NORDIC MAGAZINE n°33

Page 1

nordic

MAGAZINE

BIATHLON

Dans la cible des bookmakers

ROXANA MARACINEANU Le nordique selon la ministre des Sports

22 PAGES

Jean-Marc

GAILLARD Tête de liste nordic

MAGAZINE

Février 2020 mynordic.fr @nordicmag

33

#

1


.fr

Tout le ski est

auvieuxcampeur

AuVieuxCampeurSociete

www.auvieuxcampeur.fr

@Au_VieuxCampeur

@auvieuxcampeur

Paris Quartier Latin - Lyon - Thonon-les-Bains - Sallanches - Toulouse-Labège - Strasbourg - Albertville - Marseille - Grenoble - Chambéry Paris Haussmann (ouverture printemps 2020) - GAP (ouverture été 2020)


.fr

nordic

Magazine

BIATHLON

Dans la cible des bookmakers

ROXANA MARACINEANU

du

22

Le nordique selon la ministre des Sports

PAGES

Jean-Marc

GAILLARD Tête de liste Magazine

n nordique À télécharger gratuitement sur

Février 2020 mynordic.fr @nordicmag

33

#

nordic

L’application

1

Résidence des Épilobes 300, chemin des Mouillettes 39220 Prémanon Tél. : + 33(0)6 85 96 90 94 E-mail : nordicmagazine@live.fr Nordic Ma est édité nordic par les SAS au capital de 5 000 € RCS Lons-le-Saunier 538 166 166 Président : Franck Lacroix

LAUSANNE 2020 LA VIE EN ROSE

MAGAZINE

} Rédaction Directeur de la publication et de la rédaction : Franck Lacroix Rédacteur en chef délégué : Jérôme Martinet Ont collaboré à ce numéro : Marie-Laure Brunet, Iris Pessey, François Schlotterer, Florent Servia, Karine Garnier, Louis Delvinquière, Guillaume Charpin, Florian Burgaud, Bernard Morel, Thomas Bray, Marine Bouhier Aurore Braconnier. } Publicité Tél. : + 33 (0)6 75 93 56 12 Corentin Jacquot (Alpes) : + 33 (0)6 33 43 35 78 } Diffusion La liste complète des points de diffusion dans les Alpes, le Jura franco-suisse, les Vosges, les Pyrénées, Paris et Lyon sur www.mynordic.fr } Photo de couverture Nordic Magazine } Impression : Rotimpres

Une réussite. Les Jeux olympiques de la jeunesse ont été une parenthèse enchanteresse dans un hiver compliqué en raison du manque de neige. Lausanne 2020 a même dépassé les espérances de ceux qui, depuis des années, ont œuvré à leur préparation. Ils savaient que le spectacle offert par la jeunesse mondiale serait ambitieux. L'élite de demain a en effet tout donné pour décrocher la médaille d'or tant espérée. Que de belles histoires ont été écrites à la Vallée de Joux ou sur le stade des Tuffes, à Prémanon, pour ne citer que les lieux où ont été disputées les épreuves nordiques ! Que d'émotions ! Mais ils pouvaient s'interroger sur l'engouement que l'événement pouvait susciter auprès du grand public. Se déplacerait-il pour soutenir des athlètes certes prometteurs mais encore inconnus ? Et bien oui, ils sont venus les spectateurs, sur tous les sites, en Suisse et en France, dans le Jura et les Alpes, dans la capitale vaudoise. Partout où brillait la flamme olympique, ils se sont déplacés en nombre. Et quel enthousiasme ils ont su offrir. Il faut avoir vécu une course, entendu les cris, les encouragements, les applaudissements, pour comprendre ce qu'il s'est produit durant une quinzaine de jours entre France et Suisse. Une ambiance qui n'était pas celle d'une coupe du monde ou des championnats de France. Une atmosphère particulière qui n'existe que sous la bannière olympique. Un climat qui s'est moqué des frontières. Peut-être une des plus belles leçons apprises d'ailleurs. Grâce à Lausanne 2020, nous avons vu la vie en rose. Le rose des dossards, le rose des banderoles qui ont habillé les stades, le rose des joues des jeunes filles et jeunes garçons

dont le cœur a battu si vite, si fort. Le rose aussi des tenues des bénévoles. Ah, cette armée entièrement vouée à la bonne marche d'un événement planétaire. Eux aussi sont passés par toutes les couleurs. Tout de suite, ils ont été plongés dans le grand bain, ont dû parfaire leurs gestes pour ensuite goûter au plaisir de la natation synchronisée. Ils ont donné l'impression qu'organiser des Jeux olympiques de la jeunesse était chose facile. Or, on le sait bien dans le sport, les gestes les plus simples réclament le plus de travail, de concentration, d'investissement. La vie en rose enfin pour ceux qui ont rêvé d'organiser ces JOJ, puis pour ceux qui ont travaillé à la concrétisation du projet. Combien de réunions, de kilomètres parcourus, de réflexions, de décisions, d'hésitations ? Il a fallu expliquer, convaincre, recruter, trancher, impulser... Le succès des Jeux olympiques de la jeunesse n'appartient à personne, il est à tous. Jusqu'aux dizaines de milliers d'élèves qui, le temps d'une journée, avec leurs écoles, ont découvert le biathlon, le ski de fond ou encore le saut à ski. Combien de vocations sont nées ? Nul le sait, nul ne le saura jamais. Mais, soyez-en certains, dans quelques années, ils seront quelques-uns à raconter, qu'un jour de l'hiver 2020, sous un beau soleil, ils sont venus avec leur maître ou maîtresse, assister à des compétitions. Ils y ont vu des athlètes, finalement guère plus âgés qu'eux, tout donner pour que retentisse leur hymne national. Ils ont applaudi à leur passage, ont hurlé pour leur donner de la force. Mais, en leur for intérieur, ils se sont dit : « Ah, ce que j'aimerais être à leur place ! Les prochains Jeux olympiques, voilà ce que je veux faire ! »

#33

} Abonnement 4 numéros : 29 € Participation aux frais d'expédition et soutien à Nordic Magazine www.mynordic.fr ou encart page 19 Anciens numéros : 5 euros le numéro. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes et photos qui lui sont adressés. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans le magazine est interdite. Merci à Fabrice Guy, parrain, Laurence Rochat, marraine. Merci à Michel Roulet, Myriam et Daniel Comtet, Isabelle Begon, Julien Bernard, Delphine Pralong, Annette Lamy-Chappuis, Matthias Vauthier. Et merci à nos annonceurs. Création : décembre 2011 Dépôt légal : février 2020 ISSN : 2257-4638

nordic

MAGAZINE

Prochain numéro :

Octobre 2020

3


,

nordic.fr

my

Le sommaire ,

La Transju'

3 L'ÉDITO

nordic.fr

my

Lausanne 2020 : la vie en rose

6 ZOOM Ski de fond : la jeunesse française décomplexée

8 PLANÈTE NORDIQUE

nordic

22

nordic

Magazine

Benjamin Becker/Trans'OrganisaTiOn

23

Edgar Vallet

20 FRANÇOIS SCHLOTTERER Réussir sa sortie

LA TRANSJU' : CHANSON POPULAIRE

22

BENJAMIN BECKER/TRANSJURASSIENNE

24 Formats de courses, animations, accueil :

les secrets pour séduire les skieurs

32 L'avenir se prépare avec la Visma Ski Classics 38 Les parcours avec Bicova et Duvillard

44 LE GRAND ENTRETIEN Roxana Maracineanu, ministre des Sports

50 KIKKAN RANDALL, PLUS FORTE

b

44

Magazine

17 STYLE LIBRE/STYLE CLASSIQUE

b

Les courses de ski de fond travaillent à séduire les skieurs ordinaires. Nouveaux formats, animations pour les familles, courses en duo, tarifs abordables… La Transju’ et ses sœurs internationales rivalisent de nouveautés pour attirer les foules.

b

22

BENJAMIN BECKER/TRANSJURASSIENNE

TRANSJU' CHANSON POPULAIRE

8 Sprinteurs de première classe 10 L'interdiction des farts fluorés à l'épreuve de la réalité 12 Embouteillage tricolore chez les biathlètes 14 Paroles de jeunes champions olympiques

QUE LE CANCER

58 LES JO DE LAKE PLACID 40 ANS APRÈS Les témoignages de l'équipe de France de l'époque

66 ENQUÊTE : SAISON BLANCHE,

,

nordic.fr

my

NORDIC MAGAZINE

MODICA/NORDICFOCUS

b

82

b

104 So nordic

SÉRIE NOIRE ?

Kikkan

92 LE NORDIQUE FACE À SES DÉFIS Entretien avec Jean-Marie Saillard, président de l'ENJ

4

DU BIATHLON

100 SUISSE : OÙ SONT PASSÉES

LES « POPULAIRES » ?

nordic

Magazine

TONE COUGHLIN

50

51

b

Magazine

94 ANTHOLZ, LA LOVE STORY

Elle est la meilleure skieuse de l'histoire du ski de fond aux États-Unis. Une vie heureuse jusqu'à ce qu'on lui diagnostique un cancer du sein. À Nordic Magazine, la jeune maman raconte comment elle a réussi à le vaincre.

b Tone Coughlin

nordic

82 JEAN-MARC GAILLARD Transju' VS Transvu

Plus forte que le cancer

50

76 AU MENU DES FONDEURS

90 IRIS PESSEY

RANDALL

« Je suis en rémission », confie Kikkan Randall, un an après la fin de sa radiothérapie.

72 BIATHLON : LES PARIS ONT LA COTE

104 SELFSKI Renaud Jay

106 MARIE-LAURE BRUNET Partage olympique

nordic

MAGAZINE


nordic

MAGAZINE

5


nordic.fr

my

LA JEUNESSE DÉCOMPLEXÉE Depuis le mois de décembre, Hugo Lapalus et Jules Chappaz – vingt-etun ans pour le moustachu, vingt ans pour le champion du monde junior du 10 km skate à Lahti (Finlande) en janvier 2019 – ont réalisé des débuts remarqués en coupe du monde. Leur intégration dans le groupe senior s’est réalisée sans heurt, comme dans un rêve, ce qui leur a permis de très vite se démarquer : Jules Chappaz a notamment terminé 13e du 15 km libre de Toblach (Italie) et Hugo Lapalus 10e de la montée de l’Alpe Cermis lors du Tour de Ski. « J’ai l’impression que je me suis entraîné tout l’été avec eux, que j’ai toujours été présent. Le staff et tous les athlètes ont été cools avec nous. Il n’y a pas eu de temps d’adaptation », explique le plus âgé des deux. Lapalus justement évoque le Tour de Ski avec des éclairs de bonheur dans la voix : « C’était un rêve parmi d’autres. Il y a trois ans, avec Jules, on se disait : “imagine, on fait le Tour de Ski ensemble”. Et c'est ce qui est arrivé. C’est juste incroyable ! » Les deux Cluses, membres de la très remarquée Team Bélier [lire Nordic Magazine n° 32], amènent un certain renouveau au sein de l’équipe de France. « On découvre et on ne se met aucune limite. On prend ce qu’il y a à prendre. On ne retirera que du positif des courses, même si elles se passent mal », développe Lapalus. « On sait ce qu’on veut et où on veut aller. On s’en donne les moyens, mais on ne se met pas de pression pour le moment parce qu’on arrive juste au niveau coupe du monde », conclut Chappaz. n Photo : Modica/Nordic Focus

6

nordic

MAGAZINE


Hugo Lapalus et Jules Chappaz ont découvert la coupe du monde. Leur prestation, notamment lors du Tour de Ski, a été remarquée.

nordic

MAGAZINE

7


,

nordic.fr

my

Planète nordique

Un nouveau team pour Marie Dorin L'ancienne biathlète et chroniqueuse de Nordic Magazine a rejoint le Team CimAlp. Sous les couleurs de la marque drômoise de vêtements techniques pour sports de montagne, elle participera à la saison de trail.

De nouveaux douaniers

MODICA/NORDICFOCUS b

Sprinteurs de première classe de France depuis le maillot distinctif porté par Maurice Manificat en décembre 2017 (en distance). « Le mot d'ordre, c'est d'abord de savourer ce maillot en restant calme car le mini-tour de Québec en fin de saison est encore loin », ajoute Burdet heureux que la dynamique insufflée par ses

LES BIATHLÈTES CHINOIS S'ENTRAÎNENT À LA FÉCLAZ

LE WEEK-END FANTASTIQUE DE MAHON ET BENED

Pendant les fêtes de fin d'année, deux légendes du biathlon ont coaché leurs protégés sur le site nordique de La Féclaz. Les entraîneurs de l’équipe de Chine Ole Einar Bjoerndalen et Darya Domracheva avaient choisi le site savoyard pour parfaire leurs gammes avant la reprise de la coupe du monde à Oberhof. Une destination conseillée par Jean-Pierre Amat, responsable du tir. Arrivée le 23 décembre, l’équipe a “personnalisé” les pistes. « Bjoerndalen, connu pour son côté perfectionniste, voulait quelque chose de précis », confirme Franck Perrin, directeur des activités nordiques.

Le 28 décembre, le biathlète de l’Entente saugette Sébastien Mahon a remporté, en duo avec Camille Bened, le Talent Team Challenge dans la VeltinsArena de Gelsenkirchen. « Schalke ! Que dire… une course que j’ai toujours regardée avec des étoiles dans les yeux. Être là même pour courir en juniors, c’était fantastique », témoigne le Jurassien membre de l'équipe de France juniors dont l'entraîneur n'est autre que Simon Fourcade. « Il est très impliqué dans ce qu’il fait, mais je dirais qu’il a un petit plus. C’est de pouvoir nous parler aussi de son vécu d'athlète qui est tout récent », apprécie le jeune homme.

FACEBOOK NORDIC SAVOIE GRAND REVARD

Les biathlètes Émilien Jacquelin et Julia Simon ont rejoint l'équipe de France des douanes.

8

b

Un début d'hiver compliqué La Nordique des Crêtes dans les Vosges, l'Envolée Nordique dans le Jura ou encore La Foulée Blanche [qui a maintenu la Foulée Classique] dans les Alpes n'ont pas pu avoir lieu en raison d'un manteau neigeux. Insuffisant.

deux atouts maîtres se métamorphose en « sensation que tout est accessible et qu'on peut viser la lune ». D'ailleurs, les tricolores impactent désormais psychologiquement leurs adversaires au moment de choisir leurs quarts de finale. Conséquence méritée de leur nouveau statut.

TALENT TEAM CHALLENGE

PISTE ROUGE

Lucas Chanavat lors de sa première victoire en coupe du monde, à Planica.

b

L

ucas Chanavat avait donné le ton lors des rudes courses de sélection norvégiennes à Beitostolen. Sans le savoir, le sprinteur de l'équipe de France venait de poser la première pierre d'un hiver exceptionnel. Par la suite, les hommes de Cyril Burdet ont en effet enchaîné les performances : podium historique de Richard Jouve en classique à Ruka puis sur le Tour de Ski à Lenzerheide, deuxième place de Lucas Chanavat à Davos suivie de sa première victoire en coupe du monde à Planica. À Dresde, toujours en l'absence du Norvégien Klæbo, le Bornandin remettait le couvert en individuel puis lors du team sprint qu'il partageait avec Renaud Jay. Une première pour l'équipe de France en coupe du monde ! Bref, des succès en veux-tu en voilà. « Ce fut un week-end historique car deux victoires en deux courses, cela ne s'était jamais fait. Outre la consécration de Lucas Chanavat, voir Renaud Jay signer sa première victoire a été un beau moment », note Brudet. Conséquence de ces résultats, le dossard rouge de leader de la coupe du monde de sprint s'est déjà retrouvé à deux reprises sur les larges épaules du fondeur du Grand-Bornand. Une nouvelle première pour l'équipe

L'équipe de biathlon de Chine devant les cibles du stade Alexis Bœuf de Savoie Grand Revard.

Camille Bened et Sébastien Mahon ont gagné la course qui a précédé le jubilé de Laura Dahlmeier.

nordic

MAGAZINE


nordic

MAGAZINE

9


,

nordic.fr

my

Planète nordique PISTE ROUGE

La fondeuse pontissalienne Anouk Faivre-Picon est actuellement enceinte de son deuxième enfant. Mais elle travaille déjà à son retour en compétition, qu'il s'agisse de la coupe du monde ou des longues distances. « Je suis trop jeune pour une fin de carrière », indique-t-elle à Nordic Magazine.

L'interdiction des farts fluorés à l'épreuve de la réalité

10

ou lors des rendez-vous mondiaux. Une vraie révolution... sauf qu'actuellement, on ne connaît pas de remplaçant qui soit aussi performant. La perte d'efficacité est évaluée à 4 km/h. De plus, on ne sait pas détecter instantanément la présence ou pas de farts fluorés sans que cela coûte trop cher. La méthode qu'ont mise au point les Norvégiens réclame, elle, encore un délai de plusieurs semaines. La FIS a mobilisé des experts pour trouver une solution, afin que la triche ne se répande pas dans le peloton comme une traînée de poudre.

Dawid Kubacki a remporté la 68e Tournée des Quatre Tremplins après s’être imposé à Bischofshofen. Après Adam Małysz en 2001 et Kamil Stoch en 2017 et 2018, le sauteur de Wisla-Zakopane est le troisième Polonais à décrocher l’Aigle d’or.

Après plusieurs échecs, Alexander Bolshunov s’offre le Tour de Ski. Troisième au sommet de l’Alpe Cermis, il est le premier Russe à l’emporter depuis Sergey Ustiugov en 2016-2017. Chez les dames, la Norvégienne Therese Johaug l'a emporté.

Le sauteur suisse Gabriel Karlen a annoncé mettre fin à sa carrière d’athlète de haut niveau. Âgé de 25 ans, il a passé dix-sept années sur les tremplins. « Durant ce temps, j’ai accompli plus que je n’ai osé rêver étant enfant », s’est-il félicité.

b

WWW.DOMINIKBAUR.COM

GABRIEL KARLEN RANGE LES SKIS

MODICA/NORDIC FOCUS

BOLSHUNOV GAGNE LE TOUR DE SKI

b

L'AIGLE D'OR POUR KUBACKI

TUMASHOV/NORDIC FOCUS

Également concernés, les Estoniens Karel Tammjärv, Andreas Veerpalu et le Kazakh Alexey Poltoranin ont été suspendus par la FIS pour une durée de quatre ans.

L

'Europe veut interdire, à partir de juillet prochain, les fluors qu'elle juge dangereux pour la santé et pour l'environnement. Fin novembre, la Fédération internationale de ski a décidé d'obtempérer, interdisant tous les farts fluorés, « pour toutes les disciplines de la FIS à partir de la saison 2020/2021 ». L'IBU, elle, réfléchit. Utilisés parce qu'« hydrophobes » – ils chassent l'eau sous les skis et permettent ainsi d'accroître la vitesse de l'athlète en compétition – ces produits seront donc persona non grata en coupe du monde

b

MODICA/NORDIC FOCUS b

... et suspension pour Poltoranin

b

L'utilisation de farts fluorés permet aux skieurs d'aller plus vite.

Prison avec sursis pour Baldauf...

En février 2019, en marge des Mondiaux de Seefeld, Dominik Baldauf avait été pris dans le coup de filet de la police autrichienne qui avait mis à jour un vaste réseau de dopage. En janvier dernier, l'Autrichien a été condamné par le tribunal régional d'Innsbruck à cinq mois de prison avec sursis pour « fraude sportive grave ». Le jeune homme de 27 ans a admis avoir eu recours au dopage sanguin et à l’utilisation d’hormones de croissance humaines. Il a fait appel.

NORDICFOCUS

b

NORDIC MAGAZINE

Pas de retraite pour Faivre-Picon

nordic

MAGAZINE


ESCALE DETENTE A SALINS-LES-BAINS A Salins-les-Bains, tout est histoire de sel. Un week-end dans la cité de l'Or Blanc, c'est la garantie de se ressourcer dans les espaces bienêtre et spa de Therma Salina et de découvrir un fleuron du patrimoine régional en visitant la Grande Saline. Car pour comprendre le sel franccomtois, il faut remonter aux origines. C'est ici, à la Grande Saline, au sein d'une majestueuse galerie souterraine médiévale, que tout a commencé. Pendant 1200 ans, les hommes ont pompé l’eau naturellement salée du sous-sol et l’ont fait évaporer pour en récolter l’Or Blanc. Témoins de ce savoirfaire et de cette mémoire ouvrière, le système de pompage du XIXe siècle encore en fonctionnement et la dernière poêle à sel de France vous plongent dans une atmosphère unique au cœur d'un site d'exception inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO ! La route du sel vous emmène ensuite à Therma Salina, avec ses trois ambassadrices, les championnes de biathlon Anaïs Bescond , Anouk Faivre-Picon et Justine Braisaz. Dans son ambiance lumineuse et zen, avec son eau salée comparable à celle de la Mer Morte, ThermaSalina invite à la détente parfaite. Le spa propose sauna, hammam, caldarium et bassin de détente avec jacuzzi, banquettes de massage, nage à contre-courant. Et pour prolonger la pause bien-être, ThermaSalina décline une gamme de soins thermaux, de kinésithérapie et d’esthétique. Hydrobain, douche au jet, massages, modelages corporels, soins du visage... près de 11 formules à consommer sans modération !

nordic

MAGAZINE

Therma Salina www.thermes-salins.com 03.84.73.04.63

Grande Saline www.salinesdesalins.com 03.84.73.10.92

11


,

nordic.fr

my

Planète nordique

b

MANZONI/NORDICFOCUS

Le podium

TIRIL ECKHOFF

MANZONI/NORDICFOCUS

Quatre à la suite

MANZONI/NORDIC FOCUS

b

Nordic story

Sprint, poursuite et mass-start ! Tiril Eckhoff est repartie du Grand-Bornand avec trois trophées dans ses valises. Si l'on tient compte de sa précédente victoire lors de la poursuite d’Hochfilzen, la Norvégienne réussissait même le quatre à la suite... et s'engageait résolument dans la course au gros globe de cristal.

12

lui de Pokljuka... sans compter les podiums de cinq biathlètes différents décrochés cette saison (Fourcade, Fillon-Maillet, Desthieux, Jacquelin, Fabien Claude). Huit même si l'on ajoute les dames avec Julia Simon, numéro 3 mondiale à ce moment de l'hiver, Justine Braisaz et Anaïs Bescond ! Cette densité jamais vue en équipe de France épate et fascine. « Aujourd'hui je suis 13e… et dernier Français. Notre équipe est incroyable », notait justement Antonin Guigonnat à Ruhpolding. « Quatre Français à la cérémonie des fleurs, c'est beau », appuyait Fabien Claude, 5e du jour et auteur de la meilleure performance de sa jeune carrière. Dans le sillage d'un Martin Fourcade plus incisif sur la piste et plus précis derrière la carabine, c'est bien toute l'équipe qui est aspirée collectivement vers le haut, le très haut niveau. D'ailleurs, outre Boe, Fourcade devra en particulier composer avec Desthieux et Fillon-Maillet dans la course au globe. En cas de succès du Catalan, il s'agirait d'un 8e gros globe qui le ferait entrer encore plus dans le Panthéon du biathlon.

Désarmée

Elle a laissé sa carabine pour s'investir dans les courses de ski de fond. Depuis le début de la saison, Enora Latuillière dispute des sprints et cela lui réussit plutôt bien. Elle a déjà participé à plusieurs étapes de coupe du monde, dont Dresde où elle a signé un top 15.

CHARLY PROD

S

i une statistique devait résumer l'incroyable (début de) saison de l'équipe de France de biathlon, ce serait celle-ci : 3. Comme le nombre de biathlètes français figurant aux trois premières places du classement général de la coupe du monde à l'issue du week-end de Ruhpolding, comptant pour la cinquième étape du calendrier. À ce moment de l'hiver, les bleus écrivent l'histoire de leur sport en lettres majuscules avec Martin Fourcade en leader retrouvé, devant les 4e et 3e du général de l'hiver précédent, Simon Desthieux et Quentin Fillon-Maillet ! Cette performance incroyable ne doit pas être banalisée car elle relève vraiment de l'exceptionnel. Certes les tricolores ont pu opérer ce rapprochement en l'absence du leader norvégien Johannes Thingnes Boe (devenu papa mi-janvier), mais leurs résultats d'ensemble ne doivent rien à personne. Quelques preuves parmi d'autres. Le quadruplé réalisé sur l'individuel d'Östersund, les deux doublés sur le sprint et la mass-start d'Oberhof, le deux doublé à Ruhpolding, ce-

ENORA LATUILLIÈRE

b

Embouteillage tricolore chez les biathlètes

b

Le début de l'hiver a été exceptionnel pour Martin Fourcade et ses coéquipiers.

GASPARD ROUSSET En rouge

L'hiver dernier, Jules Chappaz faisait le beau en OPA Cup dans la catégorie U20. Cette année, c'est le fondeur de La Féclaz Gaspard Rousset qui enchaîne les victoires, notamment à St. Ulrich où il a gagné deux des trois courses.

nordic

MAGAZINE


Ivre de plaisir... sur le rĂŠseau de Romandie Ski de Fond !

www.skidefond.ch nordic

MAGAZINE

13


,

nordic.fr

my

Planète nordique PISTE ROUGE

Les biathlètes Mathieu Garcia et Jeanne Richard lors de la remise des médailles, à Lausanne.

b

INSTAGRAM J. BOE

Johannes Thingnes Boe est papa

Photo finish

Depuis le 14 janvier, le biathlète norvégien et son épouse Hedda sont les heureux parents d'un petit garçon prénommé Gustav.

Pas de Northug à la Vasaloppet Le double champion olympique voulait participer à plusieurs courses longue distance dont la célèbre Vasaloppet suédoise [lire Nordic Magazine n° 32]. Finalement, il ne pourra pas. Il est devenu commentateur pour TV2 et a lancé sa propre marque de lunettes. Le Norvégien a tout de même réussi à courir la Marcialonga.

... et ville hôte des prochains JOJ Après Lausanne 2020, les prochains Jeux olympiques de la jeunesse se dérouleront en 2024 dans la province de Gangwon, en Corée du Sud.

Lamy Chappuis à Prémanon Aujourd'hui, Jason Lamy Chappuis est copilote sur des moyens courriers à Air France. À l'occasion des JOJ, le champion était de retour à Prémanon, dans le stade qui porte son nom. Auprès du public et des jeunes, l'ancien combiné nordique a joué le rôle d'ambassadeur. 14

Jeux olympiques de la jeunesse : « On ne peut pas rêver mieux » Les Jeux olympiques de la jeunesse Lausanne 2020 sont terminés. Le succès a été au rendezvous, tant à Prémanon que dans la Vallée de Joux. Le public a assisté nombreux aux épreuves nordiques dont certaines d'entre elles n'avaient rien à envier à un blockbuster hollywoodien. Les athlètes ont offert un spectacle de première classe. Quant aux bénévoles, ils ont permis une organisation qui, pour le président du comité d'organisation Paris 2024 Tony Estanguet, est une source d'inspiration [lire notre édito]. La biathlète Jeanne Richard, argentée lors de l’individuel et surtout titrée avec Mathieu Garcia à l’issue du relais mixte simple, n'est pas près d'oublier cette quinzaine. « Je suis énormément satisfaite, s’enthousiasme celle qui est licenciée

aux Gets (Haute-Savoie), encore sur son nuage. On ne peut pas rêver mieux qu’une médaille, en plus d’or ! J’ai vécu des moments mémorables. » « Quand tu montes sur le podium et que tu vois tout le monde en face de toi, c’est fou, témoigne le champion olympique de Villard-de-Lans avec qui elle a décroché le Graal. Ce sont les meilleurs moments dans la vie d’un athlète. Tu as vraiment l’impression de porter ton pays. Tu montres que les Français étaient les meilleurs. » Ne cherchez pas de tableaux de médailles pour les JOJ, il n'en existe pas. Le CIO veut protéger les jeunes athlètes. Après tout, pourquoi pas ! Plus qu'un classement entre nations, ce sont les souvenirs personnels et collectifs qui resteront à jamais dans la mémoire de tous ces adolescents. b MARKUS KEHL

Sapporo, Salt Lake City et Barcelone, avec des épreuves de saut à ski à Sarajevo en Bosnie-Herzégovine ont exprimé leur envie d’accueillir les Jeux olympiques d’hiver en 2030.

b JOE TOTH FOR OIS

Candidates pour les JO de 2030...

nordic

MAGAZINE


Aussi

pour les

fondeurs.

Le goรปt des Suisses depuis 1115. www.gruyere.com

nordic

MAGAZINE

15


nordic.fr

my

16

nordic

MAGAZINE


,

Style classique

Qu'est ce qui vous plaît le plus sur la coupe du monde de combiné nordique ?

L'ambiance, le haut niveau, le fait de se confronter aux meilleurs de notre discipline, d'observer leur technique, d'apprendre à leurs côtés et d'élever son propre niveau ! La première fois, on y va les yeux grands ouverts. Ensuite, on arrive à se concentrer sur soi-même pour essayer de faire de bons résultats. Et qu'est ce qui vous plaît le moins ?

Pas grand-chose ! Si ce n'est que le haut niveau est difficile... mais honnêtement, rien ne me déplaît sur la coupe du monde. Comment êtes-vous devenu combiné ? En fait, j'étais allé voir la coupe du monde de Chaux-Neuve en 2010 et ça m'a donné envie d'essayer. J'y suis allé un mercredi et ça m'a plu. Finalement, j'y suis venu tard, à l'âge de dix ans, par rapport à certains qui sont nés skis aux pieds. En ski alpin et ski de fond, j'ai toujours aimé sauter partout... donc c'était une suite logique.

THIBAUT/NO

RDIC FOCU

S

La domination du Norvégien Jarl Magnus Riiber vous fascine ou vous inquiète ?

b

Les deux. C'est fascinant car il est incroyablement fort aussi bien en saut qu'à ski. Et de l'autre, c'est inquiétant car si personne ne vient le détrôner, il risque de dominer le circuit encore quelques années alors que la discipline a besoin d'émulation et de bagarres sportives. J'espère un jour batailler avec !

EDGAR VALLET nordic

MAGAZINE

De quoi rêve le jeune athlète que vous êtes ? D'être champion olympique. Le rêve ultime quand on fait du sport. On va tout faire pour y arriver, j'ai quelques olympiades devant moi pour essayer. Ce titre est tellement beau et unique !

Avec Lilian Vaxelaire qui a aussi rejoint cet hiver la coupe du monde, le Pontissalien Edgar Vallet incarne la relève du combiné nordique français en équipe de France. 17


,

nordic.fr

my

Style libre

Pourquoi ne faites-vous pas que du saut à ski ?

.fr

Depuis tout gosse, j'ai toujours aimé le ski de fond et faire des courses. En découvrant le saut, cela m'a paru naturel de m'essayer au combiné nordique. J'aime ces deux sports très différents.

Vous souvenez-vous de vos premiers sauts sur un tremplin ? Oui, c'était en 2010 sur le tremplin « mini Planica » à côté du télésiège à Chaux-Neuve. On sautait avec nos skis alpins ! Ensuite, je suis passé sur le 10 m, puis 28 m... pour arriver finalement sur le grand.

Je suis bien comme je suis : c'est sûr qu'il nous manque un peu de muscles pour la plage l'été mais il faut savoir ce qu'on veut. Je ne vais pas aller à la salle pour prendre des pecs et des gros bras si c'est pour être ensuite pénalisé sur le tremplin !

b

NORD

IC MA

GAZIN

E

Les sauteurs et combinés doivent être légers du haut du corps notamment. Ne rêvez-vous pas d'un corps plus musclé ?

On vous donne la possibilité de gagner une étape de la coupe du monde. Laquelle choisissez-vous et pourquoi ? Chaux-Neuve sans hésiter. C'est la plus belle du calendrier de la coupe du monde, la plus populaire, la plus chouette pour les Français... Je n'ai encore jamais eu la chance d'y participer. Mais j'ai hâte de la découvrir car elle n'était pas au programme cette année à cause des JOJ. Qu'est ce qui peut vous agacer dans la vie de groupe ? Euh... Je dirais le manque de ponctualité. Plus globalement, le respect des uns et des autres est important à mes yeux si l'on veut garantir une bonne ambiance dans le groupe. Vous êtes souvent en déplacement : un bon conseil télé ou bouquin pour les froides soirées d'hiver ? Edgar Vallet a 19 ans. Il a découvert la coupe du monde à Lahti, en Finlande, en mars 2018. 18

Ben la télé réalité ! Les Marseillais et les programmes de ce genre, je ne regarde que ça ! Ça me passe le temps dans les voyages. Par contre, je ne lis pas trop...

nordic

MAGAZINE


Je m’abonne

nordic

nordic

r

Magazine

Magazine

BIATHLON

Dans la cible des bookmakers

ROXANA MARACINEANU

22

Le nordique selon la ministre des Sports

PAGES

Jean-Marc

GAILLARD Tête de liste Magazine

nordic

décembre 2018

Portrait d'une battante

ENqUêtE Athlète... et maman

tARJEI BOE Entretien exclusif

20

Richard

frédéric Jean

JOUVE

L'entraîneur fédérateur du biathlon

PAGES SPECIALES Décembre 2019 mynordic.fr @nordicmag

32

Le montagnard

#

nordic

Magazine

SHOppiNg

Pour recevoir les prochains numéros,

JOHANNES

BOE

Décembre 2018 mynordic.fr @nordicmag

se confie

29

#

07/12/2018 12:07

JEUX oLYMPIQUES

L’album souvenir des nordiques

Heureuse retraite

octobre 2018

Les confidences d'une légende

Anaïs

Bescond Déterminée

Juin 2018 mynordic.fr @nordicmag

27

#

22/06/2018 10:16

CHANAVAT

Décembre 2017 mynordic.fr @nordicmag

25

#

07/12/2017 11:50

MARTIN FOURCADE

60

PAGES SPECIALES

Star médiatique

kIlIAN JORNET

Passion norvégienne CADEAU

JASON

Lamy Chappuis Les confidences d'une star

Votre calendrier 2018 Octobre 2017 mynordic.fr @nordicmag

nordic

Une_Dos_Carré_24.indd 1

24

#

09/10/2017 11:26

MAGAZINE

n FévRIER 2018

OCTObRE 2017

Magazine

40 ANS DE LA TRANSJU • ROMAIN GROSJEAN • QUENTIN FILLON-MAILLET • FOURCADE/BOE

LuCAs

nordic

nordic Magazine #26

JULien roBert

Le succès du biathlon féminin

JEUX OLYMPIQUES DE PYEONGCHANG • MARTIN FOURCADE • KILIAN JORNET

ANs APRès

nordic Magazine #24

antoine gérard

n

adrien backscheider • fabien saguez • johannes hoesflot klaebo • snowfarming

mArit Bjoergen

Le « Fourcade » des Paralympiques

Déjà dans l'élite

nordic Magazine

BAPTISTE GROS

PETTER

exclusif

Abonnez-vous par Internet

TRAnSJU' Philippe Candeloro raconte

www.mynordic.fr

THIBAUT

PINOT

Février 2019 mynordic.fr @nordicmag

Passion nordique

30

#

23/01/2019 15:18

nordic

Magazine JoHAnnES KlAEBo

Entretien exclusif avec la star norvégienne

PATRICK FAVRE

Le nouvel atout de Martin Fourcade

FABIEN SAGUEZ

M. Mme Nom et Prénom

Le plan de bataille de la FFS

Adresse

ADRIEn

BACKSCHEIDER

Le 4e mousquetaire #

Octobre 2018 mynordic.fr @nordicmag

28

Une_Dos_Carré_28.indd 1

12/10/2018 11:39

nordic

Magazine

TRANSJU

remplissez le formulaire ci-dessous et envoyez-le accompagné d’un chèque de 29 ou 51 euros (pour participation aux frais de port) à : Nordic Magazine Service abonnement 1, chemin du Moulin 39260 Martigna France Offre valable pour la France et la Suisse.

Northug Entretien

Le cœur sous l'armure

Une_Dos_Carré_30.indd 1

n

BENJAMIN DAVIET

50

FÉVRIER 2019 nordic Magazine #30

MArIE DorIN HABErT

n

LA TRANSJU’ • BAPTISTE GROS • PETTER NORTHUG • THIBAUT PINOT • PHILIPPE CANDELORO

nordic

Magazine

4 numEros : 29 € 8 numEros : 51 €

1

Les nouveautés du nordique

nordic Magazine #28

Johannes Boe • maurice manificat • anouk faivre-Picon • Laurent muhLethaLer

nordic Magazine #29

JUIN 2018 MARIE DORIN-HABERT • ANAIs BEsCOND • MARIT BJOERGEN • BENJAMIN DAVIET

nordic Magazine #27 décembre 2017 Jeux olympiques de grenoble • Julien robert • lucas chanavat • antoine gérard

nordic Magazine #25

JULIA SIMON

La confiance intacte

nordic

Le bien aimé

Magazine

maurice manificat

Une_Dos_Carré_27e.indd 1

Une_Dos_Carré_25.indd 1

nordic

.fr

Magazine

n

1

Magazine

Une_Dos_Carré_29.indd 1

n

33

#

nordic

n

Février 2020 mynordic.fr @nordicmag

pyEONG chANG

40 ans de légende

Le duel Boe Fourcade

ROMAIN gROSJEAN

Un pilote de F1 sur les skis

CP Adresse e-mail

@

Signature

ROddy dARRAgON

Souvenirs olympiques

Quentin FILLON

MAILLET Le méritant

Une_Dos_Carré_26.indd 1

Février 2018 mynordic.fr @nordicmag

26

#

22/01/2018 10:57

19


J

,

François Schlotterer

«

’arrête ! » : Raphaël Poirée en 2007, après un dernier titre mondial arraché à Antholz, crache son soulagement en disant qu’il arrête sa carrière, au moment de tomber dans les bras de Christian Dumont, à peine la ligne du 20 km franchie. Un succès et un rendez-vous fixé à Oslo pour la dernière mass-start de l’hiver à Holmenkollen, sa deuxième patrie, pour une sortie de gala. Rendez-vous assumé : un mois après, il offre un dernier récital avec Bjorndalen et Sven Fischer, s’inclinant de quelques centimètres, mais en ayant livré une ultime course le couteau entre les dents et la bave aux lèvres, une course mythique. Au corps à corps avec les deux meilleurs biathlètes du monde jusqu’au dernier jeté de pied, une intensité rarement atteinte, et une sortie de très très haut niveau. Nous nous étions retrouvés groggy avec Christophe Vassalo, avec qui j'avais commenté la course pour Eurosport, quelques minutes seulement après avoir rendu l’antenne, dans la voiture sur l’autoroute vers l’aéroport d’Oslo, sous le coup d’une émotion folle et frustrés de ne pas avoir pu redescendre en température avec l’équipe de France en regardant la cérémonie des médailles et en prolongeant encore quelques instants ce moment dingue ! Voilà le défi de Martin Fourcade, trouver une sortie à la hauteur de son incroyable carrière. Si Martin a devancé Raph’ dans tous les compartiments du jeu, avec son talent et sa classe naturelle, méthodiquement et avec une aisance trompeuse, il est encore devancé par son aîné sur l’issue. Évidemment cette idée lui trotte dans la tête depuis deux ans, depuis Pyeongchang en fait.

’ nordic.fr

my

accolade au Roi des Norges ? Pourquoi pas, même s’il faudrait encore se taper les comparaisons avec Raphaël Poirée, si c’est à Holmenkollen. Aller chercher les 100 victoires en coupe du monde ? Il en restera au mieux encore une quinzaine à aller chercher au terme de cet hiver, très difficile donc, mais pas infaisable. Attention toutefois de ne pas s’enfermer dans une quête trop ardue. Poursuivre jusqu’aux Jeux de Pékin et ses neiges hypothétiques ? Dans un site inconnu, avec peu d’assurance d’un point de vue sportif, si ce n’est le nombre de spectateurs à toucher sur le plus grand marché potentiel du monde ? De quoi faire saliver tous les sponsors, annonceurs et partenaires, activer quelques dispositifs supplémentaires pour le féru de marketing sportif qu’est Martin…Impactant, mais pas tripant ! Être le porte-drapeau tricolore pour la cérémonie de clôture des JO ? Transmettre à Paris 2024 la flamme olympique dans une cérémonie franco-chinoise avec des nuages de drones dessinant la Tour Eiffel dans le ciel pékinois et Mireille Mathieu, première star française en Chine qui vous embrasse sur la bouche en chantant la paix. Cerise sur le gâteau, outre une, voire plusieurs dernières médailles olympiques, Martin Fourcade aura été élu triomphalement à la commission des athlètes internationaux du CIO pendant les JO. Ça pourrait ressembler à cela et ce serait dans la lignée de son ascension vers sa deuxième vie d’acteur du monde sportif. Le mystère reste entier et seul Fourcade en connaît l’issue. Comptons sur lui pour nous surprendre encore, si c’est le sien et si c’est réussi, il fera le bon choix c’est sûr. Formons un seul souhait : pourvu que ça dure ! n

Réussir sa sortie

nordic

MAGAZINE

MICHEL COTTIN/AGENCE ZOOM

20

François Schlotterer, journaliste, a été de nombreuses années la voix du biathlon à la télévision.

b

Tout de suite après les Jeux, il avait renégocié tous ses contrats de sponsoring pour deux ans seulement, s’accordant le droit de choisir sa sortie, sans pression. Pour le point final d'une carrière hors norme, la question reste ouverte… Depuis, Martin a pesé – et soupèse sans doute encore régulièrement – chaque option, a fortiori après l’hiver difficile qu’il a vécu l’an dernier et sur lequel il commence seulement à mettre des mots. S’arrêter dès cette saison après Antholz et des Mondiaux qui seront forcément marquants ? Place forte du biathlon, site magique, hôtel royal, public chaleureux, carte postale idéale…. Vingt-cinq ans après l’édition mythique de 1995 pour l’équipe de France, cette génération paraît armée pour faire mieux encore tant la domination française est écrasante chez les hommes. La saison a plutôt bien démarré et a connu un premier apogée en ce début de mois de janvier. Alors pourquoi ne pas rêver plus grand ? De là à s’arrêter si haut, si tôt, c’est sans doute prématuré. Après une victoire sur le relais masculin ? Pour un titre mondial collectif qui fuit un peu les bleus, consacrer ce groupe qu’il tire vers le haut depuis dix ans, marquer d’une médaille d’or cette saison où les garçons ont explosé avec une somme d’athlètes hyperperformants… Une belle transmission assurément, un passage de relais évident. Pas suffisant. Sortir à Oslo ? Cette saison ou la prochaine, lors d’une dernière mass-start et un beau match avec Johannes Boe, pour une dernière


Affineur de saveurs... depuis 1860

MONTMOROT - JURA Tél. 03 84 87 12 00 • Fax 03 84 47 20 24 E-mail : info@rivoire-jacquemin.com

www.rivoire-jacquemin.com

Pour votre santé, pratiquez une activité physique régulière. www.mangerbouger.fr

nordic

MAGAZINE

21


,

nordic.fr

my

La Transju'

Chaque année, La Transjurassienne réunit près de 4 000 skieurs sur ses différentes distances. La grande majorité est constituée de pratiquants populaires. 22

nordic

MAGAZINE


BENJAMIN BECKER/TRANS'ORGANISATION

TRANSJU' CHANSON POPULAIRE nordic

MAGAZINE

b

Les courses de ski de fond travaillent à séduire les skieurs ordinaires. Nouveaux formats, animations pour les familles, courses en duo, tarifs abordables… La Transju’ et ses sœurs internationales rivalisent de nouveautés pour attirer les foules.

23


,

nordic.fr

my

La Transju'

La Transjurassienne est la première course de ski de fond de France en nombre de participants.

P

Pierre-Albert Vandel, le président de Trans’Organisation, le répète à l’envi : « L’esprit Transju’, c’est l’esprit rassembleur. C’est dans nos gènes ! » Cette course française, qui se déroulera sur la Station des Rousses ( Jura) les 8 et 9 février, est l’une des plus techniques du circuit Worldloppet. Chaque année, l’épreuve fait le plein de skieurs compétiteurs. Mais, fidèle à sa réputation de course populaire et ultraconviviale, la Transju’ souhaiterait capter, en plus des as de la discipline, de joviaux et nombreux amateurs. Ainsi est née, l’an dernier, la Transju’ Expérience, une course loisirs rando de vingt kilomètres (en classique le samedi, en skating le dimanche) avec chrono, mais sans classement. Dédié aux amateurs - pas totalement novices – ce format cool bénéficie des mêmes services que la grande Transju’, avec une ambiance « balade découverte », qui a séduit une bonne centaine de personnes. Pas mal pour une première ! « Vingt kilomètres, cela peut paraître encore beaucoup à certains, assure Quentin Lebas, coordinateur général de la Transju’. Nous avons donc travaillé ce printemps sur une nouvelle boucle de trois kilomètres, la Transju’ Découverte, qui partira et arrivera à l’Omnibus aux Rousses. » Simple, hyper abordable, cette épreuve non classée, programmée le samedi de 14 h à 16 h, est imaginée par les organisateurs

24

nordic

MAGAZINE


comme un moment familial, amical et transgénérationnel au cœur des superbes paysages des montagnes du Jura. « Nous avons envie d’ouvrir la ligne de départ de notre événement à des parents avec leurs enfants, à des grands-parents avec leurs petits-enfants… Et de créer un bel engouement populaire ! » Les organisateurs imaginent ces deux courses, la rando de vingt kilomètres et la boucle de trois, comme faisant partie d’une même offre : « Transju’ Expérience », c’est un peu le pack loisirs de la Transju’.

UNE TENDANCE AU CHANGEMENT La Transju’ n’est pas la seule à repenser son modèle pour attirer de nouveaux participants. Sa voisine haut-savoyarde, La Bornandine, course longue distance qui a lieu le 1er février au Grand-Bornand, a aussi changé son fusil d’épaule. « Sur le format classique, nous perdions chaque année quelques coureurs. Et la Bornandine, nous, on y tient ! C’est pourquoi nous avons décidé de troquer le marathon du dimanche contre une nocturne, en binôme, le samedi soir à la frontale. C’est une idée qui nous a été soufflée par nos jeunes moniteurs. À cela, nous ajoutons, en plus de notre course 

La difficile équation des skieurs étrangers

b

BENJAMIN BECKER/TRANS'ORGANISATION

S

nordic

MAGAZINE

ur la Transju’, 80 % des participants sont de nationalité française (dont 62 % venus de Bourgogne Franche-Comté et d’Auvergne Rhône-Alpes). La Marcialonga, course longue distance italienne, affiche la tendance inverse avec 80 % d’étrangers sur la ligne de départ. « La Marcialonga fonctionne avec un tour-opérateur, qui s’occupe de la commercialisation des trois quarts des inscriptions », explique Quentin Lebas, coordinateur de la Transju’. L’épreuve jurassienne aimerait se développer sur le créneau des coureurs internationaux, mais se frotte à plusieurs entraves. Tout d’abord, le coût : la législation française impose la demande d’un certificat médical pour participer à la Transju’ et dans plusieurs pays, comme la Suisse, la Norvège ou la Suède, une consultation chez le médecin coûte très cher (environ 100/120 €). Si l’on ajoute à cela le prix de l’inscription et de l’hébergement, la facture peut vite s’avérer salée. Autre frein, l’offre d’hébergement sur le Haut-Jura, qui, bien qu’élargie et largement améliorée, reste encore insuffisante pour accueillir le grand flux que constitueraient de nombreux coureurs étrangers et leurs accompagnants. Trans’Organisation propose néanmoins sur son site une mise en relation avec des professionnels locaux de l’hébergement ou des logements chez l’habitant (latransju.com/hebergements-transju). Et en dernière option, la possibilité de loger des gens dans l’internat de l’ancien lycée de Morbier, le propriétaire le mettant gracieusement à disposition. La Transju’ travaille aussi à booster son image auprès des médias nationaux et internationaux, moins nombreux à couvrir l’événement qu’il y a dix ou quinze ans. « Il est temps de redynamiser notre notoriété et de travailler notre image », assure le coordinateur qui mise beaucoup sur la nouvelle agence de relations presse parisienne aux commandes depuis l’an dernier. 25


La Transju',

La Montée des Opticiens au coeur des Rousses, un des lieux mythiques que tout skieur amateur rêve de découvrir.

nordic.fr

my

••• enfants, un nouveau format famille de cinq kilomètres en duo », explique Dominique Pochat-Cottilloux, l’un des organisateurs de la Bornandine. L’Amicale des moniteurs de ski de fond du Grand-Bornand mise donc sur la convivialité, avec des départs à deux équipiers « pour créer de l’émulation et de la motivation ». Mais pas question de sacrifier l’esprit « compétition » de la course : la 15 km comme la « 5 bornes » seront chronométrées et classées. Les coureurs prendront le départ du stade Sylvie-Becaert, quelques semaines après la grandiose coupe du monde de biathlon. Sur La Transju’ aussi, savoir que les meilleurs mondiaux se disputent les premières places de la grande course (68 km) est un motif de satisfaction et d’émulation pour les moins aguerris. « La compétition, c’est le petit truc en plus. On a le sentiment de faire partie d’un grand tout excitant, festif et convivial. Mais on vient surtout pour partager du plaisir, prendre un bon bol d’air et relever un défi personnel ou collectif avec les amis ou la famille », commentait Cyril, un participant à la première Transju' Expérience, l’an dernier. Damien Pellaton, l’un des organisateurs de La S’kiffé Froid à La Brévine en Suisse, pense aussi que mêler les élites aux populaires s’avère un bon calcul. « Les élites créent le spectacle, c’est toujours impressionnant d’avoir des gens devant, qui jouent la gagne, pour tirer tout le monde vers le haut. »

UN SPORT PLUS ACCESSIBLE Cela n’a pas empêché les organisateurs de cette course longue distance de revoir totalement leur programme pour cette année. Exit La Sibérienne, bienvenue à la S’kiffé Froid, un format plus court, en plein cœur du village, qui est prévue le 21 février. « Cela faisait dix-sept ans qu’on faisait la même chose. Nos longues distances attiraient l’élite, mais peinaient désormais à atteindre un volume suffisant de participants, au regard de l’énergie et du budget déployés. Notre souhait était donc de créer un événement sympathique qui amènerait de l’animation dans le village. » Depuis trois ans, les organisateurs tentaient en vain de ramener leur Sibérienne au cœur du bourg de six cents habitants : l’enneigement insuffisant ne l’a jamais permis. « Nous avons donc opté pour une nocturne, format encore peu fréquent en Suisse, courue sur une boucle de 500 m à répéter plusieurs fois, en relais pour les adultes et en sprint individuel pour les jeunes. » Cette boucle, facile à enneiger, n’est située qu’à deux pas de la fondue, comprise dans l’inscription, qui attendait les 

On vient surtout pour partager du plaisir, prendre un bol d'air et relever un défi personnel. Cyril, un participant de Transju' Expérience

26

nordic

MAGAZINE


nordic

MAGAZINE

27 b

BENJAMIN BECKER/TRANS'ORGANISATION


,

La Transju' •••

participants. En un tournemain, ils troquaient les bâtons contre les pics à fromage. Reste à savoir si la composition de la fondue était proportionnelle à la provenance des participants : 33 % comté et 67 % gruyère suisse ? ! Con-vi-via-li-té ! C’est le maître-mot de toutes ces courses à la reconquête des foules. Quentin Lebas n’hésite pas à lier cette tendance à celle du marché. « Les marques créent de nouveaux produits, les skis-peau par exemple, pour toucher une cible élargie de novices. » Avec la volonté de rendre le ski de fond plus accessible et ainsi, plus populaire. « Ces nouvelles tendances sont un peu le pendant du vélo électrique, ouvrant la pratique en douceur à de nouveaux utilisateurs », compare le jeune coordinateur de La Transju’. Dans le même temps, les organisateurs de la Transju’ se sont rapprochés des quatre loueurs de skis de la station des Rousses, qui pratiqueront un tarif préférentiel pour les participants à l’une des courses « Transju’ Expérience ». Idem concernant le certificat médical qui ne sera pas nécessaire pour la boucle découverte de trois kilomètres, puisqu’une assurance est comprise dans le tarif (fixé à dix euros). Les

La Transju', ce n'est pas seulement 68 km et un temps. Quentin Lebas, coordinateur de Transorganisation.

nordic.fr

my

inscriptions pourront s’effectuer en ligne ou sur place. Et deux départs sont programmés, l’un à 14 h, l’autre à 14 h 30. Voilà qui facilite amplement la vie des familles ! Dossard bien accroché au maillot, petit lot remis à chacun, les participants auront même le choix de troquer les spatules contre une paire de raquettes puisqu’une piste sera spécifiquement dédiée à cette pratique loisirs.

DE NOUVEAUX PARTENAIRES La multiplication des formats de courses pourrait supposer, à terme, un allongement du programme de La Transju’. « Il est possible que nous devions, à l’image de nos homologues nationaux et internationaux, commencer un jour plus tôt l’événement, qui s’étalerait sur trois journées. Mais cela pose la question de la disponibilité des bénévoles et des participants », soulève Quentin Lebas. Trans’Organisation a en effet le souci de préserver ses bénévoles, qui demeurent fidèles d’année en année. Ainsi, pour faire vivre les animations de la Transju' Découverte, de nouveaux partenariats ont été noués : l’ESF des Rousses s’occupera du chronométrage et de l’initiation au biathlon (samedi de 14 h à 17 h), le club de gym volontaire et l’association des parents d’élèves de l’école Notre-Dame des Neiges du village jurassien tiendront la buvette, tandis que la Sogestar, qui gère la station des Rousses, s’est débrouillée pour inclure ces nouvelles courses loisirs dans son calendrier de damage. Voilà qui trouve toute sa place dans l’esprit rassembleur, souhaité par le président Vandel et le comité d’organisation. « La Transju', ce n’est pas seulement 68 km et un temps. Ce qui plaît aux participants, ce sont les encouragements en bord de piste, la convivialité du massif, la découverte des paysages, l’accueil incroyable et les bénévoles qui ont toujours un mot agréable », termine Quentin Lebas. Les skieurs du dimanche, eux aussi, peuvent goûter ce savoureux moment ! n

b

BENJAMIN BECKER/TRANS'ORGANISATION

Au départ de La Transjurassienne à Lamoura.

28

nordic

MAGAZINE


SPORTS

LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL DU JURA S’ENGAGE POUR LES JEUX OLYMPIQUES DE LA JEUNESSE

nordic

MAGAZINE

sportifs du Centre National de Ski Nordique et de Moyenne Montagne de Prémanon. Outre l’aide apportée à plus de quarante autres événements à forte notoriété (Trans’Jurassienne, Tour du Jura cycliste, la Forestière, le Jumping de Lons-leSaunier…), le Conseil départemental vient en aide aux clubs y compris sur le volet Handisport – dans lequel des athlètes se distinguent à très haut niveau. Ainsi, plus de 550 associations sont soutenues chaque année… Enfin, sensible à la pratique sportive en milieu scolaire, le Département initie depuis 2018 une nouvelle manifestation aux bords du lac de Chalain, les " Jeux Inter-collèges ", qui vient s’ajouter à la dotation sportive attribuée à chaque établissement, public comme privé.

29

PHOTO/ CD39

Le Département du Jura constitue un indéfectible soutien pour les comités, les clubs, les établissements scolaires et les acteurs sportifs jurassiens, emblèmes bien vivants et performants d’un Jura actif. Sensible à la valorisation de son territoire par la tenue d’événements sportifs d’ampleur, le Conseil départemental du Jura a saisi l’opportunité des Jeux Olympiques de la Jeunesse qui se tiendront aux Rousses en 2020 pour mettre en avant son intérêt pour le sport de haut niveau. Ainsi, une subvention de 26.800 € a été attribuée à la Station des Rousses pour la communication autour de la manifestation et du programme d’animation pour les jeunes athlètes et le public. Dans la perspective de cet événement, une subvention d’investissement de 500.000 € a également été attribuée pour la requalification des équipements


,

nordic.fr

my

La Transju'

Avec la Visma, la Transju' prépare son avenir

L

a Transju’ intègre cette année le calendrier de la Visma Ski Classics, la nouvelle référence pour tous les fondeurs professionnels pratiquant la longue distance [lire Nordic Magazine n° 31]. Pour l'épreuve jurassienne, cette entrée sur un circuit qui fête cette année sa dixième saison est la garantie de voir sur la ligne de départ quelques-uns des meilleurs fondeurs internationaux. « Dans un premier temps, nous serons dans la catégorie challengers, explique le coordinateur Quentin Lebas. Mais à court terme, nous souhaitons clairement faire partie du Pro Tour (douze étapes en 2019-2020). » Ce jour-là, La Transju' franchira une marche. Comme la mythique Vasaloppet, elle sera alors retransmise en direct à la télévision dans soixante-dix pays. En France, la chaîne L'Équipe détient les droits. « Ce serait pour nous une formidable occasion de nous faire encore davantage connaître. » La Bourgogne-Franche-Comté profitera de cette exposition car la diffusion se fait dans l’esprit de celle du Tour de France cycliste avec une part importante donnée aux paysages et aux richesses du patrimoine. « C’est un projet que nous devons mener avec tous les acteurs de la région car c’est pour le bien commun », estime le responsable de Trans'Organisation. En France, deux autres courses populaires font aujourd'hui partie du calendrier Visma Ski Classics Challengers : les Belles Combes et La Savoyarde.

Skier sur les pistes de La Transju’, c’est la certitude d’évoluer dans le cadre préservé des montagnes du Jura. La proximité avec la nature est d’ailleurs le plus souvent la première des raisons avancées par les pratiquants pour expliquer leur passion du ski nordique. La démarche environnementale apparaît donc comme une évidence pour La Transju’. Depuis plusieurs années, Trans'Organisation travaille avec des organismes comme le SICTOM du Haut-Jura et Préval Haut-Doubs. Elle a aussi commencé à s'adapter à la nouvelle loi sur le plastique. Les gobelets en polymère ont disparu du restaurant coureurs et des ravitaillements. Ont également été créées des zones bien précises pour jeter les déchets. Le règlement prévoit une disqualification immédiate pour les concurrents surpris à jeter quelque chose hors de ces zones. Skiing on the Transju’ tracks goes hand in hand with the desire to preserve our Jura mountains. Proximity to nature is one of the main reasons behind the passion most Nordic skiers hold for the sport. Involvement in environmental protection has become an obvious priority for La Transju’. Trans'Organisation has been working with local actors for several years now to implement new regulations concerning plastic. Plastic cups have been eliminated from the racer restaurant as well as from all feeding stations. Specific zones for racer-waste have also been put in place and our race rules provide for immediate disqualification if a participant is seen disposing of waste outside of these zones.

CONFÉRENCE

b

SANDRA ÅHS- SIVERTSEN/WSPORTSMEDIA

La Transju’ has integrated the Visma Ski Classics professional circuit ; the reference circuit for professional long-distance cross-country skiers [read Nordic Magazine n° 31]. This year, the circuit will be celebrating its tenth season of existence, guaranteeing a rich starting roster, including some of the best International cross-country skiers. “This year we will take part in the « challengers » category” explains the Transju’ coordinator, Quentin Lebas. Our clear goal is to integrate the Pro Tour as rapidly as possible (12 stages in 2019-2020). » À big step for La Transju'. In the same league as the mythic Vasaloppet, La Transju will be retransmitted live in seventy countries, including the France TV channel, L’Équipe. « An incredible opportunity for us to gain in visibility. » Visma Ski Classics Challengers includes two other events in France : les Belles Combes and La Savoyarde.

Alexis Jeannerod aux Belles Combes, la première des trois courses françaises du circuit Visma.

Respectueux par nature

Vendredi 7 février 18h-20 h 30 Salle de la Tourbière à Bois d’Amont Le massif Jurassien : un territoire en mouvement Quels enjeux de la diversification ? Ou comment envisager la pluriactivité en moyenne montagne tenant compte du réchauffement climatique ? Avec Françoise Gerbeaux, écotechnologie, aménagement du territoire ; Philippe Bourdeau, Institut d'urbanisme et de géographie alpine / Université de Grenoble ; Philippe Hanus, historien et anthropologue ; Christophe Hanus, sociologue, journaliste RTS ; Pierre Weick, géographe, spécialiste en aménagement et politiques sportives ; Anne-Sophie Vincent, directrice-adjointe du PNR du Haut-Jura ; Guillaume Millot, commissaire de massif ; des sociaux professionnels. En partenariat avec le CNSNMM. Conference Friday, February 7 6 : 00pm – 8 : 30pm Salle de la Tourbière in Bois d’Amont The massif Jurassien : a territory in movement What’s at stake when it comes to diversification ? How to envision pluriactivity in middle-mountain regions facing global warming?

30

nordic

MAGAZINE


JULBO.COM

AEROSPEED

©Alexis Boeuf - Nordic Focus - Fotolia *Toujours pus légère, toujours plus rapide

EVER LIGHTER EVER FASTER*

ANTONIN GUIGONNAT

PHOTOCHROMIC

Accros d’endurance, triathlètes en quête de l’ultime performance, cyclistes ou runners, Aerospeed les accompagne en inventant une nouvelle dimension de vision et de vitesse. Son écran géant REACTIV photochromic crée un champ de vision XXL en position de recherche de vitesse et dans toutes les autres configurations. Son aérodynamique innovante assure à la fois une couvrance tout confort et une excellente pénétration dans l’air.

nordic

MAGAZINE

31


,

nordic.fr

my

La Transju'

BENJAMIN BECKER/TRANS'ORGANISATION

La Transju' pour tous

À fond les platines

L

b

e 8 février, Trans’Organisation, Le Manoir des Montagnes et la Fondation Salomon organisent, au Fort des Rousses, à l’occasion de la « Nuit de la Transju’ », une battle de disc-jockeys. Chaque DJ sera le représentant d’une association qui participe à La Transju’ : Courir pour Elles, La Sapaudia, Nathan Graine de Soleil, Un Souffle pour Nina. Les sets dureront 20 minutes. Le vainqueur remportera le titre de « DJ Officiel Transjurassienne 2020-21 » et sera présent aux côtés de Trans’Organisation sur tous ses événements : La TransJu’Trail les 6 et 7 juin 2020, La Transjeune en janvier 2021 et La Transjurassienne en février 2021. Soirée caritative.

T

ransju' Découverte, c'est l'une des nouveautés 2020. « Nous voulons que La Transju’ soit un rendez-vous pour tous, quel que soit le niveau de pratique », explique Quentin Lebas, coordinateur de Trans'Organisation. Aussi un parcours de trois kilomètres sera aménagé, où chacun pourra glisser en ski de fond ou marcher avec des raquettes. Il sera aussi possible de se prendre pour Martin Fourcade, Quentin Fillon-Maillet ou Anaïs Bescond en s’initiant au biathlon. Transju' Découverte est donc destinée aux personnes pour qui le nordique est une langue étrangère ou qui ne se sentent pas capables de parcourir une plus longue distance, mais qui ont envie de vivre l'expérience Transjurassienne. Les épreuves seront non chronométrées. Trans’Organisation s’est associée à l'ESF des Rousses et la Conférence des Financeurs de la Prévention de la Perte d’Autonomie du Jura pour pouvoir proposer cette nouvelle activité.

On February 8, Trans’Organisation, Le Manoir des Montagnes and the Salomon Foundation will organize the « Nuit de la Transju’ » at the Fort in Les Rousses with a battle of the disc jockeys. There will be one DJ representing each of the associations affiliated with La Transju’ : Courir pour Elles, La Sapaudia, Nathan Graine de Soleil, Un Souffle pour Nina. 4 DJs – 4 sets lasting for 20 minutes. The winner will be crowned « Official Transjurassienne DJ 2020-21 » and will be present alongside Trans’Organisation at all of the events : La TransJu’Trail June 6-7, 2020, La Transjeune in January 2021 and La Transjurassienne in February 2021.

Transju' Découverte is one of the big novelties in 2020. « We want La Transju’ to be a rendezvous for all, independent of your ski level », explains Quentin Lebas, coordinator of Trans’Organisation. A 3-kilometre course has been set up so that anyone can either glide on cross-country skis or walk with snowshoes. Events will not be timed. Transju' Découverte has been imagined for people who may be foreign to Nordic skiing, who many not feel capable of venturing out on a longer distance, but who want to live the Transjurassienne experience.

b

RA2 STUDIO

CONFÉRENCE Samedi 8 février 15 heures Omnibus aux Rousses Série de mini-conférences proposée par la Société franc-comtoise de médecine de l’exercice et du sport. ¾ Asthme et sport par Dr Michel Brignot ¾ Alimentation et sport d’endurance par Dr Nhu Uyen Nguyen ¾ Traumatologie du ski de fond par Dr Jean-Luc Vacelet ¾ Le sport sur prescription par Dr Marie-Lise Thiollet Conference Saturday, February 8 3 : 00pm Omnibus in Les Rousses Series of mini-conferences proposed by the SFMES, organization franc-comtoise of sports medicine. ¾ Asthma and sports – by Dr Michel Brignot ¾ Diet in endurance sports – by Dr Nhu Uyen Nguyen ¾ Traumatology in cross-country skiing – by Dr Jean-Luc Vacelet ¾ Prescription sports – by Dr Marie-Lise Thiollet

32

nordic

MAGAZINE


L

a Transju’ revient pour notre plus grand plaisir. Année après année, ce sont des retrouvailles attendues, un temps fort et apprécié.

Cet événement est comme un membre de la famille. C’est, depuis 1980 !, la seule épreuve française inscrite au calendrier de la Worldloppet, circuit mondial des courses de ski de fond de longue distance. C’est la deuxième plus longue épreuve du monde et l’un des symboles forts de notre attachement indéfectible au monde du ski nordique. La Transju’ fédère, unit. C’est une fête. Ce sont les vertus du sport en général, qui rassemble, porte des valeurs de dépassement, d’esprit d’équipe, d’inclusion. Forts de ce constat, nous nous appuyons, en tant que chef de file des solidarités humaines, sur ces forces dans les domaines de l’autonomie et de l’insertion professionnelle des personnes en situation de handicap. C’est un engagement quotidien de tous les élus du Département. Pour aller encore plus loin dans l’accompagnement des personnes en situation de handicap, faire évoluer le regard de la société, nous souhaitons utiliser les possibilités nouvelles qu’offre l’accueil des Jeux olympiques et paralympiques 2024 à Paris. Ainsi, en novembre, le Doubs a officiellement été labellisé « Terre de Jeux 2024 » en présence de Tony Estanguet, président du comité d’organisation des Jeux olympiques de Paris 2024. C’est une chance pour nous. C’est une étape de notre projet, « Partageons nos sports », que je veux co-construire avec nos différents partenaires. Nous avons tous un rôle à y jouer parce que nous avons tous à y gagner. Je remercie Pierre-Albert Vandel, président de Trans’organisation, toute son équipe et son millier de bénévoles qui font de cette Transju’ la grande fête du ski nordique qui nous unit.

Christine Bouquin

Présidente du Département du Doubs

Le Doubs

© Benjamin BECKER

Photo : Benjamin BECKER

le sport est dans sa nature !

nordic

MAGAZINE

33


De la fidélité réciproque au service de valeurs communes que sont la solidarité, l'engagement ou encore le dépassement de soi est née la collaboration entre la Sapaudia Franche-Comté et La Transjurassienne. Au travers de sa présence sur la plus grande course populaire de ski de fond de France, l'association promeut l’inscription sur le registre de don volontaire de moelle osseuse qui permet de sauver la vie de malades atteints de pathologies graves du système sanguin (comme les leucémies). Cette année, l'association sera d'ailleurs présente au Salon international du nordique. De quoi permettre à chacun de se renseigner, voire de passer à l'action : la validation des inscriptions pourra se faire directement sur le stand, sans avoir à se rendre dans un centre de l'Établissement français du sang. De grands sportifs ont déjà fait la démarche : les fondeurs Hugo Buffard et Pierre Tichit, mais aussi la biathlète Caroline Colombo, le cycliste professionnel Thibaut Pinot, le champion de patinage artistique Philippe Candeloro, le multiple champion paralympique Vincent Gauthier-Manuel, les anciens combinés Sébastien Lacroix et Sylvain Guillaume, le pilote de courses moto Vincent Philippe, le cycliste Alexandre Chouffe… Durant le week-end, la Saupaudia Franche-Comté accompagnera aussi sur la piste des personnes porteuses de handicap. Le samedi après-midi, le rendez-vous est fixé sur le site d’arrivée de la Transju'Classic. Les six derniers kilomètres seront proposés. Le dimanche, le public pourra soutenir les skieurs de la Sapaudia Franche-Comté sur les parcours des 25 km et 68 km. Pour les reconnaître et les encourager ? Rien de plus simple, comme pour chaque édition, ils sont revêtus du kilt habituel. Vous ne savez pas pourquoi ? Posez-leur la question ! La Sapaudia works selflessly to promote the registration of new bone marrow donners; a gesture that can save the lives of people suffering from serious illnesses of the blood system such as leukaemia. The association will be present at the Salon international du nordique to answer any questions and to register any new donners. Many of our local champions have already taken the solidarity step such as our Nordic skiers Hugo Buffard and Pierre Tichit, the biathlete Caroline Colombo… Saupaudia Franche-Comté will be accompanying participants suffering from illnesses on both Saturday (last 6 km of the Transju'Classic) and on Sunday (in the 25 km and the 68 km events). They are counting on your encouragements! How will you pick them from the crowd ? Easy, like each year, they’ll be the ones wearing their traditional kilts! Now you’re wondering, why the kilt ? Just ask them!

À L'AGENDA

DR

La Sapaudia à la Transju' : le temps de l'engagement

nordic.fr

my

b

,

La Transju'

MARZYKOS EN CONCERT Vendredi 7 février 20 heures Omnibus aux Rousses Trois potes qui se réunissent autour d'une guitare, d'une batterie et d'un accordéon et proposent un répertoire festif, léger et bien rodé. Textes décalés, mais réalistes sur des rythmiques aux diverses influences. Bref un bon moment de convivialité à partager. Organisé par la Station des Rousses et l'association Rock Ski Music. Buvette et petite restauration. Friday, February 7 8 : 00pm Omnibus in Les Rousses The coming together of 3 pals around a guitar, a set of drums and an accordion and a full repertoire of festive music. Humorous, but realistic lyrics set to diverse rhythmic influences. À convivial moment you won’t want to miss. Organized by la Station des Rousses and the Rock Ski Music association. Food and drinks available.

ACCUEIL VIP La Transju' est membre de la fédération sportive internationale Worldloppet depuis 1981. Les Worldloppet Masters et les détenteurs du passeport sont attendus au stand du Salon Nordique vendredi 7 février de 9 h à 13 h pour un accueil « à la française ».

b

BENJAMIN BECKER/TRANS'ORGANISATION

Member of the Worldloppet International sports federation since 1981, La Transju’ joins the Worldloppet in its aim to promote the sport of cross-country skiing by promoting popular long-distance ski events around the world. Worldloppet Brunch – Friday, February 7 : Worldloppet Masters and passport holders are welcome to stop off at the Worldloppet stand at the Salon International du Nordique on Friday, February 7th between 9 : 00am and 1 : 00pm for a special Worldloppet welcome. Come and exchange experiences over a coffee and a croissant… French-style.

34

nordic

MAGAZINE


Dépassement de soi, courage, honneur, respect… Au Crédit Agricole, nous pensons que le sport est une école qui permet de se construire pour être plus fort. Nous sommes fiers de soutenir 27 sports, plus de 2 000 clubs chaque saison et de compter près de 6 000 collaborateurs et administrateurs bénévoles dans le sport.

01/2020– E90809 – Édité par la Caisse régionale de Crédit Agricole Mutuel de Franche-Comté - Siège social : 11, avenue Elisée Cusenier 25084 Besançon CEDEX 9 35 Société coopérative à capital et personnel variables agréée en tant qu’établissement de crédit - 384 899 399 RCS Besançon - Société de courtage d’assurances immatriculée nordic au Registre des Intermédiaires en Assurances sous le n° ORIAS 07 024 000. MAGAZINE


,

nordic.fr

my

b

DR

BENJAMIN BECKER/TRANS'ORGANISATION

La Transju'

b

PAUL MEILHAT SUR LA TRANSJU Paul Meilhat n'a pas froid aux yeux. L'homme de 37 ans a eu, à de nombreuses reprises, à défier les éléments. Il est en effet l'un des meilleurs navigateurs français. Le 16 novembre 2018, c'est lui qui a remporté la dernière Route du Rhum. Avant de disputer la prochaine Ocean Race 2021 (ex Volvo Ocean Race, ex Whitbread), il va tenter une traversée d'un nouveau genre en participant à sa première Transjurassienne. Ce n'est pas le premier sportif extra-nordique à chausser les skis. Le pilote automobile Romain Grosjean ou encore le coureur cycliste Thibaut Pinot ont déjà pris le départ de la plus grande course de ski de fond de l'Hexagone.

Frissons au Salon du nordique

JEAN-LOU SIMMERMANN

Set up in the Sports Center in les Rousses, the International Show for Nordic sports and the outdoors will open its doors on Friday, February 7th at 9 am. An area of 1500 m2 dedicated to presenting the products and services of Trans’Organisation partners as well as several specialty product stands. Participants can pick up their bib numbers... and capture the moment with a picture. There is also the possibility to have your skis waxed using the waxing services available (paid service). The mythical Transju’ Obertino bell will be honored, marked with the names of all winners in the history of the Transju’. It will also be possible to meet Martine Festas, author of Dans les Traces, a detective novel published in 2019 that takes place between Lamoura, Les Rousses and Chapelle des Bois, and set in the world of biathlon and cross-country skiing. Stop by the Station des Rousses stand on Saturday from 9am to 1pm.

Une course désormais en forêts d'altitude

b

Installé au Centre sportif des Rousses, le Salon International du Nordique et de l’Outdoor ouvrira ses portes dès le vendredi 7 février à 9 h. Cet espace de 1 500 m2 présentera les produits et services des partenaires de Trans’Organisation et de sociétés spécialisées. Les concurrents pourront également y retirer leur dossard... et se faire prendre en photo avec. Ils pourront aussi profiter de l’espace de fartage des skis (payant). La mythique cloche Obertino de La Transju’ sera à l'honneur. Un exemplaire unique avec les inscriptions des vainqueurs depuis la création de l'épreuve sera exposé. Il sera également possible de rencontrer Martine Festas, auteure de Dans les traces qui a été publié en avril 2019 aux Éditions du Citron Bleu. Ce livre se déroule dans le massif jurassien essentiellement entre Lamoura, Les Rousses et Chapelle des Bois. Il s'agit d'un polar qui se déroule dans le milieu du biathlon et du ski de fond. À découvrir sur le stand de promotion de la Station des Rousses, samedi, de 9 h à 13h.

Les forêts, traversées par les coureurs de La Transju', sont l’objet d’une attention toute particulière car elles abritent des espèces protégées comme des chouettes, pics et Une gélinotte des bois. l’emblématique grand tétras. Pour mieux protéger cette faune exceptionnelle, les acteurs du territoire ont amélioré les arrêtés préfectoraux de protection de biotope. Ils deviennent « forêts d’altitude » car les enjeux sont bien là avec moins de 280 grands tétras dans le massif jurassien recensés en 2015. Le Groupe Tétras Jura et La Transjurassienne travaillent ainsi de concert pour que la pratique des sports de pleine nature puisse perdurer dans cet environnement préservé. 1 www.groupe-tetras-jura.org The forests that the Transju’ racers traverse are subject to special attention as they are also the home of several protected species such as owls, woodpeckers and the emblematic capercaillie grouse. In order to better protect our exceptional fauna, territorial actors have put into action several biotope protection orders. They have officially been labeled « altitude forests » and the situation is critical with just 280 capercaillie grouse remaining in the Jura massif recorded in 2015. The Groupe Tétras Jura and La Transjurassienne work together so that outdoor sports can continue develop in this preserved environment.

36

nordic

MAGAZINE


DES CHAMPIONS ET DES ANONYMES

b

BENJAMIN BECKER/TRANS'ORGANISATION

Étape incontournable du Marathon Ski Tour de la Fédération Française de Ski et inscrite au calendrier international Worldloppet des vingt plus prestigieuses courses de ski de fond longue distance au monde, La Transjurassienne est l’une des courses populaires de ski de fond les plus mythiques. Son organisation a su garder à La Transjurassienne son caractère populaire, authentique et accessible, notamment grâce à des formats de compétition adaptés à divers niveaux de pratique. De grands champions et de nombreux anonymes peuvent ainsi se retrouver pour partager, ensemble et à leur rythme, leur passion pour le ski de fond à travers le territoire de tradition nordique par excellence. Je tiens à saluer toutes celles et ceux qui ont contribué à donner à cet événement toute sa dimension et sa qualité, ainsi que tous les membres EDITO POUR LA TRANSJURASSIENNE bénévoles de cette nouvelle édition2012 2020 sans qui l’organisation de cette manifestation ne serait pas possible. La TRANSJURASSIENNE fait dorénavantégalement partie des courses Je souhaite à tousdelesLongue par- Distance les plus prestigieuses du Monde et représente un événement incontournable du calendrier nordique ticipants de prendre un maximum français et international. Their pink bibs will color La de plaisir et de belles performances Quelles que soient les conditions climatiques parfois très défavorables, la Transju’ for the seventh year conseTRANSJURASSIENNE a toujours été organisée manière parfaite grâce aux efforts et à aux habitués dud’une classement national cutive; the ladies (asl’engagement well as a fewde ses dirigeants et bénévoles. men) skiing for the association longue distance.

Skier pour Elles... et contre le cancer

P

our la septième année consécutive, leurs dossards roses vont colorer La Transju’. Les skieuses (et quelques skieurs) de Skier pour Elles prendront le départ des 25 kilomètres en style classique le samedi 8 février. Ce qui ne les empêchera pas de participer aux autres courses au programme du week-end. Porté par sa marraine Marie-Pierre Guilbaud, quadruple vainqueur et recordwomen absolue de la Transju’ sur 76 km, ce rassemblement vise à sensibiliser le grand public aux bienfaits de l’activité physique dans la prévention des cancers et de leur récidive. Sans oublier l’amélioration non négligeable de la qualité de vie des malades et de leurs proches grâce au sport. C'est aussi l'occasion de faire connaître le réseau Oncolie de l'hôpital de Besançon qui œuvre au quotidien pour les malades du cancer en Franche-Comté. L'an dernier, elles étaient une soixantaine, dont la ministre des Sports Roxana Maracineanu. Les biathlètes Vincent Defrasne, champion olympique à Turin en 2006 et Marie-Laure Brunet, médaillée d'argent aux JO de Vancouver de 2010 ont skié à ses côtés. Skier pour elles est une déclinaison hivernale de l'opération nationale Courir pour Elles.

nordic

MAGAZINE

Skier pour Elles will Je take theà start tiens saluer le travail très professionnel de Trans’Organisation qui réussit à rassembler et à coordonner of the 25-kilometer classic style toutes les énergies nécessaires pour une excellente organisation tant sur le plan sportif que event on Saturday, February 8.sur …le plan populaire. Bonne glisse et bonne Transju' and will be present in other events tous ! des sportifs, skieurs de tous âges, confirmés ou Tous mes encouragements àà l’ensemble on the program over the weekend. amateurs, qui se confrontent avec le plus grand plaisir. Lead by their spokesperson Marie-Pierre Guilbaud, Bon four-time hiver à tous et bonne TRANSJU 2012 !!! Sportivement, winner and absolute record women of La Transju’ over 76 km, the association aims at developing Le président de laLeFFS Président de la FFS widespread public awareness on the benefits of physical activity in Michel Vion the prevention of cancer and in preventing relapses. Not to mention the significant improvement of the quality of life of those suffering and of their Michel VION friends and family thanks to sports. It’s also the perfect occasion to get to know the Oncolie network of the hospital in Besançon who strives daily for cancer patients in Franche-Comté. They were a total of sixty women last year, including the French Sports Minister, Roxana Maracineanu who skied alongside the biathlete, Vincent Defrasne, Olympic champion in Turino in 2006, as well as Marie-Laure Brunet, silver medalist in the Olympic Games in Vancouver in 2010. Skier pour Elles is the winter version of the National operation Courir pour Elles.

37


,

nordic.fr

my

La Transju'

Transju’Expérience 20CT Chaux-Neuve m

Pré Poncet Bois-d’Amont Bois-d’Amont Suisse Le Brassus

Bellefontaine

Pré Rodet

SPRINT

km hors délai 11h45

hors délai 13h30

hors délai 16h15

Karolina Bicova

b

NORDIC MAGAZINE

La plus jurassienne des fondeuses tchèques le confesse volontiers : The most Jurassien of Czech cross-country skiers easily admits : « La Transju'Classic restera la course la plus importante ». « La Transju'Classic remains the most important race ». La Transju'Classic, c'est d'abord une longue et passionnante journée de ski, Above all, the Transju'Classic is a long and passionate day of skiing, of de course et d'amitié ! En République Tchèque, elle est reconnue comme racing and of friendship! In the Czech Republic, it’s known as the most la plus difficile et la plus grande course de France. Les Jurassiens sont des difficult race in France. People in Jura are passionate about Nordic sports amoureux du nordique et n'ont pas manqué de me supporter and were there for me, cheering me on as soon as I settled dès que je me suis installée dans le département. Sur la piste, into the area. Children and their parents all encouraged les enfants et leurs parents m'encourageaient : La Transju'Clasme: La Transju'Classic is and will always be the most sic est, et restera, la plus importante dans mon calendrier. important event on my calendar. We evolve through TRANSJU' On évolue dans des paysages, des conditions de neige et des scenery and snow conditions at different altitudes between CLASSIC altitudes différentes entre Les Rousses et Mouthe. Les Rousses and Mouthe. There is no lack in difficulties Les difficultés ne manquent pas entre la forêt du Massacre, la between the Massacre forest, the Célestine climb after montée de la Célestine après Chapelle-des-Bois ou les deux Chapelle-des-Bois or in the two hills before Chaux-Neuve, bosses avant Chaux-Neuve. Il faut sans cesse travailler. you have to work non-stop. Avant ma victoire en 2014, j'avais visité en été la fabrique de cloches OberBefore my victory in 2014, I visited Obertino, the foundry where they cast tino avec mon papa en lui disant que j'en gagnerais une l'hiver suivant. Je me the bells, with my dad and I told him that I would win one the following souviens bien de cette édition : malgré une crampe à l'estomac qui a failli winter. I remember that edition well: even though I had a stomach cramp me clouer au sol, j'ai continué de pousser sur les bâtons... jusqu'à retrouver la that almost floored me, I just kept pushing on my poles… until I started forme et le sourire en arrivant à Mouthe ! feeling better and my smile came back before the finish line in Mouthe!

38

nordic

MAGAZINE


Retrouvez nous sur : www.facebook.com/SmobyFrance www.instagram.com/smoby

nordic

MAGAZINE

39


,

nordic.fr

my

La Transju'

Transju’Expérience 20FT (Combe du Lac)

Chaux-Neuve Pré Poncet

Prémanon Bois-d’Amont

SPRINT

SPRINT

hors délai 13h00

Bellefontaine

SPRINT

hors délai 15h30

hors délai 17h15

km

Robin Duvillard

b

NORDIC MAGAZINE

Le néoretraité de l'équipe de France de ski de fond, Robin Duvillard, Recently retired from the French National cross-country team, Robin rêve d'une troisième victoire sur « la plus grande course française ». Duvillard, has his sights on a third victory of «the biggest French race». La Transjurassienne, c'est la plus grande course de France, celle qui parle à La Transjurassienne is the biggest event in France ; it’s really an event not to miss tout fondeur amoureux de longues distances et de skating, c'est un inconas far as the atmosphere is concerned, for the course and for everything around tournable du fait de l'ambiance, le parcours et tout ce qu'il y a autour. Elle a the event. There is something mythical about it that you don’t find at other un côté plus mythique que les autres courses françaises ! J'y French events! I had the joy of experiencing two very different ai connu la joie de deux victoires très différentes en 2017 et victories, in 2017 and in 2019. The first time was in a sprint of 2019. La première lors d'un sprint à six coureurs à l'occasion six racers when the finish was in Prémanon and at a time when de l'arrivée jugée à Prémanon ; je traversais alors une saison I was having a difficult season. And then last year on the full TRANSJU difficile. Et l'an passé sur le grand parcours Lamoura - Mouthe Transju’ course from Lamoura to Mouthe ; breaking away at RASSIENNE en partant à 50 km de l'arrivée et où tout allait bien le jour J, 50 km from the finish, everything was going well on race day avec le record à la clef grâce au vent dans le dos ! J'ai beaucoup and in the end, I set a new track record thanks to a good back de fierté à avoir gagné de deux manières aussi différentes et, wind ! I’m really proud to have marked two victories in two very à chaque fois, les émotions furent très fortes... Alors bien sûr, different circumstances, emotions were strong each time… So je rêve maintenant d'une troisième cloche ! Ce n'est pas loin d'être l'unique of course, I’m dreaming of that third victory bell ! It’s one of the main reasons raison pour laquelle je fais La Transju' cette année. C'est ce rendez-vous qui why I’m doing La Transju' this year. This is the rendezvous that will rhythm my va rythmer ma saison de A à Z. La gagner trois fois serait juste incroyable. season from A to Z. To win three times in a row would be just incredible. Even if Même si je suis un jeune retraité, je ne suis pas prêt à aller faire des courses et I’m recently retired, I’m not ready to take the start in races to find myself in the me retrouver au milieu des anonymes. Cela viendra bien assez tôt... middle of the unknown masses. That’ll come soon enough…

40

nordic

MAGAZINE


PARTENAIRE DE LA TRANSJU’ DEPUIS 2003

nordic

MAGAZINE

www.craft-sports.fr

41


,

nordic.fr

La Transju'

my

INSTANCES SPORTIVES

PARTENAIRES INSTITUTIONNELS PRINCIPAUX

MÉCÉNAT

PARTENAIRES OFFICIELS

SPONSORS OFFICIELS

PARTENAIRES TECHNIQUES ET FOURNISSEURS OFFICIELS

PARTENAIRES MÉDIA

PARTENAIRES INSTITUTIONNELS

MA

R M OT

Yo d

UR

i e e t Gris o n

R

LE S

S

A LA N T

TE

2

TRANSJU'CLUB

U E À L’ É T A T P

PARTENAIRES ASSOCIATIFS

SUPPORTERS Thomas Moulon Ferronnier d’Art À Fleur d'eau 42

Optic 2 000 Pontarlier Champagnole/Morteau/Les Fins

Distillerie Guy Vuez & Decreuse Yamaha Moto Performance

nordic

MAGAZINE


GET YOUR DOSE OF VITAMINS !

Suivez le damage des pistes de ski de fond sur lesrousses.com

LESROUSSES.COM nordic

MAGAZINE

Crédits photos : S. Godin - B. Becker / Station des Rousses - Baltik

43


nordic.fr

my

Depuis un an, Roxana Maracineanu a été plusieurs fois présente lors d'événements touchant au nordique. 44

nordic

MAGAZINE

NORDIC MAGAZINE

,

grand entretien

b

LE


Roxana MARACINEANU Le nordique selon la ministre Ski de fond, Jeux olympiques de la jeunesse, biathlon, Transjurassienne, stade des Tuffes, avenir des stations de moyenne montagne, fĂŠminisation des disciplines... la ministre des Sports passe en revue les diffĂŠrents dossiers.

nordic

MAGAZINE

45


LE

,

grand entretien

nordic.fr

my

C’EST LA PERSONNALITÉ ET LA CARRIÈRE AHURISSANTE DE MARTIN FOURCADE QUI ONT PERMIS AU BIATHLON DE DEVENIR UN SPECTACLE GRAND PUBLIC.

R

Roxana Maracineanu est ministre des Sports. Ancienne championne de natation, elle a succédé en septembre 2018 à Laura Flessel. Née en Roumanie, la jeune femme arrivée dans l'Hexagone à l'âge de neuf ans est devenue la première nageuse française championne du monde à Perth (Australie) en 1998, sur 200 m dos. Elle a ensuite obtenu un titre de championne d'Europe et une médaille d'argent aux Jeux olympiques de Sydney en 2000. Après sa carrière, elle a travaillé dans les médias (France Télévisions, Europe 1, L'Equipe). Elle s'est aussi engagée en politique. Elle a été élue conseillère régionale d'Île-de-France. Avant de rejoindre le gouvernement Philippe. L'an dernier, Roxana Maracineanu, qui apprécie à titre privé le Jura, a assisté à La Transjurassienne qui célébrait ses quarante ans. Elle s'est entretenue avec des athlètes mais aussi des bénévoles qui, édition après édition, œuvrent à la bonne marche de la plus grande course de ski de fond de France. Elle était également présente lors de l'inauguration du stade nordique des Tuffes, en janvier, à Prémanon. Un site qu'elle a retrouvé, mi-janvier, lors des Jeux olympiques de la jeunesse Lausanne 2020. Quel regard porte-t-elle sur le nordique ? Entretien. NORDIC MAGAZINE En 2019, vous avez chaussé les skis lors

de La Transjurassienne et partagé un moment avec quelques champions comme Vincent Defrasne et Marie-Laure Brunet. Que retenez-vous de l'ambiance ? Roxana Maracineanu J’ai été très sensible à l’accueil chaleureux qui m’a été fait, à la simplicité des champions comme Vincent et Marie-Laure et, de manière générale, à la ferveur qui irrigue cet événement. Ce qui me touche particulièrement, c’est la capacité de La Transju' à rassembler des sportifs de haut niveau comme des pratiquants de loisir dans la même épreuve. Cette notion de partage autour d’une passion commune et l’engagement passionné des bénévoles qui font vivre l’événement sont exceptionnels. Vous aviez aussi rencontré l'association « Skiez pour Elles » qui promeut l’activité sportive dans le cadre de la prévention des cancers. Quels sont les enjeux de la féminisation du sport ? Le président de la République m’a donné la mission de convaincre trois millions de Français supplémentaires de se mettre au sport. 46

Les femmes constituent une cible prioritaire. L’enjeu numéro 1, c’est l’épanouissement personnel, mais c’est aussi, et de plus en plus, un enjeu de santé publique. Renforcer la pratique du sport dans le quotidien des Français, c’est lutter contre les ravages de la sédentarité. Pour permettre à plus de femmes de pratiquer, il faut aussi mieux penser les offres de pratiques spécifiquement pour elles. Ça passe par une nécessaire féminisation des instances dirigeantes du mouvement sportif et associatif que je veux porter au travers de notre Loi Sport prévue au premier semestre 2020. Vous ne cachez pas votre passion pour le Jura où vous séjournez régulièrement en vacances. Qu'est ce qui vous plaît dans les valeurs nordiques véhiculées notamment par La Transjurassienne ? Avec ma famille, nous avons une véritable passion pour le Jura. Mes enfants y ont appris à skier et mon petit de trois ans a débuté le ski cet hiver aux Gentianes. J’y viens pour me ressourcer. Les paysages sont magiques, ils ressemblent à ceux de ma Roumanie natale et l’ambiance est familiale, accueillante. Sur la ligne d'arrivée à Mouthe, en février dernier, vous estimiez que « le ski de fond est un sport d'avenir » du point de vue santé, cher à votre ministère. Comment développer l'intérêt autour de cette pratique ? Le ski de fond est une pratique identitaire et historique, accessible au plus grand nombre quel que soit l’âge ou le niveau. Cette discipline conjugue à merveille une activité ludique, bonne pour la santé et la découverte de la nature. L'évolution du matériel permet aujourd'hui une pratique « 4 saisons », de la randonnée sur neige à celle de la pratique sur ski-roues hors période hivernale. Le développement des Maisons Sport Santé sur les massifs permettra, en lien avec l'évolution des sports de nature, d'encourager les professionnels du ski de fond au développement d'une offre sport-santé adaptée, été comme hiver. Sans oublier la problématique du réchauffement climatique et ses conséquences sur l'enneigement à moyenne altitude... De nombreuses stations de moyenne montagne sont confrontées à la diminution du nombre de jours d'enneigement qui peut générer des difficultés économiques pour les exploitants et tous les acteurs des sports d'hiver. Les stations et les territoires doivent s'adapter et proposer de nouvelles offres de pratiques sportives « hors neige ». Cette diversification autour des sports de nature est aujourd'hui intégrée dans la stratégie de plusieurs stations. Le Pôle ressources national des sports de nature a développé une expertise 

nordic

MAGAZINE


BENJAMIN BECKER/TRANSJURASSIENNE b

En février 2019, la ministre des Sports chausse les skis à l'occasion de La Transjurassienne.

nordic

MAGAZINE

47


LE

,

nordic.fr

my

grand entretien

La ministre des Sports et Robin Duvillard, dernier vainqueur de La Transjurassienne.

•••

LAURENT MÉRAT - 6X7

b

BENJAMIN BECKER/TRANSJURASSIENNE

sur le sujet. Des activités typiquement nordiques comme le biathlon se déclinent déjà avec du ski-roues. Il faut les encourager et valoriser d’autres pratiques hors neige comme la marche nordique ou le VTT. C’est un enjeu de survie d’un point de vue économique et une nécessité pour être plus respectueux de notre environnement. J’encourage aussi les partenariats qui pourraient se nouer entre les territoires et les fédérations pour proposer des vacances sportives à un nouveau public.

b

Roxana Maracineanu en pleine discussion avec le président du CIO, Thomas Bach.

b

BENJAMIN BECKER/TRANSJURASSIENNE

Avec l'ex-biathlète Marie-Laure Brunet et Marie-Pierre Guilbaud, l'ancienne nageuse promeut le sport féminin.

48

Au-delà de l'aspect sportif, La Transjurassienne est aussi la vitrine française du nordique. Êtes-vous sensible à ce rayonnement national et international pour un territoire rural de moyenne montagne ? La France a de nombreux savoir-faire et expertises en termes d'organisation d'événements sportifs. Lorsqu'ils s'intègrent intelligemment dans la structuration d'un territoire, ils apportent une réelle plus-value, que ce soit en termes sportif, sociétal, économique ou culturel. Cela exige une vraie concertation entre les acteurs locaux et nationaux, publics et privés, pour que l'événement soit bénéfique à tous, valorise la région et constitue une vitrine des activités proposées. La Transjurassienne a une notoriété internationale et elle participe pleinement à la valorisation de la France comme terre d'accueil d'événements sportifs internationaux. Le sport, via ce genre d'événements populaires, contribue-t-il également au développement économique ? L'organisation d'événements sportifs a bien évidemment un rôle dans le développement économique d'un territoire et de ses acteurs. C’est même un moteur d'attractivité pour certaines collectivités générant des revenus directs liés à l'organisation, des retombées économiques et des dynamiques sociales (appartenance au territoire, attractivité par le sport, cohésion sociale). Je pense à l’un des cas les plus frappants : celui de l’UTMB qui est devenu une vitrine de Chamonix. Avec plus de 4 000 participants à La Transjurassienne et tout un microcosme autour (spectateurs et familles des participants) estimé à 5 000 personnes, l'événement entraîne des retombées en termes d'hébergement, de transports et de restauration pour les acteurs locaux. L'enjeu consiste à proposer aux différents publics des activités annexes afin de prolonger leur séjour dans la région (offres touristique, culturelle, etc.). La mise en place de La Transjeune est un bon

La Transjurassienne participe pleinement à la valorisation de la France comme terre d'accueil d'événements sportifs internationaux. nordic

MAGAZINE


b

Roxana Maracineanu répond aux demandes de selfies lors de sa venue aux Jeux olympiques de la jeunesse à Prémanon.

LAURENT MÉRAT - 6X7

de moderniser et de mettre aux normes le stade des Tuffes. Le coût total des travaux s'élève à 6 millions d'euros, financé par l'État (ministère des Sports : 3,7 M €), l'École nationale des sports de montagne - ENSM (0,2 M €), le Conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté (1,2 M €), le Conseil départemental du Jura (0,5 M €) et le comité suisse d'organisation Lausanne 2020 (0,4 M€). Les travaux ont porté sur l'allongement de la piste de ski-roues et des tremplins, la création d'un pas de tir de 30 cibles, d'une plateforme arrivée-départ, d'un anneau de pénalité et d'un système d'enneigement artificiel autonome. Ils vont permettre de renforcer l'attractivité du site pour de nombreuses années. Par ailleurs, le ministère des Sports a contribué à hauteur de 70 000 € au financement d'actions du CROS Bourgogne-Franche-Comté portant sur des animations périphériques aux JOJ Lausanne 2020, en concertation avec les écoles, les collèges et lycées et les services UNSS et USEP du Jura. Êtes-vous surprise par l'impressionnante popularité du biathlon en France, un sport qui, il y a encore cinq ans, ne concernait qu'un petit public de passionnés ? C’est un sport particulièrement télégénique car esthétique et facile à comprendre avec une véritable dramaturgie. Naturellement, la présence récurrente de Français au plus haut niveau mondial a permis à cette discipline d’émerger : je pense à Patrice Bailly-Salins, Vincent Defrasne ou Raphaël Poirée. Mais c’est bel et bien la personnalité et la carrière ahurissante de Martin Fourcade qui ont permis à ce sport de devenir un spectacle grand public, que ce soit à la télévision avec des records d’audience, ou à Annecy pour son Festival qui a attiré énormément de nouveaux spectateurs et un public très jeune. n

exemple de la capacité des acteurs à profiter de l'événement initial pour le développer et capitaliser sur celui-ci. J’attends maintenant que la course 100 % féminine soit pérennisée comme me l’ont promis les organisateurs ! Le Jura, et plus particulièrement le stade des Tuffes au cœur de la Station des Rousses, a accueilli cet hiver des épreuves des Jeux olympiques de la jeunesse Lausanne 2020. Vous avez été particulièrement présente avant et pendant ces JOJ. Pourquoi cette implication importante ? Est-ce la magie olympique qui vous fait toujours vibrer ? Bien sûr, les Jeux sont un rêve pour n’importe quel athlète. Les symboles de la flamme, de l’universalité, de la fraternité entre les nations sont des notions qui me parlent. Ces JOJ sont une passerelle supplémentaire entre la France et la Suisse, un moyen de renforcer les liens et les coopérations entre nos pays. Mais pas seulement, j’ai été récemment au Sénégal car, pour la première fois, un pays d’Afrique va accueillir les JOJ [ce sera en 2022 à Dakar, N.D.L.R.] et j’ai mesuré la force du sport et de l’olympisme en particulier pour créer du lien entre les peuples. D’ailleurs, nous avons invité une délégation de jeunes athlètes sénégalais aux Tuffes. C’était une belle expérience pour eux et pour nous. Grâce à la rénovation complète du stade des Tuffes pour les JOJ, la France retrouvera le calendrier de la coupe du monde de ski de fond l'an prochain, alors même que celle de biathlon, au Grand-Bornand, connaît un succès incroyable. Comment accompagnez-vous ces lourdes organisations ? L'accueil des épreuves de ski nordique des JOJ 2020 a été l'occasion

nordic

MAGAZINE

49


,

nordic.fr

my

b

TONE COUGHLIN

So nordic

« Je suis en rémission », confie Kikkan Randall, un an après la fin de sa radiothérapie.

50

nordic

MAGAZINE


Kikkan

RANDALL

Plus forte que le cancer Elle est la meilleure skieuse de l'histoire du ski de fond des États-Unis. Une vie heureuse jusqu'à ce qu'on lui diagnostique un cancer du sein. À Nordic Magazine, la jeune maman raconte comment elle a réussi à le vaincre.

nordic

MAGAZINE

51


,

J

So nordic

nordic.fr

my

INSTAGRAM KIKKAN RANDALL

« Je vais bien, même si ça a été les montagnes russes dernièrement. » Ce sont les premiers mots de Kikkan Randall lorsqu’on l’interroge sur son état de forme actuel. Car, depuis son retrait de la compétition en mars 2018 après un titre olympique en Corée du Sud, le premier du ski de fond américain, elle a dû affronter un cancer du sein. Sa plus grande bataille. « Quand j'ai appris la nouvelle, trois mois après les Jeux olympiques, ça a été un choc, confie la jeune femme à Nordic Magazine. Moi, je me sentais en bonne santé, j'étais forte. » Une injustice pour la skieuse, maman d'un petit garçon, qui a toujours pris soin de son corps et avait alors pour projet d'agrandir sa famille. « Mais j’ai tout de même eu de la chance. Si mon cancer avait été découvert quelques mois plus tôt, je n’aurais pas pu participer aux JO de Pyeongchang », continue l’Américaine. Elle est ainsi Kikkan Randall : toujours optimiste, jamais vaincue. Comme lors de ce fameux team sprint qu'elle a disputé avec Jessica Diggins. Même si elles n’étaient pas données favorites face à la Norvège de Bjoergen et Falla, et la Suède de Nilsson et Kalla, les deux Américaines n’ont jamais abandonné. Au bout du chemin, il y a eu la médaille d’or, arrachée lors d'un ultime effort. « L’équipe s'est préparée pendant deux décennies. Obtenir ce résultat avec Jessie, c’était fabuleux, confie l’athlète, d'autant plus que nous avons gagné au terme d'une course très relevée, face à certaines des meilleures skieuses de notre époque. C'était incroyable. » La fondeuse l’affirme. C'est le rêve d’une jeune fille de seize ans qui se réalisait. Lorsqu’elle a enfin eu autour de 

52

b

Sur les réseaux sociaux, la skieuse américaine a partagé le récit de son combat contre le cancer, n'hésitant pas à se photographier sans ses cheveux.

nordic

MAGAZINE


CH LIQUIDE

Nouveaux farts liquides extrêmement durables, rapides et faciles à appliquer. Farts liquides en spray, sans fluor, et extrêmement efficaces. Complètement comparables aux parafines standards, à la fois en terme de performance et de durabilité. Recommandé pour les coureurs ambitieux, et les skieurs amateurs passionnés.

Vacances actives Prenez un bol d’air pur et profitez de bouger à vélo pendant vos vacances. Une expérience à vivre le long de la côte suédoise et au Danemark. Si le vélo n’est pas votre fort, les vacances randonnées sont également recommandées en Ecosse et aux Pays baltes.

Soirées nordiques à Lausanne en mars

Plus d’infos sur notre site:

nordic

MAGAZINE

https://www.kontiki.ch/fr/vacances-actives 53


,

So nordic

nordic.fr

my

JE SUIS IMPATIENTE DE DÉCOUVRIR CE QUE LA VIE ME RÉSERVE. KIKKAN RANDALL

••• son cou ce trophée tant convoité, l'émotion l'a envahie, heureuse de partager ce bonheur avec les siens. « Cette médaille, c’était la consécration de toute une équipe, le fruit du travail que tout le monde avait fourni », insiste-t-elle. Lorsqu'elle est montée sur la plus haute marche du podium, devant les caméras du monde entier, l’athlète de Salt Lake City avait déjà décidé de mettre un terme à sa carrière internationale. Une aventure qui a duré près de deux décennies. Championne olympique ou pas, elle allait tirer sa révérence. Membre des comités olympiques et paralympiques, représentante des athlètes, Kikkan Randall a toujours été extrêmement investie et voulait le faire encore plus, tout en donnant davantage de temps aux siens. Mère, femme active, l’annonce de sa maladie a forcément mis

en danger tout ce qu’elle avait construit jusqu’ici. Comme sur les skis, elle n’a toutefois pas baissé les bras une seule seconde. Sa force, elle l'a puisée dans le regard de ceux qu'elle aime. « J’ai encore du mal à trouver les mots pour exprimer à quel point leur soutien a été incroyable, avoue-t-elle. C’est l’un des avantages de devoir affronter une telle épreuve, on se rend compte à quel point certaines personnes comptent pour nous et qu’il faut leur accorder plus de temps. Mon fils a été une incroyable source de motivation et mes amis, de réconfort et de distraction. » Si elle était physiquement éloignée de ses anciennes consœurs, équipières et adversaires, elle n’était jamais bien loin dans leurs cœurs, comme en atteste le ruban rose qu'elles ont porté lors de l’ouverture de la coupe du monde 2018/2019 à Ruka, en Finlande. Preuve, s’il en fallait encore, des liens profonds qui peuvent unir la famille du ski de fond. C’est d’ailleurs cette discipline qui a permis à Kikkan Randall de surmonter son cancer. « J’ai commencé le trai

b

MODICA/NORDICFOCUS

Le bonheur juste avant que Kikkan Randall n'apprenne qu'elle était atteinte d'un cancer. Avec son amie Jessica Diggins, elle vient d'offrir aux États-Unis leur premier titre olympique en ski de fond lors des JO de Pyeongchang.

54

nordic

MAGAZINE


JULBO.COM

AEROSPEED

Des chaussettes pour garder espoir

EVER LIGHTER, EVER FASTER*

A

©Alexis Boeuf - Nordic Focus - Fotolia *Toujours pus légère, toujours plus rapide

u cours de l'année qui vient de s'écouler, Kikkan Randall n'a pas pensé qu'à elle. Elle a aussi pensé aux autres. Elle s'est d'ailleurs investie dans deux actions. Tout d’abord le projet Aktiv qu’elle a rejoint lors d’une course à Drammen en Norvège dès 2012. « J’ai été invitée à l’un de leurs évènements à cette époque et je dois dire que j’ai été touchée par leur initiative de conserver l’activité physique au cœur du traitement contre le cancer, confie la fondeuse. Chaque année, lors des courses de coupe du monde à Oslo, mes coéquipières et moi, nous nous rendions à l’hôpital d’Oslo pour nous entraîner avec les patients et j’ai toujours trouvé cela très inspirant. » Alors, forcément, quand elle est tombée malade à son tour, la participation de la skieuse a pris tout son sens. « Je crois d’autant plus en la mission d’Aktiv, affirme-t-elle. Je veux utiliser ma visibilité en tant qu’athlète pour les aider à promouvoir leur initiative et à lever des fonds pour la recherche sur le cancer. » Elle a aussi souhaité dédier sa participation au marathon de New York à la fondatrice de l’association, Grete Waitz, qui a couru elle-même à neuf reprises malgré son combat contre la maladie qu’elle a finalement perdu en 2011. En parallèle, avec son mari, Kikkan Randall a lancé une marque de chaussettes portant le slogan « It’s going to be ok ! » (« tout va bien se passer ») pour redonner de l’espoir aux personnes malades ou affrontant des difficultés. « Nous reversons deux dollars pour chaque paire achetée à Aktiv et je dois dire qu’entendre toutes ces histoires de personnes que nos chaussettes ont un peu aidé, c’est vraiment gratifiant pour nous », conclut la jeune femme.

25 novembre 2018. Lors de l'ouverture de la coupe du monde de ski de fond, les skieuses arborent un ruban rose — ici, la Suédoise Stina Nilsson – en soutien à Kikkan Randall.

ANTONIN GUIGONNAT

nordic

MAGAZINE

b

MODICA/NORDICFOCUS

PHOTOCHROMIC

Accros d’endurance, triathlètes en quête de l’ultime performance, cyclistes ou runners, Aerospeed les accompagne en inventant une nouvelle dimension de vision et de vitesse. Son écran géant REACTIV photochromic crée un champ de vision XXL en position de recherche de vitesse et dans toutes les autres configurations. Son aérodynamique innovante assure à la fois une couvrance tout confort et une excellente pénétration dans l’air.

55


,

So nordic

nordic.fr

my

b

tement en étant déjà forte physiquement, ce qui m’a aidée à récupérer après chaque chimiothérapie et à éviter trop d’effets secondaires désagréables, détaille-t-elle. Mentalement, tout ce que j’ai appris avec ma carrière de fondeuse m’a aussi beaucoup aidée. » La fille de l'Alaska décide alors qu’elle n’abandonnera pas le sport, même pendant son traitement. Un pacte qu'elle a signé avec elle-même. Une résolution en quelque sorte. Chaque jour, elle s'est contrainte à sortir pendant au moins dix minutes pour se dépenser physiquement. « Au bout de cet effort, si j’étais fatiguée, c’était que mon corps me signalait de m’arrêter, explique Kikkan Randall. Mais bien souvent, je pouvais continuer et faire vingt à trente minutes de sport, voire parfois plusieurs heures ! » Une petite victoire. Un mois seulement après la fin de sa radiothérapie, elle rechaussait d’ailleurs les skis pour participer à quelques courses. « Ça a été vraiment difficile, mon corps n’était pas encore entièrement remis, mais ça a aussi été extrêmement bénéfique. J’étais reconnaissante de pouvoir être là », affirme-t-elle. Mais la jeune retraitée ne comptait pas s’arrêter en si bon chemin. Avant de raccrocher les skis, l'ex-athlète avait pour objectif de prendre le départ du mythique marathon de New York. Et ce n’est pas un fichu crabe qui allait l'arrêter. « Je voulais le courir en 2018, mais avec mon système immunitaire affaibli, j’ai préféré reporter et ne le courir qu’en 2019, raconte-t-elle à Nordic Magazine. Ce défi m’a réellement motivée et ça a été une expérience fantastique. Je l’ai couru avec deux de mes coéquipières de l’équipe de fond américaine, Liz Stephen et Ida Sargent. Nous avons toutes terminé en moins de trois heures. C’était une journée magnifique. »

INSTAGRAM KIKKAN RANDALL

•••

En novembre 2019, la jeune maman court le marathon de New York. La patronne du sprint mondial de 2012 à 2014 est accompagnée de ses ex-coéquipières Liz Stephen et Ida Sargent.

56

b

Dans le même temps, grâce à sa visibilité en tant que sportive de haut niveau, Kikkan Randall a donné de nombreuses conférences sur sa façon de gérer le cancer et son traitement. Une implication forte dans l’espoir que sa propre expérience puisse aider d’autres malades. C’est d’ailleurs l’une des nombreuses qualités de l’Américaine : elle ne cesse de penser aux autres, même lorsqu’elle est elle-même en difficulté. « Tout ce que j’ai donné, en partageant mon histoire et mon point de vue, on me l’a rendu au centuple », termine la skieuse. Et maintenant ? « J’ai terminé ma chimio en octobre 2018, les rayons en janvier 2019. Désormais, je dois prendre des médicaments pendant au moins cinq ans, mais je suis en rémission et j’ai retrouvé mon état de forme », sourit Randall. De quoi lui permettre de retrouver les joies de la glisse. « Je pense faire quelques courses longue distance ou participer à d’autres évènements pour me faire plaisir », confie-t-elle. Elle sera d’ailleurs l’une des ambassadrices de la coupe du monde à Minneapolis en mars prochain. À côté de son engagement dans le ski américain, l’inoubliable fondeuse aux cheveux roses continuera aussi de travailler au sein du comité olympique jusqu’en 2026, date de la fin de son mandat de

TONE COUGHLIN

ÉLUE AU CIO JUSQU'EN 2026

L'Américaine a rechaussé les skis. Elle a même revêtu le dossard lors d'une course à Sovereign Lake.

représentante des athlètes. Elle est venue en Europe en janvier à l'occasion des Jeux olympiques de la jeunesse Lausanne 2020. « J’ai toujours pensé que les JO inspiraient le monde, représentaient la paix et célébraient les plus belles performances, je veux que mon petit garçon grandisse dans un monde où ces valeurs existent toujours », explique-t-elle. Et de conclure : « Je suis heureuse de pouvoir vivre encore de ma passion, de pouvoir passer plus de temps avec ma famille à l’avenir. Mais surtout, je suis impatiente de découvrir ce que me réserve la vie. » n

nordic

MAGAZINE


____

ARÔMES NATURELS

SANS GLUTEN

SANS CONSERVATEUR

IQUE

PRATIQUE & ÉCOLOG

nordic

LA SOFT FLASK Bouteille flexible pour transporter vos gels

Pour votre santé, pratiquez une activité physique régulière. www.mangerbouger.fr

MAGAZINE

OVERSTIM.s® présent sur le VILLAGE PARTENAIRE les 8 et 9 février 2020

57

DIETE SPORT FRANCE - PLESCOP - RCS VANNES B 323 784 140 - OVERSTIM.s - Espace tréhuinec - 56890 Plescop - France - Tél. 02 97 63 82 61

____ GEL ÉNERGÉTIQUE


,

nordic.fr

my

So nordic

40 ANS APRÈS

Treize athlètes nordiques français participent aux Jeux olympiques de Lake Placid, aux États-Unis, en 1980. Quatre d'entre eux se souviennent.

58

nordic

MAGAZINE


AFP b

PHILIPPE POIROT

J'ai ouvert les Jeux

R

eprésenter la France ? Il n’y a rien au-dessus. J’avais vingtdeux ans et la première chose que j’ai faite, c’est le dire à mes parents. Nous sommes partis à Lake Placid début janvier, donc assez tôt. Je me souviens d’ailleurs qu'à la cérémonie d’ouverture – et tout au long des deux semaines, d'ailleurs –, il faisait très froid. Le lendemain matin, nous sommes entrés en piste sur le 30 km et j’avais le dossard 1. J’aime bien me dire que j’ai été celui qui a ouvert les Jeux. Mais cela n’a pas été un avantage. Comme il neigeait, j’ai terminé 38e. L’Italien Giorgio Vanzetta avec son dossard 3 m’avait rattrapé et j’ai donc fait la course avec lui. À l’époque, il n'y avait que du classique, bien sûr. On fartait nous-mêmes nos skis. Aux Jeux, un technicien de Rossignol nous a accompagnés. Notre entraîneur était le Suédois Lennart Olsson. Mais c’est du 15 km [que Philippe Poirot n’a pas disputé, N.D.L.R.]

nordic

MAGAZINE

que je garde un souvenir mémorable. Celui de la victoire de Thomas Wassberg pour un centième, devant le Finlandais Juha Mieto. Quand on voit un géant d’1m93 pleurer, cela fait quelque chose. C’est d’ailleurs depuis ce jour-là que le centième a été supprimé des compétitions. Sinon, je me rappelle avoir vu le Russe partir sur le 30 km. Alors quand on voit mon résultat, on pourrait dire « t’as rien foutu, t’es borné, t’es un nul ». Sauf que si l'on refaisait la course aujourd’hui, le résultat ne serait pas le même. Il y avait une vraie culture généralisée du dopage.

Le village était une prison, ou du moins une grande bâtisse qui allait devenir une prison par la suite.

Il y a une autre chose qui m’a marqué, c’est la finale de hockey sur glace qui opposait les États-Unis à la Russie. Et comme la Russie avait envahi l’Afghanistan en 1979, il y avait des banderoles antiRusses dans la salle. À notre retour, avec les quatre autres athlètes de La Bresse (Vosges), il y a eu une fête et nous avons défilé avec le costume officiel de la délégation. Il y a toujours eu cette culture nordique dans la station. Elle perdure encore aujourd'hui. Puis j’ai arrêté ma carrière en 1989 et j’ai ensuite été recruté comme directeur du service des sports à La Bresse. Et depuis 2013, je suis directeur de l’office de tourisme et du syndicat intercommunal, et cela me passionne !

 59


,

nordic.fr

my

b

KISHIMOTO/IOC

So nordic

GÉRARD COLIN

P'tit bonhomme à la patate

M

a sélection a été assez simple. Il fallait que je rentre dans le top 15 d’une coupe du monde. À Thunder Bay, au Canada, en décembre 1979, j'ai fini 14e. Logiquement, j'étais sélectionné pour mes premiers Jeux. J’avais d'ailleurs l’impression d’avoir fait une bonne partie du boulot, mais j'ai encore dû batailler avec Bernard [Moullier, N.D.L.R.] pour tenir en main mon billet d'avion pour les États-Unis. Je ne me suis pas rendu compte que j’allais disputer les JO en y allant. Là-bas, on était assez loin. On n’était pas une nation forte, on se battait. Nos résultats n’ont pas été fabuleux et je n’étais pas satisfait. Les dynamiques individuelles et de groupe étaient moyennes, donc c’était compliqué. Il n’y avait pas d’investissement sur le saut à ski. On s’est déplacés avec le même staff et nos deux entraîneurs. Il n’y a pas eu le petit plus qu’on a aujourd’hui. J’étais à Pyeongchang en 2018, c’était une autre machine. Un autre monde qu’il y a quarante ans. Et puis on logeait dans une prison… voilà quoi ! [rires] Un hôtel ? Non, c’était bien une prison. Mais rien à dire, on découvrait la 60

restauration 24 h/24 et cela changeait par rapport aux compétitions tout au long de la saison. Le défilé m’a touché. Nous sommes passés devant le dôme et un orchestre symphonique jouait. C’était éblouissant. Sinon, nous n’avions pas trop de contacts avec les autres. On était presque plus proches des alpins que des nordiques. On était deux petits sauteurs dans notre bungalow. Plus sérieusement, je me

souviens d’un footing avec Perrine Pelen, la meilleure skieuse française (et seule médaillée de ces Jeux).

Après, je ne me suis pas senti grandi. Il a même fallu que je bosse derrière pour y retourner quatre ans plus tard, à Sarajevo [il fut le seul sauteur tricolore à y participer, N.D.L.R.]. J’ai arrêté ma carrière en 1988, à Falun. J’avais dit à mon entraîneur : « si je ne rentre pas dans les 15, j’arrête ! » J’ai terminé 16e et directement stoppé alors que j’aurais pu aller à Calgary juste après. J’avais un contrat avec la douane qui m’a dit qu’elle me garderait au chaud. J’ai fait des actions en tant qu’entraîneur dans les comités (Alpes Provence, Haute-Savoie, Vosges) et en 1988-89, je suis devenu coach. J’ai participé à la bonification d’athlètes comme Nicolas Jean-Prost, Jérome Gay et, plus tard, Vincent DescombesSevoie et Jonathan Learoyd. J’ai arrêté après la Corée du Sud car j’avais fait le tour. Aujourd'hui, je suis moniteur de ski aux Rousses (ski alpin surtout). Je suis satisfait de ma vie et content d’avoir ramené des jeunes à la maison sans jamais d’accident de parcours, ni de voitures (avec tous les kilomètres qu’on fait !). J’ai laissé une image de moi dans le saut à ski plutôt positive, celle d’un « p’tit bonhomme qu’avait la patate ».



nordic

MAGAZINE


2 PO RTES D’EN TRÉE PRE

S REN LES & CUR EL +d ’info e sit s e we

sur l

b

DOMAINE NORDIQUE*

LES COULMES EN VERCORS Et si vous releviez le défi ? www.coulmes-vercors.com 45KM DE PISTES POUR SKIEURS CONFIRMÉS • 2 BOUCLES DÉCOUVERTE POUR DÉBUTANTS LOCATION DE MATÉRIEL • COURS DE SKI • 25KM D’ITINÉRAIRES RAQUETTES • RESTAURATION * Ouverture sous réserve de bonnes conditions d’enneigement. Renseignez-vous au 04 76 36 06 06 (Presles) ou 04 76 38 96 61 (Rencurel)


,

So nordic

nordic.fr

my

DOMINIQUE LOCATELLI

Les Jeux de la découverte

découvert les Jeux et, quand on a dix-huit/dixneuf ans et qu'on côtoie des gens qui sont âgés de vingt-cinq et trente ans, on dérange un peu. Mais je

n’en ai pas souffert [rires]. À Sarajevo, où je suis allé en 1984, c'était différent ; je savais comment appréhender l'événement. Même chose pour Calgary en 1988. J’ai arrêté ma carrière à vingt-huit ans [il a aussi participé aux Mondiaux de Seefeld en 1985 et a été sacré champion de France à treize reprises, N.D.L.R.]. Je ne le regrette pas. Il faut dire qu'à l’époque, on était vieux à cet âge-là. 62

b

PRESSE SPORTS

C

’était mes premiers Jeux. C’est arrivé un peu vite dans ma carrière. J'avais dix-neuf ans, je n'étais que junior deuxième année. J’étais content… mais surpris. C’est clair que vivre l'aventure olympique faisait partie de mes objectifs, mais je dois reconnaître que Lake Placid a davantage été des JO de la découverte. L'événement durait quinze jours, on était présent du premier au dernier jour. J’ai pu m’y rendre car j’étais en concurrence avec Guy Henriet et, en janvier, lors des sélections au Brassus, j’ai terminé devant lui. Donc... voilà ! On était dans une période où le ski nordique n’avait pas beaucoup de moyens. L'ambiance n'était pas au beau fixe. Je garde toutefois un bon souvenir du stage d’entraînement que nous avions réalisé à Mont Saint-Anne au Canada. À Lake Placid, je n’ai couru qu’une épreuve, le 15 km. Il faisait froid, mais les conditions difficiles ne m'ont pas handicapé. Pour le relais, j’étais dans la balance avec Gérard [Durand-Poudret, N.D.L.R.]. À ces Jeux d'hiver, l’événement qui m’a le plus marqué reste la défaite de Juha Mieto. Le Finlandais a été battu d’un centième. J’étais sur la ligne d’arrivée quand ça s'est produit. Quand il s'est rendu compte que la médaille d'or était pour le Suédois Thomas Wassberg, la grosse masse a fondu en larmes. Lake Placid, c’était aussi le village olympique, avec toutes ses stars. J’ai ainsi vu Willie Davenport, le sprinteur qui était aussi bobeur. L’ambiance dans le clan français était spéciale. J’étais jeune et je partageais ma chambre avec Gérard. Tous les deux, on a vécu tout seuls, c’était chacun pour soi. Les vieux avaient déjà

Depuis 1989, je travaille chez Rossignol. J’ai eu un poste mixte de promotion, puis j’ai été conseiller technique. Depuis 1992, j'ai en charge le développement des produits jusqu’à la mise en production, qu'il s'agisse des skis, des chaussures ou des fixations. J'ai toujours été captivé par les évolutions techniques. C'est passionnant. Grâce à cette fonction, j’ai pu accompagner les biathlètes Ole Einar Bjoerndalen, Raphaël Poirée ou encore Martin Fourcade. Ma carrière de coureur m’a appris à travailler à l’international et c’est ce que je vends aujourd’hui aux athlètes et aux stagiaires.

Finalement, le milieu de la compétition a été le fil rouge de ma vie. Moi qui suis aussi délégué technique FIS, je skie toujours. J'ai la chance d'habiter Autrans, dans le Vercors.



nordic

MAGAZINE


MADE FOR Atteindre la perfection en s’améliorant en permanence, tel est l’objectif des sportifs – et de la société LÖFFLER. Des innovations durables et équitables. EN PROVENANCE D’AUTRICHE.

BETTER.

nordic

MAGAZINE

63


,

nordic.fr

my

b

PRESSE SPORTS

So nordic

YVON MOUGEL

La cible et le fusil

J

’ai souvenir qu’il faisait très froid. Des conditions hivernales, mais sans trop de neige. C’est la première fois qu’on voyait d’énormes tas, comme des immeubles. Ils ont servi à préparer la piste. J’étais le leader de l’équipe de France de biathlon qui était homogène. Pas de souci de quotas donc, nos résultats étaient bons. Sur le 20 km, je termine 6e. C’était la meilleure performance française de tous les temps jamais réalisée aux Jeux olympiques à l'époque. Mais j'ai vécu une grosse déception sur le sprint. J'ai terminé 24e alors que j’avais fait deuxième sur l’épreuve préolympique en 1979 sur la même piste de l'État de New York. Au relais 4 x 7,5 km, nous avons fini 5e. Ce n'était pas si mal. Nous avions

en face de nous des Russes et des Allemands de l'Est qui n'avaient pas le même suivi médical que nous [Sourire]. La star, c'était le Soviétique Anatoly Alyabyev

[double champion olympique en 1980 de l'individuel et du relais, N.D.L.R.]. Sur trois courses, il en gagné deux. Le sprint est revenu au représentant de la RDA, Frank Ullrich. 64

Quand on pratiquait le biathlon, notre compagnon de chambre était habituellement notre carabine. On la gardait toujours près de soi. Sauf à Lake Placid. C’est la première fois que les armes devaient être remisées dans une pièce à part et surveillée. Cela m’a marqué car aux États-Unis, les armes sont en libre-service. Pourquoi devions-nous nous plier à cette règle ?

À l’époque, il n’y avait pas beaucoup de spectateurs pour le biathlon. Mais je me souviens très bien avoir

été interviewé par la télévision française. J'avais répondu aux questions de Daniel Pautrat. J’ai toujours considéré que disputer les JO était plus facile qu’une autre course. Pour se faire une place du moins car il n’y a que quatre coureurs par nation. Il faut se rappeler le contexte. C’était les prémices de la coupe du monde à l’époque ; il y avait dix Allemands et dix Russes. En France, on n'avait qu'un entraîneur pour le ski et le tir. Pas de kiné ! Aux Jeux de Sarajevo, quatre ans plus tard, j'y suis allé pour faire quelque chose, voire décrocher une médaille [il a fini 4e du sprint, N.D.L.R.] J’ai dit stop à l'âge de vingt-neuf ans, mais ma carrière aurait pu durer encore un peu. Je suis parti travailler en douanes, j’ai été entraîneur, avant de retrouver mon administration. J’ai ensuite étudié deux années à l’INSEP avant d’entraîner l’équipe de France de biathlon. Avec Yves Maréchal, je me suis occupé de la première équipe de France médaillée de l’histoire en relais, aux Jeux olympiques de Lillehammer, avec Patrice Bailly-Salins, Thierry Dusserre, Lionel Laurent et Hervé Flandin. Aujourd’hui, je suis moniteur de ski l’hiver et, l’été, je rénove des façades de maisons anciennes. Et je préside le comité du massif des Vosges.

n

nordic

MAGAZINE


www.maison-garnache.com

à CHACUN SON

Pont ! DISTILLERIE PIERRE GUY 49 RUE DES LAVAUX 25300 PONTARLIER www.PONTARLIER-ANIS.COm

L’abus d’aLcooL est dangereux pour La santé. À consommer avec modération.


,

So nordic

SAISON BLANCHE

nordic.fr

my

SÉRIE NOIRE ?

Martin Collet a été victime d'une rupture du tendon d'Achille. 66

nordic

MAGAZINE

b

MARTIN COLLET

Ils sont athlètes de haut niveau, membres des équipes de France. Ils ont vécu, ou vivent encore, un hiver loin des compétitions. La faute à une blessure. Témoignages.


J

« J’ai vraiment eu l’impression d’être un enfant dans un parc d’attractions lorsque j’ai pu remettre mes skis. » Martin Collet, 22 ans, ne disputera aucune course cet hiver. Le Chamoniard a été victime d'une rupture du tendon d’Achille. Il a été opéré et suit actuellement un long programme de rééducation. « Le dossard n’est pas à l'ordre du jour, indique-t-il. Je n’exclus pas de disputer une course en poussée pour le plaisir en fin de saison, mais c’est uniquement envisageable si le corps médical me donne son aval en temps voulu. » C'est au Centre européen de rééducation du sportif (CERS) de Saint-Raphaël qu'il a effectué deux séjours : « Le suivi y est vraiment bon, l’ensemble du staff est à l’écoute et on arrive parfaitement à adapter le programme en fonction de l’état de mon tendon au jour le jour ! La réathlétisation se fera à Albertville, mais je n’en suis pas encore à ce stade. » Seront alors abordées les conditions de son retour à la compétition. Comme si poser des objectifs était une condition préalable au bien-être d’un ath-

lète professionnel. Mais le long terme et l’inactivité peuvent mettre à mal la patience et, parfois, la volonté des athlètes. Soudain, ces skieurs pour qui être au grand air est un mode de vie sont coincés à l’intérieur, entre quatre murs. Caroline Colombo, membre de l'équipe de France de biathlon blessée à la cheville durant l’été 2017 raconte « avoir installé une cible à dix mètres, dans [son] jardin et s’être mise au vélo avec lequel on pédale avec les mains » afin de tuer l’ennui engendré par deux mois d’immobilité totale. Même chose pour les fondeurs Jules Lapierre et Lucas Chanavat. Le premier, actuellement arrêté pour une fissure du tendon d’Achille confie : « se contenter d’attendre, c’est insupportable. D’autant plus que je ne sais pas encore combien de temps je serai arrêté. J’ai appris à faire autre chose pour me sortir de mes pensées, pour ne pas me morfondre. J’en ai notamment profité pour couper du bois ». Lucas Chanavat, opéré d’une hernie discale et d’une sciatique en 2014, avait, lui, décidé de « profiter de l’occasion pour s'occuper à ce qu’[il] n’avait jamais le temps de faire, comme filmer et utiliser un logiciel 3D ».

TRAVAIL PHYSIQUE... ET MENTAL Leur horizon social prend également d’autres teintes. Les athlètes blessés vivent à l’écart du groupe avec lequel ils passent habituellement une grande partie de l'année. Caroline Colombo qui s'était retrouvée en fauteuil roulant s'était réinstallée chez ses parents durant deux mois. Tout se joue dans ce temps qui s’étire, cette attente à combler qui se métamorphose lentement en remise en question et examen de soi. À l’arrêt alors qu’ils sont habituellement très occupés, les athlètes peuvent regarder derrière eux ce qu’ils ont accompli et 

SE CONTENTER D'ATTENDRE, C'EST INSUPPORTABLE. JULES LAPIERRE, FONDEUR DE L'ÉQUIPE DE FRANCE

nordic

MAGAZINE

67


,

nordic.fr

my

So nordic

EN RÉÉDUCATION, IL FAUT SE FAIRE MAL POUR PROGRESSER. CAROLINE COLOMBO, BIATHLÈTE

b

INSTAGRAM JULIA SIMON

se demander ce qui les pousse à avancer. « On se pose des questions existentielles », reconnaît le champion du monde U23 du 15 km libre Jules Lapierre qui skie depuis qu'il est enfant, sans s'interroger sur les motivations qui le poussent à consacrer sa vie au ski de fond. « Y penser a renforcé mon envie, dit-il. Le ski, c’est une passion ». Son entraîneur, Alexandre Rousselet, qui suit le jeune Chartrousin comme il l’a fait avec d’autres athlètes blessés de l’équipe de France, voit ce coup dur comme un possible « regain de motivation ». Il s’explique : « Psychologiquement, il y a un manque. Il a les crocs, il a envie de skier. C’est un travail mental, bien sûr, mais aussi physique, où l’on travaille le haut du corps quand le bas ne suit plus. La pause obligatoire permet de retrouver un regain de fraîcheur mentale. Lucas Chanavat, par exemple, a passé un cap. Il a mûri. » « Je suis persuadée que je vais revenir plus forte qu’auparavant car au final, je ne tire que le positif des épreuves traversées, affirme Léa Lemare. Celles-ci m’ont vraiment permis de grandir, de prendre du recul et également de profiter de la vie telle qu’elle est, avec ses avantages et ses inconvénients. » « Cette année, j’ai accepté d'être sur un tout autre rythme, et ma

NORDIC MAGAZINE

•••

b

Loin des stades et des pistes, la Jurassienne a donné de ses nouvelles sur les réseaux sociaux.du monde.

b

THIBAUT/NORDIC FOCUS

La biathlète Caroline Colombo a découvert la coupe du monde un an et demi après sa blessure.

68

nordic

MAGAZINE


priorité, c’est ma blessure. Alors je prends le temps nécessaire pour que mon corps récupère au mieux. Au final, je pense plus à ma récupération et à mon évolution personnelle qu’aux compétitions. C’est vrai que c’est par moment difficile de voir mes coéquipiers partir sur les coupes du monde, mais en même temps quand je me retourne sur la préparation estivale, je peux me réconforter car mon niveau par rapport à eux était encourageant  », témoigne encore Martin Collet. Comme si la frustration de ne pas s’entraîner, de voir une saison se dérouler sans eux permet d’utiliser la blessure comme un événement paradoxalement positif. D’autant que la route pour revenir au plus haut niveau est longue et demande du courage, de la détermination et de la résistance face à la souffrance physique. Des qualités que les sportifs de haut niveau se sont déjà forgées pour côtoyer l'élite mondiale. « Je suis positive et je sais que peu importe le temps que ça prendra, mais je reviendrai », affirme ainsi la sauteuse Léa Lemare, qui lutte contre une hyperthyroïdie. Toutes les étapes et protocoles mis en place rappellent à la mémoire de ces sportifs que le progrès se niche dans les procédures exigeantes et un souci constant du détail. De l’immobilisation à une lente reprise, les rendez-vous se multiplient : « Au début, je voyais mon chirurgien tous les dix jours pour faire des radios, parce qu’il y avait 90 % de risque de nécrose », détaille la Meuthiarde Caroline Colombo. « Comme ça, explique-t-elle, si jamais on suspectait quelque chose, on pouvait réagir. » Ce qui a valu à la biathlète l’originalité d’un séjour de deux mois dans un centre pour prothèse avant de rejoindre Capbreton, le centre européen de rééducation où sont envoyés les sportifs de haut niveau. Elle raconte : « Mes meilleurs amis, c’était Claude, 74 ans, et Françoise, 75 ans. C’est une leçon de vie. Mes journées étaient occupées à jouer au tarot, me rendre à la piscine et en salle de musculation... Beaucoup me plaignaient. Mais en fait, j’avais besoin de m’éloigner du ski, de ne pas y penser. Claude et Françoise me racontaient leurs problèmes et leur vie aussi, parce qu’ils ont du vécu. C'était drôle, c'était des bons moments ».

Votre magasin spécialiste www.ravanel-sportshop.com 53 Avenue du Mont Blanc, 74400 Chamonix Mont Blanc 04 50 53 02 49

VAINCRE SA DOULEUR Jules Lapierre et Lucas Chanavat ont suivi un parcours plus habituel, du Centre européen de rééducation du sportif (CERS) des Landes — où Jules Lapierre reconnaît « avoir au moins pu se changer les idées » — à la réathlétisation au Centre 

nordic

MAGAZINE

69


,

So nordic

nordic.fr

my

Avant ses ennuis de santé, le Dauphinois Jules Lapierre avait connu une saison plus que prometteuse.

•••

LA PEUR DE LA RECHUTE Dans ces conditions, les préparateurs mentaux ont leur importance. Or les nordiques sont encore rares à les solliciter. Caroline Colombo s’est adjoint les services de Thomas Ferry, en prévision de son retour. « La première crainte est souvent de se blesser une nouvelle fois et d’être confronté à la même situation. La deuxième est le doute de ne pas revenir à son meilleur niveau », décrit-il. À ce moment-là, son rôle « est de détruire certaines croyances. On avance ensemble sur l’estime de soi, la confiance et l’acceptation de la peur. C’est l’exemple de celui qui rougit, qui en a conscience et

Les attentions m'ont fait chaud au cœur.

Martin Collet, fondeur de l'équipe de France 70

b

MODICA/NORDICFOCUS

national de ski et de snowboard d’Albertville. « Albertville, c’est la famille, ce sont des gens du milieu. Ils savent ce que je fais. C’est ce qui fait qu’ils sont plus efficaces pour nous. Ils m’ont préparé spécifiquement à revenir sur le sprint au ski de fond », abonde Lucas Chanavat qui a remporté sa première coupe du monde de sprint en décembre dernier à Planica (Slovénie), avant de récidiver à Dresde (Allemagne). Jules Lapierre, lui aussi ravi de l’attention reçue en Savoie et convaincu qu’« être avec d’autres blessés aide », y est actuellement « très bien suivi médicalement par Alice Dion de la Fédération française de ski et par Olivier Pedron, le médecin en chef du centre », précise Alexandre Rousselet. Tout au long de ce parcours, les athlètes doivent passer outre la douleur, faire appel à leur capacité, souvent hors du commun, à résister. Pas simple alors qu’il leur faut déjà composer avec la peur de se faire mal à nouveau. Le risque n’est pas nul. Lucas Chanavat, par exemple, s’était déchiré un adducteur à son retour à la compétition, lors des Universiades. « Ce n’était rien de grave, précise-t-il toutefois. Un déséquilibre musculaire s’était créé à la jambe gauche que j’avais moins sollicitée dans ma réathlétisation. » Même quand les indicateurs sont au vert et que l’heure de la reprise a sonné, les sportifs doivent apprendre à vivre avec un corps qui se rappelle constamment à eux. « Pendant deux ans, il n’y a pas eu un pas, une marche d’escalier, où je ne ressentais pas une douleur dans ma cheville, raconte Caroline Colombo. En rééducation, il faut se faire mal pour progresser. C’est difficile à accepter. Il n’y a pas de plaisir, pas de retour sur investissement, ni les émotions de la compétition. Parfois on a du mal à se projeter. Les résultats sont plus longs à obtenir. C’est ça qui est compliqué à gérer. On en a marre, on est fatigué mentalement. Mais c’est le sport qui m’a permis aujourd’hui d’avoir une aussi belle mobilité. Pendant plus de deux mois, je n’ai pas bougé ma cheville. Donc imaginez-vous toutes les adhérences qu’il y a eues entre mes os, mes ligaments et toutes les fibres musculaires ! Il fallait les casser une par une ». qui, parce qu’il y pense, peut être sûr de devenir rouge écarlate. Il faut surtout focaliser l’attention ailleurs que sur la blessure. En biathlon, l’avantage c’est qu’il y a le tir. Avec Caroline, nous avons donc travaillé là-dessus. Notre ligne de conduite était de répondre à la question du comment. Comment va-t-on faire pour être meilleur, s’améliorer, être plus efficace ? » En fait, tout un travail collectif est conduit. L’athlète bénéficie tout d'abord de l'affection de son entourage, comme en témoigne Martin Collet, qui a apprécié son suivi par la Maison de la Santé de Chamonix : « après l’opération, j’ai eu une longue période de convalescence de six semaines en béquilles. Cette première période qui me faisait un peu peur de par sa durée s’est finalement bien passée, en grande partie grâce à mes proches qui m’ont soutenu, ainsi qu’à l’ensemble de mes entraîneurs et amis dont les attentions m’ont fait chaud au cœur. » En effet, il peut aussi compter sur le soutien indéfectible de son staff. Alexandre Rousselet décrypte : « Le plus important c’est que l’on soit présent. J’ai Jules [Lapierre] au téléphone tous les jours. On le suit médicalement et on travaille ensemble. Les sportifs ont besoin de se sentir entourés. Le coach doit témoigner sa confiance à l’athlète, lui dire qu’il n’a pas à s'inquiéter pour son retour ». Ainsi sonne l’avenir de Jules Lapierre qui aura à cœur de confirmer ses excellents résultats de l'hiver dernier en s’installant durablement sur le circuit de la coupe du monde. n

nordic

MAGAZINE


NOUVEAU DANS LES MONTAGNES DU JURA

VOTRE pASS SUR VOTRE SMARTphONE J’achète mon Pass d’accès aux pistes sur internet

Je choisis le jour et le site nordique Je reçois un mail de confirmation

Premier achat ? J’installe l’appli NordicPassENJ

Je saisi le numéro de commande dans l’appli

Crédit photo : Thomas HYTTE / KLIP.fr

Je suis les instructions : en 2 clics mon Pass est sur mon smartphone

Au départ des pistes : je présente mon smartphone et l’appli (fonctionne hors réseau)

pass.espacenordiquejurassien.com Achat de votre Pass sur :

Application gratuite, accessible sous systèmes Android et Apple Application utilisable pour les Pass d’accès de types « séance » (1 jour) ou « pluri-jouralier » (2 jours à 1 semaine). Lancement début février 2020

nordic

MAGAZINE

71


,

nordic.fr

my

72

nordic

MAGAZINE

b

HENADZY

So nordic


BIATHLON LES PARIS ONT LA COTE Le développement du biathlon en France n'a pas échappé aux bookmakers. Tous les sites de paris sportifs proposent aujourd'hui de miser sur les courses. Explications.

Q

Qui va gagner la coupe du monde de biathlon ? Pour le savoir, on peut attendre la fin de la saison. On peut aussi regarder ce qu’en pensent les bookmakers. Mi-janvier, soit plus de deux mois avant l’attribution du gros globe de cristal, le Norvégien tenant du titre Johannes Thingnes Boe serait battu par le Français Martin Fourcade. Son coéquipier jurassien Quentin Fillon-Maillet occuperait la troisième place du classement général, devant Simon Desthieux. En France comme ailleurs, internet a démultiplié la pratique des paris sportifs. Un secteur qui s’est élargi depuis sa libéralisation en 2010, avec pas moins de quatorze sites agréés en France par une autorité spécifique appelée l’ARJEL. Il s’agit aujourd’hui d’un véritable phénomène de société, comme l’indiquent les chiffres : environ deux millions d’usagers en France pour environ 3 milliards d’euros de mise annuels. Ce sont majoritairement des jeunes (70 % ont moins de 35 ans) et des hommes (à 92 %). Le football est largement dominant

nordic

MAGAZINE

(plus de 50 % des paris sportifs) devant le tennis et le basketball. Les sports d’hiver sont moins attractifs (hormis le hockey sur glace). Néanmoins, le biathlon connaît un succès grandissant auprès des bookmakers, depuis qu’il bénéficie d’une plus grande exposition médiatique. De loin, il est le sport nordique le plus porteur, devant le ski de fond. Les deux autres disciplines n’ont carrément pas droit de cité pour l’instant, faute de notoriété suffisante.

ON PEUT PARIER SUR LES VAINQUEURS, MAIS PAS SEULEMENT Le site spécialisé mediapronos.com, qui propose un service de conseil pour les paris sportifs, confirme l'existence d'un « effet boule de neige » depuis la diffusion des compétitions en clair sur la chaîne L'Équipe.  73


,

nordic.fr

my

So nordic

Avant chaque course, chaque biathlète se voit attribuer une cote. Plus celle-ci est basse, plus les observateurs croient à une victoire.

•••

Dans le nordique, comme pour d’autres sports individuels tels que le cyclisme, les cotes sont assez élevées. C’est parce que les candidats crédibles à la victoire sont nombreux. Dans ce cas, le joueur peut se dire qu’il y a un bon coup à faire. Cependant, la marge des bookmakers – aussi appelée VIG – est assez nettement supérieure (environ 40 %) en sports d'hiver qu'en football, tennis ou basketball. En tout cas si l’on calcule en pourcentage la somme des différentes cotes. Cela est notamment dû à une marge d'erreur plus importante pour eux. Ce qui s'applique en particulier au biathlon, qui est « une discipline où le facteur aléatoire est très important », comme le précise mediapronos.com : « Chaque course est unique, avec des conditions différentes, et ça, les bookmakers ne

En biathlon, les bookmakers doivent composer avec de nombreux facteurs aléatoires. 74

15

FOURCADE

2,25

MANZONI/NORDICFOCUS - LES COTES FONT RÉFÉRENCE AU SPRINT DE RUHPOLDING

UN SPORT À HAUT RISQUE

DESTHIEUX

b

Ainsi, la présence du biathlon – et dans une moindre mesure du ski de fond – s'est récemment généralisée à presque tous les opérateurs, tandis qu'« avant les grands résultats de Martin Fourcade, les possibilités de parier étaient presque inexistantes », indique Mathis Padjasek, expert en paris sportifs sur Mediapronos.com. La veille du sprint de Ruhpolding, mi-janvier, Netbet joue le quintuple champion olympique gagnant, devant Tarjei Boe et Arnd Peiffer. Prévisions similaires chez plusieurs confrères. Si le Catalan a bien gagné, les experts n'avaient pas vu venir le feu d'artifice bleu-blanc-rouge. En plus d'un pari classique sur le vainqueur de l’épreuve à venir ou du classement général de la coupe du monde, certains opérateurs, par exemple Unibet ou Betclic, proposent de miser sur une présence sur le podium, ou encore dans le top 6 ou 10. D’autres acteurs comme Winamax permettent aussi de s’engager sur les petits globes ou encore sur des « face à face » (meilleur résultat entre deux biathlètes). Unibet va jusqu’à intégrer le nombre de tirs réussis ou encore la marge d'avance du vainqueur (on appelle cela des « paris spéciaux », ils sont déjà très répandus dans le football). À chaque pari correspond un chiffre qui représente la cote. Celle-ci donne le montant du gain par rapport à l’unité de mise : par exemple 3 signifie que l’on parie à 3 contre 1, c’est-à-dire que l’on emportera le montant de sa mise multiplié par 3. Pour l’établir, les bookmakers estiment les chances de victoire des différents participants. Plus les biathlètes sont favoris, plus leur valeur est basse (par exemple, 2,25 pour Martin Fourcade, 14,5 pour Émilien Jacquelin, 15 pour Quentin Fillon-Maillet et Simon Desthieux, 72 pour Fabien Claude, 94 pour Antonin Guigonnat).

peuvent pas précisément le prendre en compte tellement les facteurs sont aléatoires. » D'où la multitude de critères qui entrent en considération. Il faut analyser la météo (vent, neige, température), les conditions physique et mentale, le format de course... Cela rend complexe et incertain l'établissement d'un pronostic. Toutefois, même si ce caractère aléatoire du biathlon rend son résultat un peu imprévisible, il est possible de se prononcer sur ceux qui ont plus ou moins de chance de l'emporter, et donc de placer un pari. Les passionnés misent en fonction de la cote, lorsqu’ils estiment que la probabilité de victoire d’un participant est supérieure à l’estimation proposée par le bookmaker (on appelle cela en anglais un « valuebet »). Un pari n'est donc pas équivalent à un pronostic. Pour calculer les cotes, selon les informations communiquées par certains grands opérateurs du marché français (mais ils entourent de mystère leur méthodologie), les bookmakers se basent essentiellement sur des logiciels assez complexes et sophistiqués. Un ajustement manuel est ensuite opéré en raison de facteurs d’actualité concernant un sportif ou en fonction du montant des mises déjà posées par les parieurs (s'il est conséquent et déséquilibré). Ils cherchent par ailleurs à réduire les écarts avec les autres opérateurs. D’où une relative homogénéité. « On se surveille », confie en privé un acteur du marché, à la fois parce qu'il

nordic

MAGAZINE


Quel skieur es-tu ? ELISEEV

skate

JACQUELIN

35

14,5

HOFER

45

classique

prête du crédit à leurs homologues et aussi parce qu'ils sont en concurrence pour proposer « les meilleures cotes ». Les principaux critères d’évaluation utilisés sont les derniers résultats obtenus par un athlète (ou une équipe) ainsi que diverses données statistiques. Par exemple, en biathlon, ce seront notamment les temps de ski, les taux de réussite au tir ainsi que les temps de tir. Contrairement aux parieurs, les professionnels du secteur laissent donc peu de place au « feeling » ou à l’intuition personnelle. Jouer implique d’être le plus rationnel possible... et essayer de ne pas être chauvin. Une bonne connaissance du sport et une relative aisance avec les mathématiques se révèlent de sérieux atouts si l’on veut obtenir des gains. La « chance du débutant » peut exister, mais il est peu probable qu’elle soit durable. D’ailleurs, seule une petite minorité de joueurs parvient à générer un solde positif. Hormis chez de rares « parieurs pros », cela reste une simple distraction, qui permet notamment d'accroître l'intensité ressentie lors d'un sprint ou d’une mass-start. Cette activité ludique peut même parfois déclencher une véritable euphorie en cas de réussite (surtout avec des cotes assez élevées comme on en trouve en sports nordiques) ou au contraire un certain abattement en cas d'échec. Surtout quand ça se joue à pas grand-chose ! n

nordic

MAGAZINE

randonnée nordique

7, rue Mervil - 25300 PONTARLIER

03 81 39 04 69 75


,

nordic.fr

my

So nordic

Quand on court une ĂŠpreuve longue distance comme La Transjurassienne, il faut lutter contre l'adversaire, mais aussi contre la fatigue et le froid. Le corps a besoin de carburant pour relever tous ces dĂŠfis. 76

nordic

MAGAZINE


decin nutritionniste Nguyen. « Il faut d'abord se rappeler que l'alimentation ne fabrique pas le champion, mais limite les dégâts ». Le docteur, aujourd'hui à la retraite, est régulièrement invité à donner des conférences lors de La Transjurassienne. « De telles compétitions demandent deux impératifs : lutter contre la fatigue en limitant les risques d'hypoglycémie et lutter contre la déshydratation qui survient plus souvent qu'on ne le croit ». Ainsi, dit-il, beaucoup de sportifs nordiques n'ont pas l'impression de transpirer car la sueur s'évapore. Mais il suffit de peser un skieur de fond avant et après la course pour constater qu’il perd facilement quelques kilos d'eau. Alors quelles sont les recommandations ? « Il faut bien se préparer en amont de la course en mangeant équilibré et en augmentant les rations caloriques. On peut suivre, comme le font souvent les champions dans le domaine, le régime scandinave dissocié sur une semaine. Les premiers jours, on limite les glucides tout en poursuivant un entraînement intensif. Puis, en fin de semaine, on fait l'inverse : on charge l'organisme en sucres (lents

Le régime scandinave a fait ses preuves, mais il est exigeant. Dr Nhu Uyen Nguyen, médecin nutritionniste

BENJAMIN BECKER/TRANSJURASSIENNE

Du comté et des fruits secs : les ravitaillements de La Transjurassienne sont appréciés des skieurs.

b

L

« L’alimentation de chacun a un impact considérable sur son bienêtre, sur celui des autres, sur l’environnement et sur l’esprit », déclare Xavier Thévenard. Le vainqueur de l’UTMB 2013, 2015 et 2018 est l’ambassadeur de la marque Baouw, des barres énergétiques 100 % bio. Des barres que l’on imagine assez « prise de tête » à fabriquer, tant les sports d’endurances exigent une alimentation spécifique. Surtout par températures polaires ! D’une part parce que les fondeurs, biathlètes et des autres adeptes de sport nordique brûlent beaucoup de calories. D’autre part parce que ces disciplines font intervenir de nombreux groupes musculaires qui travaillent en cohésion.

au maximum) et on se repose. Ce régime fait ses preuves, mais se révèle très exigeant. Le jour de la course, on veillera à consommer quelque chose de digeste pour que le sang serve à alimenter le cerveau et les muscles en priorité. Si possible, on prend son repas au moins deux heures avant le départ. Pendant la course, on recharge régulièrement l'organisme avec une boisson sucrée. D'ordinaire, je recommande aux sportifs des boissons à 3 % de sucres, soit 30 grammes pour un litre d'eau. Mais les épreuves par grand froid étant particulièrement caloriphages, les sportifs nordiques devraient plutôt prendre des boissons à 6 % de sucres ». Et si la course dure plus de trois heures ? « Dans ce cas, il vaut mieux alterner avec des aliments solides comme des 

LA CHASSE AUX IDÉES REÇUES La nourriture des pratiquants de sports nordiques doit ainsi permettre une grande résistance à la fatigue et au froid, tout en évitant les hypoglycémies et la déshydratation. Alors comment gère-t-on les ravitaillements d'une grande course comme La Transjurassienne ? Nous avons mené une petite enquête. « Il circule beaucoup d'erreurs sur le sujet », commence le mé-

nordic

MAGAZINE

77


,

nordic.fr

my

So nordic

NOUS SOMMES DIX DANS NOTRE TEAM ET NOUS AVONS DIX FAÇONS DE NOUS ALIMENTER.

NORDIC MAGAZINE

ANTOINE AUGER, FONDEUR E-LIBERTY SKI TEAM

••• fruits secs ou des bananes qui ont l'avantage d'être riches en potassium. Attention de ne pas attendre d'avoir une fringale. Il faut s'alimenter toutes les dix ou quinze minutes de manière systématique. Puis, dès l'arrivée, je conseille d'avaler une boisson sucrée et pétillante enrichie en acides aminés pour lutter contre l'acide lactique. Et des produits laitiers comme des yaourts ou du lait si on les tolère. » Voilà les conseils théoriques passés en revue. Sur le terrain, tout est une question de goût et de principes. « Au début de ma carrière, je refusais les produits de l'effort », confesse Antoine Auger, fondeur qui participe à la Visma Ski Classics et a récemment remporté la course classique du Marathon international de Bessans. « Je préférais m'alimenter de la façon la plus saine et la plus naturelle possible. Alors je confectionnais ma propre boisson, faite pour moitié de jus de betterave et pour moitié d'eau tiède, afin d'éviter le gel ». La boisson faisait ses preuves. Jusqu’au jour où le Grandvallier a participé à la Vasaloppet. « Après 40 kilomètres environ, je me “prends le mur”, comme disent les Suédois. C'est-à-dire que je suis tombé dans une sévère hypoglycé78

b

En 2019, sur La Transjurassienne, Gérard Agnellet a connu des problèmes pour s'alimenter. « Je commençais à sentir la soif et la faim », se souvient le fondeur de La Clusaz.

Des produits très spécifiques

En quoi les produits créés pour ce genre d’épreuve de grand froid sont-ils spécifiques ? Posons la question à la marque Overstim.s. « Les sportifs que nous accompagnons sont principalement des athlètes d’endurance. Nos produits se doivent donc d’être parfaitement digestibles, sans engendrer d’acidité au niveau de l’estomac et avec des saveurs douces pour être consommés sans saturation sur de très longues durées. Pour ce faire, nous n’utilisons ni additifs, ni conservateurs, ni colorants et uniquement des arômes naturels », déclare Manuel Costa, nutritionniste au sein de la PME familiale vannetaise qui sera sur la ligne de départ des Jeux olympiques de Tokyo en 2020 via son partenariat avec la Fédération française de cyclisme. « La technicité de nos produits est le point qui fait notre différence et notre force. Les sportifs les plus entraînés s’attendent également à pouvoir consommer les produits sans éprouver de saturation, c’est pourquoi nous proposons une très large gamme de plus de quatre cents références avec des arômes sucrés ou salés ».

nordic

MAGAZINE


Construisons ENSEMBLE votre avenir.

mie. Il y avait un ravitaillement avec des jus de myrtilles et des petits pains briochés, mais il n'était pas encore ouvert. Alors j'ai tout déballé tout seul ! Ce jour-là, j'ai compris que mes boissons faites maison n'allaient pas suffire pour les longues distances ». Depuis, le skieur du e-Liberty Ski Team ne rechigne plus sur les boissons et gels de l'effort. Il est également suivi par un nutritionniste. « C’est un ancien copain d'école. Il me dit quand manger et quand boire, ce qui m’apporte une précieuse expertise. »

Samse, une histoire d’hommes et de femmes.

CHACUN SA ROUTE, CHACUN SON FESTIN Antoine Auger a pris l'habitude d'essayer différentes marques avant la course. « Chaque corps réagit différemment. Nous sommes dix dans notre team et nous avons dix façons de nous alimenter », précise-t-il. Gérard Agnellet, double médaillé d’argent sur La Transjurassienne (en 2018 et 2019) confirme. « Personnellement, je ne me prends pas trop la tête. J’avale la même boisson énergétique durant tout le parcours et je ne prends ni gel ni aliments. J’ai bien essayé une fois le gel à l’entraînement, mais je l’ai très mal digéré. Je me contente donc d’une boisson énergétique et, s’il fait très froid, j’ajoute de l’eau chaude pour optimiser l’hydratation. Puis, depuis l’an passé, je travaille avec un nutritionniste le reste de l’année. » Le Cluse sourit : « Il m’aide à temporiser mes trois gros péchés mignons : le chocolat, le fromage et le sucre ! » Ainsi tout le monde n’a pas des exigences similaires sur la course et ne digère pas les produits de la même manière. « Certains athlètes tolèrent bien les produits proposés alors que d’autres non, ce qui rend les ravitaillements complexes », renchérit Stéphane Mouton. Quand il s'occupait du team Jobstation, c'est lui qui gérait cette question. « Certains, comme Nicolas Berthet, ont en effet des allergies ou n’assimilent pas bien l’acidité de quelques produits. Puis, chacun a besoin d’apports différents. Benoît Chauvet, par exemple, a l’habitude de prendre un stick personnel toutes les trente minutes, alors que d’autres se contentent des ravitaillements proposés. On essayait d’être présents tous les quatre ou cinq kilomètres, mais tout dépendait de la course, du terrain, du relief, des possibilités 

nordic

MAGAZINE

b

Overstim.s est une PME française basée à Vannes, en Bretagne.

OVERSTIM.S

Le groupe Samse soutient le ski nordique en France.

79


,

nordic.fr

my

So nordic •••

d’accès, etc. À chaque fois, les coureurs et techniciens se concertaient pour répondre au mieux aux besoins diététiques spécifiques de ce genre de performance. Enfin, on disposait de gourdes avec le nom du coureur sur chacune car elles avaient été remplies selon les demandes. Et nous travaillions aussi avec la même marque chaque année, Fenioux en l’occurrence, car quand les coureurs sont habitués à un type de produit, c’est difficile d’en changer ».

La manœuvre pour prendre le produit doit ainsi être facile. Dans le cas contraire, on risque de se trouver dans des situations délicates comme c’est arrivé l’année passée à Gérard Agnellet. « À la sortie des Rousses, vers le quarantième kilomètre, je suis tombé et dans la chute, ma gourde s’est détachée. J’ai tenté de la refixer. Mais elle n’arrêtait pas de tomber et de me taper dans les genoux. Je l’ai donnée au type en scooter qui roulait à mes côtés. Heureusement, l’équipe avait prévu

À QUELLE HEURE ON MANGE ?

E-LIBERTY SKI TEAM

Le Jurassien Antoine Auger est accompagné par un nutritionniste pour gérer son alimentation.

b

Bien sûr, la composition des produits proposés change au fil de la course. « En début de parcours, on propose des gels à sucres lents pour lutter contre les crampes et oxydants. Puis, en fin de parcours, des gels à sucre plus rapide et dotés de plantes dynamisant le cerveau comme le guarana, permettant au compétiteur de tenir le coup jusqu’au bout. Selon que le produit est proposé à un fondeur de loisir ou de compétition, sa composition varie. Pour le haut niveau, on enlève un maximum les arômes souvent difficiles à digérer pour se concentrer sur les minéraux », poursuit Patrice Malard, nutritionniste spécialisé sport et santé et responsable multisport au sein des laboratoires Fenioux. Les coureurs adaptent ainsi généralement leurs produits selon le moment de la course. Antoine Auger met par exemple un point d'honneur à bien respecter le timing des prises. « Toutes les dix/quinze minutes, j'avale deux gorgées de boisson et toutes les quarante minutes, un gel, que je prends en entier pour éviter qu'il ne gèle. Après, tout dépend de la longueur de la course. Après 40 kilomètres, j'ajoute des pâtes de fruit et/ou compotes. Au début, je regardais souvent la montre pour assurer la régularité des prises mais au fil du temps, mon organisme s'est habitué et c'est devenu instinctif ». Chez Overstim.s aussi, les produits diffèrent selon le moment de course. « Prenons l’exemple d’une sortie de ski de fond de trois heures : la boisson énergétique assurera une bonne hydratation grâce à ses glucides et ses électrolytes (sodium, magnésium…). Cet apport est la combinaison la plus efficace pour hydrater l’organisme lors d’une activité d’endurance. En parallèle, le sportif pourra par exemple consommer des gels énergétiques toutes les quarante-cinq minutes afin de compléter la boisson. En premier, le Gel Antioxydant qui pourra être consommé dès le début de l’effort limitera les risques d’apparition de perturbations musculaires. Le Gel Energix prendra le relais en apportant une énergie progressive pour maintenir une glycémie stable. Enfin nos gels à énergie instantanée aideront le sportif à franchir les passages les plus difficiles, comme l’ascension d’un col ou le coup de pompe de fin de parcours ». L’alimentation par grand froid pose un autre problème fondamental : la malléabilité. « On doit se demander si on peut ingurgiter le produit avec des moufles », explique Patrice Malard.

Dès que possible, les fondeurs sont ravitaillés.

On doit se demander si on peut ingurgiter le produit avec les moufles. Patrice Malard, nutritionniste

80

nordic

MAGAZINE


1 rue des Pinsons

25210 LE RUSSEY www.runnicycles.fr 03 81 67 04 51 runnicycles@orange.fr

quelques gourdes en plus au cas où. Mais cela ne suffit pas. Bien que je boive et mange habituellement peu pendant la course, ici, sur la fin, je commençais à ressentir la soif et la faim. Et de vilaines crampes ! » La plupart des skieurs de fonds trouvent des parades pour se faciliter la tâche. « Je place généralement des compotes à l'avant de mon dossard, que je scotche », confie Antoine Auger. « Elles sont souvent froides et parfois gelées dans le fond du sachet. Ce qui peut parfois amener des incidents. Ainsi, un jour, sur la Vasaloppet, je pensais avoir mangé tout ce que j'avais sur moi. J’ai eu une sacrée surprise en rangeant mes affaires dans le vestiaire après la course, quand je me suis aperçu que tout avait coulé dans le fond du sac ! ». Comment les marques prennent-elles en compte cet aspect météorologique ? « Il faut prendre garde à ce que l’aliment ne gèle pas. Nous veillons donc à ce que la texture de la barre par temps froid se conserve bien », dit Patrice Malard.

votre spécialiste cycles du Haut-Doubs Nouvelles gammes de vélos de route et vTT

L’ALIMENTATION DU FUTUR

large choix de vélos élecTriques

ORBEA WILD FS H25

CUBE HYBRID STEREO 140 HPC

BERGAMONT CONTRAIL 29”

DisPoNiBles eN Février eT mars eN TesT au magasiN

1

BENJAMIN BECKER/TRANSJURASSIENNE

Quels sont les défis du futur en la matière ? « Ces dernières années, c’est surtout notre gamme bio qui s’est élargie pour répondre à une forte demande. Nous la développons tous les jours et sommes à la recherche de producteurs locaux, français, proposant des ingrédients de qualité et nutritionnellement riches pouvant s’intégrer à nos produits. Une autre évolution est l'essor des barres énergétiques avec des listes d’ingrédients courtes comme la eBar qui n'en contient que six », explique Manuel Costa. Qui poursuit : « Les prochains défis d’Overtsim.s sont les emballages. Conscients que les plastiques sont voués à disparaître, nous développons des solutions alternatives comme notre dernier produit : les écorecharges de gel. Une écorecharge est une gourde de huit gels énergétiques et peut s’utiliser avec une soft flask réutilisable. Cela limite les déchets dispersés dans la nature. Nous sommes en pleine réflexion sur ce sujet qui nous tient Sans titre-1 à cœur ». n

la vattay

16/01/20

sports

b

Centre nordique 01410 Mijoux

+33 (0)4 50 41 30 35

nordic

MAGAZINE

Photo : fischer

www.lavattaysports.fr

1994

Depuis

81


,

nordic.fr

my

grand portrait

LE

Jean-Marc Gaillard

Chevalier Gaillard Naturellement altruiste et toujours bienveillant à l'égard de ses collègues et amis, Jean-Marc Gaillard assume joyeusement son statut de vétéran de l'équipe de France de ski de fond. Et fait l'unanimité sportivement comme humainement.

U

Une statistique parmi d'autres pour illustrer la longévité hors normes de l'athlète : Jean-Marc Gaillard est (et restera) le seul fondeur à avoir disputé l'ensemble des quatorze premières éditions du Tour de Ski. De là à faire de Gaillard, également membre de l'équipe de France des douanes, un monument, il n'y a qu'un pas : presque deux décennies passées sur la coupe du monde, un palmarès riche de deux médailles olympiques et d'une mondiale, une collection de titres nationaux, une victoire sur la coupe du monde à Liberec... Mais au-delà de sa vitrine de trophées, c'est surtout le bonhomme qui suscite l'admiration. « Quand Jean-Marc tournera la page du sport de haut niveau, les gens se souviendront tout autant de ses exploits sportifs que de sa personnalité attachante, simple et accessible », prédit David Dupuis, ami d'enfance et président du fan-club du champion haut-savoyard. L'intéressé est conscient que son parcours n'a pas grand-chose d'ordinaire dans le sport élite moderne : « C'est quelque chose que je n'au-

82

rais jamais imaginé. Finalement, le temps est passé vite et, aujourd'hui, je ne sais pas si ce sera ma dernière saison ou pas car j'ai toujours autant de plaisir à m'entraîner et à courir. Je ne ressens pas de ras-le-bol. Et puis je me sens bien dans le groupe où je suis tout sauf indispensable », développe Jean-Marc Gaillard.

CHEF D'ÉQUIPE À trente-neuf ans, le natif d'Annemasse qui a grandi à Éteaux (entre Annecy et La Roche-sur-Foron) et fait ses premiers parcours de ski de fond sur le petit site de La Chapelle Rambaud, a pourtant tout du cadre indéfectible dans l'équipe de France. « Jeannot, c'est un peu notre baromètre atmosphérique : quand il va bien, l'équipe va bien. Je le vois un peu comme le capitaine. Lors des week-ends de compétition où il n'est pas là, on sent qu'il manque au col

nordic

MAGAZINE


b

NORDIC MAGAZINE

Jean-Marc Gaillard, qui a grandi en Haute-Savoie, habite aujourd'hui le Jura.

nordic

MAGAZINE

83


LE

,

grand portrait

nordic.fr

my

Ă€ 39 ans, Jean-Marc Gaillard reste un maillon sportif et humain essentiel de l'ĂŠquipe de France de ski de fond. 84

nordic

MAGAZINE


THIBAUT/NORDIC FOCUS PIERRE LAHALLE/PRESSE SPORTS

b

À Pyeongchang, le douanier vit ses quatrièmes Jeux olympiques.

nordic

MAGAZINE

b

MODICA/NORDICFOCUS

Jean-Marc Gaillard a participé à toutes les éditions du Tour de Ski.

b

b

MODICA/NORDICFOCUS

16 février 2014. Ému, Jean-Marc Gaillard est entré dans l'âge du bronze olympique.

85


LE

,

nordic.fr

my

grand portrait

JEAN-MARC A L'AVENTURE HUMAINE CHEVILLÉE AU CORPS.

b

NORDICFOCUS

ROBIN DUVILLARD

Le palmarès de Jean-Marc Gaillard comporte deux médailles de bronze olympiques.

••• lectif, explique François Faivre, entraîneur des tricolores et ami proche. Cela tient au fait qu'après dix-neuf ans sur le circuit, il relativise pas mal et arrive à faire la part des choses. Il a aussi toujours ce côté très jeune. Et ça passe avec tout le monde car il écoute les gens. » « Jean-Marc est naturellement altruiste, appuie Robin Duvillard qui le connaît très bien pour avoir partagé toute sa longue carrière avec le Haut-Savoyard. Il a toujours vécu à travers l'équipe et cherché à apporter le meilleur aux autres. C'est en lui, il prend soin de tout le monde, du staff aussi, pas seulement des athlètes. Cette vie d'équipe lui importe beaucoup. » Le fondeur de Villard-de-Lans, qui a fait partie du premier relais olympique français médaillé de bronze à Sochi, en 2014, va même plus loin pour expliquer la longévité de son « partenaire de chambre idéal » : « Il a l'aventure humaine chevillée en lui, elle est presque plus importante que ses résultats individuels. Sur un relais, il est toujours présent pour les autres. Il apporte à l'équipe, qu'il porte un dossard ou pas, qu'il soit à la maison ou sur la piste. On va penser à lui. Il est vrai-

86

nordic

MAGAZINE


’ 30 km Dames 42 km

ment aimé de tous, il compte beaucoup pour moi et comptera encore bien après ma carrière. » Jean-Marc Gaillard incarne également un maillon entre plusieurs générations de fondeurs. Il a commencé par le groupe Vittoz, Rousselet, Jonnier et Perrillat, a vécu en tant que cinquième homme la première victoire en relais, à La Clusaz en 2003. Aujourd'hui, il accueille la relève bleue : Tom Mancini, Hugo Lapalus, Jules Chappaz, Jules Lapierre qui affichent à peine une vingtaine d'hivers. « On a des jeunes que beaucoup de grandes nations nous envient, souligne l'heureux vétéran. Ils sont “top” avec moi et me charrient de temps en temps. Mais je ne me sens pas investi d'une mission de transmission. Tant mieux si je leur apporte quelque chose car, de mon côté, j'apprécie leur fraîcheur ».

10 km 22 km

Courses enfant 3 km - 4 km

Marathon es des Glièr 15 mars 2020

Une course populaire !

DES MÉDAILLES BIEN FÊTÉES

« Il partage volontiers son expérience sans pour autant l'étaler, nuance François Faivre. Il est très facile à vivre. Tout le monde trouve sa place autour de Jeannot car il est content d'être là avec l'équipe ! » « Jean-Marc est quelqu'un avec qui on peut discuter, qui a un bon esprit. Avec moi comme avec d'autres, sa bienveillance met à l'aise, il prend souvent de mes nouvelles, confirme Jules Lapierre, révélation de l'hiver dernier mais blessé cette saison [lire notre article page 66]. Il est un peu comme un musée, il a connu des périodes qui me paraissent extrêmement lointaines et remontent à mon enfance », s'amuse le Chartrousin, épaté par la carrière de son aîné. « Qui aime bien châtie bien », encaisse Gaillard qui essuie régulièrement les quolibets de ses jeunes équipiers. Mais qui le leur rend bien grâce à son sens bien senti de la répartie et de la taquinerie ! « Pour moi, il est le lien de vingt ans d'histoire du ski de fond alors qu'il n'a jamais été dans la lumière, comme Vittoz et Manificat. Mais il a été incontournable, ajoute Robin Duvillard, il tenait la baraque sportivement et reste le garant d'une bonne ambiance de groupe et d'équilibre au sein de l'équipe de France. Quand il n'est pas là, il manque aux gens... » Avant de briller aux Jeux de Sochi, aux Mondiaux de Falun puis de nouveau sous les anneaux olympiques de Pyeongchang, Gaillard s'était presque fait une raison : « J'avais fini par me 

Nouvelle organisation Village animation Poêle géante

Glièresn Organisatio

GROISY

DATES

7 octobre 1980 : Naissance à Annemasse (74) Décembre 2001 : Première sélection en coupe du monde de ski de fond 16 février 2008 : Vainqueur du 15 km libre de Liberec Février 2014 : Médaillé de bronze avec le relais aux Jeux de Sochi Mars 2015 : Médaillé de bronze avec le relais aux Mondiaux de Falun Février 2018 : Médaillé de bronze avec le relais aux Jeux de Pyeongchang

nordic

MAGAZINE

87


LE

,

nordic.fr

my

grand portrait

« On a vu du pays grâce à Jean-Marc qu'on a suivi à Oslo, Liberec, Val di Fiemme. Et chaque médaille a donné lieu à une belle java, se souvient David Dupuis. Mais au-delà des résultats, on avait plaisir à partager un moment avec lui après les courses, pour parler de tout et de rien. Il prenait des nouvelles des uns et des autres en toute simplicité. » On y revient. Sans oublier « la convivialité qui est une de ses bases de vie. Jean-Marc est très fidèle en amitié, à son territoire, à son club de toujours, le Pays Rochois », ajoute le copain d'enfance. « Aller boire une bière après les compétitions sans autre pensée que celle de partager un moment ensemble, c'est du Jean-Marc tout craché », ajoute Robin Duvillard. Après avoir perdu sa maman assez jeune, Gaillard sait aussi combien ces moments peuvent être précieux, dans la vie comme dans le sport. « Il a beaucoup d'humour, avec la petite blague qui va bien tout le temps. Il croque la vie dans le bon sens du terme, sans se prendre la tête », ajoute David Dupuis.

La discrétion et la simplicité du fondeur français sont appréciées de tout le peloton.

LE CHOUCHOU DU PUBLIC

b

MODICA/NORDICFOCUS

Aux côtés de « Gaëtane, sa compagne passionnée de ski, qui le soutient de manière parfaite et qui fait tout pour que Jean-Marc puisse s'épanouir et continuer le haut niveau », note l'ami de la famille, le doyen de l'équipe poursuit son bonhomme de chemin. L'évocation des principaux souvenirs de sa carrière ne tourne pas seulement autour de ses résultats. Le double médaillé olympique se souvient par exemple avec émotion de la médaille d'argent mondiale décrochée par Maurice Manificat à Falun. « Ça m'a beaucoup touché. Tout comme les résultats collectifs car je savais d'où on venait et ce qu'on avait traversé pour en arriver là », note-t-il. Ce coéquipier modèle jouit aussi d'une bonne réputation dans le peloton comme auprès du public. D'ailleurs, il lui arrive régulièrement de croiser d'anciens adversaires devenus coachs comme l'Italien Pietro Piller Cottrer ou l'Allemand Tobias Angerer : « C'est toujours sympa d'échanger sur nos vies d'hier et d'aujourd'hui ! ». Autre exemple de cette aura qui l'accompagne, lors de la coupe du monde italienne de Cogne, Gaillard fut l'étranger le plus applaudi par les supporteurs lors de son entrée sur le stade ! Alors forcément, un tel charisme dans un collectif sera difficile à combler. Gaillard manquera à beaucoup lorsqu'il tournera la page du haut niveau. « L'après Jeannot me pose question, assure François Faivre. Et je n'ai pas de réponse si ce n'est que ce sera différent sans lui car il reste une pièce majeure de notre collectif. » Mais ce temps n'est pas encore venu... n

••• dire que les médailles étaient pour les autres. Il aurait été dommage d'arrêter avant ces bons moments », sourit-il, en piochant dans le paquet de bonbons posé sur la table de son appartement de Prémanon. Son péché mignon ! Cette discrétion et cette simplicité, Jean-Marc la doit sans doute à ses parents. Troisième d'une fratrie où figurent deux grandes sœurs, « Jean-Jean » a grandi dans une famille pratiquant le sport plaisir, contemplatif même lorsqu'il partait en ski de randonnée avec son papa. « Je suis ravi de lui avoir donné le goût du sport dans une approche “nature et paysage”, et le plaisir simple d'être en montagne », ajoute Robert Gaillard qui, lui non plus, n'imaginait pas une telle destinée pour le fiston. « Une médaille olympique dans la famille, c'était tout simplement inimaginable, du domaine d'une autre galaxie... Celle de Sochi a donné lieu à beaucoup de larmes de bonheur », appuie le papa, la voix encore tremblante d'émotion. 88

Une médaille olympique dans la famille, c'était inimaginable. Robert Gaillard, papa

nordic

MAGAZINE


nordic

MAGAZINE

89


,

nordic.fr

my

Les voyages d'Iris Pessey

D

ans quelques jours, le monde du nordique français va célébrer la Transju'. Moi, c’est de la Transvu' dont je vais vous parler. C’est bien connu, les fondeurs ont pour habitude de briller lorsqu’ils se reconvertissent à la course à pied : Benoît Chauvet, Xavier Thévenard, Clément Molliet, Jessica Pardin du côté français, mais également Laura Orgue, Luis Alberto Hernando, Courtney Dauwalter ou encore plus récemment Laura Dahlmeier chez les étrangers. J’ai également suivi la tendance pour tenter ma chance sans mes longues spatules. Le printemps dernier, alors que j’étais au Groenland, j’ai ainsi décidé de m’inscrire à la Transvulcania, sur l'île de La Palma. Un peu de soleil ne me ferait pas de mal. À six jours de mon envol, je me sentais affûtée et prête à défier les volcans des Canaries. Avant cela, ma sœur me proposait de l’aider à déménager à Chambéry et, surtout, de sauter en parachute. La chute libre est une passion dans la famille Pessey, sauf pour la ringarde qui fait du ski de fond. Il était donc temps que je m’y essaie. Une ordonnance faite à toute allure chez le médecin – « non, j’ai jamais de soucis de santé » – et en avant. Je n’avais pas vraiment d’appréhension. Mon jumeau – oui, j'ai aussi un frère jumeau – me répétait depuis des années qu’il n’y avait jamais d’accident depuis un avion, « seulement depuis les falaises. Mais en général, ils n’ont pas le temps de souffrir » (sic). Sur le tarmac, mon instructeur me confia qu’il voyait rarement quelqu’un d’aussi serein que moi. Dans les airs, ma petite sœur me

montrait l’exemple et sautait la première dans le vide. Puis ce fut mon tour. Au moment d’ouvrir les bras, je sentis un grand claquement dans mon épaule, je commençais à paniquer, non parce que je voyais la terre se rapprocher, mais car je ne contrôlais plus mon bras droit qui se ballottait dans tous les sens à 90 degrés dans mon dos. Arrivée à terre, ma frangine ricanait : « on dirait que tu vas vomir. » Oui, sûrement, mais commence par appeler une ambulance, lui répondis-je. Quelques heures plus tard, je sortais de l’hôpital encore un peu shootée, mais assez lucide pour comprendre que je pouvais faire une croix sur la Transvulcania. Je passais les trois jours suivants au lit, sous antidouleur, à ne pas pouvoir manger, ni m’habiller seule. Et dire que le lendemain je devais rejoindre mon amoureux dans les îles Canaries, avant d’aller surfer au Maroc. Et si j’y allais quand même en vacances, vu que tout est réservé ? Je promettais à mes parents et mon docteur que je serais sage comme une image. En arrivant, j’avais hâte d’aller me balader et tremper mes pieds dans l’eau. Arrivée à mon auberge de jeunesse, je me rendis compte que tout le monde était ici pour les compétitions, comme un week-end dans le Jura pendant la Transju'. On me demandait si j'allais prendre le départ. Ben non... Je devais, mais... Comment ça, je devrais ? Kilian Jornet l’a bien fait il y a quelques années, de courir avec une épaule luxée. C’est vrai que l’avantage de la course à pied, c’est que les bâtons ne sont que facultatifs. Pas la peine de se soucier du fartage, ni de trimballer une montagne de matériel. Un short, un tee-

90

b

Transvulcania, une course entre mer et ciel.

IRIS PESSEY

Transju vs Transvu shirt et une gourde suffisent. Et on peut donc se décider à la dernière minute. Au matin, je partais explorer les environs. Tranquillement en marchant, puis en trottinant et enfin en courant. À midi, j'allais récupérer mon chéri à l’aéroport. « Ça te dérange si on passe récupérer mes dossards avant de filer à l'hôtel ? Oui, la première course est ce soir, c'est un kilomètre vertical, ça ne craint rien. » Le départ se fit sur la plage. Une vraie étape « de la mer au ciel » comme le veut la réputation du skyrunning. Ce soir-là, l’ex-biathlète savoyarde Jessica Pardin l'emporte chez les femmes et, du côté des garçons, l'Espagnol Luis Alberto Hernando. Je suis la plus heureuse avec une sixième place pour ma première étape comptant pour le circuit coupe du monde de KV. Une belle surprise, qui, au désespoir de mon entourage, me motiva... à prendre le départ du semi-marathon le surlendemain. Sur la course reine (74 km, 4 415 m de dénivelé positif), c’est encore un fondeur français qui vint faire la loi. Le nordique de Gap Bayard Thibaut Garrivier s’imposait avec une large avance. Il m’expliqua que, comme beaucoup de fondeurs, il s’était mis au trail car « c’est un effort relativement proche en intensité, mais qui me permet plus de s’exprimer. C’est déjà moins technique. En plus, l’effort y est souvent plus long, comme à la Transvulcania où l’on monte presque en continu pendant cinq heures. » Pour lui, le ski de fond a été une bonne école de persévérance et d’endurcissement. Le bel homme aimerait participer à la grande fête jurassienne lorsqu’il aura la possibilité de se remettre au ski. Pour ma part, cette année, j'espère participer aux deux, car entre ski et trail, mon cœur balance, et heureusement je n’ai pas à choisir. n

nordic

MAGAZINE



,

Terre nordique

nordic.fr

my

JEAN-MARIE SAILLARD

Le nordique face à ses défis Le président d'Espace Nordique Jurassien, Jean-Marie Saillard, porte un regard éclairé et optimiste sur l'avenir économique du nordique. À condition de prendre quelques mesures.

S

Les acteurs ont-ils tous le même profil ? En fait, on rencontre deux types de modèles dans le nordique : d'un côté, il y a les plus grosses structures qui emploient des salariés avec tout ce que cela engendre, de l'autre des associations comme c'est le cas chez nos amis suisses. Forcement, les enjeux ne sont pas les mêmes. L'idéal serait de trouver un modèle qui permette une accessibilité de la pratique en créant une gestion inventive et vertueuse. Il n'y a pas que l'argent public qui se raréfie. La neige aussi fait désormais défaut sur de nombreux sites. Quelles réponses suggérez-vous face à cette nouvelle réalité ?

’unir pour porter des projets nordiques plus ambitieux et plus durables. Ce leitmotiv a produit il y a quelques années la fusion des associations nordiques départementales du massif jurassien (Doubs, Jura et Ain) pour créer Espace Nordique Jurassien. Son président actuel, Jean-Marie Saillard, mesure aujourd’hui le chemin parcouru et les actions menées sur le territoire. Fin connaisseur du nordique en France, l'élu local sait aussi que la filière devra s’adapter au changement climatique comme à l’évolution de la consommation sportive et territoriale. Entretien. NORDIC MAGAZINE Une étude de Nordic France est en cours

pour mesurer le poids de la filière nordique. Quelles sont les premières tendances connues ? Jean-Marie Saillard Déjà, la filière nordique ne se résume pas au seul ski de fond, qui a tendance à connaître une petite érosion. À l’inverse des autres activités nordiques comme les raquettes, le ski de randonnée nordique ou les aires ludiques qui, elles, ont le vent en poupe. Une nouvelle clientèle aspire à davantage de loisirs de pleine nature, y compris dans un objectif de contemplation, de plaisir et de découverte de la neige. Ensuite, nous devons repenser nos modèles socio-économiques car l'argent public se raréfie. Afin de trouver de nouvelles sources de financement, nous devons étendre notre offre et soigner l'accueil de notre clientèle avec plus de convivialité.

92

b

NORDIC MAGAZINE

Concrètement, que financent les redevances sur les sites nordiques ? La redevance finance entre autres le damage (la machine, le conducteur, le carburant...), la sécurité sur les sites via un personnel formé par ENJ, la création de bâtiments (salle hors sac), la mise à jour ou création de cartographie papier ou numérique, le service des webcams, la billetterie en ligne... Sans oublier qu'un euro dépensé pour une activité nordique génère, en moyenne, 7 à 8 euros de dépenses touristiques induites.

nordic

MAGAZINE


3 30 1985 2 1 25

39

01

KÉZAKO Les missions

¾Promotion : évènementiel, salons, publicités, opération ski scolaire... ¾Professionnalisation : formation des pisteurs, accompagnement des stations ¾Développement : projets d'envergure type espaces ludiques, cartographie, installation des webcams... sites nordiques ¾Services aux domaines : distribution de la billetterie, gestion des plans des pistes... ¾Soutien du mouvement sportif : aide financière aux comités départementaux et régionaux de ski départements

Date de création

salariés

site internet espacenordiquejurassien.com

5,5

L'essentiel du budget de l'ENJ est constitué d'un pourcentage prélevé sur les redevances vendues par les sites nordiques.

On peut d'abord proposer des activités qui se substituent au ski ou à la raquette en cas d'enneigement limité. Je pense aux VTT, aux patins à glace, à la randonnée... Les clefs de l'avenir seront inévitablement l'adaptabilité et la réactivité des sites par rapport à la météo du moment. Des structures polyvalentes et une analyse fine des besoins par unité en matière de travaux d'aménagement permettant de tracer avec moins de neige par exemple, seront également un plus pour faire face à l'inéluctable changement climatique. Au-delà d'une offre multi-activités, le nordique bascule progressivement dans le monde 2.0 (application, vente en ligne, webcam...). Là aussi, vous voilà confronté à un tournant important ? C'est fondamental ! Au niveau d'Espace Nordique Jurassien, certains fonctionnaient déjà ainsi et d'autres étaient demandeurs. Le rôle d'ENJ étant de fédérer les sites et de les accompagner, nous nous devons aussi d'être facilitateur en trouvant des financeurs pour ces projets. Je me réjouis de pouvoir compter sur le soutien du commissariat de massif et deux Régions (Bourgogne - Franche-Comté et Auvergne - Rhône-Alpes) concernés par notre territoire et des départe-

Les clefs de l'avenir seront inévitablement l'adaptabilité et la réactivité. nordic

MAGAZINE

%

ments de l'Ain, du Doubs et du Jura pour accompagner ces mutations. Cette offre numérique est intéressante pour notre nouvelle clientèle, en particulier les plus jeunes. Le réseau de téléphonie mobile peut parfois poser souci sur nos zones de montagne, mais on se doit de ne pas se couper de ce nouveau mode de consommation de loisirs. L'ENJ que vous présidez regroupe trois associations départementales. Le nordique doit-il passer par ces regroupements pour porter des actions plus importantes ? On a supprimé nos associations départementales sans supprimer d'actions, voire en en augmentant certaines grâce aux économies d'échelle. L'outil ENJ a montré sa pertinence dans des projets d'envergure comme la cartographie, les aires ludiques au départ des stades de ski de fond, les journées blanches, l'opération « 6e à la neige » qui représente 50 journées réparties sur 8 sites du Jura... Le Jura se prête très bien au nordique et si demain on veut être écouté et entendu par nos financeurs, il devient nécessaire d'avoir une association qui parle et travaille à l'échelle du massif. Ce que recherchent nos partenaires, c'est une lecture globale de nos besoins et de nos projets. Bien sûr, nos sites sont libres d'aller ou non vers l'amélioration de la filière via nos conseils, mais force est de constater que beaucoup d'entre eux jouent le jeu. Une politique territoriale globale nous permet aussi d'intégrer les petits sites nordiques, parfois à altitude limite, qui accueillent une population de proximité, y compris des primo-accédants à la neige ! La dynamique de ces sites associatifs mérite d'être saluée et encouragée car elle engendre une mixité dans l'offre de la filière nordique. n 93


,

Agenda nordique

nordic.fr

my

ANTHOLZ LOVE STORY

En février, les Mondiaux de biathlon vont se disputer dans la station tyrolienne, ce qui n'est pas pour déplaire aux athlètes et aux nombreux spectateurs. 94

nordic

MAGAZINE


D

b

MANZONI/NORDIC FOCUS

BIATHLON-ANTHOLZ.IT

Du 13 au 23 février, Antholz-Anterselva accueille l'événement biathlon de l'année. Sur les terres de Dorothea Wierer et Lukas Hofer, les fans du monde entier auront les yeux rivés sur la riante vallée du Tyrol transalpin. Étape incontournable du calendrier mondial depuis plus de 40 ans, la station italienne est un mythe que les Français ont souvent réussi à apprivoiser. Retour sur l'histoire d'un site qui a construit sa légende à coups d'exploits et de ferveur. Antholz-Anterselva, c'est d'abord une longue histoire d'amour avec le biathlon. Une histoire qui prend ses racines au début des années soixante-dix. Sous l'impulsion de Paul Zingerle, l'enfant du pays qui organise la première compétition internationale en 

b

Antholz et le biathlon, une longue histoire qui débute dès 1971.

nordic

MAGAZINE

95


,

nordic.fr

my

Agenda nordique

••• 1971, le village du Trentin-Haut-Adige va lier sa destinée à ce sport encore confidentiel à l'époque. En 1975 et 1976, le stade organise les championnats du monde de la discipline. Des Mondiaux qu'il accueillera encore en 1983, 1995 et 2007. Inscrit au calendrier dès les prémices de la coupe du monde imaginée par l'IBU, le lieu en devient vite une étape incontournable. À partir de 1999, l'enchaînement Oberhof/Ruhpolding/Antholz rythme d'ailleurs chaque début d'année (sauf les saisons où l'un de ces sites majeurs sert de cadre à la distribution de médailles mondiales). Le cœur du massif du Rieserferner s'érige donc en pierre angulaire de la saison, clôturant un mois de janvier qui dessine déjà les vainqueurs potentiels des globes de cristal, remettant les autres au labeur pour sauver la fin de l'hiver qui se profile presque. À chaque fois, quelque 65 000 spectateurs y prennent place. La Südtirol Arena est un cocon souvent ensoleillé qui fait oublier le brouillard d'Oberhof ou la neige de Ruhpolding. Double vice-championne du monde en 2007, Sandrine Bailly décrypte : « c'est un site dégagé, au milieu des montagnes. La vue est superbe. En tant qu'athlète, tu peux monter au col et, en quelques minutes, te retrouver tout seul et skier sur de belles pistes en altitude. » Un avis partagé par Julia Simon, la biathlète des Saisies, qui aime courir en Italie où elle se sent « proche de la nature. C'est un site que j'apprécie vraiment. Cela fait partie des étapes que l'on attend. C'est toujours agréable de courir ici, il y a rarement du mauvais temps et on y mange de très bonnes pâtes ! ».

UN STADE PERCHÉ À 1 600 MÈTRES

96

b

Durant trois années, les fans d'Anaïs Bescond ont fait le déplacement jusqu'en Italie.

MANZONI/NORDIC FOCUS

Dans la grande tente spectateurs située au pied du stade, la musique ne cesse jamais, la bière coule à flots et les chants sont repris par des centaines de fans qui hissent leurs couleurs sur des drapeaux immenses. Sur la piste de « sunholz » qui serpente à travers les pins, la ferveur se transmet ainsi, la passion aussi. Sandrine Bailly, consultante d'Eurosport, abonde : « on sort de deux semaines en Allemagne avec un public d'expérience et très fair-play. Antholz, c'est une ambiance très agréable. On retrouve beaucoup de supporters français. Les familles des athlètes font souvent le déplacement. » Trois années de suite, l'association AnaïsBiathlon.com qui regroupe les fans de la biathlète jurassienne Anaïs Bescond a ainsi débarqué en bus pour assister aux épreuves de la coupe du monde. « L'an dernier, nous étions près d'une centaine, indique Coralie Bescond, la sœur de la biathlète. Les gens viennent de toute la France, de Nantes, de Poitiers 

Antholz fait partie des étapes que l'on attend. Julia Simon, biathlète

nordic

MAGAZINE


5 3

3

3 2

2

1

3 2

11 épreuves disputées (relais , relais mixtes, sprint, poursuite, individuel, mass-start)

1995

3 2

3

2

3

1

2

1

2

8 épreuves disputées (relais , épreuves par équipe, sprint, individuel )

1983 RDA

1

2

BRONZE ¾Raphaël Poirée (Mass Start) ¾Vincent Defrasne (Poursuite) OR ¾Corinne Niogret (individuel) ¾Patrice Bailly-Salins (sprint) ¾Anne Briand (sprint) ARGENT ¾Relais Hommes (Lionel Laurent, Patrice Bailly-Salins, Thierry Dusserre, Hervé Flandin) ¾Relais Dames (Corinne Niogret, Véronique Claudel, Florence Baverel, Anne Briand) BRONZE ¾Epreuve par équipe dames (Emmanuelle Claret, Anne Briand, Véronique Claudel, Corinne Niogret) ¾Corinne Niogret (sprint) ¾Epreuve par équipe Hommes (Thierry Dusserre, Franck Perrot, Lionel Laurent, Stéphane Bouthiaux)

1

1 1

RFA

ARGENT ¾Relais Mixte (Florence Baverel, Sandrine Bailly, Vincent Defrasne, Raphaël Poirée) ¾Relais Dames (Florence Baverel, Delphine Peretto, Sylvie Becaert, Sandrine Bailly) ¾Florence Baverel (individuel)

Le premier championnat du monde ouvert aux dames a eu lieu en 1984

2007

OR ¾Raphaël Poirée (individuel)

1

3 épreuve disputée uniquement : relais, sprint, individuel.

1976 URSS

1

1

1

1 épreuve disputée uniquement : le sprint.

1975

1

2 1

3 1

3 épreuves disputées (relais , sprint, individuel)

nordic

MAGAZINE

MONDIAUX D'ANTHOLZ

TABLEAUX DES MÉDAILLES 97


,

nordic.fr

my

Agenda nordique

PRÈS DE 165 000 SPECTATEURS SONT ATTENDUS À ANTHOLZ. Le programme des Mondiaux de biathlon

••• ou encore de Normandie ». L'ambiance qui règne sous le chapiteau, le soleil et le ciel bleu, mais aussi les paysages remportent tous les suffrages. Antholz, c'est donc le charme d'un site d'altitude perché à 1 600 mètres au-dessus du niveau de la mer, un condensé des Alpes avec ses forêts de mélèzes, ses pics acérés, ses glaciers et son lac qu'on devine au loin. C'est une Italie chantante et festive, c'est aussi le Tyrol et son amour du ski, avec l'Autriche toute proche. Les supporters allemands s'y sentent comme chez eux, les Norvégiens et les Français aussi. Car l'une des particularités du site transalpin, c'est

JEUDI 13 FÉVRIER 14:45 Relais mixte

VENDREDI 14 FÉVRIER 14:45 Sprint Dames 7,5 km

SAMEDI 15 FÉVRIER 14:45 Sprint Hommes 10 km

DIMANCHE 16 FÉVRIER 13:00 Poursuite Dames 10 km 15:15 Poursuite Hommes 12,5 km

MARDI 18 FÉVRIER 14:15 Individuel Dames 15 km

MERCREDI 19 FÉVRIER

15:15 Relais mixte simple

SAMEDI 22 FÉVRIER 11:45 Relais Dames 4 x 6 km 14:45 Relais Hommes 4 x 7,5 km

DIMANCHE 23 FÉVRIER

b

JEUDI 20 FÉVRIER

MANZONI/NORDIC FOCUS

14:15 Individuel Hommes 20 km

À Antholz, chaque année, la grande tribune est prise d'assaut par les fans du monde entier.

12:30 Mass-start Dames 12,5 km 15:00 Mass-start Hommes 15 km

b

BIATHLON-ANTHOLZ.IT

z

À VIVRE AVEC

Au pied du stade, la grande tente spectateurs ne désemplit pas. Dans une ferveur intense et colorée certains y passent même plusieurs jours à chanter, boire et danser. 98

nordic

MAGAZINE


MANZONI/NORDIC FOCUS b

Julia Simon a de bons souvenirs à Antholz, c'est là que la biathlète des Saisies signe son premier top 15 en coupe du monde, en janvier 2018.

son histoire d'amour avec l'équipe de France. C'est là que les Bleus ont tissé le fil de leurs premiers exploits. En janvier 1988, Marie-Pierre Baby y signe le premier podium féminin tricolore en coupe du monde avec la troisième place du sprint. Deux jours plus tard, Hervé Flandin l'imite sur l'individuel (le premier podium masculin pour les Bleus depuis plus de cinq ans). L'histoire est lancée. À peine un an plus tard, le quatuor Gilles Marguet, Thierry Gerbier, Christian Dumont et Hervé Flandin offre à la France la première victoire d'un relais en coupe du monde. En 1995, lors des championnats du monde, ce ne sont pas moins de huit médailles qui tombent dans l'escarcelle tricolore. Grâce à Corinne Niogret, Anne Briand, Patrice Bailly-Salins et consorts, les bleus quittent même l'Italie avec le titre honorifique de nation la plus titrée et la plus médaillée, devant l'Allemagne et la Norvège !

EN ATTENDANT LES JEUX D'HIVER En 2007, le dernier duel tant attendu entre Raphaël Poirée et Ole Einar Bjoerndalen est éclipsé par la razzia allemande : cinq titres, onze médailles et un triplé retentissant sur la mass-start dames (Andréa Henkel s'impose devant Martina Beck et Kati Wilhelm). Le Drômois se consolera tout de même avec trois médailles (le titre de l'individuel, l'argent avec le relais mixte et le bronze sur la mass-start), avant de poser sa carabine quelques semaines plus tard. Sur la poursuite, Vincent Defrasne remonte treize places pour s'offrir le bronze. Florence Baverel complète sa collection d'argent avec l'individuel, le relais et le relais mixte. Et comme en 1995, le relais féminin (Florence Baverel/Delphine Peretto/Sylvie Becaert/Sandrine Bailly) est vice-champion du monde. En février prochain, le cœur du biathlon battra encore plus fort à Antholz, qui accueillera les sixièmes championnats du monde de son histoire. Près de 165 000 spectateurs y sont attendus (plus du double que lors d'une coupe du monde) par les 1 500 bénévoles mobilisés. Et l'histoire s'écrit déjà au futur, puisque l'arène italienne a été choisie pour les Jeux olympiques d'hiver de 2026 organisés par Milan et Cortina d'Ampezzo. De quoi maintenir la flamme du biathlon encore bien vivante pour les prochaines décennies... n

nordic

MAGAZINE

COL DE ROUSSET HERBOUILLY VILLARD DE LANS

L’OccasiOn UniqUe de traverser La réserve des HaUts PLateaUx dU vercOrs en ski nOrdiqUe !

99


,

Agenda nordique

nordic.fr

my

100

nordic

MAGAZINE

b

MATTHIAS VAUTHIER

SUISSE OÙ SONT PASSÉES LES POPULAIRES ?


Deux ans après la Franco-Suisse, la Sibérienne a disparu du calendrier. Pas facile d’organiser une course de ski de fond dans l’arc jurassien suisse. Mais l’envie est toujours là.

Photos : Fischer, Hoka One One, Dynastar, Petzl © Mathis Dumas

L

L’arc jurassien suisse aurait-il mal à ses courses populaires de ski de fond ? Et le terme « populaire » est-il encore approprié ? Ces questions, on peut se les poser. En peu de temps, deux épreuves neuchâteloises, qui avaient une histoire, ont disparu du calendrier. C’est d’abord, en 2017, la Franco-Suisse que le ski-club des Cernets-Verrières décidait d’abandonner, alors même qu’elle faisait partie du circuit de la Swiss Loppet. Puis, dans le courant de l’année 2019, le ski-club La Brévine annonçait qu’il La Trace.indd renonçait à organiser La Sibérienne. Et pour les courses qui subsistent, ce n’est pas simple d’attirer des coureurs anonymes. Heureusement que des Français franchissent volontiers la frontière pour venir grossir les pelotons [lire notre article page 22]. « Dans nos différents centres nordiques, on voit beaucoup de monde skis aux pieds, mais peu ont l’envie de disputer des courses, fait remarquer Daniel Galster, ancien président du ski-club des CernetsVerrières. Cela dit, chez nous, ce n’est pas tant la baisse du nombre de participants, même si on en avait perdu la moitié par rapport à nos meilleures années, que la lassitude des organisateurs qui a précipité la fin de la Franco-Suisse. C’étaient toujours les mêmes qui bossaient et il n’y avait pas de relève. La traditionnelle Mi-été, que le ski-club organisait, a d’ailleurs pris fin également il y a deux ans. »

Le spécialiste de l’outdoor

1

VEnTE LOcATiOn EnTRETiEn FARTAGE à ViE

Exclusivité Haut-Doubs

1 avenue de la Gare

25500 MORTEAU

03 81 67 04 81

latrace.morteau@gmail.com www.facebook.com/desentiersensommets

24/01/2020 1

LE MANQUE DE NEIGE JOUE DES TOURS Du côté de La Brévine, l’envie est toujours là. Les chevilles ouvrières de La Sibérienne ont cependant dû constater que le peloton devenait toujours plus mince. « Nous avons eu jusqu’à 250 participants dans les meilleures années, mais lors des dernières éditions, on en comptait à peine plus de cent, relève Damien Pellaton, membre du comité du ski-club La Brévine. Le parcours avait le handicap d’être à la fois un peu trop facile pour les coureurs confirmés et trop difficile pour les populaires. Ceux-ci, s’ils ne sont pas vraiment bien préparés, n’ont plus envie de prendre un dossard. Chez nous, le manque de neige nous a aussi joué des tours. Plusieurs fois on a dû déplacer la course. Le fait que les hivers se raccourcissent et que la neige est plus rare n’incite pas les gens à s’engager dans la préparation d’une course. » Il faut dire aussi que le sport est très exigeant technique

nordic

MAGAZINE

101


••• ment en comparaison de la course à pied ou du vélo. Les « populaires » se dirigent plus facilement vers ces deux sports. « Je le vois dans le club d’athlétisme dont je fais partie, dit Michel Roulet, président du comité d’organisation de la Mara [lire Nordic Magazine n° 32]. Parmi tous ceux qui participent à des épreuves de course à pied, très rares sont ceux qui ont envie de se lancer dans une course de ski de fond. » En plus de la technique s’ajoute encore la difficulté du fartage. « C’est sûr que ça peut retenir des gens, reconnaît Christophe Frésard, chef technique du Giron Jurassien. Si quelqu’un se plante et connaît des problèmes de glisse, il y a peu de chance qu’il ait envie de revenir l’année suivante. » Pour autant, ne noircissons pas exagérément le tableau. Des organisateurs motivés, il en existe encore. Et des coureurs aussi. Lorsque Michel Roulet a repris l’organisation de la Mara en 2012, il y avait à peine plus de 200 participants, soit dix fois moins que les meilleures années au début des années quatre-vingt. « En 2019, nous avons eu 778 participants, se plaît-il à souligner. Cette progression, nous la devons notamment à Nordic Magazine qui nous a permis de faire une belle promotion depuis quelques années. Nous avons également diversifié l’offre en créant une catégorie famille et une catégorie entreprise. De cette manière, nous avons pu attirer des « populaires ». Mais cela demande un gros engagement dans l’organisation. »

LA FRANCHES NORDIQUE, UNE PLACE INTÉRESSANTE La Franches Nordique, aux Breuleux, est beaucoup plus récente que la Mara et elle a déjà pris une place intéressante dans le calendrier, en particulier en remplaçant la Franco-Suisse dans le programme de la Swiss Loppet, dont fait également partie le marathon des Rasses. « Grâce à cette course, il y a un renouveau chez nous, se réjouit

nordic.fr

my

Christophe Frésard. L’année dernière, nous avons eu 200 participants, auxquels il faut ajouter quatre-vingts enfants. Nous pouvons compter sur la présence de pas mal de Français et cela nous aide. De même que le fait d’être intégré dans les circuits de la Swiss Loppet et du Viteos Ski Tour. » Le Viteos Ski Tour regroupe cinq épreuves du Giron Jurassien et c’est dans ce cadre-là que la nouvelle compétition du ski-club La Brévine a pris place. « L’envie d’organiser étant toujours présente chez nous, nous avons remplacé La Sibérienne par la S’kiffé Froid, reprend Damien Pellaton. C’est une course nocturne sous la forme d’un sprint par équipes pour juniors et seniors et sprint individuel pour les M14 et M16. Avec cette épreuve moins exigeante et plus conviviale, nous avons voulu apporter un nouveau dynamisme. » L’existence de ce championnat, créé en 2017, apporte une aide incontestable aux organisateurs de courses. « Cela permet de fidéliser les gens, relève Matthias Vauthier, responsable de la communication du Giron Jurassien. J’en veux pour preuve que La Course de l’Heure, disputée début janvier au Mont-Crosin en lieu et place des Breuleux, a battu son record de participation avec près de 150 compétiteurs. Malgré les problèmes d’enneigement, nos organisateurs s’acharnent et cela encourage les coureurs à venir. » n

Nous pouvons compter sur la présence de pas mal de Français, et cela nous aide. Christophe Frésard, chef technique du Giron Jurassien

MATTHIAS VAUTHIER

,

Agenda nordique

b

La Franches Nordiques fait partie des circuits de la Swiss Loppet et du Viteos Ski Tour.

102

nordic

MAGAZINE


b

NORDIC MAGAZINE

LES BIATHLÈTES À LA FÉCLAZ ET ARÇON

Ce sont les deux évènements de l'été qu'attendent tous les fans de biathlon. Championnats de France et étapes du Samse Biathlon Summer Tour, ils offrent la possibilité de retrouver les équipes de France dont on suit les exploits en coupe du monde en hiver. Cette année, ils se dérouleront les 19 et 20 septembre à La Féclaz, puis les 17 et 18 octobre à Arçon, dans le Haut-Doubs.

CHAMROUSSE POUR LES FRANCE D'ÉTÉ Les championnats de France de ski de fond d'été auront lieu à Chamrousse, à la pointe du massif de Belledonne, à 30 km de Grenoble. Les compétitions auront lieu les 22 et 23 août. Au programme, un sprint et une mass-start.

CHALLENGE VITTOZ DANS LE JURA Le Challenge national Vincent Vittoz, qui réunit les meilleurs athlètes de toutes les catégories, ainsi que les membres de l’équipe de France de ski de fond, se disputera, les 10 et 11 octobre (dates à confirmer) au stade des Tuffes, à Prémanon. Le ski-club local sera aux manettes de ce grand rendez-vous qui comportera deux courses de ski-roues : un prologue en classique le premier jour, une mass-start skate le lendemain.

50 ème

8 mars 2020

TROPHEE DU MARCHAIRUZ

COURCHEVEL REÇOIT LES STARS DU SAUT C'est les 7 et 8 août prochain que le Grand Prix d'été de saut à ski débarquera sur les tremplins du Praz, à Courchevel. Il s'agira de la troisième étape du circruit estival qui s'achèvera en octobre à Klingenthal. Les meilleurs athlètes de la planète sont attendus en Savoie.

LA S’KIFFÉ’FROID REPOUSSÉE A La Brévine, la S’kiffé’froid, team sprint pour les juniors et seniors, sprints individuels pour les plus jeunes, est repoussée au 21 février.

nordic

MAGAZINE

Course individuelle en style libre 3, 7, 15, 30 km Départs en ligne Classement spécial 50ème:

Addition de points de 3 coureurs individuels en catégorie indifférente.

www.tropheedumarchairuz.ch 103 Organisation: Ski-Club de Gimel


,

nordic.fr

my

Spot nordique

UN FILM Ready Player One, un film de Steven Spielberg. Il aborde la réalité virtuelle d'une façon originale et fantastique. Les gens s'y réfugient car ils souffrent dans le vrai monde. Les effets spéciaux valent le coup d'œil.

O

riginaire des Menuires, le sprinteur de l'équipe de France de ski de fond RENAUD JAY a signé sa première victoire en coupe du monde lors du team sprint de Dresde avec Lucas Chanavat. Invité de la rubrique Selfski, Renaud Jay est aussi un fan de... Marvin Gaye.

UN LIVRE

b

NETFLIX

Penser en gagnant ! de Walter Dolve Staples. Ce n'est pas un roman, mais plutôt un condensé de conseils pour changer sa façon d'appréhender la vie... Il m'a aidé à aborder des courses différemment et à traverser mes périodes de doute pendant mes blessures.

Playlist

UNE SÉRIE TV

coute La chanson quuxemj’é motiver e quand je ve Enough de Marvin Gaye. J'aime

Peaky Blinders : c'est une série qui retrace l'histoire de la mafia anglaise d'après-guerre. Le style des mecs est sympa. J'ai aussi hésité avec Games of Thrones, mais j'ai été déçu par la fin !

ed. Ce Perfect Day de Lou Re viser après une déconvenue. Il n'y a pas que ati rel t fon lles choses. les paroles me it aussi apprécier les be le ski dans la vie et on do

b

que j'écoute La chanson co nforter pour me ré au e vaise cours m e n enjouée, mais après u n'est pas une chanson

TMC

gh Ain’t No Mountain Hin retrouve dans les Gardiens de la o ' qu n so an passait cette bien cette ch que j'aime bien... On se el arv M s de un ie, lax Ga Clément Arnault. chanson en stage avec

UNE ÉMISSION TÉLÉ Il faudrait déjà regarder la télé... L'émission Quotidien de Yann Barthès car il traite de sujets d'actualité et de politique avec aussi beaucoup d'humour dans son équipe.

« ringarde » La chanson éc ter elquefois que j’aime Jouoveu , ça nous est arrivé qu

b

RMC

Adèle. Avec Richard chanter ses chansons [rires] ! de d'écouter ses tubes et

UNE ÉMISSION RADIO RMC : c'est une antenne que j'écoute souvent dans la voiture par exemple. J'apprécie le Moscato Show et leurs chamailleries, c'est divertissant, d'autant qu'il aborde pas mal de sports.

104

MANZONI/NORDICFOCUS

@RENAUD JAY

b

#SELFSKI

MES APPL

Yr.no pour la mét ICATIONS éo musique, Snapch , Spotify pour la at avec les copain s

LE RÉSEAU

Instagram car il es SOCIAL permet de partage t facile d'utilisation et r J'y suis les autres sk ses images simplement. qui on échange de ieurs, les copains avec s Je regarde aussi de images ou des vidéos. s pages décoratio n suis en train de ré nover un apparte car je ment !

nordic

MAGAZINE


Le numéro 2

BIATHLON

MAGAZINE

noUVeaU

BIATHLON MAGAZINE

en kiosque début avril

LE GRAND Récit • HiVeR 2018-2019

Le récIT cOMPLeT De L’HIver Quentin fillon-Maillet JoHanneS Boe MaRtin fouRCaDe... 64 PAGES SPéciAlES 200 PHOTOS

dorothea WIerer répond à SandrIne BaILLY SiMon fouRCaDe tiRe Sa RÉVÉRenCe le BiatHlon CRèVe l’ÉCRan

01 AVRIL 2019

Une_Dos_Carré_BIATHLON_1.indd 1

nordic www.biathlonmagazine.com MAGAZINE

by

01 AVRIL 2019

105 nordic 28/03/2019 14:32

MAGAZINE


,

Marie-Laure Brunet

L

e mois de janvier a été marqué par la galette des rois, le retour de Martin Fourcade au sommet de son art, la victoire individuelle en team sprint de Lucas Chanavat et Renaud Jay, des podiums en veux-tu en voilà dans les différentes disciplines et aussi les Jeux olympiques de la jeunesse à Lausanne [lire notre édito]. Nombreux sont les athlètes de haut niveau à avoir trouvé leur vocation en suivant les JO à la télévision. Ce fut mon cas en 2002 en regardant Raphaël Poirée décrocher une médaille pour la France à Salt Lake City. Je pratiquais alors le ski de fond. Je me suis dit qu’avec une carabine dans le dos, ce serait plus rigolo… Quelques années plus tard je me retrouvais à sa place, du côté de Vancouver. Depuis 2012, les jeunes athlètes ont l'opportunité de vivre une première expérience olympique tous les quatre ans. Après Innsbruck et Lillehammer, c'est donc Lausanne qui était la ville organisatrice. Au-delà des performances, les JOJ ont aussi pour vocation d'accompagner les participants à prendre de l'expérience et de la maturité dans leur apprentissage. Tout un programme éducatif était proposé au sein du " Vortex", le village olympique situé sur le campus de l'UNIL, l’université de Lausanne, afin d'aborder les

’ nordic.fr

my

pistes de réflexion et d'application pour la suite. Enfin, j'ai regardé chaque course d'un œil avisé et intéressé depuis le pas de tir, positionnée derrière la jumelle de Jean-Paul Giachino qui a été mon entraîneur pendant mes années en coupe du monde. C'est toujours très intéressant de voir comment les athlètes de demain parviennent à gérer l'enjeu d'une telle compétition course après course. Le pas de tir était The place to be durant toute la période de compétitions où sont passés, entre autres, Thomas Bach et Tony Estanguet ou Ophélie David, chef de mission des bleus. Nous avons tous dans nos parcours de vie une ou plusieurs personnes qui ont contribué à notre apprentissage. On les appelle « mentor » pour leur capacité à transmettre leur expertise, à partager leurs clés de réussite et aussi pour le soutien qu'ils apportent. Depuis mon arrêt de carrière j'essaie à mon tour de donner de mon temps pour partager à ma manière les enseignements tirés de mes années à haut niveau. Je vois régulièrement certains de ces jeunes se réaliser à leur tour et cela me remplit de bonheur de les voir s'approcher du sommet. Et si dans quelques années, un biathlète en descendant du podium, une médaille d’or autour du cou, lâche que m'écouter lui a permis de comprendre quelques ficelles et d'atteindre la plus haute marche du podium, alors la boucle sera bouclée ! n

Marie-Laure Brunet, double médaillée olympique, est coach mentale. 106

b

différents aspects de la performance sous un angle ludique. Le CIO a également fait appel à des anciens athlètes, estampillés « Athlete Role Models » pour l'occasion, dont la mission était de supporter, partager et conseiller les plus jeunes. Telle était ma mission, accompagnée d'Henrik L'Abbée-Lund, l'ancien biathlète norvégien. Nous étions là pour les biathlètes venus des quatre coins du monde et nous avons vécu, à leurs côtés, les entraînements et les courses sur le stade de biathlon des Tuffes, puisque c’est en France qu’avaient lieu les épreuves nordiques (à l'exception du ski de fond). Le sport et l'olympisme véhiculent des valeurs, une énergie qui transportent et transcendent aussi bien les sportifs que les spectateurs. Cerise sur le gâteau, les Jurassiens ont la culture du nordique et savent répondre présents aussi bien pour organiser que pour venir encourager les athlètes ! Bonus, les Français ont cartonné ! Imaginez l'ambiance sur le bord de piste... À travers les échanges avec ces athlètes en devenir, j'ai découvert des jeunes ambitieux, curieux et heureux de faire partie de cette aventure. J'ai chaussé les skis pour reconnaître avec eux les points cruciaux de la piste, l'arrivée au pas de tir et la gestion du vent. Je me suis rendue disponible pour que tous, s'ils en avaient envie, puissent se sentir libres de me poser toutes les questions et trouver des

JOE TOTH FOR OIS

Partage olympique

Emmanuel Jonnier, ancien fondeur français, fait aujourd’hui partie de la “cellule glisse” de l’équipe de France.

nordic

MAGAZINE


’

Nordic France

nordic

MAGAZINE

107


nordic.fr

my

108

nordic

MAGAZINE


Turn static files into dynamic content formats.

Create a flipbook
Issuu converts static files into: digital portfolios, online yearbooks, online catalogs, digital photo albums and more. Sign up and create your flipbook.