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LA RAISON DE VIVRE
Résidence des Épilobes 300, chemin des Mouillettes 39220 Prémanon Tél. : + 33(0)6 85 96 90 94 E-mail : nordicmagazine@live.fr Nordic Ma est édité nordic par les Éditions du Jura SAS au capital de 5 000 € RCS Lons-le-Saunier 538 166 166 Président : Franck Lacroix MAGAZINE
} Rédaction Directeur de la publication et de la rédaction : Franck Lacroix Rédacteur en chef délégué : Jérôme Martinet Ont collaboré à ce numéro : Emmanuel Jonnier, Robin Duvillard, Marie Dorin-Habert, Bernard Morel, Antoine Delimare, Léo Mignerey, Samuel Cordier, Armand Spicher, Louis Delvinquière, Vincent Berlandis, Thomas Bray, Ugo Marseille. } Publicité Tél. : + 33 (0)6 75 93 56 12 Corentin Jacquot (Alpes) : + 33 (0)6 33 43 35 78 } Diffusion La liste complète des points de diffusion dans les Alpes, le Jura franco-suisse, les Vosges, les Pyrénées, Paris et Lyon sur www.mynordic.fr } Photo de couverture Nordic Magazine } Impression : Rotimpres } Abonnement 1 an - 4 numéros : 27 € Participation aux frais d'expédition et soutien à Nordic Magazine www.mynordic.fr ou encart page 16 Anciens numéros : 5 euros le numéro. La rédaction n’est pas responsable de la perte ou de la détérioration des textes et photos qui lui sont adressés. La reproduction, même partielle, de tout matériel publié dans le magazine est interdite. Merci à Fabrice Guy, parrain, Laurence Rochat, marraine. Merci à Michel Roulet, Myriam et Daniel Comtet, Isabelle Begon, François Marceau (SAS Marceau), Clémence Colombo, Clémentine Laurence, Jennifer Cart, Dylan Dhote, Julien Gatinet, Charles Fernandes DeOliveira, Florence Compagnon, Bérenger Lecourt. Et merci à nos annonceurs. Création : décembre 2011 Dépôt légal : décembre 2017 ISSN : 2257-4638
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Le 13 novembre dernier, David Poisson, membre de l'équipe de France de descente, a trouvé la mort, à 35 ans, à Nakiska (Canada). En stage de préparation avant l'étape de coupe du monde de Lake Louise, le descendeur, médaillé de bronze des Mondiaux de 2013 dans sa discipline de prédilection, a percuté un arbre, en bordure de piste, lors d'un entraînement. La famille du ski a pleuré le skieur de Peisey-Nancroix que l'on surnommait “Kaillou”. « Mais bordel t’étais solide comme un roc, je ne comprends pas », a réagi le fondeur Maurice Manificat sur les réseaux sociaux. Marié, père d’un petit garçon d’un an et demi, David Poisson venait de perdre son père, victime d’un cancer. Cinq semaines plus tard, un espoir du ski allemand, Max Burkhart, âgé de 17 ans, s'est tué dans le cadre d'une course de la Nor-Am Cup. Heureusement, de tels accidents ne sont pas nombreux, mais ils nous rappellent, à intervalles réguliers, que le précipice menace ceux qui pratiquent l'extrême performance. Ils disent aussi qu'aucun sport n'est à l'abri des drames, surtout pas les sports d'hiver. On trouvera toujours des voix pour critiquer un engagement si élevé qu'il puisse en coûter la vie, pour nier tout sens à ce qui n'est, à leurs yeux, que de l'inconscience. Ces « à quoi bon ? » ne prennent pas en compte ce qui, de tout temps, a servi de moteur à la nature humaine. « Il vaut mieux se perdre dans la passion plutôt que perdre la passion », disait
Saint-Augustin. Le sport, lorsqu'il se pratique à haut niveau, nécessite tant d'effort, d'abnégation, d'humilité, qu'il ne peut être pratiqué, accepté, qu'avec, en retour, l'expérience intime du frisson. Et c'est là que se situe le vrai risque. Chercher à atteindre ses limites, du moins à s'en rapprocher, c'est pousser à son paroxysme la connaissance de soi. Qui, mieux que les sportifs, savent exactement qui ils sont, ce qu'ils peuvent endurer, ce à quoi ils doivent renoncer ? Leur corps leur est familier, leur esprit également. Aussi, nous qui nous nourrissons des exploits de ces gladiateurs, qui recherchons le frisson par procuration devant nos téléviseurs, nous qui réclamons des tragédies modernes, des récits épiques, des héros sur papier glacé, ne devrions-nous pas leur exprimer davantage encore de reconnaissance ? Trop souvent, le grand public, probablement encouragé par les médias, est trop enclin à piétiner ce qu'il a chéri auparavant. Qu'un numéro un mondial finisse à la deuxième place, et les regards se tourneront tout de go vers d'autres arènes. Prenez Didier Deschamps : s'il réussit, en 2018, à renouveler l'exploit des bleus de 1998 (dont il a fait partie), il deviendra un Dieu pour la nation tout entière. S'il échoue, son passé ne suffira pas à le protéger du gibet. Oui, le sport est dangereux. Mais doiton perdre sa raison de vivre pour ne pas perdre la vie ?
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Prochain numéro :
février 2018
Ce numéro de Nordic Magazine est dédié à David Poisson et Max Burkhart.
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Le sommaire La
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grande enquête
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3 L'ÉDITO
GRENOBLE 1968 HéRitaGE NORdiquE
La raison de vivre
6 ZOOM 6 Le combiné retrouve des couleurs
8 PLANÈTE NORDIQUE
Les jeux olympiques d'hiver ont permis à la France de découvrir les sports nordiques. Cinquante ans après, que reste-t-il du formidable engouement qui suivit?
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presse sports
PRESSE SPORTS
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17 STYLE LIBRE/STYLE CLASSIQUE Gérard Agnellet
20 ROBIN DUVILLARD Le Jour J 22 JEUX DE GRENOBLE
NORDIC MAGAZINE
22 Quel héritage nordique cinquante ans après ? 26 Gilbert Poirot, le porte-drapeau surprise 30 Les souvenirs de l'Italien Franco Nones 32 Vercors : l'explosion au monde 36 La Foulée Blanche en digne héritière 38 Jean-Marie Bourgeois, le temps des pionniers 40-41 Les médaillés suisses
42 LE GRAND ENTRETIEN Julien Robert
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La cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Grenoble.
8 La Russie hors Jeux 10 Les misères de Northug 12 Le show Klæbo 14 Trois fondeurs suisses se mettent à nu
50 L'IBU CUP SUR TAPIS BLANC La relève du biathlon français
56 LA BIÉLORUSSE DARYA DOMRACHEVA 60 Profession designer
NORDIC MAGAZINE
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AGENCE ZOOM
62 LE GRAND PORTRAIT Lucas Chanavat
68 FIGURES NORDIQUES 68 Antoine Gérard 74 Robert Treitinger
78 MARIE DORIN-HABERT Blanches pensées d'un hiver naissant
80 TERRE NORDIQUE :
ÉVOLÈNE - LES HAUDÈRES - AROLLA 80 Le nordique en haute montagne 83 Un haut lieu du ski-alpinisme 86 Florian Blanchet, Monsieur Biathlon 88 Les Tuffes en mutation 90 Le nordique au menu de SuisseMobile
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96 LA BOUTIQUE 108 L'AGENDA 108 Chaux-Neuve : répétition olympique
114 EMMANUEL JONNIER Les bénévoles du ski
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LE COMBINÉ RETROUVE DES COULEURS En coupe du monde, voilà belle lurette que le combiné tricolore n’a pas réussi une aussi belle entame de saison. Que ce soit à Ruka avec les Top 5 de Maxime Laheurte et Antoine Gérard [lire son portrait page 68] ou le superbe podium en relais à Lillehammer, les hommes de Jérôme Laheurte et Cyril Michaud-Fidey ont brillé lors des deux premières manches en Finlande et en Norvège. Retrouvant ainsi les premières places grâce à d'importants progrès sur le tremplin. « Cela m’a surpris de réaliser d'aussi bons sauts, confesse Antoine Gérard à Nordic Magazine. J’ai beaucoup travaillé et cela porte ses fruits. » Maxime Laheurte savoure lui aussi : « Lorsque les sauts dépassent 130 m, le feeling est incroyable, ça vole vraiment ! » Dans le sillage des Vosgiens, c’est toute l’équipe qui profite de cette émulation. C’est d’ailleurs ensemble qu’ils sont allés chercher leur premier podium à Lillehammer (troisième, derrière la Norvège et l’Allemagne). S'inscrivant parfaitement dans la trajectoire commune vers l'objectif de toute l'équipe : une médaille olympique en relais à Pyeongchang. « Depuis Nagano 1998, le combiné français n’a pas décroché de podium en relais, d’ailleurs ce fut la seule fois. On a envie de réécrire l’histoire », lance l'entraîneur Jérôme Laheurte. Bref, le bilan de ce début d'hiver serait proche de la perfection sans la blessure de Jason Lamy Chappuis [lire page 10]. n Photo : Laurent Salino/Agence Zoom
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L'équipe de France au grand complet, staff et athlètes, est tournée vers un objectif commun : 7 décrocher une médaille olympique sur le relais de Pyeongchang le 22 février 2018.
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La Russie hors Jeux
LE BIATHLON ÉGALEMENT TOUCHÉ Jusqu’à présent, le CIO a disqualifié 25 sportifs russes des JO 2014. Plusieurs disciplines sont concernées, dont le biathlon. Yana Romanova et Olga Vilukhina, toutes deux médaillées d’argent aux JO de Sochi, ont été sanctionnées. Les deux compétitrices ont pris leur retraite de sportives de haut niveau ; cela n'a pas empêché l'IBU, fédération internationale de biathlon, de « provisoirement » les suspendre.
ITAR TASS / PANORAMIC
Alexander Legkov, champion olympique, a fait appel de son exclusion des Jeux olympiques.
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i drapeau, ni hymne national. la Russie ne sera pas représentée aux Jeux olympiques d’hiver organisés à Pyeongchang, en Corée du Sud, du 9 au 25 février 2018, a annoncé, mardi 5 décembre, le CIO. Une première dans l'histoire olympique. Près d'un an et demi après les révélations du rapport McLaren, établissant un dopage d’État dans le sport russe entre 2011 et 2015 [lire Nordic Magazine n° 22], avec l’implication de Moscou et du FSB (services secrets), le CIO a décidé de frapper un grand coup. « Nous n'avions jamais assisté à une telle tricherie », a justifié Thomas Bach, président du Comité international olympique. Concrètement, des sportifs russes ont pu passer entre les gouttes des contrôles antidopages, leurs échantillons étant troublés ou bien échangés contre d’autres contenant une urine propre. Seuls les « athlètes russes intègres », dont la liste sera établie sous l'autorité de l'ancienne ministre française des Sports, Valérie Fourneyron, aujourd'hui présidente de l'Autorité indépendante de contrôle antidopage, seront autorisés à
concourir. Ils seront considérés comme « athlètes olympiques de Russie » (OAR). En novembre, la commission disciplinaire du CIO a suspendu 25 athlètes russes ayant participé aux Jeux de Sochi, dont le fondeur champion olympique Alexander Legkov [lire ci-dessous]. Vingt-deux, dont le vainqueur du 50 km, ont fait appel de leur sanction devant le tribunal arbitral du sport (TAS). La Russie a ainsi perdu onze médailles, soit le tiers du total obtenu en courses près de la station de la Mer Noire. Conséquence, elle est passée de la première à la quatrième place du classement final. Le CIO a également annoncé le bannissement à vie des JO du vice-Premier ministre russe Vitali Mutko, longtemps en charge
des sports. Le Comité olympique russe a été suspendu, avec effet immédiat. Il devra tout de même payer 15 millions de dollars [près de 13 millions d'euros] notamment pour rembourser les frais d'enquête. Moscou a reconnu que des sportifs avaient pu contrevenir aux règles en matière de dopage, mais a toujours démenti l'existence d'un système de fraude institutionnalisé couvert par les autorités. « Je n'ai jamais donné l'ordre, par exemple, au ministère des Sports ou à d'autres organisations, de gagner les Jeux », s'est amusé le président Poutine qui n'a « aucun doute » sur le fait que le sort réservé par le CIO à son pays va au-delà de ces affaires. Mais il n'appelle pas au boycott. n
Le CIO a banni des fondeurs pour dopage
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e fondeur russe Alexander Legkov n'est plus champion olympique du 50 km. Le 1er novembre, le Comité international olympique l'a privé de son titre obtenu à Sochi en 2014. Non seulement l'athlète accusé de s'être dopé est privé de tous ses résultats (il avait fini à la deuxième place du relais 4 x 10 km avec la Russie), mais il ne pourra pas concourir à Pyeongchang, tout comme son compatriote Evgeniy Belov, fondeur également sanctionné. Le CIO a pris sa décision sur la base des premières conclusions des auditions de la Commission Oswald destinée à enquêter sur les sportifs impliqués dans le scandale de dopage d’État en Russie. C’est sur Instagram qu’Alexander Legkov a réagi. « Au cours des dernières années, j’ai été testé plus de 150 fois (…) et j’ai toujours été reconnu propre », rappelle-t-il dans un message où il clame son innocence. Il a décidé de 8
contre-attaquer, en faisant appel. Un choix approuvé par le vice-Premier ministre russe en charge des sports, Vitali Mutko. Neuf jours plus tard, Maxim Vylegzhanin, Alexei Petukhov, Evgenia Shapovalova et Julia Ivanova se retrouvaient à leur tour en ligne de mire du CIO. Restait à connaître la réaction de la Fédération internationale de ski qui, le 23 décembre 2016, avait déjà suspendu Legkov, Belov, Petukhov, Shapovalova, Vylegzhanin et Ivanova. Une mesure qui avait pris fin en début de saison, tant et si bien qu'il leur avait été possible de participer au mini-Tour de Ruka. Le 30 novembre, la FIS annonçait de nouveau les suspendre provisoirement. Et de dire son intention d'entendre chacun des «suspects », afin de rendre un jugement définitif. « Nous sommes innocents. Il n’y a aucune preuve », réagissait aussitôt Maxim Vylegzhanin, alors qu'il s'apprêtait à courir en coupe du monde à Lillehammer.
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LES ÉVÈNEMENTS PARTENAIRES 2017/2018 COUPES DU MONDE DE SKI ALPIN
© Agence Zoom / H. Bezard - F. Bompard - M. Cottin - A. Grosclaude - C. Pallot - L. Salino - N. Schlosser
Val d’Isère, 9-10 décembre, Géant et Slalom Hommes • 16-17 décembre, Descente et Super Géant Dames. Courchevel, 19-20 décembre, Géant et Slalom parallèle Dames PARA SKI ALPIN Tignes, 20-26 janvier, Descente et Super G Hommes et Dames
COUPE DU MONDE DE TÉLÉMARK Pralognan-la-Vanoise, 12-13 janvier
COUPE DU MONDE DE BIATHLON Annecy Le Grand-Bornand, du 14 au 17 décembre, Sprint, poursuite et mass-start.
www.savoiemontblanc.com #savoiemontblanc
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COUPES DU MONDE DE SKI FREESTYLE Val-Thorens, 8-9 décembre, Ski Cross, 12-13 décembre, Snowboard Cross • Tignes, 21-22 mars, Ski Halfpipe • Megève, 17-18 mars, Ski de bosses et Ski Cross (finales)
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MENACE SUR LES JEUX OLYMPIQUES
Le sauteur norvégien est tombé début novembre lors d’une séance d’entraînement à Oslo. Son ligament croisé antérieur a de nouveau été déchiré. Il a été opéré quelques jours plus tard. Il avait déjà été absent l’hiver dernier à cause de la même blessure.
Fin novembre, l’Autrichien Thomas Diethart a été victime d’une grave chute lors d’un stage d’entraînement à Ramsau. Le jeune homme a perdu connaissance. Il a été conduit en soins intensifs à l’hôpital de Schladming. Son état n’a pas été considéré comme critique.
En décembre, l'ambassadeur des États-Unis auprès de l'ONU a affirmé que la participation des athlètes américains aux JO de Pyeongchang restait une « question ouverte » en raison des craintes pour leur sécurité. La proximité avec la Corée du Nord est en cause.
FOTOLIA
NOUVELLE CHUTE POUR DIETHART
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Jason Lamy Chappuis, qui a fait son retour sur la coupe du monde à Ruka fin novembre, a été contraint de mettre sa saison entre parenthèses. En Finlande, le Jurassien s'est en effet blessé à la jambe. Après une période de réathlétisation à Albertville, il devrait faire son retour mijanvier à Val di Fiemme.
KENNETH GANGNES ENCORE BLESSÉ
INSTAGRAM DIETHART
Pause forcée pour Lamy Chappuis
jeter l’éponge et s'en retourne chez lui à Trondheim. Or, Tor Arne Hetland et Vidar Lofshus, patrons de l’équipe norvégienne, lui réclament des résultats au niveau international s'il veut aller en Corée du Sud. On sait que les relations entre Northug et ses dirigeants sont très tendues, notamment depuis qu’il a quitté le groupe national pour s’entraîner seul. De plus, une nouvelle génération derrière Johannes Hoesflot Klaebo le pousse vers la sortie. Se dirige-t-on vers la fin de l’ère Petter Northug ? Peutêtre, mais rien n’est certain. On connaît les capacités de l’homme à rebondir. La dernière chance pour Petter Northug passe par le Tour de ski. Encore faut-il qu'il soit sélectionné.
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Afin d’accompagner les équipes de France de biathlon et leur leader Martin Fourcade dans leur quête d’excellence en cette année olympique, la Fédération française de ski s'est dotée d’un deuxième camion de fartage. Inauguré à la coupe du monde du Grand-Bornand, il se compose d’un ensemble tracteur + remorque d’une longueur de 18 m, avec deux tiroirs extensibles sur la remorque qui apportent une surface d’utilisation de 53 m².
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on partant à Gällivare, malade à Beitostoelen, fatigué à Gaalaa, transparent à Lillehammer, Petter Northug Jr fait une entame de saison catastrophique et sa participation aux Jeux olympiques de Pyeongchang est très fortement compromise. L’hiver dernier, on avait attribué son niveau moyen à un probable surentraînement. Cette année, après un mois passé en altitude en Italie, Northug n’arrive toujours pas à retrouver ses sensations. Et à monter à bord du train coupe du monde. Malade à Beitostoelen, il n’est pas retenu pour le miniTour de Ruka. Profitant des quotas nationaux, il est dans la liste des sélectionnés pour l'étape de Lillehammer, mais il rate de peu la qualification du sprint. Il décide alors de
KENNETH GANGNES
Un nouveau camion de fartage
Les misères de Petter Northug Jr
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Dans un entretien accordé à nos confrères du Dauphiné Libéré, le président de la Fédération française de ski a annoncé être candidat à sa succession. « Depuis quatre ans, les clignotants sont au vert avec de bons résultats sportifs. Tout le monde est à sa place. On a retrouvé une vraie crédibilité », explique celui qui a été élu pour la première fois en 2010.
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CHRISTOPHE PALLOT/AGENCE ZOOM
Michel Vion candidat
Le fondeur norvégien lors de la coupe du monde à Lillehammer.
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– Ski – Ski nordique – Snowboard – Alpinisme – Randonnée – Trail – Running – Marche – Grimpe – Escalade – Via ferrata – Slackline – Canyoning – Spéléologie – Minéralogie – Camping – Scoutisme – Plein-air – Vélo – Triathlon – Natation – Canoë – Kayak – Stand-Up Paddle – Voile – Sports nautiques – Apnée – Plongée sous-marine © Photo : Columbia
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ALAIN GROSCLAUDE/AGENCE ZOOM
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Lillehammer (Norvège).
JULES LAPIERRE
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Baptisé
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Nordic story
Début décembre, le fondeur du Ski Nordique Chartrousin a découvert la coupe du monde lors du skiathlon de Lillehammer. Le jeune homme a été impressionné « par le niveau général des athlètes » : « Ce sont des chiens affamés ces mecs ! », confie-t-il à Nordic Magazine.
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les bras à neuf reprises. Une fois sur deux. À ce rythme, il ne lui faudra pas beaucoup de temps pour rejoindre Petter Northug Jr. Northug justement. Si le multiple champion du monde semble sur le déclin, Klæbo fait penser à un clone du génial fondeur de Meraker. Il est en tout cas le produit parfait de la génération post-Northug, qui a grandi devant les images des dernières lignes droites folles du double champion olympique. Moins joueur, plus tueur, une sorte de version améliorée. Mais Northug était déjà champion du monde à son âge. Et c'est là le grand défi de Johannes Hoesflot Klæbo. Pour entrer dans la cour des très grands, il lui faudra se couvrir d'or lors des grands rendezvous. Sa quête commencera à Pyeongchang, cet hiver. D'ici là, ses entraîneurs entendent le protéger. Il n'a couru que le sprint à Davos, ne s'est pas rendu à Toblach. Il ne disputera pas les premières courses du Tour de Ski. C'est le prix à payer pour qu'en Corée du Sud, le gamin puisse continuer à jouer dans sa cour de récré.
Découverte
Début décembre, un autre athlète du Dauphiné a fait ses premiers pas dans la cour des grands. Fait plutôt rare, Émilien Jacquelin a marqué des points sur les trois courses disputées à Östersund. De quoi gagner son ticket pour les échéances suivantes.
SWISS-SKI
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artin Johnsrud Sundby passe la ligne d'arrivée en secouant la tête. Sur le skiathlon de Lillehammer, le patron du circuit mondial s'est cassé les dents sur le nouveau phénomène Klæbo. En ce début d'hiver, classique, skating, sprint ou 30 km, le jeune Norvégien de 21 ans est imbattable, intouchable. C'est tout juste s'il tremble, parfois. La tournée scandinave s'est résumée à un triomphe, un putsch victorieux du petit prince qui devient le roi en renversant tout sur son passage. « Il est encore très jeune, c’est ce qui le rend encore plus impressionnant », salue Maurice Manificat. L'an dernier, Johannes Hoesflot Klæbo avait débarqué sur le circuit mondial avec ses armes, celles d'un garçon tout juste senior. Ce qui ne l'avait pas empêché de cueillir le petit globe du sprint et d'enlever le mini-tour des finales sur les pistes de Québec. Celui qui n'était encore qu'un diamant brut a travaillé, s'est affiné, effilé, jusqu'à devenir une machine de guerre. Et les chiffres parlent. En dix-huit départs de coupe du monde, le gamin a levé
ÉMILIEN JACQUELIN
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Le show Klæbo
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Lors de la tournée scandinave du début d'hiver, le jeune Norvégien a tout gagné.
KILLIAN PEIER Récidiviste
Sur le tremplin à revêtement plastique d'Einsiedeln, le sauteur vaudois a défendu avec succès son titre de champion suisse de saut à ski. Simon Ammann, de retour de Pyeongchang, n'a pas pris part au concours.
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Jason Rüesch prend régulièrement le départ d'épreuves de coupe du monde.
Le Team Grenoble Isère Nordique a célébré son vingtième anniversaire lors d'une soirée. Des figures historiques ont été honorées, des tables rondes organisées. L'équipe rassemble aujourd’hui 22 sportifs issus de clubs divers. Pour cette nouvelle saison, ils sont trois à l'avoir rejointe : les fondeurs Émilie Bulle de l’US Autrans et Yan Bélorgey du SN Oisans, et le biathlète Baptiste Roux du SN Chartrousin.
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20 bougies pour Grenoble Isère Nordique
Photo finish
Fabio Lechner.
Linard Kindschi.
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Trois fondeurs suisses à nu
Les électeurs du Tyrol ont rejeté le projet de candidature de cette province autrichienne et de sa capitale aux Jeux olympiques d’hiver de 2026. Innsbruck (déjà hôte en 1964 et 1976) avait déjà rejeté à deux reprises l’idée d’une nouvelle organisation lors de référendums organisés dans la seule ville en 1993 et 1997. 14
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Le Tyrol dit non aux Jeux d'hiver
Linard Kindschi, Jason Rüesch et Fabio Lechner sont des fondeurs suisses. À Davos, ils partagent le même appartement, situé Promenade 93. Chaque hiver, il leur faut financer leur saison : payer le loyer, la nourriture, l'équipement, les voyages... Or, expliquent-ils, « en tant qu'athlètes qui n'évoluent pas encore au sein de l'élite mondiale, il ne nous est pas facile de trouver des sponsors. » Il leur faut alors faire preuve d'imagination. Les trois garçons ont déjà lancé une opération de crowdfunding via www.ibelieveinyou.ch, grâce à laquelle ils ont récolté 13 200 francs suisses. Tous les ans, ils organisent un sprint de rollerski au cœur de leur station. Pour 2017-2018, les trois skieurs ont choisi de donner de leur personne. Ils ont réalisé un
calendrier dans lequel ils posent nus. « Il était important pour moi de montrer leurs corps athlétiques d'une manière artistique », explique Markus Kehl, le photographe. L'érotisme n'était pas recherché. « Pour un sportif, la meilleure des publicités est assurément ses bons résultats, expliquent les modèles. Mais notre corps est notre capital et c'est un bon moyen de rendre le ski plus attrayant et de faire parler de nous. » « Au début, c'était un peu bizarre, s'amuse Jason Rüesch, mais, la gêne passée, nous avons beaucoup ri. » Début décembre, Lechner a couru pour la première fois en coupe du monde à Davos. Rüesch, lui, espère se rendre en Corée du Sud pour participer aux Jeux olympiques. b MARKUS KEHL
Great to be back on the podium with the teammates!! #Lillehammer @fisnoco #TeamFrance
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50th Engadin Skimarathon Sunday, 11 March 2018
Maloja – S-chanf (42 km)
11th Half Marathon Sunday, 11 March 2018
Maloja – Pontresina (21 km)
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Sils – Pontresina (17 km)
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Thursday, 8 March 2018
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2nd Engadin Night Race 19th Women’s Race Sunday, 4 March 2018
Samedan – S-chanf (17 km)
Information and online registration: www.engadin-skimarathon.ch
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n De qui tenez-vous vos gènes de fondeur ? Houla, bonne question ! Dans ma famille, je suis le seul fondeur. Ma petite sœur en a fait, mais seulement un peu. Mon papa ne faisait pas de ski, ma mère a fait de la compétition... en ski alpin. J'ai, c'est vrai, des oncles moniteurs et des cousins amateurs de ski de fond. n Vous avez découvert la coupe du monde l’hiver dernier à la maison. Quels encouragements vous ont le plus touché ? Il y en a eu tellement ! C’était vraiment un week-end exceptionnel. J’ai eu une chance incroyable. Je mesure que seuls les Cluses Marion Barnet et Vincent Vittoz ont couru chez eux, à La Clusaz. Mais le moment qui m’a le plus touché, ce fut de voir mes parents et mes sœurs en larmes après la course. n De quoi donner envie d'y retourner ?
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C’est clairement mon objectif d’y retourner. Mais il y a une telle densité en France et surtout en skate. Dix à quinze personnes peuvent potentiellement monter en coupe du monde. Il me manque de la régularité et j’ai aussi des progrès à faire en style classique pour être plus polyvalent.
n A 25 ans, vous entrez dans vos belles années de fondeur. Avec quel(s) rêve(s) à la clé ? Les meilleurs Français comme Maurice, Jean-Marc, Robin ou Ivan ont tous passé la trentaine. J’entre dans des années charnières. Les Jeux sont un rêve, notamment ceux de Pékin. Il y a aussi les Mondiaux de 2019, le Tour de ski. Beaucoup de rendez-vous me font rêver. Disputer la vraie Transjurassienne aussi, après ma 6e place l’an passé derrière un sacré plateau. n En marge du ski, vous êtes associé avec vos parents à la ferme familiale. Est-ce important pour votre équilibre ? Oui. Je leur donne un coup de main dès que je peux : je vais chercher les vaches, fais la traite, le reblochon fermier… Je suis content de revenir à la maison et de les aider en rentrant de stage. Ma situation est précaire ; sans mes parents, je ne pourrais clairement pas consacrer autant de temps au ski.
GÉRARD AGNELLET
À 25 ANS, LE FONDEUR DE LA CLUSAZ ENTRE DANS SES MEILLEURES ANNÉES DE SKIEUR ET SOUHAITE DÉSORMAIS S’INSTALLER SUR LA COUPE DU MONDE.
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Style libre Gérard Agnellet est membre du Haute-Savoie Nordic Team.
n Quel est le plus bel endroit du monde pour une balade en ski nordique ? Si je suis chauvin [rires], je dirais le plateau des Confins, avec une balade sur la Bellavarde un soir de janvier au coucher de soleil. Le rêve.
n Sur les pistes, vous seriez plutôt fan des Jurassiennes, des Haut-Savoyardes ou des Vosgiennes ? Je suis un peu obligé de dire Haut-Savoyarde [rires] !
n Et dans les prés, une préférence entre montbéliardes, abondances, prim'holstein… ? Abondance, car c’est la race typique de La Clusaz et de la Haute-Savoie. On en a beaucoup dans le troupeau. Mais j’adore aussi les tarines et leurs grands yeux maquillés, qu’on trouve plutôt en Savoie.
n Reblochon, comté, raclette… ?
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Reblochon fermier ! On en fabrique à la ferme, ainsi que de la tomme. Le fromage est mon péché mignon. J’essaie de faire attention car j’ai tendance à en manger à tous les repas. J’avoue aussi adorer le comté.
n Vous avez remporté deux fois le concours “Mister Univers” au sein du Haute-Savoie Nordic Team. Une fierté pour un grand timide comme vous ? Non, c’est surtout un délire entre nous. Je troquerai volontiers ces titres contre une victoire sur les skis cet hiver en coupe de France ou d’Europe.
n Une semaine en Norvège à skier avec Northug ou une semaine aux Seychelles avec une jolie fille, vous choisissez quoi ? Je dirais Northug. J’ai toujours adoré ce skieur. Si son côté chambreur me déplaît un peu, j’avoue que le sportif est un immense champion. Il a une caisse énorme pour être capable de tenir le rythme d’un 50 km en faisant l’élastique et terminer avec son incroyable finish. C’est fort ! Il a gagné sur tous les formats et incarne l’archétype du skieur polyvalent.
n Vous faites partie du team Bélier. Qu’y a-t-il du bélier en vous ? Le bélier est le blason de La Clusaz. Mais moi, je ne le suis pas trop, étant plutôt réservé et timide. Par contre, je peux vite devenir bélier une fois un dossard sur le dos. 18
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Robin Duvillard
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n ne se rend pas toujours bien compte, mais un jour de course peut parfois se révéler être un sacré casse-tête. Ben ouais, entre le choix de la tenue vestimentaire pour s'échauffer et celle pour courir, entre autres... et surtout, surtout, le choix de l'horaire des repas. Vous, vous nous voyez à la TV, et, à ce moment-là, rien ne laisse plus transparaître des dilemmes profonds dans lesquels nous avons laissé s'échapper de longues minutes de notre jeunesse à cogiter dans nos chambres d'hôtel. Petit plongeon dans l'intimité des sportifs, ou plutôt devrais-je dire, dans la révélation de nos profonds tourments.
LA TENUE Il y a forcément les cas d’école, classiques, simples à la réflexion et fluides dans le choix. Température légèrement froide et météo stable. Là, ma foi, on fait le sac en 5 minutes.. et basta ! Mais, mettez des conditions plus extrêmes, du très froid ou très chaud, de la pluie ou de la neige tombante, des changements aux heures de courses... et tout se complique. — Avec quoi je m’échauffe ? — Est-ce que je me change avant la course ? — Je mets un sous-pull court ou un long sous ma combin' ? — Je garde quoi comme habits secs pour la récup ? — Tu mets un collant, toi, sous ta combin' ?
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mets un réveil à 7 h, tu déjeunes 3 h avant et, zou !, tu t’habilles et tu files à la course. Easy. Mais mettez une course à 13 h ou 14 h et, là, c’est déjà plus la même affaire. — Bon les gars, quand est-ce qu’on mange du coup ? — On mange deux fois ? Une à 7 h et une à 10 h ou 11 h ? — Deux petit-déj ? Un p'tit déj et un repas normal ? Ou on tente la grasse mat' et une stratégie à un seul repas ? Perso, la grasse mat' avant les courses, c’est impossible ! Disons que le caca de la peur m’en empêche. Pour d’autres, mettre un réveil à 7 h pour manger un petit coup et garder de l’appétit pour 10 h, c’est chaud aussi ! Et pour tous, expliquer à l’hôtel qu’on veut manger du riz à 10 h, ce n’est pas toujours évident ! Alors généralement il y a plusieurs stratégies, entre les dormeurs et les lève-tôt, ceux qui mangent 3 h avant et les vomitos qui en ont besoin de 4, les affamés et les... Ah ben non ! Tout le monde est toujours affamé en fait. Bref, si vous venez étudier un restaurant d’athlètes le matin d’une coupe du monde, vous aurez du mal à vous dire que tout le monde va faire la course à la même heure. Du coup, par ricochet, il y a l’après-midi à gérer. Tu reviens à 15 heures avec la méga dalle, mais t’as déjà bouffé deux fois. Alors tu fais quoi ? Petit goûter ou vrai repas ? Bref, vous l’avez compris, si le ski de fond semble au premier abord être un sport aux besoins limités en réflexion, ne vous fiez plus aux apparences ! n
Tracas du Jour J Bref, on ne dirait pas, mais c’est cérébral un matin de course ! Surtout pour un gars comme moi qui, même dans les cas soi-disant d’école, se change et se rechange facilement deux-trois fois avant de trouver la bonne formule, pour le plus grand plaisir de Jean-Marc Gaillard qui s’en délecte en m’observant tranquille depuis le fond de son lit !
L'HORAIRE DES REPAS
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SINDY THOMAS
Là aussi, il y a forcément des cas d'école. C'est simple, sans question possible : si tu cours à 10 heures le matin par exemple, ben tu
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Robin Duvillard est membre de l’équipe de France de ski de fond et médaillé olympique à Sochi en 2014.
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Photo: Vanessa Andrieux
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La cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Grenoble.
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GRENOBLE 1968 HÉRITAGE NORDIQUE
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Les JEUX OLYMPIQUES D'HIVER ont permis à la France de découvrir les sports nordiques. Cinquante ans après, que reste-t-il du formidable engouement qui suivit?
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Les épreuves de saut sur grand tremplin se déroulent à Saint-Nizier-du-Moucherotte.
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Les JO sont redevenus à la mode en ce début novembre, à Grenoble. Quelques années sont passées depuis la déception de 2010, quand la capitale dauphinoise avait été battue par Annecy dans le duel francofrançais pour l’organisation des Jeux de 2018. La Foire, immense rendez-vous commercial d’une douzaine de jours, a décidé cette année de célébrer le 50e anniversaire des JO de Grenoble. Coup d’envoi d’une série de manifestations qui s’étaleront jusqu’à la fin du printemps. Des champions de l’époque ont été invités pour l’inauguration. Dont le héros de cette quinzaine enchantée, marquée par un record de médailles pour l’équipe de France (neuf). Mais Jean-Claude Killy, triple champion en ski alpin, qui a trié sur le volet les sollicitations, est absent. À défaut, on a vu les sœurs Goitschel, notamment Marielle et son bagout incomparable. Mais point de représentants du ski nordique, qui ne pesait rien à l’époque, même si le sauteur Gilbert Poirot avait été désigné, à la surprise générale, porte-drapeau de l’équipe de France [lire par ailleurs].
POUR LA GRANDEUR DE LA FRANCE Le général de Gaulle voulait que ces Jeux olympiques soient la vitrine de la grandeur de la France. L’Etat avait alors consenti les efforts nécessaires, réglant les trois quarts de la note. À l’évocation des JO de 1968, sont ancrés dans la mémoire collective les exploits de Killy et ses coéquipiers alpins, en verve du côté de Chamrousse, la montée vers la vasque olympique d’Alain Calmat, le 6 février 1968, ou encore la grâce sur la glace de l’Américaine Peggy Fleming, qui avait enchanté le public. Mais rien, ou pas grand-chose, sur le ski nordique. Enfin, pas de nom, mais des images, plutôt. Celles de la télévision, magnifiant la beauté du plateau du Vercors d’autant plus que la couleur arrivait sur les petits écrans de l'Hexagone. Des étendues enneigées entourées de forêts de conifères, comme dans les paysages scandinaves, terres d’origine de ces spécialités. 24
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La station d’Autrans a été à la fête durant ces JO. Elle a accueilli toutes les épreuves nordiques, à l’exception du saut sur grand tremplin, organisé à Saint-Nizier-du-Moucherotte. Le coup de tonnerre est survenu lors du 30 kilomètres en ski de fond, avec le succès de l’Italien Franco Nones, premier non Scandinave ou Soviétique à glaner l’or dans cette discipline. Autre première olympique, en saut, avec le franchissement de la barrière des 100 mètres, grâce à Vladimir Belousov (URSS) et Jiri Raska (Tchécoslovaquie).
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SUR LE PLATEAU DU VERCORS, ON ROULAIT UN PEU LES MÉCANIQUES AVEC LA TENUE DE L’ÉQUIPE DE FRANCE. Émile Salvi
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GILBERT POIROT, LE PORTE-DRAPEAU SURPRISE « Je me suis demandé : pourquoi moi ? » : Gilbert Poirot, en janvier 2006, avait confié au Dauphiné Libéré ses souvenirs de porte-drapeau surprise des JO de 1968. « Certes, je venais d’avoir de super résultats en terminant dans les dix premiers de la Tournée des Quatre Tremplins, puis en remportant le concours international du Brassus, mais tout le monde s’attendait à ce que ce soit Jean-Claude Killy ou Guy Périllat. » « Porte-drapeau dans son pays, c’est vraiment quelque chose, une sacrée récompense. L’arrivée dans le stade a été grandiose, avec tout le monde debout. Tu entres seul, le reste de la délégation 100 mètres derrière toi. Cela fait drôle, tu te sens à la fois petit et grand. Je me rappelle par cœur le demi-tour de stade. Puis Léo Lacroix a prêté serment. Mais l’image qui reste gravée, c’est celle d’Alain Calmat montant les escaliers avec la flamme olympique pour allumer la vasque », poursuit Poirot. Le Vosgien originaire de La Bresse avait été à la hauteur de l’événement, se classant 10e des deux concours de saut. Une fois sa carrière achevée, il s’était installé à Chamonix, où il a été entraîneur pour le Club des sports et le comité du Mont-Blanc. Il est décédé le 1er février 2012, à l’âge de 68 ans. 26
Et les Français, dans tout ça ? À la peine. Seul Gilbert Poirot, deux fois 10e en saut, a su se montrer à la hauteur de l’événement. « Quand Grenoble a obtenu l’organisation des JO en 1964, l’équipe de France de combiné nordique n’existait même pas », rappelle Émile Salvi. « J’étais en équipe de France de saut et, à Autrans, on faisait toujours du fond. J’ai vu que j’avais une chance d’aller aux Jeux. » L’Isérois terminera 37e de la seule épreuve au programme du combiné, alors. « J’ai obtenu de piètres résultats, mais c’était les balbutiements de la discipline en France. Après, elle s’est développée, heureusement. Car ces Jeux ont permis de créer de l’engouement pour les disciplines nordiques. » « Les JO font toujours découvrir à un certain nombre de personnes la pratique d’une discipline, ajoute Yves Exbrayat, actuel directeur de l’office de tourisme de Grenoble-Alpes Métropole. A l’époque, le ski nordique n’était pas très développé et les JO lui ont donné un élan formidable. Surtout dans le Vercors, où ont été créés des espaces de pratique. » Éric Lazzaroni, ancien patron des équipes de France de saut et combiné, rappelle néanmoins qu’ « Autrans possède une tradition de saut et de fond depuis la fin du XIXe siècle. Il existait déjà un tremplin. » « Mais les JO ont été un formidable accélérateur de développement, ajoute le premier adjoint au maire d’Autrans-Méaudre, et depuis, les diverses municipalités ont tout fait pour garder cet esprit olympique et l’activité économique s’y afférant. » [lire par ailleurs] Car ces JO ont vraiment changé la donne pour Grenoble et ses stations environnantes.
LE BIG BANG
Acteur olympique, Émile Salvi garde évidemment un souvenir unique de cette quinzaine, « même si j’aurais préféré, en tant qu’athlète, que ces Jeux soient ailleurs car j’ai été beaucoup sollicité. On attendait tellement de nous, il y avait trop de pression… » Avec ses coéquipiers nordiques, l’Autranais s’appropriait quand même à distance les exploits des cousins alpins. « Sur le plateau du Vercors, on roulait un peu les mécaniques avec la tenue de l’équipe de France… » Le succès de Nones l’a marqué, évidemment, tout comme le fameux match de hockey URSS – Tchécoslovaquie sur fond de printemps de Prague. « J’ai aussi eu des frissons quand le général de Gaulle a déclaré les Jeux ouverts, après avoir entendu le cœur d’Alain Calmat battre lorsqu’il montait les escaliers menant à la vasque olympique. » Mais à bien y réfléchir, pas de doute pour Émile, le plus important s’est produit après, avec « le développement extraordinaire d’Autrans et du Vercors. On a eu des routes superbes, on a pu organiser des évènements internationaux. Les JO ont permis de dessiner des pistes de ski sensationnelles avec des élagages et d’amener la mécanisation du damage. Avant, avec le ski-club, on allait tracer la veille avec six ou sept gars… Le petit village a bien changé. Sans les JO, on ne peut pas savoir ce qu’il serait advenu mais cela a été tellement rapide grâce aux Jeux… » Michel Destot, l’ancien maire de Grenoble, avait en effet
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Le groupe Samse soutient le ski nordique en France. 27
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••• rappelé, lors de la candidature de la préfecture iséroise pour 2018, que « les JO permettent de faire en dix ans ce qui se fait normalement en trente. » Même si Grenoble était déjà une destination de sports d’hiver avant sa désignation, l’organisation de 1968 « a donné un élan considérable à la ville et son agglomération, avec le développement d’infrastructures et des facilitations d’accès », souligne Yves Exbrayat. Grenoble affichait un statut de cité industrielle importante. Les JO l’ont rendue attirante. « Ce coup de projecteur olympique a montré qu’elle était la grande ville au cœur des Alpes et a donné envie aux gens de s’y installer, ajoute le responsable du tourisme. Des entreprises sont aussi venues s’implanter, avec des salariés CSP +. Cela a été une vraie mutation économique, avec le développement des sports d’hiver. La dernière grande mutation de la ville, d’ailleurs. » Car, revers de la médaille, les gros équipements structurants de l’agglomération (le palais des sports, le Summum, Alpexpo…) ont 50 ans, « tandis que d’autres destinations touristiques ont des salles plus récentes », constate Yves Exbrayat. Même si, bien sûr, une nouvelle patinoire et le superbe Stade des Alpes sont arrivés entre-temps.
Émile Salvi, Gervais Poirot et Jean-Marie Bourgeois. Ces noms sont entrés dans l'histoire du combiné nordique.
UN RICHE HÉRITAGE Le Vercors, lui aussi, est devenu attirant après les JO. « Les gens ont vu à la télévision les paysages et ce qu’on pouvait faire sur le plateau, se souvient Éric Lazzaroni. Grâce à l’amélioration des voies de communication, un point fondamental, des gens du département sont venus s’installer sur le plateau », fort de sa nouvelle notoriété internationale. « Les Jeux ont été le big bang du développement à Autrans. » Et le club de ski est devenu un outil d’attractivité du territoire. « On a utilisé la culture de l’excellence venue des JO, ajoute le premier adjoint de la commune. Toutes les municipalités ont soutenu le club, se sont battues pour sauver les tremplins et le stade de biathlon. » De fait, au fil des ans, des compétences ont vu le jour. Lors des Jeux d’Albertville, en 1992, tous les chefs d’équipe venaient du Vercors : David Moretti (biathlon), Jacques Gaillard (combiné nordique), Franck Salvi (saut) et Michel Antzenberger (fond). La filière ne s’est pas tarie puisqu’on a aussi vu dans les staffs tricolores Éric Lazzaroni (six JO comme entraîneur ou chef d’équipe), Xavier Girard, Étienne Gouy, Thierry Dusserre, Gérard Durand-Poudret… Côté athlètes, l’US Autrans a toujours eu un représentant aux JO depuis 1968. D’Émile Salvi à Jean-Guillaume Béatrix, en passant par Dominique Locatelli, Nicolas Bal ou Marie-Laure Brunet, pour n’en citer que quelques uns. Parallèlement, depuis une vingtaine d’années, une grande partie des meilleurs skieurs nordiques se sont installés sur le plateau : Raphaël
Les Jeux ont été le big bang du développement à Autrans. 28
Poirée, évidemment, qui a grandi à La Chapelle-en-Vercors, Sophie Villeneuve, Stéphane Azambre, Vincent Vittoz, Maurice Manificat, Marie Dorin, Marie-Laure Brunet et les frères Fourcade, Simon et Martin. « C’est un super territoire qui bénéficie d’un microclimat, se félicite Éric Lazzaroni. Les meilleurs s’entraînent ici, même les sauteurs viennent skier à Gève. C’est un lieu de préparation et de vie d’excellence. » Le cercle vertueux a été productif : développement de la masse de pratiquants après les JO de 1968, construction puis maintien des équipements, excellence des gens du cru pour développer le club et le comité du Dauphiné, arrivée de champions qui suscitent des vocations. « Les jeunes viennent et tentent de suivre l’exemple, ajoute Éric Lazzaroni. Ce qui permet aux gens d’avoir l’envie de se dépasser, de disposer de valeurs morales et d’armes qui leur permettent ensuite de s’insérer dans une vie normale sans rien lâcher. Avec à la fois l’esprit conquérant et l’humilité qui siéent au ski nordique. » L’esprit olympique… n
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Avant les Jeux, quel était votre objectif ? Je voulais comme toujours faire de mon mieux. Je visais une médaille. Lors des onze compétitions que j'ai disputées avant les JO, j’ai toujours terminé dans le top 5. Je pouvais donc rivaliser avec les Scandinaves. À Autrans, la piste était à l'époque étroite... Eh oui, il n’y avait qu’une seule trace sur la piste qui était souvent damée aux pieds. Quand on rattrapait quelqu’un, on disait « hop » et il s’arrêtait, se rangeait dans la poudreuse pour nous laisser passer, et repartait ensuite. Moi, j’ai le souvenir d’une piste magnifique, avec beaucoup de montées et de descentes techniques. Ce parcours alpin me plaisait beaucoup mais il était moins apprécié des Scandinaves. Aviez-vous un préparateur de skis ? Oh que non ! J’ai moi-même farté mes skis. À l’époque, les préparateurs n’existaient pas. J’avais deux paires de skis, pas onze ou plus comme aujourd’hui.
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Franco Nones est Italien. Pour la première fois dans des Jeux olympiques, il a battu les Scandinaves dans leur discipline de prédilection : le ski de fond. Il a accepté de répondre aux élèves de la classe de CM de l’école primaire de Saint-Nizier-du-Moucherotte qui travaille sur le jubilé des Jeux Olympiques de 1968. Extraits.
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FRANCO NONES
La joie du camp italien après la victoire historique de Nones.
Au vu des résultats du 30 km, on pourrait penser que la course a été facile car vous gagnez avec 50 secondes d’avance. Je peux vous dire que cela n’a pas été le cas. À la moitié, j’étais en hypoglycémie puis, après, c’est reparti. Le plus dur, c’est que je suis parti le premier du groupe des favoris et que les autres avaient des indications sur moi, tandis que je ne savais rien sur eux.
J’ai été très bien accueilli ; beaucoup d’Italiens sont venus me voir après cette médaille. Des personnes de stations alpines m’ont aussi félicité. C'était une victoire pour tous les pays alpins car j’avais réussi à battre Norvégiens, Suédois, Finlandais et Russes qui gagnaient tout. La victoire de Nones, c’était comme la découverte de l’Amérique par Christophe Colomb.
Qu'avez-vous ressenti lors de la remise de votre médaille ? C'était un moment fou, tellement riche en émotions. Plus que d’avoir gagné la médaille d’or, j’avais battu les Scandinaves et cela a été un moment très important dans ma vie.
Après les Jeux, avez-vous continué le ski ? Après Grenoble, j’ai couru encore quatre ans jusqu’aux JO de Sapporo. En 1974, j’ai gagné les championnats d’Italie. Le coach est venu me voir pour que je fasse une olympiade supplémentaire, mais j’ai refusé. Je voulais passer à autre chose. J’ai ouvert un magasin de sports à Val di Fiemme. J’ai aussi travaillé pendant vingt ans à la FIS.
Des concurrents étaient-ils déjà dopés ? Je pense que oui. Moi, j'ai passé un test antidopage. Après ma victoire sur le 30 km, j’ai dû faire un test d’urine. C’était la première fois qu’un skieur était contrôlé dans l’histoire. Comment avez-vous été reçu à votre retour en Italie ?
Il paraît que les Norvégiens ne vous en veulent pas trop ? Oui, ils viennent tous loger chez moi quand la coupe du monde fait étape à Val di Fiemme.
Ma victoire, c'est comme la découverte de l'Amérique par Christophe Colomb. 30
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Dans sa forteresse encerclée de conifères, Autrans se pelotonne dans un écrin de nature qui n'est pas sans rappeler les plus beaux décors scandinaves. À l’extrémité nord du Vercors, cette contrée de fond de vallée a d'ailleurs déjà séduit de nombreux cinéastes, attirés par ce paysage nordique authentique et sauvage dans lequel se nichent un bourg et ses nombreux hameaux. Si le décor peut paraître un rien figé, faisant craindre un repli sur soi, il n'a en réalité cessé de regarder vers l'extérieur. « Les Autranais ont toujours cultivé une double identité, entre protection dans leur cocon et ouverture au monde », décrit Thierry Gamot, maire de la commune et président de Nordic France. Dans ce paysage septentrional, le nordique aura grandement contribué à sortir le village de son cloître.
LE RÊVE DE L'US AUTRANS En 1960, quand le Docteur Albert Michallon, maire de Grenoble, dépose son dossier de candidature pour les JO, Paul Repellin, président de la puissante US Autrans, se fait le promoteur de la station pour accueillir certaines disciplines. Pour convaincre ses interlocuteurs, il organise les championnats de France de 1963. Avec succès. Et c’est très logiquement que la commune est choisie pour accueillir tous les sports nordiques des Jeux olympiques de Grenoble, excepté le concours sur grand tremplin qui se déroulera finalement à SaintNizier-du-Moucherotte. La population accueille avec joie la nouvelle. Sauf qu'il s’agit maintenant d’être à la hauteur. « Les habitants se
VERCORS L'explosion au monde Les Jeux olympiques de Grenoble ont durablement changé Autrans et ses alentours. Avec l'arrivée en masse des touristes séduits par ce qu'ils avaient découvert à la télé, les habitants ont compris que le nordique pouvait aussi être une ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE. 32
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Épreuve de ski de fond à Autrans. Pour doubler un adversaire, il fallait que celui-ci se range sur le côté.
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JACQUES MIGNEREY
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••• sont impliqués fortement dans l’organisation. Une solidarité naturelle s’est créée. Tout le monde était porté par le projet », se souvient Marc Giraud, qui deviendra plus tard responsable des pistes. Un nouveau tremplin de 70 mètres est édifié au Claret en lieu et place de celui des Tranchants ; un stade de biathlon est aménagé ; un réseau de pistes de ski de fond se dessine et un village olympique secondaire est construit par l’Organisation des camps et activités de jeunesse (OCCAJ). « Il était impensable de ne pas accueillir les compétiteurs qui devaient obligatoirement dormir sur place pour s’acclimater. C’était un chantier immense pour la commune et aussi une chance de donner du travail à tout le monde », précise Jean Faure, qui quitte alors son métier d’agriculteur pour prendre en charge les travaux puis la gestion du village olympique. Il sera élu sénateur-maire de 1983 à 2011. Puis arrive le grand jour. Le petit bourg du bout du monde se révèle aux yeux des cinq continents qui vivent leurs premiers Jeux olympiques télévisés en couleur. Les Jeux de Killy sont aussi ceux du Vercors qui va être le théâtre de plus de dix épreuves. « On a réussi quelque chose de grand. On avait 35 000 spectateurs sur place pour le concours de saut. Un succès populaire énorme », confie Jacques Gaillard, ex-athlète et entraîneur des équipes de France de combiné et de saut.
LE BLUES DES JEUX « Pendant trois semaines, on a reçu des dizaines de personnalités. On servait 2 500 repas par jour au village avec cinq menus différents. On a vécu des choses très fortes », s'enthousiasme Jean Faure. Parmi les participants, un jeune Autranais, Émile Salvi, représente l’équipe de France de combiné nordique. « J’étais celui qui disputait les Jeux à la maison. C’était grandiose ! Les aires d’arrivée étaient pleines à craquer, car on n’avait pas de boucles comme aujourd’hui. Cela me donne des frissons rien que d’y penser. Les images que j’en 34
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Émile Salvi à l'école de Saint-Nizier-du-Moucherotte qui travaille sur le jubilé des Jeux Olympiques de 1968.
garde ? De Gaulle qui ouvre la cérémonie à Grenoble et les clameurs du public en bas du tremplin sont les plus belles de ma vie », se souvient l’aîné des Fabrice Guy, Sylvain Guillaume ou encore Jason Lamy Chappuis. Au terme de trois semaines d’ébullition, la victoire de l’Italien Franco Nones, premier champion olympique de ski de fond non-scandinave, clôt le fastueux spectacle sur un ultime exploit. Puis, le souffle retombe. Forcément. « Pendant quatre ans, il y avait eu un enthousiasme immense. On a vécu uniquement dans la perspective des Jeux. Après les compétitions, quand la station s’est vidée, les gens pleuraient. Personne ne s’était projeté au-delà », témoigne Jacques Gaillard. À la surprise générale, dès l’hiver 1969, les touristes affluent en masse sur le site nordique olympique. Le ski de fond sort de sa confidentialité. Le grand public est séduit. « Un bon dimanche dans les années soixante-dix, on avait quatre-vingts autocars et quatre mille voitures qui montaient pour skier », se remémore Jean Faure.
DES RETOMBÉES IMMÉDIATES Les hôtels se développent, les bars et les restaurants fleurissent. Sous la houlette du lieutenant Alfred Scheibling, désigné par le comité d’organisation des Jeux de Grenoble pour coordonner les épreuves et qui restera finalement sur place en tant que responsable du site, le réseau des pistes est agrandi. Le village devient une station. « À ce moment-là, il y a une vraie prise de conscience par la popu
Après les Jeux, les gens pleuraient. Personne ne s'était projeté au-delà. Jacques Gaillard, ancien athlète et entraîneur de l'équipe de France
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SYLVIE CHAPPAZ
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La Foulée Blanche en digne héritière des Jeux Loin des tristes images d’équipements olympiques abandonnés, Autrans a fait le choix d’entretenir son patrimoine hérité des Jeux de Grenoble. « Il y a toujours eu cette volonté d’assumer cet héritage. Nous savons tous ce que nous devons aux JO. C’est dans l’ADN d’Autrans », témoigne Thierry Gamot, maire de la commune. « On a gardé les infrastructures car il y a une culture du ski de fond qui s'appuie sur un réseau de passionnés », précise Marc Giraud, longtemps responsable des pistes. Cet état d'esprit permet aussi la tenue de grands évènements qu’Autrans se plaît à organiser, entretenant une tradition forte du bénévolat qui se transmet de génération en génération. Outre le Festival international du film de montagne ou encore le plus récent Vercors Music Festival, un événement nordique 36
s'est imposé. La Foulée Blanche, née en 1979, est devenue l’une des courses populaires de référence avec un pic à près de 20 000 participants en 1987. En quelque sorte, elle a pris le relais des Jeux olympiques pour maintenir la renommée du site nordique dans le Vercors. Cette année, la Foulée Blanche — qui fête ses quarante ans — aura un doux parfum d’olympisme. « Il était évident que c’était autour de la Foulée Blanche que nous devions rassembler les initiatives sportives liées au cinquantième anniversaire des JO », affirme Michèle Arnaud, présidente emblématique de l’événement. Exceptionnellement, le parcours de la course populaire empruntera partiellement celui de 1968. De nombreuses initiatives déclineront par ailleurs les valeurs de l’olympisme.
« La Foulée des petits devient la Foulée des petits Schuss, mascotte des Jeux d'alors, et on aura les premiers Winter School Games avec des enfants issus de nombreux pays. On organise aussi un challenge interentreprises ski de fond/biathlon : 50 entreprises, 50 ans de Jeux », énumère Mme Arnaud. Une première historique. Autrans veut entretenir la mémoire des Jeux, mais elle entend s'adresser aux touristes d’aujourd’hui. « Nous créons pour l’occasion un parcours olympique quatre saisons que l’on pourra parcourir à pied, à vélo, à raquettes ou à ski. Il traversera les lieux des épreuves nordiques de l’époque. Des panneaux d’information sur les Jeux et le fonctionnement des disciplines nordiques jalonneront l’itinéraire », précise Gérard Clauzier, vice-président de la Foulée Blanche.
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LA COUPE DU MONDE DE COMBINE NORDIQUE LA TRANSJURASSIENNE L’ENvOLéE NORDIQUE n Rassemblement national U14 fond et biathlon le 3 et 4 mars 2018 à la Seigne. n SAMSE National Tour Biathlon au stade de la Seigne les le 6 et 7 janvier puis 27 et 28 janvier 2018 n Les Fourgs : Ronde des Cimes le 7 janvier 2018 et course de chiens de traîneaux en février n Marathon du Turchet les 24 et 25 février 2018
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grande enquête
Jean-Marie Bourgeois a gardé peu de souvenirs des Jeux de Grenoble.
UN HÉRITAGE À ENTRETENIR Des décennies ont passé. De nombreux témoins ont aujourd'hui disparu. Que reste-t-il des Jeux de 1968 dans les mémoires ? « Cela s’est forcément un peu évaporé, mais j’espère que cette célébration des cinquante ans va permettre aux jeunes de se réapproprier cette histoire », déclare Martine De Bruyn, adjointe au maire déléguée au patrimoine. « Quand on se retrouve aujourd’hui avec les plus anciens, on en parle encore. Heureusement que la discipline a évolué avec le skating, sinon le ski de fond aurait presque disparu des radars, ici comme ailleurs… », confie Marc Giraud. Défiant l’oubli qui guette, Jean-Pierre Béatrix mène, à sa manière, un travail d'historien. Pour preuve ce qu'il offre à voir à l’office de tourisme : « Partout dans le monde, on a une trace visible des Jeux avec des expositions… sauf à Grenoble. On a créé ce lieu d’exposition permanent à Autrans pour raviver la mémoire collective et se rappeler l’émotion de l’époque ». Sur internet, dans les brocantes et autres marchés aux puces, le père de Jean-Guillaume, biathlète de l’équipe de France, déniche documents originaux, cartes postales, figurines, dossards,
LE NORDIQUE DANS LES GÈNES Dans le Vercors, le ski de fond débarque à la fin du XIXe siècle. D’abord pratiqué par des militaires, ancêtres des biathlètes modernes, il séduit rapidement quelques amoureux de la nature. « C’est le temps des pionniers. Les Autranais ont immédiatement fondé deux clubs dès le début du siècle, les rouges et les noirs, qui deviendront, en 1920, l’US Autrans, encore aujourd’hui une référence nationale », raconte Jean Faure, sénateur-maire de 1983 à 2011. Même histoire pour le saut à ski dont on trouve trace des premières compétitions en 1910. « Tous les enfants du village pratiquaient ces disciplines, même avant les Jeux olympiques de Grenoble. Les concours de saut, c’était l’attraction du dimanche après-midi. Il y avait un monde fou », souligne Jacques Gaillard, ex-athlète et entraîneur des équipes de France de combiné et de saut. 38
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lation du potentiel que représente le tourisme. Les Jeux olympiques lui ont permis de découvrir ce trésor », explique l’ancien édile. « Les deux ans qui ont suivi, on a connu un boom incroyable. On ne s’attendait pas à de telles répercussions. On avait 800 paires de skis en location et, à 11 heures, il n’y avait plus rien », se souvient Marc Giraud. Avec la création de l’Association pour la Formation des ruraux aux activités de tourisme (Afrat), en 1965, les Jeux accompagnent en réalité une transformation socioprofessionnelle plus profonde. « Le nordique est devenu un véritable outil de développement local », précise l’ex-athlète et entraîneur Éric Lazzaroni, élu local depuis trente ans à Autrans. Le village olympique devient un village de vacances avec 800 lits, les stages de ski de fond explosent et les habitants se forment avec enthousiasme aux métiers du tourisme. Plusieurs artisans locaux investissent le champ du nordique et fabriquent des skis et des chaussures. Le fond n’est plus seulement un loisir, il fait vivre une communauté. « La population était prête depuis longtemps à se mettre en mouvement », affirme Jean Faure.
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TÉMOIGNAGE JEAN-MARIE BOURGEOIS
LE TEMPS DES PIONNIERS Le rendez-vous est fixé chez lui, à Morbier, dans le Jura, non loin de la ferme de la Combette dans laquelle vit Jean-Marie Bourgeois depuis 78 ans. L’horaire a été fixé en fonction des épreuves de biathlon, que l’ancien champion suit de près, plus particulièrement Anaïs Bescond, dont il a été le tout premier entraîneur. « Jean-Marie, c’est quelqu’un qui possède des qualités de cœur et qui, en même temps, est très exigeant. C’était la meilleure école possible pour moi. C’est simple, si je n’avais pas croisé sa route, je ne serais pas là où j’en suis ». Et concernant son passé de champion ? « Je sais que Jean-Marie a fait les Jeux, mais ni quand, ni dans quelle discipline », reconnaît la biathlète. Normal. Jean-Marie Bourgeois, plusieurs fois champion de France en fond spécial, ne lui a jamais parlé de Grenoble. « Je ne vis pas avec mes souvenirs. Je n’ai gardé que les bottes et le costume de ville - un Ted Lapidus – de la cérémonie d’ouverture », glisse-t-il. Jusqu'à 1968, la France ne présentait pas d’équipe de combiné nordique (sa discipline) aux JO. « Mais comme nous étions les organisateurs, le comité olympique souhaitait que notre nation soit représentée dans toutes les disciplines. En 1967, elle a donc cherché des volontaires ». Émile « Milou » Salvi, d'Autrans, Gervais Poirot de la Bresse et JeanMarie Bourgeois se portent alors candidats. Un seul concours est au programme. Le Haut-Jurassien, 40e après le passage au tremplin, réalise le 9e temps en ski et termine 38e. Après, Jean-Marie Bourgeois a retrouvé Chamonix, où il a exercé le métier de gendarme à l’École militaire de haute montagne (EMHM). La même année, avec René Secrétant, il a effectué l’aller-retour Chamonix – Mont Blanc en moins de neuf heures. Un record aujourd’hui détenu par Kilian Jornet. Le nordique l'a vite rattrapé : « J’ai refait les championnats du monde de Falun en 1974 et les Jeux d'Innsbruck, en 1976, avec Jacques Gaillard, mais cette fois comme coach ». « C’est un travailleur incroyable, omniprésent et déterminé. Il a un caractère très affirmé... moi aussi ! Cela n’a donc pas toujours été un long fleuve tranquille, mais nous sommes restés amis. Je lui dois beaucoup », souligne Jacques Gaillard. « J’ai eu la chance de m'occuper d'un gars comme lui. » Au début des années 1990, il est devenu entraîneur du ski-club de Morbier. Sa fille Célia s’est fait un prénom et, en ski de fond, a participé aux Jeux olympiques de Vancouver en 2010. « Si j’étais content ? Tu m’étonnes ! J’étais bien plus stressé pour elle que pour moi. Sa victoire sur la Transjurassienne en 2013 reste peut-être le plus beau jour de ma vie ».
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Tableau des médailles SKI DE FOND
BIATHLON
30 KM DÉPART GROUPÉ HOMMES Franco NONES (Italie) Odd MARTINSEN (Norvège) Eero MÄNTYRANTA (Finl.)
10 KM DAMES Toini GUSTAFSSON (Suède) Berit MØRDRE-LAMMEDAL (Norvège) Inger AUFLES (Norvège)
Suisse : Konrad Hischier (30 ), Florian Koch (32e), Fritz Stuessi (35e). France : Jean Jobez (39e), Philippe Baradel (41e), Roger Pirès (43e).
Pas de Française, ni de Suisse.
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15 KM HOMMES Harald GRØNNINGEN (Norvège) Eero MÄNTYRANTA (Finlande) Gunnar LARSSON (Suède) Suisse : Josef Haas (18e), Florian Koch (19e), Albert Giger (30e), Konrad Hischier (35e). France : Roger Pires (24e), Victor Arbez (28e), Félix Mathieu (44e), Jean Jobez (46e).
5 KM DAMES Toini GUSTAFSSON (Suède) Galina KULAKOVA (URSS) Foulee Blanche 210x150.pdf Alevtina KOLCHINA (URSS)1 Pas de Française, ni de Suisse.
50 KM HOMMES Ole ELLEFSÆTER (Nor.) Vyacheslav VEDENIN (URSS) Josef HAAS (Suisse) Suisse : Alois Kälin (23e), Franz Kälin (37e), Denis Mast (abandon). France : Roger Pires (24e), Fernand Borrel (40e), Claude Legrand (41e), Luc Colin (44e).
RELAIS 3 X 5 DAMES Norvège Suède URSS RELAIS 4 X 10 KM HOMMES Norvège Suède 20/11/2017 Finlande 11:18 Suisse (5e), France (11e).
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RELAIS 4 X 7,5 KM HOMMES URSS Norvège Suède France 10e. Pas d'équipe suisse.
20 KM HOMMES Magnar SOLBERG(Norvège) Aleksandr TIKHONOV (URSS) Vladimir GUNDARTSEV (URSS)
GRAND TREMPLIN INDIVIDUEL Vladimir BELOUSOV (URSS) Jiri RASKA (Tchécosl.) Lars GRINI (Norvège)
Jean-Claude Viry (35e), Aimé Gruet-Masson (42e), Louis Romand (57e), Guy Duraffourg (58e). Pas de biathlète suisse.
Suisse : Josef Zehnder (50e). France : Alain Macle (7e), Gilbert Poirot (8e), Maurice Arbez (47e), Michel Saint-Lezer (53e).
SAUT
COMBINÉ
TREMPLIN NORMAL INDIVIDUEL Vladimir BELOUSOV (URSS) Dieter NEUENDORF (RDA) Zbynek HUBAC (Tchécosl.)
INDIVIDUEL HOMMES Franz KELLER (RFA) Alois KÄLIN (Suisse) Andreas KUNZ (RDA)
Suisse : Joseph Zehnder (40e). France : Gilbert Poirot (13e), Alain Macle (16e), Maurice Arbez (44e), Michel Saint-Lézer (49e).
Suisse : Josef Zehnder (50e). France : Émile Salvi (37e), Jean-Marie Bourgeois (38e), Gervais Poirot (41e).
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Le Vosgien Gilbert Poirot.
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jouets ou mascottes à l’effigie des JO de 1968. « C’est dommage que tous ces objets restent dans les greniers. Certains, notamment les anciens, sont ravis de se replonger dans leurs souvenirs, d’autres demandent que l’on tourne la page ». Tourner la page, mais en étant toujours précurseur. Cette habitude autranaise se vérifie de nouveau avec l’accueil prochain d’un Centre international des arts culinaires en lieu et place du village olympique, à l’abandon depuis quelques années. « Le chemin sur lequel on marche est celui ouvert par les visionnaires qui ont développé le ski de fond. Il faut savoir anticiper, encore et encore », indique Thierry Gamot, l'actuel maire. Fidèle à sa tradition, Autrans s’ouvre cette fois à l'Asie puisque ce sont 500 jeunes Chinois qui viendront dans le Vercors apprendre l’art de la gastronomie française. « Il faut réduire notre dépendance à la neige. C’est un projet qui va créer de la richesse et de l’emploi pour les habitants. En moyenne montagne, on doit inventer un nouveau modèle. Sans oublier d’où l'on vient, il faut prévoir demain et même après-demain », conclut l’édile. À quelques centaines de mètres du futur édifice, une mascotte Schuss de 1968 est dorénavant posée sur le rond-point d’entrée. Au-dessus, le tremplin du Claret trône tranquillement depuis cinquante ans. « C’est notre Tour Eiffel à nous », clament les habitants. Autrans à jamais la capitale olympique du nordique. n
TÉMOIGNAGES
LE PROGRAMME DES 50 ANS Grenoble a voulu marquer un grand coup pour le 50e anniversaire des JO de 1968. Un programme riche en évènements a débuté fin octobre, pour se terminer les 1er et 2 juin avec le congrès de la Fédération française de ski. « Ces célébrations permettent de remettre un coup de projecteur sur la ville et son agglomération, souligne Yves Exbrayat, actuel directeur de l’office de tourisme de Grenoble-Alpes Métropole. Une belle manière de montrer Grenoble avec ses meilleurs atouts car c’est une ville qui en possède beaucoup mais elle a un problème d’image véhiculé par certains discours. » À noter l’organisation des Schools Winter Games, des JO scolaires qui rassembleront 800 jeunes issus de 20 nations du 5 au 10 février. Et la Foulée Blanche, qui fête sa 40e édition, a été décalée à début février pour coïncider avec l’anniversaire des Jeux. PTout le programme des festivités sur www.50ansjogrenoble.fr
TREMPLIN DE ST-NIZIER : LE GÂCHIS Le tremplin de Saint-Nizier-du-Moucherotte s’avère le véritable gâchis des JO de 1968, avec la piste de bobsleigh de l’Alpe d’Huez. Il est laissé à l’abandon depuis près de trente ans alors qu’à son sommet, on avait l’impression de sauter sur la ville de Grenoble, en contrebas. « C’est un vrai regret qu’il n’ait pas été juxtaposé à celui d’Autrans, note Émile Salvi, ancien membre de l'équipe de France de saut. Dans tous les grands sites nordiques, les tremplins et les pistes sont côte à côte. Mais avec Saint-Nizier, on a voulu faire comme à Innsbruck [ville des JO de 1964, N.D.L.R.], avec un tremplin sur la ville. C’est une erreur stratégique de l’avoir isolé du reste du nordique. » Dose de sport, une start-up basée à Grenoble, planche actuellement sur un projet de revalorisation du site. 40
ALOIS KÄLIN
LA SUISSE EN ARGENT « Que ça passe vite cinquante ans ! » À 78 ans, Alois Kälin n’a rien oublié des journées des 10 et 11 février 1968, lors des épreuves de combiné nordique des JO de Grenoble. Médaillé de bronze dans la discipline lors des championnats du monde deux ans plus tôt à Oslo, le skieur d’Einsiedeln était attendu parmi les favoris et il a décroché l'argent sur la neige d’Autrans, devancé par l’Allemand de l’ouest Franz Keller. Distancé après l’épreuve de saut, Alois Kälin n’est pas parvenu à refaire la totalité de son retard dans le 15 km de ski de fond. Si l’obtention d’une médaille l’a satisfait, le Suisse estime, aujourd’hui encore, qu’il aurait pu aller chercher l’or. « Ma performance dans l’épreuve de fond n’a pas été bonne et cela m’a coûté la victoire car je n’ai échoué que pour quelques secondes, dit-il. La raison en est simple : je n’étais plus à mon pic de forme au moment des JO. Je pense que je m’étais trop entraîné en début de saison. Ma condition était à son maximum en janvier lors des épreuves internationales du Brassus et, après, elle est allée en déclinant. » Alois Kälin rappelle qu’à l’époque, il était 100 % amateur. « De plus, on ne bénéficiait pas de plans d’entraînement comme c’est le cas maintenant, ajoute-t-il. Cela m’aurait certainement été utile l’hiver des Jeux de Grenoble. À l’heure actuelle, on ne pourrait pas imaginer réussir dans le sport de haut niveau en se préparant comme on le faisait à l’époque. » Aujourd’hui, il reste très actif et s’occupe encore de son magasin de sport à Einsiedeln. « Si je suis toujours en aussi bonne santé, c’est grâce au sport. »
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Le Russe Vladimir Belousov qui a gagné les deux concours de saut à ski à Saint-Nizier.
JOSEF HAAS
LA SURPRISE Au matin du 17 février 1968, personne n’imaginait que le bilan suisse de ces JO de Grenoble allait s’enrichir d’une nouvelle médaille. Pas même celui qui l’a remportée, Josef (Sepp) Haas. Ce Lucernois de Marbach, alors âgé de 31 ans, dans l’ultime épreuve de ski de fond, le 50 km, est parvenu à se hisser sur la troisième marche, derrière le Norvégien Ole Ellefsæter et le Soviétique Vyacheslav Vedenin. Ce souvenir est encore très vivant dans sa mémoire. « Comme si c’était hier », dit-il. Et de poursuivre : « Ce fut une immense surprise, une sensation même. Je n’étais qu’un outsider qui, jusqu’alors, n’était encore jamais monté sur le podium d’une grande course. En plus, au début des JO, j’étais un peu malade. Mais voilà que le jour du 50 km, tout a été parfait : la forme, le fartage, la tactique. À l’époque, la course se déroulait en départ individuel et, à 3 km de l’arrivée, j’ai rattrapé le grand favori, le Finlandais Eero Mäntyranta. À ce moment-là, un entraîneur m’a crié : “Tu peux aller chercher le bronze”. Ce que j’ai fait. J’ai vécu ça comme dans un rêve. » On peut dire que Sepp Haas s’est retiré en pleine gloire puisque l’année d’après, il décidait d’arrêter la compétition. « J’étais déjà en fin de carrière au moment des JO de Grenoble, relève-t-il. Après je suis devenu entraîneur, notamment au moment des JO de Lake Placid en 1980. Puis je me suis occupé de la relève et j’ai vu arriver Toni Livers et Curdin Perl. » Quand il skie, Sepp Haas privilégie le style de son époque, le classique. « C’est meilleur pour la santé que le skating. »
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Julien Robert et ses drôles de dames
Depuis le printemps 2014, Julien Robert est l’ENTRAÎNEUR DE L’ÉQUIPE DE FRANCE DAMES DE BIATHLON, aujourd'hui l'une des meilleures du monde. Les talents ne manquent pas. Et, à l'approche des Jeux olympiques, les ambitions sont élevées et légitimes.
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LA PSYCHOLOGIE FÉMININE EST PAR ESSENCE DIFFÉRENTE. IL Y A DES CHOSES QU’ON PEUT DIRE À DES GARÇONS QUI NE PASSERONT PAS AVEC DES FILLES.
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Champion du monde de biathlon avec le relais en 2001, puis médaillé de bronze lors des Jeux olympiques de Salt Lake City en 2002 et Turin en 2006, Julien Robert est passé, voici six années, de l’autre côté de la barrière pour devenir entraîneur. Celui qui a couru aux côtés de Raphaël Poirée, Vincent Defrasne, Ferréol Cannard… ou Simon Fourcade s’épanouit désormais à la tête d’une équipe de France dames impressionnante de talent et de densité. Le Grenoblois de 43 ans, Jurassien d’adoption, dévoile les secrets d’une réussite. NORDIC MAGAZINE Vous souvenez-vous de la première
course en coupe du monde que vous avez vécue en tant qu’entraîneur de l’équipe de France dames ? Julien Robert Oui ! C’était le relais mixte d’ouverture de la saison 2014-2015 à Östersund et on l’a gagné. Tout le monde m’a alors dit : « Bravo ! 100 % de victoires en coupe du monde ! » [rires]. Je redécouvrais le circuit après six ans de pause. Attaquer par une victoire reste évidemment un bon souvenir. Devenir entraîneur, après dix ans passés en équipe de France, était une suite logique pour vous ? Oui, j'ai toujours eu ce projet en tête. Aux postes d'entraîneurs, le biathlon français a souvent vu se succéder d'anciens athlètes, qui ont eu à cœur de transmettre leur expérience, à l'instar de Christian Dumont hier ou de Stéphane Bouthiaux aujourd'hui. Endosser les habits d’entraîneur, est-ce compliqué ? À mon avis, on ne peut pas passer d’athlète à coach d'une saison à l'autre, surtout dans le haut niveau. Il nous manque du recul, de la maturité et du temps. Pour ma part, avant d’entrer dans les Douanes dont j’avais réussi le concours et suivi l’école de La Rochelle, j’ai eu l’opportunité de donner un coup de main au pôle France puis d’encadrer les jeunes sur l’IBU Cup… J’ai navigué un peu sur les circuits tout en continuant de suivre ce qui se passait sur la coupe du monde. La transition s’est faite en douceur. Dans le nordique, on voit peu de femmes coachs. Ce sport est-il machiste selon vous ?
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Non. Pour entraîner une équipe de coupe du monde, il faut de l’expérience, avoir 30 ou 40 ans. À cet âge-là, les femmes ont souvent des enfants en bas âge et c’est plus délicat pour elles de les laisser lors de déplacements de près d’un mois en hiver. C’est alors une question de priorités, un choix difficile à trancher pour celles qui ont le profil. Beaucoup de femmes sont pourtant compatibles avec ces postes d’encadrement. Mais oui, force est de constater que les staffs du nordique sont composés en grande partie d’hommes. À nous de permettre une plus grande diversité. Entraîner des femmes, est-ce forcément différent qu'avec des hommes ? C’est toujours compliqué d’aborder cette question car “mes” athlètes vont me lire [rires]. Forcément, ce n'est pas pareil car la psychologie féminine est par essence différente. Il y a des choses qu’on peut dire à des garçons qui ne passeront pas avec des filles. Et vice-versa. Je m’appuie sur l’expérience de Jean-Paul Giachino [entraîneur de tir, N.D.L.R.] qui connaît très bien les filles et sait arrondir les angles ou être cassant en cas de besoin. J’essaie d’avoir une ligne directrice pour toute l’équipe basée sur un discours serein, calme, rassurant par rapport aux résultats. Quand il y a des problèmes, des choses particulières à dire, on se voit entre quatre ou six yeux. Avec les filles, il faut surtout éviter d’en prendre une à partie devant les autres. Et quand tout fonctionne pour une ou deux filles lors d’une course, d’un entraînement ou d’une séance de tirs, j’utilise cette énergie positive pour booster tout le groupe. J'ai six filles dans mon groupe, Stéphane a six garçons. On ne peut pas avoir de discours global. Face à nous, il y a douze personnalités. Est-ce à dire que les émotions jouent un rôle important ? Je pense que c’est un sentiment semblable aux hommes et aux femmes qui, toutefois, s'exprime d’une manière différente selon le sexe. Il y a peut-être plus de sensibilité chez une femme. Un garçon aura tendance à intérioriser davantage. J’ai l’impression que la fraternité ou le partage sont plus grands chez les dames, sans vouloir stigmatiser car, lors des grands rendez-vous collectifs, l’émotion est palpable dans toute l’équipe. Je leur dis aussi de penser à elles, de rester concentrées sur leur objectif personnel. Vos dames vous surprennent-elles parfois ? Par leurs résultats, oui ! On a vécu un hiver exceptionnel. Il faut remonter à l’époque des Anne Briand, Sandrine Bailly, Florence Baverel pour retrouver un tel résultat d’ensemble. Les filles ont toutes performé cet hiver, avec au moins trois podiums chacune, à part Célia qui en était très proche. Il y a eu des révélations
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À 43 ans et après 10 années en équipe de France, Julien Robert s’accomplit dans le rôle d’entraîneur depuis 4 ans.
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••• avec Anaïs Chevalier arrivée sur le devant de la scène, Marie DorinHabert sur sa lancée comme Anaïs Bescond, ou Justine Braisaz qui progresse. Je n’imaginais pas une telle densité de résultats. Et hormis les Mondiaux où seule Anaïs Chevalier décroche une médaille individuelle et le relais également médaillé, les filles n’ont pas concrétisé les résultats réalisés sur la coupe du monde. Aujourd’hui, l’équipe de France féminine est l’une des meilleures du monde. Comment expliquez-vous cette réussite collective ? [Il réfléchit] Ce sont de grosses bosseuses ! Elles sont appliquées, sérieuses, ce sont des personnes de qualité. L'émulation les pousse à se surpasser, y compris à l’entraînement. Elles se “surveillent” mutuellement car elles savent qu'il n’y aura que quatre places pour les Jeux. Elles ne veulent pas, peut-être encore plus Anaïs Bescond après sa mauvaise expérience aux Mondiaux l'hiver dernier [Anaïs Bescond, en méforme l’an passé à Hochfilzen avait seulement disputé l’individuel des Mondiaux avant de rentrer en France prématurément, N.D.L.R.], être la cinquième fille, celle qui ne pourra pas disputer le relais à Pyeongchang. Dans le groupe filles, mais aussi chez les hommes, il y a un truc en plus depuis ce printemps. Tous les athlètes ont remonté le curseur d’un cran en vue des JO. Est-ce une fierté que vous partagez avec vos athlètes ? Clairement oui. Avec Jean-Paul, on savoure ces moments-là, on est fier d’elles, de voir leur sourire... Tout le staff est engagé, des techniciens aux kinés qui s’impliquent comme jamais. On s’éclate à vivre tous ensemble cette belle aventure humaine. On savoure car cela peut ne pas durer. Après les Mondiaux d’Oslo en 2016 où on a tout raflé, on s’est demandé si l'on ne vivait pas l’apogée du biathlon français. Il faut avoir conscience de cette fragilité pour poursuivre le travail engagé. Il n’y a pas si longtemps, en 2008-2009, Stéphane Bouthiaux a connu des saisons avec trois podiums tricolores. L’an passé, on est monté cinquante fois sur la boîte ! À nous de faire perdurer cette réussite le prochain hiver.
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Quels ingrédients sont nécessaires pour une bonne alchimie dans cet univers féminin ? Ce n’est pas évident. Il faut faire attention à la vie de groupe. Marie est maman et a besoin d’être un peu plus disponible pour sa famille. Sa fille lui manque. Lors des stages, j’essaye de la protéger en lui permettant une journée off pour la retrouver. Mais
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On s'éclate à vivre tous ensemble cette belle aventure humaine. On savoure car cela peut ne pas durer. nordic
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Julien Robert fut, durant ses dix années de carrière, l’un des
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meilleurs tireurs du circuit de la coupe du monde. Julien Robert a accompagné de nombreuses fois ses athlètes lors des cérémonies protocolaires. Ici avec Justine Braisaz, à Östersund. Julien Robert, médaillé de bronze aux Jeux de Salt Lake City 2002 avec Raphaël Poirée, Vincent Defrasne et Gilles Marguet. À Turin, Julien Robert décroche une deuxième médaille olympique, avec le relais français. Julien Robert travaille en binôme avec Jean-Paul Giachino. Tous deux encadrent un groupe de 5 ou 6 athlètes, dont la Morberande Anaïs Bescond. En 2001, Julien Robert est champion du monde de relais avec Vincent Defrasne, Gilles Marguet et Raphaël Poirée. Julien Robert a beaucoup appris des subtilités du métier d’entraîneur aux côtés de Stéphane Bouthiaux.
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••• je dois faire attention à ce qui pourrait être vu comme un passe-droit. Quand on vit deux cents jours par an ensemble, il y a forcément des tensions naissantes dès que la fatigue ou des résultats moyens arrivent. À nous, l'encadrement, d’être présents, attentifs, compréhensifs et à l’écoute pour éviter qu’une situation s’envenime. Le sport, c’est surtout des émotions. Les vivez-vous différemment de celles que vous avez connues en étant athlète ? Oui, complètement… Je partage mes joies avec d’autres personnes : pas seulement les athlètes, mais aussi le staff, les techniciens, les kinés. Quand le chrono démarre, les jeux sont faits. On est spectateur, on subit ce qu’il va se passer sur la piste. Je vis les choses différemment mais, au final, je ressens des émotions aussi belles que lorsque je portais le dossard. La réussite du biathlon féminin attise l’intérêt des médias. Comment, dès lors, protéger des championnes de cette exposition ? On y fait très attention. Dans le groupe, ce n’est pas forcément apprécié d’être dérangé dans la routine entraînement, repas, sieste,
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L'hiver dernier, nous aurions dû gagner tous les relais.
entraînement… Les athlètes aiment bien être tranquilles, c’est ainsi. Répondre à la presse dans la zone mixte fait partie du job, mais quand les télés viennent aux hôtels, c’est plus compliqué. Les athlètes ont peur de se dévoiler, de trop se raconter, de se mettre la pression en parlant de leurs objectifs. Marie a vécu cela l’an passé et cela l’a desservie après coup. J’essaye de protéger celles qui doivent surtout l’être, comme Justine Braisaz par exemple. Elle est toute jeune et n’a pas les armes nécessaires pour se protéger de ce flux médiatique, d’autant plus qu’elle sera la future leader de l’équipe dans les deux ou trois années à venir. On avait beaucoup de coups de téléphone pour des interviews qu’on gérait en interne et la situation est devenue intenable. Lionel Laurent assure désormais cette tâche. Cela fait maintenant partie du dispositif et améliorera le relationnel entre médias et athlètes. De quoi rêvez-vous pour elles ? J’ai envie d’être devant à tous les relais. Sur le papier, on a la meilleure équipe du monde et, l’hiver passé, on aurait dû tous les gagner, y compris devant les Allemandes. Mais les temps de tir de Célia Aymonier au debout et Justine Braisaz au couché nous condamnaient à une trentaine ou quarantaine de secondes de retard. Durant l'été, elles ont énormément progressé sur ces points. J’espère aussi voir arriver une sixième fille au plus haut niveau dans le groupe coupe du monde.
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Sans vouloir schématiser à outrance, « il y a peut-être plus de sensibilité et de fraternité chez les dames que 48hommes », dit l’entraîneur. chez les
NORDIC MAGAZINE
Le fait d’avoir été un excellent relayeur durant votre carrière, médaillé aux Jeux olympiques de Salt Lake City et Turin, vous aide-t-il à travailler l’esprit de corps dans ce genre d'exercice ? Je ne sais pas si je réussirai à trouver les bons mots et les meilleures idées le matin du relais olympique, mais c’est certain que d'avoir vécu à deux reprises cette expérience m’apportera beaucoup. Je dis souvent qu’il y avait deux moments où je n’étais pas bien en étant athlète : la veille de l’ouverture de la coupe du monde car on part dans l’inconnu et le matin d’un relais olympique. C’est une course particulière, on n’a pas envie de décevoir les collègues, il faut être dedans… Il y a du stress et beaucoup d’émotions en même temps. Et pour les Jeux de Pyeongchang, qu'est-ce que l'on peut vous souhaiter ? La meilleure préparation sera de “carburer” dès le début de saison de coupe du monde. Là-bas, j’espère a minima une médaille en relais et une autre individuelle. Si Marie pouvait terminer sur un podium olympique, huit ans après Vancouver, ce serait une belle façon de boucler sa carrière. Anaïs Bescond, deux fois cinquième à Sochi, est dans une super dynamique. Ça pourrait aussi jouer pour Justine Braisaz, Anaïs Chevalier ou Célia Aymonier. n
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Fabien Claude a débuté cette saison en IBU Cup.
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STANKO GRUDEN/AGENCE ZOOM
IBU CUP SUR TAPIS BLANC
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LEGRAND
GUIGONNAT
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GUIGONNAT
out l'hiver, ils sont dans l'antichambre de la coupe du monde et en quête d'un podium qui leur ouvrirait les portes de l'élite mondiale. Face à des collectifs A quasi indéboulonnables, les opportunités ne sont pas légion pour les biathlètes de l’équipe de France B qui doivent faire preuve de patience et de persévérance. Présentation des hommes et des femmes, coachés par Frédéric Jean et Vincent Porret, qui feront certainement le biathlon tricolore de demain.
ANTONIN GUIGONNAT
ARISTIDE BÈGUE
MATHIEU LEGRAND
L'expérimenté
Le guerrier
Le cérébral
À 23 ans, le Pyrénéen, né en Picardie, a la collection complète des médailles sur les Mondiaux jeunes juniors. Très fort sur les courses à quatre tirs, c'est sur l'individuel qu'il s'exprimait le mieux, avec notamment trois titres et une médaille d'argent. La saison dernière, vainqueur de la poursuite de Ridanna début décembre, il a gagné son ticket pour sa première coupe du monde dans l'arène de Nove Mesto. Très gros bosseur, le Catalan a parfois besoin de canaliser son énergie et son envie d'en faire toujours plus. Doté d'un gros caractère et d'un mental de guerrier, l'homme sait s'imposer dans un groupe. Malheureusement, blessé cet automne à la cheville, il devra patienter avant de revenir se frotter à ses meilleurs ennemis.
BÈGUE
Du haut de ses 26 ans, et avec seize départs en coupe du monde lors des trois dernières saisons, le Haut-Savoyard est le plus expérimenté du groupe. Vainqueur à Obertilliach, il a gagné sa sélection en coupe du monde sur l'étape d'Oberhof la saison dernière mais a dû se résoudre à revenir sur le circuit IBU Cup. Un circuit où il a terminé à la troisième place. Sa régularité (il n'a fini que deux fois en dehors du Top 15) et son souci du détail font sa force. Très à l'écoute, il n'a de cesse de chercher ce qui fera la différence. Et, en empochant deux médailles d'argent derrière Simon Desthieux lors du championnat de France d'été à La Féclaz, il a prouvé qu'il faudrait encore compter sur lui cette saison.
nSC FONT ROMEU
DUMONT
nSC MORZINE-AVORIAZ
DUMONT
BÈGUE
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nCS VILLARD-DE-LANS
Vice-champion du monde juniors de relais avec Clément Dumont, Dany Chavoutier et Quentin Fillon-Maillet, le Dauphinois a débuté, à 20 ans, sur le circuit B. Lors de cette saison 2012/2013, il décroche aussi deux médailles sur les championnats d'Europe juniors (bronze en poursuite et titre en relais mixte), et trois autres sur les championnats de France. Le "cérébral" du groupe, qui vient de fêter ses 25 ans, a besoin d'analyser et de comprendre les choses pour avancer, en débriefant les courses et les séances d'entraînement avec ses entraîneurs. Dans un groupe à haut potentiel, le Dauphinois est parfois en difficulté, mais sa progression est réelle et le staff sent qu'il a le potentiel pour aller plus haut en lui donnant l'occasion de s'aligner sur le circuit IBU Cup, et ce depuis cinq ans, signant 7 Top 20.
CLÉMENT DUMONT nCS CHAMONIX
Le perfectionniste À 24 ans, la carrière du Chamoniard n'a pas été un long fleuve tranquille. Ennuyé par les blessures pendant presque un an et demi, il a pris le temps de se soigner tout en se préparant pour revenir. Quadruple médaillé sur les championnats du monde jeunes juniors, il est également le dernier Français à avoir soulevé un globe de cristal sur l'IBU Cup, en s'emparant du classement de l'individuel lors de la saison 2014/2015. Et on l'a retrouvé sur le podium de la mass start des championnats de France de Bessans, en mars dernier, en compagnie de Quentin Fillon-Maillet et Simon Fourcade. Minutieux et perfectionniste, il a en tout cas prouvé sur le Summer Tour de La Féclaz qu'il était prêt à en découdre avec deux podiums en deux courses.
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ÉNORA LATUILLIÈRE LATUILLIÈRE
nCS CHAMONIX
L'optimiste
LATUILLIÈRE
Désignée « révélation de l'année » par l'IBU après une saison 2014/2015 très réussie, la Chamoniarde pouvait ambitionner de grandes choses. Face à une concurrence sévère, elle avait réussi à se faire une place dans le relais féminin, empochant une médaille d'argent lors des Mondiaux de Kontiolahti en 2015 (avec Anaïs Bescond, Justine Braisaz et Marie Dorin-Habert). Elle était également montée sur le podium de l'étape d'Oslo quelques jours plus tôt. Malheureusement, blessée au dos, elle a dû faire une pause pour se reconstruire physiquement. Revenue à la compétition, elle a refait ses gammes sur le circuit national (qu'elle avait remporté à trois reprises entre 2010 et 2013), avant de réintégrer l'IBU Cup. Très rapide sur les skis, l'atout bonne humeur de l'équipe termine meilleure française avec une 6e place au classement général la saison dernière.
CLAUDE
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FABIEN CLAUDE
ESTELLE MOUGEL
L'impatient
L'obstinée
nSN BASSE/RUPT
nCS LA BRESSAUDE
Après une ascension fulgurante, le Vosgien a connu sa première sélection en coupe du monde lors de la saison 2015/2016, dans l'antre de Ruhpolding. Septième du classement général de l'IBU Cup cette saison-là, il a partagé l'entraînement du groupe A en vue de consolider sa place dans l'élite. Auteur de sa première saison complète en coupe du monde l'hiver dernier, il rentre huit fois dans les points sur vingt départs. Avec trois Top 30 et une 23e place comme meilleur résultat sur la poursuite d'Oberhof, le staff espérait peut-être mieux du champion du monde juniors de 2014. Rapide sur les skis, il a manqué de constance face aux cibles, notamment sur le tir debout, et se retrouve sur le strapontin, obligé de refaire ses preuves sur le circuit B. À Sjusjoen, lors de la première étape de l'IBU Cup cet hiver, il est passé au travers de la première course, avant de se rassurer sur la deuxième et le relais.
Double médaillée mondiale lors des championnats du monde jeunes en 2014 (or en relais et bronze en poursuite), avec ses copines Julia Simon et Léna Arnaud, Estelle Mougel portait en elle l'espoir de toute une région. La Vosgienne, qui fêtera ses 23 ans en juillet prochain, a ensuite eu du mal à passer le cap supérieur, parfois freinée par des pépins physiques. Tandis que les filles de sa génération débutaient en IBU Cup, elle a été maintenue sur le circuit national. La création du circuit juniors lui a permis de faire ses premières armes à l'international avec un Top 10 sur un sprint à Obertilliach. Poursuivant sa route en dehors des groupes nationaux, elle réussit néanmoins à se sélectionner pour l'ouverture de l'IBU Cup à Sjusjoen en novembre dernier, et réalisa deux belles prestations sur les sprints du Samse Biathlon National Tour à Bessans.
COLINE VARCIN
LENA ARNAUD
La passionnée
La franc-tireuse
nSC LA FÉCLAZ
Installée dans le groupe coupe du monde lors de la saison 2014/2015, Coline Varcin avait connu les joies d'un podium à Oslo, avec le relais féminin. Stoppée ensuite par l'éclosion de Justine Braisaz et les montées en puissance d'Anaïs Chevalier et Énora Latuillière, la Savoyarde était redescendue en IBU Cup, raflant au passage le titre de championne d'Europe de sprint en 2015. Malgré vingt départs en coupe du monde, elle n'a eu de cesse de faire des allers-retours entre l'IBU Cup et le circuit national. Véritable stakhanoviste de l'entraînement, elle repart à l'assaut d'une nouvelle saison internationale pour convaincre. Ses premières sorties à Sjusjoen sur l'étape inaugurale ont manqué de mordant, mais elle a fait le job lors du relais mixte, avant de revenir très en forme sur l'ouverture du Samse Biathlon National Tour de Bessans. 52
nSC GRANDVAUX
Léna Arnaud, c'est d'abord un niveau et un potentiel énormes. Née en 1996 comme Julia Simon ou Justine Braisaz, la Jurassienne a beaucoup gagné dans ses années jeunes. Double championne du monde juniors en 2015 (sprint et relais), elle décroche deux titres nationaux en sprint et en poursuite la même année. Elle termine ses deux saisons sur le circuit Juniors Cup dans le Top 10 du général. Dotée d'un caractère fort et entier, elle est capable de se transcender, mais manque parfois de constance. Elle doit apprendre à canaliser son énergie, pour lui permettre notamment de maintenir son niveau sur une saison entière. Ses passages dans les catégories U21 (juniors) puis seniors n'ont pas toujours été faciles à gérer pour la Franc-comtoise, surtout face à une concurrence féminine toujours plus dense.
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Quelles pistes Où trouver des espaces ludiques ? ouvertes aujourd’hui ?
Où skier dans les Combien coûte Montagnes du Jura ? l’accès aux pistes ? Y a-t-il des moniteurs Quelles dates pour les sur cette station ? événements de l’hiver ? Y a-t-il des webcams au départ des pistes ?
espace n o rd i q u e j u ra s s i e n .com Toutes les réponses sont sur
Le site internet de toutes les stations nordiques des Montagnes du Jura !
Crédit photo : Laurent Cheviet
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CHLOÉ CHEVALIER CHEVALIER
nCO DES SEPT LAUX
La force tranquille
SIMON
CHEVALIER
Championne de France cadette en 2011, la biathlète des Sept Laux a remporté chaque année au moins un titre national entre 2013 et 2016, participant également aux championnats du monde jeunes puis juniors. Sur le papier, après deux saisons intéressantes sur le circuit B, elle devait être la 6e fille du groupe coupe du monde, notamment grâce à sa vitesse sur les skis. Elle avait d'ailleurs goûté à l'élite, en décembre 2015, lors de l'étape slovène de Pokljuka. En début de saison dernière, une mauvaise chute et une blessure à la main sur le sprint de Beitostølen, l'ont empêché de jouer sa carte. Très en deçà de son niveau habituel, elle a lutté tout l'hiver pour sortir la tête de l'eau. Plutôt dans le rythme à Bessans et meilleure française sur la première étape à l'IBU Cup de Sjusjoen, la Dauphinoise doit se retrouver pour performer.
JULIA SIMON nCS LES SAISIES
La battante
SIMON
La Savoyarde, vainqueur du Samse Biathlon National Tour il y a trois ans, repart des championnats du monde jeunes avec une médaille de bronze et le titre en relais. Elle enchaîne, les années suivantes, avec plusieurs Top 10 sur les Mondiaux juniors, un titre européen et cinq titres de championne de France. La biathlète des Saisies possède de grosses capacités physiques et n'est pas du genre à se perdre en questions superflues. Elle franchit un nouveau cap l'hiver dernier en montant sur ses premiers podiums en IBU Cup. Une 3e place et une victoire à Martell qui lui ont permis de connaître ses premières sélections en coupe du monde, dans le chaudron de Ruhpolding, puis à Oslo où elle termine 24e du sprint. Jamais aussi forte que lorsqu'elle est dos au mur, la Beaufortaine est une véritable compétitrice qui ne lâche jamais, capable de tirs très engagés, notamment en debout.
ÉMILIEN JACQUELIN JACQUELIN
nCS VILLARD-DE-LANS
Le fougueux
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Le sport de haut niveau n'est jamais une science exacte, le biathlon l'est encore moins. Derrière ces douze cartes maîtresses, ils sont nombreux à attendre leur heure. Côté féminin, Myrtille Bègue, vainqueur du circuit IBU Juniors Cup, a clairement le profil d'une future grande. Très rapide sur les skis, la Pyrénéenne aimerait bien suivre les pas de son frère Aristide. Née la même année (en 1997), la Dauphinoise Déborah Laffont a passé un cap la saison dernière, s'installant discrètement dans cette équipe de France junior. Tandis que Gilonne Guigonnat et Lou Jeanmonnot-Laurent, qui entrent dans la catégorie U21 cet hiver, n'ont pas à rougir de la comparaison. Sérieusement blessée à la cheville fin juin, Caroline Colombo va devoir patienter avant de retrouver les cibles même si elle a déjà reçu l'aval des médecins pour reprendre le ski. Côté masculin, ils sont plusieurs à incarner la relève avec notamment la génération 97 des Martin Perrillat-Bottonet, Morgan Lamure et Hugo Rivail, génération à laquelle il faut ajouter les jeunes Émilien Claude et Martin BourgeoisRépublique. Pour ces talentslà, la route est encore longue, mais demain se construit aujourd'hui.
JACQUELIN
Troisième homme à monter sur la "boîte" en IBU Cup l'hiver dernier, le Dauphinois a terminé à la 5e place du général, pour sa première saison complète sur le circuit. Vainqueur du circuit national en U19, puis en U21 un an plus tard, le biathlète de Villard-deLans bénéficie d'une progression linéaire et franchit les étapes les unes après les autres. Sextuple champion de France, le Vertacomicorien est également médaillé sur le FOJE, les championnats d'Europe et les Mondiaux juniors. Porté par une grande confiance en ses entraîneurs, l'homme ne rechigne pas à la tâche et va à l'essentiel sans se disperser dans des détails inutiles. Vainqueur de la première étape d'IBU Cup en novembre à Sjusjoen, Émilien Jacquelin a su saisir sa chance en coupe du monde à Östersund, en signant des courses pleines d'autorité et en rentrant trois fois dans les points.
LES JOKERS DE L'ÉQUIPE DE FRANCE
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Crédits Photos : S. GODIN B. Becker - Station des Rousses
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FRÉDÉRIC MONS/PRESSE SPORTS
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Médaillée d'argent aux Mondiaux d'Hochfilzen en 2017, Darya Domracheva a renoué avec la victoire en coupe du monde, le 8 décembre, dans le même stade tyrolien. 56
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Domra cheva veut retrouver Darya
sa couronne La CHAMPIONNE BIÉLORUSSE avait conquis la planète biathlon, lors des Jeux olympiques de Sochi en 2014. Une mononucléose et l'arrivée d'un enfant dans le foyer qu'elle a créé avec Bjoerndalen l'ont ensuite éloignée des stades. À Pyeongchang, la jeune femme entend renouer avec les victoires.
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Darya Domracheva (ici à Kontiolahti, en 2015) est de retour sur le circuit coupe du monde après la naissance de sa fille.
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Après des Jeux olympiques de Sochi parés de gloire, Darya Domracheva n'a pas régné longtemps. Aux oubliettes la souveraine du biathlon mondial qui avait réussi l’exploit de remporter trois titres individuels en Russie, hors jeu la championne incontestée de la saison 2014/2015. La jeune femme, souffrant d'une mononucléose, a dû abdiquer. Quelques mois plus tard, alors qu’elle espérait enfin retrouver son trône, un autre obstacle l'en empêche, celui-ci moins dramatique, bien au contraire d'ailleurs : la Biélorusse, en couple avec Ole Einar Bjoerndalen, est enceinte. Après la naissance de leur premier enfant, le 1er octobre 2016, la reine de Sochi n'a plus qu'un objectif : son retour sur la scène internationale. « C’était un vrai défi pour moi et revenir n'a pas été facile », reconnaîtelle, lors d'un entretien accordé à Nordic Magazine. Mais le défi est relevé haut la main puisque, quelques mois plus tard, Darya Domracheva quittait les Mondiaux d’Hochfilzen avec une médaille d’argent, fruit d’un dur labeur, dans ses bagages. « J’y suis allée étape par étape, sans me presser. C'est ce qui m'a permis d’obtenir d'aussi bons résultats », analyse la championne. Pour cette nouvelle année olympique, celle qui a habité en Russie pendant treize ans, a décidé de ne rien changer à son programme, même si elle souligne que cette décision ne garantit rien. Il n'y a pas de formule miracle, ni de secret, juge l'adversaire de Marie Dorin-Habert ou Anaïs Bescond. « Je connais le but à atteindre et je cherche le meilleur moyen pour y arriver, décrit-elle. Cette année, j'ai alterné les stages à haute et basse altitude. » Ce programme sera-t-il suffisant pour renouveler l’exploit de 2014 ? Libérée en apparence de toute pression, la biathlète témoigne seulement de son impatience à « revivre l’atmosphère olympique. »
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Pour le reste, Darya Domacheva entend faire de son mieux. Un nouveau mot d’ordre pour la native de Minsk qui déclare ne plus avoir seulement le sport comme priorité. Sa maternité a tout remis en question. « Ma vision de la vie a changé, forcément, confirme-t-elle à Nordic Magazine. Quand je suis devenue maman, je me suis retrouvée responsable d’un petit être humain. Cela m'a fait grandir et j'ai réalisé ce qui comptait vraiment dans la vie. »
MAMAN D'UNE PETITE FILLE La petite Xenia, âgée d'un an, a bouleversé le quotidien du couple vedette de la planète biathlon. Il a fallu s'organiser. Dans un foyer qui comprend deux parents sportifs de haut niveau et un bébé, il n’y a pas d’autres choix. « Je cloisonne beaucoup, explique la triple cham-
Devenir maman m'a fait grandir. J'ai réalisé ce qui comptait dans la vie. Darya Domracheva
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VIANNEY THIBAUT/AGENCE ZOOM b
pionne olympique. Quand je suis à l’entraînement, j’y suis vraiment. Avoir une nounou sur qui l'on peut compter, ça aide beaucoup à ne pas s’inquiéter et à être à fond sur les skis. » Le reste du temps, Darya Domracheva ne pense qu’à sa famille. Mieux que personne, elle sait mettre sur pied un programme plein de câlins et de jeux qui plaît à tout le monde. Avec Ole Einar Bjoerndalen, il n'est toutefois pas interdit de parler biathlon à la maison, l’athlète admet même que c’est inévitable : « c’est intéressant pour nous deux, ces discussions nous permettent de progresser l’un comme l’autre. » Et elle ne cache pas son besoin d'être soutenue par son mari.
AMBASSADRICE DE SON SPORT Une solidarité inconditionnelle qui a même amené le Norvégien à s’installer en Biélorussie. Cela n'empêche pas son épouse, parfois, de s’entraîner avec l’équipe norvégienne. Mais toujours avec leur fille dans les parages ! « Avoir un enfant, surtout lorsqu'on voyage, ce n'est pas simple, sourit la maman. Il faut transporter toutes les affaires pour bébé… Finalement, on y arrive ! C’est aussi pour cela que nous choisissons des stages plus longs que d'ordinaire. » De toute façon, hors de question pour la biathlète de s’éloigner trop longtemps de son nouveau petit trésor. Darya Domracheva arrive parfois à allier sport et vie de
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À Sochi, en 2014, la Biélorusse avait décroché trois titres olympiques.
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Profession designer
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VIANNEY THIBAUT/AGENCE ZOOM
Darya Domracheva mène une double vie professionnelle. En plus d'être biathlète, la Biélorusse s'adonne à un autre métier, celui de créatrice de mode. C'est durant sa grossesse que l'épouse du champion norvégien Ole Einar Bjoerndalen a consacré beaucoup de temps à cette nouvelle activité qui la passionne. En septembre 2016, elle a d'ailleurs lancé sa propre marque. Des vêtements lifesport qu'elle a conçus elle-même. Ceux-ci, qu'il s'agisse de sweat, de bonnets, de polos ou encore de sacs sont vendus dans une boutique en ligne hébergée sur son site officiel, shop.daryadomracheva.by, où l'on peut naviguer en anglais et en russe et où il est possible de payer en euros, en roubles biélorusses ou russes. La jeune femme, qui, après la naissance de sa fille, vient de retrouver le circuit de la coupe du monde, va, dans les prochains mois, plutôt privilégier sa discipline qui a fait d'elle une véritable vedette dans son pays. Cela ne l'empêchera toutefois pas de suivre la mode en temps réel et de s’informer sur les nouvelles tendances. Et si Darya Domracheva se penche sur ses prochaines collections largement inspirées du biathlon, ce ne sera, promet-elle, que pour se relaxer. Elle profitera aussi des longs voyages d'un stade de biathlon à l'autre pour se pencher sur de futurs designs. Se lancer dans ce nouveau métier n'a pas été chose facile pour la triple championne olympique en titre. Si la rigueur, familière à cette sportive de haut niveau, lui a été utile, il lui a aussi fallu acquérir d'autres connaissances. Et maîtriser les nombreuses étapes propres à la création. Retranscrire sur ordinateur le fruit de son imagination a peut-être été l'étape la moins aisée. Férue d’art depuis son enfance, fille d'architectes, Darya Domracheva s’est formée. Elle n’a fait aucune étude. Elle a juste fait appel à d’autres créateurs afin de bénéficier de leurs avis éclairés et de leurs conseils. Bien sûr, la championne aux vingt-huit victoires en coupe du monde espère un jour voir ses fans porter ses créations. Cela représenterait, dit-elle, une vraie « fierté ». Elle peut en tout cas directement s'adresser à ses 90 000 abonnés d'Instagram pour faire connaître... et aimer son travail.
••• famille, en créant par exemple chez elle, dans la capitale biélorusse, un City Event de biathlon. « Je l'ai créé après ma saison 2013/2014 qui avait été un vrai succès, rappelle l’athlète. Le but était de proposer des activités familiales, de faire découvrir mon sport et son atmosphère. » C’est à partir de là qu’elle a véritablement mesuré l’engouement de ses compatriotes pour sa discipline. Elle a alors choisi d’ajouter au programme une course hors normes : la fameuse Legends Race où s’affrontent des stars du circuit. « C’est surtout une opportunité supplémentaire de populariser notre sport », assure Darya Domracheva. Après sa participation à l’édition 2016, Sandrine Bailly, ex-biathlète française, confiait qu’elle avait été impressionnée par « cette volonté de grandeur ». De quoi séduire l’IBU ? « J’aimerais qu’un jour, on organise chez moi une étape de coupe du monde, s'enthousiasme l'enfant du pays. C’est un sport vraiment intéressant, qui tient en haleine les spectateurs. » Lucide, elle sait que rien ne pourra se faire sans l'engouement de ses compatriotes. Et ceux-ci réclament des résultats. » D’où la persistance de la Biélorusse à toujours faire de son mieux. Le sésame pourrait d'ailleurs venir en février prochain, en Corée du Sud. Pour cela, il lui faudra réussir à défendre ses trois titres olympiques à Pyeongchang. Et être couronnée grande impératrice. n
Darya Domracheva tient à dessiner elle-même les modèles de ses collections.
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DANIEL ANOHIN
LES AVANTAGES DE MINSK
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En février, Ole Einar Bjoerndalen participera à ses septièmes JO. C'est notamment en Biélorussie que le biathlète norvégien s'est préparé : « J’aime être à Minsk, assure-t-il. C’est une ville très agréable. » Mais la capitale propose plus qu’un cadre de vie puisque ses pistes ressemblent beaucoup à celles de Pyeongchang où se déroulera la prochaine campagne olympique. Loin de leurs deux équipes nationales, Bjoerndalen et sa femme ont suivi un plan d’entraînement basé sur l’altitude, ce qui devrait leur permettre d’arriver en forme en Corée du Sud.
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grand portrait
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Lucas Chanava t
Diamant brut Si l’athlète, qui vivra sans doute ses premiers Jeux olympiques cet hiver, impressionne son monde par ses résultats et sa puissance, ses VALEURS HUMAINES séduisent également son entourage familial et ses amis.
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« Un esprit sain dans un corps sain. » Baptiste Gros n’y va pas par quatre chemins pour décrire, en quelques mots, son coéquipier du groupe France de sprint, Lucas Chanavat. Il faut dire que le solide gaillard du Grand-Bornand impose autant le respect sur la piste — ou à la cantine, tant son appétit est légendaire — qu’il inspire la sympathie en dehors. Professionnel jusqu’au bout des ongles, travailleur acharné, méticuleux, gueule de premier de la classe et gendre idéal, « Chanav » a tout pour lui. Itinéraire d’un sportif bien dans ses baskets. L’histoire débute du côté du Grand-Bornand (74). Sous la bienveillance des Aravis dominés par la Pointe Percée, grandit un gamin contemplatif. « Le contexte du vieux chalet familial perché au sommet du village était plus favorable à la balade qu’à la compétition. Dès que j’ai su marcher, je partais en rando avec mes parents. Ils m’ont raconté que, à quatre pattes, je doublais les marcheurs en montant au lac de Peyre », se rappelle l’intéressé qui, déjà, a la vitesse dans le sang. À l’époque, les responsables du ski-club local qui a formé tant de grands champions, de Roddy Darragon à Tessa Worley en passant par Sylvie
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Becaert, sensibilisent les parents du gamin pour l’inscrire en alpin. « Mais lui, ce qu’il voulait, c’était partir seul et tranquille en ski nordique. Se balader dans la forêt, profiter du silence, entendre le bruit des skis sur la neige froide, corrige Marc, le papa. Lucas est taiseux et solitaire, bien que très sociable. » Son intérêt pour les paysages sauvages et les espaces vierges conduisent logiquement Lucas Chanavat vers le nordique. « On s’amusait plus qu’on ne s’entraînait vraiment, rit-il aujourd’hui. Les sorties du pré-club étaient un bon prétexte pour progresser en jouant, grâce à l’approche très ludique de notre coach, Jean-Paul Favre. »
UN OBSERVATEUR ATTENTIF La recette est efficace et rapidement, les progrès se font sentir. Mais la compétition ne l’a pas encore piqué au vif : « Un jour, sur une course, il a même carrément oublié de partir », s’amuse son père. Lucas est d’abord en mode supporteur depuis le bord de la piste pour accompagner les performances de sa grande sœur, Lison. « Là aussi,
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La montagne a toujours été un formidable terrain de63jeu pour le sprinteur de l'équipe de France.
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LAURENT SALINO/AGENCE ZOOM
Lucas Chanavat, à Lillehammer en décembre, lors du sprint classique.
••• on préférait grimper aux arbres avec les copains », s’amuse-t-il. Au lycée du Mont-Blanc, en sport-études, il tombe sur des camarades épris de hauts faits : Thomas Voisin, Antoine Agnellet, Tanguy Vulliet ou Benjamin Cavet notamment. Et, déjà, il épate son entourage par son implication et son sérieux. « Lucas est un vrai passionné, il a toujours tout mis en œuvre pour la performance et l’optimisation de ses capacités physique et mentale. Même s’il était lent, quelquefois très lent, quand il s’agissait de recopier des cours, il savait se rattraper sur les skis ! », se souvient Antoine. L’ancien lycéen taquine volontiers son copain de chambrée en remarquant qu’il passait « l’heure d’étude obligatoire à étudier et décorti-
Il sait où il va et fait partie des athlètes qui ont compris ce qu'était une carrière dans sa globalité. Alban Gobert, manager du Haute-Savoie Nordic Team. 64
quer… la technique et le palmarès de l’ensemble des fondeurs du circuit de la coupe du monde. Il est devenu incollable le garçon ! » « Lucas est très curieux au point d’avoir parfois une approche mathématique, éclaire son ami, le Bornandin Alban Gobert, manager du HauteSavoie Nordic Team. Il sait où il va et fait partie des athlètes qui ont intégré ce qu’était une carrière dans sa globalité. Il cherche à comprendre les choses, avant de les appliquer et les adapter à son sport et à sa physiologie. C’est une grande et rare qualité. » Pourtant, cette curiosité intensive lui a parfois joué des tours. L’année des Jeux olympiques de la Jeunesse en 2012, Lucas Chanavat en fait trop, beaucoup trop et tombe dans le surentraînement. « J’avais sans doute trop optimisé la préparation, j’étais dans l’excès au niveau de la nutrition, de l’entraînement… »
UNE MACHINE MISE À RUDE ÉPREUVE Car si le jeune garçon était plutôt fluet, il a vite opéré sa mue physique, aidé par une génétique favorable : « Je tiens cela de mon grand-père parternel de 85 ans. Et il a fallu que je m’adapte à cette nouvelle corpulence », sourit-il humblement, oubliant volontairement les nombreuses heures passées sur les bancs de musculation. « C’est tout le paradoxe de “Chanav”, explique Baptiste Gros. Lucas est un gars bourré de belles valeurs, avec un fond extrêmement bon et sympathique et, à côté de ça, c’est une brute de chez brute... Une machine. En musculation, il met 15 kg de plus que les max de tout le monde dans l’équipe ! » Pourtant, la machine n’en est pas une, et la mécanique humaine s'enraye parfois. En septembre 2014, il passe par la case hôpital pour se faire opérer d’une hernie discale. La rééducation est longue, mais l’homme patient. Il ronge son frein. Attend son heure. « Après l’opération j’ai passé un long moment chez moi au Grand-Bornand
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Lucas Chanavat peut s'appuyer sur une cellule familiale solide. « Notre éducation a tourné autour de l'honnêteté avec soi-même », confie son père.
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LUCAS A DÉVELOPPÉ UN TEL COURAGE LORS DE SA BLESSURE AU DOS.
Benjamin Cavet, ami et athlète de haut niveau
••• sans avoir l’autorisation de m’asseoir ou bien de m’allonger sur le ventre. Une longue période où l’acceptation est primordiale. » Sa maturité l’aide à surpasser cette épreuve. Son entourage familial aussi : « On a la chance d’avoir une cellule familiale qui fonctionne bien, commente son papa, bénévole pour l'étape française de la coupe du monde de biathlon. Sans faire trop d’emphase, notre éducation a tourné autour de l’honnêteté avec soi-même. C’est une valeur très importante chez lui, comme le respect des gens et de la nature, et d’une certaine simplicité de vie. » « Cette blessure m’a appris à rebondir, confirme le fils. J’ai appris beaucoup de choses sur mon corps. À terme, je le vois désormais plus comme un avantage dans mon parcours. »
UN ATHLÈTE SANS LIMITE Ces deux derniers hivers de compétition attestent qu’il est dans le vrai. « Aujourd’hui, Lucas est l’adversaire à battre au sein du groupe France ! Sur des séances typées vitesse, ses qualités de puissance font qu’il est une sacrée référence, également en musculation. Il suffit de regarder une course comme Val Müstair l’an passé pour voir que ses adversaires courent différemment quand il est dans leur poule. Ses qualités ne passent pas inaperçues. Il a fait des progrès en endurance et a encore une belle marge de progression, analyse l’entraîneur Cyril Burdet, avec qui il s’est reconstruit. Son rendement technique, son rapport puissance musculaire et technique sont ses gros atouts. Pour moi, c’est un athlète qui n’a aucune limite, sauf celles qu’il se fixera. » « À l’image d’un Maurice Manificat, je ne vois pas ce qui peut l’arrêter un dossard sur le dos, abonde Alban Gobert. Il fait partie de ces rares athlètes aux qualités physiques, physiologiques et mentales supérieures. » Cette progression linéaire s’écrit en parallèle d’une ligne de conduite exemplaire en marge du ski. « Ses qualités humaines sont nombreuses : la gentillesse, la sympathie, la bienveillance », énumère son ami Benjamin Cavet, vice-champion du monde de ski de bosses en 2017. Mais le bonhomme sait aussi ce qu’il veut : « Lors de vacances à Majorque et d'une petite sortie dans les rues de Magaluf (quelque peu plus agitées que celles du Grand-Bornand), raconte Cavet, la serveuse
DATES 17 décembre 1994 : naissance au Grand-Bornand (74) Septembre 2014 : opération d’une hernie discale Décembre 2015 : première coupe du monde, à Davos 22 février 2016 : champion du monde de sprint U23 Février 2017 : second du team sprint préolympique avec Baptiste Gros
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n’en croyait pas ses oreilles d’entendre un jeune homme commander un coca… Lucas est très à l’écoute des autres, mais très ferme et sûr de lui dans ses décisions. Le tout avec légèreté et bonne humeur. » En cette saison olympique, Lucas Chanavat, devenu officiellement gendarme en septembre, préfère prendre les rendez-vous les uns après les autres : être bon en coupe du monde, avant de penser à Pyeongchang. Bien que représentant, avec les Poneys, une vraie chance de médaille pour le nordique tricolore, le Bornandin ne laisse rien transparaître. Peut-être là encore les signes d’une philosophie toute paternelle : « Sa maman Brigitte et moi avons la même idée, détaille Marc Chanavat. Ce qui est important, c’est que Lucas soit heureux d’une façon ou d’une autre. Il se sera construit une expérience durant sa carrière. Ce n’est pas l’objectif, mais le chemin qui importe. » Benjamin Cavet lui y croit déjà dur comme fer : « C’est sûr, celui qui va gagner en Corée du Sud aura des gros triceps, mais il faudra avant tout une grosse force de caractère. Lucas a développé un tel courage lors de sa blessure au dos. Sa connaissance de soi et de sa maturité feront la différence le 13 février. J’ai hâte de fêter ça autour d’une bonne tisane au printemps prochain ! » n
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ANTOINE GÉRARD Chien fou À 22 ans, le COMBINÉ VOSGIEN de Ventron devrait vivre ses premiers Jeux olympiques à Pyeongchang. Portrait d’un jeune homme bouillonnant et curieux de tout.
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Antoine Gérard cache bien son jeu. Derrière une bouille d’adolescent, des yeux noisette volontiers rieurs et un sourire de rigueur, bouillonne une boule de feu. « J’ai toujours été un excité, toujours eu de l’énergie à revendre », lance-t-il, dans un grand éclat de rire. Le Vosgien de vingt-deux ans a la discussion facile. « J’aime discuter, faire mille choses en même temps, bref vivre le moment présent. » « Il parle tout le temps et toujours, chambre gentiment son entraîneur en équipe de France, Jérôme Laheurte. Il a besoin d’extérioriser au maximum. » Mais surtout, il aime parler de sport. De tous les sports. Enfant, avec ses deux frères, Julien et Tanguy, il a touché à peu près à toutes les disciplines : saut, course à pied, ski, VTT, sports collectifs, tennis…
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Le jeune homme trouve son exutoire autour de la maison familiale, isolée et plantée sur les hauteurs du petit village de Ventron, au cœur des Hautes-Vosges. L’imagination aidant, la fratrie s'invente d’innombrables compétitions internationales : « Dans mon enfance, j’ai été champion du monde et olympique du 400 m, de combiné nordique, de natation, du 100 m, énumère-t-il fièrement. J’ai même battu le mur de la maison en finale de Wimbledon… »
TOMBÉ DANS LA MARMITE « Dès qu'il faisait beau, on s'affrontait le week-end, se souvient Julien, de huit ans son aîné. On fabriquait des tremplins, organisait des courses de ski de fond entre nous dans le pré. En fait, 69
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CHRISTOPHE PALLOT/AGENCE ZOOM
Antoine Gérard dans le ciel de Chaux-Neuve.
••• Antoine est tombé dans la marmite du sport quand il était petit. » Le sport est d’ailleurs plus qu’un métier pour le coéquipier de François Braud, c’est une véritable passion. L’histoire moderne du cyclisme, du ski ou de l’athlétisme n’ont pas de secret pour cette ency-
Il est très gentil. C'est un homme à marier. Delphine Claudel
clopédie vivante. « Jason Lamy Chappuis m’a dit un jour : “Tu connais mieux ma carrière que moi !” J’aime les batailles entre les grands champions, ces grandes histoires qui font la légende du sport. » « Il ne faut pas le déranger pendant le Tour de France, atteste la fondeuse Delphine Claudel qui partage sa vie dans un appartement à Bois d’Amont. Même en tant que téléspectateur de saut par exemple, il vit le concours avec l’athlète. C’est tout lui. Mais il sait faire plein d’autres choses et il est très gentil, c’est un homme à marier », sourit la jeune femme, originaire de Remiremont. 70
En grandissant aux côtés d'oncles, tantes et cousins qui enseignent le ski, Antoine Gérard s’est naturellement tourné vers cette culture nordique omniprésente à Ventron, fief également du jeune sauteur Paul Brasme. À six ans, il s’élance sur un tremplin de quinze mètres ! Le frisson et l’adrénaline sont là, le gamin accroche. Mais le skating demeure nécessaire pour « le défouler ».
FIERTÉ FAMILIALE Son chemin vers le combiné est donc tout tracé. Passé par l’incontournable lycée de Gérardmer pour qui souhaite se lancer dans un sport-études, le futur bachelier en économie s’épanouit. « Même si les premières années en juniors étaient difficiles, j’étais heureux de faire ce que je faisais. » Le Véternat n’est pas du genre à se prendre la tête. Arrivé dans le combiné nordique comme un chien dans un jeu de quilles, il n’a pas fait grand-chose comme tout le monde. À 19 ans, après de belles performances en coupe d’Europe, puis un passage remarqué sur feue la coupe du monde B, le voici projeté dans le grand bain des championnats du monde de Falun en tant que cinquième homme, derrière les quatre historiques : Sébastien Lacroix, Jason Lamy Chappuis, François Braud et son compatriote Maxime Laheurte. « J’étais comme un gosse là-bas, se souvient-il. J’ai vécu la médaille du relais et c’est à cette occasion que j’ai partagé la chambre de Jason, j’ai vécu un grand moment. » « Sa réussite est une fierté pour toute la famille, poursuit son frère Julien. Même s’il est un peu tête en l’air et qu’il semble souvent planer, il reste le petit frère qu’on veut protéger et qu’on veut voir briller. »
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••• Deux ans plus tard, c’est à Lahti en Finlande qu’il poursuit son apprentissage du haut niveau mais, cette fois, en tant que titulaire. « Une émotion différente, dit-il simplement. Mais également un grand moment de vivre des Mondiaux de combiné dans un pays nordique. » « Même si on décelait chez Antoine un potentiel intéressant, on n’imaginait pas le voir arriver en coupe du monde aussi vite, analyse Jérôme Laheurte. Il est toujours constructif et positif : chaque entraînement lui permet d’avancer. Il ne s’affole jamais ». « C’est sa façon de vivre le moment présent. Ce caractère positif est précieux », juge sa compagne. L’hiver dernier, un fait d’armes l’a fait entrer dans les cœurs des passionnés de combiné nordique. À Chaux-Neuve, devant sa famille et ses amis, et « malgré une bonne dose de stress sur la première journée de compétition », il parvient à se libérer le dimanche et signe une course pleine, devenant alors le chouchou du week-end – derrière le chouchou historique, un certain Jason Lamy Chappuis ! « Les grands rendez-vous me transcendent. Pour lâcher prise, je m’inspire des athlètes qui sont bien dans leur tête, qui sont heureux de faire ce qu’ils font. Je fais de la compétition pour m’amuser, pour me faire plaisir. Et je suis certain que c’est ainsi que les résultats viendront. »
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C’est à Lahti en Finlande que le Vosgien poursuit son apprentissage du haut niveau mais, cette fois, en tant que titulaire.
GIOVANNI AULETTA/AGENCE ZOOM
UN ATOUT POUR LA FRANCE Il accorde d’ailleurs une grande importante à son entourage qui se déplace parfois sur des coupes du monde dans le Doubs ou à Schonach. « Il a plaisir à nous voir le long de la piste ou dans les tribunes », confirme un frère attentionné. Amateur de romans policiers et de thrillers – quand il parvient à se poser un instant ! –, ce curieux de nature a déjà lu beaucoup de choses sur le site des Jeux de Pyeongchang et rêve maintenant d’y concourir : « Ce serait ouf d’y aller (sic) ». « Il se battra pour décrocher son ticket. Et tant mieux, car il adore cela la confrontation. Je lui souhaite vraiment de se qualifier pour la Corée », espère l’aîné de la fratrie. D’autant qu'Antoine Gérard a de sérieux atouts dans son jeu : « Antoine progresse très vite, il nous l’a montré l’hiver dernier, analyse son coach. Il a un physique plutôt costaud et peut aller très vite sur des neiges délicates ». Après avoir vibré avec passion devant les dernières lignes droites de Vincent Defrasne devant Ole Einar Bjoerndalen à Turin en 2006 et de Jason Lamy Chappuis face à Johnny Spillane en 2010, le Vosgien peut désormais écrire son histoire olympique avec l’équipe de France de combiné. Et pourquoi pas en lettres dorées… n
Antoine Gérard vu par Maxime Laheurte « Antoine est un garçon heureux de faire partie d'un monde qu'il admire depuis tout petit, observe Maxime Laheurte, membre de l’équipe de France de combiné nordique et Vosgien, comme Antoine Gérard. Il est très expressif, il est vivant. » Il ajoute : « Il est gaffeur, parfois maladroit et ça nous fait beaucoup rire ! Humainement, il est fidèle à lui-même, il ne triche pas et, sportivement, il n'a pas de limite. Son 72
mental de conquérant est son gros point fort. A contrario, il est parfois trop excité, trop dissipé et il lui arrive de passer totalement à côté de certaines séances, mais il fait de gros progrès pour se corriger. Il a grandi d'un seul coup et, physiquement, c'est devenu un homme en un rien de temps. Ses progrès de l'an passé ne sont qu’un début, car il est tout près de stabiliser sa technique de saut et, à ski, je ne sais pas jusqu'où il ira.
Sa mémoire sportive est… folle ! Par exemple, si je ne me souviens plus d'un de mes classements sur une course, je n'ai qu'à lui demander ! Il passe son temps à regarder des vidéos de nos compétitions sur YouTube. Il a raison de faire cela car on apprend beaucoup sur nos adversaires par ce biais. Par contre, si l'on remonte au-delà de 1998, ses connaissances laissent à désirer ! [Rire] »
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ALEXIS BOICHARD/AGENCE ZOOM
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Robert Treitinger a été entraîneur à Innsbruck, en Suisse et pour une équipe des Pays-Bas, avant d'arriver en France.
ROBERT Treitinger Le goût des autres Il est l'adjoint de Gérard Colin. À ce titre, l'Autrichien a contribué à redonner à l'équipe de France de SAUT À SKI ses lettres de noblesse.
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Robert Treitinger est né au pays du saut à ski, à Innsbruck. C'est un peu comme si Martin Fourcade avait vu le jour à Ruhpolding ou Jo-Wilfried Tsonga du côté de Roland-Garros. Pour autant, l'enfant qu'il a été n'a pas eu que le Tyrol autrichien pour unique horizon. Il a toujours regardé par-delà les Alpes. Une mère anglaise, une histoire familiale qui passe par l'Italie, lui ont forgé un caractère poreux aux autres. L'entraîneur-adjoint de l'équipe de France est un homme curieux des multiples cultures européennes. En témoigne sa drôle de passion pour les accents. « J'ai grandi sans peur de parler une autre langue », confirme-t-il dans un français impeccable. En la matière, son apprentissage n'a pas de frontière. « J'ai appris le Norvégien tout seul », glisse-t-il, sourire aux lèvres, pour l'anecdote. Ce polyglottisme n'a rien d'un hobby. Il touche au structurel. « Il me permet d'aller partout et de m'adapter, sans perdre mon identité »,
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explique l'intéressé. Et d'ajouter : « Je n'aime pas être dans un pays sans en comprendre les habitants. »
DE L'ENTREGENT « Il connaît beaucoup de monde et le fait de parler plusieurs langues permet d'être plus introduit où que nous soyons », constate Vincent Descombes-Sevoie, le chef de file des sauteurs tricolores. « C'est un Autrichien », résume le Vosgien Gérard Colin, responsable du groupe France en coupe du monde. Sous-entendu, « il nous a ouvert pas mal de portes. » C'est que Robert Treitinger est aussi un pur Tyrolien. Celui qui travaille en France tout en se voyant bien habiter Oslo, sa « ville préférée », ressent d'ailleurs l'imperturbable et constant besoin de s'en retourner chez lui, dès que la longue tournée des 75
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••• tremplins mondiaux le lui permet. Dans la ville qui a accueilli les Jeux olympiques d'hiver de 1964 et 1976, l'homme rentre à la maison. Ses souvenirs y ont leurs racines. « À quatre ans, je savais déjà que je voulais faire du ski », se souvient-il. Derrière chez lui, dans un champ en pente raide, son père prépare la piste. Avec une petite bosse. Dans son imaginaire, ce pré se transforme en tremplin de Bergisel. L'enfant, qui a avalé tout rond un en-cas, n'a pas encore fait ses devoirs. Peu importe. Il s'élance, le plus petit d'une bande de gamins intrépides qui rêvent de devenir les nouveaux Karl Schnabl. La passion est grandissante, dévorante. Que d'heures passées à regarder la télévision qui retransmet les concours ou à collectionner les autographes des athlètes qui viennent participer à la Tournée des Quatre-Tremplins. Sa plus grande fierté, le paraphe de Matti Nykänen, considéré comme le plus grand sauteur à ski de l'histoire. Il lui a fallu trois années d'obstination. Mais que celui qui, aux JO de Calgary, a remporté les trois médailles d'or de la discipline, lui tape en plus sur
vaille à la ferme pour gagner un peu d'argent, a de l'influence. Les apprentis compétiteurs sont attentifs à ce qu'il leur dit, autant que lui sait les écouter. À 19 ans, il devient donc entraîneur au Ski-Klub Innsbruck. Un poste qu'il confortera avec un diplôme universitaire du niveau Master. « Une des meilleures formations de ma vie. » Ceux dont il a à s'occuper sont devenus des stars : Gregor Schlierenzauer, Manuel Fettner, Clemens Aigner... Ces sauteurs évoluent encore en coupe du monde. C'est là qu'il les croise aujourd'hui. Entre-temps, Robert Treitinger a consacré trois années aux combinés suisses. Une expérience compliquée, l'équipe ayant été confrontée à plusieurs drames intimes. Puis, il s'est occupé de trois sauteurs... des Pays-Bas. Jusqu'à ce que cette aventure atypique prenne fin. Le polyglotte n'en a pas fini avec l'Europe. Deux nouveaux postes s'ouvrent à lui : l'un à Trondheim, en Norvège ; l'autre en France. Il se rend dans chacun des pays, rencontre les responsables avec qui il s'exprime dans leur langue. « Et à Trondheim, ils ont un sacré accent ! », s'amuse-t-il. L'heure est à l'hésitation. « Quand je t'écoute, je sais déjà où tu vas aller. Il faut être honnête avec toi », le bouscule Gregor Schlierenzauer, recordman du nombre de victoires en coupe du monde.
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JFK/EXPA/PRESSE SPORTS
LA TÊTE ET LES JAMBES
Gérard Colin, Robert Treitinger, Fabien Saguez, Ronan Lamy-Chappuis, Manon Zanetti et Vincent Descombes-Sevoie. l'épaule aura été une belle récompense. À l’époque, Robert Treitinger n'évolue pas en club de ski. Jusqu'à l'âge de douze ans, il pratique la gymnastique. Après, « c'était déjà un peu tard », reconnaît-il. Sous entendu, pour mener une carrière d'athlète de haut niveau. Une grave chute survenue à Seefeld à 14 ans tuera définitivement toute prétention. « J'étais devenu mauvais sauteur à cause de la peur », résume l'Autrichien. L'histoire ne s'achève toutefois pas sur ce renoncement. Son coach d'alors lui trouve d'autres qualités. Le jeune homme qui, à côté, tra-
Avec Robert, c'est précis, clair et professionnel. Vincent Descombes-Sevoie, sauteur à ski
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En fait, Robert Treitinger a été séduit par le projet de la Fédération française de ski. Sa rencontre avec Gérard Colin, ancien sauteur à ski qui vient de prendre en main le destin des tricolores, s'est bien déroulée. « On s'est compris », dit-il. « On a appris ensemble », ajoute le Vosgien. La tâche est immense, l'équipe de France en lambeaux après la nonsélection de son chef de file aux Jeux olympiques de Sochi. Il y a donc tout à reconstruire. Chacun, à sa manière, va se retrousser les manches. « C'est ensemble que nous nous sommes sorti la tête hors de l'eau », se félicite le Tyrolien qui a grandement contribué à redonner de la fierté à un groupe bien trop modeste, à côté des grandes nations du saut à ski. Difficile de ressentir de l'émulation quand un seul athlète prend les airs. « Je connais bien mon rôle, précise-t-il tout de go, soucieux de ne pas s'attribuer tout le mérite. Je suis clairement l'assistant de Gégé ». À lui la préparation physique et mentale. « Pour certaines choses, les approches de travail ont changé, constate Vincent Descombes-Sevoie. Il faut se concentrer différemment. Parfois, les séances sont courtes mais demandent beaucoup d'énergie, finalement comme sur le tremplin. » Se mettre dans la tête du sauteur. La méthode peut paraître simple, elle est, au contraire, d'une grande complexité. Elle nécessite de la confiance, une relation dépouillée de toute animosité et de la modestie. « Dans le groupe, nous n'avons aucun problème pour mettre les choses à plat. Si un entraîneur critique un athlète, ce n'est pas personnel », explique Robert Treitinger, qui rejette toute forme d'hypocrisie. « C'est précis, clair et très professionnel », confirme le Chamoniard. En deux saisons, tout a finalement changé. La France s'est fait une place. « Les autres nations sont impressionnées par le travail réalisé avec Vincent », constate Robert Treitinger qui, au passage, note le profond respect dont bénéficie Gérard Colin dans la caravane : « Le commentateur de la télé autrichienne lui parle en français. » Le petit garçon qui se rêvait en champion pose sans aucun doute un regard bienveillant sur l'homme qu'il est devenu. Certes, il n'a pas occupé le devant de la scène. Mais il est toujours là, avec le sentiment d'être un privilégié, en songeant à tous ces « moments exceptionnels qu'on a vécu et qu'on vit encore. » « Je suis encore là », confie-t-il sobrement. Rassuré d'avoir fait tout ce chemin, tout simplement fier à l'idée d'aller aux Jeux olympiques. n
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Marie Dorin-Habert
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l y a des signes qui ne trompent pas. C’est ainsi que, lorsque ces indicateurs s’allument chacun leur tour, je me dis que cette saison sera sans doute la plus difficile, sinon la dernière de ma carrière. Nous sommes à l’aube d’un nouvel hiver, dans le bus qui nous emporte de Sjusjoen à Östersund. Les paysages défilent comme autant de décors blancs propices aux rêves et je suis nostalgique à l’avance de ce qui me manquera peut-être l’an prochain. Rappelée à l’ordre par un corps qui ne suit qu’à grand-peine les exigences du sport de haut niveau, j’essaie d’expirer par les naseaux ce doute qui me ronge : ai-je le niveau cette saison ? Serai-je à la hauteur de mes ambitions ? Pour le moment, la réponse est non. Pulsations cardiaques hautes, vitesse de déplacement lente, résistance moindre à l’effort violent, sommeil difficile, système immunitaire à plat... Les résultats à court terme semblent compromis !
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t pourtant, l’esprit nordique résonne toujours en moi. Les premières neiges m’enveloppent de leur silence feutré et les courtes journées nimbées de cette couleur dorée caractéristique de la Scandinavie contredisent la sensation de lassitude qu’exprime mon corps.
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Les premières neiges m’enveloppent de leur silence feutré.
Alors je plonge de nouveau au-delà de la vitre du bus dans les plaines vides, avalant le blanc jusqu’à m’en emplir le corps. Je m’accroche à cet hiver qui m’a tant de fois transportée à travers des émotions folles. Je ressens encore la magie de la glisse sur des pentes vierges lorsque la neige soufflée par le vent forme une croûte dure supportant mon poids. Je ressens mon souffle lorsqu’il est court, poumons en feu gonflés au maximum de cet air froid duquel il faut extraire l’oxygène. Je ressens la contraction de toutes ces fibres musculaires se pliant comme un ressort pour m’envoyer plus haut.
Blanches pensées d'un hiver naissant
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SINDY THOMAS
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e ressens enfin le dernier effort, celui qui accroche d’un regard fou la ligne d’arrivée proche. Et, comme une petite mort, je ressens mon corps qui se relâche complètement allongé dans la neige, l’avalant de nouveau par la bouche et le nez, en saccades douloureuses, avec la sensation d’avoir donné aujourd’hui encore une partie de mon être à ce sport qui m’a vu grandir. Je retourne à ma place dans ce bus. Le voyage est interminable et mes errances m’ennuient à présent. Les doutes ne sont pas partis durant mon court voyage intérieur. Il me reste encore quelques jours... Alors, j’attends. n Marie Dorin-Habert, sextuple médaillée lors des Mondiaux de biathlon d'Oslo en 2016, et double médaillé olympique.
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Terre nordique
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JURA
ÉVOLÈNE LES HAUDÈRES – AROLLA
Le nordique en haute montagne
En Valais, dominé par les 4 357 m de la Dent Blanche, le VAL D’HÉRENS offre une palette toujours plus large d’activités nordiques. 80 80
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À raquettes, les paysages époustouflants de cette région du Valais s'offrent à tous les amoureux de la nature.
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Terre nordique
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À partir de Sion, quand on s’engage dans le val d’Hérens aux pentes ô combien escarpées, qu’on se retrouve face à l’imposante Dent Blanche et son glacier – sans parler des autres sommets environnants à peine moins hauts – on se sent petit, mais bien. La vallée a conservé toute son authenticité, ses traditions, loin de ces lieux qui ont beaucoup – trop – sacrifié au tourisme de masse et à la modernité. Ici, c’est la montagne qui domine, dans ce qu’elle a de beau, de noble et de sauvage, d’attirant et d’effrayant en même temps. Pour dire vrai, on peine un peu à croire qu’on va y trouver un petit
Berne Vaud Valais HauteSavoie
Évolène
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paradis pour les activités nordiques, tant on est loin des grands espaces du Jura ou de l’Engadine. On imagine plus volontiers l’endroit être le rendez-vous des alpinistes et skieurs de haute montagne. Il l’est évidemment. Mais il accueille aussi les amateurs de ski de fond, de raquettes et de randonnées pédestres douces grâce à des installations qui méritent le détour. « Notre offre dans ce domaine se développe de plus en plus. » Michaël Moret, directeur de l’office du tourisme d’Évolène Région, n’est pas peu fier de mettre en avant les possibilités que présente sa région en ce domaine. Et d’expliquer que, « comme au niveau du ski alpin, nous sommes limités et ne pouvons pas soutenir la comparaison par rapport aux stations des 4 Vallées ou à Crans-Montana, il nous faut capter une autre clientèle, celle qui apprécie le ski de fond et la randonnée à raquettes notamment. » Il ajoute : « Dans le Valais Central, notre centre nordique est de mieux en mieux noté car notre région, très nature, correspond bien à ces activités. De plus, nous avons la chance de bénéficier généralement d’un bon enneigement. Nous avons d’ailleurs gagné des parts de marché. Preuve en est que depuis cinq ans, nous avons enregistré une forte augmentation de ventes de vignettes de ski de fond. » En fait, le centre nordique de la région d’Évolène se divise en deux parties bien distinctes, séparées par une dizaine de kilomètres et sur82
Les pistes d’Évolène/Les Haudères et d’Arolla totalisent 65 km de tracé et sont homologuées FIS.
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UN HAUT LIEU DU SKI ALPINISME
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Si la région d’Évolène-Les Haudères-Arolla offre de belles possibilités pour les amateurs de ski de fond, elle est avant tout connue, en hiver, pour être un haut lieu du ski alpinisme, en particulier du côté d’Arolla. La renaissance, en 1984, de la Patrouille des Glaciers, à laquelle un homme du village, Camille Bournissen, a fortement contribué, n’est pas étrangère à cet intérêt. Cette course par équipes de trois, militaire à sa création dans les années quarante, relie Zermatt à Verbier sur 53 km (101 km effort) et passe précisément par le plus haut village du val d’Hérens, situé à mi-parcours. Celui-ci est en outre le lieu de départ de la Petite Patrouille, longue de 26 km (53 km effort). Depuis 1984, la Patrouille des Glaciers se déroule tous les deux ans et son succès est allé grandissant. Elle est toujours organisée par les militaires, mais elle est aussi ouverte aux équipes civiles et étrangères, masculines et féminines. En 2014, ce ne sont pas moins de 5 316 skieurs qui ont pris part à la grande et à la petite patrouilles. D’ailleurs, en raison du grand nombre de participants, deux départs sont donnés, à quatre jours d’intervalle, tant de Zermatt que d’Arolla. « Le ski alpinisme occupe une place très importante dans notre région, relève Michaël Moret. Nous nous attendons à accueillir beaucoup de skieurs cet hiver du côté d’Arolla car la Patrouille des Glaciers est à l’agenda en 2018, du 17 au 21 avril. Dès que les conditions le permettent, beaucoup de participants viennent s’entraîner chez nous. »
tout près de 600 mètres d’altitude. Pour atteindre la première, qui se situe entre les villages d’Évolène et des Haudères, il faut rejoindre les rives de la Borgne. « Nous avons là 40 km de pistes de ski de fond tracées pour le classique et le skating, de part et d’autre de la rivière, relève Michaël Moret. Chacun, quel que soit son niveau, peut y trouver son compte. »
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L’autre partie est à quelque 2 000 mètres d’altitude, entre le lieu-dit La Gouille et le village d’Arolla où 20 km de pistes sont damées pour les deux styles. Le décor est différent, plus ouvert sur les montagnes environnantes, en particulier le Mont Collon et le Pigne d’Arolla. Un régal pour les yeux de qui aime la vue des sommets et des glaciers. Dans ce secteur, les amateurs de randonnées à raquettes – il y a cinq parcours proposés sur l’ensemble de la région – ne manqueront pas d’aller au magnifique Lac Bleu, situé au-dessus de La Gouille. Attirer une nouvelle clientèle, cela signifie développer l’offre en investissant dans de nouvelles infrastructures. À cet effet, Évolène Région a fait l’acquisition d’un canon à neige cette année. « L’hiver dernier, nous n’avons pas pu tracer avant le mois de janvier, fait remarquer Michaël Moret. C’est ce qui nous
PATROUILLE DES GLACIERS
DE NOMBREUX INVESTISSEMENTS
La Patrouille des Glaciers passe par le plus haut village du Val D'Hérens. Elle se déroulera en 2018. 83
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Terre nordique CARNET D'ADRESSES
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SE RENSEIGNER
SE RESTAURER
Évolène Région Tourisme Place de Clos Lombard 6 1983 Évolène Tél : 0041 (0)27 283 40 00
Le Refuge à Évolène Situé à Évolène, il jouxte la piste de ski de fond et vend les vignettes. Le café est en mélèze alors que la salle à manger est en arolle du pays. La cuisine est variée : viandes grillées, chasse, poissons et crustacés côtoient les mets traditionnels valaisans.
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SE LOGER 5 villages, 16 hôtels La région offre de belles possibilités pour se loger dans l’un des 16 hôtels situés dans cinq villages différents (Évolène, Les Haudères, Arolla, La Sage et Ferpècle). Cela va de la petite pension de montagne à l’hôtel trois étoiles tout confort. Il existe aussi quelques Bed & Breakfast à Évolène, La Sage et Villa.
a incités à nous équiper de cette installation. Notre piste entre Évolène et Les Haudères étant située en fond de vallée, au bord de la rivière, donc passablement ombragée, elle est idéalement placée. » Les amateurs de ski de fond en nocturne ont également la possibilité de pratiquer leur sport favori sur une piste de deux kilomètres. « Nous avons engagé quelque 100 000 francs [plus de 85 000 euros, N.D.L.R.] pour la doter d’un éclairage qui fonctionne à l’énergie solaire, ajoute notre interlocuteur. Nous avons pensé également à ceux qui aiment se balader avec leur chien en leur réservant un secteur. Pour l’hiver prochain, nous aimerions encore construire un vestiaire pour offrir la possibilité de se changer et de se doucher, car la majorité de nos skieurs viennent à la journée. » Incontestablement, la région a beaucoup d’atouts. Elle a pourtant un problème, qui l’empêche notamment d’être répertoriée dans la liste des centres nordiques de SuisseMobile [lire page 90] : ses pistes ne sont pas homologuées au regard de la loi valaisanne. « Tant nos parcours de ski de fond que ceux de VTT devraient l’être. Or, dans la situation actuelle, c’est compliqué, admet Michaël Moret. Nos pistes passent beaucoup sur des zones privées ou à bâtir. Nous avons la volonté de parvenir à une solution, mais cela demande du temps. » n
Pwww.lerefuge.ch
Pwww.latza.ch
VOIR
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Le carnaval d’Évolène
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À Évolène, le carnaval est une véritable institution. Il démarre le 6 janvier, au cœur de la nuit de l’Épiphanie, pour s’achever cinq semaines plus tard, lors du Mardi gras. Soit, en 2018, le 13 février. Ce carnaval ne s’explique pas, il se vit !
JEAN-NOËL GASPOZ, FIDÈLE AU CLUB DES PIONNIERS Lorsque le Club sportif des Pionniers du val d’Hérens a été créé, en 1973, Jean-Noël Gaspoz n’était pas encore né. Il y a deux ans, ce juriste âgé maintenant de 32 ans, qui travaille au Service de l’énergie et des forces hydrauliques de l’État du Valais, en est devenu le président. Une tâche qu’il prend très à cœur et avec beaucoup de dynamisme. Chez les Gaspoz, à vrai dire, c'est un peu une affaire de famille. Car, avant d’entrer dans l’équipe dirigeante, Jean-Noël en a été un membre actif tandis que son père, Jean-Pierre, en était le président. « Dans mes plus jeunes années, j’ai été compétiteur de ski de fond à l’échelon régional. Maintenant, je fais encore un peu de sport, mais je me suis plus volontiers glissé dans la peau de l’organisateur », dit-il. Outre deux courses de ski de fond, Jean-Noël Gaspoz et ses amis organisent, en été, le Raid Évolénard, une importante épreuve de VTT. Et comme ils ne veulent pas s’arrêter en si bon chemin, les voilà partis pour mettre sur pied une course d’orientation à ski de fond fin février. C’est peu dire que dans la jeune génération, les Gaspoz aiment s’investir dans la région. Tandis que Jean-Noël est à la tête du Club sportif, son épouse, Virginie, est présidente de la commune d’Évolène [maire dans le canton du Valais, N.D.L.R.].
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On peut également louer un chalet ou appartement, via des agences de location ou directement auprès de propriétaires. Un certain nombre de logements de groupe sont disponibles dans différents villages. Si on a envie d’un séjour insolite et de faire connaissance avec les célèbres vaches de la race d’Hérens, qui participent aux fameux combats de reines, on peut aller au Gîte rural de la ferme du Clos Lombard à Évolène.
L’hôtel-restaurant de La Tza est proche de la piste de ski de fond, peu avant Arolla. Il est possible d’y acheter la vignette. Le restaurant sert des spécialités suisses et valaisannes, ainsi que des pizzas faites maison. On peut se loger dans des chambres à une ou deux personnes, ou en dortoir.
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Hôtel-restaurant Aiguille de La Tza à Arolla
ÉVOLÈNE LES HAUDÈRES & AROLLA
60KM CLASSIQUE & SKATING PISTE ÉCLAIRÉE INITIATION AU BIATHLON
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www.evolene-region.ch info@evolene-region.ch 027 283 40 00
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Ancien biathlète, ce Savoyard de 26 ans s’est installé à Évolène, où il initie les gens à la pratique de son sport favori.
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l est des parcours de vie qui, parfois, prennent une trajectoire à laquelle on ne s’attend pas forcément. Ainsi en va-t-il de celui de Florian Blanchet. Il y a trois ans, il a fait le choix de quitter sa Haute-Savoie natale pour venir travailler dans un magasin de sports à Arolla. De fil en aiguille, il s’est fait une place dans la région et donne, depuis l’hiver dernier, des cours d’initiation au biathlon. Il suffit de prononcer le nom du sport incarné internationalement par Martin Fourcade pour voir les yeux du jeune homme briller. De plaisir bien sûr, mais aussi, si l'on y regarde bien, avec un petit voile de nostalgie. « Il y a quelques années, c’était toute ma vie, lâche-til. Je voulais vraiment faire carrière. » Natif de Sallanches, il a commencé par le ski de fond, mais s'est très rapidement accompagné d'une carabine. « J’ai couru en minimes, cadets et juniors, explique-t-il. J’étais aux portes de la coupe d’Europe quand j’ai eu des problèmes de santé au niveau des jambes qui m’ont contraint à renoncer à la compétition. » Pour Florian Blanchet, le coup a été dur
Il n’a pas fallu longtemps à Florian Blanchet pour que son passé revienne à la surface. « Assez rapidement, on m’a proposé de lancer une activité de biathlon, sous forme d’initiation, dit-il. Nous avons eu la chance de pouvoir installer un pas de tir de 10 m dans l’arène où se déroulent les combats de reines aux Haudères. J’accueille les gens de tous âges, à partir de dix-
400 personnes ont été initiées l'hiver dernier sur la station.
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PAS DE TIR À 10 M
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Monsieur Biathlon
douze ans. L’hiver dernier, nous avons eu un joli succès puisque plus de 400 personnes sont venues s’essayer à ce sport. Nous faisons cela de manière très ludique, mais je suis ouvert s’il y a des demandes pour une pratique plus compétitive. » Le Français aimerait développer l’activité, mais l’étroitesse du pas de tir la limite forcément. « Installer un pas de tir à 50 m coûterait beaucoup trop cher, reconnaît-il. Il n’empêche que ça m’intéresserait de faire venir des gens connus pour mieux faire connaître le biathlon dans la région. » Quant au futur plus lointain, le Savoyard rêve de pouvoir travailler dans le handisport. n
Florian Blanchet, originaire de Sallanches, aimerait recevoir à Évolène quelques stars du biathlon.
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tant il plaçait d’espoir dans son sport favori. « Pendant une année, je n’ai pas refait le moindre sport, précise-t-il. Heureusement, j’ai pu compter sur le soutien de mon coach de biathlon, Stéphane Grosset. Il m’a beaucoup aidé à faire le deuil de mes rêves de carrière. » Après avoir entamé des études et obtenu une licence en commerce et marketing, il a travaillé dans un bureau. « Mais je n’étais pas fait pour être enfermé, ajoute-t-il. J’avais besoin du grand air, de la neige. Par chance, un ami installé en Valais m’a proposé une place de travail chez Bournissen Sports, à Arolla. C’est ainsi que je suis arrivé dans le val d’Hérens. »
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Terre nordique
À L'AGENDA
L’ÉVOLÈNE NORDIC TROPHY. Le Club sportif des Pionniers du val d’Hérens organise deux courses cet hiver. L’une, sérieuse, le 7 janvier, l’Évolène Nordic Trophy en style classique, ouverte à tous. La course des enfants sera la deuxième des six étapes du Kids Nordic Tour en Suisse romande. La seconde, beaucoup plus déjantée, aura lieu le 3 février dans le cadre du carnaval. Tous les participants devront être déguisés. 86
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www.photographit.ch Photo J.-F. Robert
RĂŠveillez votre esprit fondeur!
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Site nordique
LES TUFFES EN MUTATION SIX MILLIONS D'EUROS INVESTIS Les travaux de restructuration du stade des Tuffes ont commencé. Ils vont coûter six millions d'euros que financeront l’État français, la Confédération helvétique (en prévision des JOJ de 2020), la Région Bourgogne - Franche-Comté, le Conseil Départemental du Jura, le CNSNMM… ¢ Un nouveau tremplin HS90 va être construit, complétant l’offre du massif jurassien. Il sera adapté pour l'organisation d'une coupe du monde de saut féminin. L’objectif est de le terminer les travaux pour une mise en service lors des championnats de France en mars 2018. ¢ 10 000 m3 de roche ont été arrachés à la colline qui fait face au pas de tir pour installer le nouveau site de départ/arrivée. ¢ Un tunnel sera construit entre l’actuelle zone de départ/arrivée (qui va donc être déplacée) et le pas de tir que les athlètes rejoindront directement depuis un petit bâtiment. ¢ Un nouveau bâtiment d’accueil, en grande partie vitré, complétera l’équipement actuel (qui sera aussi mis à jour). Il abritera bureaux, coin restauration, grande terrasse… ¢ Dix chalets seront créés par les élèves du lycée du bois de Mouchard (39) et installés sur la partie droite du stade lorsque l'on arrive. Ils seront destinés aux techniciens et aux équipes qui profiteront d’un espace de 11 m2 pour les vestiaires et autant de surface pour le fartage. ¢ Un parking de 200 places sera aménagé avec une zone de dépose/parking bus à environ 400 m du site. Un trottoir sera aménagé jusqu’au stade.
L'équipement au cœur de la Station des Rousses a commencé sa mue. Objectif : accueillir de nombreux évènements internationaux.
UN AGENDA PRESTIGIEUX Les 9 et 10 décembre, le stade des Tuffes a accueilli une coupe d'Europe de ski de fond à la demande de la Fédération internationale de ski. Originaires de quinze nations, plus de 110 coureurs ont couru sur la piste de Prémanon, sans compter les Français. Du 30 mars au 1er avril, place aux championnats de France de ski nordique. Comme chaque année olympique, le Jura organise ce qui s’annonce déjà comme une grande fête populaire, avec les médaillés olympiques de Pyeongchang à l'affiche. Ensuite, le calendrier pourrait comporter de prestigieux rendez-vous. Chose certaine, les Jeux olympiques de la jeunesse seront bien présents sur la Station des Rousses en 2020. ¢ Hiver 2018-2019 : coupe du monde de saut à ski dames et IBU Junior Cup en décembre. ¢ 2019-2020 : accueil et organisation des épreuves nordiques (biathlon, combiné, saut) des Jeux olympiques de la jeunesse sous la bannière de Lausanne 2020. 1 800 athlètes originaires de 70 pays vivront cette première expérience olympique entre France et Suisse. ¢ 2020-2021 : IBU Cup. ¢ 2021-2022 : championnats d’Europe de biathlon.
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Parcours chronométré
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PLEINE UNE ÉQUIPE EN ORDRE DE MARCHE Jura Ski Events, une association émanant de l’alliance des treize skiclubs du Jura, a été constituée pour l'organisation des rendez-vous internationaux se déroulant dans le stade qui porte aussi le nom de Jason Lamy Chappuis. À commencer, bien sûr, par les Jeux olympiques de la jeunesse programmés du 10 au 20 janvier 2020, ce qui représente huit jours de compétitions. Elle est présidée par William Trachsel, coordonnateur de La Transjurassienne durant une quinzaine d’années. Après un an de mise en place et l’organisation d’une coupe suisse de biathlon l’hiver dernier, JSE est passée à la vitesse supérieure en prévision de l'hiver qui vient de débuter. Une salariée permanente, Émilie Rouget, a été recrutée. Des directeurs d’épreuves du sérail ont été désignés : Geoffrey Lafarge pour le saut, Sébastien Lacroix pour le combiné, Christophe Vassalo pour le biathlon et Emmanuel Jonnier pour le fond (hors JOJ). « On sent une envie de bien faire », se félicite Nicolas Michaud, directeur du Centre national d’entraînement.
L'INTÉRÊT DE L'IBU
Challenge nordique du Risoud Durant l’hiver, le Centre Nordique Vallée de Joux propose un parcours de ski de fond chronométré sur les pistes de la Thomasse�e au départ des Grandes Roches. Installez l’applica�on TIMTOO et lancez-vous dans la course !
www.myvalleedejoux.ch
Une équipe passionnée
de ski nordique à votre service
Mardi 7 novembre, Nicole Resch a visité le stade des Tuffes. Celle qui dirige le biathlon mondial depuis dix ans voulait voir par ellemême le site qui pourrait accueillir, en décembre 2018, une étape de la Juniors Cup et les Jeux olympiques de la jeunesse en 2020. La secrétaire générale de l’IBU était notamment accompagnée de Michel Vion, président de la Fédération française de ski, et de Nicolas Michaud, adjoint au directeur du CNSNMM, le centre national de ski nordique et de la moyenne montagne. Avant de repartir, l'Allemande s'est dite satisfaite : « Je suis heureuse de voir que les infrastructures de biathlon en France sont en train de se mettre en conformité avec le plus haut niveau ». Avec les résultats sportifs de l'équipe tricolore, à commencer par ceux de son chef de file, Martin Fourcade, Nicole Resch mesure en outre le potentiel médiatique qui existe auprès du grand public dans l'Hexagone. De là à espérer que le site jurassien intègre le calendrier des évènements phares de l'IBU, il n'y a qu'un pas que beaucoup se sont empressés de franchir. Sachant que la fédération fixe son calendrier cinq ans à l'avance, prudence rime néanmoins avec patience. « Il faut déjà bien faire ce qui est prévu ces prochaines années », précise Michel Vion.
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Site nordique
500 ITINÉRAIRES « L’idée d’étendre l’offre à toute la mobilité douce est née en 2002-2003 et la fondation SuisseMobile a été officiellement lancée en 2008, explique
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Le nordique au menu de SuisseMobile Lukas Stadtherr, co-fondateur et membre de la direction. C’est une fondation portée par la Confédération, les cantons ainsi que les organismes liés au tourisme et à la mobilité (Suisse Tourisme, CFF, Car Postal). Au niveau du financement, c’est un partenariat public (40 %)/privé (60 %). »
DANIEL DURAND
Vous rêvez de disputer une course de biathlon comme les champions de l'équipe de France ? L'Alpinum Biathlon Impulse Tour, unique compétition « comme à la télé » réservée aux amateurs, ne peut que vous intéresser. C'est le samedi 24 février que se déroulera la quatrième édition aux ContaminesMontjoie, village doté d'un stade de 30 cibles mécaniques distantes de 50 m nécessitant l'utilisation d'une carabine 22LR. De quoi vivre des sensations comme à la télé ! Dirigé par Stéphane Grosset, ex-membre de l'équipe de France et ancien entraîneur de biathlon, cet évènement comprendra un Open Biathlon individuel (3 boucles d'1,5 km avec 2 tirs couché), un relais par équipe de trois avec un départ en mass start (3 boucles d'1,5 km avec deux tirs couché) et une mass start en nocturne avec 3 boucles d'1,5 km et deux tirs (un couché et un debout). Pour chaque format, une boucle de pénalité de 75 m complétera le dispositif. À noter que la station recevra les jeunes espoirs français du biathlon U19-U21, qui s'affronteront pendant deux jours de compétition sur deux formats de course : le sprint le jeudi 28 décembre et la poursuite le vendredi 29 décembre. PPlus d'infos et inscriptions sur : www.alpinum-impulse-tour.com
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Nordic Pass 2.0 : de nouveaux sites
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Lukas Stadtherr, cofondateur de SuisseMobile.
DEVENEZ MARTIN FOURCADE LE TEMPS D'UNE COURSE
PISTE BLEU
L’hiver dernier, la majorité des domaines nordiques adhérents à l’association Nordic Alpes du Sud sont passés au numérique pour la vente du « Nordic Pass ». Cette saison, trois nouveaux domaines viennent agrandir le cercle : Vallouise, Champsaur-Valgaudemar et Réallon. Dix-neuf domaines au total vendront donc cette année le « Nordic Pass » rechargeable chaque année sur le site web entièrement rénové de Nordic Alpes du Sud.
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rande nouveauté cet hiver, depuis le 1er décembre, le site internet de SuisseMobile – www.suissemobile.ch – s’ouvre sur une page consacrée au ski de fond et autres pratiques nordiques. Ces offres inédites s’ajoutent à un éventail déjà large de parcours d’activités estivales (vélo de route, VTT, roller, randonnée pédestre et canoë) que propose le portail depuis plusieurs années. Le concept a démarré en 1998, lorsqu’a été créée la fondation « La Suisse à vélo ». Elle proposait alors neuf parcours cyclistes à travers tout le pays. À l’aide de cartes et d’un balisage appropriés, les randonneurs pouvaient pédaler à travers la Suisse, en évitant au maximum les routes à grande circulation. Le succès a été immédiatement au rendez-vous, ce qui a encouragé les initiants à s’intéresser à d’autres moyens de mobilité douce, comme le VTT, le roller, le canoë et la randonnée pédestre. Petit à petit, « La Suisse à vélo » s’est transformée en « Suisse Mobile ».
Le biathlon pour de vrai.
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La Suisse étant par excellence un pays de sports d’hiver, la fondation SuisseMobile se devait de s’y intéresser. « Suisse Tourisme nous a sollicités pour développer une offre sur l’hiver, reprend Lukas Stadtherr. Comme notre concept est basé sur la mobilité douce, nous avons porté notre choix sur le ski de fond, la raquette à neige, la randonnée pédestre hivernale et la luge. Au total, ce sont très exactement 500 itinéraires – 143 de ski de fond, 152 de raquettes, 123 de randonnées pédestres et 82 de luge – que SuisseMobile propose désormais. Nous nous sommes rendu compte que sur les 26 cantons et demi-cantons suisses, 23 avaient des parcours d’activités hivernales. »
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Entre le moment où les premiers contacts ont été établis et l’ouverture du portail internet, il s’est passé à peine plus d’une année et demie. « Ce qui est très rapide, fait remarquer Lukas Stadtherr. Pour ce qui est du ski de fond en Suisse romande par exemple, nous avons eu les premières discussions avec Romandie ski de fond au printemps 2016 pour établir les critères. Puis le cheminement jusqu’aux centres nordiques s’est fait via les organisations touristiques cantonales et régionales. Comme nous ne pouvons pas présenter l’intégralité des pistes, nous avons demandé aux régions qu’elles choisissent celles qui les représentent le mieux. » Tous les centres nordiques de Suisse romande n’ont cependant pas pu être recensés par SuisseMobile. « Nous avons posé comme critère de base que les pistes soient homologuées au niveau des lois cantonales, notamment celles de la protection de la nature et de l’aménagement du territoire, précise le directeur. Or, en Valais notamment, certaines pistes ne l’ont jamais été. Par conséquent, elles ne figurent pas sur notre site. » Et de relever encore : « Notre liste n’est évidemment pas exhaustive et nous aurons forcément des correctifs à apporter après ce premier hiver ».
SAVOIE MONT-BLANC NORDIC
CRITÈRES DE SÉLECTION
FESTI'NORDIC : LES DATES DE L'HIVER Les Festi' Nordic, ce sont des journées qui permettent au grand public de découvrir les sports nordiques. Le matériel est prêté et l'encadrement est assuré par des professionnels. En Savoie-Mont-Blanc, rendez-vous le 13 janvier aux Entremonts en Chartreuse (73), le 17 à Peisey Vallandry (73) et le 20 dans les Alpes du Léman au domaine nordique des Moises (74). Dans les Alpes du Sud, la manifestation se déroulera le 21 janvier à Villard Saint-Pancrace, le 4 février à Vallouise-Pelvoux, le 28 février dans le Champsaur-Valgaudemar et le 4 mars à Cervières.
Course mythique de ski de descente et course à ski de randonnée
11 février 2018
Renvoi éventuel au 25 février 2018
Informations et inscriptions: nordic
www.chasseron-buttes.ch MAGAZINE
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Sites nordiques PISTE BLEU
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Nuits nordiques dans les Glières
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AVEC VUE SUR LE RETORD
LA COURSE QUI FAIT RÊVER
SUR-LYAND : 10e FÊTE DE LA NEIGE
Trois webcams panoramiques ont été installées sur les portes d’entrées de la Station du Plateau de Retord (01). Certaines disposeront d’une option live afin de regarder la neige tomber en direct : http://app1.webcamhd.com/plateau-de-retord
La Grande Odyssée Savoie MontBlanc est la course de chiens de traîneaux la plus spectaculaire au monde. Elle se court sur 11 jours en 10 étapes. Dix-huit parmi les meilleurs mushers au monde prendront le départ de la prochaine édition qui se déroulera du 13 au 24 janvier.
Le domaine nordique de SurLyand (01) est situé dans le Budget, entre 1 250 et 1 350 mètres d'altitude. Dimanche 21 janvier, la 10e édition de la Fête de la neige proposera des ateliers ludiques : traîneaux, airboard, ski nordique, randonnée en raquettes, etc. MATHILDE PETON/AIN ESPACE NORDIQUE
Au col de Cuvéry se déroule traditionnellement la course de chiens de traîneaux, la Retordica. Attention, celle-ci change de date : pour l’édition 2018, les mushers ont rendez-vous les 6 et 7 janvier. Les dates de repli sont, elles, fixées au 24 et 25 février.
Pwww.nordicalpesdusud.com
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Retordica début janvier
Le premier coureur s'élancera en snooc, puis passera le relais à un fondeur qui, en skating, empruntera un parcours digne d'un nordic skiercross avec des bosses, des virages... Enfin, l'arrivée qui s'annonce des plus mouvementée se jugera en snooc. Les qualifications se tiendront le matin et les finales l’après-midi (tarif : 15 € par équipe). À Cervières, c'est en snooc que l'on peut s'attaquer au col de l'Izoard, situé à 2 361 m d'altitude.
BENOÎT DIACRE
Pwww.terrevalserine.fr www.plateauderetord.fr
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ordic Alpes du Sud en partenariat avec le snooc lance cette saison la première édition du Nordic Snooc Event qui se tiendra le dimanche 25 février, à Vallouise (05). Le snooc est une nouvelle manière d'appréhender la montagne, avec un équipement qui allie le ski de randonnée lors de la montée et la luge pendant la descente. La course populaire ouverte à tous dès 10 ans (avec autorisation parentale) qui se disputera dans les Alpes du Sud engagera des équipes de trois compétiteurs.
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La Fête de la Neige aura lieu le dimanche 21 janvier au col de Cuvéry, sur le plateau de Retord (01). De nombreuses activités seront proposées : initiations au ski de fond, biathlon laser, balades accompagnées en raquettes, baptêmes en traîneau à chiens pour les enfants, piste de luge, découverte de la faune, concours de sculptures sur neige, démonstrations de secours en montagne et de recherches de victimes avec le GRIMP de l’Ain…
Dans les Hautes-Alpes, le snooc s'allie au ski de fond
CAPTURE D'ÉCRAN
Cuvéry en fête
Une compétition en relais qui s'annonce décoiffante !
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Le domaine des Glières propose un nouveau rendezvous hebdomadaire pour glisser nordique en nocturne. Jusqu'au 15 mars, rendez-vous le jeudi de 17 h 30 à 20 h 30 à la frontale pour pratiquer le ski de fond. Possibilité de prendre un forfait saison soirée nocturne (15 €) pour profiter à volonté des nuits nordiques ou prendre un accès aux pistes nordique à la séance (4 €). Accès libre pour les jeunes de moins de 16 ans.
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OSEZ LA DIffERENCE SKI NORDIQUE SNOW BOARD
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ENJ
NOUVEAU Inscription en ligne
UN BEL ENGIN À LA VATTAY Le syndicat mixte des Monts Jura, qui gère le domaine nordique de La Vattay au pied du Col de la Faucille, cherche à réduire son empreinte environnementale. Aussi, dès cet hiver, un nouvel engin de damage (Kässbohrer PB100 4S) sera utilisé sur le domaine skiable. Plus économique (environ 15 litres à l’heure) et équipé de chenilles en caoutchouc, il permettra de préparer des pistes avec une faible quantité de neige. Un atout indéniable pour proposer des pistes de qualité, notamment en début et fin de saison.
SKI ALPIN BIATHLON
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LE GRAND NOËL AUX ROUSSES COURS COLLECTIf
PLUS DE 20 ANS à vos cotés
Photos : SIMS
Jusqu'au 7 janvier, la Station des Rousses (39) vit un « grand Noël ». Au programme, de nombreuses animations culturelles pour toute la famille, mais aussi des invitations à découvrir les plaisirs de la neige. Prenez le 24 décembre, dans l'après-midi, l'Ecole de ski internationale proposera une randonnée à raquettes avec le Père Noël. Le lendemain (mais aussi le 26 décembre), à l'Espace des Mondes Polaires de Prémanon, seront organisés des Jeux nordiques (biathlon, ski géant, course en ski-raquettes...). Sinon, les enfants pourront défier leur papa dans des Jeux de neige disputés à l'Omnibus. Des Olympiades des neiges sont, elles, disputées à Lamoura. Et le Fort des Rousses s'ouvrira à la magie des fêtes de fin d'année. Pwww.grandnoel.com
DU NOUVEAU AU LAC BLANC La station du Lac Blanc (68), dans la vallée de Kaysersberg, adossée aux montagnes des Vosges, fait le plein de nouveautés. Des aménagements ont ainsi été réalisés pour l’accueil et les services à destination des groupes, des écoles et des familles. Une nouvelle piste verte a été créée au départ du Col du Calvaire. Au nom évocateur de piste du Lac Blanc, elle se veut très accessible. L'emprunter sera l'occasion de découvrir la refonte de l'espace d'accueil vaste et convivial. Ajoutez l'installation d'une nouvelle caisse sur la Route des Crêtes... et vous aurez un aperçu complet des nouveautés. Pwww.lac-blanc.com
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03 81 49 25 11 • metabief@ecoledeski.fr 93
www.ecoledeskimetabief.com
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À L'AGENDA ¢ MORBIER (39) > La station-village propose, dimanche 14 janvier, la Fête de la neige, une journée de découverte. Au programme : chiens de traîneaux, biathlon, sorties en raquettes, ski de fond...
conseils avisés de moniteurs professionnels - aux joies du ski de fond classique. Bien d'autres étapes sont inscrites au calendrier annuel. Ne pas hésiter à consulter le site de Langlauf (en anglais et en allemand).
(DVA), pelles et sondes, seront animés gratuitement par l’association Praz de Lys Sommand Ski Alpinisme. Accès libre au domaine nordique.
Pwww.haut-jura.com
Pwww.langlauf.ch
¢ GAP BAYARD (05) > Neige pour Tous :
¢ VALLÉE DU HAUT-GIFFRE (74)
dimanche 4 février. Ski de fond, luge, raquettes... Marche aux flambeaux le samedi soir.
l'évènement sport adapté et handisport des Alpes du Sud. Ouvert à tous : Animations, jeux et apprentissage du ski nordique. Mercredi 17 janvier à Gap Bayard, mardi 6 février à Larche (04) et mardi 13 mars à Crévoux (05).
¢ LE SALÈVE (74) > La Fête de l’Hiver aura lieu le dimanche 21 janvier. Avec ou sans neige, grande journée d'initiation aux activités nordiques.
> Les Hivernales du Haut-Giffre, dimanche 28 janvier. Les stations de Sixt-Fer-à-Cheval, Samoëns, Morillon et Verchaix se mobilisent pour vous faire découvrir une multitude d'activités nordiques, dans le cadre grandiose du Cirque du Fer-à-Cheval. Ski de fond, biathlon, tir à la carabine, raquettes à neige, découverte du paret (luge), jardin d'enfants, et également cascade de glace si les conditions le permettent. Des animations sont aussi au programme.
Pwww.bureaumontagnesaleve.com
Pwww.valleeduhautgiffre.fr
¢ LE BRASSUS (VAUD) > Le traditionnel
¢ PRAZ DE LYS SOMMAND (74) >
Nordic Day qui a lieu chaque année à La Thomasette, dans la vallée de Joux, est programmé le samedi 27 janvier 2018, de 10 h à 12 h L'occasion pour les amateurs de fond, enfants comme adultes, de venir réviser leur pas de patineur en skating ou, tout simplement, de s'initier - grâce aux
Faites du Nordic, le 3 février, est une journée 100 % activités nordiques avec des initiations au ski de fond, biathlon, trail blanc, chiens de traîneaux... Deux ateliers de découverte sur la sécurité en montagne et des démonstrations de l’utilisation de détecteurs de victimes d’avalanches
Pwww.nordicalpesdusud.com
Pwww.prazdelys-sommand.com
¢ SAIGNELÉGIER (Jura suisse) : SnowUp
Pwww.snowup-interjurassien.ch
¢ PLATEAU DES GLIÈRES (74) : le 21 février, le syndicat mixte des Glières et Haute-Savoie Nordic proposent une journée de découverte des glisses nordiques, Festi'Glières, à partir de 10 heures. Au programme : ski de fond, biathlon, raquettes, chiens de traîneaux... Pwww.savoie-haute-savoie-nordic.com
¢ LE MARKSTEIN (68) : Organisée par les fondeurs du ski-club de Ranspach et la société Speck-Sports, l’Alsacienne de Raquettes permet de découvrir cette discipline sur des parcours balisés de 5 ou 10 km. En 2017, plus de 900 amateurs s’étaient déplacés. La prochaine édition est programmée le dimanche 25 février. Location sur place, animations et restauration en plein circuit dans une auberge. Pwww.lemarkstein.net
CÔTÉ COURSES 48ème
TROPHEE DU MARCHAIRUZ
Dimanche 21 janvier 2018 Les Moussières (Jura) - Départ 10h Course Style classique 20 et 42 km Départ 10h Rando Style libre 8 km Départ 10h30
Course individuelle en style libre 3, 7, 15, 30 km, départs en ligne www.tropheedumarchairuz.ch Organisation: Ski-Club de Gimel
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Sportive à souhait ! * * sportive s
Ville élue la plu
Ses ambassadeurs sportifs, de gauche à droite : Alexis Jeannerod, Anouk Faivre-Picon et Jérémy Monnier
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Conception graphique : Service communication | Ville de Pontarlier MAGAZINE
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om e- Franche-C de Bourgogn é Régional par le Comit t Sportif Olympique e 19 pour 2017 / 20
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1. RS PRO HEADBAND SALOMON
Vu par
ALEXANDRE ROUSSELET
Recordman de la Transjurassienne, cinq podiums en coupe du monde, Alexandre Rousselet entraîne l'équipe de France féminine de ski de fond et l'équipe de France militaire de ski.
Prix public conseillé : 25 € Taille : taille unique
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2. JACKET RS PRO WS JKT M SALOMON
Prix public conseillé : 250 € Taille : S à XL
3. SKI CLASSIQUE S/RACE SKIN SALOMON
Prix public conseillé : 500 € Taille : 188, 196, 201, 206 cm
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4. GOURDE BANANE SALOMON
Prix public conseillé : 45 € Taille : taille unique
5. BATON S/LAB CARBON KIT SALOMON
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Prix public conseillé : 250 € Taille : 140, 160, 180 cm
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6. SURCHAUD RS WARM SOFTSHELL PANT M SALOMON Prix public conseillé : 140 € Taille : S à XXL
7. CHAUSSURES S/RACE CLASSIC PILOT SALOMON
Prix public conseillé : 300 € Taille : 22 à 31 UK
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SKI CLASSIQUE S/RACE SKIN SALOMON
Des performances de pointe en compétition ou en entraînement, du matin jusqu’au soir, lorsque les courses durent toute la journée ou si vous partez skier en famille ou entre amis, alors que les conditions varient. Le S/Race Skin bénéficie de la technologie Formula Pomoca Skin pour une glisse ultrarapide en compétition et une confiance maximale sur tous types de neige. Foncez vers la victoire en évitant la corvée du fartage.
1. LEGEND SLIM LILLSPORT
www.salomon.com
Prix public conseillé : 57 €
2. THERMOSOFT LÖFFLER
L'AVIS D'ALEX Ce ski est construit avec les cotes et la semelle d’un ski universel. Il est donc idéal sur les neiges allant de fraîches à transformées, mais avec au moins un peu d’humidité. Mon conseil, si vous souhaitez vraiment vous mettre au classique : procurez-vous une paire de skis facile à farter type « poussette Grund » pour les neiges froides et fines, et une paire de RC Skin pour toutes les autres conditions !
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Prix public conseillé : 69 € Taille : XXS à XXL
3. COLLANT DOUBLE-DRY LÖFFLER
Prix public conseillé : 99 € Taille : XS à XXL
4. TRIAC 3.0 IPM CARBON COMPOSITE SWIX
Prix public conseillé : 439 € Taille : 135 -180 cm avec 2,5 cm d'intervalle
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THERMOSOFT LÖFFLER
Sous-pull thermoactif, stretch offrant un grand confort de mouvement et une agréable isolation thermique . La structure nid d’abeille assure un meilleur transfert d’humidité et un séchage rapide. Col montant zippé.
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www.loeffler.at
L'AVIS D'ALEX Löffler est la marque référence en Autriche depuis très longtemps, un gage de sérieux et de qualité. Si vous aimez la sobriété germanique et la qualité, alors soyez tranquille avec le choix de ce produit.
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SKIS R-SKIN RACE CLASSIC ROSSIGNOL
Le skin race est un ski de fond très haut de gamme à destination des compétiteurs adaptes d’une technique classique sportive et sans contrainte. Sa peau intégrée en mohair offre une accroche qui n’a d’égale que son accessibilité et sa facilité d’utilisation. Il est compatible avec le nouveau système de fixations Turnamic.
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www.rossignol.com
L'AVIS D'ALEX Ces skis de classique ont la même construction que ceux de la gamme à farter mais sans la contrainte du choix du fart (et du défartage) à chaque sortie ! Les techniciens Rossignol ont continué à développer cet été en tunnel les modèles les plus polyvalents pour y ajouter les meilleures peaux afin que chacun puisse trouver la qualité de la glisse en classique sans la défiance de la retenue.
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TORNADO PLUS KV+
Le bâton Tornado Plus (100 % carbone) est utilisé par les plus grands champions. Ajout d’un renfort en carbone à sa base par rapport au Tornado blue, qui apporte une solidité et une rigidité supplémentaire. La poignée carbone permet de gagner en légèreté, mais également en ergonomie avec une transmission de puissance directe. www.kv2.ch
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Ces cannes Tornado ont encore évolué avec les paniers interchangeables facilement en fonction des fonds de neige. Et les straps à clipser sont toujours pratiques en poursuite, ou même pour boire à la gourde en skiant
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1. BANDEAU
SANS COUTURE LÖFFLER Prix public conseillé : 14 € Taille unique
2. SOUS PULL THERMOVELOURS THERMIQUE LÖFFLER Prix public conseillé : 69 € Taille : 34 à 50
3. VESTE 1 BEATS 2® SUPERLITE LÖFFLER Prix public conseillé : 179 € Taille : 34 à 46
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4. PANTALON ELEGANCE LÖFFLER
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Prix public conseillé : 149 € Taille : 34 à 46
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5. CHAUSSURES X-IUM CARBON PREMIUM SKATE ROSSIGNOL
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Prix public conseillé : 499,99 € Taille : 38 à 46 (homme - noir) et 37 à 43 (dame - blanc)
6. GOURDE VOLA
Prix public conseillé : 50 € Taille unique
1. DRIFTER MID VEST W
7. SKIS X-IUM SKATING PREMIUM ROSSIGNOL
Prix public conseillé : 130 € Taille : XS à XL
Prix public conseillé : 509,99 € Taille : 174, 181, 187 et 193 cm
8. TORNADO PLUS KV+ Prix public conseillé : 479 € Taille : 130 à 180 cm
9. W POURSUITE JACKET ROSSIGNOL Prix public conseillé : 179 € Taille : XS à XL
10. W POURSUITE PANT ROSSIGNOL Prix public conseillé : 99,99 € Taille : XS à XL
11. X-CARBON PREMIUM CLASSIC ROSSIGNOL Prix public conseillé : 299,99 € Taille : 38 à 46 (homme - noir) et 37 à 43 (blanc - dames)
12. SKIS R-SKIN RACE CLASSIC ROSSIGNOL
Prix public conseillé : 379,99 € (ski nu) Taille : 186, 191, 198, 203, 208 cm
13. FIXATION RACE PRO CLASSIC ROSSIGNOL Prix public conseillé : 74,99 €
14. GANTS I TIP GLOVES ROSSIGNOL Prix public conseillé : 24,99 € Tailles : XS à XL
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GATOSPORT OVERSTIMS
Exceptionnel d'efficacité pour le repas matinal ou pour s'alimenter entre deux efforts le même jour, Gatosport est la base la plus fiable pour prendre le départ d'une épreuve avec la certitude du meilleur rendement. Gatosport, c'est une grande puissance disponible en vue d’une séance intense, un faible effort digestif pour ne pas puiser dans les réserves déjà constituées et permettre une utilisation tardive, et, surtout, c’est facile à préparer et à utiliser. Gatosport existe également en versions bio, sans gluten et salé.
2. GATOSPORT COOKIES OVERSTIMS Prix public conseillé : 10,50 € la boîte
3. AUTHENTHIC BAR OVERSTIMS Prix public conseillé : 13,80 € le pack de trois saveurs fois deux barres
4. SPORDEJ OVERSTIMS Prix public conseillé : 21,95 € la boîte
5. GATOSPORT MUFFINS OVERSTIMS Prix public conseillé : 10,50 € la boîte
www.overstims.com
L'AVIS D'ALEX Les Gatosport sont très appréciés par les skieurs de l’équipe dans les goûts de base. Ils permettent de manger dans un timing plus serré avant la course ou entre deux manches. Les veilles de courses, c’est l’affluence dans les fours des hôtels. 99
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1. SKI TWIN SKIN CARBON FISCHER Prix public conseillé : 429,95 € Taille : 187, 192, 197, 202 et 207 cm
2. VESTE SURCHAUD RACING SOFTSHELL LITE TROLHATAN FISCHER Prix public conseillé : 229,95 € Taille : XS à XL
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3. BÂTONS SPEEDMAX FISCHER
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Prix public conseillé : 299,95 € Taille : 135 à 175 cm, avec 2,5 cm d'intervalle
4. CEINTURE PORTEGOURDE ISOTHERME PRO FISCHER
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Prix public conseillé : 24,95 € Taille unique
5. FIXATIONS TURNAMIC CLASSIC RACE FISCHER
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Prix public conseillé : 54,95 € ou Turnamic classic pro (tarif 74,95 €).
6. SHORT NORDIQUE G81216 FISCHER Prix public conseillé : 130 € Taille : XS à XL
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Prix public conseillé : 199,95 € Taille : XS à XL
8. CHAUSSURES SPEEDMAX CLASSIC FISCHER
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C’est la version du ski carbonlite qui a fait ses preuves en coupe du monde. Deux bandes de peau séparées et décalées offrent une glisse fluide et harmonieuse. La peau en mohair, qui garantit une accroche sûre, est traitée au téflon pour optimiser la glisse et limiter le risque de glaçage. Livré avec une lingette de fart Fischer « easy wax, anti ice ». www.fischersports.com
7. PANTALON SURCHAUD RACING SOFTSHELL LITE TROLHATAN FISCHER
Prix public conseillé : 399,95 € Taille : 40,5 à 46 (homme - noir)/ 37,5 à 42 (dame - blanc)
SKI TWIN SKIN CARBON FISCHER
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Une paire de peluches sous des skis en carbone, cela aurait pu paraître surprenant il y a quelques années encore ! Mais entre-temps, les Skins ont démocratisé la pratique du classique. Même les biathlètes s’y mettent pour leur récupération. Le Twin skin Carbon est très performant et agréable à skier, idéal pour les sportifs qui aiment le beau geste du classique, mais n’ont jamais appris les subtilités du fartage si effrayantes
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1. FER À FARTER DIGITAL VOLA Prix public conseillé : 259 €. Pour grosse semelle
2. SKIN GRIP START Prix public conseillé : 14,90 €
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3. ULTRA GEL START
ULTRA GEL START
4. HF LIQUIDES START
Nouvelle génération de farts, application facile et rapide, mais des capacités de glisse améliorées et nettement plus résistantes que les liquides. Pas de solvant... plus proche de la nature et surtout n’assèche pas la semelle.
Prix public conseillé : 49 €
www.start-france.com
Prix public conseillé : 19,50 € (26,50 € pour la version fluorée) Quatre modèles (de +5° à - 20 °C)
5. POUDRE VOLA
L'AVIS D'ALEX
Prix public conseillé : 134 € les 30 g et 49,90 € les 10 gr Cinq modèles (+5° à -20 °C)
Il y a déjà un primaire à appliquer, puis un des gels à choisir en fonction de la température de neige. Ensuite, laissez sécher quelques secondes puis frottez avec un liège naturel. Passez un coup de fleece et le tour est joué !
6. HF POUDRES START Prix public conseillé : 146 €
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CITY WAX DRAGONSKI
City Wax, la nouvelle gamme de fart liquide facile d'usage et rapide d'application commercialisée par Dragonski. Contient du fart LF - peu fluoré - solubilisé dans un solvant à évaporation ultrarapide, moins de 20 secondes dans un local à 18 °C. Ne contient pas de solvant aliphatique type essence F, non nocif pour l'homme (H304), ni pour l'environnement (H411). 125 ml. wwww.dragonski.com
L'AVIS D'ALEX On ne peut que se réjouir de ce fart accessible et non nocif de la petite marque française, qui pourra vous satisfaire pour vos entraînements ou sorties hebdomadaires.
7. GRIP TAPE COVER START Prix public conseillé : 11,80 €
8. CITY WAX DRAGON SKI Prix public conseillé : 24,90 €
9. HF BLOC START Prix public conseillé : 120 €
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Fer à farter avec affichage numérique pour un contrôle au degré près de la température de chauffe. Juqu'à 200°C. Pavé épais procurant une excellente inertie de chauffe afin de préserver les propriétés des paraffines, notamment de la gamme de poudre (FD300, FD4, FD301, FD301N, FD302), développée l’hiver dernier par leur cellule de tests.
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www.vola.fr
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FER À FARTER DIGITAL POUR GROSSE SEMELLE VOLA
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L'AVIS D'ALEX Il est très important de respecter les températures de fusion des farts inscrites sur les emballages lorsque vous les appliquez sur vos skis. Ce fer à farter est donc idéal avec sa semelle épaisse pour garder l’inertie de chauffe et l’indication numérique de la température pour la précision.
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AEROLITE JULBO
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Lunette poids plume spécifiquement conçue pour les femmes et les coureurs à petits visages, l’Aerolite est directement déclinée de l’Aero, référence chez les trailers. Elle offre les mêmes qualités de tenue et d’aération. Avec ses écrans Reactiv photochromiques, l’Aerolite est taillée pour aller loin dans toutes les conditions
VISION RACESHIRT TRIMTEX
L'ensemble deux pièces Vision Raceshirt et Racetights est une combinaison technique en lycra, un matériau élastique, respirant et à séchage rapide qui vous procure une grande liberté de mouvement et de confort. Ce modèle est spécialement destiné aux clubs et le design peut être personnalisé.
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www.julbo.fr
trimtex.no
L'AVIS D'ALEX
L'AVIS D'ALEX
Ces lunettes du fabricant jurassien sont très légères. On ne les sent pas sur le nez, elles sont très agréables à porter aussi bien l’hiver qu’en toutes saisons. Les verres photochromiques sont très réactifs lors des changements de luminosité rapides en bordure de bois en ski ou en VTT.
Les combinaisons Trimtex bénéficient d’une bonne réputation auprès des clubs pour leurs prix compétitifs et leur qualité de robustesse. À vous d’être inventif pour créer le design qui vous rendra original et moderne avec une combinaison de ski de fond .
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3 1. AEROLITE JULBO
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Prix public conseillé : 99 euros Modèle : Rose / Bleu Verre : Spectron 3 CF Poids : 22 g
2. VISION RACESHIRT TRIMTEX
5. VISION WOMEN RACESHIRT
Prix club sur demande Taille: S à XXXL
Prix club sur demande Taille: XS à XXL
3. VISION RACETIGHTS TRIMTEX Prix club sur demande Taille: S à XXXL
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6. VISION WOMEN RACETIGHTS Prix club sur demande Taille: XS à XXL
4. S/RACE SKATE PRO SALOMON
7. S/LAB CARBON SK YELLOW SALOMON
Prix public conseillé : 380 € Taille : 40 2/3 à 46
Prix public conseillé : 600 € Taille : 182, 187, 192 cm
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C HANGEZ DE
DÉCOR , SKIEZ SUR LE
PLATEAU HAUTEVILLE RETORD
6 et 7 Janvier : Retordica 21 Janvier : Fête Nordique de l’Ain 17 Février : L’Ain Possible (Trail blanc de nuit) Nocturnes de ski de fond, alpin, raquettes, initiation biathlon, espace bien-être, chiens de traineau, luge, patinoire, snowpark, airboard....
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www.plateauderetord.fr
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1. ESK PRO ALPINA Prix public conseillé : 419 € Taille : du 35 à 50
2. RACEX BODYWEAR SWIX Prix public conseillé : 45 € Taille : XS à XL
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3. GANT SWIX Prix public conseillé : 65 € Taille : S à XL
4. SURCHAUD SWIX Prix public conseillé : 129 € Taille : XS à XL
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ESK PRO ALPINA
L'ESK Pro est une véritable référence pour les amateurs de ski nordique, novices comme confirmés. Son collier en carbone allie légèreté et maintien solide de la cheville, le tout accompagné d'un chausson des plus confortables. Compatible norme NNN Accelerator. www.alpinasports.com
L'AVIS D'ALEX Cette chaussure de skate est l’une de mes préférées car elle est très rigide en latéralité mais permet beaucoup de liberté dans l’axe, donc une bonne flexion de cheville, influençant le placement du bassin et donc l’équilibre général du skieur. 106
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RACEX BODYWEAR SWIX
Le Swix raceX Bodywear a été développé pour les sportifs actifs qui ont une exigence toute particulière en termes de performance et de confort. À la fois léger, chaud et respirant, il ravira tous les amateurs de sports d'hiver. www.swixsport.com
L'AVIS D'ALEX J’aime le confort de cette "première couche" permettant de se sentir à l’aise tout en gardant des qualités importantes pour les sportifs : séchage rapide et liberté de mouvement. Il sera parfait pour les entraînements hivernaux.
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Agenda nordique
À deux petites semaines des Jeux olympiques, la coupe du monde de Chaux-Neuve proposera un relais que les Français ont coché de longue date. Spectacle en perspective.
A
près la coupe du monde de biathlon organisée au Grand-Bornand (74) mi-décembre, ce sera l'autre grand rendez-vous nordique en France cet hiver : comme chaque année, la coupe du monde de combiné nordique fait escale dans le Haut-Doubs. A Chaux-Neuve, petit village de 200 habitants, les meilleurs athlètes de la discipline nordique poseront leurs valises les 19, 20 et 21 janvier pour une épreuve clef. À seulement deux semaines du coup d'envoi des Jeux olympiques de Pyeongchang, les prétendants aux médailles olympiques régleront les derniers détails avant d'effectuer le long voyage vers la Corée du Sud. L'enfant du pays et chouchou du public franc-comtois Jason Lamy Chappuis devrait être de retour après sa blessure à la jambe droite. Les Français ont d'ores et déjà coché le relais prévu le dimanche. Cette épreuve collective — une grande nouveauté dans le programme de l'étape franc-comtoise — sera l'ultime répétition sur ce format avant ce qui sera l'objectif majeur de toute l'équipe de France. 108
Le public devrait répondre présent, comme toujours au stade de la Côte Feuillée, et vibrer aux exploits des François Braud, Maxime Laheurte, Antoine Gérard, la révélation de l'hiver dernier, et autres Laurent Muhlethaler. L'ambiance s'annonce déjà électrique et la bataille intense entre les grandes nations du combiné (l'Allemagne, la Norvège, le Japon, la Finlande). Les tricolores seront, eux, tout heureux de courir sur leurs terres, malgré la pression inhérente à ce rendez-vous. Samedi, un concours individuel mettra aux prises les meilleurs acteurs de la coupe du monde, en tête desquels les Norvégiens et les Allemands, très en vue sur le début d'hiver. À côté du menu sportif, les organisateurs ont densifié le programme festif à destination des spectateurs avec un village partenaires riche de nombreux stands, une fanfare déambulant au pied du tremplin et autres animations diverses pour petits et grands. Pwww.worldcup-chauxneuve.fr
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CHAUX-NEUVE RÉPÉTITION OLYMPIQUE
CHRISTOPHE PALLOT/AGENCE ZOOM
François Braud dans le ciel du Haut-Doubs, en 2017.
Le Marathon des Neiges à la frontale
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VITEOS SKI TOUR : DU NEUF EN SUISSE Le nouveau Viteos ski tour regroupera quatre épreuves organisées en Suisse romande cet hiver. La Course de l'heure aux Breuleux, le 13 janvier, ouvrira le challenge sur un ski-cross à profil descendant, suivi du Tour de Sagnard le 28 janvier, un team sprint par équipe de deux. Le 18 février, place à la Franches nordique à Saignelégier pour une épreuve style NordiXgames. La Sibérienne du 24 février organisée à La Brévine clôturera le ski-tour.
RETOUR DU CHALLENGE NOCTURNE DANS LE JURA Cette année, ils sont cinq clubs à participer au Challenge nocturne. Pas de changement par rapport à l’hiver dernier, à savoir chaque étape présente une course de son choix, en duo ou seul... avec un classement licencié et un non licencié. Les dates : Lamoura 3 janvier, Prémanon 17 janvier, La Pesse 14 février, Les Rousses 22 février et Bois d'Amont 9 mars.
DR
La course populaire du Grandvaux se disputera de nuit.
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e 7 avril 1973 au fond d’un bus qui le ramenait d’une course de ski de fond, Gérard Perrier — alors responsable du foyer rural de Prénovel — imaginait une course de fond innovante qui fasse connaître ce magnifique coin du Grandvaux. L’année suivante, le premier Marathon des Neiges (42,195 km calculés à la chaîne d’arpenteur s’il vous plaît…) se courait autour de Prénovel-Les Piards. Quarantecinq ans après, l’épreuve qui a marqué deux générations de sportifs, prend un nouvel envol et si elle conserve toujours son nom (bien que la longueur ait été ramenée à 21 km dans les années 1990), elle s’adapte à un environnement climatique et sportif nouveau en proposant une course de 15 km en libre et classique et une épreuve de 30 km en libre de nuit et avec un nouveau parcours. Oui ! Désormais le Marathon des Neiges se courra « by night », à la frontale avec un départ entre 17 h 30 et 18 heures selon la météo et un repas dans la foulée. Autre nouveauté, il sera disputé le samedi et non plus le dimanche. Fabien Duparchy, membre du ski-club de l’Abbaye — co-organisateur de l’épreuve avec le ski-club du Grandvaux et le Foyer Rural de Prénovel-les Piards — a la responsabilité de faire de cette nouvelle formule une réussite : « Le manque de neige a souvent contraint les organisateurs à déplacer la course aux Molunes, à la Vattay ou à Lajoux. En outre, elle a lieu une semaine avant La Transjurassienne et les skieurs ne peuvent pas enchaîner les grandes épreuves, ils doivent souffler. Si l’on ajoute la difficulté de trouver une centaine de bénévoles disponibles et la volonté du Comité régional de ski de trouver de nouveaux formats de courses, tous les ingrédients étaient réunis pour passer à une nouvelle formule. » Une formule que Laurent Mussillon, président du ski-club de l’Abbaye,
souhaite plus populaire : « Nous voulons apporter un côté anonyme et du plaisir. Ceux qui le souhaitent pourront même ne pas être comptabilisés. » Alors, pour offrir un maximum de sécurité, samedi 3 février des groupes électrogènes éclaireront les trois points de ravitaillement et même la forêt… Et si le temps n’est pas de la partie, deux boucles de repli sont prévues à Prénovel pour les 30 km et à Lajoux dans la combe à la Chèvre pour les 15 km.
VOTRE TECHNICIEN DU NORDIQUE Parc spécial test skating Compétence Expérience Conseil Service
TROPHÉE DU BEAUFORT : LES SAVOYARDS EN COURSES Depuis plusieurs saisons, le Club des Sports de La Féclaz domine ce challenge grâce à la densité et la qualité de son effectif. L’an dernier, les clubs de Bozel/Champagny et Peisey avaient complété le podium du classement général. Les étapes après celle de Bessans du 10 février : Méribel le 26/12 ; Revard le 07/01, Peisey le 28/01, Courchevel le 04/02, Bozel / Champagny le 11/02, Monolithe le 18/02, La Féclaz le 11/03, Bessans le 18/03 et Les Saisies/Arêches-Beaufort le 14/04.
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HAUT-JURA | LA PESSE LE PARADIS DU NORDIQUE
michel.sports@wanadoo.fr - Tél : 03 84 42 70 19 109
michel-sports.fr
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Agenda nordique
À L'AGENDA
¢ LE MARATHON DU FOREZ
Lors de l'Envolée nordique en 2017.
COL DES PRADEAUX 4 FÉVRIER 2018 21 ET 42 KM FT
¢ LES 3 FONDEURS BOIS D'AMONT 29 DÉCEMBRE 2017 5, 7,5, 10 et 15 km FT
Pwww.cretesduforez.fr
Pwww.scboisdamont.com
AUTRANS 3-4 FÉVRIER 2018 25 km CT - 50 km FT
¢ LA FOULÉE BLANCHE
¢ LA RISOUXLOPPET CHAUX-NEUVE 31 DÉCEMBRE 2017 12,5 et 25 km FT
Pwww.lafouleeblanche.com
¢ FOXTRAIL FOND'ACTION
Pwww.risoux-club.com
LES MOSSES 11 FÉVRIER 2018 15 et 30 km FT
¢ LA RONDE DES CIMES LES FOURGS 7 JANVIER 2018 10 et 30 km FT
Pwww.sc-saignelegier.ch
¢ LA TRANSJURASSIENNE
Psc-fourgs.blogspot.fr
LES BREULEUX 13 JANVIER 2018
NORDIC MAGAZINE
Pscbreuleux.ch
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¢ LA COURSE DE L'HEURE
LAMOURA - LES ROUSSES MOUTHE 10-11 FÉVRIER 2018 25 km et 56 km CT - 25, 48 et 68 km FT Pwww.transjurassienne.com
¢ MARATHON DE BESSANS
¢ MARATHON DE FONT D’URLE
BESSANS 13-14 JANVIER 2018 15 et 30 km CL - 21 et 42 km FT
FONT D’URLE 21 JANVIER 2018 21 et 42 km FT et CT
Pwww.marathondebessans.com
Pwww.marathon-skidefond.com
¢ SEMI-MARATHON DE L'ÉTOILE GRATTAVACHE 14 JANVIER 2018 14 et 21 km FT
¢ L'ENVOLÉE NORDIQUE CHAPELLE DES BOIS 28 JANVIER 2018 25 et 42 km FT Pwww.skiclubmontnoir.com
¢ FRANCHES NORDIQUE LES BREULEUX 18 FÉVRIER 2018 10 et 30 km FT Pwww.sc-saignelegier.ch
¢ LES BELLES COMBES
¢ NORDIQUE DES CRÊTES
¢ LA GÉROMOISE
LA PESSE - LES MOUSSIÈRES 21 JANVIER 2018 21 et 42 km CT
LE MARKSTEIN 27-28 JANVIER 2018 21 km CL - 21 et 42 km FT
GÉRARDMER 18 FÉVRIER 2018 10, 20 ET 30 KM CT
Pwww.lesbellescombes.fr
Pwww.nordiquedescretes.org
Pgerardmerskinordique.com
¢ LA TRAVERSÉE DE LA CHARTREUSE
¢ LA BORNANDINE
¢ LA TRACE DU MONOLITHE
Pscgrattavache.ch
¢ TRAVERSÉE DE LA HAUTE-JOUX CERNIÉBAUD 14 JANVIER 2018 21 et 42 km FT
LE SAPPEY - SAINT-HUGUES 28 JANVIER 2018 28 km CL/L
LE GRAND BORNAND 28 JANVIER 2018 21 et 42 km FT Pwww.labornandine.com
Pwww.ski-chartreuse.com/snc/
Pwww.skiclubduplateaudenozeroy.com
¢ LA TRACE VOSGIENNE
¢ TRAVERSÉE DU QUEYRAS
LA BRESSE 14 JANVIER 2018 10, 25 et 42 km FT
SAINT-VÉRAN - ABRIÈS 28 JANVIER 2018 21 et 42 km FT
Pwww.tracevosgienne.fr
Pwww.traversee-du-queyras.fr
Pwww.monolitheskidefond.fr
¢ LE MARATHON DES NEIGES PLATEAU DU GRANDVAUX 3 FÉVRIER 2018 15 ET 30 KM L Pwww.foyer-rural-prenovel-les-piards.fr
¢ RONDE DES BOUVIERS
¢ TOUR DE SAGNARD
LE CHASTEL NOUVEL 20 JANVIER 2018 10 et 20 km FT
LA SAGNE 28 JANVIER 2018 13 et 25 km L (par équipes de 2)
FRASNE 4 FÉVRIER 2018 PATROUILLE
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Pwww.skiclub-lasagne.ch
¢ MARATHON DU MÉZENC LES ESTABLES 18 FÉVRIER 2018 21 et 42 km FT Pskiclubmezenc@gmail.com
¢ LA PATROUILLE DU DRUGEON
Pscmargeride-lozere.clubffs.fr
SARDIÈRES-AUSSOIS 18 FÉVRIER 2018 15 ET 30 KM FT
P skiclubfrasnedrugeon.free.fr
¢ LA TRACE DU MONOLITHE SARDIERES AUSSOIS 18 FÉVRIER 2018 15 et 30 km FT
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Aussi
pour les
fondeurs.
Le goรปt des Suisses depuis 1115. www.gruyere.com
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Agenda nordique PISTE NOIRE
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Départ de l'Engadine, en Suisse.
Les prochains Mondiaux juniors et U23 se dérouleront en Suisse. Du 28 janvier au 4 février, les spécialistes de saut à ski et de combiné nordique ont rendez-vous à la Nordic Arena de Kandersteg (Berne) qui a été rénovée, tandis que les fondeurs se lanceront dans la course aux médailles au Centre nordique d’Ulrichen, à Goms (Valais). Durant neuf jours, ce sont pas moins de 600 athlètes issus de 40 nations qui sont attendus pour ces joutes. PLe programme complet et les résultats sur www.nordicmag.info, le site référence du nordique.
Le Marathon de la Clarée annulé... La 11e édition du Marathon de la Clarée, prévue le 18 février prochain, n’aura pas lieu. C'est ce qu'ont annoncé, fin novembre, les organisateurs qui regrettent le manque d'engagement des collectivités locales. À trois mois de l’évènement, seule une commune sur les trois de la vallée affichait, selon eux, clairement son soutien technique, financier et moral pour la tenue de la course. « Celuici n’est malheureusement pas suffisant pour permettre son déroulement dans de bonnes conditions ». L'épreuve réunissait chaque année jusqu’à 750 skieurs, aussi bien français qu'étrangers.
... ainsi que la Franco-Suisse La Franco-Suisse, qui est l’une des courses de ski de fond populaires rattachées à la Swiss Loppet, ne pourra pas avoir lieu le 18 février 2018. Malgré les efforts déployés, aucun comité d’organisation n’a pu être mis sur pied. 112
b SWISSIMAGE GMBH
Juniors et U23 en Suisse
La Swiss Loppet s'achèvera avec les 50 ans de l'Engadine
L
a Swiss Loppet est la série qui regroupe les plus grandes compétitions populaires de ski de fond de Suisse. L'hiver prochain, dix rendez-vous sont inscrits. ¢ 30 décembre 2017, Attraverso Campra Attention, changement de date pour l’unique course qui se déroule dans le Tessin. Sur le versant sud du col du Lukmanier, un parcours de 21 km en technique libre. ¢ 14 janvier 2018, Planoiras À Lenzerheide, les participants ont le choix entre le Planoiras (25 km) et le Planoirino (12 km). Ces deux courses se déroulent en technique libre. Seule la participation à la course de 25 km est prise en compte pour le classement de la Swiss Loppet. ¢ 21 janvier 2018, course de Rothenthurm La course de Rothenthurm est la plus ancienne course de ski de fond populaire de Suisse. Son parcours de 22,5 kilomètres conduit les participants à travers la région du haut marais de Rothenthurm. ¢ 28 janvier 2018, marathon de Surselva Les organisateurs proposeront non seulement le Surselva Marathon (25 km), mais également la course de la jeunesse et le Mini-Surselva (12,5 km chacun). ¢ 11 février 2018, course de Kandersteg Changement de date : le semi-marathon aura lieu le 11 février 2018. ¢ 11 février 2018, Marathon d'Einsielden En 2018, le coup d’envoi du Marathon de ski d’Einsiedeln sera donné pour la 50e fois. Cette traditionnelle course de ski de fond populaire sur 25 km se
déroulera en technique libre sur l’impressionnante piste Schwedentritt. Une course sur 15 km sera également organisée le samedi en style classique à l’occasion du cinquantenaire. ¢ 18 février 2018, Franches Nordique Des parcours de 30 km et de 10 km pour les moins entraînés, avec des profils accessibles à tout le monde. Elle remplace la Franco-Suisse. ¢ 25 février 2018, Gommerlauf Dans le Valais, le Gommerlauf se déroule sur un parcours de 42 kilomètres en technique libre. Les fondeurs peuvent aussi participer à une course plus courte sur 21 km. ¢ 4 mars 2018, La Mara La Mara est l’unique course populaire suisse disputée en style classique. Le dimanche, outre la Swiss Loppet sur 42 km, avec un départ aux Cluds et une arrivée aux Rasses/Sainte-Croix, une course sur 12 et 22 km, disputée en technique classique également, figure au programme. Le samedi matin, les fondeurs peuvent participer à des courses supplémentaires sur 12 ou 25 km en skating. ¢ 11 mars 2018, marathon de l’Engadine La plus grande course de ski de fond populaire de Suisse fêtera ses 50 ans en 2018. La semaine sera riche de courses supplémentaires, telles que la course féminine, le sprint de la jeunesse, la course nocturne de l’Engadine et le sprint nocturne. Le dimanche, les coureurs pourront choisir entre la distance du marathon (42 km) et celle du semimarathon (21 km).
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SAVOIE
TRAIL BLANC : LES RENDEZ-VOUS DE L'HIVER
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L'année du trail blanc débute traditionnellement le 1er janvier avec le Trail des Neiges de Valberg, dans les Alpes-Maritimes. Une compétition qui prive les concurrents d'une Saint-Sylvestre trop arrosée. Le départ de la course de 14 km pour 410 m de dénivelé positif est en effet donné à 9 heures, au pied du télésiège de la Croix du Sapet. Et il s'agit d'être en forme. Samedi 13 janvier, c'est dans le Haut-Doubs que les coureurs ont rendez-vous. Le Trail blanc de Mouthe débute une fois la nuit tombée. Deux distances sont alors offertes : 9 et 17 km. L'édition 2018 du Trail hivernal Oxsitis Sancy Mont-Dore aura lieu le 14 janvier, dans le massif central. Ce rendez-vous ne cesse de grandir, à l'image de la Romeufontaine, qui se déroulera le week-end des 20 et 21 janvier prochains. L'an dernier, les parcours de 5 à 40 km ont séduit pas moins de 1 300 participants. Au même moment, non plus dans les Pyrénées, mais dans les Alpes, Les 2 Alpes Night Snow Trail se disputera en nocturne. Le samedi, à partir de 17 h 30, les coureurs se tiendront prêts sur la ligne de départ située au sommet des Œufs Blanc, à 2 189 mètres. L'arrivée de tous les participants se fera au cœur de la station à 1 650 m. L'originalité réside donc dans le fait que le profil est majoritairement descendant (760 m de dénivelé négatif pour le petit parcours, 900 m pour le moyen et 1 200 m pour le grand). Retour dans le Jura, plus précisément à la Station des Rousses pour l'O'xyrace, également programmée le 20 janvier. En 2017, pour la cinquième édition, ils étaient déjà 1 600 concurrents originaires de 19 nationalités à s'élancer, à la frontale, dans la nuit glacée. Rappelez-vous de la vague de froid qui s'était alors abattue sur la France. Le 28 janvier, le Trail blanc des Vosges se jouera sur 18 km, au Rouge Gazon, à Saint Maurice/Moselle. Pour le millier de partants, le départ sera donné à 11 h. L'arrivée se déroulera, elle, au son de la techno et des cloches d’alpages. En 2017, c'est en tout cas dans cette ambiance festive et chaleureuse que Sébastien Spehler l'avait emporté. À La Clusaz, le même jour, le Trail and Ski se composera d'un enchaînement individuel ou en relais autour du lac des Confins avec une course à pied de 5 km, puis deux boucles de ski de fond de 6 km et de nouveau 2,5 km de running sur neige. Enfin, signalons la Snow Race de Montgenèvre, le 4 février. Ce sera l'occasion de découvrir en hiver le décor des championnats de France de Trail 2018 qui se dérouleront les 14 et 15 juillet. Un nouveau tracé, de 11 et 22 km, a été dessiné entre Gondrans et Chalvet.
JUILLET
2018
COURSE À PIED EN MONTAGNE
SAMEDI 21 JUILLET 4h > 14h > 18h > 19h
Rendez-vous au plan d’eau de Queige
IS à 2t ! ou RELA
SOLO ou mixtes, exclusivemen feminins
105 km -
22h30
Départ de la Course Jeux gratuits pour enfants Premières arrivées Soupe bûcheronne (servie toute la nuit !) Feu d’artifice
DIMANCHE 22 JUILLET +
6400 m D
7h 12h
Arrivée derniers coureurs Repas de clôture (ouvert à tous) et remise des prix
Buvette et petite restauration
Séjours à gagner
tirage au sort parmi les participants
Challenge UMNT
b GILLES REBOISSON
Commune de Beaufort
Le parcours de l'O'xyrace passe par le Fort des Rousses.
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Emmanuel Jonnier
C
ela fait déjà 24 numéros que je déclare ma flamme au ski nordique. 24 chroniques au cours desquelles je vous décris les paysages que l’on traverse en skiant, les ambiances que l’on y trouve. Il m’est même arrivé de vous confier ce que j’ai ressenti lors de courses, des plus populaires comme La Transjurassienne aux plus « élitistes », comme les JO*. Il y a cependant des choses que je n’ai pas encore pris le temps de vous raconter. Que se passe-t-il de l’autre côté des petits fanions qui longent les pistes de compétitions ? On fait toute une histoire de la vie des skieurs de haut niveau : leurs soucis de forme, les bobos d’avant saison, leurs problèmes de glisse, le casse-tête du choix des skis... En vrai, tout cela n’est rien comparé à la vraie vie et aux réelles « emmerdes » auxquelles sont confrontés les organisateurs de courses. Je me doutais bien que cela ne devait pas être simple de préparer un stade avec 300 mètres de barrières en ligne droite dans de la neige plus ou moins molle, d’amener une rallonge électrique qui ne saute pas quand une cinquantaine de fers à farter chauffent en même temps, ou encore de faire se garer les skieurs et spectateurs à plusieurs centaines de mètres du stade quand ils ont l’habitude de laisser leur voiture devant la piste. Cette même piste qui aurait pu avoir une bosse un peu plus longue pour untel et un peu plus courte pour un autre, ce virage qui tourne trop, ou la neige qui est trop
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annulation de dernière minute. Je peux vous dire que question transit, dans ces deux cas précis, on n’a pas le temps de rester ballonné bien longtemps ! Mais ça, c’était avant… Avant de me rendre compte que ça ne servait à rien de se faire autant de billes. Dans toutes ces expériences, il y a toujours eu des personnes extraordinaires sur qui se reposer. À chaque problème, quelqu’un a su apporter sa petite part de solution. Ces personnes, ce sont bien évidemment les bénévoles qui ne reculent devant rien pour que les coureurs puissent se défoncer sur leurs skis. Pour eux, rien n’est insurmontable, ils avancent groupés et cela fonctionne ! Cette 25e chronique est juste un petit message pour tous nos bénévoles du ski. Et spécialement ceux qui ont œuvré à mes côtés sur la coupe d’Europe de ski de fond du mois de décembre. Rendez-vous compte que tout le travail bénévole accompli a permis d’accueillir sur notre petite course perdue du Haut-Jura, pas moins de 25 nationalités différentes ! Ils peuvent skier dans les quatre coins du monde et c’est ici qu’ils ont choisi de poser leurs spatules. Je ne pense pas que beaucoup d’événements en France soient capables de présenter un tel bilan ! Nous pouvons nous enorgueillir de laisser partir ces athlètes du bout du monde avec un morceau de notre Jura. Un grand merci à vous tous. n *Ça marche aussi dans le sens inverse !
Ah Manu, tu sais ce que c'est qu'une course de ski, toi ? Tu voudras bien être directeur d'épreuve, alors ! 114
Emmanuel Jonnier, ancien fondeur français, fait aujourd’hui partie de la “cellule glisse” de l’équipe de France.
b
molle, comme le dit Nathalie dans Les Bronzés. Bref, vous l’avez compris, organiser une course peut vite être une belle prise de tête. Figurez-vous, que depuis quelque temps, tout ce bazar, je suis dedans… Je n’ai pas encore compris pourquoi ça m’est tombé dessus. Un jour, quelqu’un m’a dit : « Ah ben tiens, Manu, tu sais ce que c’est qu’une course de ski toi, hein ?! Tu voudras bien être directeur d’épreuve alors ! Je vais te mettre dans l’organigramme ! » Et voila que moi, qui perd mes clés plusieurs fois par jour, je dois penser au moindre détail pour que tout se passe bien le jour J. La première expérience a été une coupe d’Europe de ski de fond organisée en quelques semaines seulement après le désistement du club prévu. La deuxième aura été La Transju', un an après une
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Les bénévoles du ski
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Un événement de ski de fond inoubliable 1/2 Marathon, Marathon,
24. février 2018 25. février 2018
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Avec
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PETITE grandes choses faire de ANAÏS bESCoNd
LoU JEANMoNNoT LAURENT EMILIEN LoUVRIER
EdGAR VALLET
Comtés Marcel Petite, les valeurs de l'excellence Visite guidée des caves d'affinage au Fort Saint-Antoine toute l'année sur réservation : 03 81 69 31 21 La Crèmerie Marcel Petite au centre ville de Pontarlier 1, rue Saint-Antoine. Comtés, fromages, produits régionaux, épicerie fine, vins... 116
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