux chefs d’entreprise. Depuis lors, la manifestation – qui a pris le nom de World Economic Forum (WEF) en 1987 – s’est considérablement développée et réunit, chaque année, les sommités du monde de la politique et de l’économie. En janvier de cette année, Donald Trump et Emmanuel Macron y ont notamment participé.
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••• sur deux sites, Davos et Andermatt, dans le canton d’Uri. Puis, en 2008, nous avons fait le choix unique de Davos. » Mais, cette année-là, en dehors de la piste de coupe du monde, aucune infrastructure pour un véritable centre d’entraînement n’existait encore. Les choses ont bien changé depuis et l’arrivée de Dario Cologna au sommet de la hiérarchie mondiale n’y est certainement pas étrangère. Il y a d’abord eu, voici dix ans, le développement du snowfarming. À la fin de l’hiver, la neige est récupérée puis conservée sous une couche de sciure. À l’automne, dès que la température le permet, une piste, qui s’étend désormais sur 4 km, est aménagée le long de la route du col de la Flüela. « Nous comptons parmi les pionniers du snowfarming. Nous avons dix ans d’avance pour ce qui est de notre expérience dans ce domaine », explique Norbert Gruber, chef des services techniques de la commune de Davos. L'an dernier, les équipes nationales de Suisse, d’Allemagne, d’Italie et de France sont venues pour s’entraîner.
La plupart des skieurs des équipes suisses résident à Davos.
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Puis l’année dernière, un Centre de performance a été inauguré. « En 2011, nous avons mené une réflexion pour construire ce centre de performance, reprend Hippolyt Kempf. Le bâtiment a été édifié par la commune de Davos dès 2015 et nous l’avons à disposition depuis le printemps 2017. Nous en sommes locataires, tout comme le ski-club Davos et l’école de ski. »
UNE VILLE AUX NOMBREUX ATOUTS C’est incontestablement un bel outil pour les athlètes d’élite de Swiss Ski. Ceux-ci ont tout à disposition pour travailler la force, les intensités et surtout développer leur technique grâce à l’appareil qui permet la pratique du ski à roulettes. « Nous disposons d’un bel atout et c’était le moment qu’une telle infrastructure voit le jour car, jusqu’alors, Davos n’avait de centre de performance que le nom », relève Jovian Hediger. Pour Christian Flury, responsable de ce nouveau Centre de performance, « c’était important d’avoir enfin un lieu physique où on puisse s’installer ». Et de poursuivre : « Grâce à ces installations, nous pouvons travailler en profondeur, en particulier affiner la technique sur le tapis pour ski à roulettes. Cela nous permet de corriger l’athlète au fur et à mesure de ses mouvements. » La plupart des membres des équipes nationales résident à Davos. D’un point de vue géographique et climatique, le lieu est idéal. « 1 500 m, c’est une bonne altitude, l’enneigement est généralement bon et on peut y skier près de six mois sur douze, souligne Christian Flury. De plus, l’environnement y est favorable. C’est une ville de 12 000 habitants, qui est donc animée. » Certains, pourtant, préfèrent rester dans leur région. En particulier
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Christian Flury, responsable du tout nouveau centre de performance de Swiss Ski.
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Livio Bieler en pleine séance de ski-roues.
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DES ATHLÈTES ANALYSÉS À MACOLIN De Macolin, à 1 000 m d’altitude, on a une vue plongeante sur la ville de Bienne et son lac. C’est dans ce lieu idyllique que la Confédération a décidé d’installer, au sortir de la Seconde Guerre mondiale, une École fédérale de gymnastique et de sport (EFGS). Depuis quelques années, l’institution est divisée en deux entités : l’Office fédéral du sport (OFSPO) et la Haute école spécialisée de sport (HEFSM), laquelle délivre un bachelor et un master en sciences du sport et s’occupe de la formation des entraîneurs, toutes disciplines confondues. C’est là aussi que de nombreux athlètes, et notamment les skieurs de fond et sauteurs à ski, se rendent pour des tests physiques et médicaux. « Macolin pour nous, c’est l’endroit où sont traitées toutes les données scientifiques de nos athlètes, dit Hippolyt Kempf, chef du ski de fond à Swiss Ski. Ils y viennent notamment pour effectuer des tests avant la saison. Après quoi, des protocoles sont établis, sur lesquels peuvent s’appuyer les entraîneurs à Davos. En cas de blessure ou de maladie, l’athlète est suivi de près par les spécialistes de Macolin. La collaboration est excellente. »
Nathalie von Siebenthal qui passe l’été dans l’alpage de la ferme familiale [Lire Nordic Magazine n° 24]. Quant à Jovian Hediger et Erwan Käser, après avoir vécu à Davos, ils ont fait le choix revenir dans leur Chablais natal. « Pour l’entraînement d’été en ski à roulettes, les possibilités dans notre région sont aussi intéressantes qu’à Davos », fait remarquer le premier. Christian Flury, lui, prêche pour sa « paroisse » : « Bien sûr, ce n’est pas une obligation pour eux de s’installer ici, mais j’aimerais que davantage d’athlètes utilisent ce centre car nous avons là les meilleures possibilités d’entraînement, particulièrement sur le plan technique. Et ce n’est pas un problème de trouver des logements temporaires ici. » n
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Fort de son expérience du plus haut niveau, Stéphane Bouthiaux va redéfinir la stratégie du nordique tricolore en vue des Jeux de 2022.
BOUTHIAUX PREND DU GALON Le patron de l'équipe de France masculine de biathlon va prendre en main le BIATHLON et le SKI DE FOND. Retour sur le parcours d'un homme respecté. 70
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Depuis près de dix ans, il a été de toutes les victoires du biathlon tricolore. Chef d'équipe respecté, Stéphane Bouthiaux a laissé sa casquette d'entraîneur pour devenir directeur technique national du ski de fond et du biathlon. Un changement qui a provoqué un renouvellement presque complet de l'organigramme fédéral. L'ancien entraîneur de l’équipe de France masculine de biathlon appliquera au nordique la recette qui a permis à la discipline de conserver la lumière après l'avènement de la génération
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Poirée, Defrasne, Bailly, Baverel. « Pour le biathlon, j’entends désormais me pencher sur la politique nationale de la discipline, en priorité sur les circuits nationaux et surtout, je veux faire redescendre la politique sportive élaborée par les entraîneurs nationaux au niveau des régions », explique le Pontissalien. Inculquer cette culture de la gagne aux jeunes générations en somme. « Concernant le ski de fond, la gestion du haut niveau restera organisée par François Faivre [directeur des équipes de France, N.D.L.R.], je serai là pour faire évoluer nos circuits nationaux. », ajoute-t-il. Michel Vion, président de la Fédération française de ski (FFS), et son directeur technique national, Fabien Saguez, veulent donc que le Jurassien emmène le nordique tricolore là où il a su conduire Martin Fourcade et ses coéquipiers. En deux olympiades, le bilan de Stéphane Bouthiaux a de quoi susciter des envies : cinq titres olympiques, dont
Stéphane Bouthiaux veut que les régions profitent du savoir-faire des coachs nationaux.
un décroché cet hiver en relais mixte, une première collective depuis les dames à Albertville ! Ce poste semble taillé pour « le boutch' », comme ses amis l’appellent. Il se rapproche du statut occupé jusqu'en 2014 par Nicolas Michaud (il incluait alors le saut à ski et le combiné nordique), avant qu'il ne disparaisse de l'organigramme.
ÉVOLUTION LOGIQUE Pour Stéphane Bouthiaux, cette nomination répond à la logique. D'autant que le Franc-comtois souhaitait s'effacer d'un collectif dont il estimait qu'il avait besoin d'un nouveau discours après Pyeongchang : « L'arrêt du coaching permettra aux athlètes de retrouver un nouvel élan et de poursuivre leur progression », estime celui qui sait ce que c'est qu'être athlète de haut niveau. Quand lui-même portait le dossard, il parvenait à enchaîner les saisons de biathlon et de vélo à haut niveau. Christophe Vassalo, directeur du bureau technique de l'IBU et responsable du développement à la FFS, qui a longtemps partagé son quotidien, se souvient de quelqu'un « de très sérieux dans tout ce qui touchait à l’entraînement. Sa stabilité mentale, son sérieux et sa motivation en faisaient naturellement une personne exemplaire et importante dans le groupe. Tu avais envie de le suivre. » Auteur d'un podium en coupe du monde, sur l'individuel d'Oslo en 1991, double champion de France en 1994 et 1995, Stéphane Bouthiaux a pris un dernier départ en coupe du monde à Ruhpolding. Comme un symbole pour celui qui a construit ses succès d'entraîneur en s'appuyant aussi sur le collectif et l'émulation au sein d'un groupe d'individualités fortes, il a terminé sa carrière internationale sur une épreuve en relais.
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FRÉDÉRIC MONS/PRESSE SPORTS
Stéphane Bouthiaux a toujours été protecteur et bienveillant avec ses athlètes, dont certains le surnomment « papa ».
Le spécialiste de l’outdoor
Avec un diplôme de professeur de sport en poche, il a d'abord fait ses armes au sein du Comité du Jura, puis au Pôle France de Prémanon où Christian Dumont, directeur des équipes de France, repéra ses qualités. Le déclic viendra après les Jeux olympiques de Turin, en 2006. Sous l’impulsion notamment de Vincent Defrasne et Raphaël Poirée, les athlètes expriment alors leur besoin d'avoir un entraîneur à plein temps pour préparer les JO. À l'orée de l'hiver 2008/2009, Christian Dumont propose alors à Stéphane Bouthiaux de prendre les rênes de l'équipe masculine. Avec Siegfried Mazet pour le tir, ils forment alors, selon Christian Dumont, « la meilleure paire d'entraîneurs que le biathlon français ait connu ».
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19/06/2018
Le matin: une grande boucle cycliste, Restauration sur place dès 12h, L’après-midi : des itinéraires et promenades pour petits et grands 2 parcours cyclistes et 2 parcours VTT - 2 boucles pédestres (6 et 12 kms) accessibles à tous les marcheurs étapes gourmandes et quizz salaisons le long des parcours
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Le Drômois, parti sous la bannière norvégienne depuis deux saisons, se souvient de ses premiers contacts avec Stéphane Bouthiaux : « Notre premier stage ensemble s'est déroulé à La Rosière. Étant le plus expérimenté des deux, il m'a tout de suite mis à l'aise. Avec lui, ça a matché au bout d'une heure ! ». Puis, le binôme a fait les belles heures du biathlon français pendant presque une décennie. « Stéphane est rigoureux dans son travail et bienveillant avec les gens avec lesquels il travaille », poursuit Siegfried Mazet. Le numéro 1 mondial Martin Fourcade ne tarit pas non plus d'éloges sur celui qui l'a emmené au sommet du biathlon. Leur relation s'est muée en un attachement profond. Le Catalan n'hésite ainsi pas à parler du Jurassien comme d'un père, dans un sentiment de respect et d'admiration réciproque. Stéphane Bouthiaux accorde une grande importance au lien qu'il tisse avec « ses » athlètes tout au long de l'année de préparation, de compétitions, de réussites et de doutes. Parmi eux, Quentin Fillon-Maillet se souvient de ses années dans le groupe B et de ses premiers contacts avec le « patron » : « C'était quelqu'un qui impressionnait, une voix forte et un charisme évident. De LaTrace.indd plus, c'était le chef d'équipe d'un collectif qui marchait super bien, un groupe qu'on rêvait de rejoindre ». La première vraie rencontre entre les deux Francs-Comtois intervient à l'été 2013, un an avant les Jeux olympiques de Sochi, lorsque l'entraîneur lui confie son souhait de le voir intégrer le groupe A : « Comme beaucoup, je l'ai vite surnommé “papa”, tellement il était aux petits soins pour que l'on soit dans les meilleures dispositions possible. Il faut dire aussi que l'on se côtoyait plus de 200 jours dans l'année ! » En plus de cette bienveillance, le biathlète du Grandvaux a rapidement été épaté par ses connaissances techniques et physiologiques : « C'est quelqu'un de très pointu techniquement, il a un œil très fin pour détecter les défauts et il a d'énormes connaissances sur le plan physiologique. Ses séances étaient calibrées dans un but précis. Il a élevé toute une génération de sportifs. Le biathlon français lui doit beaucoup et ne serait pas ce qu'il est aujourd'hui sans lui. » Un hommage qui semble faire l'unanimité dans la discipline. « Stéphane a toujours été un féru de recherches sur les possibilités d'aider à mieux connaître son corps et à progresser, confirme Christophe Vassalo. Il se documentait sans cesse. L’utilisation du cardiofréquencemètre, le contrôle du lactate ou encore la récupération sont autant de domaines où Stéphane était à l’avant-garde quand ces outils commençaient à arriver dans le milieu sportif. » Sans s'éloigner de sa discipline de cœur et « sa passion », Stéphane Bouthiaux entend garder un œil sur ses protégés d'hier et ceux de demain. Aux côtés de son remplaçant Vincent Vittoz qui œuvrera avec Christian Favre derrière la lunette sur le pas de tir, le nouveau directeur technique pourra prendre du recul pour définir les orientations à suivre avec, déjà, un objectif clair : préparer au mieux les Français pour les Jeux olympiques de Pékin 2022. n
en soirée, un grand repas franc-comtois et un concert, A suivre : le Tour du Doubs cycliste le dimanche 9 septembre
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La reine
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abdique Dans l'histoire du ski de fond, Marit Bjoergen détient LE PLUS BEAU PALMARÈS. Pour Nordic Magazine, la Norvégienne a accepté de raconter sa fabuleuse carrière alors même qu'elle a choisi d'y mettre un terme.
Confidences d'une légende 74
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La championne le reconnaît : si elle n'était pas née en Norvège, elle n'aurait pas pu mener la carrière exceptionnelle qui a été la sienne.
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À 38 ans, Marit Bjoergen est la meilleure fondeuse de l'histoire. Son palmarès est impressionnant : huit fois médaillée d’or olympique, dixhuit fois championne du monde et quatre fois vainqueur du gros globe de cristal. Lors des championnats nationaux norvégiens, à Alta, elle a annoncé qu’elle mettait un terme à sa carrière d'athlète de haut niveau. Pour Nordic Magazine, elle revient sur les vingt dernières années de sa vie dans un entretien exclusif. NORDIC MAGAZINE Comment le ski de fond est-il entré dans
votre vie ?
Marit Bjoergen Je crois que je dois remercier mes parents. Ma mère
skiait et, avec elle, j'aimais être dehors, aller dans la nature. J’avais aussi beaucoup d’amis qui faisaient du ski de fond. Tout ça a participé à mon choix de continuer sur cette voie. Je préférais le ski au football ou au handball. Et puis, quand j'étais jeune, lors des courses, j'étais déjà l’une des meilleures en Norvège. C'était le début d'une carrière qui a duré plus de 20 ans. Saison après saison, où avez-vous puisé votre motivation ? J’ai toujours aimé m’entraîner, repousser mes limites physiques, travailler à m’améliorer… Bien sûr, j'ai connu quelques années qui n’ont pas été très bonnes, comme entre 2006 et 2009. À ce moment-là, j’ai changé ma façon de m’entraîner et je suis revenue au plus haut niveau. Je crois que ces mauvaises passes expliquent comment j’ai pu mener une aussi longue carrière. D'ailleurs, après ces moments difficiles, j’ai 76
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’ En 2009, j'ai pensé à arrêter ma carrière. Mais je n'ai pas réussi à prendre cette décision.
connu des saisons incroyables, des Mondiaux et des Jeux olympiques fantastiques. Les autres filles de l’équipe aussi m’ont beaucoup aidée. Elles sont comme ma famille. On a beaucoup voyagé ensemble et cette proximité nous a permis de rester motivées.
Même lors de cet hiver 2008-2009 où vous avez connu une saison sans victoire ? Avez-vous été ébranlée ou étiez-vous convaincue de pouvoir revenir au plus haut niveau ? J’ai pensé à arrêter le ski. Mais je n’ai pas réussi à prendre cette décision. Alors, j’ai continué. Je savais qu’en changeant ce qui n’allait pas dans la façon dont je m'entraînais, comme je vous l'ai dit, je reviendrai au plus haut niveau. J’étais toujours motivée pour retrouver mon niveau. Et puis, je ne m’imaginais pas faire autre chose, c’est ce qui m’a permis de tenir. En décembre 2016, le jour de Noël, vous êtes devenue la maman d’un petit Marius. Lors de votre grossesse ou après sa naissance, avez-vous de nouveau songé, ne serait-ce qu’un moment, à abandonner la compétition ? Quand j’étais enceinte, j’ai toujours pensé qu’après la naissance, je rechausserai les skis. Mais ensuite, j’ai été blessée et il y a encore eu des moments difficiles. J’étais parfois très fatiguée. Oui, de nouveau, j’ai pensé à arrêter ma carrière. Mais encore une fois, je voulais revenir au meilleur niveau, reprendre les compétitions. Aujourd'hui, je suis contente d’y être parvenue.
Au final, avec votre palmarès, vous êtes la meilleure fondeuse de l'histoire. Si vous ne deviez garder que trois souvenirs mémorables, quels seraient-ils ? J’ai tellement de bons souvenirs… Mais je crois que je choisirai les Jeux olympiques de Vancouver, les Mondiaux d’Holmenkollen et aussi mes dernières courses olympiques à Pyeongchang.
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NODICA/NORDICFOCUS
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À Peyongchang, Marit Bjoergen a remporté sa huitième médaille d'or olympique.
À gagner si souvent, est-ce que l'on s'habitue ? Y a-t-il encore de la joie ? J’ai toujours été heureuse de remporter une victoire. À chaque fois que j'ai pris part à une course, c'était pour faire de mon mieux. Je voulais vraiment gagner. Alors oui, forcément, dès que j'atteignais cet objectif, j’étais vraiment contente. À chacun de mes succès, j'ai été aussi heureuse que lors de ma toute première victoire.
Vous êtes l'athlète la plus couronnée des Jeux olympiques. Vous avez gagné dix-huit médailles d'or en championnats du monde. Vous avez remporté quatre gros globes de
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••• cristal en coupe du monde. Les médias, surtout en Norvège, ont accompagné cette exceptionnelle carrière. Comment avez-vous géré cette pression quotidienne ? Comment vous êtes-vous préservée ? En Norvège, si tu gagnes une fois, on veut te voir gagner à chaque compétition. Le ski de fond est tellement populaire dans mon pays. Alors on sait qu’en plus des objectifs sportifs, il va falloir gérer cette pression. Mais après plusieurs années au meilleur niveau, j’ai appris à gérer. Plus les années passaient, plus je gagnais, et plus c’était facile de faire face aux attentes du public et des médias, de me détendre et de profiter de ce que j'étais en train de vivre.
De nombreuses skieuses ont tenté, hiver après hiver, de prendre votre place. En vingt ans, cette concurrence a-t-elle évolué ? Diriez-vous que le ski de fond féminin a changé ? Et si oui, comment ? La compétition a toujours été très disputée en fond féminin, ce qui m'a beaucoup aidée à repousser mes limites personnelles d’ailleurs. Même si c’est difficile de l'affirmer, je pense que cela
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Marit Bjoergen en 2017 à Lillehammer. En seize années de carrière internationale, elle a connu de nombreux succès, mais aussi des périodes difficiles.
NISSE SCHMIDT/AGENCE ZOOM
Pensez-vous que si vous n'aviez pas été norvégienne, vous auriez pu accomplir le même parcours ? C’est difficile de répondre à cette question… En Norvège, on a une équipe vraiment forte, mes coéquipières m’ont aussi beaucoup aidée, m’ont poussée à toujours donner le meilleur de moi-même, à être au top niveau. Je dois les remercier pour cela. Alors, non, je crois que je n’aurais pas pu faire aussi bien si je n’avais pas été norvégienne, même s’il est difficile d’imaginer ce qu’aurait été ma carrière si j’avais couru pour un autre pays.
MARIT BJOERGEN EN 5 DATES 26 OCTOBRE 2002
26 FÉVRIER 2003
9 MARS 2014
LE DÉBUT D'UN MYTHE
LA CONFIRMATION D'UN TALENT
UN MYTHIQUE 100e PODIUM
Marit Bjoergen, une prometteuse norvégienne du ski-club de Rognes, évolue sur le circuit coupe du monde. C’est lors d’un sprint libre à Düsseldorf, en Allemagne, qu'elle va montrer tout son potentiel. Elle devance de nombreuses compatriotes plus expérimentées, à l’exemple de Hilde Pedersen et Anita Moen. La native de Trondheim n’a alors que 22 ans lors de cette première victoire sur une coupe du monde. 78
Lors des Mondiaux disputés dans le Val Di Fiemme, en Italie, Marit Bjoergen a déjà à son actif trois victoires en coupe du monde depuis le début de l'hiver, toutes acquises lors de sprints. Ce 26 février, sur le même format, elle fait donc figure de favorite. Et elle ne déçoit pas. Elle remporte le titre – le premier d’une longue série – en devançant l’Allemande Claudia Nystad (alors Künzel). Elle ira aussi chercher, avec le relais, une médaille d’argent.
Le 9 mars 2014, la triple championne olympique de Sochi et double médaillée d’argent à Turin et Vancouver s’élance en quête d’un centième podium sur un 30 km à Oslo. En surclassant ses adversaires — elle relègue sa compatriote Therese Johaug à plus d’1’30 —, la Norvégienne s’offre le centième podium de sa carrière. Pour elle, et bien qu’habituée à être couronnée de lauriers, l’émotion est forte. Ce succès, elle l’obtient sur la colline d’Holmenkollen…. chez elle.
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GABY SPORT s'est accentué au fin des années. Les filles vont plus vite, sont bien plus performantes.
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En dehors des pays scandinaves, le ski de fond est moins populaire que le biathlon. Que manque-t-il à votre sport pour captiver les foules ? Il faut davantage de bons athlètes d'Allemagne, d'Italie ou de France qui gagnent. Si des fondeurs venant de ces pays ou d'autres enchaînent les victoires, remportent des médailles aux Mondiaux et aux Jeux olympiques, alors l’intérêt pour le ski de fond sera plus international.
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Quels sont vos projets ? Maintenant, je vais prendre un peu de temps pour réfléchir à ce que je veux faire. Je veux trouver quelque chose qui m’intéressera vraiment, en tout cas autant que ma carrière de fondeuse a pu me motiver. Je vais aussi prendre du temps en famille, m’occuper d’elle... tout en réfléchissant à l’avenir. n
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27 NOVEMBRE 2016
21 FÉVRIER 2018
RETOUR DE MATERNITÉ
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En décembre 2015, Marit Bjoergen donne naissance à un petit garçon. Cette maternité l’éloigne plusieurs mois des pistes. Mais la Scandinave revient dans les premiers mois de 2016. Si son retour est quelque peu ralenti par une blessure à la hanche, il n’en sera pas moins gagnant. La (déjà) sextuple championne olympique domine la concurrence lors du 10 km classique de Ruka, en Finlande. La Norvégienne montre ainsi que le talent ne se perd pas.
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SeRVice + éTude POSTuRALe
11/05/ VIANNEY THIBAUT/AGENCE ZOOM
Et si vous aviez un regret, quel serait-il ? Je ne regrette rien, enfin pas vraiment. Je suis très heureuse de ma carrière, de ce que j’ai fait. Oui, bien sûr que j’ai eu des années difficiles mais ces périodes creuses font aussi partie du jeu, elles ont participé à ma vie d’athlète. Je ne crois pas que j’aurais pu faire mieux ces années-là, donc je ne regrette rien.
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Avec quinze médailles olympiques et huit titres, Marit Bjoergen est la meilleure sportive de l'histoire des Jeux olympiques d'hiver.
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Au moment de disputer votre dernière course, à Alta, quel a été votre sentiment ? À quoi avez-vous pensé ? J'ai vécu de très belles émotions, j’avais beaucoup pensé à ce moment. C’était aussi un moment difficile parce que le ski de fond a été ma vie pendant plus de vingt ans. Alors c’était étrange de se dire qu’on ne va plus prendre le départ de compétitions ou s’entraîner avec ses amis de l’équipe nationale. Mais j’avais beaucoup réfléchi à tout cela, alors j’ai surtout profité de l'instant. Au final, c’était un très bon moment.
Aux JO de Pyeongchang, Marit Bjoergen dépasse son compatriote Ole Einar Bjoerndalen au compteur des médailles olympiques. La fondeuse devient même l’athlète la plus médaillée de l’histoire des Jeux d'hiver. C’est une médaille de bronze lors du team sprint qui lui permet d’inscrire son nom au panthéon du ski mondial. Elle ne s'arrête pas là. Sur le 30 km classique, elle réussit le grand huit en remportant un huitième titre. 79
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Marie Dorin-Habert
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’est l’heure de la reprise de l’entraînement. Mais, pour moi, ce temps n’existe plus. Alors que j'aurais dû rechausser mes souliers de verre en forme de chaussure de ski, j’étais cette fois-ci les pieds nus sur un bateau. Pauvre Cendrillon, allongée de tout mon long comme un gros phoque échoué qui aurait le mal de mer, j’ai regardé défiler le monde aqueux sous le trampoline du catamaran qui nous transportait, moi, Loïs, les passagers et le skipper, d’île paradisiaque en île paradisiaque. J’ai eu l'opportunité de participer à une Régate aux Seychelles. J’ai surtout eu la chance en fait de côtoyer, une semaine durant, des marins chevronnés. Les grands noms qu’on entend au retour d’une course en solitaire, comme on écoute un conte de pirates et de découverte de terres inconnues. Des noms qui voguent, insaisissables et solitaires sur les mers du globe. Ces mêmes noms nous ont ouvert quelques instants les portes de leur monde liquide. Si le milieu est différent, beaucoup de similitudes existent avec le milieu austère de la montagne. Les personnes qui le pratiquent aussi. « Desjoyaux, Cammas, Gabart. » Il était assez intéressant de fait, d’échanger sur nos sports respectifs. Les contraintes, les
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Le sport est une porte d'entrée dans la connaissance de soi.
avancées technologiques, les rêves et les sensations que le sport nous procure à tous. C’est ainsi, ingurgitant le vocabulaire marin — foc, spi, bâbord, tribord, affale, borde, « souquez les artimuses » — que l'on se rend compte que l’échange et le partage sont sans doute les alliés les plus précieux de la performance. Le transfert de savoir est une richesse insoupçonnée et à la portée de tout le monde. Ouvrir les yeux, élargir son champ des possibles, apprendre, comprendre, échanger…Il y a tellement de façons de performer, de se former. Le sport est sans doute la plus belle porte d’entrée dans la connaissance de soi et l’apprentissage du travail. Tous les sports, même éloignés dans tout ce qui les compose, comportent tout de même des ressemblances dans la manière de les pratiquer à haut niveau. Dans la recherche permanente
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SINDY THOMAS
C'est pas la femme qui prend la mer
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de la performance, dans la manière d'augmenter chaque petit paramètre d’un poil… Ce poil qui apporte une victoire. Et ce dans tous les domaines qui le constituent : technique, matériel, mental, physique… Rien n’est laissé au hasard pour atteindre le Graal. L’heure de la reprise est passée, elle ne m’a pas attendue. Je suis rentrée de mon périple sur les flots. Finalement, les derniers jours, j’ai réussi à rester debout. Le mal de mer un peu dissipé, le phoque s’est transformé en femme-poisson. Mifemme - mi-thon. Je me suis rendu compte que je n’aurais pas échangé mes skis contre un bateau ! Je me suis également rendu compte de la chance que j’ai eue de pratiquer la compétition à haut niveau. Cette expérience passée, mûrie par des années de pratique et qui va me servir désormais dans cette vie post-compétitions ! n Quadruple médaillée et championne olympique de biathlon, Marie Dorin-Habert, 32 ans, a mis un terme à sa carrière cet hiver.
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Vagues de chaud, vagues de froid... l’hiver reviendra...
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Anaïs Bescond La battante CHAMPIONNE OLYMPIQUE, championne du monde… La biathlète de Morbier Anaïs Bescond affiche un palmarès exceptionnel. Mais également un caractère bien trempé. Portrait d’une “Nanas” qui sait ce qu’elle veut.
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Vingt-trois ans après son modèle d’inspiration, Patrice Bailly-Salins, sacré champion du monde de biathlon en 1995, c’est à son tour d’être au centre de toutes les attentions, en ce dimanche d’avril ensoleillé, dans son village de Morbier. Entourée de ses amis, des membres de sa famille, dont une partie venue de sa Normandie natale, des entraîneurs qui ont jalonné son parcours, Anaïs Bescond fête ses trois médailles olympiques glanées à Pyeongchang, en Corée du Sud. Les enfants du ski-club local ne manquent pas une miette de cette célébration qui salue un exploit historique pour le sport féminin français. « C’est là qu’on se rend compte que tout le monde l’apprécie, que tous les gens saluent sa gentillesse, son sourire permanent, sa simplicité, se réjouit, très émue, sa maman Jo. En la voyant, je me dis qu’on a réussi son éducation. » « Pour moi, c’est une grande fierté, car elle a fait son bonhomme de chemin, rapporte, heureuse, sa grande sœur Coralie. Sport-études au collège des Rousses puis au lycée à Pontarlier, pôle France à
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Prémanon, obtention de son bac et de sa licence par correspondance, et enfin Master II, ce n’est pas donné à tout le monde ! Et, à côté, elle a touché le Graal olympique. Je suis très admirative de ce qu’elle a fait. » De cette journée au milieu des siens, l’intéressée garde un souvenir très fort. « Ce fut un moment intense émotionnellement. Voir les gamins avec les yeux qui brillent, comme moi pour le retour de Patrice, m’a fait comprendre que j’ai bouclé la boucle ! », sourit Anaïs Bescond. Rentrée des JO avec une médaille d’or et deux de bronze, l’athlète jurassienne a aussi eu les honneurs de la République en recevant, des mains du Président Emmanuel Macron, l’insigne de Chevalier de la Légion d’honneur. Sa précieuse décoration est soigneusement rangée, comme ses médailles, dans son petit appartement des Rousses, là où tout a commencé pour la jeune Normande. Après avoir quitté le Calvados pour préserver la santé du grand frère d'Anaïs, Antonin, les Bescond posent leurs valises en terre nordique. Très vite, la petite Anaïs s’affirme skis aux pieds. « Je me souviens d’une gamine marquante par sa ténacité et sa tech
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Anaïs Bescond s'offre un peu de répit chez elle, aux Rousses, après un retour 83 des Jeux olympiques très prenant.
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ALEXIS BOICHARD/AGENCE ZOOM
Anaïs Bescond règle la mire sur le pas de tir de Pyeongchang. Elle rentrera de Corée du Sud avec trois médailles olympiques.
••• nique, surtout en style classique. Elle a eu rapidement de bons résultats, et, en parallèle, elle tirait très bien au stand de tir de Morbier », se remémore Jean-Marie Bourgeois, son premier entraîneur. Jusqu’au jour où la jeune fille doit finalement choisir entre biathlon et ski de fond : « Connaissant ses qualités mentales, je lui ai dit que le biathlon était fait pour elle, ajoute le papa de Célia, fondeuse sélectionnée aux Jeux de Vancouver. Ensuite, elle a eu la chance d’être bien entourée, notamment par Stéphane Bouthiaux, un des meilleurs entraîneurs du monde ! » Le Pontissalien — qui vient de passer la main à Vincent Vittoz à la tête de l’équipe de France hommes de biathlon — prend sous son aile Anaïs, d’abord au comité du Jura où il officie : « Un jour, je suis allé voir ses parents et leur ai dit qu’avec le potentiel qu’elle avait déjà sur le pas de tir et sa technique en ski, elle pourrait devenir un jour
Anaïs a cette aura, ce truc qui fait qu’on la suit les yeux fermés. Marion Blondeau, son amie. 84
championne du monde », confesse-t-il. Prémonition réalisée lors des Mondiaux d’Oslo de 2016, avec le relais mixte tricolore ! C’est que la Haut-Jurassienne a de l’énergie à revendre : « Je ne sais pas vraiment d’où vient cette culture de la gagne. J’ai horreur de l’inefficacité », analyse-t-elle. « Petite, elle faisait ses devoirs dans le bus pour avoir le temps de faire autre chose en rentrant à la maison », éclaire sa maman. « En 1992, en regardant les JO à la télévision, elle me disait déjà qu'elle serait un jour à la place des athlètes, rappelle Christian, son papa. Elle avait cinq ans ! » Puis, il y a eu le Festival olympique de la Jeunesse européenne (aujourd'hui rebaptisé Jeux olympiques de la jeunesse, JOJ), les championnats du monde jeunes. À Kontiolahti, en Finlande, les bleuettes s'emparent de l'or mondial. Marie Dorin-Habert et Marion Blondeau partagent ce titre avec la Jurassienne qui n'avait pas participé aux mondiaux de Bessans, un an plus tôt.
GROS CARACTÈRE « C'est un de mes meilleurs souvenirs. On avait d’ailleurs bien fêté la victoire », s’amuse Marie Dorin-Habert [lire notre grand entretien pages 54 à 60] qui connaît par cœur la Morberande pour avoir vécu sa carrière à ses côtés. « Nanas a un caractère de cochon, parfois exécrable, mais c’est quelqu’un qui peut donner beaucoup, qui a un cœur gros comme ça. C’est un vrai Saint-Bernard qui te prend sous son aile et te donne tout son savoir. Elle a énormément d’amour à donner, c’est une pépite qui rayonne. Elle va beaucoup me manquer, regrette la Dauphinoise. Le jour de sa médaille sur la poursuite de Pyeongchang, j’étais aussi heureuse que si c’est moi qui l’avais gagnée ! »
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Fan de jeux de plateaux, Anaïs Bescond réunit souvent ses collègues de l'équipe de France pour une partie endiablée. Mais gare aux tricheurs !
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NANAS A UN CARACTÈRE DE COCHON, MAIS UN CŒUR GROS COMME ÇA.
Marie Dorin-Habert
••• Caractère de cochon, le mot est lâché ! Un héritage de la maman disent certains : « Non, elle est pire que moi ! », réfute celle-ci. Mais c’est évident que son tempérament de battante l’a aidée dans les moments difficiles. « Elle s’est toujours battue et, depuis quelques années, elle va chercher tout ce qui peut lui permettre, à un moment ou à un autre, d’avoir un petit truc en plus le jour des compétitions », dit son papa. « Anaïs fait partie de ces grandes championnes qui se révèlent lors des moments qui comptent. Je suis admiratif de l’envie et du sérieux qu’elle met dans son travail. C’est vraiment un bel exemple pour la jeunesse », salue Lionel Petite, un de ses fidèles partenaires. « Oui, j’ai du caractère, mais la vie en groupe m’a contrainte à mettre de l’eau dans mon vin. J’ai appris à écouter et à comprendre les autres », soupire l’athlète. « Son caractère est un gros point fort pour le sport mais, parfois, ça lui joue des tours dans la vie de tous les jours. Elle dit les choses comme ça lui vient, et, des fois, croyez moi, ça calme ! Mais dans le fond, c’est une vraie crème », assure Marion Blondeau, sa meilleure amie, ancienne championne du monde jeunes et juniors de biathlon.
CLARINETTE ET JEUX DE PLATEAUX Son camarade de l’équipe de France, Simon Desthieux, avec qui Anaïs Bescond s'entraîne au stade Jason-Lamy-Chappuis-Les Tuffes, à Prémanon, salue cette combativité. « Elle a éclos tard comme souvent dans le biathlon et c’est la preuve qu'il faut parfois s'accrocher et continuer à rêver, félicite le champion olympique du relais mixte. Une fille comme elle nous pousse à nous dépasser, car elle cherche toujours à progresser, à gratter des petits détails. » Et surtout, elle adore s'amuser. « J’ai besoin d’être entourée, de partager », dixit cette grande fan de jeux de plateaux, de clarinette, de BD fantasy, de films « bon public ». Et aussitôt de préciser : « Par contre, je suis très à cheval sur les règles et ai horreur de la triche. » « Très souvent dans les hôtels lors des coupes du monde, un groupe de sept ou huit personnes se forme autour d’une table et d’un jeu, et,
DATES 15 mai 1987 : Naissance à Aunay-sur-Odon (14) Mars 2005 : championne du monde jeunes du relais dames Janvier 2014 : première victoire en coupe du monde à Antholz Mars 2016 : vice-championne du monde individuel à Oslo Mars 2018 : trois médailles olympiques aux JO de Pyeongchang
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à la baguette, c’est toujours Nanas », s’amuse Bouthiaux qui souligne son rôle « fédérateur de grande sœur dans les moments de franche rigolade ». « Elle a cette aura, ce truc qui fait qu’on la suit les yeux fermés », assure son amie Marion. Pour autant, son sourire et sa bonne humeur ont longtemps caché une faille personnelle : la gestion de son corps et son rapport à la nourriture. « Dans le haut niveau, comme en société, le culte de la minceur et de l’affûtage prédomine, résume Marion Blondeau. Nanas, qui n’a pas le morphotype idéal, a longtemps souffert des remarques du staff ». « C’est un sujet difficile et délicat que j’aborde depuis peu sans pleurer, confie la championne. Peut-être que cette différence physique explique ma volonté de gagner, de me battre, de toujours avancer, de prouver que c’était possible au final ». Si elle continue une année de plus sur la coupe du monde de biathlon, c’est, dit-elle, qu’« elle a encore une marge de progression et des choses à faire et à prouver ». Sans doute plus à elle-même qu’aux amoureux du biathlon qui ont trouvé, en sa personne, une championne exemplaire. n
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Benjamin Daviet, cinq médailles aux Jeux paralympiques de Pyeongchang, n'hésite pas à se frotter aux valides lors de courses populaires. Et le militaire, ancien plombier, les bat.
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BENJAMIN DAVIET La force du destin Le Bornandin a brillé aux JEUX DE PYEONGCHANG, d'où il est revenu avec cinq médailles. Rencontre avec un jeune homme qui s'est construit face aux épreuves et grâce à l'amour des siens.
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« Les sports paralympiques pourraient encore voir leur reconnaissance s’accroître ». Sous sa tignasse châtain et frisée, le regard directement planté dans celui de Jean-Pierre Pernaut, Benjamin Daviet répond aux questions du journaliste de TF1 avec une assurance maîtrisée. « Mais c’est déjà chouette de voir que la presse s’intéresse de plus en plus à notre sport ». Les Jeux paralympiques qui se sont déroulés à Pyeongchang du 9 au 18 mars dernier auront été beaucoup plus médiatisés que ceux de Sochi et c’est en véritable vedette que le jeune homme a remis les pieds en
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France, la valise chargée de trophées. Les médias lui ont même déjà déniché un surnom : le « Martin Fourcade du handisport ». À ces mots, Benjamin Daviet hausse les épaules. « On ne joue pas dans la même cour, dit-il. Même si, bien sûr, la comparaison avec un si grand champion m’honore ». En tous les cas, comme le Catalan, le Bornandin a su profiter des derniers Jeux d’hiver pour exploser les compteurs. « J’espérais décrocher une médaille, mais jamais je n’aurais cru en avoir cinq », confie-t-il. 89
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Benjamin Daviet, que l'on surnomme le « Martin Fourcade du handisport » éprouve une préférence pour le biathlon. « Un sport complet », dit-il.
••• Au Grand Bornand (74), on le dit jovial, serviable, ambitieux, sociable et enthousiaste. Et quand on réclame un défaut, tout le monde s’accorde là-dessus : « il monopolise le temps de parole depuis tout petit ! » Né le 16 juin 1989 à Annecy, le skieur a grandi dans une petite ferme fabriquant du reblochon, avec sa mère Madeleine [surnommée Mado, N.D.L.R.] et son frère aîné. Le père décédé dans un accident de bûcheronnage quand l'enfant avait un an, c’est son oncle Dominique qui
Question ténacité, c'est une référence. Édouard Pernet, un ami
a repris l'exploitation, avec la famille. « Et il a osé dire à la télévision qu’il n’aimait pas le reblochon ! », s’amuse Édouard Pernet, un cousin éloigné, responsable de la section ski nordique au sein du club de la station des Aravis. Tous les deux se retrouvent chaque année au mois d’août à la traditionnelle fête de l’alpage. Lui qui connaît Benjamin depuis toujours raconte que rien ne destinait véritablement le garçon à une carrière de skieur de haut niveau. 90
Petit, Benjamin Daviet était passionné de football. « Il rêvait de devenir gardien », confie sa mère. Un accident de mobylette à 17 ans met fin à ses ambitions. Le condyle du genou cassé, l'adolescent subit une opération qui tourne mal. Il contracte un staphylocoque doré. Quatre ans plus tard, il prend une décision importante : se remettre au ski. « C’est là qu’il a commencé à s’apercevoir que son handicap n’était pas si grave que cela et qu’il y avait pire », constate Édouard Pernet. Sur les pistes, comme dans la vie, l'athlète montre une opiniâtreté exceptionnelle. « En automne 2010, quand il m’a annoncé qu’il voulait intégrer l’équipe de France nordique handisport, j’ai tout de suite pensé qu’il allait exploser les records », poursuit son ami. « Il ne se plaint jamais. Question ténacité, c’est une référence. L’année passée, il a participé au Grand Prix de la Vallée du Bouchet en catégorie valides, il a terminé troisième, devant Christophe Perrillat. Autre exemple : cette année, il a couru le Marathon de Bessans sur le 15 kilomètres classique et il a gagné. Tout le monde est en admiration devant lui. »
APRÈS L'ACCIDENT, LA COMBATIVITÉ Pour Vincent Duchêne, nouvel entraîneur de l'équipe de France handisport pour l'objectif Pékin 2022, « ce qui fait la force de Benjamin, c'est qu'il est capable de se surpasser, d'aller chercher au fond de lui les dernières forces nécessaires pour gagner des secondes précieuses. Quand il fait quelque chose, il se donne les moyens de réussir. » Depuis qu’il s’est mis au sport de haut niveau, la vie de Benjamin Daviet s’est littéralement transformée. « Les vingt premières années de sa vie ont été régies par le chocolat et la pomme de terre », s’amuse Madeleine. « À la poêle, au beurre, en purée, frites, à l’eau… Depuis qu’il a une hygiène de vie de sportif, c’est huile d’olive et légumes. Tous les légumes ! » Mado était du voyage en Corée du Sud, un séjour
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qui l’aura souvent mise au bord des larmes. « Elle a tout mis en place pour que je puisse performer », remercie son fils, reconnaissant. « Elle m’a aidé financièrement à l’époque où je travaillais. Je prenais des jours de congés pour faire les stages. » Madeleine en profite pour saluer le premier partenaire financier de son garçon, le Farto de Thônes, et Christian Laruaz qui fut son patron de 2011 à 2014. Un chef d'entreprise complaisant qui acceptait les nombreuses absences de son employé dues aux courses et aux entraînements, à la condition de voir le petit sur les podiums. Contrat rempli !
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Emmanuel Macron remet les insignes de Chevalier de la Légion d’Honneur à Benjamin Daviet.
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UN PLOMBIER DEVENU MILITAIRE Aujourd’hui, Benjamin Daviet fait partie de ces sportifs handisport ayant choisi la polyvalence. Enchaînant le ski de fond et le biathlon, il fut longtemps plombier pour assurer ses revenus. Depuis 2015, il est engagé par le ministère de la Défense, ce qui lui permet de vivre de sa passion. « Benjamin a un mental d’acier depuis toujours, mais le sport de haut niveau l’a littéralement transcendé, observe encore Édouard Pernet. Il est devenu un autre homme. Son partenariat avec l’Armée l’a aussi vraiment aidé ». L’année du sportif est réglée comme du papier à musique. « En moyenne, de mai à septembre, on fait 80 à 100 heures par mois d’entraînement », précise le champion. L’hiver, il performe dans les deux disciplines. De nombreuses personnes lui demandent régulièrement laquelle il préfère. Il répond alors toujours la même chose : le biathlon. « C’est un sport plus complet et j’aime le suspens procuré par cette discipline. Jusqu’au bout, on ignore quel sera le vainqueur ». Il est bien conscient que ce que la société nomme communément un "handicap" constitue une terrible force et, oserait-il le dire, presque une chance pour lui. Sans ce dernier, jamais il n’aurait espéré une si grande carrière. Et les prochains objectifs ? Il sourit. Apparemment, ce n’est pas le bon moment pour parler du futur. De retour chez lui après cette merveilleuse aventure à l’allure de conte de fées, il rêve de vacances, de farniente à la mer et de retrouvailles en famille. « Pour l’instant, je ne me fixe pas d’objectifs pour la saison prochaine. Je compte bien sûr aller aux Jeux de Pékin, mais je voulais d’abord profiter de ceux-là. » Voilà qui est fait. En attendant, c’est son cousin Édouard qui s’amuse à pronostiquer : « Il avait préparé chez lui une petite étagère pour exposer ses trophées, nous dit-il. Il peut la refaire ! Je suis certain qu’elle ne sera jamais assez grande. » n
La France qui brille à Pyeongchang
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Social et jovial, le jeune homme éprouve une particulière fierté pour sa médaille d’équipe. « Il y a une grosse ambiance au sein de l’équipe de France. Avec les quinze athlètes (douze sportifs et trois guides), on occupait trois étages dans le même immeuble, dit-il. Nous n’avons pas forcément l’occasion d’aller aux épreuves des uns et des autres. Moi, par exemple, je n’ai pas pu aller voir les épreuves de ski alpin. Mais nous nous retrouvons après, dans un salon ou autour b
Dès le premier jour des Jeux paralympiques de Pyeongchang, le Bornandin Benjamin Daviet décroche une médaille d’or, en s’imposant sur le sprint du biathlon, devant le Canadien Mark Arendz. Deux jours plus tard, il reçoit la médaille d’argent du 20 kilomètres en ski de fond. Le lendemain, il finit premier sur le 12,5 kilomètres au biathlon. Ajoutons une médaille d’argent au 15 kilomètres biathlon et une médaille d’or en relais ski de fond.
d’une machine à café. On se tire vers le haut. Cette bonne ambiance joue énormément sur les résultats. » En Corée du Sud, la France a décroché vingt médailles, sept en or, huit d’argent et cinq de bronze pour terminer à la quatrième place du classement final des nations. Le 13 avril, les athlètes ont été reçus à l'Élysée par le président de la République, dont les nordiques qui ont été honorés par Emmanuel Macron : Thomas Clarion et son guide Antoine Bollet, Anthony Chalençon et son guide Simon Valverde... et Benjamin Daviet. 91
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Christian Frossard L'homme orchestre
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Chargé du développement du circuit national du ski de fond, Christian Frossard a connu le sport de haut niveau avant de devenir entraîneur de KAYAK puis de ski.
Le sport a guidé sa vie. « Heureusement, sinon j'aurais mal tourné pour moi », concède Christian Frossard. À 61 ans, le coordonnateur du circuit national de ski de fond, véritable homme orchestre des manches du Samse national tour, n’a rien oublié du gamin turbulent qu’il a été. « Les études ne m’intéressaient pas beaucoup, voire pas du tout, et j’ai fait les quatre cents coups avant de trouver ma voie. » Fils d’un chef de chantier dans les travaux publics sur des grands ouvrages et d’une maman secrétaire à EDF, le jeune Christian déménage au gré des constructions de barrages. De Tignes à Beaufort-sur-Doron, en passant par Bourg-SaintMaurice, Albertville et Chambéry, la famille — Christian a deux frères — parcourt la Savoie de long en large. Avant de poser ses valises à deux pas du lac de Bourget où le benjamin va découvrir le kayak, une pratique qui va littéralement changer sa vie. À 13 ans, en centre aéré, l’adolescent se passionne pour une discipline qui lui donne « de la liberté et de l’autonomie », au gré des courants qu’il apprend à dompter, à comprendre et à contourner. Un comportement qu'il érigera plus tard en philosophie de vie. Très vite, au sein de la MJC de Chambéry, pépinière de champions, ses prédispositions naturelles pour évoluer sur l’eau le propulsent vers la compétition. « J’y ai trouvé une bouée de sauvetage, une seconde famille presque, dit-il aujourd’hui. C’était un moyen d’expression posi-
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tif et je sais désormais, avec le recul, que le sport a été pour moi une ligne de vie ». Aussi compréhensifs qu’étonnés de la motivation de leur enfant, ses parents le laissent même manquer le bac quand Christian est sélectionné, en 1975, pour ses premiers Mondiaux en Macédoine.
100 000 F À LA TÊTE ET LES JAMBES Le fameux diplôme en poche l’année suivante, cet ancien mauvais élève… met le feu à tous ses cours. Le voilà « libéré du système scolaire », pense-t-il alors. Mais il n’en a pas fini avec l’école ! En intégrant le CREPS de Vichy, il devient, en trois ans, professeur de sport adjoint, tout en réalisant un fameux parcours dans son embarcation. Il décroche à l'été 1977 le premier de ses deux titres de champion du monde de kayak par équipes (avec Jean-Yves Prigent et Bernard Renault, à Spittal en Autriche). Cette récompense lui vaut un passage remarqué dans la très populaire émission La tête et les jambes, diffusée sur Antenne 2 à l’automne 1977. Associé à Michel Cottard (la tête), et sous le regard de Thierry Roland, alors jeune journaliste-animateur, Christian Frossard relève des défis en prime time, chaque semaine, pendant plus d’un mois : « Je devais slalomer dans la piscine de l’Insep avec
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Christian Frossard en version estivale sur le stade Jason-Lamy-ChappuisLes Tuffes qu'il fréquente assidûment tout l'hiver.
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Christian Frossard, avec Anaël Huard et Yves Fournier, à Autrans, lors du Vercors Nordique Tour 2017.
••• mon kayak, esquimoter, sauter depuis des plongeoirs… On a finalement gagné les 100 000 francs du jeu télévisé, mais ce fut surtout une belle exposition pour notre sport ! » De nouveau titré quatre ans plus en descente de rivière au Pays de Galles (avec Claude Benezit et Bernard Morin), le Savoyard raccroche la pagaie en 1985 et prend les commandes de l’équipe de France dames, en vue des Mondiaux de Bourg-St-Maurice de 1987… où les bleues sont couronnées ! Une première expérience de coach réussie. Le jeune papa de trois garçons [Victor, Adrien et Charles] prend la route des bancs de l’université pour passer ses brevets d’État en ski de fond, ski alpin et kayak. Puis une licence, une maîtrise STAPS à Grenoble, le professorat de sport puis l'agrégation : pas si mal pour quelqu’un qui n’aimait pas l’école ! Ses diplômes en poche, il entre à la Fédération française de ski en 2000 en tant que préparateur physique des nordiques au pôle France d’Albertville. Quatre ans plus tard, la fibre de l’entraîneur le rattrape et il prend en charge les juniors hommes, parmi lesquels figurent un certain Maurice Manificat, les Jurassiens Cyril Miranda, Romain Vandel ou encore le Savoyard Samuel Régé-Gianasso, devenu luimême entraîneur du club de ski nordique de La Féclaz par la suite. « Christian m’a énormément apporté en tant qu’athlète et coach, explique ce dernier. Quand je donne du contenu à des jeunes, je me dis que j'imite Christian. Je me reconnais complètement dans son personnage énormément tourné vers l’humain, très à l’écoute des
C'est un grand Monsieur qui a compté dans ma vie. Samuel Régé-Gianosso
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autres… Son point fort, c’est de savoir motiver une équipe, trouver les mots quand il le faut. » Le jeune homme est reconnaissant d’avoir croisé la route de son aîné : « C’est un grand Monsieur qui a compté dans ma vie, j’ai un immense respect pour lui. Il n’aime pas le conflit et trouve toujours une solution à un problème, avec le sourire et sa positive attitude. »
UN HOMME À L'ÉCOUTE C’est que le bonhomme, à force de jouer avec les courants, a appris à éviter les écueils, dans le sport comme dans les relations humaines. « Quand j’étais entraîneur, je construisais mon projet autour de la force du groupe, car c’est ce qui compte le plus si on veut que les gens se transcendent, qu’ils participent à une aventure collective. Si on optimise ce lien entre les athlètes sur les bases d’une solide préparation physique, alors les limites n’existent plus », assure-t-il. La première médaille française aux championnats du monde juniors de ski de fond à Rovaniemi crédite sa méthode. Jusqu’en 2008, il assure le « rôle d’un jardinier qui prend soin de ses jeunes pousses », avant de basculer davantage sur la formation. Puis de revenir, en 2010, sur le circuit national du ski de fond qu’il développe avec les acteurs de la filière nordique. « Il est consciencieux dans son travail et toujours présent pour faciliter les choses dans un milieu nordique très rigide et technique, avec des gens parfois très arrêtés sur des idées. Son boulot, c’est de composer avec toutes ces populations, résume Alban Gobert, ancien speaker sur les courses nationales de ski de fond. Il sait jongler avec les besoins de chacun, c’est un vrai médiateur sur les épreuves. » « Il s’est parfaitement adapté à son nouveau rôle en faisant avec les moyens du bord et en écoutant les uns et les autres pour avancer », appuie Dominique Coulmy, ex-directeur du service course chez Fischer. L’intéressé est comme un poisson dans l’eau quand il s’agit de travailler en équipes vers un objectif commun : « Ce qui m’importe le plus, c’est que les gens s’entendent bien et soient respectés. Les bénévoles des clubs développent de nouvelles compétences en organisant des événements (chrono, comité de course, damage…) et tout cela crédibilise la discipline. » Qui peut compter sur un chef d’orchestre passionné pour au moins encore deux hivers… avant la retraite ! n
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Camille Laude sous le soleil de son Vercors natal, à Méaudre.
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CAMILLE LAUDE Le bosseur L'hiver dernier, le Méaudrais Camille Laude a tout connu : la victoire en OPA Cup, la découverte de LA COUPE DU MONDE, mais aussi l'urgence à se protéger.
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« Soit je fais les choses à 120 %, soit je ne les fais pas », tranche Camille Laude, avec le ton calme qui lui est familier. Assis sur les bancs de l’Université Grenoble Alpes en cette belle journée de printemps, le jeune fondeur affiche une belle sérénité. Bête de travail donc, ce jeune athlète a gravi l'une après l'autre les marches qui, l'hiver dernier, l'ont conduit à côtoyer l'élite mondiale. Pour lui, l'histoire débute en 2007, lorsque ses parents l’inscrivent au Ski Amical Méaudrais (SAM), le club local : « En fait, c’est après une discussion entre le père de Soléa Simonneau [membre du groupe junior de l’équipe de France, N.D.L.R.] et mes parents que la décision de nous inscrire a été prise. » Là, il fait la rencontre de Valéry Lelièvre qui lui enseigne, en plus des
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nombreuses bases techniques, les valeurs du ski de fond. « Valéry, c’est celui qui m’a fait aimer ce sport, il m’a appris à trouver du plaisir à skier », s'enthousiasme-t-il. « Petit, il montrait déjà de grosses capacités physiques, témoigne son ancien coach, aujourd'hui entraîneur au comité du Dauphiné. Je l’ai vu évoluer, il skie de plus en plus juste et m’impressionne par sa maturité. » D'autres ont pris la relève. « Mimi et Dudu [Michael Gamby et Gérard Durand-Poudret, N.D.L.R.] m’ont beaucoup apporté. Ils ont représenté une sorte de passerelle parfaite entre le club et l’équipe de France. Ce qui est bien, c’est qu’ils continuent de me suivre. » Dans cette galerie de portraits, Olivier Michaud, responsable de l'équipe de France jeunes/juniors, tient une place à part. « Ce qui est dingue, 97
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Camille Laude sous les yeux de l'entraîneur Thibaud Chène, lors d'une compétition nationale aux Tuffes.
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c’est qu’il me connaissait parfaitement, peut-être même mieux que moimême. Il savait de quoi j’étais capable. Il a notamment développé chez moi ce feeling qui m’a permis d’apprendre à connaître mon corps, et donc mes besoins. Grâce à lui, j’ai réussi à acquérir une certaine maîtrise sur les éléments. » « J’ai eu la chance, je dis bien la chance, d’avoir eu Camille pendant trois ans dans mon groupe. Il m’a beaucoup apporté personnellement », remercie pour sa part l'entraîneur, qui reconnaît avoir été bousculé par l'exigence de son poulain.
« Une tête bien pleine dans un corps bien fait », clamait Montaigne. L'athlète de haut niveau Camille Laude est aussi très à l’aise dans ses études. Titulaire d’un baccalauréat scientifique avec mention « très bien » et 19,3 de moyenne générale, il suit actuellement une licence Physique-Chimie-Mécanique-Mathématiques à l’Université de Grenoble où il peut, grâce au dispositif « intervalles » mener un double projet ski-études. Obtenir un diplôme d'ingénieur le ravirait. Au lycée, compte tenu de ses résultats, certains de ses professeurs l’avaient incité à arrêter le ski. Un choix de vie qui ne correspondait pas aux envies du Dauphinois : « Je ne me vois pas être à 100 % en cours. » Comme ne consacrer ses journées qu'au sport le déstabilise. Cette année, le jeune espoir a appuyé sur la touche « stop » avant la fin de l'hiver, la fatigue physique et mentale ayant pris le dessus sur la motivation. « J’ai dû couper, mettre un terme à ma saison pour passer du temps avec ma famille, élargir mon horizon », analyse-t-il. Cet épisode malheureux a conforté le jeune homme dans la manière dont il souhaite organiser son temps. « Je pense que ce craquage est aussi dû au fait que c’est la première fois dans ma vie que je faisais que du ski tout l’hiver », analyse-t-il. Camille Laude garde la tête sur les épaules. « Si ça venait à moins fonctionner pour moi, je garderais la tête froide, je ferais de mon mieux pour raccrocher le wagon, conclut-il. Et si, malgré tout, ça ne marchait pas, je serais capable d'arrêter sans déchirement. »
UNE PHILOSOPHIE DE VIE C'est qu'en compétition, l’Isérois est aujourd'hui l’un des athlètes de sa génération qui sort le plus aisément de son confort. Or, cela n'a pas toujours été le cas : « Au début, la compétition me faisait stresser et je n’acceptais pas la douleur physique. »
Camille, il aime bosser dur et se faire mal. Hugo Lapalus, fondeur et ami
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Hugo Lapalus, son ami, lui aussi espoir du ski de fond français, se dit impressionné : « Camille, il aime bosser dur et se faire mal. Au-delà de son côté très attachant, c’est le genre de type qui partira toujours en séance avec le sourire, même s’il fait -15 °C ou qu’il pleut comme vache qui pisse. » Passé du club de Méaudre au comité du Dauphiné, puis en équipe de France junior et enfin récemment en équipe de France U23, le Vertacomicorien a donc gravi les échelons de la hiérarchie nordique, sans jamais être inquiété. Pourtant, il n'a jamais imaginé de plan de carrière : « Ce parcours a récompensé mes efforts et j’en suis particulièrement heureux. J'en suis d'autant plus fier quand je ne m'y attendais pas vraiment. » Son goût pour les podiums est arrivé dans ses années cadet... qui coïncident avec ses premiers succès. Le relais du championnat de France U16 de Champagny reste gravé dans sa mémoire : « J’ai vécu un de mes meilleurs moments. Avec Léo Mignerey, Juliette Ducordeau et Éloïse Pauly, on avait remporté le titre de champion de France. L’ambiance était incroyable, avec tout le comité derrière nous. Pendant cette course, l’envie a effacé la douleur. » Depuis, le jeune homme n'a d'autre quête que de retrouver cette harmonie : « En course, je cherche à retrouver les mêmes sensations. » Incroyable de détachement quand il s'agit de lui, le Méaudrais a rapidement su ce qui lui convenait le mieux pour avancer dans la vie : « À partir du moment où j’ai vu que je jouais parmi les meilleurs Français, j’ai vraiment voulu mettre toutes les cartes de mon côté pour exploiter mon potentiel. Au fil des courses, j’ai réussi à acquérir une bonne dose de confiance. Les années ont fait que j’ai appris à me connaître et, aujourd’hui, je sais de plus en plus quel type d’entraînement me convient le mieux. »
tocratie du ski. C’est sur le circuit coupe d’Europe (OPA Cup) qu’il est désormais aligné, aux côtés des meilleurs fondeurs des pays des Alpes : « L’an dernier, je suis monté pour la première fois sur le podium, un peu grâce à mon ami Martin [Collet] qui m’a offert cette place sur un plateau. Cette saison, j’ai eu la chance de gagner sur ce circuit. » Le 20 janvier dernier, il a enfin goûté à la coupe du monde : « Je ne me suis pas mis de pression particulière car personne n’attendait quelque chose de moi. Cette course m’aura permis de me rendre compte du travail qu’il reste à accomplir encore pour atteindre les meilleurs. Mais elle m’a aussi démontré que rien n’était impossible, car je n’ai pas été particulièrement impressionné par le niveau de l’élite mondiale. » Un état d’esprit qui donne à l’Isérois un côté indestructible : « En abordant les courses avec plus de sérénité et de recul, j’arrive à moins tomber dans le stress. Après une contre-performance par exemple, je suis capable de passer à autre chose rapidement. Mais, après un échec, j’ai toujours le désir de rebondir. » « L’état d’esprit que Camille possède, je souhaite le retrouver chez les sportifs de haut niveau aujourd’hui, affirme Olivier Michaud. Progressivement, il est devenu un véritable capitaine. Il a cette capacité à rester concentré sur ses objectifs personnels et, en même temps, à jouer un rôle majeur dans le groupe. En cela, il ressemble à Vincent Vittoz. » Camille Laude a déjà beaucoup donné à cette équipe de France qui regarde en direction de Pékin 2022. Mais le chemin ne fait que commencer pour lui. Le coach en est convaincu : « L’avenir est devant lui, et il le sait. » n
EN COUPE DU MONDE Dans cette construction, ses coéquipiers ont été des alliés. Comment ne pas citer Thibaut De Marre ou encore Léo Mignerey : « Il y a toujours eu cette rivalité alors qu’on est de grands potes. On avait des qualités assez similaires et on a partagé des grands moments depuis nos années au comité. Je m’entraîne souvent encore avec lui sur le Vercors, on a tous les deux des choses à s’apporter. » Il cite aussi Martin Collet, qui a été plus qu’un simple partenaire : « C’était un peu le papa du groupe en junior. C’est grâce à lui je pense, que nous sommes devenus aussi soudés. » Sans oublier « Lapal » [Hugo Lapalus] : « Il est très important pour moi. Ce que j’apprécie vraiment chez lui, c’est son sérieux à l’entraînement et son relâchement à côté. Il arrive à me vider la tête. » Il en faut beaucoup pour que Laude le « bosseur » lâche prise, comme le souligne Thibaut de Marre, aujourd'hui dans l’équipe de Belgique : « Il se donne vraiment les moyens d’atteindre ses objectifs, parfois même un peu trop peut-être. En plus de ce caractère affirmé, c’est vraiment un bon classiqueur et un excellent partenaire de beach-volley. » Une rigueur qui rythme sa vie d’athlète de haut niveau. « Je veux tout maîtriser et ne laisser aucune place au hasard. » Son père Olivier souligne : « Il se donne à fond et il aimerait faire encore plus. » « Il n’aime pas perdre. Enfiler un dossard le rend plus performant », analyse son frère Émilien. Ce ne l'empêche pas, complète-t-il, d'être « une personne d'une grande gentillesse envers ses proches et ses amis. » Sa maman Delphine termine ce portrait décidément très flatteur : « Depuis tout petit, il est très autonome et ne demande quasiment jamais d’aide. Il est sérieux et organisé. Il est honnête et respecte les autres. » De moins en moins sur le circuit national, Camille Laude a côtoyé l'aris-
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Les voyages d'Iris Pessey
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articiper aux JO a toujours été mon rêve. Mais quand on n’est pas assez douée pour concourir soi-même, on peut toujours trouver quelqu'un qui nous permette de vivre cette folle aventure de l'intérieur. C'est donc en copine d'athlète olympique, que je suis allée à Pyeongchang. Et force est de constater qu'en spectatrice, certes privilégiée, j'ai pu largement en profiter. Croyez-moi ! Chouchou qui disparaît s'entraîner, assiste aussi à de nombreuses réunions, conférences de presse et autres obligations. Dur dur, la vie de sportif de haut niveau. Allez, la visite peut commencer.
Coréens s'intéressent à eux. Autre grande surprise : quelques minutes avant le départ des courses, je peine à trouver une place dans les gradins. Je me dis que, finalement, il y a un peu de monde. Sauf que lors du team sprint, si le stade est rempli pour les qualifications, les quarts et les demi-finales, il s'est subitement vidé au moment des finales. Plus personne ! Tout le public avait disparu.
DE SURPRISE EN SURPRISE Dans le précédent numéro de Nordic Magazine, je vous avais confié que les toilettes et les transports en commun en Chine avaient suscité chez moi un grand étonnement. Même sensation en Corée du Sud, mais dans un tout autre sens. J'y serais bien resté des heures dans leur train à grande vitesse équipé de la Wifi et autres gadgets. Et que dire des w.-c. musicaux à sièges chauffants dotés de petits jets qui viennent vous rincer... Je ne rentrerai pas dans les détails. En fait, j'ai découvert un pays ultramoderne. Mon séjour n'a pas duré suffisamment longtemps pour explorer toutes les richesses de Séoul, la capitale. Bar à chats ou hiboux, musées à foison, temples à visiter, sans parler des marchés à thèmes : jeux vidéo,
LE SKI DE FOND, PARENT PAUVRE Arrivée à Séoul, quelques jours avant le début des compétitions, je réalise que je n'ai toujours pas mes billets pour les épreuves. On m'avait pourtant prévenu : « Les JO, c'est de la folie. Les places se vendent en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire ». Prise de panique, j'appelle les copains et les copines, et même belle-maman pour dénicher un bon plan. À ma grande surprise, en une après-midi, j'avais mes laissez-passer. L'avantage de supporter les fondeurs, c'est que très peu de
Jeux sans frontière personnages de mangas, poissons (aussi étrange que cela puisse paraître, mon préféré)... Il y en a pour tous les goûts. Ne soyez pas surpris si vous croisez les sosies de Psy (le chanteur de Gangnam Style) ou encore des mamies qui promènent leurs chiens… électroniques dans la rue.
La Corée du Nord, c'est par là.
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IRIS PESSEY
UNE PETITE VISITE AU NORD « Mon Dieu, mais tu n’as pas peur de prendre une bombe sur la tête ? » Voilà ce que j'ai beaucoup entendu lorsque j'ai annoncé que j'allais visiter la zone démilitarisée qui sépare les deux Corées. Au final, j'ai eu moins peur qu'en regardant le JT. J'ai aussi pu visiter la toute récente gare de train reliant Pyeongchang au sud du pays. Malheureusement, personne n'y a jamais acheté un ticket. Le guide n'a pas su nous dire pourquoi. Beaucoup d'athlètes qui sont restés au village olympique ont regretté de n'avoir pas pu voir tout cela. Eux doivent rester concentrés sur leurs courses, envahis par diverses émotions. Quand on est au bord de la piste, on réalise vraiment à quel point certains d'entre eux se surpassent ou alors explosent complètement sous le poids de la pression. Un chéri et des colocs australiens, une super copine togolaise, quelques amies canadiennes et beaucoup d'Américains avec qui j'ai étudié et skié durant mes dernières années aux États-Unis : j'ai eu du monde à applaudir lors des Jeux. Mais je dois avouer que mon petit cœur de Française a battu un peu plus fort pour mes compatriotes que pour les autres. Oups, désolée. n
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Agenda nordique
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En 2018, les femmes seront à l'honneur de la course suédoise.
LE ROYAUME DÉMOCRATISE LE ROLLERSKI LA SUÈDE est précurseur dans la pratique du ski-roues. Elle le prouve avec l'Alliansloppet, course organisée en août qui mobilise un nombre croissant de participants. 102
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amedi 25 août 2007, Trollhättan, en Suède. Sur le Pont du Roi surplombant les chutes d’eau qui ont fait de cette ville ouvrière l’un des fleurons de l’industrie du royaume grâce à ses puissantes turbines hydrauliques, cinquante rollerskieurs prennent le départ de la toute première Alliansloppet. Par ce tiède après-midi d’été scandinave, qui aurait cru que, quelques années plus tard, cette course démarrée « juste pour rire » deviendrait le plus grand rassemblement mondial de rollerskieurs en compétition ? Personne. Pas même les organisateurs, les deux Magnus [Magnus Larsson et Magnus Ölme Eriksson], comme on les surnomme en Suède. D’année en année, ils se sont pris au jeu, au point de se consacrer à plein temps à cet événement novateur dans le monde du ski. En 2017, ce sont près de 1 500 participants qui se sont élancés sur la mythique boucle de seize kilomètres pour la parcourir, au choix, une, deux ou trois fois (16, 32 ou 48 km) aux côtés de Petter Northug Jr, Anders Aukland et tous les grands noms de l’élite mondiale du ski longue distance. En 2018, près de quinze compétitions se dérouleront lors de l'Alliansloppet Action Week qui s'articulera autour de dix sports différents. Un challenge entre les équipes nationales norvégiennes et suédoises a même été créé avec comme ferment leur rivalité sportive historique. Les épreuves jouiront d’une production télévisuelle et seront visibles en direct ou en différé sur des chaînes de télévision nationales dans les deux pays. De quoi attirer les meilleurs athlètes nationaux, de nombreux amateurs, sponsors et téléspectateurs.
QUALIFICATIF POUR LA VASALOPPET Plusieurs autres facteurs peuvent expliquer l’engouement qui n'a cessé de croître pour l'Alliansloppet. Tout d'abord, la Suède vit depuis des années les pires hivers de son histoire. Le sud, la partie la plus habitée du pays, là où le ski de fond est roi, a manqué de neige. Pour les fondeurs, il faut bien, malgré tout, se préparer pour les célèbres courses. La meilleure des solutions a été de ne pas ranger les rollerskis au mois de novembre et de continuer à rouler avec. Ainsi, un nombre de plus en plus important de personnes ont pratiqué le ski-roues. Il n'était plus réservé aux skieurs élites dans leur préparation, mais est devenu un sport à part entière. Alors, la Vasaloppet, fierté nationale en Suède, s’est rendu compte que sa pérennité passerait par la pratique de masse du rollerski. En 2013, l’Alliansloppet est devenue la première longue distance en rollerski à recevoir le label de course officielle qualificative à la mythique épreuve. Ses participants y ont trouvé un excellent moyen d’accéder à une meilleure ligne. Importance sportive donc, mais aussi “sociale”. Il n’est pas rare qu’à l’occasion d’une discussion avec un Suédois, vous finissiez par parler de votre pratique du ski de fond. La première question qui vous sera
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posée sera sans doute : « As-tu déjà couru la Vasaloppet ? » Et si vous avez eu la chance de vous rendre à Mora pour parcourir les 90 km du tracé de Gustav Vasa, une seconde interrogation ne tardera jamais : « Quel temps as-tu fait ? » Plus votre chronomètre sera proche des 3 h 38 min et 41 secondes de Jörgen Brink en 2012, plus l’admiration sera grande dans les yeux de votre interlocuteur !
LES MÊMES ROUES Que l'Alliansloppet soit une course très équitable a aussi contribué à son essor. Chaque coureur, de la star au quidam, concourt avec des roues lentes répertoriées par la Fédération suédoise de ski. Enfin, autre explication, l'Alliansloppet invite chaque année des personnalités, comme d'anciens internationaux de football, des présentateurs de télé et de radio, des chefs étoilés… à venir démontrer que le rollerski est à la portée de tous. Le 25 août, l’accent sera mis sur la participation féminine. Et ce sont près de cent dames, toutes débutantes, qui s’élanceront pour un tour de piste de 16 km. n
LA « ROLLERSKI MAGNA » GAGNE L’EUROPE Cet été, Guide World Classic Tour va célébrer ses trois ans d’existence. Au programme, quatre étapes, avec tout d’abord la Norvège et l’Olaf Skoglunds Minneløp (80 km) qui s'est déroulée le 23 juin. Le 1er août, place ensuite au Blink Classic [lire Nordic Magazine n° 23] et ses 60 km à travers les magnifiques fjords, lacs et montagnes de la côte ouest norvégienne. L’équipe de France de ski de fond courra au contact de nombreuses stars comme Northug, Sundby, Ustiugov, Niskanen... Le 25 août, l'Alliansloppet sera la troisième étape du Tour, qui se terminera, le 16 septembre, dans le Val di Fiemme, sur les terres de La Marcialonga et du Tour de Ski avec La Fiemme Roller Ski Cup, ses 50 km et sa mythique montée finale de l’Alpe Cermis ! Quinze teams représentant six nations concourront pour remporter les différents dossards : le jaune pour le leader du classement par points, le vert pour le meilleur sprinter, le rose pour le meilleur jeune et le bleu pour l'athlète le plus combatif. Cette année, pour la première fois, des Français prendront part au WCT. Le Haute-Savoie Nordic Team et le team Jobstation Rossignol s’aligneront sur certaines étapes. Le nouveau Team Oui-Ski Mesmerise sera aussi du voyage, avec de jeunes athlètes accompagnés de Samuel Régé-Gianasso.
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Agenda nordique Les meilleurs sauteurs à Courchevel
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Quentin Fillon-Maillet fend la foule massée dans la bosse du stade d'Arçon digne d'une ambiance du Tour de France.
La coupe du monde de saut à ski de Courchevel se déroulera les 10 et 11 août.
Grand Prix d'été : les dates à retenir Durant la belle saison, les sauteurs auront de nombreuses occasions de briller. La ville de La Bresse accueille le 15 juillet son 7e Grand prix d’été avec des compétitions en soirée, toujours très suivies. Puis, le 21 juillet, ce sera au tour de Chaux-Neuve. Retour dans les Vosges, les 27, 28 et 29 juillet, avec la tournée Xonrupt - Ventron - Bussang. Autre événement incontournable, le 17 août, Gérardmer organise le 9e Grand prix d’été pour l’ensemble des catégories d’âge et les champions vosgiens
Rollerski en toute tranquillité En juillet, la grimpée du Col des Limouches, organisée le 15 juillet ne sera pas chronométrée pour les ski-roues. Le Col du Grand-Colombier est réservé aux mobilités doucesles 21 juillet, 18 août et 15 septembre.
Cinq étapes de coupe du monde Cinq étapes figurent au programme : 13 au 15 juillet à Torsby (Suède), 20 au 22 juillet à Madona (Lettonie), du 31 août au 2 septembre à Khanty-Mansysk (Russie) et du 13 au 16 septembre à Val di Fiemme (Italie). 104
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Le challenge national Vincent Vittoz réunit les meilleurs athlètes nationaux de toutes les catégories U14 à seniors sur un évènement unique. Au programme, un contrela-montre individuel en course à pied le premier jour, une poursuite au format ski de fond d’été le lendemain. Son organisation a été confiée au Comité régional de ski du massif des Vosges et au Ski-Club Vagney-Rochesson. Il se déroulera les 7 et 8 octobre. Le lieu reste à définir.
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Le Challenge Vittoz dans les Vosges
BIATHLON SUMMER TOUR ARÇON PUISSANCE DEUX
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et automne, les deux épreuves du Samse Biathlon Summer Tour se dérouleront à Arçon. Le stade Florence-Baverel accueillera les champions et leurs fans les 15 et 16 septembre, ainsi que les 20 et 21 octobre. Organisé par l’Entente Saugette de Ski de Montbenoît, le premier rendez-vous décernera les titres nationaux de sprint court (courses de 9 h à 13 h), nouveau format de compétition spectaculaire, pour les catégories U19 à seniors. Dimanche 16 septembre, place aux poursuites (catégories U19 à seniors) de 9 h à 14 h (puis 14 h 30 à 16 h 30 pour les jeunes U17), avec les représentants des équipes de France de biathlon emmenés par leurs nouveaux coachs Vincent Vittoz et Frédéric Jean. Martin Fourcade, Anaïs Bescond, Justine Braisaz, Simon Desthieux ou encore Quentin Fillon-Maillet disputeront cette traditionnelle épreuve pour faire un premier point sur la préparation, à plus de deux mois des premières épreuves de l’hiver. Les combinés nordiques s’inviteront à la fête pour disputer l’épreuve de fond de leur course nationale. L’occa-
sion pour François Braud et les autres de courir devant un public toujours très nombreux dans le Doubs. La caravane du biathlon sera de retour à Arçon un mois après, pour y disputer les championnats de France de sprint et poursuite. L’organisation sera confiée cette fois-ci au ski-club de l’Olympic Mont d’Or. « Le ski-club s’est porté candidat mais le stade des Tuffes étant en travaux, on a, en accord avec l’ESSS dont les licenciés viennent souvent skier à La Seigne, décidé de l’organiser à Arçon, explique sa présidente Sylvane Laurent. C’est une façon collective de travailler dans l’intérêt de la discipline ». Le programme des festivités sera dense : championnat national de sprint senior le samedi 20 octobre de 9 h à 13 h, avant les courses U13 à 17 l’après-midi. Puis championnat de France de poursuite senior le dimanche, de 12 h à 16 h. À noter qu’un projet d’extension de la piste (+ 800 mètres) est acté et sera opérationnel au printemps 2019 pour porter la longueur de la boucle à 3,3 km. Distance idéale pour programmer des épreuves sans bouclage.
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L’Aix ski invitational s'ouvre aux familles CHAPELLE DES BOIS 25 Maison du Montagnon
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Les 1er et 2 septembre prochains, l’Aix ski invitational proposera sur l’esplanade du lac d’Aix-les-Bains une version enrichie de son programme. En plus du sprint et du show biathlon proposés en ski-roues le samedi et réunissant près de 600 athlètes, dont les médaillés olympiques du nordique français, le Rel’Aix permettra, le dimanche, aux familles (équipes de 2 à 4 personnes) de se relayer sur un parcours de course à pied afin de réaliser un maximum de tours en passant à chaque fois face à un pas de tir… pour blanchir le plus vite possible les cinq cibles !
Issoire et l’Auvergne en mode ski-roues
Pour la première fois, les championnats de France de ski-roues feront, cet été, escale en Auvergne. C’est dans le massif du Sancy, à Issoire précisément, que se déroulera, vendredi 24 août, la première épreuve du week-end, un sprint libre en nocturne et en ville. Le lendemain, direction les pentes de Picherande pour une épreuve en mass-start (ou poursuite) classique.
Six étapes pour le challenge rollerski Le challenge rollerski comportera cette année six étapes. Le Roll’athlon 100 a ouvert la saison estivale, réussissant à Clément Mailler, chroniqueur à Nordic Magazine. Les grimpeurs se régaleront avec deux montées de cols : l’Alpe d’Huez le 19 août et le Semnoz le 30 septembre. S'ajouteront deux épreuves combinées sur la Cosne-Sancerre le 7 octobre : contre-la-montre individuel de 3 km et course de côte de 3 km. À noter aussi deux épreuves de vitesse sur circuits urbains : Aix ski Invitational le 1er septembre et Rollerski Romain Claudon (un contre-la-montre individuel et d’une poursuite) le samedi 13 octobre à Gérardmer.
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Emmanuel Jonnier
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ous êtes peut-être de ceux qui pensent que le Jura est un petit coin de nature paisible où il fait bon se ressourcer. Un grand bol de nature à portée de main, où les grands tétras jouent avec les lynx et où les truites saumonées nagent paisiblement dans l’eau limpide de la Loue. Au grand bonheur de quelques-uns, cette carte postale pourrait bien devenir réalité plus vite que l’on croit. C’est vrai qu’au niveau nature, le Jura est encore pas trop mal loti… Par contre, pour l’homme, depuis quelque temps, le Jura c’est Koh-Lanta ! Pas de place pour les faibles. Au moindre pépin, c’est la galère assurée. Dans le Haut-Jura, par exemple, depuis plusieurs années, les hôpitaux ferment leurs services les uns après les autres. J’ai connu l’hôpital de Champagnole, plus ou moins réduit aujourd'hui à une compagnie de transport pour emmener les urgences dans des centres plus éloignés. J’ai connu Morez, désormais principalement dédié à accompagner nos anciens. Et, enfin, j’ai connu Saint-Claude, le fier hôpital pour lequel tant de
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vacances de ski dans le Jura, si, de surcroît, cela vous arrive lors d’une bonne chute de neige, ne comptez pas trop sur le providentiel hélicoptère qu’on nous a promis pour nous faire avaler la pilule. Il sera cloué au sol. Et n’espérez pas franchir les kilomètres qui séparent votre lieu reculé du Haut-Jura jusqu'à l’hôpital de Lons en moins d’une heure et demie ! En gros, tenez bon, ce sera très long ! Un autre détail : ici, les femmes enceintes se doivent d’anticiper. Depuis quelques semaines, on n’accouche plus. Il vous faudra gagner, soit la région voisine, soit la préfecture qui commence sérieusement à être saturée par son récent succès ! Koh-Lanta, je vous dis… Croyez en votre bonne étoile... et continuez de venir nous rendre visite. Nous n’avons pas encore déserté le coin. Nos hommes politiques non plus, d’ailleurs… C’est dire si l'on est confiant en l’avenir. En attendant, si ça devait arriver, qu’est-ce que j’aimerais que mes enfants soient aussi bien soignés dans le Haut-Jura qu’il y a quarante ans !
Depuis quelques semaines, on n'accouche plus dans le Haut-Jura. Les femmes enceintes se doivent d'anticiper. 106
Ancien fondeur de l’équipe de France, aujourd’hui formateur et technicien, Emmanuel Jonnier est également entraîneur de l’équipe nationale dames.
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Jurassiens se sont battus, en vain, puisque, lui aussi, est passé sous le rouleau compresseur des suppressions budgétaires. « Mais enfin, les Jurassiens, ne soyez pas si bornés, une IRM dans le Haut-Jura ! Et pourquoi pas des anesthésistes ou des cancérologues, pendant que vous y êtes ? On vous a goudronné les routes, non ? Eh bien, prenez votre voiture ! Après tout, Lyon ou Dijon ne sont qu’à 2 h 30 quand il n’y a pas de neige ! » Chers amis vacanciers, je préfère vous mettre en garde. Bien que je ne doute pas de votre robustesse, si, par malheur, vous deviez attraper une banale crise d’appendicite lors de vos
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Anaïs Bescond ¾Championne olympique du relais mixte ¾Médaillée olympique de bronze sur la poursuite ¾Médaillée olympique de bronze sur le relais dames ¾Un podium individuel et trois podiums en relais sur la coupe du monde
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grandes choses Visite guidée des caves d'affinage au Fort Saint-Antoine toute l'année sur réservation : 03 81 69 31 21 La Crèmerie Marcel Petite au centre ville de Pontarlier 1, rue Saint-Antoine. Comtés, fromages, produits régionaux, épicerie fine, vins...
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