NORDIC MAGAZINE n°30

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BAPTISTE GROS Le cœur sous l'armure

PETTER

Northug Entretien exclusif

TRANSJU' Philippe Candeloro raconte

THIBAUT

PINOT

Passion nordique nordic

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Février 2019 mynordic.fr @nordicmag

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L’esprit nordique

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nordic Magazine #30

LA TRANSJU’ • BAPTISTE GROS • PETTER NORTHUG • THIBAUT PINOT • PHILIPPE CANDELORO

FÉVRIER 2019

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nordic Magazine

BAPTISTE GROS

PETTER

Northug Entretien

Le cœur sous l'armure

exclusif

Philippe Candeloro raconte

PINOT

Passion nordique

Février 2019 mynordic.fr @nordicmag

30 23/01/2019 15:18

DES BLEUETS SANS COMPLEXE

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} Rédaction Directeur de la publication et de la rédaction : Franck Lacroix Rédacteur en chef délégué : Jérôme Martinet Ont collaboré à ce numéro : Marie-Laure Brunet, Florian Burgaud, Karine Garnier, Jean-Étienne Celle, Iris Pessey, Louis Delvinquière, Vincent Berlandis, Bernard Morel, Thomas Bray, Marine Bouhier, Aurore Braconnier, François Schlotterer. } Publicité Tél. : + 33 (0)6 75 93 56 12 Corentin Jacquot (Alpes) : + 33 (0)6 33 43 35 78 } Diffusion La liste complète des points de diffusion dans les Alpes, le Jura franco-suisse, les Vosges, les Pyrénées, Paris et Lyon sur www.mynordic.fr } Photo de couverture Nordic Magazine } Impression : Rotimpres } Abonnement 1 an - 4 numéros : 28 € Participation aux frais d'expédition et soutien à Nordic Magazine www.mynordic.fr ou encart page 16 Anciens numéros : 5 euros le numéro.

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Résidence des Épilobes 300, chemin des Mouillettes 39220 Prémanon Tél. : + 33(0)6 85 96 90 94 E-mail : nordicmagazine@live.fr Nordic Ma est édité nordic par les Éditions du Jura SAS au capital de 5 000 € RCS Lons-le-Saunier 538 166 166 Président : Franck Lacroix

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L'APPLICATION

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La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes et photos qui lui sont adressés. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans le magazine est interdite. Merci à Fabrice Guy, parrain, Laurence Rochat, marraine. Merci à Michel Roulet, Myriam et Daniel Comtet, Isabelle Begon, Flavio Becchis, Laurent Mérat, Jean-Marie Thévenard, Perrine Blanc. Et merci à nos annonceurs. Création : décembre 2011 Dépôt légal : février 2019 ISSN : 2257-4638

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Ce n'est pas tous les jours que la presse suédoise salue la réussite de l'équipe de France de ski de fond. Et pourtant, des médias de la nation des Markus Hellner, Johan Olsson, Gunde Svan et autres Mathias Fredriksson citent bien en exemple les exploits des jeunes Français lors des championnats du monde U23/ juniors disputés à Lahti fin janvier. C'est que, coup sur coup, Jules Chappaz (10 km) et Jules Lapierre (15 km) viennent de décrocher l'or mondial alors que les jeunes fondeurs suédois n'ont jusqu'alors pas franchement brillé sur les épreuves de distance. L'or mondial des deux leaders français couronne d'ailleurs un collectif tourné vers le très haut niveau. Les places d'honneur décrochées par Tom Mancini, Hugo Lapalus, Arnaud Chautemps, Théo Schély chez les messieurs, Flora Dolci, Delphine Claudel, Laura Chamiot-Maitral chez les dames, illustrent cette densité rarement vue en équipe de France juniors et U23. Ces jeunes générations, qui ont eu pour guides Vincent Vittoz, Maurice Manificat et les médaillés olympiques de Sochi et Pyeongchang, n'ont pas de plafond de verre au-dessus de leur tête. Ne s'imposent pas de limite. Ils ont déjà tous connu, ou presque, les joies d'une médaille internationale, seul ou en relais. Cette jeunesse sans complexe est le meilleur atout d'une équipe de France qui peut désormais s'appuyer sur des talents à tous les niveaux de son organigramme sportif. D'autant plus que l'encadrement, avec notamment Olivier Michaud, Julien Robert, Claire Breton,

Baptiste Desthieux, calque son discours auprès de la relève sur celui tenu à l'attention des cadors. La pépinière du biathlon ne manque pas d'atouts non plus. En atteste par exemple le titre mondial junior en relais de Camille Bened, Lou Jeanmonnot et Myrtille Bègue acquis l'an passé à Otepää, là même où Martin PerrillatBottonet and Co brillaient par équipe et en solo. Portés par une équipe de France A riche de nombreux talents, les bleuets grandissent avec, chevillée au corps, l'idée qu'un Français peut devenir champion du monde ou héros olympique. Comme ce fut le cas de leurs aînés des années 1990-2000. Que ce n'est plus la chasse gardée des Scandinaves, des Allemands ou des Russes. Certes, il faut travailler, y croire dur comme fer y compris quand les embûches parsèment le parcours de ces jeunes champions. Donnée comme perdue pour le sport de compétition après une terrible blessure à la cheville il y a un an et demi, la biathlète de Mouthe Caroline Colombo n'a pas renoncé, pour finalement gagner sa place sur... la coupe du monde cet hiver. Elle incarne aujourd'hui, comme sa conscrite Julia Simon, l'avenir des bleues. Le point d'horizon de cette jeune génération se trouve en Chine, où auront lieu les Jeux olympiques de Pékin en 2022. D'ici là, certains d'entres eux auront concrétisé leur énorme potentiel. D'autres non, car la dure loi du sport de haut niveau ne fait aucun cadeau, y compris à des espoirs pleins d'envie et d'ambition !

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Prochain numéro :

Octobre 2019

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Le sommaire ,

3 L'ÉDITO

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La Transju'

Des bleuets sans complexe

6 ZOOM benjamin becker/trans'organisation

Les biathlètes françaises gagnent en coupe du monde

8 PLANÈTE NORDIQUE

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BENJAMIN BECKER/TRANS'ORGANISATION

8 Bjoerndalen / Domracheva : l'adieu aux armes 10 Chaux-Neuve : pas de coupe du monde en 2020 ? 12 Les montagnes russes de Martin Fourcade 14 Johannes Klaebo s'offre le Tour de ski

ils sont les piliers de la transju' nordic

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presse sports

Caroline Colombo

20 FRANÇOIS SCHLOTTERER

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Ils portent sans faillir la Transju’ depuis 40 ans. Sénateurs ou bénévoles, ils ont connu la toute première édition avortée de 1979, les galères indomptables du climat et de mémorables fêtes au chalet des Ministres. Parole à ceux sans qui cette course mythique ne serait plus…

Plus de 1000 bénévoles se mobilisent chaque année pour accueillir les quelque 4500 fondeurs internationaux.

17 STYLE LIBRE/STYLE CLASSIQUE

Le Grand Vassal-Bo

22 LA TRANSJU' 26 Transju' : quarante ans d'histoires humaines 30 Quelle Transju' en 2034 ? 38 Les parcours vus par Marie Kromer et Curdin Perl NORDIC MAGAZINE

54 CLAIRE BRETON Une femme coach chez les nordiques

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46 LE GRAND ENTRETIEN Thibaut Pinot

60 L'ÉNIGME RYOYU KOBAYASHI 64 PETTER NORTHUG JR Entretien exclusif

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Terre nordique

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70 ENQUÊTE Les biathlètes suisses affûtent leurs armes

78 LE GRAND PORTRAIT

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LAURENT MÉRAT/SIXPARSEPT

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68 NORTHUG/SHIPULIN : OUT !

Baptiste Gros

84 IRIS PESSEY

Mén.

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Au pays des caribous

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86 LE SKI DE RANDONNÉE NORDIQUE 92 Où pratiquer 94 Le SRN en trois questions

liberté

96 AGENDA

Le ski de randonnée nordique ne cesse de se développer. Nordic Magazine a mené l'enquête sur une pratique qui permet de se fondre dans la nature.

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Tom Mancini nordic magazine

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104 SELFSKI

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96 Les Mondiaux de ski nordique 98 Les Mondiaux de biathlon 100 Une coupe d'Europe en Vallée de Joux 102 Le Grand Besançon fête l'outdoor

106 MARIE-LAURE BRUNET La dynamique d'équipe

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– Photos : © Sémaphore - Rider : Sam Favret. * Le monde a besoin de votre regard

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SACRÉES 25 ANS APRÈS Dans la ferveur populaire du site de la coupe du monde de biathlon à Ruhpolding, les Françaises brandissent le drapeau tricolore après leur victoire lors du relais dames. Les bleues viennent de devancer l'Allemagne d'Uschi Disl et la Russie d'Olga Simushina. Nous sommes le... 16 janvier 1994 et Corinne Niogret, Véronique Claudel, Delphyne Heymann et Anne Briand ajoutent un nouveau podium aux deux déjà décrochés trois jours plus tôt lors du sprint par Emmanuelle Claret et Corinne Niogret. Vingt-cinq ans plus tard, ce sont les tricolores de 2019 qui créént la sensation, en s'imposant sur cette même épreuve de Ruhpolding. Avec seulement quatre pioches (36/40 au tir), Julia Simon, Anaïs Bescond, Justine Braisaz et Anaïs Chevalier signent une performance majeure, devant la Norvège et l'Allemagne. Dire qu'en 1994, les deux biathlètes des Saisies n'étaient pas nées et que Chevalier n'avait pas soufflé sa première bougie ! Décomplexées, talentueuses, médiatisées, les biathlètes de l'équipe de France dames, emmenées par le tandem Frédéric Jean - Vincent Porret, soignent l'héritage de leurs aînées qui tutoyaient déjà les sommets dans les années 1990-2000. Qui a oublié le titre olympique dans le 3 x 7,5 km d'Albertville ? Depuis plus de 25 ans, les relais féminins ont apporté leur lot de médailles internationales et olympiques à l'équipe de France. En sera-t-il de même aux championnats du monde d'Östersund ? Réponse le samedi 16 mars. n Photo : Evgeny Tumashov/NordicFocus 6

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Le quatuor français Anaïs Chevalier, Justice Braisaz, Anaïs Bescond et Julia Simon vient de signer une performance majuscule en remportant le relais de Ruhpolding, avec seulement 7 quatre fautes au tir.


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Planète nordique

BIATHLON AUF SCHALKE b

Bjoerndalen/Domracheva : l'adieu aux armes scène. La chaîne de télévision norvégienne TV2 a recruté la légende qui participe désormais à la coupe du monde en tant que consultant. Du coup, l'ex-athlète est invité à donner son avis. Sur les affaires de dopage qui

UNE COURSE, DEUX BLESSÉES

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GEPA PICTURES/ CHRISTIAN WALGRAM

Kenneth Gangnes jette l'éponge

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Début janvier, Julia Clair a chuté à la réception d'un saut sur le tremplin de Courchevel et s'est blessée à un genou. L'IRM a révélé une rupture des ligaments croisés. La Vosgienne a dès lors mis un terme à sa saison. Ce n'est pas la première fois que la jeune femme de 24 ans doit mettre entre parenthèses sa carrière d'athlète de haut niveau. En juillet 2016, déjà sur le tremplin du Praz, elle avait subi une double fracture clavicule/humérus. Elle n'avait pu concourir durant dix mois. Julia Clair, leader de l'équipe de France il y a trois hivers, n'avait, ensuite, pas pu se qualifier pour les Jeux olympiques de Pyeongchang, en Corée du Sud.

INSTAGRAM FALLA b

Le mercredi 23 janvier, à Lahti, en Finlande, Ayane Miyazaki est devenue la première championne du monde de combiné nordique de l’histoire.

FIN DE SAISON POUR JULIA CLAIR

Ce n'était qu'une demi-finale de coupe du monde. Mais le sprint d'Otepää, le 19 janvier, a fait deux victimes, et pas des moindres. En effet, les deux rivales scandinaves, spécialistes du format et favorites pour les médailles aux Mondiaux de Seefeld, la Suédoise Stina Nilsson et la Norvégienne Maiken Caspersen Falla, ne sont pas sorties indemnes de leur confrontation. La première a quitté la piste, en boîtant. Elle a déclaré forfait pour la finale et n'est pas revenue en coupe du monde. La seconde a été blessée par son adversaire , qui lui a involontairement enfoncé son bâton dans la cuisse. « J’ai vu couler beaucoup de sang à travers la combinaison », a raconté la jeune femme qui a remporté la victoire.

Combiné nordique au féminin

abîment l'image d'un sport où il a excellé, ou sur le parcours chaotique de Martin Fourcade en ce début d'hiver. À noter que le Norvégien est le premier à défendre le Français lorsque celui-ci est attaqué. n

THIBAUT/NORDICFOCUS

PISTE ROUGE

Le sauteur norvégien a remporté une médaille d’or lors des championnats du monde en 2016. Après plusieurs blessures – notamment une rupture du ligament croisé antérieur après une chute à Hinzenbach – il a décidé d'arrêter, convaincu qu'il ne retrouverait pas son niveau.

Passage de relais entre Darya Domracheva et Ole Einar Bjoerndalen.

Le bâton de Stina Nilsson s'est enfoncé dans la cuisse de Maiken Caspersen Falla.

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C

'est une histoire digne des plus belles comédies romantiques. C'est ensemble que le couple Ole Einar Bjoerndalen/ Darya Domracheva a dit au revoir à son public. Le biathlète le plus titré de l'histoire et la quadruple championne olympique ont participé, le 30 décembre, à la mass-start et à la poursuite du Biathlon auf Schalke, en Allemagne. Plus de 45 000 spectateurs avaient pris place dans le stade de Gelsenkirchen. La fameuse VeltinsArena a ovationné les deux biathlètes, d'autant plus qu'ils ont terminé à la troisième place. Elle a aussi applaudi la victoire des Italiens Dorothea Wierer/Lukas Hofer et salué, une dernière fois, le Russe Anton Shipulin (associé à Ekaterina Yurlova), venu faire un dernier tour d’honneur après une carrière passée aux avantpostes du biathlon mondial. Mais c'est bien l'image d'OEB — trois lettres qui pèsent huit médailles d’or olympiques, vingt titres de champion du monde et six gros globes de cristal — et son épouse unis dans l'effort et le show qu'ils retiendront. « C'était vraiment super de courir avec Ole ! Et un grand plaisir de retrouver mes anciens amis ! », s'est félicitée la Biélorusse, ambassadrice des Jeux européens qui auront lieu à Minsk du 21 au 30 juin. Son mari, lui, n'a pas complètement quitté la

Julia Clair, dans le ciel de Prémanon, lors de la coupe du monde de décembre dernier.

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@ROSSIGNOL APPAREL | ROSSIGNOL.COM © Vanessa Andrieux

ANOTHER BEST DAY

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Martin Fourcade, Olympic Champion 9


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Planète nordique PISTE ROUGE Dopage : l'enquête continue

Antoine Gérard, encouragé par le public de Chaux-Neuve.

VOLK/NORDICFOCUS

La police autrichienne a profité de l’étape d’Hochfilzen de la coupe du monde de biathlon, en décembre, pour interroger athlètes et membres de l’encadrement russes. Ceux-ci sont soupçonnés de « fraude grave liée au dopage » et « d’usage de substances et méthodes interdites liées au dopage ».

POOL KMSP/AGENCE ZOOM

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La justice donne raison à Legkov

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Pas de coupe du monde de combiné nordique à Chaux-Neuve en 2020 ? imanche 20 janvier, 4 000 spectateurs étaient massés le long de la piste du Lernier – portant à 8 000 le total de spectateurs en 2019 – pour assister à la coupe du monde de combiné nordique à Chaux-Neuve. En 2020, ils pourraient être privés de ce spectacle. Il serait difficile pour les bénévoles, déjà mobilisés sur les Jeux olympiques de la jeunesse (JOJ) Lausanne 2020, d'organiser sur la même période un autre événement mondial. La Fédération internationale de ski a bien proposé de décaler l'étape en mars, mais la France

La révérence de Magnus Moan

CHAPPAZ CHAMPION DU MONDE

DORIN-HABERT DE NOUVEAU MAMAN

HUGO BUFFARD EN COUPE DU MONDE

Tout simplement en récitant son ski, Jules Chappaz est devenu, mardi 22 janvier, à Lahti (Finlande), champion du monde junior du 10 km libre. Le skieur de La Clusaz avait pris quelques jours plus tôt, la quatrième place du sprint classique.

Marie et Loïs Habert étaient déjà les heureux parents d'Adèle, née en 2014. Depuis le 15 janvier, la famille, qui se consacre notamment à Zecamp, dans le Vercors, s'est agrandie. Une seconde petite fille a rejoint le foyer : elle s’appelle Evie. Et dans Evie, il y a (heureuse) vie.

La coupe du monde, le Rousseland l'a déjà fréquentée, mais c'était en tant que combiné. Fin janvier, sur l’épreuve d’Ulricehamn, il a couru comme fondeur, aux côtés de Manificat, Duvillard, Lapierre ou Jouve. Il doit sa participation à ses beaux résultats en coupe d’Europe.

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IMARIE DORIN-HABERT b

Une erreur s'est glissée dans nos pages « boutique » de Nordic Magazine n° 29. En lieu et place de la photo du bâton Swix Quantum One, nous avons diffusé la photo du modèle Quantum Six. Voici donc la bonne.

VMATHIEU NOLLY

Erratum

n'est pas convaincue, notamment parce que l'enneigement est alors moins assuré (on l'a vérifié lors des championnats de France qui ont déjà dû être annulés). La négociation est en cours, confirme-t-on à Nordic Événements, l'association en charge de l'organisation. Rien n'est donc arrêté. Tout juste confirme-t-on que, sur la table, il y a aussi en projet, l'an prochain, non plus en hiver mais en été, la tenue d'un Grand Prix, avec saut sur le tremplin de la côte Feuillée et course de rollerski dans le centre-ville de Pontarlier.

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Le combiné norvégien, chouchou du public de ChauxNeuve, a annoncé mettre fin à sa carrière à la fin de la saison.

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La commission disciplinaire du Comité international olympique (CIO) avait disqualifié Alexander Legkov des Jeux de Sochi. Ses médailles lui avaient été retirées. Le Russe, soupçonné de dopage, avait contesté cette décision. La justice suisse lui a donné raison. « Mes médailles sont propres », a pu se targuer l'athlète aujourd'hui retiré, par la voix de son avocat.

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Un attrait pour la performance

Somfy, partenaire de Martin Fourcade depuis 10 ans

Credit photo : Agence Zoom

SOMFY TEAM


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Planète nordique

Le podium

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JWSC2019 /JANINA PITKÄNEN

Ruhpolding (Allemagne).

JULES LAPIERRE

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Nordic story

Après avoir étonné sur le Tour de ski, où il a terminé meilleur tricolore avec une 4e place dans la terrible montée de l'Alpe Cermis, c'est à Lahti qu'il est ensuite allé briller. En Finlande, le fondeur chartrousin a remporté le titre mondial U23 sur le 15 km libre, après une course empreinte de maîtrise. RAUSCHENDORFER/NORDICFOCUS

LAURENT SALINO/AGENCE ZOOM

Ascension

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pas attendre : celui-ci signe une incroyable remontée à la 5e place de la poursuite, suivie d'une 9e place sur la mass-start. Mais constatant son « manque de régularité », le quintuple champion olympique français semble faire une croix sur le gros globe promis à Johannes Boe, impitoyable vainqueur de neuf des douze premières courses individuelles du calendrier ! Pourtant, Fourcade retrouve du plaisir et de belles places d'honneur (trois quatrièmes positions à Oberhof et Ruhpolding). Mais dans la tête, il n'est pas à 100 % de ses sensations, ni de ses capacités. Même si le podium en relais le booste. Le champion français évoque « un manque de fraîcheur mentale ». Dès lors, son entourage réfléchit aux impasses à mettre en place en vue des Mondiaux de mars. En particulier sur la lointaine et fatigante tournée nord-américaine. Il faut préparer au mieux Östersund où Fourcade a de bonnes habitudes : c'est l'un des sites où il s'est le plus imposé durant sa carrière.

Top 10

Le Vaudois de 23 ans a décroché les premiers tops 10 de sa carrière en coupe du monde lors de la Tournée des Quatre Tremplins (7e à Innsbruck, 8e à Bischofshofen). Il a renouvelé l'exploit à Predazzo. C'est désormais vers le podium que regarde le sauteur.

MANZONI/NORDICFOCUS

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artin Fourcade, dans sa quête d'un historique huitième globe consécutif, s'attendait, naturellement, à une opposition relevée cette année. Mais sans doute pas à ce que son corps le trahisse à de nombreuses reprises. L'hiver a pourtant parfaitement commencé : une victoire d'entrée de jeu sur le relais mixte de Nove Mesto, suivie d'un autre succès arraché au forceps sur le 20 km. Puis, le trou noir. Le premier loupé de la saison avec une 24e place sur le sprint et un abandon sur la poursuite. Johannes Boe s'empare du maillot jaune, propriété depuis sept ans de l'ogre catalan. Le staff français et son athlète vedette s'interrogent sur ce couac physique. Trois jours de repos plus tard, l'étape d'Hochfilzen redonne le sourire à Fourcade qui monte sur la première puis la deuxième marche à l'occasion de la poursuite et du sprint. Après ce « week-end qui fait du bien à la tête », patatras : le fragile édifice s'écroule de nouveau lors du sprint de Pokljuka (43e place). Le sursaut du champion ne se fait

KILLIAN PEIER

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Fourcade sur les montagnes russes

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Martin Fourcade a entamé la saison avec une victoire à Pokljuka, puis a connu des hauts et des bas en termes de forme et de résultats.

ANAÏS CHEVALIER Valeur sûre

Deux podiums individuels à Oberhof, un autre à Nove Mesto sur la mass-start et une brillante participation à la victoire des Françaises sur le relais de Ruhpolding, Anaïs Chevalier affiche une belle constance en coupe du monde.

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FESTIVAL OUTDOOR

GRANDES HEURES NATURE

13 - 16 JUIN 2019

BESANÇON 20 ÉVÉNEMENTS SPORTIFS UN VILLAGE D’ANIMATIONS DES SHOWS SPECTACULAIRES DES ESPACES D’INITIATIONS 50 EXPOSANTS ET ÉQUIPEMENTIERS CONFÉRENCES ET CONCERTS

LE RENDEZ-VOUS DES AMOUREUX DE L’OUTDOOR

RENSEIGNEMENTS ET INSCRIPTIONS SUR

GRANDES-HEURES-NATURE.FR

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Planète nordique PISTE ROUGE

Le Norvégien Johannes Hoesflot Klaebo lors du sprint de Toblach qu'il a gagné.

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RAUSCHENDORFER/NORDICFOCUS

La chute de David Siegel

Photo finish

b MODICA/NORDICFOCUS

Le sauteur allemand David Siegel a dû mettre fin à sa saison après une lourde chute survenue à Zakopane, en Pologne. L’athlète est tombé violemment au moment de l’atterrissage. La rupture des ligaments croisés antérieurs dont il a été victime a nécessité une intervention chirurgicale. Âgé de 22 ans, il regarde déjà vers l'avenir : « Je ne me laisserai pas décourager. L'opération a été le premier pas sur la route du retour. »

Klaebo s'offre le Tour de Ski

L'ancien sauteur jurassien de l'équipe de France travaille désormais au Centre national de ski nordique et de moyenne montagne de Prémanon. Il intervient sur le stade des Tuffes, aux côtés de Nicolas Michaud, Geoffrey Lafarge... 14

Magazine n° 29], Johannes Hoesflot Klaebo a hésité. Le triple champion olympique a finalement décidé de courir le Tour de Ski de A à Z. Bien lui en a pris puisque le jeune homme est arrivé en tête au sommet de la montée de l'Alpe Cermis. Il aurait pu quitter le navire après les étapes de Toblach et Val Müstair où il a brillé – il est le premier à avoir remporté les deux sprints d’une même édition –, ou encore au soir du 15 km classique de Toblach, comme l'a fait son compatriote Emil Iversen, pourtant vainqueur de cet individuel. Mais il a décidé de prendre part à au dernier round. Tout juste s'est-il accordé un allerretour express en Norvège le jour de repos. Klaebo est resté, Klaebo a gagné. De belle manière, en plus. Il est désormais le plus jeune vainqueur du Tour de Ski. b MARKUS KEHL

Que devient Ronan Lamy-Chappuis ?

Le Tour de Ski est-il encore important pour les fondeurs ? L'édition 2018-2019 laisserait supposer qu'il a perdu de son intérêt. Près de 57 % des athlètes engagés ne sont pas allés jusqu'au bout. Soit 58 abandons masculins et 41 féminins, dont beaucoup de sprinteurs pour qui les épreuves étaient programmées au début. Avant même le coup d'envoi, les défections ont été nombreuses. À commencer par celle de la Norvégienne Therese Johaug. Pourtant, la star mondiale a connu plus d’un succès sur cette course par étapes. Elle a terminé à six reprises sur le podium et, en 2014 et 2016, elle en a même remporté le classement général. Les leaders suédoises, Ebba Andersson et Charlotte Kalla, ont, elles aussi, déclaré forfait. Après un début d'hiver chaotique [lire Nordic

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Style classique

n Si je vous rappelle la date du 29 juin 2017 ? Je pense chute en ski-roues, opération et longue rééducation. C'est une journée qui a débouché sur un an et demi compliqué ! En fait, il y a une Caro avant et une Caro après cette blessure. Ça m'a vraiment changée. Durant cette période, je me suis beaucoup remise en question et j'ai appris sur moi-même. n Si je vous dis : 19 décembre 2018 ? Ma victoire sur l'IBU Cup d'Obertilliach que je suis vraiment allée chercher au bout de l'effort, avec un ski rapide et un 19/20. C'est la course référence de ma carrière pour l'instant. Après le podium et le contrôle anti-dopage, je me suis retrouvée seule dans le stade en me disant : « tu l'as fait ! ».

n Qui vous a aidée à revenir après votre grave blessure ? Ma famille et mes proches ont été précieux, ainsi que la FFS et mes coéquipières. Le lendemain de mon opération, à 8 h 30, Stéphane Bouthiaux m'appelait pour me dire : « Caro, on ne t'a pas pris pour tes résultats, mais pour ton potentiel. » Une heure après, le chirurgien me disait que je ne pourrais plus jamais faire de haut niveau. Je me suis accrochée aux mots de Steph pour prendre le temps de me soigner correctement.

n Quels sont les prochains buts de votre vie de biathlète ? Monter sur la coupe du monde évidemment [ce qu'elle a fait à Oberhof puis Ruhpolding, N.D.L.R.], et, à plus long terme, participer aux Jeux de Pékin 2022...

Les plus beaux : celui d'Anaïs Bescond pour les Jeux olympiques et, côté coupe du monde, celui de Sandrine Bailly, une des deux Françaises à avoir gagné le gros globe [avec Emmanuelle Claret]. Un mix des deux m'irait bien.

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ZINE

n Quel palmarès d'une biathlète française vous fait rêver ?

CAROLINE COLOMBO nordic

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BIATHLÈTE DE L'AS MOUTHE, CAROLINE COLOMBO A SIGNÉ SA PREMIÈRE VICTOIRE INTERNATIONALE EN IBU CUP AVANT D'ALLER EN COUPE DU MONDE.

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Style libre

n Êtes-vous une sportive féministe ? Un peu oui, mais je l'assume. Les garçons nous chambrent souvent et j'aime trouver des arguments pour les faire changer d'avis et mater leur côté macho. Dans la vie, la place des femmes dans la société est une cause qui me tient à cœur. n Avez-vous des rituels d’avant-course ? Mes coéquipières diront que je me mets dans ma bulle avant la course, je me ferme et me concentre. n A partir de quelle température sortez-vous les gants/ le bikini, vous la native de Mouthe ? Le bikini, dès 20 °C en gros, ça passe. Les gants : tout le temps. Qu'il fasse très chaud ou froid, j'ai besoin de gants en termes de sensations avec ma carabine. n La meilleure et la pire partenaire d'entraînement ? La meilleure, Léna Arnaud. C'est avec elle que j'ai fait toutes mes années, une grande amie, on se connaît par cœur. Nous étions heureuses de progresser ensemble. La pire ? Myrtille Bègue car en fait, on suit le même cursus universitaire et, dès qu'on se retrouve, on parle beaucoup de cours. C'est une de mes meilleures amies, mais je culpabilise quand je la vois bosser pendant que je suis sur mon portable à ne rien faire !

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n C’est vrai que vous êtes fan de Justine Braisaz ? Ah oui ! C'était au lycée, elle dominait vraiment la discipline et j'essayais, souvent, de comprendre ce qu'elle avait de plus... au point de saouler mes copines avec Justine. Je les avais prises au mot en mettant une photo d'elle en fond d'écran de mon ordi ! C'est une personnalité et un physique hors du commun accompagnés d'une grosse volonté. n Vous préférez les joueurs de l’équipe de France de foot ou les biathlètes ? Je suis une grande fan de foot alors je dirais les footballeurs. En particulier Raphaël Varane, la force tranquille en défense. n Une soirée devant la TV : films d'émotions ou films d’actions ? Émotions ! Je pleure tout le temps devant les films. À voir par exemple : « Sauver ou périr » ! Sérieusement blessée à la cheville en juin 2017, Caroline Colombo a renoué, avec succès, avec la compétition internationale en biathlon. 18

n Étiez-vous obligée de vous blesser sérieusement pour vous offrir votre baptême en hélicoptère ? (Rires) Et en plus, je n'ai même pas vu les beaux paysages des Pyrénées ! J'essaierai de gagner des courses pour m'en offrir un vrai !

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François Schlotterer

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’est la très bonne nouvelle du dernier congrès de la Fédération internationale de biathlon cet automne : Le Grand-Bornand aura donc une étape de coupe du monde pour les trois prochaines années. Un créneau est enfin bloqué pour l’étape française lors du troisième week-end de décembre. Après de nombreux efforts, de discussions, de lobbying sans doute, voici donc la France placée durablement sur le calendrier international. Enfin ! Cette fois, les biathlètes étrangers vont aussi pouvoir prendre leurs repères et leurs habitudes dans l'Hexagone, pas seulement en été, mais en hiver aussi. Les deux premières éditions de la coupe du monde au GrandBo ces cinq dernières années ont montré le potentiel inestimable de ce stade au cœur du village. Il va maintenant falloir étoffer et développer le concept. C’est une très bonne nouvelle pour les organisateurs qui devrait leur permettre de pérenniser la structure et de valoriser le travail fourni depuis une dizaine d’années. Il faudra améliorer encore les capacités d’accueil, et donc, avec la collaboration d’Annecy, trouver, en priorité, une grande tribune. Celle qui a servi pour les deux premières éditions, habituellement utilisée au bord du lac pour le festival de feux d’artifice, a été pratique, mais, dès la deuxième édition, trop petite pour absorber l’afflux de Français qui pouvaient enfin voir du biathlon « en vrai ». Dans un espace morcelé par les chalets privés, ce sera une gageure, un vrai casse-tête, tant le périmètre est réduit, les circu-

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village et rapprocher le biathlon du public. Exactement ce que cherchait alors la FIS. Il en aura passé du temps le « Vass’ » à expliquer son rêve aux différents acteurs locaux, aux politiques, à former des volontaires, à convaincre ses collègues étrangers de soutenir ce projet, à imaginer des améliorations après les premiers tests, à redessiner des virages et des pistes à flanc de coteaux entre la rivière et les camions de fartage, à discuter du plan de caméras avec des Suédois et des Allemands, à dégager la neige du pas de tir à 3 heures du matin. Bref, à être au four et au moulin et connaître, mieux que personne, tous les tenants et les aboutissants de la mise en place d’un tel barnum. Qu’il en soit ici sincèrement remercié ! Surtout de ne pas s’être lassé en ce long et tortueux chemin car oui, le jeu en valait la chandelle. Sa meilleure récompense, c’est finalement de s’être donné du travail pour les trois prochaines saisons, près de chez lui, dans sa station de toujours. Un travail qui commence dès cet hiver car il faudra, c’est sûr, stocker de la neige tous les ans désormais pour avoir un matelas de sécurité, en cas de chute tardive l’hiver suivant. Et comme tout est bien pensé, il y a aura même une compétition estivale dans Annecy, au bord du lac, dès le mois de septembre prochain, comme avant-goût, répétition générale pour les organisateurs et les bénévoles. Qui sait, vu la vitesse du réchauffement climatique, c’est peut-être la course d’en bas, en ski-roues, qui sera un jour le grand rendez-vous annuel. Le biathlon restera au cœur des villes. T’y penseras Vass' ? n

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François Schlotterer, journaliste, a été de nombreuses années la voix du biathlon à la télévision.

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lations et les cahiers des charges contraignants ! Il faudra encore travailler sur les zones destinées au public, pour tenter de faire un peu de place aux spectateurs supplémentaires qui ne manqueront pas de venir saluer la fin de carrière de Martin Fourcade. C’est d’ailleurs un juste retour pour lui, de pouvoir tirer sa révérence en France, car Martin est pour beaucoup dans l’obtention de ce créneau du calendrier et dans le remplissage des stades. Étoffer le réseau de transports en commun pour limiter encore l’afflux de voitures individuelles sera évidemment indispensable, mais Anterselva et Ruhpolding y parviennent dans des conditions analogues sans problème majeur. Ce sera bien sûr l’occasion de fidéliser un public, mais aussi des bénévoles qui pourront progresser dans l’encadrement technique et sportif de la manifestation. Le biathlon est un sport complexe à organiser et à encadrer, puisque son cœur est constitué d’un pas de tir avec 200 carabines de 22 Long Rifle en libre circulation ou presque… tout est dans le presque ! Valoriser le travail fourni depuis des années, c’est enfin féliciter nommément Christophe Vassallo. Ils sont nombreux à travailler sur cet événement, et depuis longtemps : Aujouannet, Gay-Perret, l’office de tourisme... mais l’ancien athlète, puis entraîneur et cadre de la Fédération française de ski, devenu président du comité technique de l'IBU, est la cheville ouvrière du biathlon français et, en l’occurrence, de cette candidature devenue réalité. Et d’un concept qui pouvait passer pour fumeux : « monter un stade provisoire sur le parking du Tour de France », il a fait un argument clé pour s’installer au cœur du


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Plus de 1 000 bénévoles se mobilisent chaque année pour accueillir les quelque 4 500 fondeurs internationaux alignés sur les épreuves de La Transju'. 22

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ILS SONT LES PILIERS DE LA TRANSJU' nordic

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Ils portent sans faillir la Transju’ depuis quarante ans. Sénateurs ou bénévoles, ils ont connu la toute première édition avortée de 1979, les galères indomptables du climat et de mémorables fêtes au chalet des Ministres. Parole aux hommes de l'ombre sans qui cette course mythique ne serait plus.

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Les skieurs au milieu du fascinant dĂŠcor jurassien. 24

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Avant le départ, les coureurs unis par l’esprit rassembleur et populaire de la Transju’.

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La Transju’, jolie quadra pleine de vigueur, doit sa renommée à l’investissement de quelques amoureux du ski nordique. Parmi le petit millier de bénévoles qui œuvrent, chaque année, à la préparation de l’événement, il s’en trouve vingt, peut-être trente, qui se démènent depuis quarante ans pour faire briller et perdurer ce fleuron du massif jurassien. Ils en sont les piliers fondateurs et n’en tirent pourtant aucune gloriole. Pierre Salvi, qui fut chef de piste dès les premières éditions, puis directeur d’épreuves, partage, avec Jean-Paul Vandel et Roland Jeannerod, cette noble envie d’évangéliser les foules à la pratique du ski de fond. Les trois champions, membres de l’équipe de France et multiples sélectionnés olympiques, sont depuis très longtemps bénévoles sur la course jurassienne. Avec Michel Lamy, Claude Duraffourg et les présidents Jean-Claude Dalloz et Pierre-Albert Vandel, ils ont tout vécu... ou presque ! Et il semble que les galères aient forgé leur volonté farouche de rester solidaires. Car l’histoire de la Transju’ a toujours été jalonnée d’obstacles. Dès le départ, rien ne s’annonçait facile avec l’annulation de la toute première Transju’ en 1979, faute de neige. Ses initiateurs, Georges Berthet et Jacky Mandrillon, tous deux morts en 1980, ne verront malheureusement jamais leur idée prendre corps. Par la suite, plusieurs grains de sable sont venus se glisser dans l’engrenage de cette machine pourtant bien rodée. En premier lieu : miss météo. Trop chaud pour que les flocons recouvrent le Massacre, le temps a conduit à six annulations depuis sa création : 1979, mais aussi 1990, 1993, 2001, 2007 et

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Le journaliste de L’Hebdo du Haut-Jura garde en mémoire les fabuleuses victoires des champions locaux.

SOPHIE DALLOZ

2016. Ce fut un drame, à chaque fois. Humain d’abord (tous ces efforts des bénévoles pour rien, sans compter les participants venus de parfois très loin…) et financier ensuite : « On met cinq ans à se remettre d’une annulation », assure l’ancien président de Trans’Organisation, Jean-Claude Dalloz. En 1997, les caisses sont vides et le déficit impossible à combler. Les dix ski-clubs concernés lancent l’opération « Commando ». « C’était la vie ou la mort de la Transjurassienne. Les clubs se sont organisés pour créer l’association Trans’Organisation en 

Le journaliste couvre la course mythique depuis 1982 et l’Hebdo du Haut-Jura, dont il est directeur, édite encore chaque année le fameux « Journal des partants ». L’homme de presse, passionné de sport et natif de Saint-Claude, se souvient des premières années, lorsqu’il exerçait au Courrier de Saint-Claude et à L’Indépendant du Haut-Jura. « L’épreuve s’appelait La Progressime de 1979 à 1982, avant de devenir La Transjurassienne en 1983. Je m’occupais du reportage photos et mon collègue, Maxime Villirillo, écrivait les textes. Il régnait une incroyable ambiance populaire. J’ai en mémoire des départs grandioses à La Combe du Lac, où les coureurs partaient tous en même temps, avec les hélicos d’Eurosport, Antenne 2 et Canal + au-dessus de leurs têtes. Lorsque les skieurs s’élançaient, on entendait ce bruit fascinant du départ, comme une immense vague de fond. » Ses meilleurs souvenirs touchent à son cœur d’enfant du pays : « C’était merveilleux de voir les locaux gagner la course. La victoire d’Hervé Balland et de Marie-Pierre Guilbaud en 1991 fut formidable, tout comme la belle revanche de Philippe Grandclément qui a remporté la Transju en 1992, après son éviction des JO d’Albertville. » Ça, c’est l’émotion collective. « Mais les souvenirs qui n’appartiennent qu’à moi, dit-il main posée sur le cœur, ce sont les Transju’ où j’emmenais l’Abbé Vuillermoz » [un des premiers abonnés de Nordic Magazine]. Ce chanoine haut-jurassien très apprécié a participé à dix Transju' entre 1980 et 1989. « Nous arrivions à 6 heures du matin à La Combe du Lac. Il faisait encore nuit et nous attendions dans la voiture. C’est là que j’ai vu à quel point tout le monde le connaissait ! Les Suédois, les Norvégiens, les Allemands toquaient à la vitre pour le saluer : “Eh l’abbé !”. Il était de toutes les courses : six Vasaloppet en Suède, sept Dolomitenlauf en Autriche, huit Marcialonga en Italie. » Aujourd’hui, c’est avec Sophie Dalloz, sa fidèle collègue, que Dominique Piazzolla couvre l’événement. Le journaliste ne boude pas son plaisir de rencontrer les grands noms du cyclisme et de la course automobile : « Quand Thibaut Pinot et Romain Grosjean se tirent la bourre sur la Transju’, je m’éclate ! »

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DOMINIQUE PIAZZOLLA MES PLUS BELLES ANNÉES TRANSJU’

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Si tout allait comme sur des roulettes, on s’ennuierait ! Claude Duraffourg

PIERRE-ALBERT VANDEL

ROLAND JEANNEROD

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PIERRE SALVI ANDRE MIDOL

septembre 1997. La nouvelle structure gestionnaire a eu à peine cinq mois pour préparer la course. Nos fournisseurs ont accepté d’effacer certaines de nos dettes et nous avons payé comptant nos dépenses. La Transju’ 1998, neige ou pas, devait absolument se faire, sinon c’était foutu », relate Jean-Claude Dalloz. Quelques années plus tard, le grand tétras leur en fit, à son tour, voir de toutes les couleurs…

UNE ÉQUIPE SOUDÉE

CLAUDE DURAFFOURG MICHEL LAMY

ALAIN PAGET

JEAN-CLAUDE DALLOZ

JEAN-PAUL VANDEL

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MICHEL VUILLET

JEAN-CLAUDE POUX-BERTHE

JEAN KUHNI

De chaque galère, les coéquipiers tirent des anecdotes dont ils rient ensemble aujourd’hui... plus qu’hier ! « Vous vous souvenez de 1999 ? On était partis de Lamoura, mais impossible d’arriver à Mouthe, se remémore Pierre Salvi. On a pris la pelle mécanique, on a vite creusé la piste et on a remis de la neige. On venait à peine de finir quand les coureurs sont arrivés. Même chose à la Roche du Creux où j’ai noyé mon scooter, j’avais de l’eau jusqu’à la taille. On avait aussi flingué une dameuse cette année-là... » « Et ce toubib, arrivé sur un gros quad à chenilles, qui est resté bloqué sur la piste et qu’on a réussi à débloquer juste avant que les coureurs ne passent en le poussant à la force des bras ! », se rappelle Alain Paget. Les skieurs, eux, n’ont vu que du feu à toutes ces péripéties, à l‘image de Jean Kuhni, Michel Vuillet et André Midol, trois des « sénateurs* » de la Transju’. « Lors des changements de parcours, on râlait seulement un peu en découvrant une nouvelle côte ! », concède Jean Kuhni. « En 2000, c’était le summum : les fondeurs voyaient la ligne d’arrivée au loin et se disaient que la fin était proche, alors qu’il restait encore trois kilomètres ! », s’amuse Alain Paget. « Je m’en souviens bien, assure Jean-Claude Dalloz. Un type est venu le lendemain matin à 8 heures sonner chez moi pour m’engueuler : “Vous voulez dégoûter les gens du ski du fond ou quoi ?”, me criait-il ! »

L’AMBIANCE DE FOLIE DANS LES VILLAGES, ET L’ARRIVÉE À MOUTHE…

Les épopées rocambolesques de ces bénévoles ont soudé leurs amitiés indéfectibles. « Si tout allait comme sur des roulettes, on s’ennuierait ! », lance Claude Duraffourg, son invariable sourire aux lèvres. Les copains passent à la moulinette tous ces souvenirs, fondement de leur investissement bénévole. « En 1989, la bise soufflait atrocement fort. Le thermomètre affichait -29 °C. À cette température, impossible de lancer le départ. J’ai glissé l’engin sous mon bras. Il est remonté à -22 °C… Et on a donné le feu vert », s’encanaille Jean-Claude Dalloz. Le nouveau président depuis 2015, Pierre-Albert Vandel, reste discret dans la conversation, laissant aux autres le soin 

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PARTENAIRE DE LA TRANSJU’ DEPUIS 2003

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La Transju' •••

de raconter leurs aventures communes. « Il a toujours soigné ses bénévoles, le Pierrot… », me souffle-t-on à l’oreille. Mais pourquoi tant d’acharnement à préserver cette course à tout prix, malgré les difficultés ? D’abord parce que, pour ces montagnards, le ski de fond et son âme doivent demeurer. « Le massif du Jura est nordique, ça signifie beaucoup au sujet de l’état d’esprit des gens », glisse un bénévole. Mais aussi pour l’incroyable ferveur populaire de la Transju’ ! « Avant, les villageois faisaient sonner le clocher du premier au dernier arrivant. On a vite arrêté, les spectateurs n’en pouvaient plus, ils en avaient plein les oreilles ! L’ambiance était folle, c’était différent à l’époque. Et l’arrivée à Mouthe, c’était quelque chose… », confie Jean-Paul Vandel. Claude Duraffourg, lui, entend encore les gens « qui criaient [son] nom du côté de Bois d’Amont, les cloches qui sonnaient… Des moments incroyables. »

Vuillet toutes générations confondues. L’arrivée n’en est que plus belle. Mais « voir des gars qui ne se connaissaient pas au départ et qui s’embrassent, givre sous le nez, à l’arrivée, c’est aussi un grand moment », assure le journaliste Dominique Piazzolla. Jean Kuhni confirme : « Arriver seul, c’est déjà beaucoup d’émotions. Le défi est relevé, encore une fois. Mais une année, j'ai terminé avec mon fils Guillaume. C’était un sentiment encore plus fort… », assure le sénateur, dont le petit-fils de sept ans attend impatiemment ses 18 ans, pour faire la course avec son grand-père. « Encore onze ans, c’est bon. Et le second naît bientôt, il se pourrait bien que je l’attende lui aussi avant de raccrocher les skis ! », assure-t-il, sous les rires des bénévoles. Quarante ans qu’elle dure cette incroyable reine des neiges et qu’elle déchaîne les passions ! n *Les sénateurs sont les skieurs qui ont couru toutes les éditions de la Transju’ depuis sa création.

Mesdames les bénévoles aux inscriptions. Dernier virage avant le grand départ !

LES SKIS COLLÉS AUX VÊTEMENTS  Et puis, il y a eu de sacrées bonnes rigolades, comme lors des premiers départs en box que raconte Roland Jeannerod : « C’était en 2011 et les Français, encore peu habitués à ce système, n’avaient pas compris qu’on ne prendrait pas leur temps dès le box, mais une centaine de mètres plus loin. Skis à la main, ils se poussaient entre eux, avec la crainte de perdre quelques précieuses secondes. Sauf qu’avec le fart klister, les skis sont restés collés sur leurs vêtements. On voyait les types avec les skis scotchés sur leur poitrine ou dans leur dos. Les étrangers riaient sous cape ! » Les organisateurs évoquent aussi les fêtes démentielles organisées au chalet des Ministres. « Mais ça, c’est censuré ! », plaisantent-ils. « Et cet élu, à qui on avait fait croire qu’on nous avait confisqué la sono alors qu’en réalité, on n’avait simplement pas l’autorisation de l’utiliser à cause du grand tétras… Il a passé des dizaines de coups de fil pour faire remonter l’affaire jusqu’au plus haut niveau local et retrouver cette fichue sono ! », rient encore les complices de la plaisanterie. Reste un moment où les larmes d’émotions se mélangent au sourire fatigué, mais joyeux : l’arrivée demeure inoubliable pour tous les coureurs d’hier ou d’aujourd’hui. Michel Vuillet, le sénateur le plus rapide de l’Est, a fait les premières éditions chrono en main, enregistrant des temps à faire pâlir n’importe qui. Une année, il a même terminé la course en huitième position, s’attirant le respect des autres sénateurs. Humble blagueur, il considère : « On devrait davantage considérer le temps passé sur la Transju’ et, là, les gars, c’est vous qui êtes les meilleurs ! » Aujourd’hui, Michel Vuillet fait la Transju’ avec sa femme et ses trois enfants, un challenge familial encouragé et photographié par d’autres

Le massif du Jura est nordique, ça signifie beaucoup au sujet de l'état d'esprit des gens. Un bénévole. 30

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C’est avant tout côté climat que les organisateurs anticipent le futur de la course. Le réchauffement climatique à l’œuvre, l’enneigement se fait plus rare sur le massif du Jura, comme ailleurs. « Le scénario privilégié pour les années à venir, non par envie mais par raison, est un départ de Bois d’Amont avec une arrivée à ChauxNeuve. 60 km entre le Jura et le Doubs en préservant la traversée des villages qui fait l’âme de la Transju’. Un prolongement du tracé sera possible au niveau de Chapelle-des-Bois. Et, en cas d’année exceptionnelle, Lamoura-Mouthe demeurera évidemment plus que jamais favorisée », explique Pierre-Albert Vandel, président de Trans’Organisation. Reste un autre phénomène à anticiper, qui découle en partie du premier : l’augmentation des coûts. L’arrivée à Chaux-Neuve impose la location d’un chapiteau de 1 500 m2, très coûteux. Par ailleurs, le faible renouvellement du noyau dur de bénévoles pousse Trans’Organisation à recourir à des prestataires rémunérés sur certaines tâches, histoire de ne pas essouffler les bonnes volontés déjà très sollicitées. Il faudra donc chercher de nouveaux fonds, en augmentant le nombre de coureurs puisque 50 % du budget est généré par les inscriptions. Mais, avec 4 500 participants, la Transju’ fait actuellement le plein de skieurs français compétiteurs. Et attirer les pratiquants des pays nordiques ou les Suisses s’avère compliqué : « En France, nous sommes légalement obligés de demander un certificat médical, qui coûte entre 100 et 120 euros à établir en Norvège ou en Suède. Par ailleurs, nous manquons d’hébergements pour les accueillir, en période de pré-vacances scolaires. » Que faire ? « Nous aimerions capter les skieurs occasionnels à la journée grâce à des formats de courses plus ludiques, plus soft », suggèrent les organisateurs, précisant que tout reste à construire. Il pourrait s’agir d’épreuves sport santé, qui viendraient s’ajouter aux courses actuelles, à l’image des partenariats déjà établis avec des associations comme La Sapaudia [lire par ailleurs], Nathan Graine de Soleil ou Skier pour Elles. L’augmentation des participants pourrait accroître la notoriété de l’événement et attirer de nouveaux partenaires. Un avenir qui conviendrait bien à l’esprit Transju’, selon Pierrot Vandel : « Nous sommes des rassembleurs, c’est dans nos gènes ! »

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SKIER POUR ELLES DANS LA COURSE

Le nordique tient salon aux Rousses Pour la deuxième année, le Salon international du nordique et des sports outdoor se situera au cœur de la Station des Rousses pour être au plus près des pistes et de l’ambiance hivernale ! Ouvert au public, celui-ci rassemblera une trentaine d’exposants sur 1 000 m² : fabricants de matériel de sport aussi bien pour les disciplines nordiques que celles de l’outdoor (ski, trail, VTT, etc), mais aussi des magasins de sport, les gestionnaires de sites nordiques du massif jurassien ainsi que des organisateurs d’événements sportifs. Un vaste espace sera également réservé aux 4 500 coureurs de La Transju’ pour le retrait de leurs dossards. Ils pourront ainsi obtenir toutes les informations sur leur course dans un confort amélioré, tout en découvrant les nouveaux produits et services des plus grandes marques liées au ski nordique et aux sports outdoor.

La Transju’ soutient cette manifestation solidaire et sportive menée par l’association Courir pour Elles et portée par sa marraine Marie-Pierre Guilbaud, quadruple vainqueur de La Transju’ sur 76 km. « Skier pour Elles » souhaite sensibiliser les femmes aux bienfaits de la pratique d’une activité physique dans la prévention des cancers. Des bienfaits qui se caractérisent notamment par l’amélioration du cadre de vie des malades ainsi que celui de leurs proches. Présent sur la course de style classique des 25 km de la Transju’, ce rassemblement permet également de motiver et faire venir davantage de femmes n’osant parfois pas se lancer de tels défis sportifs. Il sera même possible de croiser certains messieurs, tout vêtus de rose, portant et soutenant eux aussi cette belle manifestation. Alors soutenez-les lorsque vous les apercevrez, le 9 février prochain ! The Transju’ supports the association Courir pour Elles whose sponsor is Marie-Pierre Guilbaud, four times winner on the 76 km race. Skier pour Elles aims to raise women’s awareness on the benefits of practising a physical activity to prevent cancers. The association which will run the 25 km race encourages every woman to take part in the race and challenge themselves. You may even see some men dressed in pink. Let’s encourage them when you see them !

P Salon international du nordique et des sports outdoor. Centre sportif des Rousses, de 9 à 20 h le vendredi, de 9 h à 19 le samedi. Retrait des dossards jusqu'à 19 h Service fartage (payant).

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AGENCE ZOOM

For the second year in a row, the Salon International du Nordique and outdoor sports will take place at the heart of Les Rousses ski resort to be close to the slopes and to feel the wintery atmosphere. The event which is open to the public will host around thirty exhibitors and shops specialised in any type of nordic sports, as well as managers of Jurassien nordic sites and sports events organisers. À large and comfortable space will also be dedicated to the 4,500 racers of the Transju’ who will be able to collect their bibs, as well as getting information on their race whilst discovering the last nordic ski and outdoor activities products. So let’s meet at Les Rousses on February 8th and 9th.

L'Irlande en terre nordique Stout, un nom évocateur pour tous ceux qui ont goûté un jour à la force d'une bonne bière noire irlandaise... C'est la même force de caractère que ce groupe distille au travers d'un rock celtique ultra-festif, imprégné d'un dynamisme et d'une bonne humeur communicatifs. Avec ses nombreux instruments aussi insolites que caractéristiques des musiques traditionnelles celtiques, et toute l'énergie d'une section rythmique résolument rock, Stout rassemble toujours un public nombreux, venu de tous horizons et heureux de faire la fête.

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PStout. Vendredi 8 février, à 20 h 30. Les Rousses, Omnibus, salle des Gentianes.

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Stout is an evocative name for those who have already tasted this strong and tasteful Irish black beer... It is the same strength that the band conveys through a celtic-style and festive rock, full of dynamism and with an infectious good mood. Its unusual and typical celtic instruments along with energetic and rock pieces are always very popular amongst a large and varied public eager to party. PStout. Friday, February 8th at 8.30 pm. Les Rousses, Omnibus, salle des Gentianes.

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La Transju'

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Transju'Expérience Trans'Organisation innove. Pour que chacun puisse participer à l’aventure (et au mythe) Transju’, sans la lourdeur administrative du certificat médical, sans la pression du résultat qui peut effrayer les moins aguerris, elle a imaginé Transju'Expérience. De quoi s'agit-il ? D'une randonnée tout simplement, sur un parcours de 20 km, en style classique le samedi et en style libre le dimanche. En famille ou entre amis, sur les pistes empruntées par les champions, tout le monde pourra vivre sa Transju', avec les ravitaillements le long des parcours, l'ambiance de l’arrivée, le dossard souvenir... et, tout de même, son temps chronométré. Départ à 13 h à Chapelle-des-Bois (sur le site de départ des 25 km). Tarif unique : 40 € (restauration possible sur place à l’arrivée, mais en supplément). Trans'Organisation innovates. The Transju’Experience came to exist while thinking of a way for everyone to be able to experience the Transju’ adventure (and myth) without having to deal with administrative tape of the medical certificate and without the pressure of the stop-watch of the timing system, all the things that can discourage the less competitive spirits. So, what’s it all about ? À simple cross-country outing over a 20 km course in classic style on Saturday and in free style on Sunday. Perfect for families or with friends, a great way for everyone to ski on the same tracks as the champions, live the Transju' experience with its food stations along the course, the atmosphere at the finish, take home the souvenir bib number… and still come away with a race time. Start at 1: 00pm in Chapelle-des-Bois (same start area as the 25 km). One price : 40 € (racer meals possible at the arrival venue, not included in the entry fee).

« Comment s’inspirer d’un entraînement de sportif de haut niveau dans la préparation des longues distances ? » : ce sera le thème de la conférence que donnera, vendredi 8 février, Laurent Schmitt, professeur agrégé d’EPS et docteur en biologie, responsable du département Performance, Expertise et Recherche à École Nationale des Sports de Montagne. Chercheur associé au Laboratoire des Sciences du Sport (UNIL - Université de Lausanne), il a aussi été entraîneur national de ski de fond pendant dix ans.

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DOIT-ON FAIRE COMME LES CHAMPIONS ?

PConférence de Laurent Schmitt, vendredi 8 février, à 18 h – 1 h de conférence et 1 h de débat - salle des Narcisses, Omnibus, Les Rousses. Conference – By Laurent Schmitt – Friday, February 8th at 6 pm – Les Rousses, Omnibus, salle des Narcisses. « How can we use a top athlete’s training in the preparation of long distances ? » (a 1 hour-long conference followed with a 1 hour-long debate). By Laurent Schmitt : Certified teacher in PE and doctor of biology, Head of Performing, Expertise and Research at the Ecole Nationale des Sports de Montagne, Researcher at the Laboratoire des Sciences du Sport, UNIL, University of Lausanne, National cross-country ski instructor for 10 years.

ACCUEIL VIP Les Masters Worldloppet auront droit à un accueil tout particulier sur le salon (aux couleurs de notre partenaire Julbo) pour un moment de rencontre et de convivialité : le vendredi, brunch à la française ; le samedi, apéro jurassien. Tous les détenteurs d’un Passeport Worldloppet sont également attendus sur le stand pour recevoir leur cadeau. Worldloppet: The Transju’ team, alongside our partner Julbo, are preparing an especially warm welcome for all Worldloppet Masters and Worldloppet passport holders at the Salon International du Nordique. À perfect occasion to meet people sharing the same passion and experiences of skiing around the World. - Friday – convivial French-style brunch - Saturday – Jurassien aperitif… Rendezvous at the Worldloppet information stand at the Salon International du Nordique in Les Rousses these February 8-9th for a special welcome and special gifts!

La Transju' ouvre sa boutique Pour fêter dignement ses 40 ans, la mythique Transjurassienne propose une ligne de trois produits indispensables pour se protéger du froid : Ces accessoires seront vendus à la boutique Transju’ présente sur le Salon international du nordique ! PS : attention, ce sont des séries limitées… Les premiers arrivés seront les premiers servis ! To celebrate the 40th anniversary of this legendary race, 3 essential products will be on sale : all these accessories will be sold at the Salon international du nordique ! As they are limited edition, a first-come first-served policy will operate.

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10 € 20 € LE BONNET

10 € LE BANDEAU

LE TOUR DE COU

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La Transju'

Des forêts habitées

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CLAUDE LE PENNEC

LE SUBTIL MÉLANGE DE LA TRANSJU'

Les coureurs de La Transjurassienne évoluent dans un environnement exceptionnel où vivent des espèces emblématiques protégées comme le grand tétras. Cette espèce a des exigences tellement importantes (qualité de ses habitats, besoin de tranquillité...) qu'elle est considérée comme une espèce « parapluie ». Ainsi en préservant le grand tétras, c'est toute la biodiversité des forêts de montagne que l'on protège. Au dernier recensement [2015], il n'en restait plus que 280 sur le massif jurassien français, soit une diminution de 18 % en cinq ans. Le Groupe Tétras Jura et Trans'Organisation travaillent ensemble pour concilier la protection de cette espèce et le maintien de La Transjurassienne. La Transjurassienne participants move in an exceptional environment, home of emblematic protected species such as the Capercaillie grouse. This particular species has such specific needs (habitat quality, need for quietness…) that it’s considered as an “umbrella” species. In preserving the Capercaillie grouse, it’s the biodiversity of the mountains and forests that we are protecting. The last census (2015) revealed that there were only 280 left in the French Jura massif, an 18 % decrease in five years. The Groupe Tétras Jura and Trans'Organisation are working together to conciliate the protection of the species and to maintain La Transjurassienne.

Les équipes de France de ski nordique réalisent depuis quelques années d’excellents résultats, que ce soit lors des coupes du monde ou lors des évènements majeurs, tels que les JO ou les championnats du monde. Dans ce contexte, La Transjurassienne, devenue au fil du temps l’une des courses de longue distance les plus prestigieuses du monde, est désormais un événement incontournable dans le calendrier nordique français et international, grâce notamment au subtil mélange entre les fondeurs anonymes et les plus grands champions. Les compétences de tous les bénévoles et de tous les professionnels sont nécessaires pour mettre en place un tel événement et assurer EDITO POUR LA TRANSJURASSIENNE 2012 ainsi une totale et parfaite réussite. Je tiens à apporter mes plus sincères encouragements à tous ceux qui La TRANSJURASSIENNE fait dorénavant partie des courses de Longue Distance les plus vont œuvrer pour l’organisation prestigieuses du Monde et représente un événement incontournable du calendrier nordiquede français et international. l’édition 2019. Je souhaite participantsla de Quelles que soient les conditions climatiques parfoisà tous très les défavorables, TRANSJURASSIENNE a toujours été organisée d’une manière parfaite grâce aux efforts et à prendre un maximum de plaisir sur l’engagement de ses dirigeants et bénévoles. ces épreuves et, pour ceux qui jouent Je tiens à saluer le travail très professionnel de Trans’Organisation qui réussit à rassembler et à coordonner toutes les énergies nécessaires pour une organisation tant surde le belles plan les excellente classements, de réaliser sportif que sur le plan populaire. performances. Tous mes encouragements à l’ensemble des sportifs, skieurs de tous âges, confirmés ou Bonne glisse et bonne Transju' à amateurs, qui se confrontent avec le plus grand plaisir. tous ! Bon hiver à tous et bonne TRANSJU 2012 !!!

Sportivement,

LES POMPIERS DANS LA PLACE

Le dimanche, grâce à Transju'TV, vous pourrez suivre en live et en streaming les courses sur votre smarphone, votre tablette ou votre ordinateur. C'est en direct que vous pourrez vivre notamment l'arrivée de la course phare, le 68 km FT. L'adresse ? www.latransju.com Ceux qui seront présents sur le site d'arrivée pourront suivre le programme sur écran géant. Ne manquez pas non plus le résumé vidéo quotidien de Nordic TV. À retrouver sur www.nordicmag.info

Et si vous vous preniez, pendant quelques minutes, pour Martin Fourcade ? Grâce à l'ESF, sur le site de l'arrivée de La Transjurassienne, le dimanche, ce sera possible de s'initier au biathlon.

C'est un métier qui fait rêver. Les pompiers du Doubs profiteront de La Transjurassienne pour présenter leurs missions, exposer leur matériel et répondre aux questions des personnes présentes, le dimanche, sur le lieu d'arrivée de la course. Les pompiers du Jura, eux, exposeront au Salon international du nordique.

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CENTRE D'ESSAI RENAULT Route Royale aux Rousses (devant l'office de tourisme), le public pourra essayer des véhicules Renault. Le vendredi sur réservation, le samedi et le dimanche ouvert à tous. Gratuit. De 10 h à 18 h.

Michel VION

Le président de la FFS Michel Vion

AGENCE ZOOM

AVEC L'ESF, DEVENEZ BIATHLÈTE

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LA COURSE EN DIRECT

Le Président de la FFS

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Partena ir Transju e de la rassien ne 2019

Dépassement de soi, courage, honneur, respect… Au Crédit Agricole, nous pensons que le sport est une école qui permet de se construire pour être plus fort. Nous sommes fiers de soutenir 27 sports, plus de 2 000 clubs chaque saison et de compter près de 6 000 collaborateurs et administrateurs bénévoles dans le sport.

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12/2018– E90809 – Édité par la Caisse régionale de Crédit Agricole Mutuel de Franche-Comté - Siège social : 11, avenue Elisée Cusenier 25084 Besançon CEDEX 9 - Société coopérative à capital et personnel variables agréée en tant qu’établissement de crédit - 384 899 39937 RCS Besançon - Société de courtage d’assurances immatriculée au Registre des Intermédiaires en Assurances sous le n° ORIAS 07 024 000. MAGAZINE


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CHAUX-NEUVE Les ministres m

Pré Poncet Bois-d’Amont Bois-d’Amont Suisse Le Brassus

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Pré Rodet

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km hors délai 11h45

hors délai 13h30

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Marie Kromer

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Double vainqueur de la Transju'Classic, la fondeuse du e-Liberty Ski Two-time winner of La Transju'classic, the e-Liberty Ski Team Team Marie Kromer porte la course jurassienne dans son cœur. member Marie Kromer holds the Jura race close to her heart. « La Transju'classic, c'est d'abord le format historique de la plus grande “La Transju'classic is first and foremost the historical version of the biggest course longue distance populaire française, souligne Marie Kromer, la popular long-distance cross-country event in France, underlines Marie skieuse de Praz de Lys. J'y ai beaucoup de souvenirs. Des mauvais, comme Kromer, the skier from Praz de Lys. I have a lot of memories. Not all are lors de ma première participation à cause d'un fartage non good, like for my first participation when my wax job wasn’t adapté aux conditions de glisse. J'étais après la Darbella et, sur adapted to the glide conditions, I remember when I was cette partie assez roulante, ce fut un grand moment de doute just past the Darbella, I was full of doubts. I’ve also known pour moi. Mais j'ai aussi connu de grands plaisirs, comme en some great moments, like in 2018, when I was leading the TRANSJU' 2018, lors de ma course en tête avec Marion Colin. Toutes race with Marion Colin. Together, we were both warmed CLASSIC deux, nous avons profité d'une superbe ambiance dans les by the amazing atmosphere traversing the villages. Above villages traversés. Au-delà de la victoire, faire le spectacle et and beyond the victory, putting on the show and sharing it partager avec les spectateurs, c’est magique ! Ce côté popuwith the spectators is pure magic. I really love these popular laire me plaît vraiment ! En cela, j'aime autant l’atmosphère events! I love the atmosphere in the peloton as much as the dans le peloton que sur le bord de la piste. atmosphere along the tracks. My first victory came quite naturally when Mon premier succès s'est fait naturellement alors que je venais dans un my only goal was just to get the feeling of the race for my first participation. objectif de découverte. Mais l'an passé, j’arrivais en favorite, il y avait davanLast year was different, I was considered as one of the favourites and there tage de pression au départ. Les conditions étaient compliquées, je savais que was more pressure at the start. Conditions were complicated and I knew it la bataille serait rude pour conserver mon titre. Et elle l'a été... » would be a tough fight to conserve my title… and it was !”

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TRANSJURASSIENNE 9 ET 10 FÉVRIER 2019

LE CONSEIL DÉPARTEMENTAL DONNE 2 MILLIONS D’EUROS EN 2018 Plus d’infos sur www.jura.fr nordic

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© Département du Jura - 2018

SPORTS


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La Transju'

CHAUX-NEUVE (VVL) Les ministres Pré Poncet

Prémanon Bois-d’Amont

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hors délai 11h30

Bellefontaine

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hors délai 15h30

hors délai 17h15

km

Curdin Perl

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Fondeur habitué de la coupe du monde, le Suisse Curdin Perl garde un À seasoned World Cup skier, the Swiss skier Curdin Perl, holds good bon souvenir de sa dernière Transjurassienne. memories of his last Transjurassienne. À 34 ans, le solide skieur des Grisons ne manque pas d'expérience dans At the age of 34, the seasoned skier from the Grisons region isn’t lacking in l'univers du ski de fond. Curdin Perl était du relais suisse historique, vainexperience in the cross-country ski universe. queur en coupe du monde à La Clusaz, en décembre 2010. Member of the historical relay team that won the World Cup in La Clusaz Pour autant, le fondeur de Bernina Pontresina s'était rarement in December 2010, Curdin Perl, athlete from Bernina frotté aux longues distances de la Wordloppet. Seuls le Pontresina, has rarely taken part in the popular Worldloppet marathon suisse de l'Engadine en 2016 et la Transjurassienne long-distance cross-county events. Only the Swiss marathon en 2018 figurent à son tableau de chasse : « C'était une belle the Engadin in 2016 and La Transjurassienne in 2018 figures TRANSJU expérience de disputer cette dernière épreuve, souligne-t-il. on his list : “It was a great experience participating in the last RASSIENNE J'aime ces courses en style libre avec beaucoup de montées event, he highlights. I love these free-style events with a lot of et de descentes. » Crédité d'une quatrième place à cinq climbs and descents.” Taking a fourth place just five seconds secondes du podium, Curdin Perl se souvient surtout de la from a podium, Curdin Perl clearly remembers the crisp très fraîche météo jurassienne. Et de prodiguer un conseil : Jurassien temperatures and offers the following advice: “You « Il faut être concentré tout au long de l'épreuve, car ce n'est pas simple de have to stay concentrated the whole length of the event because it isn’t easy dépasser les autres coureurs. » Le Suisse fera l'impasse sur l'édition 2019. to overtake the other racers.” The Swiss competitor will bypass the 2019 Et pour cause, sa reconversion professionnelle est en cours : « Je travaille edition as he’ll be occupied with his professional reorientation: “I now work désormais à l'organisation de camps d'entraînement pour des skieurs popuorganizing training camps for popular skiers and won’t be able to be in Jura laires et ne pourrai pas être présent en février dans le Jura. » in February.”

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i la Transju est devenue l’événement que l’on connait, c’est parce qu’elle a su se renouveler, se diversifier et rester un événement véritablement populaire. La Transju rassemble des passionnés : 20 000 spectateurs, 7 500 skieurs attendus. Des chiffres à la mesure de l’engouement suscité par cette belle manifestation et qui donnent le vertige : 79 ans d’écart entre le plus jeune (7 ans) et le doyen des participants (86 ans) l’an passé, 101 627 participations à la Transju en 40 ans, 57 533 pour la Transjeune depuis sa création. C’est ainsi qu’on intègre le patrimoine d’un territoire. Ce patrimoine est internationalement reconnu. 25 nationalités seront représentées sur la ligne de départ. Depuis 1985, cette course est la seule représentante française de la Worldloppet. C’est avec fierté que le Département est partenaire de ce rendez-vous emblématique. Il valorise à la fois le ski nordique et nos paysages exceptionnels. Quelle promotion pour le massif jurassien ! Au-delà de l’aspect purement sportif, c’est aussi et surtout une fabuleuse aventure humaine. Amateurs et élites partagent le même parcours dans un esprit de partage et de dépassement de soi. Un rendez-vous à nul autre pareil… des rendez-vous-même puisque les plus jeunes ont leur épreuve avec la Transjeune quelques jours plus tôt et qu’aux beaux jours, une version trail s’est faite sa place. C’est bien ça l’esprit Transju : le partage et la convivialité. Je remercie Pierre-Albert Vandel, président de Trans’organisation, toute son équipe et le millier de bénévoles qui maintiennent cet esprit vivace et font de la Transju la grande fête du ski nordique pour tous que l’on aime.

Christine Bouquin

Présidente du Département du Doubs

Le Doubs

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Photo : Trans’organisation - Arnaud Finistre

le sport est dans sa nature !

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La Transju'

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ouble médaillé de bronze aux Jeux olympiques de Lillehammer en 1994, puis de Nagano en 1998, le patineur artistique Philippe Candeloro, 46 ans, a disputé La Transjurassienne en 2017, sous les couleurs de la Sapaudia, aux côtés de son ami Sylvain Guillaume, ancien champion de combiné nordique. Le désormais consultant du patinage sur France Télévisions évoque son engagement sous les couleurs de la Sapaudia et son lien avec la grande course de ski de fond jurassienne. NORDIC MAGAZINE Comment en êtes-vous venu à mettre un

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BENJAMIN BECKER/TRANS'ORGANISATION

Avant cette aventure, aviez-vous déjà skié au long cours ? Oui, lors des stages avec l'équipe de France de patinage. Je faisais de

Les nordiques avec la Sapaudia

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Non, vous ne rêvez pas ! Ce sont bel et bien des fondeurs en kilt qui s'apprêtent à partir. Il ne s’agit pas d’une délégation d’Écossais désireux de courir la Transjurassienne, mais des membres de la Sapaudia qui participent à la plus grande course de ski de fond de France. Cette association, née il y a dix ans, en Savoie, se bat pour faire connaître le don de

« La Transju, c'est avant tout un combat contre soi-même », souffle Philippe Candeloro venu disputer l'édition 2017 sous les couleurs de la Sapaudia. Entretien avec le double médaillé olympique qui n'a pas sa langue dans la poche ! moelle osseuse en France. Sa première action avait consisté à parcourir, à vélo et en une seule étape, Albertville-Monaco. Ses membres fondateurs avaient choisi comme parrains le cycliste Alexandre Chouffe, mais aussi le combiné médaillé olympique Sylvain Guillaume. Le lien entre la Sapaudia et le nordique était né. Cette proximité s’est renforcée, en 2013, après le décès de la

biathlète Emmanuelle Claret, victime d’une leucémie. Les amis de l’ancienne lauréate du gros globe de cristal en 1996 ont alors décidé de se mobiliser. Une antenne est née dans le massif jurassien où vivent ses anciens coéquipiers, de Vincent Defrasne à Anne Briand. Depuis que l’idée a germé de participer à la Transjurassienne sous la bannière de

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L'aventure Transju' de Philippe Candeloro

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« On part ensemble, on skie ensemble et on arrive ensemble ». Convivialité, solidarité et fraternité sont au cœur du fonctionnement de la Sapaudia.

dossard sur La Transjurassienne ? Philippe Candeloro C'est une longue histoire ! C'est surtout grâce à mon ami Sylvain Guillaume qui a été comme moi médaillé à Nagano [une médaille de bronze par équipes pour le combiné et le patineur, N.D.L.R.]. Un jour, il m'a contacté au sujet de la Sapaudia avec l'idée de courir La Transjurassienne en 2016. Mais celle-ci a finalement été annulée ! On a quand même fait une sortie tranquille le matin en se promettant de revenir l'année suivante. Sauf que la date est tombée en même temps que la tournée de Danse avec les stars ! Du coup, je n'ai quasiment pas dormi de la nuit pour rejoindre le Jura à 4 heures du matin le dimanche et avec une seule sortie de 15 km dans les jambes ! Heureusement que les copains de la Sapaudia étaient là pour me traîner dans les montées [rires]. J'aurais aimé passer en alternatif dans les passages délicats.


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LAURENT MÉRAT/SIXPARSEPT

J'ai à cœur de faire connaître l'œuvre de la Sapaudia. Ça peut sauver des vies.

l'alternatif car nous n'avions pas le droit de faire du ski alpin. On allait se balader en faisant un peu les cons en descente. J'ai très peu connu le skating, même si on en faisait avec les skis de classique car on a ce pas de patineur en nous. Le ski de fond demande un vrai travail de préparation technique et physique.

Comment s'est passée la dernière édition ? J'ai dû mettre quatre heures de plus que les champions. C'est là qu'on voit que ce sont de vrais athlètes. J'étais une 2 CV à côté de Ferrari ! Mais l'essentiel était de terminer. Ça fait 20 ans que je ne suis plus sportif de haut niveau et, progressivement, on régresse physiquement. Je continue de patiner, mais sur des efforts très courts. Là où le ski de fond se pratique sur plusieurs heures ! Pour quelles raisons avez-vous accepté de prêter votre image à la cause de la Sapaudia ? Quand on s'engage auprès de la Sapaudia, on est là pour parler du don de moelle osseuse sans se prendre la tête. La preuve, on porte un kilt

la Sapaudia, le leitmotiv est encore aujourd’hui toujours le même : « On part ensemble, on court ensemble et on arrive ensemble », résume, d’une formule, le président régional Thierry Champenois. Le but de cette journée est que « les plus forts aident les plus faibles », explique-t-il. Il ajoute que l’association voit la course « comme un coup de projecteur sur l’accompa-

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gnement des handicapés et la recherche de futurs donneurs de moelle osseuse. » À la Sapaudia, l’engagement des nordiques n’est toutefois pas que symbolique. Ainsi, les biathlètes Lou Jeanmonnot-Laurent et Caroline Colombo ont accepté d’être inscrites sur les fichiers pour, peut-être un jour, être donneuses, alors qu’elles évoluent toujours dans le haut niveau.

au départ de la course. C'est un échange sympathique autour d'un événement qui offre beaucoup de visibilité. Quand Sylvain m'a mis en relation avec Alexandre Chouffe de l'association, on s'est bien entendu. Concernant la cause elle-même, sans avoir de famille proche touchée par ces maladies, j'ai à cœur de faire connaître l'œuvre de la Sapaudia et inciter au don de moelle osseuse. Ça prend une demijournée de sa vie et ça peut en sauver d'autres !

Justement, ce défi sportif a-t-il piqué votre curiosité ? Je n'aime pas faire semblant. Être tracté dans les grosses montées a été un aspect négatif du challenge sportif que je voulais relever. Mais je n'avais pas le choix si je voulais être à l'arrivée avec les autres. Je me suis rendu compte que La Transju, c'est un combat contre soimême, car il y a bien des moments où t'as envie d'arrêter. Quelque part, cela ressemble à la lutte qu'il faut mener contre une maladie ; si l'on veut la vaincre, il faut aller jusqu'au bout !

Qu'avez-vous pensé de l'événement ? On a tous entendu parler de La Transju, mais on ne s'imagine pas une organisation aussi grandiose, aussi exceptionnelle qu'une étape du Tour de France. Quand on voit le nombre de participants, la gestion du départ des pros, des semi-pros puis des populaires... c'est une logistique impressionnante. Ce qui me plaît aussi, c'est cette balade en forêt, en pleine nature, cette ambiance dans les villages sur un espace aussi étendu. Les bénévoles sont partout, même là où on ne croise pas une voiture pendant plus de 60 km. Ce que je trouve sympa enfin, c'est le fait de côtoyer les champions de la discipline. Comment inviteriez-vous un ami à s'inscrire à La Transju' ? Si tu veux passer un moment sympa avec des gens sympas tout en t'oxygénant un bon coup, viens avec moi ! En revanche, ça demande un peu de préparation pour aller au bout et maîtriser la technique du skating. Car les cuisses douloureuses peuvent vite prendre le pas sur le plaisir et le côté agréable qu'on vit à ce moment-là. Personnellement, j'ai des progrès à faire car c'est quand même un sport de fêlés, physiquement parlant ! n

« Je gardais une petite appréhension à l'idée de donner ma moelle osseuse », confie la première. Elle s’est inscrite après que son amie, Léna Arnaud, biathlète du Grandvaux aujourd’hui à la retraite, a montré l'exemple. Pour la médaillée d'or aux championnats du monde jeunes en 2017, son statut au sein de l’équipe de France n’est pas une excuse pour ne pas

s’engager. « Au-dessus de tout cela, il y a l’histoire d’Emmanuelle Claret, rappelle-t-elle. Ma décision était évidente. » Thierry Champenois, lui, se félicite : « c’est une très grande fierté de voir ces sportives impliquées. Être disponible pour donner sa moelle un jour et être sportive de haut niveau n’est pas forcément facile. Cela reflète un très bel état d’esprit ».

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INSTANCES SPORTIVES

PARTENAIRES INSTITUTIONNELS PRINCIPAUX

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PARTENAIRES OFFICIELS

SPONSORS OFFICIELS CHRONOMÉTREUR

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PARTENAIRES ASSOCIATIFS

SUPPORTERS Thomas Moulon Ferronnier d’Art À Fleur d'eau 44

Optic 2 000 Pontarlier Champagnole/Morteau/Les Fins

Distillerie Guy Vuez & Decreuse Yamaha Moto Performance

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Conception : Région Bourgogne-Franche-Comté, direction de la Communication et des relations avec les citoyens - © A.Finistre, Y.Petit

LA RÉGION,

PARTENAIRE DE VOS ÉMOTIONS Promouvoir la fraternité grâce au sport Trans-départementale, entre Jura et Doubs, trans-organisationnelle, grâce au concours des ski-clubs des territoires traversés, et par là même transfrontalière, avec celui du Brassus, la Transjurassienne rassemble ! Plus que jamais, pour son 40e anniversaire, elle rassemble, dans une même ferveur, femmes et hommes de tous âges sur la même ligne de départ, des athlètes de plusieurs nations, des sportifs aguerris, des amateurs avertis et d’autres qui relèvent simplement le défi de la participation – et c’est déjà beaucoup, il convient de les encourager. Intergénérationnelle, la Transju’ se décline en Transjeune, en Transju’classic, en Tansju’marathon, entre autres, pour donner à chacun ses chances, tout en demeurant une grande course. C’est en effet la seule épreuve française inscrite au calendrier de la Worldloppet, challenge mondial des épreuves de longue distance. Tandis que plus de 4 000 fondus de ski vont s’élancer de Lamoura jusqu’à Mouthe, près d’un millier de bénévoles entretiennent une ambiance 100 % nordique où se mêlent l’esprit de compétition et l’esprit festif. C’est tout cela qui fait de la Transjurassienne une course mythique, qui plus est solidaire à travers son soutien à la Sapaudia, et respectueuse de l’environnement, en particulier des espèces sauvages protégées. Qu’il me soit permis de saluer ici la ténacité et le talent Trans’Organisation. Chaque année, cette association présidée par Pierre-Albert Vandel fait de ce rendez-vous le plus grand événement du ski nordique français. Je souhaite sincèrement que ce 40e anniversaire de la Transjurassienne reste gravé dans vos mémoires que vous soyez coureurs, bénévoles, organisateurs ou spectateurs.

Marie-Guite Dufay Présidente de la Région Bourgogne-Franche-Comté

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Thibaut

Pinot Un cycliste

chez les fondeurs Le leader de l'équipe cycliste Groupama-FDJ s'est mesuré à La Transjurassienne, la Traversée du Massacre et au Marathon international de Bessans, trois monuments du ski de fond français. Entretien avec Thibaut Pinot, un cycliste au pays des fondeurs.

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MA MÈRE NOUS EMMENAIT SKIER À LA BRESSE, DANS LES HAUTES-VOSGES, OÙ ON FAISAIT PAR EXEMPLE LE TOUR DU LAC DE LISPACH, MAIS C'ÉTAIT EN ALTERNATIF ET JAMAIS EN SKATING.

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Vélo d'or 2018, vainqueur l'année dernière du Tour de Lombardie, de Milan-Turin, de deux étapes sur la Vuelta l'été dernier, Thibaut Pinot est l'un des meilleurs cyclistes de la planète. Grimpeur hors pair au panache époustouflant, le leader de l'équipe professionnelle Groupama-FDJ entame ce printemps sa dixième saison au plus haut niveau. Malheureux l'an passé sur le Tour d'Italie et forfait pour le Tour de France, le natif de Lure, en Haute-Saône, misera son été sur le Tour de France où il est monté sur le podium du classement général en 2014. Multiple vainqueur d'étapes sur les grands tours, le coureur de 28 ans réalise une partie de sa préparation en pratiquant le ski de fond. Dans un style très personnel, le Franc-Comtois cherche surtout le plaisir d'un effort solitaire en pleine nature, tout en revêtant le dossard à l'occasion de La Transjurassienne ou du Marathon de Bessans. Entretien avec l'un des sportifs préférés des Français. NORDIC MAGAZINE L'an dernier, vous épatiez le petit monde

du nordique en prenant une jolie 49e place sur La Transjurassienne. Quels souvenirs en gardez-vous ? Thibaut Pinot Ce fut une très bonne expérience, d'autant plus que c'était ma première course de ski de fond. Du coup, je ne savais pas du tout à quoi m'attendre. Même si les conditions étaient difficiles, j'ai pris du plaisir et c'est pourquoi j'ai envie de continuer à progresser dans cette discipline. Vous souligniez, à l'arrivée, manquer de technique pour accrocher les meilleurs. Avez-vous travaillé ce point précis depuis ? Oh oui ! [Rires] En vérité, je skie d'abord pour me retrouver seul dans la nature. Mon plaisir n'est pas dans la compétition. Je veux me faire mal sur les skis, en essayant de progresser, profiter d'un cadre naturel préservé. J'aime m'éloigner de tout. Le ski, dans des conditions magnifiques avec le soleil et une belle couche de neige, me coupe totalement du monde. Mais c'est certain qu'il faut que je progresse sur la technique et sur beaucoup d'autres choses car je suis novice dans la discipline. Je skie vraiment depuis deux ou trois hivers. L'apprentissage prend du temps, il me faut être patient. Le nordique est très technique et, à la télé, on ne s'en rend pas forcément compte 48

car le geste est parfaitement réalisé par les athlètes et donne une impression de facilité. Je suis cycliste avant d'être skieur et n'ai, de fait, pas le style d'un fondeur. D'ailleurs, on reconnaît aussi facilement les fondeurs sur un vélo ! L'occasion de se moquer un peu ? Oui, un peu. Mais on se respecte tellement que souvent, ces deux univers sont des passions partagées. Les deux mentalités se rapprochent. Plus je fais du ski, plus je rencontre des personnes avec qui je partage beaucoup de points communs dans l'approche du sport. J'ai du plaisir à échanger avec les gars du team Jobstation-Rossignol par exemple, à progresser via leurs conseils, leur vision du haut niveau... Par contre, au niveau de la “caisse”, vous avez clairement montré que les cyclistes n'ont rien à envier aux fondeurs ! Bien sûr ! Tout le monde sait que j'ai un « moteur » qui pourrait me permettre d'être bon en ski de fond, mais ce n'est pas une condition suffisante. Pour moi, l'équilibre doit se faire entre 50 % physique et 50 % technique. Pour l'heure, le moteur va bien mais, pour la technique, je dois plafonner à 5 ou 10 %. J'ai encore beaucoup à progresser mais ce challenge me plaît. Était-ce un rêve de gosse de disputer La Transjurassienne pour vous qui avez chaussé les skis très jeune ? Ma mère nous emmenait skier à La Bresse, dans les Hautes-Vosges, où on faisait par exemple le tour du lac de Lispach, mais c'était en alternatif et jamais en skating. Nous faisions juste la balade. C'est vrai que la Transjurassienne est un des plus gros événements de FrancheComté et j'avais à cœur d'y prendre part dans ma région. Le Jura est un département magnifique où le ski de fond est parfaitement dans son élément. L'an passé, vous aviez associé votre image à l'association de La Sapaudia qui milite pour le don de moelle osseuse [lire par ailleurs]. Pourquoi cette implication ? Ma présence a permis de faire parler de l'association. Faire la Transju' sous les couleurs de la Sapaudia permet de mettre en lumière le don de moelle osseuse. J'ai aussi sympathisé avec Alexandre Chouffe [président national, N.D.L.R.] et son discours m'a touché. La veille au soir, lors du repas partagé par tous les sportifs et les personnalités inscrites avec la Sapaudia, nous avons rencontré des enfants malades et leurs familles. Cela remet les idées en place et nous motive d'autant plus pour disputer cette 

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Contraint de déclarer forfait sur le Tour de France 2018, Thibaut Pinot fait de l'édition 2019 son objectif estival numéro un.

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••• belle épreuve populaire et profiter de l'instant. Trouvez-vous des similitudes entre le cyclisme et le ski de fond ? Oui. La première, c'est clairement la nature, la montagne... J'aime vraiment me retrouver tranquille aux premières heures du jour. C'est vraiment mon kif (sic) ! Skier au milieu de beaucoup de gens, c'est tout de suite moins sympa pour moi. J'aime aussi la beauté et la variété des paysages qu'on découvre dans ces deux sports. Le ski de fond est, je pense, autant, voire plus tactique que le vélo. Sur un marathon comme Bessans, tout dépend du départ. Il te faut prendre un groupe car le parcours n'est pas difficile et ne permet pas de remonter des places. À La Transju, je m'étais lancé dernier des élites et j'avais pu passer d'un groupe à un autre dans le Risoux par exemple. Vibrez-vous de la même façon sur les skis que sur le vélo ? Le ski me permet de varier les entraînements et de laisser le vélo au garage quand il fait un temps pourri. Quand on commence à aller vite en ski de fond sur du plat ou dans les montées, on retrouve une sensation grisante un peu comparable au vélo, une impression de vitesse, de glisse et de légèreté très agréable. Par contre, je suis très impressionné par la vitesse de certains skieurs dans les descentes où je fais plutôt attention. Eux me disent la même chose quand je descends des cols à 90 kilomètres à l'heure. Chacun son sport, en fait ! Quelle est la place du collectif dans ces deux sports individuels ? Pour moi, le vélo est un sport collectif. Sans les équipiers, on ne fait rien. Le ski de fond, même si je n'en connais pas encore tous les rouages et tactiques de course, peut être davantage individuel.

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Vous avez confié au journal Le Parisien-Aujourd'hui en France qu'après votre carrière à vélo, « le ski de fond est un sport dans lequel ça [vous] plairait de [vous] lancer... ». Vraiment ? Oui, c'est vrai. Je suis sportif et ne me vois pas continuer le vélo après ma carrière car je ne retrouverai jamais les sensations vécues durant mes belles années ; ce sera toujours frustrant et je n'ai pas envie de devenir aigri par rapport au cyclisme. Et comme je suis quelqu'un qui a besoin de me dépenser, le ski de fond serait un bon moyen d'avoir un but dans le sport et éventuellement faire d'autres belles courses. Mais pour l'heure, j'espère continuer le plus longtemps possible le vélo, faire 15 ans pro, car c'est un métier et une passion magnifiques. J'ai le temps de rentrer dans la vie active « normale » et me rends compte de la chance qui est la mienne de vivre 

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Avec Manificat, j'ai tout de suite accroché car le personnage est un peu ours, comme moi. nordic

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À Bessans en janvier dernier, Thibaut Pinot

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a disputé sa première longue distance de l'hiver. Pour sa première Transjurassienne, l'hiver dernier, le cycliste s'offre un top 50, malgré des conditions compliquées. Thibaut Pinot a signé deux victoires sur la Vuelta 2018 et remporté le Tour de Lombardie. Son potentiel physique s'exprime dès lors que le parcours est difficile, comme ici à la Traversée du Massacre. Dans un style très personnel, le Franc-Comtois cherche avant tout à prendre du plaisir et « se faire mal » sur les skis. Thibaut Pinot est aujourd'hui le leader de la formation Groupama-FDJ et, accessoirement, l'un des meilleurs grimpeurs du peloton. Le coureur fera sa rentrée sur le Tour de La Provence, mi-février.


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J'espère continuer le vélo encore longtemps car c'est une passion magnifique.

Thibaut Pinot est l'un des sportifs préférés des Français.

grand Tour évidemment. Mais si je suis réaliste, un Dauphiné me plairait énormément. C'est une des courses les plus importantes en France avec le Tour de France et le Paris-Nice. Cet été, je mets la priorité sur le Tour de France avec l'envie de bien faire, d'être à mon niveau, de ne pas avoir de regrets et, si possible, d'éviter les pépins et malchances vécus par le passé. Avec tous ces éléments réunis, je pense que les résultats suivront. n

pleinement ma passion sur les routes du monde entier. Vous avez rencontré Maurice Manificat lors des Étoiles du Sport à Tignes. L'occasion de constater que vous êtes finalement deux grands travailleurs solitaires ! Absolument ! Je connaissais seulement Maurice pour le suivre à la télé sur les épreuves de la coupe du monde. Mais lors de notre rencontre, j'ai tout de suite accroché car le personnage est intéressant, un peu ours comme moi ! On a bien sympathisé lors de cet entretien pour Le Dauphiné. C'était vraiment enrichissant et j'espère le retrouver cet été sur un vélo par exemple. Vous êtes supporter des nordiques tricolores ? Oui, je regarde le biathlon et le ski de fond quand je peux. À 28 ans, vous entrez dans votre dixième saison de haut niveau et accessoirement dans vos belles années de cycliste (comme de fondeur d'ailleurs). Quelles courses rêvez-vous d'accrocher à votre palmarès ? Il y en a tellement que j'ai envie de gagner durant ma carrière. Un 52

INSTAGRAM ROMAIN BARDET

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Thibaut Pinot est loin d'être une exception dans le monde des cyclistes, qui pratiquent régulièrement le ski de fond. Le tout jeune retraité du peloton professionnel Guillaume Bonnafond en est un exemple probant : après une belle carrière à vélo, le cycliste du Revard, 16e du dernier Marathon de Bessans, veut désormais « se frotter au milieu du nordique ». « J’aime bien le ski de fond. Tu as des sensations vraiment agréables quand tu commences à maîtriser la technique, confie-t-il à Nordic Magazine. Avec mon niveau correct, quand je skie avec d'autres cyclistes, ils me prennent tous pour un Maurice Manificat ou un Martin Fourcade. Je me fais charrier et c’est marrant... mais je suis très loin de leur niveau ! » Au-delà de la technique qu'ils travaillent tous beaucoup, la contrainte pour les cyclistes en activité est également physique : ils ne doivent surtout pas prendre trop de masse musculaire sur le haut du corps pour ne pas pénaliser leur saison cycliste à venir. Rudy Molard, le coureur de Groupama-FDJ, vainqueur d'étape sur Paris-Nice et leader du Tour d'Espagne en août dernier, a terminé 20e à Bessans. En Maurienne, on a également croisé les vététistes Stéphane Tempier et la championne olympique Julie Bresset venus préparer leur saison sur la base d'un travail d'endurance approprié. En début d'hiver, les coureurs d'AG2R La Mondiale Romain Bardet et Alexis Vuillermoz skient également régulièrement.

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« Entraîner quand on est une femme, ce n'est pas du tout pareil que lorsqu'on est un homme », estime l'unique coach féminin du nordique à la Fédération française de ski. 54

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Claire

Breton Coach au féminin

Ne cherchez pas... Chez les nordiques, l'ancienne biathlète est la seule femme à occuper un poste d'entraîneur à la Fédération française de ski. Elle a en charge le groupe des jeunes fondeuses.

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Une femme entraîneur, ce n'est pas courant dans le nordique. La première à avoir exercé — c'était entre 2012 et 2014 — s'appelait Corinne Niogret. « Entraîner quand on est une femme, ce n'est pas du tout pareil que lorsqu'on est un homme. D'abord parce que le métier est avant tout physique et aussi parce que l'on est entourée d'hommes. Personnellement, j'ai grandi dans un village où il n'y avait pas de filles autour de chez moi, je passais mon temps au milieu de garçons. Alors peut-être qu'aujourd'hui, c'est plus facile pour moi ! », sourit-elle. Claire Breton opère depuis quatre ans maintenant. « Au départ, les regards étaient interrogateurs », se souvient-elle. Un étonnement qui n'est pas réservé aux seuls Gaulois. Pendant les 

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De nature sensible, Claire Breton rêvait, enfant, de devenir pompier ou vétérinaire. Elle est aujourd'hui responsable du groupe U20 dames de ski de fond à la Fédération française de ski, après avoir été biathlète de haut niveau. « Ce métier permet d'offrir des moments intenses, d'accompagner les athlètes pour qu'elles se découvrent fortes, tant dans leur projet sportif que dans leur vie, détaille-t-elle, comme s'il s'agissait d'une profession de foi. Entraîner, c'est aussi aider les futurs sportifs à affronter des difficultés pour apprécier leurs propres victoires. Enfin, il s’agit de transmettre mon expérience du haut niveau et mes savoirs afin qu'ils ne reproduisent pas les mêmes erreurs et qu'ils en sortent grandis. »

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C'est en 2014 que Claire Breton a mis un terme à sa carrière de biathlète de haut niveau.

COUP DE FOUDRE Dans un bar grenoblois, un sourire contagieux aux lèvres, Claire Breton fait le récit de son parcours qui n'a pas toujours été un long fleuve tranquille. « C’est comme si toutes ces étapes m’avaient préparée à devenir ce que je suis aujourd'hui, glisse-t-elle. Du coup, je me sens com-

13 janvier 2011, Claire Breton se réalise à Ruhpolding. 56

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championnats du Monde U23 et Junior, les Norvégiens ont rendu visite à la délégation française qui disposait d’un camion de fartage. « Nous leur avons présenté les rôles et les missions de chacun. Au moment où ils ont compris que j'étais là comme coach, ils avaient du mal à le croire », s'amuse-t-elle. « Je suis fière de faire ce métier et de casser les codes. En quatre ans, je constate tout de même que les équipes intègrent tout doucement des femmes au sein de leur encadrement » observe-t-elle. « Claire dispose de toutes les qualités pour être un bon coach et transmettre aux jeunes ce qu’elle a vécu », affirme Thierry Dusserre, ancien biathlète, médaillé de bronze au relais de Lillehammer en 1994, aujourd'hui responsable du comité interrégional de biathlon du Comité du Dauphiné et du pôle espoir de Villard-de-Lans.

pétente et en mesure de transmettre ». À Nordic Magazine, elle raconte s’être mise au sport très tôt. « Mais je ne parle pas de ski, s'amuse-t-elle. C’est l’équitation qui m’a d’abord attirée ». Née à Saint-Martin-d’Hères (38), d’un père bûcheron et d’une mère au foyer, la Dauphinoise se découvre une passion pour la compétition lors de ses années de collège à La Chapelle-en-Vercors. « Lors de ma première course, j’ai gagné sans le préméditer », confie la cavalière qui va, dès lors, n'avoir de cesse de rechercher à accumuler les victoires. À partir de ce moment, elle s'est mise à s’entraîner... et à s'entraîner encore. « Sans l’avouer à personne, je m’étais fixé l’objectif de remporter chaque année le cross du collège ». Ce qu’elle fit. C'est à ce moment que, remarquant qu'elle avait des prédispositions sur le plan cardiovasculaire, l’actuel président du comité du Dauphiné et directeur de la section biathlon de l'établissement, Philippe Cuier, lui conseille la pratique du biathlon. Elle s'en amuse encore : « À l’époque, je ne faisais pas du tout de ski de fond ». Et voilà Claire Breton qui découvre le plaisir de la glisse, sans abandonner tout de suite ses chevaux. Pendant plusieurs années, elle mène de front les deux sports. Un jour, Philippe Cuier emmène l'adolescente en Italie pour assister à une étape de coupe du monde de biathlon à Antholz-Anterselva. Les champions français de l’époque, dont Raphaël Poirée, prennent le départ. C’est le coup de foudre. « La proximité avec des athlètes de si haut niveau m’a impressionnée, se souvient-elle. Jamais je n’aurais pensé côtoyer cet univers si magique ». Plus que tout, elle veut en faire partie, porter  b

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« Pour entraîner dans le ski, il faut être généreux », constate la Dauphinoise.

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podiums en coupe d’Europe à cause de cette pression inutile. Quand j’ai su trouver ce lâcher-prise, mes résultats ont complètement changé, j’ai vraiment été différente ». « Claire est tenace, endurante, sensible et elle ne lâche rien : quand elle s’est fixé un objectif, elle va jusqu’au bout », affirme sa mère. Et d'ajouter : « Quand elle touche le fond, elle tape du pied et elle remonte. Si elle n’avait pas eu cette volonté de se battre, elle ne serait jamais allé aussi haut ». Thierry Dusserre acquiesce : « Claire est une bosseuse. Elle aurait pu arrêter mille fois et, pourtant, elle n’a jamais rien lâché pour atteindre le haut niveau ». En 2011, la coupe du monde à Ruhpolding constitue l’évènement phare de la carrière de Claire Breton. Elle termine au 18e rang du 15 km d'une coupe du monde qu'elle a découverte en décembre 2010 à Östersund. « Là, enfin, je voyais mon rêve s’accomplir, se livre-t-elle. J’attendais ce moment depuis tellement longtemps que je n’arrivais pas à cacher ma joie. » La course est diffusée à la télévision. « Mes proches m'ont dit que j’avais l’air tellement heureuse à l’écran », se souvient-elle. C'est le moment où son corps choisit de donner des signes de fatigue. Lors de la préparation pour la saison 2011-2012, elle se blesse à l’épaule lors d’une banale séance de musculation. « De retour chez moi, je ne voulais pas y croire. J’aurais tout donné pour avoir du temps et me reconstruire dans le calme, mais je n’en avais pas ». Les Jeux olympiques de Sochi arrivent trop vite, trop tôt. Elle n'y participe pas et décide, à l'aube de la trentaine, de tourner la page.

••• à son tour les couleurs de la France dans les grands événements internationaux. Déterminée à devenir une championne, Claire Breton met dès lors l'ouvrage sur le métier dès qu'elle le peut. « Je voulais toujours poursuivre les efforts et les coachs devaient me freiner ». En fait, elle ne perçoit pas l’entraînement comme une contrainte, mais plutôt comme une façon de se construire. Le plus difficile pour elle ? Harmoniser ses compétences dans le ski de fond et le tir à la carabine. « C’était rageant parce que je travaillais dur, et que je faisais des progrès ». Après une longue discussion avec Lionel Laurent, médaillé de bronze en relais aux Jeux olympiques de Lillehammer en 1994, le déclic se fait. Elle réalise que sa volonté de tout contrôler nuit à sa réussite. Il lui faut être dans le moment présent, ce qui implique plus de simplicité et d'abandon, lui explique celui qui est aujourd'hui responsable des relations avec la presse pour l'équipe de France de biathlon. Son entraîneur lui conseille aussi judicieusement de laisser faire... avant de faire. « Je comprends alors que je m’étais privée de beaucoup de 58

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Sur le bord de la piste, lors du championnat de France de l'individuel skate, Claire Breton encourage.

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ÉTAT DE GRÂCE Elle ne s'éloigne pas du monde du ski pour autant. Une belle opportunité s'offre aussitôt à elle. « Quand j’ai pris la décision d’arrêter, cela correspondait au départ du coach du team Grenoble Isère Nordique. J’ai alors eu la chance que cette équipe me fasse confiance et me propose le poste. C’était pour moi comme une récompense de tout ce que j’avais accompli. Pour entraîner dans le ski, il faut savoir être généreux, donner à l'équipe ce qui nous a peut-être manqué ». Claire Breton a toujours aimé les choses simples comme un bon moment en famille, une sortie en montagne avec ses proches, monter à cheval (encore), mais aussi jouer de la musique, savourer le silence de la nature. L’un des plus beaux souvenirs de sa carrière se déroule lors d'une étape de l’IBU Cup au Canada. Pour la première fois, elle goûte à cet état de grâce que l’on nomme le flow, concept élaboré par le psychologue Mihály Csíkszentmihályi pour décrire une immersion totale dans une activité. « J’étais tellement bien sur les skis que j’éprouvais une sensation d’accomplissement total. Je trouvais cela génial de pouvoir ressentir cela. Tout se passait comme si je maîtrisais totalement la situation et que rien ne pouvait m’arrêter ». Après avoir connu ce sentiment de plénitude, elle le transmet désormais à des jeunes afin qu’elles aient la chance de le connaître. n

Claire est tenace, sensible et elle ne lâche rien. Quand elle touche le fond, elle tape du pied et elle remonte. La maman de Claire Breton

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Ryoyu Kobayashi est entré dans l'histoire du saut à ski. Le Japonais a gagné les quatre concours de la Tournée des Quatre Tremplins. 60

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L'énigme

Kobayashi Il n'a que 22 ans. Il aime conduire des voitures de luxe, jouer les disc jockeys. Mais Ryoyu Kobayashi gagne tout. Le sauteur à ski, anonyme l'hiver dernier, est devenu une star en quelques mois. Et le symbole d'un Japon moderne cependant pétri de traditions.

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« Sa carte de membre, elle est prête », affirme Sven Hannawald avant le concours de Bischofshofen, celui-là même qui a consacré Ryoyu Kobayashi. L'Allemand a été le premier à réussir, en 2002, à remporter toutes les étapes de Tournée des Quatre Tremplins qui se déroule, depuis 1953, entre Noël et l'Épiphanie. Après lui, il y a eu le Polonais Kamil Stoch. Le sauteur japonais venu du plateau de Hachimanta, sur l'île de Honshū, est donc le troisième. Depuis le début de l'hiver, le jeune homme de 22 ans domine le circuit du saut à ski. « Son style est parfait », constate le champion olympique des JO de Salt Lake City. Le compliment ne s'arrête pas là : « on n’a pas vu une forme de technique de saut comme celle-ci depuis plusieurs années, c’est la perfection pure », dit-il sur Eurosport. Si le dernier-né des Kobayashi est si fort cette année, c’est aussi parce

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qu’il est en pleine confiance. Tout glisse sur lui. « Il ne se pose pas de question inutile, signale Caroline Espiau, la première championne de France de saut à ski en 2010. Techniquement, il est monstrueux, il a cette capacité à être explosif à la table et léger comme une feuille en vol ». Tout est dit. A star is born, originaire d'un pays de 125 millions d'âmes qui s'apprête à changer d'empereur. Que sait-on de cet athlète au visage juvénile que l'on pourrait croiser à la sortie d'un club branché fréquenté par la jeunesse dorée tokyoïte ? Peu de choses en vérité. Le frère de Junshiro et Yuka, eux aussi sauteurs, fils d'un moniteur de ski, aime faire du shopping sur Internet, jouer aux jeux vidéo, conduire des voitures de luxe et, à l'occasion, se prendre, aux commandes de ses platines, pour David Guetta et autre DJ Nobu, maestro  61


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Le jeune Japonais dans le ciel de Garmisch-Partenkirchen.

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Ryoyu Kobayashi, 22 ans, avec Noriaki Kasai, 46 ans.

••• de la techno nipponne. « C’est un gars modeste et gentil », dit de lui le Norvégien Johann André Forfang. « Je suis un néo-Japonais, donc un Japonais un peu fou », s'amuse l'intéressé, pressé de questions par des journalistes désireux d'en savoir plus sur le phénomène du moment. Mais le sauteur japonais n'est pas tombé du ciel. Il s'inscrit dans une tradition qui débute en 1972. Avant, le saut à ski ne représente pas grandchose au pays du Soleil Levant. Certes, quelques athlètes se hasardent à lancer leur corps frêle dans le vide, mais sans grands résultats au niveau international. C’est donc à l'occasion des Jeux olympiques de Sapporo que ce sport prend son envol dans l'archipel. Au bas du petit tremplin olympique sapporais, c’est même la folie. En fait, tout le monde veut admirer l'équipe nationale emmenée par Yukio Kasaya. Heureusement pour Ryoyu Kobayashi, l'histoire ne se répète pas toujours. Lors de la Tournée des Quatre Tremplins 1971/1972, son aîné domine les trois premiers concours. Il compte cinquante points d’avance sur le deuxième à l’aube de l'ultime compétition. Mais sa fédération le rappelle au pays. La priorité, ce sont les JO où l’escadron Hinomaru, heureusement, fera un tabac sur le tremplin de 70 mètres : Kasaya décroche l’or, devant Akitsugu Konno et Seiji Aochi. L'engouement est alors tel que pas moins d'une quinzaine de tremplins 62

sont construits ou rénovés dans la foulée. À Tokyo, un équipement temporaire est même édifié dans un parc d’attractions, le Yomiuri Land, en 1973. Et la récolte se poursuit : médaille d'argent pour Hirokazu Yagi à Lake Placid en 1980, médaille d'or aux Mondiaux de Thunder Bay, en 1995, pour Takanobu Okabe. C'est en 1998, à Nagano, que le trio Masahiko Harada, Noriaki Kasai et Kazuyoshi Funaki prend la relève de cette génération. Ce dernier est devenu un héros éternel en décrochant l’or olympique sur le grand tremplin. Avec Okabe, Saito et Harada, il réussit même le doublé puisque le Japon gagne l’épreuve par équipes. Avant cela, il a été le premier Japonais à gagner la Tournée. Comme l’écrivait à l'époque le journaliste Alain Mercier dans Libération, « le souvenir de Funaki suffira à prolonger, ces vingt ou trente prochaines années, la tradition des sauteurs japonais ».

LE FISTON DE NORIAKI KASAI Bien vu. En 2019, Noriaki Kasai est toujours là et Ryoyu Kobayashi est au sommet. « Kasai, c’est le papa de Ryoyu », résume Nicolas JeanProst, consultant pour Eurosport. À 46 ans, le natif de Shimokawa écume encore les tremplins du monde entier. Cet hiver, le doyen des sauteurs est certes moins performant, mais il n’est pas inutile au groupe grâce à son expérience, immense, couplée aux conseils prodigués par Hideharu Miyahira, le coach avec qui il partageait les tremplins à la fin du XXe siècle. La filiation est quelque chose de très prégnant chez les Japonais, comme le confirme l'ex-combiné Sébastien Lacroix : « Le respect pour les anciens est ancré au Japon, avec beaucoup de formules de politesse ». Il y a l'esprit... et la manière. Maxime Laheurte, spécialiste français de combiné nordique où brille un autre Japonais, Akito Watabe, observe ses homologues asiatiques et ce qui l'étonne, « c’est l’implication qu’ils mettent dans chacun de leurs mouvements. Ils pratiquent énormément et ce travail paie. Leur point fort, c'est la précision ». L'obsession des « choses bien faites », glisse Gérard Colin, ancien entraîneur du groupe France. « Ils ont une technique à part, très propre avec une belle forme de vol, à l’attaque », appuie Sébastien Lacroix. Chez Ryoyu Kobayashi, Caroline Espiau remarque « l’explosivité qu’il a dans les jambes au moment de l’impulsion. C’est assez impressionnant, tout comme son engagement dans la première phase de vol. Il a une activité incessante ». Pourquoi, jusqu'à cette année, naviguait-il alors dans le ventre mou du classement (il n'avait jamais fait mieux qu'une sixième place en coupe du monde) ? C'est le coach de son club du nord du Japon, le Finlandais Janne Väätäinen, qui fournit la réponse. Il l’a tout simplement remis sur le droit chemin. À l'AFP, il raconte que « lorsque Ryoyu a compris qu’il devait faire plus que seulement piloter sa Porsche, il est devenu bon ». Mieux, il est devenu le meilleur. n

CHEZ LES FILLES AUSSI, LE JAPON AU TOP À l’instar des hommes, les filles sont performantes en saut à ski. Le nom qui revient sur toutes les lèvres est celui de Sara Takanashi, championne du monde 2013 et quadruple vainqueur du gros globe. « C’est une athlète très professionnelle dans tout ce qu’elle fait, c’est quelqu’un d’exemplaire, de très persévérant. Elle est très carrée », confie la jeune Française Lucile Morat à Nordic Magazine. Elle jouit aussi d'une forte notoriété dans son pays. Lors de l'étape de coupe du monde de saut à ski à Prémanon, en décembre dernier, une télévision nippone n'a d'ailleurs pas hésité à faire le déplacement jusque dans le Jura pour suivre la sauteuse.

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C'est en direct à la télévision norvégienne que Petter Northug Jr annonce mettre fin à sa carrière.

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NORTHUG Je n'ai aucun regret La star mondiale du ski de fond, le Norvégien Petter Northug Jr, a tiré sa révérence au cours de l'hiver. Il accorde un entretien exclusif à Nordic Magazine.

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Petter Northug Jr tire sa révérence. Le 12 décembre 2018, c’est, ému, que le champion norvégien a annoncé mettre fin à sa carrière d’athlète de haut niveau. Le skieur a même essuyé quelques larmes. De longs silences ont ponctué son intervention, soulignant l’importance du moment que le skieur de 32 ans vivait devant les caméras de télévision de son pays. C’est un long chapitre de sa vie — treize années — auquel, ce jour-là, il mettait fin. « C’était la meilleure solution pour moi », a déclaré l’Express de Mosvik, convaincu qu’il ne pouvait plus revenir au premier plan. Sur les skis, Petter Northug Jr a remporté quatre médailles olympiques, dont deux titres en 2010, seize médailles à des championnats du monde, dont treize titres entre 2007 et 2015, ainsi que deux

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gros globes de cristal en 2010 et 2013. Il est aussi monté à trente-huit reprises sur la plus haute marche du podium en coupe du monde. Indéniablement, il présente l’un des plus beaux palmarès de l'histoire du ski de fond. L'athlète a véritablement marqué sa discipline, non seulement par ses résultats incroyables, mais aussi grâce à son style qui a détonné dans un milieu très conservateur. Il a régulièrement défrayé la chronique [lire par ailleurs], comme lors de son accident de voiture survenu en état d'ivresse en mai 2014 à Trondheim. Pour Nordic Magazine, le champion revient sur sa carrière et les moments qui l’ont marqué.  65


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Petter Northug jr, lors de la coupe du monde de ski de fond à Lillehammer, en décembre 2017.

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passer à côté du ski de fond ? Petter Northug Jr. En fait, je voulais juste faire des compétitions et j’ai même essayé de nombreux sports. Mais le ski de fond est notre sport national en Norvège. Sauf que, quand j’étais jeune, c’était vu comme le truc le moins cool. Que je devienne fondeur a vraiment été un hasard, surtout que je n’étais pas très bon. J’ai même perdu toutes mes courses jusqu’à mes 15 ans ! Ce qui n'a pas été le cas aux championnats du monde de 2011 à Oslo. Cette année-là, vous avez beaucoup gagné. C’était mon objectif principal pendant six ans. Tous les jours, c’était la première chose à laquelle je pensais en me levant et la dernière en allant me coucher. Quand tout a été fini, une fois que j’ai eu enfin remporté ces titres, j’étais une toute nouvelle personne, j’avais profondément changé. C’était comme sortir d’une cave enneigée et enfin voir la lumière après plusieurs années dans l'obscurité. Après cette saison, vous avez avoué avoir eu des moments de doute, des problèmes de motivation. Comment avez-vous trouvé la force de revenir au plus haut niveau ? J’ai atteint le fond du fond, j’étais au trente-sixième dessous et j’ai choisi de retourner dans ma cave. Là, dans le noir, j’ai décidé que je volerais toutes les médailles à la Suède, d'autant plus que les Mondiaux de 2015 allaient se dérouler là-bas. Pourquoi avoir fait le choix, très controversé, de sortir de l’équipe nationale et d’engager votre propre équipe privée ? Désormais, pensez-vous que c’était ce qu'il y avait à faire ? Je devais retrouver ma motivation. J’en avais besoin. Et je crois que c’était la bonne décision à prendre, peut-être parce que, pour moi, c’était la seule possible. J’avais besoin de changement. Sont ensuite arrivés les Mondiaux de Falun, en 2015. Comment cela s’est-il passé pour vous ? Est-ce que cet évènement a marqué un cap dans votre carrière ? C’est difficile à expliquer. Je ne sais pas décrire ce que j’ai ressenti lors de ces Mondiaux. C’était tout à fait incroyable, comme si c’était écrit, comme si tout cela devait arriver [lire page 69].

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Avez-vous le moindre regret ? J’aurais pu agir de manière tout à fait différente. Mais, en y repensant, je n’ai aucun regret. La seule chose que j’aurais peut-être aimé faire différemment, c’est atteindre les sommets sans passer par tous les moments au plus bas.

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Tout aurait été différent si j'étais né dans un autre pays que la Norvège. nordic

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Construisons ENSEMBLE votre avenir.

t You like him or you hate him but you can't be indiffrent to this guy ! Congrats @jantelov1 for everything Martin Fourcade, biathlète Statistique importante et peu connue à propos de la carrière du légendaire Petter Northug : en compétition officielle, Petter Northug ne m’a jamais battu. Sortira-til de sa retraite pour prendre sa revanche ? Louis Schwartz, fondeur New era of cross-country skiing (top level) begins... THE KING PETTER NORTHUGH Jr. RETIRED ! The man Petter Northug changed top level crosscountry skiing to showbusiness and become role model for one generation (at least) even for his oponents - me including ;-). Lukas Bauer, fondeur

nordic Magazine #17

Petter northug / Jean-louis étienne / benoît chauvet / coraline thomas-hugue / la seigne

Décembre 2015

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Jean-LOUiS étienne Sa cOnqUête DU PôLe nOrD cHaUX-neUVe L'aPrèS LaMy cHaPPUiS

Petter Northug Star system

Vous avez toujours semblé avoir une relation spéciale avec votre nation. Pensezvous que vous auriez eu la même carrière, la même vie, si vous n’aviez pas été norvégien ? Tout aurait été différent si j’étais né dans un autre pays. Mais, attention, je crois que j’aurais pu être tout aussi talentueux, mais pas de la même manière.

Décembre 2015 mynordic.fr @nordicmag

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Vous êtes une grande star en Norvège, vous avez souvent fait les gros titres de la presse. Comment avez-vous géré cette médiatisation ? Cette situation a-t-elle été difficile et ne conduit-elle pas à se sentir seul ? D’un certain point de vue, être athlète de haut niveau sous-entend forcément une forme de solitude. Mais cela ne m’a jamais dérangé. La pression médiatique peut vous détourner de ce qui est important, mais la solution est très simple : ne pas lire les journaux, éviter la presse qui parle de vous. C’est toujours ce que j’ai fait, je suis resté loin de tout ça. En décembre 2015, Petter Northug en couverture de Nordic Magazine.

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Samse, une histoire d’hommes et de femmes.

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02/12/2015 10:24

Vous avez inspiré de nombreux jeunes skieurs. Certains sont désormais en coupe du monde, à l’instar de Johannes Hoesflot Klaebo. Ressentez-vous une sorte de fierté ? Bien sûr, je suis très fier de cela, mais je crois que c’est dans l’ordre des choses. Les athlètes les plus vieux inspirent les plus jeunes, les encourageant à s’entraîner plus fort, à inventer de nouvelles manières de skier, à innover pour repousser les limites. J’ai vécu la même chose. Quand j’étais jeune, des fondeurs comme Bjoern Dæhlie et Thomas Alsgaard m’ont inspiré, m’ont donné envie de faire mieux. n

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Le groupe Samse soutient le ski nordique en France.

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SHIPULIN

ANTON

31 ANS BIATHLON

LE PALMARÈS 230 départs en coupe du monde, 21 victoires et 70 podiums 11 victoires individuelles en coupe du monde (et 44 podiums) 7 médailles aux championnats du monde (1 or, 3 argent, 3 bronze) 1 titre olympique (relais 2014) et 1 médaille de bronze (relais 2010) 1 globe de cristal (mass-start en 2015) 2e du classement général en 2015 et 2017

IP / PHIL b

RES PICTU GEPA

Sportif grand et puissant (il mesure 1 m 85), il est l'archétype du biathlète moderne skiant vite et tirant bien. Il a oscillé entre 87 et 89 % de réussite sur les tapis, faisant du tir debout sa valeur étalon. Son doublé sprint-poursuite en 2013 sur la coupe du monde à Antholz et ses performances toujours solides en relais en ont fait un biathlète fiable. Sa puissance lui valut d'être un très bon finisheur dur à prendre au sprint. Il a très souvent amené la Russie sur la plus haute marche du podium. Nommé « athlète de l'année » en Russie en 2014, il jouit d'une excellente réputation dans son pays. Le journaliste Ilya Trifanov qui le connaît bien le décrit comme un garçon « gentil, souriant, très ouvert avec ses fans. Il communique beaucoup avec eux et est très demandé en Russie. Malheureusement, le fait qu'il ne parle pas anglais l'a empêché de développer sa médiatisation à l'international ».

M P BRE

LE STYLE

SON CÔTÉ OBSCUR

INSTAGRAM ANTON SHIPULIN

Le dopage est une ombre qui n'a cessé de planer sur la carrière de Shipulin, comme sur celle de presque tous les biathlètes russes de sa génération, suite aux révélations du rapport McLaren. Empêché de participer aux JO de Pyeongchang, le natif de Tyumen n'a pas convaincu les instances anti-dopage ou le CIO, même s'il n'a jamais été contrôlé positif. Son image fière et parfois un peu lisse a notamment dénoté face aux scandaleux Loginov ou Starykh (suspendus deux ans pour prise d'EPO). Mais dans la galaxie Shipulin, il restera le fameux face-à-face tendu avec Martin Fourcade lors du relais mixte des championnats du monde d'Hochfilzen. Une tension qui s'est ensuite propagée sur le podium lorsque le Russe a refusé de serrer la main du Catalan, provoquant sa descente du podium... sous le regard goguenard du Russe.

Quentin Fillon-Maillet, qui l'a côtoyé sur la piste, parle de lui comme d'un athlète fairplay qui n'avait pas tendance à jouer des coudes sur la neige malgré son grand gabarit. Le Jurassien garde également en tête une image forte : celle d'un Shipulin ému, prenant la parole face à tous les biathlètes mondiaux, lors d'une réunion de crise en marge des championnats du monde d'Hochfilzen. Malgré sa carrière et son maintien au plus haut niveau (il n'est pas sorti du top 3 mondial entre 2014 et 2018), il lui manquera toujours un titre individuel majeur. Et, finalement, son plus bel héritage s'est peut-être construit en dehors des pas de tir de coupe du monde : il a en effet créé une fondation en 2010 pour soutenir des orphelinats. 68

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SON HÉRITAGE Sur Instagram, Anton Shipulin annonce, le jour de Noël, qu'il range sa carabine. Il a couru pour la dernière fois lors d'un show en Allemagne.

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NORTHUG

PETTER

33 ANS SKI DE FOND

LE PALMARÈS 2 gros globes de cristal (2010, 2013) 47 podiums en coupe du monde 27 victoires en coupe du monde 13 médailles d’or aux Mondiaux (individuel + relais) 2 titres olympiques : sprint et 50 km (Vancouver 2010) 1 Tour de Ski (2015, après le déclassement de Sundby)

LE STYLE b

GEPA PICTURES/ CH. KELEMEN

OUT

Coup sur coup, deux stars nordiques ont tiré leur révérence en cet hiver post-olympique.

Des fins explosives, une double poussée aérienne et ce besoin d’écraser la concurrence ont fait de Northug une légende du ski de fond. À chaque compétition, le Norvégien a assuré le show. « Il avait une rapidité et une aisance technique hors du commun », témoigne le médaillé olympique français Roddy Darragon. En fait, Northug est un des hommes qui marquent une génération. Du haut de son mètre 87, il n’a pas subi la lourde comparaison avec la légende du pays Bjoern Dæhlie. Il s’en est servi pour ajouter ce quelque chose de plus que n'ont pas les autres : une folie, une envie d'exister par ses exploits et d'aller au bout de lui-même. Aussi bon sprinteur que distanceur, le Norvégien a rafraîchi l’image du ski de fond : « jamais personne ne le remplacera car c’est lui qui a marqué le plus l’évolution du ski de fond », assure Renaud Jay, membre de l'équipe de France de sprint.

SON CÔTÉ OBSCUR Pour Daniel Hediger — consultant pour la télévision suisse et père du sprinteur Jovian Hediger — le style et la manière de courir de Northug ont certes créé sa légende, mais ils lui ont aussi coûté cher. Il en était devenu l'otage. Selon lui, en mettant prématurément un terme à sa carrière, il paye ses efforts à répétition. L’Express de Mosvik a aussi dépensé beaucoup d'énergie dans ses querelles avec la fédération norvégienne de ski. Ses éternelles rivalités avec les Suédois et cette envie permanente de répondre par l'attaque et la dérision aux critiques ont aussi émaillé sa carrière. Moins glorieux, la star Northug a fait les gros titres des journaux en dehors des pistes. En 2014, le skieur a eu un accident de la route alors qu’il conduisait sous l’emprise de l’alcool. Il s'est enfui... et s'est retrouvé en page « faits divers », avant de devoir s'excuser devant les caméras.

SON HÉRITAGE « Il a marqué les esprits pour longtemps et son finish reste inégalé encore aujourd’hui. Il va laisser comme un vide », dit Renaud Jay. Les éloges sont légion lorsqu’on évoque le nom de Petter Northug Jr aux personnalités du nordique. Après l'annonce de sa retraite, les hommages ont été nombreux sur les réseaux sociaux. Pour tous, il a marqué l’histoire de son sport. Roddy Darragon estime que la nouvelle vedette norvégienne, « Klaebo, est l'exemple parfait de l'héritage que Northug a laissé au ski nordique. C'est presque le même… en mieux. » Lui aussi vient d'être impliqué dans un accident de voiture, est l'auteur de finishs impressionnants et fait montre d'un style caractéristique. Mais ne le dites pas au jeune homme de 22 ans, il n'apprécie pas la comparaison. À juste titre : il n'y a qu'un Northug.

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Pour Benjamin Weger, le leader de l'équipe suisse de biathlon, « il est important de se mettre des objectifs pour garder la motivation ». 70

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SUISSES AFFÛTENT LEURS ARMES

Au pays de Guillaume Tell, le biathlon a pris un bel essor ces dernières années, les résultats au fil des hivers le prouvent. Mais les moyens pour aller plus loin restent limités.

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Elisa et Aita, mais également Lena Haecki et Jeremy Finello notamment. Ce qui a permis à la Suisse de s’octroyer une belle deuxième place dans un relais mixte, en début de saison, à Pokljuka. Pour en arriver aux résultats actuels, le biathlon suisse est parti de très loin. La bascule s’est produite en 2004, lorsque le biathlon est entré dans le giron de Swiss-Ski. Auparavant il existait une instance suisse spécifique. « Une fédération sans moyen, qui reposait sur deux ou trois personnes », relève Daniel Hediger. L’ancien 

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Bien sûr, ce n’est pas la France ni la Norvège, ni même l’Allemagne ou encore la Russie. N’empêche, dans le monde du biathlon, les athlètes suisses sont de plus en plus présents dans le haut des classements. Cela a commencé par les premiers très bons résultats de Benjamin Weger il y a sept-huit ans, puis les victoires en coupe du monde et la médaille d’argent aux JO de Sochi de Selina Gasparin. Tandis que le Haut-Valaisan a signé plusieurs top 10 cette saison, d'autres sont entrés en scène : les deux plus jeunes sœurs Gasparin,

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So nordic Selina Gasparin a maintenant deux enfants et garde un goût intact pour la compétition.

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Lena Haecki est devenue la numéro 1 suisse en l’absence de Selina Gasparin.

fondeur, consultant pour la RTS, avait pratiqué ce sport dans les années quatre-vingt-dix, prenant part aux JO de Lillehammer en 1994. « Pour donner un exemple à quel point les athlètes étaient livrés à euxmêmes à cette époque-là, à Lillehammer, nous n’avions aucun technicien et nous devions farter nous-mêmes les skis, reprend Hediger. En 1992, aux JO d’Albertville, Jean-Marc Chabloz a dû partager la chambre avec son entraîneur. Les infrastructures étaient quasi inexistantes. Pour m’entraîner au tir, j’avais dû installer une cible près de chez moi, à Bex. » Jusqu’au début des années 2000, l’homme qui personnifiait le biathlon suisse, c’était justement Jean-Marc Chabloz. Ce Vaudois, âgé de 52 ans et qui vit en Suède depuis pas mal d’années, a participé à quatre Jeux olympiques de 1992 à 2002, disputé plus de dix saisons de coupe du monde, obtenu quelques places d’honneur, mais n’est jamais monté sur un podium au plus haut niveau. Et surtout, il a dépensé beaucoup d’énergie pour trouver des soutiens financiers. En 1995 par exemple, ses camarades et lui ont dû rentrer d’urgence d’un camp d’entraînement en Laponie car la Fédération suisse était en faillite et il leur a fallu chercher eux-mêmes des sponsors pour assurer le financement de leur saison.

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CHEZ SWISS-SKI DEPUIS 2004

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Aïta Gasparin a eu l’envie de suivre l’exemple de ses deux soeurs Selina et Elisa.

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Il y a une vingtaine d’années, la Fédération suisse de biathlon s’est mieux structurée, mais c’est au moment du passage chez Swiss-Ski, en 2004, qu’un vrai nouvel élan a été donné. « Markus Regli a joué un rôle important dans cette nouvelle dynamique, précise Daniel Hediger. C’est notamment lui qui a contribué à la mise en place des infrastructures de Realp. » Pour les athlètes, comme pour l’encadrement, ce fut un grand soulagement de pouvoir s’appuyer sur une organisation plus solide. « Avec un budget assuré et une structure administrative forte, entraîneurs et athlètes ont pu travailler dans une atmosphère beaucoup plus sereine », ajoute Markus Segessenmann, l’actuel chef du biathlon suisse. 2004, c’est aussi l’année où Selina Gasparin a véritablement entamé sa carrière de biathlète. C’est en Norvège, où elle avait dû s’expatrier pour poursuivre un programme de sport-études, que la Grisonne, skieuse de fond au départ, a découvert le biathlon... et y a pris goût. En Suisse, c’était une vraie pionnière car aucune femme n’avait encore pratiqué ce sport. Et il lui a fallu attendre 2012 pour que d’autres femmes, en l’occurrence ses sœurs Elisa et Aita, la rejoignent en coupe du monde. Cela leur a permis d’aligner aux JO de Sochi le premier relais de l’histoire comprenant trois sœurs. Puis Lena Haecki s’est jointe à elles. Double médaillée individuelle aux championnats du monde junior, la biathlète d’Engelberg a réalisé plusieurs top 10 en coupe du monde. Selina Gasparin, pour en revenir à elle, n’a pas dit son dernier mot. Devenue une deuxième fois maman l’automne 

Le biathlon à notre niveau, ce n’est pas un hobby, mais un métier. Benjamin Weger

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dernier, la Grisonne de presque 35 ans compte bien revenir au plus haut niveau. Très déçue de ses performances aux Jeux de Pyeongchang, elle parle même de poursuivre jusqu’aux prochains de 2022. Côté masculin, c’est Benjamin Weger qui a fait vraiment émerger le biathlon suisse au plus haut niveau. Après de très bons résultats en junior, notamment une médaille de bronze individuelle aux Mondiaux, le Haut-Valaisan va être le premier de l’histoire du biathlon suisse à se hisser sur la deuxième marche du podium d’une épreuve de coupe du monde. C’était en 2010 et Weger avait alors 21 ans. Dans les deux années qui ont suivi, il est encore monté à trois reprises sur un podium. Depuis, il doit se satisfaire de places dans les 10. « La concurrence s’est nettement accrue ces dernières années, fait remarquer Benjamin Weger. Un podium il y a 7-8 ans équivaut à un top 10 maintenant. »

FINANCEMENT PARTICIPATIF

En francs suisses – environ 43 000 euros – c'est la somme demandée et récoltée par les athlètes du cadre C du biathlon de Swiss-Ski sur la plate-forme de financement participatif « I Believe in You », afin de pouvoir organiser davantage de stages en vue des championnats du monde junior en 2020 à Lenzerheide.

manquons d’infrastructures. En dehors de Realp et de Lenzerheide, il n’y a pratiquement rien. Heureusement un projet existe dans ma région, mais il faudrait aussi quelque chose dans la région de Berne et en Suisse romande. » Markus Segessenmann admet que la situation n’est pas parfaite. « Nos infrastructures ne sont pas suffisamment nombreuses et nous ne sommes pas assez implantés dans les clubs, dit-il. Mais ça s’améliore et nous travaillons durement pour continuer à progresser. Depuis quelques années, nous avons des entraîneurs dans les régions. » Quand les moyens font défaut du côté de la Fédération, il faut trouver d’autres solutions. Par exemple du côté de la plate-forme de financement participatif « I Believe in You », fondée il y a quatre ans par l’escrimeur Fabian Kauter et le canoéiste Mike Kurt. À l’été 2015, ce sont les trois sœurs Gasparin qui avaient espéré 20 000 francs – elles en avaient obtenu près de 30 000 – pour payer un entraîneur durant les périodes où elles étaient à la maison. Cet hiver, ce sont les jeunes du cadre C de Swiss-Ski qui ont lancé une action. « En 2020, il y aura les championnats du monde junior à Lenzerheide, explique le Genevois Robin Favre, membre du cadre C. Dans le but de pouvoir nous préparer de manière optimale pour cet événement, nous souhaitons avoir davantage de camps d’entraînement et c’est la raison pour laquelle nous avons sollicité ce soutien financier. Il y a une bonne équipe qui a envie de briller dans cette compétition qui aura lieu en Suisse. » Pour Markus Segessenmann, cette démarche « montre à Swiss-Ski que nous n’attendons pas tout de leur part et que nous sommes capables d’entreprendre quelque chose pour améliorer notre situation. » n

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À bientôt 30 ans, le numéro 1 du biathlon suisse pense avoir le potentiel pour retrouver le podium et décrocher une médaille mondiale ou olympique d’ici à 2022. Et on peut imaginer que, pour l’ensemble des athlètes, les résultats pourraient encore aller en s’améliorant. Mais les moyens alloués par Swiss-Ski ne progressent pas, eux. Ils ont même légèrement diminué par rapport à la dernière saison olympique. « Après les JO, Swiss-Ski n’a pas caché vouloir faire des économies, déclare Markus Segessenmann. On peut travailler avec le montant qu’on reçoit, mais, bien sûr, on aimerait toujours plus. » Benjamin Weger, d’ailleurs, ne cache pas que ce n’est pas toujours facile. « Le biathlon à notre niveau, ce n’est pas un hobby, mais un métier, souligne-t-il. Je m’en sors parce que je suis employé à l’armée et que je perçois un montant de l’Aide sportive suisse. Cependant, à la fin de l’hiver dernier, j’ai perdu des sponsors et j’ai dû en chercher durant l’été. Je reçois maintenant un soutien de ma région, la vallée de Conches. » Elargissant à l’ensemble du biathlon suisse, Weger poursuit : « Le sport ne se développe pas suffisamment rapidement en Suisse car nous

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Le bonheur du podium du relais mixte en Slovénie pour Jeremy Finello, Lena Häcki, Elisa Gasparin et Benjamin Weger.

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Pour bien s’intégrer dans les cadres de Swiss-Ski, Jeremy Finello s’est mis au suisse-allemand. 76

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n Suisse, le biathlon est avant tout une affaire de Suisses alémaniques. Mais un Romand peut s’y faire une place, à l’exemple de Jeremy Finello, membre du cadre A de Swiss-

Ski. À 26 ans et demi, le Genevois évolue au sein de l’équipe suisse. Sélectionné pour les Jeux olympiques de Pyeonchang la saison dernière, il faisait partie du quatuor, au début de cet hiver, qui a pris la deuxième place du relais mixte à Pokljuka. Son parcours sportif n’a pas commencé sur une paire de skis. « Je faisais du vélo et surtout de la course à pied, raconte-t-il à Nordic Magazine. À un moment donné, le ski de fond est venu en complément de l’athlétisme. Ça m’a beaucoup plu ! Alors, quand il a fallu faire un choix entre les deux disciplines, j’ai opté pour cette dernière. » Et du ski de fond au biathlon, il n’y a eu qu’un pas – de tir ! – qui a été vite franchi. « J’ai découvert le biathlon en regardant les courses à la télévision, précise-t-il. J’ai trouvé cela plus ludique et moins monotone que le ski de fond. Alors j’ai eu envie de m’y mettre. Cela fait maintenant douze ans. » Double national Suisse et Français, Jeremy Finello a préféré faire son service militaire en France, mais a opté pour la Suisse dans le sport. Ce qui peut surprendre, étant donné la différence de niveau et de moyens entre les deux pays. Mais il ne regrette rien :

« Je suis content avec ce que j’ai en Suisse », dit-il. Pourtant, c’est en France qu’il est allé dans un lycée sport-études. « C’est vrai, j’ai préféré Villars-de-Lans à Brigue. Côté romand, il y avait bien aussi un sport-études à Martigny, mais il était trop axé sur le ski alpin. Dans le Vercors, nous avions des entraîneurs à plein temps pour le biathlon. » Jeremy Finello a intégré les cadres de Swiss-Ski en 2014, mais le chemin a été plutôt tortueux pour arriver où il en est aujourd’hui. « Oui, j’ai galéré, admet-il. Après une première saison compliquée, j’ai souffert d’une mononucléose lors de la deuxième. Autant dire que je n’ai rien pu faire. À partir de la troisième année, c’est allé mieux. Depuis, la progression est régulière. Au niveau du ski, ça se passe bien. Je manque en revanche de régularité dans le tir. Je sais où je dois progresser. » Comme Jeremy Finello n’a pas fait son service militaire en Suisse, il ne peut pas avoir de statut de sportif d’élite dans l’armée, comme c’est le cas de Benjamin Weger. Financièrement, sa situation n’est donc pas extraordinaire. « J’arrive à tourner grâce à quelques sponsors, mais si je pouvais avoir un peu plus, ce serait bien. » Concernant l’avenir, le Genevois fera le point dans une année. « Si je suis encore en phase de progression en 2020, je pense que je continuerai. Dans le cas contraire, il se pourrait bien que j’arrête. »

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Je suis bien en Suisse

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Baptis te Gros Le Bon, la Brute et le Bat Baptiste Gros, c'est d'abord un physique solide, un premier vainqueur français en coupe du monde de sprint, mais aussi un grand sensible dans la vie où ses amis comptent beaucoup.

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Des épaules de déménageur, des cuisses de pousseur de bobsleigh, une barbe de bûcheron canadien et une solide poignée de main... Baptiste Gros, c'est au premier coup d'œil un physique qui en impose. Mais il y a aussi ces yeux clairs, ce regard presque timide qui adoucit l'apparence. Qui en dit long à qui prend le temps d'en savoir plus sur le bonhomme. « Baptiste est quelqu'un de beaucoup plus riche que l'image de la brute épaisse qu'il dégage avec sa grosse barbe. Il présente des traits de personnalités complexes et c'est intéressant de travailler avec lui car il faut arriver à percer la carapace pour le toucher au cœur », avance Cyril Burdet, l'entraîneur de l'équipe de France de ski de fond en sprint. Sur une piste de ski de fond, au départ d'un sprint, sa spécialité, le garçon sait se faire respecter et imposer son tempo après avoir écouté un bon vieux morceau de hard rock, voire de métal, pour se mettre dans l'ambiance de la course ! Mais, dans la vie, il est plutôt du genre bonne pâte. « Il y a pas mal de sensibilité chez lui », confirme Valentin Gaugain, un de ses meilleurs amis.

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Mec entier, direct, pétri de convictions et franc, Baptiste Gros n'a pas toujours dégagé cette assurance de char d'assaut. Il s'est construit au fil des obstacles, « il s'en est toujours servi pour rebondir, souffle la maman, Jeanne-Marie. C’est sa volonté qui lui a permis d’arriver où il est aujourd'hui ». C'est-à-dire parmi les meilleurs sprinteurs de la planète ski de fond ! Un aboutissement qui pourrait paraître logique et mérité, tant le gamin de Seynod, où il a vécu les trois premières années de sa vie en appartement, semblait attiré par la vie et l'effort au grand air. « Tous les soirs, il était le dernier à rentrer et faisait clairement entendre son mécontentement », se souvient son grand frère, Sébastien, de cinq ans son aîné. « C'est sûr que tout l'immeuble savait quand Baptiste était de retour ! Alors quand on a déménagé à Poisy dans une maison avec un grand jardin, il était le plus heureux des enfants. Le roi du monde », s'amuse aujourd'hui le papa, Christophe, qui, avec sa femme, inculque à ses quatre enfants (Sébastien, Émilie, Baptiste et Clément) les préceptes d'une vie saine et sportive à base de sorties en montagne, de belles balades avec les cousins... 

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Baptiste Gros est le premier Français à avoir gagné 79monde en coupe du de sprint.


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« Baptiste a fait beaucoup de bien à Richard Jouve et Lucas Chanavat en leur prouvant qu'un Français pouvait gagner », estime Roddy Darragon, vice-champion olympique de sprint à Turin.

••• Baptiste Gros touche à tout : rugby, tennis, tir à l'arc, football, escalade, judo... Autonome, curieux et indépendant, il apprend seul à faire du vélo en regardant faire le frangin ! « On l'a vu un jour passer sur le vélo de Sébastien sans jamais lui avoir appris », s'exclament les parents. À 10 ans, il débarque dans le sillage de son grand frère aux Dragons d'Annecy, un ski-club particulier, puisque citadin. « L'ambiance me plaisait beaucoup, c'était une vraie récréation pour moi qui n'aimait pas trop le collège », étaye le skieur. Il ne garde pas un souvenir impérissable de l'établissement JacquesPrévert de Meythet et ses 800 élèves. « Baptiste se cachait un peu derrière ses épaules, sa timidité était presque attendrissante », éclaire son ami Valentin. Après mûre réflexion, le Haut-Savoyard refait une troisième pour soigner son dossier et entrer en section sport-études au lycée du Fayet, passage obligatoire des futurs champions du département. C'est que la compétition commence à prendre une place importante dans l'emploi du temps de l'adolescent. « Il s'est vraiment interrogé sur le fait de continuer dans cette voie, car il avait l'impression de se priver de toutes ses autres passions », éclaire la maman.

C’est sa volonté qui lui a permis d’arriver là où il est aujourd'hui. Jeanne-Marie Gros, sa maman

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« Puis il a goûté au plaisir de gagner des courses en se confrontant aux autres. Ce jeu lui a plu et l'a motivé pour continuer », commente Sébastien Gros, qui partage régulièrement quelques sorties d'entraînement avec son petit frère, en mettant en place des petits challenges. Le jeu, toujours. En parallèle au ski-club où Gros est rapidement surclassé pour évoluer avec les plus âgés, la découverte de l'internat et d'une joyeuse bande de copains au lycée est une révélation pour lui. « Le lycée m'a donné confiance, j'ai adoré vivre en communauté, avoir des amis sportifs qui rêvaient des mêmes choses que moi. Les profs étaient à fond derrière nous, on se sentait valorisés ». Au lycée du Mont-Blanc, il se lie d'amitié avec Manon Borgeot, alors biathlète : « De cette première année au bahut, on a gardé un noyau dur de six ou sept personnes et on se voit régulièrement, malgré les années qui passent. Avec Baptiste, on partage beaucoup de choses. On peut papoter pendant des heures, il est très généreux. C'est un bon vivant, mais pas un gars déjanté ! », dit-elle.

LE TEMPS DES COPAINS Parmi le groupe de copains, on retrouve des noms connus dans le nordique tricolore : Enora Latuillière et Antonin Guigonnat avec qui il vit d'ailleurs en colocation dans une maison de La Féclaz, Bastien Buttin, qui habite l'étage en dessous, Valentin Gaugain, Baptiste Jouty, Arnaud Guyon... « “Bat” marche à l’affectif, soufflent ses parents. Il a besoin d’être en confiance, d'être entouré de ses amis et il se sent bien dans ce groupe. » Avec ses colocs de La Féclaz, le sport n'occupe pas toutes les conversations, loin de là. Les activités tournent autour du jardinage, du bricolage dans la maison et surtout de la mécanique. Sous toutes ses formes et sur tous véhicules : « Je bricole souvent mon 

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« En dehors du ski, je suis un peu hyperactif », confie Baptiste Gros qui, à Davos, en décembre dernier, est encore monté sur le podium.


BAPTISTE EST DANS LA VIE COMME IL EST ATHLÈTE : INDESTRUCTIBLE QUAND TOUT EST RÉUNI. Cyril Burdet

••• van, ma voiture, ma moto, mon VTT avec Antonin et Bastien, avec qui je partage de belles balades typées enduro », confie l'intéressé. « C'est bien simple, il y a tous les outils du monde dans le garage de Baptiste », s'amuse Valentin Gaugain, de la partie quand il rentre d'Edimbourg, où il est parti changer de vie.

IMPÉRIEUX BESOIN DE NOUVEAUTÉS Sa vie de sportif, Baptiste Gros l'a construite en équipe de France depuis 2011. Il figure aujourd'hui parmi les plus expérimentés des sprinteurs. Roddy Darragon, vice-champion olympique à Turin, se souvient de l'arrivée de l'Annécien en équipe : « J'ai le souvenir d'un gars qui avait de grosses qualités physiques, vraiment très puissant. Techniquement et tactiquement, il n'était pas vraiment au point, taquine le Bornandin, qui s'est lié d'amitié avec lui. Il avait envie de mordre dedans, il lui fallait juste apprendre le jeu du sprinteur. À l’époque, j'étais considéré comme gros, alors que lui était bien plus épais que moi ! » Pourtant, note Alban Gobert, manager du e-Liberty Ski Team « avant d'être un bon sprinteur, Baptiste est tout bonnement un bon skieur. N'oublions pas qu'il a gagné le Marathon des Glières et a décroché le titre national en ski-roues sur le 15 km classique ! » Son arrivée en groupe France coïncide avec l'envie de la FFS de développer un groupe sprint dans la foulée des Jeux olympiques de Sochi. Cyril Burdet est missionné pour former les dignes successeurs de Cyril Gaillard, Damien Ambrosetti, Cyril Miranda ou Darragon... « Avec Cyril, les curseurs ont été remontés d'un cran chaque année, explique Baptiste Gros, qui a signé son premier podium en coupe du monde en Pologne. C'est le coach en qui j'ai 100 % confiance entre son programme d'entraînement et mon vécu d'athlète. » La recette fait merveille : le groupe voit éclore les fameux Poneys : Renaud Jay, Lucas Chanavat, Richard Jouve, Paul Goalabré... Jusqu'à la victoire de Baptiste Gros, la première d'un Français sur un sprint, à Québec, le 4 mars 2016, devant Alex Harvey et Sergei Ustiugov ! Pourtant, cette journée devenue historique n'a rien eu d'idéal : « J'ai fait des cauchemars toute la nuit, me suis mis à douter dès le matin, jusqu'à téléphoner à ma pote Manon. » Le coup de fil salvateur se termine par un tranchant : « Je te laisse, je dois aller gagner une course ! »

DATES 17 juillet 1990 : Naissance à Annecy 18 janvier 2014 : Premier podium en coupe du monde à Szklarska Poreba (Pologne) 4 mars 2016 : Première victoire en coupe du monde à Québec 25 août 2018 : Champion de France de ski-roues du 15 km classique

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La suite, au bout d'une incroyable finale qui semblait perdue (y compris pour les coachs), lui donnera raison... Aujourd'hui, dans la peau de celui qui a montré la voie à ses collègues, Baptiste Gros ne se fixe plus de limites. Ni d'objectifs précis d'ailleurs : « Je suis meilleur à l'instinct. Quand je me mets à quantifier les performances, ça ne marche pas. Ça joue quand, mentalement, je suis frais. » « Baptiste est dans la vie comme il est athlète : indestructible quand toutes les bonnes conditions sont réunies », appuie Burdet. D'ailleurs, le Haut-Savoyard sait désormais ce qu'il lui faut pour se mettre dans les meilleures dispositions. Ayant « besoin de nouveautés », la préparation de la saison prochaine se fera en mode itinérant à bord d'un camping-car avec, dans ses bagages, sa guitare sèche, quelques bons sons et son appareil photo. « La routine le fatigue », appuie son frère Sébastien. Au programme : des semaines de préparation du côté des majestueuses îles Lofoten (ski de rando, kayak, surf...), de la Savoie, de la Norvège, de l'Autriche et de l'Italie en automne, tout en participant aux stages communs de l'équipe de France. La recette pour de prochains succès ? n

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Les voyages d'Iris Pessey

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près un Noël sous le soleil, il est l'heure de dire au revoir aux kangourous et bonjour aux caribous. Pas seulement pour manger de la poutine et écouter du Céline Dion, me voilà partie cinq semaines dans l'Ouest canadien avec mes athlètes australiens, afin de retrouver la neige et les compétitions. À peine embarquée dans l'avion, l'un des jeunes me demande : « j'ai rêvé ou l'hôtesse m'a appelé “nice guy” ? » Eh oui, tout le monde est “nice” au Canada, leur réputation de gentils n'est pas un mythe, le voyage devrait donc bien se passer. Ceci dit, je n’aurais sûrement pas dû accepter d’apprendre à mes protégés comment s'activer en français car, bien que nous soyons dans la région anglophone du pays, beaucoup de personnes parlent couramment la langue de Molière et se retournent en entendant « remue ton popotin » et autres « bouge ton boule » sur les pistes. La région du British Colombia où je me trouve est très peu peuplée, la moitié des habitants de la contrée vivent autour de Vancouver. Représentant une superficie plus grande que la France, le territoire est principalement forestier. De quoi tracer des kilomètres de pistes pour le plus grand plaisir des fondeurs.

La station de Silver Star où nous skions ressemble à un petit village féerique aux maisons colorées et aux hauts sapins couverts de neige. Dans son cœur, pas de voitures ! On peut se rendre partout à ski ou en calèche. Les températures restent entre -4 et -10 degrés et, jusqu’à présent, il a neigé toutes les nuits. De quoi profiter de parfaites conditions poussette extra-bleue. Quotidiennement, les dameurs tracent plus de 100 km de pistes rejoignant deux stations. Le club local a récemment atteint les 2 000 licenciés. Les paysages semblent être photoshopés avec d’immenses lacs de partout. Suis-je en train de rêver ou cet endroit est le paradis des skieurs ? Durant la première partie de notre séjour, nous logeons dans la vallée afin de récupérer du décalage horaire avant de se confronter à l’altitude. Chez nos voisins, je vois des enfants jouer au hockey dans leur jardin parfaitement lisse, telle une patinoire. Le papa m'explique que, dès les températures négatives, il arrose la pelouse pour pouvoir pratiquer leur sport, sans trop s'éloigner du foyer. Actuellement, le Canada accueille les championnats du monde junior de hockey à Vancouver et toute la région vibre les soirs de matchs. Et si nous parlions aussi de lancé de haches, apparemment très populaire (je me suis demandé si on se moquait de moi). Les

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IRIS PESSEY

Plus de 100 km de pistes sont damés chaque jour.

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La vue depuis mon bureau.

IRIS PESSEY

Au pays des caribous Canadiens sont-ils nostalgiques de leurs bûcherons au point de créer des clubs indoor ? En tout cas, ils sont très sportifs. Le froid et le gel ne les empêchent pas de faire du footing dans les rues ou de se rendre au travail à vélo par –10 °C. Direction le supermarché pour de nouvelles surprises ! Ici, le lait ne s'achète pas en brique, mais en sac de 3 litres. Toutes les quantités sont énormes et nous repartons avec, notamment, un pot de beurre de cacahuète de six kilos. En fait, le pays à la feuille d’érable, c’est un peu la version allégée des USA : grosses routes, grosses maisons, gros trucks... mais en moins extrême. Après quelques jours à moyenne altitude, nous déménageons dans la station de Silver Star. Le seul moyen d’accéder aux pistes nordiques est de passer par une piste d’alpin (nous étant interdite) au sommet de laquelle notre chalet est situé. J’aurais sûrement dû prévenir mes athlètes d’y aller mollo avant qu’ils ne s’y élancent à fond les ballons et que la moitié finisse sur le dos à glisser devant le scooter du pisteur. L'homme nous avait réprimandés un peu plus tôt dans la journée ! Difficile de ne pas éclater de rire en voyant mes Australiens affalés dans la pente. « Je ne vous ai pas déjà renvoyés des pistes d’alpin ce matin ? », me dit-il avec sa grosse voix. Il est peut-être temps de ne pas abuser de la gentillesse canadienne. Dans quelques jours, nous rejoindrons Canmore pour les championnats de l’Alberta. Pour nos jeunes, il est grand temps de remettre un dossard sur le dos et de se confronter aux coureurs de l’hémisphère nord. n

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liberté Le ski de randonnée nordique ne cesse de se développer. Nordic Magazine a mené l'enquête sur une pratique qui permet de se fondre dans la nature.

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Le ski de randonnée nordique (ici dans sa version ski-raquettes) permet de partir à la conquête des grands espaces.

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Le ski de randonnée nordique sait aussi se la jouer fun et ludique en descente, surtout dans la poudreuse.

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Chausser ses skis, préparer son escapade hors des sentiers battus, traverser forêts, prairies, plateaux, vallons et cimes enneigés. Dans un grand blanc intact, loin des espaces entretenus mécaniquement, faire sa trace. Simplement. Libre de s’écarter d’un itinéraire à peine défini qui, à chaque sortie, se révèle sous un jour nouveau, au gré des mouvements d’une nature sans atour, pure et limpide, hôtesse authentique, terrain d’exploration immaculé. Quelques mots suffisent à décrire une journée d’hiver pour cette poignée de passionnés de ski de randonnée nordique. De la balade de proximité à l’itinérance de plusieurs jours pour les puristes, le SRN — pour les intimes — se pratique sur toutes les pentes. Mais toujours, le talon se soulève, pour autoriser le pas glissé sur le plat et en montée, ou la fente du télémark en descente. Sous l’impulsion d’une nouvelle génération de mordus, cette pratique d’antan vit un renouveau rafraîchissant. Parmi eux, Régis Cahn en a fait sa mission en créant, il y a dix ans, un forum d’échanges de pratiquants férus qui bouillaient d’impatience à l'idée de partager leurs expériences. « J’ai ensuite créé Aventure Nordique, un site marchand, afin de proposer une large gamme de produits dédiés à la pratique. J’ai progressivement tout abandonné pour me consacrer à cette passion », complète, enthousiaste, cet habitant du Vercors.

RIEN NE SE PERD, TOUT SE TRANFORME Ancêtre de toutes les formes de glisse, symbole même de la fonction originelle du ski, c'est-à-dire permettre à l'homme de se déplacer en hiver, la randonnée nordique s’était pourtant peu à peu effacée, dépassée par le ski de fond. De nouveau visible dans les années 60-70, notamment dans les Hautes-Alpes, ce ski d’excursion en terrain vierge a attendu les années 2000 pour connaître LE bouleversement attendu. « Aujourd’hui, c’est une pratique spécifique qui a beaucoup évolué grâce au matériel. Les skis sont plus larges, les chaussures plus légères [lire par ailleurs]. Le SRN est très ouvert et peut se vivre de nombreuses manières, selon le terrain, son aisance technique et le matériel. Son point fort reste l’absence de manipulation entre la montée et la descente. C’est un ski de déplacement devenu un ski plaisir », vante Régis Cahn. De nouveaux profils de pratiquants, plus jeunes, franchissent le pas. « Il y a un côté ludique car tu peux jouer avec la variété du terrain naturel, creux et bosses. C’est l’entre-deux parfait entre le ski de fond et les 88

raquettes », explique Anne-Laure Mignerey, responsable du foyer de Méaudre (38). Un positionnement plus moderne qui a su séduire au-delà du cercle des montagnards endurcis, notamment les femmes et les quadras, parfois lassés des grandes stations aménagées. « Il y a surtout de plus en plus d’urbains, parfois peu montagnards, qui ont juste besoin de déconnexion totale », ajoute l'animateur du site référence. « On retrouve une vraie philosophie qui est en phase avec certaines tendances de notre société comme le slow ou le respect de l’environnement », corrobore Dominique Locatelli, ancien fondeur de haut niveau, aujourd’hui chef de projet chez Rossignol. La liberté et la na-

Le ski de randonnée nordique séduit de plus en plus d'urbains qui ont besoin de déconnexion totale. Régis Cahn

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ture avant tout, donc. Le SRN ressemble encore à un paradis sauvage dans lequel on peut vivre tous les possibles, se laisser surprendre par l’imprévu, se fondre en douceur dans le décor. Pas étonnant alors qu’il soit mis en lumière par quelques accros, encadrants, hébergeurs ou magasins. « À 100 kilomètres à la ronde, je suis le seul à proposer du matériel en location. Pourtant, il y a une demande, certes marginale, qui existe. C’est dommage car, depuis que nous avons les nouvelles normes de matériel, c’est 100 % de sourire pour ceux qui essayent », indique Vincent Lhomme-Choulet, gérant du magasin des Quatre Vents à Métabief (25).

UNE AFFAIRE DE PASSIONNÉS Sébastien Dutrievoz, responsable de l’auberge Arcanson à Méaudre, est un convaincu de la première heure : « Cela fait vingt-cinq ans que nous proposons l’activité et c’est vrai qu’il y a un renouveau. On a une clientèle de jeunes couples installés pour qui les valeurs du plein air l’emportent sur le ski lui-même ». Même émulation du côté des encadrants qui ont fait ce pari dans le Jura, dont le relief est adapté à ces efforts doux et réguliers. « Il y avait ce besoin de juste avancer dans la neige, pas totalement comblé par la raquette, parfois jugée ennuyeuse. On communique carrément sur le ski de promenade, le pouvoir de faire sa 

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De plus en plus de territoires, Jura, Vercors et Montagne Ardéchoise en tête, proposent des itinéraires dédiés au SRN.

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Un matériel adapté

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La randonnée nordique se pratique avec des skis munis de carres et d’un système anti-recul, souvent des semelles à écailles. Pour les montées les plus raides, des peaux de phoque peuvent être utilisées. Les chaussures, plus techniques aujourd’hui, et les fixations laissent le talon libre et permettent la flexion naturelle du pied. « Historiquement, les skis étaient aussi fins que les skis de fond (44 mm au patin), mais aujourd’hui, on peut trouver une gamme très large qui va de skis fins, avec carres partielles, jusqu’à 100, voire 120 de largeur pour le marché américain. Cela permet d’assurer une transition douce pour les fondeurs qui souhaiteraient s’y mettre », précise Nicolas Buisson, en charge de la commercialisation de Madshus en France via le groupe K2. À chacun de trouver sa pratique, selon Sébastien Dutrievoz. Le responsable de l’auberge Arcanson dans le Vercors compare ce développement à celui du VTT : « On a maintenant toute la gamme pour toutes les pratiques et toutes les conditions. Un ski long, étroit et raide, est adapté à des reliefs plats, idéal pour les traversées et pour le puriste de fond qui veut allonger la glisse. Un ski plus large, plus joueur, plus stable, va permettre de passer partout pour tout le monde, avec un rendement parfois plus faible mais accessible à tous ». Une bonne nouvelle d’autant que les marges de progrès semblent encore réelles. « On peut optimiser le rendement du matériel, notamment le système de fixations qui ne tire pas encore la quintessence des skis dans les virages ou les chaussures qui pourraient être allégées. Mais on risquerait d’arriver à un prix trop important pour ce marché », analyse Dominique Locatelli, responsable de développement chez Rossignol. Le marché français reste minuscule à l’échelle mondiale (environ 3 %), notamment par rapport aux deux grandes zones, l’Amérique du Nord et la Norvège, qui concentrent 80 % du chiffre d'affaires. « Mais la France est un marché porteur, qui grandit à son échelle. Les points de vente progressent. On y croit vraiment ! », ajoute le représentant de Madshus en France.

••• trace. L’activité est en forte progression, notamment pour les séjours en France ou à l’étranger. On a même des demandes de perfectionnement technique, notamment en télémark, ce qui montre l’évolution de la pratique », affirme Antoine Nicod Lancin, co-directeur avec Sylvain Roux, d’Évasions Nordiques. Partout où le ski de randonnée nordique pointe le bout de ses spatules, un certain ravissement apparaît. Ajustée pour les territoires aux pentes délicates, l’itinérance en SRN a naturellement pris place sur les itinéraires des Grandes Traversées ( Jura, Vercors, Queyras…). En 2014, le SRN est même devenu la tête de gondole de la discrète Montagne Ardéchoise qui a créé une traversée de 120 kilomètres. « En plus du balisage hivernal, il y a six sites de location qui jouent le rôle de vitrines, un cartoguide, des traces GPS, un site web, une navette gratuite de transport de personnes/bagages et surtout un réseau d’hébergeurs impliqués tout au long du tracé, ce qui permet aux pratiquants d’organiser un séjour à la carte dans des conditions optimales », expose Pascal Dribault, en charge du projet au sein du syndicat mixte. Un produit complet qui s’adresse aux experts, mais aussi aux débutants. Les prémices d’un modèle ? Le bilan semble déjà positif en termes de fréquentation touristique sur la traversée elle-même, mais aussi pour les hébergeurs, les magasins et même les sites nordiques qui bénéficient d’une visibilité nouvelle.

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La randonnée nordique se pratique sur tous types de terrains vallonnés.

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DÉCOLLAGE PROGRAMMÉ ? Malgré ces expériences réussies, il semblerait que la pratique n’ait pas encore exprimé tout son potentiel. Les freins restent nombreux et semblent bien connus des acteurs qui pointent en premier lieu une offre peu connue, avec une fenêtre d’exposition très limité dans l’année. Un manque de visibilité qui peut même conduire à des situations cocasses. « Il y a une question de sémantique. Parfois, on a des personnes qui arrivent en séjour et pensaient faire de la marche nordique ou du ski de randonnée alpine », s’amuse le responsable de l’Arcanson. 

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Mais c’est où ? .En Montagne ..

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MOUTHE-COL DE LA FAUCILLE c 2 à 4 jours b 60 km

OÙ SKIER ?

Une traversée de 4 jours au cœur du massif du Haut-Jura. Départ de Mouthe pour atteindre le Col de la Faucille. Itinéraire Franco-suisse qui permet de découvrir alpages et forêts du Risoux. Une partie de l’itinéraire se déroule dans la réserve naturelle de la Haute Chaîne du Jura, à la découverte du tétras-lyre, sur un parcours qui alterne montées et descentes successives. ALPES DU NORD

GRANDE TRAVERSÉE DU VERCORS c 2 à 4 jours b 40 à 50 km

c en fonction du parcours retenu b 120 km

ALPES DU SUD

Entre 1 200 et 1 500 mètres d’altitude, un parcours découpé en plusieurs tronçons, modulable selon sa condition physique, qui relie la station des Estables et celle de la Croix de Bauzon. Points de location de matériel et hébergeurs tout au long de l’itinéraire, GPS et cartoguide à disposition, transports possibles de personnes et bagages… Ici, le skieur de randonnée nordique n’a plus qu’à profiter de la neige vierge. Parcours 4 saisons accessible à pied ou en VTT.

c 4 à 5 jours b 115 km

••• Les cibles potentielles et les moyens à déployer sont également clairement identifiés. « Il faut proposer des journées découverte, faire des petites boucles d’initiation pour les débutants et les plus jeunes », réagit Martin Romarie, de l’ESI des Rousses. « J’ai quand même l’impression que ça frémit chez les fondeurs qui peuvent en avoir marre de tourner en rond et d’attendre des conditions de neige et de traçage optimales pour se faire plaisir. En témoigne le renouveau du classique ces dernières années. En SRN, tout cela n’a plus d’importance », analyse Dominique Locatelli. Montrer ce qu’est vraiment l’activité est nécessaire. « Il faut rassurer. On ne va pas tout de suite dans les pentes, ni dans la forêt. Les initiations se font dans un champ à plat et commencent par la marche glissée », précise Antoine Nicod Lancin. Les questions de sécurité, qui peuvent freiner certains débutants, existent surtout sur certains terrains, plus escarpés. « Il y a des lieux où le téléphone ne passe pas, où il faut savoir s’orienter, mais globalement, nous n’avons pas besoin de détecteur d’avalanche », rassure le jurassien Martin Romarie. La dimension culturelle est un autre frein au développement. « En Norvège, à Pâques, tout le monde va faire du ski de refuge en refuge. Ici, on sort les skis de la voiture, on fait notre tour et on repart. Cela va mettre du temps, mais on a besoin d’initiatives privées ou publiques qui fonctionnent, de personnes et de territoires qui y croient », résume Régis Cahn. Tout un écosystème en germination prêt à poindre, une fois les bonnes portes d’entrée installées. Mais ce développement est-il souhaitable... et souhaité ? N’est-il pas l’exact opposé de ce que recherchent aujourd’hui les pratiquants ? On 92

HAUTE ROUTE DES ESCARTONS La Haute Route des Escartons est l’un des itinéraires de randonnée nordique les plus réputés de France. Ce parcours d’altitude traverse l’extrémité Nord des Alpes du Sud et permettra aux skieurs de découvrir les paysages magnifiques du Queyras, du Haut Val de Suse italien et du Briançonnais. L’itinéraire est balisé, mais non tracé.

perçoit vite un dilemme, chez les passionnés, entre l’envie de partager et une forme d’intimité heureuse, un désir de développer la pratique sans la contraindre. « On est conscient des enjeux d’occupation du territoire naturel. Il faudra insister sur la sensibilisation aux espaces naturels, sur le développement responsable », précise le gérant d’Évasions Nordiques. « C’est très communautaire. Je pense que le SRN restera confidentiel, notamment dans les vallées alpines, tant qu’il y aura une offre damée et préparée. Il y a un minimum d’apprentissage technique, une approche du matériel à avoir pour ceux qui pratiquent seuls », développe Jean-Lou Botta, ancien responsable de 

Évoluer librement dans les grands espaces immaculés : le rêve des amoureux de la rando nordique.

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MONTAGNE ARDÉCHOISE

TRAVERSÉE DE LA MONTAGNE ARDÉCHOISE

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MASSIF CENTRAL

De nombreux itinéraires traversent, du nord au sud, la réserve naturelle des Hauts-Plateaux du Vercors. La GTV permet une formidable incursion sur des hauts plateaux sauvages et inhabités. Ici, seules des cabanes rustiques non gardées permettent une halte pour passer la nuit. Un raid purement authentique !


2009 - 2019 ANNIVERSAIRE UNESCO

ESCALE DETENTE 3 CHAMPIONNES OLYMPIQUES EN MODE "SEL" ! Depuis l’escale de l’équipe de France de biathlon à ThermaSalina l’été dernier? la session détente à SalinsJlesJNains est désormais presque un réflexe pour Anaïs Bescond? Anouk Faivre-Picon et Justine Braisaz? quand elles s’entraînent à Prémanon« Il faut dire que le nouvel établissement thermal Thermasalina k»7èè m» dédiés à la détente et aux soinsg? avec son équipe de kinés et de soigneurs attentionnés et son eau salée comparable à celle de la Mer Morte? a tout pour leur plaire« Leurs préférences ! Pour Justine? le massage sous eau salée « plutôt après la compétition et en fin de journée » … Pour Unouk? le caldarium E « Oette eau à …3° est idéale pour la récupération… Et puis la salinité de l’eau provoque comme une réminiscence de vacances à la mer… »« U leur dernière visite? les filles ont profité de leur session détente pour s’offrir une séance « cultureJsel » en visitant la Grande Saline« Uvec sa poêle à sel unique en France et sa majestueuse galerie souterraine? le monument fête cette année ses jè ans d)inscription à l'UNESCO« « La galerie est étonnante? on se croirait dans une cathédrale««« Et le mouvement du grand balancier fait comme un battement de cœur … au repos I » s’amuse Justine« Unouk? elle? se rappelle avoir visité la Saline en classe de OM» E « J’avais déja été impressionnée? et c’est encore le cas I »« Oonclusion d’Unaïs E « Une découverte à ne pas manquer I Et surtout? bon anniversaire UNESOO I »« nordic MAGAZINE

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Grande Saline

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Pourquoi le ski de randonnée a explosé dans l'alpin et pas le nordique ?

••• Hautes-Alpes Ski de Fond et passionné de longue date. Discrète aujourd’hui, l’activité a des atouts indéniables pour séduire les stations, notamment dans un contexte de réchauffement climatique. Avec quelques centimètres de neige, le SRN peut être pratiqué plus haut que les domaines nordiques et beaucoup plus tard dans la saison. C’est une alternative sérieuse quand l’or blanc fait défaut sur les pistes. « C’est surtout une alternative durable, car elle est totalement respectueuse de l’écosystème », ajoute encore Jean-Lou Botta. « Il n’y a pas besoin de bâtiment, ni d’entretien des pistes » complète Anne-Laure Mignerey. Un vrai retour aux sources ! Pour l’heure, le back-country, littéralement ski d’arrière-pays, peut donc regarder vers l’avant. Qui sait si ces précurseurs modernes, descendants des premiers héros de la glisse, ne seront pas les derniers à skier ou s’ils réinventent le nordique de demain, sur la base du nordique d’hier. Loin des pistes, une autre façon de boucler la boucle, comme une histoire qui se répète toujours ou juste pour nous souvenir de ne jamais oublier d’où l’on vient pour savoir où l’on va ! n

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n quelques années, le ski de randonnée alpine a redynamisé son image pour toucher un nouveau public, plus urbain, au point de devenir une vraie tendance, un modèle d’esthétisme. De son côté, le ski de randonnée nordique (SRN) semble encore engoncé dans une image ringarde auprès du grand public. « Le ski de randonnée alpine véhicule des images plus fun, dans l’air du temps », confirme Régis Cahn. Avec les grandes compétitions de ski-alpinisme, comme la Pierra Menta, les médias s’y intéressent, contribuant à faire connaître l’activité. Mais le SRN semble bénéficier de cet essor à son échelle, selon le fondateur d’Aventure Nordique, qui voit même « des personnes qui viennent du SRA au SRN pour une pratique plus conviviale, sans obligation de laisser 100 mètres de distance entre chacun ».

LE SKI DE RANDONNÉE

Le premier rassemblement de ski de rando nordique s'est déroulé les 2 et 3 février à Métabief.

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Pourquoi pratiquent-ils ?

L'alternative ski-raquettes Larges et courts, légers et maniables, les ski-raquettes offrent un bon compromis de pratique sans manipulation, entre la raquette à neige et le ski de randonnée nordique. Ils disposent pour la plupart de carres métalliques ou d’arrêtes en plastique qui favorisent l’accroche sur la neige et la stabilité dans les virages. Inamovible, la découpe des peaux de phoque permet une glisse douce et contrôlée en descente pour les débutants. « Il y a une petite demande, mais c’est plus une raquette qu’un ski. Il y a vraiment très peu de glisse et moins d’adrénaline qu’en SRN. Ça donne quand même de l’assurance à quelqu’un qui ne veut plus skier à cause de la vitesse », expose Vincent Lhomme-Choulet, gérant des Quatre Vents à Métabief. Une glisse douce qui peut toutefois générer quelques frustrations. « Si la pente est vraiment faible, on peut rester scotchés. Après, il peut y avoir des applications intéressantes, comme aller d’un refuge à un autre. On peut aussi utiliser de simples chaussures de marche donc c’est pratique », tempère Antoine Nicod-Lancin, d'Évasions nordiques. 94

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ls sont tombés amoureux du back-country. « Je faisais du skating quatre fois par semaine mais, un jour, j’ai eu envie de sortir des traces. J’ai adoré. On peut aller partout, enchaîner les vallons, remonter une petite combe, traverser une forêt, aller trente fois au même endroit sans vivre la même chose. C’est une activité de curieux, une façon de redécouvrir mon territoire de façon différente, en autonomie, quelles que soient les conditions », témoigne Mikaël Chambru, Chambérien, pratiquant dans les Bauges. Montagnard dès son plus jeune âge, Nans Denis des Hautes-Alpes, est passé par tous les styles de ski : fond, freestyle puis ski de randonnée alpine. Une avalanche le convaincra de passer au SRN. « C’est un rêve d’enfant, l’itinérance à l’état pur, pas de compétition, ni d’objectif. C’est idéal pour le bivouac hivernal. On garde des sensations de glisse agréables et une incroyable liberté. On ne sent pas comme un mouton sur les pistes », confie-t-il. Ils aiment aussi son côté naturaliste, alternatif et intimiste. « Je partage mes topos avec la communauté, mais c’est presque un peu contradictoire avec l’état d’esprit de la pratique qui vise à skier en toute liberté. Les petites stations pourraient repenser le tourisme différemment autour de l’itinérance et l’écologie, en opposition aux modèles du tout-ski des grandes stations alpines », argue Mikaël. « À l’époque du plaisir instantané, avec des générations qui ont moins le goût de l’effort, je ne suis pas étonné de voir peu de traces en forêt. Tant mieux, car la nature doit rester la maison des animaux », ajoute Nans. Pour le moment, disent-ils, vivons heureux, vivons cachés.

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Votre saison de

sports d’hiver Au-delà de l’image, les innovations en faveur d’un matériel plus léger et d’une polyvalence avec le ski alpin ont facilité l’accès à la pratique et les séjours clés en mains sont légion par rapport à son cousin nordique. Mais attention, selon certains, au retour de bâton : « Le ski de rando alpine s’est vulgarisé pour toucher les masses et devenir un marché orienté sur le côté physique. Prenez l’exemple du snowboard qui a suivi ce chemin-là pour devenir une discipline olympique, avant de connaître une importante baisse du nombre de pratiquants. Le SRN n’est pas une mode, c’est un engagement dans la durée », affirme Dominique Locatelli, chef de projet chez Rossignol. « En SRA, aujourd’hui, on parle technique. En SRN, on parle du milieu, qu’il soit naturel ou humain », conclut JeanLou Botta, pratiquant pionnier. À chacun de choisir.

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Location saison à partir du mardi 6 noVembre.

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e ski de randonnée peut se pratiquer seul ou en groupe, avec ou sans accompagnement. Mais l’idéal est de s’initier avec un encadrant pour appréhender ces spécificités techniques. Faire appel à un guide permet de « gommer tous les petits problèmes et imprévus qui deviendraient des freins à la pratique », ajoute Jean-Lou Botta, pratiquant. Comme se renseigner sur la météo. L’encadrement va aussi permettre de donner une pertinence au tracé, d’enrichir la sortie avec des informations sur le paysage, des anecdotes sur l’histoire locale. « On a tous une formation d’animateur de moyenne montage (AMM) et un BTS Nature à Évasions Nordiques, à Métabief. On a des profils différents du moniteur de ski classique, on est plus des accompagnateurs nature que des éducateurs sportifs », insiste Antoine Nicod Lancin. Même pour les pratiquants expérimentés, la préparation d’une sortie doit demeurer un moment essentiel. « On observe un profil nouveau de pratiquants qui s’engagent sans connaître le terrain, juste pour l’aventure. Dans ce cas, il y a une part de risque », précise Sébastien Dutrievoz, responsable de l’auberge Arcanson dans le Vercors. Sans être obligatoire, la sortie encadrée reste une étape souvent indispensable avant de s’aventurer seul dans la nature.

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www.arcanson.com

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Agenda nordique

SEEFELD

La magnifique station autrichienne de Seefeld passera en mode championnats du monde de ski nordique dès le 20 février.

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MARDI 26 FÉVRIER

5 km CT (Qualif.) D 10 km CT (Qualif.) H Cérémonie d'ouverture

13:30 16:00

10 km CT D HS 109 Qualif. D

MERCREDI 27 FÉVRIER JEUDI 21 FÉVRIER 12:00 14:30

Sprint FT Qualif. Sprint FT Finales HD HD

14:00 16:15

15 km CT H HS 109 D

JEUDI 28 FÉVRIER VENDREDI 22 FÉVRIER 10:30 14:30 16:15

HS 130 HS 130 Qualif. H Gundersen 10 km H H

SAMEDI 23 FÉVRIER 11:00 12:30 14:30

11:00 13:00 15:15 16:30

HS 109 H Relais 4 x 5 km D Gundersen 10 km H HS 109 Qualif. H

VENDREDI 1er MARS

Skiathlon 15 km D Skiathlon 30 km H HS 130 H

13:15 16:00

DIMANCHE 24 FÉVRIER

11:00 12:15 14:45 16:00

Les chances

Leur parcours au récent Tour de Ski et en coupe du monde font penser que les sprinteurs de l'équipe de France peuvent réaliser de belles choses en Autriche. Lucas Chanavat, Richard Jouve et Baptiste Gros ont l'or au bout de la dernière ligne droite. On attend aussi Maurice Manificat et Clément Parisse, sans oublier le relais qui a souvent porté chance aux bleus. Côté Suisse, les médailles viendront, ou pas, de Dario Cologna. Le Grison aime les grands rendez-vous.

Leurs adversaires

Relais 4 x 10 km H HS 109 H

9:15 10:30 11:30 13:30 14:45

Team sprint Qualif. CT Team HS 130 H Team sprint Finales CT HD Team 2x7,5 km H Team HS 130 H HD

Team HS 109 H Mass-start 30 km FT D Team 4x 5 km H Team mixte HS 109 HD

Johannes H. Klaebo

Therese Johaug

Maren Lundby

Ryoyu Kobayashi

Katharina Althaus

Jarl Magnus Riiber

DIMANCHE 3 MARS 13:00 15:30

Mass-start 50 km FT D Cérémonie de clôture

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MODICA/RAUSCHENDORFER/ TUMASHOV/THIBAUT/NORDICFOCUS

SAMEDI 2 MARS

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Le programme

MERCREDI 20 FÉVRIER 12:30 14:00 18:00


Prenez une longueur d’avance... Optez pour le réseau Romandie Ski de Fond...

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www.skidefond.ch

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Agenda nordique

ÖSTERSUND

Östersund, habituelle étape suédoise d'ouverture de la coupe du monde de biathlon, décernera les couronnes mondiales du 6 au 17 mars.

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Cérémonie d'ouverture

SAMEDI 16 MARS 13:15 16:30

Relais 4x6 km D Relais 4x7,5 km H

JEUDI 7 MARS 16:15

Relais mixte HD

VENDREDI 8 MARS 16:15

Sprint 7,5 km D

SAMEDI 9 MARS 16:30

Sprint 10 km H

DIMANCHE 10 MARS 13:45 16:30

Poursuite 10 km D Poursuite 12,5 km H

DIMANCHE 17 MARS 13:15 16:00 17:00

Mass-start 12,5 km D Mass-start 15 km H Cérémonie de clôture

Les chances

Que les choses soient claires : sur chacune des courses hommes et dames programmées sur ces Mondiaux d'Östersund, les biathlètes de l'équipe de France joueront la médaille. Individuellement comme en relais avec Martin Fourcade, Simon Desthieux, Anaïs Bescond ou encore Anaïs Chevalier. Côté Suisse, la force sera davantage collective, en particulier sur le relais mixte, voire en individuel avec un Benjamin Weger des grands jours.

Leurs adversaires

MARDI 12 MARS Individuel 15 km D

MERCREDI 13 MARS 16:10

Individuel 20 km H

Johannes T. Boe

Lisa Vittozzi

Anastasiya Kuzmina

Benedikt Doll

Hanna Oeberg

Alexander Loginov

JEUDI 14 MARS 17:10

Relais mixte simple HD

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MANZONI/TUMASHOV/NORDICFOCUS

15:30

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Le programme

MERCREDI 6 MARS 20:15


RÉPÉTITION GÉNÉRALE AVANT LES JEUX OLYMPIQUES DE LA JEUNESSE SUR LE SITE DES GRANDES ROCHES ! AU PROGRAMME : COUPES D'EUROPE U20 ET ELITES "OPA GAMES" U16 ET U18

SPECTACLE GARANTI, ENTRÉE LIBRE ! www.myvalleedejoux.ch www.joj2020-valleedejoux.ch

OPA GAMES 2 & 3 mars 2019 | Vallée de Joux


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Agenda nordique

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Méribel...

Tandis que fondeurs et biathlètes seront en Tarentaise pour se coiffer de lauriers, les sauteurs et les combinés se réuniront sur le stade de la Côte Feuillée à Chaux-Neuve (25) les 30 et 31 mars. Une semaine plus tôt, c'est déjà sur le massif du Jura, mais aux Tuffes, à Prémanon (39) qu'aura eu lieu la finale du Samse National Tour.

La bataille des clubs à La Seigne Les championnats de France des clubs seront disputés le dimanche 24 mars à La Seigne, aux Hôpitaux-Vieux (25), avec l'AS Oye-et-Pallet aux manettes. Nouveau : il existe maintenant deux divisions chez les féminines.

Les enjeux de l'Étoile des Saisies Le site olympique des Saisies (73) servira de cadre, le dimanche 7 avril, à l'Étoile des Saisies, une course de 42 km qui se court en skating. Cette épreuve ne sera pas sans enjeu : les vainqueurs seront sacrés champions de France de longues distances. L'an dernier, c'est Robin Duvillard et Anouk Faivre-Picon qui avaient gagné. Pour les U20, le titre sera décerné sur le 21 km. 100

Le circuit OPA est passé par la station de Valdidentro, en Italie. Il arrive en Suisse début mars.

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... et Chaux-Neuve accueillent les France

FLAVIO BECCHIS/UNIVERSO NORDICO

Les championnats de France de ski nordique auront lieu à Méribel (73) les 29, 30 et 31 mars. Pour le ski de fond, les titres seront à conquérir lors d'une une mass-start classique (7,5 km pour les dames, 10 km pour les hommes) le vendredi, un sprint classique le samedi et les très disputés relais en libre le dimanche. Pour le biathlon, single mixte relais, mass-start et relais permettront de voir les meilleurs Français.

Une coupe d'Europe de ski de fond en Vallée de Joux

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es 2 et 3 mars prochains, la Vallée de Joux (Vaud) va renouer, le temps d'un week-end, avec son passé historique d'hôte de compétition internationale de ski de fond. Le site suisse du massif jurassien, connu dans le monde entier pour ses grandes manufactures horlogères, accueillera la coupe d'Europe de la discipline, avant-dernière épreuve du calendrier avant les finales d'Oberwiesenthal. Depuis le début de l'hiver, de grands noms ont signé des victoires sur ce circuit, qu'il s'agisse de Maurice Manificat, à Valdidentro, en Italie, ou de Robin Duvillard à Nove Mesto. Sans oublier Valentin Chauvin, en tête du classement général [avant l'étape de Planica], devant le Suisse Ueli Schnider. Le public retrouvera aussi la garde-frontière Lydia Hiernickel, ainsi que la relève internationale qui aura brillé lors des championnats de monde de Lahti, en Finlande, à l'exemple du Cluse Jules Chappaz. Dans le même temps, des OPA Games (U18 et U16) se disputeront également sur le site des Grandes Roches, près de La Thomassette. Une première de ce genre, dix-neuf ans après la fin des fameuses épreuves internationales de ski du Brassus, « l'inter » pour les intimes, qui ont rythmé les hivers de la vallée de 1952 à l'année 2000 ! Jacques Piguet y a même consacré un livre. En 2000, la plupart des concurrents de la coupe d'Europe de ski de fond de début mars n'étaient pas nés ou chaussaient les lattes pour la première fois ! « C'est une fierté d'accueillir un événement de cette

ampleur, se réjouit Cédric Paillard, directeur de Vallée de Joux Tourisme. Ce sera aussi l'occasion d'une répétition grandeur nature des Jeux olympiques de la Jeunesse, Lausanne 2020, dont les épreuves de ski de fond se dérouleront sur ce site. » En termes de visibilité et d'offre du nordique, cette coupe d'Europe et les JOJ 2020 vont « replacer la Vallée de Joux sur la carte du ski de fond et du nordique : le rayonnement ira bien au-delà d'un simple événement sportif », espère M. Paillard. Sur le terrain, Dominique Rochat et son équipe seront particulièrement attentifs au déroulement des épreuves, aux à-côtés également, pour parfaire l'organisation en vue des JOJ. « Ce sera une répétition générale pour les activités qu'on retrouvera aux JOJ : enneigement, pistes, postes stratégiques, bureau des courses, organisation... Nous éprouverons aussi nos nouvelles pistes FIS encore jamais utilisées : elles ne seront pas faciles, mais très dynamiques et visuelles pour le public. On aura l'occasion de les adapter si besoin pour les JOJ », note le président du ski-club de la Vallée de Joux. Sur le terrain début mars, 100 à 150 bénévoles seront mobilisés pour accueillir entre 400 et 500 athlètes. Le programme sera composé d'une distance en style libre le samedi et d'une poursuite en classique le dimanche pour les coureurs élite, alors que, dans le cadre des OPA Games, les jeunes fondeurs se mesureront sur une distance en skate le samedi, avant un relais prévu le dimanche.

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La citadelle de Besançon et ses alentours : un terrain de jeu idéal pour les sportifs.

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Retour en Auvergne pour les France

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Les championnats de France de ski de fond d'été auront lieu à Picherande (63) les vendredi 23 et samedi 24 août. Au programme, un sprint en classique et une mass start en style libre.

Le prochain Saugeathlon aura lieu le 4 mai prochain à Maisons-du-Bois-Lièvremont (25). Événement incontournable de la rentrée sportive des nordiques, il se dispute en solo ou par équipe de trois athlètes qui pratiquent le kayak (4,5 km) sur le Doubs, la course à pied (8 km) et le VTT (20 km). Ce raid aventure populaire est organisé par l'ESSS Montbenoît. P www.saugeathlon.com

La Mara pour les classiqueurs La plus grande course en style classique de Suisse, la Mara, se tiendra le dimanche 3 mars, à Sainte-Croix - Les Rasses. Elle compte pour l'Euroloppet et la Swissloppet. P www.ski-mara.ch

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n juin, Le Grand Besançon organise un festival outdoor de quatre jours, un événement unique en France ouvert au grand public. Avec 200 km d'itinéraires en mode doux (vélo ou roller), 1 000 km de sentiers de randonnées et de trails balisés, 50 rendez-vous sportifs outdoor chaque année, une population active (45 % des Bisontins de plus de 15 ans pratiquent une activité de pleine nature), des sites de vol libre et d'escalade réputés, ainsi que le premier label Afnor délivré pour la pratique du trail sur son territoire entouré de sept collines, le terrain de jeux de la capitale comtoise a de sérieux atouts à faire valoir... Ses ambassadeurs reconnus comme les coureurs Thibaut Baronian, Paul Fontaine, Sangé Sherpa ou la vététiste championne olympique Julie Bresset lui offrent aussi une visibilité à l'international. Concrètement, du 13 au 16 juin, les visiteurs trouveront au Palais des Congrès de Micropolis, sur plus de 2500 m2, des stands et espaces où seront présents soixante-quinze équipementiers évoluant dans d'innombrables disciplines. Ils pourront s'essayer au VTT traditionnel et à assistance électrique, au stand-up paddle, à l'escalade sur blocs, au trail, à l'orientation, au kayak et bien d'autres univers... Trente randonnées pédestres, équestres, cyclistes et VTT pour tous niveaux (valides et handicapés) seront également proposées durant ce rendezvous. Conçu comme un véritable espace de découverte mais aussi d'expérimentation des disciplines, ce village d'ambition nationale proposera aussi des

shows sportifs de kayak freestyle sur la vague de la Malate, site internationalement reconnu, d'highline ou d'escalade de vitesse, ainsi que des conférences dédiées à la thématique de l'outdoor et de ses pratiques. « De quoi permettre aux visiteurs de découvrir de nouvelles pratiques », résume Le Grand Besançon, qui entend accueillir prochainement un championnat de France de trail. Ce serait, là aussi, une première pour une grande agglomération. P Grandes Heures Nature, du 13 au 16 juin, à Micropolis

Besançon (25) www.grandes-heures-nature.fr

ÉRIC CHATELAIN

25e Saugeathlon le 4 mai

Le Grand Besançon fête l'outdoor

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Le Challenge national Vincent-Vittoz, qui réunit les meilleurs athlètes français des catégories U14 à seniors, se déroulera à Saint-Jean-deMaurienne (73) les 28 et 29 septembre. Le samedi, les concurrents disputeront un individuel en style libre et, le dimanche, une mass-start en classique dans les célèbres lacets du Montvernier accrochés à la montagne.

J.-C. SEXE

Challenge Vittoz en Maurienne

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Un nouveau trail dans le Jura suisse

Les étapes automnales de biathlon à Prémanon... Le ski-club du Grandvaux accueillera les championnats de France de biathlon d'été de sprint et poursuite sur le site des Tuffes les 14 et 15 septembre.

… et à Arçon Un mois plus tard, c'est dans le Doubs que se retrouveront les membres de l'équipe de France et la relève sous l'égide de l'Entente sportive saugette de Montbenoît. Rendez-vous les 19 et 20 octobre sur la nouvelle piste de 3 km du stade Florence Baverel.

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Passionnés de l’effort et très fiers de leur région, plusieurs amis ont décidé d’organiser le Swiss Jura trail sur les crêtes du Nord Vaudois le samedi 11 mai, au départ de Baulmes. Trois parcours sont proposés aux amateurs de trails (19, 35 et 55 km) avec, comme dénominateur commun, la beauté du paysage. Ainsi, les organisateurs souhaitent mettre en valeur le Suchet, les Aiguilles de Baulmes et le Chasseron, sommets mythiques de la région. Il est à noter que le traileur Xavier Thévenard, citoyen de Jougne, s’entraîne régulièrement sur ce territoire. Ce trail est appelé à connaître un grand succès, puisqu’à ce jour, plus de 400 inscriptions sont déjà enregistrées pour les différentes courses.

Challenge des Abadées du Haut-Jura, an II

Après un galop d’essai en 2018, le Challenge des Abadées est de retour ! Ce mini championnat des cross des Hautes-Combes réunit le Trail de la Vallée du Tacon (26 mai, 15 km) à Coyrière, le Trail du Chalam (23 juin, 15 km) à La Pesse, la Rubatée Verte (11 août, 9,5 km) à Lajoux, l’Enjambée des 7 Monts (13 octobre, 15 km) à Septmoncel, la Foulée des Combes (20 octobre, 11 km) aux Moussières. P www.lesabadees.com

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Spot nordique

UN FILM Five, d'Igor Gotesman. C’est un film très cool qu’on adore regarder avec les potes. Je vois beaucoup de films, mais celui-là a vraiment un super état d’esprit.

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embre de l’équipe de France de ski de fond, TOM MANCINI se révèle lors des championnats du monde junior en 2018. Le sociétaire de La Féclaz devient le deuxième Français de l’histoire à être titré en sprint libre.

UN LIVRE Je ne suis pas un très grand lecteur mais, dernièrement, j’ai lu le livre Comment se faire des amis de Dale Carnegie. C’est un livre qui donne de nombreux conseils pour mieux parler et se faire écouter.

coute La chanson quuxemj’é motiver tiver, il y e quand je ve is, pour me mo ma ue siq mu de

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Playlist

UNE SÉRIE TV

un rappeur J’écoute beaucoup le, Till I Collapse. C’est a Eminem. Par exemp ses musiques sont pertinentes. Sinon et avec un très bon flow ssadors et Jay-Z. ba Am X up co j’aime beau

que j'écoute La chanson co nforter pour me ré au vaise course audi. m e n après u rience de Ludovico Ein Expe Fiction de The xx ou sées et très tranquilles qui sont po s ue siq mu Ce sont des une mauvaise course. rès ap r ute éco à s ble agréa

Peaky Blinders. J’adore cette série, c’est l’histoire d’une mafia anglaise d’après-guerre. Je trouve que ces mecs ont vraiment la classe. En plus, avec eux, on ne s’ennuie jamais.

UNE ÉMISSION TÉLÉ Je ne peux pas vous dire quelle émission je préfère car je ne suis pas très télé. Honnêtement, je ne la regarde que très rarement.

« ringarde » La chanson éc ter que j’aime ais deoMuaître Gims. Avec les collègues, on revient assez Sapés comme jam siques drôles et celle-là écoute souvent des mu n ! souvent. On l’aime bie

UNE ÉMISSION RADIO J’écoute très souvent la radio, surtout Mouv’. C’est une station où il y a très peu de publicités. Sur les autres radios, je trouve qu’il y en a trop.

#SELFSKI

@TOM MANCINI 104

MES APPL

Snapchat. C’est l’u ICATIONS favorites. J’utilise ne de mes applications én ça me sert surtout ormément Snapchat, à envoyer des conn à mes potes. eries

LE RÉSEAU

SOCIAL Instagram. C’est un réseau social trè simple d’utilisatio s n aux autres. En fonc et très imagé par rapport tio n des comptes l’on suit, on peut trouver de très be que lles photos.

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Marie-Laure Brunet

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arie Dorin-Habert a été pendant plus de dix ans ma coéquipière, avec qui j'ai partagé beaucoup d'émotions. Elle me passe aujourd’hui un beau relais et une jolie mission : la plume de cette chronique. Un challenge presque aussi excitant que lorsqu’elle me tapait l’épaule pour me lancer dans la course, une Norvégienne dans mes skis et une Allemande en ligne de mire. Comme jadis, je dois être à la hauteur du parcours de ma relayeuse, avec l’envie de bien faire et la crainte de me rater… Bref, Marie, une fois encore, tu me mets la pression. Passer après Marie… Sacré pari… Elle a glissé dans chaque numéro son grain de folie, son impertinence, son sens de la formule tournicotée. Comme lorsque nous étions biathlètes, j’ai décidé de suivre ma piste… et de faire du MLB. Certains d’entre vous n’ont peut-être plus eu de nouvelles de ma part depuis le 21 février 2014 à Sochi, lorsque j’ai quitté le relais des Jeux olympiques sur une civière, emportée par l'envie d'être à la hauteur de l'enjeu et par le marasme de mois de surentraînement. Je vous rassure, je suis sortie de l’infirmerie et, une fois digérée cette fin de carrière en queue de poisson, je suis partie coudes au corps vers de nouveaux horizons. J’ai commencé par me former en obtenant un Executive Master d'accompagnement à l’INSEP et mes diplômes d'État (DE) de ski nordique et de ski alpin, tout en travaillant pour Gel Groupe, avant

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de sérénité, une pincée de grands espaces, un peu d’ouverture sur le monde et, aujourd’hui, j’avance dans l’existence avec optimisme. Bien entendu, je reste une « nordique ». Une biathlète. Même si je n'ai pas assez pris le temps de retoucher la carabine depuis ma « retraite », ce sport reste viscéralement inscrit dans mes gènes et chaque fois que je me retrouve dans un stade, que je vois un athlète se préparer, que j’entends la clameur de la foule, je sais que je suis au sein d’une famille qui restera éternellement la mienne. Lorsqu’en décembre dernier, j’ai été la « shooting coach » d’Anaïs Bescond et Émilien Jacquelin pour le show de Gelsenkirchen, j’ai ressenti ces vibrations indescriptibles, sans nostalgie, mais avec désormais le recul de l’ancienne et une vision plus globale. En cinq ans, le biathlon a continué de changer de dimension. Il demeure un superbe sport, complet et impitoyable. Il est, plus que jamais, un authentique spectacle sportif, que l’on soit sur le site ou devant sa télé. L’intensité de l’action, l’engouement du public et, soyons chauvins, le niveau de performance de l’équipe de France me comblent. Comme quand j'étais athlète, j'ai conservé ma manie d'éplucher les sites et les réseaux sociaux chaque fin de semaine, à l'affût des résultats des copains français dans les différentes disciplines. Je suis touchée et émue à chaque fois qu'un membre de la grande et belle famille du ski claque une perf. Je suis fière d’avoir fait partie de l’histoire, heureuse d’en rester un témoin passionné et enthousiaste de pouvoir partager cela avec les lecteurs de Nordic Magazine. n

Chaque fois que je me retrouve dans un stade, je sais que je suis au sein d'une famille qui restera la mienne. 106

Marie-Laure Brunet, double médaillée olympique de biathlon, championne du monde en 2009, rejoint l'équipe des chroniqueurs de Nordic Magazine.

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de monter ma structure à travers laquelle j’alterne les activités de coaching, les formations, les conférences et les team building où je me sers du biathlon comme outil pédagogique. Les différentes interventions que je propose sont à destination des entreprises et des acteurs du sport de haut niveau (entraîneurs, athlètes, staff). On parle parfois de petite mort pour évoquer la fin de la carrière d’un sportif. Je suis bien vivante et je savoure chaque instant de cette nouvelle existence, avec la même passion que je ressentais lorsque mon but était d’essayer de devenir la meilleure biathlète du monde. J’ai fait la synthèse de tout ce que m’avait apporté le sport et de mes aspirations pour mon avenir. J’y ai apporté un zeste de zénitude et

MARSHALLKAPPEL

La dynamique d'équipe

Emmanuel Jonnier, ancien fondeur français, fait aujourd’hui partie de la “cellule glisse” de l’équipe de France.

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Crédit photo : Laurent Cheviet, Nina Verjus, ENJ

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