NORDIC MAGAZINE n°24

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MAGAZINE MARTIN FOURCADE

Star médiatique

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PAGES SPECIALES

KILIAN JORNET

Passion norvégienne CADEAU

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Lamy Chappuis Les confidences d'une star nordic

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Votre calendrier 2018 Octobre 2017 mynordic.fr @nordicmag

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Maurice Manificat

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Une année avec

Les étoiLes du nordique Nordic Magazine et Le Comté vous offrent le calendrier collector 2018. Découvrez tous vos athlètes préférés comme vous ne les avez jamais vus.

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Léa Lemare

Lucas Chanavat

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sauf mention, photos Comté/ pasCal ReGalDi - photos non inCluses Dans le CalenDRieR.

Marie Dorin-Habert

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Jason Lamy Chappuis

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aquilleuse, coiffeuse… Pour Marie Dorin-Habert, la semaine commence version strass et paillettes. La biathlète fait l’objet de toutes les attentions ce lundi chez l’affineur Rivoire-Jacquemin à Montmorot, près de Lons-le-Saunier. Toute sourire et toute pimpante, la Dauphinoise participe à son tour au shooting photo organisé par la filière comté, partenaire des équipes de France de ski nordique. « Ça fait drôle ! On ne m’a pas maquillée de la sorte depuis mon mariage », confie la biathlète. Les lieux l’impressionnent : 120 000 meules sont affinées en cet endroit majestueux mêlant tradition, savoir-faire et modernité. « Qu’est-ce qu’ils ont de la chance d’avoir autant de fromages ici. Pour moi qui raffole du comté, j’ai l’impression d’être dans une banque, ou plutôt dans un coffre-fort rempli de lingots d’or où tout est bien rangé, aligné, soigné. C’est beau… » Comme Marie Dorin-Habert, ici devant l’objectif de Pascal Régaldi, ce sont une dizaine d’athlètes qui ont pris la pose pour la réalisation d’un joli calendrier noir et blanc, offert avec ce numéro de Nordic Magazine. Avec un principe commun : seul le morceau de comté apparaît en couleur. Résultat, on retrouve des athlètes dans des rôles de composition (ou pas) : Maurice Manificat en Viking, Léna Arnaud en rockeuse...


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TOUT nordic DANS UNE APPLICATION

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QUAND LE SPORT DEVIENT LÉGENDE

Résidence des Épilobes 300, chemin des Mouillettes 39220 Prémanon Tél. : + 33(0)6 85 96 90 94 E-mail : nordicmagazine@live.fr Nordic Ma est édité nordic par les Éditions du Jura SAS au capital de 5 000 € RCS Lons-le-Saunier 538 166 166 Président : Franck Lacroix MAGAZINE

} Rédaction Directeur de la publication et de la rédaction : Franck Lacroix Rédacteur en chef délégué : Jérôme Martinet Ont collaboré à ce numéro : Emmanuel Jonnier, Robin Duvillard, Marie Dorin-Habert, Bernard Morel, Antoine Delimare, Léo Mignerey, Samuel Cordier, Karine Garnier, Vincent Berlandis, Thomas Bray, Clément Mailler. } Publicité Tél. : + 33 (0)6 75 93 56 12 Corentin Jacquot (Alpes) : + 33 (0)6 33 43 35 78 } Diffusion La liste complète des points de diffusion dans les Alpes, le Jura franco-suisse, les Vosges, les Pyrénées, Paris et Lyon sur www.mynordic.fr } Photo de couverture Franck Seguin/Presse-Sports } Impression : Rotimpres } Abonnement 1 an - 4 numéros : 27 € Participation aux frais d'expédition et soutien à Nordic Magazine www.mynordic.fr ou encart page 20 Anciens numéros : 5 euros le numéro. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes et photos qui lui sont adressés pour appréciation. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans le magazine est interdite. Merci à Fabrice Guy, parrain, Laurence Rochat, marraine. Merci à Michel Roulet, Myriam et Daniel Comtet, Isabelle Begon, Karine Bouhier, Andrei Ivanov, Katja Diegler, Nicolas Bouveret, Florence Compagnon, Yvan Lacroix, Laura Font. Et merci à nos partenaires annonceurs. Création : décembre 2011 Dépôt légal : octobre 2017 ISSN : 2257-4638

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Plus vite, plus haut, plus fort. La devise olympique a inspiré, inspire et inspirera d’innombrables athlètes à travers la planète. Des sportifs tournés vers l’excellence et le dépassement de soi… Pour autant, aussi galvaudants soient-ils, ces trois mots “Cituis, altius, fortius” se heurtent parfois à de fortes tensions géopolitiques. La station sud-coréenne de Pyeongchang qui accueillera les XXIIIe Jeux olympiques d’hiver du 9 au 25 février se trouve à moins de 40 km de la frontière avec la Corée du Nord. Ce petit pays et surtout son inquiétant leader suprême Kim Jong-Un, féru de lancers… de missiles, font planer l’ombre d’un conflit armé avec les Américains. Cette situation rappelle de nombreuses tensions gravées dans l’histoire olympique. 1936 à GarmischPartenkirchen. En Bavière, c’est le chancelier Adolf Hitler qui ouvre les Jeux d’hiver, quatrièmes du nom, devant 30 000 personnes tendant le bras et saluant « Heil Hitler ». À l’époque, le Führer verrouille déjà la communication en autorisant seulement les photographes allemands à couvrir cet événement planétaire. Le sport devient une vitrine d’État quand les Allemands Pfnür et Lantschner montent sur les deux premières marches du combiné alpin et saluent, bras tendu, leur leader, à côté du troisième, le Français Émile Allais. À Berlin la même année, les Jeux d’été se déroulent dans une ambiance de xénophobie et d’antisémitisme qui n’empêche pas l’Afro-Américain Jesse Owens de glaner quatre titres. Trois ans plus tard, le chaos déchire l’Europe…

Portés par une médiatisation grandissante, les Jeux deviennent une scène de propagande, de contestation aussi. Qui a oublié les poings levés et gantés des coureurs afroaméricains John Carlos et Tommie Smith, 3e et 1er du 200 m olympique de Mexico en 1968, en signe de rébellion contre la ségrégation raciale ? Qui n'a pas encore en mémoire l’incroyable finale de hockey sur glace des Jeux de Lake Placid, en 1980, entre la Russie, quadruple championne olympique, et la jeune équipe américaine après des décennies de guerre froide ? « Le 23 février, l’audimat bat tous les records. On a l’impression que plus rien ne fonctionne à part cette finale », poursuit Éric Monnin dans son ouvrage Un siècle d’olympisme en hiver, de Chamonix à Pyeongchang*. Qui ne se souvient pas du sourire et de la tenue futuriste de Cathy Freeman, Australienne aborigène qui a toujours milité pour la défense de son peuple, lorsqu’elle a allumé la flamme des mythiques Jeux de Sydney en 2000, avant de remporter l’or sur 400 m ? Les tensions diplomatiques s’exercent presqu'inévitablement en amont de l'événement planétaire. Souvenez-vous encore qu’il y a quatre ans, des menaces de boycott planaient sur Sochi. Finalement, la confrontation sportive (et pacifique) a toujours fini par se réaliser. Ces anecdotes montrent que si le résultat sportif produit immanquablement de fortes émotions, l'envelopper d'un message politique ou militant le fait entrer de plain-pied dans la légende.

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Prochain numéro :

décembre 2017

* Un siècle d’olympisme en hiver, de Chamonix à Pyeongchang, Éric Monnin, 240 pages, 25 euros

AVEC CE NUMÉRO, UN ENCART GRATUIT LES ÉTOILES DU NORDIQUE.

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Le sommaire LA

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grande enquête

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Martin fourcade a star is born

Quand le sport devient légende

10 ZOOM 10 Porteur de drapeau

12 PLANÈTE NORDIQUE

Le numéro 1 mondial du biathlon est désormais connu au-delà des fans de son sport. Avec plus de deux millions de téléspectateurs qui suivent ses courses, sa notoriété ne cesse de grandir. De quoi faire de Martin Fourcade un vrai phénomène médiatique.

12 Therese Johaug privée de Jeux 14 Les tensions avec la Corée du Nord

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SYLVAIN THOMAS/PRESSE SPORTS

Martin Fourcade concentre environ 60% des sollicitations médiatiques au sein de l’équipe de France de biathlon. Il intéresse aussi des médias allemands, russes ou norvègiens.

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font planer le doute sur les JO 16 De drôles de Samouraïs 18 Un ancien sauteur brille en vélo

21 STYLE LIBRE/STYLE CLASSIQUE James Clugnet

22 ROBIN DUVILLARD 45

Le casse-tête du sportif

26 SPECIAL PYEONGCHANG

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32 LE GRAND ENTRETIEN Jason Lamy Chappuis

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26 En route pour Pyeongchang 31 En Suisse, on prend les mêmes 40 Les souvenirs olympiques de Jean-Marc Gaillard 52 Alex Harvey : consécration olympique ? 58 Les marques prêtes à jouer les Jeux 80 Génération Pékin : la relève du ski de fond français 84 Le programme

44 LA GRANDE ENQUÊTE La médiasphère de Martin Fourcade

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Portfolio nordique

CLAUDE DIDERICH/AGENCE ZOOM

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Simon Ammann

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62 LE GRAND PORTRAIT

68 Florent Claude, une histoire belge 52 Nathalie Von Siebenthal, l'appel des alpages

86 MARIE DORIN-HABERT D'entrée de Jeux

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68 FIGURES NORDIQUES

88 TERRE NORDIQUE :

Depuis deux ans, l'enfant des Pyrénées vit en Norvège. Parce que « j'aime la solitude et les grands espaces vierges », justifie la star planétaire. À Nordic Magazine, il ouvre son album-photos scandinave.

LES HAUTES-COMBES 88 Hautes-Combes : belles sauvageonnes 92 François Casagrande, aubergiste au grand cœur 94 Jean Mermet, légende de famille

96 L'AGENDA NORDIQUE 96 Coupe du monde de biathlon au Grand Bornand 100 L'agenda de la coupe du monde 104 Les courses à enjeux pour les fondeurs 106 Du ski de fond dans le centre-ville de Fribourg Sur les montagnes de Tromsö pour préparer et marquer la Tromsö Skyrace. Ce que j'adore avec la Norvège, c'est la possibilité de courir jusqu'au sommet depuis la mer.

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PASSION NORVÉGIENNE

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115 EMMANUEL JONNIER 109

Intime conviction

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VICTORY

IN MIND

– Photos : Agence Zoom - Semaphore. *Le monde a besoin de votre regard. (1) La victoire toujours à l’esprit. (2) Arme de prédilection.

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Full Venting, Air Link Temple System et 3D Fit Nose : Martin Fourcade signe un promodel avec une ventilation et une tenue optimales. Et comme chez lui chaque détail compte, il ajoute des verres gravés à ses initiales, un tour de cou et des coloris assortis à sa carabine.

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Martin FOURCADE Biathlète double champion olympique, neuf fois champion du monde

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PORTEUR DE DRAPEAU Il sera le guide des athlètes français lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Pyeongchang, le 9 février prochain. Plébiscité par ses pairs et officiellement désigné par le Comité national olympique et sportif français, Martin Fourcade a accepté cet honneur après avoir pesé le pour et le contre. « Lors du rassemblement olympique cet été, j’ai senti une réelle envie des athlètes français pour que ce soit moi, dit-il. À partir du moment où j’étais rassuré sur les conditions dans lesquelles je pourrais tenir ce rôle, j’ai décidé d’accepter et d’y aller, avec le sourire et la bonne humeur. » Le 4 octobre dernier, il a hérité de l’étoffe tricolore portée à Sochi par Jason Lamy Chappuis, de retour à la compétition cette année. Martin Fourcade est le cinquième biathlète à avoir été désigné portedrapeau, après Camille Mandrillon à Chamonix en 1924, Yvon Mougel à Sarajevo en 1984, Anne Briand à Lillehammer en 1994 et Vincent Defrasne à Vancouver en 2010. « J’ai envie de profiter de cette expérience unique, c’est un moment fort dans une carrière. J’ai la chance d’être le 23e porte-drapeau, je ne vais pas gâcher mon plaisir », se réjouit le double champion olympique de Sochi, qui arrivera en Corée du sud avec les faveurs des pronostics après six années de domination du circuit mondial. Le jeune papa prendra son rôle très à cœur : « Je suis un capitaine heureux d’une équipe de France olympique ambitieuse qui a des raisons de l’être. C’est une équipe pétrie de talents et pleine de leaders. » n Photo : JJB Autissier/Panoramic

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Martin Fourcade : « J’ai été très touché par les messages de félicitations des11athlètes quand j’ai été nommé porte-drapeau »


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PISTE ROUGE Coup de théâtre en Norvège À cinq mois des Jeux olympiques, Morten Aa Djupvik, chef du biathlon norvégien, a donné sa démission. Il va devenir responsable des ressources humaines d’une entreprise.

Caroline Colombo blessée

VIANNEY THIBAUT/AGENCE ZOOM

La fondeuse avait été une des stars des JO de Sochi.

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atatras ! Elle était une star à qui tout réussissait, une fondeuse qui devait être sacrée impératrice lors des Jeux olympiques de Pyeongchang. Mais Therese Johaug ne participera pas aux prochains JO en Corée du Sud. En septembre 2016, elle a été contrôlée positive au Clostébol, un anabolisant. Le début d'un chemin de croix pour la championne scandinave. Un tribunal norvégien lui avait d'abord infligé une suspension de 13 mois. Cette peine lui laissait la possibilité de se rendre en Asie à la fin de l'hiver prochain. Mais la Fédération internationale de ski (FIS) avait décidé de faire appel, trouvant cette sanction trop légère. Le dernier mot est donc revenu au Tribunal arbitral du sport (TAS) qui a finalement décidé d'allonger la durée à 18 mois. Cette sanction qui tombe après des mois d’attente prive définitivement la skieuse des prochains Jeux Olympiques. « Je suis complètement brisée, a réagi la jeune femme en larmes devant les médias. Je rêvais d’aller aux Jeux, j’ai travaillé dur pour courir à Pyeongchang. Cette décision est injuste, je ne la comprends pas. » L'athlète a toujours clamé son innocence, imputant la présence de stéroïde dans son organisme à une crème pour les lèvres fournie par le médecin de l'équipe nationale pour soigner des brûlures subies lors

La Norvégienne Therese Johaug privée de Jeux olympiques d'un entraînement en altitude. Dans de telles circonstances, beaucoup auraient été tentés de mettre un terme à leur carrière. Pas la Norvégienne qui a décidé de se fixer de nouveaux objectifs, à commencer

par les championnats du monde à Seefeld en février 2019. « Nous verrons ce que le futur apporte, mais mon rêve est de nouveau de prendre des départs », a-t-elle confié. Avec, dans un autre coin de sa tête, Pékin 2022. n

BAPTISTE NOËL LE SUÉDOIS

LA TRANSJURASSIENNE A DE L'AMBITION POUR SON SALON

Pour rencontrer le Vosgien, figure historique du Rollerski Racing Team, il faut se rendre à Trollhättan, en Suède. Après une première expérience auprès d'une course de ski-roues, l'Alliansloppet, le jeune homme de 26 ans s'occupe désormais du World Classic Tour [lire Nordic Magazine n° 19], un circuit qui comprend deux épreuves en Norvège, une en Suède et une autre en Italie, dans le Val di Fiemme. L'athlète a de l'ambition. Cet été, le Blinkfestivalen - un des rendez-vous du circuit - a attiré trois millions de téléspectateurs. De quoi séduire les annonceurs, mais aussi de nouvelles compétitions. Sans parler des stars de cette discipline.

Un salon du nordique, cela fait des années que La Transjurassienne en propose un en marge de ses courses populaires. L'an dernier, il avait même changé de nom pour s'appeler Transju'Expo. Mais il n'aura plus rien à voir avec ce que Trans'Organisation entend mettre en place les 9 et 10 février. L'événement se professionnalise. L'association en a confié l'organisation à un prestataire, Gespro. Une trentaine d’exposants seront présents sur 1 200 m2. Ensuite, le salon sera ouvert aux activités outdoor dont la pratique ne cesse de s'accroître. Enfin, il va déménager puisqu'il se tiendra au Centre sportif des Rousses. Pwww.gestpro.fr

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Le Vosgien Baptiste Noël s'occupe du Guide World Classic Tour.

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FACEBOOK C. COLOMBO

Fin juin, à Font Romeu, la biathlète a été victime d’un accident. Elle a été opérée d'une fracture ouverte de la cheville. Après une longue période d'immobilisation, elle doit débuter sa rééducation dans un centre.

Le logo du nouveau Salon international du nordique que La Transjurassienne va organiser.

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Photo : Benjamin Becker

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UNE COURONNE POUR PAUL BRASME

SWISS-SKI SE REFAIT UNE BEAUTÉ

Le Vosgien, médaillé de bronze aux mondiaux de Falun avec le relais français, rejoint le team de Stéphane et Sylvain Mouton qui aura en ligne de mire, cet hiver, la FIS Marathon Cup remportée l’an passé par le Suisse de l’équipe, Candide Pralong.

Le sauteur vosgien vient de faire une entrée fracassante au sein du groupe seniors. Aux championnats de France qui se sont déroulés fin juillet, il a tout bonnement ravi le titre à Vincent Descombes-Sevoie lors d'un concours remporté par le Suisse Killian Peier.

Le site swiss-ski.ch, créé en 2009, vient d'être refait à neuf ; il porte désormais davantage sur les athlètes, les dates et les résultats. Il s’adapte à toutes les formes d’écran, du smartphone à l’écran géant. Le logo de la fédération helvète a également été modernisé.

CAPTURE D'ÉCRAN

BACKSCHEIDER CHEZ GEL-ROSSIGNOL

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Depuis début mai, Coline Mattel ne s'entraîne plus avec l'équipe de France. En accord avec le DTN Fabien Saguez, elle travaille avec Julien Eybert-Guillon, ancien coach des combinés français et des sauteuses italiennes.

annonçaient en effet qu'elles n'enverraient pas, les yeux fermés, leurs champions à Pyeongchang, situé à seulement 40 km du régime de Kim Yong-un. De son côté, le Comité international olympique répondait n'avoir de toute façon aucun plan B pour déplacer l'événement. C'est en tout cas ce qu'affirmait GianFranco Kasper, membre du comité exécutif du CIO et président de la FIS, dans une interview à l'agence allemande SID. Ce qu'il redoutait le plus alors ? « Que certaines nations puissent boycotter parce qu'elles estimeraient qu'il y a un risque pour leurs athlètes. »

AGENCE ZOOM

Coline Mattel en solo

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t si les Français ne se rendaient pas en Corée du Sud pour disputer les Jeux olympiques ? Le 21 septembre, sur RTL, la ministre des Sports, Laura Flessel, émettait pour la première fois un doute sur la participation de l'équipe nationale en raison des tensions entre son voisin du Nord et les États-Unis. « Si ça s'envenime et qu'on n'arrive pas à avoir une sécurité affirmée, notre équipe de France resterait ici », déclarait-elle. Si, le lendemain, elle se défendait d'avoir parlé d'un forfait, elle n'était toutefois pas isolée. Simultanément, l'Autriche puis l'Allemagne

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Charles Dumont est le nouveau directeur du Centre national de ski nordique et de moyenne montagne (CNSNMM) suite au départ d’Arnaud Pinguet. Il arrive à Prémanon après de multiples expériences dans le sport de haut niveau où il a occupé le poste de directeur technique national de la fédération française de boxe, de lutte mais aussi des sports de glace.

JO : les tensions avec la Corée du Nord suscitent des inquiétudes

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CNSNMM

Nouveau directeur à Prémanon

Défilé militaire à Pyongyang, en Corée du Nord en avril dernier.

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Mi-août, en marge d'un stage avec l'équipe de France en Norvège, Jean-Marc Gaillard devait participer à la Toppidrettsveka. Mais lors d'un footing, le Haut-Savoyard s'est blessé au mollet et a fini aux urgences. Bilan : 40 points de suture, un rapatriement en France et plusieurs semaines de convalescence.

PHOTOSHOT / PANORAMIC

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TWITTER

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Le podium

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Château de Kanazawa (Japon).

CHANAVAT Aixcellent

Samedi 2 septembre se déroulait, à Aix-les-Bains, l'Aix Ski Invitational, grande démonstration de rollerski et de biathlon à destination du grand public. Deux mille spectateurs ont assisté aux épreuves. Le trophée Romain Claudon est retombé dans l’escarcelle du Bornandin Lucas Chanavat.

JFK/EXPA/PRESSE SPORTS

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Nordic story

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Dans les derniers hectomètres longeant les rizières, Antonin Pellegrini, le plus fort du jour, s'est imposé et a établi le record de la course. Les rollerskieurs tricolores ont ensuite pu jouer les touristes ; ils ont appris à manier la baguette dans les règles de l'art. Ils ont aussi goûté aux joies du typhon Noru. Deuxième objectif du voyage, les championnats du Japon. Plus de 500 skieurs étaient présents sur le très surprenant stade d’Akita, dont l’équipe nationale au complet et la révélation des championnats du monde de Lahti, Yoshida. La piste de trois kilomètres serpentait dans la forêt dense et humide au milieu des tremplins de saut à ski, des pistes d’alpin et d’un imposant stade d’athlétisme. Le bilan des deux compétitions du weekend aura été plus que satisfaisant pour les Frenchies, puisqu'Antono Pellegrishi a encore terminé dans le trio de tête. L'équipe s'en est ensuite retournée dans la capitale, d'où elle s'est envolée pour l'Europe avec le sentiment du devoir accompli.

Première couronne

Faute de neige, les championnats de France n'avaient pu être organisés début mars. C'est donc en plein été, à ChauxNeuve, qu'ils ont eu lieu. La compétition a couronné, pour la première fois de sa carrière, le Gérômois Maxime Laheurte, qui a succédé à François Braud. LAURENT SALINO/AGENCE ZOOM

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atta ! Cet été, le Rollerski Racing Team s'est lancé dans une nouvelle aventure au Japon ! Sous l'impulsion de leur nouveau sponsor nippon, l'équipe a participé à plusieurs compétitions. Clément Mailler, Baptiste Noël, Igor Cuny, Antonin Pellegrini et Samuel Régé-Fuji ont foulé le sol du pays du Soleil Levant au début du mois d'août. Après un long voyage de 26 heures pour les plus éloignés, l'équipe s'est réunie à Tokyo, puis a pris un deuxième vol, direction l'ouest de l'île d'Honshu et la ville de Kanazawa. Avant la première coupe du Japon à Toyama, les Français n'ont eu droit qu'à un jour d'acclimatation et à une séance de ski-roues en bord de mer, sous 40 degrés. Le défi était corsé, d’autant plus qu'il a fallu affronter la Kaïkaïshiki. Comprenez, en japonais, la cérémonie d'ouverture. Quelques litres de sueur plus tard, une quarantaine de participants, dont cinq membres de l'équipe nationale, se sont élancés pour un 10 km mass-start classique.

LAHEURTE

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Le Suisse de l'été

Le Nordic week-end s’est tenu en septembre à Andermatt. 400 athlètes ont participé aux épreuves. À l’issue, c’est Candide Pralong, le Suisse du team Gel Rossignol, qui s’est imposé. Chez les dames, victoire de Laurien Van der Graaff.

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De drôles de samouraïs

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Antonin Pellegrini, Baptiste Noël, Samuel et son épouse Kotomi Fujii-Régé, Igor Cuny et Clément Mailler en tenue traditionnelle.


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Planète nordique PISTE ROUGE AP-Ski Team fait peau neuve

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Primož Roglic lève les bras sur la ligne d'arrivée de Serre-Chevalier.

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Un ancien sauteur à ski gagne une étape du Tour de France En 2007, Primož Roglic a été champion du monde junior de saut à ski avec ses compatriotes Jurij Tepeš, Mitja Mežnar et Robert Hrgota. Le 19 juillet, le jeune homme de 27 ans a remporté la 17e étape du Tour de France, entre La Mure et Serre Chevalier. Le coureur est allé chercher en solitaire cette première victoire d’étape slovène sur la Grande Boucle. Il s'était déjà imposé sur un contre-lamontre de 40,4 km du Tour d’Italie en 2016. Né près de la station de Maribor, Primož Roglic

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Le Norvégien, qui a pris sa retraite à la fin de la saison, n’a pas mis longtemps à revenir dans le monde du combiné nordique. Il a été embauché comme coach par sa fédération pour former une équipe en vue des Jeux olympiques de 2022 à Pékin.

Il est déjà six fois champion du monde de combiné. Cette fois, Johannes Rydzek a bouclé le 50 m le plus raide de l’histoire : il a remonté le tremplin d’Oberstdorf en 27 secondes et des poussières, sur une pente de 37 degrés. De quoi figurer dans le Guinness des records.

Le fondeur du Grand-Bornand Lucas Chanavat a rejoint officiellement l’équipe de France militaire en tant que gendarme adjoint volontaire. Ce contrat lui permettra, comme à beaucoup d’autres champions nordiques, de se concentrer à 100 % sur son projet sportif.

FACEBOOK JOHANNES RYDZEK

CHANAVAT ENDOSSE L’UNIFORME

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L'Agence mondiale antidopage devrait blanchir 95 des 96 sportifs dont elle a examiné les cas à la suite du scandale de dopage ayant touché la Russie. « Les preuves disponibles sont insuffisantes », justifie Olivier Niggli, le directeur général de l'AMA, dans un rapport confidentiel dont le New York Times a publié des extraits.

RECORD DU MONDE POUR RYDZEK

VIANNEY THIBAUT/AGENCE ZOOM

Les Russes blanchis

HÅVARD KLEMETSEN VISE PÉKIN 2022

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#TDC2017 Remise des galons de sous-lieutenant à @martinfkde par le GAL Lecointre, CEMA @EtatMajorFR

avait arrêté sa carrière de sauteur à ski en 2011. C'était après une chute lors d’un concours qui avait suivi son titre mondial et qui l’avait laissé KO au pied d’un tremplin. Quatre ans plus tard, il entamait une carrière de cycliste. Il a d’abord signé dans l’équipe nationale Adria Mobil, avant de rejoindre, en 2016, Lotto NL-Jumbo. En octobre, il a également décroché la médaille d’argent aux Mondiaux de cyclisme sur route, à Bergen, en Norvège.

TWITTER LUCAS CHANAVAT

Aucun sauteur disputant la coupe du monde ne sera plus préqualifié. Les meilleurs mondiaux devront désormais eux aussi obtenir leur ticket pour disputer une coupe du monde.

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Révolution chez les sauteurs

b ASO/PAULINE BALLET

Restructuration interne, nouveaux logo et site Internet : le team de ski de fond des HautesAlpes n'a pas perdu son temps depuis l'hiver dernier. L'équipe a également accueilli quatre nouveaux membres qui ont rejoint Coraline Thomas-Hugues, Richard Jouve, Paul Goalabré... Il s'agit de Flora Dolci, François Dupont, Vincent Buiatti et Étienne Margaillan.

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Magazine MARTIN FOURCADE

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PAGES SPECIALES

Star médiatique

kIlIAN JORNET

Passion norvégienne CADEAU

JASON

Votre calendrier 2018

Lamy Chappuis Les confidences d'une star

Octobre 2017 mynordic.fr @nordicmag

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LE mAGAZINE DU NORDIQUE 4 NUmEROs : 27 € - 1 an 8 NUmEROs : 49 € - 2 ans Pour recevoir les prochains numéros (4 par an), remplissez le formulaire ci-contre et envoyez-le accompagné d’un chèque de 27 ou 49 € (pour participation aux frais de port) à : Nordic Magazine Service abonnement 155, chemin des Vincents 71 500 Ratte - France Offre valable pour la France et la Suisse.

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M. Mme Nom et Prénom Adresse CP Adresse e-mail Je souhaite recevoir Nordic Magazine à partir du numéro 25 (Décembre 2017)

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Style classique

n Vous êtes un fondeur français de la Chartreuse membre de l’équipe britannique et vivez en France. Original, non ? Ce n’est pas très fréquent, mais d’autres l’ont fait avant moi. On a un entraîneur au Dauphiné qui a fait partie de l’équipe d’Andorre, un autre est parti avec les Belges. Dans l’équipe britannique, on a deux Américaines, trois Écossais et tous vivent en Norvège. Je les rejoindrai peut-être l’année prochaine. Quand les gens découvrent mon parcours, ce qu'ils me demandent surtout, c’est « Mais où skies-tu en Écosse ? »

n Et représenter la Grande-Bretagne aux JO de Pyeongchang ? Pour voir la Corée du sud, il va déjà falloir me qualifier. Mais quel beau projet de disputer le relais avec cette petite équipe où l’ambiance est très bonne !

n Avec les Jeux olympiques de la jeunesse européenne en 2013, vous avez déjà eu un avant-goût ? J'ai vécu la plus belle semaine de ma vie ! C’était géant de vivre cette expérience olympique avec le comité britannique et le logo « GB » sur la tenue officielle. L’ambiance était folle et, forcément, j'ai envie de revivre les vrais Jeux ! Je vais travailler dur pour profiter de la féerie d’un événement qui parle à tous.

n Que retenez-vous de vos premiers Mondiaux de ski nordique à Lahti, l’hiver dernier ? Aussi bien sportivement que personnellement, vivre un rendez-vous pareil dans un pays nordique amoureux du ski de fond, c’était incroyable… et inoubliable. Je me suis retrouvé à passer dans le stade avec un Finlandais : 10 000 personnes l’encourageaient. J’en ai profité.

n Le ski de fond, c'est quoi pour vous ? [Il réfléchit… longtemps] C’est une passion, un sport contemplatif. J'ai du plaisir à skier seul dans la nature, loin du bruit...

JAMES CLUGNET

À 20 ANS, LE BRITISH QUI A GRANDI EN CHARTREUSE RÊVE DE VIVRE LES JEUX OLYMPIQUES DE PYEONGCHANG SOUS LES COULEURS DE L'UNION JACK.

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Style libre

Le Britannique James Clugnet, sprinteur talentueux, aime à se frotter à ses adversaires français.

n Vous êtes franco-anglais. Que pensez-vous du sens de l’humour gaulois ? [Il réfléchit… encore plus longtemps] Je dirais qu’il est davantage basé sur des jeux de mots, plus prude que l’humour anglais.

n Et que pensent vos amis français de vos traits d’humour so british ? Ça ne les fait pas toujours rire. Mes blagues qui amusent mes amis anglais font parfois de grands flops avec mes potes français ! Il y a une vraie différence entre les deux humours.

n Que trouve-t-on dans votre playlist ? J’écoute beaucoup de genres et de groupes, notamment Les Stones que j’adore, du blues, du jazz (Chet Baker), David Bowie, du rap français (Georgio) ou anglais, de l’électro (Netsky).

n Vous qui êtes sprinteur : un shetland anglais peut-il battre un poney français ? [Il rit]. Bien sûr, mais pas toujours ! Je travaille pour, mes collègues britanniques aussi…

n Quels sont vos principaux traits de caractère ? Je suis obligé de dire désorganisé, persévérant et drôle… mais plutôt malgré moi.

n Votre maman est anglaise, votre père, un Grenoblois amoureux de la montagne. On a discuté brexit chez vous ce printemps ? Oui, presque toute ma famille était vraiment anti-brexit. Ça a donné lieu à quelques discussions animées, voire passionnées avec mon oncle qui était pour ! En tant qu’Anglais vivant en France, on avait envie que la Grande-Bretagne reste dans l’Europe. Pour nous, ça n’avait pas de sens de la quitter.

n Resto anglais ou français ? Un menu anglais, ça existe ? Soyons sérieux, la cuisine française est la meilleure du monde. Même en Angleterre, on ne va jamais dans un resto anglais !

n France – Angleterre en demi-finale de la prochaine coupe du monde de rugby, vous soutenez quelle équipe ? Ça dépend avec qui je me trouverai au moment venu !

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LE NORDIQUE C’EST CHEZ

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Robin Duvillard

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n ne se rend pas toujours bien compte, mais faire son sac est le casse-tête de base de tout sportif. Entre les stages et les compétitions, c'est plus d'une vingtaine de fois dans l'année qu'il faut s'y coller ! Et on n'est pas tous égaux (une nouvelle fois !) face à cette contrainte, car chaque sport possède son propre niveau de difficulté. Alors, quand on dit que les footballeurs ne sont parfois pas très "fute-fute", c'est peut-être simplement que les contraintes de leur sport ne sont pas assez difficiles pour stimuler davantage leur cerveau au quotidien. De là à dire que les skieurs alpins seront les plus intelligents, faudrait peut-être pas pousser ! Cela n'explique pas tout quand même ! Je vais essayer de vous faire vivre une mise en situation. Objectif à atteindre : 23 kg si l'on voyage en avion. Ça semble suffisant pour certains, beaucoup pour d'autres, mais, croyez-moi, c'est comme pour une femme lors d'une grossesse : on n'a rien vu qu'on est déjà à 23 kg. Et au prix du kilo excédentaire qui est basé sur la même échelle qu'ajouter une option à votre Audi neuve, les coachs n'apprécient généralement pas trop !

LES TECHNIQUES Comme pour tout, deux typologies se détachent : les organisés d'un côté et les non-organisés de l'autre, les maniaques et les bordéliques, ou encore les précieux et les adeptes du compactage (comprendre : s'asseoir sur son sac pour le tasser). Et les techniques varient : faire une liste ou observer simplement ses placards, s'y prendre à

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lourd !) sur un déplacement en hôtel, ou encore prendre un tube de dentifrice plein. ¢ Et les douces utopies : Croire que la dame du check-in se fera amadouer par le fait que notre sac sera plus léger au vol retour une fois la bouffe consommée (ben oui, faut apporter parfois de la bouffe. Vous êtes jamais allés en Finlande vous ou quoi ?).

LES ASTUCES

Heureusement, il existe des parades : ¢ Voyager avec ses chaussures sur l'épaule comme les alpins, ¢ S'habiller directement en skieur au risque de ressembler à Michel Blanc dans Les Bronzés, ¢ Bourrer son sac en soute avec tout ce qui est lourd (faut le porter après, mais on a rien sans rien ma p'tite dame !), ¢ Remplir furtivement sa housse à ski de tout ce qui passe, ¢ Et, en dernier recours, on peut parfois compter sur de l'espace encore disponible dans le sac des copains (dans ce cas-là, on dit copains et non plus collègues), mais c'est rarement gratuit ! (donc, on dit bien collègues).

RÉSULTAT

25,4 kg poids final en ayant épuisé le stock des astuces. Bon ben maintenant, il n’y a plus qu'à faire les yeux doux ou larmoyants à l'hôtesse du check-in à l'aéroport ! n

Le casse-tête du sportif l'avance pour éviter le stress ou repousser jusqu'à la dernière minute parce qu'on a la méga flemme, se visualiser en train de s'habiller ou utiliser des moyens mnémotechniques (du style pour Gants/Bonnets/ Lunettes, GLB traduit en "j'ai les boules", parce que, croyez-moi, même avec le réchauffement climatique, oublier ses gants en novembre en Scandinavie, c'est les bouuules !). Quoi qu'il en soit, faire son sac revient à faire des choix, douloureux parfois (laisser à contrecœur sa nouvelle peluche reçue à Noël par exemple). De tout cela découle le temps de "faisage de sac" qui peut varier de 12 à 89 minutes selon les individus.

PIÈGES À ÉVITER

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SINDY THOMAS

¢ Il y a ici les oublis classiques : les habits encore dans le sèche-linge, le porte-gourde utilisé en sport le matin avant de partir et encore sur l'évier, les habits encore posés sur le radiateur et oubliés d'être lavés. ¢ Les erreurs de débutants : emporter serviette et gel douche (ultra-

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Robin Duvillard est membre de l’équipe de France de ski de fond et médaillé olympique à Sochi en 2014.

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TAKE THE RIGHT TURN

La fixation est au cœur de la performance en ski de fond. Elle transfère la puissance et l’action dynamique de la chaussure au ski. L’innovation Turnamic®, c’est l’association d’une toute nouvelle fixation, de la plaque IFP et de construction de semelles originales pour créer des ensembles extrêmement faciles d’utilisation avec des niveaux de performance très elevés. Turnamic®, le concept nordique du futur.

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EN ROUTE POUR PYEONGCHANG Les JEUX OLYMPIQUES D'HIVER se tiendront du 9 au 25 février à Pyeongchang, en Corée du Sud.

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Les athlètes ont découvert le site coréen lors de l'étape pré-olympique de l'hiver dernier.

Quatre années se sont écoulées depuis les Jeux de Sochi où les Français ont établi un record de médailles olympiques avec quinze breloques récoltées, dont quatre en or. Le 9 février prochain, ils seront 115 athlètes à marcher fièrement derrière Martin Fourcade, leur porte-drapeau, lors de la cérémonie d’ouverture, au cœur du stade olympique de Pyeongchang. Avec un rêve commun : décrocher le Graal convoité par tout sportif. Les bleus ne manqueront pas de talents pour défier le gratin mondial des sports d'hiver. Après l’obtention des Jeux olympiques d'été à Paris en 2014, le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) est poussé par un vent d'optimisme. « Il y a une grande sérénité, une confiance et une ambition qui se dégagent de cette équipe de France olympique », commente son président, Denis Masseglia. Un état d'esprit que l'on retrouve chez le président de la Fédération française de ski, Michel Vion. Après les onze médailles de Vancouver, les quinze de Sochi, les athlètes français ont remporté 21 médailles lors des Mondiaux de 2015 et 23 lors des championnats du 

SÉLECTIONNÉ

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Samir Azzimani s'est qualifié pour les Jeux de Pyeongchang en ski nordique… huit ans après avoir disputé ceux de Vancouver, en 2010, en mode skieur alpin ! Cet été, le Marocain a disputé plusieurs épreuves internationales pour emmagasiner suffisamment de points FIS et obtenir son billet pour la Corée du Sud.

Avec 15 médailles lors des JO de Sochi en 2014, l'équipe de France avait battu son record. Pour Pyeongchang, Fabien Saguez, directeur technique national de la Fédération française de ski (FFS), a évoqué l'objectif de « 20 médailles » : « c'est très ambitieux, a-t-il reconnu, mais je connais mes troupes. »

Les voilà justement les médailles tant désirées. Côté pile : les anneaux olympiques ; côté face, l'emblème de ces JO, entre calligraphie traditionnelle et dessin moderne : le symbole représente la première consonne de la première syllabe de Pyeongchang. s'appuie lui sur la première consonne de la deuxième syllabe dans l'alphabet coréen.

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PYEONGCHANG 2018

LE RÊVE DES ATHLÈTES

CHRISTOPHE PALLOT/AGENCE ZOOM

20 MÉDAILLES POUR LA FRANCE

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Une évidence. Le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) a désigné le porte-drapeau de l’équipe de France aux Jeux olympiques. Après Jason Lamy Chappuis à Sochi, l’honneur reviendra à Martin Fourcade. La passation de l'étendard a eu lieu le 4 octobre, salle Pleyel, à Paris, lors du traditionnel rassemblement des athlètes tricolores.

LE MAROC DANS LA COURSE

DR

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FOURCADE DEVANT

DÉSIRÉ

AMBITIEUX

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PYEONGCHANG 2018

D U 1 ER N O V E M B R E AU 31 DÉCEMBRE

ABSENT

CADEAUX

En juillet, le sauteur allemand s'est déchiré les ligaments croisés du genou lors d'un saut d'entraînement sur le grand tremplin d'Oberstdorf. Il a été opéré dans une clinique privée de Munich. Cette nouvelle blessure ne lui permettra pas de concourir à Pyeongchang.

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FACEBOOK SEVERIN FREUND

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« Je n’envisage pas de continuer après cette saison ». En faisant cette confidence aux journalistes, Marie Dorin-Habert n'annonce pas la fin de sa carrière : « Je ne veux pas dire que je veux arrêter mais, simplement, que je ne me suis pas projetée après Pyeongchang. Du coup, Jeux ou pas Jeux, je prends chaque événement comme s’il était le dernier. »

SEVERIN FREUND RESTE À TERRE LAURANT SALINO/AGENCE ZOOM

LE STEP BY STEP DE MARIE

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my Le tremplin d'Alpensia a été construit en 2009, puis rénové entre 2015 et 2017.

••• monde en 2017. « Nous avons une génération dorée dans chacune des disciplines olympiques, se réjouit-il. Nous viserons 20 médailles en Corée du Sud. » Pour le nordique, les regards se tournent vers le biathlon, habituel pourvoyeur, et ses leaders Martin Fourcade, Marie Dorin-Habert et Anaïs Chevalier pour engranger les récompenses. Le double champion olympique de Sochi, vainqueur des six derniers classements de la coupe du monde, domine son sujet comme personne. À Pyeongchang, Martin Fourcade pourrait également dépasser le record de JeanClaude Killy, triple médaillé d’or. Même si ce n’est clairement pas sa priorité : « J’ai la chance d’avoir déjà réalisé mon rêve de décrocher l’or olympique. Je vais donc pouvoir y aller plus léger, tout en conservant l’envie de performer », dit le porte-drapeau français. Il emmènera un groupe d’une densité jamais vue, chez les hommes comme chez les dames. « Sur les cinq derniers grands événements internationaux, nous avons remporté entre 4 et 11 médailles, rappelle Stéphane Bouthiaux, patron du biathlon français. L’objectif sera donc de faire entre 4 et 11 médailles ! » Les relais mixte, hommes et dames, font partie des courses sur lesquelles les bleu(e)s peuvent briller. « J’ai vraiment envie d’une médaille en relais avec les filles », confirme Marie Dorin-Habert. La sextuple médaillée des Mondiaux d’Oslo ne sera pas la seule à briguer le précieux métal. À ses côtés, Justine Braisaz, Anaïs Chevalier, Anais Bescond et Célia Aymonier ont les capacités de briller en individuel. Tout comme Quentin Fillon-Maillet, Simon Desthieux ou Jean-Guillaume Béatrix, médaillé de bronze sur la poursuite de Sochi. « Tous les athlètes ont passé un cap cet été, je suis plein d’espoir pour la saison », poursuit l'entraîneur tricolore.

DES FONDEURS OUTSIDERS Chez les fondeurs, l’attente repose sur les épaules, en particulier, de Maurice Manificat. Vice-champion du monde du 15 km libre à Falun, le leader français retrouvera son format de prédilection qui sourit d’habitude aux Français. Jean-Marc Gaillard, pour ses derniers JO, Clément Parisse, pour ses premiers, auront aussi une carte à jouer dans le relais. « On est une équipe d’outsiders derrière les Norvégiens et les Russes. Mais quand tout s’empile parfaitement sur une course, on sait qu’on peut prétendre à une médaille collective », jauge le patron Manificat. Les sprinteurs, alignés sur un sprint classique et surtout un teamsprint skating, pourront jouer des coudes face aux cadors scandinaves. Mais pas question de griller les étapes, juge Lucas Chanavat, un des sérieux espoirs de l’équipe emmenée par Cyril Burdet : « Il faut d’abord bien figurer en coupe du monde, se qualifier pour les Jeux et, une fois là-bas, donner le meilleur ». Avec Baptiste Gros, le Haut-Savoyard est monté sur le podium du team-sprint pré-olympique sur une piste où les Poneys auront des qualités à faire valoir.

J'ai vraiment envie d'une médaille en relais avec les filles. Marie Dorin-Habert

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Chez les dames, c’est plus délicat. En reconstruction, l’équipe féminine pourrait mêler l’expérience à la jeunesse. « Évidemment, l’objectif de l’une ne sera pas celui de l’autre, précise l’entraîneur Alexandre Rousselet. On va tout mettre en place pour sélectionner des filles aux Jeux et viser le 10 km libre et le team sprint libre surtout. Si on peut avoir un relais, ce serait une belle récompense pour le groupe. » Les amoureux du nordique retrouveront avec plaisir Jason Lamy Chappuis sur les compétitions de combiné nordique. Le champion olympique de Vancouver a coché une course : le relais. « Ce serait un beau couronnement pour toute l’équipe de décrocher une médaille », estime le Jurassien. Individuellement, François Braud, seul médaillé français des Mondiaux de Lahti, aura un coup à jouer, tout comme Maxime Laheurte, brillant cet été. Sans oublier la jeunesse incarnée par les talentueux Antoine Gérard et Laurent Muhlethaler. Enfin, en saut, Vincent Descombes-Sevoie, privé des Jeux en 2014, devrait retrouver les anneaux olympiques en Asie avec des objectifs revus à la hausse compte tenu de la très belle saison réalisée l’an passé. n

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En Suisse, on prend les mêmes En février 2014, lors des JO de Sochi, le bilan suisse avait été excellent dans les disciplines nordiques, avec les deux médailles d’or de Dario Cologna (skiathlon et 15 km) en ski de fond, et celle d’argent de Selina Gasparin (15 km) en biathlon. La Suisse peut-elle rêver d’une aussi belle moisson à Pyeongchang en février prochain ? Rien n’est moins sûr. n Ski de fond C’est évidemment le nom de Dario Cologna, déjà champion olympique à trois reprises, qui vient en premier à l’esprit. Mais le Grison n’est plus dominateur, comme c’était le cas au début des années 2010. « Dario ne fait plus la différence comme avant sur ses qualités physiques et techniques, relève Daniel Hediger, consultant ski de fond pour la télévision suisse (RTS). Il a maintenant besoin de circonstances particulières pour s’imposer. Je pense que c’est dans le 15 km en skating qu’il aura sa meilleure chance. » Côté féminin, Nathalie von Siebenthal fait partie des outsiders, qui rêvent de bousculer les Scandinaves. « Comme l’été, elle travaille dans son alpage et qu’elle s’entraîne souvent seule, c’est difficile de juger de son niveau, reprend Daniel Hediger. Si elle a progressé, elle a clairement une chance de médaille, notamment sur le 10km individuel en skating. » [lire notre portrait à partir de la page 52] n Saut à skis «  Statistiquement, Simon Ammann a une belle chance de médaille : double champion en 2002, rien en 2006, double champion en 2010, rien en 2014. Donc 2018 peut être son année. » C’est sur le ton de la boutade que Sylvain Freiholz, également consultant de la RTS pour le saut à skis, évoque les chances du quadruple champion olympique saint-gallois. Mais il s’empresse d’ajouter : « Dans la réalité, il faut bien admettre que l’espoir est mince, même s’il y a une bonne dynamique dans l’équipe et que dans la liste des nombreux favoris, aucun ne se détache vraiment. Sachant que le jury sera impitoyable sur le télémark de réception, Simon Ammann part avec un handicap. Pour autant, connaissant le personnage, il ne faut surtout pas le mettre de côté. » [lire notre portrait à partir de la page 62] n Biathlon À bientôt 34 ans, mère de famille, Selina Gasparin peut-elle espérer rééditer l’exploit de Sochi d'où elle était rentrée avec une médaille ? Ses résultats de la saison dernière, où elle a souvent flirté avec la 10e place, mais guère mieux, ne plaident pas vraiment en sa faveur. 31


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Lamy Chappuis Seconde jeunesse

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FRANCK SEGUIN/PRESSE SPORTS

Sorti de sa retraite sportive pour tenter de vivre ses quatrièmes Jeux olympiques à Pyeongchang, le MÉDAILLÉ D’OR DE VANCOUVER rêve de finir sa carrière avec une médaille collective.

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JE NE PENSAIS PAS QUE CELA ALLAIT ÊTRE AUSSI DUR ET JE ME SUIS DEMANDÉ SI JE RÉUSSIRAIS À RETROUVER UN BON NIVEAU.

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28 février 2015. Au bout de la ligne droite du stade nordique de Falun, son ami François Braud l’attend. La médaille d’or du team sprint des Mondiaux suédois lui tend les bras ; c’est son cinquième titre planétaire : Jason Lamy Chappuis s’arrache pour devancer son adversaire allemand. Ivre de joie, il sait qu’il va désormais pouvoir annoncer la fin de sa carrière. « Je le dis avec pas mal de tristesse. Mais je me dis que de finir sur une victoire, c’est le plus beau cadeau », confesse-t-il alors à Nordic Magazine, quelques minutes après ce nouvel exploit. Deux ans plus tard, le jeune homme est diplômé d’une école de pilote de ligne et tente un dernier défi sportif : se qualifier et défendre ses chances lors des Jeux olympiques de Pyeongchang, les quatrièmes de sa magnifique carrière. C’est dans son fief de Bois d’Amont que le Jurassien reçoit notre journaliste. L'homme de 31 ans n’a pas changé. Certes, la chevelure s’est épaissie, la barbe est soigneusement taillée. Mais son regard exprime toujours une grande franchise. Le stratège n’a rien perdu de sa vivacité d’esprit et de sa capacité d’analyse. Et dès qu’il s’agit d’aborder sa passion, ses yeux noisette pétillent de nouveau. Confessions d’un champion. NORDIC MAGAZINE Comment avez-vous vécu votre retour en

équipe de France ? JASON LAMY CHAPPUIS Beaucoup de choses ont changé pour moi. Déjà, je suis revenu à Bois d’Amont. J’ai enchaîné tout de suite après l’école [de pilotage à Southampton, N.D.L.R.] avec le premier stage en équipe de France. Les premières séances de musculation ont fait mal, le premier mois a été très dur ! J’avais l’impression de partir de très loin, mais le plaisir de retrouver le groupe, les anciens mais aussi ceux que j’ai appris à connaître, m’a aidé à me mettre en route. Depuis mai, j’ai bien progressé et je sens que cela va de mieux en mieux. En fait, je n’avais jamais eu une progression aussi rapide ! C’est très bon pour la confiance d’un athlète. Mais, honnêtement, je ne pensais pas que ça allait être aussi dur et je me suis demandé si je réussirais à retrouver un bon niveau. Cet été m’a montré que j’étais sur la bonne voie.

En annonçant votre retraite, vous n’aviez pas mis de côté cette opportunité de revenir pour les Jeux olympiques… Il y a deux ans, il y avait de la fatigue, de la lassitude. J’avais vraiment 34

envie de couper et de partir dans l’aviation en me fixant un autre challenge. Le calendrier s’est bien goupillé : j’ai pu terminer ma formation à dix mois des Jeux. Je me suis dit qu’il serait possible de tenter ma chance.

Y a-t-il eu un moment déclic pour valider ce choix ? Non, pas vraiment. C’est venu petit à petit. L'hiver dernier, mon rôle de consultant chez Eurosport m’a permis de rester dans l’univers du combiné ; les Mondiaux de Lahti m’ont rappelé à quel point les grands événements peuvent donner envie. Lors des Jeux de Rio, en 2016, j’ai vu la cérémonie d’ouverture et quelques épreuves de natation et cyclisme sur route. Vivre ces moments avec le Club France, dans cette ambiance unique d’équipe de France olympique, m’a également titillé. C'est cette magie olympique qui, en fait, s’est rappelée à vous... Oui ! Derrière les Jeux olympiques et leurs anneaux, il y a aussi des messages de paix entre les peuples, de rapprochement entre les athlètes originaires de nombreux pays. On vit des moments incroyables, forts et magiques.

Qu’est ce qui vous a demandé le plus d’implication pour retrouver votre stature d'athlète de haut niveau ? Difficile à dire, mais je pourrais parler de l’implication mentale dans les séances difficiles. Il m'a fallu réapprendre à me « rentrer dedans », à souffrir… On fait des circuits training cardio à l’entraînement : au bout de cinq minutes, la première fois, je n’en pouvais plus alors que la séance durait une heure ! Lors de ma première compétition aux championnats de France d’été à Chaux-Neuve en juillet, j’avais les jambes tétanisées à mi-course seulement.

À ce moment-là, vous posez-vous des questions sur ce retour ? Franchement, je me suis dit que ça allait être vraiment dur de trouver du plaisir dans l’exercice. Dans l’instant, la souffrance chamboule beaucoup de choses dans ma tête. Ça m’a rappelé ma première course à Sochi où je n’étais pas bien du tout... Un calvaire ! Mais, au final, partir de plus loin m’apporte des bénéfices. Je profite de cette dynamique positive qui m’aide beaucoup mentalement. Je sais que je peux mieux faire. Après, c’est un pari que je me suis lancé, c’est aussi un cadeau que je me fais en disputant une dernière fois les Jeux olympiques. Je ne vais pas chercher un record de plus à Pyeongchang, je compte surtout y prendre du plaisir…

Votre challenge va piquer la curiosité des médias. Êtes-vous prêt à affronter cette exposition ? Oui, car j’ai plus de recul. À Sochi, j’avais beaucoup de pres

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CHRISTOPHE PALLOT/AGENCE ZOOM

Jason Lamy Chappuis est sacré champion olympique en 2010 lors des Jeux olympiques de Vancouver sur le petit tremplin. La même année, il remporte six épreuves de coupe du monde et s'adjuge le classement général.

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••• sion, il fallait que je réussisse en étant champion olympique en titre et porte-drapeau de la délégation tricolore. J’avais une obligation de résultat : c’était le plus difficile à gérer. D’autant plus que sur la coupe du monde, un mois avant les Jeux, je ne trouvais pas le petit déclic pour retrouver le podium. On me demandait alors pourquoi je ne faisais plus de podium ! Finalement, cette pression, même si j’essayais de m’en protéger, était devenue négative. À Pyeongchang, je n’aurai aucun statut, je ne serai pas l'outsider, ni le favori. Je veux juste donner le meilleur de moi-même. Si ça se passe bien, tant mieux ; sinon, j’aurai la satisfaction de vivre des choses incroyables. Cet été, comment avez-vous vécu humainement vos premières compétitions internationales ? Ça m’a fait super plaisir. Les retrouvailles l’été se font sans pression, c’est vraiment l’esprit familial du combiné nordique. J’ai discuté avec Akito Watabe en prenant des nouvelles de ses parents qui sont devenus fans de comté et de fondue depuis leur séjour chez les miens l’an passé [rires]. J’ai recroisé Eric Frenzel qui n’a pas changé. Il était avec ses enfants. Des papas d’athlètes sont venus me saluer. En cela, j’ai bien choisi ma discipline. Au fil des compétitions, j’ai pu me rassurer sur le saut, même si je dois encore mieux faire en ski-roues. Avez-vous trouvé votre place dans un collectif où François Braud est désormais le leader naturel et où les jeunes Antoine Gérard et Laurent Muhlethaler affichent leurs ambitions ? Sportivement, Maxime [Laheurte] et François sont la référence dans le groupe. Hugo Buffard est un très bon fondeur. Antoine et Laurent nous boostent lors de chaque entraînement. On se tire tous vers le haut. On est six à pouvoir faire un top 30 en coupe du monde. La densité n’a jamais été aussi importante dans le groupe France et c’est de bon augure pour les relais. Pour la première fois depuis longtemps, les sélections pour la coupe du monde seront difficiles ! Dans mon projet de retour, il faudra être en forme à ce moment-là. On est six ou sept à pouvoir prétendre aux cinq places olympiques.

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D’ailleurs, échangez-vous avec les plus jeunes sur l’échéance olympique ? Antoine Gérard me racontait dernièrement comment il avait vibré lors de mon titre à Vancouver ! J’ai vécu la même chose quand je suis arrivé sur la coupe du monde : Ronny Ackermann était en poster dans ma chambre, avant que je ne le batte en compétition. C'est un passage de relais. J’aime échanger autour de la vision de 

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À Pyeongchang, je n’aurai aucun statut, je ne serai pas l'outsider, ni le favori. Je veux juste donner le meilleur de moi-même. nordic

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Porte-drapeau de l'équipe de France à Sochi : une responsabilité

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DAVID SANDONA/ PAULINE JUVIGNY

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bien lourde pour le Bois d'Amonier. À Lalonde-Les-Maures, lors du stage pré-olympique, Jason Lamy Chappuis en pleine discussion avec Martin Fourcade. Même loin des tremplins, le Jurassien reste une star. Et quand il s'engage aux côtés de Paris 2024, cela ne laisse pas indifférents les médias. Retour à la compétition cet été. Ici, à Tschagguns, le 22 août dernier. Jason Lamy Chappuis sur ses terres de Chaux-Neuve, angoissé à l'idée de décevoir son public. Dernier titre de champion du monde, avec son ami François Braud. Un peu avant la cérémonie des médailles, il a annoncé sa retraite. En apprentissage à l'aéroport parisien Roissy-Charles-de-Gaulle.


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••• l’entraînement, on a pas mal de points communs. Les jeunes m’apportent le peps, et, de mon côté, je leur donne mon expérience. Pendant deux ans, vous avez suivi votre formation de pilote de ligne en Angleterre. Outre l’assurance de l’avenir professionnel dont vous avez toujours rêvé, que vous ont apporté ces années en termes d’expérience personnelle ? Surtout du recul par rapport à mon sport. On voit vraiment les choses différemment. En 2014-2015, j’étais toujours fatigué, je me blessais parfois. C’était difficile, y compris d’aller à l’entraînement. J’étais dans une routine lassante et ne voyais que les points négatifs de mon activité. J’avais fini par me mettre des œillères. J’étais devenu un robot où tout était automatisé. La routine tue ! Les déplacements deviennent une habitude, on retrouve le même hôtel d’une saison à l’autre, les mêmes pistes, les mêmes stades aussi… On ne s’émerveille plus des lumières des lieux, comme à Kuusamo par exemple. Alors que c’est quelque chose d’exceptionnel ! D’accord, il y a des contraintes, mais tous les jours je suis dehors, je fais ce que j’aime... C’est une liberté. À mon retour, j’ai retrouvé un état d’esprit de junior. J’étais de nouveau

J'aime les challenges. C'est mon carburant. J'ai toujours eu besoin de me fixer des objectifs.

content de repartir en stage. Et cet hiver, je veux aller sur les sites les yeux grands ouverts pour en profiter au maximum.

Loin des tremplins, y a-t-il eu une frustration émotionnelle ? Niveau sensations et stress, le pilotage, c’est pas mal non plus (rires). Mais il n'y a rien de comparable avec le fait de vivre les émotions intenses que procure le sport. À Rio, même en tant que spectateur, j'avais les frissons ! Oui, il y a eu un manque. Partager aussi les instants magiques avec ses copains, comme lorsqu’on est champion du monde en 2013, a aussi pesé dans la balance pour revenir à la compétition. Sans oublier que j’aime les challenges, c’est mon carburant. J’ai toujours eu besoin de me fixer des objectifs pour progresser et avancer. Le retour à la compétition implique-t-il aussi la peur de l’échec, la crainte de se décevoir, de ne pas répondre aux espoirs de vos supporteurs ? L’attente des uns et des autres par rapport à mes résultats a toujours été le plus difficile à gérer pour moi. À chaque coupe du monde de Chaux-Neuve, je vivais des week-ends compliqués en me mettant une grosse pression pour ne pas décevoir les spectateurs. J’ai pris du recul par rapport à cela : c’est sans doute un peu égoïste, mais j’ai envie de prendre du plaisir et je pense que c’est par ce biais-là que les résultats viendront et qu’au final, les gens seront ravis. J’ai tellement envie de bien faire, de passer du temps avec les enfants des écoles, avec les partenaires, que c’est finalement très prenant. L’équilibre est difficile à trouver.

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Lors du stage pré-olympique à La Londe-Les Maures, Jason Lamy Chappuis 38 avec la ministre s'entretient des Sports, Laura Flessel.

ALEXIS BOICHARD/AGENCE ZOOM

Avez-vous appris à dire non pour vous préserver ? Justement, j’y travaille [rires]. À Sochi, j’étais stressé à l’idée même de passer du temps avec la presse au lieu de faire ma récupération. Je sais désormais où mettre le curseur et penser à moi quand cela sera nécessaire.

Il y a aussi une revanche olympique à prendre à Pyeongchang après l’échec de Sochi. Non ? À Sochi, j’étais déçu, mais pas en colère au point d'espérer une revanche. Cet échec m’a permis de grandir. Mandela disait : « Je ne perds jamais ; soit je gagne, soit j’apprends ». Je me suis remis en question et, sans cet échec, je n’aurais sans doute pas disputé les Mondiaux de Falun. Je suis plutôt sur un cheminement en direction de Pyeongchang, où, après avoir trébuché en Russie, je ferai attention aux petits cailloux sur la route. Jason, quel est votre nouveau rêve olympique ? La médaille par équipe. On est soudé et ce serait un beau couronnement pour tout le monde de partager une récompense collective. On a les moyens de le faire. n

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BOIS D’AMONT toujours derrière son champion

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2002 SALT LAKE CITY

COUP DE MASSUE

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Sélectionné, puis écarté, Jean-Marc Gaillard n'ira pas aux États-Unis.

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« C’est ici que commence mon histoire un peu spéciale avec les Jeux olympiques. Je suis en senior 2 et la sélection aux Jeux de Salt Lake City est l’objectif de ma saison. Il y avait déjà quatre titulaires – Alex [Rousselet], Manu [Jonnier], Toz [Vincent Vittoz] et Tof [Christophe Perrillat] ayant rempli les critères de sélection l’année précédente. Et moi, je dois faire mes preuves sur la coupe du monde si je veux être le cinquième homme. Tout doit se jouer entre Stéphane Passeron et moi lors d'un 15 kilomètres skate à Nove-Mesto, en République Tchèque. Ce jour-là, je fais la course de ma vie, je rentre dans les points pour la première fois de ma carrière ; pendant le voyage retour, j’étais sur un nuage. Je participe au stage de préparation aux Saisies mais, au bout de trois jours, Jean-Pierre Burdet, alors directeur du fond français, me convoque et m’explique que, d'après une information du ministère, les critères de sélection imposent d'avoir terminé deux fois dans le top 30 pour être retenu. Ce n’est pas négociable. Je prends alors un coup de massue. La saison est difficile à terminer et, derrière, entre 2002 et 2006, je vis trois/quatre années compliquées à naviguer entre la coupe d’Europe et la coupe du monde ».

Le fondeur du Pays rochois vit une HISTOIRE TUMULTUEUSE avec les Jeux Olympiques : de son rendez-vous manqué à Salt Lake City, en 2002, à sa médaille de bronze avec le relais à Sochi en 2014, rien ne s’est jamais vraiment passé comme prévu.

Jean-Marc

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TURIN

TROP DE GLOBULES « Je me sélectionne in extremis à Otepää, en Estonie, lors de la dernière épreuve de coupe du monde avant les Jeux. J’ai 25 ans et c’est ma première sélection enfin validée. Nous réalisons un super stage préolympique à Montgenèvre, dans une belle ambiance de groupe, avant de rejoindre un chalet à Pragelato, sur le site des compétitions. Je ne participe pas à la cérémonie d’ouverture, car je cours le skiathlon le lendemain. Jean-Pierre Burdet m’informe alors que mon taux d’hémoglobine est trop haut, à cause de l’air très sec et de l’altitude. Je dois rester cinq jours sans compétition… C’est un énorme choc psychologique. Heureusement, je suis bien encadré. Roberto Gal, l’entraîneur de l’équipe, et Marie-Philippe Rousseaux-Blanchi, le médecin, me renvoient en basse altitude. Je rentre donc à Saint-Pierre-en-Faucigny, où logeait ma sœur, l’endroit le plus bas de Haute Savoie, pour m’aérer la tête. Il me reste encore la possibilité de courir le 50 kilomètres qui se déroule le dernier jour des JO. Et je dois une fière chandelle à Tof [Christophe Perrillat-Collomb], qui accepte de me laisser sa place sur cette épreuve et de disputer à la place le skiathlon. Je parviens à m'aligner sur le 15 kilomètres classique, qui n’a pas été une grande course. Pour le 50, j’espère faire enfin quelque chose de bien. J’avais pris les skis de Julien Robert [médaillé de bronze avec le relais en biathlon, N.D.L.R.] et j’ai le même dossard, le 30, qu’Antoine Dénériaz, qui a décroché l’or en descente. Dès le départ, mes sensations sont bonnes. À trois kilomètres de l’arrivée, je casse un bâton, j’arrive à revenir dans le paquet, mais paye mon effort sur le dernier kilomètre qui finit en bosse. Je termine 11e. Mais pour moi, c’est comme une victoire. »

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VANCOUVER

MÉDAILLE EN CHOCOLAT « J’ai 29 ans, j’arrive sur ces Jeux en confiance. Pour notre préparation, nous partageons le chalet avec les biathlètes. Nous nous chamaillons, l’ambiance est bonne. Nous regagnons ensuite le village olympique, c’est une découverte pour moi et c’est vraiment chouette. Je me souviens en train de croiser Didier Cuche, Simon Ammann ou encore Ole Einar Bjørndalen à la cantine. Je dois disputer quatre épreuves : le 15 kilomètres skate, le skiathlon, le relais et le 50 kilomètres en classique. Par contre, je vais renoncer au team sprint avec Toz [Vincent Vittoz], de peur de planter l’équipe, car j’ai du mal au début de ces JO. Parmi mes souvenirs marquants, il y a d’abord le relais. Je suis le premier à m’élancer, en classique, et j’ai l’impression de voler sur la piste. Je passe le relais en tête à Toz. Au fil de la course, le podium devient possible. On se dit : « C’est bon ! », jusqu’à ce que Petter Northug Jr revienne de nulle part dans la dernière ligne droite. Ensuite, je me souviens du 50 kilomètres classique. Pour la première fois aux Jeux, nous avons droit à des changements de skis, et c’est ce que je fais au bout de 25 kilomètres, alors que j’étais dans le groupe de tête. Une personne du staff a juste oublié d’enlever une attache qui va coller au klister. Je n’arrive plus à avancer, je dois alors m’arrêter. Le directeur de l’équipe parvient à l’arracher et je repars avec une minute de retard sur le peloton. Même si j’arrive à rentrer dans le groupe, je ne peux participer à l’emballage final et termine 19e. En résumé, même si j’étais physiquement là, ces Jeux ne se passent pas comme je l’avais espéré. Tout de suite, je me suis dit qu’il fallait que je reparte pour quatre ans. J’aime trop ce que je fais et, pour moi, l’histoire n’est pas finie. » 

Jean-Marc Gaillard dans le relais avec Vincent Vittoz, Emmanuel Jonnier et Maurice Manificat.

AGENCE ZOOM

2006

2010

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Jean-Marc Gaillard participe à la dernière épreuve des Jeux, le 50 kilomètres, et ouvre la plus belle période de sa carrière.

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VIANNEY THIBAUT/AGENCE ZOOM

Jean-Marc Gaillard obtient la consécration avec le relais tricolore qui, pour la première fois de son histoire, monte sur un podium olympique.

2014 SOCHI

« Même si sur le papier, à Sochi, nous n’avons pas une si belle équipe qu’à Vancouver, nous arrivons avec des objectifs élevés. Toz [Vincent Vittoz] et Manu [Jonnier] sont partis. L’idée est de maintenir l’ambiance et les résultats. Une médaille individuelle me fait rêver, c’est certain, mais pour Christophe Deloche, notre nouveau coach, et pour l’équipe de France, c’est important de se relever collectivement après notre quatrième place à Vancouver. Je suis très en forme, car je commence par une sixième place assez exceptionnelle en skiathlon. Le même jour, Martin Fourcade termine aussi sixième et nous en parlons. Lui visait l’or, alors que moi, je suis satisfait de ce résultat qui m’a plutôt mis en confiance. En relais, nous voyons la Norvège, la Suède et la Russie au-dessus du lot et savons qu'un podium sera compliqué à aller chercher. Nous avons quand même une belle confiance et, en fait, pas vraiment le choix : il faut que nous allions chercher cette médaille. Le staff a bien apprivoisé la neige, le fartage est bon, nous sommes en forme... Toutes les conditions sont réunies. Nous réalisons tous une bonne course, mais l’homme en forme du moment est peut-être notre quatrième relayeur, le novice Ivan Perrillat-Boiteux. Tout se passe au-delà de ce que nous aurions pu imaginer, nous avons même le temps d’apprécier les derniers kilomètres. Derrière, Petter Northug Jr qui passe un peu à côté de ces Jeux, n’est pas là niveau fartage. Comme il ne fait pas parler ses qualités, c’est nous qui montons sur le podium, devant la Norvège. Northug viendra sportivement nous serrer la main sur la ligne d’arrivée. Dans le stade d’arrivée, nous courrons partout. Nous sommes sur une autre planète. Il suffit de nous voir sur la photo du podium, pas un 42

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MÉDAILLE DE BRONZE d'entre nous n’est habillé pareil. Manu, Toz et Alex [Rousselet] sont là aussi, c’est un beau clin d’œil à cette équipe qui a lancé l’aventure. Cette médaille nous permet aussi de remercier le staff. En fait, je comprends qu’un podium en relais permet de partager beaucoup plus qu’une médaille individuelle. Le lendemain, la cérémonie à Sochi, place des médailles, est un peu plus solennelle, mais cela reste un beau moment. La place est remplie de monde, car les Russes étaient sur le podium. Nous nous retrouvons ensuite sur le plateau de France Télévisions, ce qui est inhabituel pour nous. Mais nous sommes ravis de jouer le jeu. Bien sûr, j’ai moins de souvenirs de l’épreuve de sprint disputée trois jours plus tard. Sélectionnés pour la finale avec Cyril Miranda, nous décidons de ne pas courir. C’est une décision difficile à prendre mais, objectivement, les conditions ne sont pas bonnes pour nous. Il me reste une course à disputer et l’idée est de garder un peu de force. Sur le 50 kilomètres, je ressens des crampes sur la fin et je termine loin. Finalement, au bout de trois semaines sur le site, je crois éprouver un peu de lassitude, davantage nerveusement que physiquement. Après, il y a le retour à la maison, dans mon village à Étaux, dans le Pays Rochois… Et, là, c’est exceptionnel. Une grosse fête est organisée pour mon retour et je verse dans l’émotion. Ce jour-là, je me dis que si je fais de la compétition depuis plus de vingt ans, c’est aussi et surtout pour vivre ces moments ». n

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Martin Fourcade concentre environ 60 % des sollicitations médiatiques de l’équipe de France de biathlon. Il intéresse aussi bien la presse française que des médias allemands, russes ou norvégiens.

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MARTIN FOURCADE A star is born

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SYLVAIN THOMAS/PRESSE SPORTS

Le numéro 1 mondial du biathlon est désormais connu au-delà des fans de son sport. Avec plus de deux millions de téléspectateurs qui suivent ses courses, sa notoriété ne cesse de grandir. De quoi faire de Martin Fourcade un vrai PHÉNOMÈNE MÉDIATIQUE.

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JB AUTISSIER/PANORAMIC

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Fin d'été, à deux pas d'un stade de La Féclaz baigné de soleil, les équipes de France de biathlon répondent aux médias. Face à l'augmentation des requêtes, la Fédération française de ski a dû se structurer en créant un poste de coordinateur presse dévolu au Savoyard Lionel Laurent et en organisant des journées dédiées. Au cœur du dispositif, un athlète retient la majorité des attentions. Un homme, installé au sommet du biathlon mondial depuis six hivers : Martin Fourcade. Rien de plus compliqué que d'estimer le poids des sollicitations du meilleur biathlète mondial. Le patron des biathlètes tricolores, Stéphane Bouthiaux, le concède volontiers : « La charge de fatigue d'une journée médias et partenaires, on ne la connaît pas, donc on essaye de la mesurer et de la prendre en compte ». Reste que le constat est sans appel, il y a le numéro un mondial... et les autres. Sa seule présence déclenche foultitude de demandes, son absence se remarque aussitôt. Depuis deux ans, le biathlon a le vent en poupe, son exposition médiatique en France augmente saison après saison. Par le biais de l’Union européenne de radiodiffusion, L'Équipe a d'ailleurs prolongé ses droits de retransmission jusqu'en 2022, tout comme le diffuseur historique du groupe Discovery, la chaîne payante Eurosport. Il faut dire que l'audience est au rendez-vous, avec des pointes à 1,5 million de téléspectateurs. Du coup, l'aura du double champion olympique n'a jamais été aussi grande. Si, selon certaines estimations du staff, Martin Fourcade concentre près de 60 % des demandes d'interview, le sextuple vainqueur du classement général de la coupe du monde, fait vraiment la différence avec les demandes des télévisions étrangères. Si le reste de l'équipe connaît une renommée plutôt franco-française, le Pyrénéen a la cote auprès des journalistes russes, allemands... mais aussi de la presse anglo-saxonne ou scandinave. Pour le Catalan, il n'est pas toujours aisé d'absorber ce flot, tout en restant le maître incontesté de la discipline depuis six ans. Aussi l'homme a-t-il su s'entourer. Tout d'abord, c'est l'« avocate des champions » — comme l'a qualifiée Le Parisien-Aujourd'hui en France qui

lui a récemment consacré un portrait — qui gère ses contrats et mène les négociations financières. Delphine Verheyden a aussi pour clients le judoka Teddy Riner, le perchiste Renaud Lavillenie et le footballeur Kylian Mbappé. « Aider les sportifs à éviter les accidents de la vie et rester sur les rails du point de vue juridique » : c'est ainsi qu'elle détaillait sa mission dans le quotidien. De son côté, une attachée de presse prend en charge les requêtes des rédactions ou des partenaires. Ce rôle est dévolu à Cathy Lallement, de l'Agence Olivia Payerne qui travaillait déjà avec la Fédération française de ski avant les Jeux de Vancouver. Après les championnats du monde de 2012 à Ruhpolding (Allemagne), la relation s'est renforcée à la demande du biathlète.

Martin Fourcade est aujourd'hui la star du ski français.

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C'est un véritable professionnel de la communication. Jerry Kokesh, journaliste de l'IBU

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Martin Fourcade répond aux questions de Nordic Magazine.

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DANIEL RIERA / PUBLICIS 133

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FRANÇOIS SOUBEYRAND

Le temps où Stéphane Bouthiaux tenait le planning est donc révolu et le Franc-comtois l'avoue sans détour : « Ce n'était plus tenable ». Depuis, l'agence parisienne conseille le double champion olympique. Mais Martin Fourcade garde une maîtrise sur tout ce qu'il entreprend. Sa présence sur les réseaux sociaux est complètement autonome. Pour Cathy Lallement, « c'est justement ce qui fait que cela fonctionne, il est lui-même, entier et naturel, et tous ceux qui le suivent adorent cela. » Le sportif compte plus de 400 000 abonnés sur Facebook, davantage que Renaud Lavillenie, Romain Bardet, Alexis Pinturault ou la légende norvégienne Ole Einar Bjoerndalen. Il est également présent sur Twitter et Instagram. Champion olympique et président de la Fondation Somfy, Vincent Defrasne décrypte : « il a vite identifié que c'était important. Et puis, ça l'intéresse ». Dans un monde où la communication est omniprésente, ajoute le Pontissalien, « c'est aussi un très bon moyen de maîtriser son image. C'est quelqu'un qui a compris les opportunités du digital ». Pour sa part, Martin Fourcade se félicite que tout se soit mis en place progressivement : « J'ai eu la chance de faire les choses dans l'ordre : je suis devenu médaillé olympique sur le fil à Vancouver (2010), puis il y a eu le premier titre de champion du monde 

Martin Fourcade joue aussi les mannequins. C'est dans les rues de Paris que le champion a posé pour Rossignol Apparel, la marque de vêtements et accessoires du groupe Rossignol.

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AMBASSADEUR DES PYRÉNÉES CATALANES S’il est aujourd’hui installé à Villard-de-Lans (Isère), Martin Fourcade sait d’où il vient et revient, dès que son agenda le lui permet, dans ses Pyrénées catalanes. Le numéro 1 du biathlon mondial garde un lien affectif fort avec le petit village de La Llagonne, près de la station du Capcir Haut-Conflent, où il a grandi et gardé de nombreuses attaches. « Ici, il a beaucoup de copains. Les habitants l’aiment beaucoup, il est toujours adorable, abordable et disponible. Et son troisième frère est encore là », précise Christian Sarran, directeur de l’office de tourisme de Font-Romeu. C’est donc tout naturellement que le territoire, via les Communautés de communes Pyrénées Cerdagne, Pyrénées catalanes et l’association des Neiges catalanes, a formalisé, via un contrat d’image, son lien avec le double champion olympique. « Quand on a un ambassadeur tel que Martin, on se doit de l’aider à toujours progresser, développe Jean-Louis Demelin, président de l’intercommunalité des Pyrénées catalanes. C’est un enfant du pays qu’on connaît depuis tout gamin, passé par le collège et le lycée de Font-Romeu. Toujours licencié au club, c’est devenu un grand champion. » Les conditions financières du contrat restent confidentielles, mais les partenaires soulignent un retour intéressant en termes d’image. « On souhaite faire rayonner notre territoire grâce à son nom et son image. À l’échelle nationale, sans lui, nous n’aurions pas la même visibilité », poursuit Raphaël Meunier, chargé de communication. « Il parle facilement des Pyrénées. Il sait d’où il vient et aime le dire. C’était un juste retour des choses pour nous, une façon de lui renvoyer l’ascenseur », éclaire pour sa part Michel Poudade, président de l’association Neiges catalanes qui regroupe les stations et domaines skiables du secteur. Sur le terrain, les acteurs touristiques travaillent sur une offre nordique complète avec un stade de biathlon qui reçoit les équipes de France et près de 110 km de pistes tracées, dont la « Martin Fourcade ». 47


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••• (2011), ensuite le classement général (2011/2012) et les titres olympiques (2014). » Cela lui a permis d'élaborer tranquillement un mode de fonctionnement et de planifier sa stratégie. Saison après saison, il a ainsi franchi les étapes dans la notoriété. L'homme qui répond aux micros tendus par TF1, RTL ou encore France Info, s'est construit en même temps que l'athlète. Il n'a pas suivi de formation spéciale, de média-training, hormis une journée il y a quelques années auprès de la fondation Somfy qui lui « a donné quelques clés » pour comprendre le fonctionnement et les attentes suscitées par son nouveau statut. Mais surtout, comme le confirme Jerry Kokesh, le journaliste de l'IBU [la fédération internationale de biathlon, N.D.L.R.], « Martin apprend

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GEPA/PANORAMIC

Plus de deux millions de téléspectateurs français suivent les exploits du biathlète.

très vite ». Et d'expliquer : « Je l'ai interviewé pour la première fois en 2010, à Khanty-Mansiysk, et même s'il était peut-être un peu plus timide qu'aujourd'hui, il a toujours été très ouvert lors des interviews et généreux avec son temps. C'est un véritable professionnel de la communication, il est attentif et maîtrise tous les aspects de son image, que ce soit sur les réseaux sociaux ou sur les canaux plus traditionnels ». Il y a fort à parier qu'après Pyeongchang, il fera le tour des émissions sportives, des talk-shows et même des journaux télévisés. Et nul doute qu'il sera à l'aise sur les plateaux. Vincent Defrasne n'a pas oublié le jeune Fourcade lorsque le petit frère de Simon a intégré l'équipe de France : « Je me souviens d'un jeune qui parlait beaucoup, on a vite senti son envie de communiquer ».

MISE EN DANGER D'un caractère entier, parfois sanguin, l'homme a la parole franche, tranchée et assumée. En plein Jeux olympiques de Sochi, en 2014, lors d'un débat sur L'Équipe 21, l'un des chroniqueurs a eu le malheur de comparer « les vraies médailles » du ski alpin à celles remportées par le biathlète. Et d'ajouter au passage que « dans vingt ans, Martin Fourcade, on ne s'en souviendra plus ». Illico, l'intéressé a répliqué d'un cinglant : « Comme quoi, on peut être journaliste à L'Équipe et ne rien connaître au sport ! ». Sur le dopage aussi, ses prises de position sont offensives. Le calme que le personnage dégage souvent n'est qu'apparent. À l’intérieur, il bouillonne volontiers. Alexander Loginov, et plus largement les athlètes pris par la patrouille antidopage, l'ont appris à leurs dépens l'hiver dernier. À Hochfilzen, lors des championnats du monde, l'explosion a eu lieu [lire Nordic Magazine n° 23]. Dans un moment de tension et de dramaturgie extrême, alimenté par les déclarations des uns, les réactions des autres et des faits de course inhérents au sport de haut niveau, cette image d'un Martin Fourcade quittant un podium mondial aura fait couler beaucoup d'encre. Cathy Lallement se souvient de ce moment un peu suspendu dans le temps où l'attachée de presse qu'elle est n'a pu qu'être médusée. L'épisode a aussi marqué l'athlète et profondément attristé l'homme, notamment lorsque certains l'ont accusé d'avoir fait volontairement 

La méthode Fourcade Comment expliquer la réussite médiatique du biathlète Martin Fourcade dans un sport peu pratiqué en France et qui commence à peine à sortir des zones géographiques où sa pratique est possible ? n Ingrédient n° 1 Le Catalan met la même exigence dans sa planification médiatique que dans sa préparation sportive. « C'est l'athlète le plus organisé, le plus rigoureux pour lequel l'agence travaille. Avec lui, tout est posé, réfléchi et suit une ligne directrice définie à l'avance », confie Cathy Lallement, son attachée de presse. Avec toujours cette idée de s'améliorer, de se perfectionner. Ceux qui le connaissent, savent qu'il relit souvent ses interviews dans un unique but d’efficience. 48

Le tout enrobé d'une curiosité avide de rencontre et d'échange. Les journées médias, parfois longues et répétitives, sont avant tout, pour le sportif, l'occasion « d'échanger sur [son] métier et c'est toujours plaisant de rencontrer du monde ». Du coup, note le champion olympique Vincent Defrasne, « l'image de Martin est juste. Il y a une vraie cohérence entre ce qu'il est et ce qu'il montre. » Cette authenticité permet de comprendre l'adhésion du grand public. n Ingrédient n° 2 Ceci ne serait toutefois pas possible sans les résultats hors-norme qui placent le Français au sommet de sa discipline et à quelques marches des sportifs tricolores les plus ti-

trés. Le plus médaillé des sportifs français aux Jeux d'hiver possède enfin un charisme qui n'est pas le moindre de ses atouts. Cette somme d'ingrédients n'a pas tardé à attirer les partenaires et les sponsors. Le biathlète de Font-Romeu est aujourd'hui le seul skieur français à apparaître dans un spot publicitaire à la télévision, la seule personnalité sportive d'hiver à intéresser aussi bien la presse nationale pour ses résultats, que la presse économique pour ses performances, et à exister médiatiquement, même hors saison ou hors des Jeux olympiques. Une étude réalisée pour RTL et Winamax le plaçait même en troisième position des sportifs préférés des Français en 2016, derrière le judoka Teddy Riner et le footballeur Antoine Griezmann.

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C'EST L'ATHLÈTE LE PLUS ORGANISÉ POUR LEQUEL NOTRE AGENCE TRAVAILLE.

Cathy Lallement, attachée de presse

••• chuter son rival russe lors du passage de relais. Des voix ont dénoncé un acte solitaire qui aurait pu coûter cher au relais tricolore. « Il a exprimé ce qu'il avait dans les tripes, mais n'aurait jamais mis en danger l'équipe », assure sa conseillère en communication. Vincent Defrasne avoue malgré tout avoir eu « un peu peur pour lui » : « On a vite fait de perdre des plumes dans ces moments-là. Mais c'est un garçon intelligent et il était normal qu'il explique sa position, sinon cet épisode aurait pu laisser la porte ouverte à des interprétations. Ce ne sont pas des choses anodines ! » Pour Jerry Kokesh, le Français est « un sniper ». « Sans jeu de mots », précise-t-il, avant de poursuivre : « Il ne freine jamais ses convictions et on ne peut que le soutenir dans sa posture offensive contre le dopage ». Et que l'on ne s'y trompe pas ! Comme l'atteste Cathy Lallement, « il a reçu plus de soutiens que de critiques, et son franc-parler a même été l'un des éléments qui a motivé la mutuelle MGEN à signer un contrat avec lui ». Au-delà de ses titres et médailles, la parole du biathlète est entendue, son avis demandé, ses mots attendus. Les journalistes sportifs n'hésitent plus à le solliciter pour évoquer les performances de Romain Bardet sur le Tour de France ou soutenir le projet Paris 2024. Porte-drapeau de l'équipe de France aux prochains Jeux de Pyeongchang, il a eu à s'exprimer sur les tensions diplomatiques entre la Corée du Nord et la communauté internationale. Une envergure qui doit évidemment beaucoup aux deux titres olympiques de 2014. Pour Stéphane Bouthiaux, les deux médailles d'or « ont fait sortir Martin du seul cadre du biathlon ». C'est désormais un sportif français reconnu dans un sport qui reste pourtant confidentiel pour beaucoup. Un sportif qui a su construire une image sérieuse et professionnelle qu'il arrive désormais à bien monnayer.

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JULIEN KNAUB/ABACA PRESS POUR RTL

Le Catalan est l'invité des grands médias nationaux. Ici, il répond aux questions d'Yves Calvi sur RTL.

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MGEN, Somfy, Rossignol, Adidas et BMW lui font confiance. Quand il signe un partenariat avec un sponsor, le père de famille ne la joue pas service minimum. Si une marque lui prête du matériel, il le testera, puis fera connaître ses impressions, même si cela n'est pas indiqué dans son contrat. Quant à ses [nombreux] trophées, ils ne trônent pas chez lui, mais au siège de Rossignol qui l'équipe depuis toujours. Le multiple champion du monde, rattaché à l'École militaire de haute montagne (EMHM) de Chamonix avec le grade de sous-lieutenant, est lucide ; il connaît sa valeur et a conscience que, dans un collectif, il peut occuper beaucoup d'espace : « Même si c'est quelque chose que je n'ai jamais exprimé avec mes partenaires de l’équipe de France, je sais que je prends de la place dans le groupe, c'est quelque chose auquel je pense. » C'est aussi un élément à prendre en compte dans son choix de partager quelques stages avec les fondeurs, en plus de la possibilité de s'entraîner avec quelques-uns des meilleurs mondiaux. C'est l'occasion pour lui de délester un peu Quentin Fillon-Maillet, Jean-Guillaume Béatrix, Simon Fourcade, Simon Desthieux et Fabien Claude de sa présence, de permettre à ceux-ci de trouver une respiration différente sans lui.

UNE AUTOBIOGRAPHIE EN NOVEMBRE

Martin Fourcade a écrit son autobiographie. « Dans ce livre qu’il a lui-même écrit, il revient sur les secrets de sa méthode, son rapport à la nature et n’élude pas les sujets qui fâchent comme les soupçons de dopage de ses adversaires russes », annoncent les Éditions Marabout. Le titre est : « Mon rêve d’or et de neige ». Pour mener à bien ce projet, le biathlète a été aidé par Jean Issartel, ancien rédacteur en chef de L’Équipe Magazine, actuel directeur de la communication d’Ovalto Investissement. L’ouvrage est par ailleurs préfacé par Tony Estanguet, patron du comité d'organisation des JO de Paris 2024.

L'aura de Martin Fourcade a désormais dépassé son sport. Grâce à la couverture de L'Équipe, Martin Fourcade a fait sortir son sport de l'anonymat. Et c'est une vraie fierté pour le leader car, derrière lui, c'est tout le collectif français qui en profite. Même si le biathlon ne tutoiera jamais les audiences du football ou du Tour de France, la discipline est aujourd'hui connue en dehors des montagnes. Sur les étapes de coupe du monde, il n'est plus rare de croiser des supporters venus de Bretagne ou d'Île de France. Les réseaux sociaux fourmillent de ces passionnés qui ne rateraient pour rien au monde une course de leur idole. Signe de cette évolution, en France, quelques agences ont même pris le créneau de proposer des déplacements encadrés et organisés à Ruhpolding, Oberhof ou Antholz. Et les fan-clubs n'ont guère de mal à remplir leurs bus lors des virées dans le Tyrol. L'effet Martin Fourcade est indéniable et la Fédération internationale de biathlon, tout comme la Fédération française de ski, ne boudent pas leur plaisir de posséder un tel champion dans leurs effectifs, et imaginent déjà le vide qu'il ne manquera pas de laisser lorsque leur star mettra un terme à sa carrière. n

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Harvey Consécration Alex

olympique ? Le Québécois est AMBITIEUX. Il sait que les Jeux de Pyeongchang seront ses derniers. Depuis quatre ans, il prépare cette échéance. Histoire de soigner la blessure de son père, passé à côté des JO de Calgary.

Les troisièmes Jeux olympiques de l'athlète de Saint-Ferréol-les-Neiges, doivent logiquement être ceux de la consécration. 52

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« C’est plus qu’un rival pour les Jeux, sourit Jean-Marc Gaillard. Il a une étiquette de favori dans le dos cent fois plus grosse que la mienne ». Le fondeur haut-savoyard pose le tableau d’emblée : Alex Harvey est devenu l’un des cadors du circuit, glanant cinq médailles mondiales depuis 2011, avec en point d’orgue son sacre sur le 50 km à Lahti l’hiver dernier. Une saison remarquable au terme de laquelle le Québécois s’est aussi classé troisième du général de la coupe du monde (et même deuxième en distance). Des lauriers qui n’ont pas altéré cette personnalité attachante, vis-à-vis de laquelle le Français ne cache pas son estime : « C’est un super bonhomme, avant d’être un champion. ». Le souvenir mis en avant à l’évocation de son premier titre mondial en individuel, avec six mois de recul, colle d’ailleurs avec le personnage décrit : « Je garde encore en mémoire l’extase du moment et le partage de toutes ces émotions avec l’équipe au grand complet », confie Alex Harvey à Nordic Magazine. Un bonheur XXL, mais l’intéressé ne croit pas que ce sacre ait été un déclic dans sa carrière. « J’ai l’impression qu’il a eu lieu plus tôt », souligne-t-il. Au fil d’une progression régulière, donc. Reste que cet étincelant exercice 2016-17 a mis tous les voyants au vert pour le Canadien, arrivé au sommet de son art, à 29 ans. « Oui, cela m’a certainement donné la confiance nécessaire pour réussir cette saison olympique. »

UN SACRÉ MENTAL Depuis quatre ans, l'événement est omniprésent dans sa tête. « J’ai visité le site de Pyeongchang à la fin du mois de mars », explique Alex Harvey, histoire de se familiariser avec un endroit où il n’était encore jamais allé. « Mais en réalité, j’ai commencé la préparation pour ces Jeux 54

Alex Harvey est devenu champion du monde du 50 km à Lahti, en Finlande. C'était la première fois dans l'histoire des Mondiaux qu'un Nord-Américain remportait cette médaille.

au lendemain de ceux de Sochi. En compagnie de mon entraîneur, on a fait un plan de préparation physique sur quatre ans, avec 2018 en ligne de mire. » Ses troisièmes Jeux olympiques qui doivent logiquement être ceux de la consécration. En 2010, à Vancouver, le Québécois a accompli un premier rêve d’enfant. Participer à des JO, comme son père Pierre, légende du sport québécois, sélectionné olympique en cyclisme en 1976 et 1984, en ski de fond en 1984 et 1988. « J’ai appris à gérer le stress d’un tel événement », avait confié le jeune homme à l’époque, se donnant le temps de revenir pour de plus grandes ambitions : « Dans mon sport, on ne gagne pas en général les médailles avant 27-28 ans. » Quatre ans plus tard, en Russie, ses espoirs de podium ont été anéantis par des problèmes de glisse, l’équipe canadienne n’ayant jamais réussi à

Je m’attends à livrer la meilleure performance de ma vie en ski. Alex Harvey

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trouver le bon fart sur la neige russe. « On doit être meilleur au niveau de la préparation et du test du matériel », note le chef de file du groupe, en se remémorant cette mauvaise expérience. Celui qui a grandi au Mont Sainte-Anne, chaussant ses premières paires de ski dès l’âge de trois ans, entend enfin décrocher son premier podium olympique en février prochain. « Je m’attends à livrer la meilleure performance de ma vie en ski », lâche-t-il avec enthousiasme. S’il avoue sa préférence pour le skiathlon, un 30 km où ses qualités dans les deux techniques peuvent s’exprimer, d’autres l’estiment capable de se mettre en évidence sur tous les fronts. « Il a la qualité rare de pouvoir briller aussi bien sur du court que du long, souligne Jean-Marc Gaillard. Il a aussi un sacré mental et paraît sûr de sa force. Dans un bon jour, il peut battre n’importe qui. Cela va donc à être lui de bien choisir ses courses afin de garder du jus et de la fraîcheur, physique et mentale. Mais franchement, il est capable de ramener une médaille sur presque toutes les courses individuelles. » Thomas Holland, le directeur de la performance de l’équipe canadienne, abonde dans le même sens : « Il a prouvé qu’il pouvait obtenir des podiums sur plusieurs distances. À ce jour, il n’y a donc pas de course plus importante qu’une autre pour lui. » Dahria Beatty, coéquipière du groupe dames, estime pour sa part qu’« Alex a montré sa force aux championnats du monde et sur le circuit coupe du monde ces dernières années. J’ai confiance dans le fait qu’il remporte 

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VOTRE SPECIALISTE DES SPORTS DE MONTAGNE

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Alex Harvey lors des Jeux de Sochi où l'équipe canadienne avait connu des problèmes de glisse.

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Le Canada, bonne surprise de ces JO ?

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VIANNEY THIBAUT/AGENCE ZOOM b

sa première médaille olympique. » « Les JO, c’est le sommet pour tout athlète, c’est certain, affirme Alex Harvey. Même si dans mon sport, les Mondiaux sont très près. Alors, je donnerai bien une ou deux médailles gagnées aux championnats du monde contre une médaille olympique, mais pas toutes non plus ! » Il n’empêche, Pyeongchang se présente bien comme l’ultime rendezvous olympique pour le Québécois. Lors des finales de la coupe du monde, l’hiver passé, il a ouvertement abordé le thème de sa retraite sportive, martelant sa volonté d’arrêter au bon moment, sans faire la saison de trop. « Tant que je considère que je suis au sommet ou que je peux m’améliorer, c’est sûr que je veux continuer. » La défense de son titre mondial, en 2019, s’avère acquise. Mais au-delà…

DE PÈRE EN FILS

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Len Valjas.

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Dahria Beatty.

land espère une bonne surprise du côté du relais messieurs, mais surtout du team-sprint. « Avec Lenny [Valjas], on a gagné une manche de coupe du monde en skate l’hiver dernier et c’est ce qu’on va retrouver en Corée, souligne Harvey. Lenny a été très motivé à l’entraînement cet été et il a une grande envie d’aller chercher cette médaille avec moi ! » « Il y a beaucoup de progrès et d’énergie positive qui entourent l’équipe depuis l’année dernière, se félicite Dahria Beatty, l’une des probables sélectionnées. Du côté de l’équipe féminine, ce seront nos premiers JO, pour la majorité d’entre nous. Avec l’expérience d’Alex et Lenny pour guider notre jeune équipe, je pense que nous aurons une formidable opportunité de disputer ces Jeux avec énergie et peut-être que l’équipe atteindra des performances extraordinaires. » Âgée de 23 ans, Dahria Beatty a mis l’accent sur la technique classique, en vue du sprint des JO, où elle espère atteindre les demi-finales. Elle aspire encore à un bon résultat en teamsprint, de façon à montrer que « les Canadiennes peuvent être fortes » elles aussi. « J’ai l’opportunité de donner le meilleur de moi-même en transformant le stress des JO en énergie positive. »

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« Oui ! » : Alex Harvey a répondu sans ambage à notre question sur l’équipe du Canada, possible bonne surprise des JO en Corée du Sud. Il est vrai que dans le sillage d’un tel leader, le groupe peut surfer sur une vague positive si la réussite est au rendez-vous dès l’entame de la compétition. Les leçons de l’échec de Sochi, en 2014, avec des gros problèmes de glisse, ont été tirées. « Nous avons mis l’accent pour progresser sur les préparations des skis dans des conditions particulières, sur des neiges sales ou vieilles », souligne Thomas Holland, le directeur de la performance. D’autant qu’à Pyeongchang, « le vent et la saleté de la neige peuvent influencer grandement la glisse. » Autre leçon des précédents JO : « Garder tous les athlètes et le staff dans un même endroit ». Pour aborder au mieux ce rendez-vous, « nous avons ajouté un camp d’entraînement supplémentaire, poursuit le coach. Nous avons aussi accentué nos efforts et notre suivi pour garder les athlètes en bonne santé et éviter les blessures. » Du coup, le directeur de la performance a fixé l’objectif à une ou deux médailles, ainsi qu’une progression notable de l’équipe féminine. Outre un podium individuel d’Alex Harvey, Thomas Hol-

« Il n’a pas changé depuis son arrivée sur la coupe du monde [en 2008, N.D.L.R.], il a toujours la banane et ne se prend pas la tête malgré un palmarès qui devient monstrueux, constate Jean-Marc Gaillard. C’est toujours un plaisir de le retrouver sur le circuit et de discuter. Le Québec ne pouvait pas trouver meilleur ambassadeur ! » Pourtant, l’usure le guette, avec ces hivers loin de chez lui, passés d’hôtel en hôtel. Même si la saison passée l’a fait se « sentir bien, avec le plaisir de voir que le travail des années passées paie. » L’étudiant en droit à l’université Laval garde encore le plaisir, moteur indispensable. Il est vrai que le sport a été son terrain de jeu dès son plus jeune âge, avec les pistes de ski ou de VTT autour de la maison. Il a mordu à la compétition en regardant son père, puis a réussi à se faire un prénom en disputant les JO de 2010 à domicile, au Canada. Pierre, le père, gardera lui éternellement en mémoire sa découverte du monde olympique en 1976, à Montréal. Son meilleur souvenir. Douze ans plus tard, aux Jeux d’hiver de Calgary, il connaîtra sa plus grande désillusion, loin du podium alors qu’il venait de remporter des épreuves de coupe du monde. En février prochain, le fils a le potentiel pour enfin ramener dans l’escarcelle des Harvey cette médaille olympique manquante. Et combler ce vide familial. n

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À Pyeongchang, il n'y a pas que les athlètes qui voudront se distinguer. Par le lancement de nouveaux produits, les marques vont profiter de cet événement planétaire pour conquérir de NOUVEAUX CLIENTS en Europe et séduire un marché asiatique plus que prometteur.

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Dans quelques mois, le monde aura les yeux rivés sur la Corée du Sud qui accueille les Jeux olympiques d’hiver. À Pyeongchang, les équipementiers seront aussi dans la course, en recherche de notoriété et en quête de nouvelles clientèles. L'événement est planétaire. Il est incontournable, tant du côté des médias que des équipementiers qui profitent de cette période dorée pour le sponsoring, bientôt première source de revenus du sport devant la billetterie et les droits médias. Sauf que dans le cirque olympique, à la différence des sportifs, les marques ne sont pas sur la même ligne de départ. Au premier rang se trouvent les partenaires officiels, véritables parrains des JO comme Coca-Cola ou Toyota, qui disposent d’avantages de marketing exclusifs (priorité publicitaire, droit d’utilisation de l’imagerie olympique, ventes de produits dérivés…) en contrepartie d’un chèque colossal. Derrière, il y a tous les autres, dont les équipementiers de sports d’hiver qui misent sur l’arène sportive, indicible aubaine publicitaire, pour attirer tous les regards. « Grâce aux bons résultats de nos athlètes, on a de la visibilité pour nos produits et on touche le grand public », confie Pascal Goncalves, directeur général de Fischer France. Même son de cloche chez la concurrence. « Les athlètes sont nos meilleurs ambassadeurs », confirme Franck Largeault, responsable du marketing chez Amer Sports, groupe finlandais qui possède Salomon et Atomic. Une vitrine promotionnelle unique qui ne nécessite pas de casser sa tirelire et qui peut rapporter gros. « Notre première attente, c’est clairement la visibilité. Mais il ne faut pas se mentir. Qui dit visibilité, dit forcément business »,

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clarifie Nicolas Caniez, directeur marketing France chez Odlo qui habille les équipes de France et de Suisse.

DES LANCEMENTS DE NOUVEAUX PRODUITS Générateurs d'audiences élevées à la télévision et dans les autres médias (d'autant plus si les équipes nationales engrangent les médailles) dont Nordic Magazine, les Jeux olympiques sont devenus, pour les acteurs économiques du nordique, une occasion rêvée de faire connaître leur nouvelle gamme de produits commercialisée en parallèle auprès du grand public. « Les Jeux influent forcément sur notre calendrier de lancement de nou

Grâce aux bons résultats de nos athlètes, on touche le grand public. Pascal Goncalves, Fischer France

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SI LA CHINE S'Y MET VRAIMENT, LE MARCHÉ MONDIAL POURRAIT CROÎTRE DE PRÈS D'UN TIERS.

Bruno Cercley, Rossignol

••• veaux produits haut de gamme », précise Sandie Tourondel, racing communication manager chez Rossignol/Dynastar. Dès lors, la date de sortie des nouvelles fixations Turnamic, fruit d’un partenariat Fischer/Rossignol, a été soigneusement choisie. Le hasard n'a pas droit de cité. Pour les sociétés en quête de parts de marché à l'international, comme le lunetier jurassien Julbo, les JO peuvent être un tremplin pour bousculer une concurrence installée. « Face au géant Oakley, il nous faut jouer la carte de la petite marque sympa. Nous avons un vaste programme de communication digitale et surtout nous créons une gamme complète (casques, masques, lunettes) spécifique pour les Jeux, pour nos athlètes et le grand public », annonce Lucie Lacroix, responsable du marketing sportif de l'entreprise de Longchaumois. Attention, ces nouveaux articles ne pourront pas faire référence directement aux Jeux olympiques, ni arborer les célèbres anneaux multicolores. Encore un privilège réservé aux sponsors officiels. En l’absence d’autorisation du Cojop (pour Comité d’organisation des prochains Jeux olympiques et paralympiques d’hiver), l’utilisation des emblèmes, mascottes, et autres slogans relatifs aux Jeux peut être punie de cinq ans d'emprisonnement. Personne n'a oublié l'affaire Nike, adepte de la guérilla marketing, qui avait défié Adidas en 2016 sans être partenaire et avait su se rendre incontournable grâce à ses spots publicitaires sans débourser un centime à l’organisateur. Une attitude qui ne sera pas copiée

LES JEUX POUR ACCÉLÉRER LES VENTES

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PYEONGCHANG 2018

Les équipementiers comptent sur leurs athlètes pour mettre en avant leurs produits.

cette année par les équipementiers de sports d’hiver. « Les règles du jeu sont claires et nous les respecterons », assure Franck Largeault. « Aller à l’encontre de cette éthique, cela pénaliserait avant tout les athlètes », confirme Lucie Lacroix. Grâce à son partenariat avec la Fédération française de ski, Odlo va commercialiser une ligne complète aux couleurs du coq français. Elle sera en magasin courant novembre. Mais pas question d'en faire la publicité tandis que Fourcade, Manificat ou encore Lamy Chappuis participeront à la ruée de l'or à Pyeongchang. « Pendant les Jeux, c’est silence radio en termes de communication, comme le prévoit la charte olympique » conclut Nicolas Caniez. Parmi les marques françaises, il en est une qui tire son épingle du jeu : Lacoste, grâce à son partenariat avec le Comité national olympique et sportif français (CNOSF) en tant qu’habilleur officiel. Conclu en 2012, le contrat porte sur l'ensemble des tenues de cérémonie, protocole et village de la délégation française.

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Incarnant le chic à la française, celles-ci ont fait mouche lors des JO de Rio et les 100 000 pièces grand public arborant les anneaux olympiques se sont vendues en deux semaines. « Les Jeux sont un puissant catalyseur pour rajeunir la marque, générer du trafic et du volume », indique Axel Carrée, directeur des évènements de la marque chez Lacoste. À Pyeongchang, la marque au Crocodile investira un secteur qui n’est habituellement pas le sien. « Nous avons créé des équipements techniques d’hiver, de la première couche à la parka. C’est une chance de pouvoir diversifier notre savoir-faire, même si nous restons certainement sur nos domaines d’expertise avec notre gamme printemps/été », précise un représentant de la marque française. Voilà qui devrait rassurer les historiques équipementiers d’hiver, toujours à l’affût de la moindre secousse sur un marché mondial atone. Avec Pyeongchang en 2018 et Pékin en 2022, deux éditions successives des Jeux d’hiver vont se dérouler en Asie. Faisant campagne sur le thème de « Nouveaux Horizons », la Corée du Sud a clairement présenté sa candidature avec l’idée d’ouvrir aux marques un marché porteur, aujourd’hui restreint mais en pleine croissance. Le pouvoir chinois ne cache pas son désir de convertir sa classe moyenne aux joies de la glisse. L'empire du Milieu peut-il devenir le nouvel Eldorado des équipementiers ? « Si la Chine s’y met vraiment, le marché mondial pourrait croître de près d’un tiers », juge Bruno Cercley, le président actionnaire du groupe Rossignol. « L’Asie est une priorité de développement pour la marque », confirme Nicolas Caniez chez Odlo. « Quand on voit le nombre d’habitants en Asie, ça fait forcément rêver. Grâce aux deux olympiades, le marché chinois, encore anarchique, va se structurer. Tout est à écrire, mais on sent un vrai engouement », note Pascal Goncalves de Fischer. Le jackpot pourrait donc être asiatique, d'autant que sur ce continent, l’Olympisme rime de nouveau avec gigantisme, les organisateurs cultivant leur art de la grandeur, entre magie et démesure. n

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Simon Ammann

Et si Simi... À la veille de disputer SES SIXIÈMES JO, le Suisse, quadruple médaillé d’or en 2002 et 2010, a toujours le même plaisir de sauter. Et encore faim de succès.

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Extraordinaire hasard pour le sport suisse, l’année 1981 a vu naître trois des plus grands champions de son histoire. Le tennisman Roger Federer d'abord, avec ses dix-neuf titres de Grand Chelem. Puis le cycliste Fabian Cancellara, roi du contre-la-montre, triple vainqueur du Tour des Flandres et de Paris-Roubaix et porteur du maillot jaune du Tour de France pendant près de trente jours. Enfin Simon Ammann, double champion olympique de saut à ski, en 2002, à Salt Lake City, puis, en 2010, à Vancouver, champion du monde sur le grand tremplin à Sapporo en 2007 et à vol à skis à Planica en 2010. Simon Ammann, c’est une carrière de vingt ans au plus haut niveau, commencée l’hiver des JO de Nagano en 1997-98. C’est surtout une personnalité hors du commun qui a littéralement éclaté au cours de l’hiver 2001-2002, en remportant les deux concours individuels des JO sur les tremplins de Park City. Le Saint-Gallois, à l'époque totalement extraverti avec son visage à la Harry Potter, est apparu comme le véritable phénomène de cette olympiade. Quelques semaines plus tard, lors des championnats franco-suisses de saut à skis organisés sur

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le stade des Tuffes, à Prémanon, c’était l’effervescence. Combien étaient-ils, tant spectateurs que stations de radio et chaînes de télévision – RTL, Europe 1, TF1, France Télévisions notamment – venus voir de près celui qui avait consolé les Suisses attristés par les déboires de leurs skieurs alpins ?

LE HÉROS CONSOLATEUR Un champion était né. Sa carrière aurait-elle pris cette envergure sans un petit coup de pouce du destin quatre ans plus tôt, lors du concours sur le tremplin de Saint-Moritz, le 26 décembre 1997 ? « Grâce au très bon résultat obtenu ce jour-là, Simon a été retenu pour la Tournée des Quatre tremplins et, dans la foulée, il s’est classé quinzième du concours d’Oberstdorf, se souvient Sylvain Freiholz, ancien sauteur et consultant pour cette discipline nordique à la RTS. Swiss-Ski a alors fait le choix, intelligent, de le sélectionner pour les JO de Nagano. On 

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ANDREAS MÜNGER

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Simon Ammann, le regard63tourné vers la Corée du Sud.


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CLAUDE DIDERICH/AGENCE ZOOM

Le Suisse s'élance du tremplin d'Engelberg.

ajoute-t-il, il était encore introverti, tellement gamin et très joueur... et on ne pouvait évidemment pas dire qu’il allait se hisser à un aussi haut niveau. »

••• ne peut pas dire si sa carrière aurait été différente sans cette première expérience olympique, mais je pense qu’elle lui a été très profitable. » L'athlète rigole quand on lui rappelle ce souvenir. « Je me souviens qu’après Oberstdorf, Sylvain est venu me dire que j’allais connaître le Japon. Je ne lui ai pas répondu qu’il était fou, mais je n’étais pas loin de le penser. » Quand Simon Ammann a émergé dans les cadres nationaux, tant ses camarades de l’équipe que les entraîneurs ont repéré en lui un talent. Mais personne, à commencer par le principal intéressé, n’imaginait qu’un tel parcours allait suivre. « Quand tu as seize ans, que tu arrives au milieu de sauteurs expérimentés, tu ne penses pas que tu vas être champion olympique, fait remarquer Simi. Tu cherches juste à faire ta place. » Pour Sylvain Freiholz, il est vite apparu que Simon Ammann « était en avance sur son temps sur le plan technique ». « À ce moment-là,

Je n'ai pas forcément envie d'exprimer tout ce que je ressens. Simon Ammann, sauteur à ski.

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CHEF D'ENTREPRISE Simon Ammann ignore certainement tout de Georges Brassens qui chantait que « sans technique, un don n’est rien qu’une sale manie », mais le principe, il l’a très vite assimilé. Berni Schödler, son entraîneur jusqu’en 2007 et actuel chef du saut de Swiss-Ski, explique : « Ce fut le grand mérite de Simon de prendre conscience que son seul talent ne suffirait pas à le faire arriver parmi les meilleurs. Il a compris très vite que c’était à lui de tracer son propre chemin en travaillant beaucoup. Et c’est ce qu’il a fait. Bien sûr, l’entourage a aussi contribué à le faire grandir. Je pense en particulier à Sylvain Freiholz et Andreas Küttel [sauteur à ski qui a pris sa retraite en 2011, N.D.L.R.] qui ont été des soutiens essentiels. Pour moi, c’est vraiment une chance d’avoir pu l'entraîner et l’accompagner dans son développement d’athlète et d’homme. » Le chemin ! Ce mot revient souvent dans la bouche de Simon Ammann. « Vous, les journalistes, avez souvent besoin que je parle de mes objectifs, de ce que j’espère réussir, dit-il. Mais j’ai mon chemin que j’entends suivre et je n’ai pas forcément envie d’exprimer tout ce que je ressens. » Sylvain Freiholz se plaît à relever « qu’on peut toujours essayer de suivre Simon dans son cheminement, on ne le rattrape jamais ». Et de préciser : « On se demande parfois ce qu’il cherche, mais on s’aperçoit que dans ses grandes périodes de succès, il a toujours eu une stratégie d’avance sur les autres. » Si Simon Ammann est parvenu à destination aux Jeux 

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Simon Ammann est le seul sauteur de l'histoire à avoir remporté quatre titres olympiques en individuel.

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JE CROIS EN SES CHANCES DE POUVOIR ENCORE SE MÊLER AUX MEILLEURS.

Killian Peier

••• olympiques – quatre médailles d’or – et aux championnats du monde – une médaille d’or, une d’argent et deux de bronze –, en revanche, la Tournée des Quatre tremplins s’est toujours refusée à lui. Pire, elle a failli précipiter la fin de sa carrière, le 6 janvier 2015, à Bischofshofen lorsque le Saint-Gallois a été victime d’une très grave chute à la réception du saut de la deuxième manche. Souffrant d’un sévère traumatisme crânien, il n’a pourtant pas hésité, une fois remis, à remonter rapidement sur un tremplin. « J’ai eu la chance de pouvoir très vite vaincre la peur, souligne-t-il. La première fois que j’ai sauté à nouveau, je ne cache pas que j’ai eu des craintes, mais lors de la deuxième fois, j’ai ressenti l’air sous moi. La peur était passée. » Malgré les séquelles, davantage techniques – le télémark à la réception – que psychologiques, Simon Ammann a fait le choix de continuer. « La seule fois où je me suis vraiment demandé si j’allais arrêter, c’est après les JO de Sochi, relève-t-il. C’est à ce moment-là que j’ai d’ailleurs choisi d’investir dans ma région du Toggenburg, d’une part dans les remontées mécaniques, d’autre part en achetant une entreprise dans le bâtiment, avec mon frère. Finalement, j’ai continué le saut, mais c’est un vrai plaisir pour moi d’avoir investi du temps et de l’argent dans la région où je suis né. Et autant je n’ai jamais été étonné par ce que j’ai vécu dans le saut, autant je le suis de m’être engagé de la sorte dans ces entreprises. » En fait, le Suisse ne voulait pas, ne pouvait pas s’arrêter sur l’échec russe. Et pas davantage une année plus tard, après la terrible chute en Autriche. Car, pour lui, le saut, c’est une quête et, aujourd’hui encore, il n’est pas arrivé à destination.

cette recherche. On le sent engagé sur une voie plus intérieure. « Je ne pense pas que Simon croie qu’il peut retrouver son niveau et sa constance de 2010, estime Sylvain Freiholz. Alors je trouve admirable de sa part cette volonté d’aller malgré tout encore chercher ses limites. Par le plaisir qu’il manifeste, il me fait penser à Federer. » Pour Bernie Schödler, « c’est fantastique de voir comme Simon est encore ouvert au travail et aux conseils qu’on peut lui donner. » Le chef du saut de Swiss-Ski est conscient des limites de son leader. « Sans un bon télémark à l’atterrissage, tu n’as aucune chance, admet-il. Mais le feu est tel chez Simon qu’il peut encore réussir quelque chose. » « Il est toujours aussi motivé pour chercher des détails susceptibles d’améliorer sa technique et je crois en ses chances de pouvoir encore se mêler aux meilleurs, complète Killian Peier, son jeune coéquipier de la Vallée de Joux. En plus, il n’est jamais avare de conseils. On le sent aussi animé par l’envie qu’il y ait une relève après lui. » À Nordic Magazine, Simon Ammann ne dira pas s’il croit en ses chances de réaliser un nouvel exploit à Pyeongchang. Mais il se dégage de lui une grande sérénité. Et de conclure : « Approcher la quarantaine en étant aussi en forme physiquement, c’est magnifique, non ? » n

SPÉCIALISTE DU SKI NORDIQUE

EN QUÊTE DU SAUT PARFAIT Quand on lui demande quel sentiment domine en regardant dans le rétroviseur, il répond : « c’est difficile à dire ce que je ressens, car je n’ai pas encore fini ». Bien sûr, il n’est plus dans la même dynamique qu’en 2009, à la veille de ce qui fut sa meilleure saison. Il y a une année, à la question de savoir ce qu’il recherchait encore dans son sport, il répondait qu’il voulait « retrouver la sensation que procure le saut parfait ». Aujourd’hui, Simon Ammann se fait plus mystérieux en évoquant

DATES 25 juin 1981 : naissance à Grabs (Saint-Gall) 2002 : double champion olympique aux Jeux de Salt Lake City 2007 : champion du monde à Sapporo 2010 : double champion olympique à Vancouver Novembre 2012 : licence de pilote 2014 : porte-drapeau de la délégation suisse à Sochi

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Florent Claude pourrait disputer les Jeux sous la bannière belge et croiser le fer avec ses anciens coéquipiers de l’équipe de France.

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FLORENT CLAUDE Histoire belge Plus qu’un projet sportif, c’est une aventure humaine que vit Florent Claude. Le BIATHLÈTE VOSGIEN vient de rejoindre la fédération belge de biathlon, avec en ligne de mire Pyeongchang 2018 et Pékin 2022.

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Depuis cet été, le roi Philippe de Belgique compte au moins un nouveau sujet en son royaume. Un Franco-Belge au profil inhabituel, au cœur du plat pays plus habitué à vibrer lors des exploits sportifs de ses cyclistes de renom et de ses talentueux diables rouges… qu’à ceux de ses biathlètes ! Pourtant, il existe bien, depuis 2012, une fédération belge de biathlon qui grandit dans le sillage de son chef de file : l’ex-Allemand Michael Rösch, champion olympique en 2006 [lire par ailleurs]. Désormais, l'équipe compte un nouvel élément en la personne du Vosgien Florent Claude. « En 2013, la venue de Michael Rösch nous a donné de nouvelles perspectives sportives et financières et nous a permis de profession-

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naliser notre structure, explique Philippe Heck, président bénévole et cheville ouvrière de la discipline. L’arrivée de Florent Claude va maintenant nous permettre de participer aux relais en coupe du monde, avec Tom Lahaye-Goffart et Thierry Langer. Cette saison, nous allons rivaliser avec des nations telles que le Japon, la Pologne et la Corée du Sud, pour intégrer le top 25 de la coupe des nations, ce qui nous permettra d’avoir plus de quotas en coupe du monde. » À l’origine de ce recrutement, un heureux hasard pour le Français qui vient d'apprendre qu’il est écarté des collectifs de l’équipe de France. Or, il n’imagine pas mettre un terme à sa carrière sportive. « J’avais envie de continuer l’aventure », souffle le biathlète de Bassesur-le-Rupt, dans les Hautes-Vosges.  69


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Après une longue pause internationale, le Vosgien a pu disputer les mondiaux de biathlon d’été à Chaykovskiy.

••• Au sein de son club de toujours, André Dehottay, le père d'un jeune licencié belge, lui conseille de se rapprocher de la fédération voisine en quête d'un deuxième athlète international. Fort de huit années chez les bleus et de quatre médailles mondiales, le jeune homme ne peut

Florent Claude est un athlète de classe mondiale. Michael Rösch

que séduire. « J’ai pris cette proposition comme une seconde chance offerte dans ma carrière. » « C’est un choix qu’il assume, sourit fièrement sa maman, Christine [lire Nordic magazine n° 12]. Après mûre réflexion, il fallait oser le faire, il m’a bluffée. Je suis ravie qu’il puisse vivre cette aventure humaine qui lui servira toute sa vie ». C’est donc derrière un nouveau drapeau que son fils va désormais batailler avec, pour rendez-vous, les Jeux olympiques de Pyeongchang en 2018... et ceux de Pékin en 2022. 70

« L’objectif est d’obtenir les deux Wild-Card auxquels notre fédération peut prétendre », détaille Philippe Heck. Et de prévenir qu'ensuite, la Belgique ne fera pas seulement acte de présence : « Michael et Florent ont le potentiel pour viser un top 10, aussi bien aux Jeux qu'en coupe du monde »

531 JOURS D'ATTENTE Ambitieuse, la structure s'organise avec l’arrivée d’un responsable sportif, Joe Obererlacher, qui supervisera quatre entraîneurs provenant de France, d'Allemagne et de Belgique. Le farteur allemand Heiko Schmidt complétera l’équipe dans une ambiance qui n'est pas sans rappeler aux cinéphiles l'Auberge espagnole. « Il n’est pas rare de parler trois ou quatre langues différentes lors des repas », sourit M. Heck. Florent Claude qui a perfectionné son anglais, son allemand et découvert quelques mots de néerlandais s'amuse de ce « côté dépaysant ». « C'est plaisant d'avoir un coéquipier vivant également en France, se félicite pour sa part Tom Lahaye-Goffart, 21 ans, qui vit à Bessans toute l’année. La fédération belge étant assez cosmopolite, c'est un avantage d'avoir quelqu'un qui parle la même langue que soi ». L'athlète incarne l’avenir d'une équipe qui travaille en parallèle au recrutement de jeunes talents fondeurs, avec le soutien de la Fédération royale belge de ski (FRBS) et son entraîneur national, Alain Polmans. Cet été, Florent Claude a profité des stages à Obertilliach et Antholz pour peaufiner sa préparation et disputer, fin août, sa première compétition internationale... après 531 jours d’attente ! Entre-temps, près d’un an de démarches administratives a été nécessaire pour l’obtention de sa double nationalité. 

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••• Sa rentrée s’est déroulée lors des mondiaux de Chaykovskiy, en Russie, où le Vosgien a croisé le fer avec la star Anton Shipulin notamment. Histoire de prendre de bons repères avant la saison. « Le fait d’avoir disputé de nombreuses longues distances l’hiver dernier comme la Nordique des Crêtes et La Transjurassienne m’a fait passer un cap sur les skis », se réjouit le Vosgien.

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« Je suis ravie que Florent puisse vivre cette aventure humaine », se réjouit Christine, sa maman.

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SON FRÈRE FABIEN... POUR ADVERSAIRE « Il a vraiment bien couru et je pense qu’il est prêt, remarque, en connaisseur, Michael Rösch. C’est certain, Florent a toutes les qualités pour se qualifier pour les prochains Jeux olympiques : il est un athlète de classe mondiale prêt à la bagarre. » En Corée du Sud, l’aîné de la fratrie Claude pourrait bien retrouver ses anciens compagnons de l’équipe de France, dont son frère Fabien. « On est content de cette nouvelle situation car la compétition permanente au sein même de l'équipe de France aurait pu, à terme, nous nuire, témoigne l'aîné. On est frères avant d’être adversaires. » Sous sa nouvelle bannière, l'étudiant en Master 2 de STAPS, a retrouvé du plaisir : « Je sais pourquoi je m’entraîne, sans avoir l’épée de Damoclès des sélections au-dessus de la tête. Je sais que je pourrai exprimer mon potentiel, même s'il faudra peut-être un peu de temps pour retrouver le rythme. J’ai l’impression de mieux travailler et de m’écouter davantage dans les périodes compliquées. » Celui qui, jadis, s’inspirait d’un certain Martin Fourcade qu’il a longtemps côtoyé, est aujourd’hui le modèle à suivre pour la relève belge. « Sa présence est un énorme avantage, c'est un excellent partenaire d'entraînement qui me tire vers le haut et me pousse à sortir de ma zone de confort lors des entraînements », témoigne ainsi Tom Lahaye-Goffart. Fort de cette nouvelle confiance, Florent Claude passera par la case IBU Cup début novembre, avant de retrouver la coupe du monde et notamment l'épreuve française programmée mi-décembre au GrandBornand. Moments d’émotion en perspective. n

Michael Rösch : « je ne suis plus seul »

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FISCHER/NORDICFOCUS

très éloignée du biathlon sous ses nouvelles couleurs. « Contrairement à l’Allemagne, la Belgique est une petite fédération. Ce fut compliqué de construire un projet sportif au sein d’une équipe qui existait seulement grâce au bénévolat de Philippe Heck. Je finançais moi-même les déplacements en coupe du monde ! Aujourd’hui, avec l’arrivée de Florent Claude, je ne suis plus seul. Avec Tom Lahaye-Goffart et Thierry Langer, nous pourrons nous aligner sur b

Il a concrétisé le projet d’une équipe ambitieuse qui, malgré de modestes moyens, veut se construire un avenir sur la scène du biathlon international. Pourtant, c’est seulement en 2013 que Michael Rösch a rejoint la Belgique pour se donner la possibilité de poursuivre sa carrière de biathlète. Champion olympique de relais en 2006, à Turin, avec la génération dorée des historiques Sven Fischer, Michael Greis et Ricco Gross, Rösch a d’abord découvert une culture

les relais en coupe du monde », se réjouit le biathlète apprécié sur le circuit pour sa bonne humeur permanente. Grâce à un accord avec Swiss-Ski, il a pu préparer sa dernière saison avec Benjamin Weger and co, avec, à la clef, sa meilleure saison depuis longtemps. L’ancien Germanique rêve maintenant des Jeux olympiques de Peyongchang avec le Vosgien. « Il est très fort physiquement et mentalement et, tout comme moi, il peut signer des tops 10 en coupe du monde. Notre équipe grandit avec de gros objectifs pour l’avenir. »

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Nathalie von

Siebenthal L'appel de l'alpage

Pour briller au plus haut niveau mondial du ski de fond, la Bernoise de 24 ans a besoin de se ressourcer régulièrement en travaillant à la FERME FAMILIALE.

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FABIENNE BUEHLER

Nathalie von Siebenthal 75 entretient des liens très forts avec les hôtes de la ferme.

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L’alpage où vit Nathalie von Siebenthal l’été se situe au-dessus des Diablerets.

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FABIENNE BUEHLER

« Le ski de fond, je l’ai toujours considéré comme un hobby. » Voilà des mots qui ne manqueront pas de surprendre, venant de celle qui a terminé au pied du podium du skiathlon des derniers championnats du monde de Lahti et qui rêve de titiller la suprématie scandinave lors des prochains Jeux olympiques de Pyeongchang. En vérité, ils nous éclairent sur la personnalité de Nathalie von Siebenthal. La Suissesse de 24 ans – elle a fêté son anniversaire le 30 septembre – est certes consciente qu’elle appartient à l’élite mondiale, mais elle n’est pas dévorée par l’ambition de réussir à tout prix. Surtout, elle n’a pas envie de s’éloigner de ses racines paysannes. La famille a toujours joué, et joue encore, un rôle important dans sa vie. C’est avec son père qu’elle a découvert les plaisirs de la glisse. « Il a couru à un niveau régional, puis il est devenu entraîneur des OJ [moins de 16 ans, N.D.L.R.] de la région de Saanen-Gstaad, explique-t-elle. Comme deux de mes sœurs, j’ai commencé le ski de fond et c’est lui qui s’est occupé de moi jusqu’à ce que j’entre dans les cadres de Swiss-Ski. » Le parcours de la jeune femme a quelque chose d’atypique. Sur le plan

sportif déjà, Nathalie von Siebenthal donne l’impression d’être parvenue à son niveau actuel presque sans le vouloir vraiment, sans plan de carrière en tout cas. « Quand j’ai commencé, je n’imaginais pas que j’arriverai si haut car je n’ai jamais eu pour but d’être tout devant », fait-elle remarquer. « On a vu assez rapidement qu’elle avait des capacités, mais sans savoir évidemment jusqu’où cette facilité la mènerait, relève son père, Christian. Si on projette tout de suite d’arriver tout en haut, on n’a que peu de chance d’y parvenir. » Et sa fille de reprendre : « J’ai choisi ce sport d’abord pour le plaisir qu’il me procurait et je suis toujours dans cet état d’esprit aujourd’hui, même si je suis parvenue dans l’élite mondiale. C’est un parfait complément à ma vie à la ferme. »

Une femme heureuse de partager son temps entre le ski de fond et la ferme familiale.

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FABIENNE BUEHLER

L'APPEL DE LA NATURE Quand la Bernoise évoque le sujet, ses yeux brillent au moins autant qu’en parlant de sa discipline nordique. « Je n’aimerais pas être dans cette situation, mais si je me retrouvais contrainte de devoir trancher entre la paysannerie et le ski de fond, ce n’est pas le sport que je choisirais, lâche-telle. Je ne me vois pas faire du sport à 100 %. » Depuis l’enfance, elle n’a jamais eu d’autres envies que de devenir agricultrice. « J’adore être tout le temps dans la nature et la relation qui se noue avec les animaux, précise-t-elle. Quand on leur fait du bien, ils se montrent reconnaissants. » À 16 ans, Nathalie von Siebenthal a donc tout naturellement entamé un apprentissage dans cette profession. La première année dans une ferme de sa région, puis la deuxième dans les Montagnes neuchâteloises, tout près de La Brévine. « J’avais déjà rencontré Nathalie dans des courses de ski de fond et, un jour, elle est venue me demander si elle pouvait venir travailler avec moi, explique Philippe Jacot, agriculteur à La Brévine et ancien skieur. Sur le moment, j’avoue que j’ai hésité 

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parce que c’était une fille, mais je dois maintenant dire que sur les treize apprentis que j’ai eus, elle a été l'une des meilleurs. Je craignais qu’elle se retrouve empruntée avec nos grosses machines car, chez son père, elle travaille surtout dans des alpages. Or, elle n’a eu aucun problème. Et elle a un feeling incroyable avec le bétail. Elle est douée dans tout ce qu’elle touche. C’est vraiment une fille forte dans sa tête. » Ce n’est donc pas du hasard si Nathalie von Siebenthal a grimpé également dans la hiérarchie mondiale du ski de fond. Mais ce n’est qu’à partir de l'âge de vingt ans qu’elle a vraiment commencé à se faire remarquer. « Entre 2009 et 2012, j’étais en apprentissage, donc je me suis moins entraînée », dit-elle. C’est son titre mondial de skiathlon dans la catégorie M23, début 2015, à Almaty, au Kazakhstan, qui l’a vraiment révélée. Et depuis, elle n’a fait que progresser.

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mais j’ai un petit problème au niveau des genoux qui sont un peu en X. Au niveau de la force, je m’entraîne sans pour autant aller très haut dans les intensités. Je ne serai jamais hypermusclée comme certaines. » Pour le coach, il est important de tenir compte des qualités spécifiques de l’athlète. « Sous prétexte de la faire progresser techniquement, on ne va pas lui faire changer fondamentalement sa manière de skier. C’est dans le soin des détails qu’on peut corriger certaines choses. Il faut qu’elle sente par elle-même que ce qu’on lui propose va lui être bénéfique, le but étant qu’elle élimine le plus possible ces petits mouvements parasites qui coûtent inutilement de l’énergie. » Pour Christian von Siebenthal, son père, « si on compare le nombre d’heures d’entraînement de Nathalie par rapport à celui de ses rivales, elle a presque trop de succès ». Mais de s’interroger si, en se préparant davantage, sa fille aurait des meilleurs résultats : « Ce n’est pas du tout certain, sachant que le travail à la ferme est très important pour son équilibre. » Ce besoin d’être en contact avec la nature est décidément vital pour Nathalie von Siebenthal. « Quand je m’entraîne, je n’ai jamais d'écouteurs dans les oreilles car la musique me coupe de ma relation avec la nature. Et

CONSCIENTE DE SES LIMITES « Nathalie a de grosses capacités d’endurance et est très solide mentalement, relève Peter von Allmen, l’entraîneur de l’équipe féminine. Avec ces atouts, dans le ski de fond féminin, on peut déjà aller loin. » Bien sûr, par rapport aux grosses pointures, à commencer par la Norvégienne Marit Bjoergen, elle manque de puissance et sa technique est loin d’être parfaite. Elle a donc encore une marge de progression. « Je suis consciente des limites qui sont les miennes sur le plan technique, en particulier en style classique, souligne-t-elle. Je travaille pour m’améliorer,

Elle a un feeling incroyable avec le bétail. Philippe Jacot, agriculteur.

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ANDREAS BLATTER

Nathalie verse le lait dans le chaudron en vue de faire le fromage.


À Lahti, Nathalie von Siebenthal a compris qu’elle pouvait se hisser au niveau des meilleures.

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si je veux aller faire les foins plutôt qu’un entraînement, je n’hésite pas. » Pour autant, l’idée de bousculer les grandes favorites lors des prochains Jeux olympiques de Pyeongchang lui trotte dans la tête. Depuis février dernier et son quatrième rang du skiathlon des championnats du monde de Lahti, elle a pris conscience que c’était possible. « J’avoue que cette quatrième place m’a ouvert les yeux, déclare-t-elle. Je me suis dit tout d’un coup qu’une médaille pourrait être possible. Aux prochains JO, je pense surtout au 10 km, qui se courra en skating, et au skiathlon. En espérant que le parcours sera aussi difficile qu’à Lahti, car c’est ce que j’aime. » n

« JE N’AIME PAS TROP FAIRE LE FROMAGE » Pour avoir une chance de croiser Nathalie von Siebenthal durant les mois d’été, il faut monter au-dessus de la station vaudoise des Diablerets, sur l’alpage de Marnex, à 1 700 mètres d’altitude. Les von Siebenthal quittent leur ferme de Lauenen, village bernois distant d’une vingtaine de kilomètres, situé près de la prestigieuse station de Gstaad, au début du mois de juin. « Nous montons avec 27 vaches à traire et une cinquantaine de génisses, explique Nathalie von Siebenthal. Cette année, nous sommes redescendus peu après la mi-septembre. Sur une partie du parcours, le bétail est transporté par camion. » L’essentiel de l'activité de l'exploitation tourne autour de la production de lait. « Nous le livrons à une entreprise spécialisée dans la fabrication de fromages, beurre, yogourts, etc. » Les agriculteurs produisent aussi leur propre fromage. « C’est mon père qui se charge de ce travail, précise la skieuse. J’ai appris à le fabriquer durant mon apprentissage, mais je n’aime pas trop. Moi je m’occupe surtout des bêtes. Je fais aussi volontiers les foins. » À l’alpage, la jeune femme ne délaisse pas pour autant l’entraînement, que ce soit en course à pied du côté du Pic Chaussy ou en ski à roulettes sur la route du col du Pillon qui sépare Gstaad des Diablerets. C’est dire si ses journées sont bien remplies.

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PEÉ K IN EXPRESS Ils ont vingt ans. Les Jeux olympiques auxquels ils pensent, ce sont ceux de Pékin, en 2022. Rencontre avec la RELÈVE DU SKI DE FOND français.

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Derrière Jean Tiberghien, la nouvelle génération de fondeurs de l'équipe de France, en ski-roues dans le Haut-Jura.


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Pour se convaincre qu'ils n'avaient pas profité d'un coup de chance en Russie, il leur a fallu réitérer l'exploit en Suède. Histoire de se rassurer complètement. Et de montrer la voie à suivre à leurs successeurs. Il revient à ceux-ci de récidiver, mais dans la cour des grands où les Scandinaves font si souvent la loi. « On en a déjà parlé, reconnaît le Haut-Jurassien Valentin Chauvin. On s'est dit que ce serait drôle de refaire un podium ensemble. » Été 2017, Combes des Cives, dans le HautDoubs. La relève s'en va rejoindre Bois d'Amont par le Risoux, ski-roues aux pieds. Sous le soleil estival, la troupe avance bon train. S'entraîner... et s'entraîner encore. Si elle se prépare pour le prochain hiver, elle regarde aussi au loin ; sans vraiment l'exprimer, par pudeur ou superstition, Scannez elle nourrit déjà l'espoir de monter à bord du le QR code Pékin-Express. « Quand on a vingt ans, se projepour voir le reportage ter à cinq ans, est un sacré challenge. Forcément, je pense qu'ils rêvent des Jeux olympiques. Je

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DES SUCCÈS EN JUNIORS

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Été 2015. le Comité international olympique (CIO), réuni à Kuala Lumpur, en Malaisie, choisit Pékin pour l’organisation des JO d’hiver de 2022. En vérité, les épreuves nordiques se dérouleront à Zhangjiakou, dans la province du Hebei, à plus de cent cinquante kilomètres de la capitale. L'équipe de France aurait sans doute préféré qu'Almaty, également candidate, batte la capitale chinoise. C'est en effet dans cette ville qu'en février de la même année, Valentin Chauvin, Jules Lapierre, Jean Tiberghien et Louis Schwartz ont décroché une médaille d'argent aux championnats du monde juniors. L'or leur avait échappé de peu, au profit des Russes. « On ne pensait pas pouvoir être si bons dans le relais », reconnaît Jules Lapierre. Pour le fondeur de la Chartreuse, cet exploit a ouvert le champ des possibles à cette génération née sportivement devant leur téléviseur à regarder les JO de Vancouver. Dès lors, les tricolores auraient vu comme un coup de pouce du destin à retourner au Kazakhstan, d'autant qu'en février dernier, c'est également dans cette ex-république socialiste soviétique que les Français ont glané des médailles aux Universiades. De l'argent pour Louis Schwartz et Céline Chopard-Lallier dans le team sprint mixte, du bronze pour Alexandre Pouye dans le 10 km classique. Qu'ils se rassurent ! D'autres terrains de jeu leur ont été favorables. Les bleuets ont signé plusieurs victoires en OPA à travers toute l'Europe ; ils ont aussi obtenu un titre aux Mondiaux U23 de Rasnov (pour le sprinteur Lucas Chanavat, Jean Tiberghien occupant la troisième place), du bronze à Park City, aux États-Unis (Martin Collet, Camille Laude, Hugo Lapalus et Arnaud Chautemps) il y a quelques mois seulement. C'est comme s'ils traçaient leur chemin en parallèle de leurs aînés qui, à Sochi puis à Falun, ont cassé le plafond de verre contre lequel tant de tricolores se sont cogné la tête.

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Les U23 en pleine séance sur le stade de Morez dans le Jura.

Delphine Claudel et Laura Chamiot-Maitral à Arçon.

Les jeunes-juniors dont Olivier Michaud a la charge.

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Thibaut Chêne et la relève du fond féminin tricolore.

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leur souhaite que Pékin soit sur leur route. Mais ils ont des objectifs intermédiaires », rappelle Vincent Vittoz, champion du monde de la poursuite en 2005 et entraîneur de l'équipe de France masculine des moins de 23 ans.

DES ATHLÈTES AVEC DE LA PRÉTENTION D'ici 2022, les échéances ne vont en effet pas manquer. Les jours de grandes confrontations internationales, de nouveaux trophées sont à la portée de ces Marco Polo du XXIe siècle : Mondiaux de Seefeld en 2019, d'Oberstdorf en 2021, pour ne citer que ces rendez-vous où il faudra battre les Norvégiens, les Russes... Les Jeux olympiques viendront après. « Pour avancer, cela ne sert à rien de se projeter aussi loin, assure Jean Tiberghien. Le plus important, c'est de prendre les courses les unes après les autres. » À Pékin, le skieur de La Féclaz n'en sera pas moins à l'apogée de sa carrière de sportif de haut niveau : « Je serai à mon meilleur niveau », programme-t-il. « C'est encore loin, mais le temps passe vite », constate Martin Collet. À 20 ans, le Chamoniard a déjà gagné une dizaine de courses FIS dans la catégorie juniors. Il vit sa première année seniors : « ce sera une expérience pour être aux côtés de ceux qui joueront les sélections pour Pyeongchang. Je veux m'en inspirer pour être prêt à la prochaine échéance ». Il n'y a pas que les garçons qui voudraient se vieillir de quatre ans. Les filles, aussi, songent à 2022. Avec une équipe de France en pleine renaissance, il est sans doute moins facile pour ses membres de se projeter. Mais l'objectif est bien qu'elles entrent dans la danse : « Ce n'est peut-être pas encore assez concret pour elles, d'autant qu'elles songent d'abord à la prochaine saison, mais nous travaillons bien à constituer une équipe compétitive, alliant pourquoi pas expérience et jeunesse, pour les Jeux olympiques de 2022 », assure Thibaut Chêne, leur coach. La dynamique est en marche [lire Nordic Magazine n° 21], ce dont se réjouit Flora Dolci, double championne de France junior à Bessans, en mars dernier : « Depuis quelques années, nous avons un groupe solide. Nous avons chacune nos points forts et nous nous aidons mutuellement à aller plus loin ». Pourquoi pas jusqu'à une piste de ski fond de l'Empire du Milieu, à l'ombre des anneaux olympiques ? Laura Chamiot-Maitral admet avoir les JO dans un coin de sa tête. « On y pense, mais ce n'est pas dans nos discussions de tous les jours. » Tout de go, la fondeuse des Saisies s'empresse de calmer le jeu. Elle veut profiter du délai qui la sépare de cette échéance pour engranger de l'expérience. Préparer son bagage n'est pas une tâche à accomplir dans la précipitation : « Il ne faut pas sauter les étapes. Des personnes attendent beaucoup de nous, ils veulent que l'on progresse vite. Mais ce n'est pas possible, il faut nous laisser le temps de construire notre projet », réclame-t-elle. Cheminer donc... mais à son rythme. À vouloir côtoyer les nuages trop vite, des athlètes pourraient se brûler les ailes. « Plus maintenant, rétorque Olivier Michaud. Au niveau de l'encadrement, nous sommes très bien coordonnés. » L'entraîneur de l'équipe de France masculine

des jeunes-juniors assure qu'avec Vincent Vittoz, il axe tout son travail sur la formation de l'athlète. La médaille à tout prix n'est pas une fin en soi. « Après, il faut qu'ils éclosent et s'envolent. Nous sommes dans une prise d'autonomie progressive. » Le moment est délicat. Combien d'espoirs n'ont jamais confirmé et ne sont jamais parvenus, ou à de très rares exceptions, à quitter le ventre mou du peloton ? La confirmation n'est pas automatique. « La marche n'est pas facile à franchir, confirme Martin Collet. Mais si l'on continue dans la même direction, il n'y a pas de raison. » L'émancipation s'opère aussi dans la tête, à un moment de la vie où les skieurs entrent dans l'âge adulte. C'est le temps des coups de foudre et des chagrins d'amour, des études qu'il faut mener à leur terme. C'est également la période où le corps peut réclamer moins de sollicitations. « Chaque saison est une nouvelle saison, encourage Olivier Michaud. Il faut être capable de se remettre en question. Mais d'avoir appris à performer en juniors donne une indéniable confiance en U23 ». Même logique au moment du passage en seniors. Pour le reste, ajoute-t-il, l'athlète se doit d'être « prétentieux », tout en pratiquant un sport qui impose l'humilité. De l’ambition, les jeunes fondeurs n’en manquent pas. Ambition individuelle, mais aussi collective. Les bleus avancent en brigade, parce que c’est en se serrant les coudes qu’ils pourront, demain, lever les bras au ciel en franchissant la ligne d’arrivée. « Leur avenir, il est au sein de cette équipe de France. Ils vont continuer à progresser, encourage Vincent Vittoz. Il ne faut pas qu'ils aient de limite. Ils doivent tous s'exprimer et aller chercher des médailles ». Et pourquoi pas l'or olympique aux Jeux de Pékin. n

Pékin 2022, c'est encore loin, mais le temps passe vite. Martin Collet.

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PYEONGCHANG Le programme 11 FÉVRIER BIATHLON

8 FÉVRIER SAUT A SKI H - PETIT TREMPLIN QUALIF. 21H30

- 13H30

20H15

SKI DE FOND 15H15

H - PETIT TREMPLIN - 13H35

- 9H15

D - PETIT TREMPLIN 21H50

D - SKIATHLON 2X7,5 KM

- 13H50

BIATHLON

- 8H15

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D - 10 KM POURSUITE

D - 7,5 KM SPRINT

H - 12,5 KM POURSUITE

20H15

PYEONGCHANG

12 FÉVRIER SAUT A SKI

SKI DE FOND 16H15

- 12H15

H - SKIATHLON 2X15 KM

10 FÉVRIER SAUT A SKI 21H35

H - 10 KM SPRINT

- 12H15

19H10

- 11H10

21H00

- 13H00

SAUT A SKI

BIATHLON SKI DE FOND

COMPLEXE D'ALPENSIA 84

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13 FÉVRIER SKI DE FOND

15 FÉVRIER SKI DE FOND

H/D - SPRINT CT 17H30 20H00

- 9H30 - 12H30

D - 10 KM FT 15H30

Qualifications Finales

- 7H30

BIATHLON

14 FÉVRIER

H - 20 KM INDIVIDUEL 20H00

COMBINÉ NORDIQUE

- 12H00

D/H - 12,5 KM RELAIS MIXTE 20H15

H - GUNDERSEN PETIT TREMPLIN+10 KM 15H00 - 7H00 17H45 - 9H45

Saut Ski

- 12H15

COMBINÉ NORDIQUE

BIATHLON

16 FÉVRIER SAUT A SKI

D - 15 KM INDIVIDUEL 20H05

20 FÉVRIER BIATHLON

- 12H05

H - GUNDERSEN GRAND TREMPLIN+10 KM 19H00 - 11H00 21H45 - 13H45

H - GRAND TREMPLIN QUALIF. 21H30

- 13H30

21 FÉVRIER SKI DE FOND

SKI DE FOND H - 15 KM FT 15H00

H - GRAND TREMPLIN 21H30

- 13H30

SKI DE FOND D - RELAIS 4X5 KM CT/FT 18H30

H/D - TEAM SPRINT FT

- 7H00

17 FÉVRIER SAUT A SKI

- 10H30

BIATHLON

17H00 19H00

H - GUNDERSEN PAR ÉQUIPES 16H30 - 8H30 19H20 - 11H20

BIATHLON D - RELAIS 4X6 KM 20H15

- 12H15

H - RELAIS 4X7,5 KM

- 7H15

BIATHLON H - 15 KM MASS-START - 12H15

20H15

19 FÉVRIER SAUT A SKI H - GRAND TREMPLIN PAR ÉQUIPES - 13H30

- 12H15

24 FÉVRIER SKI DE FOND H - MASS START 50 KM CT 14H00

21H30

Saut GRD TREMP.+4X5 KM Ski

23 FÉVRIER BIATHLON

H - RELAIS 4X10 KM CT/FT

20H15

Qualifications Finales

- 12H15

18 FÉVRIER SKI DE FOND 15H15

- 9H00 - 11H00

22 FÉVRIER COMBINÉ NORDIQUE

D - 12,5 KM MASS-START 20H15

Saut Ski

- 6H00

25 FÉVRIER SKI DE FOND D - MASS START 30 KM CT 15H15

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Source : CNOSF

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Marie Dorin-Habert

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es Jeux, les jeux, les jeux…. Lait je ? Laid jeu ? Deux petits mots qui sont sur bien des lèvres, à peine murmurés, très fort pensés. Et pourtant, ils ne signifient pas toujours la même chose. Ça dépend des gens. Pour beaucoup de Français, ça évoque Paris. Ben oui, Paris 2024 ! Surtout depuis jeudi 14 septembre et l'annonce officelle à Cancún... C’est un peu un problème finalement de faire Jeux d’été et Jeux d’hiver à deux ans d’intervalle. Par exemple, ça donne ce genre de conversation : « Vous préparez quoi cette année ? — Les J O. — Quoi ? Il y a encore des JO cette année ? C’était pas l’été dernier déjà… ? !! — Bah non, nous, c’est l’hiver… » Bon, parfois, j’exagère. Mais quand même, ces questions arrivent. Pas grave. Pour d’autres sportifs, les Jeux, ça évoque une sorte de séjour à Disneyland, avec des athlètes renommés à la place de Minnie et Mickey. Et des attractions un peu physiques à l’issue desquelles on distribue une médaille. En gros, une sorte de rêve pétillant qu’on aimerait bien pouvoir vivre une fois. Côté conversation ça donnerait plutôt ça : « Waaaaaa... t’as vu ? !! C’est Marcel Hirscher là….. !!! — Il mange quoi ? — Je crois qu’il vient de se servir une part de pizza !

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— Incroyable ! Et là, t’as vu ? Y a Marit Bjorgen ! — Punaise, on voit même ses muscles sous son pull !!! » Cette version n’est pas vraiment loin de la vérité, en fait. Pour d’autre encore c’est l’occasion de mesurer la grandeur des sportifs français, de chanter La Marseillaise et de réviser la couleur des drapeaux. « On en est où au tableau des médailles ? — Bah, les Norvégiens sont encore devant nous pour le moment. — Pffff, ils font quoi nos Français ? Et dire que c’est avec nos impôts qu’on les paie ! — T’inquiète, c’est bon... Demain, y a Martin Fourcade qui entre en piste, on va leur mettre la pâtée à ces rouges ! » Pour les médias, c’est l’occasion de découvrir certains petits sports oubliés des grands écrans. « Votre spécialité, c’est la natation ou la course à pied ? — Ben non, en fait, je fais du biathlon, moi ! — Heu… Pouvez-vous me rappeler quelles disciplines ça implique ? » Ou encore : « Alors Marie, on est maintenant au mois de novembre ! L’hiver approche, il est temps de reprendre l’entraînement ? — ??? !!! Pas vraiment ! On reprend en mai….» Bref, certaines questions sont très intéressantes. Pour ma petite fille Adèle, les Jeux, c’est sacré. Elle en a des millions : des poupées, des trains, des trottinettes, des vélos, des toboggans, des cachettes…. Ce qu’elle ne sait pas encore, c’est qu’elle les a déjà vécus dans mon ventre les Jeux !

D'entrée de Jeux

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SINDY THOMAS

Pour moi, les Jeux, c’est un peu tout ça. Un bel évènement auquel j’ai eu la chance de participer par deux fois déjà. Avec un souvenir incroyable à Vancouver (2010) qui évoque encore un univers coloré et une chanson de Ben Harper (Pourquoi ? Je sais plus...) Un évènement que j’espère encore pouvoir ajouter cet hiver à ma collection de souvenirs sportifs. Cinq anneaux imbriqués, une belle aventure à partager. n

Incroyable ! T’as vu ? Y'a Marit Bjoergen !

Marie Dorin-Habert, sextuple médaillée lors des Mondiaux de biathlon d'Oslo en 2016, et double médaillé olympique.

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JURA

Sous la neige, une ferme sur la commune de Bellecombe. 88 88

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HAUTES COMBES

Belles sauvageonnes

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PATRICE LABARBE

Dans le massif du Jura, les Hautes-Combes sont un lieu à part que les AMOUREUX DE LA NATURE fréquentent avec gourmandise. L'authencité des paysages comble les skieurs et les randonneurs à raquettes.


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Les chemins ne s’étirent jamais autant qu’ici, au cœur du vaste domaine nordique des Hautes-Combes. Sur l’itinéraire de la GTJ, les 160 km de pistes à skis s’étendent, tout en longueur, au creux des combes, ces petites vallées encaissées entourées de collines. Traversant six villages montagnards où sont construits d’innombrables chalets en bois ronds, marque de fabrique des constructeurs locaux de La Pessière, et laissant sur ses traces quelques fermes isolées, le skieur profite de la liberté des grands espaces, bien loin du concept « station ». Chut… On ne devrait pas vous le dire, mais les skieurs, ran-

Doubs Jura Lajoux

Suisse

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donneurs à pied ou en raquettes qui sillonnent autour des épicéas ont choisi cet endroit pour son immensité et sa nature préservée loin des foules… Tracées pour le skating et le classique, les pistes dodelinent paisiblement au départ de Lajoux, La Pesse et Les Moussières. Les portes d’entrée du domaine des deux premiers sites bénéficient du label « 4 sapins » décerné cette année par Nordic France, pour la qualité et la variété des prestations.

LE SITE LE PLUS ENNEIGÉ DU JURA À près de 1 200 m d’altitude, les Hautes-Combes sont sous la neige une bonne partie de l’année. De bénéfiques courants d’air froid d’un côté et de l’autre du domaine, associés à la sublime forêt du Massacre, « réserve à neige du massif », en font, sans conteste, le domaine le plus enneigé du Jura. Il a comptabilisé 83 jours d’ouverture l’an dernier. Son incroyable site nordique, à 1 h 30 de Lyon, offre une liberté totale aux plus aguerris pour parcourir les collines et monter sur les crêtes, mais aussi aux familles et aux débutants, avec un espace ludique à Lajoux, des parcours multi-activités et plusieurs pistes d’accès facile. La force des Hautes-Combes, c’est sa variété. Aux côtés de ces époustouflants paysages nordiques, viennent s’ajouter trois petites pistes de ski alpin à Lajoux, Les Moussières et La Pesse, plus de 100 km de sen90

Les pistes de ski de fond sont appréciées des amoureux du pas alternatif.

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À La Pesse, les mushers venus du monde entier ont leur espace bien à eux, avec quatre pistes entretenues, un parking pour garer leurs camping-cars et un chalet, dotée d'une salle chauffée. Un site rare et précieux pour ces passionnés de balades et courses de chiens de traîneaux, qui font découvrir à leurs hôtes un véritable paradis blanc. Si toutes les stations ont désormais leur musher, La Pesse fut le premier spot de France, créé en 1984 à l’initiative de la commune et de Daniel Mellina, fabricant des traîneaux Antipode et musher à Bellecombe. « Les mushers belges ou hollandais avaient besoin d’un endroit où se poser et La Pesse n’avait plus les moyens de damer toutes ses pistes de ski. J’ai lancé l’idée de les préparer pour accueillir les attelages et de financer l’éventuel déficit. En 1990, un nouveau partenariat, avec le PNR du Haut-Jura notamment, a permis la création du petit chalet. » Aujourd’hui encore, le site reste de loin, avec celui du Vercors, le plus beau de France ! « Nous disposons de quatre boucles de 5, 8, 10 et 15 km, explique François Mermet, responsable des pistes du site nordique et champion du monde et d’Europe en pulka. Les deux petits parcours sont damés, tandis que les deux autres, au milieu de la forêt, sont tracés avec les motoneiges. » Très isolées, ces pistes participent à la tranquillité des skieurs de fond… et à l’émerveillement de ceux qui viennent pratiquer la balade avec leurs animaux. Ils se sentent comme immergés dans l’immense silence blanc du Grand Nord.

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STÉPHANE GODIN

LA PESSE, CAPITALE POUR MUSHERS EN FRANCE

tiers balisés pour les raquettes et cinq chemins piétons. Sans compter l’espace réservé aux mushers et à leurs chiens de traîneaux, unique en France [lire ci-contre] ! Comme bon nombre de domaines skiables, les Hautes-Combes répondent à la demande et complètent leur offre touristique avec d’autres activités plus « fun » : le Nordic Skier Cross offre un parcours descendant très ludique à Lajoux. À La Pesse, on pratique l’airboard et le snowtubing tandis que le ski-jöring se fait aux Moussières. Pour profiter d’un panorama à 180 degrés sur les Monts Jura, le ski de randonnée nordique est sans doute le moyen le plus chouette de monter sur les crêtes des Platières… et de redescendre !

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Mais les habitants des Hautes-Combes ne laissent pas leur âme se perdre dans les collines. Montagnard tu es, montagnard tu resteras. Sur les pistes ou dans les auberges, l’ambiance est conviviale, simple et agréable : pas de tourniquets à l’entrée des pistes, pas de files d’attente interminables pour prendre son pass et des « bonjour » qui fusent sur le parcours. Cette « cool attitude » n’empêche cependant pas les responsables du site d’inviter tous les usagers à s’acquitter du pass nordique (au tarif réduit jusqu’au 15 novembre). « Sa 

STÉPHANE GODIN

COOL ATTITUDE MONTAGNARDE

L'aventure du Grand Nord dans le sud du département du Jura. 91


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Terre nordique CARNET D'ADRESSES

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Office de Tourisme Haut-Jura Saint-Claude 1, avenue de Belfort 39200 Saint-Claude Tél : 03 84 45 34 24

La Combe aux Bisons à la Pesse

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Psaint-claude-haut-jura.com

SE LOGER

Photes-aucoeurdesetoiles.com

La Haute Molune à La Pesse Les trois gîtes, qui bénéficient du label Écogîte, sont des lieux conviviaux à l’architecture contemporaine. La vue s’avère imprenable sur la nature environnante, le tout à 300 m du cœur de village… avec sauna panoramique !

Pwww.saint-claude-hautjura.com/ferme-auberge-de-lacombe-aux-bisons.html

VISITER La Fromagerie du Haut-Jura

Le Gîte des Granges de la Croix Rouge Au pied des pistes de ski de fond et de ski alpin, ce nid douillet et moderne est un ancien corps de ferme du XVIIIe, rénové dans l'esprit des constructions jurassiennes.

La fruitière des Moussières, qui regroupe vingt-sept agriculteurs, invite, au travers d’une visite libre ou guidée, à découvrir tous les secrets de fabrication de deux AOP fromagères jurassiennes : le comté bien sûr, mais aussi le bleu de Gex. Le magasin propose aussi du Morbier, de la tomme du Jura et du Mousseron, spécialité locale.

Pwww.gites-hautjura.com

Pwww.fromagerie-haut-jura.fr

Pwww.location-haut-jura.com

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FRANÇOIS CASAGRANDE, AUBERGISTE AU CŒUR DES COMBES

CIGC/LADOUSSE

Vinciane et Philippe Genoud tiennent cette maison d’hôtes, ancienne ferme située sur la GTJ. Ils proposent des repas élaborés à base de produits locaux et biologiques. En prime, des confections en mohair fabriquées avec la laine des chèvres des propriétaires !

Une authentique fermeauberge dans une bâtisse haut-jurassienne où le bétail n’est autre que… des bisons que l’on peut apercevoir dans les champs environnants. Sur table, cette délicieuse viande se décline en pierrade, steak, bourbelier, tartare ou carpaccio à moins d’opter pour une spécialité fromagère du pays. L’ambiance est celle d’une sympathique auberge montagnarde !

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Le gîte Au cœur des Étoiles

vente permet presque à elle seule de financer les lourds investissements réalisés par la Communauté de communes Haut-Jura Saint-Claude, l’an dernier sur le site », rappelle Pierre Gresset, vice-président à l'intercommunalité. Les poteaux d’intersection ainsi que les portes d’entrée aux sites ont été remplacés et des panneaux RIS (descriptif des pistes) permettent désormais aux usagers de se repérer très facilement et d’emprunter les pistes adaptées à leurs pratiques. À cela s’ajoute le damage, colossal mais indispensable poste de dépenses face à l’exigence accrue des fondeurs sur l’entretien des pistes ! Chaque année, les jeunes Jurassiens débarquent en masse sur les Hautes-Combes pour deux joyeux événements : « Les sixièmes à la neige », journée organisée par l’Espace Nordique Jurassien pour 300 jeunes collégiens du Jura, et « Jeux des neiges », programmés fin mars, proposant quinze ateliers à cinq cents enfants de CE2-CM1 et CM2 de Saint-Claude et ses environs larges. Situées entre deux autres domaines skiables, celui des Rousses au Nord et celui de Giron au Sud, les Hautes-Combes ont aussi leurs secrets. Les gens d’ici pourraient ainsi vous glisser ce conseil au creux de l'oreille : ne repartez pas sans un tour à la combe à la Chèvre. Son pâturage dégagé suspendu et bien enneigé offre un très beau point de vue sur le Crêt de Chalam. n

Au bout de plusieurs kilomètres d’un grand huit naturel, l’auberge La Guienette domine la forêt de sapins bordant les pistes de ski. C’est ici que François Casagrande et son épouse concoctent, depuis trente ans, leur fameux jambon au foin – cinq heures de cuisson sur un feu en extérieur ! - pour les clients locaux, comme pour les touristes. L’aventure a commencé presque par hasard. En 1985, François Casagrande vivait dans une maison, dont la location arrivait à son terme, juste en face de l’auberge actuelle. Ce « ratrait de Lons-leSaunier » a donc regardé autour de lui pour établir son nouveau campement. Cette vieille maison à l’abandon ferait une splendide auberge ! « Nous avons acheté la parcelle et commencé les travaux qui se sont échelonnés sur plusieurs années. » Aujourd’hui, La Guienette est le rendez-vous des passionnés de grands espaces. Franchement, ne cherchez pas de design contemporain ou de PlayStation dans vos chambrées… Ici, on mange de la potée, du lapin à la moutarde et de la pintade aux pêches en admirant la neige sur les cimes. Les oies jactent dehors, le coq chante et les chevaux courent dans le pré. En plus des chambres et dortoirs à l’étage, l’aubergiste a installé des yourtes mongoles très spacieuses où une petite flambée réchauffe les nuits d’hiver en famille. Bref, François Casagrande offre la nature en fond d’écran et réunit les gens autour d’une bonne table.

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’est impressionnant, quand Jean Mermet sourit, tout son visage s’éclaire comme un soleil. Cet homme de 85 ans, transpirant la joie de vivre, a participé à trois Olympiades : Oslo en 1952 où il a terminé 4e en relais, Cortina en 1956 (6e en relais, 20e sur 15 km, 18e sur 30 km) et Squaw Valley en 1960. Il a par ailleurs multiplié les excellentes places aux championnats du monde (6e en relais à Falun en 1954 et en relais à Lahti en 1958, etc.) Ce champion de ski nordique a, comme bon nombre de ses amis montagnards, chaussé les skis très jeune. Partant de la ferme familiale à La Pesse, où son père était agriculteur et facteur, l’enfant descendait à ski les deux kilomètres qui le menaient au village. Peut-être tient-il de là son goût de la vitesse, son talent d’éternel fonceur tant vanté par la presse de l’époque ? Toujours est-il que Jean Mermet a commencé les compétitions de ski par… l’alpin, lorsqu’il avait 12 ans. « Je ne freinais jamais, rit-il aujourd’hui, entouré de deux ses fils, François, champion du monde et d’Europe en pulka, et Philippe, pa-

Et puis le Jurassien, en bon enfant des HautesCombes, débute les compétitions de ski nordique à seize ans, poussé par l’envie de suivre les traces d’un oncle champion de France. Non seulement Jean Mermet deviendra n° 1 français, mais il le sera plusieurs fois de suite : treize titres individuels, six en relais, un en combiné et un militaire en fond. Il intègre l’équipe de France B en 1951, puis la A l’année suivante. Il restera membre de groupe tricolore pendant dix ans jusqu’en 1962 et sillonnera le monde au gré des compétitions  : Suisse, Italie, Yougoslavie, Tchécoslovaquie, Pologne, Finlande, Suède, Norvège, États-Unis, etc. Ses compagnons de route ne sont autres que deux enfants du pays : René Mandrillon de

Le relais tricolore à Squaw Valley, en 1960.

COLLECTION PRIVÉE

Fils d’agriculteur à La Pesse l’ANCIEN CHAMPION a participé aux JO d’Oslo en 1952, Cortina en 1956 et Squaw Walley en 1960.

N° 1 FRANÇAIS

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Légende de famille

Lamoura avec qui Jean Mermet concourut de 1952 à 1960, et Victor Arbez de Bellefontaine, de 1956 à 1962. Ces dates, Jean Mermet, à la mémoire infatigable, les connaît toutes par cœur. Tendez une oreille attentive et l’homme vous dira tout des anecdotes qui ont enrichi sa vie. Comme cette fois par exemple où le coureur italien, avec qui il bataillait sur une course, s’est fait poser au pied d’une bosse à quelques mètres de la ligne d’arrivée. « On s’est revus il y a peu, il s’en souvenait encore lui aussi ! », raconte l’ancien athlète. Stratège tout en étant fonceur, le skieur Mermet, riche de son passé dans l’alpin, « tenait debout ». « Tout le monde disait : « En descente, Mermet, il est fou ! » n

Jean Mermet et ses deux fils, François et Philippe.

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JEAN MERMET

tron d’un magasin de location de skis à Lajoux. À 14 ans, je me suis cassé une jambe et, à 15 ans, j’ai fini une course avec une entorse à la cheville droite et un ménisque gauche déplacé. » Âmes sensibles, s’abstenir !

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À L'AGENDA

LES BELLES COMBES, LA CLASSIQUE À NE PAS MANQUER. La course populaire Les Belles Combes, qui aura lieu le 21 janvier 2018, est le rendez-vous incontournable de l’hiver pour les classiqueurs. Héritière du Paris Givré créé en 1983, la compétition organisée par Haut Jura Ski propose une traversée des Hautes-Combes avec trois formules au choix : un marathon et un semi-marathon en style classique, ou une randonnée découverte de 13 km en style libre. 94

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Les Montagnes du Jura, le plus grand domaine nordique de France...

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Crédit photo : Laurent Cheviet

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LE GRAND BORNAND Retour des champions

Q Du 12 au 17 décembre, les meilleurs BIATHLÈTES du monde feront escale en France. 96 96

uatre ans après l’incroyable succès populaire de la coupe du monde d’Annecy/Le Grand-Bornand, la seule étape française de l’hiver espère faire un retour remarqué au calendrier international et effacer le douloureux souvenir de l’annulation de 2015. « Un spectacle époustouflant avec 250 athlètes issus de 35 nations qui seront à la lutte devant les 50 000 personnes attendues dans l’enceinte du stade », promet Sylvie Becaert, double championne du monde ayant donné son nom au stade et ambassadrice de l’épreuve. « Je suis persuadé que cet événement sportif aura un formidable succès sportif et populaire et que les Français auront à cœur de briller en cette année olympique », confirme Michel Vion, président de la FFS. « Le Grand-Bornand et ses habitants veulent transformer l’essai de 2013 », poursuit le président du comité d’organisation, André Perrillat-Amédé. Le succès de la billetterie [lire par ailleurs] confirme en tout cas l’intérêt des supporteurs français pour ce rendez

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••• vous en Haute-Savoie. Pour éviter de revivre les annulations de 2011 et 2015, la faute à un début d’hiver délicat, le comité d’organisation, pressé par la fédération internationale de biathlon (IBU), a eu recours au snowfarming, autrement dit le stockage de la neige de l’hiver précédent pour répondre présent le jour J. À 9 km du site de compétition, 15 000 m3 de neige reposent ainsi sous une épaisse couche de sciure et copeaux de bois. « En 72 heures et avec neuf camions, nous sommes en mesure d’enneiger le stade, explique Yannick Anjouannet, responsable de l’organisation. C’est une solution rationnelle. » D’autant qu’en cas d’enneigement naturel suffisant, cette réserve serait utilisée sur les points clefs du domaine skiable de la station. Dans une logique de respect de l’environnement, le stade Sylvie-Becaert est le seul au monde à être à 80 % démontable, et ce, à proximité de l'authentique village du Grand-Bornand.

UNE PREMIÈRE POUR MARIE DORIN Programmée en début de saison, du 12 au 17 décembre, l’étape proposera, outre les sprints et poursuites, les deux premières mass-start de l’hiver réunissant les trente meilleurs biathlètes du monde. Un menu alléchant pour la troisième étape de la coupe du monde 2017-18 qui permettra au public français de vibrer aux exploits des siens. À commencer par l’incontestable patron de la discipline depuis six années, Martin Fourcade. « Cette manche de coupe du monde lancera véritablement la saison. Nous retrouver devant notre public crée une vraie envie partagée par toute l’équipe de France. À nous de nous libérer au maximum de l’attente du public pour ne prendre que du plaisir », jauge l’intéressé. Il ne sera pas le seul à vouloir briller, deux mois avant les Jeux olympiques. « C’est la première fois que je vais courir en France, se réjouit Marie Dorin-Habert, forfait en 2013 après une blessure à la cheville. C’est une opportunité exceptionnelle de skier devant mes amis d’enfance, ma famille, mes proches. Certes, nous serons très pris par le programme sportif et les sollicitations médias, mais j’essaierai d’en profiter du mieux possible. » n

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Simon98 Desthieux, en 2013.

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LA BILLETTERIE PRISE D’ASSAUT Dès son ouverture cet été, la billetterie de la coupe du monde de biathlon a croulé sous les demandes. Les tribunes affichent par exemple complet le samedi et le dimanche, alors que le pass tribunes quatre jours a rencontré un immense succès et n'est plus disponible. Les bords de piste restent évidemment accessibles pour un spectacle qui promet d’être grandiose durant toute la compétition. La qualité du programme proposé n’est pas étrangère à ce challenge déjà réussi en termes de vente de billets. Les festivités débuteront avec le sprint dames jeudi 14 décembre (14 h 15), suivi le lendemain de la course masculine (14 h 15). Samedi 15, place aux premières confrontations du week-end avec les poursuites (dames à 11 h 45 et hommes à 14 h 45). Dimanche 17, ce sera un menu royal avec les premières massstart de l’hiver (dames à 11 h 45 et hommes à 14 h 30).

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b STANKO GRUDEN/GENCE ZOOM

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WISLA I HS134 Q H WISLA I HS134 PAR EQUIPES H WISLA I HS134 H RUKA I HS142 Q H RUKA I SPRINT CL HD RUKA I GUNDERSEN HS142 I 5 KM H RUKA I HS142 PAR EQUIPES H RUKA I 15 KM CL H I 10 KM CL D RUKA I GUNDERSEN HS142 I 10 KM H RUKA I HS142 H RUKA I POURSUITE 15 KM FT H I 10 KM FT D RUKA I GUNDERSEN HS142 I 10 KM H OESTERSUND I RELAIS MIXTE HD OESTERSUND I RELAIS MIXTE SIMPLE HD OESTERSUND I INDIVIDUEL 15 KM D OESTERSUND I INDIVIDUEL 20 KM H LILLEHAMMER I HS100 Q D

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LILLEHAMMER I HS100/4x4,5 KM H OESTERSUND I POURSUITE 10 KM D OESTERSUND I POURSUITE 12,5 KM H LILLEHAMMER I HS138 D NIZHNY TAGIL I HS134 Q H LILLEHAMMER I SKIATHLON DH LILLEHAMMER I LH HS138/10 KM H TITISEE-NEUSTADT I HS142 Q H HOCHFILZEN I SPRINT 10 KM H HOCHFILZEN I SPRINT 7,5 KM D TITISEE-NEUSTADT I HS142 PAR EQUIPES H DAVOS I SPRINT FT HD HOCHFILZEN I POURSUITE 12,5 KM H HOCHFILZEN I POURSUITE 10 KM D TITISEE-NEUSTADT I HS142 H DAVOS I 15 KM FT H I 10 KM FT D HOCHFILZEN I RELAIS 4x7,5 KM H HOCHFILZEN I RELAIS 4x6 KM D GRD BORNAND I SPRINT 7,5 KM D ENGELBERG I HS140 Q H GRD BORNAND I SPRINT 10 KM H

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BISCHOFSHOFEN I HS140 Q H RASNOV I HS100 Q D OBERHOF I SPRINT 10 KM H BISCHOFSHOFEN I HS140 H RASNOV I HS100 D VAL DI FIEMME I MS 15 KM FT H I 10 KM FT D OTEPAA I GUNDERSEN NH HS100/10 KM H OBERHOF I POURSUITE 10 KM D OBERHOF I POURSUITE 12,5 KM H RASNOV I HS100 D VAL DI FIEMME I POURSUITE 9 KM FT HD OTEPAA I TEAM SPRINT HS100/2x7,5 KM H OBERHOF I RELAIS 4x6 KM D OBERHOF I RELAIS 4x7,5 KM H RUHPOLDING I INDIVIDUEL 20 KM H RUHPOLDING I INDIVIDUEL 15 KM D SAPPORO I HS100 Q D TAUPLITZ I HS200 Q H VAL DI FIEMME I GUND. LH HS134/10.0 K H RUHPOLDING I RELAIS 4x7,5 KM H SAPPORO I HS100 D TAUPLITZ I HS200 H DRESDEN I SPRINT FT HD VAL DI FIEMME I TEAM SP. HS134/2x7,5 KM H RUHPOLDING I RELAIS 4x6 KM D SAPPORO I HS100 D TAUPLITZ I HS200 H DRESDEN I TEAM SPRINT FT HD

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CHRISTOPHE PALLOT/AGENCE ZOOM

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Janvier 14

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VAL DI FIEMME I GUND. LH HS109/15 KM H RUHPOLDING I MASS START 15 KM H RUHPOLDING I MASS START 12,5 KM D ZAO I HS106 Q D ANTHOLZ-ANT. I SPRINT 7,5 KM D OBERSTDORF I HS225 Q H ZAO I HS106 D ANTHOLZ-ANT. I SPRINT 10 KM H OBERSTDORF I HS225 H ZAO I HS106 PAR EQUIPES D PLANICA I SPRINT CT HD CHAUX-NEUVE I GUND. LH HS118/10 KM H ANTHOLZ-ANT. I POURSUITE 10 KM D ANTHOLZ-ANT. I POURSUITE 12,5 KM H OBERSTDORF I HS225 PAR EQUIPES H ZAO I HS106 D PLANICA I 15 KM CT H I 10 KM CT D CHAUX-NEUVE I EQUIPES HS118/4x5 KM H ANTHOLZ-ANT. I MASS START 12,5 KM D ANTHOLZ-ANT. I MASS START 15 KM H LJUBNO I HS100 Q D ZAKOPANE I HS134 Q H SEEFLED I NH HS109/5 KM H

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LJUBNO I HS100 D ZAKOPANE I PAR EQUIPES HS134 H SEEFELD I SPRINT FT HD SEEFLED I NH HS109/10 KM H LJUBNO I HS100 D ZAKOPANE I HS134 H SEEFELD I MS 15 KM FT H I 10 KM FT D SEEFLED I GUNDERSEN NH HS109/15 KM H

Février 2 3

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HINZENBACH I HS94 Q D WILLINGEN I HS145 Q H HINZENBACH I HS94 D WILLINGEN I HS145 H HAKUBA I LH HS134/10 KM H HINZENBACH I HS94 D WILLINGEN I HS145 H HAKUBA I LH HS134/10 KM H DU 8 AU 25 FEVRIER, JEUX OLYMPIQUES D'HIVER A PYEONGCHANG (CORÉE DU SUD) Lire pages 84 et 85

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Mars 2 3

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LAHTI I HS130 Q H LAHTI I PAR EQUIPES HS130 H LAHTI I SPRINT FT HD LAHTI I TEAM SPRINT HS130/2x7,5 KM H LAHTI I HS130 H LAHTI I 15 KM CT H I 10 KM CT D LAHTI I GUNDERSEN LH HS130/10 KM H DRAMMEN I SPRINT CT H D KONTIOLAHTI I SPRINT 10 KM H OSLO I HS134 Q H KONTIOLAHTI I SPRINT 7,5 KM D OSLO I HS134 Q D OSLO I PAR EQUIPES HS134 H OSLO I MASS START 50 KM FT H OSLO I LH HS134/10 KM H KONTIOLAHTI I RELAIS MIXTE SIMPLE HD KONTIOLAHTI I RELAIS MIXTE HD OSLO I HS134 H OSLO I HS134 D OSLO I MASS START 30 KM FT D KONTIOLAHTI I MASS START 15 KM H KONTIOLAHTI I MASS START 12,5 KM D LILLEHAMMER I HS138 Q H LILLEHAMMER I HS138 H TRONDHEIM I LH HS140/10 KM H TRONDHEIM/OSLO I HS138 Q H TRONDHEIM I LH HS140/10 KM H TRONDHEIM/OSLO I HS138 H

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OSLO I SPRINT 7,5 KM D OSLO I SPRINT 10 KM H VIKERSUND I HS225 Q H FALUN I SPRINT FT HD VIKERSUND I HS225 H FALUN I MS 15 KM CT H I MS 10 KM CT D KLINGENTHAL I EQUIPES HS140/4x5 KM H OSLO I RELAIS 4x6 KM D OSLO I POURSUITE 12,5 KM H VIKERSUND I HS225 H FALUN I POURSUITE 15 KM FT H I 10 KM FT D KLINGENTHAL I LH HS140/10 KM H OSLO I POURSUITE 10 KM D OSLO I RELAIS 4x7,5 KM H PLANICA I HS225 Q H TYUMEN I SPRINT 10 KM H PLANICA I HS225 H OBERSTDORF I HS106Q D TYUMEN I SPRINT 7,5 KM D PLANICA I PAR EQUIPES HS225 H OBERSTDORF I HS106 D SCHONACH I NH HS106/10 KM H TYUMEN I POURSUITE 12,5 KM H TYUMEN I POURSUITE 10 KM D PLANICA I HS225 H OBERSTDORF I HS106 D TYUMEN I MASS START 15 KM H TYUMEN I MASS START 12,5 KM D SCHONACH I NH HS106/15 KM H

Aussi

pour les

fondeurs.

Suisse. Naturellement.

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Des courses à enjeux pour les fondeurs de remplir les critères de sélection pour l’évènement majeur. C’est aussi l’occasion de faire le plein de confiance en validant sept longs mois de préparation. » Coach et ancienne athlète de haut niveau, elle conclut : « Coachs et athlètes sont toujours excités et impatients la veille de la

MAGNUS ÖSTH/VISMA SKI CLASSICS

La huitième tournée, qui ne comptera que onze étapes, au lieu de treize (au revoir la Vasalopet Chine et l'Årefjällsloppet), commencera le 26 novembre par une épreuve par équipes à Pontresina, en Suisse. Le week-end d'après, tous les concurrents se retrouveront à Livigno, en Italie, pour la Sgambeda, sur une distance de 35 km pour tenir compte de l'altitude. Les deux rendez-vous composeront le prologue. Début 2018, l'Alp Tour fera se succéder la Kaiser Maximilian Lauf à Seefeld, en Autriche (13 janvier), La Diagonela à Saint-Moritz, en Suisse (20 janvier) et la légendaire Marcialonga à Toblach-Cortina, en Italie (3 février). Direction ensuite l'Europe centrale pour les 50 km de la Jizerska à Bedrichov, en République tchèque (18 février). Le final scandinave débutera en Suède avec les 90 km de la mythique Vasaloppet (4 mars). Suivront la Birkebeinerrennet (17 mars), la Reistadlopet (7 avril) en Norvège, et, enfin, l'YlläsLevi, en Finlande (14 avril). Durant l'intersaison, il y a eu du mouvement du côté des équipes. C'est fini pour la Team LeasePlan. Par contre, les Norvégiennes Skigo etTeam Norgeshus/ Maxpulse, et les Finlandaises Peltonen et Fullfit ont été créées. Justyna Kowalczyk a quitté la Team Santander pour rejoindre l'Italienne Team Trentino Robinson Trainer.

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Un Marathon Ski Tour à neuf courses

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Le rendez-vous d'ouverture de saison au Stade des Tuffes sera déterminant pour les athlètes.

MOINS D'ÉTAPES POUR LA SKI CLASSICS

PISTE NOIRE

Cet hiver, le challenge national des courses populaires débutera avec le Marathon de Bessans, le 14 janvier. Suivront les Belles Combes, L'Envolée nordique, la Foulée blanche, La Transjurassienne, le Marathon de la Clarée, le Marathon du Grand Bec et la Sancy blanche. C'est au Marathon des Glières que les concurrents auront le dernier mot. À noter que le règlement a été simplifié. Il ressemblera à celui de la coupe du monde.

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e 1 er décembre 2017. Cette date n’est peut-être pas encore inscrite dans votre agenda, mais devrait probablement l’être bientôt. C’est ce jour-là que débuteront les compétitions nationales de ski de fond. Traditionnellement, Prémanon et Bessans se disputent l’ouverture du circuit. Cette année, comme l’an passé, c’est sur le site des Tuffes que les athlètes lanceront leur saison sportive. Depuis les catégories jeunes jusqu’à seniors, le spectacle sera garanti car la plupart des athlètes espéreront déjà, suite à ce week-end, accéder au circuit européen de l’OPA Cup ou à celui de la coupe du monde pour quelques-uns d’entre eux. Au programme, trois jours de compétitions homologuées FIS, avec deux distances et un sprint qui clôturera l'étape. Vincent Vittoz, coach des U23, annonce que « tous les membres de l’équipe de France, hormis ceux sélectionnés sur la coupe du monde de Lillehammer, seront présents. Les compteurs seront remis à zéro. Tout le monde devra faire ses preuves. » Avec notamment, en ligne de mire, pour les bleus comme pour les autres membres des collectifs régionaux, l’OPA de Prémanon qui se déroulera le week-end suivant. « Il faudra déjà être en forme, confirme Jérémy Royer vainqueur du classement général U18 l’an passé. Ce premier week-end de compétitions est pour moi un des plus importants de la saison. » Claire Breton, entraîneur du groupe d’observation FFS féminin, ajoute : « Lors d'une saison de ski, il y a des passages clefs. Les évènements majeurs à l’international se situent souvent entre mi-janvier et fin février. Les week-ends permettant de faire partie de la sélection se situent donc tous en amont. Un mauvais départ de la saison à Prémanon ne sera pas rédhibitoire, mais compte tenu de l’enjeu, mieux vaut réussir afin de faire partie des athlètes qui partiront sur les premières étapes du circuit international. En sachant que plus on a de départ à l’international, plus on a de chances

La dernière course sera l'Ylläs-Levi, en Finlande.

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première épreuve, mais chacun doit aborder chaque départ avec humilité et une seule envie en tête : la gagne. » Le circuit national offrira cette année quelques nouveautés avec, fin décembre, le Vercors Nordic Tour qui fait son retour au calendrier. Place au spectacle avec un mini-tour sur trois jours : un sprint classique à Villard-de-Lans, une mass start classique à Autrans et une poursuite skate à Méaudre. En janvier, la petite station de Naves en Savoie tentera de relever le défi en accueillant la troisième étape et les championnats de France de sprint pour les U18 et U20. En février, le circuit Samse fera étape dans la station de Cormarancheen-Bugey (La Praille), puis fera son retour à Megève qui n’avait pas accueilli de courses de ce type depuis 2011. La finale se disputera à la Féclaz, à l’occasion de la Savoyarde, le 11 mars prochain, avec des courses de longue distance. C’est sur 21 km ou 42 km, suivant les catégories, que s’élanceront les athlètes. La Clusaz accueillera sur le plateau des Confins, le 24 mars, les championnats de France de l’individuel classique, avec la présence des membres de l’équipe de France. Le lendemain, dimanche 25 mars, la fête sera au rendez-vous avec le tant attendu championnat de France des clubs, courses à suspens avec les écuries françaises de chaque massif. La fin de saison promet d’être festive à nouveau avec les finales des championnats de France à Prémanon. Les meilleurs athlètes français seront de la partie pour tenter de s’adjuger les titres sur la mass-start classique et aider leur comité à remporter les relais tant convoités. Comme l’an passé, l’Etoile des Saisies clôturera la saison en attribuant les titres de champions de France de longue distance (21 et 42km skating). n

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1 rue des Pinsons 25210 Le Russey

L'EUROPE DÉBARQUE À PRÉMANON L’Europe du ski nordique posera ses skis dans le Jura, les 9 et 10 décembre prochains. Le stade Jason Lamy Chappuis accueille en effet une étape de l’OPA Alpen Cup, le circuit international B sur lequel les fondeurs et fondeuses tricolores ont pris l’habitude de briller ces derniers hivers. Deux jours de compétition sont programmés avec style classique le samedi et style libre le dimanche. L'association Jura Ski Events qui regroupe plusieurs ski-clubs de la Station des Rousses offre une occasion rare au public de voir évoluer la relève internationale du nordique. Pwww.juraskievents.com

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Laurent Donzé, président de Romandie Ski de Fond, est un grand collectionneur [lire Nordic Magazine n°5]. Du 27 octobre au 18 novembre, au Grand Hôtel des Rasses à Sainte-Croix, il présente une exposition qui se veut à la fois sobre et visuelle. Marquant le 40e anniversaire de RSF, elle propose chronologiquement une sélection de 40 paires de skis ainsi qu’une série d’illustrations, le tout assorti de petits textes explicatifs. 106

JAKARTATRAVEL

Du ski nordique dans le centre de Fribourg riel en prêt et des moniteurs se tiendront à disposition de la population lors des périodes ou la piste sera ouverte au public. Nul doute que le Fri’Nordic Show marquera l’ouverture de la nouvelle saison d’hiver. n

L'hiver des biathlètes français Pour les biathlètes, le calendrier national du Samse national tour s’ouvrira comme souvent à Bessans le premier week-end de décembre avec deux sprints au programme. Des courses importantes qui serviront déjà de sélection pour les courses internationales (IBU CUP et IBU Cup Juniors). La station des Contamines-Montjoie accueillera ensuite la caravane avec le traditionnel diptyque sprint-poursuite sur lesquels seront attribués les titres de champions de France pour les U19 et U21. En janvier, un site qui reste à définir (et qui devrait organiser la seule mass start de la saison hors des France de fin de saison) puis le stade de la Seigne (Olympic Mont d’Or) poursuivront le calendrier national avant des étapes à Arçon (super sprint et individuel) et sur le stade du Sappey-en Chartreuse que beaucoup découvriront pour l’occasion. La saison se clôturera avec les traditionnels championnats de France qui auront lieu à Prémanon. Le championnat de France des U16 retrouvera le stade olympique des Saisies avant de poursuivre la fête à Arçon et Prémanon avec une organisation du ski-club de Saint-Laurent-en-Grandvaux. 2-3 DEC 28-29 DEC 13-14 JAN 27-28 JAN 17-18 FEV 17-18 FEV 3-4 MAR 10-11 MAR 17-18 MAR

BESSANS I U19-U21-SE I SPRINT/SPRINT LES CONTAMINES I U19-U21-SE I SPRINT/POURSUITE LES SAISIES I U16 I + CHAMPIONNATS DE FRANCE LA SEIGNE I U19-U21-SE I SPRINT/POURSUITE ARÇON I U19-U21-SE I SUPER SPRINT/INDIVIDUEL ARÇON I U16 I + CHAMPIONNATS DE FRANCE OYE PALLET I CHALLENGE NATIONAL U14 PREMANON I U16 I + CHAMPIONNATS DE FRANCE LE SAPPEY I U19-U21-SE I SPRINT/POURSUITE

Le lieu qui accueillera l'étape des 6 et 7 janvier n'est pas encore connu.

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40 ans d'histoire du ski

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Durant quatre jours, des courses, mais aussi des initiations seront proposées.

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lus de 6 000 spectateurs sont attendus au centre-ville de Fribourg (Suisse), du 23 au 26 novembre, pour assister à un show inédit, en présence des meilleurs skieurs régionaux et de plusieurs invités internationaux, dont des fondeurs français. Pour l'occasion, une piste de ski nordique sera aménagée sur la place Georges-Python. Le service des sports et le comité d’organisation présidé par Jean Bourgknecht ont travaillé d’arrache-pied afin d’offrir au public un spectacle durant quatre jours. Il a pu compter sur l'aide de Frédéric Grandjean, le président de Ski-24, course que connaissent bien les lecteurs de Nordic Magazine. Afin que tout soit prêt le jour J, la voirie a débuté le transport des surplus de glace produits à la patinoire Saint-Léonard pour les stocker à Montrevers, en attendant de pouvoir investir le cœur de la cité. Les patinoires de Guin et de Marly se tiennent en "renfort" en cas de manque de neige. Tout est entrepris afin d'arriver aux 800 m3 nécessaires pour ce dernier week-end de novembre. Le programme sera très riche. Vendredi, une trentaine de fondeurs invités se retrouveront pour un show sous forme de sprint. Suite à un prologue individuel, seront formées neuf équipes de trois coureurs qui s'affronteront sur des sprints par équipes sur plusieurs tours. Quelquesuns des meilleurs fondeurs régionaux, accompagnés d'athlètes de SwissSki et de quelques athlètes français participeront à ce show. Le samedi matin se tiendra une manche du Kids Nordic Tour (coupe romande pour les jeunes de moins de 16 ans). Une occasion unique pour près de 200 enfants de courir dans un décor citadin. Le samedi soir se déroulera une course populaire ouverte à tous. Celle-ci comptera également pour la coupe Fribourgeoise de ski nordique. Ces compétitions se dérouleront bien sûr toujours sous forme de sprint. Afin de faire découvrir ce sport d’hiver au plus grand nombre, du maté-

Des courses où se retrouve la relève.

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IBU CUP : LA COURSE AU CRISTAL REPRENDRA EN NORVÈGE La saison 2017/2018 de l'IBU Cup, véritable circuit B de la coupe du monde (parfois encore nommé à tort coupe d'Europe), s'ouvrira en terres norvégiennes fin novembre. À Sjusjoen, il y aura deux sprints et deux relais mixtes. Cette ouverture est toujours très attendue. Après des mois de préparation, la planète biathlon aura les yeux rivés sur ces épreuves avant le retour des élites, en Suède, la semaine suivante. Le tout nouveau stade de Lenzerheide permettra à la Suisse de mettre un pied dans le calendrier IBU avant de candidater probablement à l'accueil d'une étape de coupe du monde à l'avenir. Le circuit IBU Cup partira ensuite sur les traditionnels sites d'Obertilliach, Martell, Brezno ou Arber, avant un final en Russie, à Uvat d'abord puis à Khanty-Mansiysk. Cet hiver encore, il sera bien sûr question des classements généraux et de la lutte pour les différents globes de cristal, mais le circuit IBU Cup est aussi et surtout l'antichambre de la coupe du monde, le passage obligé vers le Graal. Côté tricolore, face à des équipes A quasi-indéboulonnables, les places seront distillées au compte-gouttes. L'hiver dernier, Julia Simon et Aristide Bègue y avaient goûté pour la première fois, tandis qu'Antonin Guigonnat et Enora Latuillière amorçaient leur retour chez les cadors. Mais comme à chaque nouvelle saison, les cartes seront remises en jeu lors des premières étapes. Chloé Chevalier, contrariée dans ses plans par une blessure à la main, Coline Varcin ou Emilien Jacquelin voudront aussi saisir les rares opportunités de monter à l'étage supérieur. Côté international, le collectif russe devrait encore faire étalage de sa densité, tant chez les hommes que dans les courses féminines. On attend également le réveil des Norvégiennes et des Allemands, plutôt discrets l'an passé. Premiers éléments de réponse sur la neige de Sjusjoen.

LE CALENDRIER ¡IBU Cup 1 : Sjusjoen 22 au 25 nov. Sprint et relais mixtes ¡IBU Cup 2 : Lenzerheide 7 au 10 déc. Sprint/poursuite/relais mixtes ¡IBU Cup 3 : Obertilliach 13 au 17 déc. Individuel/sprint/relais mixtes ¡IBU Cup 4 : Brezno-Orsblie 5 au 7 janv. Sprint ¡IBU Cup 5 : Arber 10 au 13 janv. Individuel/sprint ¡Championnat d'Europe Open : Ridanna 23 au 28 janv. Individuel/sprint/poursuite/relais mixtes ¡IBU Cup 6 : Martell 1er au 3 fév. Sprint/poursuite ¡IBU Cup 7 : Uvat 9 au 11 mars Individuel/sprint ¡IBU Cup 8 : Khanty-Mansiysk Super sprint/sprint/poursuite

LES NOUVEAUX MODÈLES EN DÉBAT À GRENOBLE Nordic France et ses partenaires organisent le 1er décembre prochain les 5es Rencontres du nordique à Grenoble (salle Canopée - ancien CRDP au 11, Avenue Général Champon). En Isère, les échanges s'articuleront autour du thème "Pratiques, pratiquants, vers de nouveaux modèles". Le matin, une première table ronde "Le nordique dans tous ses états" permettra de débattre autour des activités émergentes ou en développement (fatbike, randonnée nordique, traîneau à chiens, ski-roues...). Comment ses pratiques cohabitent sur le même espace ? Comment peuvent-elles redynamiser les disciplines traditionnelles ? Après une pause déjeuner et la présentation d'une grande enquête de clientèle, les acteurs du nordique (institutionnels ou économiques) présenteront leurs stratégies pour rajeunir le panel des pratiquants et toucher le grand public, notamment les non-initiés. Les Rencontres seront clôturées par Marie-Noelle Battistel, députée de l'Isère et présidente de l'Association nationale des élus de la montagne (ANEM).

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Sport et Neige en fête pour ses 40 ans

« À l’époque, je vendais une fixation 10 francs, une paire de chaussures 40 F et les skis 80 F. » Nous sommes en 1977, à Pontarlier. Alain Meuterlos vient de créer l’enseigne Sport et Neige dans le sous-sol de la maison de ses parents, rue Jean-Perrin. « Le skating n’existait pas, le ski de fond était familial, on vendait des skis Grandchavin, Vandel… Et pour faire tourner la boutique, je faisais les marchés quasiment tous les jours à la belle saison, en vendant des articles de sports collectifs », se souvient-il. Trois ans plus tard, c’est au 4 rue Montrieux qu’il s’installe avec son épouse Sylvie. Les hivers 1983-84 sont difficiles, mais l’aventure est lancée. En 1992, on fait la queue devant son nouveau local de la rue de la République : les champions d’Albertville, Fabrice Guy et Sylvain Guillaume, y dédicacent posters, maillots, skis, bonnets après leur succès olympique. En 2003, les Meuterlos rejoignent la zone des Grands-Planchants et, sous l’impulsion de leur fils Yves, se spécialise, dès 2007, dans le trail running. Un choix gagnant : « Aujourd’hui, les deux activités génèrent quasiment autant de chiffres d'affaires », résume Yves. Forte de neuf personnes, l’équipe de Sport et Neige va vivre, du 1er novembre au 31 décembre, deux mois de fête pour les 40 ans de l’enseigne familiale, en proposant notamment une grande animation commerciale couplée à un QCM historique : « On souhaite conforter le lien avec notre clientèle, nous lui demanderons leur souvenir lié à Sport et Neige. »

FIS WORLDLOPPET CUP : SEPT RENDEZ-VOUS POPULAIRES La saison 2018 de la FIS Worldloppet cup s’ouvrira en Autriche, à l’occasion de la Dolomitenlauf le 21 janvier sur une distance de 60 km. Direction ensuite l’Allemagne pour la course des rois du 4 février, la König Ludwig Lauf sur 50 km classique. Seule étape française du calendrier, La Transjurassienne se déroulera en style libre le 11 février sur 68 km entre Lamoura et Mouthe. L’Estonie accueillera la semaine suivante les coureurs populaires sur le Tartu marathon en classique alors que l’American Birkebeiner se disputera le 24 février sur un 50 km libre. Le Demino skimarathon est programmé le 3 mars en Russie, juste avant le marathon de l’Engadin qui clôturera la saison internationale des longues distances que viseront, côté français, les équipes Gel Rossignol et Haute-Savoie Nordic Team. 107


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KÍLIAN JORNET Sur les montagnes de Tromsö pour préparer et marquer la Tromsö Skyrace. Ce que j'adore avec la Norvège, c'est la possibilité de courir jusqu'au sommet depuis la mer.

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Depuis deux ans, l'enfant des Pyrénées vit en Norvège. Parce que « j'aime la solitude et les grands espaces vierges », justifie la star planétaire. En exclusivité pour Nordic Magazine, il ouvre son ALBUM-PHOTOS scandinave.

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Cet été, Kílian Jornet a gravi à deux reprises le toit du monde. « Monter deux fois l’Everest sans oxygène en une semaine ouvre un nouveau champ de possibilités en alpinisme », s'est réjoui « l’ultra-terrestre ». Cette prouesse met fin à son projet Summits of my Life, qui lui a permis de visiter les points culminants de chaque continent. Il avait notamment grimpé deux fois le mont-Blanc en une journée, sachant que l’ascension moyenne nécessite deux journées entières. C'est en Norvège que Nordic Magazine a retrouvé Kílian Jornet. Le Catalan vit dans le district de Romsdal. Quinze habitants au kilomètre carré et un chapelet de petites montagnes qui culmine à moins de 2000 m, mais que l'on rejoint depuis le niveau de la mer.

À côté de chez moi, en Norvège, on peut faire, du ski jusqu'au mois de juin.

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Une descente en pente raide, c'est l'une de mes passions depuis quelques années. C'est Vivian Bruchez qui m'a initié à cette discipline

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Ce que j'adore aussi en Norvège, ce sont les mois d'été avec la lumière qui dure vingt-quatre heures. On peut sortir en pleine nuit et faire des longues sorties.

Le ski de randonnée, c'est l'un de mes sports préférés...et aussi le plus complet. Et par une belle journée comme celle-ci, encore plus ! Belle journée d'escalade avec des amis. En 2016, je suis sur la Dent Blanche pour préparer mon expédition à l'Everest. J'ai pris cette photo avec un déclencheur automatique. 112

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Ski de fond VOYAGES D´HIVER Nous sommes fiers de vous présenter notre nouveau programme, sur notre site Internet :

www.sandozconcept.com/fr

Scandinavie Chalets de rêve Séjours accompagnés Courses populaires Multi-activités/Aurores Séjours en itinérance Stages techniques

Sandoz Concept, case postale 1, CH – 7513 Silvaplana E-mail: travel@sandozconcept.com, Tel : +41 (0) 81 828 94 38 nordic Contact pour la France: +33 (0) 4 66 72 32 91 MAGAZINE

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Emmanuel Jonnier

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a nuit que je viens de passer a été assez sereine, étonnamment. Il faut dire qu’hier soir, on l’a bien préparée. Tout le groupe autour de la grande table, très bon repas, superbe ambiance, avec des rires et des conneries. Avant notre réunion de course, on a remis les informations pour voir Roddy sprinter, une fois de plus, dans sa belle combinaison blanche. On a encore hurlé comme des malades quand il a coupé la ligne d’arrivée en glissant sur un seul ski, les bras tendus et ses grosses paluches ouvertes pour aller chercher la première médaille olympique française en ski de fond. La suite de la soirée a été très facile, on a parlé de la météo du lendemain, du choix des skis. Les miens sont déjà presque choisis. Cette année, j’ai touché une super paire et, avec Vincent Giachino, mon technicien, on va faire les essais d’avant course sans pression, juste pour ne pas casser les routines. Roberto1 nous a amenés au top de notre forme, et les techniciens sont sur une bonne lancée. On devrait bien glisser… A-t-on parlé d’une tactique de course ? Difficile à imaginer. Ce 50 km est annoncé comme le plus dur que l’on ait couru à ce jour. Ce sera avant tout un combat individuel pour rester dans le bon groupe et passer les longues bosses. Demain, nous serons quatre Français à nous élancer dans cette épreuve des Jeux de Turin 2006. C’est NOTRE épreuve reine, elle aura sa remise de médailles au plein milieu de la cérémonie de clôture. Grandiose… Nous savons qu’un des hommes de cérémonie devrait être Toz2. Janjan3 sera comme un feu follet dans le peloton. On ne sait pas encore de quoi il est

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Désormais, je n’ai plus qu’une tactique, ne pas lancer le sprint d’arrivée trop tôt. Beaucoup de coureurs se sont fait doubler dans les trente derniers mètres durant les courses précédentes. La faute à ce mini-talus au tout début de la ligne droite. Quoi qu’il se passe, j’attendrai de l’avoir passé pour tout donner. … Accélération. Ils me dépassent par la gauche. Dementiev me double au sommet du talus, c’est le signal de mon sprint. Il faut le suivre, c’est lui le plus rapide et c’est le moment que j’ai choisi…La ligne est IN-TER-MI-NA-BLE. Ça « coince » dans tous les sens. Je double, je prends de la vitesse, je me rapproche de Botvinov, il est troisième… Il commence à ralentir lui aussi ! … Quelques minutes plus tard, lors du contrôle antidopage, le grand Piller Cottrer (cinquième) me demande si je suis content de cette quatrième place et me dit que je vais refaire ma course toute ma vie. Est-ce que j’aurais pu aller plus vite ce jour-là ? Un peu plus longtemps, certainement ; plus vite, je ne pense pas ! Est-ce que d’autres auraient dû aller moins vite ce jour-là ? ! J’en ai l’intime conviction* ! n 1. Roberto Gal, entraîneur italien de l'équipe de France de 1998 à 2011. 2. Vincent Vittoz. 3. Jean-Marc Gaillard. 4. Alexandre Rousselet

* Dementiev (2e) sera suspendu deux ans pour prise d’EPO lors d’une course sui-

vante. Botvinov (3e) est le seul athlète autrichien de ski de fond non banni des JO de Turin après le scandale de dopage organisé.

On sent qu’aucun favori n’ose tenter sa chance, le parcours fait trop peur. Le dernier tour à beau se courir à bloc, c’est trop tard ; personne ne lâche, nous serons beaucoup trop à l’arrivée. J’essaie d’attaquer dans la dernière grande bosse, mais je suis coincé dans le groupe et obligé de suivre, ce qui me panique un peu. J’ai peur d’avoir raté le « coche » ! …

Je suis coincé et obligé de suivre, ce qui me panique un peu. J'ai peur d'avoir râté le coche. 114

Emmanuel Jonnier, ancien fondeur français, fait aujourd’hui partie de la “cellule glisse” de l’équipe de France.

b

capable, mais on devine l’énorme potentiel du bonhomme. Alex4 sera le baroudeur. Quant à moi, j’ai réalisé mon meilleur résultat sur le dernier 50 km avant les Jeux, je suis en forme, j’aime la dernière grande montée, je pense pouvoir tirer mon épingle du jeu !

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