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Monts Jura : Geneva’s Resort ski in, ski out !
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Des pistes enneigées, avec un panorama à couper le souffle vous attendent à 20 minutes de Genève. Échappez-vous et déconnectez en skiant au cœur des sapins ! Snowy slopes, with breathtaking vistas are waiting for you, only 20 minutes away from Geneva.Take a break and strike the perfect balance between “sking fun and nature skiing”!
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nordic Magazine #29
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} Rédaction Directeur de la publication et de la rédaction : Franck Lacroix Rédacteur en chef délégué : Jérôme Martinet Ont collaboré à ce numéro : Marie Dorin-Habert, Bernard Morel, Antoine Delimare, Samuel Cordier, Armand Spicher, Louis Delvinquière, Thomas Bray, Marine Bouhier, Iris Pessey, Karine Garnier, Christophe Sellez, Florian Burgaud, François Schlotterer. } Publicité Tél. : + 33 (0)6 75 93 56 12 Corentin Jacquot (Alpes) : + 33 (0)6 33 43 35 78 } Diffusion La liste complète des points de diffusion dans les Alpes, le Jura franco-suisse, les Vosges, les Pyrénées, Paris et Lyon sur www.mynordic.fr } Photo de couverture Andreas Madsen } Impression : Rotimpres } Abonnement 1 an - 4 numéros : 28 € Participation aux frais d'expédition et soutien à Nordic Magazine www.mynordic.fr ou encart page 16 Anciens numéros : 5 euros le numéro. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes et photos qui lui sont adressés. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans le magazine est interdite. Merci à Fabrice Guy, parrain, Laurence Rochat, marraine. Merci à Michel Roulet, Myriam et Daniel Comtet, Isabelle Begon, Annick Vaxelaire, Simon Sancet, Karl Pachot, Michal Tomaszewicz, Vincent Berlandis, Emmanuel Debrie, Christophe Sellez, Mickaël Godin. Et merci à nos annonceurs. Création : décembre 2011 Dépôt légal : décembre 2018 ISSN : 2257-4638
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À leur tour, ils ont dit « non ». Les Calgariens, qui avaient connu les Jeux olympiques d'hiver en 1988, n'ont pas eu envie de rallumer la flamme dans la nuit canadienne. Par référendum, ils ont éteint, cet automne, la candidature aux JO de 2026. Avant eux, les Valaisans avaient déjà mis fin, en juin dernier, à un projet qu'il jugeait trop coûteux. « Trois semaines de fête, 30 ans de dettes », tel était le slogan choisi par les opposants. D'autres ont jeté l'éponge, sans que la population ne soit consultée : c'est le cas de Schladming/Graz, en Autriche, et de Sapporo, au Japon. La première, en raison d'un manque de soutien au niveau politique ; la seconde, ville hôte en 1972, suite au tremblement de terre qui a frappé la ville et l'île de Hokkaido le 6 septembre dernier. Quant à Erzurum, en Turquie, c'est le Comité international olympique qui n'en a pas voulu, en raison d'un dossier rempli d'incertitudes. « Les investissements dans les infrastructures telles que l'hébergement, les transports, l'énergie et les télécommunications seraient extrêmement élevés. Des investissements importants seraient également nécessaires dans les sites sportifs », a argumenté le CIO. Des sept postulants du départ, il n'en reste donc plus que deux : Stockholm et Milan/ Cortina d'Ampezzo. En Italie, Turin devait être également du voyage, mais la capitale du Piémont a, elle aussi, préféré quitter le navire. Dès lors, une question se pose : qui a encore envie d'accrocher les anneaux olympiques à son blason ? À Lausanne, on se veut serein. « Il suffit
de voir les pays intéressés par 2030 : Barcelone, la Finlande, la Norvège, Sapporo, les États-Unis... », énumérait récemment Christophe Dubi, le directeur des Jeux olympiques au CIO, dans L'Équipe. Et de rappeler les réformes engagées pour que la facture soit la plus légère possible pour le contribuable des pays concernés. « Low risk, high reward » [petit risque, grande récompense] : voilà l'argument que compte utiliser Lausanne pour en finir avec l'image désastreuse de Sochi 2014 et ses 36 milliards d'euros de dépenses. Non sans rappeler que cette somme astronomique prend en compte des travaux sans liens directs avec la réunion planétaire des athlètes. Le 23 juin prochain, le Comité international olympique décidera qui succédera à Pékin. Pour 2022, il n'y avait déjà eu que deux options sur la table : la capitale chinoise ou Almaty, au Kazakhstan. Espérons que les six mois qui nous séparent du grand jour ne connaissent pas de nouveau(x) retrait(s). Le 28 novembre, la présentation devant les délégués des 206 comités olympiques nationaux s'est voulue rassurante, l'un vantant le soutien populaire dont il bénéficie et le décor merveilleux des Alpes, l'autre le coût raisonnable de son entreprise : « Notre plan répond à la nouvelle réalité du CIO qui veut que nous utilisions ce dont nous disposons là où nous en disposons, pour ne construire qu'aussi peu que possible », a insisté le responsable du dossier de candidature de Stockholm Richard Brisius. De toute manière, comme l'a expressément dit le président du CIO à l'agence japonaise Kyodo avant la réunion de Tokyo : « Nous n'avons pas de plan B ».
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Le sommaire ,
3 L'ÉDITO
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So nordique
Qui veut des Jeux olympiques d'hiver ?
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6 ZOOM 6 Le retour gagnant de Therese Johaug
8 PLANÈTE NORDIQUE 8 Le Grand-Bornand, capitale française du biathlon 10 Un nouveau tapis roulant à Prémanon 12 L'erreur de jeunesse de Johannes Hoesflot Klaebo 14 Baptême du feu réussi pour Vincent Vittoz
Dans un long entretien accordé à Nordic Magazine, Johannes Thingnes Boe, chef de file du biathlon norvégien et ennemi intime de Martin Fourcade, se raconte. Il parle notamment de ses liens très forts avec son frère Tarjei, de son entraîneur français Siegfried Mazet... et de son obsession à devenir le meilleur biathlète du monde.
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presse sports
À 25 ans, Johannes Thingnes Boe ne rêve que d'une chose : faire mieux que le Français Martin Fourcade.
17 STYLE LIBRE/STYLE CLASSIQUE Antoine Auger
20 FRANÇOIS SCHLOTTERER Les skis DE Martin
22 L'INNOVATION DANS LE NORDIQUE 30 JOHANNES THINGNES BOE
ENTRETIEN EXCLUSIF
40 DÉLÉGUÉS TECHNIQUES : NORDIC MAGAZINE
44 FROMAGE : FONDU DE NORDIQUE 52 JEANNEROD-LACROIX : JURASSIENS
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LES JUGES DE PAIX
AUX DEUX VISAGES
56 LE GRAND ENTRETIEN Maurice Manificat
64 LE GRAND PORTRAIT
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expédition arctique au sarek
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Anouk Faivre-Picon
70 FIGURES NORDIQUES 70 Tim Hug : s'il n'en reste qu'un 76 Laurent Muhlethaler : le gamer 82 Frédéric Jean : entraîneur fédérateur
88 IRIS PESSEY
« Les moments de contemplation sont assez rares. On est toujours en train de s’affairer à monter le camp, prendre un repère visuel au loin, tâcher de ne pas trop dériver, faire attention aux horaires, à la météo... », confie Karl Pachot qui, avec son ami Olivier Casaccoli a mené une expédition hivernale dans le Nord de la Suède.
90 TERRE NORDIQUE : 90 Le tour des massifs des chiens de traîneaux 91 La GTJ en mode randonnée nordique 92 Le stade de biathlon des Plans d'Hotonnes 95 Rêves de filles aux Tuffes
96 LA BOUTIQUE NORDIQUE 106 L'AGENDA
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Deux amis d'enfance, en quête d'aventure et de grands espaces arctiques décident de rejoindre, à skis et avec des pulkas, le Parc national du Sarek, au nord de la Suède. Récit.
JENS OTTOSON
112 LE RÉCIT : EXPÉDITION AU SAREK 120 SELFSKIS Martin Perrillat-Bottonet
122 MARIE DORIN-HABERT
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L’esprit nordique
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RETOUR GAGNANT Quel come-back de Therese Johaug. À 30 ans, la blonde aux yeux bleus est plus forte que jamais. Depuis le début de l'hiver, la Norvégienne signe un retour fracassant en compétition. Une victoire en ouverture de la coupe du monde à Ruka et le doublé individuel/poursuite à Lillehammer, de nouvelles réussites à Beitostølen... et voilà la grande revenante de l’univers ski de fond propulsée aux avantpostes d’une saison qui promet. L’intrépide et dynamique fondeuse avait été suspendue près de deux ans pour contrôle positif à un stéroïde anabolisant. Conséquence, les Mondiaux de Lahti et les JO de Pyeongchang s'étaient déroulés sans elle. De quoi dévaster n'importe quel athlète. La grande amie de Marit Bjoergen [lire notre entretien dans Nordic Magazine n° 27] a forcément dû ronger son frein durant ces longs mois éloignée des stades. Atteinte psychologiquement — « Je suis brisée », avait-elle déclaré au moment du verdict —, elle n'a, en réalité, pas renoncé à son destin. Dès lors, elle n'a jamais arrêté de s'entraîner. On comprend qu'affamée, voire revancharde, elle veuille, en cet hiver, tout gagner et ainsi renouer avec son histoire. Sans doute le meilleur moyen pour elle de fermer une parenthèse maudite. Elle a en point de mire le gros globe de cristal de la coupe du monde, les championnats du monde de Seefeld, mais aussi un troisième succès à aller chercher sur les pentes de l’Alpe Cermis dans le Tour de Ski. Du haut de son mètre soixante-deux, c'est un ogre qui entend tout dévorer. n Photo : Modica/NordicFocus
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Therese Johaug a cette habitude de célébrer un succès par un cri de joie. Cette symbolique est d’autant plus forte 7 après les deux ans d’absence de la fondeuse norvégienne.
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Planète nordique
MANZONI/NORDICFOCUS
Le Grand-Bornand, capitale du biathlon en 2019, 2020 et 2021 calendrier. Mais, avant de valider début janvier l'étape de décembre 2020, nous devons nous concerter avec nos partenaires. Des pourparlers sont en cours », ajoute-t-il. Forte de 700 bénévoles, l'organisation ne prend pas à la légère cette étape supplémen-
UN RUBAN ROSE POUR KIKKAN
PISTE ROUGE
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Le show Fourcade
Martin Fourcade organisera, sans doute en septembre prochain, une épreuve estivale de biathlon en guise de teaser avant la coupe du monde du Grand-Bornand.
En 2017, la coupe du monde au Grand-Bornand avait connu un immense succès populaire.
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’est le succès du biathlon français qui est récompensé par la Fédération internationale de biathlon en proposant à Annecy/Le Grand-Bornand d’accueillir une étape de coupe du monde lors… des trois prochains hivers. Outre l’épreuve de décembre 2019 déjà validée, le calendrier prévisionnel de l’IBU prévoit deux prochaines escales du 14 au 20 décembre 2020 et du 13 au 19 décembre 2021. « Rares sont les courses de nordique où l'on a autant de monde au bord de la piste et une ambiance un peu “chaudron” qu’ont aussi saluée les athlètes internationaux », rappelle Fabien Saguez, directeur technique national [lire Nordic Magazine n° 28]. Fort de ces nombreux arguments, le comité d’organisation travaillait, en lien avec la Fédération française de ski, pour faire de l'étape haut-savoyarde un rendez-vous régulier... tous les deux ans. Leur souhait a été plus qu’exaucé ! « Le chemin parcouru depuis dix ans est incroyable », souligne à juste titre Yannick Aujouannet. Mais le patron du comité d'organisation tempère également l'ardeur des médias et l'attente de supporters toujours plus nombreux en France. « Oui, c'est une très belle reconnaissance de la part de l'IBU, une marque évidente de confiance et l'opportunité d'inscrire notre étape durablement dans le
taire : « Nous devons renforcer notre comité pour améliorer la gestion du public, l’accueil, les transports, les accès ou encore la restauration. On a du chemin à faire si on veut tenir notre rang face aux incontournables sites de la coupe du monde ». n
NORTHUG ET KLAEBO EN LIBRAIRIE
À Pyeongchang, à l'issue du team sprint, la fondeuse américaine Kikkan Randall décrochait l'or olympique avec Jessie Diggins. Dans la foulée, elle mettait fin à sa brillante carrière. C'est après que la vie de la jeune maman de 35 ans a basculé. En juillet, elle annonçait sur Instagram être atteinte d’un cancer du sein. En coupe du monde, ses anciennes collègues ont d'ailleurs tenu à lui apporter leur soutien de la plus belle des manières. Elles ont accroché un ruban rose à leur dossard. « Si vous saviez ce que cela signifie pour moi », a remercié Kikkan Randall depuis son domicile, à Anchorage.
Deux stars du ski de fond norvégiens se retrouvent en vitrine des librairies du royaume en cette fin d'année. Tout d'abord, Petter Northug Jr fait paraître une nouvelle autobiographie, Min historie. Avec franchise, il s’y confie sur sa carrière mais aussi sa vie personnelle. De son côté, Johannes Hoesflot Klæbo [Nordic Magazine n° 28] a publié un livre signé de sa main et de celle de son grand-père. L’ouvrage s’appelle Johannes & Morfar [grand-père en norvégien]. L'un et l'autre y prodiguent des conseils de vie pour réussir (dans le ski ou ailleurs).
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L'Américaine Sophie Caldwell arbore un ruban rose lors de la coupe du monde de Ruka.
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Triple champion paralympique à Pyeongchang, le Bornandin a pris part, fin novembre, aux sélections norvégiennes de biathlon de Sjusjoen aux côtés de Johannes Boe, Simon Schempp...
FACEBOOK PETTER NORTHUG JR
Benjamin Daviet face aux frères Boe
Dans son autobiographie, Petter Northug Jr confie ses angoisses lors des périodes de compétition.
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« Magie du Grand Nord et ambiance alpine » nordic
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Planète nordique
Le sprinteur Lucas Chanavat en plein effort sur le nouvel équipement du CNSNMM.
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Le biathlète Anton Shipulin, numéro trois du classement général en 2018, ne reviendra en coupe du monde qu'en janvier. D'ici là, il devait participer à la troisième étape du circuit IBU Cup d'Obertilliach du 19 au 22 décembre. 10
LUCAS CHANAVAT b
... MAIS SANS PETER PREVC
MARTIN FOURCADE AU MUSÉE GRÉVIN
Début 2017, l’Allemand a été victime d’une rupture des ligaments croisés suite à une chute à l’entraînement. Cette blessure l’a d'ailleurs empêché de participer aux JO de Pyeongchang. En novembre, Severin Freund a effectué son retour en coupe du monde.
La star slovène n'a pas participé aux premiers concours de l'hiver. Le vainqueur de la Tournée des Quatre Tremplins de 2016 était également absent lors des Grands Prix. C’est que le jeune homme a subi, cet été, deux interventions chirurgicales à la cheville.
Début 2019, le Musée Grévin va accueillir Martin Fourcade qui a opté pour une posture figée, skis Rossignol posés sur l’épaule. Scan en 3D, photos, moulage des mains et prise de mesures complète ont également été réalisés pour sculpter son double de cire.
TUMASHOV/NORDICFOCUS
Shipulin bientôt de retour
SAUT À SKI : AVEC SEVERIN FREUND...
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Par référendum, les habitants de Calgary ont voté non, mardi 13 novembre, à l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques d’hiver dans leur ville en 2026. Stockholm et Milan, associé Cortina d’Ampezzo, sont désormais seules en lice. Le CIO choisira entre les deux projets le 23 juin 2019 à Lausanne.
réalise son athlète sous tous les angles sans contrainte et l'athlète s'observe grâce à une caméra reliée à un écran TV placé en face de lui. Cela permet d’être plus efficace, développe Maurice Manificat. Le tapis peut également être utilisé dans la simulation de pistes des compétitions importantes. Pour résumer, c’est l’outil qu’il fallait pour apporter encore plus d’expertise dans la pratique à haut niveau du ski nordique. » Sur les réseaux sociaux, ils ont été nombreux à immortaliser leur passage sur la machine en publiant photo ou vidéo. À l'exemple de Robin Duvillard qui a commenté, avec humour : « Ce moment inéluctable où le tapis roulant finit par gagner. »
INSTAGRAM PETER PREVC
Calgary dit non aux Jeux olympiques
et propose une pente réglable de -15,5 % à + 25% ! Avant de rejoindre les terrains de la coupe du monde, les sportifs ont par exemple réalisé, en compagnie du conseiller scientifique Laurent Schmitt, leur test d'effort VO2 max dans leur geste spécifique du ski et dans des conditions expérimentales fiables et uniformes, sans vent ni précipitations. Ensuite, c'est un gros « plus » en termes d'entraînement : « L'outil permet de travailler la technique. L'athlète skie face à un miroir et peut peaufiner son placement en lien avec l'entraîneur situé à ses côtés. C'est un plus précieux pour les skieurs. » « C’est très intéressant, le coach peut analyser ce que
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Plus d'informations sur aureliedabudyk.wixsite. com/xtremjura2019
Nouveau tapis à Prémanon
INSTAGRAM SEVERIN FREUND
Triple vainqueur de La Transjurassienne et de la FIS Worldloppet Cup, Aurélie Dabudyk a passé son été à enseigner le ski de fond en Australie. « C’est de là que m’est venue l’idée de développer un projet en France pour des personnes souhaitant se préparer pour les longues distances, plus particulièrement pour La Transjurassienne », explique l’ancienne fondeuse du Haute-Savoie Nordic Team. Les entraînements se dérouleront en nocturne, sur le plateau des Glières.
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epuis fin septembre, les athlètes bénéficient d'un nouvel outil précieux pour leurs entraînements au Centre national d'entraînement de ski nordique, à Prémanon (39) : un tapis roulant adapté à la pratique du ski-roues. Pour la petite histoire, ce projet date de plusieurs années ; il a pu se concrétiser en profitant d'une opportunité financière. Après appel d'offres, le directeur du CNE, Nicolas Michaud, a opté pour un modèle de chez Lode, entreprise hollandaise. « L'offre de tapis roulant s'établit de 50 000 à 500 000 euros en fonction de la taille et des options disponibles. On a opté pour un tapis opérationnel sans superflu, à l'image des choix qu'on a faits pour nos deux ateliers mobiles de fartage », développe-t-il. Le modèle retenu, d'une valeur de 180 000 euros, mesure 4,50 m de long pour 3 m de large, il est équipé d'un harnais de sécurité, tourne à une vitesse de 1 à 40 km/h
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Un professeur nommé Dabudyk
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110 STATIONS C’est ce qui s’appelle avoir l’embarras du choix
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ALAIN GROSCLAUDE/AGENCE ZOOM
Le podium
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Ruka (Finlande).
JEAN-MARC GAILLARD
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Nordic story
Il est le premier à relativiser. Et pourtant, dans la poursuite 15 km classique de Lillehammer, le 2 décembre, Jean-Marc Gaillard a réalisé le deuxième meilleur temps. Cela faisait sept ans qu'il n'avait pas intégré un top 3, en février 2011, dans le 20 km de Rybinsk, en Russie. Au final, le Français a terminé 29e du mini-Tour.
IBU/PER DANIELSSON
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Podium honorifique
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un instant dans la neige, puis quitte l’aire d’arrivée, abandonnant le Russe et son compatriote Brandsdal, troisième, pour la traditionnelle photo du podium. « J’étais énervé contre moi-même et, dans ces moments-là, je préfère rester seul », s'excuse le jeune prodige. « Il l'a un peu mérité », lâche Emil Iversen, faisant allusion à l'arrogance de son camarade. Tous sont convaincus que cette faute va lui servir de « leçon ». « Ça ne se reproduira plus jamais », assure son entraîneur Arild Monsen. Si l'an dernier, rien ne semblait résister à celui à qui l'on prédisait une carrière à la hauteur de Petter Northug Jr, depuis, la machine semble s'être grippée. À Lillehammer, il n'a d'ailleurs pu faire mieux qu'une vingt-troisième place dans le 15 km libre. Décevant. Du coup, Beitostølen s'est couru sans lui. Retour à l'entraînement avant de revenir et de montrer à ceux qui se sont moqués qu'il n'a rien d'une étoile filante.
Victoire salvatrice
Éloigné de la compétition après une blessure, puis écarté des groupes fédéraux à la fin de l’hiver dernier, le Pyrénéen est reparti à l’entraînement sous la houlette de Vincent Losserand. Son travail a payé : en IBU Cup, il a notamment remporté un sprint à Idre. RAUSCHENDORFER/NORDICFOCUS
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ne erreur de débutant. Johannes Hoesflot Klaebo le reconnaît, avec la mine du gamin qui s'est fait surprendre la main dans le pot de confiture. Le 24 novembre, la planète ski de fond est à Ruka, pour la traditionnelle ouverture de la coupe du monde. La journée a bien commencé pour le tenant du gros globe de cristal. À 22 ans, il a dominé la qualification du sprint classique. La victoire semble acquise, ou tout du moins à portée de main. Mais, à quelques mètres de la ligne d’arrivée de la finale, à la surprise générale, le Norvégien relâche son effort. C'est qu'il est convaincu de finir premier. Pour s'en assurer, le fondeur a jeté un œil à sa gauche. Il n’y avait personne pour lui faire de l'ombre. Sauf qu’à droite, un homme n'a pas encore mis genou à terre. Alexander Bolshunov croit à ses chances et s'en donne les moyens. Au point qu’il double le Scandinave, stupéfait de ce qui lui arrive. Le triple champion olympique s'assied
ARISTIDE BÈGUE
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Erreur de jeunesse
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Lors du sprint de Ruka, le Norvégien Klaebo n'a pas vu le Russe à sa droite. Une erreur qui lui a coûté la victoire... et peut-être plus encore.
NORIAKI KASAI
Étonnante longévité
Le sauteur japonais vit actuellement sa trentième saison. À 46 ans, son palmarès laisse songeur : 543 concours, dix-sept victoires, soixante-trois podiums, huit médailles mondiales et trois olympiques. Il pourrait même participer aux JO de Pékin en 2022.
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Planète nordique PISTE ROUGE
Pendant la préparation de l'équipe de France, Vincent Vittoz et Martin Fourcade dans le Vercors.
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Le Russe Ustiugov absent
Photo finish
La coupe du monde de ski de fond a débuté sans le vainqueur du Tour de Ski 2016-2017. Fin octobre, le Russe s’est blessé à ski-roues lors d’un stage à Val Senales, en Italie. Il a heurté une pierre et s’est retrouvé au sol. Son pouce gauche a été fracturé. Il a fallu l'opérer. Le Russe n’a pas beaucoup de chance. Peu de temps auparavant, il était tombé en faisant du jogging. Sa cheville avait alors été touchée.
b FRANCK FAUGÈRE/PRESSESPORT
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Baptême du feu réussi pour Vittoz
Fin novembre, la fédération internationale de biathlon a suspendu provisoirement neuf athlètes soupçonnés de dopage. Cette décision est basée sur des investigations menées en Autriche et en Italie. 14
b MARKUS KEHL
Neuf biathlètes kazakhs suspendus
Avec une victoire lors du relais mixte d'ouverture suivi d'un succès individuel de Martin Fourcade puis de deux podiums de Guigonnat et FillonMaillet, Vincent Vittoz a réussi son baptême du feu sur la coupe du monde de biathlon. Le nouvel entraîneur des bleus, champion du monde de ski de fond en 2005, a pris ses fonctions cet été et, après un temps d'échange avec ses athlètes, a imprimé sa marque de fabrique basée sur un important travail pour développer l'endurance, à base de course à pied et de skiroues. « Il m’a fallu du temps pour comprendre le mode de fonctionnement de chacun, les forces et les faiblesses des uns et des autres. La période de l’entraînement est passée vite ! », expliquait-il à Nordic Magazine, avant sa rentrée dans le circuit.
Il confiait également : « Je suis impatient de découvrir de nouvelles choses, c’est aussi ce qui a justifié mon choix de changer de discipline. C’est agréable de vivre ces nouvelles expériences. J’ai hâte de retrouver les émotions des compétitions. » Aux côtés de Patrick Favre, qui remplace Franck Badiou derrière la jumelle sur le pas de tir, le fondeur installé dans le Vercors a rapidement séduit le quintuple champion olympique Martin Fourcade : « Avec Vincent, on a une fraîcheur, confie ce dernier. Cela fait du bien à l'équipe d'avoir ce renouveau. C'est une nouvelle dynamique. Stéphane nous cajolait beaucoup, faisait attention à ne griller personne. Vincent au contraire nous pousse dans nos retranchements ! » b MARKUS KEHL
Michael Jeremiasz, champion de tennis-fauteuil, a été porte-drapeau aux Jeux paralympiques de Rio en 2016.
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Style classique
n Après des victoires sur la Transju'Classic, le marathon de Bessans, le Tartu Maraton et la Savoyarde l'an passé, comment imaginez-vous faire mieux cet hiver ? Je pense que ce sera difficile [Rires]. Je trouve qu'avec la nouvelle équipe [Haute-Savoie Nordic Team est devenue e-liberty Ski Team], on a de beaux objectifs en participant notamment à la Visma Ski Classics. Je ne sais pas si je ferai de meilleurs résultats, mais je bataillerai pour faire mieux d'un point de vue sportif en me frottant à l'élite. Et en atteignant mon top niveau...
n De votre propre aveu, personne ne vous connaissait sur le circuit avant votre victoire en terre jurassienne. Désormais, ce sera plus compliqué de rester caché dans le peloton, non ? J'avais la chance, l'an passé, de venir de nulle part et d'avancer « discrètement ». Grâce au soutien du team, je peux aujourd'hui jouer devant sur les longues distances en classique. Mais en effet, je serai davantage surveillé, notamment en France après le triplé Bessans, la Savoyarde et la Transju'. n Pourquoi votre préférence est-elle allée vers les courses longues distances en double poussée ?
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Le jour d'une course à Mouthe, je suis arrivé seulement 10 minutes avant le départ suite à un accident sur la route. Du coup, je n'ai pas eu le temps de farter, je suis parti en poussée et j'ai signé un podium. Dès lors, j'ai décidé de surfer sur cette qualité au maximum en allant skier en Suède ; ça m'a plu et enthousiasmé. Quitte à déplaire aux amoureux du classique, c'est dans ce style que je me sens fort. n Pourquoi avoir rejoint un team haut-savoyard plutôt qu'une équipe jurassienne ?
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Après la Suède, je voulais vraiment intégrer un team de longues distances avec une approche professionnelle. Le Haute-Savoie Nordic Team était sensible au double projet école/ski, ce qui m'a convenu car j'ai toujours priorisé les études. Je me suis retrouvé avec des costauds comme Ivan Perrillat, Gérard Agnellet, Loïc Guigonnet... Et finalement, j'ai pu me faire ma place.
ANTOINE AUGER
LE JEUNE JURASSIEN DE CHAUX-DES-PRÉS ANTOINE AUGER, MEMBRE DU E-LIBERTY SKI TEAM, VIENT DE SIGNER UNE MAGNIFIQUE SAISON. ET ENTAME LA NOUVELLE AVEC AMBITION ET MODESTIE.
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Style libre Antoine Auger a signé un superbe triplé en France l'an passé sur les courses en classique à Bessans, sur la Transju’Classic et la Savoyarde.
n Avoir à la maison une chérie bientôt kiné, ce n’est pas un peu de la concurrence déloyale vis-à-vis des autres skieurs ? Oui, ils partent avec un handicap car j'ai droit à un massage chaque dimanche après la course !
n Comment conciliez-vous votre double vie entre études supérieures dans le textile du sport et le ski de fond ? En fait, c'est même une triple vie. Celle de skieur, celle d'étudiant et celle concernant les missions qui nous sont confiées par le team. Concrètement, cela s'appuie sur de bonnes organisation et optimisation du temps.
n Vous êtes parti un an en Suède étudier les énergies renouvelables. Alors Docteur, c'est foutu pour la planète ou on peut encore sauver le monde ? C'est encore possible, à condition que les gens se limitent à une viande rouge par semaine. Il existe des alternatives et il va falloir s'y mettre très rapidement. J'invite d'ailleurs tous les skieurs (et les autres) à tester leur empreinte écologique sur www.myfoodprint.org
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n Le meilleur et le pire partenaire d'entraînement pour vous ? Le pire, Arnaud Du Pasquier, notre Suisse du team, car il m'a vraiment mis la misère lors des derniers kilomètres d'une sortie de 100 bornes en poussée pendant notre stage en Suède. Il m'a permis de me dépasser... Le meilleur, sans doute Gérard Agnellet qui met toujours un bon rythme, il a le cœur sur la main, c'est un peu notre papa [rires] !
n Vous êtes totalement accro au chocolat : une recette pour nos lecteurs ? Je vous recommande vraiment le gâteau chocolat-marrons de la maman de Jean Grasset qu'on a goûté en stage à Tignes. Que du light : crème de marrons, chocolat, beurre... Je donne la recette sur demande.
n Vous êtes un Jurassien dans un team haut-savoyard : du coup, quelles sont vos préférences entre comté / abondance ? Nanchez / Le Grand-Bornand ? Transjurassienne / Marathon des Glières ? Jurassienne / Haut-Savoyarde ? Comté. Nanchez pour le ski de fond car au Grand-Bornand, au-delà de la vallée du Bouchet, il n'y a pas grand choix... La Transju'Classic, une course qui me tient à cœur. Les deux se valent mais j'ai une Jurassienne à la maison et ça se passe plutôt bien [rires] !
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u début des années quatre-vingts, en banlieue parisienne, mon institutrice s’appelait Nicole Gontier. De manière tout à fait injuste, et injustifiable aussi, je n’ai jamais aimé cette expérimentée maîtresse des écoles ; elle me faisait en fait assez peur avec son double menton et son œil noir. Pourtant, je dois lui reconnaître de m’avoir transmis des bases de grammaire soutenues, malgré mon peu d’intérêt pour les COD. Franchement, ce n’était pas gagné, cela ne l’est toujours pas, mais sans toujours tout comprendre, j’ai quelques fondamentaux grammaticaux qui relèvent plus de l’intuitif que de la maîtrise éclairée. Grâce à Nicole Gontier, je sais que les skis DE Martin sont prêts et que le dossard DE Loïs est resté à l’hôtel ! En rentrant dans l’univers du biathlon, j’ai découvert un lexique, un vocabulaire, une manière de parler et donc un usage parfois…. à faire grimper Nicole Gontier aux rideaux ! Dans les discussions à la VHF, sur les bords de piste, quand on refait les courses dans la cabane de fartage ou au bistrot, va savoir pourquoi, je ne me l’explique toujours pas tant la sonorité est laide et n’apporte aucune facilité de langage, on vante les planches à Martin, on s’interroge sur le pas de montée à Nanas, les cannes à Marie et le bandeau à Emil… À chaque fois, un buzzer énorme sonne dans ma tête. Nicole Gontier a les yeux révulsés, bave comme Bjoerndalen en fin
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faite est une charmante athlète transalpine présente au sein de la Squadra dans le sillage de Dorothea Wierer depuis plusieurs saisons. C’est d’abord en lisant des feuilles de résultats que je me suis amusé de cette drôle de coïncidence. Ce prénom et ce nom, curieusement identique des deux côtés des Alpes, et qui pouvait être synonyme de beau ! Nicole Gontier ! La rombière flippante de mon enfance s’est transformée en une très jolie sportive, ce qui m’a rassuré sur la réincarnation et m’a donné un fantasme : bien qu’italienne, Nicole Gontier parle français, et dans mes rêves les plus fous, l’athlète devient l’instit du ski français ! Je l’imagine devant sa classe de skieurs tricolores : « Mais, c’est facile Bouthiaux, répète après moi : “ Les skis DE Doro, les gants DE Justine, la copine DE Loulou ! » qu’elle leur dirait, et ce serait le déclic pour tous. Finis les globes à Martin et le dossard à Loïs, et vive la grammaire de Nicole Gontier, la vraie ! n
Les skis DE Martin
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François Schlotterer, journaliste, a été de nombreuses années la voix du biathlon à la télévision.
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d’individuel à Antholz, éructant dans mes oreilles impuissantes : « Vous parlez en langage familier même si le “à” exprime l’appatenance ! » Si dans l’ancien français le “à” était utilisé couramment — "la femme à René"—, il est d’ailleurs resté dans des expressions comme la Bande à Bonnot ou fils à papa, le “de” est devenu la norme usuelle depuis longtemps. Corinne Niogret, Christophe Vassalo, Stéphane Bouthiaux, Florence Baverel, Julien Robert, Vincent Defrasne, Sandrine Bailly, Loïs Habert m’ont fait le plaisir de commenter les courses sur Eurosport pendant treize ans à mes côtés. À tous, en direct ou en privé, j’ai dû supplier de cesser de faire saigner mes oreilles sous peine de réveiller le démon de Nicole Gontier et les cauchemars de mon enfance. Parler au plus grand nombre via la télévision nécessite d’employer un langage soutenu. Même si le bon usage peut sembler socialement ou culturellement possible, l'expression dans un français soutenu reste la norme. « Les skis des Français, le gant de Lars Berger ( il n’existe pas, mais c’est une autre histoire ), le bonnet de Siegfried. » C’est tellement plus fluide et élégant. Il semble bien que Nicole Gontier n’ait jamais enseigné dans les massifs où le biathlon a des émules, c’est dommage. En revanche, à mon grand étonnement, son homonyme par-
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Un événement de ski de fond inoubliable 1/2 Marathon, Marathon,
23. février 2019 24. février 2019
www.gommerlauf.ch
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INNOVATION La botte secrète des marques Les équipementiers ne cessent d’innover. Leurs staffs R&D, en collaboration avec les athlètes de haut niveau, mettent au point de nouveaux procédés avec l’espoir qu’ils révolutionnent la pratique. L’objectif ultime de chaque innovation ? Dépasser le concurrent pour gagner la course du grand marché économique.
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La marque Salomon est aux petits soins pour ses athlètes notamment pour la réalisation des chaussures de ski, toujours accompagnée d'un moulage précis du pied.
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Le ski à la papa, c’est bel et bien fini. Les spatules en bois longues et lourdes comme un tonneau de schnaps plein à ras bord n’ont plus droit de cité sur les domaines skiables. Remisés au rayon déco des chalets montagnards ! Aujourd’hui, le ski, tout comme les chaussures qui l’accompagnent et ses fixations, sont un concentré de technologies de pointe, dont la structure est étudiée dans les moindres détails. Fischer, Rossignol ou encore Salomon, pour ne citer qu’eux, disposent tous d’un service Recherche & Développement, au sein duquel une poignée de techniciens hors pair sont dévolus au nordique. Ces hommes de l’ombre, hyper pointus dans leur spécialité (la chaussure pour les uns, le ski et ses fixations pour les autres), travaillent main dans la main avec une autre entité : le service Course ou Racing Department de leur entreprise. Ce dernier, totalement orienté compétition, est en relation constante avec les athlètes du top niveau mondial pour lesquels il opère de nouvelles évolutions techniques sur leur matériel. Chaque marque a ses grands noms – Fourcade pour Rossignol, Manificat ou Desthieux pour Salomon – mais toutes misent aussi beaucoup sur la jeunesse prometteuse. Salomon travaille notamment avec les clubs locaux, près d’Annecy où se trouve son équipe R&D, pour le développement des produits juniors. Fischer collabore avec plus de 500 athlètes mondiaux. Si cette proximité s’avère primordiale pour les sportifs, elle l’est tout autant pour les marques : les innovations technologiques futures découlent de ce travail de recherche avec l’élite. « L’objectif est double, assure Bruno Dusser, patron du nordique chez Rossignol. Il s’agit d’abord de permettre aux athlètes de performer et d’associer l’image de notre marque à cette réussite. Mais c’est aussi, à terme, la possibilité de décliner ces innovations au sein de notre gamme commerciale, afin que le grand public en profite lui aussi. Prenez les images de course d’il y a deux ou trois ans montrant
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Le combiné Jarl Magnus Riiber (NOR) avec Gerhard Urain, directeur du service Course nordique chez Fischer.
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Martin Fourcade avec des semelles blanches : celles-ci sont arrivées sur le marché quelques années plus tard. » Même chose pour le ski S/LAB Carbon Skate Yellow de Salomon, porté par le champion du monde canadien Alex Harvey en mars 2017 : « un prototype à cette époque, mis sur le marché huit mois plus tard », rappelle Nicolas Stamos, responsable du nordique chez Salomon. De son côté, Fischer a mis en place le label Racecode, apposé sur tous les produits grand public développés avec les athlètes et identiques à ceux qu’ils utilisent. En moyenne, il faut compter deux à trois ans pour le développement d’un nouveau produit, parfois cinq lorsqu’il s’agit de composants plus techniques, tels que les fixations. La sortie d’un nouveau concept s’accompagne d’un plan marketing/communication ciblant d’abord les détaillants et les centrales d’achat, avant de s’orienter plus directement vers le consommateur à travers les médias traditionnels (dont Nordic Magazine) et les réseaux sociaux. Les nouvelles collections sont parfois associées au nom d’un grand champion ou à des personnalités savoureuses. Le lunetier Julbo a établi un partenariat avec Rancho (Enak Gavaggio de son vrai nom) qui travaille avec la marque jurassienne
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depuis quinze ans. « Nous avons développé avec lui une gamme de masques et de lunettes techniques inspirés du style glacier », explique Benjamin Thaller, directeur marketing. Le lunetier de Longchaumois (39) travaille par ailleurs régulièrement avec les athlètes nordiques : sa gamme Sniper a été conçue avec l’expertise des biathlètes du pôle Espoir à Prémanon, tandis que les lunettes Aero avec verres photochromiques sont très largement inspirées de discussions avec Martin Fourcade.
ÉVOLUTION OU RÉVOLUTION ? En matière d’innovation, il y a deux mesures : l’évolution et la révolution. Bien sûr, les géants du secteur travaillent de façon permanente, avec leurs sous-traitants, pour faire évoluer la performance des matériaux actuels : carbone, nid d’abeille, polyuréthane, polyéthylène… et la façon de les assembler. Tout est fait pour les rendre sans cesse plus étanches, plus rigides ou plus souples, plus légers et plus chauds à la fois. En bref, plus performants et confortables. La marque autrichienne de vêtements techniques Löffler
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Les différentes marques (ici Rossignol avec Martin Fourcade) associent les athlètes à la conception de leurs nouveaux produits.
« Le grand public doit profiter des innovations utilisées par les athlètes » Nicolas Stamos, responsable du nordique chez Salomon. 25
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Dominique Locatelli.
Luigi Simonetti.
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a déposé un brevet l’an dernier pour sa technologie « Hot Bond Reflective » consistant à « souder » entre elles deux pièces d’un tissu élastique dans lesquelles sont intégrées des bandes réfléchissantes. Résultat, pas de couture gênante sous le vêtement et une visibilité dans l’obscurité même en contre-jour. Odlo, leader européen des sous-vêtements de sport qui habille les équipes de France et de Suisse, est régulièrement récompensé pour ses innovations touchant au confort, à l’écologie, à la santé ou encore aux nouvelles technologies [lire notre encadré]. Mais ces évolutions laissent parfois place à de véritables révolutions, de celles qui modifient totalement la pratique du ski nordique et la perception du grand public. Dernière révolution en date : la peau de phoque (de mohair en réalité) sous les skis sur la zone d’accroche, autrement dit le « ski skin » Certes, les Inuits, premiers utilisateurs du ski nordique au quotidien, utilisaient déjà les peaux de phoques sous leurs skis pour en faciliter la glisse. Et le ski peluche a fait fureur dans les années soixante-dix ! Oui, mais... les nouvelles matières développées ces dernières années pour rendre les skis plus légers ont permis un retour très efficace de ces peaux, qui décrochent des parts de marché exponentielles depuis trois ans. Comme toujours, l’explosion des ventes de ces skis skin a débuté en Scandinavie, avant de se poursuivre en Europe occidentale (Allemagne particulièrement), puis en Amérique du Nord avec des ventes significatives au Canada et aux États-Unis. En 2015-2016, Rossignol a vendu 8 000 paires de R Skin à travers le monde. En 2017-2018, ce chiffre est passé à 72 000 paires et devrait atteindre les 100 000 paires sur le prochain exercice. En France, la tendance commence à poindre et ne devrait pas tarder à s’intensifier. Cette croissance en volumes autorise au passage la montée en gamme de ces produits : un ski skin se vend en
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R&D, LES HOMMES DE L’OMBRE Les services Recherche & Développement des leaders du marché peuvent compter sur un ou deux hommes clés, pour conduire les innovations de demain. Chez Rossignol, le Français Dominique Locatelli est responsable du pôle Développement Ski et l’Italien Luigi Simonetti, chef du département Chaussures. Les deux hommes ont un profil totalement différent. Dominique Locatelli est multiple champion de France (style classique) et pape de la technicité dans le nordique : ses savoirs et savoir-faire techniques sont ultra-précieux. Luigi Simonetti est un technicien de la chaussure très réputé dans le milieu, qui a fait ses débuts chez le chausseur Lange. Les deux hommes travaillent de façon transversale avec tous les autres services de l’entreprise.
Vandel : le service course de M. Tout-le-monde
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sourire Medhi, s’effectue de façon « très empirique ». « On est simplement curieux, explique le dirigeant. On teste pas mal de choses, on se tient au courant des derniers matériaux : colles, résines, etc. Et comme on a tous un bon niveau de ski (Yvon et Loïc
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Les frères Loïc (à droite) et Medhi Vandel avec leur père, Yvon.
ont fait partie de l’équipe de France), les essais neige sont faciles. » La petite entreprise de trois salariés, qui vendait jusqu’à 12 000 paires de skis au début des années quatre-vingts, s’adresse à une clientèle de bons skieurs, cherchant un ski « éloigné de la grande distribution », un produit « moins conventionnel ». Avec 400 paires de skis vendues par an sur la base de trois modèles principaux, les Vandel font du sur-mesure pour un tarif allant de 380 à 549 euros. « Une sorte de service course pour Monsieur Tout-le-monde », résume le patron. Tous les skis Vandel sont munis d’un noyau bois : peuplier, frêne ou épicéa de la forêt jurassienne du Risoux. b
L’entreprise Vandel, tout dernier fabricant artisanal français de skis, est à l’origine de nombreuses innovations de pointe. La société, créée en 1937 par Gabriel Vandel, grand-père des dirigeants actuels, a sorti le tout premier ski à semelle plastique en 1972. En 1984, elle réitère l’exploit en imaginant le premier ski « light » adapté au skating, conçu avec un matériau révolutionnaire, le nid d’abeille. Plus récemment, le LC4 fut le premier ski 100 % carbone et s’est inspiré de tests réalisés dans les années soixante par l’entreprise ! Il est à ce jour, selon Medhi Vandel, le plus léger du marché avec ses minuscules 850 g pour la paire. Dans leurs ateliers de Bois d’Amont (Jura), Loïc, Medhi et leur père Yvon construisent des skis haut de gamme, issus d’un savoirfaire familial historique. Chez les Vandel, la Recherche & Développement », terme jugé pompeux qui fait
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Le service R&D de l'Autrichien Löffler, où l'on a conçu un vêtement technique sans couture gênante et avec une visibilité dans l’obscurité, même en contre-jour.
ODLO S'INTÉRESSE AUSSI AUX SOUS-VÊTEMENTS
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moyenne 10 % plus cher qu’une autre paire. R Skin chez Rossignol, RC Skin chez Salomon, Twin Skin chez Fischer… Les marques vantent les mérites de ce ski sans fartage, procurant « une sensation de glisse intense et un toucher de neige très agréable ». Surtout, il rend la pratique du ski de fond classique, dont le fartage est souvent réputé difficile et technique, beaucoup plus accessible. Grâce au skin, le style classique, supplanté ces dernières années par un skating « tellement plus excitant en termes de glisse », redevient tendance et attirant.
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SÉDUIRE L’EXPERT ET LE DÉBUTANT
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Chez la marque norvégienne implantée en Suisse, l’innovation est une seconde nature. Sa combinaison de course Aeroskin, portée par les équipes de France, Suisse, Slovénie, Norvège et Japon cet hiver, a été récompensée par un Ispo Gold Award au Salon international du sport de Munich. Idem pour sa technologie Active Spine, qui touche carrément à la santé du sportif : un tee-shirt qui soulage le cou et la colonne vertébrale, pour atténuer les douleurs dorsales et ouvrir la cage thoracique. En 2012, Odlo avait été le premier à créer une fibre écologique à base de polyester recyclé, GreenTech. Les sous-vêtements n'échappent pas à la Recherche & Développement. Odlo a ainsi mis au point une structure intégrée au boxer, qui maintient les parties génitales de l'athlète en position idéale. Ce nouveau concept baptisé « happy balls » offre le confort d’un boxer et le maintien d’un slip. Pour cela, l'équipementier a intégré un insert composé d’un matériau refroidissant, tricoté en 3D et en deux parties, sur l’avant du boxer. Pour ce qui est de l’apparence, les hommes ont le choix entre trois modèles imprimés sur toute la surface ou trois modèles unis.
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C’est là tout l’enjeu d’une innovation majeure : susciter l’envie auprès de Monsieur Tout-le-monde de se réapproprier la pratique, tout en offrant aux pratiquants réguliers des produits plus techniques répondant à leur montée en compétence. C’est d’autant plus valable pour les loisirs nordiques, qui peinent en France à arracher des parts de marché à l’alpin. En valeur, la part du nordique au sein du marché global français du ski atteint seulement 5 %, d’après l’Union nationale Sport et Cycle. Environ 40 000 paires de skis nordiques seraient vendues chaque année en France, dont plus de la moitié est destinée à la location. Autre révolution, cette fois dans le domaine de la fixation : le Français Rossignol et l’Autrichien Fischer ont collaboré pour sortir une nouvelle norme de fixation en 2017, la Turnamic. Cette innovation, fruit de cinq longues années de travail commun, a permis à ces deux géants du ski mondial de disposer de leur propre brevet, eux qui utilisaient jusqu’alors la norme NNN, sous licence du fabricant norvégien Rotteffella. « La
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Les équipes de France et de Suisse portent une combinaison Odlo récompensée d'un ISPO Gold Award.
Vous connaissez nos
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fixation Turnamic a pour objectif d’apporter des bénéfices importants en termes de comportement au skieur, qui dispose de six positions différentes, trois vers le haut, trois vers le bas, pour régler le ski en fonction de sa pratique et des conditions d’enneigement », explique Pascal Pigato, responsable marketing chez Fischer. Elle ne nécessite par ailleurs ni outil ni vis au montage et s’appuie sur un levier rotatif (et non vertical) qui rend sa manipulation plus facile, notamment par temps froid. Simplicité d’utilisation, performance accrue pour les pro et contrôle optimal pour les débutants : la fixation se décline en plusieurs gammes pour toucher toutes les cibles. L’objectif étant de vendre « autant de fixations que de paires de ski » puisque Turnamic n’est compatible qu’avec la plaque IFP posée sur les skis Fischer et Rossignol. De son côté, Salomon a développé en 2016 le système ProLink, qui permet là aussi un toucher de neige exceptionnel et a breveté dans le
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Ski sans fartage, fixation révolutionnaire, sous-vêtement sans couture...
même temps des inserts interchangeables Prolink/SNS posés sous les chaussures S/LAB Carbon. L’effort des marques en termes d’innovation sert un positionnement moyen/haut de gamme qui leur permet de se différencier des produits low cost et de s’assurer une pérennité sur le long terme. Les objectifs majeurs de l’innovation consistent soit à coller aux tendances pour ouvrir la pratique au plus grand nombre, soit à proposer des évolutions en rupture totale avec les pratiques existantes, afin de se distinguer de la concurrence. La finalité de ces deux objectifs étant évidemment la conquête de nouvelles parts de marché. n
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À 25 ans, Johannes Thingnes Boe ne rêve que d'une chose : faire mieux que le Français Martin Fourcade.
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BØ joueur Dans un long entretien accordé à Nordic Magazine, Johannes Thingnes Boe, chef de file du biathlon norvégien et ennemi intime de Martin Fourcade, se raconte. Il parle notamment de ses liens très forts avec son frère Tarjei, de son entraîneur français Siegfried Mazet... et de son obsession à devenir le meilleur biathlète du monde.
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« Les Norvégiens attendent beaucoup de lui. » Johannes Thingnes Boe est considéré dans son pays comme l'héritier d'Emil Hegle Svendsen et Ole Einar Bjoerndalen.
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Leur duel a passionné la planète biathlon durant tout l'hiver dernier. Chaque semaine, Johannes Thingnes Boe et Martin Fourcade se sont rendu coup pour coup sur les pistes de la coupe du monde. Quitte à en écœurer la concurrence internationale. Véritable pépite, Johannes, le petit frère de Tarjei Boe, numéro 1 mondial en 2011, s'est rapidement fait un prénom. Talent précoce, c'est en 2012, à seulement dix-neuf ans, qu'il rejoint l'équipe nationale où figurent déjà Emil Hegle Svendsen et Ole Einar Bjoerndalen. Rapide sur les skis, parfois auteur de tirs supersoniques ou catastrophiques tant son engagement est total derrière la carabine, Johannes Thingnes Boe a décroché la saison dernière son premier petit globe et le premier titre olympique de sa carrière à Pyeongchang. Entraîné par le Français Siegfried Mazet, il ne veut pas s'arrêter en si bon chemin. À 25 ans, le triple champion du monde ne rêve plus que d'une consécration : le gros globe de cristal. NORDIC MAGAZINE Comment le biathlon est entré dans votre
vie ?
Johannes Thingnes Boe J’ai découvert le biathlon à l’âge de neuf
ans. L’année suivante, les choses sérieuses ont commencé, je me suis entraîné une fois par semaine d’octobre à mars. Cela a continué ainsi jusqu’à mes quinze ans environ. Par la suite, j’ai augmenté le nombre de mes heures d'entraînement hebdomadaires.
Quel rôle ont joué vos parents dans la découverte puis la pratique de ce sport ? Par chance pour moi, mon père dirigeait le club local de biathlon ; cela m'a évidemment facilité les choses. Mais pour débuter dans cette discipline, vous avez besoin d’une carabine, de munitions et de skis. Et tout cela coûte de l’argent. Mes parents m’ont toujours apporté ce soutien financier et ils ont été mes premiers supporters.
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JE SUIS LA MÊME PERSONNE DANS MON SPORT ET EN DEHORS. SI VOUS N'AIMEZ PAS LE BIATHLÈTE, VOUS N'AIMEREZ PAS L'HOMME.
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JOHANNES VU PAR LES NORVÉGIENS « Gentil, détendu, drôle et aimable. » Ce sont les premiers mots qui viennent à l’esprit des journalistes norvégiens lorsqu’on leur demande de décrire Johannes Thingnes Boe. Considéré comme l’héritier d’Emil Hegle Svendsen et Ole Einar Bjoerndalen par beaucoup depuis qu’il est devenu le meilleur norvégien en coupe du monde il y a trois ans, le cadet de la fratrie est donc vu de façon très positive par ses compatriotes. « Il est très populaire, confirme Kurt Haugli, journaliste pour Aftenposten, mais pas autant que les fondeurs. » Normal quand, depuis plusieurs années, on est l’un des seuls biathlètes du royaume scandinave à remporter des épreuves internationales. La Norvège espère qu’il continuera sur cette lancée cette saison. « Il a eu mal au dos pendant sa préparation, confie Ole Kristian Stoltenberg, spécialiste de la discipline. Mais il est talentueux et encore jeune, il a tout le temps de gagner de nombreuses compétitions et médailles. » Pourtant, pour Stoltenberg, Haugli et bien d’autres, il lui faudra patienter encore un peu pour devenir le numéro un. « Il sera le meilleur quand Martin Fourcade sera sur le déclin et je ne pense pas que cela arrive cet hiver », affirme Stoltenberg à Nordic Magazine. « Les Norvégiens attendent beaucoup de lui, conclut Haugli. Il aurait pu flancher sous la pression, mais il a les pieds sur terre. » 34
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Johannes Thingnes Boe est l'ambassadeur d'une célèbre marque de montres.
MICHAL TOMASZEWICZ
Vous avez grandi dans le comté de Sogn og Fjordane. Parlez-nous un peu de votre enfance. J’ai grandi à Stryn, à environ vingt minutes de voiture de Markane où se situait la piste de biathlon. J’ai donc couru pour le club local nommé “Markane IL”. J’ai aussi joué au football pour la ville de Styrn jusqu’à mes seize ans. Tore Andre Flo, l'un des plus grands joueurs de football norvégien, a lui-même commencé dans ce club, faisant ainsi de la ville la capitale du football chez nous. Aujourd’hui, Stryn est celle du biathlon, celle où les frères Boe habitent [rires]. J'ai fait mes études dans cette ville et j'ai été diplômé en 2012. La même année, je rejoignais l’équipe norvégienne A de biathlon comme plus jeune athlète. Je n'avais que dix-neuf ans. Votre grand frère Tarjei, qui est un des meilleurs athlètes de la discipline, a-t-il été un exemple pour vous ? Tarjei est tout simplement la raison pour laquelle j’ai commencé le biathlon. Chaque course que je remporte est l’occasion pour lui de me rappeler qu’il devrait toucher une part de la récompense parce que, sans lui, je n’aurais jamais gagné autant d’argent dans ce sport ! Je lui dois beaucoup, il est mon modèle, aussi bien dans le sport que dans la vie. J’ai le meilleur des frères.
Martin Fourcade, votre grand rival français, a lui aussi un frère aîné biathlète. Devons-nous y voir une coïncidence ? Oui, il existe de nombreuses histoires de fratries où le plus jeune devient le meilleur. C’est encore la même histoire avec les frères Dag et Ole Einar Bjoerndalen. C'est plus facile pour les cadets, le plus grand montre l'exemple et permet aussi d’éviter les faux pas. Je suppose que si Martin et moi avions été les aînés, Simon et Tarjei lutteraient pour la première place à chaque course. Ce serait sympa !
On connaît le Johannes Thingnes Boe skis aux pieds, carabine dans le dos. Mais qui êtes-vous dans la vie ? Je suis la même personne dans mon sport et en dehors. Alors si vous n’aimez pas le biathlète, vous n’aimerez pas l’homme non plus. Que faites-vous pour vous relaxer et recharger vos batteries ? Je mange, je dors, je m’entraîne et je recommence.
On retrouve votre vie privée dans les médias de votre pays et même au-delà. Ce fut le cas cet été pour votre mariage avec Edda Kløvstad Dæhli. Comment réussissez-vous à vous protéger ? Si vous respectez les médias, les médias vous respecteront. Comme dit le proverbe, ne fais pas aux autres ce que tu ne voudrais pas qu'on te fasse.
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Johannes Thingnes Boe est le leader de l'équipe norvégienne. Ici, à Tyumen, en Russie, en mars 2018.
••• Pensez-vous qu’être né Norvégien vous a avantagé dans votre carrière ? Oui, nous sommes nés avec les skis aux pieds. Il y a beaucoup de neige chaque année en Norvège et comme le ski de fond est le sport national, nous skions dès notre plus jeune âge. Quels sacrifices avez-vous faits pour atteindre vos objectifs ? Pas tant que cela... C'est un choix de vie. Je me consacre au biathlon et à rien d’autre. Mais si je devais citer un inconvénient, ce serait tous ces voyages et ces nuits passées loin de mon épouse et ma famille. Vous êtes considéré comme le nouveau prince du biathlon en Norvège, après les retraites de Emil Hegle Svendsen et Ole Einar Bjoerndalen. Comment gérez-vous la forte attente du public autour de vous ? La pression aurait été bien plus forte s'ils avaient mis un terme à leur carrière en 2014, dans la foulée des Jeux olympiques de Sochi où ils avaient brillé. Les quatre dernières années n’ont pas été les meilleures pour eux. Ainsi, compte tenu de leurs derniers résultats, la marche pour les rejoindre n’a pas été si importante à gravir. Le biathlon norvégien doit beaucoup à Emil et Ole. Ils ont été les meilleurs exemples à suivre dans ce sport et il m’a été agréable de travailler avec eux pendant six ans. D’où vous viennent cette rage de conquête et l’immense détermination dont vous faites preuve en course ? À chaque épreuve, j’essaye juste d’être à 100 %. Parfois, cela sourit et d'autres fois, pas du tout. C’est aussi pourquoi j’aime ce sport, cela change tout le temps. Si tu réalises une mauvaise course, il ne se passe jamais beaucoup de temps avant d'avoir la chance de réussir la suivante. Quels sont votre meilleur et pire souvenirs sportifs à ce jour ? Étant donné que je réponds à une interview pour un magazine français, je dois dire que mon titre mondial sur la mass-start en 2016 à l'issue d'une célèbre lutte franco-norvégienne sur les cinq cents derniers mètres est quelque chose qui m’a marqué. Je dois aussi dire que ma médaille d’or à Pyeongchang aux Jeux olympiques de 2018 sur l'individuel m’a apporté beaucoup de joie. Je suis chanceux d’avoir réussi tout cela, c’est plus que tout ce que j’aurais pu espérer. Des duels franco-norvégiens ont marqué les vingt dernières années de l'histoire du biathlon. Vous êtes entraîné aujourd’hui par Siegfried Mazet qui, avant d’arriver en Norvège, a travaillé avec Martin Fourcade pour améliorer son tir. C'est comment la french touch ?
À Chaque épreuve, j'essaie juste d'être à 100 %. 36
C’est facile d’être motivé par Siegfried, qui est un grand entraîneur, c’est d’ailleurs mon premier coach de biathlon à part entière. Il est capable de combiner les deux disciplines du tir et du ski de fond dans ses entraînements, c’est la raison pour laquelle il est si bon. Avec lui, nous ne faisons pas du tir et du ski de fond séparément, nous faisons du biathlon. Nous sommes amis à côté du sport, il est très agréable et je lui souhaite le meilleur pour sa vie personnelle comme professionnelle. Pour l'hiver qui vient de débuter, comment comptez-vous maintenir votre niveau au plus haut toute la saison pour gagner le gros globe de cristal ? J’étais à 99 % de mes capacités l’année dernière, ce fut une saison incroyable. Mais il y a ce type [Martin Fourcade, N.D.L.R.] qui a ce 1 % de plus que moi. Il est donc facile de comprendre qu’il me faut aller chercher ce 1 % pour le battre. Alors je travaille
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dur tous les jours et j’espère porter le yellow bib [dossard jaune du leader de la coupe du monde, N.D.L.R.] à la fin de la saison. Si je bats Martin dans son âge d’or et au sommet de sa forme, ce sera ma plus grande victoire. Le biathlon est un sport individuel où la compétition est rude, quelles sont vos relations avec les autres biathlètes ? Vous savez, on nous surnomme la « famille du biathlon ». Et c'est vrai qu'il y a beaucoup d’amitié entre les athlètes. Mais quand la compétition est dure entre deux athlètes, comme pour Martin et moi l’année dernière, nous ne nous parlons quasiment pas. Je lui ai seulement adressé la parole après la dernière course de la saison ! Mais cela ne signifie pas que nous sommes ennemis dans le mauvais sens du terme, nous haïssons juste l’idée de voir l’autre sur la plus haute marche du podium. Justement, trois mots pour qualifier Martin Fourcade ? Un grand biathlète. Il existe aujourd’hui un débat autour du nom du plus grand biathlète de l’histoire, est-ce Ole Einar Bjoerndalen ou Martin Fourcade ? Ole Einar était plus rapide sur les skis mais je pense que Martin Fourcade est le meilleur biathlète de l’histoire. La comparaison reste toutefois bien difficile. Comment avez-vous vécu le fait de devoir partager le petit globe de cristal en individuel pour la saison 2017-2018 ? Ce fut mon premier globe, mais pas le dernier j'espère. Un petit globe est un beau titre, mais j’espère gagner le vrai globe dans les années à venir. n
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SIEGFRIED MAZET : « JOHANNES EST LE LEADER » À la fin de la saison 2016, Siegfried Mazet décidait de quitter l'Hexagone et de rejoindre la Norvège d’Ole Einar Bjoerndalen, Emil Hegle Svendsen ou encore des frères Boe. La rencontre avec les biathlètes scandinaves, et plus particulièrement avec Johannes Thingnes Boe, s’est bien passée, comme il l'avait déjà confié à Nordic Magazine [Lire Nordic Magazine n° 19]. Il avait même convaincu sa troupe de venir s'entraîner dans le Vercors [Lire Nordic Magazine n° 21] « La présentation s’est faite de manière très simple, de même que mon intégration, même si cela a pris un peu de temps. Le peuple norvégien est d’un naturel très accueillant », confirme l'ancien entraîneur tricolore, en ce début de saison 2018-2019. Il aura fallu environ six mois à Johannes Thingnes Boe pour commencer à nouer des liens avec son nouveau coach : « Je n’ai pas forcément la même relation avec lui qu’avec les autres. Il est le leader de l’équipe et il a besoin de plus d’attention que ses coéquipiers », explique-t-il. Le second du dernier classement général de la coupe du monde est d'ailleurs vu par tous comme le chef de file : « Il est incontestablement le leader de cette équipe par ses résultats, mais aussi par son aura. » Et le jeune homme assume ce statut. Depuis son arrivée à la tête de cette équipe, Siegfried Mazet a observé de véritables changements dans le comportement du rival de Martin Fourcade : « Il a eu une prise de conscience de la tâche qu’il a à accomplir et de la manière dont il doit s’entraîner pour gagner. Il a modifié son organisation pour être le meilleur, c’est un trait de caractère qu’on retrouve souvent chez les grands champions », rapporte le Français, qui, en ce début d'hiver, ne cache pas les ambitions de Johannes Thingnes Boe pour cette saison post-olympique : « Il veut se battre dans tous les formats pour aller chercher le gros globe de cristal. Il a tout mis en œuvre cet été pour atteindre cet objectif, malgré des petits pépins physiques ».
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À Pokljuka, en Slovénie, Johannes Thingnes Boe a réussi le doublé sprint/poursuite et pris, du même coup, les commandes de la coupe du monde.
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DELEGUES TECHNIQUES
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Christian Dumont et Christophe Vassallo veillent au respect des règles lors des compétitions de biathlon.
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Loin de la lumière des podiums, ils sont un rouage essentiel dans l'organisation des compétitions. Bénévoles passionnés, ils occupent une place de choix, mais œuvrent souvent dans l'ombre. Nordic Magazine a rencontré les délégués techniques du nordique. nordic
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de s'adapter aux conditions météo, aux aléas de la course ou de l'organisation. » Pour Christophe Vassallo, « le délégué technique se retrouve aujourd'hui au cœur d'un travail d'équipe, il a moins de pression et peut œuvrer plus sereinement. Il a une vision beaucoup plus globale de l'événement ». Cette clarté doit beaucoup à l'adoption d'une charte. Mise en place depuis quelques années sur le circuit ski de fond, le texte permet notamment de mieux calibrer les sanctions. L'apparition des cartons jaunes en est la mesure la plus concrète. En biathlon, il est associé à un adjoint qui a notamment la charge de la gestion du pas de tir. Sur les épreuves de saut à ski et de combiné nordique, là aussi un second arrive en renfort. Sa présence sur le tremplin établit un lien direct avec les entraîneurs. Et, comme le rappelle Christian Frossard, le DT « préside également le jury avec deux entraîneurs missionnés à ses côtés » pour l'aider à prendre les bonnes décisions.
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Le poste de délégué technique a toujours tenu une place importante dans l'organisation des compétitions officielles. Sans ces hommes et ces femmes, point de course officielles. Christophe Vassallo, responsable des circuits nationaux de biathlon en France, confirme que les « délégués techniques sont d'abord garants du règlement. Ce sont eux qui valident en les signant les résultats des courses. Ils les homologuent ». Mais leur mission va bien au-delà d'un simple contrôle, comme le développe son homologue des circuits de ski de fond, Christian Frossard : « Le délégué technique veille aussi à la sécurité des compétiteurs, et plus largement à celle de l'ensemble des personnes présentes sur le site. En amont, il travaille en collaboration avec l'organisation, préside le jury… ». Le DT — comme on le présente souvent — a d'ailleurs longtemps été le seul représentant de la fédération missionné sur le terrain. Puis le cahier des charges des organisations de course s'est étoffé, en même temps que les circuits se sont structurés. Avec la nomination des coordinateurs fédéraux (Christophe Vassallo et Christian Dumont pour le biathlon, Anaël Huard et Christian Frossard pour le ski de fond, Christian Hoffelinck pour le combiné nordique et le saut à ski), le rôle de chacun a été clarifié. Témoin privilégié de cette évolution, le Haut-Savoyard Stéphane Vittoz, qui œuvre aussi à l'international, ne cache pas sa satisfaction. « Au début, on nous percevait comme le gendarme dont le seul but était de sortir son carnet et de verbaliser. Heureusement, notre image a évolué. C'est qu'entre-temps, on a compris que nous sommes avant tout présents pour apporter des solutions, par exemple quand il s'agit
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DES SANCTIONS GRADUÉES Et c'est, de l'avis général, le cœur du métier. Comme le précise Christian Frossard, « le délégué technique a, à sa disposition, toute une palette de sanctions qui va du simple avertissement à la disqualification ». La nomenclature est désormais très claire. À chaque défaut de comportement correspond une réponse. Reste tout de même à savoir où placer le curseur, selon la catégorie, les circonstances de course, les événements extérieurs. L'éducation au respect des règlements « fait partie de l'apprentissage » du sportif, aime à rappeler le frère de l'entraîneur de l'équipe de France masculine de biathlon. Dans les faits, le DT doit réagir de manière à éduquer les plus jeunes athlètes. « À partir d'un certain âge, indique Christophe Vassallo, la clémence va plutôt les desservir, car de toute façon, ils vont être confrontés à une totale rigueur sur les compétitions internationales. Mieux vaut les habituer avant. Il n'y a guère que pour la sécurité que nous sommes intransigeants, quelle que soit la catégorie concernée. » Stéphane Vittoz ne dit pas autre chose. D'ailleurs, observe-t-il, en coupe du monde, « le respect strict des règles est une demande forte des athlètes eux-mêmes ». Pour les décisions les plus radicales comme la disqualification, la collégialité du jury est aussi d'une grande aide pour le juge fédéral. La sentence ne tombe pas sans concertation. De toute façon, elle est systématiquement notifiée à l'athlète concerné. Figure connue du monde nordique, le Ligérien Guy Magand apprécie cette dimension éducative : « Aujourd'hui, on convoque systématiquement le coureur pour lui expliquer son erreur et la sanction ».
Le respect strict des règles est une demande forte des athlètes. Stéphane Vittoz, directeur du club des sports de La Clusaz 41
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En haut : Christian Frossard donne le départ d'une course de ski de fond. En bas : Yves Grandclément, lors des championnats de France d'été de biathlon, à Arçon.
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Bien sûr, il y a des décisions plus faciles à prendre que d'autres. Yves Grandclément, diplômé en biathlon, se souvient de « la sanction prise à l’égard d’une jeune compétitrice victorieuse sur la poursuite des championnats de France. Elle avait anticipé le départ, ce qui lui avait valu 30 secondes de “punition”, comme le prévoit le règlement, sur son temps de course. Heureusement, ce jour-là, elle avait largement remporté la course avec plus de 40 secondes d’avance. Ce fut pour moi un gros soulagement, car malgré la sanction appliquée, elle a pu conserver son titre de championne de France ! Il y a aussi les moments de doute, comme pour les championnats de France de fin de saison à Bessans, en 2017. Le dimanche matin, suite à la grosse tempête de neige de la nuit, les incessantes avalanches et l’effondrement du chapiteau, on se demande comment les courses vont pouvoir se dérouler. » Pour sa part, Stéphane Vittoz se souvient de la disqualification de Roddy Darragon, tout récent médaillé olympique, sur les champion-
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DES ARBITRES FORMÉS
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Plusieurs échelons de délégués techniques existent. Un DT est d'abord formé puis missionné sur des compétitions régionales. La pratique l'autorise ensuite à passer à l'échelon national. Pour intervenir sur des compétitions internationales, une formation approfondie est indispensable. Comme les règlements sont en perpétuelle évolution, le juge se doit aussi de rester à jour saison après saison. Nommé en 2006 pour coordonner les circuits nationaux de biathlon, Christophe Vassallo veille au grain. Aujourd'hui, une quinzaine de délégués œuvrent sur les courses nationales de biathlon et le Bornandin, également président du comité technique de l'IBU, assure tous les deux ans un séminaire pour remettre les logiciels à jour : « On a besoin de ces temps de travail pour faire le point sur les évolutions du règlement. » Idem en ski de fond, avec un rendez-vous annuel qui permet de préciser les points sujets à discussion. Le but recherché est, notamment, d'uniformiser les prises de décisions.
nats de France disputés aux Saisies en 2008. « C'était avant tout une décision du jury, le délégué technique ne décide pas seul », répète le directeur du club des sports de La Clusaz, missionné depuis plus de vingt ans sur des épreuves de tout niveau.
LA PASSION POUR RÉSISTER À LA PRESSION Sans passion, cette pression serait un lourd fardeau. Seul Français œuvrant sur les circuits biathlon, ski de fond et rollerski aussi bien chez les valides que dans les compétitions handisport, Guy Magand ne cache pas sa motivation première : « Il faut avant tout aimer son sport et avoir un respect profond pour les athlètes, les bénévoles ou encore les professionnels de l'organisation ». Après une carrière dans le ski de fond, il a senti le besoin de « renvoyer l’ascenseur ». Il multiplie depuis les missions à travers l'Europe et le monde avec plus d'une douzaine de compétitions nationales et internationales par an. Stéphane Vittoz confirme que cette implication permet également de « garder un contact privilégié avec la compétition, de participer à l'organisation. » Ces hommes et ces femmes ne cherchent de toute façon pas les lauriers, mais la simple reconnaissance du travail bien fait. L'humilité est également au cœur de la fonction : « Il ne faut pas se tromper, nous sommes là pour les athlètes », conclut Guy Magand. n
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Dans les Alpes ou le Jura, les producteurs et affineurs de fromages sponsorisent le ski nordique et ses athlètes. Comment expliquer ce soutien qui concerne aussi bien la coupe du monde que des sportifs en devenir ?
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Comtés Marcel Petite, Rivoire et Jacquemin, Entremont, Seignemartin, Beaufort, Juraflore… Cet inventaire à la Prévert de firmes fromagères soutenant des fondeurs, des biathlètes ou des combinés montre à quel point le fromage et le ski nordique sont deux univers mêlés. C'est sans doute parce que le ski nordique se pratique principalement dans des contrées riches en exploitations fromagères, comme le Jura et les Savoies. Dès lors, les opportunités de partenariat sont facilitées, la proximité n'étant pas le moindre des atouts. En témoignent l'implication de la société coopérative Monts et Terroirs auprès du comité régional de ski du massif jurassien, ou le rôle que joue le Beaufort, par l’intermédiaire du Syndicat de défense du Beaufort, auprès de plusieurs sportifs. La plus connue des membres du team Beaufort est la biathlète Justine Braisaz, membre de l'équipe de France. À ses côtés, Laura Chamiot-Maitral ou encore Julia Simon. Pour Maxime Mathelin, responsable communication, « soutenir ces athlètes qui portent et véhiculent nos valeurs et nos couleurs au-delà de la Savoie est une évidence. »
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Samedi 24 novembre, sprint classique sur la coupe du monde de Ruka, en Finlande. Le Français Lucas Chanavat porte un dossard sur lequel figure le gruyère AOP suisse.
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En novembre, la filière Comté a lancé une nouvelle campagne publicitaire axée sur la popularité du fromage. « Et vous, connaissez-vous quelqu’un qui n’aime pas le Comté ? » Les biathlètes Martin Fourcade, Antonin Guigonnat et Fabien Claude apparaissent dans un des films.
••• C'est tout un territoire dont les jeunes champions deviennent les ambassadeurs. Le Jura — et les Comtés Petite — peuvent ainsi compter sur la championne olympique Anaïs Bescond qui a grandi à Morbier (tiens, encore un nom de fromage), la prometteuse Lou JeanmonnotLaurent ou encore Valentin Chauvin.
UN LIEN GÉOGRAPHIQUE PRÉPONDÉRANT Laura Chamiot-Maitral, qui l'hiver dernier a remporté le classement général de la coupe OPA, circuit européen du ski de fond, entretient quant à elle un lien privilégié avec son Beaufortain : c’est un lieu où elle aime « se ressourcer » entre deux compétitions. « C’est la condition sine qua non », insiste M. Mathelin. Les jeunes sponsorisés « ont forcément un lien avec le territoire », mais aussi avec « la filière », ajoute-t-il. Concrètement, il s'agit de « fille ou fils de producteurs, même de salariés ». Le refuge de Justine Braisaz se situe, par exemple, dans le chalet familial accroché sur les hauteurs de Hauteluce, où paissent la quarantaine de vaches qui fournit du lait à la coopérative pour la fabrication du fromage à pâte pressée cuite, préservée commercialement via une appellation d'origine protégée. Anaïs Chevalier n'est pas originaire du Haut-Bugey (01), où est implantée la fromagerie Seignemartin. Il n'empêche, comme l'indique Isabelle Seignemartin, sa dirigeante, la proximité géographique « lui semblait importante », même si la jeune femme est originaire des Sept-Laux, et donc de l'Isère et non de l’Ain. Sans doute parce que l'entreprise familiale, premiers metteurs en marché du Bleu de Gex, commercialise du Morbier, du Mont d'Or, 46
Le Comté soutient l'équipe de France Le Comté, via le Comité interprofessionnel de gestion du comté (CIGC), soutient les équipes de France de ski nordique. Outre la visibilité du logo sur les tenues des athlètes et encadrants, un village Comté est présent sur les grands événements nordiques, dont les étapes de coupe du monde qui se déroulent en France (Le Grand-Bornand, Chaux-Neuve...) ou encore sur les championnats de France de ski nordique. Le Comté est aussi un financeur du nouveau camion de fartage des biathlètes. Les actions ne s'arrêtent pas là. Par exemple, le calendrier des Étoiles nordiques (dont les photos ont été exposées à New York) a ravi les lecteurs de Nordic Magazine, quand ceux de notre confrère Ski Chrono ont collectionné les vignettes du Trombinoski. À la suite d’une demande du Comité national olympique, cinq meules de Comté ont été envoyées en Corée du Sud lors des Jeux de Pyeongchang et ont régalé les visiteurs du Club France. « L’image du ski nordique correspond tout à fait à celle du Comté, avec des valeurs communes de coopération, performance, tradition, humilité et naturalité », explique le service communication du CIGC. Cette alliance, nouée avec la FFS depuis 2013, a d'ailleurs été reconduite cette année pour une nouvelle olympiade (c'està-dire jusqu'à Pékin 2022). « Véritablement un partenariat d’image », elle permet « d’atteindre de nouvelles cibles » pour la filière.
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Aussi
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fondeurs.
Le goรปt des Suisses depuis 1115. www.gruyere.com
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« Sans partenaires il est difficile d'avancer. » Maxime Laheurte, champion du monde de combiné nordique
L'ex-biathlète Marie Dorin-Habert dans les caves d'affinage des Comtés Rivoire-Jacquemin pour un shooting.
••• des gammes suisses... mais également de l'Emmental grand cru et de Savoie. En fait, l'appartenance à la grande famille de l'agriculture vaut tous les passeports. Et cette communion s'exprime dans les deux sens, comme en témoigne Maxime Laheurte, champion du monde de combiné nordique par équipes en 2013. Le Vosgien est « fils d’agriculteur ». La ferme familiale au-dessus de la chapelle de la Trinité, sur les hauteurs de Gérardmer, l'a vu grandir. Aussi a-t-il trouvé « très facile et gratifiant de s’identifier à une entreprise comme Juraflore », basée, elle, sur le massif jurassien. Il n'a pas trouvé incongru de promouvoir une
LE GRUYÈRE RÉGALE LES CHAMPIONS Depuis 2015, le Gruyère AOP est associé à la Fédération internationale de ski (FIS) pour la coupe du monde de ski de fond et « plus particulièrement le Tour de Ski », indique Philippe Bardet, directeur de l’Interprofession du Gruyère. Le fromage produit selon la même recette traditionnelle depuis 1115 s'affiche sur la piste empruntée par l'élite des fondeurs, mais aussi sur leur dossard, lors de l'étape de Ruka par exemple. Il s'agissait bien sûr « de toucher un grand nombre de personnes de tous âges » mais, précise M. Bardet, aussi, par le choix des sports sponsorisés – ski de fond et curling principalement – d'aller là « où l’être humain a un grand rôle à jouer en alliant au savoir-faire une grande maîtrise, comme pour la fabrication du Gruyère AOP. » L'hiver dernier, on a pu voir, sur la NRK, chaîne de télévision norvégienne, un reportage lors duquel Petter Northug Jr, à qui l'on venait d'offrir quatre kilos, déclarait : « Tout le monde parle de la fondue au fromage et maintenant on en a assez pour toute la région de Trøndelag, alors on va inviter tous les habitants qui ont envie de goûter ce Gruyère ». « Nous visons une augmentation de notre notoriété » du Gruyère AOP, espère l’Interprofession du Gruyère. C’est visiblement chose faite…
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production issue des Montbéliardes, plutôt que des Prim’Holstein. Jean-Charles Arnaud, l'affineur du Fort des Rousses, le soutient depuis maintenant six saisons. Il vient également de signer avec le biathlète Quentin Fillon-Maillet. C'est encore le partage des valeurs qui a rapproché, à titre indivuduel, Martin Fourcade, Pyrénéen — même s'il vit dans le Vercors — à une société fromagère annécienne propriété du groupe Sodiaal. « Entremont est avant tout une histoire d’hommes, vrais, humbles, proches de la terre, de la nature, mais aussi de la montagne. C’est aussi une histoire de travail, solidaire, coopératif, de persévérance, parfois de sacrifices, pour relever de nouveaux défis et obtenir les meilleurs résultats. Pas étonnant donc qu’Entremont se soit reconnu dans l’œil d’un grand champion comme Martin Fourcade, sportif authentique, sincère, tenace, récompensé par une carrière déjà hors du commun », peut-on lire sur le site Internet de la société haut-savoyarde. Dans le même esprit, la Dauphinoise Marie Dorin-Habert, championne olympique du relais mixte et médaillée de bronze du relais féminin à Pyeongchang en 2018, incarne les Comtés Rivoire et Jacquemin affinés à Lons-le-Saunier. « Marie n’est certes pas jurassienne, mais elle en a toutes les qualités : douée, souriante, douce et très simple, elle a donné durant ces trois années une représentation magnifique et lumineuse de notre métier souvent caractérisé par des images minérales et un peu déshumanisées », explique Véronique Rivoire, P.D.G. de l'entreprise. Fabien Claude, qui a disputé les premières étapes de coupe du monde cet hiver, a désormais le Comté Vagne de Poligny (39) pour partenaire. Le fondeur haut-jurassien Valentin Chauvin vient, lui, de rejoindre le team Fromagerie Marcel Petite.
UNE AIDE FINANCIÈRE SALUTAIRE Le mercato est donc animé, mais, insiste Maxime Mathelin, il n’y a pas de course à l’armement. « L’idée est de vraiment donner un coup de pouce à ces jeunes pour qu’ils puissent vivre de leur passion à fond, sans se soucier de problèmes financiers », explique-t-il. La plupart des athlètes de haut niveau vivent sans ressource financière autre que l'aide de leurs parents. Peu nombreux sont ceux qui ont pu rejoindre l'armée ou une autre administration. C'est dire la bouffée d'air pur que peut apporter un contrat de sponsoring. Pour Maxime Laheurte, sa relation avec Juraflore, plus celle nouée auprès des douanes, a joué « un rôle essentiel » dans sa carrière : « sans partenaires solides, il est difficile d’avancer sereinement et donc de faire des résultats. » Les sommes engagées n'ont rien à voir avec celles qui sont évoquées lorsque l'on parle de footballeurs internationaux. Ce que confirme Isabelle Seignemartin : « On ne sait pas ce que font les autres, ce qu’ils donnent. On propose un prix à l’athlète, qui est d’accord ou pas, mais nous, on ne peut pas aller au-dessus. » Depuis l'accroissement de la notoriété du biathlon dont les épreuves sont diffusées par la chaîne L'Équipe et Eurosport, les tarifs dans ce sport ont
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Présent sur le bandeau de Simon Desthieux, biathlète de l'Ain, Seignemartin est visible des amoureux de biathlon.
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notoirement progressé. Les autres disciplines n'ont pas connu de surenchère. Du coup, la société ainoise compte dans ses rangs trois sportifs : Anaïs Chevalier donc, mais aussi son coéquipier biathlète Simon Desthieux, champion olympique, ainsi que le jeune fondeur originaire de l’Ain, Jean Grasset, « un petit qui n’est pas aussi connu qu’eux. » Les contreparties demandées par les firmes fromagères ne sont pas vraiment contraignantes. Bien sûr, les marques sont présentes sur les tenues, qu'il s'agisse du bandeau, de la carabine... Elles sont alors visibles à la télévision lorsque les courses sont retransmises ou dans les magazines qui publient des photographies de leurs protégés. Chez Seignemartin, il est aussi demandé aux athlètes de mettre « des hashtags #FromagerieSeignemartin quand ils communiquent ». Maxime Laheurte va emporter une meule — « factice », précise-t-il — sur le circuit coupe du monde pour en faire quelques photos diffusées sur Facebook et Instagram. Preuve que les réseaux sociaux jouent un rôle important. Les champions y ont leur communauté. Les athlètes ne sont toutefois pas considérés comme des colonnes Morris ou des VRP. En portant les couleurs de leurs mécènes, c'est comme s'ils intégraient l'effectif, comme s'il y avait appartenance à un même corps. Conséquence, chaque employé devient un supporter impliqué, assidu et privilégié. Un compagnonage qu'il convient d'entretenir. Leurs poulains doivent donc venir les « voir à peu près deux à trois fois par an pour rencontrer les salariés et discuter avec eux », comme chez Seignemartin. En octobre dernier, Martin Fourcade était présent aux soixante-dix ans d’Entremont, son partenaire depuis un an. Pour l'occasion, le numéro un mondial du biathlon a réalisé une recette de salade bowl à base de riz sauvage, de dés d’emmental, de pousses d’épinard (dans des vidéos diffusées sur Internet, on peut aussi le voir cuisiner avec Stéphanie de Steph à table). « Nous leur demandons tout simplement de nous relayer les infos
les concernant : entraînements en zone de production, compétitions, résultats et quelques photos », complète le responsable communication du Beaufort. Du coup, sourit-il, « nous étions de fervents supporters, mais nous le sommes devenus encore plus maintenant ! » Dans l’ensemble, les entreprises sont donc en quête de visibilité. Elles n'espèrent pas vendre plus de meules pour autant. « Les retours sur investissement ne sont pas la priorité pour nous et il est très difficile d’en mesurer l’impact. Mais bien évidemment, l’objectif est plus en termes d’image que de finances », reconnaît M. Mathelin. À noter que le Beaufort accompagne aussi depuis toujours le circuit savoyard de ski de fond et de biathlon, comme la coopérative des Monts de Joux donne son nom à un circuit de courses nocturnes dans le Doubs.
À LA CONQUÊTE DU MONDE Enfin, le partage des valeurs, mais aussi du vécu, est de nature à renforcer un peu plus encore les liens entre les différents acteurs : « Il y a aussi l’esprit de compétition qui nous rapproche, explique Maxime Laheurte. La compétition est rude de part et d’autre ! » Aussi, les athlètes nordiques peuvent-ils se transformer en bons soldats quand il s'agit de conquérir de nouvelles contrées. Pour les plus connus, leur notoriété dépasse les frontières de l'Hexagone. De quoi espérer en profiter. Le Comté, qui a rejoint le pool de la Fédération française de ski depuis 2013, a ainsi réalisé, l'an dernier, un calendrier avec des photographies mettant en scène les stars tricolores (il a été offert avec le n° 24 de Nordic Magazine). Les clichés signés Pascal Regaldi, photographe installé à Salins-les-Bains (39), ont ensuite été exposés au French Cheese Board, à New York. Les Américains y ont découvert Jason Lamy Chappuis, Maurice Manificat, Martin Fourcade... en scène avec le célèbre fromage. De quoi donner envie de les imiter, même au pays de l'Oncle Sam. n
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#comtéVagne : sur Instagram, le biathlète Vosgien prend soin de nommer son nouveau sponsor dont le logo apparaît sur son bonnet.
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« Le retour sur investissement n'est pas la priorité » Maxime Mathelin, responsable de la communication du Syndicat de défense du Beaufort
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Roxane Lacroix et Alexis Jeannerod.
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R Roxane Lacroix et Alexis Jeannerod sont membres à la fois du team nordique Crédit Agricole Franche-Comté et de l'équipe professionnelle de Lukas Bauer, alignée sur le circuit Visma Classics. Une situation peu commune, mais dans laquelle les Jurassiens ne voient que des avantages.
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Roxane Lacroix et Alexis Jeannerod le reconnaissent : ils ont un statut un peu particulier dans le monde du ski de fond tricolore. Les deux Jurassiens appartiennent au team nordique Crédit Agricole FrancheComté, mais aussi à l'équipe professionnelle montée par le triple médaillé olympique, le Tchèque Lukas Bauer. « On ressent effectivement le caractère exceptionnel de notre situation, car elle génère beaucoup d’interrogations, constate le Pontissalien. Des gens ne comprennent pas comment on peut faire partie de ces deux équipes en même temps. On leur dit que c’est assez simple en fait. Le team nordique Crédit Agricole Franche-Comté nous sert beaucoup pendant la préparation de la saison et on le représente lors des courses en France. On appartient au team Bauer sur les épreuves du circuit Visma Ski Classics [Lire Nordic Magazine n° 28]. » La Bois d'Amonière confirme : « Je construis mes plans d’entraînement avec Arnaud Durand, le coach de l’équipe franc-comtoise. Il est ouvert à la discussion et j’ai confiance en ce qu’il dit. Lorsque je suis avec Lukas Bauer, celui-ci fait des retours constructifs techniquement, mais il n’est pas trop interventionniste. Il est présent, mais on reste libre. » Cela se passe donc plutôt bien aux yeux de l’étudiante en master de STAPS. « Les deux équipes vont dans le même sens et je ne trouve que du positif à être dans les deux teams. C’est un enrichissement personnel et sportif. » Le team Bauer permet de se concentrer sur l’essentiel, l’entraînement et les courses, car « Lukas s’occupe de tout ». Avec le team nordique Crédit Agricole Franche-Comté, « on est plus investi : chaque athlète a un rôle à jouer dans l’équipe pour qu’elle vive. En dehors du sport, il faut démarcher les sponsors, s’occuper de la logistique. C’est intéressant car on apprend des choses utiles. On montre qu’on sait faire autre chose que skier. » « C’est simple de concilier les deux, ajoute Alexis Jeannerod. On connaît le planning des stages suffisamment à l'avance pour adapter notre planification. C’est même un avantage avec deux fois plus de stages l’été. »
« L’IMPRESSION D’AVOIR FRANCHI UN CAP » Alexis Jeannerod a intégré le team Bauer au printemps 2016 : « Je venais d’apprendre que je n’étais pas repris en équipe de France. Je me suis alors mis à chercher des alternatives pour appartenir à un groupe d’entraînement de bon niveau et disputer les épreuves de la Visma Classics. » Un circuit qu’il avait découvert en participant, il y a trois ans, à la Birkebeinerrennet, en Norvège, avec le team nordique Crédit Agricole Franche-Comté. « J’avais adoré ça », glisse-t-il. Il adresse alors des offres de service par mail aux équipes pouvant accéder à ses attentes. « Lukas m’a répondu le premier pour me dire qu’il était intéressé. » Une nouvelle aventure pouvait alors démarrer pour le Doubiste. Roxane Lacroix, quant à elle, n’a rejoint la structure
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••• tchèque qu'en février dernier. À l’initiative de Lukas Bauer, qui l’a contactée pour disputer la Visma Ski Classics. Elle a d’emblée dit « banco » à cette opportunité. « Sportivement, c’est très enrichissant et je suis vraiment contente de pouvoir disputer l’intégralité du programme cet hiver. Me confronter à des skieuses meilleures que moi m’aide à progresser. » De fait, la jeune femme a « l’impression d’avoir franchi un cap, même s’il y a encore des choses à travailler. » La fréquentation du team Bauer, constitué de représentants de plusieurs nations, l’a également fait grandir « humainement. »
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méthodes de travail, concède le Pontissalien. Les séances d’intensité, avec une confrontation importante, m’ont permis de progresser et de passer des caps mentaux. D’une certaine façon, j’ai appris à ne plus avoir peur, en sentant que j’étais capable de “jouer” avec des gars comme ça. »
« J’AI APPRIS À NE PLUS AVOIR PEUR » Désormais, ses objectifs commencent à être élevés. « Je ne suis pas encore le leader de l’équipe, c’est Chernousov, mais Lukas veut qu’on fasse briller les couleurs de son équipe. L’objectif, c’est donc d’aider Ilya, et comme il y a deux gars qui marquent des points dans chaque équipe pour le général, l’objectif qu’on s’est fixé, avec Lukas, c’est de se rapprocher du top 10. » En utilisant le savoir du patron. « Je m’ins-
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Alexis Jeannerod, lui, se souvient que, dès sa première année de présence, il avait participé à tous les stages de la structure, aux côtés du Russe Ilya Chernousov, médaillé aux JO 2014, et du « patron », qui évoluait encore au haut niveau malgré ses 38 ans. « Cela m’a amené énormément d’expérience de m’entraîner avec eux, de partager leurs
Les choix de Lukas Bauer « J’ai rencontré Alexis Jeannerod il y a trois ans sur la Birkebeiner, explique Lukas Bauer, patron du eDsystem Bauer team. Depuis sa non-sélection en équipe de France, ce spécialiste du classique est désormais concentré sur la Visma Ski Classics et je suis certain qu’il peut prétendre à un top 10. Pour Roxane Lacroix, c’est un peu différent. Je l’ai contactée pour compléter le collectif, je voulais une femme de moins de 26 ans afin de jouer ce classement spécifique. Cet hiver, elle visera des tops 5 et le général de sa catégorie. Je suis heureux de les avoir tous les deux avec moi. » 54
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Le Bauer Ski Team sur la ligne de départ du prologue de Livigno en Italie. pire beaucoup de ce qu’il fait, j’apprends de sa manière de s’entraîner, d’aborder les courses. Il est très pro et discret, c’est enrichissant d’être à ses côtés. En course, c’est un fin tacticien. Il sait bien se placer et se cacher, avant d’y aller quand il le faut. » La feuille de route s’avère aussi ambitieuse pour Roxane Lacroix. « On se la fixe nous-mêmes et on en parle avec Lukas qui nous pousse à progresser. Si je suis dans le top 6 de plusieurs épreuves du circuit, ce seront déjà de sacrées belles courses. » « Tout est pris en charge avec le team Bauer, on est aux petits soins pour nous », se félicite Alexis Jeannerod. Même si statutairement, il n’y a pas de reconnaissance sociale. « Mon contrat avec Lukas m’aide à vivre un peu mieux, mais il ne s’agit pas d’un contrat de travail. » Plutôt d'une convention qui s’apparente à un partenariat avec un équipementier. Reste que le boss paraît plutôt cool. « Avec lui, les échanges sont très faciles, on se marre ensemble, note le classiqueur. Il prend des nouvelles régulièrement, c’est une relation amicale. Certes, il met la pression à sa façon, mais cela reste très sain car il s’agit d’une collaboration beaucoup basée sur la confiance et cela me plaît. » n
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Initiation au biathlon
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À 32 ans, Maurice Manificat est le leader de l'équipe de France de ski de fond.
Maurice Manificat Ses nouveaux rêves Mis au repos pour des soucis de santé, Maurice Manificat a manqué le début de la coupe du monde de ski de fond. Le double médaillé olympique n'en a pas moins d'ambition. Il peut encore réussir de belles choses cet hiver et donne d'ailleurs rendez-vous aux Mondiaux de Seefeld.
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QUAND J'AI FRANCHI LA LIGNE D'ARRIVÉE, J'ÉTAIS COMME PROSTRÉ DANS LA NEIGE EN ATTENDANT VAINEMENT QUE QUELQU'UN VIENNE ME FÉLICITER POUR UNE MÉDAILLE.
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Le skieur de fond Maurice Manificat ne s'imaginait sûrement pas suivre l'ouverture de la coupe du monde depuis le canapé de son salon à Saint-Nizier. C'est pourtant ce qui est arrivé au double médaillé olympique de Pyeongchang. Diminué physiquement, le fondeur originaire d'Agy a quitté la Laponie et le village du Père Noël pour rentrer à la maison. Et se refaire une santé avant le gros rendez-vous de l'hiver qu'il a coché : les Mondiaux de Seefeld. Pourtant, le numéro un du ski français a vécu une folle année 2018 : des succès en coupe du monde, le maillot rouge de leader du classement distance, des Jeux olympiques historiques pour le fond français... À l'heure d'analyser cette déconvenue qui perturbe le début de sa douzième année au plus haut niveau mondial, il porte également un regard lucide sur son sport. NORDIC MAGAZINE Vous qui aviez hâte de retrouver la
coupe du monde avez manqué les premières épreuves du calendrier. Que vous est-il arrivé ? Maurice Manificat Depuis septembre, j'ai des problèmes de dos qui ont déclenché une sorte de fatigue musculaire et articulaire latente. Avec le temps, cela ne s'est pas arrangé. Pire, la souffrance s'installait à chaque séance ; je me sentais fatigué et las. Mentalement, j'en ai pris un coup, mais je ne suis pas du genre à me morfondre. Les examens réalisés n'ont rien montré d'anormal, si ce n'est peut-être un surmenage. Je suis toujours occupé et ne prends sans doute pas assez de temps pour me poser. Du coup, la pause obligatoire m'a fait du bien, mentalement comme physiquement. Et j'espère désormais être prêt pour les prochains rendez-vous importants à commencer par les Mondiaux de Seefeld. Comment avez-vous vécu le fait de ne pas être avec vos coéquipiers de l'équipe de France à Ruka, Lillehammer ou Beitostølen ? La seule solution pour me refaire une santé, c'était de couper totalement. Mais j'ai suivi avec plaisir et envie les belles performances des copains. Celles-ci m'ont vraiment donné envie de retrouver la compétition. Sauf que je dois prendre le temps de bien faire les choses. Le ski de fond n'est pas toujours linéaire : il y a des hauts et des bas et, parfois, de beaux retours sur le devant de la scène. Je me 58
dis qu'un seul succès cet hiver effacera cette déconvenue. Car c'est de cela dont je rêve : continuer à faire des podiums et à gagner en coupe du monde. Mais étant de plus en plus exigeant avec moi-même, je me contente de moins en moins de top 10 ou top 15, car je travaille dur pour mieux que cela. Ça ne sourit pas toujours... Vos larmes à l'issue du 15 km des Jeux olympiques de Pyeongchang ont ému de nombreux Français. Vous rêviez d'une victoire, vous avez terminé en cinquième position. Quels souvenirs gardez-vous de ce moment ? Quand j'ai franchi la ligne d'arrivée, j'étais comme prostré dans la neige en attendant vainement que quelqu'un vienne me féliciter pour une médaille. Je sentais que ce n'était pas bon, mais c'était comme si tout espoir n'était pas encore éteint en moi. En fait, je crois que je n'avais pas envie de reconnaître le verdict du chronomètre, d'admettre que je passais à côté de mon rêve de médaille olympique individuelle sur un 15 km skate. Je ne voulais pas lâcher le truc, pas me dire que c'était fini et qu'il n'y aurait pas de récompense. Dans ce laps de temps, tout est remonté : les huit années de travail, d'entraînement, mais aussi les sacrifices... Tout s'est effondré. Pourtant, j'étais dans le coup durant la course, même si je n'avais pas les sensations voulues. J'étais marqué, je n'arrivais pas à en remettre et je sentais en moi que l'issue n'allait pas me sourire. Je suis tombé sur plus fort sur cette course. Du coup, pendant l'interview [avec nos confrères de France Télévisions, N.D.L.R.], j'ai relâché, sans tricher, ni surjouer, en étant moi, en étant vrai. Dans notre sport, on se donne à fond et je pense que les téléspectateurs ont ressenti cette implication totale dans l'effort. Et c'est ce qui les a touchés. Les Jeux olympiques ne valent-ils pas pour ces moments de vérité ? Oui. Les Jeux sont avant tout un vecteur d'émotions, c'est ce que recherchent les téléspectateurs. Et je suis comme eux. C'est différent des championnats du monde dans le sens où les JO touchent une audience plus large. Le grand public, au-delà des connaisseurs, veut vivre un moment fort et être touché par la manière dont nous, athlètes, le vivons. D'ailleurs, on m'a beaucoup parlé de cette interview.
Quelques jours après, vous avez décroché une médaille de bronze sur le relais puis une autre sur le team sprint. Une montagne russe de sentiments, non ? Le relais est intervenu deux jours après et je savais que je
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Maurice Manificat compte désormais trois médailles olympiques à son palmarès.
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••• devais très vite me mobiliser à nouveau, pour moi mais aussi pour les copains. Cette capacité à relever la tête, c'est justement ma force. Je fonctionne comme ça depuis toujours. Les gars m'ont bien aidé aussi. Il était hors de question que je rumine des jours et des jours. J'ai assez d'expérience pour savoir que ça reste du sport et qu'il y a plus grave dans la vie. Ce relais était l'objectif du groupe, de toute l'équipe de France, cette date était cochée depuis très longtemps. Aussi tout le monde a-t-il été concentré. En fait, nous étions sereins, détendus, comme habités par une force tranquille. C'est comme si tout allait se dérouler selon le plan prévu. Ce qui a été le cas. Après cette olympiade, avez-vous le sentiment que le nordique s'est davantage ouvert au public ? Depuis Sochi, on a senti un réel engouement et un intérêt plus important des gens pour notre sport. En parallèle, l'essor du biathlon, qui appartient à la famille du nordique, fait beaucoup pour la notoriété du ski de fond. Beaucoup veulent découvrir la pratique. La médiatisation grandissante, autour de Martin Fourcade notamment, a mis plus en lumière nos activités. Mais tant que nous, fondeurs, nous n'aurons pas une aura et une progression comparables à ce que vit le biathlon, le soufflé olympique retombera tous les quatre ans aussi vite qu'il a gonflé. Je pense qu'on a toutefois fait un grand pas en avant avec ces médailles. Que manque-t-il au ski de fond pour marcher sur les traces du biathlon ? Déjà, avec Martin Fourcade, la France a un leader incroyable et charismatique capable de gagner tous les week-ends... ou presque. Sa régularité impressionne et passionne les foules. D'ailleurs, c'est pour les mêmes raisons que le biathlon fait des audiences très fortes dans les pays de l'Est, en Suède ou en Norvège. Ces nations ont des athlètes très performants. Sans oublier que le biathlon est aujourd'hui diffusé gratuitement sur la chaîne L'Équipe [N.D.L.R. : le canal 21 diffusera cet hiver les courses de la Visma Ski Classics]. Pour percer médiatiquement, il nous faudrait régulièrement gagner ou jouer des podiums sur la coupe du monde, et encore, pas sûr que cela suffise car la France n'est pas, comme la Suisse, entièrement recouverte de reliefs et empreinte de culture montagnarde. Cela n'empêche toutefois pas de constater un engouement dans la pratique populaire.
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Avant de prétendre à une notoriété comparable à celle de Martin Fourcade, il faut faire davantage. nordic
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Lors des championnats de France de Prémanon, Manificat
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s’empare du titre avec le comité du Mont-Blanc. À 32 ans, Maurice Manificat reste un grand enfant avec ce clin d’œil à Mickey Mouse qui fête cette année ses 90 printemps. Après sa victoire à Davos, Manificat étrenne son maillot rouge de leader du classement distance à Toblach, en Italie. Sur le Tour de ski, il réalise le meilleur temps de la poursuite libre de Lenzerheide. À Davos, le Français remporte le quinze kilomètres libre. Lors du team sprint des Jeux de Pyeongchang, le staff de l’équipe de France tente un coup en alignant Maurice Manificat avec le sprinteur Richard Jouve. Un choix payant puisque les bleus s’emparent de la médaille de bronze. Un instant après l’arrivée d’Adrien Backscheider, qui offre le bronze du relais à la France en Corée du Sud, les tricolores s’offrent un moment de partage. De communion presque.
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••• Avez-vous un rôle d'ambassadeur à jouer ? Un peu oui. Le grand public a parfois entendu mon nom et rattache celui-ci au ski de fond, même si on me demande souvent si je fais du biathlon [rires]. J'essaye de parler de ma discipline le plus souvent possible. Vous êtes triple médaillé olympique, médaillé mondial, vicechampion du monde individuel et vainqueur d'une coupe du monde de ski de fond. Souffrez-vous d'un manque de reconnaissance ? Non, je ne fais pas la course à la reconnaissance. Malgré tout, cela se mérite. Avant de prétendre à une notoriété comparable à celle de Martin, il faut faire davantage ! On cherche, par le travail et l'investissement dans l'équipe de France, à être les meilleurs possible. Comme je vous le disais, c'est après que la médiatisation arrivera. Nous, les distanceurs, on obtient pourtant des résultats intéressants, les sprinteurs aussi avec des podiums en coupe du monde. Faisons les choses dans cet ordre pour espérer un peu de lumière...
La paternité a changé l'état d'esprit du Français : « On revient à des choses plus simples », confie-t-il.
Je me contente de moins en moins de top 10 ou top 15, car je travaille dur pour mieux que cela. L'équipe de France a intégré dans ses rangs les jeunes Jules Lapierre ou Valentin Chauvin. À 32 ans, comment vivez-vous dans ce groupe France intergénérationnel ? Ça me rappelle quand je suis arrivé dans l'équipe ; j'avais dix ans d'écart avec Vincent Vittoz par exemple. Il y avait alors une majorité d'anciens, alors que notre équipe actuelle mêle des athlètes expérimentés comme Jean-Marc Gaillard et moi, et des petits jeunes. Ces derniers apportent de l'insouciance, de la « niaque », une énergie débordante, des conversations différentes... Loin d'être un papi dans ma tête et encore moins physiquement, j'essaye aussi de leur donner quelques conseils pour la gestion des partenaires, des médias, car tout cela fait aussi partie de notre job. On s'entend tous bien. Cette légèreté est une vraie force dans le sens où chacun se nourrit des atouts des autres. Vous êtes papa d'un petit Ethan depuis 2014. En quoi la paternité a-t-elle changé l'homme et le champion que vous êtes ? D'abord, cela m'a appris à relativiser un échec sportif. Je sais désormais qu'il y a plus grave que ça dans la vie ! En 2015, j'ai obtenu ma médaille individuelle aux Mondiaux de Falun et, avec le recul, je me dis que c'est l'arrivée d'Ethan qui m'a enlevé de la pression par rapport à cet objectif. On revient à des choses plus simples. Ça m'a rendu plus serein, même si dans la vie de tous les jours, les journées sont chargées. On partage des choses ensemble et ce sont des moments précieux. Outre le ski de fond, vous êtes diplômé en biologie cellulaire et moléculaire. Une piste pour votre reconversion ? Si je veux poursuivre dans cette voie et me remettre à niveau, il faudrait sans doute retourner à l'école car j'ai arrêté il y a quatre ans. Mes études m'ont apporté des éclairages précieux sur le fonctionnement du corps et quelques facettes théoriques sur la vie de sportif. Mais honnêtement, j'ai énormément de pistes en tête pour la suite...
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Le fait d'étudier la science vous sensibilise-t-il davantage aux changements climatiques de plus en plus criants dans le monde du nordique ? Depuis tout gamin, je m'intéresse aux sciences de la terre et de la nature et à l'environnement. En voyageant, on voit bien que cette thématique est de plus en plus présente. Où et comment vous voyez-vous en 2038 ? Houla, ça fait loin tout ça [rires]. J'ai tellement d'idées pour mon après-carrière que je suis bien incapable de répondre. La question est peut-être de savoir si je serai ou pas en contact avec le sport ou le ski ! n
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MAURICE MANIFICAT
L A PA S S I O N D E L A C O M P É T I T I O N, L A PA S S I O N D U J E U Le ski nordique en compétition est un bon moyen de tester son courage. Contre qui vous battez-vous ? Les conditions ? Vos amis ? Vos concurrents ? Vous-même ?
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Anouk Faivre-Picon
Le goût des autres Numéro un du ski de fond féminin français et jeune maman attentionnée, la pétillante pontissalienne Anouk Faivre-Picon se tourne vers la dernière partie de sa carrière avec le sourire. Comme toujours.
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Une chevelure brune coupée court, des yeux clairs pétillants, de petites fossettes qui encadrent un sourire lumineux... et un intérêt inné pour ceux qui l'entourent : à bien y regarder, Anouk Faivre-Picon ressemble à l'héroïne de Jean-Pierre Jeunet, Amélie Poulain. Tout comme le personnage incarné par Audrey Tautou, elle affiche d'ailleurs un fabuleux destin. Toute gamine, la native de Pontarlier (25) vagabondait avant de rentrer de l'école. « Elle aimait discuter et passer du temps avec les mamans de ses copains et copines », dénonce en souriant Françoise, sa maman. « C'est vrai que j'aime les gens, je m'intéresse à leur histoire », confie Anouk Faivre-Picon. La sienne ne manque d'ailleurs pas d'intérêt. Née dans une famille de trois enfants avec des parents passionnés d'outdoor, c'est naturellement que la sœur de Jérémie et Théo développe de l'intérêt pour la nature qui l'entoure. L'héritage de son grand-père, Pierre Brunschwig, 91 ans, pionnier du CAF, club alpin français, de Pontarlier et des premières traversées intégrales du massif jurassien, a certainement aussi compté.
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« De mes trois enfants, c'est elle qui réclamait le plus souvent de rester dehors, partir en randonnée au Chasseron, au Suchet, en ski de fond comme à pied. Une petite fille pleine de vie qui s'intéressait à beaucoup de choses : elle voulait faire tous les métiers, devenir pédiatre, juge pour enfants, s'occuper des animaux... »
LE SKI POUR LE PLAISIR Trente ans plus tard, passionnée de botanique, d'environnement, de faune et de flore, la diplômée en biologie cultive cette soif de connaissances et de découvertes. « Anouk va aisément au contact, elle est très facile d'accès, note son ami, l'ancien fondeur jurassien Emmanuel Jonnier. Elle est toujours joviale et je crois vraiment que son caractère enjoué lui a ouvert des portes au cours de son parcours. » Façonnée par l'entraîneur de Pontarlier, Philippe Querry, et sa devise — « le plaisir du ski » —, la Franc-comtoise s'est tournée vers la compétition presque par hasard. Pour imiter l'une de
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À bientôt 33 ans, Anouk Faivre-Picon reste la numéro un 65 du ski de fond tricolore.
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Anouk Faivre-Picon sur les pistes de Seefeld, en Autriche, où doivent se tenir les prochains Mondiaux.
Durand plus tardivement jouent tour à tour un rôle dans son parcours qui surprend même l'intéressée : « Jamais je ne me serais imaginée athlète de haut niveau, sauf en tant que patineuse artistique après les Jeux d'Albertville », sourit celle qui avait six ans en 1992.
••• ses amies auteure d'un podium sur une course locale. « Le caractère qu'elle affichait toute petite est le même qu'aujourd'hui : décontraction et plaisir de faire du ski dans les montagnes du Jura qu'elle adore », éclaire son premier coach. Le travail et l'envie de progresser sont venus aux côtés de Daniel Drezet, alors entraîneur du comité régional jurassien où la jeune fille rencontre Aurore Jean, une autre figure du ski nordique féminin français. « Dès nos premiers stages, on rigolait beaucoup tout en étant sérieuses quand il le fallait, se souvient la fondeuse des Rousses, épouse de l'entraîneur de l'équipe de France dames de biathlon, Frédéric Jean [lire notre article page 80]. Je me suis tout de suite sentie bien avec elle, en tant que coéquipière et amie. On a fait notre parcours ensemble, avec des hauts et des bas, toujours dans le respect et la confiance. » D'autres entraîneurs ont ensuite poli la jeune pépite arrivée en équipe de France à la sortie du lycée. Olivier Michaud, Anaël Huard, Arnaud
Jamais, je ne me serais imaginée athlète de haut niveau. Anouk Faivre-Picon. 66
UN SENS DE LA RELATIVITÉ C'est sur le circuit de la coupe d'Europe que la fondeuse de Pontarlier marque les esprits en remportant le classement général. À l’époque déjà, la jeune femme ne mise pas tout sur son sport. « J'équilibrais mes équations de chimie les matins des courses d'OPA au grand dam d'Oliv [Michaud, N.D.L.R.] qui me comprenait en voyant que cela me détendait ». « Anouk est passionnée de peinture, de botanique, ça lui permet de relativiser beaucoup les pépins de la vie d'une sportive. Quand tu es athlète et que tu mises tout sur le ski, c'est d'autant plus difficile quand les relations sont tendues avec ta fédération et que la situation est plus délicate. Tout s'effondre si tu n'as rien d'autre que le sport », résume Emmanuel Jonnier. « Ses passions multiples forment un ensemble indissociable, elle ne les voit pas comme quelque chose qui est à part du ski, ça fait partie du personnage d'Anouk », formule joliment Samuel Cordier. Cet ami proche de la multiple championne de France partage avec elle une passion sans bornes pour les peintres Pierre Bichet, Charles Belle, la BD, en particulier l'œuvre de Hugo Pratt et son personnage phare, Corto Maltese. Les auteurs de polars nordiques ou écossais n'ont plus de secrets non plus pour elle, tout comme les chanteurs Leonard Cohen et Bob Dylan. « En plus d'être intelligente, gentille et belle, Anouk est
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Ses ambassadeurs sportifs, de gauche à droite : Alexis Jeannerod, Anouk Faivre-Picon et Jérémy Monnier
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Conception graphique : Direction de la Communication et des Relations Publiques - Ville de Pontarlier MAGAZINE
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Anouk Faivre-Picon, ici aux JO de Pyeongchang, c'est une 4e place aux Jeux, une 5e aux Mondiaux et trois victoires sur l'Engadine.
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LE JOUR OÙ ELLE ARRÊTERA LA COMPÉTITION, ELLE CONTINUERA DE SKIER. Mathias Wibault
••• aussi passionnée ; elle a toujours beaucoup de projets et cela l'aide à relativiser, développe l'homme qui partage sa vie depuis quinze ans, l'ancien fondeur de Chamonix, Mathias Wibault. Elle fait du ski car elle aime le ski, pas seulement la compétition. Le jour où elle arrêtera sa carrière, elle continuera de skier de toute façon. Le sport fait partie de sa vie, c'est un héritage familial. » Porter un dossard lui aura toutefois permis d'écrire quelques lignes de l'histoire de son sport : une quatrième place aux Jeux olympiques de Sochi en 2014 lors du relais partagé avec Aurore Jean, Célia Aymonier et Coraline Hugue ; une cinquième place aux Mondiaux de Falun, trois victoires sur le mythique marathon suisse de l'Engadine garnissent un joli palmarès. Mais pas de quoi pavaner : « Le sport n'est pas quelque chose de glorieux pour moi. En me retournant sur ma carrière, je me dirai que j'ai juste concrétisé de belles choses et construit de magnifiques souvenirs », dit-elle simplement.
EN IMMERSION AVEC LES AMÉRICAINES Plus que la confrontation pure avec un dossard sur le dos, « Anouk s'appuie sur la compétition pour rencontrer des gens, partager cet amour pour le ski avec son étonnante décontraction qu'elle transmet à chacun », estime Philippe Querry. Rien d'étonnant donc à ce qu'Anouk se rapproche de l'équipe de fond américaine en 2015, à l'occasion d'un stage en Nouvelle-Zélande [lire Nordic Magazine n° 16]. « C'était d'autant plus gonflé qu'à l'époque, elle parlait très mal anglais », se moque Jonnier. Avec les Jessie Diggins, Sophie Caldwell, Simi Hamilton et le staff US, « tous devenus des amis », la Française retrouve un esprit d'équipe positif et entraînant, loin des tracas d'une équipe nationale féminine mise en pièces après les Mondiaux de 2015. « J'ai beaucoup aimé la place qu'ont les athlètes au centre du projet sportif. Et pendant ces trois semaines, j'ai vraiment fait partie de leur équipe, dans un cadre où on se bat contre soi-même, avant de chercher à battre les autres. » Cette ambiance constructive, Anouk Faivre-Picon l'a retrouvée de-
DATES 18 février 1986 : Naissance à Pontarlier (25) Hiver 2007 : Débuts en coupe du monde, à Liberec (République Tchèque) Février 2014 : Quatrième du relais olympique à Sochi Février 2015 : 5e du 10 km libre des Mondiaux de Falun (Suède) Mars 2017 : Naissance de son fils Even, qu'elle a eu avec Mathias Wibault
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puis deux saisons au sein du team nordique Crédit Agricole FrancheComté, après la naissance de son fils Even, un prénom suédois qui rappelle l'origine de la belle famille de son homme. Arnaud Durand, l'entraîneur de l'équipe, n'est pas étranger à cette quiétude retrouvée. C'est lui qui lui a permis, avec un entraînement adapté, de relever l'incroyable challenge de disputer les Jeux olympiques de Pyeongchang, dix mois après son accouchement ! « C'est plaisant de travailler avec une athlète aussi professionnelle qu'Anouk, elle m'a énormément fait progresser en tant que coach. Son état d'esprit, ses qualités d'endurance et de mental en font un exemple pour les plus jeunes de notre groupe », salue-t-il. « Cette équipe m'apporte autant que je lui apporte, je suis impliquée dans la vie du groupe », réagit la championne, qui, à bientôt trente-trois ans, a « beaucoup de rêves en tête ». Le premier ? « Que le monde aille mieux ! » Le suivant : penser à sa reconversion dans quelques années, pourquoi pas en tant qu'institutrice. Mais avant d'y songer, il reste quelques belles compétitions à disputer, notamment des mondiaux du côté de Seefeld... et pas seulement pour le plaisir ! n
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TIM HUG S'il n'en reste qu'un... Jadis discipline forte du ski suisse, le combiné nordique n’est plus représenté au plus haut niveau depuis quatre ans que par le Soleurois de 31 ans. Il est désormais intégré à l’équipe de Norvège.
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le seul représentant du combiné nordique en Helvétie – le dernier des Mohicans, pour reprendre le célèbre cliché – à l’échelon international.
Cette situation n’a pas l’air de trop l’affecter, à voir sa mine réjouie, mais elle n’est malgré tout pas banale à vivre. « Oui, c’est assez spécial d’être seul dans une discipline et de se dire en plus qu’après moi, il n’y aura plus personne, relève-t-il. Ce sentiment bizarre, je l’ai surtout ressenti quand mes camarades ont arrêté la compétition il y a quelques années. Cela n’a pas été facile à vivre. » Seul, Tim Hug l’est à vrai dire beaucoup moins depuis ce printemps puisqu’il a été incorporé dans l’équipe de 71
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« C’est ici que j’ai sauté pour la première fois. J’avais huit ans… » Le regard joyeux et pétillant de Tim Hug se tourne vers le plus petit des trois tremplins de Kandersteg, dans l’Oberland bernois, où ont eu lieu, en octobre, les championnats suisses de saut et de combiné. Né en 1987, ce Soleurois a commencé à sauter en 1995, à une époque où le combiné nordique était encore bien vivant en Suisse. En 1988, Hippolyt Kempf avait remporté le titre olympique individuel à Calgary et, six ans plus tard, Andreas Schaad, Jean-Yves Cuendet et Kempf encore s’étaient octroyé la médaille de bronze par équipe aux JO de Lillehammer. Vingt-trois ans se sont écoulés depuis lors. Une éternité si l’on songe que Tim Hug est aujourd’hui, et depuis plusieurs années déjà,
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Tim Hug (dossard 34), lors de l'étape de Schonach, en mars dernier.
••• Norvège. Autrement dit, Swiss Ski paie la Fédération norvégienne pour la présence de son athlète. « C’est un gros changement pour moi, explique-t-il. Ces dernières années déjà, je m’étais entraîné avec d’autres équipes, les États-Unis d’abord, puis la Norvège, mais j’avais
Je trouvais trop ennuyeux de ne faire que du saut, alors j’ai choisi le combiné. Tim Hug
toujours un coach et un préparateur de skis suisses. Cette fois, je bénéficie pleinement de l’encadrement norvégien, c'est-à-dire un entraîneur spécifique tant pour le saut que pour le ski de fond. C’est tout bénéfice pour moi et cela me donne une nouvelle impulsion. Je suis content que Jan Schmid, qui a la double nationalité et qui courait d’ailleurs pour la Suisse lorsqu’il était jeune, soit encore là. Il m’a aidé à bien m’intégrer. » C’est pour des raisons financières que Swiss Ski a trouvé cette solution. 72
Payer Norges Skiforbund revient moins cher que monter une structure pour un seul athlète. Cela dit, on peut imaginer, sans trop se tromper, que si Tim Hug avait choisi d’arrêter la compétition après les derniers Jeux olympiques de Pyeongchang, cela aurait plutôt arrangé les instances suisses. D’ailleurs, quand on demande au Soleurois s’il pense représenter un problème pour Swiss Ski, il commence par éclater de rire. « C’est difficile à dire, précise-t-il. Mais si c’en est un, il s’est transformé en opportunité pour moi. Je suis content de cette solution qui est la meilleure possible. » Il marque une pause, puis reprend : « Après les Mondiaux de Falun en 2015, je me suis demandé si j’allais vraiment continuer. Cela faisait une année que j’étais seul dans l’équipe et c’était dur. En revanche, à la fin de l’hiver dernier, après les JO, je ne me suis pas vraiment posé la question. Assez vite, j’ai eu envie de poursuivre ma carrière. La perspective de disputer les Mondiaux de Seefeld m’a poussé à faire une année supplémentaire. Et maintenant que je suis avec la Norvège, j’ai le sentiment de pouvoir encore progresser. »
UNE BELLE HISTOIRE S’il est un homme, au sein de Swiss Ski, qui est content que Tim Hug soit encore sur le circuit, c’est Hippolyt Kempf. L’actuel chef du ski de fond n’a pas envie de voir mourir dans son pays une discipline dans laquelle il est devenu champion olympique en 1988. « Je suis convaincu que Tim a encore du potentiel, déclare-t-il. Il vole bien et il peut s’améliorer en ski de fond. Le fait qu’il soit dans l’équipe de Norvège est bien pour lui… mais pas pour le combiné nordique suisse. On perd l’esprit du combiné en Suisse et, du même coup, des compétences » [Lire par ailleurs].
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••• Pour Jean-Yves Cuendet, l’intégration de Hug en Norvège est « une belle histoire ». « Cela montre le bel esprit de solidarité et de collaboration qui existe dans cette discipline, déclare l’ancien spécialiste de la vallée de Joux. Je trouvais remarquable ce que Tim était capable de faire en étant seul et là, je suis heureux pour lui qu’il puisse être dans une vraie équipe. » Tim Hug a commencé par le saut à skis. « J’ai été son premier entraîneur et Tim était vraiment doué pour le saut », relève Hippolyt Kempf. À l’âge de seize ans, le Suisse a d’ailleurs quitté le domicile familial de Gerlafingen, pour aller à Einsiedeln, où les tremplins venaient d’être construits. Il aurait peut-être pu faire carrière, mais cela ne l’intéressait pas vraiment. « Je trouvais trop ennuyeux de ne faire que du saut, dit-il. J’avais besoin d’autre chose. Cela m’a paru tout naturel de me tourner vers le combiné nordique, où on doit trouver la bonne balance entre le saut et le ski de fond. J’aimais le changement entre ces deux disciplines très différentes. »
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Tim Hug suit des études sur les énergies renouvelables et les techniques environnementales.
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FIN DE CARRIÈRE ? Alors qu’il approche de la fin de carrière, Tim Hug apprécie toujours cette équation si difficile à résoudre. « La préparation n’est jamais simple à planifier car comment réussir à être performant aussi bien sur un tremplin que sur des skis de fond ?, souligne-t-il. L’important est de comprendre et ressentir les besoins du corps. Il est nécessaire aussi d’accepter que dans les phases intenses de préparation en fond, le saut fonctionne un peu moins bien. Et à l’inverse d’être moins à l’aise sur les skis de fond lorsqu’on est davantage focalisé sur le saut. À la base, je suis plutôt sauteur, mais ça n’a pas très bien marché pour moi l’année dernière et je dois maintenant retrouver de la confiance. Le fait d’avoir maintenant un entraîneur pour chaque discipline va m’aider. » Tim Hug est heureux de s’être encore engagé cette saison, mais son esprit est aussi occupé par ses études sur les énergies renouvelables et les techniques environnementales. « J’ai eu des examens l’été dernier qui m’ont obligé à réduire un peu mes entraînements, dit-il. Pour la tête, c’est enrichissant de faire ces études. En principe, j’en ai encore pour deux ans. » En fait, la longueur de ses études va dépendre de son avenir sportif. Le Soleurois a laissé entendre que cette saison serait sa dernière. « C’est vrai, je pense m’arrêter au printemps prochain. Mais sait-on jamais… » n
Le combiné est à l'abandon en Suisse En octobre dernier, lors des championnats suisses de combiné nordique – où une course à pied de 6 km a remplacé l’épreuve de ski de fond – il n’y avait que quatre concurrents au départ, dont un de moins de 16 ans. C’est dire si la discipline est aujourd’hui presque à l’abandon du côté de Swiss Ski. Tim Hug, qui a remporté très facilement ce titre, est le premier à regretter cette situation. « C’est évidemment une question de moyens, mais je trouve dommage que la fédération n’investisse pas plus pour relancer le combiné », dit-il. 74
Ancien champion olympique de combiné nordique, Hippolyt Kempf occupe un poste important au sein de Swiss Ski depuis plus de dix ans – chef du ski de fond – mais il n’a pu qu'assister, impuissant, et à son grand regret, à la mise en veille toujours plus importante de la discipline. « En 2006 déjà, après les JO de Turin, la direction de Swiss Ski a décidé de moins investir sur le combiné, relève-t-il. C’est surtout après les Jeux de Vancouver en 2010 que celui-ci a vraiment été mis de côté par rapport au ski de fond et au saut. Il
a alors été décidé de ne plus avoir d’entraîneur pour les jeunes en coupe des Alpes. On a ainsi découragé la relève. » Le Lucernois n’a cependant pas perdu tout espoir de voir la discipline renaître en Suisse, grâce aux installations de Kandersteg. « Lors des championnats du monde juniors qui se sont déroulés en janvier dernier, nous avons discuté avec le club de Kandersteg, explique Kempf. L’idée est de relancer avec de nouveaux entraîneurs et de jeunes athlètes au niveau régional afin de recréer une base. »
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Laurent Muhlethaler Le gamer
Le Jurassien trouve petit à petit une vraie sérénité dans la vie, sur le tremplin et sur les pistes. De quoi aiguiser son appétit dans le petit monde du combiné.
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« Le saut, c’est un mystère pour moi, je ne sais pas d’où ça vient. Rien dans la famille ne me prédisposait à pratiquer ce sport ! » Aujourd’hui, à 21 ans, Laurent Muhlethaler, membre de l’équipe de France de combiné nordique, ne comprend toujours pas pourquoi, à trois ans et demi, il s’est mis debout sur la table de la salle à manger pour sauter dans les bras de sa mère comme s’il s’élançait d’un tremplin. C’est d’abord au ski alpin que le garçon s’initie à l'âge de cinq ans. Sa maman les emmène, lui et sa sœur Maryne — de cinq ans son aînée — sur les pistes de la Dôle et des Auvernes, à deux pas de la maison natale de Prémanon : « Nous partions avec le sac à dos et mangions sur les pistes. Laurent ne voulait jamais s’arrêter, il recherchait les bosses pour sauter. J’étais tout le temps obligée de le freiner. » Du coup, pour calmer ses ardeurs, elle et son mari l’initient au saut. À six ans, le gamin progresse à pas de géant. S’il appréhende le tremplin de 25 mètres — « je montais et je redescendais sans sauter, j’avais peur » — il passe un cap à huit ans et enchaîne avec le 45 m et le 57 m de Chaux-Neuve. Il se paye même le luxe de sauter pour la première fois du 80 m aux Tuffes la veille de ses
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dix ans : « J’étais prêt, mais pas mes parents. Aujourd’hui je comprends leur appréhension, c’est très haut ! » Avec Christian Lacroix, son entraîneur de l’époque qui le suivra sept ans jusqu’à la porte des minimes, c’est l’époque de l’insouciance, des stages et des copains : « J’étais le premier arrivé et le dernier parti, mais c’était cool. Aujourd’hui, quand je vois le programme des gosses de douze ans, je ne sais pas si je le referais… » Laurent Muhlethaler est doué, mais il possède un sale caractère. Jamais satisfait, même dans la victoire ! Il pique des colères contre lui-même. Cette quête de la perfection lui jouera des tours quelques années plus tard.
SUR LE BANC À PYEONGCHANG Sa première année en minimes, il la vit dans la douleur. En voulant suivre des athlètes de quatre ans de plus, il s’épuise et perd confiance. Il faudra tout le tact d’Alexandre Villet, son nouveau coach, pour calmer la bête. Et c’est finalement en juniors qu’il explose au niveau international : un premier top 10 en OPA lui ouvre la porte des championnats du monde
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À 21 ans, le combiné de Prémanon, dans le Jura, a de l'ambition. Remplaçant aux Jeux de Pyeongchang, il espère offrir à la France une médaille aux JO de Pékin, en 2022.
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Le Jurassien, lors d'une étape de coupe du monde à Ramsau, en Autriche.
••• juniors. Puis ce sera la coupe du monde en 2015 à Lillehammer, un podium en coupe continentale en 2016, un succès en coupe OPA la même année. Figurer dans un top 10, il le dit, « c’est un truc de fou, on y prend goût ». Mais l’objectif, le vrai, ce sont les JO. Après deux médailles (argent par équipe et bronze en individuel) aux championnats du monde juniors de 2017 qui ponctuent une très belle saison, Laurent Muhlethaler veut aller aux Jeux olympiques de Pyeongchang de 2018, mais son début de saison se passe mal. Un dérèglement de la thyroïde l’handicape, la pression est trop forte et le retour en équipe de France de Jason Lamy Chapuis le relègue sur
C'est un perfectionniste qui ne lâche rien, et il est bosseur. Maryne Muhlethaler, sœur de Laurent
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le banc des remplaçants. Frédéric Baud, qui gère le groupe depuis le début d'hiver, parle d’une saison à oublier : « Être cinquième quand il y a quatre places, c’est dur. Sans doute n’a-t-il pas su gérer le retour de Jason ? Mais Laurent a gagné sa place en coupe du monde, il ramène des points. Il est en train de mûrir, de devenir un homme. »
EN ROUTE POUR PÉKIN Laurent Muhlethaler apprend doucement à se connaître. Et peut-être aussi à s’aimer. Sa sœur Maryne suit de près cette évolution : « C’est un perfectionniste qui ne lâche rien et il est bosseur, il veut toujours se débrouiller tout seul. Tout petit, il voulait déjà aller aux JO, il a été frustré cette année, mais il ira au bout. » L’intéressé, lui, s’appuie sur ses derniers résultats, sa victoire en coupe du monde B en Russie en mars dernier, mais aussi sa huitième place cet été au Grand Prix de Planica, en Slovénie : « J’ai envie de valider ce que j’ai fait, je sais que je peux terminer dans les trente premiers en coupe du monde. Il faudra que je sois bien physiquement. Je suis prêt, j’ai fait des tests, des prises de sang. Maintenant je suis vigilant avec moi-même. » C’est vrai, le Jurassien se réserve vingt minutes d’étirements et d’assouplissements chaque soir devant des vidéos de sauts ou des compétitions de Martin Fourcade, l’exemple. Il avoue même avoir souvent pensé au champion pyrénéen en attaquant une course à skis… Et s’il reconnaît avoir du mal à enchaîner les séances de musculation des jambes en salle, il sait aujourd’hui se faire violence.
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Laurent Muhlethaler a du caractère. Une force qui lui permet de travailler avec le VVStar de Lamoura, tout en défendant les couleurs de la France en coupe du monde.
••• Le jeune homme apprend la maîtrise à sa façon. Cet été, quand il a eu de mauvaises sensations au tremplin, il a pris sa tente et, pendant deux jours, il a enchaîné quelques sommets, en Suisse allemande. La nature, c’est sa confidente : « J’aime me retrouver seul dans la montagne, me couper du monde me fait du bien. Mon rêve, c’est d’acheter un petit Combi et de faire tous les tremplins d’Europe. »
Sans doute sa rencontre avec Louise, voilà un an, a modifié sa trajectoire. Fille de Bellefontaine, étudiante en art, pas du tout sportive, elle reconnaît avoir eu peur au début : « Je ne savais même pas qui il était. Sa popularité m’effrayait, je me disais que je ne serais pas à la hauteur, mais il m'aide à faire des choses que je ne me sentais pas capable de faire. » Les deux amoureux ont passé un deal : elle accepte ses absences prolongées, il vient se ressourcer auprès d’elle. Le cocktail Muhlethaler carbure aussi aux copains, ceux de l’équipe de France avec lesquels il vit une aventure commune sept mois par an. Antoine Gérard, le Vosgien, a fait ses premiers podiums avec lui, il y a cinq ans : « Lolo est toujours de bonne humeur, il est aussi chambreur. Lui et moi, on se défie, on se taquine, mais il sait ce qu’il veut. Cet été, il a passé un cap, il devient un grand athlète. Je crois en lui ! » Et puis, il y a les copains d’enfance. Fabien Magoni, son cousin, fait partie des intimes : « Son rêve, c’est d’aller à Pékin et il va s’en donner les moyens. Maintenant, il se connaît mieux, il va gérer son physique et son mental. » Cet univers est rassurant parce que rempli de certitudes : « Nous n’avons pas la même vie, mais mes amis sont importants. Je sais qu’ils seront toujours là pour moi. » Avec eux, ce sont les parties de FIFA, son jeu vidéo préféré, posés sur la banquette du petit appartement des Rousses acheté récemment : « Le foot, c’est ma seconde passion, j’y ai joué très longtemps. D’ailleurs mon seul vrai modèle, c’est Zidane. Ce type-là est un mythe, j’aime sa façon de défendre ce qu’il veut, il est humble. » Et Fourcade, Lamy Chapuis ? « Eux, je les approche. » L’équilibre d’un sportif de haut niveau tient à un ensemble de détails, à commencer par la vie professionnelle. Actuellement en contrat d'insertion professionnelle (CIP) avec le VVSstar de la Station des Rousses, sur une base de cinquante jours par an, Laurent Muhlethaler a obtenu un BTS « négociation clients » en alternance au lycée Jeanne d'Arc de Champagnole (39) il y a un an. Il veut aussi passer ses diplômes d'Etat de ski parce que rester dans ce milieu et plus encore coacher, c'est son rêve. En attendant, la froide réalité le rattrape parfois. Comme les restrictions budgétaires de l’équipe de France de combiné, par exemple, qui a dû diminuer la voilure au niveau des stages : « On s’adapte. Sur le massif jurassien, nous avons la chance d’avoir des équipements qui nous permettent de nous entraîner, mais c’est la première année que je ressens la baisse des moyens. Pour aller aux Grands Prix, nous avons participé financièrement, c’est quelque chose de rare ! » Sur son chemin, s’il y a des embûches, Laurent « le trognard » — comme le surnomme sa maman — a su aussi séduire. Depuis cette année, l’entreprise Di Léna le sponsorise et ce n’est pas un hasard si Martial De Hatten mise sur lui : « On le connaît, c’est un jeune très sérieux qui s’entraîne dur et ne cesse de progresser. Il ne lâche rien et on va le suivre tout au long de son parcours. » En attendant, quand les jambes lui font mal sur les pistes et que tout va de travers, le petit gars de Prémanon serre les dents en se répétant son mantra : « Une médaille aux JO, il n’y a rien de plus beau. » n
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Credit photo : Agence Zoom
SOMFY TEAM Un attrait pour la performance
Somfy, partenaire de Martin Fourcade depuis 10 ans nordic MAGAZINE
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Frédéric Jean, ici à Arçon, dans le Doubs, a d'abord entraîné l'équipe de France B, avant de succéder à Julien Robert à la tête du groupe dames sur la coupe du monde.
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FRÉDÉRIC JEAN F(r)edérateur Ancien biathlète devenu entraîneur, le Drômois se nourrit de son expérience pour insuffler exigence et cohésion au sein de l’équipe de France féminine de biathlon dont il s'occupe désormais.
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En novembre dernier, l’équipe de France féminine de biathlon effectuait son ultime stage d’avant saison en Suisse. Une nouveauté dans le planning des tricolores puisque, habituellement, c'est la ville de Sjusjøen, en Norvège, qui accueille cette dernière étape avant le coup d'envoi de la saison. Un choix parfaitement assumé par leur nouveau coach. Depuis le printemps, Frédéric Jean, que tout le monde appelle Fred, a en effet succédé à Julien Robert. « À Lenzerheide, près de Davos, nous sommes à 1 400 mètres, exactement à la même altitude que Pokljuka, l’endroit où se déroulera la première épreuve de coupe du monde de la saison », explique le Drômois. Pour le reste, dit-il, rien n'a bougé. Rien n'est moins sûr. Le groupe que l'on a retrouvé au début de l'hiver ne ressemble plus vraiment à celui que l'on a quitté en mars dernier. Déjà parce qu'il y a eu le départ de Marie Dorin-Habert, figure
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emblématique de cette petite troupe. Ensuite, parce que l'ambiance a évolué dans le collectif tricolore. Et l'arrivée du trentenaire n'y est pas étrangère. « Même si on n'a pas changé grand-chose, ce sont juste d'autres mots, d'autres visages, d'autres références », le résumait récemment Anaïs Bescond, dans L'Équipe.
UN PASSÉ D'ATHLÈTE « Le vrai secret, c’est vraiment l’état d’esprit, acquiesce sa coéquipière des Fourgs, Célia Aymonier. Nous sortions d’une saison olympique avec quelques plumes en moins et un peu émoussées. Et Fred a tout simplement réussi à insuffler à l’équipe de la motivation et de la bonne humeur. C’est un homme motivé, curieux, toujours à la recherche de la meilleure performance. C’est exceptionnel ». 83
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Frédéric Jean, en pleine discussion avec Justine Braisaz, auteure d'un podium sur le sprint de Pokljuka, en Slovénie.
••• Ces traits de caractère — certains y verraient un chapelet de « compliments » — relevés par la Jurassienne, qui compte déjà quelques saisons dans le team tricolore, semblent être une constante dans l'histoire du Drômois. Originaire de Loriol (26), l'ex-licencié à l’Entente Saugette de Montbenoît (25) a d’abord réalisé une belle carrière de sportif de haut niveau. Tout commence pour lui en 1998, au collège de La Chapelleen-Vercors, se poursuit en équipe de France junior puis, à partir de 2004, en équipe de France senior. Le temps de se construire un palmarès. Trois titres de champion de France, deux victoires en IBU Cup, six podiums dont une victoire au général en 2008, vingt sélections en coupe du monde et trois tops 10 aux championnats d’Europe, cela permet d'envisager une reconversion du côté de l'encadrement. La légitimité est inattaquable. « En tant qu’athlète, je n’ai rien à regretter, je m’étais promis de tout donner et je l’ai fait. Ce job de coach, c’était mon idée numéro un, confie l'intéressé. C’est pourquoi j’ai préparé un BE2 [Brevet d’État] alors que je courais encore ».
L'AMOUR DU VÉLO Dans les faits, il a encadré les cadets du Jura. Il déclarait à l’époque : « Le contact avec ces champions de demain me plaît ; je leur fais profiter de mon expérience et, en retour, j’apprends à leur contact autant 84
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Pour lui, une équipe, ce n'est pas une somme d'individus, mais un espace de partage. Julien Ughetto, ancien biathlète
sur le plan personnel que professionnel. C’est un enrichissement réciproque ». Julien Ughetto, kinésithérapeute dans le Vercors, fut son camarade au Comité du Dauphiné et en équipe de France jusqu’en 2008. « Athlète, c’était quelqu’un de très pro, il était impulsif, dans le bon sens du terme. Aussi, c’était quelqu’un d’important dans le groupe, car il avait souvent le mot pour rire. C’est essentiel quand on passe autant de temps ensemble. Après, je n’ai pas été du tout étonné de le voir choisir le métier d’entraîneur. D’abord, Fred est passionné par sa discipline et la physiologie. Il ne lâche rien, il est toujours en recherche d'informations et de compétences. Ensuite, il y a la fibre familiale. Son père faisait la même chose dans le vélo. » Le vélo, justement, parlons-en. Il tient une place importante dans la vie du Rhônalpin installé dans le Jura. « Il est à 3 000 % dedans », confie, sans exagération, Simon Sancet, avec qui il a été licencié au Vélo-club Morteau-Montbenoît : « Nous avons même fait le triathlon d'Embrun en 2014 », ajoute-t-il. Cette compétition est considérée comme l’une des plus difficiles au monde. Jugez plutôt : 3,8 km de natation dans un lac, 180 km sur les routes plutôt vallonnées des Alpes du sud et, enfin, un marathon de 42 km. Le pari a été relevé par les deux amis, mais dans les coulisses de cet exploit, il y a des fonds récoltés pour la Sapaudia, association qui milite pour le don de moelle osseuse. La générosité au bout du chemin. Dans la famille Jean, quand il s'agit de petite reine, il faut aussi compter sur les frères Pascal et Anatole qui nourrissent le même amour ; ils montrent même des capacités physiques hors du commun, assure-t-on. L’ex-fondeuse de l'équipe de France Aurore Jean, avec qui Frédéric est marié, ne peut que constater : « le vélo de route, il aime bien le retrouver au printemps. Il ne s’arrête alors jamais, et le numéro deux, notre fils Tom, est pareil, toujours en mouvement ». Et ne croyez pas qu'enfin au calme, il s'occupe à... ne rien faire. « Il s’est mis depuis peu à la guitare, il compte en jouer pendant ses moments de calme ! », confie, les yeux écarquillés, Simon Sancet.
RAPIDE ASCENSION Sa soif d'apprendre n'a rien à envier à cette énergie débordante qui le caractérise. Depuis qu’il a raccroché la carabine, à l’issue des championnats de France des Contamines-Montjoie de 2013 [la saison suivante, à trente ans, il a remporté le circuit des courses populaires du massif du Jura], Frédéric Jean n'a cessé de faire ses gammes. L'année où il a décidé de raccrocher la carabine, l'actuel directeur du Centre national d’entraînement (CNE) Nicolas Michaud, alors en charge du nordique à la Fédération française de ski, lui propose d’encadrer le groupe Junior. En 2017, il devient responsable du groupe B celui qui évolue en IBU Cup – avec Vincent Porret, en charge du tir. Au printemps 2018, Stéphane Bouthiaux, nommé directeur technique national, lui confie les rênes de l'équipe de
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Construisons ENSEMBLE votre avenir. Samse, une histoire d’hommes et de femmes.
Le groupe Samse soutient le ski nordique en France.
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JEAN-YVES BEGON
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De haut en bas : Janvier 2012. Le biathlète, vêtu de la tenue salamandre de l'équipe de France, sur une étape d'IBU Cup à Bessans. Dossard jaune de leader du circuit jurassien des courses populaires, Fred Jean dispute, en 2013, la Traversée du Massacre, à Prémanon. Avec son ami Simon Sancet, le Drômois a disputé le triathlon d'Embrun, l'un des plus durs du monde et récolté des fonds pour la Sapaudia. 86
France féminine qui évolue en coupe du monde, toujours associé à l'ancien biathlète du Team Haute-Savoie Nordic pour le tir. Le poste est contraignant, il implique de passer beaucoup de temps en dehors de l'Hexagone. Qu'importe... « Quand Stéphane m’a fait la proposition, on en a discuté avec Aurore, mais je n’ai pas réfléchi longtemps. C’est sûr que je fais un métier particulier. Aurore, la maman de notre petit Tom, a les reins solides et tient tout à bout de bras ». À trente-cinq ans, le challenge lui plaît : « J’ai appris le métier “step by step”, sans avoir grillé d’étape. J’ai beaucoup observé mes propres entraîneurs et j’ai la chance de pouvoir continuer à échanger avec eux. ». Le sourire aux lèvres, il ne cache ni sa fierté, ni le bonheur qui l'habite : « Ce métier m’a toujours passionné et me rend heureux ». Au quotidien, Frédéric Jean continue à côtoyer des personnes qui ont marqué son parcours, à l'exemple de Philippe Cuier, son professeur de sport à la Chapelle-en-Vercors, aujourd’hui président de la commission biathlon. Il y eut aussi Thierry Dusserre, Christophe Vassallo, Lionel Laurent, Pascal Étienne [décédé en décembre 2010], Jean-Pierre Amat ou encore Stéphane Bouthiaux, qui l’a entraîné de 2008 à 2010. « C’est d’abord une aventure humaine. Le biathlon en France est une discipline qui réussit de belles choses depuis pas mal d’années, parce que c’est une grande famille ».
EN BINÔME AVEC VINCENT PORRET À condition que chacun fasse des efforts. « J’ai surtout appris à connaître Fred l’hiver dernier, en IBU Cup. Il avait réussi à nous transmettre une belle cohésion de groupe. Entre athlètes, coach, techniciens, ce n’est pas évident », se félicite Enora latuillière, qui l'a accompagné cette année dans le groupe A, avec Chloé Chevalier et Julia Simon : « Il a beaucoup d’humour et, moi, j’aime beaucoup. » Julien Ughetto, qui a décroché une médaille d'argent aux championnats d'Europe juniors de 2001, confirme : « Il aimait la vie de groupe quand nous étions athlètes, il est bon pour désamorcer les tensions à l’approche de l’hiver. Pour lui, une équipe, ce n’est pas une somme d’individus, mais un espace de partage, et je pense qu’il a envie de reproduire ça avec les filles dans leurs objectifs ». Ses amis louent aussi ses qualités d’organisateur : « Dans notre groupe d’amis, raconte Charlotte Sancet, il est toujours celui qui propose des choses. Pour nos dernières vacances au printemps, au Ventoux, il s'est occupé de la logistique, il est très méthodique ». « Il faut qu’il range tout, qu’il planifie, rigole Aurore Jean. Nous ne sommes pas trop pareils sur ce point, mais c’est plutôt une grande qualité pour son métier actuel ». « Avec Vincent Porret, ils forment un binôme qui fonctionne, on se rend compte de la chance qu’on a », se félicite de son côté Célia Aymonier. Les deux coachs qui se sont connus en 2004 aux championnats du monde juniors de Bessans, souhaitent pérenniser les acquis. « L’entente est très bonne entre nous. À deux, nous sommes plus forts pour mener l’équipe », confirme le Mégevan. Sous-entendu à la victoire. Si en tant que biathlète, il n'a pas oublié le championnat d’Europe d'Ufa (Russie) en 2008 ou encore l’IBU Cup disputée à Bansko (Bulgarie) en 2009, c'est maintenant avec les filles de l'équipe de France qu'il va se fabriquer des souvenirs. Un plein d'émotions qu'il aura rendu possible, avec sa potion magique faite de légèreté, d'exigence, de travail, d'ambition et d'énergie à revendre. n
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Les voyages d'Iris Pessey
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omme beaucoup de skieurs français, j’ai pris la décision de finir mes études et ma carrière sportive aux États-Unis. J'y voyais là l’opportunité d’apprendre l’anglais, de voyager aussi, tout en continuant à skier bien sûr, mais « pour le fun » cette fois-ci. Tout cela aux frais d’une école dans le Vermont qui m'a offert une bourse. C'était, en quelque sorte, un bon retour sur investissement après toutes ces années passées à m'entraîner pour briller le dimanche sur les courses populaires. Mais, entre l'idée que je me faisais du rêve américain et la réalité, il y a eu, comment dire ? un Grand Canyon. Voici donc mon guide de survie pour tous ceux qui aimeraient se jeter à l’eau. n Quand on skie pour une université, chaque athlète rapporte des points pour l'école. Cela instaure une vraie dynamique de groupe pour un sport individuel, et même entre les sports. Les entraînements se font toujours en groupe, même durant le week-end et les vacances scolaires, de quoi former une vraie famille. n Chaque université a sa mascotte, la mienne était le catamount, une sorte de lynx qui se trouve dans les montagnes aux alentours du campus. À chaque évènement sportif, on se tatoue le V de Vermont et la bestiole sur les joues. On se met des paillettes or et vertes et des rubans dans les cheveux aux couleurs de l'école : une
vraie pom-pom girl au sein d'une compétition joyeuse ! n Dans les universités, le sport joue un rôle important car il fait la renommée des écoles (comme le basket par exemple). Dans mon école, un semestre coûte 49 000 dollars environ, mais les équipes sportives peuvent rembourser jusqu'à 100 % des frais. Beaucoup d'Européens profitent du système. n C'est à peine si je sais où se situe la bibliothèque à l'Université d'Annecy. Mais celle du Vermont, je peux vous la décrire en long, en large et en travers. Étudier aux USA, c'est travailler de manière plus indépendante et passer des heures la tête dans les bouquins. Moi qui pensais que j'étais venue principalement pour skier, c'est raté ! n Heureusement, une fois par an, il y a le spring break pour récupérer. Dix jours où tout est permis avant la période d'examens. Comme dans les films, la plupart des étudiants choisissent Miami ou Cancun pour aller se vider la tête avant de s'enfermer dans les livres jusqu’à la fin des cours. Durant cette période, la côte mexicaine ressemble à un clip de Macklemore ! n Alpha, Omega et les soirées en vêtements grecs dans les maisons traditionnelles aux hautes colonnes ne sont pas un mythe non plus. Si vous êtes invités dans une fraternité, vous ne savez plus où vous vous trouvez. Est-ce encore l'Amérique ? Ou la Grèce ? Mais attention, les règles sont très strictes pour les athlètes. Être surpris en
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IRIS PESSEY
Avec Rémi Salacroup du team Grenoble Isère Nordique.
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Spring break à Cancun (Mexique) : Difficile de faire plus cliché.
IRIS PESSEY
Un air d'Amérique soirée par les entraîneurs peut suffire à être suspendu de l'équipe. n Plusieurs heures de bus, voire d'avion entre les compétitions sans sortir du pays… peuvent lasser au début. Mais on s'y habitue. n Être Français aux USA, en plus d'être moqué pour notre accent, c'est également subir les clichés : baguettes de pain, croissants, football, vin rouge… tout y passe. Et il vous faudra répondre à tant de questions, parfois absurdes, sur la France... et l'Europe. Car oui, les Européens, on est tous dans le même panier. Comme je vivais avec un Suédois et un Norvégien, les filles de l'équipe me demandaient souvent comment j'arrivais à m'entendre avec ces deux Vikings froids comme leur pays qui « vont à l'école en traîneaux et vivent dans un igloo ». n Au lendemain matin des élections présidentielles, voilà que j’arrive en cours de science politique avec ma doudoune rose. Autour de moi, la classe est habillée tout en noir. Il y a même des élèves en pleurs. J’ai dû louper un truc ? Un attentat quelque part ? Non juste le « deuil moral » de l’État du Vermont, dont Bernie Sanders [candidat démocrate qui a perdu à la primaire face à Hillary Clinton, qui sera finalement battue par Donald Trump] est le sénateur. La bonne nouvelle ? Pizzas gratuites pour tout le monde et examens annulés cette semaine-là, car la majorité des étudiants était apparemment trop atteinte émotionnellement pour travailler. n Durant ces deux ans dans le Vermont, j'ai changé. C'est que vivre à l'étranger, c'est remettre en questions quelques-uns de ses principes, bouleverser ses habitudes ; c'est aussi s'ouvrir à de nouvelles idées. Un dernier conseil ? Avant de prendre un billet d'avion, regardez Netflix avec des sous-titres ! n
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CHAPELLE DES BOIS 25 Maison du Montagnon
Auberge de montagne –gîte d’étape séjours sportifs et gastronomiques www.maison-montagnon.fr
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Terre nordique,
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LE TOUR DES MASSIFS DES CHIENS DE TRAINEAUX
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L'Aventure polaire dans le Vercors : un temps fort de l'hiver.
N. CLAUZIER
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ous l'égide de la Fédération française de pulka et de traîneau à chiens, des courses auront lieu tout au long de l'hiver. Seuls les attelages de races nordiques (Husky de Sibérie, Malamute d'Alaska, Samoyède et Chien du Groenland) sont admis à courir. Le coup d'envoi sera donné les 5 et 6 janvier sur le Plateau de Retord. À Cuvéry, outre la compétition, de nombreuses animations sont prévues dans le cadre de cette Retordica qui entend attirer un public toujours plus nombreux : baptême chiens de traîneau (de 6 à 12 ans), initiation au ski de fond, raquette à neige avec accompagnateur, sensibilisation à la faune sauvage par le groupe Tétras Jura, recherche avalanche avec le SDIS 01, concours de bonhommes de neige, initiation biathlon … Les 12 et 13 janvier, direction à Alpe du Grand Serre, en Isère. Suivra Méaudre, dans le Vercors, les 19 et 20 janvier. L'Aventure polaire se disputera sur une longue distance de 2 × 45 km et une MID-distance : 22 km petits attelages, 29 km moyens attelages et ski joering, 35 km grands attelages. Au Lac Blanc, dans les Vosges, près de 70 attelages sont ensuite attendus sur les sommets samedi 26 janvier et dimanche 27 janvier de 10h30 à 15h. Retour sur le plateau du Vercors, du 30 janvier au 2 février, plus précisément à Font d'Urle (38). Ce sont Les Contamines-Montjoie (74) qui accueilleront le championnat national, les 2 et 3 février. Suivra Saint-Urcize dans le Cantal les 16 et 17 février. C'est à La Bresse, au domaine de nordique de Lispach, que, les 23 et 24 mars, les attelages se retrouveront pour la dernière fois de l'hiver. Le Club de traîneau et pulka du massif vosgien sera aux manettes. Le championnat du monde se déroulera à Kraliky, en Slovaquie. Il est réservé aux mushers sélectionnés.
À L'AGENDA ¢ GAP BAYARD (05) > Neige pour Tous : l'évènement sport adapté et handisport des Alpes du Sud. Ouvert à tous : Animations, jeux et apprentissage du ski nordique. Mercredi 16 janvier à GapBayard, jeudi 7 février à Barcelonnette, mardi 12 mars à Crévoux. Pwww.nordicalpesdusud.com
¢ LE BRASSUS (Vaud) > L'hiver dernier, 2 500 personnes ont participé aux Nordic Days. Parmi les 12 rendez-vous, deux dates à retenir : le Col des Mosses le samedi 19 janvier, de 10 à 12 h puis de 14 à 16 h, et la Thomassette, dans la vallée de Joux, samedi 26 janvier, de 10 h à 12 h. L'occasion pour les amateurs de fond, enfants comme adultes, de venir réviser leur pas de patineur en skating ou, tout simplement, de s'initier - grâce aux conseils avisés de moniteurs professionnels - aux joies du ski de fond classique. Bien d'autres étapes sont inscrites au calendrier annuel. Ne pas hésiter à consulter le site de Langlauf (en anglais et en allemand). Pwww.langlauf.ch/www.lesmosses.ch
biathlon, baptême en traîneau à chien, randonnée accompagnée en raquettes. 5€ Pwww.espacenordiquejurassien.com
¢ LA BRESSE (88) > Fête du ski et de la neige, dimanche 20 janvier, au Domaine skiable La Bresse Hohneck Pwww.labresse.net
¢ MORBIER (39) > La station-village propose, dimanche 20 janvier, la Fête de la neige, une journée de découverte. Au programme : chiens de traîneaux, biathlon, sorties en raquettes, ski de fond... Pwww.haut-jura.com
¢ SEYSSEL (01) > Fête de la Neige sur le site de Sur Lyand / Grand Colombier, dimanche 20 janvier, de 10 à 17 h. Sont proposés des initiations ski de fond, des balades raquettes, des tests de fatbike, des baptêmes traîneaux à chiens. 2 € (5 € si activité traîneaux à chiens). À noter : navettes gratuites depuis Seyssel, Frangy et Corbonod. Pwww.hautrhone-tourisme.fr
¢ LE PETIT-ABERGEMENT (01) > La 11e édition de la Fête Nordique se déroulera au Centre Montagnard de Lachat, sur le Plateau de Retord, dans l'Ain, dimanche 20 janvier, de 10 à 16 h. Au programme : initiation ludique au ski de fond, découverte du 90
¢ AILLONS-MARGERIAZ (73) > 10e édition de Gliss'Gourmande le dimanche 27 janvier ou comment mêler découverte des produits régionaux savoyards et plaisir du ski de fond et de la raquette ?
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Ce nouveau tracé vient compléter l'offre pléthorique de la GTJ que l'on peut déjà découvrir à pied, à VTT, à vélo, à cheval ou encore à raquettes.
rendre accessible au plus grand nombre. Sur certains secteurs, le hors-piste est interdit pour préserver la faune en hiver. Le randonneur devra alors emprunter une piste sécurisé. Concrètement, le circuit a été découpé en sept étapes réparties entre Mouthe (25) et Giron (01). Un topo sera publié début 2019 pour compléter les informations déjà en ligne sur le site de la GTJ. À noter également que le topo de la GTJ à ski de fond a fait peau neuve avec un nouveau format plus pratique et l'ajout des informations nécessaires à la préparation et au déroulé du séjour.
Apéritif, déjeuner, dégustation de fromages des Bauges, de vins de Savoie, de tisane ou encore de digestif aideront le randonneur à tenir le coup jusqu'au goûter.
dimanche 27 janvier, est une journée 100 % plein air. Le début des activités est fixé à 10 h autour de boissons chaudes, sur le Front de Neige de Chevaly, côté Praz de Lys. Au choix, différentes activités sont proposées : sortie raquettes, sortie découverte en Snowshoe Evvo ou en fatbike, grand jeu de piste à réaliser en famille ou entre amis, sorties trail blanc... La matinée s’achèvera par une pause gourmande dans un lieu « surprise » où les participants aux activités se retrouveront aux environs de 12 h 30. Le retour au centre du Praz de Lys est prévu en début d’après-midi.
Pwww.lesaillons.com
¢ MONTLEBON (25) > Voies Blanches au Gardot dimanche 27 janvier, de 10 h à 16h. Au programme : initiation ski de fond, balades raquettes, traîneaux à cheval et à chiens, biathlon... Activités gratuites. Pwww.pays-horloger.com
Pwww.gtj.asso.fr
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a pratique du ski de randonnée a le vent en poupe. Cette activité a quelques atouts à faire valoir : simplicité et robustesse du matériel, sentiment de liberté, évolution au cœur de la nature sauvage et de paysages immaculés. Sans oublier le plaisir d'une pratique nordique douce. Pour la beauté du geste, le talon libre permet en outre de s'essayer à quelques virages en télémark. Pour satisfaire les skieurs avides de belles échappées au cœur des montagnes du Jura, l'association GTJ, Grandes traversées du Jura, propose, cet hiver, un nouvel itinéraire balisé sur près de 100 km. Entre combes et forêts d’altitude, il a été étudié de manière à le
L. CHEVIET
La GTJ en mode randonnée nordique
Pwww.prazdelys-sommand.com
¢ LE SALÈVE (74) > La Fête de l’Hiver aura lieu le dimanche 20 janvier. Avec ou sans neige, grande journée d'initiation aux activités nordiques. Pwww.bureaumontagnesaleve.com
¢ SAIGNELÉGIER ( Jura suisse) : SnowUp interjurassien dimanche 3 février. Ski de fond, luge, raquettes... Marche aux flambeaux le samedi soir. Pwww.snowup-interjurassien.ch
¢ VALLÉE DU HAUT-GIFFRE (74) > Les Hivernales du HautGiffre, dimanche 27 janvier. Une journée de découverte ouverte à tous pour s'initier aux activités nordiques dans un cadre privilégié : la Vallée du Haut-Giffre.
¢ LE MARKSTEIN (68) : Organisée par les fondeurs du ski-club
¢ PRAZ DE LYS SOMMAND (74) > Neige expérience, le
Pwww.lemarkstein.net
Pwww.sixtferacheval.com
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de Ranspach et la société Speck-Sports, l’Alsacienne de Raquettes permet de découvrir cette discipline sur des parcours balisés de 5 ou 10 km. La prochaine édition est programmée le dimanche 24 février. Location sur place, animations et restauration dans une auberge. 91
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Terre nordique
LAURENT THÉVENARD
Le pas de tir a notamment été recouvert.
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e stade de biathlon des Plans d’Hotonnes, premier stade permanent à avoir vu le jour en France, a aujourd’hui plus de quinze ans. Depuis, d'autres installations ont vu le jour en France : Arçon, Corrençonen-Vercors, La Seigne, La Féclaz... Si la station de l'Ain voulait rester dans la course et ne pas voir diminuer son pouvoir d'attraction, il était nécessaire que son équipement subisse une cure de jouvence. Pour mener à bien ce projet, le Syndicat mixte pour l’équipement et l’animation du Plateau de Retord et du Haut-Valromey a impliqué la Fédération française de ski et un groupe de travail composé de techniciens du comité du Lyonnais, de référents biathlon des clubs locaux (CSVR, Poizat, Brénod, Hauteville…). Ce sont ces derniers qui utilisent l'infrastructure au quotidien ou qui organisent sur place des événements. En outre, ils connaissent leur sujet. « Ce stade requalifié est un gage de pérennité de cette excellence de formation de champions
Le stade de biathlon des Plans d'Hotonnes réhabilité Plus ancien stade permanent de biathlon en France, l'équipement du Plateau de Retord, dans l'Ain, est en rénovation. Dans sa nouvelle configuration, un accent particulier a été mis sur le handisport et le sport adapté. nordiques de rang mondial, présents sur toutes les olympiades depuis 1992 », rappelle Philippe Émin, président du Syndicat et conseiller départemental. Et de citer les nombreux champions locaux, de Corinne Niogret à Sandrine Bailly, en passant par Delphine Burlet, Christelle Gros ou encore Simon Desthieux, champion olympique du relais mixte à Pyeongchang. « Les travaux du stade de biathlon des Plans d’Hotonnes avancent bien ! Ça va être cool ! », publiait, enthousiaste, le coéquipier de Martin Fourcade fin octobre sur Instagram. Concrètement, la piste a été agrandie. Plus d'un kilomètre a été ajouté au tracé existant, de manière à avoir une longueur d'au moins 3 000 m, pour respecter le cahier des charges de la FFS et de la FIS. L'aire de départ/ arrivée a été élargie. L'ensemble de l'enrobé a été refait. Un local pour le matériel a été créé. Les cibles ont été couvertes. L'équipement a également été enrichi d'une salle de musculation, désormais indispensable pour l'entraînement des sportifs. Dans sa globalité, le nouveau stade de 92
biathlon a pris en compte les contraintes liées au handisport et au sport adapté. Plusieurs points ont fait l'objet d'attention : réalisation d'une boucle d'environ 2 km sans aucune difficulté technique et physique et facilement accessible, pas de tir à 10 m pour le laser et pas de tir à 10 m pour le plomb, signalétique appropriée tenant compte du handicap mental (utilisation de couleurs et de pictogrammes) et également de la cécité...
UN STADE À FAIRE VIVRE « C'est la première réalisation en France qui associe à la fois handisport et sport adapté », souligne Laurent Thévenard, entraîneur national. « Il sera en juillet prochain le plus bel équipement de ce type sur le territoire français », promet Philippe Émin. L’investissement s’élève à 1,15 million d'euros, financés à hauteur de 70 % par le Commissariat à l'aménagement du massif du Jura, les fonds européens Feder, la
Région Auvergne-Rhône-Alpes, le conseil départemental et le Centre national pour le développement du sport. Le reste étant à charge du Syndicat. Reste maintenant à faire vivre les lieux, quand la neige est présente bien sûr, mais aussi aux autres saisons. Trails, rassemblement internationaux de courses d’orientation, courses cyclistes sur route, épreuve de VTT... sont des pistes envisagées. « Il faut sécuriser l’hiver et créer cette obligation d’enclencher la diversification sur les activités estivales », déclare Philippe Émin. Le stade de biathlon sait qu'il peut compter sur le Centre européen de séjours et de stages sportifs d’Hauteville, capable d’accueillir et d’encadrer les équipes sur nombre d’autres disciplines de sport de pleine nature, pour accroître son attractivité. Enfin, il offrira aux sections sportives de haut niveau des collèges et lycées de Nantua et Hauteville un outil unique pour progresser vers l'excellence. De quoi allonger encore la liste des champions issus de cette montagne.
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CHIENS DE TRAÎNEAUX AUX FOURGS À FONT ROMEU ET AUX ROUSSES Les 9 et 10 février, des courses de chiens de traîneaux — le Trophée Nordique Pyrénées catalanes — se dérouleront à Font Romeu (66), au domaine de La Calme sous l'égide de la Fédération française des sports de traîneaux. Au programme, des épreuves sprint en traîneau et ski joëring, canicross et fatbike tracté. Même les enfants de 5/10 ans seront de la partie. La FFST organisera aussi les championnats de France snowland 2018-2019 aux Rousses (39)les 19 et 20 janvier et aux Fourgs (25) les 16 et 17 février.
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Pour marquer l’événement, une exposition rétrospective consacrée à l’évolution du ski de fond de 1920 à nos jours. a été présentée à l’Hôtel de La Vue-des Alpes. Lors du vernissage, ce n’est pas Dario Cologna qui était présent, mais un de ses illustres prédécesseurs Max Müller, qui participa aux JO de St-Moritz en 1948. Aujourd’hui. âgé de 102 ans, il a tenu à faire le déplacement avec son épouse, âgée elle de 91 ans. Toujours intéressé par le ski Laurent Donzé de fond, ils ont marqué ce et Max Müller, 102 ans. rendez-vous avec l’histoire. Pareille longévité ne va pas sans rappeler le mouvement « LLL » (Langläufer Leben Länger ou les skieurs de fond vivent plus longtemps ) qui vit le jour en Suisse alémanique après les JO de 1968 et les médailles d’Alois Kälin et Sepp Haas.
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NEUCHÂTEL SKI DE FOND FÊTE SES 40 ANS...
Le choix du vainqueur
... ET LANCE UNE CHASSE AU TRÉSOR Dans le cadre de ce 40e anniversaire, Neuchâtel Ski de fond a également mis au point une chasse au trésor pour cet hiver. Dans les dix centres nordiques de NSF, une balise a été installée. Au moyen d’une carte, les skieurs et skieuses pourront poinçonner la case correspondant au lieu de la balise. Une fois toutes les cases poinçonnées, ils recevront le prix du 40e et participeront à un tirage au sort. En outre dans chacun des centres, des animations sont prévues au cours de l’hiver.
Gliders et Gels de finition pour des résultats sans compromis
PRenseignement : www.skidefond.ch/centreDetail, cliquer sur
un des dix centres neuchâtelois puis sur Autres informations (PDF) et, enfin, chasse au trésor.
VAL DE MORTEAU : DU NEUF AU GARDOT Le départ des pistes au Gardot est équipé d'un nouveau bâtiment d'accueil. Financé par la communauté de communes dans le cadre du contrat de station, il offre de nombreux services aux skieurs nordiques sur ce départ de pistes situé à la frontière suisse.
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PROUVE EN COURSE
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Terre nordique PISTE VERTE
Skier la nuit offre de nouvelles sensations.
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SAMUEL CORDIER
Douze portraits de championnes
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Rédacteur pour Nordic Magazine, Samuel Cordier réalise ses photographies avec son appareil argentique et en noir et blanc. En résonance aux championnats du monde de ski nordique de 2019, il présente une série de portraits à la médiathèque de Pontarlier en janvier et février.
Le ski de fond à la frontale
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ous ceux qui aiment skier à la frontale seront heureux d'apprendre la création d'un nouvel événement en Savoie Mont-Blanc : Nordic Happy Hour. L'idée est de proposer six dates sur six domaines nordiques différents pour découvrir le ski de fond mais aussi le biathlon en nocturne. L'événement se déroule à partir de 17 h 30, dans une ambiance conviviale. Les participants sont accueillis puis encadrés par les professionnels des domaines nordiques. Cette nouveauté s’adresse aux curieux qui recherchent
RSF : une appli pour acheter la carte Partant des bonnes expériences menées l’année dernière en Suisse alémanique par Loipen Schweiz, Romandie Ski de Fond offre la possibilité d’acheter sa carte d’accès sur internet via l’application Romandie Ski de Fond. À noter que cette offre ne remplace pas le système en place actuellement, mais vient comme un complément.
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gmail.com ou en ligne sur bit.ly/inscriptions-nhh
La course de chiens de traineaux la plus difficile au monde fête ses 15 ans du 12 au 23 janvier. Elle réunit chaque année plus de 25 mushers et leurs 300 chiens. Plus de 50 000 spectateurs suivent leurs exploits. Parmi les nombreuses nouveautés 2019, un trophée ski joëring où le compétiteur à ski est tracté par un chien.
Le 6 janvier, à Chaillol (05), une initiation au biathlon sera organisée par des étudiants de l'université de Gap. Elle sera l'occasion de rendre hommage à Emmanuelle Claret décédée de la leucémie en 2013 et originaire de cette vallée du Champsaur. Les bénéfices de cet événement seront distribués à La Sapaudia.
VINCENT PICCERELLE
Cette course alliant la luge Snooc et le ski de fond [Nordic Magazine n° 24] est de retour. Après Vallouise (05) l’an passé, c'est au tour de Cervières d'organiser, mercredi 2 janvier, cette compétition ouverte à tous. Les binômes devront affronter montées, descentes, bosses, virages relevés... pour espérer gagner.
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DU BIATHLON À CHAILLOT
NORDIC ALPES DU SUD
LA GRANDE ODYSSÉE FÊTE SES 15 ANS
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LE RETOUR DU NORDIC SNOOC
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Depuis septembre 2017, le fondeur et rollerskieur Clément Mailler écrit une rubrique hebdomadaire sur le site leader du nordique, nordicmag.info. Dans un ouvrage, il a réuni le meilleur de l'actualité revisitée avec humour et beaucoup de jeux de mots. À lire sans modération.
PLes initiations se font sur réservation : smbnordic@
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Chroniques de La Maille : le livre
de nouvelles sensations et aux personnes qui souhaitent découvrir une nouvelle façon de profiter de la montagne et de la glisse hivernale. Sur place, Haute-Savoie Nordic et Savoie Nordic seront présents pour répondre aux interrogations sur le nordique. Après les Saisies le 15 décembre, rendez-vous à Agy, le 21 décembre, Chamonix le 27 décembre, au Grand Bornand le 2 janvier, à Plaine-Joux-Les Brasses, le 1er février et au Grand Coin, le 21 février.
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au 6 mars, médiathèque de Pontarlier (25)
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PExposition du 11 janvier
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VAL THOERMER/STOCK-ABOBE.COM b
Rêves de filles aux Fourgs La première journée Rêves de Filles organisée par le Comité départemental de ski du Doubs aura lieu le 28 décembre aux Fourgs, située à dix minutes de Pontarlier (25). Cet événement vise à développer le sport féminin. Cette année, 245 licences féminines ont été validées dans le département. L'objectif chiffré sera de doubler cet effectif lors de cette journée. La journée regroupera l’élite du Doubs (dont les membres des équipes de France), en alpin, biathlon, fond et saut. Elle concernera l’ensemble des licenciées FFS des clubs de ski, mais également tout un public féminin de pratiquantes. Les activités seront encadrées par les championnes et les cadres des clubs, sans oublier des séances de photos et de dédicaces. « “Rêves de Filles” veut promouvoir l’image des activités hivernales à travers la réussite de nombreuses championnes du département, attirer l’attention sur la féminisation importante de la pratique du ski, mais aussi conforter les vocations compétitives de nos jeunes filles, en leur montrant qu’il est possible de vivre ses rêves de haut niveau », développe Philippe Tichit, membre de la commission ski du comité. Les fondeuses Anouk Faivre-Picon, Céline Chopard-Lallier et Léa Zambaux, les biathlètes Célia Aymonier, Lou JeanmonnotLaurent et Caroline Colombo, les sauteuses à ski Joséphine Panier et Océane Paillard ainsi que la skieuse Théoxane Laubert ont été sollicitées par l'organisation.
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visitez sur
maisontremplin.fr
Dans les Alpes du Sud, le Festi'Nordic est une institution. Plusieurs dimanches de l'hiver sont proposés des cours de ski de fond (classique ou skating), des initiations au biathlon mais aussi, pourquoi pas, au fatbike ou encore au surprenant snooc [lire Nordic Magazine n° 25]. Des promenades à raquettes, à ski de randonnée ou en traîneaux à chiens sont également au programme de ces journées ludiques. Le calendrier : 23 décembre 2018 à la base de loisirs d'Orcières, 27 janvier 2019 à Vallouise, 3 février à Ancelle, 17 février à Serre-Chevalier, 24 février à Cervières et 17 mars à Puy-Saint-Vincent. PPré-inscription possible auprès de Nordic Alpes du Sud : 04 92 20
15 09. Gratuit pour les moins de 10 ans, 5 € jusqu'à 16 ans inclus et 10 € pass Festi'Nordic adulte. www. nordicalpesdusud.com
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*dans la station des Rousses
Festinordic dans les Alpes du Sud
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de prolonger la boucle de quelques kilomètres ou alors tu veux ajouter une intensité à ta sortie... La collection Pulse est prête pour tous les challenges. Enfants : 130-160, femmes : XS à XXL, hommes : S à 3XL. 119 €. 2. ROSSIGNOL Diago Irregular Jacket. Cette doudoune pour homme, imperméable et technique, s'est inspirée du tatou et de sa carapace défensive formée de ceintures successives. Un manteau moderne et chic à utiliser en ville et sur les pistes. S à XXL. 675 €. 2. ROSSIGNOL Rossignol poursuite Jacket. Best-seller de la collection Active de Rossignol Appareil, la poursuite Jacket confère un look chic et travaillé et une coupe adaptée au ski nordique et d’autres sports. Doté de la technologie 37,5 pour un gain de chaleur efficace, le 96
design de cette veste s’inspire… des pistes de ski nordique. XS à XXL. 180 €. 4. SWIX Veste Cross JKT. La nouvelle Cross Jacket est une veste softshell pour femme pouvant être utilisée dans toutes les conditions d'activités sportives. Très bon rapport qualité/prix. XS à XL. 109 €. 5. LOFFLER Veste Alpha WS softshell light. Une veste déperlante et respirante dotée d'une membrane en windstopper pour affronter les éléments lors de vos sorties à ski de fond ou raquettes. Deux poches zippées et des réflecteurs complètent l'ensemble. S à XL. 159,99 €. 6. KV+ Veste Lahti. Conçue pour les activités outdoor (membranes Pro Wind Tech et Super Roubaix), la veste Lahti sera parfaite pour vos sorties en ski de fond cet hiver. XS au 3XL. 109 €.
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élasticité des matériaux par ailleurs respirants et dotée de bandes réfléchissantes, cette combinaison dédiée à la compétition mêle harmonieusement jaune et noir. XXS au XXL. Haut : 99,95 €/ Bas : 99,95 € 6. KV+ Pantalon sur chaud Lahti. Dans un design très sobre, ce surchaud unisexe possède les mêmes membranes que la veste du même nom afin de garantir un confort maximal. XS au 3XL. 85 €. 7. LOFFLER Collant Aston Doubledry. Collant de ski en strech avec genoux préformés et taille élastique ajustable, sans oublier la poche arrière pratique. Séchage rapide. S à XL. 99,99 €. 8 ROSSIGNOL poursuite Pant. Un pantalon technique et parfaitement ajusté embarquant une membrane R-Wind ultralight softshell et la technologie 37,5. XS à XXL. 100 € 9. TRIMTEX Collection Pulse. Le trimtex Pulse bas est un surchaud durable, doublé et confortable pour les hommes, doté d'une face avant coupe vent et hydrofuge et d'un dos élastique qui le rend flexible et mobile idéal pour l'entraînement ou avant les compétitions. 96 €. 10. SWIX Cross Pant woman. Pantalon léger, softshell qui conviendra à toutes les conditions sportives. XS à XL. 85 €. 97
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AU PIED DU SAPIN 1. ROSSIGNOL X-IUM Carbon Premium classic. Une combi-
naison optimale de matériaux pour offrir flexibilité en déroulé de pied et stabilité latérale. 38 au 44,5. 299,99 €. 2. FISCHER RCS classic. Cette chaussure poids plume reprend la ligne Race code chère à la marque autrichienne, ainsi que la membrane Triple-F. 36 au 48. 209,95 €. 3. ALPINA ECL Pro. Petite sœur de l'ECL 2.0, l'ECL PRO reste une référence en style classique. Elle possède un chaussant très proche du pied grâce au système de laçage, ce qui lui procure un très bon déroulé de pied. 35 à 50. 269 €. 4. SALOMON S/Race Vitane Classic. Cette chaussure offre un fit précis et un toucher de neige exceptionnel. Sa construction seconde peau enveloppe parfaitement le pied et son système de réglage au talon permet un ajustement ultrarapide. 36 à 42. 300 €. 5. FISCHER Carbonlite Skate. Avec son collier en carbone, son 98
renfort talon en carbone, son système speedlock et sa membrane respirante Triple-F qui maintient les pieds au sec et au chaud, cette chaussure offre une stabilité optimale. 35,5 au 49. 359,95 €. 6. ROSSIGNOL X-IUM Carbon Premium skate. Chaussure ultra-légère et rigide en torsion apportant efficacité et contrôle du ski en toutes conditions. 38 au 44,5. 499,99 €. 7. ALPINA ESK Pro. Développée en collaboration avec les meilleurs coureurs mondiaux, l'ESK PRO est une chaussure légère, précise et rigide, destinée à des skieurs sportifs et exigeants. Nouveauté en 2019, le châssis et le collier carbone ont été retravaillés pour plus de précision. 35 à 50. 419 €. 8. SALOMON S/Lab Carbon skate. La machine de course la plus performante de Salomon possède un châssis en carbone monocoque intégral 360° associé à un chausson 3D préformé et thermoformable pour une légèreté incomparable. Patins et chausson remplaçables pour une meilleure durée de vie du produit. 36 à 47. 1 000 €.
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PORTÉ PAR LE VENT 1. ROSSIGNOL X-IUM Premium Classic. Sa construction
innovante, sa nouvelle géométrie, sa spatule allégée et son concept de bords actifs rendent la performance de ce ski encore plus abordable, sans le moindre compromis. Disponible en trois versions.190, 197, 202 et 207 cm 529,99 € (sans fixation). 2. ROSSIGNOL X-IUM Premium Skate. Ce ski, cher au quintuple champion olympique Martin Fourcade, intègre une nouvelle structure « top carbon » qui lui confère encore plus de réactivité, une transmission de puissance maximale et sans perte d'énergie. Trois versions pour trois types de neige. 174, 181, 193 et 197 cm. 529,99 € (sans fixation). 3. SALOMON S/Race Skin. Gagnez sans avoir à farter ! Le Skin bénéficie de la technologie d’inserts Formule Pomoca pour une glisse rapide et une confiance maximale dans les conditions de neige changeantes. 188, 196, 201 et 206 cm. 500 €. 100
4. SALOMON S/Lab Carbon Skate. Pour les athlètes qui
repoussent les limites de la performance en skating, idéal en conditions universelles ou neige compacte. La construction monocoque 100 % carbone optimise la rigidité en torsion en spatule et au talon. 177, 182, 187 et 192 cm. 600 €. 5. FISCHER Twin Skin Race. Skis classique de haut niveau dont les bandes jumelées en mohair sont positionnées pour répondre à la puissance du skieur. Ski léger et rapide utilisable sur tous types de conditions de neige. 187, 192, 197, 202, 207 cm. 389,95 € (avec fixation). 6. FISCHER Fischer ski RCS Skate Plus. Ce ski utilisé en coupe du monde offre des performances de glisse exceptionnelles dans toutes les conditions grâce à la nouvelle finition « plus ». Noyau de ski : air core carbon, pour un poids light de 1090 g en 186 cm. 171, 176, 181, 186, 191 cm 439,95 € (avec fixation).
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PIQUES À FONDUE 1. ROSSIGNOL Air Force WCS Premium. Une tige 100 %
carbone UHM pour une légèreté et une rigidité optimales, un strap ergonomique pour une efficacité parfaite, une poignée en liège naturel pour le confort et une rondelle interchangeable pour s’adapter à toutes les conditions de neige. 135 à 162 cm. 279,99 €. 2. SALOMON S/Lab Carbon.100% carbone équipé d'une poignée ErgoClick très pratique (permet de détacher d'une seule main), ce bâton est destiné à une utilisation en compétition dans toutes les disciplines. 140 à 180 cm. 150 € . 3. FISCHER RC9. Construit sur un chassis carbon « high modulus 4.6 », doté d'une poignée en liège et d'une dragonne quick fit 2.0. 135 à 175 tous les 2,5 cm ou kit en 155 et 175. 129,95 €. 102
4. SWIX Quantum One. Le Quantum One est un tout nouveau
bâton de course, doté d'une rigidité, d'un équilibre et d'un poids excellents. Le bâton est compatible avec tous les composants Triac de la gamme Swix comme le système TBS ou TCS. 135 à 180 cm (intervalles de 2,5 cm). 259 €. 5. KV+ Tornado plus. Utilisé entre autres par Dario Cologna, Martin Jonsrud Sundby ou encore Adrien Backscheider, le Tornado Plus, haut de gamme de la marque suisse KV+ présente un poids de 66 g au mètre. Il est muni de poignées clip et de paniers interchangeables, permettant à l'utilisateur d'adapter son bâton aux conditions de neige et ainsi profiter au mieux d'une poussée optimale. 30 à 180 cm (tous les 2,5 cm). 349 €.
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1. LOFFLER Gants race. Gants dotés d'une membrane en windstopper, isolants et respirants. Réflecteurs sur la main. 6,5/10/10,5. 59,99 €. 2. START Lillsport Legend slim. Le modèle de référence en
coupe du monde. Les gants LillSport sont utilisés par plus de dix équipes nationales. Le dos du gant est fabriqué en Windproof Isowind®. La paume et les doigts sont en Clarino® avec un renforcement entre le pouce et l’index, ainsi qu’à la paume. Il existe également une version avec doublure pour les conditions plus froides.
Noir, Bleu, Blanc/Rose et Blanc/Bleu. 57,00 €. 3. SALOMON RS Warm Glove U. Un gant d’hiver bien chaud pour les échauffements ou les entraînements peu intenses. 50 €. 4. FISCHER Gants Racing pro. Un renfort 100 % cuir sur la paume apporte du confort et le velcro de fermeture est simple et fonctionnel. 5 au 12. 49,95 €.
5. SWIX Lynx. Le gant Lynx est un des gants polyvalents et chauds
(membrane Primaloft) qui convient aussi bien pour le ski nordique que pour les activités hivernales (ski de randonnée, running). S à XL. 45 €.
1. SALOMON RS Warm Beanie. Bonnet chaud mais compressible pour les entraînements par temps froid. Taille unique. 35 €. 2. LÖFFLER TVL. Stretch. Séchage rapide, isolant. 19,99 €. 3. ODLO Chunky Knit Fan France. Ce bonnet de style rétro, avec sa structure en crochet super douce, est le compagnon idéal pour s'aventurer dans le froid mordant de l'hiver. À l’intérieur, une doublure polaire très chaude et douce. 24,50 €. 4. JULBO AerO. Réservées aux amateurs d’efforts intenses du type Kilomètre Vertical, elles ne font aucun compromis à la performance ni au confort. Également disponible en Reactiv photochromique, leur verre mono écran garantit un large champ de vision sans obstacle, quelle que soit la luminosité. Leur construction suspendue apporte
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une ventilation incroyable en facilitant le passage d’air entre le verre et la monture. 170 €. 5. JULBO Outline. Conçue pour l’endurance, Outline est le reflet et du savoir-faire de Julbo en termes de technicité et d’élégance. Hautement couvrante et disponible avec les verres Reactiv photochromiques, cette lunette procure une vision parfaite et adaptable à la vue sur prescription. Ses branches et son nez ajustables garantissent une tenue sans défaut. Sa ventilation exceptionnelle repousse les limites du confort. 150 €.
6. SALOMON S/Race Insulated Belt Set. Solution d’hydratation
antigel pour la compétition et les entraînements, cette ceinture empêche l’eau de geler jusqu’à -20 °C. 85 €. 103
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MARCHAND DE SABLE 1. START START HFxt. Cette nouvelle gamme remplace les farts
HF actuels qui seront interdits en 2020 car constitués de matières premières fluorocarbonées. Mis au point par les chercheurs et ingénieurs finlandais, ces farts sont encore plus hydrofuges grâce à un additif supplémentaire. Les farts HFxt sont testés en coupe du monde depuis plus de deux ans...… et offrent d'excellents résultats dans toutes les conditions ! La gamme est composée de 4 gliders (60 g) et de 3 gels (50 ml). 54,90 €. 2. DRAGONSKI Fart liquides LF. Le fabricant français de fart basé à Annecy-le-Vieux a établi de nouvelles formules pour ses farts liquides LF. Ils s’appliquent facilement en deux minutes. Frottez le ski avec un pavé en liège pour une utilisation plus durable. Nouveau : cette saison, le technicien Alexandre Nappa répond à vos questions sur les réseaux sociaux et WhatsApp (07 77 05 61 60 ). 18,90 € les 125 ml. 3. VOLA Poudre. Pour la compétition ou pour un plaisir maximum, les poudres Vola se déclinent pour toutes les conditions. Disponibles en 10 g et 30 g. À partir de 49,90 € (10 g) et 134 € (30 g). 4. START Ultra gel Eco. Cette nouvelle génération de farts, applicable facilement, offre des capacités de glisse améliorées et nettement plus résistantes que les liquides. Start Ultra Gel (-10 °C à +5 °C) et en version cold (-20 °C à -5 °C) sont 100 % écologiques. Sans solvant, ces gels n’assèchent pas la semelle. Polir avec un liège pour plus de durabilité. 19,50 € ( 26,50 € pour la version fluorée). 5. VOLA Applicateur LX, LF, HF et brosse en nylon. Pour permettre aux plus pressés ou aux moins expérimentés d'avoir toujours 104
une bonne glisse, Vola a développé tous les farts de la gamme Race sous formes d'applicateurs. Afin d'assurer une application optimale et homogène, la brosse Nylon soft/ feutrine fera le job. Applicateur à partir de 17 €/brosse : 14 €. 6. SWIX Fer à farter Swix Digital sport. Un fer digital économique (220 V) avec un plat épais de 18 mm pour une bonne répartition de chaleur et un microprocesseur qui vous assure une chaleur très précise. Le contrôle digital est assuré par une molette de réglage. Les fenêtres de températures sont comprises entre 80 °C et 170 °C. 100 €. 7. VOLA Fer à farter. Il est temps de bannir le fer à repasser de votre grand-mère. Ce fer à farter est entièrement réglable et très ergonomique du fait de sa faible taille et de ses performances (jusqu'à 160 °C). 44 €. 8. SWIX Skin Care et Skin cleaner. Avec l'essor des skis à peaux, Swix a développé une gamme pour entretenir les peaux des skis. Le produit Skin Care protège les peaux contre le givre et améliore la glisse. Il nettoie les peaux de manière douce sans affecter la colle de la peau. Il restaure les propriétés de la peau et augmente son efficacité. 100 €. 9. START Fast-Grip. L'une des innovations phares de ski nordique de l'ISPO 2018 (salon mondial du sport) commercialisée cet hiver. Inventée en Suède par Krister Ruth, Fastgrip est une poignée conçue pour transporter facilement les skis de fond et bâtons. Il existe aussi le Fastgrip Wall Rack qui s'installe facilement sur un mur à la maison ou dans le garage. Ce système adapté à la poignée Fastgrip permet de ranger les skis en prenant très peu de place ! 18,99 € ( 28,99 € pour l'ensemble Fastgrip + Wall Rack).
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dit avec les déclinaisons Gatosport muffins et Gatosport cookies. Dernier repas énergétique et digeste une heure avant une épreuve. 10,50 € la boîte 2. OVERSTIM’S Coup de fouet. Gel à énergie instantanée pour les passages difficiles en fin d’épreuve ou dans la dure montée du Risoux
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Agenda nordique
PISTE NOIRE
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Nouvelle distance pour l'Envolée
L’Envolée Nordique, course de ski de fond disputée en binôme, se déroulera dimanche 27 janvier à Chapelle-des-Bois (25). Cette année, le parcours de 25 km ne fera plus que 21 km, notamment pour permettre aux filles U20 de participer, conformément à la législation de la FFS.
La Foulée Kids Race pour les plus jeunes Le 23 janvier, à Autrans (38) la Foulée Blanche organisera une nouvelle course de ski de fond pour les 6 -7 ans. Ceux-ci s'affronteront sur un parcours mêlant glisse et gymkhana. Trois distances seront proposées. Manche de la coupe du Dauphiné pour les licenciés, la Foulée Kids Race sera également ouverte aux non licenciés.
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VIANNEY THIBAUT/NORDICFOCUS
CHAUX NEUVE TRIPLE DOSE
En 2018, le Norvégien Jarl Riiber sous la neige du Haut-Doubs.
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u 18 au 20 janvier prochain, Chaux-Neuve (25) accueillera l’unique manche française de la coupe du monde de combiné nordique. Pour la première fois de son histoire, le village du Haut-Doubs organisera un « Triple », c'est-à-dire trois épreuves sur trois jours au terme desquels un grand vainqueur sera couronné. Il est habituellement dévolu à Seefeld, mais la station autrichienne est déjà bien occupée avec les championnats du monde de ski nordique (du 19 février au 3 mars). Ce week-end n'en reste pas moins un moment clé de la saison aux yeux de la Fédération internationale de ski (FIS) qui ne voulait pas se priver de ce rendez-vous. Elle s'est donc tournée vers Nordic Événements, organisateur de la coupe du monde de Chaux-Neuve, pour reprendre le flambeau. « C'est une belle reconnaissance et une marque de confiance 106
pour le savoir-faire et le sérieux de notre organisation, se réjouit Coline Béria pour l'association française. La ferveur populaire à Chaux-Neuve a beaucoup joué dans le choix de la FIS ». Le « Triple » réunira trois épreuves individuelles Gundersen sur trois jours pour monter en puissance jusqu’à son dénouement ultime le dimanche. Tous les athlètes seront réunis au départ de la première confrontation le vendredi 18 janvier. Seuls les 50 meilleurs seront qualifiés pour la deuxième bataille qui aura lieu samedi 19 janvier. Enfin, seuls les 30 premiers athlètes de la veille prendront le départ de la dernière compétition, dimanche 20 janvier. Ils s’élanceront alors pour une ultime épreuve avec deux sauts et 15 km de ski de fond sur la piste du Lernier. L’athlète le mieux classé sur les trois épreuves sera sacré vainqueur du « Triple ».
Le GUC invité par les Russes Depuis trois ans, la fédération russe de biathlon organise une épreuve internationale amicale, la Moscow Region Biathlon Open Cup (MRBOC), qui rassemble 180 filles et garçons âgés de 12 et 13 ans. L’édition 2019 se déroulera à Khimki, au nord-ouest de Moscou, du 28 janvier au 3 février. Le GUC Grenoble Ski de fond/biathlon sera le premier club français invité depuis la création de l’épreuve.
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La Diagonela rejoint la SwissLoppet
LA DIAGONELA
La Pachifica, une nouvelle course inscrite dans le circuit de la Swiss Loppet.
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La Swiss Loppet réunit onze compétitions populaires de ski de fond. Cette année, le circuit accueille une nouvelle course. Il s'agit de la Pachifica. Cette course qui se déroule dans les Grisons fait partie du week-end de La Diagonela. Elle se dispute aussi en style classique. Rendez-vous le 19 janvier à midi pour le départ. Sur 30 km, il faudra relier Pontresina à Zuoz. Les autres dates de la Swiss Loppet sont : l’Attraverso dans le Tessin (6 janvier), le Planoiras (25 km) dans la région de Lenzerheide (13 janvier), la course de Rothenthurm (20 janvier), le Marathon de Surselva (27 janvier), la Course de ski de fond populaire de Kandersteg (3 février), le Marathon de ski d’Einsiedeln (10 février), la Franches nordique sur le massif jurassien (17 février), et la Gommerlauf (24 février). Dans le Valais, les organisateurs proposent un parcours de 42 kilomètres en skating. Les fondeurs peuvent aussi participer à une course plus courte sur 21 km et les enfants au « Mini-Gommer » sur 2 à 6 km. Aux Rasses, la Mara (3 mars), deuxième épreuve de la Swiss Loppet disputée en style classique et le Marathon de l'Engadine complètent cet agenda nordique. L'hiver dernier, c'est Reto Hammer qui avait remporté le classement général chez les hommes, tandis que Claudia Schmid s'était imposée chez les dames. Près de 20 000 fondeurs, des débutants à l'élite nationale, avaient participé aux différentes épreuves et à ses programmes annexes.
OPA Games : répétition générale avant les JOJ Des courses de ski de fond auront lieu les 2 et 3 mars prochains aux Grandes Roches (Vaud), le site qui accueillera l'hiver suivant les JOJ 2020. L'événement de dimension européenne intégrera deux compétitions FIS, une coupe continentale (COC) pour les seniors et les athlètes de moins de 20 ans (U20), ainsi que les OPA Games pour les catégories des moins de 18 ans (U18) et moins de 16 ans (U16). Les compétitions seront également considérées comme une Coupe Suisse par Swiss-Ski, ce qui va permettre à des compétiteurs régionaux de participer. Pour les organisateurs locaux, ces joutes seront l'occasion de tester les infrastructures dédiées aux JOJ 2020.
Raquettes : Ricard remet son titre en jeu Le Gapençais Stéphane Ricard se rendra dans les Dolomites italiennes le 5 janvier prochain pour participer aux championnats du monde de raquettes. Ambassadeur de la discipline en France, l’enseignant de l’école du Saint-Cœur est triple champion du monde grâce à son dernier titre acquis en Espagne l’année dernière. Chaque année, le format varie. En 2019, il sera particulièrement plat. « Ce n’est pas ce que je préfère, loin de là! Mais c’est toujours aussi intéréssant de courir face à des coureurs bien plus rapides que moi sur la route. » L'Américain Joseph Gray l’Américain sera un sérieux adversaire. Stéphane Ricard s'entraîne beaucoup dans la station d’Ancelle et sur le plateau de Gap Bayard.
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Agenda nordique
La bataille des Vosgiens
PISTE NOIRE Les pompiers aux Tuffes
Deuxième hiver pour le Viteos Ski Tour Le Viteos Ski Tour est un championnat qui promeut le ski nordique dans la région suisse du Giron Jurassien. Le programme : Course de l'Heure (12 janvier), La Sibérienne (26 janvier), Le Tour de Sagnard (3 février) et la Franches nordique (17 février).
Transjeune : le 23 janvier Près de 3 000 jeunes sportifs de tout niveau, âgés de 7 à 19 ans, sont attendus sur la Station des Rousses pour disputer la Transjeune. Sportifs en herbe ou adolescents confirmés se retrouveront pour le plaisir de la compétition, ou tout simplement pour passer une journée en ski de fond avec leurs camarades de classe, de club, amis ou famille... 108
THOMAS DEVARD PHOTOGRAPHIE
Les 12 et 13 janvier, l'amicale des sapeurs-pompiers des Rousses va accueillir les championnats de France de ski de fond. Cette manifestation regroupe entre 130 et 150 soldats du feu. Le samedi sera consacré à une course en relais nocturne à l'Américaine, tandis que le dimanche, les concurrents disputeront une course individuelle.
La Trace Vosgienne, un des temps forts de l'hiver sur le massif.
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'hiver, dans le massif des Vosges, le programme est chargé pour les nordiques. En ski de fond, le circuit Coupe de Vosges parrainé par le Crédit Mutuel depuis plus de trente ans, comporte pas moins de treize rendez-vous. C'est le Mémorial Luc Colin, au Ballon d'Alsace, qui devait donner le coup d'envoi du circuit. Mais le manque de neige a conduit à l'annulation. Le 16 décembre, la coupe de La Hasel au Champ du Feu et le Grand Prix de la Bresse devaient du coup à permettre aux compétiteurs de mesurer l'efficacité de leur préparation estivale [à l'heure où nous mettons sous presse, ces deux compétitions n'ont pas eu lieu, N.D.L.R.]. Les premières épreuves peuvent aussi mettre en lumière les futurs leaders. C'est ce qui s'est passé l'an dernier. Clément Christmann (SC Ranspach) qui a remporté le classement général chez les hommes (qui prend en compte les six meilleurs résultats) avait additionné les victoires en début de saison. À plusieurs reprises, le jeune homme avait été talonné par Igor Cuny. Le Bressaud a d'ailleurs terminé sur la troisième marche du podium, devancé par Gaël Epp (SC Ranspach), skieur régulier et assidu qui n'a gagné qu'une seule fois, lors du Grand Prix de Xonrupt. La finale est programmée le 17 mars 2019, au Markstein. Auparavant, les fondeurs auront fréquenté tous les sites nordiques, de la Tenine à La Bresse (30 décembre) aux Hautes Vannes à Gérardmer (24 février), en passant par les Trois Fours dans la vallée de Munster (10 février). On suivra le parcours de quelques leaders, notamment celui de Caroline Finance (SC Oberhaslach), victorieuse chez les dames, de Jérémy Arnould, en tête chez les sprinteurs, Matthieu Prud'homme, Guillaume Lalevée, Jérémy Weibel ou encore, chez les jeunes, de Justin Derexel (Gérardmer SN),
Antonin Schoeffel, Nicolas Guiton et Eline Boehm (SC Ranspach). À noter enfin que la coupe des Vosges est un rendezvous apprécié des athlètes évoluant au sein de teams nationaux et même en équipe de France. Sur la piste, on a ainsi pu croiser Bastien Poirrier, le combiné Maxime Laheurte ou encore Baptiste Noël, désormais investi dans le World Classic Tour et rollerskieur toujours en forme [en juillet, il a fini dans le top 3 de la première course comptant pour la coupe du monde 2018 de rollerski disputée à Torsby (Suède)].
LE TROPHÉE DU BEAUFORT
LES CHAMPIONNATS SUISSES À ENGELBERG
NOUVELLE COURSE À L'ALPE D'HUEZ
Le circuit départemental de ski de fond et de biathlon piloté par le Comité de Ski de Savoie lancera sa saison sur la neige de Méribel le jeudi 27 décembre. Comme à son habitude, le circuit du Trophée du Beaufort visitera tous les massifs savoyards avec des étapes dans les Bauges (La Féclaz et Le Revard), en Maurienne (Bessans, Sardières) et en Tarentaise (Méribel, Champagny). Cet hiver, les titres départementaux seront décernés sur le site de Peisey-Nancroix
Les championnats suisses se dérouleront à Engelberg les 2 et 3 février et les 29, 30 et 31 mars. Durant deux week-ends, les athlètes s’y affronteront pour tenter de décrocher les médailles nationales. Les épreuves compteront pour la Swiss Cup, tout comme l'OPA programmée dans la Vallée de Joux début mars. Le coup d'envoi a été donné début décembre sur les parcours sélectifs de Goms. Ont suivi Campra et Sparenmoos. Finale le 6 avril à Langis.
Ski Nordique Oisans organise, avec le soutien des stations de l'Alpe d'Huez et d'Oz-Vaujany, la première édition de l'Alpe d'Huez Ski Marathon. Cette course se déroulera le 6 janvier. Le parcours s'effectuera en une seule boucle de 30 km au départ de la plaine des Grenouilles. À noter que l'épreuve comptera pour la coupe du Dauphiné U20/seniors. Inscriptions : www.njuko.net/ alpedhuezmarathonski2019/ select_competition
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Dimanche 6 janvier, l'année débutera avec deux nouveautés : tout d'abord, le Vаrs Wіntеr Trаіl, dаns lеs Hаutеs-Alpеs, dont le parcours de 17 km еt 600 m dе dénіvеlé pоsіtіf reliera lеs dеux vеrsаnts dе Sаіntе-Mаrіе. Dаns lе Guіllеstrоіs, Cоurіr еn Brіаnçоnnаіs a également dessiné un 10 km. Ensuite, La Clusaz inaugure samedi 12 janvier un Bélier blanc dе 11 km аvес dépаrt еt аrrіvéе à la station. Le même jour, les coureurs auront rendez-vous dans le Haut-Doubs. Le Trail blanc de Mouthe débutera, comme à son habitude, une fois la nuit tombée. Nouveau : le départ sera donné au centre du village. Deux distances : 9 ou 17 km, qui avait réussi à Thibaut Baronian en 2018. Le dimanche 13, à la Salle des Alpes, le trail blanc Névache-Vallée de la Clarée, rassemblera plus dе 1 000 cоurеurs prêts à en découdre sur 9 ou 22 km. Au même moment, dans le Vercors, l'Hivernale de Méaudre en sera, à sa dixième édition. 13 km trаcés еssеntіеllеmеnt sur dеs ріstеs dе skі dе fоnd еt dеs sеntіеrs rаquеttеs attendent les coureurs. Toujours à la même date, l'édition 2019 du Trail hivernal Oxsitis Sancy Mont-Dore affiche déjà complet. 1 550 coureurs sont inscrits. La Romeufontaine se déroulera le week-end des 19 et 20 janvier. Le même week-end, mais seulement le samedi à partir de 18 h, à SaintFrançois-Longchamp, un аllеr-rеtоur аu соl dе lа Mаdеlеіnе sur unе pіstе dаméе donnera du fil à retordre aux traileurs. Toujours le 19 janvier, Les 2 Alpes Night Snow Trail se disputera, elle aussi, en nocturne. Retour dans le Jura, plus précisément à la Station des Rousses pour l'O'xyrace, programmée le même samedi. Attention, l’épreuve déménage. Elle s'installe au Village Vacances de Lamoura avec des nouveaux parcours à la clef. Le dimanche, à La Clusaz, le Confins Trail and Ski organisé par la section nordique de l'École de ski français consiste à un enchaînement individuel autour du Lac des Confins : trail sur neige durant 4,8 km, puis ski de fond sur 6,8 km et de nouveau 2,7 km de running. Dimanche 20 janvier, Lе Scоtt Trаіl blаnc du Vаl d'Allоѕ aura pour cadre les Alpes-de-Haute-Provence, plus précisément lе Vаl d'Allоѕ, аux pоrtеѕ du Pаrc nаtіоnаl du Mеrcаntоur (10 ou 20 km). 26 janvier, c'est dans le cadre du Trail blanc de Seynod, en Haute-Savoie, qu'à la tombée du jour, les participants emprunteront, sur 11 km, lеs pіstеs dе skі dе fоnd de Sеmnоz. L'an dernier, ni le brouillard, ni le vent froid, ni la neige bien sûr, présente sur plus de 80 % du parcours, n’avaient rebuté les spécialistes du genre venus du Grand Est pour disputer le Trail blanc des Vosges. L'épreuve du 18 km avait été remportée par le Belge Mathieu Deville. Le 27 janvier, au Rouge Gazon, à Saint Maurice/ Moselle, le millier de participants voudront à leur tour se dépasser. Enfin, signalons la Snow Race de Montgenèvre, le 3 février. Deux La foule des grands jours au 2 parcours au choix : 22 km et Alpes Night 1 000 m de dénivelé positif et 11 Show Trail km environ.
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TRAIL BLANC : LES RENDEZ-VOUS DE L'HIVER
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COURSES POPULAIRES
¢ MARATHON DU FOREZ COL DES PRADEAUX 3 FÉVRIER 2019 21 et 42 KM FT Pwww.cretesduforez.fr
¢ LA TRANSFRONTALIÈRE
¢ LA RISOUXLOPPET CHAUX-NEUVE 30 DÉCEMBRE 2018 12,5 et 25 km FT Prisoux.clubffs.fr
LARCHE 3 FÉVRIER 2019 21 et 42 km FT
¢ ALPE D'HUEZ SKI MARATHON
¢ LA BORNANDINE
Pm.ubaye.com
LE GRAND BORNAND 3 FÉVRIER 2019 21 et 42 km FT
ALPE D'HUEZ 6 JANVIER 2019 30 km FT
Pwww.labornandine.com
AU FIL DES LUMIÈRES/DAVID BOUDIN
Pnordicoisans.wordpress.com
¢ LA RONDE DES CIMES
Psc-fourgs.blogspot.fr
¢ LA COURSE DE L'HEURE LES BREULEUX 12 JANVIER 2019 1 h de ski en solo Pscbreuleux.ch
¢ MARATHON DE BESSANS BESSANS 12-13 JANVIER 2019 15 et 30 km CT - 21 et 42 km FT Pwww.marathondebessans.com
¢ SEMI-MARATHON DE L'ÉTOILE
La Foulée blanche se dispute dans les paysages enneigés du Vercors.
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LES FOURGS 6 JANVIER 2019 10 et 30 km FT
¢ RONDE DES BOUVIERS
¢ LA FOULÉE BLANCHE
BARAQUE DES BOUVIERS 13 JANVIER 2019 10 et 20 km FT Pscmargeride-lozere.clubffs.fr
AUTRANS 26-27 JANVIER 2019 25 km CT - 42 km FT Pwww.lafouleeblanche.com
¢ LES BELLES COMBES
¢ L'ENVOLÉE NORDIQUE
LA PESSE - LES MOUSSIÈRES 19-20 JANVIER 2019 20 km FT - 20 et 40 km CT Pwww.lesbellescombes.fr
CHAPELLE DES BOIS 27 JANVIER 2019 21 et 42 km FT en duo Pwww.skiclubmontnoir.com
¢ NORDIQUE DES CRÊTES LE MARKSTEIN 2-3 FÉVRIER 2019 21 km CT - 21 et 42 km FT Pwww.nordiquedescretes.or
¢ TRANSJURASSIENNE/ TRANSJU'CLASSIC LAMOURA - MOUTHE 9-10 FÉVRIER 2019 21 et 56 km CT - 21, 48 et 68 km FT Platransju.com
¢ FRANCHES NORDIQUE LES BREULEUX 17 FÉVRIER 2019 10 et 30 km FT Pwww.sc-saignelegier.ch
¢ TRAVERSÉE DU QUEYRAS
¢ TRACES BLANCHES
SAINT-VÉRAN - ABRIÈS 20 JANVIER 2019 21 et 42 km FT Pwww.traversee-du-queyras.fr
MONT AIGOUAL 2 FÉVRIER 2019 10 et 15 km FT P www.aigoual.org
LES ESTABLES 17 FÉVRIER 2019 21 et 42 km FT
¢ MARATHON DE FONT D’URLE
¢ LE MARATHON DES NEIGES
¢ LA GÉROMOISE
FONT D’URLE 20 JANVIER 2019 21 et 42 km CT et 21 et 42 km FT Pskiduroyans.clubeo.com
NANCHEZ - CHAUX DES P. 2 FÉVRIER 2019 15 KM FT - 15 et 30 KM L Pfoyer-rural-prenovel-les-piards.fr
¢ LA TRACE VOSGIENNE
¢ CHRONO'POUILLE
¢ TOUR DE SAGNARD
LA BRESSE 13 JANVIER 2019 21 et 42 km FT Pwww.tracevosgienne.fr
LA CHAUX-DE-FOND 20 JANVIER 2019 12 et 24 km FT Pwww.centre-nordique-pouillerel.ch
LA SAGNE 3 FÉVRIER 2019 11 et 22 km L (par équipes de 2) Pwww.skiclub-lasagne.ch
GRATTAVACHE 13 JANVIER 2019 14 et 21 km FT Pscgrattavache.ch
¢ TRAVERSÉE DE LA HAUTE-JOUX CERNIÉBAUD 13 JANVIER 2019 21 et 42 km FT Pwww.skiclubduplateaudenozeroy.com
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¢ MARATHON DU MÉZENC
Pskiclubmezenc@gmail.com
GÉRARDMER 24 FÉVRIER 2019 10, 15 et 30 km CT Pgerardmerskinordique.com
¢ MARATHON DU GRAND BEC CHAMPAGNY-EN-VANOISE 24 FÉVRIER 2019 21 et 42 km FT Pwww.marathondugrandbec.com
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10 mars 2019 49 édition e
¢ LE DÉFI BLANC
¢ LA CAROLINE
LA CHAVADE BEL AIR 24 FÉVRIER 2019 20 et 42 km FT
CREVOUX 10 MARS 2019 10 et 20 km FT
Pwww.addsna.123.fr
Pwww.scoce.fr
¢ LA ROYALE
¢ MARATHON DES GLIÈRES
CORRENÇON 24 FÉVRIER 2019 30 km CT - 30 km FT Pwww.skinordiquevillarddelans.com
TrophEE DU marchairUz
LES GLIÈRES 17 MARS 2019 22, 30 et 42 km FT Pwww.marathondesglieres.com
¢ LA MARA SAINTE-CROIX/LES RASSES 2-3 MARS 2019 12 et 25 km FT - 12, 22 et 42 km CT Pwww.ski-mara.ch
¢ LA GIVRÉE
¢ SKI 24 LES MOSSES 23-24 MARS 2019 24h de ski en solo ou équipe Pwww.ski-24.ch
¢ TRAVERSÉE DE LA RAMAZ
DÉVOLUY 2 MARS 2019 10 et 21 km FT
Course individuelle en style libre 3, 7, 15, 30 km. Départs en ligne
PRAZ DE LYS 24 MARS 2019 15 et 30 km FT
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¢ L'ÉTOILE DES SAISIES
¢ LA TRACE ASPOISE
LES SAISIES 7 AVRIL 2019 21 et 42 km FT
LE SOMPORT 3 MARS 2019 10 et 22 km FT
Organisation : Ski-Club de Gimel
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À suivre sur
¢ TRAVERSÉE DU MASSACRE
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PRÉMANON 3 MARS 2019 21 et 42 km FT Pwww.traverseedumassacre.com
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LA FÉCLAZ 10 MARS 2019 21 et 42 CT - 21 et 42 km FT
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Départ de la Course Jeux gratuits pour enfants Premières arrivées Soupe bûcheronne (servie toute la nuit !) Feu d’artifice
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EXPÉDITION arctique AU SAREK
Deux amis d'enfance, en quête d'aventure et de grands espaces arctiques, décident de rejoindre, à skis et avec des pulkas, le Parc national du Sarek, au nord de la Suède. Récit. 112
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JENS OTTOSON
« Les moments de contemplation sont assez rares. On est toujours en train de s’affairer à monter le camp, prendre un repère visuel au loin, tâcher de ne pas trop dériver, faire attention aux horaires, à la météo... », confie Karl Pachot qui, avec son ami Olivier Casaccoli a mené une expédition hivernale dans le Nord de la Suède.
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Parc
P national
de Sarek
Les deux amis d'enfance vont se lancer un défi : affronter, en hiver, l'immensité de l'arctique suédois.
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Karl Pachot et Olivier Casaccoli, la trentaine, sont amis d'enfance. L'un travaille dans la sécurité, l'autre est commercial. Ils se sont connus en classe de seconde et ont tout de suite été amis. C'est en 2013 que le premier a découvert, à l'occasion d'un voyage, la Laponie. « J’y ai demandé ma femme en mariage », sourit-il. C'est dire que cette terre compte désormais pour lui. Le torrent de la vie a charrié les mois, puis les années, mais l'envie d'y retourner ne l'a néanmoins jamais quitté. D'où le projet d'une randonnée sur plusieurs jours dans le Parc national du Sarek, dans le nord de la Suède. Incontournable pour les vrais aventuriers, avec sa nature qui s'étend à perte de vue, cet espace encore vierge se mérite. Il n’existe ni sentiers balisés, ni refuges et encore moins d’infrastructures touristiques. Ce trek de l'extrême, Karl Pachot veut le partager avec son copain. « Après m’être beaucoup documenté, j’ai toutefois pris un peu peur quant à l’engagement physique et moral, explique le jeune homme.
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J’avais acquis de très bonnes compétences en gestion du froid, mais Olivier n’avait jamais fait ce genre de choses, je me sentais responsable et j’avais peur d’un pépin. » Un temps, les amis envisagent de marcher sur la très raisonnable Kungsleden [Voix Royale, N.D.L.R.], sentier de trekking d’environ 425 km de longueur. Mais l'itinéraire se révèle trop... civilisé. « Donc, dans un excès de confiance, un jour au téléphone, on a pris la décision que ça serait le Sarek et puis point barre. On voulait de l’aventure, du dépassement… »
L'IMMENSITÉ DU LAC AKKAJAURE En février 2017, sonne l'heure du grand départ. L’arrivée sur Kiruna après une escale à Stockholm se fait sans nuage et de jour, ce qui permet aux deux Français d’admirer, vus du ciel, les paysages arctiques dans lesquels ils vont bientôt évoluer. « On est fous de joie d’y être enfin ! » Ils louent une voiture. Et c'est parti... Rapidement, ils croisent un élan sur le bord de la route (ce sera le seul du voyage). Escale à Gällivare que connaissent bien les fondeurs de l'équipe de France. Ils y prennent leur dernier repas... digne de ce nom. Karl Pachot raconte : « A la bifurcation où l’on quitte l’E10 pour rejoindre Vietas, puis Ritsem, la route devient plus compliquée avec pas mal de neige, de vent et quelques belles congères. Les pneus cloutés tiennent vraiment bien la route. Pas de problème de ce côté-là. La Golf se transforme vite en voiture de rallye, et j’ai l’impression d’être Sébastien Loeb pendant l’épreuve de Finlande (ok, j’me chauffe un peu. En vrai, j’allais à 20 km/h parce que je n’y voyais rien, mais ambiance quand même). » Arrivés à Ritsem, il est temps pour les deux amis de préparer les pulkas. Le lendemain matin, après une nuit passée dans l'auto qu'ils vont abandonner sur un « parking pour touristes », le paysage qui s'offre à eux est magnifique, avec le lac Akkajaure et le massif de Akka majestueux, dans la lumière naissante du jour. « Le moment est enfin venu de sortir les skis et commencer la glisse. Les premières sensations sont bonnes. Une fois au milieu du lac gelé (d’une largeur de 10 km), le sentiment d’immensité est impressionnant. Les deux premières heures sont « marrantes » mais, dans cet environnement, la perception des distances est largement faussée. « Rejoindre l’autre rive finit par nous paraître IN-TER-MI-NA-BLE… », constatent les deux randonneurs. Conséquence, Karl Pachot et Olivier Casaccoli n'atteignent pas l'endroit où ils avaient prévu de dresser leur premier camp. « C’est le terrain qui commande et nous avions été très optimistes », reconnaissent-ils. Une bonne collation réconfortera la petite troupe. Sauf que, inquiétant, le réchaud ne fonctionne pas. Le moral en prend un coup. Faudra-t-il rebrousser chemin ? La nuit porte conseil, dit-on. La
Je lève les yeux sur les montagnes dont certaines sont couronnées d’or grâce au soleil... et je comprends pourquoi je suis là. nordic
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Au Sarek, rien n'est simple. Traverser un torrent sur une passerelle gelée nécessite beaucoup d'énergie.
décision attendra donc le lendemain. Jour 3. -19 °C. « Je sors de la tente le premier, lève les yeux sur les crêtes des montagnes environnantes dont certaines sont couronnées d’or grâce aux premiers rayons de soleil et je comprends pourquoi je suis là, quelle est ma motivation », confie Karl. Il ajoute : « Je me rends compte aussi que finalement, les moments de contemplations sont assez rares. On est toujours en train de s’affairer à monter le camp, faire la topo, prendre un repère visuel au loin, tâcher de ne pas trop dériver, faire attention aux horaires, à la météo et, pour finir, faire fonctionner ce fichu réchaud. » Du coup, les deux hommes ne bougeront pas de la journée. La bonne nouvelle viendra du réchaud... qui, bien qu'agonisant, finira par fonctionner à nouveau : « On en profite pour se faire 115
La traversée du lac Akkajaure est de toute beauté. « On marche sur l'eau », s'amusent les deux Français.
••• des thermos de thé, boire un truc chaud et nous hydrater. Le bonheur ! Ça sert aussi à ça ce genre d’expérience. Retrouver la vraie valeur des choses simples. » Après une bonne mais courte nuit, il est temps de repartir. La traversée d'un pont suspendu au-dessus d'un torrent réclame vingt minutes d'attention. Une fois de l’autre côté, les copains remettent les harnais, rechaussent les skis... et en avant pour la forêt. Le terrain de jeu se révèle compliqué. La pulka n’arrête pas d’aller se planter dans les arbres, quand elle ne
Je pense à mon fils d'un an et demi. Peut-être qu'un jour, nous avancerons côte à côte dans cette région. 116
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chavire pas. « C’est un effort considérable à chaque fois de revenir en arrière, soulever les 35 kg, remettre tout ça droit, repartir, faire vingt mètres et… recommencer. » Heureusement, les compères trouvent réconfort quand la nature s'offre à eux. « On a pu observer à plusieurs reprises l’envol de lagopèdes. Ce sont d’excellents moments qui atténuent un peu la difficulté de la progression. »
L'ÉMOTION DU JEUNE PAPA Car ils vont bientôt être confrontés à des raidillons d’une trentaine de mètres. En tirant les pulkas, skis aux pieds, ils sont infranchissables. La stratégie va donc consister à réaliser une première ascension, laisser les skis en haut puis redescendre pour monter le reste du matériel. « On y laisse pas mal d’énergie. » Karl Pachot poursuit : « Nous empruntons ensuite un vallon qui nous permet de monter sur le plateau et atteindre la frontière du Parc national du Sarek. Il faut rester vigilant car de l’eau vive court régulièrement au fond du thalweg. Donc, il y a forcément des ponts de neige et je n’ai pas envie de passer à travers. » La prudence n'empêche pas le jeune papa de sentir son cœur battre très fort : « Je suis ému d’être là, voir petit à petit les arbres se raréfier pour atteindre finalement un désert blanc. Je pense à mon fils, lui qui a un an et demi. Peut-être qu’un jour, nous avancerons côte à côte dans cette région et je rêve que la passion qui m’anime pour les paysages arctiques et l’aventure le piquera lui aussi. » Retour à la réalité. Les conditions météo deviennent « funky ». Il est 15 h 30. Les Français marchent depuis sept heures. Mais ils ont atteint leur destination ! Ils célèbrent rapidement ce
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Le moindre raidillon devient un obstacle. Le poids des pulkas se fait alors sentir.
réchaud rend définitivement l'âme. « La mauvaise nouvelle c’est que nous ne disposons que d’1,5 l de thé, autant dire rien du tout… Nous ne pouvons plus nous nourrir correctement et bénéficier de l’apport calorique nécessaire à ce type d’effort », désespèrent-ils. Ils s'endorment après s'être autorisés un demi-gobelet de précieux liquide chacun. Le réveil est difficile. La tente bouge sous les assauts du vent dont l’intensité semble avoir encore forci. Décision est prise de retrouver la rivière qu'ils ont traversée la veille pour réitérer l’opération « pêche à l’eau » et remplir les thermos. « Dans l’immédiat, on souffre tellement du froid, qu’on veut juste un peu de calme... et se réchauffer. Le vent de face est une réelle épreuve, chaque pas coûte le double en énergie. Heureusement nous atteignons assez vite un premier vallon un peu à l’abri. » La suite de l'expédition s'annonce plus délicate. La soif, puis la faim font leur apparition. « Un des raidillons qui nous avait fait mal la veille me fait encore plus souffrir à la descente. Manquant d’énergie, je suis entraîné par la pulka qui me fait chuter, tandis qu’elle se retourne. »
UNE NATURE HOSTILE
Selfie de l'extrême. Les deux copains demandent beaucoup à leur corps. Il leur faut aussi moralement tenir.
••• qu'il appelle leur « petite victoire » et ils pensent à la suite. Il fait vraiment froid, l’effet Wind Chill [la sensation de froid produite par le vent] n’arrange rien avec des rafales à 70 km/h. Olivier commence à être diminué par la fatigue. Malgré tout, il ne démérite jamais. Il ne lâche rien et creuse le trou qui lui permettra d'installer le fameux réchaud. Monter la tente dans ces conditions n’est pas non plus la chose la plus marrante du séjour. Karl Pachot construit encore un mur de neige, puis s'engouffre sous le frêle habitacle. « Ça fait du bien de se mettre au chaud, il est maintenant 18 h 30. Je suis content car j’ai la confirmation qu’Olivier est un excellent compagnon d’aventure. Il a repoussé ses limites physiques comme il n’avait (de son propre aveu) sans doute jamais eu à le faire. C’est dans ces moments-là que les personnalités se révèlent et il a eu un comportement très sain, en restant d’humeur égale et volontaire. » Vers 21 h 30, les disciples de Jack London émergent. Dehors c’est la désolation. Du vent, beaucoup de vent. En dépit de la glace qui vient leur fouetter le visage en permanence, ils préparent un repas. Un premier thermos réchauffe les corps. Heureusement car, dans la foulée, le 118
Enfin, Karl et Olivier aperçoivent la rivière. Ils récupèrent facilement de l'eau. Puis repartent. Le retour dans la forêt est un enfer ! « J’ai l’impression que les arbres se déplacent après mon passage pour venir se mettre sur la trajectoire de ma pulka et la bloquer. J’en ai tellement ras le bol ! Moi qui aime tant la nature, faudrait pas me filer une tronçonneuse. » Ils finissent par venir à bout des difficultés. Pour leur campement, ils choisissent un endroit protégé, en surplomb d'une rivière. Karl : « On ne cherche pas à faire refonctionner le réchaud, notre deuil est fait de ce côté-là. Je me couche tôt, je suis crevé. Olivier quant à lui se chauffe pour faire des photos avec le reflex dans la belle nuit étoilée. Il parvient même à capturer une aurore boréale à l’horizon. » Jour 6. Il faut traverser l'immense lac dans l'autre sens, avec le ventre creux. Sur les derniers kilomètres, le brouillard commence à tomber et les copains craignent de se retrouver coincés au milieu d’une purée de pois. Ils trouvent alors les ressources nécessaires pour accélérer et retrouver sans encombre leur voiture. Retour vers Kiruna. L’envie d'être dorlottés les pousse à passer la nuit dans un hôtel « un peu chic » de Gällivare, où se tient une soirée avec tout un tas de gens en smoking (un rassemblement de pilotes de montgolfières) : « on tranchait un peu dans le décor avec nos gros sacs, nos gueules éprouvées par l’effort et l’odeur de fennec qui devait nous coller à la peau. » Que ce fut difficile. Mais quelle expérience ! Atteints du virus de l'arctique, les deux amis ont mené à bien une deuxième expédition de dix jours au Spitzberg en avril 2018. Ils pensent maintenant, pour la saison 2020, à la traversée du lac Baïkal gelé dans le sens de la longueur (à vélo ou char à voile cette fois, mais toujours en tirant des pulkas). n PD'autres récits sur le blog de www.skirandonneenordique.com
On souffre tellement du froid, qu'on veut juste un peu de calme... et se réchauffer. nordic
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Spot nordique
UN FILM Avatar. J’adore la science-fiction ! J’ai regardé ce film plusieurs fois, car j’aime bien l’idée d’une exploration de nouveaux mondes. De manière générale, je regarde beaucoup de films.
M
embre du groupe « relève » de l’équipe de France de biathlon, MARTIN PERRILLAT-BOTTONET est monté sur le podium dès son premier week-end en IBU Cup. Sociétaire du Club des Sports de La Clusaz et du Comité du Mont-Blanc, il a fait le choix de s’installer cette année à La Féclaz, où il trouve de bonnes conditions d’entraînement.
UN LIVRE J’ai lu le livre de Martin Fourcade (Mon rêve d’or et de neige, Ed. Marabout, 2017), et je l’ai bien aimé. En fait, c’est surtout le récit de sa jeunesse qui m’a intéressé, je me suis un peu reconnu dans certaines bêtises, comme se blesser en vélo, qu’il a pu faire dans cette période de sa vie.
UNE SÉRIE TV J’ai aimé Prison Break. À chaque fois, en fin d’épisode, tu n’as qu’une envie : regarder le suivant, c’est vraiment bien fait et les acteurs sont bons.
Playlist
CAPTURE D'ÉCRAN TF1
coute La chanson quuxemj’é motiver e quand je ve de AC/DC, du bon rock,
que j'écoute La chanson co nforter pour me ré au vaise couetrsKied Cudi). m e n après u ts (Kanye West Ghos Reborn de Kids See c pas mal de basses, j’aime bien. ave le, uil nq C’est posé, tra
b
lls Il y en a deux, Hell's Be Arms. Je les ai découvertes hly els W de y j’ai trouvée. et Legendar illeure plateforme que sur Spotify, c’est la me
UNE ÉMISSION TÉLÉ Je ne regarde jamais la télé, car il y a trop de publicité. Avec mon colocataire, Hugo Rivail, nous avons une télévision à La Féclaz. Mais je n'arrive pas à la regarder plus de dix minutes : il y a toujours des interruptions avec la pub ! C’est pour ça que je préfère largement le streaming.
« ringarde » La chanson éc ter que j’aimen' deoSaum and Dave. C’est de la soul, j’ai FBI : duo très Hold on I’m comi ue en regardant la série découvert cette musiq spécial.
UNE ÉMISSION RADIO J’écoute très rarement la radio mais quand je le fais, c’est pour de la musique, donc je dirais NRJ ou Fun Radio.
#SELFSKI
@MARTIN PERRILLAT BOTTONET 120
MES APPL
Snapchat. Avec l' ICATIONS équ créé un groupe et ipe juniors, nous avons no beaucoup via cette us communiquons aussi avec ma copi application. Je l’utilise ne.
LE RÉSEAU
SOCIAL Instagram. C’est le réseau sur leque vraiment moins de l il y a En suivant plusieu pub. rs athlètes du grou parmi lesquels M pe A, ar permet de voir ce tin Fourcade, cela me qui se passe en ha ut. Je suis aussi des cycli ste l’hiver pour poste s et des amis. J’attends r des images origin manière plus régu ales de lière. nordic MAGAZINE
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Marie Dorin-Habert
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t voici ma dernière chronique dont le point final, sans être théâtral, fermera les rideaux pourpres d’un épisode de vie sportive. Pour donner le change, j’ai aussi ouvert un comptoir dans la rue d’à côté, celle des premières fois. Vous pouvez venir, on y mange bien et il y fait chaud ! Premier été sans entraînement, premier entretien d’embauche, première fois derrière le comptoir de l’hôtel, première fois au travail (vrai travail, je veux dire !), première fois dans la vraie vie, premier congé maternité, etc. Un reformatage de la vie en général. Du coup, l’importance que j’accordais à certains paramètres est déclassée. POUF, le contrôle de la vie s’assouplit et le confort moelleux du laisser-aller redevient un acquis naturel indolore. Comme s’il avait toujours été là. Le changement est agréable, mais dangereux : la paresse gagne du terrain très facilement si on la laisse prendre les devants ! Comme par hasard, l’heure du sommeil recule, l’assiette de desserts avance, les chaussures de sport reculent, les enfants avancent… Mais heureusement, contre-attaque ! BIM, je dégage cette insidieuse fainéantise à grands coups de nouveautés dans le travail, dans les activités et dans la vie. Mes cernes s’agrandissent proportionnellement à mon ventre et ces occupations ne manquent finalement pas de bousculer mes certitudes, me poussant à acquérir les compétences manquantes avec plus ou moins de succès. Zecamp est sorti de terre comme un champignon. Activité
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pensée pour vivre en symbiose avec ses concepteurs, il a tendance parfois à se comporter en parasite, occupant l’espace, le temps et la tête. Alouette. Mais drôle. Sacré pari culotté et pas encore gagné ! Juste à côté (parce qu’en secret, je ne souhaitais pas supporter mon mari tous les jours) et aussi un peu par défi, j’ai accepté un poste au Département de l’Isère sur le sport et l’environnement. Voici donc deux activités où le cerveau doit remplacer les muscles. Autant vous dire que c’est plutôt douloureux cette fois. Mais bon, l’humain a une capacité d’adaptation assez impressionnante. J’ai mué, frotté contre un arbre cette ancienne peau ferme et musclée pour me glisser avec douceur dans un nouveau costume plus mou, qui gratte un peu. Et puis, je me suis mise devant l’ordinateur et j’ai regardé le biathlon. Incroyable, mais vrai ! Et j’ai trouvé ça cool aussi. Amusant de constater que tout suit son cours, que ce qui correspond à un arrêt pour moi n’est en fait que la suite d’une longue histoire sans fin. Le temps n’attend pas. La ronde grossit ses rangs et la danse se poursuit. Puis-je dire « comme les saisons et le cycle de la vie ? ». J’aimerais pouvoir l’affirmer. J’aimerais bien pouvoir y croire, mais je doute parfois de la capacité de l’homme à se contrôler. Quand l’engrenage bien huilé a des fuites et se grippe. Quand les gens sortent dans la rue pour tout casser. Je termine donc cette prise de parole sur une petite touche nostalgique, sur une acuité aiguë de la beauté des paysages qui nous
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SINDY THOMAS
Ce que j'ai encore à vous dire
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entourent, sur la fragilité des milieux qu’on imprègne inévitablement de nos traces. J’aime le sport, il fait partie de moi. Il a façonné ma vision des choses, ma façon de vivre. J’aime le pratiquer dans des territoires qui m’inspirent. Chaque séance est un voyage. Chaque sortie est un partage. Je suis persuadée que le sport peut réunir quantité de publics différents. Pour des raisons propres à chacun mais qui, j’espère, se retrouveront toutes sur les chemins pour protéger ces lieux de pratique qu’on respire. Tout n’est pas acquis, rien n’est immuable, il y aura toujours un début. Faisons en sorte que celui-ci ne signe pas la fin d’un monde viable. Peut-être qu’un jour, dans peu de temps, on descendra tous arpenter les rues de notre monde en béton pour manifester contre la planète et ses excentricités. J’espère que ce jour-là n’arrivera jamais. Si c'est le cas, on pourra porter un gilet de n'importe quelle couleur. On pourra aussi s’égosiller longtemps, tout casser. On pourra rester dans les rues à s’énerver. Ce jour-là, on aura perdu pour de vrai. La planète, elle s’en fout. n Championne olympique à Pyeongchang, Marie Dorin-Habert s'est retirée du circuit du biathlon ce printemps.
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Ski nordique dans le Vercors - ©Thomas Hytte
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Visite guidée des caves d'affinage au Fort Saint-Antoine toute l'année sur réservation : 03 81 49 14 34 La Crèmerie Marcel Petite au centre ville de Pontarlier 1, rue Sainte-Anne. Comtés, fromages, produits régionaux, épicerie fine, vins...
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