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MAGAZINE JULIA SIMON
Portrait d'une battante
ENQUÊTE Athlète... et maman
TARJEI BOE Entretien exclusif
Richard 20
JOUVE Le montagnard nordic
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PAGES SPECIALES Décembre 2019 mynordic.fr @nordicmag
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SKI DES CHAMPS SKI DES VILLES
Résidence des Épilobes 300, chemin des Mouillettes 39220 Prémanon Tél. : + 33(0)6 85 96 90 94 E-mail : nordicmagazine@live.fr Nordic Ma est édité nordic par les SAS au capital de 5 000 € RCS Lons-le-Saunier 538 166 166 Président : Franck Lacroix MAGAZINE
} Rédaction Directeur de la publication et de la rédaction : Franck Lacroix Rédacteur en chef délégué : Jérôme Martinet Ont collaboré à ce numéro : Marie-Laure Brunet, Iris Pessey, François Schlotterer, Pablo Ribeiro, Florian Burgaud, Marine Bouhier, Quentin Joly, Bernard Morel, Thomas Bray, Karine Garnier, Louis Delvinquière, Aurore Braconnier, Marie Le Bobinnec, Armand Spicher. } Publicité Tél. : + 33 (0)6 75 93 56 12 Corentin Jacquot (Alpes) : + 33 (0)6 33 43 35 78 } Diffusion La liste complète des points de diffusion dans les Alpes, le Jura franco-suisse, les Vosges, les Pyrénées, Paris et Lyon sur www.mynordic.fr } Photo de couverture Jarle Nyttingnes } Impression : Rotimpres } Abonnement 4 numéros : 29 € Participation aux frais d'expédition et soutien à Nordic Magazine www.mynordic.fr ou encart page 19 Anciens numéros : 5 euros le numéro. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes et photos qui lui sont adressés. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans le magazine est interdite. Merci à Fabrice Guy, parrain, Laurence Rochat, marraine. Merci à Michel Roulet, Myriam et Daniel Comtet, Isabelle Begon, Geoffrey Lafarge, Lionel Georges, Laurent Mérat. Et merci à nos annonceurs. Création : décembre 2011 Dépôt légal : décembre 2019 ISSN : 2257-4638
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Fermez les yeux. Imaginez-vous traversant une combe par une belle matinée de janvier. Le froid vous caresse le visage. Autour de vous, il n'y a que le silence. Les branches des arbres sont immobiles. Vous êtes seul, et vos oreilles sont bercées par le doux chant de vos skis sur la neige. Un miroir pour terrain de jeu. Forcément, vous vous dites que le bonheur se cache dans ces instants où vous ne faites qu'un avec une nature encore préservée. Vous êtes le roi (ou la reine) du monde. Et s'il n'y avait pas quelques traces de pattes pour trahir la présence d'animaux, vous pourriez facilement vous croire le seul être vivant de la terre. Une carte postale pour couverture de calendrier des Postes que ce récit bien trop beau pour encore exister ? Non, une réalité que des skieurs vivent chaque hiver sur les différents massifs. Une expérience qui, de surcroît, épouse les aspirations grandissantes de nos sociétés si souvent déboussolées. En disant cela, nous pensons à deux tendances lourdes. D'abord, on observe une prise de conscience grandissante pour une préservation de notre planète. Ensuite, de plus en plus de personnes se prennent à rêver à plus de simplicité et d'harmonie dans leur vie. Le ski de fond et les autres activités nordiques ne peuvent, dès lors, que se développer. Après tout, ils naviguent dans le sens du courant. À condition, bien entendu, que le réchauffement climatique ne prive pas nos montagnes d'un beau manteau neigeux. À ce propos, quel autre meilleur décor peut-on imaginer pour le ski de fond ? Justement, d'autres estiment que l'avenir se niche ailleurs. À l’origine, il y a un constat. La communication régit nos vies. Il faut exister, à la télévision, sur les réseaux sociaux... Il
faut être offensif si l'on ne veut pas perdre la bataille de l'image. L'image justement, c'est l'arme absolue pour la guerre qui oppose les différents loisirs auxquels tout un chacun a accès pour occuper son temps libre. Bref, il faut donner envie. Il faut susciter de l'intérêt. Il faut convaincre. Il faut conquérir. Et il semblerait que notre skieur goûtant son plaisir au milieu de nulle part ne soit pas le meilleur moyen pour y parvenir. En tout cas, il ne détient pas le monopole. Aujourd'hui, des sociétés privées rêvent de spectacles en pleine ville. « Si tu ne viens pas à Lagardère, Lagardère ira à toi ! » C'est le cas de la société suédoise Sportkompaniet qui vient de créer les World Sprint Series. Pour son P.-D.G., Ante Andersson, il s’agit de booster l’intérêt du public pour le ski de fond et d’attirer de nouveaux fans. Après Östersund fin novembre, des étapes sont prévues à Dresde, Oberammergau ou encore Hajfell. On l'a compris, plus qu'une nouvelle compétition, il s'agit de proposer un spectacle. Un show facilement compréhensible pour le néophyte, un programme rythmé et spectaculaire, avec du suspens. Une épreuve où rien n'est joué jusqu'à la dernière seconde. En somme, c'est ce que le biathlon a su proposer aux chaînes de télévision. Pour que cela fonctionne, il faut également des stars. Le numéro un mondial de la discipline, le Norvégien Johannes Hoesflot Klæbo, a exprimé son intérêt pour cette nouvelle offre. Mieux, il voudrait lui faire une place dans son emploi du temps déjà bien occupé par la coupe du monde, des Mondiaux et des JO. Et le jeune homme voit plus loin. Beaucoup plus loin que notre paysage immaculé. Lui veut courir au cœur de Londres... et de New York. Rien de moins.
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Prochain numéro :
Février 2020
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Le sommaire LA
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Fin novembre, le stade des Tuffes, au coeur de la station des Rousses, revêt ses beaux habits d’hiver avant d’accueillir des épreuves olympiques.
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grande enquête
3 L'ÉDITO Ski des champs, ski des villes
6 ZOOM La Norvège dans la lumière
8 PLANÈTE NORDIQUE
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geoffrey lafarge
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Du 9 au 22 janvier prochain, la station des Rousses et la Vallée de Joux accueilleront les épreuves nordiques des Jeux olympiques de la Jeunesse Lausanne 2020. Une aubaine pour le massif jurassien franco-suisse qui s’unit, de part et d’autre de la frontière, pour la première organisation binationale de l’histoire olympique.
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olympique
GEOFFREY LAFARGE
8 Quadruplé tricolore à Östersund 10 Un centre de la performance chez Salomon 12 La réforme du bac inquiète les lycéens-athlètes 14 Petter Northug Jr de retour à la compétition
17 STYLE LIBRE/STYLE CLASSIQUE Alexandre Pouyé
20 FRANÇOIS SCHLOTTERER 22
LAUSANNE 2020 : LE JURA, TERRE OLYMPIQUE
44 LE GRAND ENTRETIEN Tarjei Boe 52 MAMAN ET ATHLÈTE DE HAUT NIVEAU 60 CLÉMENT JACQUELIN
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24 Le massif du Jura franco-suisse en mode olympique 30 La fête des voisins 34 Un tremplin pour le stade des Tuffes 42 Génération JOJ
64 LES AGITÉS DU NORDIQUE 70 WALTER HOFER
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Figure nordique
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74 FRÈRES D'ARMES 82 RICHARD JOUVE 90 ÉTIENNE GOUY 94 JULIA SIMON 100 IRIS PESSEY
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102 TERRE NORDIQUE 104 Les sommets du Jura en raquettes et ski de rando 108 Où skier la nuit ? 110 L'hiver des chiens de traîneau
120 LA BOUTIQUE 130 LES 50 ANS DE LA MARA...
Les murs sont des trempLins
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b tumashov/Nordic Focus
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L'hiver dernier, Julia Simon a été révélée au monde du biathlon après une quatrième place sur le sprint de Pokljuka, six top 15 et une victoire en relais. Le chemin qui l'a menée jusqu'au plus haut niveau n’a pas été un long fleuve tranquille. Mais aujourd’hui, son statut a changé et c’est avec sérénité qu’elle aborde la saison qui vient de débuter.
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... du Trophée du Marchairuz et de la Traversée du Massacre
138 LA TRAVERSÉE DU CANADA EN HIVER 144 SELFSKI Léa Lemare 146 MARIE-LAURE BRUNET
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© SMB-Bijasson
110 STATIONS C’est ce qui s’appelle avoir l’embarras du choix
Trouvez la bonne sur lastationquimeva.com Grand domaine skiable ou petite station conviviale ? Familiales ou festives ? Les vacances au ski ne sont pas toutes les mêmes. Pour qu’elles soient réussies à chaque fois, Savoie Mont Blanc a crée lastationquimeva.com. Un site pratique et innovant pour s’informer, comparer et faire le bon choix parmi les 110 stations de Savoie Mont Blanc. Désormais le plus dur, c’est d’attendre le départ.
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LA NORVÈGE DANS LA LUMIÈRE Et si ce cliché de Johannes Hoesflot Klæbo évoluant début décembre dans la forêt enneigée de Ruka, en Laponie finlandaise, était plus qu'une belle image de sport ? C'est comme s'il nous rappelait une évidence répétée : hiver après hiver, les Norvégiens prennent (presque) toute la lumière médiatique... et les récompenses qui vont avec. En un seul week-end de coupe du monde, ils ont eu l'occasion de marquer les esprits de leurs adversaires. À Ruka, la star du ski de fond âgée à peine de 23 ans a dominé le traditionnel mini-tour d'ouverture avec brio. Toujours en Finlande, Therese Johaug [qui fait la couverture de Nordic Magazine n° 31] a écrasé la concurrence sur les épreuves de distance. Tout comme le combiné nordique, Jarl Magnus Riiber, qui n'a laissé que des miettes à ses adversaires... y compris à ses compatriotes. En deux courses, le numéro un mondial (auteur de trois victoires en autant d'épreuves) a réalisé avec d'autres Norvégiens un quadruplé jamais vu depuis Oslo 1984 ! À quelques encablures de là, en Suède, ce sont les biathlètes Johannes et Tarjei Boe qui ont pris les deux premières places du sprint d'Östersund. Enfin, que dire du début d'hiver du sauteur Daniel-André Tande. Blessé au genou lors d’une séance d’entraînement à Courchevel durant l'été, il n'a retrouvé le chemin des tremplins qu'en octobre. Et déjà, il vole au septième ciel. Nation du nordique par excellence, la Norvège fourmille de talents. Dès lors, tout succès d'une autre nation n'en apparaît que plus beau. n Photo : Modica/Nordic Focus 6
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La star mondiale du ski de fond, Johannes Hoesflot KlĂŚbo lors de la poursuite de Ruka, le 1er dĂŠcembre7dernier.
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PISTE ROUGE Un hiver sans Hanna Falk
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Quatre as dans le jeu de l'équipe de France de biathlon Tout sourire dans les bras de ses coéquipiers, techniciens et entraîneurs du groupe France, le septuple vainqueur de la coupe du monde a frappé fort les esprits de ceux qui visent le gros globe, à commencer par son grand rival Johannes Thingnes Boe.
L’émulsion des bleus n’a peut-être jamais été aussi forte – premier quadruplé depuis l'Allemagne en 2005 – avec un grand leader retrouvé et des partenaires de jeu qui ne cessent de frapper à la porte de l’élite mondiale. L’hiver est lancé, les dés sont jetés.
NATHALIE VON SIEBENTHAL DIT STOP À 26 ANS
LÉA LEMARE ESPÈRE SAUTER À NOUVEAU AU MILIEU DE L'HIVER
Championne du monde de skiathlon des moins de 23 ans en 2015, la fondeuse suisse n'a plus l'envie. À 26 ans seulement, elle a choisi de prendre sa retraite sportive. « Une fois l’automne arrivé, je me suis soudain réjouie de reprendre l’entraînement, mais après quelques jours, mon corps et mon esprit se sont rebellés. Je suis désormais convaincue que ma décision de me retirer du sport d’élite est la bonne. » Après l'hiver, la Bernoise se sentait exténuée, tant sur le plan physique que mental. « Ce fut une belle école de vie et j’en retire de précieux apprentissages », ditelle de sa courte carrière.
Aux Mondiaux de Seefeld, Léa Lemare, avait mis fin prématurément à sa saison. La faute à une hyperthyroïdie. « Je n’ai pas repris le saut, indique la Savoyarde à Nordic Magazine. Cependant, je vais beaucoup mieux et je peux m’entraîner physiquement. » Le traitement lui a fait prendre 15 kg. Grâce à la Fédération française de ski et au Centre national de ski de haut niveau (CNE) d’Albertville, elle a pu accéder à un programme de réathlétisation. « J’ai bon espoir de reprendre la pratique en milieu d’hiver. J’ai vraiment hâte car j’ai pu prendre du recul sur beaucoup de choses », espère la sauteuse de Courchevel.
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Le Norvégien Jarl Magnus Riiber a été élu Nordic Ski King of the Winter par les journalistes du Forum Nordicum. Une première pour un combiné. Avec ses douze victoires en coupe du monde, son gros globe et ses trois médailles mondiales, son titre n'est pas contestable.
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Le roi Riiber
GEPA-PICTURES/WSC SEEFELD 2019
La fondeuse suédoise souffre d'une hernie discale. L'opération est nécessaire. Elle ne participera donc pas à la coupe du monde.
Un podium historique le 4 décembre à Östersund.
FRÉDÉRIC MONS/PRESSE SPORTS
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ans la pénombre suédoise éclairée par les projecteurs, le coq a chanté – et même hurlé à Östersund. Mercredi 4 décembre, lors de l'individuel, le biathlète Martin Fourcade a conquis sa première victoire après près d'un an sans lauriers ! Une éternité à l’échelle fourcadesque. Son coéquipier de Hauteville-Lompnes Simon Desthieux, le Jurassien Quentin Fillon-Maillet et Émilien Jacquelin l'ont suivi dans ce classement bleu-blanc-rouge. Le Dauphinois obtenait son meilleur résultat en carrière après une cinquième place sur le sprint d’Antholz en 2018. Le Vosgien Fabien Claude, septième et donc cinquième tricolore à figurer dans le top dix, lui aussi battait son propre record. Des spatules dignes des monoplaces les plus rapides de Formule 1 et un physique affûté par le sculpteur Vincent Vittoz, entraîneur des tricolores, ne sont pas étrangers à ce succès du biathlon français. Les Gaulois ont envoyé un message sans équivoque aux autres nations. « C’est une grande fierté de réaliser ce résultat aujourd’hui après une saison que je considère comme blanche », confiait Martin Fourcade qui voudrait peindre son hiver en jaune.
Nathalie von Siebenthal a intégré plus de vingt fois le top 10 en coupe du monde.
« Je suis persuadée que je vais revenir plus forte qu’auparavant », confie Léa Lemare
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Paris Quartier Latin - Lyon - Thonon-les-Bains - Sallanches - Toulouse-Labège - Strasbourg - Albertville - Marseille - Grenoble - Chambéry 9 Paris Haussmann (ouverture printemps 2020) - GAP (ouverture été 2020) MAGAZINE
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Planète nordique PISTE ROUGE Le fluor bientôt interdit... Dès l’hiver 2020/2021, les farts fluorés seront totalement interdits. La décision a été prise par la Fédération internationale de ski, à la demande de la Norvège. De récentes enquêtes ont montré que ce produit chimique était très dangereux pour l’environnement, mais aussi pour la santé des techniciens.
...et le plomb sur la sellette
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L’Union Européenne envisage sérieusement d’interdire l’utilisation du plomb dans les sports de plein air. Une réglementation qui poserait évidemment problème au biathlon. « Nous avons déjà essayé de fabriquer des cartouches sans plomb, a expliqué Endre Lunde, patron de la société norvégienne d’armement Nammo, à la NRK. Mais rien ne semble fonctionner aussi bien. »
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Adapter les chaussures au skieur : l'une des offres proposées au sein du centre de la performance de Salomon.
Salomon inaugure son centre de la performance
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'équipementier Salomon, basé à Annecy, a inauguré, fin octobre, son centre de la performance, en présence de son président et des biathlètes français soutenus par la marque. Derrière cette nouveauté se trame un accompagnement d'un nouveau genre. « Ce programme transversal entre les disciplines – ski alpin, nordique ou encore snowboard – met en relation les athlètes internationaux, les clubs, les écoles de ski, développe le président de Salomon Jean-Marc Pambet, qui passera la main au 1er janvier à Michael White. Ce travail est
Les Mondiaux de biathlon d'été en Bavière Les championnats du monde de biathlon d’été 2020 se dérouleront à Ruhpolding (Allemagne). Initialement, ceux-ci devaient avoir lieu à Kontiolathi.
DES MONDIAUX AUX SAISIES
LA RUSSIE PERD UN DOSSARD
JOYEUX ANNIVERSAIRES
Les championnats du monde masters de ski de fond de 2022 ont été attribués à la station des Saisies (Savoie), celle du champion olympique de super-G Franck Piccard, grand amateur de ski nordique. Ils se dérouleront du 27 janvier au 5 février.
L’équipe féminine russe de biathlon a perdu un dossard. C’est la conséquence de l’annulation des résultats de Margarita Vasileva (notre photo) depuis le 4 février 2019. La biathlète a été suspendue 18 mois pour avoir manqué trois contrôles antidopage dans l’année écoulée.
En novembre, le Club des Skieurs Randonneurs de Pontarlier a célébré ses cinquante ans avec les médaillés olympiques Vincent Defrasne (notre photo) et Ferréol Cannard. En octobre, c'était le skiclub de Bois d’Amont qui soufflait ses 90 bougies.
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JULES POURCHET
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Le Suisse Gian Franco Kasper, président de la Fédération internationale de ski depuis 1998, n’occupera plus cette fonction à partir de mai 2020 et le congrès organisé en Thaïlande.
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Le président de la FIS se retire
très important pour nous. Auparavant, on différenciait deux niveaux : international et national. Le centre de la performance permet désormais de rassembler les moyens sur un même site, de créer des échanges... » Concrètement, les mêmes services habituellement réservés à l'élite internationale comme le bootfitting (adaptation optimale de la chaussure en fonction de la posture et du gabarit du skieur) ou le grinding (spécialisation d'une paire de ski via l'utilisation d'une structureuse), seront proposés à tous au sein du Annecy Design Center.
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Le podium
RICHARD JOUVE Prince de Ruka
Le 29 novembre, Richard Jouve a été le premier tricolore à disputer une finale de sprint classique à Ruka. Il a terminé troisième, derrière le Norvégien Johannes Hoesflot Klaebo et son compatriote Paal Golberg. Il s'agit du septième podium en carrière du fondeur des Alpes du Sud [lire son portrait p.82].
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Nordic story
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l'idée de modules représentant vingt heures pour rattraper les programmes dits « spécialités » enseignés en première. Un surplus horaire incompatible avec l'agenda sportif. « On craint de devoir abandonner un des deux projets », redoutait le jeune fondeur Mathis Desloges. La grogne est partagée par le corps enseignant. Les professeurs en colère dénoncent, par le biais d'une pétition en ligne (près de 3 400 signatures au 20 novembre), « un nouveau bac qui abolit les filières, repose sur les choix de spécialités et met l'accent sur le contrôle continu », ce à quoi n'est pas préparée la promotion actuellement en première S et ES. « Un mois après la mobilisation, nous n'avons aucune nouvelle officielle du rectorat ou du ministère, si ce ne sont des réponses plus qu'inquiétantes du ministre Blanquer aux questions posées par le député [de Savoie] Vincent Rolland et le sénateur [de l'Isère] Michel Savin », s'inquiètent-ils. 131 élèves sont concernés. Ils n'excluent pas un recours devant le Tribunal administratif.
Reine d'Italie
Pour la première fois de son histoire, un biathlète a reçu le prix convoité d’athlète FISI (Federazione Italiana Sport Invernali) de l’année. C’est Dorothea Wierer, numéro un mondiale, qui a été élue dans la catégorie Sports d’hiver. Elle a battu le skieur alpin Dominik Paris.
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a scène n'est pas passée inaperçue : des étudiants, sportifs de haut niveau, ont manifesté, mi-octobre, devant le lycée de Villard-de-Lans, avec banderoles et slogans hostiles, pour dénoncer une réforme du baccalauréat qui met en péril leur double projet sportif et scolaire. Sont concernés des fondeurs, biathlètes, snowboardeurs, mais aussi skieurs alpins évoluant en sport-études au sein du pôle France d'Albertville ou des pôles espoirs des lycées de Passy, Villardde-Lans, Moûtiers ou Albertville. Concrètement, ils suivent une scolarité lycéenne en quatre ans (première et terminale en trois ans) au lieu de trois, compte tenu de l'aménagement de leur emploi du temps pour la pratique de leur sport. Ils sont donc entrés en seconde en 2017 avec l'actuel système du bac. Mais ils passeront leur examen final en 2021. Et celui-ci intégrera la réforme présentée par le ministre de l'Éducation nationale, JeanMichel Blanquer. Afin de ne pas pénaliser les lycéensathlètes, l'administration aurait avancé
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La réforme du bac inquiète les athlètes
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Les lycéens-athlètes pourraient rattraper les programmes avec un surplus horaire.
LAURA DAHLMEIER Reine de Gelsenkirchen
Le 28 décembre prochain, Laura Dahlmeier qui a annoncé la fin de sa carrière de biathlète, en mai dernier, effectuera sa dernière compétition à l'occasion du Biathlon Auf Schalke. Elle sera associée à Erik Lesser.
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TOBLACH DOBBIACO CORTINA
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g cocortina.or www.dobbia g or a. in rt coco info@dobbia
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c i s s a l c m k 2 01.02.20 - 4 km skating 2 3 0 2 . 2 0 . 2
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Planète nordique PISTE ROUGE Anaïs Chevalier maman...
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La star norvégienne Petter Northug Jr organisera en avril la seconde édition de la Janteloppet.
Depuis fin octobre, la biathlète du Vercors Anaïs Chevalier et son mari Martin Bouchet, entraîneur du comité Mont-Blanc de biathlon, sont les parents d'une petite fille prénommée Emie.
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... tout comme Marion Colin
Les biathlètes Émilien Jacquelin et Julia Simon intègrent l’équipe de France des Douanes. Ils participeront au traditionnel Tournoi International des Douanes de mars 2020 dans la station allemande de GarmischPartenkirchen.
Une première historique La Norvège a décidé de devenir une pionnière du combiné nordique féminin. Elle a nommé trois athlètes en équipe nationale à la miseptembre, formant la toute première team du genre au monde. Elle est composée de Gyda Westvold Hansen ainsi que les sœurs Mari et Marte Leinan Lund.
Un nouveau club Le comité du Dauphiné compte un nouveau club de biathlon et de ski de fond. Nordic Rhône Vallée est situé dans le bassin de vie de Valence dans la Drôme. 14
Le retour à la compétition de Petter Northug Jr Depuis Beitostølen, en Norvège, où il a assisté fin novembre aux victoires d’Erik Valnes et d’Ane Appelkvist Stenseth lors du sprint classique FIS, le roi du ski de fond Petter Northug a annoncé à nos confrères de VG son retour à la compétition. Selon le toujours bien informé quotidien norvégien, c’est Anders Auckland, champion olympique du relais en 2002 et vainqueur de la Vasaloppet 2004, qui lui a proposé une place au sein de son équipe. Le Scandinave de 47 ans gère le Team Ragde Eiendom avec son frère Jørgen et Magnar Dalen. Une proposition à laquelle Northug, 33 ans, retraité depuis décembre dernier, a répondu par l'affirmative : « Il est normal de disputer de lon-
gues courses pour rester en forme », a-t-il confié. Petter Northug devrait revêtir un dossard lors de la Marcialonga, le 26 janvier 2020. En 2012, il avait déjà couru dans la Province de Trente en Italie. Il avait pris la dixième place. Il songe aussi à la Vasaloppet et à la Birkebeinerrennet, « une très belle course à faire. » Depuis un an, Petter Northug Jr ne s'est pas éloigné du monde du sport. Il officie en tant qu'expert à la télévision, il développe sa propre marque de vêtements, sponsorise les Suédois Frida Karlsson et Calle Halfvarsson pour promouvoir des lunettes qui portent son nom, et prépare la seconde édition de la Janteloppet programmée le 4 avril 2020 à Hafjell. b MARKUS KEHL
Nouveaux douaniers
b FRODE SANDBECH/RED BULL CONTENT POOL
Laïla est née le 31 octobre. Elle est la fille du vététiste Titouan Perrin-Ganier et de la fondeuse Marion Colin.
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Style classique
n Vous le Savoyard pur sucre, comment avez-vous atterri au sein du Team Nordique Crédit Agricole Franche-Comté ? J'ai connu une année difficile. Je faisais partie d'un petit groupe de quatre fondeurs visant une qualification pour les Jeux olympiques de Pyeongchang. Avec Alexis Jeannerod, nous n'avons pas été sélectionnés. Au printemps, il m'a dit : « Viens avec moi chez les Grenouilles, le coach est super et l'ambiance sympa ».
n Qu'est-ce qu'il vous a manqué pour rester en équipe de France ? J'ai sans doute manqué de confiance en moi, j'avais besoin de m'affirmer davantage et au moment de saisir l'opportunité, je n'étais sans doute pas prêt. Lors des sélections, je suis tombé malade. Il y avait une raison plus profonde. Je n'étais pas libéré dans ma tête et j'ai eu peur !
n Le 26 février 2016, vous décrochiez la médaille de bronze aux Mondiaux U23. Quels souvenirs en gardez-vous ? Je visais surtout le 15 km classique mais je suis complètement passé à côté. Trop de pression ! Du coup, c'est beaucoup plus détendu que j'ai couru l'épreuve en skate. Le souvenir le plus fou de cette course, c'est quand Vincent Vittoz [entraîneur U23 à l'époque, N.D.L.R.] et Clément Parisse me sont tombés dans les bras sur la ligne d'arrivée.
n Vous êtes étudiant en Staps à Grenoble. Est-ce que, sans statut professionnel, la reprise de l'entraînement au printemps a été compliquée ?
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THIBAUT/NO
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Oui, car j'avais beaucoup de doutes après cette année olympique manquée, j'étais dans une situation financière compliquée. Le fait d'avoir travaillé tout l'été en restauration m'a permis de voir les choses différemment. D'un point de vue scolaire, je vais travailler mon master durant toute l'année pour ne pas avoir que le ski en tête !
ALEXANDRE POUYÉ
LE SKIEUR SAVOYARD DE PEISEY-NANCROIX A REJOINT L'HIVER PASSÉ LE TEAM NORDIQUE CRÉDIT AGRICOLE FRANCHE-COMTÉ. RENCONTRE AVEC LE DISCRET ALEXANDRE POUYÉ, UN ARTISTE AU PAYS DES FONDEURS.
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Style libre
n Une bonne fois pour toute : votre nom est Pouye ou Pouyé ?
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En fait, « Pouye » [prononcez “Pouille”, N.D.L.R.], c'est mon surnom au grand dam de ma famille. Sur des feuilles de résultats, l'accent aigu ne figure jamais sur mon patronyme. Or, mon nom, c'est bien Pouyé !
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n Parlez-nous de vos collègues d'entraînement du Team Nordique Crédit Agricole Franche-Comté : quel est le plus fou ? Le plus fainéant ? Le meilleur cuisto ? Le bon pote ? Alors dans l'ordre : Céline Chopard-Lallier, toujours en train de préparer des coups et des blagues. Paul Goalabré. Il n'y a pas de chefs étoilés dans le team, mais je dirais Céline. Notre diable d'Hugo Buffard.
n Que vous inspire la grenouille, le surnom donné aux fondeurs/fondeuses de votre team ? Je trouve ça marrant, car le team ne se prend pas au sérieux. D'autres teams choisissent des noms de félins plus agressifs... Au final, ce petit amphibien nous va bien !
n Vous être très doué en musique (chant et piano). Quelles sont vos références musicales ? Ça ne parlera pas beaucoup aux plus jeunes mais je dirais : Pink Floyd, Bob Dylan, Brassens, Brel et Elvis Presley...
n Vous êtes aussi capable de faire un slam contest en rime et en rythme, paraît-il ? Qui vous a balancé ça ? [Rires] On s'était dit ça avec Thomas Joly lors d'un stage à Livigno. On se taquinait beaucoup et on a réglé nos comptes à l'amiable lors d'un combat de paroles slamées, genre 8 Mile, tout en s'amusant... Pour avoir la vidéo par contre, il faudra soudoyer quelqu'un du team.
n Le soutien moral d'une équipe est-il essentiel à vos yeux ? Oui. Au moment où je doutais beaucoup, j'ai pu m'appuyer sur mes amis du ski (Clément Parisse, Lucas Chanavat, Jules Lapierre...), ma famille et aussi mon team avec des moments humains très forts comme le mariage d'Anouk Faivre-Picon où on s'est tous retrouvé. Je me suis rendu compte que je n'avais pas envie de les quitter en arrêtant le ski.
Cet hiver, Alexandre Pouyé visera particulièrement les longues distances nationales et quelques courses du circuit Visma Ski Classics. 18
n On vous dit susceptible : qu'est ce qui vous agace le plus ? [Rires] Qu'on dise que je suis susceptible ! Quand je fais une montée de col l'été sous le soleil, je ne supporte pas les mouches qui me tournent autour.
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François Schlotterer
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u moment de vous écrire, le Vercors est blanc et réfléchit la pleine lune sur la neige fraîche qui a surpris tout le monde en ce 14 novembre. Dommage pour eux, tous les fondeurs et biathlètes des équipes de France ont rejoint la Scandinavie pour affûter leur forme et enchaîner les heures sur la neige, enfin, le froid et la nuit ! Direction Sjusjoen en Norvège. Ski à la frontale, noir abyssal et soleil horizontal. Une certaine idée de l’hiver, l’essence du nordique made in Norway. Les Norvégiens sont pleins de qualités, exemplaires sur beaucoup d’aspects, mais à grandir assis sur les derniers gisements de pétrole de la Mer du Nord, l’économie d’électricité n’a jamais, encore, été un sujet de préoccupation pour eux. Leurs voitures sont branchées depuis longtemps pour démarrer par toutes les températures, le réseau de prises dans les rues et parkings fait bicher tous les adeptes de la voiture électrique ! La nuit est leur amie obligatoire, rien à espérer du côté du ciel si ce n’est une clarté diurne furtive. Du coup, dans toutes les maisons, toutes les fenêtres sont décorées de chandeliers, étoiles, guirlandes et bougies. Pleins feux H24. Même chose dans les intérieurs, c’est le paradis de la lumière diffuse et indirecte. Côté ambiance et décor, cela rend le moindre lotissement magique. Lugubre et sans âme en pleine journée, il devient féerique à la tombée de la nuit. Indéniablement, c’est nettement plus réussi que les tentatives françaises de Père Noël pendu à la gouttière des maisons.
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des gabarits de volleyeuses, Emil Svendsen a son sosie, Mini Me version viking mâchoire carrée et regard noir. Certains ont tout pour intégrer les circuits de l’IBU dans les prochaines années. Et tous, chaque jour, sont passés devant la vitrine de l’entrée dans laquelle brillent les médailles de Marie Dorin. Ils les ont regardées longuement, attentivement, y ont sans doute projeté des rêves d’adolescents, y ont puisé peut-être de la force pour leurs dures séances, les ont confrontées à leurs objectifs immédiats, d’un coup relativisés, y ont croisé leurs propres souvenirs de ce dimanche fondateur à Holmenkollen. Bien éclairées, les médailles, même moches, font leur effet. Dans les yeux de ces jeunes biathlètes encore plus. Une fois le soleil couché, la terrasse quittée, les rêves remisés, les chambres douillettes regagnées, les Norges reprennent leurs mauvaises habitudes. Du coup, chaque matin, après le départ à l’entraînement, la fée du logis doit passer dans toutes les chambres de Zecamp pour éteindre toutes les lumières accessibles. Pas une n’est épargnée, toutes sans exception sont allumées. Il fallut leur expliquer à plusieurs reprises que, certes, l’électricité francaise est très décarbonée comparativement à la leur, a fortiori chez Enercoop, mais qu’ici, on était plutôt pour éteindre en quittant une pièce. Question de principe. Le message fut bien accueilli, compris. Thanks Greta Thunberg. Mais très peu appliqué. Les habitudes ne se perdent pas en quelques jours. Les rêves non plus. n
La fête des lumières
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MICHEL COTTIN/AGENCE ZOOM
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François Schlotterer, journaliste, a été de nombreuses années la voix du biathlon à la télévision.
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Le problème, c’est que les Norvégiens gardent leurs réflexes de papillons de nuit même en voyage. En octobre, Zecamp des époux Habert et Robin Duvillard a accueilli vingt lycéens, en dernière année de sport études biathlon de Geilo, là où exerce Dag Bjoerndalen, pour un stage de volume. Venus pour explorer le terrain de jeu du Vercors, ils se sont régalés sur les pistes, sentiers et chemins, arpentant la montagne à longueur de journée. Jouissant pleinement des multiples possibilités d’entraînement. Surtout, tels les lézards prévoyant l’hibernation, ils se sont gavés de lumière naturelle, ont fait le plein de vitamine D, inondés de rayons offerts par cet octobre estival. Ravis du soleil de France qui ne tombe derrière le Pas de la Sambue qu’à 18 h 30, largement le temps de dîner en terrasse pour un Norvégien. Une petite veste suffit. C’est d’ailleurs sur le dos d’un hoodie que beaucoup de ces jeunes portaient que j’ai reconnu cette inscription, Young Star. Il y a quatre ans, une bonne partie de ce groupe avait participé à un programme de détection, parrainé par un sponsor de l’équipe nationale, qui leur avait permis de courir à Oslo en ouverture du relais mixte des championnats du monde de biathlon de 2016. Ils avaient entre douze et quatorze ans, et nous les avions suivis depuis notre cabine de commentaires avec Loïs Habert d’un œil distrait. Et les voilà sur la terrasse ensoleillée de Corrençon quatre ans après ! Ils ont grandi, leur passion aussi. Les filles ont
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L’âme nordique
Domaine ouvert de novembre à avril
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grande enquête
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olympique Du 9 au 22 janvier prochain, la station des Rousses et la Vallée de Joux accueilleront les épreuves nordiques des Jeux olympiques de la Jeunesse Lausanne 2020. Une aubaine pour le massif jurassien franco-suisse qui s’unit, de part et d’autre de la frontière, pour la première organisation binationale de l’histoire olympique. 22
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GEOFFREY LAFARGE
Fin novembre, le stade des Tuffes, au cœur de la station des Rousses, revêt ses beaux habits d’hiver avant d’accueillir des épreuves olympiques.
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La France se réjouit qu'en 2024, Paris accueille les Jeux olympiques d'été. Ce qu'elle sait moins, c'est que, dès cet hiver, les anneaux olympiques seront inaugurés sur le massif du Jura. Des Jeux olympiques de la Jeunesse sont programmés du 9 au 22 janvier prochains. Et si l'organisation a été confiée à la Suisse, l'événement planétaire concerne aussi la France où vont se dérouler les épreuves de biathlon, combiné nordique et saut à ski sur le stade des Tuffes. La station des Rousses (39) sera l'un des huit sites où se disputeront les quatre-vingt-une compétitions de Lausanne 2020. La capitale olympique, au bord du lac Léman, sera l'épicentre des épreuves de patinage de vitesse sur piste courte et patinage artistique (Skating Arena) et de hockey sur glace (Vaudoise Arena). Dans les Alpes, Leysin (ski acrobatique et snowboard), Les Diablerets (ski alpin), Villars-sur-Ollon (ski-alpinisme, ski acrobatique et snowboard) et Champéry (curling) seront également mobilisées, tout comme Saint-Moritz (patinage de vitesse, skeleton, luge, bobsleigh) qui renouera avec son histoire olympique. Dans le massif jurassien, la Vallée de Joux (ski de fond) et donc Les Tuffes/Prémanon serviront de décor aux joutes nordiques. Aux JOJ qui se déroulent tous les quatre ans, les compétiteurs sont âgés de 15 à 18 ans. Ils sont originaires de soixante-dix pays. Le programme repose sur celui des Jeux olympiques. À l’origine, Jacques Rogge, président du CIO, cherchait à intéresser les jeunes aux valeurs de l'olympisme. Les premiers JOJ ont eu lieu en été à
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Singapour en 2010. C'est au cœur des Alpes, dans le Tyrol, qu'ils se sont déroulés en hiver deux ans plus tard à Innsbruck.
CINQ ANS DE PRÉPARATION L'histoire de Lausanne 2020 commence en Malaisie, le 31 juillet 2015. Ce jour-là, le Comité international olympique attribue, lors de sa session à Kuala Lumpur, les troisièmes JOJ d'hiver à Lausanne qui succède à Innsbruck 2012 et Lillehammer 2016. Une victoire pour la ville qui
C'est très fort de se dire que la flamme olympique est de retour en Suisse.
Virginie Faivre, présidente du comité d'organisation
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Lors des Jeux de la Jeunesse de Lillehammer en 2016, une fondeuse tricolore sur le parcours de nordic ski cross.
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CAROLINE STRØMHYLDEN / LILLEHAMMER 2016
Le calendrier des compétitions nordiques
héberge le siège du CIO. Le respect de l'agenda 2020 axé sur le développement durable et la jeunesse a joué en sa faveur : « Idéalement, des JOJ devraient pouvoir s'organiser du jour au lendemain », déclarait Denis Pittet, secrétaire général de la candidature de Lausanne 2020 dans Nordic Magazine n° 17. Dans cette optique et faute d'équipements proches dédiés au saut à ski pour les plus jeunes et au biathlon, le nouveau comité d'organisation s'est donc tourné, dès mars 2014, vers ses voisins français et plus particulièrement vers le stade des Tuffes reconnu comme une infrastructure incontournable pour le nordique dans l'Hexagone. Naissait alors une collaboration binationale unique dans l'histoire des Jeux olympiques, amenée sans doute à se reproduire à l'avenir [lire notre article page 40]. « On a pris un peu de hauteur, résume Ian Logan, le directeur général du comité d'organisation des JOJ. Vu du ciel, on a regardé la disposition des sites et là, juste à côté de la Suisse, il y a cet extraordinaire stade de Prémanon qui a le niveau requis pour organiser les compétitions et un formidable savoir-faire. » Côté français, l'association Jura Ski Events a été créée dès 2016 justement pour fédérer les énergies du Haut-Jura. Il s'agissait de mettre en œuvre une organisation garantissant d'être pleinement opérationnelle le jour J. La prise en charge d'épreuves comme les très populaires championnats de France de ski nordique 2018, la coupe du monde de saut à ski féminine et une étape de l'IBU Junior Cup
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SAMEDI Samedi 11 11 Janvier
DIMANCHE 19 Dimanche 19 Janvier
Biathlon. Individuel dames 10 km Stade nordique des Tuffes 10 h 30
Saut à ski. Individuel Dames Stade nordique des Tuffes 10 h 30
Biathlon. Individuel Hommes 12,5 km Stade nordique des Tuffes 13 h 30 DIMANCHE 12 Dimanche 12 Janvier Biathlon. Relais mixte simple Stade nordique des Tuffes 10 h 30 MARDI Mardi 14 14 Janvier Biathlon. Sprint Dames 6 km Stade nordique des Tuffes 10 h 30 Biathlon. Sprint Hommes 7,5 km Stade nordique des Tuffes 13 h 30 MERCREDI 15 Mercredi 15 Janvier Biathlon. Relais mixte Stade nordique des Tuffes 10 h 30 Samedi 1818 Janvier SAMEDI
Combiné nordique. Saut à ski - individuels Dames et Hommes Stade nordique des Tuffes 10 h Combiné nordique. Ski de fond - individuels Dames et Hommes Stade nordique des Tuffes 14 h
Saut à ski. Individuel Hommes Stade nordique des Tuffes 14 h Ski de fond. Sprints style classique Dames et Hommes Vallée de Joux, Les Grandes Roches 12 h LUNDI Lundi 2020 Janvier Saut à ski. Épreuve mixte par équipes Stade nordique des Tuffes 10 h 30 MARDI Mardi 21 21 Janvier Ski de fond. 5 km Dames et 10 km Hommes style libre Vallée de Joux, Les Grandes Roches 11 h-15 h MERCREDI 22 Mercredi 22 Janvier Épreuve nordique mixte. Saut à ski Stade nordique des Tuffes 10 h Épreuve nordique mixte. Relais ski de fond Vallée de Joux 13 h 30
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À VIVRE AVEC 25
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my MARIE-GUITE DUFAY
Le stade des Tuffes est le cœur du nordique La présidente de la Région Bourgogne - Franche-Comté se réjouit de voir le stade de la station des Rousses, dans le Jura, passer en mode international à l'occasion des Jeux olympiques de la Jeunesse. RÉGION BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ / Y. PETIT
NORDIC MAGAZINE Lors de l’inau-
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guration du stade des Tuffes, vous avez parlé de « cœur du nordique ». Pouvez-vous développer ce concept ? Marie-Guite Dufay Les résultats de nos champions dans les épreuves internationales pourraient suffire à vous répondre ! Et ce n’est pas un hasard si le centre de Prémanon est le pôle nordique de l’École nationale des sports de montagne (avec le stade de Chaux-Neuve pour le saut et
••• a en quelque sorte servi de répétition générale. « Sans des moyens humains importants, coordonnés, qui savent s'adapter dans l'urgence et bien rodés, notamment aux conditions climatiques parfois difficiles, on ne peut pas délivrer une bonne production », assure William Trachsel, président de JSE à la tête d'une armée de 450 bénévoles pour les JOJ, dont certains sont impliqués depuis trois ans ! « Il faut une continuité dans l'action et certains postes demandent des compétences pointues », ajoute le président qui sait que rien ne vaut le terrain pour « tirer des enseignements ». À cent jours de l'allumage de la flamme olympique à Lausanne le 9 janvier, tous les acteurs ont pu mesurer, lors de l'inauguration du stade des Tuffes, le chemin parcouru sur le terrain, comme en coulisses, « malgré un agenda de travaux très contraint », notait Hervé Josseron, directeur du Centre national de ski nordique (CNSNMM) de Prémanon.
le combiné nordique). La Fédération française de ski a basé, depuis deux olympiades, son unique centre d’entraînement pour le ski nordique à Prémanon. C’est aussi le cœur de la recherche technique en Bourgogne - Franche-Comté, en lien avec une université de haut niveau. Ce travail est financé par la FFS, le Centre national de sport nordique et de moyenne montagne (CNSNMM) et la Région dans le cadre d’un contrat sur trois olympiades. C’est une collaboration unique et exemplaire en France. La FFS et la FIS souhaitent désormais voir la Bourgogne - Franche-Comté et le site des Tuffes accueillir une coupe du monde de ski de fond en 2021. C’est pour cela que, en forme de boutade, j’affirme haut et fort que le nordique n’a que deux patries : la Norvège et la Bourgogne - Franche-Comté ! Cela peut paraître immodeste, mais c’est en réalité l’expression de notre ambition, de notre engagement.
LES ANNEAUX OLYMPIQUES SUR LE MASSIF DU JURA
À quelle hauteur financière la Région s'est-elle impliquée dans le développement du stade des Tuffes ? Pour ne parler que des dix dernières années, la Région Franche-Comté avait investi près de 850 000 euros entre 2010 et 2012, notamment pour l’extension du stade avec la piste de ski-roues et la construction d’un stand de tir aux normes internationales. Et environ 200 000 euros en 2014-2015, avec la construction de nouveaux hébergements pour les équipes nationales. En 2016, le tremplin a dû être fermé pour raison de vétusté. Nous nous apprêtions à financer sa rénovation lorsque la candidature aux Jeux olympiques de la jeunesse a bouleversé nos projets. C’est la Région Bourgogne - Franche-Comté qui a pris le relais : sur les 6 millions nécessaires pour la restructuration du stade, la Région a participé à hauteur de 1,2 million.
31 juillet 2015, en Malaisie. La délégation suisse laisse exploser sa joie quand le CIO lui attribue les Jeux olympiques de la jeunesse.
Récompense de « ce travail acharné », salué par Virginie Faivre, la présidente du comité d'organisation Lausanne 2020 et ex-triple championne du monde suisse de ski acrobatique, le drapeau olympique flottera dans la Vallée de Joux et la station des Rousses en janvier prochain. Une symbolique qui n'a rien d'ordinaire : « L'ancienne sportive que je suis croit encore à cette magie olympique », souligne la ministre des Sports française, ancienne championne du monde et vice-championne olympique de natation, Roxana Maracineanu, dont la voix se trouble à cette simple évocation. « C'est très fort de se dire que la flamme olympique est de retour en Suisse soixante-douze ans après les Jeux de Saint-Moritz, on participe à un mo
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UBALD RUTAR/CIO
Dans le sillage de ces Jeux franco-suisses, comment profiter sportivement davantage de ce dialogue transfrontalier ? J’attache une importance particulière aux sports de plein air. À l’heure de l’urgence climatique et écologique que nous connaissons, nous devons inventer des formes de développement en harmonie avec la nature. Et cette candidature était placée sous ce signelà : des projets et des équipements du plus haut niveau, mais économes du point de vue financier comme écologique. Le sport peut aussi participer à cette prise de conscience.
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En forme Olympique !
LESROUSSES.COM CrĂŠdits photos : S. Godin - B. Becker / Station des Rousses - Baltik
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VEGAR S HANSEN / LILLEHAMMER 2016
Anouk Faivre-Picon a participé à un clip diffusé lors des JOJ.
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ment de l'histoire olympique de notre pays », appuie pour sa part Virginie Faivre. « Voir le drapeau flotter sur le site des Grandes Roches, à la Vallée de Joux, sera un moment grandiose, c'est certain », jubile pareillement Dominique Rochat, responsable du site vaudois [lire son portrait dans Nordic Magazine n° 31]. « J'espère que cela apportera une collaboration plus riche entre nos deux pays et leurs habitants », lâche la ministre qui veut se projeter après ces JOJ. L'organisation qui a pensé ces Jeux « avec les jeunes, pour les jeunes et par les jeunes » a d'ores et déjà dépassé le cadre sportif de l'événement. Elle a intégré une dimension scolaire et éducative forte. Partout, des projets ont d'ailleurs vu le jour. À Prémanon, cent cinquante élèves du lycée du Bois de Mouchard (39) ont construit les dix chalets destinés aux techniciens en fartage. En Suisse, trois mille jeunes de dix à quinze ans ont échangé, lors de l'arrivée de la flamme olympique à Lausanne, tout près du CIO, le drapeau de leur commune avec celui de Lausanne 2020. Des étudiants de l'École romande d'arts et communication ont réalisé la mascotte, l'identité visuelle des JOJ et les pictogrammes. Ceux de l'Ecal, l'école cantonale d'art de Lausanne, ont dessiné la vasque olympique – construite par les élèves de l'École de la construction vaudoise –, les podiums et les plateaux des médailles... Enfin, d'innombrables animations égayeront les fins de journée de compétition aux Rousses, à la Vallée de Joux ou encore à Lausanne. Histoire de faire durer la magie olympique sous les étoiles. n
CAPTURE D'ÉCRAN JEREMY HUGUES DIT CILES
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LE PARC DU HAUT-JURA FAIT SON CINÉMA Dans le cadre des Jeux olympiques de la Jeunesse Lausanne 2020, le Parc naturel régional du Haut-Jura a mis en place le projet « Quiétude attitude ». Visant à évoquer la tranquillité hivernale de la faune du Haut-Jura et l'essentielle conciliation entre les activités de pleine nature, en premier lieu les activités nordiques en hiver, ce programme s'appuie sur une série de vidéos valorisant à la fois le territoire, le pratiquant et le sport présenté. Partenaires de ce projet, Nordic Magazine pour l'animation et les scénarios, et Jeremy Hugues dit Ciles pour la réalisation, ont ainsi embarqué dans cette aventure de nombreux grands champions du ski nordique pour valoriser différents sites nordiques du territoire du PNR du Haut-Jura. Cette série de clips sera diffusée durant les JOJ.
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Le Vosgien Émilien Claude encouragé par le coach français Gérard Durand-Poudret. 28
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CONSEIL DÉPARTEMENTAL DU DOUBS/LUC SANDOZ
À la fin des années 90, la coupe du monde de combiné nordique de Chaux-Neuve était coorganisée avec la commune suisse du Brassus qui accueillait les épreuves de fond.
La fête des voisins Les Jeux olympiques de la jeunesse auront lieu en Suisse et en France. Sur l’arc jurassien, ce n'est pas la première collaboration qu'initient les deux pays.
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Les 12 et 13 octobre derniers, les tremplins de Chaux-Neuve ont été le théâtre des championnats suisses de saut à ski. Dernier exemple en date d’une collaboration qui dure depuis de nombreuses années dans l’arc jurassien entre Français et Suisses. Une entente qui touche aussi bien l’organisation de compétitions que les entraînements, mais aussi la pratique du ski de fond populaire avec la réciprocité des cartes.
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Dès lors, le sujet est riche d’histoires, d’anecdotes. Il fourmille d'émotions et de moments de partage. Si on enclenche la machine à remonter le temps, on s’arrête forcément à cette journée de début avril 2002, à l’occasion des championnats franco-suisses de saut spécial. À Prémanon, plusieurs milliers de spectateurs et quelques chaînes de télévision étaient venus voir le phénomène Simon Ammann, quelques semaines après son triomphe aux JO de Salt Lake City. Jamais le vénérable tremplin des Tuffes, désormais rénové, n’avait connu une telle effervescence. Quelques années auparavant, les voisins avaient déjà travaillé en commun dans le combiné nordique (saut dans le Haut-Doubs et fond à la Thomassette, au Brassus). D’abord pour un championnat franco-suisse en 1997, puis pour deux épreuves de coupe du monde en 1999 et 2000. « Ce sont de très bons souvenirs, se remémore Georges-Henri Meylan, président de l’organisation côté helvète. Pour des raisons économiques, nous nous étions
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LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL DU JURA S’ENGAGE POUR LES JEUX OLYMPIQUES DE LA JEUNESSE
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sportifs du Centre National de Ski Nordique et de Moyenne Montagne de Prémanon. Outre l’aide apportée à plus de quarante autres événements à forte notoriété (Trans’Jurassienne, Tour du Jura cycliste, la Forestière, le Jumping de Lons-leSaunier…), le Conseil départemental vient en aide aux clubs y compris sur le volet Handisport – dans lequel des athlètes se distinguent à très haut niveau. Ainsi, plus de 550 associations sont soutenues chaque année… Enfin, sensible à la pratique sportive en milieu scolaire, le Département initie depuis 2018 une nouvelle manifestation aux bords du lac de Chalain, les " Jeux Inter-collèges ", qui vient s’ajouter à la dotation sportive attribuée à chaque établissement, public comme privé.
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Le Département du Jura constitue un indéfectible soutien pour les comités, les clubs, les établissements scolaires et les acteurs sportifs jurassiens, emblèmes bien vivants et performants d’un Jura actif. Sensible à la valorisation de son territoire par la tenue d’événements sportifs d’ampleur, le Conseil départemental du Jura a saisi l’opportunité des Jeux Olympiques de la Jeunesse qui se tiendront aux Rousses en 2020 pour mettre en avant son intérêt pour le sport de haut niveau. Ainsi, une subvention de 26.800 € a été attribuée à la Station des Rousses pour la communication autour de la manifestation et du programme d’animation pour les jeunes athlètes et le public. Dans la perspective de cet événement, une subvention d’investissement de 500.000 € a également été attribuée pour la requalification des équipements
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••• associés à Chaux-Neuve. À l’époque, le combiné se déroulait sur deux jours, c’est ce qui nous a permis de mettre sur pied une telle organisation. »
LES PIONNIERS JO BORDAT ET « PETON » PESENTI C’est chez les jeunes que la collaboration est la plus ancienne. Elle a d'ailleurs permis l’éclosion de quelques talents, côté suisse en particulier. « Sans les tremplins français, je n’aurais pas pu faire la carrière qui a été la mienne et peut-être même jamais pratiqué ce sport, relève Sylvain Freiholz, ancien sauteur vaudois. Quand j’ai commencé, il n’y Les championnats suisses de saut à ski se sont déroulés en France. En octobre dernier, Killian Peier a été sacré sur le tremplin de Chaux-Neuve, dans le Doubs.
avait de petits tremplins qu’aux Rousses et aux Tuffes. » Quelques années plus tard, le consultant saut de la RTS a pu mesurer les bienfaits de ces relations bilatérales. Au cours de l’hiver 1996-97, il était « à la rue », comme on dit, début janvier. Quelque temps avant les Mondiaux de Trondheim, il a participé à un stage de préparation avec l’équipe de France au stade qui porte aujourd'hui le nom de Jason Lamy Chappuis. Remis en confiance, il a décroché la médaille de bronze sur le grand tremplin norvégien… tandis que le chef de file tricolore, Nicolas Dessum, ne terminait « que » cinquième. « Tant Jean-Yves Cuendet que moi avons pu nous entraîner plusieurs fois avec des athlètes français, reprend Freiholz. Et cela nous a été bénéfique. » Dès les années soixante-dix, deux hommes, Jo Bordat et Henri-Louis « Peton » Pesenti, avaient ouvert la voie. « C’est grâce à eux qu’une collaboration aussi intense a pu se mettre en
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SWISS-SKI
LA TRANSJURASSIENNE
En 1986, les coureurs de La Transjurassienne franchissent la frontière pour effectuer une boucle au Brassus, en Suisse.
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OSEZ LA DIffERENCE
CES FRANÇAIS QUI ENTRAÎNENT EN SUISSE Depuis de nombreuses années, le ski nordique de Suisse romande travaille avec des entraîneurs français. « Cela fait dix-sept ans que je suis là », relève Yves Lanquetin, entraîneur français à Ski Romand. Et de raconter son parcours : « En France, j’ai d’abord travaillé dans un club, puis dans la formation des entraîneurs. Le côté fonctionnaire me gênait, alors quand Ski Romand m’a proposé le poste de responsable OJ pour une année, je n’ai pas hésité. C’était au moment où Gérard Verguet, Jurassien lui aussi, arrêtait. Je lui ai succédé… et je suis encore là. » Arnaud Bousset, lui, natif de Bois d’Amont, était biathlète et c’est en tant que responsable du domaine des Tuffes qu’il s’est intéressé de près au saut à ski. « De là, je suis venu en Suisse comme entraîneur de la relève pendant quatre ans, explique-t-il. Puis retour en France où je me suis occupé de l’équipe nationale. En 2008, je suis repassé de l’autre côté de la frontière pour prendre en charge le groupe Suisse ouest. J’ai pu suivre de près la progression de Killian Peier. » Le Giron Jurassien des clubs de sports de neige vient quant à lui de recruter Pierre Tichit en qualité d’entraîneur responsable du Centre Régional de Performance Ski Nordique du Giron Jurassien. Le fondeur français de 21 ans succède à son compatriote Olivier Rives. Ce dernier a décidé de réorienter sa carrière après six années au sein de la structure. Avec Pierre Tichit, la transition est ainsi toute trouvée. Le jeune homme des Fins fonctionnait en effet comme entraîneur assistant depuis la saison dernière. « Pierre Tichit a toutes les qualités requises pour poursuivre le travail entamé depuis plusieurs saisons, qui a vu la structure du Giron Jurassien devenir le premier CRP de ski nordique labélisé par Swiss-Ski et Swiss Olympic depuis la saison 2016-2017, » se réjouit Jérôme Ducommun, directeur du CRP Ski Nordique GJ.
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Pierre Tichit (à gauche) a succédé à Olivier Rives comme entraîneur du Giron Jurassien.
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Une coupe du monde de saut féminin, une étape de la Junior Cup en biathlon (notre photo)... et bientôt une coupe du monde de ski de fond : les événements s'enchaînent aux Tuffes.
Un tremplin pour les Tuffes Le stade de la Station des Rousses a fait peau neuve pour un budget de six millions d’euros, en vue d’accueillir les JOJ. Mais pas que...
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l est là, majestueux et visible de loin depuis la route de Prémanon, impressionnant avec ses quatre-vingt-dix mètres de longueur semblant faire corps avec la montagne. Le tremplin des Tuffes a enfin renoué avec son âge d’or, celui où l’enfant du pays, Jason Lamy Chappuis, médaillé d’or olympique et quintuple champion du monde, s’entraînait sur le stade qui porte désormais son nom. Après trois ans d’inutilisation due à sa vétusté, il reçoit désormais les meilleurs athlètes français et suisses des disciplines nordiques. Cette réhabilitation, ainsi que tous les travaux opérés sur le stade depuis trois ans, se résume en trois lettres : JOJ. C’est en effet pour la préparation de cet événement d’envergure internationale – les Jeux olympiques de la jeunesse Lausanne 2020 – que le Département du Jura, la Région Bourgogne - Franche-Comté, l’Etat français et la Suisse voisine ont accepté de mettre la main au portefeuille à hauteur de six millions d’euros. « Les Suisses nous ont contactés dès 2015, pensant idiot de créer, côté suisse, 34
le même type d’infrastructure que celles des Tuffes alors que 15 km nous séparent », témoigne Nicolas Michaud, directeur-adjoint du CNSNMM. Résultat : un stade modernisé capable de répondre aux plus hautes exigences des quatre disciplines du nordique et d’accueillir des compétitions d’ampleur internationale. « Qu’est-ce que je l’ai vu progresser ce stade des Tuffes en 20 ans ! », se réjouit Anaïs Bescond, tandis que Nicolas Michaud et ses collègues se plaisent à surnommer cet équipement, rare en Europe, « le petit Oslo (Holmenkollen) français ». Toutes proportions gardées bien sûr !
L’après JOJ Stade de biathlon élargi et modernisé, pas de tir équipé de 30 cibles de contrôle électronique associé à un chalet dédié au chronométrage, piste de trois kilomètres en été avec des extensions neigeuses durant l’hiver, etc. Les évolutions sont nombreuses, y compris sur
le tremplin, rallongé de dix mètres, avec une structure d’élan réfrigérée, une tour des juges remise à neuf, une tribune pour les entraîneurs et d’autres équipements pour assurer son utilisation en toute saison. Mais que se passera-t-il aux Tuffes au lendemain du 22 janvier, lorsque les jeunes prodiges des JOJ auront remballé leurs skis et leurs carabines ? « Il conviendra de faire vivre ce site, de mobiliser les troupes pour organiser de grands événements », avance Clément Pernot, président du Conseil départemental du Jura. Et déjà, l’élan est donné : Michel Vion, président de la FFS, a annoncé fin octobre, lors de l’inauguration de l'infratructure, l’inscription de la Station des Rousses au calendrier de la coupe du monde de ski de fond en 2021. Par ailleurs, l’équipe de France, qui capitalise 3 000 jours d’entraînement à Prémanon, sera rejointe par les athlètes suisses, qui bénéficient désormais de l’accès gratuit au stade, dans le cadre d’une convention de partenariat franco-suisse, établie pour une durée de… vingt ans.
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Une course populaire comme un symbole des relations entre les deux pays : la Franco-Suisse.
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place et nous en bénéficions encore aujourd’hui », estime Arnaud Bousset, responsable saut du groupe Suisse ouest. « Ils ont travaillé par pure passion dans un esprit d’entraide et de convivialité, continue Sylvain Freiholz. C’est de là que sont nés les critériums francosuisses sur les petits tremplins de la région. On pouvait participer à ces concours sans payer le moindre frais d’inscription. » « Ces critériums existent encore aujourd’hui, complète Christian Lacroix, organisateur et entraîneur côté français. Nous mettons aussi sur pied des entraînements communs avec Fabrice Piazzini et Florian Cuendet. » La bonne entente entre les deux pays qui se partagent le massif du Jura ne règne pas qu’au niveau du sport de compétition. Dans les courses populaires, Français et Suisses garnissent les pelotons des deux côtés de la frontière. Durant l'épreuve, ils leur arrivent même de passer la frontière. Dans ses premières éditions, la Transjurassienne venait sur la neige suisse contourner le temple du Brassus avant de se diriger vers le Risoux. Dans le canton de Neuchâtel, le Marathon des neiges du ski-club des Cernets-Verrières a pris le nom de Marathon Franco-Suisse en 1980 car le comité d’organisation a commencé à collaborer avec le Club des Skieurs Randonneurs Pontalissiens (CSRP). Départ et arrivée étaient aux Cernets, mais le parcours, constitué alors d’une seule boucle, se situait sur les deux pays. La collaboration a duré trente ans, jusqu’en 2010.
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LES CRÉMANTS DU
JURA L’effervescence d’un vignoble.
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L’abus d’alcool est dangereux pour la santé. Consommez avec modération.
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Une montagne en fête
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LAUSANNE 2020
QUAND LES FRONTIÈRES S'EFFACENT Par la suite, Michel Roulet et Robert Masson, côté suisse, et l'Espace Nordique Jurassien (ENJ) côté français, ont poursuivi cette intense collaboration. Elle fonctionne encore très bien aujourd’hui. « Nous avons de fréquentes relations avec nos amis français, explique Laurent Donzé, président de Romandie Ski de Fond [lire Nordic Magazine n° 31]. Nous nous invitons chaque année à nos assemblées générales, partageons les expériences au niveau du balisage, des sites internet, des applications pour la vente de cartes sur smartphone. » Aux Cernets-Verrières (Neuchâtel), proche de la frontière, Pierre-Eric Rey voit ainsi passer skieurs de fond français et suisses. Notamment parce que son hôtel-restaurant est sur le tracé de la Grande Traversée du Jura (GTJ) ainsi que la Traversée du Jura Suisse (TJS). « Ici, cela fait longtemps que nous collaborons avec Pontarlier et le val de Morteau, dit l’ancien compétiteur. La GTJ a été vou
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Sylvie Vermeillet, sénatrice, Marie-Guite Dufay, présidente de la Région Bourgogne - Franche-Comté, Nicolas Michaud, directeuradjoint du centre national de ski nordique, la ministre française des sports Roxana Maracineanu, Hervé Josseron, directeur du centre national de ski nordique, Clément Pernot, président du Département du Jura, lors de l'inauguration médiatique du stade des Tuffes.
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Pendant les Jeux olympiques de la jeunesse, des activités de découverte des sports de neige seront organisées en Suisse au Brassus, à proximité du site de compétition. Un programme culturel sera proposé. Ainsi, l'Espace Horloger au Sentier proposera une exposition intitulée Top Chrono (du 12 décembre au 17 mai). Elle abordera un facteur essentiel de la compétition : le chronométrage. À la galerie d'art L'Essor, dans la même localité, sera racontée l’évolution du matériel utilisé pour la pratique du ski de fond et du saut à ski des années 1920 à nos jours. Des animations sont prévues tous les soirs, principalement devant le Centre Sportif, dans le cadre de Vallée de Joux en Jeux. À l'exemple du samedi 18 janvier lorsque la patinoire se transforme en soirée en discothèque géante ! JE FLASHE En journée, du 9 au 22 janvier, des initiations aux sports nordiques seront offertes sur le site des Grandes Roches, au Brassus. Même chose en France sur le stade des Tuffes, à Prémanon. À travers des ateliers ludiques, les spectateurs pourront s’essayer au ski de fond, biathlon, saut à ski et handi-ski. Une deuxième zone d’animation sera accessible afin de découvrir des disciplines sportives innovantes : labyrinthe d'orientation à pied ou en raquettes, handball sur neige, jungle run, recherche d'ARVA (détecteur de victime d'avalanche). On pourra aussi visiter l'exposition « Skis et champions made in Bois d’Amont » au musée de la Boissellerie de Bois d'Amont et le Musée du Ski et de l’Olympisme (rue de la Redoute, derrière la mairie des Rousses) où seront notamment visibles des pièces prêtées par le Musée olympique de Lausanne et des objets de champions haut-jurassiens. En fin de journée, après les compétitions, des démonstrations, des concerts aux tonalités variées, des jeux, des spectacles en tout genre, des tournois sportifs à vivre en famille et autre soirée costumée auront lieu dans l’ensemble des villages de la Station des Rousses. C'est tout un territoire qui s'est mobilisé. Des moniteurs de l'ESF à l'Espace des Mondes Polaires de Prémanon en passant par les associations locales ou encore les élèves du lycée Victor-Bérard de Morez présenteront, le dernier jour, un spectacle sur les valeurs de l'olympisme. 1 Programme complet sur www.nordicmag.info/jeux-olympiques-de-la-jeunesse-le-
Très ancien aussi est le partenariat qui existe entre Romandie Ski de Fond et Espace Nordique Jurassien, son pendant français pour la pratique populaire du ski de fond. « Les premiers contacts datent des années soixante-dix, raconte Claude Puttalaz, ancienne présidente de RSF. À cette époque, le ski de fond commençait à se développer et nous avons estimé que les pistes avaient besoin d’entretien, donc que les usagers devaient payer pour cela. En Suisse, nous avions instauré une vignette alors que les Français avaient une carte. Nous les avons contactés et rapidement convenu d’un principe de réciprocité. Chaque année, nous nous retrouvions aux Rousses pour nous mettre d’accord. »
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Le skieur handisport suisse Théo Gmür et l'ancien biathlète pontissalien Vincent Defrasne, à Aigle, lors de l'arrivée de la flamme olympique.
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LE SPORT DE HAUT NIVEAU FAIT UN BOND
BOURGOGNE-FRANCHE-COMTÉ nordic MAGAZINE
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VENDREDI Vendredi 3 Janvier 3 Passage de la flamme olympique 17 h 30. Les Rousses, Esplanade de l’Omnibus Animations sur l’esplanade de l’Omnibus et arrivée de la flamme olympique portée par Anaïs Bescond, championne olympique de biathlon.
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Les temps forts
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SAMEDI Samedi 4 janvier4 Relais de la flamme olympique Le matin. Les Rousses - Vallée de Joux Relais de la flamme entre les Rousses et la Vallée de Joux marquant les premiers Jeux olympiques transfrontaliers de l’histoire. JEUDI 9 9 JANVIER JEUDI
Cérémonie locale d’ouverture 18 h-19 h Les Rousses, Esplanade de l’Omnibus Montgolfière, démonstration de saut à ski et danses des mascottes en musique lanceront la quinzaine olympique sur la Station des Rousses. Défilé 19 h 15-19 h 45. Les Rousses, Office de Tourisme – Esplanade de l'Omnibus Le défilé des athlètes olympiques, des clubs de ski du massif jurassien et des athlètes internationaux s’élancera à travers les rues du centre des Rousses. Concert 20 h-21 h Les Rousses, Esplanade de l’Omnibus « Ça Swing Au Deuxième » Concert du Chœur Ohana 20 h 30. Vallée de Joux, Temple du Sentier Jeunes chanteurs et musiciens de la Vallée de Joux et projection de la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de la Jeunesse. Allumage de la vasque olympique et feux d'artifice 21 h 30. Station des Rousses – Stade des Tuffes
D DIMANCHE12 12 JANVIER IMANCHE
Helvetia Nordic Trophy Vallée de Joux, Les Grandes Roches Organisé par Swiss-Ski et les ski-clubs suisses, l’Helvetia Nordic Trophy permet aux jeunes athlètes de se mesurer à des sportifs du même âge (8-16 ans). MERCREDI 15 MERCREDI 15 JANVIER
Super sprint à ski de fond -21 h Vallée de Joux, Centre sportif du Sentier Après-midi pour les enfants, fin de journée pour les skieurs populaires et début de soirée pour les élites. Tentative de record de Suisse du 100 m départ arrêté. Ambiance et restauration sur place. SAMEDI 18 SAMEDI 18 JANVIER Ski Cross (XCS) 11 h Vallée de Joux, Les Grandes Roches
MERCREDI Mercredi 22 janvier 22 Transjeune 10 h 15 - 12 h 10. Les Rousses, Champs de neige Courses de ski de fond pour les jeunes des années 2009 à 2013. Jason Lamy Chappuis. 14 h 30-15 h 30. Les Rousses, Salle de l’Omnibus Discussion avec un athlète de haut niveau. Cérémonie de clôture locale 16 h Les Rousses, Esplanade de l’Omnibus Clôture des Jeux Olympiques de la Jeunesse 2020. 38
En décembre 2018, le nouveau tremplin des Tuffes a accueilli une étape de la coupe du monde féminine de saut à ski.
••• lue par les hébergeurs de la chaîne du Jura. Le parcours suisse, qui passe sur nos pistes, permet aux randonneurs de rester à une bonne altitude avant de descendre sur les Verrières de Joux, puis de partir en direction des Fourgs. » Avec les Jeux olympiques de la jeunesse, une convention lie désormais Swiss-Ski au site nordique des Tuffes. Convention qui est une contrepartie au fait que Lausanne 2020 ait pris part au financement de la rénovation du tremplin. Elle offre la possibilité à la fédération suisse d’organiser des stages d’entraînement et des compétitions de ski de fond, saut à ski, combiné nordique et biathlon à Prémanon, et cela pour une durée de vingt ans. « Les équipes de Swiss-Ski et de Ski Romand peuvent en bénéficier, mais pas les ski-clubs », précise Sébastien Cala, responsable du saut à ski à Ski Romand. Pour Hippolyt Kempf, chef du ski de fond suisse, « cette convention est une très bonne chose pour le ski nordique romand ». « Elle est excellente, elle concrétise toutes ces années de collaboration », estime pour sa part Arnaud Bousset, responsable saut du groupe Suisse ouest. Les 28 et 29 mars prochain, les championnats suisses de biathlon se dérouleront dans la Station des Rousses. n
DEUX PAYS, UN MÉDIA nordic
Depuis sa création en décembre 2011, Nordic Magazine, média francophone leader en Europe, est binational. Diffusé en France, mais aussi dans une grande partie de la Suisse romande, il Magazine couvre l'actualité nordique des deux pays voisins, que ce soit dans le magazine ou sur le site Internet. Aucune des disciplines n'échappe à cette ouverture. Une collaboration franco-suisse en Richard 20 quelque sorte aujourd'hui reconnue par le Le montagnard #32 Comité international olympique ! .fr
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Portrait d'une battante
ENqUêtE Athlète... et maman
tARJEI BOE Entretien exclusif
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PAGES SPECIALES
Décembre 2019 mynordic.fr @nordicmag 1
du 9 au 22 janvier 2020
LA COMMUNAUTÉ DE COMMUNES REMERCIE L’ENSEMBLE DES BÉNÉVOLES AINSI QUE LES PARTENAIRES QUI CONTRIBUENT À LA RÉUSSITE DES ANIMATIONS DANS LE CADRE DES JEUX OLYMPIQUES DE LA JEUNESSE D’HIVER SUR LA STATION DES ROUSSES !
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Le Jura avant les deux Corées ?
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a collaboration franco-suisse des Jeux olympiques de la jeunesse Lausanne 2020 pourrait bien constituer un modèle pour l’avenir des JO. Dès les premières heures, Lausanne a réfléchi à leur « durabilité ». Les organisateurs ont ainsi pris contact avec le Centre national de ski nordique (CNSNMM) de Prémanon (39), avant même que leur candidature ne soit retenue. L’objectif ? Se servir des infrastructures françaises (le stade nordique des Tuffes en l’occurrence), situées à quelques kilomètres de la Suisse, plutôt que construire un équipement similaire sur le canton de Vaud. Un argument qui a fait mouche auprès du Comité international olympique (CIO), à l’heure où les villes candidates à l’accueil des Jeux font de plus en plus face à l’hostilité de leur population, devant le coût grandissant du mythique événement international. JO d’hiver 2022 : Stockholm, Lviv, Oslo et Cracovie ont toutes jeté l’éponge au profit de Pékin. Même hécatombe pour les JO 2026 : Lviv, Barcelone, Sion, Québec, Innsbruck, Graz et Calgary ont renoncé une à une. En cause, des budgets initiaux qui ne cessent d’exploser. La capitale chinoise a 40
ainsi dépensé 32 milliards d’euros contre 2,6 prévus. Le CIO cherche donc des solutions pour que perdure la magie des Jeux. À l’issue de son agenda 2020, l’instance olympique a édité un document « La nouvelle norme », présentant 118 mesures visant à aider les villes à créer des événements « peu coûteux,
Le partenariat franco-suisse pour les Tuffes entre dans la droite ligne des nouvelles orientations du CIO. bénéfiques et durables ». Au programme, une baisse de la taille des sites, une nouvelle façon de penser les options de transport, l’optimisation des infrastructures existantes et l’utilisation des aires de compétition pour plusieurs sports. Le partenariat franco-suisse pour les Tuffes entre ainsi dans la droite ligne de ces nouvelles orientations.
Virginie Faivre, présidente du Comité d’organisation des JOJ Lausanne 2020, l’affirme : « Il y a une volonté du CIO d’aller vers ce genre de collaboration. Les membres de l’instance olympique nous ont grandement facilité cette opération. Les JOJ sont un laboratoire pour les JO ». Des deux côtés de la frontière, l’enthousiasme est palpable chez les élus, tant au niveau local [lire notre entretien avec Marie-Guite Dufay] qu’au niveau national. Roxana Maracineanu, la ministre française des Sports, s’avoue ravie. Bien sûr, l’expérience soulève de nouveaux défis : il a fallu, par exemple, fluidifier les passages quotidiens aux frontières des athlètes et de leurs carabines, la Suisse n’étant pas dans l’espace Schengen ! Chez les « grands » JO aussi, des initiatives de mutualisation ont vu le jour. En 2026, les Jeux d'hiver seront organisés en Italie, mais par deux villes, Milan et Cortina d’Ampezzo. En 2032, ce sont les deux Corées qui pourraient être les hôtes des athlètes. « C’est un grand symbole de l’esprit olympique et du pouvoir unificateur des JO », a déclaré Thomas Bach, le patron du CIO.
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Musée olympique
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SKI DE FOND 11e du 10 km classique, dixième du sprint libre et 4e du relais mixte biathlon/ski de fond avec Aita Gasparin, Nadine Fähndrich et Kenneth Schöpfer. « Le feu olympique était spécial. Lors de l’énorme cérémonie d’ouverture, ils l’ont allumé et ce feu brûle toujours en moi et me motive encore aujourd'hui lors de tous les entraînements difficiles. Le discours de Jacques Rogge [président du CIO, N.D.L.R.] était aussi très impressionnant. Je suis encore en contact avec beaucoup d’athlètes rencontrés aux JOJ. Il n'y a pas que des fondeurs, mais aussi des freestylers ou des skieurs alpins. Lindsey Vonn était un modèle pour moi et ce fut un moment très fort de la rencontrer. Surtout parce que j'étais – et je suis toujours – un grand fan d’elle. »
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Jason Rüesch
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SAUT À SKI 4e en individuel et neuvième par équipes mixtes avec Arthur Royer et Tom Balland. « Depuis toute petite, je rêvais des JO et lorsque l’on m’a dit que j’étais sélectionnée pour les JOJ d’Innsbruck, c’était incroyable. Pour un jeune athlète, c’est le premier grand rendez-vous où toutes les nations et tous les sports sont réunis au même endroit. Je me rappelle avoir échangé longuement avec Edgar Grospiron [champion olympique de ski de bosses à Albertville en 1992, N.D.L.R.]. C’était très enrichissant. On avait aussi des clés USB où on pouvait échanger nos coordonnées entre athlètes, c’était le jeu du séjour. On se lançait des petits défis pour aller parler aux autres athlètes. »
CNOSF/KMSP
Léa Lemare
Génération JOJ Gilonne Guigonnat
Camille Laude
BIATHLON 8e du sprint, treizième de la poursuite et 4e du relais mixte avec Lou Jeanmonnot-Laurent, Pierre Money et Émilien Claude. « Il y avait une grosse organisation autour des courses, mais aussi une multitude d’activités avec des grands champions. En fin de séjour, la France a organisé une soirée où l’on pouvait inviter un athlète d’un autre pays. Avec Lou [ Jeanmonnot-Laurent, N.D.L.R.], nous avons convié les deux biathlètes américaines [Amanda Kautzer et Chloe Levins, N.D.L.R.]. Vincent Defrasne nous a accompagnés à Lillehammer et nous avons fêté les dix ans de son titre olympique là-bas. C’était inspirant et émouvant. Ça restera un événement magique pour moi. »
SKI DE FOND 4e du sprint classique, 6e du nordic ski cross et 23e du 10 km libre. « Cet événement représentant l’arrière-cour des JO est un moment de test idéal pour les organisateurs qui nous ont offert le premier nordic ski cross officiel de l'histoire ! Le KO sprint était déjà spectaculaire, mais pas encore assez à leur goût, me semble-t-il. Ils ont ainsi décidé d’y ajouter des tremplins, des enchaînements de bosses parallèles, des slaloms, un départ à 10... Je dois avouer que c’était une réussite totale ! À Lillehammer, j’ai raté un entraînement à cause d’un contrôle antidopage intervenu au réveil. Je l’ai terminé à midi. Enfin, avec Jérémy [Royer, N.D.L.R.], on s’est retrouvé à faire un footing de récupération à 21 h 30, juste parce que “si les norvégiens le font, ça doit être bien !” »
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SEBASTIAN LANGVIK-HANSEN / LILLEHAMMER 2016 b
SAUT À SKI 5e en individuel et par équipes mixtes avec Romane Dieu et Lilian Vaxelaire. « Les JOJ m’ont permis d’approcher les vrais JO avec plus de sérénité. On retrouve une vraie magie. Ce que j’ai adoré, c’est qu’on découvre une autre face du sport, en échangeant avec d’autres sportifs. On apprend beaucoup. Je me rappelle que ma famille était venue m'encourager le jour de l’épreuve. Et puis d’un coup, j’entends le speaker annoncer qu’ils allaient récompenser les meilleurs supporters de la journée en leur donnant accès au box royal pour regarder la compétition. C’est là que je comprends que ma mère parle au micro et cela me fait rire en haut du tremplin. C'était vraiment inoubliable. »
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BIATHLON 20e du sprint, 16e de la poursuite et 4e du relais mixte ski de fond/biathlon avec Nadine Fähndrich, Kenneth Schöpfer et Jason Rüesch. « Certaines amitiés sont restées. Je trouve cela tellement génial. J’étais la seule féminine suisse à être engagée à Innsbruck en biathlon, c’était une fierté pour moi. Voir les anneaux olympiques partout dans le village et autour de la piste de ski était quelque chose de tellement fascinant. Une fois les compétitions terminées, nous avons eu quelques jours pour assister aux autres épreuves. C'était super cool de voir tous ces jeunes athlètes motivés poursuivant le même rêve que moi. Je pouvais sentir que les athlètes étaient intéressés par la même chose : le succès. »
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Tarjei Boe, c’est un sourire permanent, une entente fusionnelle avec son frère Johannes, mais également un redoutable compétiteur sur la planète biathlon. 44
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À 23 ans, il devenait le meilleur biathlète de la planète. C'était avant le règne de Martin Fourcade. Depuis, le Norvégien, grand frère de Johannes, a construit un solide palmarès. Une réussite accomplie dans le travail... et la bonne humeur.
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AVEC JOHANNES, NOUS NOUS RESPECTONS, NOUS NOUS COMPRENONS PARFAITEMENT, NOUS SOMMES FRÈRES ET AMIS.
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Certes, il n’est pas le plus connu de la famille Boe, mais Tarjei, grand frère de Johannes, est bien celui qui a inspiré le numéro un mondial de la dernière saison ! Vainqueur de la coupe du monde lors de la saison 2010-2011 (il est le plus jeune athlète à avoir réalisé cet exploit à 23 ans), avant le septennat de Martin Fourcade, son conscrit neuf fois champion du
monde, champion olympique avec le relais norvégien à Vancouver, le jeune homme de 31 ans incarne la bonne humeur permanente et contagieuse. Le genre de gars un brin chambreur, volontiers pitre en conférence de presse, qui donne le sourire aux autres avec ses petites blagues d’après-course par exemple. Qui tisse des liens d’amitié avec des coureurs d’autres nations… Mais c'est toujours avec Johannes qu'il s'amuse le plus pour le grand bonheur de ses fans (ils sont 170 000 sur Instagram et 73 000 sur Facebook). Il n’a pas hésité, lors d’une cérémonie protocolaire, à pousser hors du podium son frère vainqueur, pour prendre sa place sur la plus haute marche, sous le regard amusé des photographes... et du public ! Au-delà des apparences, celui qui a couru et grandi avec Ole Einar Bjoerndalen et Emil Hegle Svendsen, a accepté de se livrer à cœur ouvert dans un entretien accordé à Nordic Magazine. On y découvre un homme simple et passionné, heureux de ses résultats comme de ceux de son frère Johannes dont il est très proche. Un homme heureux de faire du biathlon tout simplement. NORDIC MAGAZINE Vous avez remporté le classement géné-
ral de la coupe du monde en 2010-2011. Fort de ce succès à l'âge de 23 ans, pensiez-vous que votre carrière de biathlète serait un jeu d’enfant ? Tarjei Boe Remporter le classement général est arrivé plus tôt que je l'imaginais. Après ma percée aux Jeux olympiques de Vancouver l'année précédente [médaillé d'or après avoir remporté le relais 4 × 7,5 km, N.D.L.R.], j'avais décidé de m'entraîner davantage et de
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À Minsk-Raubichi, en Biélorussie, en février dernier. Tarjei Boe participe à un sprint en IBU Cup.
Un événement de ski de fond inoubliable 1/2 Marathon, Marathon,
22. février 2020 23. février 2020
www.gommerlauf.ch
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À 31 ans, Tarjei Boe ambitionne de participer aux Jeux olympiques de Pékin, en 2022. Il se prépare déjà en vue de cette échéance.
••• repousser mes limites en prévision de la saison suivante. Porter le dossard jaune a été un moment fabuleux ! Je savais que je devais encore mieux faire pour continuer à le porter, mais je n’ai pas réussi. Aussi, je resterai toujours humble. Au cours de la saison 2017-2018, vous avez été, avec votre frère Johannes et Martin Fourcade, l'un des rares à remporter des courses. On a eu l'impression que vous étiez soulagé. Doutiezvous de vos capacités ? Gagner des courses ces derniers hivers a été très difficile. Martin et Johannes ont tous les deux élevé le niveau de notre sport, et pour nous tous, les autres biathlètes, il a été difficile de les battre. Mais je sais que je suis l'un de ceux qui peuvent le faire. J’ai fait beaucoup de bonnes courses et je suis heureux de ma régularité. Mais il est maintenant temps pour moi de monter plus souvent sur le podium ! Mais quand vous êtes régulier en coupe du monde, vous connaissez des championnats du monde plus compliqués. Savez-vous pourquoi ? À chaque fois que j’ai été régulier et bon sur la coupe du monde, mes mondiaux n’ont jamais été une franche réussite, c'est vrai. Mais je n’ai pas vraiment d’explication claire à cette différence ! Pour être à mon meilleur niveau lors des championnats du monde, 48
j’ai souvent dû me préparer loin de la coupe du monde, en faisant des impasses sur le circuit international. Et ainsi optimiser ma forme pour le jour J. J’aime être dans la peau de l’outsider, créer la surprise vis-à-vis de mes adversaires qui ne croient pas en moi. D'ailleurs, comment gérez-vous la pression ? Je pense que je tiens plutôt bien la pression même si, comme tout le monde, il m'arrive d'échouer. C’est aussi la particularité de notre sport de se jouer avec des marges d’erreurs très faibles. Mais au final, je m’en sors bien quand l’enjeu est à son maximum. C'est là que le mental joue ? Tout est dans la confiance en soi. Avec la confiance, vous contrôlez tout ce que vous voulez. Et pour gagner en confiance, il faut s'entraîner et courir avec un dossard. Que pensez-vous de la dernière saison de Martin Fourcade ? Peut-il revenir à son meilleur niveau ? Il a connu une mauvaise saison. Cela peut arriver à tout le monde. La même chose s'est produite pour moi en 2011/2012 après ma fantastique saison 2010/2011. Allez savoir pourquoi ! Mais comme Martin a connu dix ans ininterrompu de succès, les gens se sont interrogés. Mais nous, athlètes, nous pouvons facilement comprendre, car tout le monde a ressenti la même chose à un moment donné au cours de sa carrière. Oui, je pense qu'il va retrouver son meilleur niveau, mais lui seul sait s’il est suffisamment motivé pour effectuer tout le travail nécessaire à un retour en pole position.
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Le Norvégien se dit « fier » de son parcours dans le biathlon mondial.
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kane dans le comté de Sogn og Fjordane, N.D.L.R.]. Il a alors compris qu'il pourrait à son tour devenir un jour le meilleur biathlète du monde. Un jeune frère qui fait mieux que soi, ce n'est pas toujours facile à vivre. Simon Fourcade le reconnaît avec Martin. Et vous ? Avez-vous été jaloux des réussites de Johannes ? On me pose souvent cette question. Avec Johannes, nous ne sommes pas dans la même situation que Simon et Martin. Simon n'a pas connu la carrière à laquelle il pouvait à juste titre prétendre. Moi, je n’ai jamais été jaloux de Johannes parce que je suis fier et heureux de mon parcours. J'ai
J'aimerais jouer un jour avec les footballeurs de Manchester United. remporté de nombreuses victoires, dont celle du classement général de la coupe du monde, et c'est bien de pouvoir dire que j'ai atteint mon objectif, celui de devenir le meilleur biathlète du monde. Après, c'est sûr, en 2019, Johannes aurait pu partager un peu avec moi [Rires].
••• Quand avez-vous compris que Johannes allait être le meilleur biathlète du monde ? Quand il avait dix-sept ans, j'ai compris qu'il allait être l'un des meilleurs biathlètes. Après la saison 2015, j’ai su que c’était le moment pour lui de devenir numéro 1. Quel rôle avez-vous pris dans cette ascension fulgurante ? C'est à lui qu'il faut demander cela. Je suppose que j’ai toujours été un modèle pour lui, qu’il m'a observé et cherché à m'imiter pour s’améliorer. Je pense que je l’ai surtout aidé par mes résultats. Je lui ai montré que tout était possible pour un homme originaire d'une petite ville de Norvège comme celle où nous avons grandi [Mar50
Est-ce compliqué de séparer le côté sportif du côté intime dans votre relation avec votre petit frère Johannes ? Pas du tout. Nous sommes vraiment frères et amis. Nous nous respectons et nous nous comprenons parfaitement. Nous nous aidons beaucoup, y compris pendant les courses. Nous partageons les mêmes skis et nous nous entraidons pour atteindre notre meilleur potentiel. Je suis vraiment fier de cela ! Vous avez aussi été proche d'Emil Hegle Svendsen. Pendant dix ans, vous vous êtes côtoyés au sein de l'équipe de Norvège. C'était avant qu'il ne mette fin en 2018 à sa carrière. Vous manque-t-il ? Emil me manque beaucoup. Lorsqu'en 2009 je suis entré en équipe A, je me suis immédiatement bien entendu avec lui et nous sommes devenus amis. Nous partagions le même humour et aimions repousser nos limites pendant les entraînements. Nous nous sommes motivés l'un et l'autre. Je lui dois une grande partie de ma carrière et de mes victoires.
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Avez-vous peur, comme lui, de vous réveiller un jour sans appétit pour un sport qui remplit votre vie depuis quinze ans ? Non, je n’ai pas peur. J'ai tellement eu de plaisir avec le biathlon que le jour où cela s’arrêtera et que j’aurai envie de faire autre chose, je serai convaincu que partir sera la bonne décision. Mais je pense que mon histoire avec ce sport va durer encore longtemps, même après ma carrière d'athlète de haut niveau. Vous avancez saison après saison ou les Jeux olympiques de Pékin, en 2022, figurent déjà dans vos objectifs ? Pékin est en effet mon prochain objectif majeur. Je sais que je participerai à ces Jeux et j’ai déjà commencé à planifier mon entraînement.
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Ole Einar Bjoerndalen vous a donné envie de pratiquer le biathlon plutôt que le football dont vous êtes supporter. Pour vous, quel héritage a-t-il laissé, en dehors d'un palmarès exceptionnel ? Pour toujours, Ole Einar sera le roi du biathlon. Ce qu’il a accompli et la manière dont il a développé notre sport sont incroyables. C’est l’athlète le plus professionnel que j’aie jamais rencontré. Il pense biathlon vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Tous ceux qui aiment le biathlon lui doivent beaucoup. On parlait de football. Êtes-vous toujours un fan inconditionnel de Manchester United ? Oh oui... et à jamais ! J’aimerais jouer un jour avec eux ! [Rires] Vous êtes entraîné par Siegfried Mazet qui s'est aussi occupé du tir de l'équipe de France. Qu'est-ce qu'il vous a apporté ? Il m’a beaucoup appris ! Il est vraiment professionnel, concentré et rigoureux. Le meilleur entraîneur de tir de ma carrière. Il me donne le juste équilibre à l'entraînement et en course. Et avec cela, c'est quelqu'un de détendu et agréable à vivre en dehors des stades. Et qui est Tarjei Boe en dehors du biathlon ? Un mec heureux, qui aime être avec les gens. De la musique et une ambiance sympa... rien de mieux pour passer un bon moment. n
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NICO MANZONI/NORDIC FOCUS
Les deux frères Tarjei et Johannes Boe ensemble sur le podium d'Östersund, le 1er décembre.
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À sept mois de grossesse, la Suissesse Selina Gasparin continue de s’entraîner.
Ma maman à moi, elle est sportive de haut niveau Fin octobre, la biathlète Anaïs Chevalier mettait au monde une petite Émie. Une heureuse nouvelle qui se multiplie dans le nordique. De plus en plus d'athlètes de haut niveau deviennent mamans. Comment concilient-elles leur vie sportive et leur maternité ? Les deux sont-elles vraiment compatibles ? Témoignages. 52
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Après la naissance de son fils Even, Anouk Faivre-Picon a repris doucement le sport par des promenades en forêt.
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Victorieuse de la Transjurassienne en 2019, Anouk Faivre-Picon célèbre son succès avec son fils dans les bras.
compétitions internationales. « On est sportive, mais on est avant tout une femme, une maman qui travaille comme les autres mamans », milite l'ancienne fondeuse jurassienne Aurore Jean. « « Il y a toujours une sorte de croyance selon laquelle une future maman n’aura plus envie de faire l’athlète et qu’elle fera moins bien le boulot », confirme Marie Dorin-Habert, qui a raccroché la carabine en 2018. Continuer sa carrière ou y mettre un terme, que la grossesse soit planifiée ou inattendue : la question se pose-t-elle néanmoins ? Non, répond la biathlète suisse Selina Gasparin, maman de deux filles, Leila (février 2015) et Kiana (octobre 2018). « J'ai toujours eu l’objectif de revenir », précise-t-elle. La fondeuse de La Féclaz, Marion Colin, qui a donné naissance à Laïla en octobre dernier, affirme n’avoir pareillement « jamais hésité car il est fréquent d’avoir un enfant et de retrouver un état de forme qui permet de reprendre la compétition. C’est un passage de la vie ».
Paul (à gauche) et Emma (à droite), les enfants de Karin Oberhofer, apprécient les magnifiques paysages qu’offrent les Alpes de Sarntal.
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Darya Domracheva, Marit Bjoergen, Allyson Felix ou encore Serena Williams. Outre le fait d’avoir été ou d’être les meilleures athlètes de leur discipline, elles ont autre chose en commun : elles sont mamans. Depuis quelques années, de plus en plus de jeunes femmes décident d’avoir un enfant tout en continuant à défendre leur nation dans les
Sous l’œil admiratif de sa fille, Adèle, Marie Dorin-Habert tire sa révérence lors des championnats de France de 2018 à Prémanon.
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Samse, une histoire d’hommes et de femmes.
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La belle histoire pour Aurore Jean (à gauche) qui devient championne de France du skiathlon en 2017, un an après la naissance de son fils, Tom. Coraline Thomas Hugue (à droite), maman cinq mois plus tôt, occupe la troisième marche du podium.
À aucun moment, Marie Dorin-Habert, maman d’Adèle (septembre 2014) et Evie (2019), n'a envisagé arrêter sa carrière parce qu’elle était enceinte ou parce qu’elle s’était blessée, comme lors de son entorse à la cheville, en décembre 2013. « Le moment d’hésitation, c’était plutôt : “est-ce que je garde l’enfant ou pas ?” Parce que ce n’était pas quelque chose que l’on avait décidé pour tout de suite avec Loïs [Habert, son mari, N.D.L.R.]. Mais en fait, on n’a pas hésité très longtemps », confie la championne qui vient de publier une autobiographie, Tu marches, il marche, vous marchez… moi je cours, aux Éditions Salamandre.
« BÉBÉ D'AUTOMNE N'EMPÊCHE PAS DE COURIR EN HIVER » En fait, c'est en fonction de la période à laquelle l’accouchement est prévu que le calendrier peut varier. C’est ce qu’explique Frédéric Jean, entraîneur de l’équipe de France féminine de biathlon. Une athlète de haut niveau, dont l’accouchement est prévu en mars/avril, n’aborde pas du tout la suite de son histoire de la même manière qu'en découvrant les joies de la maternité en novembre ou décembre. « Avec Anaïs [Chevalier, qui a donné le jour à Emie en octobre dernier, N.D.L.R.], on savait que la saison était pliée. Alors, elle a voulu profiter de sa grossesse. Elle ne souhaitait pas de contrainte. Elle a préféré écouter son corps et profiter vraiment de sa grossesse, plutôt que de s’entêter à suivre un programme d’entraînement », explique le coach. « Un bébé d’automne n’empêche pas de courir l’hiver », estime toutefois la Grisonne Selina Gasparin. Beaucoup d’athlètes l'ont prouvé, ajoute-t-elle. « Même si c’est dans un temps très restreint, c’est vraiment impressionnant quand on pense
Le groupe Samse soutient le ski nordique en France.
J'ai toujours eu l'objectif de revenir. Marion Colin, fondeuse et entraîneur
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••• à ce que le corps traverse », reconnaît la chef de file du biathlon chez Swiss-Ski. Ces jeunes mères le savent, il leur faut encore aujourd'hui affronter le poids des traditions et des idées reçues. « Avant, il était convenu que les mamans devaient se consacrer à 300 % à leurs enfants, rappelle Marion Colin. Il était mal vu de continuer son sport ou sa carrière à côté ». La prise en compte du bien-être féminin doit prendre le pas sur ce cliché désuet, affirme Marie Dorin-Habert. Les entourages professionnels ne réagissent d'ailleurs pas toujours favorablement lorsqu’une athlète annonce sa grossesse. Marie Dorin-Habert a ainsi perdu des sponsors. Mais, pour elle, c’est la loi du sport. « Je n’ai aucune amertume par rapport à cela. On le sait dès le départ, ce n’est pas du mécénat », dit-elle. D’autres ont été soutenues. À l'exemple de la biathlète italienne Karin Oberhofer, maman de Paul (2017) et d’Emma (2018). Ses partenaires l’ont beaucoup étonnée par les gestes qu’ils lui ont manifestés. Tous sont restés à ses côtés, lui assurant qu’« un enfant est la plus belle chose au monde ». « Nous te soutenons et nous sommes là pour toi », lui ont-ils déclaré. L’appui des équipes nationales est également un enjeu majeur. Parfois, cela se fait sans problème. Anaïs Chevalier Marion Colin profite des derniers instants de sa grossesse, ici à la cascade de la Doria (Savoie).
Une course à handicap
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endant la grossesse, toute femme doit écouter son corps. Pratiquer le ski de fond, le biathlon ou toute autre discipline nordique n'offre aucune dispense. Pour le médecin du sport Thomas Lacroix, qui a notamment accompagné la biathlète Marie Dorin-Habert pendant sa première grossesse, le haut niveau est même incompatible à partir du troisième mois. Pour autant, au niveau de l’entraînement, il peut y avoir des adaptations possibles. La future maman doit, en fait, réduire l’intensité et les risques de traumatisme direct. Pendant les premières semaines, la fondeuse Anouk Faivre-Picon n'a pas changé ses habitudes. Avec un nouvel entraîneur, Arnaud Durand, elle a ensuite construit un programme pour un retour le plus rapide possible. « J’ai pu faire un réel entraînement sur les cinq mois restants », indique-t-elle. La biathlète Anaïs Chevalier s’est, elle, entraînée avec ses coéquipières de l'équipe de France jusqu’en juin [elle a accouché fin octobre], avant d'écouter ses envies, « marchant en montagne, [se] promenant en VTT, mais sans penser à l’entraînement. » « J’ai fait au feeling et je ne regrette rien ! », assure-t-elle. À partir du moment où la fondeuse Marion 56
Colin est tombée enceinte, elle a pratiqué le sport pour son bien-être personnel et celui du bébé. « J’ai tout adapté en fonction de ma grossesse », confie-t-elle. Le dernier mois, les séances sont réduites au strict minimum. « Cela s’apparentait plus à de l’entretien », sourit Anouk Faivre-Picon. Marie Dorin-Habert, quant à elle, confie avoir fait une marche avec 1 000 mètres de dénivelé le jour de l’accouchement : « J’étais en forme » affirme-t-elle.
Repartir à zéro après ma grossesse a été assez difficile. Aurore Jean, ex-fondeuse
Après que le bébé soit arrivé, impossible pour maman de faire comme si elle n'avait pas accouché. « Le post-partum peut être un peu compliqué pour le traumatisme obstétrical par rapport à la musculature, pelvienne essentiellement, qui peut rendre la reprise du sport problématique. Mais s’il y a une bonne rééducation, ce n’est absolument pas incompatible avec une reprise sportive prudente », décrit Thomas Lacroix.
Pour Aurore Jean, la reprise a été pénible, surtout mentalement. « J’étais toute seule. Alors repartir à zéro a été assez difficile », se souvient la Rousselande. Son fils étant né par césarienne, Karin Oberhofer a dû quant à elle effectuer une pause de trois semaines. La médaillée olympique a également souffert de solitude. En outre, elle avait dans l’idée de revenir à la compétition en janvier, mais elle a dû participer à une compétition nationale en décembre afin de pouvoir se qualifier en coupe du monde. « Si je n'avais pas pris part à cette course, ma saison internationale était finie », dit-elle. La reprise s’est mieux déroulée pour Anouk Faivre-Picon. « J’avais pas mal anticipé la rééducation du périnée et des abdos. J’ai recommencé par des choses très simples ». Le plus dur pour Selina Gasparin a été l’allaitement et les courtes nuits qui étaient énergivores : « Marcher une heure pouvait être comme courir trois heures en montagne », se rappelle-t-elle. Aussi Anaïs Chevalier veut-elle laisser son corps récupérer et prendre le temps de se remuscler. « Je ne me donne aucun objectif pour cet hiver, si je suis en forme, je ferai des courses régionales ou nationales », annonce-t-elle.
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JE NE ME DONNE AUCUN OBJECTIF CET HIVER. SI JE SUIS EN FORME, JE FERAI DES COURSES RÉGIONALES OU NATIONALES. Anaïs Chevalier, biathlète
Le regard tourné vers l’horizon, Anaïs Chevalier pense à sa vie de future maman.
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••• témoigne : « Fred [ Jean] s’est beaucoup investi et s’est renseigné auprès de personnes qui ont coaché des sportives enceintes pour me proposer des séances adaptées ». Il arrive en revanche que des athlètes se retrouvent écartées du cadre fédéral. C’est par exemple le cas de la médaillée olympique Karin Oberhofer, de la fondeuse pontissalienne Anouk FaivrePicon, maman d’Even (mars 2017) et actuellement enceinte de son deuxième enfant, ou encore de sa coéquipière Aurore Jean. La HautJurassienne, qui a donné naissance à un petit Tom en décembre 2015, raconte qu’à ce moment-là, elle a aussi perdu son contrat professionnel avec la Douane. « Cela a été un gros choc. J’étais contente d’être enceinte, mais je ne le savourais pas pleinement. Tout me tombait dessus en même temps ». Elle confesse des moments de doutes, notamment financiers. Heureusement, elle a pu être accompagnée par le Team Nordique Crédit Agricole Franche-Comté qui l’a beaucoup aidée à rechausser les skis. Avoir vécu cette situation de l’intérieur a donné à son mari Frédéric Jean encore plus envie de s’investir auprès d’Anaïs Chevalier. L’entraîneur de l’équipe de France insiste : « Quand l’athlète annonce sa grossesse, il faut vraiment qu’elle se sente soutenue. Si tu la laisses de côté, elle ne reviendra jamais. Qu’Anaïs soit réintégrée dans l’équipe l’année prochaine alors qu’elle n’aura pas fait de saison, c’est tout à fait normal ». D'autant que ce n'est pas du tout la vie d'avant qui attend les mamans qui retrouvent l'élite mondiale. Un bébé fait désormais partie de leur existence. La plupart choisissent de l'allaiter, ce qui implique de ne pas s’en séparer. C’était le cas pour Karin Oberhofer, y compris durant les compétitions. Même chose pour Anouk Faivre-Picon qui a pu le faire pendant sept mois, son fils la suivant partout durant les stages estivaux. « À partir du moment où il est dans des bras aimants, un bébé se transporte facilement », constate Marie Dorin-Habert.
« JUSTE UN PEU CHANGER LES MENTALITÉS » La plupart du temps, Aurore Jean n’avait, quant à elle, pas son petit garçon avec elle. « Financièrement, je ne pouvais pas me le permettre. J’ai dû le laisser pendant les compétitions et les stages. Ce n’était pas facile. J’avais encore mes objectifs en tête que je voulais tenter d’atteindre », rapporte-t-elle. Une skieuse prenant place sur le podium, son enfant dans les bras, l'image va se multiplier. Depuis quelques années, le nombre d’« athlètes-mamans » augmente fortement. En France, comme à l'étranger. Kikkan Randall, Anastasia Kuzmina, Kristin Stoermer Steira, Tora Berger, Darya Domracheva, Miriam Goessner, Caroline Hugue, Vita Semerenko... la liste s'agrandit. Des sportives qui ont su se hisser tout en haut de leur sport, tout en donnant le biberon. « Il y a beaucoup de papas, notamment dans le ski de fond. Eux peuvent être parents, mais nous non. Je le ressens un peu comme une injustice, déplore Anouk Faivre-Picon. J’ai envie de montrer que nous aussi, on peut. Avant d’être une sportive, je suis Anouk, une femme qui a envie d’avoir des enfants. Je pense que c’est un droit, et les femmes ont envie de se faire entendre. Il faut juste un peu changer les mentalités ». Et Anaïs Chevalier de conclure : « Il me semble que la maternité ne doit pas sonner comme un arrêt de carrière, mais comme un tournant ! » n
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STÉPHANIE CHARLES/VILLARS-DE-LANS
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En décembre 2017, Clément Jacquelin, le frère d'Émilien, fonde sa start-up. Depuis, il aide les biathlètes à améliorer leurs performances. 60
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CLÉMENT JACQUELIN
L'ingénieur du biathlon Après un titre mondial dans la catégorie jeunes, Clément Jacquelin avait tout le potentiel pour devenir l’un des grands du biathlon. Il a préféré se tourner vers une école d’ingénieurs et a fini par travailler avec le roi du biathlon, Ole Einar Bjoerdalen.
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VALENTIN JACQUEMET
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Clément Jacquelin a toujours été sportif. Le jeune homme aujourd'hui âgé de 29 ans a pratiqué le vélo, le judo, le ski et... le biathlon. C'est donc tout naturellement que le Dauphinois a passé ses années lycées au pôle espoir ski de fond et biathlon de Villard-de-Lans (38). Quelques mois avant le baccalauréat, l’envie d’un titre mondial a germé dans sa tête. À partir de là, Clément Jacquelin allait s’en donner les moyens. « Je me levais à 5 h 30 pour partir m’entraîner à six heures et pouvoir faire mes trois séances quotidiennes », raconte-t-il. Le 3 février 2009, le travail a fini par payer. Aux Mondiaux jeunes de
Canmore (Canada), le relais tricolore dont il faisait partie s’adjugeait l’or, devant les Canadiens et les Russes. À ses côtés, il y avait une tête bien connue de ce sport actuellement, celle du Vosgien Fabien Claude, et Ludwig Ehrhart, qui a mis un terme à sa carrière en 2012. « J’étais content d’avoir remporté cette médaille, mais il me manquait quelque chose », enchaîne l’Isérois. Toutes ces séances d’entraînement, ces heures passées derrière la carabine, c’était autant de temps à s’enfermer dans une bulle où il commençait à se sentir à l’étroit. Il avait besoin d'élargir son horizon. Après cette année 2009 réussie, il fallait en outre faire un choix. Études, sport de haut niveau ou les deux ? Le frère d’Émilien Jacquelin, coéquipier de Martin Fourcade, Quentin Fillon-Maillet ou encore Antonin Guigonnat, optait pour la troisième option. « J’avais envie de me détacher de cette spirale sportive (ski-roues, vélo, dodo), de rencontrer des gens, de créer », confesse-t-il.
DU PAS DE TIR AUX ATELIERS Pour ses études supérieures, il se tournait vers l’Institut polytechnique de Grenoble (INP). Son emploi du temps était aménagé. En fait, il y resta sept ans au lieu de cinq pour un étudiant lambda. C'est à cette période qu'il s’intéressa aux carabines de biathlon ; il créa même la sienne, dès son entrée à l’INP. Et plus le temps passait, plus le futur ingénieur se détachait de son statut de sportif pour glisser vers celui de futur entrepreneur. « Clément a toujours
La star norvégienne du biathlon, Ole Einar Bjoerndalen a fait appel au jeune Français pour améliorer sa carabine.
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Clément Jacquelin lors des championnats de France de 2014, à Prémanon.
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JEAN-YVES BEGON
aimé les technologies et les procédés de création, il a toujours essayé, tenté des choses », se rappelle Émilien. En décembre 2017, après avoir décroché son double diplôme – ingénieur en génie industriel et étudiant entrepreneur –, il se jetait à l’eau et créait sa propre entreprise, Athletics 3D. Au départ, cette petite société proposait des pièces totalement personnalisées pour les carabines de biathlon. Plaque de couche, pommeau et autres éléments étaient au
catalogue. La start-up était orientée vers l’élite. « J’avais fait le choix de proposer mes services exclusivement à des athlètes de haut niveau. L’un de mes premiers clients a évidemment été mon frère, Émilien », détaille Clément Jacquelin. Concrètement, il s'agissait de personnaliser les carabines en y modifiant légèrement les composants. « Avant chaque collaboration, j’étudie la position de l’athlète, prends en compte ses ressentis et ses envies afin de créer une pièce unique avec laquelle il pourra performer », soutient-il. En fonction de la morphologie de chacun, il réussit à concevoir grâce à la technologie 3D une pièce ou une carabine complète afin que le biathlète ait le meilleur ressenti devant les cibles. « L’objectif de mon frère est simple, développer des produits au plus près des approches de chacun », confirme Émilien. Il peut aussi se fier à ses propres expériences pour conseiller ses clients. Une démarche qui a rapidement fait mouche. La réputation du jeune Français est même arrivée jusqu'aux oreilles du légendaire Ole Einar Bjoerndalen. Le Norvégien comptait sur le unge franskmenn pour étoffer son palmarès d’un nouveau titre olympique aux Jeux de Sochi, en 2018. « Ma rencontre avec Bjoerndalen, je pourrais en parler pendant des heures. Finalement j’ai réussi à travailler avec lui et j’en garde de merveilleux souvenirs », se remémore l’ingénieur.
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SIMON GILLET
VERS DE NOUVEAUX HORIZONS
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J. HEISE/FFTIR
Une crosse de biathlon 100 % personnalisée par Athletics 3D.
Clément Jacquelin travaille avec Céline Goberville, 62 vice-championne olympique de tir.
Depuis environ une année, Clément Jacquelin s’est tourné vers un autre sport, le tir sportif. Il aide les sœurs Goberville (Sandrine, niveau national, et Céline, niveau mondial) en leur proposant des poignées sur mesure. Il a aussi décidé de s'adresser aux amateurs. Dans le même temps, il a déplacé ses locaux de Grenoble vers Corrençon-en-Vercors, et donc la piste de biathlon, afin d’être plus proche de ce monde nordique et des zones de tests. « Il m’est déjà arrivé qu’une biathlète, qui s’entraînait sur le stade, me demande de l’aide par hasard en passant devant le local. Après diagnostic, je lui ai créé une pièce et, le lendemain, je l’installais sur sa carabine. » « Les jeunes sont inspirants, j’adore travailler avec eux et ils ont parfois des idées qui peuvent augmenter drastiquement leur réussite au tir », se réjouit-il. De plus, la nouvelle génération n’a pas peur de tout changer, contrairement aux professionnels, habitués à leur matériel et superstitieux à l’idée de perturber leurs routines de tir. L'entrepreneur, des projets plein la tête, a le sourire quand il parle de l’avenir d'Athletics 3D. Il évoque tour à tour des propositions de collaboration avec Anschütz (principal armurier des carabines de biathlon) ou encore avec l'incommensurable Dassault. Il se réjouit des retours du secteur manufacturier, mais aussi du milieu sportif. « Martin [Fourcade] a pris ma carabine sur un tir couché et m’a dit : “ta pièce pour le couché est intéressante” ». Pas peu fier Clément Jacquelin. Ces petites victoires ne cessent de le conforter dans l’idée de voir demain en plus grand encore. « Je suis très fier de ce que réalise mon frère. Peu de personnes osent suivre leurs rêves et leurs envies. Son parcours est une leçon de courage, de volonté et d’envie. Je pense qu’il n’est qu’au début de sa réussite », estime le jeune biathlète de l’équipe de France Émilien Jacquelin. n
Athletics 3D est installée dans le Vercors. nordic
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Les
agités du nordique TEAM Y
Ils ne jouent pas les thugs*
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Le GUC, le CO7 Laux, Ski Nordique Chartrousin et Vercors Ski de fond sont les quatre clubs où l’on retrouve cette bande à la « joie de vivre » communicative. « On pense que le circuit Samse se prend un peu trop au sérieux, donc on essaye d’amener notre côté déconneur. Le tout en restant impliqués dans notre sport évidemment », expliquent les membres de la team Y (@ team_igrec sur Instagram). Illustration : cet été, lors des championnats de France à Arçon, l’un des fondateurs, Adrien Gibello, a carrément franchi la ligne d’arrivée, smartphone en main, filmant sa dernière course en tant que biathlète aux côtés d'un de ses coéquipiers. Des images aussitôt diffusées en story sur le réseau social Instagram. Une première sur le circuit, comme l'a souligné le commentateur Thomas Bray.
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TEAM Y
e team Y est né au terme d’une de ces journées que les sportifs préfèrent généralement vite oublier. 2018, dernier Samse Biathlon Summer Tour de l’année. Pour les biathlètes, une dernière occasion de tester leur forme avant l’hiver.
Mais plusieurs représentants des ski-clubs du bassin grenoblois vont quitter le HautDoubs sans avoir fait des étincelles. Bien au contraire... De cette déconvenue est née cette équipe de joyeux lurons. Pourquoi pleurer sur son sort ? Mais pourquoi s'appeler la Y ? Les fans du rappeur Jul comprendront la référence au titre En Y. Explications : « On était tellement loin au classement qu’on s’est fait prendre en Y », sourit Corentin Guy. En fait, cela signifie qu’ils ont été mauvais et surpassés par leurs adversaires. Entraînés par Lionel Bayon et Sylvain « Monsieur l’agent » Guy, ils sont rapidement une dizaine de lycéens à adhérer à cette tribu. Citons Nathan Peccaud, Gaspard Meyer, Lauranne Geldhof, Lucile Andreani ou encore Noé Rastouil et Martin Dubuc.
*Titre d'une chanson de Jul. Thug = bandit.
Si vous êtes un adepte des courses de ski nordique ou des réseaux sociaux, vous avez forcément entendu parler d’eux. Eux, ce sont les teams, ces groupes de potes ou juste de fans de sports qui se rejoignent avec l’objectif de mettre une folle ambiance sur les bords de pistes.
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TEAM FARTÉ - ARAVIS
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ou encore de Gérard “Gégé” Agnellet qui a le don de s’excuser un peu trop s’il oublie le fromage aux rendez-vous des bons copains. Poursuivons avec la trésorière de l’association qui, certains matins de compétition se transforme en conductrice officielle de sortie de boîtes de nuit pour les fondeurs. TEAM APARTÉ-ARAVIS
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es Haut-Savoyards des stations sœurs de La Clusaz et du Grand-Bornand savent s’entendre quand il s’agit de faire du bruit sur le bord des pistes. Que ce soit lors des rendez-vous nationaux ou à l’occasion d’événements internationaux, le Team Farté - Aravis s’est du coup fait une place dans le paysage. L’association comprend une soixantaine d’adhérents, qui se définit comme le « fanclub des athlètes nordiques de la vallée des Aravis », explique Samuel Collomb-Clerc qui endosse les habits de porte-parole du groupe. Retour en 2016 lors de la coupe du monde de ski de fond qui faisait une dernière fois halte à La Clusaz. Des skieurs locaux – Gérard Agnellet, Ivan Perrillat-Boiteux et
Constance Vuilliet – avaient été sélectionnés par l’équipe de France. Courir à domicile méritait une fête. Dès lors, leurs supporters se sont amassés le long de la piste pour les soutenir. Le début d’une belle aventure pour une dizaine de jeunes (fondeurs ou non d'ailleurs) âgés de 18 à 22 ans. En invitant leurs amis, ils allaient créer un vrai engouement. « Suivre nos potes sur les courses » : le mot d'ordre est lancé. Coupe du monde du Grand-Bornand en biathlon, OPA au Brassus en Suisse ou championnats de France des clubs aux Fourgs en 2019 (avec voyage en bus), le Team Farté – Aravis ne chôme pas en hiver. « Notre philosophie : encourager et rassembler dans la convivialité », précise l’un des community managers qui partage régulièrement un contenu pour le moins décalé sur les réseaux sociaux. À Nordic Magazine, ce groupe de potes a bien voulu sortir quelques dossiers. Ceux de Hugo “Lapal’” Lapalus qui, quand une soirée s’éternise, devient un adepte de naturisme, de Théo Deswasiere, « DJ officiel »
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Copains comme cochons
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fondeurs cluses déjà imiter le signe caractéristique des Béliers sur les podiums. Comme un sentiment d’appartenance. Le team Bélier, c’est aussi des anecdotes et des souvenirs. Des vacances partagées, des soirées plus ou moins arrosées au Club 18 (la discothèque de la Clusaz), etc. « Je me souviens d’un soir où on a dansé sous la grenette avec un gars habillé de sa combinaison avec ses skis en main », sourit Jules Chappaz. TEAM BÉLIER
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e pouce et l’index levés sur le front comme pour rendre un hommage non dissimulé à cet animal qui a accompagné Hermès dans ses plus belles chevauchées, le Team Bélier sait se montrer lorsqu’il conquiert des places d'honneur sur les épreuves nationales et même internationales. Son histoire est simple. Elle prend racine au sein du club des sports de La Clusaz, dans la tête d'une bande de potes emmenés par les « pionniers », Antoine et Gérard Agnellet. Pourquoi le bélier ? L’animal aux cornes est tout simplement l’emblème de la ville. Car La Clusaz est dans le cœur (et sur le bandeau) de tous ces skieurs. Les fondeurs Hugo Lapalus, Jules Chappaz, Gérard Agnel-
let ou encore Théo Schely sont des membres inébranlables des Béliers, sans oublier les biathlètes Jules Pessey, Mathieu et Martin Perrillat-Bottonet. En fait, dès la catégorie U18, tout athlète nordique de La Clusaz peut devenir un Bélier. Leurs fans, eux, s’arment de tout ce qui peut faire du bruit au bord des pistes pour soutenir leurs camarades. « La team Bélier, c’est promouvoir nos résultats sur les réseaux sociaux et essayer de créer une émulation autour du groupe », lance Jules Chappaz, champion du monde U23 du 10 km. Et d'ajouter : « L’objectif, c’est d’avancer tous ensemble, mais aussi d’aller boire un coup et s'entraîner en groupe de temps en temps. » On peut dire que le mot d'ordre a été entendu. Il y a même contagion. Dès le plus jeune âge, on peut en effet voir des apprentis-
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côté de cette production, ils trouvent le temps pour organiser des événements, comme le Sprint Break. Ils ont aussi prêté main-forte à l’organisation du Martin Fourcade Nordic Festival. Le tout dans la bonne humeur : « Il y a deux ans, à la coupe du monde de biathlon d’Antholz, notre photographe Louis Garnier a perdu un pari. Nous lui avons donc rasé le crâne en pleine course du dimanche », raconte Kévin Charbonnier qui conclut : « La Team Valoche, c’est beaucoup de délires. » TEAM VALOCHE
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ctobre 2014, glacier de Sölden en Autriche. « Une bonne bande de copains et quelques bières » se rendent compte, alors qu’ils assistent en spectateurs à une coupe du monde de ski alpin, qu’il n’y a pas de groupe de supporters pour soutenir les athlètes français. C’est en voulant remédier à cette carence que la Team Valoche, pur produit haut-savoyard, voit le jour. Kévin Charbonnier est l’un des initiateurs de cette aventure. Il a convaincu des amis, puis des athlètes. Yann Guigonnet et l’ancien biathlète désormais consultant télé Alexis Bœuf, mais aussi les techniciens des équipes de France comme Louis Deschamps (biathlon) et Baptiste Claudon (ski de fond). À cette liste, il faut ajouter « les cascadeurs » Pierre
Guédon et Baptiste Jouty, ou encore Loïc Guigonnet et Brice Viard-Gaudin. Mais pourquoi Valoche d’ailleurs ? L’expression « con comme une valise » leur était familière, ils l’ont transformé en valoche. Tout simplement. Aujourd’hui ils promeuvent le nordique et ont un rayonnement international. Leurs vidéos ont enregistré des centaines de milliers de vues et leurs réseaux sociaux ont attiré des milliers de fans, convaincus par des tronçonneuses, des Minions (ces personnages qui n'ont d'autre but que de servir le maître le plus moche et méchant qui soit) et des récits improbables. On pense évidemment à leur plus gros succès, la série One of Those Nordic Days. La team a invité en guest-stars certains des plus grands athlètes du nordique (et de l’alpin), pour un scénario où le spectaculaire se mêle à l’humour et à la dérision. À
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La tribu des délires
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L'Autrichien Gregor Schlierenzauer détient le record du nombre de victoires en coupe du monde.
Walter
HOFER La fin d'une époque À la fin de l’hiver 2019/2020, Walter Hofer prendra sa retraite. Le grand manitou du saut à ski depuis près de trente ans se retirera, laissant un souvenir impérissable à tous ceux qui l’ont côtoyé, de près ou de loin. Portrait d’une figure de la discipline.
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nal depuis 2003. « Il a emmené le sport dans la bonne direction, en le faisant vivre partout dans le monde », commente Jonathan Learoyd, le sauteur de Courchevel.
LE RÉFORMATEUR Walter Hofer a en effet fait entrer le saut dans l’ère moderne, permettant une vraie couverture télévisuelle. Il a aussi amené sur la table des négociations des instances internationales des changements pour faire du saut à ski une discipline plus juste et moins dangereuse. L’Autrichien est ainsi l’une des personnes à l’origine des compensations en points des changements de vent ou de barre d’élan, ou encore de la modification des règles concernant l’équipement. « Il suffit de regarder une compétition d’il y a vingt
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PRESSE SPORTS
Quand l'envie vient au vent de jouer les premiers rôles lors d'un concours de saut à ski, empêchant les athlètes de s'élancer du tremplin, les caméras de télévision montrent d'abord les petits fanions à l'horizontal, puis elles filment Walter Hofer. C'est lui, en tant que patron de la discipline à la Fédération internationale de ski, qui décide s'il faut poursuivre ou stopper la compétition. Et ce depuis vingt-sept ans. C'est peu dire que l'homme a du pouvoir. Mais, le 23 mars 2020, dernier jour des championnats du monde de vol à ski 2020 à Planica (Slovénie), il tirera sa révérence. L'heure de la retraite a sonné pour l'Autrichien. « C'est mon choix », assure-t-il. Au cours de sa longue carrière, il a eu le temps de laisser une marque indélébile sur son sport. « C’est le grand chef, toujours présent, je ne l’ai jamais vu manquer une compétition », affirme Jernej Damjan, athlète slovène présent sur le circuit internatio-
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Walter Hofer a travaillé à rendre moins dangereux le saut à ski.
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WALTER HOFER
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Je resterai toujours lié au saut à ski
NORDIC MAGAZINE - Comment avez-
vous rejoint le monde du saut à ski ? Walter Hofer - A 25 ans, je suivais des études dans le domaine du sport à l’Université de Salzburg. Pour les financer, j'ai cherché un petit boulot. Dans le journal, j’ai vu une annonce de la fédération autrichienne de ski qui cherchait un nouveau membre pour son staff. J’étais alors masseur pour des équipes de football de très bon niveau. J’ai tenté ma chance. Après un coup de téléphone, on m’a demandé de venir au tremplin de Stams. Ce petit boulot s'est finalement transformé en travail. Après mon master, je suis devenu entraîneur. Six ans plus tard, la fédération allemande m'a demandé de rejoindre leur équipe de saut comme adjoint de son entraîneur Rudi Tusch. J’y ai passé quatre années remplies de succès. Après, la FIS m’a engagée pour devenir le manager du saut à ski. C’était en juin 1992. Comment êtes-vous devenu le « grand manitou » du saut à ski ? Il y avait tellement de domaines complexes 72
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Walter Hofer ne regrette rien. L'Autrichien a consacré sa vie à un sport qui l'a passionné.
à prendre en compte. C’est donc devenu un travail à part entière. Mais je ne me suis jamais vraiment senti comme un chef. Je suis plutôt au service de tous ceux qui sont impliqués dans le saut. Quel a été votre plus grand challenge ? C’est facile : convaincre les organisateurs que je n’étais pas seulement un masseur mais bien quelqu’un qui avait le pouvoir de décider à la FIS. De quoi êtes-vous le plus fier ? Quel a été votre plus grande réussite ? Je suis particulièrement heureux de voir que nous avons pu rendre un sport dangereux un peu plus sûr. Attention, c’est toujours risqué de sauter. Mais moins qu’avant. Avez-vous des regrets ? Non. C’était un vrai privilège pour moi d’avoir pu servir un sport si intéressant, d’avoir été au cœur de l’action. Quand et pourquoi avez-vous décidé de
prendre votre retraite ? J’ai toujours voulu prendre mes décisions professionnelles seul. À la fin de la saison, j’aurai 65 ans. Je me sens en très bonne forme physique et mentale et je suis encore capable de choisir si je veux continuer ou pas. C’est le moment parfait pour m'en aller. Qu’est-ce qui vous manquera le plus ? Je crois que je ne regretterai rien. Je vais juste traverser le miroir. Demain, je me retrouverai au milieu des spectateurs. Vous allez donc garder un œil sur le milieu du saut ? Bien sûr, ce sport m’a donné une chance, une opportunité de vivre une vie entière sans avoir à vraiment travailler, de faire ce que j’aimais. Je resterai toujours lié au saut à ski.
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ou trente ans pour se rendre compte des progrès qu’il a apportés, concernant, entre autres, la sécurité ou l’attractivité du saut », explique Borek Sedlak, ancien athlète tchèque et désormais assistant du directeur de course à la FIS et donc collègue d’Hofer. Si l’homme de 64 ans refuse de s’attribuer tous les lauriers de ces grandes avancées, les sauteurs, eux, n’ont pas la même retenue. « Il a mis tout son cœur dans le saut, insiste Jonathan Learoyd. On se souviendra de lui comme de quelqu’un d’investi et de professionnel, qui a toujours fait du mieux qu’il pouvait pour les athlètes. » « Walter Hofer a toujours été très correct avec nous, les athlètes. On avait de bonnes relations avec lui parce qu'il s’occupait de nos besoins. Par contre, il ne nous a jamais consultés sur le règlement », témoigne Michael Hayboeck, multiple vainqueur autrichien en coupe du monde.
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Sedlak, quant à lui, tient à rappeler que d’autres agissaient dans l’ombre aux côtés du grand manitou. Eux aussi tireront leur révérence à la fin de l’hiver prochain, qu'il s'agisse de Sepp Gratzer, Horst Tielmann et Ueli Forrer. Mais que retiendront vraiment de Walter Hofer ceux qui l’ont côtoyé ? « C'est un talentueux politicien », résume Werner Schuster, ancien entraîneur de Simon Ammann et coach de l'équipe d'Allemagne. « Il est respecté par tous, enchaîne Borek Sedlak. Il a la trempe d’un leader mais, en même temps, il est vraiment gentil. C'est un très bon ami et un collègue génial. » Jernej Damjan ne peut qu’être d’accord : « Il est ouvert, agréable. En fait, il est toujours prêt à aider et il se comporte davantage comme un père qu’un chef qui nous prendrait de haut. » De l’avis général, Walter Hofer aura marqué à jamais l’histoire du saut à ski. Comme le conclut Borek Sedlak : « Merci Walter, pour tout ce que tu as fait. » n
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UN ITALIEN POUR SUCCÉDER À HOFER À la fin de l’hiver 2019/2020, Walter Hofer prendra sa retraite. Il l'a annoncé il y a deux ans, la Fédération internationale de ski a donc eu le temps de trouver un remplaçant au directeur de course du saut à ski. Parmi les nombreux candidats, elle a retenu le nom de Sandro Pertile. L’Italien, ancien athlète en saut spécial et combiné nordique, a déjà occupé différents postes au sein de l'organisation. C’est donc un expert de la
discipline qui a été choisi. « C’est un grand honneur pour moi, déclare Sandro Pertile dans une interview accordée au média officiel de la FIS. Ce sera aussi un grand challenge. Walter Hofer a fait un si grand travail pour le saut à ski. J’ai d'ailleurs beaucoup appris à ses côtés ces vingt dernières années. J’ai hâte de voir ce qui m’attend. » La transition se fera en douceur puisqu'il sera présent dès cette saison aux côtés du patron. Celui-ci lui passera donc le flambeau peu à peu, jusqu’à sa dernière compétition, lors de la clôture de la saison à Planica, en mars 2020.
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Alexandre PouyĂŠ et les jeunes fondeurs de Peisey-Nancroix fĂŞtent leur victoire collective lors des championnats de France des clubs division 2 aux Fourgs en mars dernier. 74
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FRÈRES D'ARMES Ils vivent ensemble une grande partie de l'année. Loin de chez eux, privés des leurs. Ils sont coéquipiers dans un sport individuel. Comment ces jeunes athlètes vivent-ils ce paradoxe ? Quels sentiments les habitent ?
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compétitions encore plus, nous vivons la majeure partie de l'année entre athlètes ainsi qu'avec le staff. Je vois plus souvent ces personnes que mes parents, mais l'ambiance étant joviale et agréable, cela ne me pose pas de problème. J'aime cette vie en communauté », apprécie Flora Dolci, Haute-Alpine de vingt ans, qui a déjà plusieurs titres de championne de France à son palmarès. En coupe du monde, OPA Cup, Visma Ski Classics et autre Samse National Tour, le skieur s'appuie donc sur une structure, profite d'une organisation et de ses moyens. S'il est ainsi entouré, c'est pour qu'il soit concentré sur ses objectifs sportifs. Il y a aussi les relais où l'on défend collégialement les couleurs de son pays, de son comité ou de son club. À ce moment-là, le destin personnel est lié à la réussite globale.
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En octobre, Loïc Guigonnet annonçait la nouvelle sur les réseaux sociaux. Le fondeur des Menuires mettait fin à sa carrière d'athlète de haut niveau. Et, dans son message, il remerciait Haute-Savoie Nordic Team devenue e-liberty Ski Team dans laquelle il avait évolué plusieurs années. « Ils ont le don de transformer un sport individuel en véritable aventure d’équipe. » À l'en croire, le ski de fond ne serait donc pas qu'un sport individuel. « C'est un sport collectif, acquiesce le Haut-Savoyard Hugo Lapalus, membre de l'équipe de France B. Si on ne disposait pas des coachs, des collègues d’entraînement ou encore de l'équipe médicale, ce serait impossible de réaliser des performances. » « Les gars du groupe sont mes coéquipiers et ils me tirent vers le haut », clame le fondeur du Revard Tom Mancini. « En effet, les stages étant nombreux et les
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QUENTIN JOLY POUR NORDIC MAGAZINE
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Entre deux entraînements, lors d'un stage en Allemagne, Sabin Coupat travaille ses cours de licence maths-informatique.
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QUENTIN JOLY POUR NORDIC MAGAZINE
Le soir, athlètes et coachs du Team Nordique Crédit Agricole Franche-Comté jouent aux cartes.
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Les spécialistes du ski de fond du Jura suisse
••• Mais ce que les deux représentants de la relève tricolore veulent dire, c'est que dans le nordique, il y a aussi de la place pour les bons sentiments : « Pour certains, on se connaît depuis une bonne dizaine d'années. Il est donc évident que des liens forts se tissent. Pour d’autres, on apprend à se connaître et, de fil en aiguille, on devient souvent de vrais amis », explique le Cluse. Alexandre Rousselet, ex-fondeur ayant participé aux Jeux olympiques de Turin en 2006, aujourd'hui entraîneur, confirme : avec les autres membres de l'équipe de France de ski de fond, « on partait même en vacances ensemble, avec parfois nos familles respectives. » Et quand un coup dur arrive, la solidarité s'exprime aussitôt. C'est ce que vit actuellement Jules Lapierre. À cause d'une fissure dans le tendon d’Achille, la coupe du monde a débuté sans le fondeur du SN Chartrousin : « Régulièrement je reçois des messages de Jean-Marc Gaillard, des coups de fil de Maurice Manificat, des coachs aussi bien sûr ; je vois souvent Clément Parisse, Lucas Chanavat, Jean Tiberghien. Ça me motive encore plus pour revenir », assure-t-il. Et quand l'un d'entre eux se marie, les copains sont là, à la sortie de l'église, pour former une haie d'honneur, comme ce fut encore le cas en juin dernier pour Julie et son fondeur de mari, Clément Arnault.
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ADVERSAIRES ET PARTENAIRES « Naturellement, sur la piste, c’est une autre affaire. On redevient des concurrents », reconnaît Hugo Lapalus. « Une fois le Pub.indd portillon de départ franchi, on est tous là pour gagner, confirme Théo Schely, son coéquipier de La Clusaz. Et il n'y a pas de jalousie si l'un d'entre nous performe mieux que les autres. » Le Montblanais va même jusqu'à ressentir de la satisfaction pour son heureux condisciple. Si le succès peut être solitaire, le chemin qui y conduit se fait à plusieurs. Dans les courses internationales, cette rivalité perd toutefois en importance. D'autres enjeux la rendent moins importante. « On se dit alors que le but n’est plus de se battre entre Français, mais que la France l’emporte contre les autres nations. On resserre les liens d’appartenance à notre pays. Se dire “je suis le meilleur Français” n’a aucun sens si l'on arrive 35e au classement mondial », explique Lapalus. L'esprit d'équipe reste donc très présent, même en compétition. « On ne se sacrifie pas forcément les uns pour les autres, mais quand on se retrouve ensemble, on coopère et on se protège », explique Loïc Guigonnet. C'est l'état d'esprit qui a prédominé lors de la dernière édition de la FIS Wordloppet Cup dans laquelle il jouait le classement général, avec ses
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Sur la piste, on redevient des concurrents. Hugo Lapalus
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La vie d'athlètes est remplie de chambres d'hôtel, de halls d'aéroport... Il faut alors s'occuper. Lucas Chanavat regarde une série.
« En tant que coach, on fait attention à qui on met avec qui. Certains athlètes s’entendent très bien, mais n’ont pas le même style de vie ; il y a les lève-tôt et les couche-tard », décrit Alexandre Rousselet.
collègues du e-liberty Ski Team Gérard Agnellet et Damien Tarantola. « On ne peut pas comparer cela au vélo où l’on trouve un leader. En ski de fond, on vise tous la victoire, restant adversaires pendant la course. Mais, quand on essaie de faire des échappées, on le tente généralement à plusieurs ». « Nous sommes la troisième nation mondiale en ski de fond et je pense que l’esprit d’équipe y est clairement pour quelque chose. Les médailles collectives sont vraiment les plus belles. Quand on a ramené celles de Pyeongchang, c’était un grand moment entre les athlètes et aussi avec ceux qui ne couraient pas. Cette mentalité nous transcende et nous motive à continuer », se réjouit Alexandre Rousselet. Plus de six mois, ou presque, dans l'année, les déplacements sont légion. Aux stages de préparation succèdent les étapes figurant aux différents calendriers. Les athlètes ne connaissent alors que la vie de groupe, loin de chez eux, de leur famille. Leur quotidien est fait d'hôtels, de halls d'aéroport, d'interminables trajets en bus. La nuit, ils dorment à deux par chambre. Un espace où l'on ne s'installe vraiment jamais. Généralement, c'est l'entraîneur qui décide des binômes, pratiquant la rotation pour que tous apprennent à se connaître.
SEUL AU MILIEU DES AUTRES Pour certains, cette vie communautaire s'impose naturellement. C'est le cas justement pour Loïc Guigonnet qui a vécu en colocation pendant huit ans. Et c'est loin d'être une exception dans le nordique. « Les moments en collectivité n'empêchent pas d'avoir des instants pour se concentrer et se retrouver avec soi, assure-t-il. Moi, je faisais beaucoup de séances de gainage en plus de celles que l’on nous imposait en stage. De temps en temps, quelqu’un se joignait à moi et, petit à petit, cela s'est transformé en un cercle positif. Les repas étaient également très conviviaux. On prenait du temps, passant une partie de la soirée à table. Les portables étant interdits, les réseaux sociaux ne nuisaient pas à la vie de groupe et on rigolait beaucoup entre nous. Certains jouaient au tarot, d’autres écoutaient de la musique, selon le désir de chacun ». « Quand on part en stage, on se trouve à cinq ou six êtres humains pendant deux semaines et on vit un peu comme dans une famille, avec ses moments de joies, de partage et de prises de becs », enchaîne l'ex-
ON SAIT QUE L'ON DOIT VIVRE ENSEMBLE. ALORS QUAND IL Y A DES MÉSENTENTES, CHACUN PREND UN PEU SUR SOI. Théo Schely
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sauteuse Coline Mattel, médaillée de bronze à Sochi lors du premier concours de saut à ski féminin de l'histoire des Jeux (à dix-huit ans, elle est devenue la deuxième plus jeune Française médaillée aux Jeux olympiques d'hiver après Danièle Debernard). Et de poursuivre : « Généralement, il n’y a rien d’insurmontable. Le soir, chacun vaque à ses occupations. Parfois, certains ont fait une excellente compétition dans la journée, d’autres non. Alors il faut aussi faire avec les humeurs. Si l’un a envie de se retrouver seul, on le laisse tranquille. Personnellement, je passais pas mal de temps avec de la musique dans les oreilles ». « À force de vivre ensemble, on finit par connaître les personnalités de chacun et respecter ceux qui ont envie de s’isoler plus souvent par exemple », décrit Alexandre Rousselet. « Lors des longs stages, on oublie souvent nos particularités pour se fondre dans le groupe. Et je trouve que c'est bien de ne pas oublier nos différences et de cultiver nos particularités », encourage Alexandre Pouyé, membre du Team Nordique Crédit Agricole Franche-Comté pour qui la musique tient une place importante. Comme Lucas Chanavat et ses photos, Baptiste Gros et sa guitare, Clément Parisse et son youkoulélé...
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Sans parler des études auxquelles il faut (tout de même) songer et des amours. « C'est dur d'être loin de sa chérie, mais la présence de ses copains et le plaisir de s'entraîner permettent de relativiser. Finalement, le temps passe assez vite », se console Quentin Joly, tout récent champion de France de la mass-start de la catégorie U20 en rollerski. Le Sanclaudien confesse qu'être amoureux peut apporter un « supplément d'âme », à condition, ajoute-t-il, de conserver un équilibre entre « vie de couple et pratique du sport à niveau. » Souvent, les deux se mélangent. L'élu(e) de son cœur est alors aussi un skieur. « Évidemment, il faut rester discrets vis-à-vis des autres, lors des moments en groupe. Ne pas se bécoter en public et rappeler aux collègues qu'ils sont loin de leur moitié ! Quand on veut être tranquilles, on sort se balader ensemble », témoigne une jeune femme en couple avec un coéquipier.
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••• Il arrive que des tensions naissent, que le « ton monte parfois », concède Théo Schely. « Une dispute ou un simple désaccord entre deux personnes peut scinder le groupe en deux et avoir des répercussions sur notre entraînement, dit Hugo Lapalus. C’est pourquoi le coach prend ces situations très au sérieux et les gère avant qu’elles ne prennent de l’ampleur. » « Forcément, quand on passe plus de la moitié de l’année ensemble, il arrive qu’il y ait aussi des soucis, surtout quand l’hiver approche, abonde Loïc Guigonnet. Mais jamais rien de très grave et, à chaque fois, on a su régler les conflits sans anicroche ». « Je suis quelqu'un de têtu et je dois avouer que je n'aime pas trop reconnaître quand j'ai tort, ce qui peut être une source de conflit, avoue Flora Dolci. Ensuite on prend du recul et tout rentre dans l'ordre assez rapidement. La communication se révèle toujours efficace pour régler les querelles. »
LES ASTUCES DES ENTRAÎNEURS À l'entraîneur de mettre de l'huile dans les rouages. La cohésion dépend en grande partie de ce qu'il met en œuvre. « Lors des stages très difficiles d’automne par exemple, le dernier soir, on sortait systématiquement manger une pizza, boire un verre ou savourer une pâtisserie. Peu importe, du moment qu’on partageait un temps de détente tous ensemble, se souvient Alexandre Rousselet. Cela faisait 80
partie du protocole de stage, même quand la pression des courses était fort présente. J’ai gardé la même philosophie en tant que coach. On cherche des lieux de stage conviviaux, préférant les chalets aux hôtels. On mange tous ensemble le soir, sans téléphone. Aujourd’hui je pense qu’on est plus rigoureux dans les entraînements et on tolère moins les écarts que lorsque j'étais athlète. Mais la cohésion de groupe persiste. C'est pourquoi on se rend aux stages avec toujours autant d'enthousiasme. » Après sa carrière, Alexandre Rousselet a entraîné l’équipe de France féminine de ski de fond. Il a remarqué une différence avec les hommes au niveau de l’esprit d’équipe. « C’est beaucoup plus facile avec les garçons. Ils se lâchent plus facilement aussi dans les moments de détente que les filles. Surtout, si une tension peut se créer, ils disent tout de suite ce qu’ils ont sur le cœur et le lendemain, c’est fini. Les filles retiennent plus les choses et montrent plus de rancœur. L’équilibre est plus délicat à trouver. ». « Nous nous arrêtons sur des détails auxquels nous donnons souvent beaucoup trop d'importance, ce qui crée des tensions inutiles. On est plutôt expressives du coup. Chez les garçons, je pense qu'il y a autant de problèmes, mais qu'ils sont moins visibles », nuance Flora Dolci. Mais l'essentiel demeure. Des liens forts qui perdurent, même si la vie finit toujours par éloigner les êtres. Cela fait bientôt deux ans que Coline Mattel a mis un terme à sa carrière. « C'est peut-être une bonne chose pour l’équipe, car m’avoir comme coéquipière n’était pas toujours évident », sourit-elle. « Les médias revenaient souvent sur ma médaille olympique et cela pouvait être pesant à la longue. Aujourd’hui, je continue d’aller leur rendre visite régulièrement et de les encourager en compétition. Pour mon plus grand plaisir ! » n
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Au sommet du col de l'Iseran, dans les Alpes, photo de famille pour les fondeurs français.
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Richard Jouve L'archétype du fondeur moderne Discret, secret même, le fondeur de Montgenèvre âgé de 25 ans affiche déjà un solide palmarès. Excellent sprinteur, Richard Jouve vise désormais une plus grande polyvalence, conscient de ses qualités d'endurance.
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« Richard Jouve, c'est un peu le Julian Alaphilippe du ski de fond ! Il peut aussi bien viser un classement général que des victoires d'étapes prestigieuses sur la coupe du monde ». L'entraîneur Thibaut Chène [aujourd'hui en charge de l'équipe nationale dames] n'y va pas par quatre chemins pour présenter celui qui fut son protégé lorsqu'il officiait au comité de ski Alpes-Provence. Et d'ajouter : « Il est l'archétype du fondeur moderne et polyvalent : il aime le classique et le skate, il est très bon en sprint comme en distance. N'oublions pas qu'il a déjà gagné le classement général de la Coupe d'Europe. Peu de gens le savent, mais le 50 km classique est la course qui le fait rêver ! » Si le solide skieur de Montgenèvre (05) de 25 ans a fait ses premières armes avec succès sur le circuit « sprint » de la coupe du monde, la polyvalence l'intéresse. Des fondeurs complets comme le Norvégien Petter Northug Jr ou le Suisse Dario Cologna l'ont inspiré : « Le sprint ne va pas sans la distance, et vice-versa, développe
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le jeune homme. C'est un équilibre pour être bien dans mon sport. » D'ailleurs, après son premier podium à Lahti en mars 2015 qui lui est « un peu tombé dessus » [c'était son troisième départ seulement en coupe du monde], Richard Jouve s'illustrait sur le skiathlon des championnats de France de La Féclaz, en franchissant la ligne d'arrivée derrière deux références françaises, Robin Duvillard et Maurice Manificat. Déjà pointait ce désir de sortir de la case, peut-être trop étroite pour ses épaules massives, de sprinteur. « Richard reste davantage performant en sprint. À terme, l'objectif sera de le faire monter sur des mass-start où il est capable de créer des surprises. Mais il doit encore passer quelques étapes avant ça », éclaire son entraîneur, Cyril Burdet. C'est que le gaillard des Alpes du Sud a de solides arguments à faire valoir. Son physique d'abord qui a, depuis tout gosse, forcé le respect de ses adversaires. « Quand il est rentré en
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À 25 ans, Richard Jouve c'est déjà une médaille mondiale, une olympique et des podiums en coupe du monde.
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Discret et réservé, Richard Jouve (ici à Falun, en mars 2019) se définit volontiers comme un montagnard très attaché à sa vallée de la Clarée.
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RICHARD JOUVE, C'EST LE JULIAN ALAPHILIPPE DU SKI DE FOND.
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THIBAUT CHÈNE
••• cadet au comité, il venait challenger les plus anciens comme moi. En vitesse pure, il était déjà très impressionnant », se souvient le skieur du Queyras, Paul Goalabré. « Il a des qualités de vitesse et de détente incroyables et quand il est en confiance, rien ne peut lui résister », ajoute Thibaut Chène. Et Cyril Burdet de compléter l'inventaire : « Sa capacité à accélérer subitement est hors-norme : sur ce point, il figure dans les tout meilleurs du monde. Mais au-delà de sa puissance, je dirais que sa plus grande qualité, c'est son sens de la stratégie et du placement, son instinct de compétiteur, c'est presque un félin. De plus, mentalement, il est redoutable quand la pression monte ». Cette capacité de résistance lui a d'ailleurs valu les deux plus belles récompenses de sa jeune carrière. D'abord aux Jeux olympiques de Pyeongchang en 2018, lors du team sprint. Associé à Maurice Manificat, préféré à Lucas Chanavat en méforme en Corée du Sud, Richard Jouve décroche le bronze derrière les armadas norvégienne et russe. Un moment à la fois très heureux et compliqué à vivre humaine86
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’ ment pour le Haut-Alpin. Il aurait aimé partager ce moment avec son copain Lucas, « puisqu'on est ensemble en équipe de France depuis de nombreuses années. Mais cette course s'est transformée en désillusion pour lui. » Ensuite, « plus grande responsabilité encore », il a été choisi pour terminer le relais français aux Mondiaux de Seefeld en 2019. Et c'est en troisième position qu'il a fini la course. « J'étais tellement content de ramener une médaille à toute l'équipe de France. » En Bavière, les tricolores étaient jusqu'ici passés tout près du podium en sprint ( Jouve 4e) et team sprint ( Jouve/Chanavat 5e). Ce choix payant du staff français le confortait aussi dans son double projet sprint-distance. Il renforçait aussi l'idée de décloisonner deux disciplines pourtant spécifiques. « Au final, il n'est pas loin d'afficher un parcours parfait », résume Paul Goalabré, son voisin du Queyras. Fin novembre, Richard Jouve marque l’histoire de son sport en devenant le première tricolore à décrocher un podium en sprint classique à Ruka, en Finlande. Plutôt que de jouer les stars, le jeune homme préfère s’effacer derrière les entraîneurs qui l’ont formé et se cache derrière son rôle de contributeur d’une émulation qu’il partage avec Lucas Chanavat ou Baptiste Gros. Derrière le regard noir et déterminé de l'athlète qui « a toujours su où il voulait aller », note Goalabré, il y a bel et bien un homme discret, secret même. « Ce côté solitaire sur les bords me va bien », souligne l'intéressé qui se définit volontiers comme montagnard.
CHÈRE VALLÉE DE LA CLARÉE...
Peut-être faut-il y voir un lien avec sa chère, belle et sauvage vallée de la Clarée, plantée à la frontière franco-italienne, où il a grandi, loin du tumulte de la ville qu'il ne « supporte d'ailleurs guère plus de deux ou trois jours ! » Fils d'une maman sportive originaire de Djibouti et d'un papa militaire ayant finalement posé rangers et treillis à la caserne de Briançon, le petit Richard enfourche régulièrement son vélo pour rejoindre, depuis le hameau familial des Rosiers, ses copains de Val-des-Prés, Montgenèvre ou des Alberts. L'homme qu'il est devenu évoque volontiers les souvenirs d'une vie douce et simple en altitude, dans un paysage préservé et une nature rude en hiver. Dernier d'une fratrie qui compte déjà trois grandes sœurs, Richard Jouve s'essaye au ski alpin avant de revenir aux joies du ski de fond. Avec un entrain certain ! « Richard, même tout petit quand il a appris le ski devant la maison dans la pente qui nous
DATES
25 octobre 1994 : naissance à Briançon Janvier 2012 : participe aux Jeux olympiques de la jeunesse à Innsbruck 2014 : Médaillé d'argent sur le relais des Mondiaux juniors Janvier 2015 : débute en coupe du monde à Otepää Février 2018 : médaillé de bronze dans le team sprint des Jeux olympiques de Pyeongchang Février 2019 : médaillé de bronze sur le relais des Mondiaux de Seefeld
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Le Français lors du relais des Mondiaux de Seefeld.
••• servait de terrain de luge, a toujours eu beaucoup d'énergie à dépenser. Mais aussi un talent et une facilité presque innés dans tous les sports qu'il a touchés », éclaire Sandrine, la plus grande de ses trois sœurs. Le premier entraîneur de son petit frère ne dit pas le contraire sur la fougue du jeune homme : « Gamin, quand il venait en stage avec le ski-club de Montgenèvre, il bougeait pas mal, il fallait le tenir un peu, se souvient, avec un grand sourire et son accent chantant, le coach de son enfance, Christian Fine. C'était un vrai cabri : il faisait des sauts périlleux, sautait au-dessus des cours d'eau en ski ! Il n'était pas le dernier pour faire des conneries en stage, mais c'était un bon petit gars sympa ».
LA CARAPACE DU MONTAGNARD Depuis, les deux hommes sont devenus très proches. Intimes même. Lors de la réception qu'il organisa pour son départ du ski-club après dix-huit ans de bons et loyaux services, l'aîné reçut des mains de son protégé son dossard du team sprint des Jeux de Pyeongchang : « En voulant me faire un discours, il s'est mis à pleurer et moi aussi. Ce furent des émotions fortes ! » C'est que les deux montagnards partagent de nombreux moments, parfois autour d'une table de leur QG, le Black Jack, un petit bar PMU « où on a plaisir à se retrouver et à refaire le monde ». D'ailleurs, avant ces fameux JO, c'est là-bas que Christian Fine et le technicien de l'équipe de France Olivier Gonon ont convoqué le skieur, qui traversait alors une grosse période de doute après quelques pépins physiques et sentimentaux. Ils y ont programmé un « stage 88
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L'hiver a bien débuté pour Richard Jouve. À Ruka, il a terminé troisième du sprint.
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En route vers la médaille de bronze olympique.
spécial » au chalet militaire des Gondrans perché à 2 455 m pour remettre Jouve dans de meilleures dispositions. Ce moment de partage fut salutaire quand on connaît la suite. C'est dire aussi la fragilité d'un gaillard paraissant aussi solide qu'un roc. Partout où il est passé, Richard Jouve a laissé le souvenir d'un « gars très attendrissant et sympa. Certes, il faut casser un peu la carapace... Mais dans l'intimité, c'est quelqu'un qui aime bien chambrer, un bon coquin qui aime faire des blagues, une petite canaille. Je l'adore, au-delà du ski de fond », se réjouit Thibaut Chène. « C'est son caractère, il se protège un peu, il est timide mais se rend toujours disponible pour les enfants du club par exemple », jauge Sandrine. « J'aime bien tout maîtriser, y compris de petits détails dans le sens où je vise une optimisation maximale de mon temps. C'est ma façon de fonctionner. Le sport de haut niveau m'a aidé à grandir, à me responsabiliser et, pour ce qui concerne les à-côtés du ski, je vais à l'essentiel ». Skieur professionnel grâce à son statut militaire depuis quatre ans au sein de l'équipe de France militaire de ski (EMHM), Richard Jouve se tourne désormais vers son rêve sportif ultime : décrocher l'or olympique en individuel à Pékin en 2022. « J'ai envie de connaître ce sentiment, tout en ayant conscience de la difficulté d'atteindre cet objectif ». Avant d'y parvenir, il connaît, en tout cas, le chemin pour s'y présenter avec ses meilleures armes. n
Au final, il n'est pas loin d'afficher un parcours parfait. Paul Goalabré
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Étienne Gouy a repris les rênes de l'équipe de France en milieu d'hiver dernier.
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Étienne GOUY
Leader au naturel Ancien compétiteur de combiné nordique, Étienne Gouy s'est épanoui dans le rôle d'entraîneur du comité du Dauphiné, des juniors puis de l'équipe de France depuis vingt ans. Portrait d'un homme passionné et dévoué.
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« Étienne Gouy ? C'est le papa, le tonton de l'équipe, celui de qui on peut être très proche en tant qu'athlète. Il a arrêté d'entraîner quand Jason et moi avons mis un terme à notre carrière. Il est revenu à la tête de l'équipe de France car le combiné nordique lui manquait, mais surtout car il aime donner et apporter aux autres. C'est un mec qu'on ne peut que remercier ! » Sébastien Lacroix, champion du monde de la discipline, salue ainsi le dévouement et l'humanité de son ancien entraîneur qui l'a mené sur le toit du monde, un jour de février 2013, dans le Val di Fiemme. Dans la lignée du travail effectué auparavant par Nicolas Michaud, le combiné nordique français lui doit en effet ses plus belles heures, celles où Jason Lamy Chappuis a dominé le circuit international pendant trois saisons, celles des titres mondiaux individuels et collectifs de 2011, 2013 ou 2015. Un parcours et un palmarès qui en imposent sur le circuit de la coupe du monde, comme au sein de l'équipe de France dont il a repris les rênes l'hiver passé. « Sa grande expérience impose une influence naturelle sur nous, note le Vosgien Antoine Gérard, leader du collec-
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tif tricolore. Il sait se faire respecter en tant que chef d'équipe. » Avant de passer au service des autres, Étienne Gouy a d'abord été compétiteur, aboutissement logique d'une enfance sportive au cœur de l'Isère. Né à Manosque (04), entre Digne-les-Bains et Aix-enProvence où son père travaillait en tant que maçon, le garçon a vite rejoint Villard-de-Lans (38), où il a grandi et fréquenté l'école du village. Petit dernier d'une fratrie de trois enfants très rapprochés, il découvre rapidement les joies du sport, mais pas seulement. « J'ai pratiqué plein d'activités, mais aussi de l'accordéon ! J'adorais en jouer, mais détestais les cours de solfège. J'ai même fait partie d'une association de danse folklorique en habits traditionnels », se souvient l'intéressé. Mais le gamin, un brin chien fou, a un besoin viscéral de se dépenser. « À l’époque, mon petit frère avait un sacré tempérament, sourit Rudy, l'aîné. Il était assez nerveux et explosif. Il s'énervait vite et le sport l'a bien canalisé ». Plus précisément le ski. Quoi de plus logique quand on habite au pied des montagnes du Vercors. Il enchaîne les heures de ski alpin, ski de fond puis saut à ski pour suivre le frangin. Étienne Gouy garde des souvenirs émus de ses premiers 91
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sur le tremplin, j'ai dû très vite apprendre à me canaliser, à contrôler mes mouvements et comme j'aimais aussi le ski de fond, le combiné nordique est arrivé dans ma vie logiquement ».
OUVREUR AUX JO D'ALBERTVILLE Le parcours est ensuite limpide : comité du Dauphiné, équipe de France puis Jeux olympiques… à Albertville en 1992, en tant qu'ouvreur ! « Forcément un grand moment d'autant qu'à cette époque, Fabrice Guy et Sylvain Guillaume ont écrit l'une des plus belles pages de l'histoire de notre sport » en décrochant l'or et l'argent olympiques… L'année suivante marque son arrivée en équipe de France A aux côtés de ses aînés prestigieux. Ainsi qu'une première participation aux Mondiaux seniors alors qu'il n'est que junior. Il faut dire que le jeune homme a plutôt bien géré le passage du vol en skis droits au vol en « V ». Un temps qui paraît si lointain aujourd'hui ! Son parcours sportif l'amène jusqu'aux JO de Lillehammer en 1994, « les plus beaux de l'histoire ! », selon lui qui garde un souvenir frisquet du 15 km disputé par -30 °C en petit collant de ski ! Mais Étienne Gouy ne perce pas au plus haut niveau. « On le voyait rentrer et partir en stages ou en compétitions, en enchaînant des hauts et des bas, se souvient son frère. Et je crois qu'il a compris par lui-même qu'il atteignait ses limites ». Ce que ne contredit pas l'intéressé : « J'étais allé au bout de ce que je pouvais faire ». Il range les longues lattes en décembre 1996, juste avant le début de saison. Et rebondit aussitôt… en tant qu'entraîneur. D'abord au club de saut où il prend conscience qu'il « aime apprendre et donner aux autres », puis au comité du Dauphiné avant de débarquer, l'hiver 2001-2002, à la tête de l'équipe de France juniors puis seniors la saison suivante pour une mission d'un an. Le jeune papa de trois enfants veut passer plus de temps en famille. Et n'estime pas disposer du bagage suffisant pour assurer sa mission sur la coupe du monde. Au printemps 2004, il reprend les manettes de l'équipe où progresse la génération dorée Jason Lamy Chappuis, François Braud, Maxime Laheurte et le Chamoniard, devenu ensuite sauteur, Vincent Descombes-Sevoie. En 2006, il suit ses jeunes en équipe A : « J'avais plus d'armes en ma possession et surtout cette précieuse connaissance des athlètes qui permet de construire durablement la confiance. » Le bail va durer jusqu'en 2015 et sera parsemé de moments de partage tous plus forts les uns que les autres.
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n En 2013, en Italie, la France est championne du monde. n En 2015, à Chaux-Neuve, Étienne Gouy et la star mondiale du combiné nordique, Jason Lamy Chappuis. n Autour de son leader Antoine Gérard (à gauche) et de Laurent Muhlethaler (maillot gris), l’équipe de France mise sur une nouvelle génération.
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vols sur “la bosse à Milou”, pour Émile Salvi, une figure incontournable du nordique sur le plateau. « Je pensais qu'il voulait m'imiter en me suivant sur les tremplins alors que c'était réellement son sport, son plaisir à lui, note Rudy Gouy. La preuve, j'ai vite arrêté le saut après quelques chutes qui m'ont bien refroidi. Lui a continué ! Et il a bien fait ». « C'est vrai que le saut m'a vite plu, j'étais un peu casse-cou. Mais
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Bien sûr, les Mondiaux de Val di Fiemme en 2013 y tiennent une place à part : « Les images du titre en relais sont gravées à jamais dans mon cerveau, d'autant que je savais d'où on venait et par où on était passé pour en arriver là. Les voir ensemble sur le podium, repenser au finish incroyable de Jason, c'est plus fort que tout ! »
FEU D'ARTIFICE ITALIEN « Ce jour-là, ce titre a récompensé tout le staff pour son travail de l'ombre : les kinés, coachs, ostéopathes… Ce fut un moment énorme, un juste retour des choses pour eux, pour Étienne qui a tout fait pour qu'on soit bon à ce moment précis », souligne Sébastien Lacroix. Qui n'a pas oublié la bienveillance dont a fait preuve le coach à l'égard des combinés français lors des difficiles et frustrantes quatrièmes places aux Mondiaux de Liberec et d'Oslo ou aux Jeux olympiques de Vancouver : « Il a toujours protégé ses athlètes devant les médias, il lavait son linge sale en famille. J'ai un excellent relationnel avec ce mec droit et honnête, encore maintenant même si on se voit peu », ajoute le Bois d'Amonier qui a vécu ces grands moments avec Jason Lamy Chappuis. Un autre grand bonhomme qui a le respect éternel de son entraîneur : « Jason a toujours été impressionnant de lucidité, de zénitude, d'intelligence, de recul et de simplicité. Il analysait son saut au talkie-walkie à peine arrivé dans la raquette, se souvient Gouy. Sans le savoir, il m'a beaucoup aidé dans mon métier d'entraîneur ». 2015 marque la fin de cette époque dorée avec le départ des deux Jurassiens et d'Étienne Gouy, retourné « dans [son] comité car le discours devait changer vis-à-vis des athlètes. » Mais son
COURSE EN DUO
Étienne dit les choses sans passer par quatre chemins, il fait un peu ours grognon parfois. Antoine Gérard, chef de file de l'équipe de France
histoire n'est pas terminée avec l'équipe de France qu'il retrouve au printemps dernier en lambeaux après des tensions internes qui conduisirent l'entraîneur Frédéric Baud à la démission. « Très vite, il a remis les choses en place, éclaire Antoine Gérard. Étienne dit les choses sans passer par quatre chemins, il fait un peu ours grognon parfois, mais il est toujours pertinent dans son analyse. Il est facile de travailler avec lui car les choses sont bien cadrées. Ses nombreuses idées apportent des changements et il sait être à l'écoute. En fait, c'est un leader naturel et attachant au caractère franc ! » « Il a trouvé sa place en tant que coach et c'est toujours une grande fierté et un bonheur de fêter avec lui ses réussites collectives », sourit son frère. La suite, c'est donc avec une nouvelle génération d'athlètes qu'Étienne Gouy, passionné de course d'orientation, de vélo, de géographie et de voyages, va l'écrire. Avec une idée en tête : « que mes gars soient à la baston tout l'hiver ! » n
21 - 45 Km ST LAURENT EN GRANDVAUX
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LES MURS SONT DES TREMPLINS L'hiver dernier, Julia Simon a été révélée au monde du biathlon après une quatrième place sur le sprint de Pokljuka, six top 15 et une victoire en relais. Le chemin qui l'a menée jusqu'au plus haut niveau n’a pas été un long fleuve tranquille. Mais aujourd’hui, son statut a changé et c’est avec sérénité qu’elle aborde la saison qui vient de débuter.
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En 1996, Emmanuelle Claret remporte le classement général de la coupe du monde. 1996, c’est aussi l’année de naissance de deux Beaufortaines, Julia Simon et Justine Braisaz. Les deux femmes ont beaucoup de choses en commun. Même club, même histoire familiale avec l’exploitation agricole des parents... Des origines semblables, mais la comparaison s’arrête là, comme le confesse la médaillée olympique Justine Braisaz : « Nous partageons des valeurs communes tout en étant très différentes dans notre façon d’être. On s’entend bien, mais nous ne fonctionnons pas du tout de la même façon ». Aux Saisies, Julia Simon intègre le club des sports dès le plus jeune âge. Elle pratique le ski alpin puis le ski de fond. Enfant, elle intégre la section nordique, un peu contre l’avis de ses parents, mais assurée de faire un choix qui lui correspond. Son entraîneur Richard Loosen se souvient d’une jeune fille avec des qualités physiques et mentales élevées : « On a vite senti qu’elle était faite pour cela, dit-il. C’était une bosseuse, une fille calme, appliquée et très carrée ». Dans un groupe de cadettes talentueuses et avec de vraies leaders comme Julie Miocec ou Justine Braisaz, la jeune athlète montre rapidement de belles dispositions. En ski de fond donc, mais aussi en biathlon. La Savoyarde s’épanouit sur les deux circuits. Ses années collège vont malheureusement être marquées par les blessures. Son genou notamment la fait souffrir et sa classe de troisième est presque une saison blanche. Le skating lui fait mal et, à l’entraînement,
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Julia Simon a goûté aux Jeux Olympiques en 2018. À Pyeongchang, la Savoyarde était remplaçante.
elle ne peut faire que du classique. À tel point qu’elle en fait une force lorsqu’elle revient à la compétition début mars lors de la finale du championnat de France cadets. Sur l’ultime mass-start de la saison à Lajoux, qui est donc aussi sa première course de l’hiver, elle termine deuxième et montre à tous qu’il faudra compter sur elle. C'est à ce moment-là qu'elle doit définir sa voie. Les qualités qu’elle a développées et son appétence naturelle pour le pas alternatif la font hésiter, comme en témoigne Gaëlle Félix, qui l’a suivie au Comité de Savoie : « Julia était vraiment devenue très forte en classique, elle avait beaucoup de puissance et lorsqu’elle a dû choisir, cela n’a pas été facile. » Elle opte finalement pour le biathlon : « J’étais et je reste une grande amoureuse du classique. J’aime les sensations qu’il procure, pour moi c’est la base du ski ».
ENTRE MÉDAILLES ET BLESSURES Désormais biathlète, elle s’investit corps et âme et prend place dans l’équipe du Comité de Savoie, sous la houlette de Julien Bouchet et Marine Rougeot. Elle évolue aux côtés de
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Richard Loosen complète : « C’est dans la difficulté qu’elle est la plus forte. Ses blessures lui ont forgé un mental et un caractère à toute épreuve. » Un constat partagé par sa copine des années comité : « Elle a appris à gérer sa carrière avec ça et elle rebondit toujours plus fort après, c’est sa grande force ». Comme lors d'un sprint à Oberhof où elle est terrassée par une blessure au mollet alors qu’elle filait probablement vers son meilleur résultat en coupe du monde. « Quand je me blesse, je pense surtout à ma qualification pour les Jeux olympiques qui s’envole. Mais, finalement, j’ai réussi à me remobiliser et à me qualifier pour Pyeongchang. C'était un grand soulagement ». Des JO qu’elle va découvrir avec le statut de remplaçante au sein d’un groupe qu’elle connaît peu. Mais la Savoyarde prend ses repères, participe à la cérémonie d’ouverture, vit la médaille du relais féminin au bord de la piste. De quoi lui donner envie de croquer à pleines dents les Jeux de 2022. Les fans de biathlon ont vite repéré sa faculté à s’engager dans un tir rapide, dans les cadences de la référence mondiale Dorothea Wierer. En fait, elle joue. Dans une démarche très instinctive qui réussit mieux au debout qu’au couché, elle semble n’avoir peur de rien, ni de personne. Mais elle est lucide, elle sait que cette spontanéité peut aussi être son talon d’achille : « Au tir, elle a parfois tendance à s’emballer et à perdre pied. C’est un point qu’elle a beaucoup travaillé avec Franck [Badiou l’entraîb
Julia Simon à l'arrivée de la poursuite d'Antholz en janvier 2019.
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Margaux Achard, Rachel Demangeat ou encore Julie Pépin. Un groupe soudé qui a gardé contact malgré les années. Face à la concurrence, elle grandit, la carapace s'épaissit. Margaux Achard, qui a souvent partagé sa chambre lors des déplacements, se souvient de ces moments : « Julia avait un caractère très fort et ça ne passait pas avec tout le monde, car elle n’hésitait jamais à dire les choses. Mais nous nous sommes rapidement très bien entendues. Julia est quelqu’un de calme, qui prend les choses très simplement et avec le recul nécessaire. C’est quelqu’un de très ouvert, malgré ce qu’elle peut parfois dégager de l’extérieur ou pour les gens qui ne la connaissent pas ». Elle gravit les échelons, remporte le circuit national U19, décroche quatre titres de championne de France et accède à l’équipe de France. Ce qui frappe lorsque l’on regarde le palmarès de la Beaufortaine, c’est sa capacité à répondre présente dans les grands rendez-vous. Jamais aussi forte que lorsqu’elle est au pied du mur, elle a amassé des médailles de toutes les couleurs. En huit grands championnats disputés (championnats du monde jeunes/juniors et championnats d’Europe), elle a ramené sept médailles ! Pourtant, la native d’Albertville doit composer souvent avec les blessures, parfois récurrentes, jamais au bon moment. Ainsi, à l’automne 2015, elle se blesse à la cheville alors que le groupe B doit partir en Scandinavie retrouver la neige. Sans pouvoir skier, elle part tout de même avec le groupe à Idre et s’entraîne comme elle peut. Le doute s’installe. D’autant plus que ses courses sont un échec. Du coup, elle traverse l’hiver loin des standards que l’on attendait d’elle.
Retour sur le circuit national. Travail. Humilité. En février, le Samse National Tour fait étape à Arçon et aux Contamines. Quatre courses, deux victoires et deux podiums plus tard, elle retrouve la lumière aux championnats d’Europe Juniors. Elle y remporte le titre de la poursuite. L'hiver suivant redémarre malheureusement sur les mêmes bases. Quarante-septième du sprint de l'IBU Cup de Beitostoelen, elle redescend en Junior Cup, avant de mettre tout le monde d’accord sur le sprint de Lenzerheide qu’elle gagne avec près d’une minute d’avance. Elle remonte donc sur le circuit B et enchaîne avec son premier podium individuel et sa première victoire sur l’étape de Martell. Un succès probant qui lui ouvre les portes de la coupe du monde. Et c’est dans le chaudron de Ruhpolding qu’elle étrenne ses premiers dossards. En Bavière, sous l'œil de ses parents, de Richard Loosen et de quelques Beaufortains qui ont fait le déplacement, elle brave les conditions difficiles avec excitation, « mais sans peur ». Le dossard six sur le dos, elle part juste avant Miriam Gössner et se souvient encore de la clameur du public allemand lorsque celle-ci la rattrape dans le deuxième tour. Finalement 44e, avec un 9/10, elle marque ses premiers points le lendemain sur la poursuite. La guerrière est de retour, la confiance en plus. Margaux Achard en convient volontiers : « Elle a une grosse capacité à se remobiliser et à se remettre en cause ».
C'EST DANS LA DIFFICULTÉ QU'ELLE EST LA PLUS FORTE. Richard Loosen, son ancien entraîneur
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neur de tir de l’équipe dames, N.D.L.R.] cet été », admet le patron de l’équipe féminine, Frédéric Jean. Avec toujours cette envie de ne pas se satisfaire des acquis, de ne pas s’endormir sur ses lauriers naissants. C’est aussi cela la marque de fabrique de Julia Simon. Aujourd’hui, ses beaux résultats sur le circuit mondial l’ont amenée vers un nouveau statut, elle est désormais une titulaire à part entière dans le groupe coupe du monde. Son coach, qui la suit depuis l’équipe B, admet qu’elle a réussi à faire sa place très rapidement. « À l’entraînement, elle est facile à gérer car elle a une entière confiance en nous », observe-til. Sa quatrième place sur le sprint de Pokljuka et sa septième place sur la mass-start d’Oslo l’ont aussi fait grandir : « J’ai passé des caps mentalement, je sais maintenant que je peux jouer devant ». Pas question pour autant de se relâcher, elle sait qu’il lui faudra se battre, que les filles des générations suivantes ne sont pas loin. Professionnelle appliquée et sérieuse, Julia Simon s’est installée récemment à La Féclaz « pour économiser sur les temps de trajets ». Les primes de courses apportées par l’IBU et son intégration à l’équipe de France des Douanes depuis cet automne lui permettent aussi de s’émanciper financièrement. Un nouveau statut qui la rend plus sereine, comme le confirme Frédéric Jean : « Elle a toujours vu ses parents bosser dur depuis qu’elle est petite, elle sait ce que ça vaut, elle connaît la valeur du travail et le confort apporté, cela l’apaise ». Pour son équilibre, elle a également passé un CAP de menuiserie, un domaine qui la passionne et qui lui offre une porte de sortie. Pour la table basse promise à son entraîneur, il faudra toutefois attendre encore probablement une année de plus. n
Le dernier podium de la saison 2019 pour la biathlète des Saisies, sur le relais simple mixte de Soldier Hollow avec Antonin Guigonnat.
Le relais tricolore s'impose à Ruhpolding. Une des courses les plus abouties de Julia Simon qui avait lancé la course en tête.
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Les voyages d'Iris Pessey
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ovembre en Australie, c’est comme juin chez nous. Ça commence à sentir bon l’été. Après cinq mois les pieds dans la neige, il est temps de se faire bronzer. Encore loupé cette année avec des chutes de neige jusqu’au jour de notre retour dans l'hémisphère nord. Ceci ne m’a pas empêchée d’aller surfer encore quelques heures avant mon départ pour quatre mois de coaching en Europe avec mes biathlètes des terres australes. En sortant de l’eau, je vois sept appels en absence du directeur d’équipe. Quelques minutes plus tard, la peau recouverte de sable et de sel, je retrouve mes protégées en panique devant le guichet d’embarquement. La compagnie aérienne a refusé la déclaration de nos carabines, on ne peut pas partir avant les prochaines 48 heures. C’est donc avec seulement une athlète que je m’envole pour l'Allemagne. La deuxième nous rejoindra dans deux jours à Munich. Et le reste de l’équipe dans trois semaines. Mon expérience de coach en biathlon commence bien. On m’a en effet proposé de préparer les filles pour les Mondiaux junior, IBU Cup et autres Jeux olympiques de la jeunesse Lausanne 2020. J'ai pratiqué ce sport à l’adolescence. Le tir, c’est comme le vélo. Cela ne s’oublie pas, non ? Coacher en biathlon m'a tout de même fait d’abord un peu paniquer, mais je connaissais mes athlètes depuis plusieurs années pour les avoir eues en fond également. Ce sont elles qui me rassurent : « No worries, she’ll be a-right », comme elles disent. Après tout,
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IRIS PESSEY
Iris Pessey et ses biathlètes australiennes.
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Bloquée par la neige
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ce sont elles qui m’ont choisie pour les accompagner dans leur objectif majeur de la saison. Je me suis sentie honorée. Pour moi, c'est donc un nouveau challenge en attendant de retrouver « mes » fondeuses pour les Mondiaux de ski de fond en février. Mais reprenons le cours du récit. 48 heures plus tard, nous voilà donc toutes prêtes à nous remettre sérieusement à l'entraînement. Nous avons admis le fait que nous allons sûrement tourner sur une piste artificielle les premières semaines. Heureusement, ils annoncent de la neige à Obertilliach. Mais, quand elle tombe, c'est en très grosse quantité. Nous nous retrouvons bloquées cinq jours sans électricité. Les cibles étant électroniques, impossible d’utiliser le pas de tir. Et certains jours, il neige tellement fort que les policiers nous demandent de rester à l'intérieur par mesure de sécurité. Le grandpère du gérant de notre gîte n’a apparemment jamais vu de telles conditions en quatre-vingt-dix ans. Personnellement, je ne savais même pas qu’il pouvait y avoir des éclairs et un tonnerre si fort et neiger en même temps. Ambiance de fin du monde… Il commence à faire froid dans notre logement, la supérette du coin n’a plus grand-chose à vendre et nous ne pouvons même pas faire cuire des pâtes car la cuisinière ne fonctionne pas au gaz... mais à l'électricité. Toutes les routes étant bloquées, impossible de descendre dans la vallée nous ravitailler. Un conseil, vérifiez l’ouverture des routes avant de passer quarante-cinq minutes à déneiger votre van. Eh oui !
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C’est donc régime pain dur jusqu'à ce que l’équipe slovène nous propose de partager leur gazinière. Un bol de chou bouilli n’avait jamais eu un tel goût de luxe, croyez-moi ! Obertilliach est certes un tout petit village, mais en cette période de l’année, beaucoup de nations et de teams viennent profiter des bonnes conditions d’enneigement. Après quelques jours bloqués tous ensemble dans la même galère, une certaine solidarité commence à s’établir. Et dire que la semaine précédente, je m'inquiétais des serpents qui recommençaient à pointer le bout de leur queue autour de ma maison. Le printemps australien me semble déjà bien loin et c’est une grande claque hivernale qui nous a accueillies au pays des Yodleurs. Qui dit hiver à la neige, dit Noël et ambiance familiale. Il n’est donc jamais trop tôt pour profiter de notre journée de congé pour aller acheter un mini-sapin et le décorer. Nous sommes prêtes à le trimballer pendant quatre mois sur toutes les IBU Cup et Mondiaux junior. Je l'avoue, je me sens comme une maman qui cède aux caprices de ses filles. Car c’est aussi cela la vie de coach, faire en sorte que mes petits kangourous n’aient pas le mal du pays. En les voyant sur la piste, mes nouveaux confrères me font parfois remarquer que, « pour un pays comme le leur, elles avancent bien ». Sûrement n'ont-ils pas remarqué que l’une d’entre elles est régulièrement classée dans le top 20 sur les IBU juniors ? Mes filles essaient pourtant bien de s’intégrer aux autres nations en imitant l’accent british, mais les « Hey mate » finissent toujours par les trahir et nous revoilà à devoir expliquer à tout va que oui, le reste de l’année, on skie en Australie. n
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Vacances en terre
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Une matinée de plaisir et de partage sur les pistes de Savoie Grand Revard.
Chouchoutez-vous ! Pour vos vacances d'hiver, offrez-vous ce qu'il y a de plus ressourçant, vivifiant et apaisant.
SAVOIE GRAND REVARD-PEIGNEE VERTICALE
nordique
SAVOIE GRAND REVARD
Immersion dans le Grand Nord
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ichée au cœur du Parc naturel régional du Massif des Bauges, labélisé Géoparc mondial de l'UNESCO, à seulement 25 minutes de Chambéry et 35 minutes d'Annecy, Savoie Grand Revard vous invite à un voyage inoubliable. Amis fondeurs, choisissez votre porte d’accès au domaine de ski nordique le plus réputé de France. Trois sites aux identités bien particulières, la Féclaz, le Revard et Saint-Françoisde-Sales, vous donnent accès aux 150 km de pistes de Savoie Grand Revard. Laissez-vous séduire par ce haut plateau aux allures de Grand Nord et plongez dans ses paysages à couper le souffle grâce à la pratique de nombreuses autres activités : ski alpin, biathlon, randonnée raquettes, chiens de traîneau, ski joëring, troïka, yooner, snowscoot. C’est au balcon du lac du Bourget, entre vastes forêts et grandes étendues enneigées, que les habitants des 4 villages de la station vous accompagneront dans votre découverte.
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PEIGNEE VERTICALE
L'évasion à petit prix
Point d'accueil La Féclaz 73230 La Féclaz +33 (0)4 79 25 80 49 www.savoiegrandrevard.com
La quête d’authenticité
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randes combes et forêts, vastes espaces où les hommes côtoient une nature riche et préservée, les Hautes Combes du Jura sont souvent comparées à un petit Canada. Ce secteur de moyenne montagne est propice aux balades et invite à la contemplation des paysages et sommets environnants. Idéal pour la pratique de nombreuses activités, vous y vivrez des moments uniques, authentiques ! Découvrez le domaine nordique : 200 km de pistes de ski de fond, 14 itinéraires raquettes, pistes piétons autour des villages. Partez à l’aventure sur les itinéraires « Grande Traversée du Jura ». Vivez le bonheur de vos enfants qui dévaleront en toute sérénité les pistes de ski alpin de nos villages-stations. Ils pourront aussi profiter des espaces ludiques ou s’essayer au snowtubing sur piste aménagée. Partagez le plaisir d’une rencontre avec les animaux : balade en chiens de traîneau, conduite d’attelage, ski joëring. Évadez-vous, déconnectez, appréciez, tout simplement !
Office de Tourisme Haut-Jura Saint-Claude +33(0)3 84 45 34 24 www.saint-claude-haut-jura.com
UNCLESAM
Parmi les événements locaux qui rythmeront l’hiver, notez la course de ski de fond Les Belles Combes. Elle est désormais intégrée au circuit Visma Ski Classics Challengers regroupant d’autres courses du monde entier. Plusieurs distances sont au programme, en style classique ou libre. Un vrai moment de sport et de partage ! Rendez-vous aux Moussières les 18 et 19 janvier 2020.
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Les Belles Combes
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HAUTES COMBES DU JURA
Skiez pour moins de 50 € les 6 jours dans un décor de carte postale. Que vous soyez classique ou skating, c'est à petit prix que vous profitez des pistes de Savoie Grand Revard, classé parmi les meilleurs domaines de ski nordique de France. Evoluer au cœur du silence des immenses forêts du Massif des Bauges, atteignez des plateaux aux points de vue remarquables et respirez à pleins poumons.
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Terre nordique
PRENEZ DE LA HAUTEUR Un nouveau guide réunit soixante-dix idées de sorties en raquettes ou à ski de randonnée pour découvrir les montagnes du Jura en hiver.
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La croix du Reculet n'est plus qu'à quelques pas.
JEAN-LUC GIROD
nLE PLUS AU SUD
GRAND COLOMBIER
70 escapades hivernales sur les crêtes du Jura franco-suisse par Jean-Luc Girod. Éditions CPIE Haut-Doubs-Rossolis. 240 pages. Parution le 20 décembre.
Le plus haut des sommets.
LE PLUS MYTHIQUE
LE CHASSERON
Les Rasses-Les Cluds 7 km Sommet vénéré par les Celtes, il a ensuite été occupé par les Romains. Au XVIIIe, il a même été parcouru par Jean-Jacques Rouseau. De nos jours, une pierre aux religions est toujours dans la continuité de cet imposant sommet mythique, j
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accessible par plusieurs itinéraires de différentes difficultés.
nLES PLUS HAUTS
CRÊT DE LA NEIGE ET RECULET Lélex 7,6 km Si le Reculet est bien identifié avec sa pointe pyramidale surmontée d’une croix, son voisin le crêt de la Neige est moins repèrable. L’accès j
Seyssel-sur-Lyand 11 km Si le Grand Colombier est un col très réputé et fréquenté par les cyclistes en été, l’hiver est plutôt « calme » car les accès sont assez longs. L’itinéraire des crêtes via les hauts de Sur Lyand offre une vue panoramique inédite vers le sud : Dent du Chat (fin du Jura géologique), Chartreuse, Vanoise, Bauges, Aravis et le massif du Mont-Blanc j
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ean-Luc Girod, passionné de randonnée en tous genres et fin connaisseur des montagnes du Jura, propose un nouveau guide de randonnées à ski ou en raquettes sur la Haute Chaîne du Jura, de Soleure à Culoz. Au sommaire, soixante-dix parcours et cinq itinérances. Les excursions peuvent se faire à la journée, en boucle ou en allerretour, ou dans le cadre d'une sortie sur plusieurs jours (GTJ en France, TJS et route des Crêtes en Suisse). À chacun son projet. Bien au-delà d’une simple addition arithmétique exprimée en mètre ou en heure, la randonnée hivernale en altitude permet de vivre une petite aventure finalement assez accessible. Impossible en tout cas de ne pas ressentir de multiples émotions à travers les paysages enneigés s'offrant à qui le froid, le vent ou encore le givre ne font pas peur. L'arrivée sur un sommet, si petit soit-il, est toujours un peu grisante. On est alors heureux et aussi ébloui par la beauté de la nature qui s'offre à nous.
nLE PLUS AU NORD EST au Reculet peut se faire depuis Thoiry ou La Rivière. Dans les deux cas, la randonnée est difficile de l’ordre de 900 m de dénivelé. L’accès depuis Lélex ou plus simplement depuis la station supérieure de la télécabine de la Catheline est plus accessible mais cette course n’est à engager que par très bonnes conditions météo.
WEISSENSTEIN
Soleure-Oberdof 3,5 km Pour une immersion en Suisse alémanique, une randonnée facile au sommet du Röti dominant de 1 000 m la vallée de l’Aar permet d’avoir une vue surprenante sur l’extrémité Nord-Est du massif et sur les Alpes bernoises. Accès en télécabine. j
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nLE PLUS À ÉNERGIE RENOUVELABLE
MONT-SOLEIL
Saint-Imier 10 km Parcours conseillé aux adeptes des énergies renouvelables sur le fameux site du Mont Soleil au-dessus de Saint-Imier. Une jolie balade qui serpente entre les éoliennes. Depuis le col du Mont Crosin. j
nLE PLUS STRATÉGIQUE
LA DÔLE
La Vattay 7,2 km La Dôle est l’un des sommets les plus repérables de loin de par la grosse « boule blanche » construite sur le sommet. Infrastructure stratégique puisque le grand radôme régule toute la circulation aérienne dans un rayon de 250 km. Depuis le parking de la Greffière.
Rien que le nom laisse sous-entendre un fromage réputé. Mais ici, la randonnée nordique est reine au beau milieu de tous ces chalets d’alpage et justement quelques-uns d’entre eux (Boissaude, Grangette, Petite Echelle,) sont ouverts en hiver et pourquoi pas y déguster une fondue ou un succulent Mont d’Or ? La Croix de Châtel.
MONT D’OR
JEAN-LUC GIROD
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nLE PLUS GASTRONOMIQUE
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Longevilles Mont d'Or 12 km
nLE PLUS ORIGINAL
nLE PLUS FROID
LA CROIX DE CHÂTEL
LA NEUVE
Amburnex 12 km Le massif du Jura possède de nombreuses « cuvettes à froid » pouvant atteindre -30 °C. La randonnée de la Neuve passe par un joli belvédère puis traverse la Combe des Amburnex, La Sèche de Gimel, La Perrause. Depuis le col du Marchairuz. j
Col du Mollendruz 7,5 km La croix munie d’ailettes est très jolie, l’itinéraire agréable avec une jolie vue panoramique sur les Alpes. L’originalité vient aussi de la buvette d’alpage du Mollendruz (et ses décorations), permettant une agréable pause en fin de parcours. j
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Le Mont Tendre.
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Terre nordique
Dans le Jura franco-suisse, on rappelle les règles
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uel skieur n’a jamais pesté contre un groupe de marcheurs ou de raquettistes utilisant le plan lisse pour sa balade ? Quel skieur en classique n’a jamais été déçu de voir que ses confrères, en skating, abîment ses fragiles traces sur le bord de la piste ? Quel dameur n’a jamais vu son travail de damage en soirée gâché par des skieurs s’entraînant à la frontale juste après le passage et offrant d’horribles fausses traces pour l'usager du lendemain ? Ces problématiques ne connaissant pas de frontière. C'est pourquoi Romandie Ski de Fond (RSF) et Espace Nordique Jurassien (ENJ) ont souhaité décréter l’hiver 2019-2020 « année du respect des pistes ». L’objectif est de sensibiliser les différents publics. En Suisse, un flyer intitulé « A chacun sa trace » condense les règles du jeu.
PISTE VERTE L'Alsace passe à la vente en ligne Sous l’impulsion de l’Association départementale pour la promotion du ski de fond du Haut-Rhin (ADPSF), les domaines du Lac Blanc, du Markstein Grand-Ballon et des Trois Fours, lancent leur billetterie en ligne. Le site www.nordic.alsace a ouvert le 1er octobre. Les titres proposés pourront être récupérés aux caisses des domaines nordiques avec un bon d’échange ou pourront être envoyés par la poste moyennant des frais d’envoi. À noter pour les amateurs de longues distances, la création du nouveau forfait nordique étendu Lac Blanc/Schlucht/ Trois Fours. 106
Par exemple en signalant qu'il existe « quelques rares pistes réservées aux skieurs avec chien » ou des pistes nocturnes, parfois éclairées [lire notre article pages 114-115]. « On a aussi imaginé de petites pyramides triangulaires qui se déposent aux principales entrées des pistes directement sur les plans de skating à quelques dizaines de mètres du départ, lorsque le skateur est bien
engagé », indique Laurent Donzé, président de RSF. Car il s’agit bien de cela ! Il faut expliquer, et communiquer. « Pensons aux autres, et n’oublions pas que l’une des valeurs propres aux activités nordiques est la convivialité », rappelle Nicolas Gotorbe d'ENJ. Côté français, les actions se prolongeront très certainement sur la période 2020-2021.
LES COMBES DERNIERS DÉSORMAIS EXCLUSIVEMENT POUR LE CLASSIQUE Niché entre 1 000 et 1 174 m d'altitude, les Combes Derniers, certainement le domaine nordique le plus sauvage du Val de Mouthe (25), sont composés des villages de Crouzet, Reculfoz, Les Pontets et Rondefontaine. Désormais, toutes les pistes seront exclusivement réservées à la pratique du ski alternatif. Les élus de la Communauté de communes des Lacs et Montagnes du Haut-Doubs ont en effet fait le choix de dédier le site à la pratique du ski classique afin d'en faire « un endroit convivial et préservé ». Soit quatre pistes de ski nordiques allant de 2,5 km à huit kilomètres : deux pistes vertes, une bleue et une rouge.
Nordic France veut mesurer le poids économique de la filière
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n septembre, Nordic France a lancé une grande étude nationale pour définir une nouvelle stratégie de la filière adossée à de nouveaux modèles socio-économiques pour les domaines nordiques. L'association a souhaité que cette étude soit l'opportunité d'un travail collaboratif avec l'ensemble des acteurs de la filière. Les deux premiers mois ont ainsi été consacrés à rencontrer les gestionnaires et les partenaires concernés (élus, socioprofessionnels, techniciens…) sur chacun des massifs : Pyrénées, Jura, Massif Central, Alpes du Nord, Alpes du Sud, Vosges. Une rencontre d'experts de la filière, dont les équipementiers, les sportifs de haut niveau, les représentants des institutions nationales, les universitaires, est également prévue début décembre. Ces premiers temps d'échange ont permis de faire ressortir les problématiques et les enjeux pour chacun des territoires, dont, notamment, la difficulté à faire
reconnaître le rôle de la filière nordique dans l'économie locale. Dans les prochaines semaines, un travail va être mené spécifiquement sur ce sujet pour apprécier la valeur d'un domaine et identifier les retombées directes et indirectes en terme de chiffre d'affaire et d'emplois. Cette analyse sera effectuée en collaboration avec six sites pilotes diversifiés en taille, gouvernance, chiffre d'affaires : la Baraque des Bouviers (Massif Central), la HauteUbaye (Alpes du Sud), le territoire de la communauté de communes Lacs et Montagnes (Jura) avec notamment le domaine de Chapelle-des-Bois, Les Saisies (Alpes du Nord), le plateau de Beille (Pyrénées) et La Bresse (Vosges). En parallèle, une analyse des modèles économiques et des bonnes pratiques d'une quarantaine de sites étrangers répartis dans une dizaine de pays va être réalisée pour enrichir les réflexions et définir la nouvelle stratégie.
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j SAVOIE La signalétique
L'Expertise Donnée Aux Sportifs
va s'harmoniser
Quoi de plus désagréable que d'être obligé de s'arrêter pour trouver son chemin sur les pistes ? Quoi de plus décourageant que de se trouver en difficulté sur une piste que l'on pensait accessible à notre niveau ? Pour répondre à ces problématiques, un travail collectif commencé par l'association Savoie Nordic et le Département de la Savoie a permis d'élaborer un guide technique en matière de balisage à destination des gestionnaires de site nordique. Les Objectifs ? Avoir une signalétique uniforme, homogène et plus intuitive. Ce nouveau référentiel, basé sur la norme française S52-103, proposera des préconisations concernant l'estimation de la cotation de difficulté des pistes (verte, bleu, rouge, ou noir) et la réalisation d'un balisage facilement compréhensible. Ainsi le pratiquant pourra mieux appréhender les parcours selon son niveau et apprécier la qualité et la spécificité des différents sites savoyards. Les premiers renouvellements de balisage se feront sur les domaines nordiques du Grand Coin et de Pralognan-laVanoise pour la saison 2019-2020. D'autres sites savoyards ont également planifié le renouvellement de leur balisage dans les années à venir.
Venez vous fournir chez l'expert Nordique du bassin Grenoblois Nos marques: Salomon, Fisher, Rossignol,KV Plus...
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j JURA Acheter son pass
séance avec son mobile Avec la refonte du site internet de l’Espace Nordique Jurassien (www. espacenordiquejurassien.com), l’ENJ propose désormais à tous les skieurs d’obtenir leur pass d’accès aux pistes sur leur smartphone (Pass séance uniquement, pas encore pour les Pass saison). Celui qui le souhaite pourra choisir son site de pratique et le jour d’utilisation, et simplement présenter son smartphone au départ des pistes, qu’il y ait du réseau mobile et internet ou non. Le dispositif fonctionnera comme pour les billets de train : achat en ligne, installation de l’application, renseignement du numéro de commande dans l’application (ce qui permet d’importer la commande sur le téléphone). À minuit du jour prévu d’utilisation, le Pass disparaît du téléphone. Toutes les informations seront disponibles sur le site.
j VOSGES Un ski pass
pour d'autres stations Le ski pass découverte Massif des Vosges concerne les stations vosgiennes de ski nordique. Le concept est simple : pour l’achat d’un forfait de ski « 6 jours et + » consécutifs, la station remet une contremarque pour une journée découverte dans une autre station partenaire au choix (valable la même semaine que le forfait initial). Les domaines partenaires pour la saison 2019/2020 sont La BresseLispach, Gérardmer-Les Bas Rupts, Xonrupt-Le Poli, Le Lac Blanc, Le Valtin-La Schlucht, Les 3 Fours et Le Markstein.
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n Plateau des Glières (74) Près de 10 km. Tous les jeudis soir, de 18 h à 21 h 1 facebook.com/centrenordiqueglieres /location.les-glieres.com/ n Agy Saint-Sigismond (74) Nocturnes les mardis soir pendant les vacances scolaires en février et mars, de 19 h à 21 heures .4 km de pistes. 1 facebook.com/CentreNordiqueDAgy /centrenordiqueagy.com/ n Chamonix (74) En plein cœur de la ville. Les jeudis de 18 h 30 à 20 h 30. Maison Robby Baisse Tél : 04 50 53 11 15
n Plateau de Moises (74) 21 km de pistes de ski de fond. Tous les mardis de 19 h à 21 h (accès salle hors sac jusqu’à 22 h 30). Fondue savoyarde chaque semaine, dans la salle du foyer des Moises. 1 www.foyerdesmoises.com n Combe Saint-Pierre (Doubs) 2 km sur le site de la Montée à Damprichard. Tous les jours de 17 h à 22 h 30. 1 www.combesaintpierre.fr n Pontarlier (Doubs) Piste éclairée Lionel Duxin de 2 km à la Malmaison (mardi et jeudi de 18 h 30 à 21 h). 1 www.ville-pontarlier.fr n Les Fourgs (Doubs) Piste de la Coupe de 2,5 km les mardis et jeudi jusqu'à 20 h. 1 www.les-fourgs.com n La Seigne (Doubs) 1,5 km. Mercredi et vendredi, jusqu'à 20 h. 1 www.tourisme-metabief.com n Chapelle-des-Bois (Doubs) Piste éclairée 800 m. Tous les soirs jusqu'à 22 h. 1 www.chapelledesbois.com 108
n Mouthe (Doubs) Piste éclairée Chez Liadet d'un kilomètre. Tous les jours jusqu'à 22 h. Mise en route par un interrupteur près du garage de la dameuse. 1 www.otmouthe.fr n Bellefontaine (Jura) Le jeudi, de 18 h à 21 h, sur le stade de ski au centre du village. 1 www.bellefontaine-hautjura.fr n Cerniébaud (Jura) La piste débutant de 1,5 km est éclairée le mercredi soir de 18 h à 21 h au départ du Chalet de la Haute-Joux. 1 www.chaletdelahautejoux.com n Station des Rousses (Jura) Piste du Bas des Meures à Lamoura. 1,5 km. Tous les jours, à partir des vacances de Noël, de la tombée de la nuit à 22 h. 1 www.lesrousses.com n Les Plans d'Hotonnes (Ain) Au stade de biathlon, le mardi pendant les vacances scolaires, de 19 h à 21 h. 1 www.plateauderetord.fr
Nuits m j SAVOIE | HAUTE-SAVOIE
Nordic Happy Hour Pour le second hiver consécutif, cinq domaines nordiques de Savoie Mont-Blanc proposent un rendez-vous unique : découvrir un domaine nordique à la frontale, apprendre les bases du ski de fond encadré par des moniteurs locaux, puis tester le biathlon, skis au pied. Nordic Happy Hour se termine par un moment convivial autour du feu. L'an dernier, plus de 350 personnes ont participé à cet afterwork sain et sportif. n vendredi 3 janvier au domaine nordique des Moises (74) n vendredi 24 janvier à Praz de Lys Sommand (74) n mardi 28 janvier au domaine nordique du Grand-Bornand (74) n mercredi 5 février au parc nordique des Contamines-Montjoie (74) n au Grand Coin (73) - Date à définir. Évènement accessible à tous (adultes et enfants dès cinq ans environ). Gratuit, encadrement par des professionnels locaux. Inscription à l’avance par mail. 1 smbnordic@gmail.com | www.bit.ly/inscriptions-nhh
n Evolène (Valais) Boucle de 2 km éclairée grâce à des lampadaires fonctionnant à l'énergie solaire, située entre le camping de Molignon et l'Hérens-Aréna aux Haudères. 1 www.valdherens.ch n Les Rasses (Vaud) Aller -retour entre Les Rasses et Les Cluds de 2 x 2 km. Jusqu'à 22 h. Style classique et skating. 1 www.yverdonlesbainsregion.ch n Les Mosses (Vaud) Boucle de 800 m, avec des variations de pente. Tous les soirs jusqu’à 22 h 1 www.aigle-leysin-lesmosses.ch n Les Prés d'Orvin (Berne) Piste éclairée de 2 km, jusqu'à 21 h, du lundi au vendredi. 1 presdorvin-ski.ch
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n Contamines-Montjoie (74) Piste de 2 km, éclairée chaque mercredi de 19 h à 21 h. 1 www.lescontamines.com/hiver
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Nordic Happy Hour à Agy.
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SKIER DE NUIT
Terre nordique
Sous les étoiles dans les Alpes du Sud Dans les Alpes du Sud, plusieurs domaines ouvrent des pistes en nocturnes, mais pour des animations ponctuelles ou alors un soir par semaine. C'est le cas à Vallouise, Val des Prés - Les Alberts, Névache, Villar-Saint-Pancrace, Crévoux, Puy-Saint-Vincent, Ancelle, Champsaur, Gap Bayard, Ratry, Arvieux et Saint-Paul-sur-Ubaye. 1 www.nordicalpesdusud.com
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agiques
SUR LES TRACES DES FUTURS CHAMPIONS...
j LE GRAND-BORNAND (74)
Permission de minuit pour La Bornandine La Bornandine, c'est une institution au Grand-Bornand. Course populaire, elle célèbre le souvenir de quatre jeunes monitrices de l’École de ski disparues accidentellement le 21 novembre 1978. Depuis plus de trente ans, chaque année, les fondeurs se disputent la victoire. Le parcours offre une découverte originale des pistes de la vallée du Bouchet, avec une vue sur la chaîne des Aravis qu'ont appris à connaître les fans de biathlon lors de l'étape française de la coupe du monde. Le dernier vainqueur sur l'épreuve longue de 32 km (il y en avait une de 16 km), le 3 février dernier, était un enfant du pays, Christophe Perrillat-Collomb. Ce n'était pas sa première victoire. Il a déjà gagné en 2000, 2001, 2007, 2010 et 2013. Avec lui, une première époque prend fin. En 2020, les organisateurs vont en effet proposer un nouveau format. Le 1er février, un samedi donc, c'est en début de soirée que les compétiteurs se retrouveront sur le stade Sylvie-Becaert. La confrontation aura en effet lieu de nuit, avec une frontale et en skating. Autre innovation, comme à l'Envolée nordique de Chapelledes-Bois sur le massif jurassien, c'est en binôme qu'on participera désormais à la Bornandine. Deux distances seront proposées : 5 km (La 5 Bornes) et 15 km. Les enfants ne seront pas oubliés. L'habituelle "Colimareille" sera au programme. 1 www.labornandine.com
j Les Fourgs | Arçon | Chaux-Neuve (25)
Ô Douces nuits Rendez-vous incontournable depuis de nombreuses années pour tous les skieurs jurassiens (skieurs populaires et élite), les Nocturnes des Monts de Joux repartent pour une nouvelle saison. Cette année, la première étape se déroulera le 15 janvier 2020 aux Fourgs avec, en ouverture, une course de ski de fond suivie par la traditionnelle course « corpo » fond. Deuxième étape prévue le 29 janvier 2020 du côté du stade Florence-Baverel d’Arçon, où l’on retrouvera une course de ski fond avant une épreuve « corpo » biathlon. Et pour terminer c’est le Risoux-Club Chaux-Neuve qui s’est vu attribuer l’organisation de la dernière étape, le 19 février. Au programme certainement une course relais sur 1 h 30 (faire un maximum de tours dans l'heure et demie de course).
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Terre nordique
L'HIVER DES CHIENS DE TRAÎNEAU Sur tous les massifs, des courses de chiens de traîneau sont organisées tout au long de l'hiver. Le spectacle est garanti, l'évasion au rendez-vous.
LE CALENDRIER FFST
du projet, du 5 au 7 février 2019, sur les pistes de ski de fond du Plateau de Beille, en Ariège. Une première loin de ce qu'était le « Paris-Dakar des Pyrénées », avec ses quinze jours et ses 450 km d'épreuves. Mais la réussite est au rendez-vous : dix-sept attelages et 200 chiens des catégories open (Eurohounds, hounds et alaskans) et nordique (huskies) ont répondu positivement à l'invitation et ont pris le départ pour trois jours de compétitions. Dont le champion du monde en titre, l'Espagnol Iker Ozkoidi. La prochaine édition – qui portera donc le numéro 1 – se tiendra du 3 au 9 février 2020. Un deuxième site figure au programme ; il s'agit de la station nordique du Capcir en Pyrénées catalanes. « Nous voulons faire une course de moyenne distance, explique Pierre
ÜGrande Odyssée ÜRaiddogs ÜLa Valgaude ÜCuvery ÜPyrénées EDF Race ÜFont-Romeu ÜLes Fourgs 29|02-1er|03 ÜLa Puymarod 7-8|03 ÜLes Estables 14-22|03 ÜBessans - Lekkarod 11-22|01 18-19|01 25-26|01 1er-2|02 3-9|02 8-9|02 15-16|02
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Mid Sprint/Mid Sprint Sprint/Mid Mid Sprint Sprint/Mid Sprint/Mid Sprint/Mid* Mid
* Championnat de France 2020 Le championnat du monde WSA sprint et Mid se déroulera du 7 au 9 février à Zuberec, en Slovaquie. Le championnat d'Europe snowland IFSS, que Bessans avait accueilli l'an dernier, est programmé du 20 au 23 février à Falun.
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a Pyrénées EDF Race est une course de chiens de traîneau qui se déroule dans les Pyrénées. Elle a déjà eu lieu l'an dernier. Un galop d'essai pour les organisateurs qui nourrissent une plus grande ambition pour l'édition 2020. L’idée d'une épreuve à étapes ne date pas d’aujourd’hui. Le musher professionnel, éleveur de huskies, Pierre Galvez, président de Pyrénées Nordiques Évasion, y songe depuis trente ans. Encore plus depuis « la fin de la Piréna qui a existé de 1990 à 2013. » « Depuis, il n'existait plus d'événement sur notre massif. C'est pourquoi j'ai lancé un appel sur Facebook », raconte-t-il. D'autres personnes ont partagé son envie. Et se sont mises au travail. 2019 a donc vu la concrétisation
ÉRIC ROUSTAND
La Pyrénées EDF Race débarque au Capcir
La course par étapes débutera, comme l'an dernier, sur le plateau de Beille. Galvez. Elle va durer une semaine. Il y a aura six étapes, trois dans chaque site, avec un jour de repos au milieu. ». Trente-cinq attelages vont participer, originaires de toute l'Europe. S'ajouteront quatre attelages de ski-joëring qui suivront le même parcours. Soit entre 30 et 40 km par jour. Deux étapes de nuit figurent aussi au menu. Dans la station du Capcir, les départs auront lieu vers 12 h, ce qui permettra au public d'assister au spectacle. Le samedi 8 et dimanche 9, il pourra également assister à un trophée avec vingt
autres mushers. Dont un Allemand de 78 ans, multiple champion du monde. Rudi Ropertz et ses douze chiens ont conquis des titres en Alaska et ont participé, eux aussi, à la Piréna dans les années 2000. La Pyrénées EDF Race, « organisée par des mushers, pour des mushers », a relevé le pari de réunir des gens expérimentés et passionnés dont la seule ambition est de faire vivre aux compétiteurs, à leurs handlers, mais également aux spectateurs, une aventure unique dans des paysages hivernaux de rêve.
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LA GRANDE ODYSSÉE MAGNIFIE LES ALPES « contre-la-montre », une mass-start, un prologue et une arrivée spectaculaire. Plus de 50 000 spectateurs encouragent les équipages représentant une dizaine de nations au gré des vingt stations, villes et villages traversés. La 9e édition de l’Odyssée Des Enfants aura lieu, elle, le lundi 13 janvier à Praz de Lys Sommand.
LA GRANDE ODYSSÉÉ
17|01 18|01 19|01 20|01 21|01 22|01
2020
ÜSamoëns ÜMorillon-Samoëns ÜPraz de L. Sommand ÜLes Gets ÜMegève ÜPralognan-la Van. ÜValmorel ÜPeisey-Vallandry ÜBessans-Bonneval ÜAussois ÜVal Cenis-Base pol. ÜVal Cenis-Lac Mt C. NOUVEAU
NOUVEAU
74 74 74 74 74 73 73 73 73 73 73 73
8 km 31 km 35 km 32 km 27 km 38 km 25 km 27 km 43 km 30 km 46 km 43 km
LE TOUR DES MASSIFS DES ATTELAGES NORDIQUES Comme chaque hiver, la Fédération française de pulka et de traîneau à chiens organise des courses sur l'ensemble des massifs français. Seuls les attelages de races nordiques sont admis, dont – et c'est nouveau – le laika de Yakoutie. Le niveau s'annonce d'ores et déjà élevé. Au dernier championnat du monde de sprint organisé à Millegrobbe, en Italie, la France ne s'est-elle pas hissée à la première place de la
coupe des nations ? Le championnat national de la spécialité se déroulera sur le plateau du Retord (Ain) à l'occasion de la mythique Retordica. Cette édition 2020 s’intitulera Trophée Franco Mannato, en hommage au Président de la FFPTC décédé en juin dernier. Le championnat national de distance se disputera, lui, début février dans le Vercors, plus précisément à Méaudre.
LE CALENDRIER FFPTC
14-15|12 11-12|01 18-19|01 25-26|01 1er-2|02 1er-2|02
ÜAillon-le-Jeune ÜLac Blanc ÜAlpe du Gd Serre ÜCuvery Retordica ÜLes Contamines ÜMéaudre 8-11|02 ÜVercors Quest 7-8|03 ÜAillon-le-Jeune 28-29|03 ÜLa Bresse
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La prochaine édition de la Grande Odyssée débutera le 11 janvier.
18 & 19 JUILLET 2020
12
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SAVOIE
Course à pied en montagne + D m 0 0 9 6 / m k 107 500
COUREURS
50
SOLO
2 RELAIxteSs, excluÀsivement !
feminins ou mi
2019-2020
73 88 38 01 74 74 38 73 88
Sprint Sprint Sprint Sprint* Sprint Distance*
Commune de Beaufort
Distance Sprint Sprint
* Championnat national Le championnat d'Europe se déroulera à Sestrières, en février, en Italie.
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VINCENT PICCERELLE
11|01 12|01 13|01 14|01 15|01 16|01
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Événement annuel du chien de traîneau en Europe, la Grande Odyssée Savoie Mont-Blanc est aussi la course à étapes la plus exigeante, totalisant 385 km d’effort. Elle se compose de deux catégories (pool de 8 ou 12 chiens) et réunit chaque année 25 mushers et leurs 300 chiens athlètes de très haut niveau. Au programme, neuf
RENAULT
Albertville & le Garage Munier renaultpaysdesavoie.fr
Samedi 18 juillet
Dimanche 19 juillet
4h > 14h > 18h > 19h
8h Arrivée derniers coureurs 12h Repas de clôture (ouvert à tous) et remise des prix Buvette et petite restauration
Départ de la Course Jeux gratuits pour enfants Premières arrivées Soupe bûcheronne (servie toute la nuit !) 22h30 Feu d’artifice
Séjours à gagner
tirage au sort parmi les participants
s Rendez-vdou111 ’eau au plan ei de Qu ge
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Terre nordique
j HAUTERIVE-LA-FRESSE - LES ALLIÉS (25)
j LA BRESSE (88)
À partir de cet hiver, le site du Haut Saugeais Blanc (secteur de Montbenoît, sur les communes de Hauterive-la-Fresse et des Alliés) étend son panel d’activités nordiques avec la création d’une piste de trois kilomètres ouverte au ski-joëring : la Ronde des Loups. Ce sport en plein essor souffre d’un manque de terrains d’entraînement sur le massif du Jura, en particulier en journée. Voilà qui est réparé. Cette nouvelle piste est ainsi le fruit d’un travail commun entre l’association gestionnaire du site et les pratiquants locaux. Un départ excentré, sur le site de la Fresse, garantit la pratique de cette activité en toute tranquillité, loin de la foule familiale de la Perdrix. 1 Le Haut Saugeais Blanc : contact@haut-saugeais-blanc.fr - Tél : 03 81 38 10 36
Le parc Wiidoo’Gliss a ouvert ses portes en décembre 2013. Il initie les enfants aux activités neige à partir de deux ans. Luges, bouées, parcours raquettes, chasses au trésor ou encore trottinettes tout-terrain les y attendent. Cet hiver, Fabrice Morel et Sabine Munck proposent une nouveauté qui ne manquera pas d'intéresser les plus petits : le village des trolls. Lieu où l’imagination prend tout son sens, cet espace élargit le champ des possibles et embarque ses visiteurs dans un monde féerique, où trolls, rennes et princesses cohabitent. 1 www.wiidoogliss.com
WIIDOO GLISSE/LMY
UNE COUR DE RÉCRÉ AU CŒUR DE LA STATION
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C. PERREY
UNE PISTE DÉDIÉE AU SKI JOËRING DANS LE HAUT DOUBS
j HAUTEVILLE (01)
j CORBONOD (01)
j VALLÉE DU HAUT-GIFFRE (74)
LA FÊTE NORDIQUE DE L'AIN
LA FÊTE DE LA NEIGE
LES HIVERNALES
Les fêtes nordiques sont des moments parfaits pour découvrir en famille les activités nordiques. Le massif du Jura compte plusieurs dates. La première se déroulera le dimanche 12 janvier sur le site de La Praille, sur le Plateau d'Hauteville. 1 www.plateau-hauteville.com j SUISSE
LES NORDIC DAYS
Les Nordic Days offrent des journées d’initiation au ski de fond depuis plus de dix ans. Ils ont lieu aux quatre coins de la Suisse. Signalons les rendez-vous des Mosses (18 janvier), du Brassus (à La Thomassette de 10 h à 12 h, le 19 janvier) ou encore des Prés-d'Orvin (25 et 26 janvier). 1 www.langlauf.ch / www.myvalleedejoux.ch j MORBIER (39)
LA FÊTE DE LA NEIGE
Dimanche 12 janvier, sur le site de Morbier Les Marais, de 9 h à 17 h Journée découverte des activités neige : sortie en raquettes avec accompagnateurs en montagne, atelier biathlon, snowtubing, initiations chiens de traîneau (10 €), VTT sur neige... 1 www.haut-jura.com 112
La Fête de la Neige aura lieu, le dimanche 19 janvier, au domaine nordique de Sur-Lyand/ Grand Colombier. Activités de 10 h à 17 h pour seulement 5 € par personne. Au programme plusieurs activités telles que le fatbike électrique, chiens de traîneau, airboard, luge, randonnées en raquettes à neige, initiations au ski de fond/biathlon, randonnée nordique. Avec des nouveautés : les bubbles et une course d’orientation. 1 sur-lyand.hautrhone-tourisme.fr j PONTARLIER (25)
LES VOIES BLANCHES
Dimanche 19 janvier, le nordique sera en fête sur le site du Gounefay. Ce sera l'occasion de tester gratuitement toutes les activités au gré de vos envies. 1 www.espacenordiquejurassien.com j LA BRESSE (88)
FÊTE DU SKI ET DE LA NEIGE
Dimanche 19 janvier, de 9 h à 17 h, au domaine skiable La Bresse-Hohneck, de nombreuses animations seront proposées. 1 www.labresse.net
Les stations de Sixt-Fer-à-Cheval, Samoëns, Morillon et Verchaix se mobilisent dimanche 26 janvier pour présenter une multitude d'activités nordiques, au Cirque du Fer-à-Cheval : ski de fond, biathlon, tir à la carabine, raquettes à neige, découverte du paret (luge), fat bike, poney luge... Des animations sont aussi au programme : animations pédagogiques sur la faune et la flore dans la vallée avec la réserve naturelle, construction d’igloos (en fonction des conditions de neige), recherche ARVA... Navettes gratuites au départ des offices de tourisme. 1 www.valleeduhautgiffre.fr 1 www.langlauf.ch j LE MARKSTEIN (68)
L'ALSACIENNE DE RAQUETTES Le 1er février, l'Alsacienne de Raquettes permettra, une nouvelle fois, de pratiquer cette discipline nordique sur des parcours balisés de 5 ou 10 km. Près de 700 amateurs se déplacent chaque année au Markstein pour participer à cette marche organisée par le ski-club de Ranspach et Speck-Sports. 1 www.lemarkstein.net
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Terre nordique
j PRÉMANON
Matthieu Tordeur, plus jeune explorateur à avoir atteint le Pôle Sud.
j CAP GUÉRY (63)
jMORBIER (39)
CHALLENGE BIATHLON
LA 6/46
3e édition du Challenge Biathlon Cap Guéry le dimanche 2 février. Manifestation sportive populaire pour la découverte du biathlon loisir. Deux challenges sont prévus avec le matin un challenge adultes (8 km) et l’après-midi un challenge jeunes et familles (plusieurs boucles de 200 m). Sur inscription, ouvert aux licenciés et non licenciés. 1 www.capguery.com j SAIGNELÉGIER (JURA)
SNOWUP INTERJURASSIEN
Le dimanche 2 février, cinq parcours balisés à travers la nature sont proposés entre Le Cernil (Tramelan / Les Reussilles) et Saignelégier. Dans la neige, à pied, en raquettes ou à ski de fond, tous les moyens sont bons pour se déplacer. Ravitaillement à disposition le long des parcours. À La Theurre, point central de la manifestation, vous découvrirez un « village gourmand » où produits du terroir et animations pour petits et grands vous combleront. Le samedi soir 1er février, ne manquez pas également la traditionnelle marche aux flambeaux suivie de sa fondue sous les tipis. 1 www.snowup-interjurassien.ch
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La 6/46 Blanche aura lieu le dimanche 2 février au stade des Marais à Morbier. Il s'agit d'une randonnée en raquettes. Trois parcours sont proposés, de 7 à 15 km. Nouvel itinéraire comme chaque année. Départ de 8 h à 11 h. Ravitaillement. Repas chaud sur place. 1 646blanche.canalblog.com j HAUT-VALROMEY (01)
EN RAQUETTES LA NUIT
Après le succès de la première édition, le centre montagnard de Lachat reconduit sa randonnée raquettes nocturne le samedi 8 février. Le départ se fera juste avant la tombée de la nuit afin de profiter du coucher de soleil en début de parcours et de la pleine lune dans la seconde partie. Les participants bénéficieront d'une collation et répondront à des questions ludiques tout au long du parcours d'une distance totale de 6 km. La randonnée sera suivie d'un repas campagnard. Attention, places limitées et inscription obligatoire sur le site internet du centre montagnard. 1 ski-lachat.fr
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MARCEAU BELLENGER
SUR LES TRACES D’APOUTSIAK À L’ESPACE DES MONDES POLAIRES Pour rendre hommage à l’explorateur PaulÉmile Victor qui a passé toute son enfance dans le Jura, à l’occasion du 25e anniversaire de sa mort, l’Espace des Mondes Polaires de Prémanon propose une exposition temporaire « Apoutsiak, le petit flocon de neige », à compter du 21 décembre. Elle sera ponctuée d’ateliers et d’interventions, notamment de Stéphane Dugast et Daphné Victor, auteur de la biographie J’ai toujours vécu demain. Le 20 décembre, en soirée d’ouverture de la saison culturelle, Matthieu Tordeur, le plus jeune explorateur à avoir atteint le Pôle Sud en solitaire, présentera son film retraçant son expédition. Enfin, du côté de la patinoire, outre le curling, le jardin des glaces et les animations habituelles, la compagnie de renommée internationale Patin’Air proposera, le jeudi 26 décembre à 20 h, un spectacle où haute voltige et technicité s’enchaîneront dans un tourbillon de grâce. 1 www.espacedesmondespolaires.org
j SAINT JEAN D'AULPS (74)
LES COCKTAILS NORDIQUES Cette saison, deux journées « cocktail nordique » sont organisées les 19 et 26 février. Rendez-vous de 9 h à 17 h pour profiter des festivités où de nombreuses activités hors-ski seront à découvrir gratuitement : ski joëring, fatbike, grimpe dans les arbres, raquette arc, raquettes, construction d’igloo, réalisation de baume à base de plantes... Apéritif offert à 11 h 30 et pause de 12 h à 13 h 30. Lieu défini en fonction de l’enneigement. Sur inscriptions à l’office de tourisme de Saint Jean d’Aulps et Montriond. 1 www.valleedaulps.com j LA FÉCLAZ (73)
SPRINT BREAK L’événement qui clôture la saison à La Féclaz, c'est le Sprint Break que propose la Team Valoche [lire notre article page 68]. La prochaine édition aura lieu le week-end des 11 et 12 avril. Pour ce qui est du concept, on ne change pas une formule qui gagne : toujours un 100 m sprint avec le plus beau costume, les meilleurs sprinteurs et sprinteuses francais, des biathlètes, des étrangers... Et bien sûr un DJ, une buvette et de quoi manger... sans oublier plein de surprises.
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Terre nordique
800 jeunes skieurs à Morzine
PISTE VERTE
Pour la première fois, la station de Vars accueille le seul rendez-vous qui réunit plus de 3 000 pulls rouges, 35 compétitions et 7 disciplines. Du 14 au 19 avril, le Challenge des moniteurs célèbrera son 70e anniversaire, dans une ambiance festive avec concerts en soirée.
Crévoux : nouvelle salle hors sac À 1 700 m d'altitude, le domaine nordique de Crévoux est doté d'un nouveau bâtiment d'accueil qui abrite notamment une salle hors sac. Cette extension du foyer nordique a été ouverte au cours de l'hiver dernier. Une belle terrasse donne sur l'espace biathlon. 116
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montrer sa maîtrise du ski, sa polyvalence et sa rapidité. Mais il s'agit aussi pour eux de montrer aux copains les progrès réalisés durant la saison. La journée permet aussi de s’amuser sur une dizaine de jeux nordiques où les jeunes skieurs slaloment, sautent à ski, se propulsent sur l’hectomètre lancé, défient les creux et bosses, glissent en luge nordique, découvrent le biathlon malvoyant, jouent au handball ski, sprintent aux défis vitesse, se repèrent en ski orientation...
j Herbouilly (26)
j AUBRAC (48)
OÙ EST LE TRÉSOR ?
DU NEUF AU COL DE BONNECOMBE
La fée Pirouette guidera les pas des enfants sur le sentier du Chevalier Oscar, aménagé près du chalet nordique de la station d’Herbouilly (8 km du village de Saint Martin-en-Vercors). Aventures et épreuves d'agilité les entraîneront jusqu'à la cachette du trésor royal volé par un dragon. Ce sentier ludique est un itinéraire scénarisé en forêt, à parcourir skis aux pieds ! Entre 1 h 30 et 2 h environ. 1 www.ladromemontagne.fr
ALINE ROBLES
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AGENCE ZOOM
70e édition du Challenge ESF
a Finale des Foyers de ski de fond est l’évènement attendu par 800 jeunes skieurs hautsavoyards (et originaires de départements invités). La prochaine édition aura lieu au domaine nordique de Morzine Avoriaz 600, le 11 mars. Depuis 1975, de nombreux champions de la discipline y ont participé enfant, comme Maurice Manificat, Roddy Darragon, Baptiste Gros, JeanMarc Gaillard, Jules Chappaz... En matinée, les jeunes compétiteurs s'affrontent en course sur un parcours épique où chacun souhaite
À quelques encablures du Signal de Mailhebiau, point culminant de l’Aubrac, le site de Bonnecombe, en Lozère, propose une quarantaine de kilomètres de pistes de ski de fond et plusieurs itinéraires pour les amateurs de raquettes et de ski de randonnée nordique. Le chalet d'accueil de l'association gestionnaire Aubrac Sud Lozère qui avait pris la foudre vient d'être reconstruit avec le soutien du SIVOM Aubrac Colagne : salle hors sac (jusqu'à 80 personnes), poste de secours... À la fin de la saison dernière, il a déjà pu recevoir des scolaires. Les trois pisteurs secouristes ont accueilli les enfants du département ou encore de Millau. Le bâtiment flambant neuf héberge aussi le garage pour la nouvelle dameuse et autres équipements. Prochain projet : un nordic park pour les tout-petits. 1 www.aubrac-sud-lozere.com
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Après Prémanon en 2019, la prochaine édition du championnat de France de ski de fond des sapeurs-pompiers aura lieu le 2 février 2020 à Arvieux, dans les HautesAlpes (05). Des relais et des courses individuelles seront au programme pour les 130 à 150 soldats du feu. Peuvent participer tous les adhérents à la Fédération nationale des sapeurs-pompiers de France (FNSPF). Ils devront de plus être adhérents à leurs unions départementales et régionales respectives lorsque ces dernières existent et leur sont accessibles (attestation obligatoire).
HAUTE-SAVOIE NORDIC
Les pompiers à Arvieux
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j PONTARLIER (25)
j LE CHAMP DU FEU (67)
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ENJ
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ENJ/LAURENT CHEVIET
Les dameuses de la Station des Rousses sont désormais équipées d'un dispositif de suivi en temps réel de leurs parcours de damage. Cette évolution permet de rendre lisibles sur le site lesrousses.com (onglet « infos pistes »), d'un simple clic, les pistes damées par secteur, avec la date et l'heure du dernier passage. Les fondeurs peuvent ainsi choisir la piste la plus récemment préparée, information très utile notamment les jours de chute de neige. 1 www.lesrousses.com
EN TROTTINETTE SUR LA NEIGE
Le site nordique du Gounefay, audessus de Pontarlier, est résolument tourné vers les jeunes skieurs. Déjà équipé d’un tapis de remontée, d’un espace ludique et d’une belle piste de snowtubing (descente d’une piste dans une grosse bouée avec un fond dur), le site renforce ses équipements en faveur des très jeunes enfants. Un parcours de motricité, de petites luges d’apprentissage amusantes ou encore des kits de construction feront leur bonheur.
Dernière tendance des grandes villes, la trottinette électrique débarque aussi dans la station du Champ du Feu. Tout terrain, le bolide permet de visiter la Vallée de la Bruche. Vous serez muni d'une carte topographique incluant les balisages du Club Vosgien et d’un GPS. Praticable dès l'âge de sept ans. Avec e-GlobeTrotter. Tarifs : adulte : 30 € / Réduit : 25 € (1 h). 1 www.e-globetrotter.com
EGT
LE GOUNEFAY, PARADIS POUR LES PETITS
Première en France : le damage en direct
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j STATION DES ROUSSES (39)
PONTARLIER LA PLUS GRANDE OFFRE DE PRODUITS DE SPORT D’HIVER DU MASSIF JURASSIEN Ski alpin Snowboard Ski de rando Raquettes Ski nordique Patins à glace nordic NOUVEAU: LOCATION DE RAQUETTES ET DE SKIS DE BACKCOUNTRY 117
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Terre nordique
Sur le site nordique du Gardot situé au-dessus du Val de Morteau (Doubs), la création de l’École de Ski Internationale du Val de Morteau permettra de proposer à petits et grands des cours collectifs ou individuels de ski nocturne. Afin de répondre à la demande, et d’éviter les conflits d’usage entre l’entretien des pistes et les personnes souhaitant s’entraîner en semaine, le domaine sera en outre ouvert au public le jeudi soir, jusqu’à 20 h.
GTJ : + de ski de rando dans l'Ain Le Plateau de Retord, dans l’Ain, est un véritable terrain de jeux pour les activités nordiques itinérantes. Et il le sera encore plus cet hiver, avec l’ouverture de la Grande traversée du Jura à ski de randonnée nordique. La boucle existe déjà, mais était réservée aux raquettistes. Près de 50 km d’itinéraires à travers prairies, forêts d’altitude et fermes isolées seront ainsi accessibles aux passionnés de ski backcountry, entre le Col de Cuvéry et la station des Plans d’Hotonnes.
Nouvelle tournée Festi'Nordic Dans les Alpes du Sud, il est possible de découvrir les activités nordiques (ski de fond, biathlon, raquettes, chiens de traîneaux...) lors de la tournée Festi'Nordic. Voici les dates pour la treizième édition : Ancelle (12 janvier), Vallouise (26 janvier), Larche-Ubaye (2 février), Valgaudemar (9 février), Cervières (16 février), Serre Chevalier (23 février), SaintVéran (8 mars) et Puy-SaintVincent (14 mars). 118
THURIA-PAYSAGEDRONE
Encore du nouveau au Gardot
JO d'Albertville : le musée s'installe à la halle olympique
En 1992, les épreuves de ski de fond et de biathlon ont lieu au col des Saisies.
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n 1992, treize sites avaient été retenus pour l'accueil et le déroulement des épreuves des Jeux olympiques d'hiver. Ces derniers se répartissaient entre la ville hôte, Albertville, qui accueillait dix-huit épreuves, et les stations de sport d'hiver voisines. Après les JO, les communes avaient souhaité transmettre ce qu'elles avaient vécu. Historiquement implantée au centre-ville d'Albertville, la Maison des Jeux olympiques jouait ce rôle. Elle a fermé définitivement ses portes en septembre. Le temps passant, il est en effet apparu opportun de moderniser et de déménager l'exposition dans un ancien site : la halle olympique. Ce nouvel espace s'appelle Tremplin 92 - Montagne & olympisme. Il présente ces Jeux qui ont eu un effet structurant pour la Savoie, aborde les notions d’héri-
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PISTE VERTE
tage et de développement qui étaient déjà évoquées dans le bâtiment occupé par le C.O.J.O. en 1992, et sert de lieu de promotion de la destination Pays d'Albertville, carrefour des sites de Haute-Tarentaise, du Beaufortain et du Val d'Arly. Sur plus de 490 m2, la scénographie a été adaptée à tout type de public : scolaires, groupes, Savoyards et touristes. En effet, elle se veut pédagogique avec ses nombreux modules interactifs. À terme, l'offre devrait être complétée par des audioguides et une application. En complément de la collection permanente, 250 m2 seront utilisés régulièrement pour des expositions temporaires. Ouverture lors des vacances de Noël. 1 tremplin92.org
Une luge sur rail au Lac Blanc
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ette nouveauté hivernale ne devrait pas manquer de piquant. À partir du 21 décembre, une luge sur rail permettra aux visiteurs du site du Lac Blanc (68) avides de sensations fortes, de vivre une expérience originale. La “tricky track” mesure 1,1 km de long pour 80 m de dénivelé et propose... une vrille à 360°, un passage au-dessus d'une piste de ski, puis d'une piste de vélo, un autre passage sous un tunnel... ! Ce nouvel équipement perché à 1 143 m d'altitude a nécessité près de cinq mois de travaux et un investissement de 3,5 millions d'euros, financé à
hauteur de 20 % par la Région et le Fonds européen de développement régional. Départ et arrivée seront accessibles depuis le Col du Calvaire pour fixer les visiteurs sur la station du Lac Blanc. Guidée et totalement sécurisée, la luge atteindra la vitesse limite de 40 km/h « mais avec les caractéristiques de cette piste, je peux vous assurer que personne ne sera déçu », indique Patrice Perrin, directeur de la société Lac Blanc Tonique, à nos confrères de L'Alsace. L'installation est l'œuvre de l'entreprise spécialisée Wiegand.
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j JOUGNE (25)
Rencontre nationale de ski de randonnée nordique
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CAF DU HAUT-DOUBS
Le Club Alpin Français du Haut-Doubs organise sa seconde rencontre nationale de ski de randonnée nordique [lire Nordic Magazine n° 30] , les 1er et 2 février, à Jougne (Doubs), près de la frontière suisse. C'est le seul événement de cette ampleur dans la discipline que l'on nomme aussi backcountry. Cette manifestation est ouverte à tous les skieurs, membres des CAF ou pas. Au programme : samedi matin, présentation des techniques de ski de randonnée nordique, randonnée l'après-midi, avant animation et repas autour des saveurs franc-comtoises. Dimanche, randonnée à la journée. Hébergement en pension complète proposé à partir du vendredi soir. 1 Renseignements et inscriptions : cafhautdoubs.ffcam.fr/
Un nouveau circuit raquettes au Markstein
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GRÉGORY TACHET
Doté de 40 km de pistes de ski de fond avec une liaison vers Schnepfenried - Grand Ballon, le domaine nordique du Markstein fait aussi la part belle aux sentiers raquettes. En plus des six circuits existants, un nouveau tracé baptisé R6 Le Trehkopf d'une longueur de 5,5 km vient d'être dessiné. Il s'accompagne d'une nouvelle signalétique raquettes à neige pour l'ensemble des 30 km de pistes balisés. D'ailleurs, l'Alsacienne de raquettes aura lieu au Markstein courant février sur des parcours de 5 ou 10 km.
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Boutique nordique
PRENDRE UNE VESTE 1. ROSSIGNOL Poursuite Warm Jacket. Légère, coupe-vent et
chaude grâce à une isolation synthétique stratégiquement placée sur le haut du corps, cette veste garantit une température corporelle idéale.
Femme : 2XS à 2XL. 220 €.
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Hyper léger et fabriqué à partir de matières haut de gamme et techniques pour une respirabilité maximale. 130 à XXL. 54 € pantalon, 68 € gilet sans manche, 89 € veste.
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S à XXL. 179 €.
6. FISCHER Östersund. Cette veste softshell coupe-vent, dotée d’un empiècement élastique dans le dos, s’adapte parfaitement aux mouvements du fondeur. Deux poches latérales et imprimés réfléchissants pour la sécurité. XXS à XXL. 229,95€
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1. ROSSIGNOL Infini Compression Race. Tenue de compres-
sion, ce vêtement respirant, résistant et stretch permet d'améliorer l'alignement des muscles et l'équilibre pour réduire les battements cardiaques ainsi que la consommation d’oxygène. Homme : XS à 2XL. 200 € (top : 100 € / collant : 100 €).
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nique pour la pratique régulière du ski de fond. Avec un minimum de coutures, il agit comme une seconde peau. Homme : S à 2XL. Femmes : XS au XL 48 € (haut : 24 € / bas : 24 €).
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coupe-vent sur les panneaux avant offre une capacité améliorée à la perméabilité à la vapeur d'eau. S à 2XL. 129 €.
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8. LÖFFLER Collant Gore-Tex Infinium™. Ce collant doté d’une
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5. INOVIK Chaussure Skating 900. Grâce à son renfort en car-
2. ROSSIGNOL
X-IUM Carbon Premium Classic. Conçue pour les athlètes de haut niveau, la construction innovante en carbone intègre des renforts sur les côtés du pied, ainsi qu'un contrefort ouvert au niveau du talon, assurant précision et confort. 38 au 46,5. 299,99 €.
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misent le transfert de puissance, la stabilité et affichent une réduction de poids de 15 %. Nouvelle construction de chausson avec un nouveau laçage. 41 au 48. 699,95 €.
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bone, la chaussure 900 apporte une excellente rigidité en torsion et un maintien latéral qui permet une bonne propulsion. 36 au 47. 195 €. et Quicklace, la chaussure RS8 offre un maintien latéral progressif pour un confort optimal toute la journée grâce au collier Energyzer. 38 au 48. 190 €.
7. FISCHER Speedmax Skate. Les nouveaux inserts Turnamic® opti-
4. FISCHER Speedmax Classic. Cette chaussure est taillée pour la 8. ROSSIGNOL Skating X-IUM Carbon Premium. Cette chauscourse, transfert de puissance maximal, incroyablement légère avec du style grâce à la nouvelle membrane de protection, elle regroupe tout le savoir-faire de Fischer. 41 au 48. 399,95 €. 122
sure a fait ses preuves sur la coupe du monde. Elle présente une semelle en carbone monobloc intégrale et un contrefort au talon pour une sensation de légèreté absolue et un retour d’énergie instantané. 39,5 au 46. 499,99 €.
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OFFICE DE TOURISME
82 Avenue Emmanuel Brousse B.P. 55 - 66122 FONT-ROMEU CEDEX T. +33 (0)4 68 30 68 30 nordic MAGAZINE office@font-romeu.fr
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plus efficace lors de la prise d'appui, ce ski au cambre équilibré améliore la stabilité pendant la phase de glisse. 170, 177, 182, 187 et 192 cm. 350 €.
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meilleurs athlètes de la marque autrichienne, le nouveau Speedmax 3 redéfinit radicalement la vitesse sur neige. De quoi faire tomber quelques records personnels. 176, 181, 186 et 191 cm. 599,90 €.
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coupe du monde, ce ski au profil "3D carbon" présente un flex et un cambre optimisés pour skier sur neige gelée. Ski compatible avec le nouveau système de fixation Turnamic®. 174, 181, 187 et 193. 529,99 €.
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compétition ou d’une excellente accroche en toutes circonstances ? Profitez des deux avec le RC10 eSkinrace, un modèle conçu dans le moule du S/Lab carbon classic. 188, 196, 201 et 206 cm. 375 €. 124
abaissé et stratifié carbone garantit un contact direct avec la neige pour des sensations tout en subtilité doublées d’une meilleure propulsion. 188, 196, 201 et 206 cm. 550 €. noyau en nid d'abeille offre à ce ski performance, légèreté et une superbe glisse qui se rapproche des sensations des skis à farter. Cambre disponible : soft / médium / hard. 188, 195, 202 et 207 cm. 295 €.
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9. FISCHER Speedmax 3D Twin Skin. Conçu pour des per-
formances de très haut niveau, ce ski est taillé pour la course avec un équilibre parfait entre accroche et glisse. Afin de tirer le meilleur de ce ski, nous vous recommandons d’utiliser les fixations Turnamic. 192, 197, 202 et 207 cm. 629 €.
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extrêmement léger et très rigide grâce à la fibre 100 % carbone UHM. La nouvelle dragonne F-speed Strap assure une transmission de puissance parfaite et un meilleur contrôle. Tous les 5 cm de 135 à 175. 299,95 €. de tressage, ce nouveau bâton est 18 % plus léger et également 18 % plus rigide que le bâton Start Race 1.0. Il est équipé de la nouvelle dragonne Start 3D. Tous les 5 cm de 140 à 180 cm. 315 €.
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la dragonne conçue pour la course offrent une prise en main sécurisée et confortable. La construction 100 % carbone de haute qualité assure une très bonne réactivité. Tous les 2,5 cm de 135 à 180 cm. 179,99 €. léger. Cette canne de course 100 % carbone de niveau coupe du monde bénéficie désormais du système Powerstrap 2 Click offrant des performances et un confort exceptionnels. Tous les 5cm de 135 à 180 cm. 300 €.
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ment l’un des modèles les plus sélectionnés par les équipes nationales de
la coupe du monde (Suède, Norvège, Finlande…). De 5 à 12. 66,50 €.
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comme fart d'entraînement ou en sous-couche comme liant pour les farts fluorés (LF, HF, Poudres). Grâce à son fort pouvoir d'imprégnation, c'est également le fart parfait pour l'entretien des semelles. En format 80 g 14 € et 200 g 31 €. liquides arrivent dans le nordique. Plus facile à appliquer que les farts solides (qu'il faut bien conserver pour l'entretien de la semelle), il permet de gagner du temps sur la préparation des skis. Disponible en format 60 ml et 250 ml. MX 60ml 17 €, LF 60 ml 33 €, HF 60 ml 53 €. l’environnement et conforme à la nouvelle législation européenne. Après le succès des HFxt, la gamme s’agrandit avec l’arrivée des MFxt (moyen128
quer, très efficace et extrêmement durable. Les farts de course liquides en spray peuvent être utilisés comme sous-couche pour les poudres Swix ou seuls en couche finale. 120 ml en spray, ce qui fait environ 30 à 40 paires de skis à l'usage. 99 €. ont été développés spécialement pour l’entretien des skis à peaux. Ils sont efficaces mais non-agressifs. Pas de solvants aux hydrocarbures afin d’éviter le décollement de la peau de la semelle du ski. 26,90 €. qualité, ils sont mieux absorbés par la semelle ce qui offre performance et durée de vie plus longue que les farts à chaud. 26,90 €.
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CHRISTOPHE CARISEY
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50 ANS Les pionnières à la fête
Début 2020, trois courses populaires du massif jurassien franco-suisse célébreront leur cinquantième anniversaire. 130
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Départ de La Mara, une course en ski classique qui a retrouvé des couleurs ces dernières années.
LA MARA
La belle partition classique
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omme on est loin de ce dimanche 7 mars 1971 quand, avec moins quinze degrés au thermomètre, les 175 participants franchissaient la ligne d’arrivée du tout nouveau Marathon des Rasses qui deviendra La Mara pour tout le milieu du ski de fond suisse. Et quand on dit suisse, on se restreint. Ces 42 kilomètres mythiques disputés en style classique sont également célèbres en France, en Allemagne ou encore en Belgique. Dans son allocution de février 1995 – on célébrait alors les 25 ans de l’épreuve –, Claude Gander, qui fut pendant les deux premières décennies le président du comité d’organisation, revenait sur ces années pionnières riches d'anecdotes qui ont bâti la légende. Et d'évoquer le
Si La Mara a cette longévité, c'est parce qu'elle a une âme. Anouk Faivre-Picon, fondeuse.
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premier traçage fait avec le ratrac des téléskis auquel sont amarrées deux cordes tenues par deux skieurs chaussés en ski alpin. Il citait les années noires (1985, 1989 et 1990) où, faute de manteau neigeux, la course est annulée (elle le sera également en 1998, 2007 et 2008). Ou encore cette fameuse édition 1984 qui a failli ne pas avoir lieu… parce qu’il y avait trop de neige ! La Mara, c’est tout ça. Une succession de morceaux de vie et souvent de bravoure qui ont soudé la centaine de bénévoles, les skieurs et le public dans un même engouement.
DURE, MAIS BELLE Cinquante ans après sa création, le président actuel, Michel Roulet, ne cache pas son plaisir, ni sa fierté d’avoir, avec toutes ses troupes, et en particulier l’équipe du SC Chasseron, contribué à mener l'épreuve jusque-là : « Cette course a une vraie personnalité. Déjà, elle se court sur le Balcon du Jura dans un cadre exceptionnel, s'enthousiasme-t-il. Dès le début, elle a su attirer à la fois les skieurs chevronnés, mais aussi ceux qui veulent se faire plaisir sur des boucles de 12, 22 ou 42 km. » Au fil du temps, le programme s'est enrichi : skating le samedi, course familiale, épreuve pour les jeunes de moins de seize ans et Mara des entreprises. « Pour les champions, il y a aussi la Maxi-Mara avec 25 km le samedi en skating (42 km exceptionnellement en 2020) et 42 km le dimanche en classique, sans oublier l’appartenance à la Swiss Loppet et au Défi Sportif Lausannois », énumère-t-il. Les quinze premières années, la participation est passée de 175 à 2 350 coureurs en 1984, avant de fléchir entre 1986 et 2011, année maudite avec seulement 175 participants. Depuis, la fréquentation est repartie à la hausse. Une tendance dont se félicite Roger Charlet, fidèle entre les fidèles puisqu’il n’a manqué qu’une seule édition (celle de 1977, année où il courait la Vasa, qui tombe en même temps que l'épreuve suisse) : « C’est devenu une grande classique avec cette particularité de proposer 42 km en une seule boucle. C’est moins bien pour le public, mais beaucoup mieux pour les coureurs ! » Étonnamment, et le terme n’est pas trop fort, aucune Mara n’a été annulée depuis onze ans. Est-ce un signe du ciel dans une période de bouleversement climatique ? La réponse est sans doute plus pragmatique. La Mara se court entre 1200 et 1300 m d’altitude, soit le seuil de base pour être relativement assuré d’un 131
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TROPHÉE DU MARCHAIRUZ
50 ANS
EN 4 DATES
1971 LA PREMIÈRE ÉDITION L’histoire du Trophée du Marchairuz débute avec trois jeunes skieurs du Ski-club de Gimel qui décident de reproduire sous le Marchairuz dans le Jura vaudois le célèbre Trophée du Muveran (Préalpes Vaudoises). Ce n’est pas rien à l’époque puisqu’il s’agit de créer de toutes pièces une course de patrouilles de trois coureurs civils. Florian Baeriswyl, l’un des trois mousquetaires, se souvient de cette folle entreprise : « On s’est dit qu’on avait chez nous des conditions extraordinaires pour organiser cette course avec des paysages magnifiques et, immédiatement, ce fut le succès. L’épreuve faisait 24 km en une seule boucle et les gens venaient de partout pour y participer ». Fin mars 1971. Les coureurs s’élancent de Gimel (723 m d’altitude) à pied à l’assaut du col du Marchairuz par les Monts de Bière, flânent un peu sur les hauteurs et redescendent à Gimel avec 37 patrouilles au départ ; elles seront 65 la deuxième année, 90 la troisième et 94 la quatrième. La piste est tracée la veille sans aucun engin mécanique par les membres du ski-club.
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1975 ELLE PREND DE LA HAUTEUR En 1975, par manque de neige, le départ est déplacé une première fois au Pré d’Aubonne, plus exactement au Sapin à Siméon. Mais il n’arrête pas de neiger dans la nuit et, le lendemain, l’épreuve doit être amputée au col. En fait, en cinquante ans, le départ ne sera donné que neuf fois depuis Gimel et encore… six fois les coureurs sont partis à ski et, à trois reprises, ils ont dû courir skis sur l’épaule pour rejoindre la neige. 1977, la neige fait défaut une fois de plus. Nouvelle montée en altitude, cette fois à Saint-George, à 944 m. Quatre années la course partira de là et pour cinq autres éditions de La Palud (option de repli). 1991, nouvelle grimpette. Les skieurs partent depuis le col du Marchairuz.
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1993 UN NOUVEAU PARCOURS Depuis 1993, le départ a lieu à Fontaine Froide, à 1 360 m d’altitude. « Ce déplacement officiel du lieu de départ dans la Combe des Amburnex nous a contraints à prendre le virage des demandes d’autorisations, se rappelle Laurent Guignard, actuel président du comité d’organisation. Nous sommes allés voir les services administratifs et cela s’est fait à l’ancienne, autour d’une table, en dessinant un nouveau parcours qui ne devait pas être si mauvais puisqu’on l’utilise toujours ! Pour rester une course régionale, il a fallu s’adapter : passer au style libre parce que les Français étaient en avance sur nous en skating et qu’ils représentaient une part importante des coureurs. Il y a eu aussi le passage aux patrouilles à deux, puis en individuel et la création de catégories vétérans, puis jeunes… ».
Iris Pessey Le Trophée du Marchairuz, en 2019.
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1998 LA FIN DES PATROUILLES En 1998 en effet, changement de formule : la catégorie équipes de trois est définitivement abandonnée et le style de ski devient libre. Au grand dam de certains coureurs dits "populaires" qui préfèrent encore le style classique. La course vaudoise n’en demeure pas moins originale par son environnement exceptionnel, par la date à laquelle elle se court (en 2020, ce sera le 8 mars) et par l’ambiance festive d’après course. Sans oublier des détails qui ont leur importance : une inscription à prix modique et… une convivialité maximale. 132
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SIGFREDO HARO/LA CÔTE
enneigement. Pour André Rey, président du SC Les Fourgs, septuple vainqueur, les organisateurs ont su s’adapter : « Son côté nordique, vallonné, avec un parcours pas trop difficile quand même a provoqué son engouement les dix premières années. Ensuite, pour contrer un certain déclin, il y a eu l’ouverture au skating et des épreuves jeunes et familiales. Aujourd’hui, La Mara est reconnue au niveau national en Suisse, mais ce qui fait encore sa typicité, c’est le style classique. » Un style qui évolue depuis plusieurs hivers. En 1980, pour la dixième édition, les organisateurs avaient accueilli 6 % de fondeurs étrangers, ils sont désormais entre 30 et 40 %. Mieux, l’an dernier, pour la journée du samedi où se disputent quatre courses, quatorze nationalités étaient représentées et tous les podiums ont été remportés par des Français.
Belle, mais dure Mara ! Le Vosgien Guillaume Lalevée, vainqueur en 2012, a connu la joie de gagner ou celle plus mitigée d'occuper une marche du podium. « Je suis venu un peu par hasard. La première fois, parce que c'était un marathon en classique et que j’adore ça. Et je l’ai gagnée !, témoigne-t-il. Il y a tout dans cette course : le parcours accidenté, la vue sur les Alpes et toujours des surprises avec la météo. » Du coup, il pourrait en raconter des histoires. Des anecdotes, il y en a de toute manière des milliers. Exemple : au début, il fallait aller placer ses skis sur la ligne de départ au moins trente minutes avant le coup d’envoi pour bénéficier d’une bonne position. Des
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petits malins avaient pris l’habitude de se cacher dans le bois distant d’un petit kilomètre, ils laissaient passer les premiers et ces tricheurs rejoignaient la course tranquillement. Ou encore les prouesses réalisées par les équipes chargées des inscriptions à une époque où tout se faisait à la main et à la machine à écrire. Avant l’arrivée du premier ordinateur IBM en 1985, il y eut de vrais pionniers comme Roger Fiaux et Olivier Gueissaz qui avaient mis au point un programme avec les fameux rubans de cartes perforées. Dès la sixième Mara, il a été possible de sortir l’ensemble des résultats deux heures à peine après la course. Un exploit !
BONNES INTENTIONS La Mara, ce n'est toutefois pas que la compétition. Les équipes de Michel Roulet prennent un soin particulier à bien accueillir les coureurs. « Loger à la colo de Payerne, c’est super. Je m’y sens comme chez moi », confie Guillaume Lalevée. Les Parisiens de BNP Paribas, qui ont remporté La Mara des entreprises ces deux dernières années, aiment aussi ce grand chalet à 500 mètres du départ. Même attention pour les compétiteurs belges qui utilisent La Mara pour courir leur championnat national longue distance. Anouk Faivre-Picon, la Pontissalienne multiple championne de France et vainqueur en classique et en skating, confirme : « C’est une épreuve populaire, dit-elle. On retrouve toujours des amis, de la famille. Si elle a cette
longévité, c’est parce qu’elle a une âme, celle que les organisateurs et les bénévoles lui apportent, mais aussi celle que les participants lui donnent chaque année. » Aux Rasses, on vient donc disputer un marathon, mais surtout s’inscrire dans une histoire commune, participer à une aventure humaine rassembleuse. Dès lors, La Mara vient grossir la liste des courses de plaisir où la compétition a toute sa place évidemment, mais où ce qui se vit avant et après a autant d’importance que l’épreuve elle-même. C’est sûrement le vrai secret de sa réussite. n
LA 50e MARA FAIT LA FÊTE Les organisateurs de La Mara ont prévu différentes animations pour célébrer comme il se doit ce bel anniversaire, notamment une brochure relatant « 50 ans de Mara » dans laquelle est retracée l’évolution de l’organisation et de la course avec moult anecdotes et photos. Tous les vainqueurs du 42 km classique et du 25 km libre seront également invités gratuitement cette année et, cerise sur le gâteau, un 42 km est prévu le samedi, réservé au style libre, tout en sachant que la course phare – la mieux dotée en prix – sera le marathon classique du dimanche. Les organisateurs vont aussi organiser la finale du Kids Nordic Tour le samedi après-midi en style classique. Et pour terminer, une grande fête de La Mara avec tous les bénévoles, les invités et les sponsors aura lieu le samedi 24 octobre.
TRAVERSÉE DU MASSACRE
Première longue en France
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LAURENT MÉRAT/6X7
l’époque. Elle était vraiment pionnière. » Il y a quatre-vingt-dix participants inscrits, soit au marathon, soit au parcours de 21 km. La course est exigeante avec la fameuse montée par le chalet de la Frasse, mais aussi la Serra, les Tuffes, la Darbella et les célèbres toboggans… Tous les participants vous le diront, les cuisses chauffent. Le ski-club des Douanes assure l’organisation en liaison avec l’ENSF pendant 35 ans, mais
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’est la course des superlatifs. La plus belle pour bien des coureurs, la plus enneigée, la plus tardive dans le calendrier, la plus ancienne sur le massif jurassien... On pourrait ajouter que c’est sans doute celle qui a été annulée le moins souvent (une seule fois en cinquante ans). Qui dit mieux ? La Traversée du Massacre, c’est avant tout l’idée de trois skieurs du ski-club des Douanes en poste à l’École nationale de ski français (ENSF) de Prémanon. L’hiver 1969/70, ils décident de tenter l’aventure de la première course longue distance jurassienne. Cette année-là, la neige est tombée à foison. La course a lieu le 1er avril. Aujourd’hui, cette date ferait rigoler tout le monde tellement elle se situe tard dans la saison. Marcel Fleury, alors directeur de l’établissement tout juste inauguré à Prémanon, se souvient : « C’était l’idée d’André Buffard qui enseignait à l’école et qui, avec Paul Romand, s’est dit que ce serait bien de créer une course. On a choisi le Massacre parce que le massif était juste de l’autre côté de la route. Le tracé a été dessiné pour aller au plus près des villages. Il n’y avait pas de course longue distance à
en 2005, restrictions obligent, il passe la main au ski-club de Prémanon pour que l’aventure se poursuive. Dans un calendrier de courses de ski de fond qui s’est étoffé, l’épreuve a toujours une grosse cote affective chez les coureurs. Elle reste un incontournable pour beaucoup. Son palmarès est prestigieux, d'Hervé Balland à Emmanuel Jonnier, en passant par Raphaël Poirée. Depuis trois ans, le départ se fait depuis la Vallée des Rennes, dans la combe Sambine et l’arrivée remonte la rue principale de Prémanon de manière à offrir un finish populaire. Sans parler du repas d’après-course dans la salle polyvalente au cœur de l’Espace des Mondes Polaires. Cinquantième anniversaire oblige, l’édition 2020 rejoint le Marathon Ski Tour qui devrait attirer les meilleurs.
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Agenda nordique PISTE ROUGE La GTJ 200 fait son retour
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Il est difficile de rester insensible aux paysages de la Reistadløpet.
SASANDRA ÅHS- SIVERTSEN/WSPORTSMEDIA
La cinquième édition de la GTJ 200 aura lieu les 6 et 7 mars entre Giron (Ain) et Le Gardot (Doubs), à travers le massif jurassien, du sud au nord. Deux journées de courses pour couvrir 200 km : un prologue de 15 km le samedi suivi, le dimanche, d’une balade de 185 km que parcoureront environ 115 équipes de deux coureurs accompagnés d’un assistant. Au menu : du skating évidemment, mais l’organisateur Patrick Bohard, ne fait pas une croix sur d’autres moyens de déplacement en fonction des conditions d’enneigement (ski de rando, baskets…). 1 www.gtj200.com
Le Viteos Ski Tour est un championnat regroupant cinq compétitions de ski nordique du Giron Jurassien. La participation aux compétitions du Viteos Ski Tour est ouverte à tous. Au programme, un prologue le 14 décembre à La-Vue-des-Alpes, la Course de l'Heure le 4 janvier, La S‘kiffé froid! le 25 janvier, le Tour de Sagnard le 2 février et la Franches Nordique le 16 février. L'an dernier, ce sont près de 900 fondeurs qui ont participé.
S'kiffé froid ! à La Sibérienne Les organisateurs de la Sibérienne renoncent à organiser cette course populaire comme les années précédentes. À la place, ils vont proposer la S'Kiffé Froid qui se déroulera le 25 janvier et fera partie du Viteos Ski Tour. Ce sera une épreuve nocturne qui se disputera au sein même du village de la Brévine sous la forme d’un team sprint pour les juniors et seniors, et de sprints individuels pour les catégories U6 à U16. 136
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Le Viteos Ski Tour en 5 étapes
Reistadløpet, une course à part en terre norvégienne
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a Reistadløpet est décidément une course à part dans l'univers de la longue distance en ski de fond. Perchée à 69° de latitude nord en Norvège, elle est d'abord la plus septentrionale épreuve du circuit Visma Ski Classics. Ensuite, c'est la seule à ne pas se gagner en double poussée. La faute à un parcours sélectif (34 km et 50 km) tracé au cœur du paysage arctique de Setermoen à Bardufoss ! Chaque année, les fondeurs s'élancent au son du gros canon. Et cela dure depuis... 1958. Trois ski-clubs sont aux commandes de ce moment nordique. Ils bénéficient du soutien de l'armée. Comme les autres monuments du ski scandinave que sont la Vasaloppet ou la Birkebeinerrennet, la Reistadløpet célèbre un héros historique : Ole Reistad. Grand skieur, ce colonel a brillé, avec la patrouille militaire de ski norvégienne, lors des Jeux olympiques de Saint-Moritz en 1928 et s'est ensuite illustré sur le terrain militaire. Durant la Seconde Guerre mondiale, il commanda un escadron sur la base aérienne du Bardufoss. C'est de là qu'il dirigeait des opérations contre les troupes du IIIe Reich. Ses faits d'armes retentissants lui ouvrir ensuite les
portes du commandement de la défense du nord du royaume scandinave. Pour saluer sa mémoire, la Reistadløpet réunit chaque année des amoureux de grands espaces préservés. Ils provenaient de vingt et un pays l'an passé. Parmi eux, la Jurassienne du team eD system Bauer Roxane Lacroix qui a savouré chaque instant de sa course : « Les paysages sont magnifiques. Il faisait grand beau avec des conditions “poussettes”. Le tracé qui se faufile entre les montagnes, c'est le rêve ! C'est 100 % nature, on ne traverse aucun village. On est seule au milieu de la montagne, c'est super chouette. Cette solitude donne l'impression d'être des trappeurs norvégiens au cœur du cercle polaire arctique ! » Son coéquipier, le fondeur de Pontarlier Alexis Jeannerod, en a aussi fait plusieurs fois la magnifique expérience (trois top 10). « Cette course est l’une des plus belles du circuit, car elle se trouve dans les fjords du nord ouest de la Norvège. Les paysages mêlant neige, mer et montagnes sont juste époustouflants… Et que dire des ravitaillements tenus par les militaires ! » Il sera au départ de l'édition 2020, avec d'autres ambitions que celles de profiter du paysage. Rendezvous le 28 mars prochain.
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Un hiver copieux dans les Vosges
L'agenda nordique du massif des Vosges ne manque pas de dates. Dans la catégorie « temps forts », nous retiendrons les deux courses populaires que sont la Nordique des Crêtes (25 et 26 janvier) et la Trace Vosgienne (2 février). Une étape du Samse National Tour aura lieu à La Bresse pour le saut spécial et le combiné (11 janvier) tandis que, le même week-end, les fondeurs de la France entière se retrouveront au Markstein pour une coupe de France orchestrée par le SC Ranspach (11 janvier). Le très animé championnat de France des clubs se déroulera le 15 mars dans la station du Haut-Rhin qui succède aux Fourgs. La coupe des Vosges sera tout autant fournie : en biathlon, trois rendez-vous ; en saut-combiné, quatre compétitions et en ski de fond, pas moins de onze courses. Le circuit débute avec le Mémorial Luc Colin au Ballon d'Alsace. Il compte le Grand Prix de la Bresse (21 décembre), la coupe de la Hasel (29 décembre), la coupe Hahnenbrunen-Roedelen (5 janvier), le Grand Prix de Xonrupt (16 février), la Nocturne du Champ du Feu (19 février), la Géromoise (23 février), l'Individuel classique des Trois Fours (1er mars), le championnat de Moselle à La Bresse et la Journée du Souvenir le 8 mars à Rouge Gazon. C'est le Grand Prix des Commerçants qui, le 22 mars, ferme le ban.
COURSES POPULAIRES COURSE DE L’HEURE
LES BREULEUX 4 janvier 2020 1 www.scbreuleux.ch
SEMI-MARATHON DE L’ETOILE
GRATTAVACHE 23 février 2020 7, 14 et 21 km L 1 www.scgrattavache.ch
CHRONO’POUILLE
LA CHAUX-DE-FONDS 19 janvier 2020 11 et 22 km L 1 www.centre-nordique-pouillerel .ch LA S’KIFFé FROID
LA BREVINE 25 janvier 2020 Team Sprint Lire par ailleurs 1 www.sclabrevine.ch TOUR DE SAGNARD
LA SAGNE 2 février 2020 11 km L – 22 km L par équipe de deux 1 www.skiclub-lasagne.ch
LA MARA
SAINTE-CROIX LES RASSES 29 février et 1er mars 2020 Sa. 12 – 22 - 42 km L / Di. 12 – 22 – 42 km CL Lire pages 130 à 134 1 www.ski-mara.ch TROPHEE DU MARCHAIRUZ
COL DU MARCHAIRUZ 8 mars 2020 15 km L – 30 km L 1 www.tropheedumarchairuz.ch Lire pages 130 à 134 SKI-24 24 HEURES DE SKI
LA FRANCHE NORDIQUE
LES MOSSES 21 et 22 mars 2020
LES BREULEUX 16 février 2020 10 km L – 30 km L 1 www.sc-saignelegier.ch
www.ski-24.ch
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Ma première journée de grand froid : -37 °C.
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Terry, mon fidèle compagnon, me suit à l’assaut des routes enneigées. Selfie devant le lac supérieur.
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Je m’appelle Dylan Auguste, j’ai 27 ans et suis originaire de la région bordelaise. Je suis ambulancier. Enfin, je l'étais. Maintenant, je suis aventurier. Depuis l'enfance, je suis amoureux des grands espaces. Après avoir voyagé un peu partout en Europe, principalement en Scandinavie, j'ai relevé un grand défi, le plus grand de ma jeune vie : en hiver, j'ai marché plusieurs milliers de kilomètres à travers le Canada. C'est cette histoire que je vais vous raconter. Après plusieurs mois de préparation intense, tant physique que mentale, je m’élance enfin de Montréal, le 14 janvier 2019, par une température de -25 degrés. Je pense à Mathilde, ma compagne, qui s'est occupée de toute la logistique, et bien plus, depuis la France. Sans elle, j'aurais été bien moins courageux. Car l’hiver est rude et les premières semaines sont terribles. Le mercure flirte souvent avec les -40 C. Les tempêtes de neige et autres blizzards sont bien plus fréquents que je l'avais imaginé. Autre problème :
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UN SOIR, PRÈS DU LAC SUPÉRIEUR, J'AI EU PEUR DE M'ENDORMIR ET DE NE PAS ME RÉVEILLER. DYLAN AUGUSTE
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avec de telles conditions, le matériel nécessaire à ma survie n’est pas léger. Par conséquent, je dois progresser avec un sac d’une quarantaine de kilos sur le dos. Le soir, mon corps en garde un souvenir douloureux. Je dois l'admettre. Je me sens horriblement seul et isolé dans cet immense pays. La Transcanadienne que je longe me procure quelques frayeurs. J’ai dû sauter plusieurs fois dans les bancs de neige pour éviter d’être happé par les camions. Des camions dont l'incessant bruit des moteurs me dérange lorsque je tente de m'endormir. Mais après deux semaines, tout va changer. Au terme d'une journée à -42 degrés, je rencontre Harrison, militaire et pompier volontaire. Il m’offre le gîte et le couvert. Un réconfort. Mais, surtout, il parle de moi sur le réseau social Facebook. C’est l’étincelle qui met le feu aux poudres. À partir de là, mon périple est relayé des milliers de fois de la mer du Labrador au golfe d'Alaska. Je reçois des centaines de messages, certains pour m’encourager, d’autres pour me proposer un logement ou un repas chaud à tel ou tel endroit du pays. Tout ceci m’aide. Je fais la connaissance de centaines de personnes, qui me klaxonnent sur la route ou m’offrent un café dans une station-service quand celleci n'a pas fermé ses portes à cause de l'hiver. J’ai la chance de pouvoir
Mon épaule gauche m'abandonne. Impossible de la bouger. À chaque pas, je hurle, je me mords la lèvre inférieure jusqu'au sang. être hébergé de façon plutôt régulière. Avant de me glisser dans un bon lit, j'aime à discuter avec mes hôtes qui m’en apprennent énormément sur le Canada, sa faune, sa flore, sa politique également et bien d'autres sujets. Grâce à tout ceci, je découvre un autre pays que celui auquel je m’attendais. C’est aussi grâce à cette petite communauté d’une gentillesse sans faille que je peux continuer. Mon sac pèse toujours trop lourd. Dès les premiers jours, mon dos me l'a fait comprendre. La douleur, je peux encore lutter contre. Ce qui est plus embêtant, ce sont les blessures. C’est ainsi qu’au bout d’un mois, mon corps décide de m’envoyer un ultime signal, plus fort que les précédents que je n’ai pas écoutés. Mon épaule gauche m'abandonne. Impossible de la bouger et, à chaque pas, c'est comme si je recevais un coup de couteau. Je hurle, je me mords la lèvre inférieure jusqu’au sang. Mais j’arrive finalement jusqu’à la civilisation, après avoir progressé de cinq kilomètres... en cinq heures. Je partage mes malheurs sur Internet et la chaîne de générosité se met en route : un médecin et une kinésithérapeute me reçoivent gratuitement dès le jour suivant. On me diagnostique une bursite et m’interdit de continuer à jouer les ânes de bât. Les Canadiens qui me suivent m’aident à trouver une solution : une petite remorque à vélo, customisée pour les besoins de cette aventure. À Sudbury, dans l'Ontario, Marc et Nicole se cotisent pour m'en offrir une d’occasion
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Stéphane, le « papa » de Terry.
et Stéphane l’adapte aux conditions extrêmes qu’elle va subir. Il me fait un harnais sur mesure pour que je puisse la tirer derrière moi et me fabrique un ski rétractable pour pouvoir glisser sur la neige. Me voilà donc reparti. Désormais, je suis accompagné. Avec moi, il y a mon petit chariot que je nomme Terry, en hommage à Terry Fox, considéré comme un grand héros. Et en Terry, je vois tous les gens qui me poussent à avancer au quotidien : ma famille, ma compagne, mes amis, toutes les personnes sur les réseaux sociaux. Grâce à ce nouvel équipement, j’augmente très largement ma moyenne kilométrique quotidienne. Et j'ai moins mal. Heureusement car j’arrive à la partie la plus redoutée de mon périple : le lac Supérieur. Le plus grand lac du monde, presque une mer intérieure. En été, on y trouve des camps de vacances, des villages de pêche, et j’en passe. En hiver, ses berges sont terriblement dépeuplées. Il peut y avoir plusieurs centaines de kilomètres entre deux points de ravitaillement. Et le climat est encore plus extrême que pour la première partie de la traversée. Énormément de vent, d’humidité et un temps incroyablement changeant. Des conditions qui me font penser à la météo en altitude. Par contre, la vue est à couper le souffle. J'y vois les plus beaux couchers de soleil de ma vie. Je vis aussi des températures que je n’aurais jamais imaginées. Une nuit, sur les berges, ma tente a gelé. Les élastiques n’étaient plus élastiques et la toile presque comme du béton armé. J’apprendrai le lendemain que le thermomètre est des 141
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Le ciel et le sol se confondent dans des nuances de gris et de blanc.
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Mon « appart », avec vue sur lac !
••• cendu jusqu’à -52 °C, en prenant en compte le refroidissement éolien, l’humidité, etc. Je suis content de survivre, d'allumer des feux dans la neige, de m’abreuver de paysages uniques et sublimes. Néanmoins, le tour du lac Supérieur est encore plus difficile que ce que j’avais imaginé. Surtout pour mon corps. Un soir, j’ai même eu peur de m’endormir et de ne plus me réveiller. À une colline succède une autre colline. Et ainsi de suite. Mon matériel n'est pas non plus à la fête. L'ascension de la Montréal River Hill a
Je foule les prairies canadiennes balayées par le vent sans interruption. raison de Terry. Dès le sommet atteint, je me rends compte que la base en aluminium a rompu. Je rafistole mon compagnon comme je peux, en attendant un professionnel qui le guérira – provisoirement – avec de belles soudures. Les petits coins magnifiques et hors du temps sont aussi très nombreux autour de cet incroyable lac au pouvoir mystique. J’y trouve de 142
magnifiques plages de glace, des forêts enneigées dans lesquelles se multiplient les traces d’animaux sauvages. Les décors sont à la hauteur du sacrifice. Mais pas pour Terry, qui enchaîne les casses. Et, encore une fois, c’est l’incroyable bonté des Canadiens qui me sort la tête de l'eau. Joël, dans la petite ville de Marathon, m’offre une nouvelle remorque, toute neuve. Ainsi naît Terry 2, mon nouveau meilleur ami. Les kilomètres continuent de s’enchaîner à un bon rythme. L’hiver s’éloigne petit à petit. Les températures remontent (-10 °C/-15 °C la nuit en moyenne). Mais mon corps commence à fatiguer et de nouvelles blessures apparaissent, que je ne peux pas réellement soigner. Je continue malgré tout. Je commence à enlever des couches de vêtements. La vie sauvage est aussi de plus en plus présente. À la frontière entre l'Ontario et le Manitoba, je croise énormément de biches très intriguées par ce Français à pied. C’est dans ce contexte que je me retrouve, vers trois heures du matin, au milieu de nulle part (en fait, je suis dans les environs de Carberry), entouré par des dizaines de loups. Je suis tout à fait conscient que l’humain n’est pas son menu préféré. Cependant, voir tous ces yeux luire à la lumière de ma lampe frontale aux abords d’une forêt a fait monter mon rythme cardiaque. Je réussis à force de cris et de grands mouvements à faire fuir les animaux intrigués par ma présence. Je repars. La journée, il fait désormais bon. Je foule les prairies canadiennes balayées par le vent sans interruption. Mais si le climat s'améliore, ce n'est pas le cas des soucis de santé. Des œdèmes aux deux pieds, des problèmes musculaires et osseux, un état de fatigue généralisée… le diagnostic est sérieux. L’hiver m’a coûté énormément de mes ressources. Je suis à bout, je ne peux plus avancer. J’essaie de continuer, en changeant de mode de transport. Je passe au vélo. Mais rien à faire ! Je n’ai plus d’énergie, j’ai mal partout. Je suis arrivé à Whitewood, dans la province de la Saskatchewan. C’est donc la fin de cette aventure après 150 jours et 3 000 kilomètres. Je rentre en France avec quelques séquelles, notamment des ongles de pied en moins. Au final, je suis fier de m’être dépassé, heureux d’avoir vécu une aventure aussi unique. Et j’ai surtout trouvé la réponse à un certain nombre de questions. La seule chose qui est sûre, c’est que je vais repartir à l’aventure, dans des conditions encore plus extrêmes. Les deux pôles me font rêver. J’espère aussi que cette aventure aura prouvé, ne serait-ce qu’un tout petit peu, qu’il faut vraiment suivre ses rêves et combattre la peur qui les accompagne. J'étais juste un type du sud-ouest de la France qui aimait partir en forêt construire des cabanes quand il était petit. Je suis désormais un aventurier. Tout en étant totalement conscient de ses limites, il faut être capable de les ignorer parfois, de rêver un tout petit peu plus grand. Il faut se permettre d’aller un peu plus loin. n
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Panorama extraordinaire! La Norvège du Nord offre à chaque kilomètre un paysage saisissant. En hiver celui-ci est encore plus contrasté. Voyagez de décembre à fin avril pour voir les aurores boréales et vivre cette expérience sauvage.
Alarme aurores boréales
Plus d’infos sur notre site: www.kontiki.ch/fr/fascination/aurores-boreales
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Spot nordique
UN FILM Il y a énormément de films que j’adore. Mais pour la bonne ambiance, je dirais Nos jours heureux, c’est indémodable. Ce film est très drôle, à regarder un dimanche soir entre potes.
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a sauteuse à ski de Courchevel, après une importante opération le printemps dernier pour soigner une hyperthyroïdie, manquera la saison prochaine. Mais LÉA LEMARE reste positive : « Je vais revenir plus forte », dit l'invitée de la rubrique Spot nordique.
UN LIVRE
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NETFLIX
Celui que je lis en ce moment, Je te promets la liberté de Laurent Gounelle.
Playlist
UNE SÉRIE TV
coute La chanson quuxemj’é motiver motive e quand je ve cette musique, elle me dore Opus d'Eric Prydz. J'a uation, mais surtout avant les sit e ell qu te dans n'impor c ce son. ttre dans ma bulle ave me me e im a J' es. cours
que j'écoute La chanson co nforter pour me ré au ise course r m e n après u de Tones anva d I. Je n'aime pas écoute
J'adore regarder des séries (pendant les voyages, dans le bus, à l'hôtel...) ; en choisir une n'est pas chose aisée ! Mais je dirais Peaky Blinders. Cette série est très prenante, le scénario, le lieu de tournage et le décor sont juste géniaux.
UNE ÉMISSION TÉLÉ Je ne regarde pas vraiment la télé. Mais si je l'allume, c'est souvent pour un documentaire enrichissant sur Arte.
e, il faut faire Dance Monkey rès une mauvaise cours des chansons tristes ap vers la suite, cette chanson est parfaite. er le point vite et se tourn
« ringarde » La chanson éc outer sont pas pour que j’aime "ringa rdes", mais elles ne le
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RADIO FRANCE
je retiendrai J'adore les chansons ment ! Mais celle que ère uli rég ute éco n e J' moi. nson. c'est MMMBop de Ha
UNE ÉMISSION RADIO Je ne vais pas être très originale mais j'aime bien le 7/9 de Nicolas Demorand et Léa Salamé, pour rester connectée à l'actualité et renforcer ma culture générale.
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MANZONI/NORDICFOCUS
@LÉA LEMARE
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#SELFSKI
MES APPL
Waze, la base pour ICATIONS points sur la route éviter de perdre des
LE RÉSEAU
SOCIAL Instagram car c'e st le réseau numér On peut suivre to o 1. ut politique, environn e l'actualité (sportive, em entale...) très simplement. On y tro photos, on peut co uve de magnifiques et j'adore le concepmmuniquer facilement, faire des choses trè t des stories. On peut s drôles.
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MON BON SIROP… ROI DES SIROPS !
P O U R V O T R E S A N T É , P R A T I Q U E Z U N E A C T I V I T É P H Y S I Q U E R É G U L I È R E . W W W. M A N G E R B O U G E R . F145 R
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Marie-Laure Brunet
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'hiver est lancé, les objectifs sont fixés. Athlètes de haut niveau ou amateurs, tous ont leur calendrier de courses bien établi avec des étapes incontournables. Comment atteindre ses objectifs ? Au-delà de la phase de préparation physique et des muscles bien saillants, le mental, cette fameuse tronche si souvent décisive, doit être considéré et entraîné pour atteindre notre objectif. Le premier pas pour réaliser un objectif peut paraître évident : le définir. Pourtant, cette étape clé est souvent négligée. On fixe parfois les objectifs sans vraiment les expliciter. Il est primordial d’en prendre conscience… et de les exprimer. Un objectif doit être à la fois ambitieux et réaliste.
« La répétition permet l'intégration des compétences » Après avoir soigné cette étape, il est important d'identifier les compétences techniques et mentales que nous avons développées et qui pourront être sollicitées le jour J. Que ce soit
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partie de la piste parfaitement exécutées. Si mon mental me jouait des tours et imaginait la balle ratée alors je recommençais le travail de visualisation jusqu’à ce que l'image soit parfaite. Savez-vous que la pensée est créatrice et que ce qui se manifeste dans nos vies est l'expression de nos intentions ? C'est pourquoi ça vaut le coup de cultiver des pensées positives et constructives. Que ce soit sur les skis, derrière une carabine, au travail ou dans nos vies professionnelles, nous avons tous des objectifs. Il n'existe pas de recette miracle, chacun doit trouver sa propre stratégie pour échapper au bavardage du mental et au piège que notre ego tente de nous tendre. Certains y arriveront de façon intuitive et spontanée, quand d'autres y parviendront grâce au coaching mental. Une chose est certaine, c'est que tout devient possible dès lors que vous vous autorisez à y croire avec objectivité. Soyez ambitieux et surtout, donnez-vous les moyens de concrétiser vos rêves par l'action. Quelles sont les compétences que vous allez solliciter dès à présent pour vous mettre en route vers votre objectif ? n
« Avec nos pensées, nous bâtissons notre monde. » Bouddha Pour m'assurer d'être dans le bon état d'esprit le jour J et afin de donner les bonnes informations à mon cerveau, chaque veille de course, je visualisais chaque séquence de tir et chaque
Marie-Laure Brunet, double médaillée olympique, est coach mentale. 146
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pour boucler la Transju' en six heures ou pour gagner la coupe du monde de biathlon du Grand-Bornand. Athlète, j'ai créé de manière spontanée et intuitive des techniques de visualisation, de focalisation de l'attention qui, au-delà des deux médailles olympiques et des neuf médailles mondiales, m'ont permis d'être la meilleure tireuse mondiale pendant plusieurs saisons, avec des pourcentages de réussite avoisinant les 94 %. J'ai réussi à atteindre un tel niveau de réussite sur plusieurs années parce qu'à chaque séance, je répétais mes séquences de tir avec beaucoup de lucidité, d'envie et d'exigence. Ainsi j'ai pu intégrer des savoir-faire sur lesquels il m'était possible de m'appuyer quand ça comptait, plutôt que de me laisser rattraper par l'enjeu du résultat.
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Choisir sa cible
Emmanuel Jonnier, ancien fondeur français, fait aujourd’hui partie de la “cellule glisse” de l’équipe de France.
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